Spécial Saint-Quentin

Le bulletin semestriel de Généalogie- Généalogie axonaise Numéro 10 -1 www.genealogie-aisne.com Généalogie-Aisne - 12 rue des Frères Desains -02100 Frères Desains Saint-Quentin des -12 rue Généalogie-Aisne Histoire et er semestre 2011 semestre -6 euros Sommaire 2 Éditorial 3 Armoiries 19 Abonnement Le blason de Saint-Quentin Vie de l’association 4 Style 22 Agenda 5 Saint-Quentin, ville Art Déco Programme des activités Généalogie d’adhérent 25 Les auteurs 6 Ascendance de M.-F. Renson-Marchand Michel Bonneroy Personnalité 33 Nathalie Debreux Benoît Grellet (1726-1815) Alexis Grandin Lieu 36 Jean-Marc Dubois Place de la Basilique Xavier Lochmann Monument 42 Luc Loiseleux L’église Saint-Jean-Baptiste Nicole Marlier Trésors cachés 48 Monique Séverin Manuscrit de la Société académique Marie- Renson Lu pour vous 51 Maryse Trannois Les carnets d’Eugénie Deruelle Communauté 8 Les protestants de l’Aisne Les protestants Dictionnaire des noms de lieux Théâtre 13 Vu sur le net 52 Théâtre amateur à Saint-Quentin Le site de Saint-Quentin Famille 16 Questions - Réponses 55 Les De Chauvenet Questions - Réponses

Points de vente de « Histoire et Généalogie axonaise » - Maison de la presse 4 place de l’Hôtel de Ville à Saint-Quentin - Local de Généalogie-Aisne, 7 rue de Flandre à Essigny-le-Grand - Librairie Le Dormeur du Val, rue de la Chaussée à - Maison de la presse, rue G-A Martin à Rozoy-sur-Serre - Maison de la presse à Bohain-en-Vermandois - Société académique de Saint-Quentin

Première de couverture : Bulletin de l’association Généalogie-Aisne Entrée cimetière de la tombelle 12 rue des Frères Desains, 02 100 Saint-Quentin (mosaïques) © Nathalie Debreux Directeur de la publication : Sébastien Sartori Dernière de couverture : (de haut Rédacteur en chef : Jean-Marc Dubois en bas et de gauche à droite) : Comité de rédaction : Sébastien Sartori, Nathalie Debreux, Alain Gobinet, Photos de Victor Jean Baptiste Isabelle Moizet, Benoît Painchart, Maryse Trannois, Marie-Agnès Schioppa. Debry et de Louise Blanche Maquettiste-Graphiste : Gérard Jacquemin Marchand ; Eugène Marchand et Jeanne Tanielle ; Eugène Imprimeur : Pixartprinting, via 1° Maggio 8, 30020 Quarto d’Altino VE, Italia. Victor Marchand ; Aimable Tirage : 250 exemplaires Paul Tanielle ; Marthe Émilie Dépot légal : à parution Prévost ; Aubert René Tanielle et Numéro Siret : 508 396 876 00015 Marie Madeleine Prévost. ISSN : 1968-665X Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com Éditorial 3 par Sébastien Sartori

Comme vous le constaterez au fil des pages, ce numéro est entièrement consacré à notre bonne ville de Saint-Quentin. Nous voulions ainsi manifester notre attachement à cette ville, c’est pour cela aussi que nous y organisons nos ives Rencontres généalogiques et historiques dans le cadre prestigieux du palais de Fervaques. Le choix de Saint- Quentin était logique ; en effet, outre le fait d’accueillir notre siège social, la municipalité, mais aussi les services d’archives nous ont soutenus dès la fondation de l’association. Pour ce numéro de notre revue, nous avons fait appel à quelques spécialistes de l’histoire de la ville et de nombreux aspects sont abordés : le protestantisme, l’Art Déco, le théâtre amateur. Sont également mis à l’honneur la famille de Chauvenet et un chanoine de la ville, Benoît Grellet. Vous pourrez aussi visiter l’église Saint-Jean-Baptiste et flâner à travers la ville pour découvrir les différentes représentations du blason. Un numéro une fois de plus riche et passionnant. Bonne lecture.

Généalogiquement vôtre.

Abonnement Je soussigné(e), Nom :…………………………………...... Prénom :……...... ……...... Adresse :…………………………………………...... …………………………………………...... Code postal :…………...... … Ville :……………………………………......  commande ….. abonnement(s) au bulletin de Généalogie-Aisne pour un montant de 16 euros que je recevrai à mon domicile  commande ….. abonnement(s) au bulletin de Généalogie-Aisne que je préfère venir chercher au local de Généalogie-Aisne, 7 rue de Flandre 02690 Essigny-le-Grand sans payer les frais d’envoi soit 12 euros pour 2 numéros (pour l’étranger et les DOM-TOM, nous consulter) Retournez ce bulletin accompagné de votre règlement à : Généalogie-Aisne 7 rue de Flandre 02690 Essigny-le-Grand

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com Vie de l’association 4

Conseil d’administration Présidente : Nathalie Debreux Vice-présidente : Maryse Trannois Trésorière : Nicole Marlier Trésorière adjointe : Isabelle Émery Secrétaire : Jean-Marc Dubois Secrétaire adjoint : André Demolder Administrateur : Sébastien Sartori Administrateur : Olivier Dufour Administrateur : Guy Cabaret

Gestion des relevés Gérard Cresseaux, Didier Georget, Carine Hardy, Marie-Agnès Schioppa, Isabelle Émery Permanences Gestion du Site Nous animons des permanences dans huit communes Sébastien Sartori, Guy Cabaret, Olivier Dufour, Cé- axonaises (voir agenda). dric Werbrouck, Colette Brille, Michel Bonneroy, Saint-Quentin : Archives municipales, Nathalie Pryjmak, Jean-Pierre Legat, Fabienne Tou- 53 rue Henry Dunant, responsable : Nathalie Debreux chard, Maryse Trannois, Stéphane Lineatte, Louis : archives départementales, 28 rue Fernand Christ, Michon, Ariane Choain, William Vaudron, Jean- responsable : Maryse Trannois Pierre Maillet, Marie-Agnès Schioppa, Louis Brin, Rozoy-sur-Serre : Mairie, 2 rue Gérard-Adolphe Martin, Jeremie Jouan responsables : Guy Marlot et Jean-Marc Dubois Charmes : Centre Saint-Exupéry, Bibliothèque responsable : Marie-Agnès Schioppa et Michel Leleu Généalogie-Aisne possède désormais une biblio- Sains-Richaumont : mairie, place de l’Hôtel de Ville, thèque assez riche en son local à Essigny-le-Grand. responsables : Nicole Marlier, Isabelle Émery, Olivier Des ouvrages consacrés à la généalogie mais aussi des Dufour et Jean-Marc Dubois biographies, de l’histoire locale; certains sont épui- Mézières-sur-Oise : Mairie, 11 rue de l’Église, sés. Nous recevons des revues de nombreux cercles responsable : Guy Cabaret généalogiques ainsi que des bulletins municipaux. Essigny-Le-Grand : en notre local, 7 rue de Flandre De même, nous conservons de nombreux articles de responsables :Nathalie Debreux, Nicole Marlier, Maryse presse, des documents variés, des généalogies d’adhé- Trannois, Jean-Marc Dubois, Guy Gilkin et Jacky Brocq rents, des cartes postales... Ressons-le-long : Médiathèque, Nous souhaitons ainsi préserver ces documents afin responsables : Jean-Marc Dubois et Maryse Trannois de permettre leur diffusion au plus grand nombre. Nombre d’entre vous ont déjà fait des dons de livres, Une permanence téléphonique est aussi assurée : de revues, d’objets, de documents de famille. Tous sont Le vendredi, de 17 h 30 à 19 h, au 03 23 08 18 70. précieusement inventoriés et conservés. Vous pouvez vous aussi nous confier ces archives ou ces ouvrages. N’hésitez pas à prendre contact avec nous.

Généalogie-Aisne Siège social : 12 rue des Frères Desains 02 100 Saint-Quentin Local et secrétariat : 7 rue de Flandre 02 690 Essigny-le-Grand Courriel : [email protected] Site Internet : www.genealogie-aisne.com Association « Loi de 1901 » déclarée le 19 mars 2005 en sous-préfecture de Saint-Quentin (02). Publication au Journal officiel du 30 avril 2005. Généalogie-Aisne reçoit le soutien du conseil régional de Picardie, du conseil général de l’Aisne, des munici- palités de Saint-Quentin, Essigny-le-Grand, Mézières-sur-Oise, Rozoy-sur-Serre, Sains-Richaumont , Flavy- le-Martel, Ressons-le-Long et Charmes et de l’association -Lecture.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com Agenda 5 Essigny-le-Grand En notre local, 7 rue de Flandre, tous les vendre- 9 avril 2011 : Salon Racines et Patrimoine à Rousies (59) dis de 17 h 30 à 19 h - Permanence téléphonique au 14 mai 2011 : Ve Festival des associations à Saint-Quentin 03 23 08 18 70, tous les vendredi de 17 h 30 à 19 h. 2 au 4 juin 2011 : Congrès national de généalogie à Lille. Laon Manifestations de nos partenaires Archives départementales, 28 rue Fernand Christ de 13 h 30 à 16 h 30 : Vendredi 01 avril 2011 Société académique de Saint-Quentin Vendredi 6 mai 2011 Vendredi 3 juin 2011 Vendredi 15 avril, 18 h, 9 rue Villebois-Mareuil : Confé- rence de Luc Trannois « 11 novembre 1918, nous perdons Vendredi 01 juillet 2011 Vendredi 5 août 2011 la guerre 40, idées reçues et partis pris ». Vendredi 2 septembre 2011 Vendredi 7 octobre 2011 Samedi 15 mai, de 19 h à 24 h, 9 rue Villebois-Mareuil : Activités : Nuit des musées, exposition « Évolution de la place de la Vendredi 6 mai 2011 : basilique » par Jean-Marc Dubois. « Comment reconstituer l’histoire d’un village » Lundi 28 mai, 19 h, 9 rue Villebois-Mareuil : Frédéric Sains-Richaumont, Mairie de 14 h à 16 h 30 Pillet : « Les Bueries ». Lundi 14 mars2010 Lundi 11 avril 2011 Lundi 6 juin, 19h, 9 rue Villebois-Mareuil : Francis Crépin. Lundi 10 mai 2011 Lundi 13 juin 2011 Vendredi 8 juillet : Sortie-étude : « Fluquières » par Pierre Lundi 12 septembre 2011 Lundi 10 octobre2011 Cottret, R.V. à 15 h devant la mairie de Fluquières. Saint-Quentin Vendredi 19 août : visite « La cité des cheminots de Gau- Archives municipales, 53 rue Henry Dunant chy » par Luc Loiseleux, R.V. à 16 h devant l’hôtel de ville De 14 h 30 à 17 h 30 : Mardi 12 avril 2011 de . Mardi 10 mai 2011 Mardi 14 juin 2011 17 et 18 septembre : Journées du patrimoine, expositions, Activités : 9 rue Villebois-Mareuil, « La cité des cheminots » à Gau- Jeudi 17 mars 2011 : visite du dépôt des Archives mu- chy par Luc Loiseleux - « Jules Pilloy et Théophile Hecq, nicipales de Saint-Quentin par Dominique Barrère, archéologues ». conservateur, à 16h. Archives départementales de l’Aisne Rozoy-sur-Serre Exposition en salle de lecture : « La forêt sous l’ancien régime ». Mairie, 2 rue Gérard-Adolphe Martin, de 14 h à 17 h Bichancourt-lecture Vendredi 18 mars 2011 Vendredi 15 avril 2011 Vendredi 18 mars 2011, salle municipale de Bichancourt, Vendredi 20 mai 2011 Vendredi 17 juin 2011 à 20 h 15, « conférence sur les exclusions » présentée par Vendredi 16 septembre 2011 Vendredi 21 octobre 2011 J. Pluvinage. Mézières-sur-Oise Association « Les amis de Rozoy et de sa collégiale » Mairie, 11 rue de l’église de 17 h 30 à 19 h Entre le 2 et le 9 juillet : semaine culturelle avec conférence Mardi 15 mars 2011 Mardi 19 avril 2011 et concert. Mardi 17 mai 2011 Mardi 21 juin 2011 Samedi 9 juillet 2011 : Fête dans le quartier du chapitre. Charmes Mémoire du Canton Centre Saint-Exupéry, de 17 h 30 à 19 h 6 avril 2011, à 19h, au pôle communautaire de : Vendredi 25 mars 2011 Vendredi 6 mai 2011 Assemblée Générale de l’association. Vendredi 17 juin 2011 9 et 10 avril 2011 : « Si Flavy m’était conté » expositions, ani- Ressons-le-long, mations, visites de Flavy en lien avec les écoles primaires, Médiathèque, de 14 h 30 à 17 h le collège Jacques Prévert, la résidence Charles Lefèvre et Jeudi 24 mars 2011 Jeudi 21 avril 2011 des associations de Flavy-le-Martel. Jeudi 19 mai 2011 Jeudi 16 juin 2011 En juin 2011 (à définir) : conférence-diaporama sur le géné- Jeudi 15 septembre 2011 Jeudi 20 octobre 2011 ral Foy avec la participation de M. Morion de la Société aca- démique de Saint-Quentin et M. Cassel président du cercle Manifestations cartophile de Ham, au pôle communautaire de Clastres. e Les 19 et 20 mars, IV Rencontres historiques et généa- 17 et 18 septembre 2011, journées du patrimoine avec expo- logiques de Généalogie-Aisne, au Palais de Fervaques à sitions de documents dans différentes communes du can- Saint-Quentin : associations, expositions, conférences, ton de Saint-Simon, agrémentées d’un rallye découverte. découverte touristico-généalogique, logiciels, cartes pos- 22 et 23 octobre 2011 : 10e anniversaire de l’association ex- tales anciennes, concours d’arbres, produits locaux. position, animations, repas, concours sur le thème de « la Et du 5 mars au 30 avril 2011 : toutes les manifestations sont cuisine picarde ». répertoriées dans le programme complet des IVe Rencontres Au fur et à mesure de l’avancement de la préparation de ces généalogiques et historiques accessible sur la page d’accueil manifestations vous retrouverez le programme détaillé sur de notre site www.genealogie-aisne.com (sous l’affiche). le site www.memoireducanton.com.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com Les auteurs 6 Les articles et leur contenu n’engagent que leurs auteurs

Michel Bonneroy Jean-Marc Dubois Retraité depuis 2008, marié, Retraité en 2010, né à Saint- 3 enfants et 5 petits-enfants Quentin, marié, un fils de (4 garçons et une fille, la der- 21 ans, Jean-Marc Dubois, an- nière pour l’instant), Michel a cien commerçant dans l’auto- pas mal d’occupations : il aime mobile, profite de son temps bien bricoler (il aide d’ailleurs devenu libre pour assouvir ses ses enfants pour la peinture, deux passions, la course à pied le carrelage et tous aména- avec l’association des coureurs gements intérieurs), il s’oc- du parc d’Isle de Saint-Quentin cupe également de généalogie (bénévole pour le Fil et l’histoire. C’est cette dernière qui l’a amené à ren- d’Ariane dans l’Essonne et adhérent à Généalogie- contrer Généalogie-Aisne et à en devenir le secré- Aisne où il a une bonne partie de ses ascendants), il taire. Après avoir parcouru le nord du département aime également l’informatique, après de nombreuses dans sa vie professionnelle, il redécouvre sous un années passées avec elle. Comme loisirs, la pêche, la autre jour cette région où vécurent ses ancêtres. marche, le vélo sont ses occupations accessoires. Alexis Grandin Historien et natif de Saint-Quen- tin, Alexis Grandin est maire ad- joint de Saint-Quentin en charge du patrimoine historique depuis 2001. Délégué départemental de l’Ordre de Malte dans l’Aisne, offi- cier de réserve dans la Marine na- tionale, il est depuis 2011 auditeur de l’Institut des hautes études de défense nationale. Président de l’Association des villes Art Déco depuis 2007, il a à cœur de promouvoir sa ville et d’en présenter ses richesses comme au congrès mondial Art Déco à Melbourne en Australie en 2007. Nathalie Debreux Xavier Lochmann Nathalie Debreux est la nou- Professeur d’histoire-géogra- velle présidente de Généalo- phie en retraite, membre du bu- gie- Aisne et fait partie des reau de l’APHG - Picardie, du « quatre mousquetaires » fon- comité de la Société de l’Alma- dateurs de l’association. Saint- nach de Brioude et du Cercle Quentinoise et amoureuse de généalogique et héraldique de sa ville, elle y anime la per- l’Auvergne et du Velay, Xavier manence aux archives muni- Lochmann se passionne pour la cipales. Elle a étudié de nom- généalogie depuis plus de trente breuses familles comme les Desains et les Chelain ans. Il a écrit une vingtaine d’articles d’histoire des fa- et est l’auteur d’un mémoire sur « Saint-Quentin milles ou d’histoire locale dans l’Almanach de Brioude, e au xv siècle d’après les registres de comptabilité bulletin de la Société d’études archéologiques, histo- municipale ». Elle anime également un club généa- riques et littéraires de la région de Brioude. Il anime logie au collège Henri Matisse de Bohain en Ver- tous les quinze jours une émission de généalogie et mandois et participe à plusieurs ateliers auprès du d’histoire des familles, Racines, branches et rameaux, jeune public. sur les ondes de Radio Puisaleine, à Carlepont. Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 7

Luc Loiseleux Marie-France Renson Avant de se passionner pour Marie-France Renson a débuté l’histoire locale, Luc Loiseleux ses recherches généalogiques a réalisé toute sa généalogie en 1990, puis les a délaissées et celle de son épouse. Vice- avant de les reprendre plus in- président de la Société aca- tensément en 2005. On peut démique de Saint-Quentin, il la croiser, discrète et souriante, s’est plus particulièrement in- aux archives municipales de téressé à l’histoire des églises. Saint-Quentin, toujours prête L’église Saint-Jean est celle de à partager ses expériences. Ses son quartier. Il a fouillé les archives, est allé voir les trois enfants, huit petits-enfants et sa première ar- anciens du quartier pour obtenir d’eux des témoi- rière-petite-fille, née le jour de son anniversaire, lui gnages. En ce moment, il recherche l’histoire de la donnent des raisons supplémentaires de vouloir cité des cheminots de Gauchy. Si vous avez des ren- compléter son arbre. Elle allie la joie de vouloir dé- seignements, des photos, des souvenirs, n’hésitez couvrir ses ancêtres tout en profitant de sa famille. pas à lui communiquer, il en sera ravi. Nicole Marlier Nicole Marlier, née à Saint- Quentin, retraitée de l’Édu- cation nationale, dont vingt années à Rue dans la Somme, une perle du littoral picard, a plusieurs passions : le théâtre, héritage de ses parents par ailleurs comptable et com- merçante, la peinture à l’huile et le fusain, l’histoire, le contact avec les autres. Elle réside en centre ville à Saint-Quentin, près de la rue Saint-André où elle a passé son enfance. Maryse Trannois Monique Séverin Maryse Trannois est amou- A Saint-Quentin, qui ne connait reuse de sa région et de son pas Monique Séverin, dite « la histoire. Ses préférences vont mémoire vivante de la ville » ? à Saint-Quentin, commune Avant d’être la première femme, où elle réside depuis de nom- présidente de la Société Acadé- breuses années et où elle a en- mique de 1986 à 1988 et de 1995 seigné une grande partie de sa à 1997, Mme Séverin faisait de carrière. Vice présidente de la généalogie. Elle passa son Généalogie-Aisne, Maryse est enfance à Bruxelles mais ses très active dans le monde associatif, que ce soit à la racines sont saint-quentinoises. Société Académique de Saint-Quentin, dont elle est Inlassablement, elle pista toutes les grandes person- la toute jeune présidente ou l’AUJV (Amis de l’Uni- nalités locales. Elle accompagnait aussi son mari, versité Jules Verne). Son amour pour la peinture et aveugle, à la Société Académique et c’est très natu- l’art en général, l’amène à étudier le travail des artistes rellement qu’elle devint l’une des toutes premières locaux : Paul Charavel, Émile Flamant… C’est donc dames membres de la Société qui allait devenir une tout naturellement qu’elle a souhaité gérer la rubrique grande partie de sa vie et sa deuxième maison. Gens de chez nous du site de Généalogie-Aisne. Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com Communauté 8 Les protestants Première partie par Monique Séverin

Du xvi e siècle à la lade, Jean Calvin y finit ses jours le 27 la réforme huguenote se présentèrent Grande Guerre. mai 1564. dans Saint-Quentin et y dogmatisè- La Réforme à Saint-Quentin. Des troubles eurent lieu à Noyon rent. Le chapitre l’apprit et en écrivit en 1547 et un grand inquisiteur y fut au roi. Le conseil du jeune prince dé- Les effets de la Réforme péné- appelé en 1549 pour « réprimer l’au- fendit sur le champ, par un édit par- trèrent en Vermandois à diffé- dace des hérétiques ». Il ne vint qu’en ticulier, tous conventicules, prêches et rentes époques. De 1534 à 1547, août 1550. Malgré la surveillance exercices inusités. L’ édit est du 9 avril Calvin lui fit faire assez de pro- serrée et les répressions, des évé- 1562 ; le Parlement l’enregistra le 24 grès. À Laon, ses partisans se nements regrettables eurent lieu en suivant. Le comte de Chaulnes était manifestent vers 1552. 1551, du fait des réformés de Noyon. alors gouverneur de Saint-Quentin. Dans le volume III de ses Mé- N’oublions pas que Saint-Quentin Fidèle exécuteur des ordres de son roi, moires pour servir à l’histoire fait alors partie de l’évêché de Noyon. il apporta tous ses soins pour préser- du Vermandois (1772) 1, le cha- L’implantation protestante sera un ver du huguenotisme une ville vierge noine Colliette nous donne peu plus tardive en notre ville et le en sa foi : il réprima fort sérieusement les antécédents détaillés de pasteur Douen rapporte les débuts le lieutenant du bailli de Vermandois, la famille de Jean Calvin. Son de la répression par le chapitre en de ce qu’il avait exigé le serment de fi- grand-père portait le nom de 1561 2. Cependant, Charles Journel 3 délité au roi, de la part d’un prédicant Cauvin (modifié par son petit- souligne que la même année (1561), qu’il avait laissé entrer dans la ville ; il fils) et fut marinier ou tonnelier l’Édit de Charles IX avait réservé aux défendit même qu’on y donnât retraite à Pont-l’Évêque, près de Noyon. huguenots de Saint-Quentin le quar- à ce faux ministre. Peu s’en fallut que Son père, greffier à l’Officialité tier Saint-Thomas (actuelles rues de le peuple ne fondît avec violence sur en 1471, notaire apostolique en la Comédie, Voltaire, des Canonniers, les hérétiques ou les personnes suspec- 1501, promoteur du chapitre en Sainte-Catherine…). Ce n’était assu- tées de leurs sentiments. 4 » 1521, eut cinq enfants dont trois rément pas pour eux un ghetto, mais Mais les précautions prises en 1561 garçons qui embrassèrent l’état au contraire, un lieu de sûreté privilé- par l’Église romaine et par le ma- ecclésiastique. gié, une sorte de « La Rochelle ». En gistrat de Saint-Quentin pour la ga- Jean Calvin, né le 10 juillet 1509 à abusèrent-ils ? C’est ce qu’estime le rantie des erreurs naissantes, estime Noyon, étudia la philosophie et chanoine Colliette : Louis Hordret, n’ont eu d’effet que la théologie à Paris, au collège du « Le chapitre de Saint-Quentin ré- pour un temps : cardinal Lemoine. Il bénéficia de prouva, dès 1561, par un acte public, « Plusieurs familles suivent ces an- plusieurs chapellenies puis de la les nouveautés des hérétiques. Il s’as- ciennes erreurs. Le gouvernement le cure de Marteville, alors paroisse sembla en corps au nombre de 37 sait et le tolère. L’avantage du com- entre et , qu’il rési- capitulants et souscrivit les articles merce fait fermer les yeux sur leurs gna pour celle de Pont-l’Évêque. catholiques opposés aux erreurs des pratiques particulières : le citoyen On sait comment la doctrine de huguenots. pieux en gémit, l’Église prie et l’histo- Luther était apparue dans la capi- « …La fidélité que le chapitre de rien du franc alleu de cette ville – c’est tale en 1523. Sévèrement influencé Saint-Quentin gardait à la religion lui-même – se tait 5. Le commerce des par de nombreux voyages et de catholique et le zèle du magistrat po- toiles était en effet pour sa plus grande nombreux contacts, Calvin résigna pulaire à empêcher l’introduction de part aux mains des négociants et fabri- encore sa cure de Pont-l’Évêque et toute nouveauté profane en leur ville cants huguenots et, comme le corps de s’exila à Genève. Il méditait un sys- auguste avait, jusqu’à présent, garanti ville les tolère, le chapitre s’en plaint ! » tème de réformes dans la religion. le peuple soumis à leur juridiction des Le premier prédicateur dont on a Après avoir séduit de grands person- hérésies modernes. Mais où ces feux conservé le souvenir fut Philippe Vé- nages à sa doctrine, il la mit en place infernaux ne viennent-ils pas à bout ron, dit le Ramasseur, venu à Saint- depuis Genève. On sait la suite. Ma- de percer ? Quelques prédicants de Quentin en 1562 6. 1. Colliette (L.P.), Mémoires pour servir à l’histoire du Vermandois, t. III, 1772. 2. Douen (O.), Essai historique sur les Églises réformées du département de l’Aisne, 1861, p. 15. 3. Journel (Ch.), « Les Crommelin et nos protestants d’autrefois », dans les Mémoires de la Société académique de Saint-Quentin, 1935, 5e s., t. 51, p. 334. 4. Colliette, Mémoires pour servir à l’histoire du Vermandois, tome III, page 267. 5. Hordret (L.), Histoire abrégée de la ville de Saint-Quentin et ses franchises, 1781, p. 339. 6. Douen (O.), p. 26. Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 9

Il était procureur au siège de Chaulnes, prêcha la patience aux cha- cédé en 1668. Il habita Saint-Quentin Poitiers en 1535, lorsque Calvin noines de Saint-Quentin. D’autre part, jusqu’en 1684. Il est curieux de voir y apparut. Avec deux autres l’évêque de Noyon, Jean de Hangest, que les pasteurs y demeuraient, mais amis du réformateur, Véron dont deux frères étaient huguenots, que le culte y était défendu ! évangélisa cette région avec usa de silence et de tolérance toute Dès le 22 septembre 1664, le roi l’avait succès, puis les environs de La la durée de son long épiscopat de interdit en Thiérache et dans le Laon- Rochelle et d’Angoulême, pen- 1525 à 1577 (52 ans). Il y eut la Ligue nois. Il y avait des temples sans mi- dant plus de vingt ans. Sans et les malheurs de la France. Mais les nistre et des ministres sans temple doute violemment poursuivi Saint-Quentinois connaissaient trop (ce sera ainsi encore à Saint-Quentin par la répression, « Le Ramas- « la douceur de la domination espa- de 1802 à 1828). seur » gagne la Picardie. Lui gnole » (dixit Douen) pour vouloir Le 30 octobre 1634, l’évêque de et ses émissaires – rapporte entrer dans la Ligue. Ils jurèrent une Noyon interdit au pasteur Mettayer Colliette – tournaient depuis contre-ligue le 20 juin 1589. Puis ce (Samuel, le fils) de prêcher dans les quelque temps autour de Saint- fut l’Édit de Nantes, le 13 avril 1598, annexes. En 1683, celui-ci est mis en Quentin et y prêchaient secrè- qui accordait au Vermandois deux jugement et interdit pour six mois tement 7, mais leurs discours lieux de culte dont . pour avoir tenu des assemblées chez publics ne se faisaient qu’à la La date de la construction du temple lui. Il passa à Londres où il mourut en campagne et surtout à l’ombre de cette localité n’est pas exactement 1707 : « Le chapitre de Saint-Quentin d’un certain arbre planté sur une connue. On en conservait, avant la fit jouer toutes ses batteries, allant éminence, l’arbre d’, le Première Guerre mondiale, le re- jusqu’à jurer que la Picardie tout long du chemin de Saint-Quen- gistre des baptêmes à partir de 1598. entière n’attendait, pour se conver- tin à Bohain. Le nom du lieu est Lehaucourt avait été choisi en tant tir, que la fermeture du temple de resté connu. que fief de Philippe Nicolas d’Aumale Saint-Quentin. », en réalité, celui de En 1562, l’Église de Saint-Quen- qui avait adhéré à la Réforme. « Mon- Lehaucourt. Le lieutenant criminel y tin commence à être citée par- sieur le Marquis de Lehaucourt » de- interdit alors le culte et le fit démolir mi quelques autres. Plusieurs meurait à Villers-Outréaux. Il dut se en 1683, deux ans avant la Révocation. temples avaient été construits retirer aux Pays-Bas. Le terrain sera attribué à l’hôtel-dieu en 1561 : Montcornet, , Trois mille protestants des environs, de Saint-Quentin, les matériaux à Coeuvres. La « religion » fait des dont beaucoup de Saint-Quentinois, l’église catholique de Lehaucourt, les progrès dans vingt-sept villes ou fréquentaient le temple de Lehau- bancs… au tribunal de Saint-Quentin. villages de l’Aisne (actuelle). Nous court qui fut jugé trop petit. On sou- L’Arbre de la Liberté aurait été plan- citons, bien sûr, dans ce texte, les haita le reconstruire en 1623, mais té à l’endroit exact où se trouvait la départements qui n’existaient pas une ordonnance royale de Louis XIII chaire de vérité. alors, pour faciliter la connaissance interdit la poursuite des travaux. Le Avant la Révocation, c’est-à-dire l’Édit des lieux. chapitre de Saint-Quentin entreprit de Fontainebleau du 18 octobre 1685, En Picardie, des nobles et gentils- toutes les démarches possibles pour le culte avait été célébré dans l’arron- hommes s’étaient engagés dans la empêcher le développement du pro- dissement (actuel) de Saint-Quentin, Réforme (pour n’en citer que deux : testantisme en dedans et autour de la à Prémont, Brancourt, Lehaucourt, les Caulaincourt et la baronne de ville. Il avait été jusqu’à encourager Villers-Saint-Chistophe, , Moÿ, Sons à Pommery). Des compagnies dans ce but, à l’encontre du corps de . Le culte de l’Église, qui est d’Allemands luthériens commandés ville, l’installation en 1613 des capu- toujours appelé dans les récits celle par d’Andelot, le frère de Coligny, vin- cins, ordre mendiant et prêcheur. de Saint-Quentin, est en réalité celui rent tenir garnison à Saint-Quentin en En 1623, le pasteur Jean Mettayer 8, al- qui est pratiqué à Lehaucourt. 1567 : « Le chapitre craignit de nouveau lié aux Crommelin, remplaça le pas- Entre l’Édit de Nantes et sa révoca- pour son troupeau la contagion des teur Isaac Leclère de Juigné. Il voulut tion, fut peu à peu interdite aux ré- discours et des mauvais exemples. » établir le culte à Saint-Quentin mais formés la pratique d’un nombre très Mais la France avait besoin de ces n’y fut pas autorisé. Samuel Mettayer étendu de professions, charges ou troupes. Le gouverneur, le comte de seconda puis remplaça son père dé- parfois même, emplois modestes.

7. Colliette (L.P.), t. 3, p. 267-268. 8. Douen (O.), p. 41.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 10

Des familles quittèrent la ville villages proches signalant, au mois de milieu des bois. » Le pasteur Gardien de Saint-Quentin : on peut ci- juillet 1650, des réunions nocturnes Givry prêchait près de lorsque ter parmi elles, les Bénézet, Le à la « Motte de Pontreu (sic) que l’on quatre députés des villages voisins Serurier, Crommelin, Testart, avait vue tout en feu, où brillaient, d’Hargicourt vinrent le prier de passer Cottin. Parfois, des membres dans la nuit, seize lanternes allumées ». chez eux pour recevoir les déclara- d’une famille partaient, l’un Les réunions étaient organisées par tions d’un certain nombre d’habitants. restait et abjurait pour conser- un sabotier de , Isaac Bizé Mais qui était Gardien Givry ? ver les biens et les moyens de et parfois un certain Léguillé. Mais on Givry est cité par Court comme un vivre. Après la Révocation, cer- recherchait une plus grande sécurité, des plus actifs et des plus courageux tains aussi sont revenus : dès un lieu plus isolé. parmi les pasteurs qui suivirent les 1698, cent vingt-six étaient de En 1859, Orentin Douen situe la Boîte traces de Brousses. retour en Picardie. Mais aussi à Cailloux à une demi-lieue de Tem- Né à Vervins vers le milieu du XVIIe après 1685 et jusqu’au début du pleux (le Guérard), à distance à peu siècle et retiré en Angleterre à la Ré- xviiie siècle, de nombreux hu- près égale de et d’Hargi- vocation, Givry fut nommé pasteur guenots, davantage persécutés court et non loin de . Proche de l’Église française de Plymouth en dans leur région, à Loudun dans de la ferme disparue de Fervaques, 1685 et revint sur le continent en 1690. le Poitou par exemple, avaient le lieu-dit est en réalité sur le terroir Après avoir traversé la frontière au cherché refuge en notre ville. d’Hesbécourt (Somme aujourd’hui). milieu de grands dangers, il arriva, au Les premiers arrivés semblent Une description du pasteur Paul commencement d’octobre 1691, à la les Dumoustier de Vastre, Cler- Quiévreux est reprise dans Le Bulle- rue des Bœufs (Landouzy) et fut logé geault de Pondartin, Possel, Fro- tin par Jacques Pannier. Le vrai nom dans la maison où venait de mourir le maget, Joly. Beaucoup s’étaient picard devrait être La boëte à Cayeux. ministre Masson qui, malgré son âge convertis « du bout des lèvres ». Le mot bove désigne, dans la région, et ses infirmités, avait entrepris de C’est alors qu’on verra renaître une cave ou une sorte de réduit creusé prêcher l’Évangile sous la croix. Givry des assemblées clandestines. dans la paroi latérale de la cave. Cer- demeura trois jours dans cette mai- taines de ces boves sont très longues et son et y reçut beaucoup de visiteurs. La boite à cailloux. peuvent avoir une dizaine de mètres De là, il se rendit à Saint-Pierre où se (d’après O. Douen et J. Pannier) de profondeur. Souvent on y descend tenaient, tous les dimanches, des as- par des marches. Elles pouvaient ser- semblées de 50 à 60 personnes ; mais Dès 1691, les protestants traqués vir autrefois de cachettes, en cas de le bruit de son arrivée s’était répandu, se réunissaient nuitamment à la siège. Par extension, ce mot s’applique le lieu des assemblées fut trop petit « Boîte à Cailloux ». On ne peut à tout endroit creusé. Avant la guerre pour la foule qui accourait. Il fallait al- évoquer l’histoire de ce lieu de mé- de 1914-1918, dans la région de Nau- ler à la rue de Bohain (Lemé) à neuf moire sans tomber dans les redites. roy, on voyait dans les champs des pe- heures du soir : l’assemblée fut de 300 Des extraits des notices publiées tites carrières d’où on tirait du blanc personnes ; il y avait onze enfants de dans le bulletin de la Société d’his- de cran pour marner les terres. On en divers lieux à baptiser. toire du protestantisme, des auteurs tirait aussi, comme c’est plutôt le cas à En octobre 1691, Givry accéda à la de- protestants Daullé, Douen et Pannier, Hesbécourt, des cailloux de silex, pour mande pressante des envoyés d’Har- tout est repris actuellement sur In- empierrer routes et chemins. gicourt. C’est Rossier qui le rapporte. ternet par Madame Simone Thickett- On pouvait se cacher à la Boîte à Ces renseignements sont extraits de Drancourt qui rappelle cependant que Cailloux pour y tenir une assemblée. la propre autobiographie de Givry des réunions religieuses eurent lieu à Elle était en plein sur le plateau et on conservée en partie à la Bibliothèque la Butte de Pontreu (entre la route de pouvait, de loin, voir venir les troupes nationale : et la Chaussée Romaine) chargées de disperser les fidèles. Le « Givry arrive dans un vallon proche en 1689 et en 1690. Certains auteurs pasteur Douen écrit encore : « … ce de Templeux, appelé la Boîte à ont aussi évoqué les rassemblements vallon resserré, que la charrue a long- Cailloux où se trouvent réunies 500 du Bois de Priel, entre et temps respecté, autrefois couronné personnes appartenant à 110 familles Villeret (Colliette). Le rapport effectué des forêts dont il ne reste que des dé- catholiques. Toutes déclarent qu’elles par l’intendant de Chauvelin est fondé bris, semble un amphithéâtre bâti par veulent abjurer le catholicisme, vivre sur de nombreuses déclarations d’ha- la main divine pour ces assemblées et mourir dans la religion réformée. bitants et de prêtres catholiques des de proscrits qui trouvaient un asile au Givry ne voulut pas recevoir aussitôt

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 11

leur abjuration, afin qu’elles encore en 1713. On ignore le lieu et la Les anciens du pays l’ont connue plus n’eussent aucun sujet de dire date de la mort du pasteur. profonde et plus large. Nous-mêmes qu’on les avait surprises. » La Boîte à Cailloux vit encore pro- l’avons vue plus large il y a quinze ans, bablement des réunions clandestines quand l’autre rideau existait encore. Le dimanche suivant, il leur in- des protestants jusqu’à l’Édit de To- « … Combien plus, depuis lors, le ter- diqua tous les dangers où s’ex- lérance (1787). La famille Trocmé rain a été modifié, bouleversé pendant posaient ceux qui demandaient d’Hargicourt avait acquis la propriété la guerre ; alors que la ligne Siegfried à le suivre. Mais, tous ayant de la Boîte à Cailloux à la suite de la (plus connue sous le nom d’Hin- répondu qu’ils ne voulaient Révolution. Le pasteur Jacques Pan- denburg) était si près (entre et plus être de la communion de nier, qui se rendit sur les lieux entre le canal), et que des combats si achar- Rome, il reçut leurs abjurations, les deux guerres, les décrit ainsi 9 : nés ont été livrés par les troupes alliées sans toutefois les admettre à la « Ce lieu, témoin de tant de prières qui ont reconquis les pays envahis en cène, parce qu’ils n’étaient pas et d’héroïsme, près duquel aucun 1918. La Boîte à Cailloux est près de assez instruits. Cependant, Gi- protestant ne devait passer sans que la cote 116, tandis que près de là sont vry avait confié à son entourage son cœur battît au souvenir des ses des points situés à 141 mètres au sud- – A. Daullé le rapporte : « Ma ancêtres, inspire tant de respect à est, 144 au nord-ouest parmi les plus joie diminua un peu à Saint- un chasseur de Templeux, qu’il s’en élevés de cette région longtemps voi- Quentin… » – alla-t-il dans la détourne, de propos délibéré, depuis sine de la frontière septentrionale de ville même ? – « … parce que je qu’un coup de fusil tiré non loin de là la France. » n’y trouvais pas la même ardeur lui fit l’effet d’une profanation. Une plaque fut apposée sur une et la même piété que dans les « … C’est aujourd’hui un couloir de simple muraille de briques, le 10 sep- lieux où j’avais passé ». Il y pré- cent dix pas de longueur, d’une dou- tembre 1934. On y lisait ces mots, sida cependant, dans deux mai- zaine de pas de largeur, et d’à peu près deux cent quarante années après les sons, deux assemblées de 25 à 30 trois mètres de profondeur. Sans le ri- premiers prêches : personnes chacune et y fit tous deau qui la protège du côté de l’ouest, À la mémoire des fidèles venus à la les exercices du culte, sauf qu’il cette excavation aurait sans doute à Boîte à Cailloux n’y donna point la cène. Gardien peu près complètement disparu sous entendre l’Évangile prêché par Givry continua, de 1690 à 1692, le soc de la charrue qui en a déjà sin- Gardien Givry de Vervins 1691 à sillonner les routes de Picardie, gulièrement restreint les proportions La parole de Dieu demeure de Thiérache et des Ardennes. De et modifié la forme et le caractère. éternellement 10 passage à Paris, il y sera dénoncé par un nommé Braconnier. Pris le Plaque de la Boîte à Cailloux - ©Maryse Trannois 3 mai, il fut conduit à Vincennes le 24 mai. C’est ce qu’écrit Orentin Douen. Cependant, Alfred Daullé signale que, le 29 novembre 1692, ordre fut envoyé à La Reynie, lieute- nant général de police, d’interroger Givry pour connaître les noms des religionnaires de Saint-Quentin qui fournissaient des livres aux nouveaux convertis de Templeux. Il aurait pro- digué, pendant un an au moins, son aide spirituelle aux protestants du Vermandois. Gardien Givry sortit de Vincennes le 27 juin 1694 pour être transféré aux îles Sainte-Marguerite, au fort royal bâti par Vauban. Il y était

9. Pannier (J.), « Notice historique sur Nauroy et ses environs », dans les Mémoires de la Société académique , 1900, 4e s., t. XIII, p. 239. 10. Pannier (J.), « Notes historiques », Société d’histoire du protestantisme, 1931.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 12

En l’année 1700 est dressé un nés en prirent prétexte pour cesser les grave de ceux qui adhèrent à la R.P.R. état des nouveaux convertis exercices de la religion catholique ». (Religion Prétendue Réformée), sous du diocèse de Noyon, adres- Et de citer à Saint-Quentin, les Cler- peine d’être interdits eux-mêmes. sé à Pontchartrain, secré- geault, les Dumoutier, Descarrières, Quand un malade aura déclaré vou- taire d’État, qui apporte que Cottin, Crommelin, comme ne fai- loir mourir dans la R.P.R., il sera ban- « Monseigneur, accompagné sant aucun exercice de la religion ca- ni s’il revient à la vie et tous ses biens d’un grand nombre de mis- tholique romaine. confisqués. S’il meurt, le procès sera sionnaires, alla faire des visites En 1724, Louis XV, âgé de 14 ans, fait à sa mémoire et son cadavre dans tous les lieux de son dio- promulgue un édit qui défend d’as- traîné sur la claie. Cet édit de 1724 cèse infectés du poison de l’hé- sister aux assemblées sous peine provoque de nouvelles émigrations. résie. La miséricorde de Dieu de galères pour les hommes, de ré- À partir de ce moment, le silence répandit tant de bénédictions clusion dans des couvents pour les s’abat sur les réformés. On ne trouve sur ses travaux, ses charités, ses femmes. Leurs biens seront confis- que des listes de noms de ceux d’entre prédications et ses conférences, qués ; mêmes sanctions pour ceux eux qui ont abjuré la foi catholique ou que les hérétiques firent abju- qui ont négligé de les dénoncer. reçu les sacrements (baptême, ma- ration de leurs erreurs entre Leurs enfants seront baptisés dans riage) à Tournai, en France, dans des ses mains et continuèrent de les vingt-quatre heures, les prédi- chapelles de garnisons étrangères, remplir leurs devoirs (quelque cants et pasteurs punis de mort. Les ou parfois des mains de prêtres com- temps). Mais la guerre étant médecins devront obligatoirement plaisants, comme à Saint-Eustache à survenue, les plus malintention- prévenir les prêtres de toute maladie Paris, ou à Palaiseau.

Étymologie

Huguenot Eidgenossen en allemand confédéré (contre le duc de Savoie) Protestant De la religion issue de la Réforme Réformé Protestant calviniste par opposition à luthérien ou anglican Parpaillot (1662) Altération de «papillon» à cause des vêtements blancs (vieux et péjoratif) R.P.R. Religion Prétendue Réformée – abréviation énoncée par les catholiques Édit de Nantes 13 avril 1598 Édit de Fontainebeau 18 octobre 1685

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com Théâtre 13 Théâtre amateur à Saint-Quentin - 1930 à 1960 Nicole Marlier

Les Compagnons Picards L’histoire du théâtre a depuis Ils interpréteront une dizaine de longtemps signalé la place tenue pièces dont : par les amateurs dans le dévelop- L’ été de la Saint-Martin, de Meilhac pement dramatique. et Halévy. Qui sont ces jeunes gens qui, par L’ Anglais tel qu’on le parle, de Tristan le biais d’associations, cèdent à Bernard. l’attrait du théâtre ? Gai ! Marions-nous !, d’Albert et Ger- Dans les années trente, « Les maine Acremant. Compagnons Picards » troupe théâtrale et cercle musical des « Loisirs Familiaux » se donnent pour but de divertir le public en organisant des spectacles au profit d’œuvres sociales locales, des an- ciens combattants. Le programme est généralement composé d’un orchestre, d’un numé- ro comique et d’une pièce de théâtre en un acte. Ces amateurs, en dehors de leur profession, ont une passion : le chant, la danse, la comédie ou la France Prince et Pierre Marlier dit Thaly musique. Ils sont une vingtaine de comédiens à se partager les rôles : Robert Pommery : ténor, dont la fille Pierre Marlier : fantaisiste, comique France Pommery, chanteuse lyrique, troupier ; sera meneuse de revue à La Nouvelle France Prince : chanteur d’opérette, Ève à Paris ; chansonnier ; Maurice Cauet : chef d’orchestre ; Solange Pommery : comédienne ; Henri Watbot : pianiste ; Rolande Pétrigny : chanteuse, danseuse ; Et bien d’autres… France Pommery Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com les danseurs « noir et blanc » Rolande 14 et Pierre Marlier dits Lily Daniel et Thaly

L’année 1939 approche ; deux mariages sont célébrés qui complètent mon arbre généalogique : Louis Victor Pommery × Marie-Christine Cailleaux    Marthe Pommery Anatole Pommery × 1903 × 1902 Joseph Marlier Blanche Malezieux  

Sa demi-sœur :    Pierre Marlier Solange Pommery Robert Pommery Miralo et Coca × 1939 × 1939 × 1924 Rolande Pétrigny France Prince Henriette Ruffin   = Nicole Marlier = France Pommery

Pendant la guerre Pierre, mobi- On y retrouve Henri Watbot et Ro- lisé, participera au Théâtre aux lande qui font les beaux jours des apé- Armées. Après la guerre, les spec- ritifs-concerts à la brasserie du Ca- tacles seront encore plus variés, rillon, Jacky Tabar chansonnier bien influencés par le music-hall améri- connu des Saint-Quentinois, dont la cain : les grands orchestres, le jazz. fille fera carrière au Club Méditerra- France Prince s’en est allé, chan- née, Hubert et Jacqueline Mercereau teur d’opérette à Bordeaux, à Al- et leur école de danse renommée, et ger puis au Capitole de Toulouse venant de Paris, la famille Formentin dont il sera l’administrateur. dont le père Guy créera le numéro de Pierre décide de créer sa propre clown Miralo et Coca avec Pierre, et troupe qui portera le nom de plus tard Les Forty’s avec ses fils. « Tournées théâtrales Thaly ». Marcel Formentin, Nicole Marlier et Michel Formentin dits Mack, Nicou et Mick clowns

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 15

Les spectacles sont encore plus variés : orchestres, chanteurs et chanteuses, prestidigitateurs, claquettes, marionnettes, di- seurs de poèmes, accordéo- nistes, sketchs avec l’ensemble de la troupe, acrobates, etc.

Le Manteau d’Arlequin

Nous, les plus jeunes, entrons dans la Le temps passant, j’ai laissé le chant, vie active ; l’Éducation nationale m’en- les claquettes, le piano et même le voie dans la Somme. J’y resterai seize trombone à coulisse ; je me suis tour- ans non sans avoir organisé (bon sang née vers la peinture et le fusain grâce ne saurait mentir) deux kermesses au aux encouragements de Guy Formen- collège : en 1974 avec Félix Marten, tin, professeur et peintre lui-même. poulain d’Édith Piaf et de Jean Gabin, ses musiciens et la famille Formentin Beaucoup ont disparu, et je ne peux Nicole Marlier et Michel Formentin dits Nicou et Mick claquettistes et en 1976 avec Georgette Plana et les terminer sans dire combien la passion fidèles Formentin. Félix Marten et de mes parents et de leurs amis pour Ils se produisent dans les ker- Georgette Plana, des professionnels le spectacle m’ont donné une enfance messes des écoles, les Noëls d’en- fidèles en amitié aussi. et une adolescence d’une richesse ex- treprises, d’usines, de banques, de traordinaire qui m’accompagnent en- la Police, les fêtes de villages, les in- Félix Marten et Nicole Marlier core au long de ma vie. termèdes au cours des grands bals (des Parfums, de la Croix Rouge) Nicole Marlier au Palais d’été. Leur réputation les emmènera dans le Nord, en Bel- gique, à Paris où ils côtoieront des artistes professionnels. À l’aube des années soixante, c’est l’arrivée de la télévision avec des émissions comme la Piste aux Étoiles. Les gens sortent moins, le spectacle vient à eux. Il est temps pour la troupe d’évoluer : plusieurs des comédiens intègrent le « Manteau d’Arlequin » bien connu à Saint-Quentin. Mes parents jouent dans Le Mariage de Figaro, Le vélo devant la porte, Piège pour un homme seul. Pour ma part, je fais les décors du castelet de marion- nettes pour les pièces Le chat Botté et Aladin et la lampe merveilleuse. Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com Famille 16 Les De Chauvenet Première partie par Maryse Trannois

Chronique familiale de ville, on élève une tenaille compo- Antoine de CHAUVENET voit le d’Antoine Gauthier sée de deux demi-bastions. jour le vendredi 26 mai 1645 à Saint- de CHAUVENET, Le 14 juillet 1655, Milan se retire sur Quentin. Il est baptisé dans l’église branche de ses terres de Lesdins après 40 ans au Saint-André à Saint-Quentin. Il entre service de l’armée dont 20 ans à Saint- dans une compagnie de mousque- Quentin. Le maire et les échevins vont taires à cheval de la garde du roi. Il certifier que pendant toutes cette pé- participe à différentes campagnes riode, Milan « avait toujours vécu en (Candie, Languedoc, Allemagne, homme d’honneur, n’avait fait ni com- Turckheim, Kokesberg, Cassel …). merce, ni trafic et n’avait jamais mo- Turenne lui fait une attestation pour lesté ni fait de tord à personne ». bons services. Il obtient ses lettres de noblesse le Antoine décède le mercredi 5 août 11 mai 1662. 1683 à la suite de ses blessures au Armes de la famille De Chauve- Il s’unit en troisièmes noces le di- camp de Strasbourg. net - © Maryse Trannois manche 17 mai 1643 avec Jehanne Desjardins (1687), la fille légitime Génération 4 Génération 1 d’Abraham Desjardins. Louis de CHAUVENET naît en 1683. Antoine Gauthier de CHAUVE- Ce couple aura trois enfants : Il est le fils légitime d’Alexandre de NET – Alexandre né en 1645 ; Chauvenet et d’Hélène d’Artois. Antoine sera capitaine au régi- – Antoine né en 1645 ; Il entre à 12 ans dans le régiment des ment de Hauterive, écuyer. – René né en 1647. Landes puis dans celui de La Cou- Originaire de Bourgogne, proba- Emilian de Chauvenet décède le di- ronne qui faisait partie de la maison blement du Mâconnais il prend la manche 25 novembre 1663 à l’âge de militaire du roi. Il participe à la guerre qualité d’écuyer. Il meurt en 1630 61 ans ; il est inhumé à Lesdins. de succession d’Espagne, au siège de au camp d’Hulst, en Hollande. Moucron, à ceux de Barcelone, de Il aura deux enfants : Génération 3 Badajoz, d’Almanza, de Tortois. – Emilian dit Milan, né en 1602 Alexandre de CHAUVENET Il est là à la déroute du général Fran- – Georges né à une date inconnue. En octobre 1666, Alexandre entre kemberg. Le 21 juin 1710, il reçoit un comme cadet dans le régiment de la brevet d’enseigne militaire signé par Génération 2 Reine. Il est aux sièges de Bergues, de le roi. En 1723, Louis de Chauvenet Emilian dit Milan de CHAUVE- Furnes, de Courtrai... En 1674, il entre est nommé au commandement d’une NET voit le jour en 1602. dans la compagnie des chevaux-légers compagnie par le duc d’Orléans alors Capitaine au régiment de Haute- de la garde du roi. Il participe avec ses régent. 1726, Louis revient à Saint- rive, écuyer. deux frères à la bataille de Kokesberg Quentin et à Lesdins pour assister EMILIAN dit Milan de Chauvenet où il est blessé à la main gauche. En aux derniers instants de sa mère Hé- naît en Bourgogne, dans la région 1696, le roi Louis XIV confirme ses lène d’Artois qui décède à Lesdins de Mâcon en 1602. C’est lui le fon- lettres de noblesse tout en rappelant le 27 juillet 1726, à 80 ans. Le 8 juin dateur de la famille. Il se lie d’ami- les actions militaires de Milan. 1736, il est nommé chevalier de Saint- tié avec Antoine de Clugny et va le Il s’unit avec Hélène d’Artois (1646- Louis, par lettre datée de Versailles. suivre. En 1632, Antoine de Clugny 1726). Le 11 mai 1845, il se distingue à la deviendra gouverneur de Saint- Ce couple aura quatre enfants : bataille de Fontenoy. Il charge la co- Quentin, ville frontière. – Louis né en 1683 ; lonne anglaise, il est obligé de reculer, En mai 1635, le roi Louis XIII vient – Louise-Hélène-Jeanne née à une 37 officiers et 260 hommes sont mis visiter Saint-Quentin. Toutes les date inconnue ; en un instant hors de combat. maisons du faubourg jusqu’à l’église – Marie-Anne née à une date incon- Louis de Chauvenet est parmi les Sainte-Nicaise sont détruites. On nue ; morts, tué à la tête de ses grenadiers décide de construire les bastions du – Antoine-Alexandre né à une date le mardi 11 mai 1745. Coulombier et de Richelieu. inconnue. Il est chevalier de Saint-Louis. Louis XIII revient en juillet 1639 et, à Alexandre décède le mercredi 27 mai l’emplacement de la première porte 1711 à l’âge de 66 ans, à Lesdins.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 17

Antoine-Alexandre de CHAU- l’appelle : Calais, Dinan, Saint-Malo, VENET voit le jour à une date Nantes, Les Sables d’Olonne, Poitiers. inconnue. Il achète Remaucourt. Il s’unit avec Anne-Madeleine Le 10 mars 1789, Antoine-Maximilien Voland de Bervillé († 1741), la fait partie de l’assemblée de l’ordre fille légitime de Paul Voland de de la noblesse des bailliages de Saint- Bervillé, le mardi 4 novembre Quentin, au cours de laquelle fut ar- 1710. rêté le cahier des remontrances de cet Ce couple aura trois enfants : ordre dans un esprit très libéral. – Antoine-Philippe né en 1714 ; Le 18 octobre 1789, il est nommé – Armel-Hélène ; lieutenant en premier à la compa- – Agnès-Louise. gnie de Rommartin (brevet signé Antoine-A. de Chauvenet dé- LOUIS) puis le 25 février 1790, la ville cède le vendredi 6 août 1762, il d’Amiens le titre « Citoyen de la dite est inhumé à Lesdins. ville » pour services rendus à la cité. Il succède à son père dans la sei- En octobre 1790, son régiment, celui gneurie de Lesdins, Cauvigny, de Conti, est envoyé à Gravelines puis d’Essigny-le-Petit. à Saint Omer. Le 1er janvier 1791, il En 1700, il entre dans les mous- émigre en Belgique. quetaires de la garde du roi. Il sert Du 1er août 1794 jusqu’au début de dans l’armée de Flandres en Al- 1795, il entre dans le régiment de lemagne, participe aux combats Mortemart. de Nimègue, d’Oudenaarde, de Génération 5 – Antoine-Philippe De 1795 à juin 1796, il passe dans le Source : Mr Lefaivre Malplaquet. Le château de Les- corps noble des émigrés au service dins est pillé à deux reprises par quitte Lesdins et s’installe à Saint- de l’Angleterre jusqu’au licenciement les ennemis. Antoine-Alexandre Quentin chez son oncle, le chanoine en juin 1796. Il fait avec ce corps les doit alors redemander ses lettres de Contalmaison, puis revient auprès campagnes de Quiberon et de l’Isle- de noblesse. Elles lui sont confir- de son mari. Elle se soumet dans une Dieu et échappe au désastre de l’ex- mées par le roi le 20 septembre lettre touchante et ne le quitte plus. pédition. 1721. Il s’unit avec Louise-Josephe Obert En 1797, il est nommé capitaine par de Courtembus († 1805) le mercredi le chevalier de la Plouse. Très vite, Génération 5 16 mai 1759. Madame de Chauvenet obtient de Antoine-Philippe de CHAUVE- Ce couple aura un enfant : la municipalité de Fontainebleau NET – Antoine-Maximilien né en 1760. un certificat de résidence dans cette Il est baptisé à Lesdins le 15 oc- Antoine-P. de Chauvenet décède le ville jusqu’au 15 thermidor an VI. tobre 1714. Dès le 17 janvier 1735, il dimanche 9 septembre 1787 à l’âge de Elle séjourne ensuite à Eu, Boismont est lieutenant dans le régiment des 72 ans, à Saint-Quentin. Il est inhumé ou Abbeville. milices de Picardie, brevet daté de le 9 septembre 1787 à Saint-Quentin, Pendant l’Empire, le couple vit à Versailles et signé Louis. En 1738, il église Sainte-Pécinne. Saint-Quentin et à Lesdins où il re- est lieutenant en second au régiment çoit fréquemment les cardinaux de de Mortemart, toujours brevet daté Génération 6 l’entourage de Pie VII qui sont exilés de Versailles et signé Louis. Le 20 Antoine-Maximilien de CHAUVE- par l’empereur dans la ville. Il occupe août 1743, il reçoit une commission NET voit le jour le lundi 7 avril 1760 à le château de Lesdins qui tombe en de capitaine. Il assiste aux combats Saint-Quentin . ruines. Il faut le démolir. De 1816 à de Suffesheim, au siège de Fribourg, Il est le fils légitime d’Antoine-Phi- 1828, il entreprend de grands travaux à la prise de Gand, à la bataille de lippe de Chauvenet et de Louise-Jo- à Lesdins. Antoine-Maximilien re- Rocoux, au siège de Maëstricht. Le sephe Obert de Courtembus. çoit 528 francs de rente (le milliard 13 septembre 1754, il est chevalier Le 10 novembre 1776, il entre comme des émigrés). de Saint-Louis. Après 28 ans de ser- volontaire dans le régiment de Cham- Il achète le château de Fontaine-l’Éta- vice, il rentre à Lesdins. Son épouse pagne, à Calais. Il ira où le devoir lon dans le Pas-de-Calais.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 18

Il s’unit en mai 1790 à Mon- Pendant sa carrière militaire, il se mêle De son enfance, il se souviendra de treuil-sur-Mer à Marguerite- aux différentes sociétés d’agriculture, l’inauguration du canal et de la visite Charlotte Briet de Saint-Élier d’arts et de sciences de ses garnisons de Napoléon 1er, de la menace de mort († 1845). successives. Il est membre de la So- des Prussiens et de la gaîté d’un offi- ciété des sciences et arts de Lille, de la cier cosaque qui l’avait pris en amitié Société d’entomologie de France, de la pendant la deuxième invasion. Il entre Société française de statistique univer- d’abord au collège de Saint-Quentin, selle, sociétaire fondateur de la Société puis au collège Stanislas de Paris. des amis de Boulogne. Le 15 août 1826, il est licencié ès droit. En 1843, il est membre du conseil de Le 25 mars 1830, il est nommé juge- surveillance de la Société industrielle auditeur à Amiens puis le 12 mai 1830 des hauts-fourneaux de Marquise. à Saint-Quentin. Il forme une collection considérable Le 24 janvier 1834, il sera juge au d’insectes coléoptères qu’il lègue à la tribunal civil de Saint-Quentin qu’il ville d’Abbeville. ne devait plus quitter. Il a le goût Il s’unit avec Charlotte-Marie-Sophie des études historiques et paléogra- Leuroux du Feugueray le 9 juin 1823 phiques. Son frère aîné lui a fait aimer à Eu. les collections de coléoptères. Toute Ce couple aura deux enfants : sa vie, il collectionnera les objets d’art Génération 6 – Henri-Édmond-Maximilien né en et d’antiquité. Marguerite-Charlotte Briet 1825 ; Il sera président du bureau d’adminis- Source : Mr Lefaivre – Albert-Balthazar-Paul né en 1827. tration du collège de Saint-Quentin, Ce couple aura trois enfants : Louis-P.-H. de Chauvenet décède le administrateur de l’école gratuite de – Louis-Philippe-Henri né en jeudi 17 avril 1845 à l’âge de 54 ans, à dessin Maurice-Quentin de La Tour, 1791 ; Abbeville. Il est inhumé à Fontaine- président du tribunal civil de Saint- – Charles-Édouard né en 1801 ; l’Étalon. Quentin. – Jean-Alexandre-Ernest né en Il sera nommé chevalier de la Légion 1804. Charles-Édouard de CHAUVENET d’honneur en 1840. Antoine-M. de Chauvenet meurt voit le jour le mardi 13 octobre 1801 à Il avait le même génie pour la mu- le jeudi 3 avril 1845, à l’âge de Boismont, dans la Somme. sique que pour les beaux-arts. 84 ans. Il suit ses études au collège d’Eu et est Aux décès de ses parents en 1845, placé chez un notaire, mais il retourne il obtient la partie du domaine de Génération 7 chez ses parents à Fontaine-l’Étalon Lesdins où se trouvent le château et Louis-Philippe-Henri de CHAU- et devient maire de son village. l’étang de Cauvigny. Il forme alors le VENET voit le jour le samedi 5 Il se livre à la poésie. projet de reconstruire le château. mars 1791 à Saint-Quentin. Il s’intéresse beaucoup à la recons- En 1875, il est admis à la retraite et En novembre 1810, il entre à l’École truction du château de Lesdins. commence les travaux de recons- polytechnique, il est reçu élève à Il s’unit avec Louise-Eugénie-Thérèse truction en utilisant les bâtiments de l’École d’application de Metz et le de Hoston à Saint-Omer. l’ancienne ferme et la maison. 12 juillet 1813, il est lieutenant en se- Il n’y a pas d’enfants connus pour ce C’est un expert en art héraldique et cond au 14e corps d’observation de couple. en généalogie. Bavière. Le 19 novembre 1842, il est Charles-É. de Chauvenet décède le Il s’unit avec Léonie-Émilie-Esther admis à la retraite après 32 années et dimanche 11 juin 1876 à l’âge de 74 Brasseur († 1886) à Amiens. 11 mois de service. ans, à Saint-Quentin. Ce couple aura trois enfants : Henri de Chauvenet est chargé de – Antoine-Maurice né en 1838 ; mettre en sécurité le château de Bou- Jean-Alexandre-Ernest de CHAU- – Bernard-Gaston né en 1843 ; logne ainsi que de mettre les grilles, VENET voit le jour le jeudi 13 sep- – Gabrielle née à une date inconnue. serrures et verrous des chambres où tembre 1804 à Saint-Quentin. Jean-A.-E. de Chauvenet décède le prétendant et sa suite avaient été Plus jeune que son frère aîné, il est le mercredi 23 août 1893 à l’âge de enfermés. élevé à l’anglaise de façon assez rigide. 88 ans, à Saint-Quentin.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com Armoiries 19 Le blason de Saint-Quentin Nathalie Debreux

S’il me fallait choisir deux élé- tion royale permet de les porter sur tement sur un blason (9). La muraille, ments caractérisant depuis ses armes. La fidélité indéfectible de qui symbolise l’autonomie de la ville longtemps ma ville, je n’hési- la ville envers son roi lui a valu cet libre, compte parfois seulement trois terais pas : le son du carillon honneur tout comme la croix des tours (5, 6 et 10) ou ne figure pas du et son blason. En effet, s’il est Mayeurs dont Saint-Quentin est la tout (2 et 11). Elle n’est pas toujours difficile de se promener dans seule à pouvoir s’enorgueillir. posée juste au-dessus du blason (1, 3, le centre-ville sans être char- 5, 8, 9 et 15). De même la devise est mé par les airs chantés par les Le buste de saint Quentin, à qui la parfois oubliée (2, 3, 8, 9, 11, 12 et 13). cloches du carillon de l’hôtel de ville doit son nom, est reconnaissable ville, il est également impossible par ceux qui connaissent les détails Certaines représentations entourent de ne pas connaître le blason de de son martyre. En effet, avant d’être le blason de supports (1 et 3) et beau- Saint-Quentin. De très nom- décapité, il fut torturé de multiples coup l’agrémentent de branche d’oli- breuses représentations agré- façons, notamment par des clous vier (symbole de paix) à dextre et de mentent les rues de la ville, sur rougis au feu sous les ongles et des chêne (symbole de force) à senestre des bâtiments souvent presti- pieux enfoncés dans les épaules... Ce (6, 7, 10, 12 et 14), parfois unique- gieux, mais aussi sur le manège, sont ces derniers qui figurent sur le ment d’olivier de chaque côté (2 et 9). les bancs publics, les réverbères blason de la ville. Le visage du saint, Une représentation est posée sur des et les quilles de stationnement... entouré d’une auréole, change selon palmes (15), certainement en hom- Sculptées sur différentes pierres, les interprétations ; toutefois il est mage aux illustres défunts de cette sur bois, sur métal, peintes, en toujours jeune, voire juvénile (3 et 9). tombe. mosaïque, sobres ou de couleurs Il porte rarement les cheveux courts vives, discrètes ou monumen- (9 et 15), le plus souvent mi-longs L’omniprésence du blason en ville, tales, elles font partie du quoti- ou longs, souvent ondulés et parfois portant fièrement sa couronne cré- dien des Saint-Quentinois. Cet même bouclés (11). Le blason répon- nelée et ses décorations, rappelle aux article n’est pas une étude exhaus- dant le moins au blasonnement offi- habitants et indique aux visiteurs le tive de tous les blasons visibles ciel est celui du lycée Henri Martin passé de courage et de bravoure de mais le choix subjectif d’une pro- (4) : seules les fleurs de lys sont épar- Saint-Quentin. meneuse férue d’héraldique. gnées par ce dépouillement, le saint en a même perdu son auréole ! Quelques explications héraldiques : Le blasonnement officiel des Le blason est appelé armes ou armoi- armes de la ville de Saint-Quen- Selon la date de création de l’oeuvre, ries car il est d’abord destiné à figurer tin est « d’azur au buste de saint les décorations n’y figurent pas sur le bouclier (écu) des chevaliers. Quentin auréolé d’argent accompa- toutes : une seule sur le monument Ainsi les combattants reconnaissent gné de trois fleurs de lys d’or ». Il est commémoratif de la bataille de 1557 leurs adversaires, vivants ou morts. surmonté d’une couronne murale à car construit en 1896 (12 et 3), ou Pour cette raison, lorsque l’on in- cinq tours, est appuyé sur une clé à deux (1, 2, 9, 15), elles sont parfois dique la droite (dextre) ou la gauche dextre et une épée à senestre posées écartées (13). Sur la plupart des re- (senestre), il s’agit de celle du porteur en sautoir d’or et porte en pointe un présentations, la croix des Mayeurs de l’écu et non pas du spectateur. listel d’argent avec la devise « Pro deo se trouve en pointe au bout d’un ru- rege et patria » (Pour Dieu, le Roi et ban, la Légion d’honneur en canton Canton dextre du chef : coin en haut à la Patrie). Lorsqu’il est complet s’y dextre du chef et la croix de guerre gauche. ajoutent trois distinctions : la croix en canton senestre du chef, cachant Canton senestre du chef : coin en des Mayeurs accordée par Louis XV alors chacune une fleur de lys. Sur les haut à droite. en 1752, la croix de la Légion d’hon- représentations étudiées ici, la clé et neur obtenue le 6 juin 1897 et la croix l’épée n’occupent pas leur place offi- de guerre 1914-1918 accordée en 1920. cielle (croisées derrière le blason) : elles se trouvent à côté du blason (2, Les trois fleurs de lys d’or sur fond 6, 7, 13 et 15) mais le plus souvent en azur sont « propriété » de la mo- sont totalement absentes. De façon © Nathalie Debreux pour toutes les narchie française ; seule une autorisa- étonnante elles figurent même direc- photos des deux pages suivantes.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 20

1. Palais de Fervaques 2. Rue Victor Basch, Caisse d’Épargne 3. École Quentin de la Tour 4. Lycée Henri Martin

5. Mairie 6. Salle du conseil municipal 7. Chaise, salle du conseil municipal 8. Rue Victor Basch, anciennement Trésor public

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 21

9. Rue du général Leclerc, école Marcel Pagnol 10. Rue des Glatiniers, école Lyon-Jumentier

11. Espace Saint-Jacques 12. Monument 1557

14. Cimetière Saint-Jean, 13. Pont d’Isle maison funéraire 15. Cimetière, tombe famille Hugues

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com Style 22 Saint-Quentin, ville Art Déco Alexis Grandin

Aux édifices publics qu’il faut recons- truire, il est nécessaire d’adjoindre des logements individuels ou collectifs. On trouve ainsi de superbes villas, des immeubles de rapport mais également de nombreuses maisons particulières Art Déco à Saint-Quentin.

Un inventaire réalisé en 2004 par Gilles‑Henri Bailly, urbaniste-archi- tecte, a permis de recenser plus de 3 000 immeubles possédant des élé- ments Art Déco dont 277 étant jugés comme remarquables, voire excep- tionnels. On note également dans la ville la pré- sence de cités-jardins telle que la cité Saint-Quentin en 1918 Billion, réalisée en 1929 par Louis Guin- Située sur la ligne de front durant dez et Narcisse Laurent, regroupant un la Première Guerre mondiale, la ensemble de 33 maisons individuelles, ville de Saint-Quentin se retrouve une école maternelle avec un terrain de au cœur des grands combats dé- jeu et une école de plein air. cisifs : (bataille de Saint-Quentin, Liée aux autres mouvements artis- ligne Hindenburg...). Détruite tiques (peinture, sculpture, musique, à plus de 70 %, elle est à recons- danse…), l’architecture Art Déco, ap- truire entièrement et doit repenser pelée ainsi en référence à l’Exposition sa réorganisation urbaine au cours des Arts décoratifs modernes de Paris des années 1920-1930. Ancien cinéma « le Carillon » en 1925, rompt avec l’exubérance de Rue des Toiles l’Art Nouveau pour retrouver la pu- De nombreux plans et projets sont reté des formes qui se veulent à la fois élaborés. Certains seront réalisés, Immeuble – rue Saint-André géométriques et artistiques. d’autres pas. Grâce aux indemnités et dommages de guerre, la ville de Saint-Quen- tin se dote ainsi de remarquables constructions dans le style Art Déco : –– des grands magasins (Nouvelles Galeries, magasins Seret…) ; –– des garages (Renault, Citroën,…) ; –– des dispensaires, des hospices, des hôpitaux, des bains douches ; –– des cinémas (Le Carillon, l’Om- nia, le Casino) ; –– des écoles (école Kergomard, école de Lyon…), des collèges et des lycées ; –– des églises (Notre-Dame de Re- micourt, Sainte-Thérèse…) ; –– des usines (filatures, tissages, gui- pures, brasseries, distilleries…).

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 23

L’utilisation du béton armé et On note également la présence de la Notons que l’ensemble des quatre mo- de la brique, les décors de fer- pergola qui va se développer dans les saïques situées dans le hall de la poste ronneries, de mosaïques et de jardins, dans les cours ainsi que sur principale reprend cette thématique bas-reliefs ont permis à une les terrasses, dans les étages ou sur les avec l’acheminement du courrier pos- myriade d’architectes et d’arti- toits. tal, la messagerie télégraphique ou en- sans de faire preuve d’originalité Aux corbeilles de fleurs ou de fruits, core l’usage du téléphone. et d’innovation permettant ainsi déclinées en mosaïques, bas-reliefs une grande diversité architectu- ou ferronneries que l’on retrouve soit rale. au‑dessous des encorbellements, soit À Saint-Quentin, à cette époque, au‑dessus des portes et des fenêtres ou de nombreux immeubles ont aux frontons des immeubles, s’adjoi- vu le jour, et sont encore au- gnent d’autres décors emprunts d’exo- jourd’hui reconnaissables par tisme et de fantaisie liés aux influences leurs façades à pans coupés de artistiques de l’époque. 45 ° dans les baies, par la présence de bow-windows, mais aussi par de puissants frontons décorés de volutes et autres ornements avec Mosaïque des ferronneries très ouvragées. Hall d’entrée de la poste principale Le conservatoire de musique, réalisé par J. Charavel en 1929, en Le soin apporté aux décors et aména- est un parfait exemple. gements intérieurs à l’instar de la salle Le motif de la rose, simplifiée du conseil municipal, aménagée par jusqu’à l’abstraction, est présent l’architecte Louis Guindez en 1925, et dans de nombreux endroits sur de l’ancien buffet de la gare à Saint- les décors des façades, dans les Ornementations sculpturales Quentin témoigne de la richesse et balcons en fer forgé, ou encore 12 rue de la Sellerie de la créativité d’un style tout à fait dans les vitraux, les mosaïques ou nouveau. les décors peints. D’autre part, marqué par les pro- fonds et rapides bouleversements de l’entre‑deux‑guerres, l’Art Déco s’ins- pire aussi des mutations industrielles, techniques et technologiques qui transforment la société de l’époque : ––l’électricité ; ––la télégraphie sans fil dont Édouard Branly retransmettra plusieurs concerts de carillon de l’hôtel de ville à travers toute la France dans Salle du conseil municipal les années vingt ; Hôtel de ville ––l’automobile avec l’apparition du garage en façade ; Un buffet qui s’inscrit dans les amé- ––la révolution des transports ma- nagements voulus et nécessaires de ritimes et aéronautiques avec la place de la Gare. En effet, les ur- les transatlantiques et l’aéropos- banistes de l’époque décident de re- tal où , commune proche penser entièrement cet espace situé de Saint‑Quentin, connaîtra ses au sud de la ville, comportant le pas- heures de gloires avec son aéro- sage de la Somme, le canal ainsi que drome situé sur la ligne Paris- la voie ferrée. Vitraux – Buffet de la gare Bruxelles.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 24

La gare, avec sa très grande séder un patrimoine Art Déco tout à verrière en fer forgé, est recons- fait exceptionnel et exemplaire. Hors truite dans le style Art Déco en du commun, cet environnement ar- 1926 par les architectes Gustave chitectural constitue la fierté de ses Umbdenstock et Urbain Cassan habitants et une attractivité culturelle de la Compagnie des chemins et touristique de premier ordre. de fer du Nord. D’autre part, dans un souci de protec- tion et de sauvegarde, la ville a décidé de lancer en 2005 une opération spé- cifique en matière d’urbanisme pour inciter les particuliers d’immeubles Art Déco à ravaler leurs façades, per- mettant ainsi d’améliorer l’image et le cadre de vie de la ville. Aujourd’hui, en flânant dans Saint‑Quentin, vous pourrez admirer ces façades rénovées aux couleurs vives et éclatantes. Phare illuminé sur le pont de la gare La gare Afin de promouvoir l’Art Déco, des ac- Le buffet, avec ses vitraux, mo- tions de communication et de valori- saïques et boiseries, est aménagé sation sont régulièrement entreprises la même année par Auguste La- telles que des expositions, des confé- bouret. rences, des circuits de visite, ou encore la création d’une association en charge de promouvoir et de préserver cet hé- ritage précieux, en 2007. C’est ainsi que l’Association des villes Art Déco, fondée par Saint-Quentin et Reims, a été rejointe depuis par d’autres villes comme Arras, Cambrai…, ou encore Chauny avec de nombreux projets dont certains à l’international. Façade rénovée Buffet de la gare 11 rue de la Sous-Préfecture

La place comporte également un hô- Parallèlement, dans le cadre du plan tel, une esplanade avec le monument lumière, les contours et les éléments aux morts réalisé en 1927 par Paul d’architecture des édifices Art Déco Landowski, et une statue en buste sont mis en valeur sur l’ensemble de la du maire de l’époque, Romain Trico- ville. Et ce, à l’image des deux grands teaux, qui sera remise au square du phares aux couleurs bleues qui enca- même nom. drent le pont de la gare, ainsi que les Le pont en béton armé, d’une portée quatre lanternes qui éclairent le pont de 230 m, enjambe l’ensemble. Édifié du canal. par l’architecte Paul Bigot et l’ingé- Cette mise en lumière s’inscrira parfai- nieur Albert Caquot, il est le résultat tement bien dans le futur projet d’amé- d’une véritable prouesse technique nagement du quai Gayant, dessiné par avec ses six travées de 18 m qui servira l’architecte Jean-Pierre Wilmotte, en de prototype par la suite. associant patrimoine naturel et patri- Ville d’art et d’histoire, Saint-Quentin moine architectural dans un milieu à peut s’enorgueillir aujourd’hui de pos- haute qualité environnementale.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com Généalogie d’adhérent 25 Ascendance de Marie-France Renson-Marchand Générations 1 à 13

Secteur géographique : Principalement celui de Saint-Quentin, le canton de Bohain-en-Vermandois (arrondissement de Saint-Quentin), le canton de (arrondissement de Vervins), le département du Nord et la Belgique. Pour me contacter, vous pouvez envoyer un courrier à Généalogie-Aisne qui transmettra. Généalogie-Aisne 7 rue de Flandre 02690 Essigny-le-Grand – [email protected] BAZIN DEBRY PRÉVOT 1934 1907 TANIELLE GILLARD LEMAIRE PRESVOT † < † > MARCHAND ° 12-03-1871 ° 20-12-1871 ° 02-11-1863 ° 14-07-1854 ° 22-06-1875 ° 03-07-1863 ° 09-02-1856 † 10-11-1947 † 23-12-1915 † 13-11-1934 † 03-01-1899 † 02-02-1901 ° 20-04-1866 † 02-07-1939 François François Marthe Albert Euphémie Euphémie Juliette Juliette Alexise Alexise Aimable Aimable Louis

Victor DEBRY Louise MARCHAND Aubert TANIELLE Marie PRESVOT ° 25-11-1892 ° 21-03-1888 ° 18-06-1894 ° 21-07-1896 † 10-02-1952 † 10-07-1941 † 07-09-1959 † 07-05-1991

Eugène MARCHAND Jeanne TANIELLE

Marie-France MARCHAND

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 26 Lieu décès Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Fourmies Fourmies Vervins Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Dinant Montgauthier Montgauthier Wignehies Wignehies Fourmies Décès 28.6.1991 13.3.1976 10.2.1952 10.7.1941 7.9.1959 7.5.1991 < 1934 13.11.1934 23.12.1915 2.2.1901 10.11.1947 2.7.1939 > 1907 3.1.1899 > 1858 18.2.1876 2.10.1887 30.6.1881 27.1.1880 29.5.1904 10.5.1915 > 1903 17.2.1900 Lieu union Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin • Vire • Saint-Quentin Saint-Quentin Montgauthier Montgauthier Wignehies Wignehies Guise Guise • Saint-Quentin • Saint-Quentin Saint-Quentin • Dinant • Dinant Dinant Montgauthier Montgauthier • Dompierre sur Helpe • Wignehies Dompierre sur Helpe Clary Clary Grougis Date union 1.4.1961 5.4.1942 5.4.1942 • 18.6.1918 • 28.2.1920 28.2.1920 11.4.1877 11.4.1877 11.4.1887 11.4.1887 21.11.1896 21.11.1896 • 12.10.1895 • 9.12.1899 12.10.1895 • 11.11.1846 • 21.4.1847 21.4.1847 12.5.1850 12.5.1850 • 5.5.1858 • 22.1.1881 5.5.1858 9.5.1863 9.5.1863 30.10.1869 30.10.1869 Conjoint Claude RENSON Jeanne Aimée TANIELLE Eugene MARCHAND Louise Blanche MARCHAND • Louis SPROKELS • Victor Jean Baptiste Joseph DEBRY Marie Madeleine PREVOST Aubert TANIELLE Rene Alexise Jeanne Joseph GILLARD François Gustave DEBRY Euphémie BAZIN Louis Edouard MARCHAND Marthe Emilie PREVOT Aimable Paul TANIELLE • Juliette Amelie LEMAIRE Eusébie• Amélie Julienne Agnés LABBE Albert Henry PREVOST • Henriette Joseph PIRSON • Marie Joseph LOUIS Joseph DEBRY Marie Ursule DEMARCHE Guillaume Joseph GILLARD • Elisa LEFEBVRE • Ismérie Aimée DOSIÉRE Edouard MARCHAND Euphrasie QUENNESSON Salomon BAZIN Marie Josephine Ernestine BLANDIN Léon Aimable TANIELLE Marie Joseph Aimée HARDY Lieu naissance Saint-Quentin Tamines Saint-Quentin Dinant Wignehies Vadencourt et Bohéries Saint-Quentin Dinant Montgauthier Dompierre sur Helpe Clary Grougis Saint-Quentin Saint-Quentin Dinant Dinant Montgauthier Montgauthier Dompierre sur Helpe Dompierre sur Helpe Montigny Clary Grougis Naissance 16.12.1942 30.7.1921 8.12.1920 25.11.1892 21.3.1888 18.6.1894 21.7.1896 14.7.1854 9.2.1856 20.4.1866 2.11.1863 3.7.1873 22.6.1875 12.3.1871 20.12.1871 27.10.1823 4.8.1818 21.8.1814 20.10.1826 12.1.1835 29.5.1840 27.4.1838 14.6.1842 30.3.1843 5.7.1850 6.11.1841 Nom Marie France MARCHAND Eugene MARCHAND Jeanne Aimée TANIELLE Victor Jean Baptiste Joseph DEBRY Louise Blanche MARCHAND Aubert TANIELLE Rene Marie Madeleine PREVOST François Gustave DEBRY Alexise Jeanne Joseph GILLARD Louis Edouard MARCHAND Euphémie BAZIN Aimable Paul TANIELLE Marthe Emilie PREVOT Albert Henry PREVOST Juliette Amelie LEMAIRE Joseph DEBRY Marie Joseph LOUIS Guillaume Joseph GILLARD Marie Ursule DEMARCHE Edouard MARCHAND Elisa LEFEBVRE Salomon BAZIN Euphrasie QUENNESSON Léon Aimable TANIELLE Marie Josephine Ernestine BLANDIN Théodore ConstantPRÉVOT

1 2 3 4 5 6 7 8 9 14 10 16 17 11 18 19 21 13 15 12 22 24 23 25 20 26 Sosa / Ref Génération 1 Génération 2 Génération 3 Génération 4 Génération 5

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 27 Lieu décès Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Dinant Dinant Montgauthier Montgauthier Montgauthier Montgauthier Dompierre sur Helpe Dompierre sur Helpe Montigny Montigny Caullery Clary Grougis Seboncourt Englancourt Décès 25.10.1929 26.5.1908 10.1.1882 19.7.1875 2.6.1840 19.2.1845 30.10.1857 25.1.1848 15.3.1860 2.6.1851 25.9.1844 5.1.1877 8.12.1890 24.10.1872 2.11.1875 25.1.1856 12.4.1849 22.9.1856 11.6.1865 Lieu union Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin • Dinant • Dinant Dinant Dinant Dinant Montgauthier Montgauthier Montgauthier Montgauthier • Dompierre sur Helpe • Dompierre sur Helpe Dompierre sur Helpe • Hargnies • Dompierre sur Helpe Dompierre sur Helpe Montigny Montigny • Caullery • Caullery • Clary • Caullery Clary Seboncourt Seboncourt Verly Verly Date union 6.6.1870 6.6.1870 26.4.1866 26.4.1866 • 1.10.1798 • 23.9.1818 23.9.1818 28.2.1803 28.2.1803 29.4.1808 29.4.1808 1.7.1813 1.7.1813 • 23.2.1821 • 4.2.1829 4.2.1829 • 14.1.1832 • 6.10.1841 6.10.1841 8.6.1835 8.6.1835 • 19.9.1825 • 18.11.1829 • 8.9.1841 • 13.5.1856 8.9.1841 25.5.1850 25.5.1850 17.3.1841 17.3.1841 Conjoint Théodore ConstantPRÉVOT Augustine Bernardine GERVAIS Henry Albert PREVOST Zoé BOURÉ Pierre Quentin Jules LEMAIRE • Marie Jeanne EVRARD • Marie-Anne LEFORT Pierre Perpéte DEBRY Anne Jeanne DELVAUX Lambert Louis LOUIS Marie Anne Joseph DOMINE Perpéte Joseph GILLARD Marie Joseph DOMINE Jean Joseph DEMARCHE • Louise Victoire Joseph FONTAINE • Marie Anne Josephe CARNIAUX Jean Baptiste MARCHAND • LESCAILLIET • Désirée Adeline BERTEAUX Pierre Joseph LEFEBVRE Anne Louise BOURALOT Salomon BAZIN • Bernardine GRIFFART • Ambroisine Josephe LEFEVRE • Catherine Joseph LAMOURET • Josephe Angelique MEURISSE Aimable Joseph QUENNESSON Marie Louise Anastasia VALENTIN Etienne Constant BLANDIN Césarine Clementine LARIVE Theodore ConstantPRÉVOT Marie Rose Eloisme CARPENTIER Pierre François Nicolas HARDY Lieu naissance Verly Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Dinant Han-sur-Lesse Dinant Dinant Montgauthier Montgauthier Montgauthier Montgauthier Estrées Dompierre sur Helpe Hargnies Dompierre sur Helpe Caudry Montigny Caullery Clary Seboncourt Seboncourt Englancourt Verly Verly Naissance 22.7.1844 3.4.1847 3.2.1849 26.8.1839 9.4.1844 14.4.1768 28.2.1783 27.11.1778 10.6.1779 28.12.1781 25.10.1783 3.10.1784 31.1.1790 7.4.1790 22.11.1802 2.12.1810 20.7.1820 24.11.1811 1.1.1809 14.9.1801 26.9.1814 1824 27.12.1825 15.7.1821 4.10.1819 1819 7.8.1821 7.1.1822 Nom Marie Joseph Aimée HARDY Henry Albert PREVOST Augustine Bernardine GERVAIS Pierre Quentin Jules LEMAIRE Zoé BOURÉ Pierre Perpéte DEBRY Marie-Anne LEFORT Lambert Louis LOUIS Anne Jeanne DELVAUX Perpéte Joseph GILLARD Marie Anne Joseph DOMINE Jean Joseph DEMARCHE Marie Joseph DOMINE Jean Baptiste MARCHAND Marie Anne Josephe CARNIAUX Pierre Joseph LEFEBVRE Désirée Adeline BERTEAUX Salomon BAZIN Anne Louise BOURALOT Aimable Joseph QUENNESSON Catherine Joseph LAMOURET Adeline THANIEL Etienne Constant BLANDIN Marie Louise Anastasia VALENTIN Theodore ConstantPRÉVOT Césarine Clementine LARIVE Pierre François Nicolas HARDY Marie Rose Eloisme CARPENTIER 31 27 29 51 32 33 37 39 28 52 41 35 47 30 36 38 53 34 55 43 49 42 45 50 40 46 54 44 Sosa / Ref Génération 6

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 28 Lieu décès Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Dinant Dinant Montgauthier Montgauthier Montgauthier Montgauthier Montgauthier Montgauthier Montgauthier Montgauthier Estrées Estrées Dompierre sur Helpe Dompierre sur Helpe Hargnies Hargnies Décès 16.11.1907 > 1907 20.5.1865 6.3.1906 15.11.1838 4.9.1854 6.2.1846 30.3.1895 23.5.1798 < 1818 < 1803 7.1.1812 1.3.1813 1.5.1806 17.5.1841 8.12.1842 25.7.1823 27.12.1829 19.5.1834 28.6.1819 18.3.1803 19.5.1797 5.6.1830 6.9.1829 22.2.1836 22.4.1828 > 1831 Lieu union Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Étaves-et-Bocquiaux Étaves-et-Bocquiaux Saint-Quentin • Saint-Quentin • Saint-Quentin Dinant Dinant Han-sur-Lesse Han-sur-Lesse Dinant Dinant Montgauthier Montgauthier Montgauthier Montgauthier Mohiville Mohiville Montgauthier Montgauthier Estrées Estrées Dompierre sur Helpe Dompierre sur Helpe Dompierre sur Helpe Dompierre sur Helpe Date union 17.9.1846 17.9.1846 29.8.1844 29.8.1844 24.4.1822 24.4.1822 2.3.1840 • 2.3.1840 • 27.11.1856 27.4.1760 27.4.1760 25.4.1776 25.4.1776 21.5.1775 21.5.1775 18.6.1769 18.6.1769 2.3.1783 2.3.1783 7.11.1773 7.11.1773 7.10.1787 7.10.1787 13.2.1781 13.2.1781 27.4.1797 27.4.1797 7.5.1811 7.5.1811 Conjoint Louise CHARLES Henry Albert PREVOST Bernardine Marguerite MELLE Theodore Alexandre GERVAIS Rosalie Melanie LEMAIRE Pierre Antoine Achille ALLART Romaine Hyacinthe Sophie DUVAL • Ferdinand Hippolyte Clovis BOURÉ • Pierre François ROUTIER Marguerite FOSSET Jean Perpéte DEBRY Catherine WILMET Joseph LEFORT Marie Françoise LEBRUN Lambert Joseph LOUIS Marguerite GILAIN Hubert DELVAUX Jeanne Marie MATERNE Hubert Joseph GILLARD Jeanne Joseph PILOTTE Guillaume DOMINE Catherine Joseph BOURETTE Pierre Joseph DEMARCHE Anne Bernardine Gerardine GEORGE Jean Joseph DOMINE Catherine Dorothée HERIN Jean-François MARCHAND Marie Louise BUCQUOY Thomas CARNIAUX Augustine BELLOT Pierre Joseph LEFEBVRE Augustine Florence CARLIER Hypolite BERTEAUX Lieu naissance Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Boheries Hombliére Étaves-et-Bocquiaux Neuville St Amand Dinant Dinant Dinant Dinant Montgauthier Montgauthier Montgauthier Montgauthier Mohiville Montgauthier Montgauthier Montgauthier Goeulzin Estrées Avesnes sur Helpe Dompierre sur Helpe Obies Dompierre sur Helpe Grand Quevy Naissance 29.5.1824 11.1.1828 24.7.1822 5.10.1825 20.8.1798 17.6.1801 4.2.1817 21.12.1820 19.5.1728 8.10.1749 16.5.1749 30.1.1744 15.8.1748 1742 20.3.1760 15.12.1758 20.3.1746 23.9.1742 23.3.1757 2.9.1763 9.12.1749 3.9.1759 17.10.1775 8.10.1773 3.5.1759 ~ 1768 20.4.1785 5.11.1787 Nom Henry Albert PREVOST Louise CHARLES Theodore Alexandre GERVAIS Bernardine Marguerite MELLE Pierre Antoine Achille ALLART Rosalie Melanie LEMAIRE Ferdinand Hippolyte Clovis BOURÉ Romaine Hyacinthe Sophie DUVAL Jean Perpéte DEBRY Marguerite FOSSET Catherine WILMET Joseph LEFORT Lambert Joseph LOUIS Marie Françoise LEBRUN Hubert DELVAUX Hubert Joseph GILLARD Marguerite GILAIN Jeanne Marie MATERNE Guillaume DOMINE Jeanne Joseph PILOTTE Pierre Joseph DEMARCHE Catherine Joseph BOURETTE Jean Joseph DOMINE AnneBernardine Gerardine GEORGE Jean-François MARCHAND Catherine Dorothée HERIN Thomas CARNIAUX Marie Louise BUCQUOY Pierre Joseph LEFEBVRE Augustine BELLOT Hypolite BERTEAUX Augustine Florence CARLIER 61 74 59 62 76 70 75 69 71 58 56 57 81 63 65 78 67 60 73 79 72 68 66 82 83 64 77 87 85 80 86 84 Sosa / Ref Génération 7

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 29 Lieu décès Laon Caullery Caullery Clary Clary Ramicourt Grougis Seboncourt Seboncourt Englancourt Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Étaves-et-Bocquiaux Décès 2.7.1856 10.3.1839 20.1.1827 18.10.1827 5.2.1847 3.4.1828 25.5.1868 28.6.1832 21.6.1832 6.10.1863 29.7.1841 25.5.1858 14.11.1880 30.7.1878 18.2.1833 3.5.1880 3.12.1848 Lieu union Caullery Caullery Caullery Caullery • Grougis • • Grougis • Fresnoy-le-Grand Fresnoy-le-Grand Petit-Verly Petit-Verly Petit-Verly Petit-Verly Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin • Saint-Quentin • Saint-Quentin Gouvieux Gouvieux Date union 18.8.1798 18.8.1798 24.11.1809 24.11.1809 • 22.5.1822 • • 22.5.1822 • 10.6.1816 10.6.1816 19.4.1815 19.4.1815 19.4.1815 19.4.1815 6.7.1824 6.7.1824 20.5.1817 • 20.5.1817 • 3.2.1870 29.11.1817 29.11.1817 Conjoint Eleonore Caroline Joseph QUENNESSON André Joseph QUENNESSON Marie-Louise DOUCHET Jean Pierre LAMOURET • Marie Victoire BEAUDIER • Marguerite BALIQUE • Pierre Augustin TANIELLE • Alexandre DUMOTIER Florentine DEFREMONT Pierre Antoine BLANDIN Marie-Anne Joseph HELIN Louis ThéodorePRÉVOT Marie Marceline POULET Pierre Joseph HARDY Marie-Rose LEGRAND Antoine Joseph CARPENTIER Aimable Pélagie OUDIN Albert PREVOST Colombe Bove ROGER Nicolas Charles CHARLES Julie Adelaide VERMAND • Thomas Alexandre Victor GERVAIS • Florentin Joseph DUBOIS Bernardine MELLE Antoine FOYEN Marie Louise Thérèse MAILLE Pierre Louis ALLART Marie Anne Rosalie VALET Charles Louis LEMAIRE Lieu naissance Caudry Caullery Caullery Clary Clary Grougis Seboncourt Fresnoy-le-Grand Buironfosse Petit-Verly Petit-Verly Petit-Verly Petit-Verly Valencienne Fargniers Creül Essigny-le-Petit Hombliére Saint-Quentin Gouvieux Viarmes Naissance ~ 1788 1.5.1772 13.1.1773 1784 1785 6.3.1752 31.3.1787 4.2.1782 23.2.1786 1791 1.4.1800 1793 25.11.1795 15.5.1794 19.6.1793 11.3.1793 4.11.1788 19.4.1799 30.9.1804 5.1.1800 21.12.1795 11.11.1797 1794 25.11.1796 Nom Julie BAZIN Marguerite BOURALOT André Joseph QUENNESSON Eleonore Caroline Joseph QUENNESSON Jean Pierre LAMOURET Marie-Louise DOUCHET Pierre Augustin TANIELLE Marie Victoire BEAUDIER Pierre Antoine BLANDIN Florentine DEFREMONT Marie Madeleine Geneviévre VALENTIN Louis ThéodorePRÉVOT Marie-Anne Joseph HELIN Pierre Joseph HARDY Marie Marceline POULET Antoine Joseph CARPENTIER Marie-Rose LEGRAND Albert PREVOST Aimable Pélagie OUDIN Nicolas Charles CHARLES Colombe Bove ROGER Thomas Alexandre Victor GERVAIS Julie Adelaide VERMAND Antoine FOYEN Bernardine MELLE Marie Louise Thérèse MAILLE Charles Louis LEMAIRE Pierre Louis ALLART Marie Anne Rosalie VALET 91 89 93 92 95 98 94 99 101 114 110 116 117 111 118 103 119 113 115 112 109 105 108 104 100 121 122 123 120 Sosa / Ref

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 30 Lieu décès Neuville St Amand Saint-Quentin Saint-Quentin Dinant Dinant Mohiville Mohiville Montgauthier Montgauthier Enhet Chevetogne Goeulzin Goeulzin Estrées Dompierre sur Helpe Décès 7.11.1817 6.1.1866 6.12.1861 8.5.1769 < 1769 26.12.1758 8.1.1793 8.1.1793 3.5.1772 14.4.1786 17.4.1803 6.3.1799 24.5.1782 22.7.1771 5.4.1830 Lieu union Dinant Dinant Dinant Dinant Montgauthier Montgauthier Montgauthier Montgauthier Montgauthier Montgauthier Estrées Estrées Avesnes sur Helpe Avesnes sur Helpe Dompierre sur Helpe Dompierre sur Helpe Dompierre sur Helpe Date union 18.6.1719 18.6.1719 18.5.1749 18.5.1749 10.7.1740 10.7.1740 15.12.1743 15.12.1743 1.5.1763 1.5.1763 9.1.1742 9.1.1742 30.10.1770 30.10.1770 3.5.1757 3.5.1757 9.2.1773 Conjoint Desirée COCHET Celestin BOURÉ Catherine POIDEVIN Victor Zachari DUVAL Anne DEROUVROY Perpéte François DEBRY Marie-Joseph ANCIAUX Jean LOUIS Marie Jeanne FECHEROLLE Pierre DELVAUX Catherine PILOTTE Lambert GILLARD Anne Jeanne JADIN Jean Joseph MATERNE Marie Joseph WINAND Pierre Joseph DEMARCHE Jeanne DYVES Perpête BOURETTE Marie Jeanne GILLARD DOMINE Marie Joseph DEHUY Jean Joseph GEORGE Marthe MAILLEE Simon MARCHAND Catherine DAUPHIN Jean Baptiste HERIN Jeanne DEBIE Hypolite CARNIAUX Marie Angelinne MOUCHERON Louis LEFEBVRE Jean-Baptiste BUCQUOY Françoise GARIN Catherine PLUMAT Lieu naissance Itancourt Alaincourt Dinant Dinant Montgauthier Saint-Remy (Ht.) Montgauthier Enhet Celles Custinne Goeulzin Goeulzin Estrées Estrées Avesnes sur Helpe Avesnes sur Helpe Dompierre sur Helpe Dompierre sur Helpe Dompierre sur Helpe Naissance 1784 1792 26.4.1788 22.8.1794 1.5.1699 ~ 1721 22.7.1719 14.2.1720 1735 1735 8.10.1730 1.1743 12.10.1719 1725 27.6.1712 16.9.1714 21.4.1745 13.7.1737 10.2.1729 10.12.1733 16.10.1746 Nom Celestin BOURÉ Desirée COCHET Victor Zachari DUVAL Catherine POIDEVIN Perpéte François DEBRY Anne DEROUVROY Jean LOUIS Marie-Joseph ANCIAUX Pierre DELVAUX Marie Jeanne FECHEROLLE Lambert GILLARD Pierre Joseph DEMARCHE Catherine PILOTTE Jean Joseph MATERNE Anne Jeanne JADIN Marie Joseph WINAND Perpête BOURETTE Jeanne DYVES DOMINE Marie Jeanne GILLARD Jean Joseph GEORGE Marie Joseph DEHUY Simon MARCHAND Marthe MAILLEE Jean Baptiste HERIN Catherine DAUPHIN Hypolite CARNIAUX Jeanne DEBIE Jean-Baptiste BUCQUOY Marie Angelinne MOUCHERON Louis Etton BERTEAU Françoise GARIN Louis LEFEBVRE 161 147 141 162 145 169 152 163 140 146 165 159 153 167 137 144 160 127 155 172 129 124 168 166 125 136 126 158 157 156 128 164 154 Sosa / Ref Génération 8

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 31 Lieu décès Dompierre sur Helpe Dompierre sur Helpe Dompierre sur Helpe Caudry Caudry Caullery Caullery Caullery Caullery Clary Grougis Clary Seboncourt Seboncourt Fresnoy-le-Grand Fresnoy-le-Grand Englancourt Décès 9.1.1811 9.7.1805 20.11.1810 26.1.1824 13.1.1829 7.1.1806 18.4.1812 30.12.1816 22.3.1808 7.2.1805 < 1809 27.4.1818 30.1.1800 17.8.1803 26.7.1805 14.10.1812 1.10.1812 27.11.1802 Lieu union Dompierre sur Helpe Tournai Tournai • Caullery • Caullery Cattenières Cattenières Clary Clary Seboncourt Seboncourt Fresnoy-le-Grand Fresnoy-le-Grand Date union 9.2.1773 29.5.1779 29.5.1779 • 8.3.1763 • 8.3.1763 7.11.1769 7.11.1769 21.1.1775 21.1.1775 26.5.1778 26.5.1778 30.1.1785 30.1.1785 Conjoint Louis Etton BERTEAU Marie Joseph DELHAYE Pierre Benoît CARLIER Marie-Anne Thérèse LANSIAUX Alexandre BAZIN • Jeanne Therese MAIRESSE • Thérèse LECLERQ Michel Antoine QUENNESSON Elisabeth Marie Joseph LEGRAND Etienne Joseph QUENNESSON Marie-Louise CAUCHY Jacques BEAUDIER Pierre Joseph LAMOURET Pierre Joseph DOUCHET Louise MENNESSON Marie-Louise POULET Marie Anne DELAGE Antoine BLANDIN Marie-Marguerite Lucile VATIN Charles Antoine DEFREMONT Alexandrine VASSAUX Louis Jacques VALENTIN Marie-Anne Louis PRÉVOT Joseph LEGRAND Marie Joseph SAUSTIER François HARDY Marie-Marceline FILLON Jean Louis POULET Marie Louise Franise Prudence LONGUET Joseph Antoine CARPENTIER Marie DESAILLY Lieu naissance Dompierre sur Helpe Quévy-le-Grand Caudry Quiévy Caullery Caullery Caullery Cattenières Troisvilles Seboncourt Fresnoy-le-Grand Fresnoy-le-Grand Naissance 2.1.1754 2.12.1755 1755 3.7.1750 1.4.1758 17.11.1723 6.2.1735 29.12.1745 18.4.1741 7.3.1749 1743 1749 1759 ~ 1755 ~ 1764 Nom Catherine PLUMAT Pierre Benoît CARLIER Marie Joseph DELHAYE Alexandre BAZIN Marie-Anne Thérèse LANSIAUX Michel Antoine QUENNESSON Jeanne Therese MAIRESSE Etienne Joseph QUENNESSON Elisabeth Marie Joseph LEGRAND Pierre Joseph LAMOURET Marie-Louise CAUCHY Louise MENNESSON Jacques BEAUDIER Marie-Louise POULET Pierre Joseph DOUCHET Antoine BLANDIN Marie Anne DELAGE Charles Antoine DEFREMONT Marie-Marguerite Lucile VATIN Alexandrine VASSAUX Louis PRÉVOT Marie-Anne SERVAIS Louis Jacques VALENTIN Marie DESAILLY Marie Louise Franise Prudence LONGUET Jean Louis POULET Marie-Marceline FILLON Joseph Antoine CARPENTIER Marie Joseph SAUSTIER Joseph LEGRAND François HARDY 174 175 178 179 173 216 217 191 218 187 189 185 219 186 188 184 198 201 221 199 190 222 223 202 220 203 207 209 208 206 200 Sosa / Ref

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 32 Lieu décès Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Saint-Quentin Hombliére Saint-Quentin Saint-Quentin Décès 14.6.1816 20.2.1799 14.2.1831 16.5.1832 29.1.1839 22.4.1797 29.10.1803 8.3.1837 Lieu union • Valenciennes • Saint-Quentin Valencienne • Hombliére • Hombliére Saint-Quentin Saint-Quentin Luzarches Luzarches Itancourt Itancourt Date union • 18.11.1777 • 20.5.1801 18.11.1777 • 24.11.1778 • 24.11.1778 4.2.1777 4.2.1777 9.8.1787 9.8.1787 7.7.1772 7.7.1772 Conjoint • Rosalie Joseph DUBOIS • Marie-Marguerite BOUDON Francois Joseph PREVOST Marie Joseph Pelagie LIEVOUX Nicolas OUDIN Alexandrine ROGER Pierre CHARLES Elisabeth BLANCHART Louis François ROGER • Marie Magdeleine DOUCY • Madeleine GERAUX Jean Louis Nicolas GERVAIS Marie Cecile HENOQUE Etienne Claude VERMAND Elisabeth Rosalie FOYEN Antoine FOYEN Marguerite LAMBERT Jean MELLE Pierre DUVAL Marie Catherine VIGNON Louis POIDEVIN Hélène BELMER Lieu naissance Villereau Valencienne La Fère Fargniers Guise Hombliére Hombliére Saint-Quentin Saint-Quentin Gouvieux Luzarches Naissance 2.3.1748 30.6.1755 20.7.1774 30.3.1773 1766 1773 8.2.1756 21.12.1759 2.4.1749 25.3.1756 14.11.1764 16.7.1764 ~ 1752 ~ 1747 Nom Francois Joseph PREVOST Rosalie Joseph DUBOIS Nicolas OUDIN Marie Joseph Pelagie LIEVOUX Pierre CHARLES Alexandrine ROGER Jean Louis Nicolas GERVAIS Louis François ROGER Elisabeth BLANCHART Marie Magdeleine DOUCY Etienne Claude VERMAND Marie Cecile HENOQUE Elisabeth Rosalie FOYEN Antoine FOYEN Jean MELLE Marguerite LAMBERT Marie Catherine VIGNON Hélène BELMER Louis POIDEVIN Pierre DUVAL 231 252 227 224 229 232 253 225 237 239 233 255 226 228 235 238 236 230 234 254 Sosa / Ref

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com Personnalité 33 Benoît Grellet (1726-1815) Xavier Lochmann

Un prêtre auvergnat présents, à la réserve seulement des chanoine de Saint-Quentin distributions manuelles qui se font chacun jour dans les dites églises en L’abbé Benoit Grellet est né à argent sec et monnoyé au chœur et Saint-Germain-l’Herm, vrai- pendant le divin service à ceux qui semblablement le 1er octobre sont présents » 3. Il n’empêche que les 1726, dans une famille de petits registres de délibérations du chapitre notables auvergnats, notaires, ne cessèrent d’aborder ce problème, baillis et fermiers de seigneu- comme le montre très bien le cas de ries. Après des études au col- l’abbé Grellet. lège de Billom et à la Sorbonne, Le 27 août 1773, « lecture prise d’une il fut ordonné prêtre le 27 mars lettre de politesse de M. l’abbé Grellet, 1751 par l’évêque de Clermont. clerc de la chapelle du Roy, nommé Pourvu de quelques bénéfices à un canonicat de cette Église, Mes- simples, il devint, grâce à un ré- sieurs ont prié le secrétaire de lui faire seau de relations familiales effi- réponse et de l’instruire des usages 4 cace, aumônier de la comtesse Portrait présumé de Benoît Grellet de cette Église » . Le même jour, par de Toulouse, veuve d’un des fils Collection A. des Roseaux-Allègre acte passé devant Maîtres Desmeure adultérins de Louis XIV. Après et Durand, notaires royaux à Paris, la mort de celle-ci, il obtint le de la prière commune et continue, l’abbé avait donné procuration au 1er novembre 1768 un brevet de d’où une obligation de résidence et chanoine théologal Louis Duhénois, retenue de clerc de la chapelle et de présence au chœur. Aux canoni- à l’effet de prendre possession du dit oratoire du roi Louis XV. Cette cats était attaché un revenu appelé canonicat. fonction, comme celle de chape- prébende, constitué d’une partie fixe, Le 13 septembre suivant, « lecture prise lain qui lui fut ensuite confiée par le gros, et d’une partie variable, les d’un Brevet accordé par le Roi à M. Louis XVI en 1778, était sans doute distributions 2, qui rémunéraient l’as- Benoît Grellet d’un canonicat vacant peu lucrative par elle-même, mais sistance aux offices, aux processions par le décès de feu M. de Champlebon, elle rapprochait le prêtre qui les et à divers services. L’appartenance lecture pareillement faite de l’extrait assumait du pouvoir dispensateur de nombreux chanoines à la Maison de baptême, des lettres de tonsure et des bénéfices. Le 22 août 1773, le du Roi pouvait perturber le bon fonc- de prêtrise de mondit sieur Grellet, roi Louis XV, par lettres patentes tionnement du chapitre. Messieurs les trouvant en règle et les données à Compiègne, nommait Il était rappelé, dans les archives du droits étant payés, ont admis mondit l’abbé chanoine de l’église royale et chapitre, qu’en vertu d’une « Déclara- sieur Grellet à la prise de possession du collégiale de Saint-Quentin. tion du Roy » de mars 1666 et d’ « ar- dit canonicat ainsi vacant, ce qui a été En 1772, le chapitre de Saint Quentin rests du Conseil d’estat » des 22 no- exécuté après que M. Duhénois, cha- comptait 56 chanoines, tous nom- vembre 1678 et 24 novembre 1684, les noine fondé de procuration a eu prêté més par le roi 1, d’origines géogra- chanoines privilégiés seraient tenus le serment ordinaire entre les mains de phiques très diverses. Entre 1773 et pour résidents et jouiraient « pen- M. l’abbé de Mirmont, doyen, prési- 1779, le roi en nomma une quinzaine, dant le temps de leurs services près dent ». Les droits réglés par le nouveau dont neuf « privilégiés », c’est-à-dire de leurs Majestés […] de toutes les chanoine pour sa réception s’élevaient des prêtres liés par leurs fonctions à partitions, droits et distributions de à la somme de 54 livres 8 sols, payés sa Maison ou à celles des princes. Or, leurs prébendes, offices et bénéfices entre les mains de M. de La Charasse, les chanoines étaient voués au service […] comme s’ils y étoient actuellement chanoine et secrétaire 5.

1. Samuel Berthoud, Imprimeur du Roi, Pouillé de tous les bénéfices du diocèse de Noyon, 1773. 2. Olivier Charles, Chanoines de Bretagne, Carrières et cultures d’une élite cléricale au siècle des Lumières, Rennes, Presses universi- taires de Rennes, 2004. 3. A.D. de l’Aisne, G 783. 4. A.D. de l’Aisne, Pour cette citation et les suivantes, cf. registres des délibérations du chapitre de Saint-Quentin, G 819 et 820. 5. A.D. de l’Aisne, G 959.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 34

Le 6 octobre 1773, « lecture La collégiale de Saint-Quentin Dessin de Joachim Malicieux - Source : Société académique prise du Brevet de retenue de Mr Benoit Grellet, chanoine, à la charge de clerc de chapelle et oratoire du Roy, Messieurs en ont ordonné l’enregistrement ». Le 17 décembre 1773, l’abbé étant toujours retenu à la Cour par ses obligations de com- mensal, il fallut « commettre à ses offices » : « Messieurs ont prié Messieurs chantre et sous- chantre de pourvoir à ce que M. Grellet, chanoine, fut remplacé à l’ordre et au venite, et de faire payer l’honoraire à Messieurs qui voudront bien s’en charger ». Le 11 juillet 1774, le nouveau cha- noine n’ayant pas encore daigné paraître à Saint-Quentin, « Mes- sieurs ont prié Mr de La Charasse, chanoine secrétaire, d’écrire à Mr Grellet, chanoine de cette Eglise, et clerc de la chapelle oratoire du Roi, et de l’informer des obli- gations qu’il a à remplir en cette Eglise, tant par la résidence, que par l’acquit de ses charges, pour gagner les fruits de sa prébende ». Le vocabulaire s’est radicalisé ; on ne parle plus des « usages de cette Église », comme ci-dessus, mais biens des « obligations » de l’abbé Grellet. Il lui fallut bien se résoudre au voyage.

Le 31 août 1774, un mercredi, il se de procuration, lors de la réception à Il avait pu arriver à Saint-Quen- présenta enfin devant ses pairs : un canonicat de cette Église ». Il avait tin le samedi précédent, ayant pris « Monsieur Grellet, chanoine, a re- sans doute revêtu pour l’occasion les le « carrosse » qui partait de Paris nouvellé en personne, entre les mains habits canoniaux en vigueur à Saint- tous les jeudis à 5 heures du matin. de Monsieur l’Abbé de Mirmont, Quentin 6: une soutane, un surplis, un À moins qu’il ne soit venu directe- doyen, président, le serment prêté en rochet, une chape, un camail, un bon- ment à la collégiale, à la descente du son nom par M. Duhénois, son fondé net carré et une aumusse 7. « coche » 8 qui, parti de Paris le lundi

6. A.D. de l’Aisne, vente aux enchères des habits de M. Devalois, chanoine, décédé, pour un total de 117 livres, G 815, 17 juillet 1751. 7. D’abord pèlerine courte en fourrure, utilisée par les chanoines en hiver pendant les offices ; devenue ensuite l’insigne de ces derniers, elle est portée aussi bien comme pèlerine que pliée sur une épaule ou un bras, prenant alors la forme d’une étole. D’après le Thesau- rus des objets religieux du culte catholique. 8. Michel, L’indicateur fidèle du voyageur françois, 1764.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 35

matin à 5 heures, arrivait à Les chapitres généraux se tenaient tance aux matines ou aux offices du Saint-Quentin le mercredi en deux fois par an, en mai et en no- dimanche, ou lors de l’acquit de cer- fin d’après-midi. En août 1774, vembre. Les années passant, le cha- tains cantuaires. il fallait encore trois jours de noine Grellet fut invariablement porté Les revenus, considérables, du cha- voyage pour relier Paris à la ca- absent en 1774, 1775, 1776, 1777, 1778, pitre provenaient d’un grand nombre pitale du Vermandois. 1779. En 1776, à l’occasion de sa no- de seigneuries et de biens affermés et Le jour même de sa prestation mination comme chapelain de Ma- de constitutions de rentes foncières 12. de serment, « Monsieur Grel- dame Sophie de France, le chapitre lui Perçus en partie en nature, ils dépen- let, chanoine, ayant certifié à la rappela une fois de plus les « usages daient du prix des grains, ce qui, dans Cie qu’en qualité de clerc de la de cette Église ». Le 18 février 1778, la conjoncture de la seconde moitié chapelle oratoire du Roy il au- le 30 septembre 1779, et de nouveau du siècle, représenta pour les cha- rait fait le service du quartier le 19 novembre de la même année, noines une augmentation continue d’octobre chez le Roy et celui du des délibérations capitulaires à répé- de leurs gains. En 1750, le Pouillé du quartier d’avril chez Madame et tition exigèrent des chanoines privi- diocèse de Noyon évaluait le revenu Madame Elisabeth de France, légiés qu’ils justifient leurs services à de chaque prébende à 1 500 livres, Messieurs l’ont déclaré plein ga- la Cour 10. Cette lutte contre l’absen- somme qui plaçait nos chanoines au- gnant 9». Mais le chapitre crut téisme canonial était une préoccupa- dessus de ceux de la cathédrale de bon de préciser, aussitôt après, tion constante de la compagnie. Noyon 13. Or, en 1790, Benoit Grellet sa position quant aux droits et Ayant fait valoir ses droits à « être déclara à la municipalité de Versailles devoirs des chanoines privilé- plein gagnant » en produisant les que son canonicat lui rapportait de 3 giés : « Messieurs ont ordonné certificats requis par le chapitre, 000 à 4 000 livres par an, selon le prix que pour la suite, Messieurs les l’abbé Grellet touchait la part fixe des des grains. Même en tenant compte chanoines privilégiés ne seroient fruits de sa prébende, ce que l’on ap- d’une éventuelle exagération, car il tenus présents qu’autant qu’ils pelait dans les comptes du chapitre importait d’obtenir des administra- justifieraient de leur service et les « partitions ». Ainsi, pour 1785- tions révolutionnaires la pension que Messieurs servant quartiers, 1786, les « partitions pleines » de la la plus élevée possible 14, l’évolution ayant un ou deux quartiers de « panneterie » représentaient pour était appréciable. La prébende cano- service, ne jouiraient du privilège chaque chanoine « 21 muids 2 setiers niale de l’abbé Grellet constituait, de qui leur est accordé d’un mois de blé, 12 chapons et 4 voitures 11». La loin, son revenu principal et le plus pour l’aller et le retour qu’autant non résidence du chapelain du roi en sûr. La Révolution devait mettre fin à qu’ils reviendraient les mois libres 1778 lui valut quelques pénalités. En cette sinécure… desservir les charges de leur cano- effet, il ne touchait pas les « distribu- nicat par l’assistance aux offices et tions » en argent, effectuées lors des Xavier Lochmann leur séjour en cette ville ». grand-messes, à l’occasion de l’assis-

9. A.D. Aisne, Délibérations du chapitre de Saint-Quentin, G 819. 10. A.D. Aisne, G 820. 11. A.D. de l’Aisne, Les comptes étaient présentés chaque année au printemps, pour un exercice allant du 1er octobre au 30 septembre précédent, G 973. 12. A.D. de l’Aisne, G 959. 13. Pouillé de tous les bénéfices du diocèse de Noyon, cf. note 75 supra. 14. La liquidation des bénéfices par la Révolution et la fixation de la pension de Benoit Grellet sont abordées dans la livraison 2008 de l’Almanach de Brioude.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com Lieu 36 Place de la Basilique avant et après 1914-1918 Jean-Marc Dubois

C’est un peu la généalogie d’une – cul de sac Saint-André : impasse de Prêtres : rue du Chevalier de la place qui vous est proposée, La Fons ; Barre ; une place qui est née à la fin de – rue de l’Orfèvrerie : rue des Toiles ; – rue du Tripot ou de Prémontré : rue la guerre 1914-1918, de la fusion – rue Saint-Jean : rue Raspail ; de Vesoul ; de la place de Saint-Quentin et – rue de la Monnoye : rue du Gou- – partie de la rue de Remicourt : rue de la place Saint-André. vernement (rue de la Révolution en d’Estienne d’Orves ; l’an VIII) ; – place des Barettes : place des En- On connait bien sûr la place – rue Oisellle, puis rue de Tugny : rue fants de Chœur ; de la Basilique, facile à situer Quentin de la Tour ; – place Saint-Quentin (place de l’Éga- grâce au monument qui do- – rue de la Vignette puis rue des lité en l’an VIII). mine la ville. Si cette place est fréquentée pour les cérémonies et les visites touristiques, elle l’est surtout pour être un point de rencontre essentiel : les lignes de bus, la poste, le parking. C’est aussi un axe de circulation im- portant reliant la rue d’Isle et la rue Raspail, en passant par les rues de Lyon et Adrien Nordet. On accède, à pied, à la place de l’Hôtel de Ville par les rues des Toiles, de Saint-André et de Bu- ridan. Limitée à l’est par la place des Enfants de Chœur, son espace s’étend devant la partie occiden- tale de la basilique. S’il reste de nombreux travaux de restauration à effectuer sur celle- ci, on retrouve, après la réfection de la tour-porche, l’aspect qu’elle avait avant la Première Guerre mondiale. Il n’en est pas de même pour la place qui n’existait pas dans sa forme actuelle au début du xxe siècle.

Alors qu’on parle aujourd’hui de la réaménager, imaginons ce qu’elle était avant la Grande Guerre. Des rues n’existaient pas, d’autres étaient très étroites, de nombreuses construc- tions la remplissaient. Il n’y avait pas eu de grands changements depuis le xvie siècle. Certaines rues et places avaient seulement changé de noms : – rue Saint-Quentin devenue rue Saint-André (rue de l’Égalité en l’an VIII) ; Plan avant 1914 - Jean-Marc Dubois

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 37

pas changé, et ses pavés étant toujours ceux de 1856, elle nous laisse imaginer le passage des convois mortuaires qui l’empruntaient pour rejoindre la rue des Jacobins, la place Cépy, la place Lafayette, puis la rue du Cateau. À l’entrée et reliant ces deux rues se trouvait la caserne des pompiers qui se singularisait par son architecture et qui faisait penser à un décor de théâtre avec ses créneaux et ses clochetons. Face à la basilique, la rue Saint-André était le lien avec la Grand-Place. Au n°3 de la place Saint-André se trou- vait la maison de tissage de M. Saget.

Au sud était la petite place Saint- Place Saint-André et petite place Saint-Quentin vues en ballon Quentin. On y avait accès par la rue source : Guy Gilkin de Buridan, la rue des Toiles, la rue du Petit Paris et la rue Quentin de la Au début du xxe siècle, la place jouxtait la basilique (à l’emplacement Tour. Au XVIIIe siècle, elle était plan- était scindée en deux : actuel du square Winston Churchill) tée d’arbres. et qui fut démolie en 1763 pour lais- Au nord était la place Saint-An- ser place à la sacristie. La rue de La- dré, du nom de l’église qui s’y trou- bon n’était pas plus large que la ruelle vait avant la Révolution. Celle-ci Saint-Rémy, et ne fut agrandie qu’en était orientée comme la basilique, 1890. L’actuelle ruelle Saint-Rémy n’a l’entrée se faisant par les portes latérales, au sud donnant dans la rue Saint-André, au nord dans l’im- passe de la Fons (du nom d’un cha- noine aux alentours de 1630) avec le passage Robert Pourcelet (chanoine Place Saint-Quentin vers 1900 vers 1350) qui débouchait rue Croix- sources: Maryse Trannois Belle-Porte, en face de la rue de la Nef d’Or. Une maison à l’enseigne « du Chat » bouchait la façade et sé- parait l’église du cimetière. Celle-ci fut vendue en 1791 comme bien natio- nal et démolie en 1796. Un puits se trouvait à l’angle de la rue Saint-André et de la place du même nom. Le passage Robert Pourcelet fut supprimé, ainsi le seul accès par le nord était la ruelle Saint-Rémy où se Elle fut pavée en 1832, et au milieu trouvait une autre église qui subit le se trouvait la statue de Quentin de la même sort que sa voisine, démolie en Tour, œuvre d’Armand Lenglet, na- 1795, et la rue de Labon, du nom de la Église Saint-André tif de , qui fut inaugurée le chapelle de Notre-Dame La Bonne qui source : Société académique 4 mai 1856.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 38

Le pastelliste était né sur cette rue du même nom. Son corps disparut se trouvaient depuis 1842 la Banque place entre la rue des Toiles et en 1793 avec le cimetière. de France, ensuite l’ancien cloître et l‘impasse Colliette (aujourd‘hui À l’époque, la place des Enfants de le portail Lamoureux qui délimitaient disparue - voir plan avant 1814) Chœur était une place complètement cette autre place. Au n° 4 était une épi- le 5 septembre 1704. Il passera fermée et des bâtiments la séparaient cerie-buvette. On accédait aussi par les les derniers jours de sa vie dans de la petite place Saint-Quentin. rues Fréreuse, des Prêtres et de l’Offi- une maison située à l’angle des Il y avait là : la maîtrise de la basilique cial. En 1856, une pompe remplaça le rues de Tugny et de Granville (n° 1), l’imprimerie et le journal de puits des amoureux qui se trouvait sur (renommée de la Tour en son Saint-Quentin (n° 2), puis la grande cette place. honneur). maison Meyer qui vendait par abon- nement des meubles, de la literie, etc. À cette époque, il n’y avait que très peu (n° 3), un négociant en tissus (n° 5), un d’automobiles, les transports des mar- coiffeur (n° 6), deux estaminets (n° 7 et chandises se faisaient par charrettes à 12), le café de la Tour (n° 8) et le dépôt bras ou par voitures à chevaux comme du chocolat Menier. celle de la maison Mariolle-Gadmer. Pour accéder à la place des Enfants Les personnes se déplaçaient à pied ou de Chœur, on empruntait la rue de la encore en fiacre et calèche. Avec ses Tour avec, au coin de la rue de Tugny, nombreux cafés et estaminets, c’était l’ancienne maison de Quentin de la un lieu de rencontres. Tour qui devint propriété de M. Bas- Le 18 mars 1917, la ville est vidée de ses quin, brodeur (n° 2), puis la maison occupants (qui sont déportés en Bel- natale du naturaliste Jean-Louis Poiret gique et dans les Ardennes). (n° 4) et ensuite, au coin de la rue de Le 1er octobre 1918, elle est libérée mais l’Official, le bureau des postes installé détruite à 80 % et complètement pillée. depuis 1897 (n° 6), et en face la buvette Tous les matériaux récupérables des de la poste (n° 3). maisons, comme le zinc des toitures, ont été enlevés.

Maison de Quentin de la Tour, derrière sa statue source : Maryse Trannois

Angle de la rue et de la place Saint- André en 1918 source : Société académique Maison de Quentin de la Tour, façade sur cour En 1919 commence la reconstruction. source : Société académique Portail Lamoureux Une commission d’étude du plan de Place des Enfants de Chœurs vers 1900 reconstitution est créée. Plusieurs Il était de la paroisse de Saint-Rémy Source : Maryse Trannois bâtiments publics sont détruits (la mais fut inhumé le 18 février 1788 dans Banque de France, l’Hôtel des Postes) le cimetière de l’église Saint-André, si- De l’autre côté, au coin la rue de la Tour ou fortement endommagés comme la tué aux numéros actuels 17 et 19 de la et de la place des Enfants de Chœur, caserne des pompiers.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 39

le reconstruire rue de la Tour. Les tra- vaux commenceront en 1926 pour se terminer en 1929. La caserne des pom- piers, qui était restée debout, fut louée à des associations, « à leurs risques et périls » (l’Épée saint-quentinoise, puis en 1925 à l’Union cycliste de Picardie). Pressentant le danger pour la sécurité publique, il fut décidé le 24 juin 1927 de la faire démolir. En 1927, le commerce reprend autour de la basilique, d’abord dans des ba- raquements provisoires. Des empla- cements sont réservés au stockage de matériaux pour la restauration de la charpente de la basilique. Après l’Hôtel des Postes, entre 1930 et 1932, d’autres bâtiments finiront de délimiter la nou- velle place qui s’est dégagée : au nord un immeuble, avec un commerce de Caserne des pompiers en 1919 - source Généalogie-Aisne pneus et débit d’essence, l’aéro-club, les tissages de province, puis en 1938 Il est d’abord envisagé d’élargir On pense reconstruire l’Hôtel des le journal Saint-Quentin-Soir, un épi- la rue de Remicourt et d’en faire Postes dans un rectangle entre la place cier marchand de volailles, puis avec la une voie jusqu’à la rue des Toiles, de l’Hôtel de Ville, la rue Saint-André, guerre la Croix-Rouge, puis au n° 6 il y en supprimant la rue Fréreuse, en la rue des Cohens et la rue des Toiles eut le syndicat d’initiative, ancien nom longeant la basilique, et de relier puis, dans un autre compris, entre les de l’Office du Tourisme (il y reviendra ainsi l’avenue de la République en rues des Canonniers, Voltaire, des peut-être un jour). passant par les Champs-Élysées, Patriotes et la place des Campions. à la place de l’Hôtel de Ville ; mais Après de nombreuses tergiversations le projet est abandonné. Beaucoup entre l’État et la ville, il est décidé de Place Saint-André en 1932 sources : Jean-Marc Dubois de personnes pensent aussi qu’il ne faut pas donner une trop grande importance à ce lieu en dégageant la basilique, vu la proximité de la Grand-Place et des Champs-Ély- sées. Mais il est finalement décidé de profiter de toutes ces destructions pour prolonger la rue Saint-Jean (rue Raspail) jusqu’à la rue d’Isle en créant deux nouvelles rues, la rue Adrien Nordet (maire de 1911 à 1912) et la rue de Lyon (nom donné en reconnais- sance à la ville marraine de guerre de Saint-Quentin). Des rues furent rac- courcies et élargies : les rues des Toiles et Saint-André. D’autres disparurent : les rues Saint-Nicolas, du Petit Paris, Granville, l’impasse Colliette et une partie de la rue de Buridan.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 40

Square Quentin de la Tour en 1933 source Jean-Marc Dubois

Ces terrains non bâtis étaient fermés par des panneaux publicitaires. En 1932, l’un d’eux faisait la promo- tion pour les nouvelles « Peugeot 201 et 301 » : les voitures commençaient à prendre possession des lieux. Place des Enfants de Chœur, un square fut aménagé. Ce fut l’époque où les enfants pouvaient jouer autour du buste de Quentin de la Tour qui dispa- Commerce de pneus et Aéro-Club de l’Aisne en 1938 rut en 1942 pour être fondu. Celui-ci sources : Jean-Marc Dubois avait été réalisé par Gabriel Girodon ; Aux angles de la rue Saint-André, côté impair : le journal Saint-Quen- tin-Soir de 1936 à 1938, puis un maga- sin de mode ; côté pair : un marchand de bien et un fourreur. Ensuite à l’angle de la rue des Toiles : la brasserie du Carillon, la sortie de secours du cinéma (à l’emplacement de l’impasse Colliette et de la maison natale de Quentin de la Tour) et de l’autre côté une station service d’es- sence « Antar ». La place commençait à naître, même si des terrains étaient encore inoccupés et y resteront en- core longtemps comme celui de la rue Adrien Nordet. Place Saint-Quentin en 1932 - source : Jean-Marc Dubois

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 41

Elle ne fut baptisée officiellement d’un nom unique que dans les années soixante. Quelles que soient les décisions qui seront prises concernant l’avenir de celle-ci, grâce aux photos et aux cartes postales de l‘époque, on peut encore imaginer comment l’avait connue nos ancêtres au début du xxe siècle, où circulaient surtout des voitures à chevaux, et où les tramways n’avaient pas accès.

Plan vers 1930 - Jean-Marc Dubois Square Quentin de la Tour en 1932 source : Jean-Marc Dubois

une copie est actuellement dans le jardin du musée rue Antoine Lécuyer. Son piédestal, resté longtemps à sa place, se trouve maintenant à l’entrée de l’école de dessin, rue Emmeré. Dès 1930, cette place fut appelée « de la Basilique » par les com- merçants. Pourtant deux plaques étaient apposées de chaque côté du porche : à gauche place Saint-An- dré, à droite place Saint-Quentin.

Piédestal du buste de Quentin de la Tour en 1948 - source : Nicole Marlier

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com Monument 42 L’église Saint-Jean-Baptiste Première partie par Luc Loiseleux

La première église L’église actuelle

La première église Saint-Jean- La nouvelle église est construite entre Baptiste était située rue Ras- 1868 et 1869 à l’emplacement d’un an- pail (ancienne rue Saint-Jean) cien abreuvoir à bestiaux, à l’angle des à l’emplacement où se trouve rues de Cambrai et de Flavigny. aujourd’hui l’INSSET. L’architecte Pierre Bénard sera chargé Très peu de documents icono- de l’exécution des plans, architecte à graphiques nous sont parvenus qui l’on doit également la construc- sur cette église si ce n’est cette tion entre autre de l’église Saint-Mar- vue du clocher. tin et de la maison des Petites Sœurs des Pauvres. La construction de l’édifice sera confiée à une entreprise saint-quen- tinoise, les Établissements Gillet. Le coût de l’édification (hors terrain) s’élèvera à 24 000 F, somme très faible pour la construction d’une église ; à © Luc Loiseleux titre de comparaison, Saint-Martin coûtera 150 000 F. L’emploi de ce matériau va également Comment expliquer ce faible coût ? permettre de réduire le coût du trans- Le diocèse n’avait pas l’intention de port, étant donnée la proximité des construire un édifice coûteux ; il fallait briqueteries. Le tout surmonté d’un impérativement que le montant rentre simple clocher ne contenant qu’une dans le budget prévu. Pour ce faire, l’on seule cloche. L’intérieur est lui aussi des édifiera une église des plus dépouillées, plus sobres, pas de voûte, de simples en totalité construite en brique. plafonds sur lattes de bois plâtrés.

Archives Société académique

Nous pouvons toutefois affirmer que la construction de cette église est antérieure à 1214, puisque lors de la visite du cardinal Robert de Courtonne, légat du pape en 1214, il fut décidé, malgré les réticences du chapitre, d’élever neuf églises déjà existantes au rang de paroisse (Sainte-Pécinne, La Toussaint, Saint- Thomas, Saint-Martin, Sainte- Margueritte, Sainte-Catherine, Saint-André, Saint-Jacques et Saint- Jean-Baptiste). Vendue comme bien national à la Révolution ; elle fut dé- Emplacement de la nouvelle église truite de 1795 à 1796. (plan de Saint-Quentin en 1850 - archives Société académique)

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 43

La bénédiction de l’église eut Le financement des travaux de Il faut attendre le 6 février 1867 et la lieu le 18 juin 1869 par l’évêque construction création de la paroisse de Saint-Éloi de et Laon, au milieu pour que l’église commence à re- d’une foule immense. La cloche Le coût total de la construction s’élè- prendre place dans la ville. sera bénite le même jour, elle vera à 39 000 F, se décomposant en En 1869, l’évêque de Soissons et Laon aura M. Fouquier comme par- deux parties : 36 000 F pour l’église et adresse un courrier au conseil munici- rain et Mlle Fouquier comme son terrain, 3 000 F pour la cloche et pal de la ville de Saint-Quentin, dans marraine. L’horloge d’une va- le mobilier. lequel il fait part aux élus de sa vo- leur de 1 200 F est offerte par le Le financement des travaux a plu- lonté de créer une troisième paroisse. docteur Bourbier. sieurs origines : Il évoque les conditions de vie dans Malheureusement nous ne dis- – les dons qui représentent une le quartier, souligne que les deux pa- posons pas de plus de renseigne- grande partie du financement mal- roisses existantes sont insuffisantes ments sur son mobilier intérieur. gré la modestie des revenus de la pour une ville de 34 000 habitants. Mais de nombreuses améliora- population du faubourg Saint-Jean ; Lisons un extrait de ce courrier : tions viendront embellir l’édifice. – des subventions de la municipalité. « Monsieur le Maire, vous avez été plu- L’évêque nommera le même Le compte définitif des travaux ne sieurs fois le témoin du triste état des jour l’abbé Prévot comme pre- sera donné par les Établissements enfants, à moitié habillés, n’allant pas mier curé de la paroisse. Gillet qu’en 1889 au conseil de fa- aux écoles et faisant hélas trop présa- Rappelons que c’est à l’initiative brique. Nous allons voir par la suite ger ce qu’ils risquent de devenir un jour. de l’abbé Prévot que nous de- l’importance que prendront les dons D’un autre côté, comment les pères et vons la construction de l’église. dans le financement des travaux à ve- les mères, lors même qu’ils en auraient Sans son dévouement et son zèle, nir. Il faut aussi souligner que Saint- un peu la volonté, se résoudraient-ils à il est fort probable que le quar- Martin, Saint-Éloi et probablement la traverser la ville le dimanche pour al- tier Saint-Jean aurait dû encore chapelle du petit Neuville seront éga- ler à la collégiale ? Souvent ils ne sont patienter quelque temps avant lement financés en grande partie de la pas assez proprement vêtus et les mères d’avoir son église. même façon. ont un trop long trajet à faire ; elles ont besoin de vaquer aux soins du ménage. Les dimensions de l’édifice Je ne fais qu’indiquer ces raisons et je pourrais en ajouter d’autres. Elles sont Hauteur sous plafond : 10,50 m (travée vraies ces paroles d’un économiste : centrale), 9 m (travées latérales). Voulez-vous améliorer les quartiers ha- Nous allons voir plus loin pourquoi bités par des ouvriers, par des pauvres ? nous parlons de plafonds et non pas Mettez à leur portée, près d’eux, l’église, de voûtes. l’école, l’eau des fontaines. » Longueur intérieure : environ 33,60 m. Dans le même courrier, il propose de Largeur intérieure : environ 11,50 m. faire don à la ville : Hauteur : environ 13 m (au faîtage de – d'un terrain de 1 324 m², d’une va- l’église). leur de 5 911 F, pour la construction Hauteur du clocher : 18,30 m. d’un futur presbytère ; D’une superficie de 350 m², elle dis- – d’un second terrain, où l’église pose de 760 places assises, la tribune est construite, d’une valeur de peut accueillir 70 enfants. 12 000 F ; – de l’église d’une valeur de 24 000 F ; Création de la paroisse – de la cloche et du mobilier pour Saint-Jean Baptiste 3 000 F ; – de l’horloge d’une valeur de 1 200 F. À la suite à de la Révolution et jusqu’en En échange de ce don, il ne demande Façade de l’église en 1870 1867, la ville de Saint-Quentin ne comp- qu’une indemnité de 600 francs pour (archives Société académique) tait qu’une seule paroisse : la basilique. le logement du desservant.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 44

Une commission avec à sa tête Limite de la paroisse en 1870 (plan archives Société académique) P. Bénard va donc être créée afin d’étudier la proposition de l’évêque. Cette proposition ne va pas faire l’unanimité. En effet, certains membres du conseil municipal se demandent l’utilité d’une nouvelle paroisse puisque le vicaire qui y sera nommé ne sera pas remplacé à la basilique. Ne vaudrait-il pas mieux qu’il reste attaché à la collégiale et continue à desservir la chapelle ? On évoque aussi un secours ac- cordé à la fabrique de Saint-Éloi de 832 F en se demandant s’il ne va pas en être de même dans quelques temps pour Saint-Jean. D’autres estiment que l’on ne peut refuser à Saint-Jean ce que l’on vient d’accorder à Saint-Éloi. Il est même demandé que l’on adopte, pour les mariages et les pour s’opposer dans un prochain ave- s’ils le souhaitent, continuer à fré- décès, un tarif qui soit en rapport nir à la multiplication de ces foyers quenter la basilique. La décision sera avec les modestes ressources des d’infection où la population s’atrophie, mise aux voix le 28 août 1869 et adop- habitants du quartier. où l’enfance débile résiste à peine aux tée par le conseil municipal. Lors d’une séance du conseil mu- causes de mortalité, notre devoir est Afin de respecter les usages, il faut que nicipal, P. Bénard, rapporteur de de saisir toutes les occasions d’assai- la demande de création de paroisse soit la commission, fait mention des nir et d’aérer les voies trop délaissées faite par la ville. Le maire fera donc une conditions de vie dans le quartier : de nos faubourgs. » demande officielle à l’évêque qui enga- « Le bâtiment de l’église est situé, Les habitants du quartier sont eux gera les démarches nécessaires. avons-nous dit, à l’angle de la rue aussi divisés : une pétition réunit La chapelle sera érigée en église suc- de Flavigny. Cette voie nouvelle, qui 925 signatures pour et 159 signatures cursale le 12 février 1870 par décret n’est pas municipale, est une ruelle contre ce projet. Afin de rassurer les impérial et par l’ordonnance épisco- étroite et longue, sans éclairage et pétitionnaires et les membres du pale le 24 février 1870 ; ce même jour sans chaussée, qui part de la route conseil municipal, la commission de- seront définies les limites de la nou- de Cambrai pour aboutir à la rue mande au maire quelques explications. velle paroisse. Mulot. Elle se borde, chaque année, Le maire communiquera ces ques- La population de la paroisse sera en de constructions qui se trouvent dans tions à l’évêque, et dans sa réponse constante augmentation jusqu’en les plus tristes conditions de salubrité, celui-ci soulignera le fait que la 1914 ; en 1870, on compte environ 5 500 et dont l’accès est impraticable une construction et les terrains sont aux habitants dans la paroisse et 10 000 en grande partie de l’année. Ce sera un trois quarts payés et le seront entiè- 1897, on parlera même d’un deuxième bienfait pour ce quartier qui devient rement prochainement. Il précise que vicaire pour aider le curé en 1897. de jour en jour plus populeux. Ne se- l’église se suffira financièrement avec En mars 1870 sera constitué le conseil rait-il pas déplorable que, dans une si- les quêtes, le casuel et le produit des de fabrique chargé de la gestion tuation topographique que la nature chaises, vu qu’aucun travail n’est à du temporel de l’église. Le docteur a faite si salubre, l’on créât comme à prévoir et qu’elle est pourvue des prin- Bourbier en sera le premier président plaisir des cloaques où croupissent cipaux ornements. (maire de Saint-Quentin du 5 août les eaux ménagères ? En attendant Il est également précisé que les habi- 1848 au 3 décembre 1851, une rue du que quelque grande mesure soit prise tants de la future paroisse pourront, quartier porte son nom).

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 45

Les finances de l’église en 1872 Les modifications de l’église

La plus grande partie des dé- La volonté du clergé est dans un pre- penses de l’église, en dehors mier temps de se réimplanter dans des travaux, concerne ses frais Saint-Quentin, quitte pour cela à faire de fonctionnement. du provisoire comme Saint-Éloi qui, En 1872, le budget de la paroisse en 1869, n’est encore qu’une grange, et est de 3 147,05 F : les dépenses Saint-Jean qui est construite avec un ordinaires (personnel, frais de budget des plus restreints. fonctionnement) s’élèvent à Jusqu’en 1891, les améliorations vont 2 547,35 F, les dépenses extraor- porter uniquement sur le mobilier. On dinaires (achats d’ornement de sera même obligé en 1873 d’augmen- mobilier) à 599,70 F. Les recettes, ter l’assurance à la suite des nombreux elles, s’élèvent à 3 187,30 F, ce qui ajouts de mobilier. donne un déficit de 40,25 F. Que savons-nous de l’aspect de l’in- Cette gestion très saine va per- térieur de l’église avant 1891 ? Pas mettre au conseil de fabrique grand-chose. Nous apprenons tou- d’embellir l’édifice chaque an- tefois dans les séances du conseil de née par l’achat de mobilier. fabrique qu’en mars 1879 une nouvelle Les dépenses plus importantes chaire en chêne sculpté de style ro- seront quant à elles financées man, sortie des ateliers d’un artisan par de nombreux dons. Certains, lillois, M. Buisine, sera installée pour Coupe de l’église avant et après les très importants, seront placés un montant de 1 600 F. modifications intérieures en vue des travaux ultérieurs, d’autres à la demande des dona- En 1891 commence une période de teurs auront un emploi bien pré- grands travaux qui vont modifier pro- cis, achats de statues, vitraux ou fondément l’aspect de l’église, les pre- Voûtes encore répartition aux familles les miers changements vont concerner en briques plus nécessiteuses de la paroisse. l’intérieur. Les comptes de la fabrique sont Il faut s’imaginer l’église avant cela, une source d’informations très les plafonds sont simplement plâtrés intéressantes en ce qui concerne sur lattes, les piliers séparant la travée la vie de l’église pour la fin XIXe centrale des travées latérales sont en siècle : l’on y apprend entre autres bois apparent. que le vin de messe pour l’année Dans un article de journal décrivant 1973 coûte 50 F, que la moindre les travaux de modification, l’église responsabilité (enfants de chœur, sera qualifiée lors de son érection de chantres, sacristain, etc.) donne « pauvre halle », de « temple sans ca- droit à une rémunération, que ractère ». L’initiative de ces travaux est l’église subventionne un fonds de se- à mettre au compte du chanoine Tri- cours aux prêtres âgés infirmes. cotteux, prêtre de Saint-Jean-Baptiste Bien que l’église soit propriété de la depuis 14 ans. ville, cette dernière ne sera jamais Nous allons assister à une véritable mise à contribution pour financer le métamorphose de l’intérieur de l’édi- fonctionnement ordinaire de celle- fice ; rien ne va disparaître de la struc- ci. Seules les modifications impor- ture antérieure. On va simplement ha- creuses. « La pauvre halle », « le temple tantes feront l’objet de demande de biller de pierres plâtrées les piliers en sans caractère » va se transformer en subvention. bois, construire des voûtes en briques une belle petite église de style roman.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 46

On peut encore voir quelques aussi des destructions de la Première – apport de la fabrique : 10 160, 37 F ; éléments de l’ancienne struc- Guerre mondiale mais sera restauré – les 2 souscriptions : 24 111,35 F ; ture sous la toiture de l’église. par la maison Dumont Fils, fabricant – subvention de la ville : 3 298,55 F ; d’harmoniums aux Andelys. – dons volontaires : 11 301,53 F. Le chanoine Tricotteux avait de la Ces chiffres montrent encore une fois suite dans les idées puisque, lors de l’attachement des habitants du quar- son discours fait pendant l’inaugura- tier à leur église, c’est plus des 3/4 des tion des travaux, il évoque l’édification travaux qui vont être financés par des dans les années à venir d’un portail dons et des souscriptions. flanqué de deux tourelles et couronné La faible participation de la ville au par un clocher véritable. L’idée du clo- financement s’explique par le fait que cher est déjà dans les esprits. le conseil de fabrique n’a pas demandé d’autorisation à celle-ci pour mettre Le clocher, les chapelles latérales en chantier le clocher, ce qui va pro- voquer de fortes réactions au sein du Dès 1894 va circuler dans la paroisse conseil municipal. un coupon de souscription volon- En effet en 1893, en vertu de l’acte pas- taire : on voit sur ce document que sé le 21 octobre 1869, la ville fait va- le projet définitif proposé par l’archi- loir ses droits sur l’église et en devient tecte Delmas-Azéma ne manque pas propriétaire ; seule la cloche et le mo- d’ambition. bilier resteront propriété de la paroisse, Pilier en bois séparant la travée la ville obtenant de ce fait un droit de centrale des travées latérales et Le coût total des travaux pour le clo- regard sur toutes les modifications ou ancien plafond © Luc Loiseleux cher et les chapelles latérales s’élè- ajouts apportés à l’église. Sur la photo, nous nous rendons vera à 48 872 F qui se décomposent La construction du clocher va égale- compte des transformations effec- comme suit : ment faire couler beaucoup d’encre. tuées lors de ces travaux, ainsi que de la richesse du mobilier intérieur. Seul rescapé de cette faste période, l’harmonium que l’on aperçoit au second plan, toujours présent dans l’église aujourd’hui. Il souffrira lui

Intérieur fin xixe siècle (photo archives diocèse de Soissons) Coupon de souscription (archives Société académique)

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 47

Une fois terminé, il sera quali- Jusqu’en 1901, le clocher ne va com- La petite donne la note sol dièse pour fié de pigeonnier, on jugera son porter qu’une seule cloche, celle de un poids de 500 kg. prix disproportionné par rap- l’ancien clocheton. C’est grâce à une La moyenne donne la note fa dièse port à celui de l’église : il repré- souscription que trois nouvelles pour un poids de 750 kg. sente plus du double du mon- cloches vont être rajoutées. Elles se- La grosse donne la note mi pour un tant de celle-ci. Il est évident ront fondues par la maison Crou- poids de 1 000 kg. que c’est surtout l’église initiale zet-Hildebrand de Paris, celle-ci sera Le baptême des nouvelles cloches aura qui n’a pas coûté très cher. choisie tout particulièrement pour lieu le 27 septembre 1901 à 3 heures. L’ajout du clocher et des chapelles son mode de suspension qui allège Comme pour le clocher, la cérémonie latérales va changer de façon ra- considérablement le poids des cloches. sera présidée par l’abbé Prévot, curé dicale la physionomie de l’édifice. En effet, elles seront composées de 78 archiprêtre de Vervins. Il va donner une autre dimension % de cuivre rouge et 22 % d’étain. à l’église ; c’est tout le quartier qui va en être transformé. D’une hauteur de 35 mètres, on remettra à sa cime le coq de l’ancien clocher, redoré à neuf. Et comme le veut la tradition, la veille de sa remise en place, il sera promené dans la paroisse par les ouvriers de l’œuvre. La croix du premier clocher ainsi que l’ancienne cloche prendront elles aussi place dans la nouvelle construction. L’entrepreneur Delmotte-Veleine utilisera pour la construction une grue pivotante de son invention montant en même temps que la construction. On ne déplorera au- cun accident pendant la construc- tion.

Lors de la cérémonie de la pose de la première pierre, le 21 septembre 1895, une plaque de plomb sera dé- posée dans la première pierre du contrefort côté droit du clocher ; sur cette plaque seront inscrits l’année de pose 1895, le nom de l’architecte Del- mas-Azéma, le nom de l’entrepreneur Delmotte et le nom du prêtre Tricot- teux en charge de la paroisse. La bénédiction du clocher aura lieu le 23 mai 1897. La cérémonie sera prési- dée par l’abbé Prévot, ancien prêtre de la paroisse. Les travaux seront entiè- rement soldés aux établissements Del- motte le 17 janvier 1901. Le clocher et les chapelles latérales finxix e siècle (archives diocèse de Soissons)

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com Trésors cachés 48 Manuscrit de la Société académique Transcription de Nathalie Debreux

Acte de vente de 1457 du pâté de maisons de l’Hôtel du Cygne.

La transcription est un exercice de paléographie et non pas de traduction. Ce travail minutieux consiste à sa- voir déchiffrer le texte étudié puis à le recopier tel qu’il a été écrit à l’origine. Tout changement concernant les majuscules, la ponctuation, l’orthographe est prohibé. Au lecteur de comprendre et d’interpréter.

Sachent les eschievins qui sont et qui doyen et chappitle de l’eglise collegial nous et a nostre dicte eglise paravant advenir sont Que venerable homme Saint Quentin en Vermandois salut et present vendaige tenant d’une part et discret maistre Guillaume de savoir faisons que nous d’un commun en devanture sur rue a l’eritage de pre- Pardieu prestre chanoine de l’eglise accord et consentement fait ensamble sent appartenant a Quentin Paille et collegial monseigneur Saint Quentin en notre chappitre pour le utilité et d’autre part a une petitte maison a ou nom et comme procureur et vene- prouffit de nostre dicte eglise avons nous appartenant et par derriere rables et discrettes personnes doyen vendu cedé delaissié transporté et pro- d’une part a le rue que on dist petit et chappitle de l’eglise Saint Quentin mis garandir et delivrer contre et en- pustain et d’autre part au long a l’eri- souffisamment et especialment fondé vers tous a Oudart de le Porte demou- tage Herbin Varlet et en debout en et quant adce rant a Saint Quentin achetteur pour par une yssue au cymentiere de l’eglise par lettres de procuracion et vendaige lui ses hoirs successeurs et aians cause parroissial Sainte Margueritte avec et scellées du scel aux causes des diz a tousiours perpetuellement une mai- avons vendu cedé transporté et promis doien et chappicle saines et entieres de son court estables yssues jardin et tous garandir comme dessus au dit Oudart scel saing et escripture si comme par les lieux ainsy qu’ilz se comportent et une autre maison laquelle est de pre- l’imspection d’icelles est duement ap- estendent nommez l’ et maison du sent applicquié a deux louages tenant paru aus diz eschievins et desquelles Chine etant en la rue de le questerie d’une part au dit cymentiere et d’autre la teneur s’ensuit. A tous ceulx qui ces au dit Saint Quentin qui jadis fu et ap- part aux halles aux draps de la dicte presentes lettres verront ou orront partint a feu Jehan Martin et depuis a ville et par derriere au jardin Jehan Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 49

Lere et a une estable du dit hos- titte maison le souppirail respondant consentir qu’il en soit saisis et vestus tel du Chine parmy et moien- en la bosne du dit hostel de Chine sans toutes fois qu’il lui plaira que la ma- nant la somme de noeuf cens ce que le dit achetteur ses hoirs et aians niere que dit est et pour ce tenir garan- livres tournois seize virlans pour cause le puissent clorre ni rescoupper dir enteriner et acomplir obligier les la livre que pour le vendaige des et porté en longueur les deux pars d’un biens et temporel de nostre dicte eglise diz heritages nous en confessons piet ou environ et en largeur demy piet et consentir que lettres de chirographes avoir eu et receu du dit Oudart ou environ lesquelz heritages du Chine ou autres en soient faictes et bailliés de le Porte et nous en tenons et autres ainsy vendus que dit est sont audit achetteur et generalement avons contens tant en deniers paiés chargiés et redevables des cens et donné et donnons a nostre dit procu- comme au moien de certaine charges qui s’ensievent c’est assavoir au reur povoir de autant faire et beson- obligacion passée a nostre prouf- grand Hostel Dieu du dit Saint Quen- gnier en ceste partie comme nous fe- fit par le dit Oudart achetteur et tin six livres parisis a quievaige a deux rions et faire porrions en nos personnes sa femme laquelle obligacion de- termes en l’an c’est assavoir moittié au promettons en bonne foy et soubz l’obli- mourra en sa force et vertu non Noel moittié au jour Saint Jehan Bap- gacion avant dicte tenir et avoir pour obstant que par ces presentes tiste et quarante sept solz parisiz de agreable ferme et estable a tousiours nous soyons tenus contens de la surcens a le chappelle Saint Nicolay sans rappel tout ce que par nostre dit dicte somme et par ce present fondée en l’eglise parroissial Saint Tho- procureur sera recongneu fait passé et vendaige est traictié et condicion- mas au dit Saint Quentin soixante dix besongnié en tesmoing de ce nous né entre nous et le dit achetteur solz parisis a le marguelerie de l’eglise avons mis notre scel a ces presentes que pour l’entretenement des parroissial Sainte Margueritte seize lettres qui furent faictes et données l’an dictes maison et combles ou pend solz et a le marguelerie de l’eglise par- mil quatre cens cinquante et sept ou l’enseigne du dit Chine et de la roissial Saint Andrieu quarante solz mois d’aoust penultiesme jour ainsy si- dicte petitte maison qui y est conti- parisis a paier toutes les dictes rentes gné Q. Briffault a recongneu oudit nom guu et joingnant a nous apparte- aus diz deux termes a cause de surcens et par vertu du povoir a lui donné par nant le mur faisant du long des diz lequel vendaige et marchié fait par la les dictes lettres de procuration dessus combles le separacion et closture maniere et soubz les condicions aiant transcriptes le vendaige et transport sur lequel portent et sont soulste- dictes nous promettons tenir entretenir avoir esté fait par les diz doien et chap- nus iceulx combles sera et demour- garandir et delivrer comme dessus au pelain a Oudart de le Porte demou- ra commun aus dictes deux mai- dit achetteur ses hoirs et aians cause a rant oudit Saint Quentin des heritages sons samblablement demourra a la tousiours soubz l’obligacion des biens et designez et declairiés esdictes lettres dicte petitte maison ung siege a la- temporel de nostre dicte eglise et adfin tout par la fourme et maniere et soubz trine ou aisement annexé dedens que des diz heritages par nous vendus les charges et condicions exprimées en l’un des combles du dit hostel du comme dit est le dit Oudart ses hoirs et icelles avec tout le contenu des dictes Chine et y aurront les hostes de la aians cause puissent plus sceurement lettres et ce fait ledit procureur oudit dicte petitte maison leur alée et aise- joyr et d’iceulx prendre la saisine et te- nom procuratoire par vertu du povoir ment toutes fois qu’il leur plaira ainsy nances des seigneurs et justices dont ilz a lui donné et octroyé après ce qu’il s’est que de present le dit lieu est ediffié sont tenus et mouvans nous par ces tenus pour contens des deniers de la- sera aussi et demourra la tonne et meisures presentes avons fait constitué dite vendue s’est des heritages declai- fosse d’icelle latrine ou aisement com- et estably faisons constituons et esta- riés et speciffiés esdites lettres dessus mune aus dictes deux maisons en blissons nostre procureur jurinotable transcriptes dessaisis et devestus y a oultre seront et demourront les gous- quant adce notre ame et un chanoine renoncié et renonce a tousiours au tieres ainsi que de present sont mises et maistre Guillaume Depardieu licencié prouffit dudit Oudart ses hoirs succes- assises portant les eaues du chiel en la en decret auquel nous avons donné et seurs et aians cause lequel Oudart courcelle de la dicte petitte maison les- donnons povoir autorité et mande- pour ce comparant personnellement a quelles descendent et descendront a ment especial de comparoir par de- esté desdiz heritages lesquelz sont tousiours en la tonne et fosse dessus vant les seigneurs ou justices qu’il ap- taillables traictables justiciables et dicte et se porteront les eaues venans et partendra et il teq pour et ou lieu de maniables a la ville et commune de affluans sur les combles du Chyne et nous recongnoistre passer promettre et Saint Quentin saisis et vestus par les petitte maison tout par une goustiere accorder le vendaige et choses dessus justicier et eschievins et dessoubz nom- sur la rue a communs despens de- dictes et soy dessaisir et devestir des diz mez aux charges des rentes redevances mourra aussi en la bosne d’icelle pe- heritages au prouffit dudit achetteur et et condicions declairiés esdictes lettres Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 50

de procuration et vendaige pro- dicte justice et eschievins de la viconté dont demourra grief ledit achetteur ses mettans oultre ledit procureur le Roy en Saint Quentin et par messire hoirs et aians cause a tousiours parte- du nom que dessus donné et Pierre Watel prestre procureur dudit nement et sauf tous droiz en l’an de avoir pour agreable ferme et es- grant hospital dieu en Saint Quentin l’incarnation notre seigneur mil quatre table a tousiours sans rappel le qui grief se fist dudit hostel du Chine cens cinquante et sept ou mois de sep- dit vendaige avec tout le conte- pour ledit grant hospital dieu et par le tembre le premier jour ou furent pre- nu esdictes lettres soubz l’obliga- dessus dit maistre Guillaume qui grief sens adce passés comme eschievins sire cion des biens et temporel desdiz se fist pour la dicte eglise Saint Quen- Jehan le Cat et Colart Guiot et comme de chappelain ce fut fait par la- tin dudit comble et louages de derriere justicier Pierre le Cervoisier

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com Lu pour vous 51 Les carnets d’Eugénie Deruelle Nicole Marlier

Du 27 août 1914 au 10 avril 1920, une tants de Sains-Richaumont, mais aussi pour notable de Sains-Richaumont entre- tous les Axonais qui ont vécu cette guerre. prend de consigner sur des carnets Quel destin pour ces carnets de réapparaître tous les faits de la vie quotidienne. tant d’années après. Malgré quelques périodes lacunaires, L’ouvrage est important, plus de 600 pages, c’est un témoignage de grande impor- mais se lit facilement. tance, non seulement pour les habi-

Les protestants de l’Aisne Maryse Trannois

Le nouveau tome de la Fédération des tion des temples de Château-Thierry, Sociétés d’histoire de l’Aisne a pour Laon et Nauroy et d’autres encore. titre : Les protestants de l’Aisne. Pour ceux qui aiment le Laonnois et le Il balaye ainsi du nord au sud, des Chemin des Dames, d’autres aspects aussi origines à nos jours l’histoire de cette intéressants sont abordés : La statue du communauté religieuse avec des su- maréchal Serurier, la construction du Che- jets différents mais très passionnants : min des Dames, etc., mais aussi une étude Pommery, haut lieu du protestantisme sur les verres, l’abbaye de Foigny et la fa- dans le Vermandois et propriété des mille Mairesse. Plus de 560 pages à lire avec Joly de Bammeville, ou la reconstruc- beaucoup de curiosité et sans modération.

Dictionnaire des noms de lieux Nathalie Debreux Dictionnaire des noms de lieux de l’Aisne, quelle se trouvent la signification et l’ori- par Jean-Pierre Semblat, édition Archives gine du nom de chacune, la date de leur et Culture. première apparition dans un document, Qui nous apprend qu’on trouve des Ro- leur nom picard, les expressions picardes mains à Romery, des Blaises à Saint- s’y rapportant et l’appellation de leurs ha- Bandry et que Saint-Quentin devient bitants. Quelques anciennes cartes pos- Sint-Niannian en picard ? Jean-Pierre tales illustrent cet ouvrage et vingt enca- Semblat, adhérent de notre association drés d’informations générales concernant et surtout célèbre picardisant, dans son la toponymie le complètent ainsi qu’une dictionnaire qui deviendra rapidement liste des noms de communes de l’Aisne un outil utile pour les généalogistes aux disparues aujourd’hui. Bref, une prome- racines axonaises. Il y mène une étude nade agréable et instructive aux confins précise de nos 816 communes dans la- de notre département.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com Vu sur le net 52 Le site de Saint-Quentin Michel Bonneroy

Saint-Quentin est située dans Beaucoup de personnes connaissent DÉCOUVRIR avec les sous-menus le département de l’Aisne et la Saint-Quentin, le berceau, si l’on peut Bienvenue, les Expositions, les Spec- région de Picardie. La ville de dire, de Généalogie-Aisne. C’est une tacles, Ville d’Art et Histoire et la Ville Saint-Quentin est le chef-lieu de ville charmante que j’ai découverte il y en Fête. l’arrondissement. Ses habitants a très peu de temps, mais à mon grand Dans le premier choix, vous avez les sont appelés les Saint-Quenti- regret, trop vite. Mais je compte bien y différents itinéraires, aériens, routes et nois et les Saint-Quentinoises. retourner afin de mieux la connaître. autoroutes, rail pour venir dans cette Entourée par les communes Je vais maintenant tenter de vous faire ville. Vous y trouverez également l’Of- de Rouvroy, et Gauchy, découvrir le site de cette ville, qui nous fice du tourisme, puis ce qu’il y a à voir Saint-Quentin est située à 71 km réserve beaucoup d’agréables sur- dans la région, le Touage de Riqueval au sud-est d’Amiens. prises. ou encore le train du Vermandois. Située à 96 mètres d’altitude, la Sur la gauche de la page d’accueil, vous Puis une petite promenade s’impose rivière la Somme est le principal avez le choix entre : et vous trouverez à la suite les sentiers cours d’eau qui traverse la ville de de randonnée au nombre de 11 avec la Saint-Quentin. ENTREPRENDRE avec en sous-me- description les concernant. Et enfin, La commune est proche du parc nus l’Accueil, l’Accompagnement et la pour se reposer, rien de tel qu’un cam- naturel régional de l’Avesnois, à Présentation de la ville. Vous y trou- ping ou une auberge de jeunesse (c’est environ 32 km. verez les zones d’activité ZA, la fisca- plus de mon âge, mais bon…) où il fait (Source : Annuaire-mairie). lité, le guichet unique au service des bon se reposer. entreprises, le réseau des partenaires, Dans le cadre des expositions, on Site officiel de Saint-Quentin les actualités économiques, l’offre for- y trouve le Programme, le Musée http://www.ville-saintquentin.fr/ mation et le club des entreprises. Antoine Lécuyer, le Musée des Pa- pages/accueil.asp?res=2 pillons, la galerie Saint-Jacques et les

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 53

Autres Expositions du moment. On y retrouve le label et les visites dé- S’ÉTABLIR avec en sous-menus l’Ac- À chaque étape, vous avez le des- couvertes, les Marais d’Isle, l’Histoire cueil des nouveaux arrivants, l’Hé- criptif, les dates, l’adresse et les de la Cité, l’Hôtel de Ville et la Basi- bergement et l’Enseignement et la horaires d’ouverture. lique et les Champs-Élysées. Formation ; Pour les spectacles, vous avez le guide Dans la partie la Ville en Fête, qu’il où l’on vous fait la description des dif- fait bon aller sur la plage de l’Hôtel de VIVRE avec la Ville à votre service in- férentes festivités. Vous y trouverez Ville, visiter le village de Noël, défiler cluant les démarches en ligne, la fisca- également le Splendid, le théâtre Jean pour les Fêtes du Bouffon, se reposer lité, l’état civil. Les Sports, ou comment Vilar, la Manufacture des Théâtres et lors du Festival du livre & de la BD faire du sport à Saint-Quentin, les ma- le conservatoire. Puis nous arrivons ou chiner les jours de braderie ou des nifestations sportives, l’école munici- dans la partie Ville d’Art et d’Histoire. fêtes de quartier. pale des sports de pleine nature.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com 54

Les loisirs, la piscine Jean Bouin, Vous avez également sur ce menu, les come ». Le deuxième choix n’est pas la piscine de Gauchy, la biblio- LIENS où vous trouverez les adresses en anglais malgré l’apparence, mais il thèque municipale, la Bul (je des sites concernant le tourisme, le s’agit du « Site officiel des Offices de vous laisse le soin de la découvrir social, les institutions, la santé, etc. Tourisme du Saint-Quentinois » ou pour ceux qui ne connaissent LES OFFRES D’EMPLOI, le PLAN vous retrouvez les visites, la restaura- pas…) et le cinéma. Dans cette DE VILLE, le PLAN DU SITE et le tion, le logement, les activités, la dé- même partie, vous trouvez aussi CONTACT, si vous voulez contacter tente et toujours les contacts si vous l’Ecole et les Enfants (les écoles la mairie par mail. recherchez quelque chose de spéci- de la ville, le service de la petite fique. C’est un site qui mérite une in- enfance...), la Vie quotidienne (les Sur la droite de la page d’accueil, vous cursion, pour ceux qui ne connaissent déchets ménagers, la maison mé- pourrez « RECHERCHER » sur ce site pas la région et qui voudraient y faire dicale, les transports en commun, un lieu, une adresse…Vous y trouve- un petit séjour. les salles municipales), et pour rez également les « HORAIRES » des Voici un petit tour rapide effectué sur terminer cette partie, les Associa- piscines, de la mairie, des musées ou ce site qui vous attend bien sûr et qui tions, le Programme de Rénova- autres administrations. mérite vraiment le détour. C’est un site tion Urbaine et la mairie avec les J’ai omis de parler de la sélection à complet, bien structuré, facile d’accès adjoints, les conseillers et la per- l’ouverture de la page d’accueil, qui et où la navigation est aisée. Je vous in- manence des élus. vous propose « Bienvenue » ou « Wel- vite à y naviguer sans modération.

Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com Questions - Réponses 55 Questions 2011-01 : Je recherche la nais- dans un livre Terre et vie, en aucun cas née le 26-03-1757 à Bohain et décédée sance et l’ascendance de Ma- avocat et jamais de prénoms. le 07-09-1832 à Bohain : ses parents rie Anne ALAVOINE dont un Gisèle Séchaud, adhérente 935 sont François Michel SEGAIS et Marie fils naturel Pierre Fidèle ALA- Magdelaine MIROUX. VOINE est né à Étreux le 11- Réponses Jean-Marc Dubois 11-1803. En parcourant la table des recensements de Généalo- 2010-18 : Louis Prudent LALLE- 2010-28 : Je n’ai pas trouvé le mariage gie-Aisne, j’ai trouvé à la date MENT et Louise Julia ROUENT se en question, mais de nombreuses pé- du 15-01-1796 à Étreux : Joseph sont mariés à Maurégny-en-Haye le riodes manquent. Logiquement, il a ALAVOINE 42 ans (né ca 1754) - 05-10-1895. Louis Prudent, né à Beine- dû avoir lieu à Chéry-lès-Rozoy, une Joseph ALAVOINE 18 ans (né ca Nauroy(51) le 27-04-1856, est fils de Marie Françoise LEFEVRE étant née 1778) - Marie Anne ALAVOINE Jean Pierre LALLEMENT décédé à le 17-05-1715 dans cette commune 18 ans (née ca 1781) - Pierre ALA- Épernay le 04-10-1877 et de Marie ayant pour parents : Jean LEFEVRE et VOINE 13 ans (né ca 1783). Thérèse CAMPION décédée à Éper- Claudine DOUCE. Un Pierre VUIA- Cette Marie Anne est-elle celle nay le 15-01-1885. Louise Julian, née TIER (ou WATHIER) est beau-père que je recherche ? Quelle est à le 28-03-1863, est fille de d’un Martin GUYOT le 09-02-1743 l’épouse de Joseph et la mère Pierre Jean Marie ROUENT, né le 19- (peut-être remariage). Marie Fran- des enfants ? En consultant les 09-1837 à Maurégny-en-Haye, encore çoise LEFEVRE est décédée le 04-05- archives en ligne d’Étreux, je n’ai en vie le 24-11-1905, et de Julie Al- 1783 à Chéry-lès-Rozoy. Ils ont eu un pas trouvé les naissances. D’autre phonsine SERRIOT née le 30-01-1841 fils Charles VUATIER le 10-01-1743. part, j’ai trouvé à Étreux le ma- à Berrieux et décédée le 24-11-1905 à Ce n’est pas complet, mais j’ai fait au riage le 04-10-1797, fils de Joseph Maurégny-en-Haye. Ces derniers se mieux avec les lacunes. et Catherine HENNETIERE, avec sont mariés à Berrieux le 13-11-1861. Jean-Marc Dubois Julie BEAUCAMP, fille de Jean et Les grands-parents de Louise Julia Marie Jeanne LAMOTTE. ROUENT sont : du côté paternel Jean 2010-29 : : Le mariage a eu lieu à Nouveau mariage le 23-01-1798 de Pierre ROUENT né vers 1809 et Ma- Cuise-la-Motte le 24-11-1755. Les pa- Joseph ALAVOINE, veuf de Ca- rie Claude Augustine GOBERT décé- rents de l’époux sont : Nicolas DU- therine HENNETIERE, avec Ma- dée à Maurégny le 12-08-1844 et du PLESSIS (ou DUPLESSIER) et Jeanne deleine BURIDANT, fille de défunt côté maternel Louis Rove SERRIOT VASSET. Les parents de l’épouse sont Nicolas et + défunte Madeleine SA- né vers 1806 et Augustine PICQUART Pierre CHATELAIN (déjà décédé au GNIER. Merci à l’avance à qui m’ai- née vers 1806. moment du mariage) et Marie Fran- dera à confirmer ou infirmer cette Jean-Marc Dubois çoise DESCANY. J’ai trouvé ces élé- ascendance. Avec mes meilleurs ments dans les A.D. en ligne de l’Oise. sentiments généalogiques. 2010-25 : C’est le 14-06-1836 qu’Au- Jean-Marc Dubois Jean Brion, adhérent 1924 gustin TRANNOY, né le 24-04-1811 ([email protected]) à Crèvecœur, épousera à Crévecœur- 2010-30 : Je n’ai pas trouvé le mariage sur-l’Escaut Augustine GAILLARD, de Charles Ernest BOUCAUX avec 2011-02 : Je suis à la recherche d’une Née le 30-11-1815 à Crèvecœur, fille de Théodora FONTAINE. Celle-ci étant photo d’un commerce à Francilly- Jean Baptiste GAILLARD et de Marie née à Marcy, il semble logique qu‘elle Selency, tenu par PAYEN Adélaïde, Adrienne NOBLECOURT. Celle-ci est se soit mariée dans cette commune. Je née WIART, déclarée débitante, son décédée le 07-11-1864, c’est d’ailleurs ne vois qu’un mariage, celui de Joseph mari PAYEN Alphonse, couvreur en dans sa succession que l’on retrouve Ernest BOUCAUX avec Julie Aglaée ardoises dans les années 1900. S’il y a sa fille Augustine, épouse TRANNOY. FONTAINE le 15-06-1895 à Marcy un problème ou besoin d’autres ren- Arnaud Gabet, adhérent 773 (acte X). Le père de l’époux est incon- seignements, merci de me prévenir. nu et sa mère est Marie Adèle Claire Françoise Josse, adhérente 853 2010-27 : Je n’ai pas trouvé le contrat BOUCAUX. Les parents de l’épouse de mariage, mais l’acte de mariage sont Pierre Marie FONTAINE et Julie 2011-03 : Je recherche des renseigne- le 17-10-1785 à Bohain. Louis Joseph Aglaée VARLET. Les prénoms diffè- ments sur THELLIER-DESJARDINS. PREUX ou LEPREUX est né le 19-03- rent, mais c’est fréquent : pour ne pas On le retrouve comme propriétaire et 1758 à Bohain et décédé le 06-05-1830 confondre la fille avec sa mère on l’a ap- banquier à Saint-Quentin dans le bulle- à Bohain; ses parents sont défunt Jean pelée Théodora ? Il y a un doute, à peut- tin de la société zoologique d’acclima- Jacques PREUX et défunte Marie Anne être contrôler sur les actes de décès. tation et délégué du conseil à l’étranger DEFRANCE. Marie Rose SEGAIS est Jean-Marc Dubois Histoire et Généalogie axonaise- numéro 10 www.genealogie-aisne.com Famille Marchand