Assemblée Générale Conseil De Sécurité Soixante-Troisième Session Soixante-Quatrième Année Point 15 De L’Ordre Du Jour La Situation Au Moyen-Orient
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Nations Unies A/63/882–S/2009/307 Assemblée générale Distr. générale 12 juin 2009 Conseil de sécurité Français Original : anglais Assemblée générale Conseil de sécurité Soixante-troisième session Soixante-quatrième année Point 15 de l’ordre du jour La situation au Moyen-Orient Lettres identiques datées du 11 juin 2009, adressées au Secrétaire général et au Président du Conseil de sécurité par le Représentant permanent du Liban auprès de l’Organisation des Nations Unies J’ai l’honneur de vous faire tenir ci-joint une note (voir annexe I) dans laquelle le Gouvernement du Liban expose sa position en préparation de l’examen d’ensemble de la situation auquel le Secrétaire général doit procéder dans son prochain rapport sur l’application de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité. J’ai aussi joint à la présente des listes des violations de la Ligne bleue commises par Israël sur terre, sur mer et dans les airs, ainsi qu’un tableau statistique établi par les forces armées libanaises et portant sur la période allant de février à mai 2009 (voir annexes II à V, respectivement). Je vous serais obligé de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente lettre et de ses annexes comme document de l’Assemblée générale, au titre du point 15 de l’ordre du jour, et du Conseil de sécurité. L’Ambassadeur, Représentant permanent (Signé) Nawaf Salam 09-36838 (F) 170609 180609 *0936838* A/63/882 S/2009/307 Annexe I Exposé de la position du Liban en préparation de l’examen d’ensemble auquel le Secrétaire général doit procéder dans son prochain rapport sur l’application de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité (11 juin 2009) 1. En préparation de l’examen périodique auquel le Secrétaire général doit procéder dans son prochain rapport sur l’application de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité, le Liban réitère son engagement en faveur de l’application intégrale de celle-ci et demande à la communauté internationale de faire pression sur Israël pour que ce pays exécute les obligations que cette résolution lui impose afin que des progrès puissent être réalisés. 2. Le 20 mai 2009, le Représentant permanent du Liban a adressé au Secrétaire général et au Président du Conseil de sécurité une lettre (A/63/860-S/2009/264) concernant les réseaux d’espions à la solde d’Israël opérant au Liban. Cette lettre évoquait aussi l’assistance apportée par Israël à certains Libanais accusés d’espionnage à son profit pour qu’ils puissent franchir la Ligne bleue et la clôture technique pour passer illégalement en Israël. Depuis lors, plusieurs autres réseaux ont été découverts à un rythme alarmant, ce qui démontre les intentions hostiles d’Israël envers le Liban. 3. Les activités d’espionnage susmentionnées constituent, comme l’a expliqué le Secrétaire général dans son précédent rapport sur l’application de la résolution 1559 (2004) du Conseil de sécurité (S/2009/218), une violation de la souveraineté du Liban. De plus, elles violent la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité, y compris en ce qui concerne la ligne de retrait. Les réseaux d’espionnage israéliens visent à déstabiliser le Liban et menacent sa sécurité. Ils menacent aussi la paix et la stabilité dans l’ensemble de la région et accroissent les tensions existantes à un moment où des efforts sérieux sont réalisés pour parvenir à une paix globale, juste et durable. 4. Depuis le dernier examen, l’armée israélienne a violé la souveraineté libanaise par voies aérienne, terrestre et maritime – 388, 48 et 77 fois, respectivement (voir annexes II, III et IV pour les listes établies par les Forces armées libanaises pour la période allant du 1er février 2009 au 22 mai 2009). Le grand nombre de ces violations montre qu’Israël persiste à violer la Ligne bleue, la souveraineté du Liban et la résolution 1701 (2006). Le Liban exige la cessation immédiate de ces violations; il rejette et rejettera toujours toute tentative visant à les lier à des allégations de contrebande d’armes. 5. Le Gouvernement et de hauts responsables israéliens, notamment des militaires, ont continué de menacer le Liban publiquement et dans le cadre des réunions tripartites de Naqoura. Les menaces israéliennes n’épargnent ni les infrastructures civiles ni les institutions publiques, au prétexte que des armes y seraient entreposées ou qu’elles serviraient à la contrebande. Ces menaces d’agression constituent non seulement une grave atteinte aux principes consacrés dans la Charte des Nations Unies, à l’esprit de la résolution 1701 (2006) et à la souveraineté libanaise, mais également une violation flagrante de l’obligation de préserver la paix et la sécurité internationales. De plus, elles sont en contradiction 2 09-36838 A/63/882 S/2009/307 avec l’obligation d’Israël de s’abstenir de tout acte unilatéral. À cet égard, le 26 mai 2009, le Ministre israélien de la défense, Ehud Barak, a indiqué qu’un résultat possible des élections parlementaires libanaises exposerait le Liban à la puissance de l’armée israélienne plus qu’à aucun autre moment par le passé. De telles menaces relèvent d’une ingérence directe dans les affaires intérieures du Liban. 6. Bien que la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) ait mis en place de nombreux mécanismes au niveau bilatéral et dans le cadre des réunions tripartites, l’armée israélienne a continué à agir unilatéralement le long de la Ligne bleue, nonobstant l’accord conclu lors des réunions tripartites selon lequel toute action inhabituelle le long de la Ligne bleue doit être coordonnée à l’avance avec la FINUL. Cette coordination se justifie comme un signe de bonne volonté et un effort pour éviter un accroissement et une escalade inutile des tensions le long de la frontière. Il est impératif qu’Israël respecte cette coordination avec la FINUL. 7. Le Liban condamne toute action unilatérale israélienne visant son territoire, quel qu’en soit le prétexte. Le Gouvernement libanais réaffirme son engagement total en faveur de l’application stricte de la résolution 1701 (2006) et il considère que tous les actes hostiles franchissant la Ligne bleue – notamment les violations israéliennes de la souveraineté libanaise par voies aérienne, terrestre et maritime, d’une part, et les tirs de roquettes, de l’autre – constituent des violations flagrantes de cette résolution. 8. Les Force armées libanaises (FAL) continuent de renforcer leur coopération stratégique et opérationnelle avec la FINUL. À cet égard, elles ont intensifié leur coopération en effectuant des patrouilles communes avec la FINUL dans la zone d’opérations de celle-ci. Aucune nouvelle cache d’armes n’a été découverte dans cette zone et jusqu’ici toutes les armes saisies dataient des vestiges de la guerre israélienne de 2006. Le Liban a aussi participé et continuera de participer aux réunions tripartites de manière à maintenir le calme le long de la Ligne bleue. 9. Lors de l’agression menée récemment par Israël contre la bande de Gaza, les FAL ont réussi à maintenir la paix et la stabilité au Sud-Liban et à empêcher que cette guerre n’ait des répercussions au Liban. À cet égard, elles ont renforcé leur présence dans la zone d’opérations de la FINUL et le long de la Ligne bleue. Elles ont également mené avec la FINUL de nombreuses patrouilles dans les secteurs où activités illicites et atteintes à la paix et la sécurité étaient le plus à craindre. 10. En ce qui concerne la démarcation de la Ligne bleue, le Liban confirme l’accord donné dans le cadre de la réunion tripartite : il faut renforcer et accélérer ce processus. 11. Malgré tous les efforts qu’a faits la FINUL pour faciliter le retrait intégral d’Israël du Nord de Ghajar, et bien que le Gouvernement libanais ait coopéré avec la FINUL à la réalisation de cet objectif, l’armée israélienne continue d’occuper le secteur en violation de l’obligation du retrait sans condition en deça de la Ligne bleue que lui impose la résolution 1701 (2006). Le Liban a accepté la proposition de règlement provisoire de la FINUL pour mettre fin à l’occupation israélienne, mais le Premier Ministre israélien a récemment suspendu les négociations menées avec la FINUL sur ce retrait. En outre, un haut responsable du Ministère israélien de la défense a récemment critiqué le commandant de la FINUL, le général Graziano, qui s’efforce de régler la question, en l’accusant de servir son intérêt politique personnel. 09-36838 3 A/63/882 S/2009/307 12. Le maintien de l’occupation israélienne des hauteurs de Kfarchouba et des fermes libanaises de Chebaa menace la stabilité et la sécurité le long de la frontière et viole la résolution 425 (1978) du Conseil de sécurité. Le Liban exige un retrait israélien total et inconditionnel de ces terres dans le cadre d’un règlement global de ce problème, même s’il rappelle la solution provisoire qu’il a proposée dans son plan en sept points, et il exhorte le Secrétaire général à intensifier son action diplomatique pour obtenir un retrait israélien de ces terres libanaises et placer celles-ci sous la juridiction intérimaire de la FINUL. 13. Lors des dernières 72 heures de la guerre israélienne de 2006 contre le Liban, Israël a lâché environ 4 millions de bombes à sous-munitions sur l’ensemble du Sud-Liban après l’adoption de la résolution 1701 (2006), dans laquelle le Conseil de sécurité demandait la cessation des hostilités. Beaucoup de ces bombes n’ont pas explosé, et sont de ce fait devenues des mines terrestres de facto, une menace mortelle pour les civils innocents.