CINQ_ COUTUMES

1)F

TARN-ET-GARONNE.

LARBAZ ET, ,

ET VALENCE-DAGEN,

PAR

11 — :EMILE P.:EBOUIS,

ARCHIVISTE PAJOGI;ApI1E,

141)40E! 0E LA sûcitr( ARLtF4ÇOI.001QCfl III TARN-ET-GARONNE.

4

MONTAU BAN,

IMPRIMERIE ET lITHOGRAPHIE FOItESTIE, RUE DU VJ1UX-PALAIS.

Document

il il II Il II Ili 1 0000005560639

Ie

INTRODUCTION.

Les ()I1tu mes (ls (iii1 Icalités ([il lp:l rrement de rIFatn_ et-Garunno , Angeville , liajl1os , Lauzerte et Valence-dAgen , sont presque contemporaines , ayant été accordées toutes les cinq vers le milieu du XlIlu siècle cest là peu près tout ce quelles ont de commun ; elles diffirent profondément, si lon a égard h la qualité do ceux qui les ont accordées, b. limportance de leurs articles, aux renseignements quelles nous apportent sur notre droit cou- tumier du XlIlo siècle, b. la façon dont elles nous sont parvenues. La copie en provençal, avec une traduction latine du XV li sile, des CoLittUfleS de Larrazet, et la copie en pro- vençal des Coutumes dA ngeville, sont conservées au t. 91 de la collection Doat, b. la Bibliothèqu nationale ; les pre- mières fuient accordées le 2 juin 126 pat le soigneur abbé aux habitants de Larrazet; elles ont 27 articles. Les habitants dAngeville reçurent leur charte le 2 clécem- bio 1270 (le Tibaut dÀngeville ; ces Coutumes sont divi- sées en 48 articles. 6 INTRODUCTION.

Celles de Fajolles, du 9 janvier 1276, en 48 articles éga- lement, se trouvent dans la Saumo de lIsle, manuscrit conservé aux Archives départementales de Mon tau ban; elles furent accordées par frère Guillaume de Vilaret, prieur de Saint-Gilles. Pour les Coutumes en 37 articles que Raimond VII, comte de Toulouse, accorda en février 1211 à la ville de Lau- zerte, nous nen avons trouvé jusquici quune copie en très mauvais état, aux Archives communales de Lauzerte. Les Coutumes de Valence, en 38 articles, accordées par Édouard Jer en décembre 1283, ont été publiées en 1727, à Londres, dans les Acta publica de Rymer Ainsi un abbé, un sénéchal (le Toulouse, un prieur, un comte de Toulouse, un roi dAngleterie, clans un espace de 42 ans, de 1241 à 1283, ont octroyé ces Coutumes, qui se rattachent, les quatre premières, au droit coutumier lan- guedocien, et la dernière au droit coutumier (le lAgenais, pour lequel nous avons encore douze texte de Coutumes qui nont pas été publiées Notre savant confrère et ami, M. G. Tholin, archiviste du Lot-et-Garonne, a bien voulu stimuler notre ardeur au

Sujet (le COS textes inédits et nous engager à les étudier quil nous permette de lui adresser ici nos remerciements et lexpression do notre reconnaissance pour ses conseils si éclairés et ses encouragements ii persévérer dans létude de notre droit coutumier du Sud-Ouest.

É. RÉBOI:ls.

Paris, septembre 1880.

loun II, p. 260-:.

2 V. article bihhograihiqu2 (Ic M. G. i!ioIir, flevue de r.-Igenas, aimée 1881, P. 28. f

COUTUMES

DE LRRA1ET, DANGEVILLE ET DE MOLLES.

Les observations que nous avons présentées t la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, dans sa réunion du mois de novembre 1884, sur les Coutumes de Larrazet, dAnge- ville et. de Fajolles, devaient précéder la publication du texte de ces documents. Depuis, M. Édouard Cabié les ayant publiés dans le cinquième fascicule des Archives historiques de la Gasco- gne, fascicule ayant pour titre Chartes de Coutumes iné- dites de la Gascoyne toulousaine 1 , nous renvoyons pour le texte à la publication, très bien faite dailleurs, de M. Cabié, nous bornant à lanalyse de ces trois chartes de Coutumes. M. E. Cabié reproduit les deux textes des Coutumes de Larrazet du 2 juin 1265, contenues dans le vol. 91 (fo 171- 187), de la collection Doat, à la Bibliothèque nationale, à Paris. Pour ces Coutumes nous avons en effet deux textes, le texte provençal et une traduction du XVIIe siècle M. Cabié

Paris, Champion, 1 vol. in-8. 8 CINQ COURMES P TA!1N-ET-GARONNE. fait suivre le texte provençal de chaque article du passage correspondant du texte français ; au lieu de ce système, que les exigences de la régularité tvpographiqe liii ont imposé, nous dit-il en note (p. 113), nous aurions préféré quo les deux textes soient placés en regard, comme pour les Coutumes dAngeville et tic Fajofles. Le texte des Coutumes dAngeville, du 2 décembre 1270, est en langue latine. Comme celui de Larrazet, il est pris dans le vol. 91 (fo 190-197) tic la collection Dont. Celui (les Coutumes (le Fajolles, en langue latine égale- ment, se trouve dans la Sauu, de lIsle (f 1-120 o et suivants), précieux recueil de documents conservé aux Archives départementales de Tarn-et-Garonne. Nous ne laisserons pas passer cette occasion (le constater combien est précieuse loeuvre (le Jean de Doat ; les copies quil fit faire h Albi en septembre 1669, daprès les parche- mins trouvés aux archives de labbaye (le Belleperche, nous tiennent lieu, fort heureusement, des originaux aujourdhui disparus. Enfin, par les soins (le M. Cabié ces textes sont désor- mais à la portée (le tout le monde, et nous ne saurions trop le féliciter de son travail : la publication de tous les textes de ce genre est nécessaire à létude synthétique du droit coutumier de notre région du sud-ouest. Le 2 juin 1263, dom Guillaume Geoffro y Vacca, abbé (le Belleperclie, du vouloir et octroi des dix-huit religieux du convent, et de frère Bérenger, pourvoyeur (III couvent de Cordes, accorde des Coutumes aux habitants (le Larrazet. Ce Guillaume Vacca ou Janffre était dune noble famille du Périgord. Il fut abbé de Belleperclie de 1263 h 1293, date h laquelle il fut nommé évêque de Bazas. Il mourut en 1298 1 et fut enterré dansléglise de Belleperche. On peut

V. Gai ha Christ iauq , t. 1, 1159. :INQ CUUU MES Ic TAIIN-EF-G.%IIUNNE. 9 voit ait 1iitIo de la Mairie de , oit cil a té transporl é pal les soins éclaii .s W M. le chanoine Pottier, président de la Société archéologique, la pierre tombale de G. Geoffroy Vacca. Dailleurs, nous renvoyons aux I)ocuouots historu]?.œs .ur le Twn-et- Garonne (t. 1, p. 120), de I\i. F. Moule.nq, notre savant secrétaire-général, pour les dttai1s sur la biogra- phie tic cet abbé, comme sur les villes de Larrazet, tic Cordes-Tolosanes, dAngeviile et de l"ajolles. Larrazet , sur la Giinone, a aujourdhui 833 habitants cest une commune du canton de Beaumont-de-Lomagne son église, tics Mlle et XVe siècles, avec un beau rétable du XVIP, et son château du XVe, avec un escalier monu- mental, sont à visiter. Cordes-Tolosanes, corïiniitne tic 603 habitants, fait partie (lu canton de Saint- Nieelas. On soit sur le territoire de cette commune, au confluent de la Gimouc et de la Garonne, les ruines de labbaye de 13elleperchie. Angeviile (310 habitants) et Fajol!es (292 habitants) sont deux petites coiniil unes du canton de Saint-Nicolas. Des Coutumes furent données aux habitants dAngevi!Ie le 2 décembre 1290 iai Tiijauci dAngvilla, sénéchi1 de Toulouse et dAlbigeois, pour Alfonse, comte de Poitiers. Les Coutumes de Fajolles, (JUl ne (ii1lrent guère de celles dÀngcville, car elles appartiennent au môme formulaire, furent accordées le 9 janvier 1275 (1276) pu" frère Guillaume de Vilaret, (le la maison de 1 Elèpital de Saint-Jean, prieur de Saint-GiUes. Par un passage, h la suite (le larticle 4 (lui avait été tuOAié ilatis la irmule de concession, nous vo yons que Ces Coutumes sont acceptées par Guiliruinie (le Barta et Geotfrov tic [airnier, consuls de ladite bastide, agissant au nom (le luniversité do Fajolles, Les divisions en alinéas de M. Cabié étant, k très peu de choses près, celles que nous avions adoptées, nous les 10 CINQ COUTUMES DL TARN-ET-GARONNE.

suivrons dans lanalyse des documents, prenant pour modèle celle que M. do Rozière a donnée de la Coutume de Thégra, dans la Revue de Législation (t. I, 1870-71).

Coutumes de Larrazet.

La curieuse charte de Larrazet nous montre une organi- sation municipale assez complète dans cette localité : la ville a son chevalier (art. 7), et le seigneur abbé son viguier (art. 8). - Il est fait mention du baile du seigneur abbé aux art. 4, 8, 14, 23, de son lieutenant aux art. 7 et 14. Les prudhornnies de la ville sont mentionnés aux art. 4, 9, 22. - Les articles 24 et 25 nous apprennent que les prudhomines forment la cour du seigneur abbé. - Enfin, la ville a son capitoul (art. 23). Art. 1 et 2. - Des cautions et des drols de justice du seigneur. - Sil y a effusion de sang, le seigneur a 30 sous damende. Le larron et lhomicide sont poursuivis sur la rumeur publique, et le seigneur a 2 sous 6 deniers. Art. 3. - De lusage des aru.es. - Le seigneur a 30 sous damende pour une arme tirée, et, si on sen sert, le taux de lamende est à la volonté du seigneur. Art. 4. - De ladultère. - Le seigneur ou son haile constatent le flagrant délit en présence de deux témoins, cieux prudhomrnes. Art. 5. - Des droits de pesage du hb. - Le seigneur a pour le monastère la moitié du blé pesé, à raison (le 1 setier I)0UE livre. Art. 6. - Droits sur ta boucherie. - Le seigneur a pour lui les râbles, et, le dimanche, il a de chaque pourceau 1 maille melgoroise. CINQ COUTUMES DU TARN- ET-GA I0NNE. Ii

Pour chaque vache tuée, le seigneur a la tête toute lannée, les pieds k la Noël ou 2 deniers toulousains, sil ny a pas de vache tuée. Art. 7. - Des achats à cïclit du. seigneur. - Le sei- gneur abbé ou son lieutenant a 15 jours pour payer les achats quil fait ou fait faire, sauf le gage ou la caution k fournir au chevalier de la ville. Art. 8 et 9. - Des causions. - Le baile ne peut exiger caution de ceux contre qui plainte est portée, quaprès leur avoir fait connaître le plaignant. Si laccusé ne peut donner les cautions demandées, le viguier de labbé le fera juger par les prudliommes de la ville avant de le mettre en prison ; sil en fournit, il aura 8 jours pour venir plaider. Art. 10. - De la porcherie de la nue. - Le porcher du seigneur garde la porcherie de la ville. Le seigneur a pour chaque pourceau, le premier mois, 1 maille toulousaine; le deuxième mois, 1 maille melgorienne; par chaque truie qui a une portée, un petit, cochon ou truie, alternative- ment, au choix dit Le porcher ne garde que les porcs des habitants. Art. il. - Des fours .e puniaux. -. Le seigneur abbé doit faire cuire le setier de blé aux habitants de la ville pour I denier toulousain et aux boulangères pour 2 deniers; moyennant I maille toulousaine du setier, il garde le blé quon veut faire moudre et cuire. Art. 12. - Protection accOr(lie à letranger cenant habiter Larraet. - Le seigneur abbé et les prudhornrnes le réclameront comme habitant do Larrazet, si en voya- geant il est arrêté. Art 13. - Du voleur pris en flagrant délit. - Celui qui a été victime dun vol recouvre son bien et remet au seigneur le voleur, gardant ce que porte ce dernier et même son habit. 12 c ciiiii:s n;

Art. li. - L tJIT 1,l!(l.U, (Jarantia (lUX hUtfltailts de Larïaet. - On n peut, en raisonraison de ses dettes, arr- ter lin habitant de Lirazt, saisir ses habits, son lit, son pain, son blé, son vin, ses armes, etc. Art. 13. - Rederances dues au seigneur s les forjes. - Le seigneur a pour chaque paire de boeufs, on fl-!èiiie plus, si le propriétaire a plus dune paire, comme droit (le forge, 3 cartiers (le blé, moitié froment, moitié misture. Le forgeron doit chausser ait une fois par ail, le soc, le hachereau, le gaen. Il doit faire les éguillons et les ferrements k la charrue et laiguiser autant que besoin sera. Art. 16. - Du quipère bat ses eitftomls. - Il ne Petit être poursuivi sil ne les tue pas et sil ny a pas de plainte. Art. 17 et 18. - Des violences exercées contre celui jei porte plainte. - Celui qui enipêche le j ] aignant de porter sa plainte paiera 2 sous G deniers toulousains, et si la plainte était portée polir effusion (le sang, il paiera 30 sous toulou- sains. Un prudhomnrne peut abonner, sans être tenu à plus, femme, enfant ou tout autre membre de sa famille, si une plainte est portée contre eux. Art. 19. - Des fausses mesures. - Elles sont confis- quées. Art. 20. - Des tacerniers. - Sous peine de 30 sous damende, les taverniers ne doivent pas, après avoir fait crier le vin, le mêler avec dautre vin ou avec de leau, ni diminuercc la mesuré.

Art.. 21 et 2. - Des eolemers de JOU) et de nuit du,x les jardins. - Ils paieront 2 SOUS G deniers damende pour vol de jour, et Pou! vol de nuit ils seront incarcérés. Art. 23. - De lhabituel mort intestat, - En cas de décès dun intestat, le seigneur abbé et son baile prennent son bien en présence de deux prudhornmes de Larrazet, en CiNQ COCTUMIIS DU TASN-ET-GARONNB. 1 3 donnant caution au capitoul de la ville, pour le rendre si avant un an parents ou couvent le réclament. Art. 24. - De la procdue dans les actions civiles intentées par le seigneur abbé contre les habitants de Lar- razet. - Le seigneur abbé ne peut poursuivre un habitant de Larrazet que devant sa cour, composée de prudhommes de la ville, et il doit produire dabord ses témoins qui déposeront lun après lautre. Art. 25. - De la procdnre dans les actions criminelles i,,Itée par le seiqueur abbé contre les habitants de Laria- set. - Quand le seigneur abbé, sans quil y ait plainte. intente une action criminelle à un habitant (le Larrazet, il ne peut exiger de lui caution avant davoir produit ses témoins. Art. 26. - De la vente dobjets faite à des habitants de Lav)-azet. - Quand un objet volé a été vendu et que le fait a été reconnu par les prudhommes, le propriétaire recouvre son objet; le prix en est restitué h lacheteur de borine foi.

Art. 27. - De ln80 ,qe des faux poids. - Ils sont confisqués. Approbation des coutumes par le seigneur abbé, les prud- hommes de Larrazet au nom (les habitants, et promesse de les observer. Le seigneur abbé, du consentement des religieux de son monastère et (le ceux (le lautre couvent (celui (le Cordes), accorde les coutumes susdites aux habitants de Larrazet. Vingt et un prudhommes reçoivent les coutumes pour eux et pour les habitants de Larrazet. Le seigneur abbé promet de les observer fidèlement. Raimon Colurnbary, notaire de , a écrit ces coutumes. Fait le 2 juin 1265. 1 4 CINQ COUTUMES DC TARN-ET-GARONNE.

Coutumes dAngeville et de Fajolles.

2 décembre 1270 cl 9 janvier 1276.

Les chartes dAngeville et de Fajolles, qui se confondent en une seule, k cause (le leur identité presque complète, nous montrent une organisation analogue, au moins en théorie, h celle de Larrazet. Ces deux localités ont leurs consuls (art. 3, 1, 5, 16, 20, 46, 47, 48), un notaire public (art. 18). Le comte a sa cour (art. 15), un halle (art. 15, 44, 45), un juge (art. 7). Nous signalons comme assez curieux larticle 33 sur les quêtes ou aides, Il est relatif à laide aux trois cas qui sont tout différents k Angeville et à Fajolles. Les art. 34 h 41 sur les droits, redevances et revenus du comte offrent assez dintérêt, car ils montrent en quoi consistait le petit commerce de ces localités au XITP siècle. Art.. 1 et 2. - Concession des Coutumes par Tibaud (lJlnqcrllle, sénéchal (le Toulouse et clA ibiqeoi. Art. 3, 4 et 5. - Des voleurs de jour dans les jardins. - Ils paieront aux consuls de la ville une amende de 12 deniers toulousains ou subiront une peine corporelle, k la volonté In juge ou du balle, pour les insolvables. Ils paieront I denier toulousain damende pour une btte à poil im h plume, 1 denier caorsin pour un porc. Les consuls emploieront le produit (le ces amendes k répa- rer les routes, passages, voies publiques en mauvais état. Art. 6. - f)es roleios de nuit dans les javdin, viqnes, prairies. - Ils devront réparer le dommage et payer au comte 20 sous damende. Art. 7. - Des faux poids et des tusse s mesares, - Quiconque aura tenu faux poids, fausse mesure ou fausse CINQ COUTUMES DC TARN-ET-GARONNE. 15

canne, ou autre fausse mesure, paiera au comte 20 sous toulousains, et après deux fois il sera puni à la volonté du

comte ou de SOT1 juge. Art. 8 et 9. - Des bouchers. - Les bouchers doivent vendre des viandes bonnes et saines, ou bien elles seront données aux pauvres. De la Saint-Miche! à Pâques ils gagneront I obole par sou, et de Pâques à la Saint-Michel, 2 deniers caorsins seulement ; le tout sous peine (lune amende (le 2 sous toulousains et de 1 denier pour le comte. Art. 10. - Des boulangers. - Chaque boulanger ou boulangère doit gagner, sur I setier de froment, 3 deniers toulousains et le son seulement; sinon, le pain sera pris et donné aux pauvres. Art. 11. - L)i la vente des choses comestibles. - Le vendeur est tenu de les porter, au préalable, sur la place. Art. 12. - De la rente du gibier. - On doit vendre le gibier, perdrix, lièvre ou lapin, an prix publié par le comte. Art. 13. - Exemption des droits de leude pour les mar chands. - Cette exemption ne sapplique pas aux jours de foire. Art.. 14. - Exemption des droits de leude pour lhabi- tant qui vend ou qui uehfr. - Cette exemption sappli- que aux jours de foire. Art. 15. - Le bail o doil faire des arrestations que dans les cas oùelles soit nécessaires. - Autrement on peut en appeler h la cour du comte en donnant caution. Art. 16 et 17. - Serment des consuls et serment des habitants. Art. 18. - Des actes faits par le notaire public. - Les actes faits par le notaire public institué par le comte, ont la valeur (lactes publics. Art. 19. - Des testaments. - Les testaments faits in 16 CINQ COUTUMES DU TARN-ET-GARONNE.

extremis et en présence de témoins sont parfaitement vala- bles. Art. 20. - De lhabitant mort intestat. -- Les consuls administrent ses biens durant un an et un jour, après esti- balle, mation faite par le et si, après cette date, personne ne sest. présenté, le comte hérite. Art. 21 1. - Des dhitcurs. - Dès quun créancier porte plainte, si le débiteur ne sesi, pas libéré avant un délai de 14 jours, il paiera au comte 12 deniers toulousains, mais si la dette est contestée, celui qui succombera paiera au comte 8 deniers toulousains. Art. 22. - Des injures oe insultes. - Sil ny a pas :le plainte portée au comte, lauteur de paroles blessantes ou grossières nest pas passible dune amende ; sil y a plainte, linsulteur paiera 12 deniers toulousains pour la plainte, et, pour lestimation (le linjure, 2 sous toulousains par livre. Art. 23. - Du gain de survie. - Le mari survivant h sa femme, sil ny a pas denfants, aura, sa vie durant, la jouissance de la dot. La femme, survivant au mari, recouvre sa dot, quil y ait (les enfants ou non. Art. 24 et 25. - De lusage des a.res. - Celui qui tire son épée contre un autre paie, sil ne le frappe pas, 20 sous toulousains ; sil y a effusion de sang, 30 SOUS toulousains ; sil y a perte dun membre, GO sous ou plus, au gré du comte sil y a mort dhomme, la peine est h la volontédu seigneur comte et les biens du coupable sont confisqués. Art. 26. - Des biens dun condamné. - Les biens (le tout condamné sont h la disposition du comte, ses dettes payées au préalable. Art. 27. - Des voleurs ou les iwicile. - ils sont punis à la volonté du comte. CINQ COUTUMES DU TÀRN—ET—GÂRONNE. Art. 28. - Dé ladultère. - Le coupable devra courir à travers la ville ou payer au comte 100 sous toulousains. Art. 29. - Du fidjusseur. - Si le fidéjusseur est sol- vable, il doit payer quand le débiteur principal est insol- vable. Art. 30. - Des donations. - Chacun est libre de faire des donations, sous la réserve de la part que les usages et les coutumes attribuent aux enfants. Art. 31. - Des conditions de cens et dachat. - La faculté est accordée aux habitants dAngeville de prendre à cens des terres dun chevalier et dacheter à tout vendeur, excepté quand il sagit de fiefs. Art. 32. - Des étrangers. - Les étrangers sétablis- sant à Angeville jouissent des mêmes libertés que les autres habitants. Art. 33. - Des quêtes ou aides. - La ville est exempte de toute quête ou aide du comte, à moins quelle ne soit faite du consentement des habitants, excepté clans trois cas: pour le rachat de la personne du comte; pour le mariage de sa fille aînée; pour un voyage au-delà de la mer. A Fajolles les trois cas où le seigneur a le droit de quête sont les suivants: quand le prieur de Saint-Gilles traver- sera la mer; quand il construira un édifice aux chevaliers de lHôpital, pour quils puissent sy fortifier; quand il achètera dans le voisinage un champ ou des possessions dun prix très élevé. Art. 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40 et 41. - Des droits, rede- vances et revenue du comte. - Le comte a, tous les ans, à la fête de la Toussaint, par maison ou champ de ladite ville, longs de 10 stades et larges de 3, 3 deniers toulou- sains de cens.

Stade, mesure itinéraire des anciens Grecs; le plus usité, le stade olym- pique, valait 185 mètres. 18 CINQ COUTUMES DU TARN-ET-GLRONNE. Le comte doit avoir de tout étranger: Par carton de froment ou autre blé, 4 deniers toulousains pour droit de fournage Par boeuf, par porc vendus, 1 denier caorsin Par âne ferré, 2 deniers toulousains; Par âne déferré, 1 denier caorsin; Par bête grosse, 4 deniers toulousains; Par portée de bête, I denier caorsin; Par peau de renard ou (le loir, 1 denier caorsin; Par brebis, chèvre, une obole caorsine; Par livre de cire, 1 denier caorsin Par charge dhuile, 1 denier caorsin ou 1 obole valant un denier caorsin; Par morceau de viande de cochon vendue à la foire de Nol, I denier caorsin. Les habitants sont exemptés de ces droits quand ils achè- tent pour leur propre usage. Le comte doit avoir: Par étranger venant vendre le jour de foire, I denier caorsin, à lexception du mercier qui paiera 1 obole; Par boulanger, 3 oboles toulousaines le Jeudi-Saint; Par charge de foin, 1 denier toulousain Par charge de sel, une poignée de sel et I denier tou- lousain; Par charge de vin ou de blé. 1 denier caorsin; Par quantité de sel que peut porter un homme, I obole caorsine; Par charge de vases de verre, 1 denier caorsin; Par charge décuelles et de jattes, 1 denier caorsin, Par chaque plant de jardin, une redevance raison- nable. Quiconque ne paiera pas les droits de leude, sera con- damné à une amende de 2 sous toulousains et 1 obole. Art. 42. - Des coups et blessures en foire. - Qui- CINQ COUTUMES DUTÀRN —ET—GARONNE. 19 conque aura frappé, avec le poing, une personne, un jour de foire, paiera 2 sous et 1 obole toulousaine; sil y a eu effusion de sang, 20 sous toulousains. Art. 43. - Des droits dans les actions possessoires. - Celui qui les intente doit donner 2 sous pour livre. Art. 44. - Des droits clu créancier gagiste. - Quand le haile a pris un gage, 15 jours après lavertissement fait au débiteur, le gage est remis au créancier, qui attend encore 15 jours, après lesquels il peut le faire vendre sans avoir aucun compte à rendre. Art. 45. - Serment du baile. - Le baile jure, en pré- sence des consuls, de bien remplir sa charge. Art. 46. - institution des consuls. - Ils sont institués annuellement par le comte, le lendemain de la Nol; sinon les consuls sortants continuent leurs fonctions jusquà la création de nouveaux consuls. Art. 47 et 48. - Attributions des consuls en mati(re de voirie. - Les consuls ont dans leurs attributions lentre- tien des routes, des mauvais passages, la punition de ceux qui jettent des ordures dans les rues. Approbation des Coutumes dAngeviNe par le comte de Toulouse. Fait le 2 décembre 1270, sous le règne de Philippe III, Alfonse étant comte de Toulouse; Bertrand, évêque. Guillaume Mathe, notaire (le Cordes (diocèse de Tou- louse), a écrit ces Coutumes. Les Coutumes de Fajolles sont données à Fronton, le 9 janvier 1276. - Témoins: B. Maurin, maître Jean de Saint-Flour, notaire; Pierre Catalan. Ce texte, tiré dun livre (les Archives du comte de lIsle- en-Jourdain, a lité collationné par moi, Pierre de Fonrèse, notaire public de Toulouse.

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COUTUiES DE LAUZERTE.

Les archives de lhôtel-de-ville de Lauzerte (Tarn-et- Garonne) possèdent un cahier manuscrit de 24 pages, qui contient deux documents très différents. Dabord, la charte de Coutumes concédées en février 1241 par Raimond VII, comte de Toulouse, aux habitants de Lauzerto, au sujet de la dime et autres droits ecclésiasti- ques. Ce cahier est malheureusement en très mauvais état et lécriture en est b. peine lisible. Lanalyse bien imparfaite des Coutumes, divisées en 37 articlés, que nous nous déci- dons b. publier après avoir vaineint cherché aux archives nationales et ailleurs un texte complet, nous fera peut-être signaler dans quelque dépôt darchives, b. Toulouse, par exemple. ce que nous navons pu trouver nous-même. Ni le magnifique cartulaire de Raymond VII, appelé encore (]ironique toulousaine du Mlle siècle (Archives nationales, JJ, 19) ; ni le carton J, 326, du Trésor des Chartes, où se trouve la charte de Coutumes données par Raymond, comte de Toulouse, le 3 mai 1246, aux habitants (le Montianard, et publiée au t. Il, p. 614, B, des Layettes du Trésor des Chartes, ne possèdent le texte des Coutumes concédées, 5 ans auparavant, b. la ville de Lauzerte. CINQ COUTUMES DU TARN-ET-GARONNE.

11 suffit de comparer un instant les articles de la charte de Lauzerte donnée à , avec ceux de la charte de Mont

lanard, donnée. à La Salvetat, pour voir que COS (Jeux docu- ments presque contemporains ne se ressemblent en aucune façon. Montianard est mentionné naturellement dans lénumé- ration des limites de la châtellenie fie Lauzerte ; situé tout près de Castelnau-de-Montratier, le château de Montlanard porte aujourdhui le nom de Mondenaid et fait partie de la commune de Cazes-Mondenard (Tarn-et-Garonne, arrondis- sement de Moissac, canton de Lamizerte). De même, il est question de Lauzerte et même de la Cou- turne de Lauzerte (Tans la charte de Montlanard, au sujet des personnes qui, de Lauzerte, viendraient habiter à Mont- lanard. Nous devons dautant plus regretter labsence dun texte complet et lisible de la charte de Lauzerte, de 1241, quelle na, ai-je besoin de le dire, rien de commun avec la charte accordée, plus dun siècle plus tard, en 1370, à Moissac, par le duc (lAnjou, lieutenant du roi, aux consuls de Lau- zerte, laquelle charte est confirmée à Paris le 2 juillet 1379. Ce dernier document : Caria quorundam pricilegiorum con.sulibus loci de Lau.zerla, senescaliœ Ca.turcensis, con- ces.sorum, confirmation des privilèges accordés aux habi- tants (le Lauzerte par le duc (lAnj ou, lieutenant du roi, est au registre JJ, 115, n° 342, fi 116 y0 , du Trésor des Chartes; il est dailleurs reproduit et analysé au t. IV, P. 299, des Ordonnances des rois de . II est suivi dun autre document Caria pro edem consulibus (JJ, 115, n° 314, P 167 r°), qui est reproduit au t. VI, p. 403 des Ordonnances; en voici le titre « Lettres qui portent que, pendant 20 ans, les habitants de Lauzerte seront exempts des droits de francs-fiefs et damortissements. » CINQ COUTUMES DU flRN-ET-GAItOE. Lanalyse quo nous donnons des privilèges de 1370, avant lanalyse de la charte de 1241, permettra aisément de les comparer. Le second document contenu dans le précieux cahier que possède la mairie de Lauzerte, et que le Maire, M. de Cern- barricu, a ou lextrême obligeance de nous communiquer, à la demande de notre ami M. labbé F. Berdinel, montre comment se réglèrent facilement, à une date indétermi- née mais certainement voisine de 1241, les contestations survenues entre les pouvoirs civil et religieux de la cité, au sujet de la dîme et dautres droits ecclésiastiques. Les deux parties, les consuls et le seigneur-recteur sen remirent davance à la décision de deux arbitres, qui ne trouvèrent rien de mieux que de partager, sur tous les points, le différend.

Juillet 1370.

Coutumes et priviles accordes aux consuls et aux habitants de Lauzerte

par Louis, duc dAnjou, lieutenant du roi.

1. - Confirmation de tous les privilèges qui ont été accordés aux habitants de Lauzerte par les comtes de Tou- buse, les rois de France, celui dAngleterre et Édouard son fils aîné; et des coutumes et usages de ces habitants. (Le roi ne jugea pas à propos de confirmer cet article.) On lit h la fin « Quas quidem litteras confirmamus, excepta prima clausula duntaxat; cujus tenor clausule superius incer- tus talis est, etc. 2. - Cette ville sera unie inséparablement an domaine royal. CINQ COLTUMES DU TARN-ET-GARONNE.

3. - Rémission donnée â ses habitants de tous les crimes et délits quils ont pu commettre, et décharge de tout ce quils peuvent devoir au roi. 4. - Révocation de tous les dons de choses domaniales situées dans létendue de la juridiction de Lauzerte, faits depuis la rébellion de cette ville et la confiscation du duché dAquitaine. 5. - Les consuls de cette ville continueront den avoir la garde. 6. - Les rois de France ne pourront faire de paix et ne pourront faire aucun traité avec le roi dAngleterre ou son fils, que cette ville ny soit comprise. 7. - Les habitants ne seront point obligés (le fournir des vivres aux troupes quils nen aient reçu le prix qui aura été réglé par les consuls. 8. - On rendra aux habitants tous les biens qui ont été confisqués sur eux. 9. - On pourra librement amener des marchandises dans Lauzerte de toutes les parties du royaume. 10. - Les consuls de cette ville seront seuls juges des procès qui ne passeront pas dix sols, et les amendes aux- quelles les parties seront condamnées par rapport à ces procès, seront partagées également entre le roi et les consuls. 10. - Le procureur du roi de cette ville ne pourra mettre aucun habitaut en cause, quaprès une information suivie du jugement du sénéchal ou du juge de Cahors. 12. - Les habitants qui devront des redevances annuel- les au roi, ne pourront être contraints de les payer quen une seule fois, à la fète de la Toussaint. 13. - Les habitants, soit en matière civile, soit en ma- tière criminelle, si ce nest pour na crime de lèse-majesfê, ne pourront être poursuivis à la requête du procureur du roi, hors des assises. CINQ COUTUMES DU TARN-ET-GARONNE.

14. - Les habitants ne payeront point de péage pour les marchandises quils feront entrer dans la ville et dans son territoire. 15. - Les habitants pourront faire aiguiser les outils propres an labourage, sans payer les droits qui étaient dus anciennement au roi par ceux qui faisaient aiguiser les pièces de leurs charrues. Louis, duc dAnjou et de Touraine, comte du Mans, lieutenant du roi in partibus oceitanis, accorda ces cou- tumes aux consuls et aux habitants de Lauzerte, k Moissac, en juillet 1370. De même, cest ultima die rnensis julii 1370, b. Moissac, quil exempta par ses lettres, que confirme en 1379 Charles V, les habitants de Lauzerte des droits de francs-fiefs et dad- morlissemenis.

Février 1241.

Coutumes de Lauzerte accordées par Raimond, comte de Toulouse.

« In nomine Dornini nostri Jesu Christi et de la honorada Virgina Maria, mat.re Jesu Christi et de tots, etc. « Ramon, p la gratia (le Dieu, » concède ces coutumes aux habitants « del castel de Lauerta, et en la honor » des termes qui sont de Bargalona, de Durfort, (lu Viol-Castel de Lauzerta, (le Mirainont, de Touffaillas, (le Bouloc, de Montiauzun, de Monbouzac et de Monlanard. « E las coustiimas son aital que heu Io sobredicli Ramond, comte de Toulouse, marques dEsperansa (de Proenssa), ei donadas et autrajadas et cofermadas en durabietat, per tots temps avenir ais habitant, ais habitadors et a la habitairies que son et que saran al sobredich castel de Lauzerta. » 2 CINQ COUTUMES DU T.RN-ET-GRoNNE.

Analyse des coutumes divisés en 37 articles.

Art. 1. - Exemption pour les habitants de La er( de toutes prises, tailles, malas faissous, malus sermen taras. Art. 2. - (Illisible et en blanc sur la copie). Art. 3. - De la faculté de lester. - Toute liberté de disposer par testament est laissée aux habitants de Lan- zerte. Art. 4. - De la procédure tleeant Je baile et les peu- dhommes de Lauzerte. Art. 5 et 6. - De ladultre. - Doit être constaté par trois prudhomrnes. Art. 7 et 8. - Des cas o/ le haile peut arrête, /.s habitants (le Lauzepte. - Il faut quil y ait eu plainte portée. Art. 9. - De la)-restation du mat fazedoi. Art. 10. - Du faux plaignant. - Tout habitant de Lauzerte qui fait arrêter à tort un autre habitant tic Lait- zerte, paiera une amende de 60 sous et réparera le tort par lui causé. Art. Il. - Des plaintes portées ait baile par les habi- tants. Art. 12. - Du vol. - La peine varie suivant que le vol est commis le jour ou la nuit; le coupable paie une amende et est tenu de réparer le dommage. Art. 13. - De lhomicide. - Les biens tic lhomicide sont confisqués. Art. 14. - Des coups et blessures. - Sil y a plainte, le seigneur a 60 sous caorsins de justice. - Il a 20 sous pour tout couteau tiré et 10 sous pour coups de poings. Art. 15. - De ceux qui sintroduisent la nuit dans une maison. CINQ COUTUMES DU TARN-ET-GARONNE- 27

Art. 16. - Le baile ne doit actionner personne sans une plainte. doit être du Art. 17. - Du marc de Lauzerte. - Il même poids que celui de Cahors. Quiconque, de mauvaise foi, achètera ou vendra avec un marc plus petit, paiera au seigneur 60 sous de justice. Art. 18. - Des aunes. - On a établi au château de Lauzerte deux aunes, une de cana, lautre de canaba. Art. 19. - Des témoins. Art. 20. - Du paiement des dettes. Art. 21. - Du cas où un habitant de Lauzerte accroît son avoir. Art. 22. - De la vente des draps. - La vente en est interdite, en dehors des jours de foire, aux étrangers. Art. 23. -- De la vente du vin. - Elle doit se faire à la mesure établie à Lauzerte. Art. 24. - De la vente du blé. - Elle doit se faire à la mesure de Lauzerte. Art. 25. - Des plaintes. - Le plaignant noble (cava- lier) doit fournir caution. Art. 26. - Des revendeurs. - Tout habitant de Lau- zerte peut retirer des mains dun revendeur des cornesti- bles au prix payé par ce dernier, sil ne les a pas déjà portés dans sa boutique. Art. 27, - Des boulany.ees. Leur bénéfice doit être de 4 deniers par cartier de rioment. Art. 28. - Des meuniers. - Les meuniers doivent moudre pour un seizième quils prlèvent, sous peine dune amende tic 5 sous caorsins, sil y a plainte. Art. 29. - (Incompréhensible h cause clii mauvais état du texte). Art. 30. - Du viol. - Lauteur dii viol doit une répa- ration, OU le mariage, ou une indemnité, suivant les conve- nances sociales.

CENQ COUTUMES DU TARN-EF-GARON N. Art. 31. - Des quatre targuas: El mazel, el fours, el péages, las leudas. Art. 13. - Des bouchers. - Le seigneur doit avoir par boeuf ou vache, 6 deniers caorsins; par pore, 3 deniers; par mouton, 1 denier; par brebis ou chèvre, une maille. Art. 32 bis. - Des redevances que doivent payer ai seigneur les habitants qui font cuire le pain chez eux. - Autres redevances prélevées par le seigneur et quénumère cet article. Art. 33. - Des débiteurs qui résident hors de Lan- zerte. Art. 34. - Des (lettes de jeu. - Le débiteur est tenu, sur tous ses biens, de payer son créancier. Art. 35. - Des costurnes. - Tout habitant de Lau- zerte qui recevrait, des fils, messagers ou serviteurs des prudhommes leur costume officiel, cape, manteau ou autre vêtement, est tenu de le rendre sans délai au seigneur. Art. 36. - Des méfaits de nuit aux arbres, vignes ou blés. - Leurs auteurs, sils sont convaincus de leurs mé- faits par témoins, répareront le dommage et paieront 2 sous caorsins de justice au soigneur; si les coupables ne peu- vent être découverts, le préjudice sera réparé aux frais de la communauté de Lauzerte. Art.. 36 bis. - Des incendiaires. Ils sont incarcérés et leurs biens confisqués. Art. 36 1er. - Des redevances (lues par les marchands de sel et dc poissons. Art. 37. - Des débiteurs. - Le créancier ne petit pren- dre en gage au débiteur, ses armes, ses draps tic lit, ses vêtements ordinaires. Art. 37 bis. - Exenipiion des droits de leude et de, péage pour les habitants de Lau;ente qui portent du poisson ou autres comestibles. Fait t Moissac, en février 1241. CINQ COUTUMES DU TARN-ET-GARONNE.

Transaction entre les consuls et habitants de Lauzerte et le seigneur-recteur

de ladite ville au sujet de la dime et autres droits ecclésiastiques.

Des contestations sétaient élevées entre le recteur de Lauzerte et les consuls de cette ville, sur les points sui- vants: Le recteur demandait la lic saurnada de la vendange, tandis que les consuls ne lui accordaient que la 13. De même pour le blé, le recteur demandait la 11 e gerbe, et les consuls lui accordaient la 13°. Pour la sépulture des enfants de 1 h 14 ans, le recteur demandait de 12 deniers h 3 sous, suivant la fortune de chacun ; les consuls lui accordaient de 12 deniers h 2 sous. Pour lalberg de mariage ou de noces, le recteur deman- dait de 3 sous h 6 sous ; les consuls lui donnaient de 2 h 4 sous. Pour le droit paroissial de mariage dans la paroisse ou sur le paroissien se mariant hors de la paroisse, le curé prétendait avoir de 3 h 6 sous, les consuls lui offraient de 2 à 4 sous. Pour terminer ce différend, le recteur et les consuls pren- nent, dun commun accord, pour arbitres, religieux baron frère Guillaume Melo, gardien de Moncuq, et le seigneur Gaubert dAiras, curé, se soumettant davance à leur déci- sion. Les parties entendues, lesdits arbitres ont décidé Dtine sur les vendanges. - Pour la vendange, le recteur de léglise de Lauzerte prendra la 12e saum!e, qui sera enlevée de la vigne par ses soins. Sil y a 13 ou 14 saumes, le recteur en aura une; sil ny en a que 11, il en aura une également; sil ny en a que 7 à 8, il aura la 11° part de la récolte. 30 CINQ COUTUMES DU TARN-ET-GARONNE.

Dîme sur le blé. - Pour le blé, le recteur prendra la 12e gerbe. Droits de sépulture des enfants de I à 14 ans et des per- sonnes au-dessus de 14 ans. - Pour linhumation des enfants de 1 à 14 ans, le recteur aura de 12 deniers à 3 sous caorsins, suivant la fortune (les familles. Pour linhumation des personnes au-dessus de 14 ans, le recteur aura ce qui est laissé à cet effet par testament, par disposition dernière ou dernière volonté. Des mariages. - Par mariage célébré (Tans son église, le recteur aura de 3 à 5 sous, suivant la fortune de chacun. Par paroissien se mariant hors de la paroisse, le recteur aura de 3 à 5sous.

Deux copies de cette transaction sont faites par A, B, C, et scellées du sceau du soigneur évêque de Cahors, du sceau de la ville de Cahors, du sceau de la communauté et

(itt conseil de Lauzerte. COUTUMES DE VLENGE-DIGEN

Concédées le 28 dcembre 1283 par Édouard 1, roi dAngleterre

Bien quil ne soit pas question de Valence dans la pres- tation de serment que firent en 1271, au roi Philippe-le- hardi, les habitants (les paroisses (le la baylie tic Puymirol, il existait incontestablement, au milieu du XIIIe siècle, un village dans le lieu où, en 1283, Édouard F, roi dAngle- terre, de 1272 k 1307, fondait la bastide de Valence et concédait, par une charte du 28 décembre, à ses habitants, les Coutumes et libertés que nous publions. II faut remarquer, en effet, quavec les paroisses de la baylie de Puymirol, Lalande. , , Bayne, et plusieurs autres, figure celle de Cornilias dont Valence dépendait. Il est certain, dautre part, que déjà en 1268 Valence avait un notaire communal . Cest donc pour attirer (les habitants à Valence et pour favoriser les progrès de cette localité naissante, que le roi Édouard 1er lui accorde une charte de Coutumes impor-

t. Il, P. 55. 4 Moulenq, Documents !ii1oriques sur le Tarn-el-Garonfle, 32 CINQ COUTUMES DU TARN—ET—GARONNE.

tante par les avantages peu communs quelle assure à cette nouvelle bastide. Ainsi procédait, quelques années aupara- vant, Alphonse do Poitiers qui, en mai 1270, pour favoriser lagrandissement de , lui donnait une charte de Coutumes, type admirable des privilèges concédés par Alphonse aux bastides languedociennes Aussi bonnes étaient sur le territoire de France cédé k lAngleterre, et notamment en Agenais, les dispositions dÉdouard I. Ce prince accordait, en effet, à peu près à la même date, des Coutumes importantes aux villes de Puy- mirol, Castel-Amoros et Saint-Pastour, Coutumes sut les- quelles nous publierons une étude dans un des prochains numéros de la Revue historique de droit français et étranger. La nouvelle bastide de Valence, dont M. F. Moulenq résume lhistoire au t. III, p. 312-20, de ses Documents historiques, chef-doeuvre de patience et de laborieuses recherches, saccrut rapidement à la fin du XIHe siècle, si bien que la ville devint chef-lieu de baylie avant 1330, année dans laquelle Édouard III, roi depuis 1327, en fit la concession à Raymond (le Pomynges et à son frère, par lettres du G mai, quoique, par une charte du 8 avril 1318, son père, Édouard II, eût déclaré que lui et ses héritiers, posséderaient les villes de Castelsagrat, Valence, Montjoie, sans pouvoir les distraire jamais de la couronne dAngle- terre . Les Coutumes accordées à la nouvelle bastide de Valence, du diocèse dAgen, le 28 décembre 1283, la 12e année (lu règne dÉdouard Jer, ont été publiées dans le précieux recueil des Acta publica de Rymer .

I Mouienq, Documents histoiques sur le Tarn-et-Garonne, t. III, p. 200. 2 Idem, t. II!, p. 203 et 314. Rvmer, t. II, p. 260-3; édition Tonson, Londres, 1727. CtNQ COUTUMES DU TARN—ET— GARONNE. 33 Statata vegis eciita in nora basida Valentiœ, in Ayenen.si (lioecesz, tel est le titre du document latin dont nous donnons la traduction intégrale. Le texte ne portant point de rubriques, nous lavons divisé en 38 articles, avec sommaires Pour les rapprochements entre ces Coutumes, données t Chester 1 , et celles de Puymirol, etc., nous les joignons au commentaire des trois Coutumes de la région Agenaise que publie la Revue historique de droit franiais et étranger. Quil nous suffisse (le dire, pour aujourdhui, que nous croyons, par cette publication, remplir une oeuvre utile, en faisant mieux connaître quil ne la été jusquici, perdu dans un gros in-folio dune collection en 18 volumes, un docu- ment juridique qui touche aux origines dune cité qui nous est chère. 28 décembre 1283.

Coutumes accordées à la nouvelle Bastide de Valence,

du diocse dAgen.

Édouard 2, par la grâce de Edwardus, Dei gratin, rex An- Dieu, roi dAngleterre, seigneur glia, Dominus Hibernia et diix (lirlande et duc dAquitaine, à Aquitania, universis praseates tous ceux qui verront les pré- litteras inspecturis, salutem in sentes lettres, salut en N.-S. Domino. Sachent tous que nous concé- Noveritis quod nos habitato- dons les libertés et coutumes ribus viihu nostrte de Valentia, suivantes aux habitants de notre Agenensis diocesis, infra decos

I Chester. - Cestria. Deva Castra, cap. du comte de ce nom, sur la Dée, à 255 kil. X.-O. de Londres. Chester donne, depuis Édouard 111, le titre de comte au prince de Galles. 2 Édouard 1v, roi dAngleterre, de novembre 1272 à 1307; la concession les Coutumes aux habitants (le Valence est de la 12 année de son régne de 1253. Au retour de la S croisade, dans laquelle il avait accompagné saint Louis, Édouard avait réglé soigneusement le gouvernement de ses province françaises, et il ne cessa depuis ile soccuper activement de lui bonne administration. CINQ COUTUMES DU TAR5-T-GAl1ONNE. ville de Valence, du diocèse sen terminos dicim basticla3, dAgen, et à ceux qui habitent concedimus libertates et cou- sur sou territoire. suetud mes i nfrasciiptas, y iz. Art. 1er. - Renonciation au L Quod per nos vel succes- droit dimposer les habitants. sores nostros non fat, in dicta Nous et nos successeurs ne villa, questa, tallia, nec alber- ferons en ladite ville ni quête, gata; nec ibi accipiemus mu- ni taille, et nemprunterons tutim. ni--;i gratis facere volue- aucune somme, à moins que ce riut habitantes. ne soit du plein gré des habi- tants. Art. 2. - De la faculté pour les 2. Item quod habitantes dicti habitants de disposer librement de castri et in l)osterIUTl habitaturi, leurs biens. - Les babil auls de possint vendere, dare, alienare Ladite bastide et leurs succes- oxnnia houa sua, mobilia et im- seurs pourront vendre, donner, mobilia, cuicumque voluerint, aliéner tous leurs biens, meubles excepto tjiiod res ininobiles non et immeubles, à qui ils vou- possi ut alienare ecclesi, nec dront; ils ne pourront cepen- religiosis personis, nec militi- dant aliéner les immeubles à bus, nisi salvo jure Dominoruin une église, à un couvent, à un de quibus feoda tenebuntur. ordre de chevalerie, si ce nest en sauvegardant le droit des seigneurs dont relèvent les fiefs. Art. 3. - De la liberté des 3. Item quod habitantes dicte mariages. - Les habitants de ville possint fluas suas libere, Valence pourront marier libre- ubicumque voluerin t, maritare, ment leurs filles Cil ils voudront et fihios suos ad sacros ordines etengager leurs fils dans les promovere. ordres sacrés. Art.. 4. - La liberté des persannes 4. Item quod nos, nec ballivi est garantie. - Nous et nos bailès nostri, non capiemus ali(IUem respecterons la liberté indivi- habitantem dictœ villa, nec vin duelle de chaque habitant, nous ci faciemus, nec sasiemus houa ne lui ferons point de violence sua (dum tamea voluerit firmiter et nous ne saisirons point ses si are juri) nisi pro murtro, vel biens (à condition cependant morte hominis, vel plaga inor- quil reste clans son droit), si ce lifera. vel alio criniine, pro quo CINQ COUTUMES Dli TARN-ET-GARONNE. 35 nest pour meurtre ou assassinat, corpus suum et bona sua nobis ou blessure mortelle, ou tout debeant esse incursa. autre crime pour lequel la per- sonne et les biens doivent nous être remis. Art. 3. - Incompétence du séné- 5. Item quod, ad questionem chal et du balle dans les contesta- vel clamorem aiterius non man- tions entre les habitants pour des dabit nec citaliit senescallus nos- faits passés dans la ville. Sur ter, nec ballivi sui (nisi pro Une requête ou sur une plainte, facto nostro proprio vel querela) notre sénéchal et nos balles ne aliquem habitantem dicta ville, manderont point et ne citeront pro rebus factis in dicta villa, point un habitant de Valence et pertinentiis et honore dicta (si ce nest pour notre propre ville, vel super possessiones fait ou sur notre plainte), pour dicte ville et honore ejusdem. des faits commis dans la ville et ses dépendances et sur le ter- ritoire de ladite ville ou sur ses possessions. Art. (. - De lhabitant de Valence 6. Item si aliquis habitans mort intestat. - Si un habitant in dicta villa, moriatur sine de Valence meurt intestat et na testaniento et non sint heredes pas dhéritiers pour lui succé- qui debeantsuccedere, baillivus ilor, notre balle et les consuls noster et consules dicte ville de la ville confieront, après en bona defuncti, tamen scripta, avoir dressé linventaire, les commendabunt duobus probis biens du défunt à (toux prud- hominibus dicte ville, ad eus- hommes de Valence pour les todiendum fideliter per unum garder fidèlement un an et un annuin et unum diem ; et si, jour; si, dans cet intervalle, des infra illinu terminum, appareant héritiers aptes à succéder se heredes qui debeant succedere, présentent, tous les biens du omnia bona dicti detiucti sibi défunt leur seront remis inté- intograliter debent reddi; aliter gralement. bona mobilia nohis tradantur et Dans le cas contraire, les etiarn inimnobilia, que a nobis biens meubles nous seront remis in feodo tenebuntur ad facion- ainsi que les immeubles qui dum penitus nostrain volunta- seront par nous tenus en fief tom; et alla bona immobilia 10imm en faire à notre guise; et les que ab alus Dominis tenebun- 36 CINQ COUTUMES DU TARN,—E1—GARONNE.

autres immeubles relevant dau- tur. eisdem l)omiuis tradentur tres seigneurs seront remis ad faciendum eormn volunta- ces mêmes seigneurs qui en tem tamen solutis debitis de- disposeront i leur gré; cepen- functi secunduiu usus et consue- dant, les dettes du défunt tudines Agenenses, si debita seront dabord payées, selon les clara shit, non expectato capite usages dAgen, si lexistence anni. des dettes est bien établie et sans attendre la fin de lannée. Art. 7. - De la validité des 7. Item testarnenta facta p testaments. - Les testaments habitatoribus dicte villa in faits par les habitants de Va- prasentia bonorum testium, va- lence, en présence de témoins leant, quamvis non sint ftcta dignes de foi, sont valables bien secunduru sollempuitateiu legis; quils ne soient pas faits selon 4lum tainen liberi sua legitiina les règles prescrites par la loi; port ione non frauden t ur, vocata pourvu cependant que les en- ad hoc capellano bd, vel alià fants no soient pas privés de ecclesiasticà l)eIsonà, si coin- leur part légitime, le curé de la mode possit vocari. localité ou tout autre ecclésias- tique étant appelé à cot etlit. Art. 8. - De la preuve judiciaire 8. Item quod nullus habitans par le duel eu le combat singulier. - in dicta villa, de quocumque Aucun habitant de Valence, de criniine sit appellatus seu accu- quelque grief quil soit accusé, satus, nisi veut, non teneatur nest tenu, sil ne le veut, à se ad duellum faciendum, nec ad battre en duel, ni à se défendre defendendum per prmlium, nec cogatur ad 1tciendurn duollum dans tin com bat singulier, et il ne doit pas être contraint à et, si refutaverit, propter hou non teneatur pro couvicto, sed recourir au duel. Sil refuse de se battre, il ne appellaus, si velit,probeterimen, doit uns être répute coupable, quod obicit, per testes, vel alias mais le plaignant peut, sil le provocatioues secundumn tor- veut, prouver laccusation par xr.ain juris. témoins ou par autres rocours selon les formes légales. Art. O. - De la tenure des 9. Item quod habitantes in immeubles. - Les habitants pour- dicta villa possint emere et re- censum, vel ad do- ront acheter et prendre à cous cipere. ad CINQ COUTUMES DU TARN —ET—GÂRONNE. 37 ou à titre de don, de toute per- nu ni , de quacumque persona sonne voulant vendre, inféoder volente vendere vol infeudare, ou donner ses immeubles, à vel res suas immobiles dare, lexception toutefois des fiefs de except is militaribus et frajicali- chevaliers et des francs-alleux bus feudis, qu non possiiit que lun ne pourra acheter ou emere nec recipere, nisi ItIo recevoir, si ce nest avec le nostra et successorUrfl nostro- consentement de nous ou de nos rani \-oiuntate.

SUCCOSSOII P5. Art. 10. - De la taxe fonciere. 10. Item de quocumque solo, - De toute pièce de terre de 4 (le quatuor brassaus (le mb brasses de largeur et détendue et amplitudine et de 12 de km- et de 12 brasses de longueur, gitudine, hahebirnus G d. ob. nous aurons fi deniers d oublie. De la taxe foncière 11. Item et de quocumque et des droits dacapte et de vente. - sclo, ile 6 brassatis de lato et - l)e toute pièce de terre de G amnplitudine et (le 12 in lougi- lirasses de largeur et détendue tudine, habehimus 8 d. oh. tan- et (le 12 de longueur, nous tum ut secundumn majus et aurons 8 deniers doublie, et minus, in festo Kalhedruu sancti ainsi en proportion â la fAte (le Petri; et totidem (le accaptagio la Chaire de Saint-Pierre 2; in rnutatione Domini; et si von- nous aurons la même somme datu r, habebim US (le emptore pour droit de relief, à chaque veudas, videlicet, duotlecun par- changement de propriétaire. tem pretii pro quo vendetur; Si la terre est vendue, nous et si oblia ail terminum non UUPOUS do lacheteur, comme solvantur, ut solet, nobis pro droit de vente, le douzièmedu prix gagio persolventur et dictai auquel est consen je la vente. oblia. Si, enfin, les oublies ne sont pas payées au terme ordinaire, flOUS prendrons un gage puni antis eu assurer le payement. Art. 12. - Des incendies et IZ Item si arsinie vol alia nia- autres méfaits commis dans Valence. leficia clam fiant in dicta villa - SI (les incendies ou autres et portinentiis et honore ejus-

I L ne litasse, mesure de 5 pieds, I m. Ut) e. environ.

2 I.a fitc tic la Girmire de Saint-Pierre est le 18 janvier. 38 CINQ COUTUMES DU TARN—ET—GARONNE. méfaits étaient accomplis en dem, flet per nos, vel per locum cachette dans la ville et dans nostrum teinentem, emencla su- ses dépendances, la réparation per illis rehus, secundum hona du dommage causé par ces acci- statuta et usus approbatos dio- dents sera faite par nous ou par cesis Ageuensis. notre lieutenant, selon les bon- nes coutumes et les bonnes tra- ditions du diocèse dAgen. Art. 13. - Du serment du séné- 13. Item senescallus noster et chal et du balle. - Notre sénéchal ballivus dicti lori tenentur ju- et notre baile de Valence sont rare, in priflcipio senescalcia et, tenus, en entrant en charge. (le ballive, coranm irobis hominibus jurer (levant les prudhornrnes (le dicta villa, quod in dicto officio la ville, quils lexerceront fidé- fidelier se imabebunt et cuilibet lement et feront droit à chacun, jus fac.iont ad posse suum; et selon leur pouvoir; quils obser- approbatas consuetiul mes dicta veront raisonnablement les cou- villa et statuta rationabilia oh- turnes et les statuts approuvés servabunt. de la ville. Art. 14. - Du renouvellement 14. Item, consules dicta villa des consuls; du serment quils prêtent mutentur quolibet auno, in festo en entrant en charge; de leurs attri- kathedra dicti Petri ; et nos et butions. - Les consuls sont renou- noster baliivus, debernus appo- velés chaque année à la fête (le nere et eligere, ipsa die, sex la Chaire de Saint-Pierre; et nous consules catolicos (le habitau- et notre balle devons présenter tibus in dicta villa, illos qui et choisir, le même jour, six Immagis bona fide et cominuni consuls catholiques, pris parmi prolicuo in dicta villa, videbi- les habitants de la ville; nous mus esse bonos. choisirons ceux qui nous paraî- Qui consules j urabunt ballivo tront, les plu-; recommandables nostro et populo dicta villa, et les plus thvorables au bien qUOI ipsi bene et fideliter gra- de la ville. dabunt et gubernabunt nos et Ces consuls jureront à notre popiiltimn dicta villa baile et au peuple quils garde- Et quod jura nostra fldeliter ront et gouverneront loyalement, go )ernabunt et tenebunt fide- et fidèlement nous et le peuple liter consulatumn ; et quod non de Valence; quils maintiendront recipieut ah aliciva persona ser- nos droits fidèlement et exerce- vitium ratione ronsulatus ; qui- CINQ COUTUMES DU TARN-ET-GARONNE. 39 ront fidèlement le consulat; bus consulihus commuuitas dic- quils ne recevront de récom- te villa jurahit dare cousilium pense de p2rsonne, en raison de et juvamen et obedire; salve leurs Innci ions. Dautre part, tamen in omnibus jure nostio la comrniinaute de la ville pro- dominioque nostrO et honore mettra (le lonuer conseil, aide et licti cOUSllilS habeant potes- et obéissance aux consuls, noire tatom reparandi carrerias, vins (Iroit, notre souveraine té et DOS puhiicas, fontes, pontes; et le- biens étant néanmoins sauve- vamii per solidum et per lihrarn, gardés en toutes choses. Cuut c.ousilio y igint i quatuor Les consuls auront le pouvoir habitantiuflh in dicta villa, dcc- de faire réparer les chemins, les torum pro cOmittunhl ai e, mis- voies publiques, les fontaines, sinues et expensas (le habitan- les pouls; à cet effet, ils pour tibus in dicta villa, que per -ront, avec lassentiment de 24 repavai ionetul dictarum rerum habitants choisis par lassemblée fient, vol quœ fient per aliqua de la ville, lever par sou et par communia negolia, ad commune livre les frais et dépenses sur profictium dictm.o vilime reduu- les habitants, pour ces diffé- dantia. ienles réparation s, ou pour Et qui in carreriis sordes mi- dautres entreprises communes, seriut, per ballivum nosi rum et 011 pfUt dautres travaux duti- consules dicti loci puniantiir, secundum quocl eis viulebitur lite générale. Ceux qui auront jeté des faciendum. ordures sur la voie publique Et quilibet laicus qui in dicta seront punis par notre haile et villa vel pertinentiis jitsdem par les consuls, dans la mesure habobit possessiofles vel ieddi- quils jugeront convenable. tus. ratione illarum reruni, ipso lont laïque qui, dans la ville et succ,essOreS sui in expensis, ou ses dépendances aura des missionihus et talus, qum fient Possessions ou des revenus, per consules al proficuum tlictm sera tenu, r 1 ce motif, ainsi vilke, ut dictum est, faciant et que ses successeurs, de contri- donent ut alii habitatores in buer, comme les autres habi- dicta villa, per solidumn et per tants, par sou et par livre, aux libram; et. si hoc facere nolue- dépenses, aux frais et tailles rint, quod noster ballivus eum qui seront établis par les cou- piguoret ad instant hum prmed le- suis, ini profit (le l a sils tOilItïl consulum ; et Merici et sy refusaient, que notre balle alia personte privilegiate ad 40 CINQ COUTUMES DU TRN-ET-GARONNE. les contraigne à donner des hoc cogebuntur de omnibus suis gages, t la requête des consuls. possessionibus, qua,, non habe - Les clercs et autres personnes hunt pro lirereditate iie qui- privilégiées seront taxés égale- bus hrereditarjjs non tenentiir ment pour toutes leurs posses- aliciuid dare, nisi de eorum pro- sions quils nauraient pas eues cessent voluntate. par héritage; ils ne sont tenus . aucune taxe, à moins quils ne lacceptent ilontairement. Art. lu. - De la vente des comes- 15. Item res cornestihiles ule- tibles portés en ville. - Les comes- funs aportafie ad i-endendas, tibles apportés un dehors pour iu de infra mcd mm leimeau ii être vendus et qui sont apportés eruni. aportattu ail veudendits, de moins dune demi-lieue, ne non vendantur donec pri no al seront pas vendus avant davoir palatiwn d icti castni fuenint. été portés à la place. Dans le cas 1portata ; et si aliqu is contra de contravention à cette dispo- facibat, emptor et veuditur sition, lacheteur et le vendeur quil ibet in duobus sol id is et di - paieront deux sous et demi cha- mnidio puniatur, nisi sit. extra- cun, â moins que le délinquant ne neus, qui c.ousuctuedinein igno- soit un étranger ignorant cette met. ulisiiOsitiOli (le LIOS coutumes. Arr. 10. - Des coups et bles- 16. Item quicuinque aliuin sures. - Quiconque en aura I)er(tlsserit, vel cirahit cuin frappé un autre avec le poing, vel painia, vel pede, irato la main ou le pied, et cela mé- anirno, si sauguis flou interve- chamment, sil ny u pas effu- nenit et clanuor factus fuenit, in sion de sang et sil y u plainte, 5 soliilis pro justitia puniatur, paiera 5 sons damende et répa- et cuumendam faciat in -lm pas- rera convenablement linjure 51) Se(ufldufli rai ionem ; (t Si fait e. sanguis intervenenit, in 20 sou- Sil y u effusion de sang et sil (lis 1)CtCuSSCt1S, si clamorfactus y u plainte, le coupable paiera fuenit, puniat ur. 20 SOUS. Et, si ciim gladio, vol fuste. Sil sest servi dune épée, eI petnft, vel îegulâ, si sanuis dun bâton, dune pierre OU non iinervenerit, si clarnor fa- dune tuile, et sil ny a pas tus fuerit. in 20 solidis peIcu.- effusion de sang et sil y u siens pro justitia pnfliatur, et si plainte, il paiera 20 sous da- sangu is i ut ervenenit et claniot CINQ COUTUMES DU TARN-T-UAhONNE. 41 mende; sil y a effusion de sang factus fuerit, in 60 solidis pro et sil y a plainte, le coupable ,justitia puniatur et emendam paiera GO sous damende et accor- faciat injuriam dera une réparation à la victime. Art.. 17. - De lhomicide. - 17 Item, si aLiquis alium in- Si quelquun eu tue un autre teifcccrit et. de morte culpabilis et est jugé coupable de la mort, reperiatur, ita quod honi icida de telle sorte quon estime quil reputetur, per judicium nostra y a homicide volontaire, quil curia puniatur et houa ipsiits soit puni par le jugement de nobis fuerint incurs:& solutis notre cour et que ses biens nous tamen prinio debitis suis. soient acquis, ses dettes étant. payées au préalable. Art. 18. - Des injures. - Si 18. Item, si al iquis al ion i n p-

(IUCIfIUUfl adresse volontaire- probria dixerit, vel verba con- ment à autrui des injures oit tumeliosa irato anime, et judo paroles blessantes et que plainte fiat clamor ballivo nostro, in soit portée à notre baile, la (luohus solidis et dimidio pro peine sera de 2 sous et demi justitia puniatur et emendam fit- damende, et réparation de lou- ciat injuriain passo ; et si aliquis trage devra être faite ait comamn ballivo ncstro vel uostra Quiconque, devant notre Purin, d icat verba contumeliosa baile ou notre cour, (lira volon- irato animnu, in 5 solidis pro tairement (les paroles blessantes justil ià puniatur et emrn(lanI à autrui, sera puni de 5 sous faeiat injuriarti passe. damende pour droit (le justice et devra réparation de linjure â qui laura reçue. Art. 10. - De linfraction au ban 19. Item, quicumuque hannum seigneurial. - Quiconque aura nostmiirml vol ballivi nostri fre- enfreint notre ban ou celui de gent, vel pignus per ipsumn fac- notre baie, oit aura pris uii tum et pro causai udicata, sibi gage saisi par lui pour chose abstulit, in 30 solidis pro justi- jugée. sera puni dune amende lia puuiatul. dc 30 sous. Art. 20. - Du vol. - Quicon- 20. lient, c1uicumque fuirat,us que aura fraude polir le paye- fuerit leaulamn, in 10 soliilis pli- ment du droit de leude, sera puni uiat.ur. de 10 sous damende. CINQ COUTUMES DU TAON—ET-GARONNE,

Art. 21. - De ladultère. - Les 21. Item, adulter et adultera, adultères, sils sont pris eu fla- si in adulterio reperiuntur, et grant délit, et sil y a plainte, clamer factus fuerit, ut videbi- comme en seront juges des tur per hommes fidedignos, vel hommes clignes de foi, ou si in judicio confessum fuerit, in laveu du délit est fait en jus- 100 solidis quilibet pro justitia tice, seront punis chacun (le puniatur, vel nudi currant vil- 100 sous damende pour droits lam, et sit ObtiO eorundem. de justice, ou bien ils devront courir tout nus â travers la ville, à leur gré. Art. 22. - Des menaces avec 22. Item, qui gladium emolu- lépée. - Quiconque aura tiré tuni contra aliuin iiato animo son épée aiguisée coutre un traxerit. in 10 solidis projustitia autre dans de mauvaises inten- puniatur et emondam ftciat in- tions, sera puni de 10 sous juriarn passo. damende et réparera linjure faite. Art. 23. - Du vol de jour ou de 23. Item qui furatus fuerir, de nuit. - Quiconque aura volé de die vol de nocte, aliquam rem, Jour ou de nuit un objet valant va]enteni 2 so1idi vol infra, cui- doux sous ou tin prix moindre, rat. villam CUTO latrocinio ad devra courir à travers la ville, collum 5l1SPflSO et, in 5 SOliflis avec lobjet volé suspendu â son pro justifia puniatur et rostituat cou ; il paiera 5 sous (lamende latroc.iniuin cul furatus fueri et restituera la chose volée à excepte latrocinium fructuum do son proprietaire. Pour le vol quod flet ut inferius continetur. des fruits, on suivra les pres- Et qui furatus fuerit rem va- criptions de larticle suivant. lentein ultra quinque solides, Si lobjet volé a une valeur (le prima vice signotur et in qua-

5 sous ou plus, le voleur sera draginta solidis l)Io justitia pu- marque, pour la première fois. niatur ; et si sit signet us per et puni dune amende (le 40 j u(l icium eu ri ir nostra, modo sous; et sil est déjà marqué debito Iuniatur. par jugement de notre cour, il sera siniplertient condamne à 1 amend e - Art. 21. - Des vols commis 24. Item, si quis intraveiit de dans les jardins, vignes et champs die ortos, vineas, prata alterius CINQ COUTUMES nu TARN-ET-GARONNE. 43 dautrui. - Quiconque entre de et imie capiat fructum, flenum, jour dans les jardins, vignes, paleain, lignum valens 12 d. vel prairies dautrui et y prend (les infra, sine voluntate illius cujus fruits, du foin, de la paille, (lu fuerit, postquam quolibet anno bois pour une valeur de 12 de- proeconisatus fuerit, in 2 solidis niers ou au-dessous, sans lau- et dimidio, soluturis cousulihus, torisation du propriétaire, après ad opus dictas villa, pro justitia que chaque année la publica- puniatur; et totum, quod inde tion aura été faite, sera puni consulcs habebunt, debent 10- (lune amende de 2 sous et nere in commune proficuum die- demi à payer aux consuls pour ta vilke, ulpote in reparatione les besoins de la ville; le pro- carreriarum, pontiurn, fontium (luit de toutes les amendes sem- et cousiinilium ; et si ultra 12 d. blables perçues par les consuls, valent tes quas indu ceperit, in sera mis eu commun au profit 10 solidis nohis pro ,justitia pu- (le la ville, pour la réparation niatur; et si de nocte quis in- des routes, des ponts, des fou- traverit et fructum, fnum, pa- tailles et autres réparations leam vel lignum ceperit, in semblables. Si la chose volée 30 solidis nobis pro justitia vaut plus de 12 deniers, le co - puniatur et eluen(lan faciat pahle paiera en outre, pour dampnulu passo. nous, 10 sous damende. Quiconque entre, la nuit, dans le champ dautrui et y prend des fruits, du foin, de la Paille ou du bois, sera puai de 30 sous damende pour nous et devra réparation du dommage au pro- priétaire. Si un boeuf, une vache ou Et si bos, vacca, vel bestia une bAie de somme entre dans grossa intraverint ortos, vineas, tics jardins, vigaes, prairies ap- prata alterius, solvat dominus partenant à autrui, le proprié- beslile G d. consulibus dicta taire de la hère paiera (I deniers ville; et pro porco, sue, si in- aux consuls; pour un pore ou tuent, 3 d.; et pro d uabus ovibus, une truie, il paiera 3 deniers capris, ircis, solvat dominus pour deux brebis, chèvres, cujus bestim erunt, unum dena- boucs, leur proprietaire paiera rium consulibus dictc villa; et 1 denier aux consuls; le pro- jade faciant, ut dictum est; et 44 CINQ COUTUMES DU TAlN—Er—GÀRONNE. duit de ces amendes recevra emendet, cujus erit ortus, vinea lusage déjà mentionné; la répa- vol pratuni. ration du dommage devra è.tro faite au propriétaire du ,jardiu. (le la vigne ou du pré. Art. 25. - Des faux poids et des 25. Item, quicumque teniierit fausses mesures. - Quiconque falsum pondus, vol faisam men- aura tenu de 1tux poids, (le suram, vl falsarn alnam, dum Lusses mesures ou une aune tamen super bec dehite erit jus- fausse, après que linstruction truc.tum. in GO Soli(liS puniatur. aura été faite, sera puni (lune amende de 00 SOUS. Art. 26. - Des dettes et des 26. Item. 1)1(1 clamoie dehiti, contrats. - I)ans les demaucles vol de coutractu, ve.l adia enlisa relatives aux dettes, à lexécu- simili, si ibidern videliett prima tion des contrats ou autres af- die in prasenl in uosui bail iv i faires de cette nature, si le pre- Cunfessum tuent p10 deljitorè, mier jour, en présence de notre sine lite, et sine judic.iis, itichil balle, le débiteur savoue tel, nobis pro justifia persotvatur: sans plaidoirie et sans jugement, sc.ilicet infra O dies ballivus il ne nous sera rien payé pour nost or debet facere sol vere et tirons de justice.; mais, (tans les complere credil 0ii (11(0(1 fissum ueuf jours, notre baile doit faire coiani ipso fu eriut. ; aliter, ultra, payer et satisfaire le c.riancior, (lL3bitOl in 2 solidis et, (lilïIi(liO suivant ce qui aura été reconnu nobis pro j ustitia pUnhittUl. devant lui ; autrement, après ce délai, le débiteur nous paiera 2 sous et demi daniende. Art. 27. - Droits dans les plain V. P aie, prù Oflifli ciamore tes ordinaires. - Pour toute sini il ici, de quo lis nioveat ii r I(lai Jite ordinairo, après laquelle et juilicia petautur, post senteil- survient une contestation en tiam 5 solil. nobis persolvaut.ur justice suivie dejugement, après pro jUSttiit. la sentence, nous percevrons S sous pour droits de ,justice. Art. 28. - Du déaut de compa- 28. Item, lefficiens ad thom rution. - Le défaillant, au join sibi assigu;ttiun pei• bajul nie nus- lixé par liOt ra baile, paiera 2 trum, in. 2 suhiilis et dimnidio sous et demi (lamende et sera puniatur et coudempuetur in CINQ COUTUMES DU TARN—ET—c.ARONE. 45 condamné aux frais occasionnés legitituis expeusis l t1 t I adversm. a la partie adverse. Art. 29. - On mode de payement 29. Item, ballivus noster non des droits de justice. - Notre balle debet recipere j ustitiam neque ne doit, recevoir ni les frais de gagiu w, quousque fecerit solvi justice ni les gages avant (lavoir rein judicatam, partique obti- ltit exécuter le paiement de la fluent chose jugée et lavoir fait tenir à la partie à laquelle elle est acquise. Art. 30. - Des droits de justice 30. Item, de quastioue rerum dans les questions immobilières. - iiuiuobl lin w post sententiani uO- Dans les c1uestirus imniobi- bis 5 solitl. pro •just itia lielsol- hères, après le jugement, nous vantur. percevrons 5 sous pour droits (le justice. Art. 31. - Du défaut du deman- 31. Item, de quoeumque cIa- deur. - Dans toute plainte après more de quo lis moveatur, si laquelle il y n lieu t un débat actor ml probandum deffeccnit, judiciaire, si le demandeur fait in S sol bi is pro j ustitia puniat un, défaut. il Paiera 5 sous de droits parti adversm in expensis legi- de justice et sera condamne aux tiniis condempnaudis. frais occasionnés à In partie adverse. Art. 32. - Du marché de jeudi. 32. Item, mercatus dictir viLla Enumération des droits divers perçus debet fieri in (lie Jovis. Et si au marché. - Le marché n lieu bos, vacca, porcus, sus unius t Valence tous les jeudis anni vel supra, vendatur per Si un boeuf, une vache, un extraneum, ml diem mercati, da- porc, une truie dun an et plus, bit vndi(oi nobis unum denar. sont vendus par un étranger, le po leuda; et de asino vol jour du marché, le vendeur nous asina, equo vol equa, mule vel donnera 1 denier pour droit de niula unius anni et superius, leude; P0U1 un âne ou une dabit venditor extraneus 2 d. ânesse, un cheval ou une ju- nobis pro leuda ; si infra nichil. ment, un mulet ou une mule, 1)e ove, de ariete, capro, irco

4 De nos jours, le marché se tient à Valence les mardis; nous ignorons à quelle époque a eu lieu ce changement de jour. 46 CINQ COUTUMES DU TARN-ET-GARONNE. dun an et plus, le vendeur unum ob.; do salmaca badi étranger nous donnera 2 deniers uuumn denar., de carteria, ob. pro pour droit (le leude; pour ces leuda, et rnesuragio nic.hil. animaux ayant moins dun an, De honere hominis vitroruin il ne paiera rien. unum denar. vol unum vitrumn Pour une brebis, un bélier, valens unum denar.; (le salmaca une chèvre, un bouc, le droit coriorum grossorum 2 douar., et est dune obole. de honore hominis vol (le lino Pour une charge de mulet ou grosso coreo un. denar.; de sal- sauméede blé, un denier; pour un maca ferei vol pannorum laneo- quarteron de blé, une obole, com- mm 2 d. ; de sotularibus, de me droit de leude; et po ur le droit calceis, de anderiis, de patellis, de mesurage il nest rien perçu. de assaturibus, de caudejiis, (le Pour une charge dhomme de cultellis, de faucibus, (le piscibus coupes de verre, 1 denier ou une salsatis et cousitnilibus, dabit coupe en verre valant 1 denier. venditor extraneus, in die Ibri, Pour une saumée de cuirs pro leuda et intragio, 2 d. (le bruts, 2 deniers, et pour une salmaca; de honore hominis de charge dhomme de cuirs ou proedictis rebus et similibus, pour une grande peau, 1 denier. unum denar.; de salmaca urua- Pour une saumée dobjets enfer ruin, vol canarum, unum denar.; ou de pièces de laine, 2 deniers. de onere homiuis ob. Pour des souliers, chaussures, chenets, lampes, rôtissoires, chaudières, couteaux, faux, pois- sons salés et autres choses sem- blables, le vendeur étranger donnera, le jour du marché, pour droit de leude et dentrée, 2 deniers pour une saumée; pour une charge (lhomme des objets susdits ou dautres sein- blables, il donnera 1 denier. Pour une saumée durnes Oit de vases, 1 denier, et pour une charge dhomme de ces articles, 1 obole. Art. 33. - De la foire de Va- 33. Item, nundinac sint in lence. - La foire aura lieu t la dicta villa termino assignato et CINQ COUTUMES DU TARN-ET-GARONNE. 47 date fixée, et tout marchand quilibet mercator extraneus, qui étranger qui aura plusieurs haheat trossellos multos et tro- paquets et un trousseau â la celium in dictis nundinis, dabit foire, nous paiera pour droits nohis pro iutragio et exitu et dentree, (le orlie et dialage taulagio et pro leuda 4 d., de et pour droit de leude 4 deniers; honore hominis 1 d.; et de rebus par charge dhomme, 1 denier. emplis ad utensilia in domo, Quant aux objets achetés pour nichil dabit emptor pro leuda. lusage ordinaire dc la maison, lacheteur ne paiera pas de droits de leude. Art. 34. - Des fours. - Tout 34. Item, quicumqile volueril habitant pourra construire un poterit faccie furnum in dicta four clans Valence et dans les villa et in barris dic.tm vilim et faubourgs de la ville; par four de quolibet furno ad Coquefl- destiné à cuire le pain pour le dum panent ad vendendum, vel vendre ou le pain du voisin, son pauem vicini sui, dabit, cujus propriétaire nous paiera chaque erit, nobis, quolibet anno, semel année une redevance de 10 10. sol. oliberuin. SOUS. Art. 35. - Du notaire de Va- 35. Item,justitia fada per no- lence. - Les actes faits par le tarium dicte villa illam vint notaire de Valence auront la obtineant ut publica instrumenta même valeur que les actes pu- obtinent, blics ordinaires. Art. 3G. - De la succession des 36. Item, si quis pro latrocinlo suppliciés pour vol. - Quand nu suspendatur, decem librœ nobis homme aura été pendu pour persolvantur pro j ustitià, si bona vol, nous percevrons 10 sous sua lantum valeant, solutis de- pour droits de justice, si ses bilis suis, et residuum sit hre- biens valent cette somme, ses dum ejusdem. dettes étant payées au préalable et le reste de sa succession sera remis â ses heritiers. Art. 37. - Des arrêtés pris en 37. Item, volumusquod baju- cmmun par le balle et les consuls. lus et consules dicta villa, pos- - Ious voulons que notre baile sint facere statuta insirnul et et les consuls (le la ville puis- non quilibet per se, duni tamen sent prendre ensemble des ar- illa statuta sint et redundeut lqu

48 CINQ COUTUMES DU TARN—ET—GARONNE. rètés, tuais non séparément, u ad commune cotuodum et utili- condition néanmoins que ces tatem nostram et habitauliutu arrêtés soient pris dans lintérêt (1iCtO vilhe. ipSiuS; statutis ultra général de la ville. annuin n terupore cjiio fac la fue- Lesdits arrêtés seront vala- runt, numerandum, minime va- bles pour une année, à partir (le lituris, fliSi post dictum auuum u leur publication, à moins q a- pet eos iterum confirmeatur; et Pl-ès cette année ils ne soient pradicta statuta possi nt facere de nouveau confirmés par eux. quanilocunque et quotiesC unque Le baile et les consuls pour- eis videhitur expedire. ront faire ces arrètés aux épo- ques et en tel nombre quils le jugeront convenable. Art. 3. - De la saisie du débi- 38. Item, nolumus (juflhl ah- teur insolvable. - Nous défen- oui habitanti dicte vilhe, pro dons (le prendre en gage, pour (Iel)itis pignoreni ni panui le(,ri ses dettes, à un habitant de sui, in quo ipse vel ejus famihia Valence, les couvertures du lit •jacuerint; nec vestes cotidiau qui sert pour lui-même ou pour sui coupons, nec arma, nec fer- sa famille ; nous interdisons rameuta, nec alla aptament.a également la saisie pour gages, CULU quibus lanei suum lucran- des vêtements de tous les jours, tue. des armes, des outils en fer et autres ustensiles à laide des- quels il gagne son pain quoti- (lien. En foi (le quoi, etc. In cujus, etC Donné à Chester, le 28 décem I)at. Cestr.. vicesimo octave bre, la 12n10 année de noire die decenibris, aune. etc., duo- règne. decinio.

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