1. La Chine Et Ses Migrants.Pd
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
La Chine et ses migrants. Chloé Froissart To cite this version: Chloé Froissart. La Chine et ses migrants. : La conquête d’une citoyenneté.. Presses Universitaires de Rennes, 2013, Res Publica. hal-03168530 HAL Id: hal-03168530 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03168530 Submitted on 13 Mar 2021 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. LA CHINE ET SES MIGRANTS La conquête d’une citoyenneté Collection « Res Publica » Dirigée par Philippe Garraud et Érik Neveu Comité scientifique : Jean Baudouin, Jacques Caillosse, Delphine Dulong, Christine Guionnet, Virginie Guiraudon, Christian Le Bart, Claude Martin et Érik Neveu Agnès Deboulet et Héloïse Nez (dir.), Savoirs citoyens et démocratie urbaine, 2013, 138 p. Guillaume Garcia, La cause des « sans ». Sans-papiers, sans-logis, sans-emploi à l’épreuve des médias, 2013, 286 p. Valérie Sala Pala, Discriminations ethniques. Les politiques du logement social en France et au Royaume-Uni, 2013, 304 p. Élisa Chelle, Gouverner les pauvres. Politiques sociales et administration du mérite, 2012, 290 p. Rémy Le Saout (dir.), Réformer l’intercommunalité. Enjeux et controverses autour de la réforme des collectivités territoriales, 2012, 268 p. David Dumoulin Kervran et Marielle Pepin-Lehalleur (dir.), Agir-en-réseau. Modèle d’action ou catégorie d’analyse ?, 2012, 238 p. Isabelle Sommier et Xavier Crettiez (dir.), Les dimensions émotionnelles du politique. Chemins de traverse avec Philippe Braud, 2012, 360 p. Fabrice Colomb, Les politiques de l’emploi (1960-2000). Sociologie d’une catégorie de politique publique, 2012, 228 p. Simon Luck et Stéphanie Dechezelles (dir.), Voix de la rue ou voie des urnes ? Mouvements sociaux et partis politiques, 2011, 216 p. Séverine Louvel, Des patrons aux managers. Les laboratoires de la recherche publique depuis les années 1970, 2011, 164 p. Yves Sintomer et Julien Talpin (dir.), La démocratie participative au-delà de la proximité. Le Poitou-Charentes et l’échelle régionale, 2011, 184 p. Gwenola Le Naour, Drogues, sida et action publique. Une très discrète politique de réduction des risques, 2010, 274 p. Sandrine Lévêque et Denis Ruellan (dir.), Journalistes engagés, 2010, 180 p. Yann Bérard et Renaud Crespin (dir.), Aux frontières de l’expertise. Dialogues entre savoirs et pouvoirs, 2010, 278 p. Sébastien Caré, Les libertariens aux États-Unis. Sociologie d’un mouvement asocial, 2010, 314 p. Béatrice Damian-Gaillard, Cégolène Frisque et Eugénie Saitta (dir.), Le journalisme au féminin. Assignations, inventions, stratégies, 2010, 284 p. Philippe Corcuff, Christian Le Bart et François de Singly (dir.), L’individu aujourd’hui. Débats sociologiques et contrepoints philosophiques, 2010, 400 p. Chloé FROISSART LA CHINE ET SES MIGRANTS La conquête d’une citoyenneté Préface de Jean-Philippe Béja PRESSES UNIVERSITAIRES DE RENNES – 2013 Remerciements Ce livre est issu d’une thèse de doctorat en science politique, soutenue à Sciences Po Paris en septembre 2007, qui a reçu en 2008 le premier prix de thèse de l’Association française d’études chinoises ainsi que le prix Richelieu en droit et science politique de la Chancellerie des univer- sités de Paris. J’exprime ma plus profonde reconnaissance à Jean-Philippe Béja, qui a dirigé mon travail, et dont les encouragements, la connaissance intime de la Chine et la passion qu’il m’a transmise pour la recherche, m’ont permis de mener à bien cette entreprise de longue haleine. Je salue son profond engagement, tant sur les plans professionnel et intellectuel que personnel et politique. Toute ma reconnaissance va également aux membres du jury – Christophe Jaffrelot, Michel Bonnin et Andrew Nathan- dont la lecture attentive, les remarques fines et constructives, ont éclairé mon cheminement dans les méandres de cette aventure intellectuelle. Cette recherche n’aurait pu voir le jour sans le soutien financier du ministère des Affaires étrangères qui m’a accompagnée depuis le début de ma formation et m’a permis de passer de longues années sur le terrain ainsi qu’au Centre d’études français sur la Chine contemporaine à Hong Kong. J’y ai bénéficié de moyens de travail incomparables, d’un environnement stimulant et amical dont je mesure toute la valeur. Je suis particulièrement reconnaissante à ses directeurs successifs, Gilles Guiheux et Jean-François Huchet, pour leurs encouragements et l’intérêt qu’ils ont porté à mon travail, mais aussi à Sebastian Veg qui, même après mon retour en France, m’a toujours réservé un accueil chaleureux, un coin de table, une connexion Internet, le temps pour une conversation stimulante lors de mes nombreux passages. Je remercie également le groupe LVMH et le Centre Franco-Chinois de l’université Tsinghua pour leur aide financière. Ce travail doit beaucoup aux chercheurs chinois qui ont été mes interlocuteurs réguliers, tout particulièrement Wang Chunguang, Yuan Yayu, Guo Hong, Gao Guizi, Guo Dan, et dont l’aide a souvent été précieuse dans l’accès à l’information et au terrain. Je remercie également tous les membres du Réseau de soutien aux travailleurs migrants de Chengdu qui ont accepté que je prenne part à la réflexion et à l’action menées au sein de ce réseau. Je suis reconnaissante à tous les acteurs chinois qui ont bien voulu se prêter au jeu des entretiens, en particulier aux travailleurs migrants qui ont accepté de partager avec moi leur expérience. Ce livre leur est dédié. Merci à Éric Florence, Pierre Haski et Nicolas Becquelin pour l’expérience partagée et les échanges stimulants, à mes frères d’armes, David Faroult et Aurore Merle, auxquels ma réflexion doit tant et dont le soutien et l’humour ont été si précieux dans les moments de doute, à Josiane et Pierre-Alain Froissart pour leur soutien logistique et leur écoute patiente qui m’a permis de simplifier, clarifier, affiner, àSylvain Giaume et Renée Ajzenberg pour leur accueil familial lors de mes nombreux et longs séjours à Pékin et à Canton, à Héloïse Allemand pour son aide dans le formatage du manuscrit, à Olivier Rey pour son regard avisé sur le cahier d’illustrations et à tous ceux que je ne peux nommer ici mais qui savent ce que ce livre leur doit. PRESSES UNIVERSITAIRES DE RENNES Campus de La Harpe – 2, rue du doyen Denis-Leroy 35044 Rennes Cedex www.pur-editions.fr Mise en page : Clément LE PRIOL pour le compte des PUR Dépôt légal : 1er trimestre 2013 ISBN : 978-2-7535-2746-1 ISSN : 1264-1642 Préface En janvier 2011, la population urbaine de la Chine a dépassé le seuil des 50 % à l’issue d’un exode rural sans précédent. Ce fabuleux mouvement de population a donné naissance à une nouvelle catégorie sociale, les résidents d’origine rurale, ces nongmingong (littéralement ouvriers-paysans) qui, d’après des statistiques impré- cises, représentent deux cents millions de personnes. Comme dans la France du dix-neuvième siècle, l’intégration de ces paysans dans les cités se heurte à d’énormes obstacles culturels et sociaux. Il leur faut en effet s’habituer aux rythmes de travail de la société industrielle, à l’anonymat qui règne dans les grandes villes, conquérir leur place au soleil, tandis que les citadins doivent accepter ce qu’ils considèrent comme une horde d’individus « affreux, sales et méchants ». C’est à ces sans-voix que Chloé Froissart a consacré plusieurs années de sa vie de chercheuse. Délaissant les gratte-ciels rutilants, les classes moyennes émer- gentes qui attirent journalistes et chercheurs, elle est allée à leur rencontre. Elle a passé cinq ans à mener des enquêtes de terrain à Chengdu, une grande ville de l’intérieur, dans le delta de la rivière des Perles et dans la capitale. Il en ressort un portrait particulièrement réaliste et, disons-le, émouvant, des travail- leurs migrants qui, au fil des interviews, décrivent les motivations qui les ont poussés à quitter leur village, expliquent les difficultés de leur intégration dans des cités où ils se sentent étrangers. Les pages consacrées aux écoles réservées aux enfants de travailleurs migrants font partager au lecteur le désespoir de parents qui pensent que seule l’éducation pourrait permettre à leurs descendants d’accé- der à une vie meilleure. On ressent ainsi le drame de la discrimination dont ils sont victimes. Car là se situe la racine du problème : les obstacles à l’intégration des travailleurs d’origine rurale ne sont pas seulement sociologiques. Ils sont avant tout politiques. En posant la question de leur intégration en termes de citoyenneté, Chloé Froissart s’est donné les moyens de comprendre les problèmes posés par leur arrivée dans les villes. C’est justement au moment où ces « damnés de la terre » commençaient à prendre conscience de leurs droits, à s’interroger sur les raisons qui faisaient d’eux des citoyens de deuxième zone, qu’elle a commencé sa recherche. L’affaire Sun Zhigang, ce migrant battu à mort dans un « centre d’hébergement » de Canton parce qu’il n’avait pas pu montrer ses papiers aux représentants des autorités, avait mobilisé une grande partie de l’intelligentsia et placé la citoyenneté des migrants au centre de l’actualité. 7 LE CHINE ET SES MIGRANTS C’est cette question qui est au centre du livre de Chloé Froissart. L’auteure s’y livre à une analyse historique et sociologique de l’évolution de ce concept en Chine depuis le début du vingtième siècle et de ses traductions à la fois sociales et institutionnelles.