Demigny Au Début Du Siècle À Travers Les Cartes Postales
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L ouvrage que vous aile'\. parcourir ne se veut pas une étude historique de la commune de Demigny. La quantité importante de cartes postales, disséminées dans bon nombre de familles-, et l'intérêt suscité par l'exposition de juin 1981nous ont incités à les regrouper dans cet album pour éviter leur disparition. En effet, ces photographies constituent une part du patrimoine communal, et témoignent de l'évolution du village et de sa vie. Notre travail n'a été rendu possible que par le prêt spontané des cartes et les nombreux témoignages recueillis. Cependant nous avons dû opérer une sélection pour des raisons matérielles et techniques. Pour l'association, cette première réalisation ouvre la voie à des recherches plus approfondies. Ernest HUMBERT (1883 - 1977) La plupart des 300 clichés que nous avons répertoriés sur Demigny sont l'œuvre de Monsieur Ernest HUMBERT, horloger, photographe. Nous lui dédions cet album. DE MI G NY - Vue panoramique, prise du Château Le passé de Demigny Le sol de Demigny n'a révélé à ce jour aucune trace d'occupation importante au cours de l'ère préhistorique. Ce territoire semble traversé à l'ère proto-historique (à partir de 2 000 ans avant J.-C.) par plusieurs pistes : — une 1 re voie relie la vallée de la Saône et Chalon à la Haute-Seine par Beaune, Fleurey-sur-Ouche et Châtillon-sur-Seine. Considérée par MM. Chaume et Thevenot comme une voie de l'étain, elle daterait de 1 000 ans avant notre ère. — une 2e voie de crête longe la rive droite de la Dheune depuis Chagny. Son ancienneté est attestée par la densité des repères toponymiques révélateurs : les terres Pétraut (substructions gallo-romaines), Saint- Jacques (hôpital routier médiéval), les Boutières, les Chazeaux (importants vestiges d'une villa gallo-romaine). — la 3e relie Autun (Bibracte) et le Morvan au Val-de-Saône verdunois. Utilisée pour le commerce du fer dès l'âge des métaux, puis à l'époque gallo-romaine et au Moyen Age, elle prend à Demigny le nom de « Chemin des Meneurs de Fer » qui traverse Cretaine (Cresta : la crête), Chambey (Cambate : le village de la Courbe), la Chapelle, puis gagne le Millore. Ce secteur semble avoir été le siège d'une activité intense dans le domaine de la métallurgie du fer et de la poterie (Champ du Four, Bois du Four, Mine de Fer, la Pièce Potier, en l'Argilla). C'est à ce chemin très ancien que Rion doit son existence : à l'habitat gaulois succède une villa gallo-romaine assez importante. Cette bourgade connaît un certain renouveau à l'époque féodale, après la guerre de succession de Bourgogne (1003-1015) qui oppose le roi Robert le Pieux et le comte Otte Guillaume, beau-fils du défunt duc de Bourgogne Henri le Vénérable. Le comte Hugues de Chalon, allié du roi, consolide, en effet, la ligne de défense Nord de son territoire et établit une maison forte à Réon pour remplacer le château de Mimande détruit en 1026. Si Thiétard de Réon (1039) n'est que le gardien du château ainsi établi, Foulques 1 de Réon apparaît au début du XIIe siècle comme l'un des principaux féodaux du Chalonnais, puisqu'il jouit des mêmes préro- gatives que le comte de Chalon sur un territoire englobant Chagny, Gergy, Saint-Loup, Sassenay, Demigny, Chaudenay et Givry. Familier puis parent et conseiller des Donzy, comtes de Chalon, il fonde le 6 décembre 1132 l'Abbaye de Maizières, qui joue un rôle considérable dans le développement de notre région. Les trois fils de Foulques 1 de Réon se partagent la seigneurie : Gauthier Sans-Terre obtient Sassenay et Givry, Foul- ques Il, Gergy et Gœffroy, Chagny. La réunification de la seigneurie est opérée par Gérard de Réon (mort en 1187) conseiller et ami d'Hu- gues III, Duc de Bourgogne. En 1166, la moitié du Comté de Chalon est confisquée à Guillaume Ier de Thiers par le roi Louis le Jeune qui la confie au duc de Bourgogne. Le fief des Réon entre alors dans la mouvance du duc, dont Gérard devient le serviteur fidèle. Sa fille, Béatrix de Réon épousera le fils cadet du duc Hugues III, Alexandre de Montaigu, qui sera l'auteur des Sires de Montaigu, héritiers des Réon. Malgré l'abandon du château de Réon dès la fin du XIIe siècle, la seigneurie ainsi constituée explique l'éclat et la fortune des Montaigu, branche cadette de la famille ducale aux XIIIe et XIVe siècles. Les terres de Réon semblent alors liées à la seigneurie de Gergy et passent d'Alexandre Ier de Mon- taigu, mort en 1205, à Gérard de Montaigu en 1222, puis à Philippe jusqu'en 1280 environ. A la fin du XIIIe siècle, le territoire de Demigny paraît divisé en 4 fiefs : 1 - Le fief de Réon, possession des Montaigu. 2 - Breuil et Saint-Jacques sous la justice de l'Abbaye de Maizières, à la suite de nombreuses dona- tions qu'elle a reçues des Réon. 3 - La Chapelle de Demigny, hameau constitué autour d'un établissement créé par les Chevaliers du Temple le long du chemin des Meneurs de Fer. Cet ordre créé en 1118, chargé de la surveillance et de la sécurité des routes, obtient toute justice sur La Chapelle en 1190. Après sa dissolution en 1311, La Cha- pelle est réunie à la commanderie de Bellecroix et confiée à l'ordre de Malte des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. 4 - Le fief de Vacheret (Vaicheray, Valcherois) : en 1252, Gui de Vacheray le reçoit en fief-lige du duc Robert II. Cette famille le conservera jusqu'en 1431. Après le rattachement de la Bourgogne au royaume en 1477, le démembrement de la seigneurie ne fait que s'accentuer, plusieurs familles s'en disputant les droits de justice : Frolois, de Vienne, Marcilly, Malain, d'Ugny, Ferrières, de Foissy, d'Andelot. Du XIVe siècle au début du XVIIe siècle, d'autres familles possèdent des terres sur Jasouppe : les Bernardon, les Esmonin, les Berbis de Corcelles, les de Beuvrand qui nous ont laissé plusieurs demeures chargées d'histoire. Peu à peu, le fief de Vacheret, où s'était établi une maison forte, finit par s'étendre à l'ensemble du village qui se trouvera, à partir de 1637, pour une grande part, entre les mains d'une seule famille : les Fou- dras ; lesquels conservèrent cette terre jusqu'en 1839. Regards sur le pays Demigny est situé à la limite nord du dépar- tement de Saône-et-Loire et de l'arrondisse- ment de Chalon, au nord-est du canton de Chagny, par 2° 25' 8" de longitude Est et 46° 54' 53" de latitude Nord. Son territoire couvre 2963 hectares et comprend : — la vallée de la Dheune, constituée d'allu- vions du quaternaire, entièrement occupée par des prairies. — une colline parallèle à la rivière, au flanc de laquelle s'est établi le village qui s'étend du Chatelet à La Chapelle (Vacheret : 211 m). Le sol est ici constitué de sables de Chagny recouvrant une couche de marnes à lignite, propices à la culture des céréales et de la vigne. — plus au sud, deux autres petites collines, entièrement boisées, au sol constitué de limons ferrugineux, délimitent, avec la pré- cédente, deux dépressions où coulent : — d'une part, le Reuil de Chambey qui ali- mente l'étang de Vortoy. — d'autre part, la Vandaine qui alimente suc- cessivement les étangs de Batard, du Grand- Beauregard, du Petit-Beauregard (sur Les- sard) et l'étang Neuf. Nous tenons à remercier toutes les personnes, qui par le prêt de leurs cartes, leurs témoignages ou leurs dons, nous ont permis de réaliser cet ouvrage. Editeur : Association « Demigny et son histoire » Président : Docteur J.-F. NEAULT DEMIGNY 71150 CHAGNY CCP DIJON 1820.98 W Maquette, photogravure : M. PERNES, Demigny Imprimerie J. DEVEVEY, BEAUNE Dépôt légal 3e trimestre 1983 Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle. Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal. Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation. Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF. La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal. * La société FeniXX diffuse cette édition numérique en vertu d’une licence confiée par la Sofia ‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒ dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012. .