Le Vidourle

SES VILLES, SES MOULINS ET SES PONTS Du même auteur :

Les Motifs solaires dans la sculpture mérovingienne, mémoire de maîtrise (dactylog.), Paris, 1977. Les Abbayes de Septimanie à l'époque carolingienne (dactylog.), Paris, 1980. L'Age d'or des religieuses, monastères féminins du Languedoc méditerranéen au Moyen Age, Presses du Languedoc, Montpellier, 1988. Marthe Moreau

Le Vidourle SES VILLES, SES MOULINS ET SES PONTS

LES PRESSES DU LANGUEDOC © Les Presses du Languedoc, 1992. - vû A mes petits-enfants pour qu'ils n'oublient pas le passé. REMERCIEMENTS

Nombreux sont ceux qui m'ont aidée dans mon travail et qui ont droit à ma gratitude, trop nombreux pour que je puisse les citer tous. Qu'ils me pardonnent et sachent que je leur en sais gré infiniment. Je pense au personnel des mairies et administrations diverses qui m'a consacré une partie non négligeable d'un temps toujours précieux, aux propriétaires des moulins, presque tous accueillants et coopératifs et dont, avec certains, se sont noués des liens d'amitié, à ceux rencontrés occasionnellement ou sollicités chez eux et interviewés sur l'heure.

Certains ont participé plus directement à mes recherches. Je me dois de donner leurs noms et en premier lieu, bien sûr, Pierre Clément. Ensuite, par ordre alphabétique, Bernard Atger, relieur artisan à Gallargues ; Jean Baille, historien de Lunel ; Fernand Blondin, du moulin de Runel ; Renée Cerret, conseillère munici- pale de Cros ; M. Chassin du Guerny, archiviste aux A.D. de Nîmes ; Charles Cuillé, spécialiste des moulins de l'Hérault ; M. Durand-Brunel, de la Jassette ; Michel Guérin, de la D.D.E. à Nîmes ; M. Henocque, du moulin d'Hilaire ; Anny Hermann, de Gallargues ; Aimé Jeanjean, directeur honoraire d'école ; Fernand Léonard, ancien conseiller général du canton de Saint-Hippo- lyte-du-Fort ; Louis Maystre, de Lansargues ; Mme Rousée, de Château-Lavesque. A tous, un grand merci. PRÉFACE

LE DIEU VITURLUS

L'inondation de septembre 1933 est restée gravée dans ma mé- moire. Comme chaque année, j'étais venu à Quissac passer les vendan- ges chez mes grands-parents dont la vieille maison à deux étages se situe à l'« estranglador » du cap de Vielle. Sur les trois heures du matin, nous avions été brutalement réveillés par un vacarme infernal. Le papé Albert avait crié « Vidorlo es vengut ». Alors que la vallée n'avait pas reçu la moindre goutte d'eau, des orages d'apocalypse s'étaient abattus pendant la nuit sur le Cros et Saint- Roman-de-Codières. Un torrent, gluant de limon, avait frayé son cours dans les rues de Quissac, emportant sauvagement les comportes et les barriques entreposées au-devant des caves. Au milieu du fracas des tonneaux et des troncs d'arbres qui butaient sur les portails, nous avions entendu les hurlements d'angoisse de la mère de Laurence, la couturière qui habitait en face. La malheureuse, qui était paralysée, dormait au rez-de-chaussée et elle avait péri, sans que personne ne puisse venir à son secours. En fin de matinée, lorsque les eaux s'étaient retirées, ma cousine et moi, nous nous étions aventurés dans le village dévasté. Certes, nous verrions pire dix ans plus tard avec les bombardements ravageurs, mais je n'ai jamais oublié le spectacle des murs éventrés, des amoncellements de meubles et de branchages, des vaches et des chevaux crevés au milieu de la route et gonflés comme des outres... A ce souvenir, le dieu Viturlus me glaçait d'effroi. Il a fallu que le manuscrit de Marthe Moreau me soit confié pour que je réalise qu'il était un dieu à deux faces. D'un côté, le seul que j'avais connu, il avait la farouche expression d'un personnage emporté et coléreux ; mais, de l'autre côté, celui que m'a fait découvrir l'auteur de ce livre, avait la ferme apparence d'un bienfaiteur généreux et accueillant. Bien qu'ayant longtemps travaillé sur le pays de Sauve, je ne soupçonnais pas les mille activités qui étaient nées sur mes rives depuis des temps reculés avec la prolifération des moulins à moudre le blé ou à fouler le drap, je ne soupçonnais pas non plus les quantités de gués, de passes, de planches et de ponts de pierre qui permettaient de le traverser à intervalles très rapprochés. En lisant ce passionnant ouvrage, j'ai perçu également une nouvelle Marthe Moreau. Alors que je me la représentais comme une spécialiste des recherches en archives et en bibliothèques, je me suis trouvé devant une éminente femme de terrain. Au fil des pages, je l'imaginais déchirant ses chemisiers aux ronces qui lui masquait une paissière ou encore pataugeant dans une boue noirâtre pour répertorier une meule dormante... Elle m'a donné envie, comme elle vous donnera envie, de fouiner le long des berges en quête des merveilles disparues des mémoires. Et surtout, quarante-neuf après, elle me réconcilie définitement avec un fleuve dont les barrages de Ceyrac, Conqueyrac et La Rouvière ont maintenant apaisé les furies.

Pierre A. CLÉMENT INTRODUCTION

Comment ne pas « s'éprendre » d'intérêt, puis de passion pour ce cours d'eau cévenol que les auteurs dépeignent comme prodigieux, capricieux, extravagant, fantasque, vif, pétulant, singulier, frondeur, turbulent, fougueux, outrancier... Curieux cours d'eau, en effet, dont la source est imprécise, qui passe de la nonchalance à de furieuses colères après s'être partiellement caché sous terre. Le Guide du le décrit comme un « fleuve dangereux qui grossit à vue d'œil et à la moindre ondée, tantôt terrifiant les populations, tantôt roulant paisiblement ses eaux sur des graviers énormes qu'il entraîne ». Vidourle ! A Marsillargues, on a donné ce nom à un taureau particulièrement violent et brutal, « placide au pré, indomptable sur la piste ». Citons enfin le célèbre géographe du XIX. siècle, Elisée Reclus : « L'astre brille en sa force et sa sérénité sur la plaine, mais il a plu tropicalement sur le mont. Tout à coup, un bruit sourd résonne, l'air de la gorge ou du vallon s'ébranle et la vidourlade arrive, prompte comme le mascaret... Ce fleuve, qui coule sur la grève où s'égarait un ruisseau, passe avec la puissance de dix, vingt, trente et parfois quarante fois la Seine d'été dans Paris. Les trombes ne durant que quelques heures en pays de Cévenne, le Vidourle retourne bientôt à son repos qui parfois est presque la mort (1). Fleuve ou rivière ? Avec moins de cent kilomètres de long, il est de peu d'importance, et pas toujours indiqué sur les cartes. Henry-Paul Eydoux estime qu'il mérite bien d'être appelé fleuve, alors que, pour le cadastre, il est presque toujours rivière. Si l'on se réfère à la définition du dictionnaire, le fleuve est un cours d'eau formé par une réunion de rivières et aboutissant à la mer. Or, le Vidourle a beaucoup d'affluents

(1) Cité par Joanne dans le Dictionnaire géographique et administratif de la (1890-1905). et deux débouchés dans le golfe d'Aigues-Mortes (de façon indirecte, il est vrai), actuellement, du moins, car il fut un temps où il se perdait dans les marais, comme on peut le constater sur les cartes anciennes. Avec quelques variantes, le Vidourle a peu changé de nom au cours des siècles. Sans nous égarer dans les méandres de l'étymologie, disons que ses appellations viennent, selon toute vraisemblance, du dieu gaulois Vitousurlus, cité dans l'inscription gallo-romaine trouvée à Marsillargues, qui l'associe à Jupiter et à Auguste : Iovi et Augusto vicinia Vitousurlo. Dans les documents, il est appelé concurremment : Viturlus, Viturnellus, flumen Vidorle, Vidurlus, Vidosolis. On dit le Vidourle, rarement la Vidourle. Quant aux Sommiérois et quelques autres, ils suppriment l'article pour le personnaliser et parler de Vidourle comme d'un seigneur craint et respecté, un « grand seigneur » selon l'expression d'Ivan Gaussen. Le Vidourle coule en majorité dans le département du Gard, depuis sa source jusqu'à son confluent avec la Bénovie, à hauteur de Boisse- ron. A partir de là, il trace la limite entre les départements du Gard et de l'Hérault pour redevenir gardois en croisant le canal du Rhône à Sète. En fait de limite, il a un autre aspect intéressant : le Vidourle « rideau de la Provence ». On peut considérer que c'est lui et non le Rhône qui sépare le vrai Languedoc de la Provence à plusieurs points de vue. La réalité géographique et historique de ces deux régions diffère de l'administration : le climat, la végétation, la civilisation rattachent à la Provence la partie comprise entre Rhône et Vidourle. Nîmes est plus provençale que languedocienne. Au point de vue linguistique, c'est le Vidourle qui marque le clivage. Les parlers occitans diffèrent de la rive droite à la rive gauche. Donnons un exemple : « Viens ici » se dit à Marsillargues « Vene eici » et à Saint-Laurent-d'Aigouze, à trois kilomètres, de l'autre côté du fleuve : « va leou aqui ». Les mots se rattachent, d'un côté, au dialecte montpel- liérain, de l'autre, au dialecte bas-rhodanien qui ont été définis par Louis Michel (2). Il est évident qu'aujourd'hui alors que les langages régionaux sont abandonnés, les différences s'estompent de plus en plus. Pour Maurice Chauvet, « le royaume de Marseille commence, de nos jours, au pont de Lunel ». Barrière biologique aussi : M. Dubosq expose, dans sa Zoologie du Bas-Languedoc, que c'est un poste-frontière pour des espèces animales inférieures de Provence et d'Italie qui ont été capables de traverser le Rhône. Barrière météorologique : les orages de grêle sont réputés être localisés, mais des statistiques effectuées sur plusieurs années montrent

(2) Louis Michel, La langue des pêcheurs du golfe du Lion, Paris, 1964. qu'ils sont plus fréquents du côté de Nîmes. D'où le dicton : « Le Gard ne mouille pas l'Hérault ». La ligne de partage est peut-être plus marquée encore au point de vue spirituel qui séparait catholiques et protestants. Elle apparaît pendant les guerres de religion qui ont sévi tout au long de sa vallée et de ses abords, théâtre sanglant de la tragédie camisarde. Dans la vie quotidienne, le Vidourle a son aura, il est pris comme référence dans les intitulés : Les Jardins du Vidourle, l'Echo du Vidourle... Le poète gallarguois, Paul Vézian, signa Jan dou Vidourle, après que trois félibres héraultais eussent fait appel à lui pour créer à Lunel, en 1920 l'Ecole du Vidourle, de tradition mistralienne (3).

Carte de Barentzoom (1593).

(3) C'étaient Alphonse Arnaud de Saint-Just, Louis Abric de Lunel, Louis Fourmaud de Marsillargues.

PREMIÈRE PARTIE

Vidourle, un « grand seigneur » DEPARTEMENTS DU GARD ET DE L ' HERAUL T LE VIDOURLE LES COMMUNES RIVERAINES Les communes

Le Vidourle concerne vingt-huit communes, soit qu'il les traverse, soit qu'il les départage, vingt-deux dans le Gard, six dans l'Hérault.

Gard

Arrondissement du Vigan Arrondissement de Nîmes Saint-Roman-de-Codières Cros Fontanès Saint-Hippolyte-du-Fort Conqueyrac Sauve Sommières Quissac Junas Orthoux Sérignac et Quilhan Gallargues-le-Montueux Aim argues Vic-le-Fesq Saint-Laurent d'Aigouze Aigues-Mortes Le Grau-du-Roi

Hérault. Arrondissement de Montpellier Boisseron Saint-Sériès Villetelle Lunel Marsillargues La Grande-Motte

Il traverse Saint-Hippolyte, Sauve, Quissac, Sommières, longe les villages de Lecques et Marsillargues, rive droite, Saint-Laurent d'Ai- gouze, rive gauche et aboutit au Grau-du-Roi. Avant la Révolution, il fallait ajouter à cette liste la commune de Saint-Jean-de-Roques, supprimée le 17 janvier 1790 par un décret de l'Assemblée Constituante. C'était, comme aujourd'hui Conqueyrac, une commune sans village, une paroisse à l'habitat dispersé de part et d'autre du Vidourle qui réunissait les grands domaines de Lévesque, Astruc, Sabatier, Leyris, Fontsange, Pigné, Billanges, et des métairies. L'église paroissiale est mentionnée en 1304 sous le nom de locus de Roqua(l). Dans son rapport de visite du 13 mai 1664 Monseigneur Cohon mentionne qu'elle est bien entretenue et que le bénéfice lui appartient en tant qu'évêque de Nîmes. La collation en était faite sur la présentation de la dame abbesse de Saint-Sauveur-de-la-Font (de la Fontaine de Nîmes). On peut encore découvrir les ruines de cette petite chapelle ro- mane, dédiée à saint Jean-Baptiste, qui a perdu la voûte de sa nef. Elle figure sur la carte de Cassini, mais a été « oubliée » sur la carte IGN. Au cadastre napoléonien, ce n'est plus qu'une maison anonyme. Le lieu-dit s'appelle toujours Saint-Jean-de-Roques.

Les affluents

Les affluents du Vidourle collectent les eaux de la région karstique du haut Languedoc qu'ils partagent avec le Gardon d' et l'Hé- rault. Ils sont nombreux, mais, en réalité, ces cours d'eau sont plus ou moins importants, la plupart absents dans les dictionnaires topographi- ques, indiqués sur les cartes IGN sous les appellations de rivières, ruisseaux ou valats. De régime torrentiel méditerranéen, s'évaporant pendant l'été, ils sont eux-mêmes alimentés, au moment des crues, par des sous-affluents, réseau complexe de ruisselets intermittents, et, dans le bassin supérieur, par des résurgences.

Liste des affluents

Rive droite Rive gauche Escalion Esclafar Faissière Ubac Valatoujès Valestalière Argentesse Fontaine des Oules Nègue-Bouc Crespenou devenu Nègue-Boute Banassou

(1) Le mot locus désigne ici un lieu consacré, le lieu par excellence. Cf. M. Moreau, L'âge d'or des religieuses (op. cit.). Peyssines Garonne Rieumassel Crieulon Font de Sauve La Fontaine Valliguières Courme Marascou Doulibre Les Meules Brié Brestalou Aygalade Bastide Pisse-Saume Couriou Corbières Quiquillan Garmenteille Boutines Lissac Fontaine Rieu d'Aubais Bénovie Rieutord Courchamp

Les plus importants sont l'Argentesse à Saint-Hippolyte, le Rieu- massel à l'amont de Sauve, la Font de Sauve, le Brestalou près de Sardan, la Bénovie à Boisseron, pour la rive droite. Sur la rive gauche, le Crespénou à l'entrée de Sauve, le Crieulon au pont de Sardan, la Courme à Vic-le-Fesq. La superficie totale du bassin versant vidourlais est de 800 km2. Vidourle

Notre joli Vidourle à l'eau cristalline Dévale des Cévennes et se jette vers le Grau Dans la mer Méditerranée, miroir d'azur Que le vent du large plisse de blanches rides. Près de sa source, comme une jeune vierge Vidourle se cache, et son cours naturel Disparaît sous terre, et en divers endroits Resurgit pour reprendre son chant berceur. Sous un soleil éclatant, par un ciel serein, Il coule ainsi toute l'année, mais quand les pluies diluviennes S'abattant sur les piémonts, descendent dans la plaine, Alors il se transforme en fleuve impétueux Quitte son lit et déborde, affligeant fléau, Arrachant les arbres et ravageant les récoltes.

Traduit par Julius Estève Cabiscau de l'Escolo doù Vidourle

Paul Vézian, félibre vidourlen. Poème inédit, écrit de sa main Premier petit barrage près de la source du Vidourle. Chapitre I

LE COURS DU VIDOURLE

Le Vidourle prend sa source dans les contreforts méridionaux du massif de l'Aigoual (dont le nom laisse entendre des records de pluvio- métrie : 2 175 mm par an, chutes maximales en France), sur le revers nord du serre de la Fage (1). Source imprécise et sans doute multiple qui laisse toute liberté aux auteurs pour l'évaluation de l'altitude et de la longueur du fleuve. Les publications du Centre départemental de Documentation pédagogique de Nîmes donnent 850 mètres d'altitude pour une longueur de 96 kilomètres environ, chiffres qui paraissent excessifs, car la montagne de la Fage culmine à 922 mètres. On estime, en général, qu'il naît à 499 mètres d'altitude pour un parcours de 85 kilomètres. Faisons plutôt confiance à Joanne qui indique le chiffre moyen de 529 mètres.

On peut diviser en trois parties l'étude du Vidourle, très différent dans ses cours supérieur, moyen et inférieur auxquels correspondent trois types de végétation : garrigue (2), zone agricole, littoral. Le schéma

ci-contre nous donne une idée des zones traversées, sur le plan géologi- que. Grosso modo : granit, schistes et grès, puis calcaires et marnes, et

alluvions dans la plaine littorale, tout en prenant des visages multiples.

(1) Fage, de fagus silvatica, ou fayard, nom méridional du hêtre qui peuplait autrefois les Cévennes. (2) La garrigue tient son nom de la silve primitive qui couvrait la région, garric étant le nom celtique du chêne. 1 - Cours supérieur, depuis la source jusqu'à Sauve

Sa source est dans la commune de Saint-Roman-de-Codières que certains documents anciens appellent commune de Montvidourle. Après une courbe vers le nord-ouest, il s'infléchit vers le sud-est pour prendre la direction qui reste ensuite son orientation d'ensemble. Il commence par une pente vertigineuse. D'abord petit ruisseau enfoui sous les broussailles, il fraye sa voie au milieu des rochers escarpés, ravitaillé épisodiquement par les eaux de la Fage et de la montagne de Cagnasses que lui apportent de minuscules ruisselets. Il dégringole en se jouant, entre les blocs de granit, quitte ce terrain aride des gorges de la montagne après une dizaine de kilomètres, ayant perdu, sur ce sol imperméable, plus de 100 m d'altitude par kilomètre, ce qui est considérable. A 4 km de sa source environ, à Malignos, il n'est déjà plus qu'à 300 m. Il se limite à 17 m par kilomètre en arrivant à Cros. En même temps, il s'est offert de petits trajets sous terre dans les terrains cristallins, à partir de Driolle.

Après Cros, il se perd à nouveau, cette fois dans les calcaires, et resurgit temporairement au pont de Cévenne (3) puis l'eau coule réguliè- rement à partir du mas de Baumel jusqu'à Saint-Hippolyte. Il est entré dans une région moins humide et plus chaude, sur un terrain calcaire occupé par la garrigue et disparaît jusqu'à Sauve. Il n'a pas plus de 3 m de large. A Figaret, il a reçu les ruisseaux de Valatougès et Valestalière, plutôt, comme leur nom l'indique, des valats qui drainent les eaux provenant des pluies d'orage. Le Vidourle est de plus en plus asséché, en partie à cause des pompages nécessités par la croissance démogra- phique de Saint-Hippolyte.

La région de Saint-Hippolyte a été occupée dès l'époque chalcoli- thique(4). Des grottes en falaise ayant abrité des sépultures, ont livré un

matériel qui est déposé au musée de Nîmes. Ces grottes offraient un habitat idéal pour les hommes préhistoriques.

(3) La petite église de Cros datable du xr siècle bâtie sur un éperon dominant le Vidourle, que l'on atteint par le pont de Cévenne, mérite une visite. Incendiée par les Camisards, elle a été restaurée au xviir siècle. (4) Chalcolithique, du grec khalkos, cuivre et lithos, pierre ; période de transition entre le néolithique et l'âge du bronze, environ 2500 av. J.C. (dernière datation scientifique). Schéma géologique du Bassin du Vidourle (tiré du schéma piscicole par la DDA - Direction départementale de l'Agriculture). Saint-Hippoly te

Bâtie au pied des roches calcaires, la ville de Saint-Hippolyte a une origine relativement récente. Au xir siècle, une petite bourgade s'était formée au pied d'un castellas, Saint-Hippolyte-le-Vieux, perché à 200 mètres d'altitude, sur le piton rocheux de la Rochefourcade, deux kilomètres à vol d'oiseau, au sud-ouest de l'agglomération actuelle. Il en reste encore quelques ruines. Le site, pillé au xive siècle par les Grandes Compagnies, fut abandonné ensuite, sans doute par manque d'eau. Au xviic siècle, la nouvelle ville était encore parfois appelée Saint-Hippolyte de la Rochefourcade, après même qu'elle eût mérité le nom de Saint-Hippolyte-du-Fort, à cause de la muraille bastionnée et du fort construits, sur les plans de Vauban, en corrélation avec ceux de Nîmes et d'Alès qui commandent les vallées des Cévennes.

Jusqu'au xve siècle, il y eut quelques hameaux épars, Mandiargues, la Croix-Haute, la Croisette, et une chapelle isolée dédiée à saint Hippolyte, autant de lieux d'étape sur la route des Ruthènes, qui sont devenus les faubourgs de la ville actuelle. Vers le nord, au débouché des vallées de Cros et de Lasalle, une maison nommée Planquette à cause du petit pont en planches qui y menait. Le pont est maintenant en pierre, mais il a gardé le nom de Planque, ainsi que le quartier. Cette situation, au croisement de routes importantes depuis Montpellier et Nîmes vers Alès et le Vigan, était prometteuse pour l'avenir. Saint-Hippolyte devint un centre commercial dès le xvie siècle: Par des lettres patentes, François Ier institua quatre foires par an. On aménagea le Vidourle par de petits barrages et des canaux d'irrigation. On creusa le canal de l'Agal pour arroser les petits jardins de la ville et qui alimenta plus tard toute une série de moulins à farine, tanneries, filatures. La dérivation prend après Espaze, traverse toute la ville et se perd après le confluent de l'Argentesse avec le Vidourle. Sur la de- mande des riverains, une partie fut couverte en 1861. Ce fut la rue de l'Agal. Mais il y eut le temps des épreuves. Les Cigalois (c'est ainsi que l'on nomme les habitants de Saint-Hippolyte) adoptèrent la nouvelle doc- trine protestante et la communauté fut déchirée par les luttes religieu- ses. Malgré les interventions du comte de Villars, les Réformés se livrèrent à des excès, notamment en investissant l'église catholique pour y tenir leurs réunions. Le premier temple, construit vers 1580, devait être détruit cent ans plus tard. Il se trouvait près de l'Argentesse, à l'emplacement occupé aujourd'hui par l'hôpital. Les troubles continuèrent jusqu'à l'Edit de Nantes, puis, sous le règne de Louis XIII, les protestants, forts de leur supériorité numéri- que, s'organisèrent sous l'autorité d'Henri duc de Rohan qui mena la Ruines de Saint-Hippolyte-le- Vieux. Castellas à l'origine de Saint-Hippolyte-du-Fort.

Carte de la ville du Fort et des environs de Saint-Hippolyte (ADH - 1 Fi 693). lutte jusqu'à la paix d'Alès. Saint-Hippolyte fit alliance avec la ville de Lasalle pour se défendre, mais tantôt fidèle au roi, tantôt se ralliant à Rohan.

Avant même que ne cessent ces troubles, la peste se déclara, d'abord à Montpellier. Saint-Hippolyte s'enferma dans ses murs, mais ne put éviter l'épidémie qui fit des ravages malgré des mesures énergi- ques : mise en quarantaine des malades, désinfection de la cité.

Cependant continuèrent les vexations envers les protestants. En 1678, éclata le scandale de ce prêtre qui, portant l'eucharistie à un malade, fut soi-disant insulté dans la rue par un réformé ; d'où s'ensui- vit « un grand tumulte » qui détermina, dit-on, l'occupation des Céven- nes par les troupes royales et l'installation d'une garnison permanente. L'exercice du culte réformé fut interdit, la démolition du temple ordonnée ; ses matériaux servirent à d'autres constructions, notam- ment l'église paroissiale pour les pierres de pavement.

Lamoignon de Basville, le « roi du Languedoc », nommé intendant de cette province en 1685, fit construire l'église, les remparts, le fort qui devait recevoir des prisonniers. Pour alimenter le fossé, on utilisa la dérivation du Vidourle déjà existante en l'élargissant, d'où les progrès de l'industrie. Le trop-plein était récupéré par le moulin des Portes. L'Agal absorbait toute l'eau du Vidourle pendant la saison d'étiage. Des fortifications, il reste la tour Saint-Jean, à l'extrémité de la ville, sur la route de Cros, appelée souvent tour Saint-Louis par une attribution traditionnelle et erronée à ce roi. Les trois étages, qui ne communi- quaient pas entre eux, étaient destinés à la défense et servaient de prison. Elle a échappé à la « démolition de toutes les fortifications inutiles de l'intérieur de la République » ordonnée par la Convention... « Tous les murs, portes de ville, tours, bastions de la ville de Montpolite seront démolis... ». Le 2 floréal an II. Avec ces pierres, on combla les fossés de «la ville de Saint-Hippolyte, aujourd'hui Montpolite (5).

(Laïcité oblige !) Les travaux furent exécutés par les prisonniers espa- gnols. Quant au fort, concédé à la ville en 1808, puis remis au domaine, il fut acquis par M. de Bousquet en 1825, et finalement détruit. Quelques vestiges ont été conservés par l'entreprise Jallatte, principale industrie de la ville, installée à son emplacement.

Le temple actuel date de 1822. Une école militaire fut créée en

1886, qui fut transférée à Epinal en 1934. Les locaux de la caserne sont maintenant utilisés à des fins variées dont le Syndicat d'initiative, la

Maison de la soie, musée de la sériciculture.

(5) A.D. Gard L 1559. Saint-Hippolyte du Fort, tour Saint-Jean et viaduc.

Chapelle Saint-André de Conqueyrac. Les agriculteurs de la région ont, en effet, depuis quelques années, repris la culture des mûriers et l'élevage des vers à soie, activité séculaire. Ils renouent ainsi avec la tradition cévenole qui remonte au xiiic siècle et connut un extraordinaire apogée au milieu du XIX. siècle dans cette région. Vers la fin de sa vie, Pasteur s'installa à Saint- Hippolyte pour étudier et enrayer la maladie des vers à soie, la pébrine, qui, s'ajoutant à la concurrence étrangère, a fini par détruire cette industrie. En 1936, il n'y avait plus une seule filature.

Le déclin de Saint-Hippolyte commença au milieu du xixe siècle avec la crise de la soie. La population qui était de 5 726 habitants en 1851 était tombée à 2 849, en 1946, après la guerre. Au dernier recensement, elle dépassait le chiffre de 4 000. Saint-Hippolyte est maintenant en plein développement.

Le vallon de Saint-Hippolyte a été décrit, selon la façon poétique de l'époque, par le fabuliste et romancier pastoral du XVIIIe siècle, Florian. Ces phrases bucoliques sont dites par Isodore s'adressant à Némorin, personnages de son roman de prédilection, Estelle, dédié aux Etats du Languedoc :

«Je suivis les bords du Vidourle et j'arrivai dans le vallon charmant où Saint-Hippolyte est bâti. Enchanté du paysage qui m'environnait, j'allai m'asseoir au bord de l'eau, je m'appuyai contre un vieux saule pour rassasier mes yeux du spectacle qui les ravissait. Nous étions alors aux premiers jours du printemps. Toute la prairie était émaillée de fleurs ; les tilleuls, les lauriers, les aubépines embaumaient l'air, mille oiseaux se caressaient sur leurs branches... le zéphir agitait à la fois les arbres et les flots argentés... »

A la sortie de Saint-Hippolyte, avant Mandiargues, le Vidourle rencontre son premier grand affluent, l'Argentesse, né comme lui, dans le massif de la Fage, mais sur le versant opposé, et démarre par une pente encore plus abrupte de 126 mètres par kilomètre. Profitant de la porosité du terrain et de ses fissures, il crée un cours souterrain en même temps que se dessine son lit aérien qui reste à sec jusqu'à ce que le réseau intérieur soit plein. Lorsque celui-ci est saturé, le débit, nul pendant des mois, devient l'égal d'un grand fleuve. Il se faufile entre les collines, franchit à l'aide de nombreux méandres la plaine de Conquey- rac qu'il inonde volontiers par ses grandes crues, entourant la chapelle romane cimetériale Saint-André de Conqueyrac bâtie sur un contrefort du serre de la Fage et isolée sur une éminence. Le cours souterrain

Sous terre, se forment de véritables rivières alimentées par les eaux pluviales infiltrées à travers le calcaire jusqu'aux couches imperméa- bles. Une activité souterraine prend donc le relais du cours superficiel en un réseau complexe dont on peut suivre approximativement le cheminement grâce à de nombreux avens qui communiquent entre eux et des résurgences plus ou moins temporaires dont la plus importante est celle de Sauve. Une grande zone noyée souterraine a été mise en évidence par une expérience de coloration des eaux à la fluorescéine, faite en 1961 par le Spéléo-club languedocien. On a constaté que le ruisseau d'Artigues, affluent du Rieumassel, communiquait avec la source du Lez par une dérivation souterraine longue de plus de 20 km (6).

Monsieur de Joly a exploré vingt-trois de ces cavités accessibles en

été pendant les périodes de basses-eaux : sur la rive gauche, au nord-ouest de Banelle, puis, à 5 km de Sauve, l'aven de Cambous, la

plus grande cavité naturelle qui reçoit les eaux de Banelle et comporte plusieurs lacs sur 2 km. L'un de ces lacs a 60 m de profondeur. Un peu

en aval, une résurgence à 100 m du château de la Roquette, résidence du comte de Sauve, construit au XIe siècle sur un rocher à pic encerclé

par une boucle du Vidourle qui en constituait la défense. C'est aujour- d'hui une ruine imposante par son environnement, dominant un étroit

vallon rocheux. Il a été détruit par les soldats de Richelieu.

D'après la légende, la reine Blanche de Castille qui passa plusieurs mois à Sauve pendant que Louis VIII faisait le siège d'Avignon, y

rencontrait son jeune amant, Bermond VII, seigneur de Sauve et d'Anduze... Légende !

L'accès à la grotte de la Roquette s'ouvre dans l'enceinte même du

château. Elle forme une large dérivation horizontale de 500 m de long aboutissant à un aven assez profond.

Un peu en aval, la grotte de la Paulerie, au bord du Vidourle, est un

long couloir sinueux d'un kilomètre qui passe trois fois sous le lit aérien du fleuve.

Ces deux grottes ont été explorées au début du siècle par Félix Mazauric. A certains endroits de la rivière souterraine vivent des

crevettes cavernicoles, translucides et aveugles (7), survivantes de l'âge des fossiles, que l'on a appelées faucheries, du nom de leur inventeur,

Paul Faucher. Le CNRS a installé à Sauve, dans un diverticule en marge

du Vidourle souterrain, un laboratoire et une réserve biologique pour

(6) Midi Libre : 18-10-1961. (7) On donne à cette particularité le nom savant d'anophtalmie. Le château de la Roquette. cette faune troglobie, crustacés et autres espèces rares d'invertébrés aquatiques. En se dirigeant vers Sauve, le Vidourle est large de 15 à 20 mètres et profond de 2 m. Il recueille sur sa droite les eaux du massif de Pompignan quand le Rieumassel n'est pas à sec, ce qui est rare entre les crues. Ce torrent long de 20 km et grossi de son affluent, l'Artigue, est, pour une grande part, responsable des grandes inondations. Il grossit démesurément et s'ajoute à l'apport des autres affluents et des nom- breux ruisseaux qui passeraient inaperçus s'ils n'étaient enjambés par les petits ponts jalonnant les routes ponctuées de panneaux : « Route inondable ». Dérisoires en temps normal, à sec le plus souvent, tous ces cours d'eau deviennent subitement tumultueux, comme le Nègue Bouc, ainsi nommé car réputé capable de noyer des boucs. Le Crespenou rejoint le Vidourle à l'entrée de Sauve, à gauche. Ici, le fleuve devient pérenne, tout en continuant sous la terre son « travail cyclopéen ». Jean Germain estime qu'à cet endroit, ce ruisseau possède « la plus grande épaisseur d'eau qu'on ait jamais trouvée dans une caverne ». C'est à la fin du siècle dernier que les spéléologues Edouard Martel et Armand Viré ont visité en barque les trois gouffres à l'ouest de Sauve : l'aven du Frère, l'aven de la Sœur et le Grand aven. Les deux premiers sont situés avant le ravin. L'aven du Frère a une vaste ouverture de 40 m de diamètre et une profondeur de 30 m. Il se prolonge par deux cavités longues respectivement de 50 et 30 m. L'aven de la Sœur, tout proche, a une entrée étroite qui débouche sur une grande galerie et une rivière de 100 m de long aboutissant à des siphons. L'aven de la Sœur alimente en eau potable les communes de Conquey- rac et de Pompignan. Le Vidourle souterrain se faufile sous le lit du Rieumassel pour arriver à l'aven le plus important dit le Grand aven ou Trou de l'aven. Le fond était tapissé d'une forêt vierge non pétrifiée. Là, il se sépare en deux branches dont l'une, longue de 150 m, avec des stalagtites et des stalagmites, et l'autre menant à un lac de 15 m de diamètre estimé par Armand Viré « le plus profond bassin d'eau (qu'il ait) jamais rencontré sous terre ».

La Font de Sauve

Cette chaîne spéléologique conduit à la Font de Sauve, las Fons de Saouvé, résurgence vauclusienne, à débit très variable, mais toujours alimentée, que certains considèrent comme la véritable source du Vidourle. Elle jaillit d'une grotte, le Puits de Trial, au pied d'une falaise de 15 m de haut, escarpement du plateau calcaire sur lequel la ville est construite. La voûte est, paraît-il, l'œuvre des abbés de Sauve, désireux d'agrandir la terrasse et le jardin situés au-dessus. Elle était recouverte de douze pieds de terre et de mûriers (8).

Le site est, certes, plus modeste que celui de la célèbre résurgence de la Fontaine Vaucluse, mais il a aussi sa légende, celle du dieu

Viturlus, adoré sous cette forme. Pour honorer ce dieu protecteur et sa fille, nymphe du fleuve, raconte Jean Germain, les habitants organi- saient avec les druides, des cérémonies officielles au cours desquelles on sacrifiait des béliers en jetant dans l'eau sacrée toutes sortes de branches. On sait que les Celtes, adeptes d'une religion naturiste et panthéiste, pratiquaient avec ferveur le culte de l'eau. Le panthéon gaulois est peuplé de dieux et de déesses des sources et des rivières auxquelles ils attribuaient une vertu protectrice et thaumaturge. La légende de Viturlus s'harmonise parfaitement avec ce que nous savons des croyances de nos ancêtres.

Sauve, capitale du Salavès

Sauve se présente sous la forme d'un hémicycle orienté à l'ouest, épousant la forme du Vidourle qu'elle surplombe. Toute en pentes et en escaliers, elle est bâtie presque verticalement sur un escarpement dominé par la mer de rochers, chaos de roches dolomitiques ruinifor- mes, désagrégées, sculptées par l'érosion due au ruissellement des eaux. Ce site, moins connu et aussi moins important que celui de Montpellier-le-Vieux ou le cirque de Mourèze, ne manque pas de pittoresque. Le calcaire jurassique qui constitue cette masse rocheuse était réputé contenir de l'or. Les auteurs anciens parlaient de « l'or extrait des Cévennes » et il y avait autrefois à Sauve, des orpailleurs qui en recueillaient les paillettes dans le Vidourle et ses affluents. Au milieu de la mer de rochers se dresse le château de Roquevaire, bâti vers 1300. Il servit de résidence d'été aux évêques de Maguelone. Sur sa porte, on pouvait lire encore, récemment, l'inscription célèbre : « In deserto mihi, in urbe omnibus », (Dans le désert, pour moi, dans la ville pour tous). Les S au vains étaient très attachés au Castellas, le premier château des seigneurs, dont les ruines dominent la ville. On racontait des légendes à son sujet, et sa tour servait de « montre solaire » aux laboureurs qui s'opposèrent à sa démolition, envisagée par la commune en 1859 (9).

(8) BB 10/24/4/1758. (9) ADG, 201905. t Sauve, rochers ruiniformes.

Sauve : ruines du Castellas, premier château des seigneurs de Sauve. Château de Sauve-Roquevaire. CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE

Archives Départementales du Gard : p. 109, 137, 200 (haut), 232 (haut), 236 (haut), 239 (haut), 242 (bas), 256, 266, 277 (haut), 286 (haut) (cliché H. Ayglon). Archives Municipales de Gallargues : 117, 269, 271 (haut gauche). Archives de l'Hérault : p. 23 (bas), cliché Luc Marion : p. 60 (bas). B.N., Bibliothèque Nationale : p. 46, 49 (haut), 101 (haut), 104 (haut), 198 (haut). B.R.L., Compagnie du Bas-Rhône et du Languedoc : p. 66. D.D.A., Direction Départementale de l'Agriculture : p. 21. Direction Régionale de la SNCF (Montpellier) : p. 164. I.A.R.E., Institut des Aménagements Régionaux et de l'Environnement : p. 79.

PHOTOGRAPHIES :

Henry Ayglon : p. 39 (haut), 43 (haut), 57 (haut), 101 (bas), 104 (bas), 107, 111 (haut), 115 (bas), 125 (bas), 128 (milieu), 137 (bas), 140 (haut), 164 (bas), 208, 236 (bas), 254 (haut), 277 (bas), 281 (bas), 285 (haut). Alain Gas : p. 25 (bas), 32 (bas), 36, 39 (bas), 41 (haut), 43 (bas), 60 (haut). M. Guérin : p. 140, 145, 147, 152, 156. Luc Marion : p. 57 (bas), 111 (bas), 121 (haut), 125 (haut). Marthe Moreau : p. 18 (bas droite), 28, 31, 63 (haut), 66 (bas), 92, 128 (haut bas), 131 (bas), 135, 137 (haut), 145 (milieu), 159, 165, 175 (milieu), 191, 200 (bas), 207 (bas), 211, 212 (bas), 218 (bas), 223 (haut), 227, 229, 232 (bas), 239 (bas), 242, 248 (bas), 254 (bas), 257 (bas), 263 (haut), 269 (bas), 281 (bas gauche), 283 (bas), 288 (bas). André Mangin : p. 45 (bas). Yves Mouret : p. 90 (haut).

DIVERS :

Coll. Max Chaleil : p. 23 (haut), 41 (bas), 51, 54, 299. Coll. M. Depinoy : p. 216. Coll. Marthe Moreau : p. 25 (haut), 45 (haut), 49 (bas), 75, 87, 101 (milieu), 115 (haut), 118, 131 (haut), 150, 162, 198 (bas), 207 (haut), 223 (bas), 248 (haut, milieu), 263 (bas), 266, 271, 281 (haut). Coll. M. Malaval : p. 121 (bas). Coll. M. Henocque : p. 257 (haut).

LIVRES :

Les Prédicants Protestants, Charles Bost, Champion Editeur (1912, p. 64) : p. 269. Mémoire sur le port d'Aigues-Mortes, Jules Pagézy, Paris, Librairie Hachette et Cie, MD-CCC-L-XX-I-X : p. 60. Le tivage de Provence et Languedoc au temps des Ligures, article de la revue d'études ligures, M. Georges Denizot, T. XXV, 1959, n° 1-2 p. 57 : p. 11.

CARTES :

Carte de Cassini (1785) : p. 63 (bas). Gisèle Cazilhac (Presses du Languedoc) : p. 188, 189.

CAHIER HORS TEXTE DE PHOTOS COULEURS (entre p. 160 et 161) : Photographies de Henry Ayglon, à l'exception du Moulin Saint-Michel, photographié par Marthe Moreau. ' Achevé d'imprimer en juillet 1992 par IMPRIMERIE LIENHART à Aubenas d'Ardèche pour le compte des Presses du Languedoc 33, rue Roucher, 34000 Montpellier Dépôt légal août 1992 N° d'imprimeur : 5633