LA SEPULTURE MEGALITHIQUE DE DREGAN EN PLOUHINEC (Finistère)

Numéro de site : 29 197 006

DFS DE SONDAGES (02/07/2007 - 27/07/2007)

MICHEL LE GOFFIC

d**C*RA

Conseil Général du Finistère Service Départemental d'Archéologie - 2007 -

1 IZVt SOMMAIRE

1. Fiche signalétique 3

2. Localisation 4

3. Historique 7

4. Problématique 10

5. Moyens mis en oeuvre 11

6. Déroulement de l'opération 12

7. Résultat des sondages 15

Carrés E-F 12 15

Transect G 10-15 16

Transect J 10-15 19

Carrés K-L-M 12 22

8. Conclusion 27

9. Bibliographie 32

10. Remerciements 33

11. Annexe : inventaire du mobilier lithique découvert 33

2 FICHE SIGNALETIQUE

LOCALISATION DE L'OPERATION

Site n°: 290197 006 Département : Finistère Commune : Plouhinec Lieu-dit ou adresse : Drégan, 37, rue de la corniche Année cadastrale : 2005 ; Section et parcelle : ZW 104 Coordonnées Lambert : x = 92,200 ; y = 2354,160

IDENTITE DE L'OPERATION

Autorisation n° 2007-250 valable du 26/06/07 au 27/07/07 Nature : Sondages Titulaire (Nom et Prénom) : LE GOFFIC Michel Organisme de rattachement : Conseil Général du Finistère Propriétaires du terrain : BOSSER Jean-Claude, 31 avenue Georges Le Bail, 29710 PLOZEVET Protection juridique : Néant Motif de l'opération : Etude de la dernière phase de la nécropole mégalithique complexe de la pointe du Souc'h Maître d'ouvrage : Conseil Général du Finistère Coût global de l'opération : 11 125,20 € Contraintes techniques particulières : Dates du chantier Surface fouillée : 68 m2 Surface estimée du site : 144 m2 Fouille menée jusqu'au substrat : oui

RESULAT SCIENTIFIQUES

Mots clés : Chronologie : Néolithique final, Chalcolithique, Antiquité, bas Moyen-Age Vestiges immobiliers : Sépulture mégalithique ruinée Vestiges mobiliers : silex, poterie, armature tranchante, monnaies romaines Lieu de dépôt du mobilier : Dépôt de fouille du Finistère, 29590 Lieu de dépôt du fonds documentaire : Centre départemental d'archéologie du Finistère, 16, route de Térénez, 29590 Le Faou.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES DU DFS

Année : 2007 Auteur (Nom et Prénom) : LE GOFFIC Michel Collaborateur : GRALL Bertrand Titre : La sépulture mégalithique de Drégan en Plouhinec (Finistère) Sous-titre : D.F.S. de sondages (02/07/2007-27/07/2007). Nombre de volume(s) : 1 ; nombre de pages : ; nombre de figures : 11 ; nombre de photos :12

3 2. Localisation

Plouhinec est une commune du littoral de la baie d', à l'entrée du Cap , limitée à l'Ouest et au Nord par le Goyen, petit fleuve côtier, au nord-est par un de ses affluents traversant l'étang de Poulguidou, et à l'Est par le ruisseau de Porz Poul'han qui sépare le Pays bigouden du . A l'ouest de ce petit havre s'étend le Menez Dregan, plateau aspecté au sud qui comprend en son centre un mamelon dénommé Kergangnou bordé de deux petites dépressions orientées nord-sud qui aboutissent à la côte rocheuse à Poul- c'hangnou (ou Poulgangnou) et Pouldon .

Fig. 1 : Carte détaillée du Menez Dregan en Plouhinec (Finistère)

La pointe du Souc'h (ou Beg ar Souc'h) est elle-même une éminence rocheuse séparée de Kergangnou par le vallon de Poullobos (la signification de Poullobos pourrait provenir de poull ar bos voulant dire la mare de la bosse ; il existe, en effet, un endroit humide au fond du vallon et la bosse en question serait tout simplement l'éminence correspondant à la masse des deux cairns du Souc'h). Elle domine la plage de Guendrez où se jette le ruisseau de Saint They qui forme la limite occidentale du Menez Dregan ; elle se trouve à 3 km au sud-sud-est de l'église de Plouhinec et à 900 m à l'ouest de Porz-Poul'han (fig. 2). De cet endroit on découvre toute la baie d'Audierne, de la pointe de Penmarc'h à l'Ile de Sein, au-delà de la pointe de Lervily en . C'est sur le sommet topographique que se trouve le complexe mégalithique du Souc'h, formé d'au moins deux ensembles de dolmens à chambres compartimentées et d'autres sépultures dont celle qui est l'objet des sondages de cette campagne. Les références cadastrales sont les suivantes : année 2005, section ZW, parcelle 104 (fig. 3). Cette parcelle est la propriété de M. Jean-Claude BOSSER, résidant 31 avenue Georges Le Bail, 29710 PLOZEVET. Les coordonnées Lambert du site, sont : x = 92,200 ; y = 2354,160 ; l'altitude est de 30 m. Le monument a été implanté sur une éminence, plus élevée de quelques dizaines de centimètres que le lieu d'édification des cairns du Souc'h, mais à un emplacement qui n'est

4 pas anodin puisqu'il se trouve sur la ligne de crête qui domine le bassin versant du ruisseau de Saint-They et la vue s'étend donc sur toute la basse vallée de ce cours d'eau.

,'HesvoualcTi) Paulguidou

rm ïnT&ANE

tesvoalk's,r.Ç.^

Kersandy

Uréhouîiên.

PV de Sovç'h

Fig. 2 : Extrait de la carte I.G.N. 0419 est au 1/25 000.

La ligne de rivage n'est qu'à 200 m du site et c'est précisément là que se trouve la grotte au plafond effondré de Menez Dregan qui a connu une occupation humaine au Paléolithique inférieur, entre -500.000 et -350.000 ans. C'est à 100 m au sud qu'ont été édifiés les deux cairns du Souc'h qui ont été fouillés par Grenot en 1870 et 1871, fouille reprise par nos soins de 2000 à 2006 (Le Goffic, 2007). Le substratum est formé par l'orthogneiss œillé de Porz-Poul'han. Il contient de très nombreux phénocristaux feldspathiques (microcline de 1 à 5 cm) aplatis et étirés dans une trame quartzo-feldspathique (quartz, microcline et albite) claire et schistifiée, parfois riche en biotite souvent chloritisée et contenant également des muscovites, le cortège de minéraux accessoires étant formé par des apatites, zircons, grenats et opaques. Cet orthogneiss est structuré de façon importante selon des plans orientés N 115° E qui plongent de 60° vers le sud (BRGM, 1981). La roche vient souvent à l'affleurement sur les versants sud-ouest et sud du Menez-Dregan et les Néolithiques n'avaient que l'embarras du choix pour s'approvisionner en dalles de gneiss, d'extraction facile puisque nombre de dalles sont dégagées par l'érosion.

5 Fig. 3 : Extrait du cadastre de la commune de Plouhinec

Les sols qui recouvrent l'orthogneiss sont des types suivants : (A) R, AC, A (B) C. Il s'agit de sols minéraux bruts, de sols à profil peu différencié (rankers) et de sols bruns faiblement lessivés et peu profonds dans lesquels un horizon B parvient à s'individualiser. La parcelle ZW 104 a été mise en culture dès la seconde moitié du XIXe siècle si l'on en croit Le Carguet (Le Carguet, 1890) et nous avons rencontré la dernière exploitante qui nous a confié y avoir cultivé des pommes de terre et des petits pois anciennement. Elle a ajouté que lorsqu'une averse se produisait, elle venait chercher abri sous le mégalithe, ce qui ne pouvait plus se faire lorsque nous avons entrepris les sondages, l'espace sous les dalles sub- horizontales étant nettement insuffisant. Il y a donc eu comblement de l'intérieur du mégalithe et effondrement des dalles de couverture depuis l'arrêt des cultures dans la parcelle, ce qui est manifeste au vu de ce qui est visible en surface du sol (gravats, tessons de bouteilles, ferrailles, plastiques, etc.) La végétation de la parcelle, dans le voisinage immédiat du mégalithe, est constituée de prunellier (Prunus spinosa L.), fougère aigle (Pteridium aquilinum L.), ronce (Rubus fruticosus L.), grande pervenche (Vinca major L.), lierre (Hedera hélix L.), silène enflé (Silene vulgaris), bouillon blanc ( Verbascum thapsus), iris fétide (Iris foetidissima), bourrache (Borrago officinalis) plantain lancéolé (Plantago lanceolata), morelle noire (Solanum nigrum), séneçon Jacobée (Senecio jacobaea), séneçon commun (Senecio vulgaris), fenouil (Foeniculum vulgare), cirse maraîcher (Cirsium oleraceum), chardon (Cirsium arvense). Vers le sud de la parcelle, la végétation est formée par de l'ajonc de Le Gall (Ulex gallii Planch.) et de la bruyère cendrée (Erica cinerea L.). Il faut rajouter à ces plantes tout un cortège de

6 graminées. Cette végétation montre que ce terrain a été cultivé (plantes commensales), qu'il est proche d'habitations (plantes rudérales). En outre, la présence de fenouil, plante de bord de mer et de dune laisse penser à un apport dunaire dans cette station. En effet, toute la basse vallée du ruisseau de Sant-They, y compris les versants, est revêtue d'un placage dunaire de puissance variable qui s'est mis en place au Moyen-Age sensu lato. Il n'est donc pas étonnant que dans l'environnement du mégalithe ait été trouvé un apport de sable transporté par saltation sur une épaisseur reconnue de 0,40 m, car c'est à la limite de la rupture de pente que se rencontrent les deux flux venteux venant du sud-ouest, l'un chargé du sable arraché à la plage de Guendrez et remontant la vallée en obliquant vers l'est, l'autre dénué de charge qui rabat au sol la charge du flux contrarié.

3. Historique et autre sépultures du Néolithique final des environs

La première mention du site est due, à notre connaissance, à la plume de Joseph de la Poix de Fréminville, dit Le Chevalier de Fréminville (1835), qui en faisait « un sanctuaire druidique, composé de pierres plantées et formant une enceinte en forme d'un parallélogramme rectangle très-entier. Les grands côtés de cette enceinte avaient deux cent quarante cinq pieds de longueur, et les petits cent vingt-cinq. Je remarquai encore ici une chose que je n 'avais observé nulle part ailleurs, c 'est que les pierres de cette enceinte, au lieu d'être comme à l'ordinaire simplement plantées dans le sol, l'étaient dans une espèce d'empierrement en maçonnerie sèche (la seule que connussent les celtes), qui avait deux pieds de largeur. A côté, près d'un des angles du sanctuaire, était un Dolmen. Remarquons encore ici, à cette occasion, que, dans ces temples druidiques, l'autel est toujours en dehors de l'enceinte... Un peu plus loin, sur l'extrémité de la pointe et tout près du corps de garde des guetteurs, sont deux autres Dolmens, dont les plates-formes ont été un peu dérangées.» Il est étonnant de constater que cette enceinte rectangulaire de 81 m par 41 m dont parle le Chevalier de Fréminville ne figure pas sur le cadastre de 1835 et les auteurs des XIXe et XXe siècles n'en font pas mention. Cependant, au nord de la maison Hénaff devenue propriété communale, se voit une sorte de talus très aplani, d'orientation nord-nord-est - sud- sud-ouest et perpendiculairement, en limite nord du complexe mégalithique, un talus bas parementé de pierres qui laisse penser qu'il pourrait s'agir des ultimes restes de cette enceinte, la largeur de ces talus correspondant à celle donnée par le Chevalier de Fréminville. A l'intérieur de cette enceinte présumée se trouve une petite butte de 4 à 5 m de diamètre laissant voir dans sa partie nord des dalles de gneiss. Un débroussaillage et un rapide sondage ont montré qu'il s'agit d'attraits provenant des terrassements effectués lors de la construction de l'ex-maison Hénaff. En effet, une photo aérienne, prise avant la construction de la maison ne révèle aucun relief à cet endroit de la parcelle. Il semble manifeste que le dolmen que le Chevalier de Fréminville mentionne à l'angle du « sanctuaire » est bien le monument ruiné objet des sondages de 2007. En effet, la topographie fine de la partie méridionale de la parcelle ZW 104 réalisée avant la mise en place du chantier, fait apparaître un faible mouvement de terrain qui se trouve dans le prolongement du petit talus sondé en 2004 (Le Goffic, 2004) et qui nous laisse penser que la route de la corniche a sectionné cette « enceinte ». Les deux autres dolmens cités sont très vraisemblablement ceux des cairns du Souc'h qui ont conservé leurs tables de couverture, à savoir la sépulture à entrée latérale du cairn nord dont la table était incliné à 45° et le couloir d'un dolmen compartimenté du cairn sud qui a conservé une table de couverture, près du corps de garde. Ce qui est surprenant, c'est que la longueur de l'enceinte donnée par le Chevalier de Fréminville ne correspond pas à celle que nous venons de mesurer, puisque celle-ci peut être

7 évaluée à 120 m, par extrapolation compte tenu que l'ex-maison Hénaff a été construite sur l'angle sud-ouest de ladite enceinte. Néanmoins il semble bien qu'il faille y reconnaître la substruction en ligne droite située au nord du mamelon du Souc'h dont parle Le Carguet (Le Carguet, 1890), à l'ouest de laquelle ont été mis au jour des tessons de poterie onctueuse, selon le même auteur. Quant à l'enceinte se trouvant au nord du mamelon de Kergangnou, citée encore par Le Carguet, elle en est distante d'au moins 300 m. Des modifications du parcellaire seraient-elles intervenues dans la seconde moitié du XIXe siècle ou au début du XXe siècle ? C'est bien possible, à en croire ce que nous dit le percepteur d'Audierne, Hyacinthe Le Carguet (voir infra). Avant de passer à la relation de sa fouille sur le site du Souc'h, Grenot (1871) mentionne la présence de plusieurs monuments endommagés et incomplets, en plus de l'allée couverte de Porz-Poul'han ; il note qu'au nord se trouvait une allée couverte « dont les pierres, mutilées, brisées, servent à enclore un nouveau défrichement ». Cela se passait en 1870. Il s'agit très certainement de l'allée couverte que nous avons sondée et cela corrobore notre supposition d'une modification du parcellaire local après la visite et la description du Chevalier de Fréminville. Une vingtaine d'années plus tard, Le Carguet (1890) écrivait : « L'une des plus belles stations néolithiques du département, celle du Soc 'h, en Plouhinec, est destinée à disparaître, dans un délai assez rapproché. Le partage des communaux de Poulhan, sur lesquels elle se trouve, est provoqué en justice. Le morcellement et la mise en culture des terres détruiront impitoyablement les monuments qui font l'admiration de tous ceux qui les connaissent.» De plus il signale, à 100 m du Souc'h en se dirigeant vers Poul'han, « les Carnou-Bras, une grande galerie détruite, dont les pierres et quelques-uns des dolmens sont englobés dans les murs des fossés » et les Carnou-Bihan, à 100 mètres S.-S.-E. des précédents, se présentant comme deux buttes. Dans son inventaire, Paul du Châtellier (1907) mentionne, à 200 m à l'est-nord-est du corps de garde, des chambres à ciel ouvert. Cette localisation faite par les deux auteurs précédents correspond à la parcelle ZW 179, contenant une maison construite dans la première moitié du XXe siècle, devant la façade de laquelle se trouvent plusieurs dalles dressées qui pourraient effectivement provenir de mégalithes, probablement les Carnou-Bras de Le Carguet. En 2005 nous avons remarqué trois dalles sur chant, en 2007 il n'en restait plus que deux ! Depuis cet inventaire alarmiste, les défrichements se sont accentués, les épierrages aussi, le parcellaire qui était inexistant au début du XXe siècle comprend désormais de nombreuses propriétés ceintes de murets de pierre sèche et, depuis la création de la route touristique qui relie Porz-Poul'han au bourg de Plouhinec en longeant la côte, une cinquantaine de maisons d'habitation et de résidences secondaires ont été construites de part et d'autre de la route qui traverse le Menez Dregan, sans qu'aucun contrôle archéologique n'ait jamais été réalisé. Dans sa thèse, J. L'Helgouac'h (1965) nous dit que ce site du Souc'h « a été considérablement bouleversé depuis les recherches de A. Grenot (1870-1871) ». Pour terminer cet historique de manière anecdotique, une légende nous dit qu'il existe sur la commune d'Esquibien, « les deux dolmens de Keriapok à Porspéré, dont les tables, malgré leurs dimensions énormes de 4 m de côté, servaient aux Korriquets à jouer aux palets, par le travers de la baie, sur les dolmens et les menhirs du Soc'h, en Plouhinec » (Le Carguet, 1888 ;Kermel, 1988).

8 Tréota LesconU" ~Kèrbanalec Pôullan- [sur?Mer-

Goulien

Meilars-Cohfort

fKèrbuzùlicl Primëlml llflôûnmecj

-Drégatn

fPlozévet

Fig. 4 : Carte de répartition des sépultures du Néolithique final dans le Cap-Sizun et ses abords.

Les sépultures mégalithiques du Néolithique final ne sont pas légion (carte du Cap- Sizun avec les sépultures du Néo final) et les plus proches sont, bien entendu, celles du cairn septentrional du Souc'h, du type sépulture à entrée latérale (Le Goffic, 2006) et celle de Porz- Poul'han du type allée couverte (Le Goffic, 1990). Les autres mégalithes cités par Le Carguet dans le voisinage immédiat ont tous disparu et nous ne disposons pas d'informations suffisantes pour définir leur typologie et donc leur âge. Les allées couvertes les mieux renseignées sont celles de Kerbalanec en Beuzec-Cap-Sizun et Lesconil en Poullan-sur-Mer. La première, longue de 13 m et orientée N-N-0 - S-S-E a son entrée au S-S-E, précédée d'un vestibule tandis que la chambre, longue de 10 m a une largeur moyenne de 2 m. Elle a conservé la moitié de son péristalithe et de son tertre. Fouillée en 1879 par Paul du Chatellier, elle a livré un abondant mobilier du Néolithique final : vases des types Kerugou et SOM, silex, pendeloques, fusaïoles, haches polies (Du Chatellier, 1880). Ce monument a été réutilisé au Chalcolithique car le fouilleur y trouva des tessons d'un vase campaniforme. L'allée couverte de Lesconil est particulière en ce sens qu'elle est du type arc-bouté. Signalée par E. Flagelle en 1877, elle fut visitée par le chanoine Abgrall qui en commença la fouille et, après avoir découvert une urne cinéraire gallo-romaine, prévint P. Du Chatellier avec qui l'exploration se poursuivit les 22 et 23 août 1881 (Du Chatellier, 1895). Elle est longue de 12 m, comporte une cella et a conservé son péristalithe très proche des parois internes du monument. Les fouilleurs y découvrirent deux vases du Néolithique final et des tessons d'autres récipients, des haches polies des meules et molettes, des silex. Une autre allée couverte arc-boutée existait à Poullan-sur-Mer, près de Tréota. Le chanoine J.-M. Abgrall, dit « belleg an toullou », (le prêtre des trous en français), y trouva des charbons de bois et quelques silex. Il ne reste plus rien du monument qui était déjà bien ruiné au milieu du XIXe siècle comme en témoigne une lithographie légendée : Toënti du bois Coataro, près du manoir de Tréota. L'allée couverte du Penker en Plozévet a été fouillée par Paul du Chatellier en 1882 et a aujourd'hui disparu (Du Chatellier, 1883). Il s'agit d'un monument atypique très court, de 4,5 m de longueur pour 2,10 m de largeur qui ne possédait plus qu'une dalle de couverture quand il fut fouillé. Il a fourni deux haches polies, de nombreux silex taillés, une pointe de

9 flèche en silex des tessons de vases à fond rond, d'autres à fond plat, des pendeloques mais aussi un vase et deux tessons campaniformes décorés, un brassard d'archer à deux trous, un bouton en os à perforation en « v » et un poignard en cuivre. Sur les hauteurs d'Audierne, à Kerbuzulic ou Roz-Criben, P. Du Chatellier a fouillé en mai 1882 une allée couverte qui lui a fourni des « poteries dolméniques et armes de pierre » (Du Chatellier, 1889). Le Carguet (1883) nous apprend que le fouilleur trouva «quelques cristaux de quartz, des molettes brisées, deux meules dont l'une amincie à l'usage et un vase ornementé à l'angle (ongle ?)» et que le site était un tumulus complexe, contenant une allée couverte aux piliers de 1,50 à 1,70 m de hauteur reliés par de la maçonnerie et possédant trois tables de couverture de 2,40 m à 3 m ; au nord du tumulus se trouvait deux lignes de maçonnerie supportant une table de 3,10 m à l'ouest et se terminant par un tertre à l'est ; entre le tertre et l'allée couverte était un menhir brisé. Tout près, un coffre mégalithique renfermait des ossements, et des tessons de vases campaniformes. Le site, visité récemment, a été bouleversé par les constructions. Une allée couverte en partie détruite a été signalée à la pointe de Lervily en Esquibien (Du Chatellier, 1889) mais cette information n'est pas vérifiée. Le monument n'existe plus. D'autres dolmens figurent dans les différents inventaires du XIXe siècle, certains n'existaient déjà plus qu'à l'état de ruine et leurs descriptions sont trop imprécises pour pouvoir les dater du Néolithique final comme, par exemples celles de l'île de Sein (Le Carguet, 1897). Ils ont disparu depuis.

4. Problématique

Les dolmens de la pointe du Souc'h en Plouhinec constituent un site éponyme. En effet, les investigations de A. Grenot en 1870-1871 mirent notamment au jour un type de vase globuleux à fond rond et anses tubulaires verticales diamétralement opposées (la répartition des vases type « Le Souc'h » s'étend essentiellement aux départements du Finistère, du Morbihan et de la Loire atlantique. A la lecture de la relation de fouille, il apparaît que l'auteur a mal cerné l'architecture des monuments et n'a fouillé que l'intérieur de certaines chambres. En effet, il ne fait guère mention de couloirs d'accès ni de limites du monument alors que, manifestement, il s'agit d'un ensemble comportant des dolmens à chambres compartimentées dont l'architecture est aujourd'hui mieux connue bien que les fouilles soient restées très rares et incomplètes (Kerléven en La Forêt- en 1967 et Quélarn en Plobannalec en 1979-1983, mais cette dernière n'a été que très partiellement publiée, et les auteurs sont aujourd'hui décédés). Lors des deux fouilles programmées triennales 2001-2003 et 2004-2006, des tessons de poteries, type SOM, ont été mis au jour, notamment devant le dolmen 1 du cairn nord , laissant penser à une présence au Néolithique final. C'est en recherchant dans la parcelle ZW 104, en friche et occupée par une lande à prunellier, ronce et fougère aigle, difficilement pénétrable, que nous avons retrouvé les restes d'un mégalithe malaisé à identifier en raison d'une part de son délabrement et d'autre part de l'état de la végétation. Compte tenu de la disposition apparente des dalles d'orthogneiss, deux possibilités semblaient plausibles : allée couverte ou sépulture à entrée latérale. La problématique de la recherche s'articule autour de plusieurs axes : - Recherche de l'architecture du monument, aussi bien en ce qui concerne les limites externes du monument et les aménagements du cairn que la conception de la chambre et de son accès.

10 - Poursuite de la recherche paléoenvironnementale par les études pédologiques du sol enterré, anthracologique des charbons de bois mis au jour et palynologique, si les conditions de conservation des pollens s'y prêtent. - Recherche et étude de mobilier pour définir les différentes occupations du site (Mésolithique, Néolithique final, Chalcolithique, Protohistoire [Bronze et Fer], Antiquité et Moyen Age). Datation absolue par la méthode du radiocarbone. - Consolidation et restauration partielle en vue d'une présentation au public.

5. Moyens mis en œuvre

La campagne de fouille 2007 a été réalisée au début de l'été, au mois de juillet, durant quatre semaines, la maison servant de base de fouille étant occupée à partir de la mi-août par une autre équipe fouillant la grotte paléolithique de Ménez-Drégan. L'encadrement était constitué par Michel LE GOFFIC, conservateur en chef territorial du Patrimoine, responsable du Centre départemental d'archéologie du Finistère et responsable scientifique du chantier. Les bénévoles qui ont participé à la campagne sont les suivants, par ordre alphabétique :

BEDARIDA Sandra, étudiante en master de biologie (Paris VI) CONAN François, frigoriste () COUDRAY Sarah, interne en médecine (Paris) DARCHEN Stéphanie, étudiante en Histoire de l'Art et Archéologie () DAVID-ROGEAT Joëlle, étudiante en archéologie-ethnologie (Neuchâtel) FOURCAYRAN Marion, étudiante en Histoire de l'Art et Archéologie (Toulouse) JAMEN , étudiante en master 2 d'Egyptologie à Lyon 2 (Lyon) KOMLY Muriel, avocate (Paris) LAGACHE Benoît, étudiant en master d'archéologie (Lille) LE BESCOND Paulf, officier de marine e.r. (Plozévet) LE QUELLEC Annaïg, étudiante en histoire (Plonévez-Porzay) LE QUELLEC Vincent, doctorant en archéologie (Douarnenez) MALETTE Chloé, étudiante en master anthropologie (Bordeaux) MAUDET Annie, professeur de lycée, (Rennes) NALLIER Renaud, doctorant en archéologie (Paris I) PEUZIAT Josick, chirurgien-dentiste (Douarnenez) REUTTI Fridolin, docteur en archéologie, Rheinzabern (Allemagne) RICHARD-ARBAU Nathalie, agent administratif (Paris) ROBIN Guillaume, doctorant en archéologie (Nantes) SILVA Henrique, métreur, (Paris) VERLIAC Gaëlle-Anne, archéologue INRAP (Orly)

L'hébergement a été fourni par la commune de Plouhinec, dans la maison sise sur le terrain acquis par la commune et qui contient, en majeure partie, les ensembles mégalithiques. Les travaux en régie fournis par la commune de Plouhinec ont essentiellement consisté en la mise à disposition de deux employés pour évacuer les broussailles résultant du nettoyage du site. Les frais de fonctionnement (repas, acquisition de petit matériel, frais divers) ont été couverts par un financement mixte Etat-Département. Il n'a pas été dégagé de crédit pour frais de personnel ou vacation étant entendu qu'à l'exception des agents du Service départemental d'archéologie, les autres personnes qui ont travaillé sur le chantier ou lors de la post-fouille l'ont fait à titre bénévole.

11 Le matériel utilisé a été celui du Service départemental d'archéologie, sauf mention spéciale. Avant la mise en place du chantier un lever topographique précis de la partie sud de la parcelle ZW 104 a été réalisé grâce au concours de Patrick Abraham de l'Agence Technique Départementale de Pont-l'Abbé. Compte tenu de l'état du monument, il apparaissait évident que celui-ci avait été vidé de son contenu à un époque indéfinie, par conséquent nous avons jugé utile de tamiser toutes les terres sur des tamis de maille 0,8 cm et pour ce faire un poste de deux tamis suspendus a été mis en place à proximité de la fouille En fin de sondage, le fond des tranchées a été recouvert d'un film noir TDEB en lés de deux mètres de largeur maintenu par des pierres et de la terre.

6. Déroulement de l'opération

Le premier travail a consisté à débroussailler manuellement la zone d'investigation, de circulation et de stockage des terres et pierres sur une surface de 500 m2 environ. Un plan du monument a alors été réalisé ainsi qu'un lever topographique de manière à pouvoir implanter les tranchées de sondage (fig. 5). Le carroyage (fig. )est construit sur un maille de 2 m et a été implanté de manière à ménager une coupe longitudinale (coupe AB) et à sonder les parties antérieures (carrés J-K- L-M 12) et postérieures (carrés E-F-G 12) du monument. Deux transects orthogonaux ont été implantés qui recoupent les précédents, l'un à l'arrière du mégalithe (carrés G 10-15), l'autre à l'avant (carrés J 10-15). Le décapage de surface des horizons L-F-H (litière-fermentation-humus) a été réalisé à la truelle à proximité immédiate du monument, à la pioche dans les zones éloignées, en dégradant le moins possible l'horizon A et en sectionnant les innombrables racines, rhizomes et radicelles. La fouille proprement dite s'est déroulée de manière traditionnelle, à la truelle et par passes successives en respectant les couches reconnues. Toutes les terres ont été tamisées sur des tamis à maille de 8 mm, à sec, si l'on peut dire compte tenu des nombreuses averses qui ont arrosé le chantier, le mois de juillet 2007 ayant été particulièrement humide. Les cotes en altitude des artéfacts, des structures et couches ont été prises à l'aide d'un niveau de chantier, le niveau zéro de référence choisi étant le sommet de la dalle de chevet qui se trouve à l'extrémité occidentale du monument. Chaque dégagement de couche a fait l'objet de prises de clichés et de plans généraux ou partiels quand cela se justifiait et les élévations ont été relevées. Les codes couleurs utilisés sur échantillons frais sont ceux de A. Cailleux, suivis de leurs équivalents de la Munsell soil colour chart.

12 13 Fig. 5 : Relevé topographique et carroyage des zones fouillées.

14 En cours de chantier, nous avons pu bénéficier d'une nacelle pour réaliser des clichés de la fouille. A l'issue de la campagne de fouille, en accord avec le propriétaire du terrain et en prévision de la campagne suivante, les zones fouillées sensibles ont été recouvertes d'une bâche plastique maintenue en place à l'aide de pierres et de terre.

¡ I) ¡ !•: F I O ! H I 1 : J ! K ! I I M I N nr

Fig. 6 : Plan général de la sépulture.

7. Résultat des sondages

7.1 Sondage E-F 12

Les deux carrés sont situés à l'arrière du monument, à l'ouest de la dalle de chevet. Dès le décapage de surface réalisé, il est apparu que la dalle sur chant, à la limite des carrés F 12 et G 12 était déplacée et tenait à peine debout. Il est possible qu'elle ait été arrachée de la petite fosse aux contours assez imprécis et peu profonde qui se trouve en G 12 et ait contribuée par conséquent à constituer la paroi nord d'une possible cella, mais ses petites dimensions nous laissent dubitatif. L'absence de fosse et de toute pierre de calage nous a conduit a la déplacer pour poursuivre la fouille en toute sécurité. Dans ces deux carrés le sol a été perturbé jusqu'à la roche en place par les travaux agricoles .

15 Photo 2 : Vue des carrés FG 12, de la dalle de chevet et de la dalle instable.

Le mobilier lithique ne comprend que des silex à une exception près. Sur les 69 pièces il y a 3 éclats retouchés et 3 pièces esquillées. Le mobilier céramique est extrêmement pauvre : 3 tessons vernissés et un tesson d'onctueuse en E 12, 6 tessons médiévaux et un tesson néolithique sans caractère particulier en F 12.

7.2 Transect G 10-15

Ce transect nord-sud est perpendiculaire à l'axe du monument et avait pour objet de reconnaître les limites externes du tertre. Dans la partie nord, en G 10 et G 11, le sol est perturbé jusqu'à la roche en place par les travaux aratoires, mais aussi par des visites et emprunts de matériaux antérieurs à la mise en culture. Ainsi, en G 10 ont été mis au jour une monnaie romaine très corrodée de Constantin I ( petit bronze du début du IVe siècle : D/ tête radiée à gauche ; R/ trophée avec deux esclaves. Légendes illisibles) et divers ossements dont une phalange de porc et 3 vertèbres de poisson, un tesson vernissé et un autre des Temps Modernes. En G 11, à côté d'un morceau de tôle de fer pliée provenant d'une boîte de conserve, se trouvait une vertèbre de poisson et une coquille de patelle, un tesson de porcelaine, un second vernissé et un troisième d'onctueuse. En G 12 ont été trouvés un fragment de chaudron en fonte, une boucle de chapeau breton en métal cuivreux, une broche en laiton et strass, 2 coquillages et un tesson de poterie des Temps Modernes, 5 tessons de poterie vernissée, un d'onctueuse et 2 médiévaux ; en G 13, 2 tessons vernissés, 19 tessons de faïence, un de grès et un tesson des Temps modernes, en G 14 et G 15, un tesson de faïence. Cet inventaire est bien caractéristique d'un sol perturbé et remanié par les labours jusqu'à la roche en place au nord et au sud du monument, la partie la mieux préservée se trouvant en G 13-14 où quelques pierres semblent bien appartenir à un cairn et/ou au calage d'un péristalithe. En G 10 et G 11 la fouille n'a révélé aucun fait ni structure archéologique, la seule unité stratigraphique étant un horizon labouré jusqu'à l'orthogneiss sur une épaisseur d'une trentaine de centimètres. Seul un petit tesson déplacé et attribuable au Néolithique a été mis au jour en G 11. Le mobilier lithique comporte 74 pièces constitué uniquement de silex parmi lesquels les outils sont : une armature de flèche tranchante, un grattoir sur entame, 2 éclats retouchés, 3 éclats utilisés et un fragment d'outil (fig. 11 n° 1 à 3). L'armature de flèche tranchante est atypique en ce sens qu'elle est triangulaire, s'inscrivant pratiquement dans un triangle équilatéral de 2 cm de côté et que la face inférieure montre quelques retouches

16 Horizon Ap

Terre argileuse jaune WiÊ T"Tt8rlMet Sol sableux consolidé ! 1 Remblais réc<

Ap sableux pulvérulent •+ ++++ ++ ++ ++++ + f + + + + + + +-

G (niveau de référence) Coupe GH

f++ + +~ + + + + ++ + + ++ + + ++ + + +

r«..«« 11

I (niveau de réfé

+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + f+ + +++ + + + + + ++ + ++ + ++ + ++ + + ++ ++ + + ++ ++ ++++ ++ + + ++ ++ + ++ + ++ + + + ++ ++ ++ ++ ++++ + ++ " + + -+++' + '+ + + ++ + -

Fig. 7 : Coupes longitudinale et transversales du monument.

d'amincissement du bulbe, à partir d'une troncature basale d'éclat. Le bord tranchant présente quelques retouches qui peuvent être d'utilisation. En G 12, un grand fragment de vase SOM, brisé en 16 tessons a été prélevé en bloc et a pu être remonté en laboratoire ; cette partie de vase a très vraisemblablement été déplacée

Photo 3 : Vue du carré G 12 et la trace d'une fosse de pilier disparu.

17 lors de travaux d'extraction d'un pilier du monument dont une partie de la fosse de calage a été mise au jour car elle se trouvait à l'extérieur de la chambre du monument. Ceci est confirmé par une datation 14C d'un charbon de bois prélevé à proximité de ce fragment de vase qui a donné une date du XVIe siècle. En outre, 6 autres tessons néolithiques ont été trouvés dans ce carré, mais eux aussi déplacés. De part et d'autre de la fosse mise au jour dans la partie est du carré se trouvaient encore une pierre de calage et dans les terres extraites de la fosse a été découvert un tesson de poterie médiévale qui semble bien dater l'époque du prélèvement de ce pilier de la paroi nord de l'allée couverte. Dans ce même carré a été identifié une dépression à l'extrémité de la dalle de chevet, mais il est difficile de dire dès à présent s'il s'agit d'une fosse d'un pilier de cella disparu ou si elle est liée au creusement de la fosse de cette dalle de chevet. Le mobilier lithique mis au jour dans ce carré comporte 83 pièces dont 5 galets utilisés, 2 perçoirs, un éclat retouché et un éclat utilisé (fig. 11, n° 4 à 7).

En G 13, seules quelques pierres dérangées ont été mises au jour qui ne permettent pas de dire si elles appartenaient à un cairn ou une maçonnerie complémentaire des orthostates. Le mobilier céramique mis au jour ne comporte aucun vestige néolithique (voir supra), quant au mobilier lithique, il comprend 60 pièces dont 3 galets utilisés, un grattoir sur entame et un éclat utilisé. Il en est exactement de même en G 14 où un nombre équivalent de pierres de fort module a été découvert dans la partie nord du carré, dont plusieurs gros galets (photo 4). Cette masse pierreuse s'arrête assez régulièrement et cette limite pourrait correspondre à celle du péristalithe qui se situerait à environ 2 m de la paroi interne du monument, ce qui est tout à fait compatible avec l'architecture d'un monument du Néolithique final de type allée couverte. Le mobilier lithique comprend 41 pièces dont un fragment d'outil et une armature de flèche tranchante (fig. 11, n° 10) réalisée sur éclat et dont le bord tranchant est convexe.

Photo 4 : Vue des carrés G 13-14, prise de l'est avec les ultimes restes de cairn.

En G 15 la fouille s'est avérée stérile sur le plan structurel: aucun fait, aucune structure mise au jour. Aucun mobilier céramique n'a été découvert, par contre le mobilier lithique est

18 abondant et compte 99 pièces mais seulement un outil qui est un grattoir sur entame (fig. 11, n° 12). Seule remarque à formuler : une couche de pierres de petit module (5 à 10 cm) et gravier est interstratifiée entre l'horizon Ap et le ranker (voir fig. 7, coupe CD). Ces pierres montrent des arêtes vives, les surfaces ne montrent pas d'altération importante et sont brisées par un engin agricole. Cette couche de pierraille se retrouve sur toute la partie sud du monument et partiellement dans la partie nord-ouest (voir fig. 7 coupes, GH et IJ). Elle est le résultat du fractionnement des pierres provenant sans doute de la masse du cairn basai du tertre lors de travaux agricoles mécanisés.

7.3 Transect J 10-15

Ce transect est parallèle au précédent et se trouve en avant des deux piliers et de la table de couverture visibles à l'est du monument. Le choix de cet emplacement était guidé par la volonté d'obtenir une coupe transversale faisant apparaître les piliers et le tertre situé de part et d'autre de ceux-ci. La fouille a montré que comme pour le transect précédent des dégradations très importantes étaient survenues dans cette partie du monument et ses abords et ce depuis au moins l'Antiquité. Au pied des piliers, beaucoup de détritus ont été mis au jour dont certains très récents (tuyau de toilettes en PVC, humérus gauche de boviné...). En J 10 et J 11, la fouille a montré que tout le sol était remanié par les labours jusqu'à la roche en place sur une épaisseur d'une trentaine de centimètres. En mélange, ont été mis au jour du mobilier contemporain (un bouton en os, 2 tessons de faïence, un en grès, un test de coquillage), des Temps modernes (un tesson), du bas Moyen Age (un rebord de marmite à marli, un rebord d'un autre vase), de l'Antiquité (un tesson d'amphore, 2 tessons de céramique commune, 2 tessons de sigillée) et 6 petits tessons néolithiques. Le mobilier lithique comprend 91 pièces en J 10 (2 galets utilisés, 4 éclats utilisés) avec curieusement une forte proportion de nucléus au nombre de 12, soit 13,6 % du mobilier de silex, et 151 pièces en J 11 (un grattoir et 2 éclats utilisés). Le carré J 12 se situe à l'est du pilier de la paroi nord du monument et a été perturbé jusqu'à la roche en place puisqu'au pied du pilier fut mis au jour un humérus de boviné datant du XXe siècle ! Néanmoins c'est dans ce carré qu'a été découvert le plus de mobilier lithique. Tout d'abord, en surface et donc déplacé se trouvait un gros galet de mer en granité leucocrate qui a servi de meule dormante mais sans que l'usage ait été intense (fig. 10, n° 4). Le reste du mobilier lithique, soit 228 pièces comprend 7 galets utilisés dont un punch, un grattoir sur entame, un éclat retouché et 2 utilisés. Quant au reste du mobilier, il comprend une fraction moderne avec une perle en verre, un bouton de nacre, 8 tessons de faïence et un de grès, 2 tessons des Temps Modernes. Une autre partie se rattache à l'Antiquité avec 11 tessons de vases d'époque gallo-romaine et au Néolithique final avec 13 tessons dont un rebord d'un vase à paroi très fine. Le carré J 13 est en position analogue par rapport au précédent, immédiatement à l'est du pilier conservé de la paroi sud. Sous une murette de pierre sèche d'époque contemporaine se trouvait une assise de trois pierres alignées dans la prolongation de la paroi sud du monument. La fouille a montré que celles-ci reposaient sur le sol actuel et correspondaient donc à un aménagement récent du monument après son démantèlement partiel (photo 5). En dessous se trouvait, au dessus de la roche en place, quelques pierres non structurées (photo 6). Dans la partie sud de ce carré est apparue une zone pierreuse avec quelques éléments sur chant qui laissent penser à un possible calage d'orthostate de péristalithe disparu (photo 7). Tout comme précédemment cette partie du monument a été perturbée dès l'Antiquité car un petit bronze très corrodé de Constantin 1er daté de 326 y a été mis au jour :

19 D/ Tête laurée à droite, légende illisible. R/ VOT XX en deux lignes, dans une couronne de lauriers autour de laquelle une légende dont on devine la fin : AVGVSTI.

Photo 5 : Vue des aménagements modernes en J 13, cliché pris du sud.

Photo 6 : Vue du carré J 13 avec fosses de péristalithe ( ?) et pierres non agencées.

Cette monnaie est accompagnée d'une base de vase en céramique grise (fig. 9, n° 12), de deux tessons de sigillée, d'une base de vase gallo-romain en céramique commune, 17 tessons d'une poterie commune à fond plat fin et lèvre éversée ourlée et 8 tessons d'autres vases de même époque dont un décoré de stries horizontales. Dans l'état actuel de la fouille il

20 est impossible de dire s'il s'agit d'un dépôt funéraire ou non. Rappelons que dans le tertre de l'allée couverte toute proche de Pors-Poul'han avait été mis au jour plusieurs urnes cinéraires du Ile ou ffle siècle (Le Goffic, 1990).

Photo 7 : Vue du carré J 13, cliché pris de l'ouest montrant la limite du tertre.

Une fusaïole en terre cuite a également été découverte sans que l'on puisse l'attribuer à une période quelconque (fig.9, n°13) 14 petits tessons ont été trouvés pour la plupart au tamisage et ont fait l'objet d'un remontage. Il s'agit d'une base de vase en céramique fine à très fin dégraissant décoré de lignes parallèles horizontales vraisemblablement réalisées à la cordelette (Fig.9, n°5) ; deux stries obliques à ± 45° partent d'une des lignes horizontales. Ces tessons qui ont été bien malmenés sont usés et peuvent se rapporter, avec beaucoup de réserve, à un vase campaniforme. Ceci n'aurait rien d'étonnant compte tenu que presque toutes les sépultures mégalithiques du Néolithique final de ce secteur ont été le lieu de sépultures secondaires au Chalcolithique, y compris la sépulture à entrée latérale voisine de la nécropole du Souc'h.. Si l'on ajoute 2 tessons modernes et un tesson très fin néolithique, l'inventaire du mobilier céramique de ce carré est complet. Le mobilier lithique comprend 180 pièces avec 9 galets utilisés, 2 grattoirs sur entame et 2 éclats utilisés. On notera la faiblesse du nombre d'outils (1%). Dans le nord du carré J 14, en limite avec J 13, est apparue une concentration de petites pierres au-dessus de la roche en place qui sont peut-être les ultimes restes d'un cairn, comme nous venons de le dire. Si les pierres sur chant correspondent bien au calage d'orthostates disparus, celui-ci se serait trouvé à 1,50 m environ de la paroi sud du monument. Il s'agit là du seul fait notoire de ce carré. Les découvertes mobilières ne nous apportent guère plus d'informations. Datant de l'utilisation du monument ont été découverts 19 tessons de poterie dont un provenant d'un fond de vase Deux tessons gallo-romains sont à mettre en rapport avec ceux découverts dans le carré voisin. Deux autres tessons datent du Moyen-Age dont un rebord qui peut être daté des XlVe - XVe siècles. Sur le plan lithique, 67 pièces ont été mises au jour, comprenant 3 galets utilisés et seulement un éclat retouché. C'est dans le carré J 15 qu'a été mise en évidence l'extrémité du talutage médiéval déjà sondé en 2004 dans la parcelle ZW 372 (Le Goffic, 2004). Les conclusions de l'époque

21 allaient vers une construction du Bas Moyen-Age. Elles sont désormais confirmées par la découverte de 7 tessons de poterie de cette époque, dont un rebord de poterie onctueuse, trouvés dans ce carré J 15 en liaison avec un massif de pierres de module pluridécimétrique dans la partie sud-est du carré. Ce talutage a été fortement étalé lors de la mise en culture de la parcelle (photo 8).

Photo 8 : vue des carrés J 13-15 et du reste de talutage médiéval au premier plan.

La suite de cette structure devrait se retrouver dans les carrés voisins KLM 13-14. Dans la prochaine campagne, il sera intéressant d'étudier les relations entre ce talutage, l'apport dunaire et le vieux sol enterré de façon à sérier les différents épisodes. En outre, ont été trouvés un fragment de terre cuite indéterminé et deux tessons des Temps Modernes. Seul un tesson se rapporte au Néolithique final. Le mobilier lithique compte 93 pièces parmi lesquelles 3 galets utilisés dont une enclume (fig.lO, n°l) et 3 éclats retouchés.

7.4 Carrés KLM 12

Ces trois carrés se trouvent au nord de l'axe médian du monument. Le décapage de surface du carré K 12 a fait apparaître un épandage de petites pierres de module décimétrique ressemblant à de l'épierrage (photo 9). Un test de solidité sur la dalle sur chant a montré que celle-ci bougeait et n'était aucunement ancrée dans le sol. Après un étaiement provisoire, pour des raisons de sécurité, celle-ci a été évacuée en dehors de la fouille à l'aide d'un tire-fort. La dalle évacuée montre que la partie qui se trouvait en terre

22

Fig. 8 :Plan général de la sépulture et des faits mis au jour dans les sondages.

porte des traces de débitage et qu'elle devait, à l'origine, être d'une dimension bien supérieure à ce qu'elle est devenue. La première passe enregistrée par photographies et plan, la seconde a mis au jour, sous un sol sableux, des pierres dont quelques gros galets plats, d'un volume beaucoup plus important, reposant sur la roche en place qui, sans être bien rangées, laissent voir un alignement qui n'est pas fortuit et qui se prolonge dans le carré suivant L 12 (photo 10). Il est possible que certains galets plats aient constitué le dallage de la chambre du monument à l'instar de ce qui fut découvert à Porz-Poul'han. Les vides que l'on remarque dans cet agencement peuvent être le résultat de l'arrachement de certains piliers du mégalithe, c'est du moins l'hypothèse vers laquelle nous nous orientons. Le mobilier mis au jour en K 12 est assez pauvre et comprend 2 tessons de céramique vernissée, un tesson gallo-romain et un tesson néolithique. Le lithique n'est guère plus abondant comparativement aux autres carrés : 52 pièces avec seulement un éclat utilisé pour tout outillage.

24 Photo 10 : vue des faits mis au jour en L M 12, cliché pris du nord.

Dans le carré L 12, tout comme dans le suivant M 12, le sol actuel est constitué par un apport allogène de sable dunaire enrichi en matière organique qui a une puissance d'une quarantaine de centimètres dans lequel ont été mis au jour quelques tessons néolithiques déplacés. Dans l'est du carré L 12 et sur presque toute la surface du vieux sol enterré du carré M 12 se trouvait une nappe de tessons provenant d'au moins cinq vases de type SOM (photo 11). Quelques profils ont pu être reconstitués mais, comme cette nappe de tessons se poursuit dans les carrés voisins non fouillés, les remontages ne peuvent être complets (fig.9,n° 1 à 4, 8).

Photo 11 : vue de la nappe de tessons dans le carré M 12.

25 Dans l'état actuel de notre connaissance du monument, ces vases brisés pourraient provenir soit d'un dépôt rituel sur le parvis antérieur de la sépulture quand le monument était en usage au Néolithique final, soit d'un « vidage » du monument à une période indéterminée pour le moment. Dans le quart nord-ouest du carré M12 a été mis au jour presque au même niveau que cet épandage de tessons un foyer constitué d'une vingtaine de pierres placées sur l'orthogneiss dans un espace circulaire de 0,80 m de diamètre.

Photo 12 : foyer reposant sur l'orthogneiss dans le quart N-0 de M 12.

Des charbons provenant de ce foyer ont été datés par la méthode du 14C et, alors que l'on s 'attendait à obtenir une date du Néolithique final, c'est un résultat tout à fait surprenant qui nous a été communiqué puisqu'il remonte au Néolithique ancien (4855 à 4815 cal. BC). Cette fois, ce qui n'était pas le cas sur le site des cairns du Souc'h, il ne semble pas y avoir d'interférence avec une occupation mésolithique tardive. Si le résultat est bien confirmé nous serions sans doute en présence d'un possible habitat du début du Néolithique armoricain bien antérieur à la construction du mégalithe. En L 12, à part un rebord de poterie onctueuse trouvée en début de fouille dans la couche sableuse, tout le matériel céramique date du Néolithique final et se rapporte à des vases type SOM dont deux bases. C'est un total de 235 tessons qui ont été récoltés. Le mobilier lithique est formé de 103 pièces dont un petit grattoir et 3 éclats utilisés. En M 12, la couche sableuse a fourni une dent de boviné, un fragment de mandibule de daurade, un tesson vernissé et un tesson médiéval. Sous cette couche, à la surface du vieux sol, ce sont pas moins de 387 tessons de poterie du Néolithique final qui ont été mis au jour dont la plupart appartenant à des vases de type SOM. Dans cette même couche figurait un fragment d'os brûlé et une patelle percée. Le mobilier lithique comprend 83 pièces dont un galet biseauté, un grattoir, 3 éclats retouchés et un éclat utilisé.

26 8. Conclusion

La structure interne du monument

A l'issue des sondages il est permis de penser que le monument était plus important qu'il n'y paraissait après le nettoyage de la végétation. Nous ne pouvons pas, pour le moment, nous prononcer sur l'existence ou non d'une cella. Compte tenu des pierres évoquant des calages mis au jour en JKL 12, de la nappe de tessons du Néolithique final débutant à l'est du carré L 12 et se poursuivant dans le carré M 12, la longueur de la chambre peut être évaluée à une douzaine de mètres pour une largeur de 1,80 m si l'on tient compte de l'écartement des piliers se trouvant dans la coupe IJ, mais se réduisant à 1,60 m si l'on interpole dans la structure non fouillée un peu en retrait. Ceci dit, la largeur de la dalle de chevet, mesurée à 1,30 m, paraît insuffisante pour une allée couverte classique et cela induit soit un rétrécissement vers le fond de la chambre, ce qui serait étonnant car nous ne connaissons pas de cas analogue pour ce type de monument, soit l'existence d'une maçonnerie aujourd'hui disparue, ce qui n'est pas commun. Cette question demande, bien entendu, à être éclaircie. La partie centrale du monument est effondrée et deux tables de couverture semblent superposées. Celle qui vient en recouvrement présente d'ailleurs des traces de chocs violents qui ont enlevé quelques éclats le long d'un des bords. Il est à espérer que cet effondrement est intervenu assez tôt pour décourager ceux qui y ont pénétré à une époque indéterminée et qu'une partie du remplissage néolithique a été conservé.

La structure externe du monument

Elle est pour l'instant imprécise. Tout au plus, on peut dire à l'issue de cette campagne de sondage que le péristalithe, si péristalithe il y avait, était assez proche de la paroi interne. Dans la partie sud du monument on ne trouve plus guère de pierres au-delà de 2 m de cette paroi interne et encore faut-il prendre en compte un certain étalement des pierres du cairn basai du tertre lors des diverses opérations subies par le monument. En J 14 les dalles du péristalithe se trouveraient plus proches de la paroi interne, environ 1,20 m, ce qui induirait une forme ovale ou piriforme pour le tertre. La campagne à venir devrait permettre de préciser la limite du tertre et peut-être de retrouver des traces de son implantation dans la partie la moins perturbée, au centre ou à l'est du monument.

Le mobilier céramique

Si l'on fait exception de tessons modernes sans doute liés à l'exploitation de la parcelle et à diverses visites ou pique-niques, certains d'entre eux ayant pu arriver avec du fumier, le mobilier céramique se répartit en trois lots. - Un lot médiéval (Xle - XVIe siècles) avec notamment des tessons de poterie onctueuse, dans un secteur lié à la présence d'un talutage, au sud-est du monument et venant s'y raccorder. - Un lot gallo-romain comprenant des tessons de sigillée, de poterie grise et de poterie commune ainsi qu'un tesson d'amphore que l'on peut dater par la découverte de deux petits bronze de Constantin 1er (l'un daté de 326), dont ne peut dire pour le moment s'il s'agit de dépôt funéraire ou non. - Un lot de poterie du Néolithique final avec essentiellement des formes à fond plat du type SOM et quelques rares tessons de poterie à pâte fine provenant de vases à fond rond.

27 Le mobilier lithique

Sur les 1474 pièces lithiques, 1407 sont en silex dont 103 ont subi l'épreuve du feu, soit 7,3 % le nombre de nucléus et de calottes est presqu'identique (106 et 107), le débitage lamellaire n'est pas du tout probant puisque l'on ne compte que 67 exemplaires entiers ou fragmentaires soit 4,7 %. Par contre, les nombres d'éclats et de débris sont significatifs : respectivement 586 (41,6 %) et 539 (38,3 %). Le débitage n'est dont pas à dominante lamellaire mais c'est la production d'éclats qui était recherchée. L'outillage est peu abondant avec seulement 49 pièces, sans compter les nombreuses pièces esquillées que l'on ne considère pas comme outils mais comme pièces de débitage. La variabilité typologique est très faible puisque l'on ne compte que 5 catégories : 2 armatures de flèches tranchantes, 2 perçoirs, 9 grattoirs, la plupart sur entame, 15 éclats retouchés, 18 éclats utilisés et 2 fragments d'outils indéterminés. Le reste du mobilier lithique comprends les galets de roches diverses utilisés (36 pièces) en percuteurs et/ou retouchoirs, punch et enclumes ainsi que des éclats ou débris de matériaux divers parmi lesquels le phtanite, le quartz et la quartzarénite. La répartition par carré montre que ce sont les carrés contigus J 11, J 12 et J 13 qui ont fourni le plus de matériel (559 pièces soit 38 % alors que ces trois carrés ne représentent que 20 % de la surface fouillée). On notera dans les différents matériaux utilisés la présence de quelques éclats et débris de phtanite, de quartz et de grès lustré (quartzarénite). Les galets utilisés sont essentiellement des galets allongés, de roches diverses mais souvent en grès fin, ayant servi de percuteurs et/ou de retouchoirs et sont très souvent retrouvés brisés ce qui a provoqué leur abandon ; un petit galet allongé montre un biseau caractéristique de son usage comme retouchoir (fig. 10, n° 2). Les enclumes sont rares mais présentes et confirment le débitage sur enclume observé par ailleurs sur de nombreux éclats, nucléus et pièces esquillées. Au vu des résultats de l'étude du matériel lithique, il apparaît que la plupart de ce mobilier ne correspond pas à des dépôt funéraires mais est le résultat d'un débitage sur place antérieur à la construction du mégalithe. L'absence totale de microlithes nous conduit à penser que l'occupation mésolithique était cantonnée plus vers le sud, plus près du littoral, et que le mobilier lithique mis au jour lors de cette campagne de sondages se rapporte à un Néolithique sensu lato. Compte tenu de la datation du foyer au Néolithique ancien, rien, pour le moment, n'interdit de penser que ce matériel lithique, tout du moins pro parte, se rapporte à cette période.

A l'issue des sondages, certaines interrogations ont pu être levées concernant l'âge du monument qui est bien du Néolithique final et sa typologie qui est du type allée couverte. Des points demandent cependant à être explicités qui concernent les dimensions du monument et son architecture, mais aussi les dépôts funéraires qui se limitent pour le moment aux fragments de vases type SOM mis au jour au niveau de l'entrée. Il est en effet un peu surprenant qu'aucune perle, pendeloque, hache polie n'ait été mise au jour malgré le tamisage de toutes les terres fouillées. La présence du foyer daté du Néolithique ancien pose de nouvelles questions sur la fréquentation du lieu à cette époque et méritera une attention toute particulière lors de l'extension souhaitée de la fouille dans cette partie du site.. La campagne demandée pour 2008 devrait apporter des réponses à certaines de ces questions.

28 Fig. 9 : Mobilier céramique

29 Fig. 10 : Enclume, retouchoir, percuteur et meule sur galets de roches diverses.

30

9. Bibliographie

BRGM, 1981 - Carte géologique de la France au 1/50 000, feuille de Pont-Croix, IV- 19 et notice explicative, 48 p. CAILLEUX A. Codes des couleurs des sols. Boubée, Paris. DE FREMINVILLE (Chevalier), 1835 - Antiquités du Finistère, seconde partie. Brest, p. 98. DU CHATELLIER P., 1880 - Exploration de l'allée couverte de Kerbannalec en Beuzec-Cap-Sizun. Mémoires de la Société d'Emulation des Côtes-du-Nord, t. XVII, p. 199- 206. DU CHATELLIER P., 1883 - Nouvelles explorations dans les communes de Plozévet et de Plouhinec (Finistère) sépultures de l'époque du Bronze. Revue archéologique, 2, p. 65-83 DU CHATELLIER P., 1889 - 1907 - Les époques préhistoriques et gauloises dans le Finistère, 1ère édition, Paris, 208 p., 2ème édition, Rennes, 347 p. DU CHATELLIER P., 1895 - Allée mégalithique en pierres arc-boutées de Lesconil en Poullan. Revue de l'Ecole d'Anthroplologie de Paris, p. 88-90. GRENOT A., 1871 - Relation d'une fouille pratiquée au Souc'h. Bulletin de la Société académique de Brest, Iere livraison, p. 140-164. GRENOT A., 1873 - Relation d'une fouille pratiquée au Souc'h (Finistère). Matériaux pour l'histoire primitive et naturelle de l'Homme, vol. 8, 2e série, p. 374-384. KERMEL R. 1998 - Bugale ar Ganaeg, Esquibien, une paroisse, une commune. Ed. Comité d'animation d'Esquibien, p. 43-44. LE CARGUET H., 1883 - Notes archéologiques sur le Cap-Sizun avec indication des endroits à explorer. Bulletin de la Société archéologique du Finistère, T. X, p. 33-36. LE CARGUET H., 1888 - Les sépultures préhistoriques de Keroullou, en Esquibien. Bulletin de la Société archéologique du Finistère, T. XV, p. 331 -334. LE CARGUET H., 1890 - Les mégalithes du Soc'h en Plouhinec (Finistère). Bulletin de la Société archéologique du Finistère, T. XVII, p. 107-113. LE CARGUET H., 1897 - L'île de Sein aux temps préhistoriques Bulletin de la Société archéologique du Finistère, T. XXIV, p. 357-368. LE GOFFIC M., 1990 - Survivance d'un mégalithe : l'allée couverte de Porz- Poul'han en Plouhinec (Finistère). Rev. archéol. Ouest, Supplément n° 2, p. 101-116. LE GOFFIC M., 2004 - La nécropole mégalithique de la Pointe du Souc'h en Plouhinec (Finistère). Rapport intermédiaire, première campagne de fouille triennale 2004- 2006, Service Départemental d'Archéologie, 62 p. LE GOFFIC M., 2006 - Aperçu de la préhistoire et de l'archéologie du Cap-Sizun. Bulletin de l'Association bretonne, tome CXV, p.43-60.

32 10. Remerciements

Cette campagne de sondages n'aurait pu avoir lieu sans l'autorisation du propriétaire du terrain, M. Jean-Claude BOSSER que nous remercions tout particulièrement pour la confiance qu'il nous a témoignée.

Le financement de l'opération a été assuré par la Direction régionale des Affaires culturelles et le Conseil Général du Finistère. La commune de Plouhinec a assuré, quant à elle, l'hébergement sur place dans d'excellentes conditions, a pris en charge les fluides (eau, électricité, gaz) et a mis à disposition le personnel et les moyens logistiques communaux au fur et à mesure des besoins. Je tiens à exprimer ma reconnaissance aux responsables de cet organisme et de ces deux collectivités pour les autorisations de fouiller, la confiance et les aides qui m'ont été accordées et l'intérêt qu'ils ont pris tout au long de cette opération.

J'aurai garde d'oublier dans mes remerciements Patrick Abraham, de l'ATD de Pont- l'Abbé, qui très obligeamment nous a réalisé le lever topographique des abords du monument.

Mes remerciements s'adressent bien entendu aux fouilleuses et fouilleurs bénévoles qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes pour la réussite de la fouille dans des conditions climatiques défavorables et dans un sol ingrat parcouru par un chevelu racinaire dont il est difficile de se défaire pour la bonne présentation des niveaux fouillés.

33 12. Annexe : Inventaire du mobilier lithique découvert

carré info total silex s. brûlé nucléus calotte lame éclat débris qalet ut. outil observation VLQ- E 12 Gallou 26 26 4 0 2 4 12 S 0 0 Ijiièçe esquillée GalloulO- F 12 23 43 39 6 1 3 2 24 10 0 3 3 éclats retouchés et 3 pièces esguillées Fridolin17- G 10 19 24 24 1 1 1 0 12 8 0 2 1 éclat long retouché et un fragment d'outil Pol&Co23- G 10 26 24 24 2 5 1 0 8 7 0 3 3 éclats utilisés G 11 France 10 1 1 0 0 0 0 0 0 0 1 1 éclat retouché G 11 France 11 2 2 0 2 0 0 0 0 0 0 G 11 France 12 2 2 0 1 0 0 0 0 0 1 1 grattoir sur entame France16- G 11 19 21 21 0 2 0 2 11 5 0 1 1 flèche tranchante G 12 MLG3-10 38 31 5 1 1 0 18 10 2 3 2 perçoirs, 1 éclat ut. 3 percuteurs MLG 10- G 12 12 28 23 1 3 0 4 11 8 2 0 1 débris de phtanite MLG 16- G 12 20 25 24 1 2 4 1 8 8 1 1 1 éclat retouché Sarah17- G 13 27 60 46 6 3 3 5 18 16 3 2 1 grattoir sur entame et 1 éclat utilisé Muriel17- G 14 23 41 41 4 5 5 1 13 15 0 2 1 flèche tranchante, 1 fragm. d'outil, 1 pièce esquillée G 15 Reno18-23 99 97 7 14 14 4 36 30 0 1 1 grattoir sur entame I 12 Stiph 9 1 q 0 0 0 0 0 0 1 O 1 qrand galet plat utilisé I 13 Reno 24 1 0 0 0 0 0 0 0 1 O 1 qrand qalet encoché en surface ChloS- J 10 3en3-13 91 88 12 11 7 3 26 38 2 4 4 éclats utilisés Ben- J 11 Chloi2-12 151 151 6 2 11 5 65 65 0 3 1 qrattoir, 2 éclats retouchés Steph, 2- J 12 12 105 101 7 5 6 4 37 48 4 1 1 éclat utilisé ChloS-16- J 12 18 90 87 7 7 7 1 34 37 3 1 1 éclat retouché JP. MLG J 12 23-24 33 32 3 4 1 2 10 13 1 2 1 punch, 1 grattoir sur entame, 1 éclat utilisé J 13 Conan 2-6 62 55 1 5 3 1 19 27 7 0 Sandra16- J 13 24 118 116 3 4 12 6 46 44 2 4 2 qrattoirs sur entame, 2 éclats utilisés J 14 VLQ3-14 67 64 6 11 4 5 33 40 3 1 1 éclat retouché J 15 Paul 12-18 93 89 5 8 10 3 39 27 3 3 3 éclats retouchés, 1 enclume Annie-Nat- K 12 Ben 52 52 0 3 4 5 25 14 0 1 1 éclat utilisé Annaig3- L 12 18 84 81 8 4 6 4 38 29 0 3 1 petit grattoir, 2 éclats utilisés L 12 Jo 19/07 9 9 0 0 1 0 1 0 1 1 éclat utilisé Marion 4- M 12 11 48 48 2 1 1 3 20 19 0 4 1 qrattoir, 3 éclats retouchés Marion 13- M 12 18 35 33 6 1 0 2 17 12 1 1 1 galet biseauté, 1 éclat utilisé Total 1474 1407 103 106 107 67 586 539 36 49

34