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www.actioncinemas.com présente à l’ACTION CHRISTINE 4 rue Christine (6e) 01 43 25 85 78 action du 2 au 15 décembre 2009 CINÉMAS 2 films rares de en projection numérique

EDWARD G. ROBINSON LaLa RueRue RougeRouge “” avec Edward G. Robinson, Joan Bennett, Dan Duryea, Margaret Lindsay, Jess Baker, Rosalind Ivan, Arthur Loft, Charles Kemper, Russell Hicks, Vladimir Sokoloff Réalisation Fritz Lang Scénario Dudley Nichols d’après le roman et la pièce “La Chienne” de Georges de la Fouchardière & André Mouezy-Éon Image Milton Krasner Montage Arthur Hilton Musique Hans J. Salter Direction artistique Décors Russell A. Gausman & Carl Lawrence Peintures de John Decker Producteur Fritz Lang Producteur exécutif Walter Wanger 1945 103mn Caissier d'âge mûr, marié à une femme acariâtre, Christopher Cross est un peintre amateur talen- tueux. Un jour, dans une rue de Greenwich village, il croit sauver une jeune femme d’une agression, Kitty, alors qu’en réalité elle se querellait avec son amant, Johnny. Christopher s'éprend de Kitty, dont un film de la paresse la pousse à la vénalité. Avec la compli- FRITZ LANG cité de Johnny, elle persuade Christopher de l'ins- taller dans un appartement somptueux où il pourra “SCARLET STREET” peindre son portrait. Bien qu'il doive détourner de l'argent de sa société pour entretenir luxueusement Kitty, Christopher se sent enfin heureux... Après le succès critique et publique de “La Femme au Portrait”, Fritz Lang s’associant à Walter Wanger, pro- ducteur et mari de Joan Bennett, fonda sa propre société de production Diana Productions, dont il détenait 55% des actions. Reprenant les trois acteurs principaux : E. G. Robinson, Joan Bennett et Dan Duryea, il réali- sa ce remake de “La chienne” de Renoir (projet que Lubitsch avait abandonné). Son but n’était pas d’en faire une copie, mais de se servir de l’intrigue générale. La Rue Rouge est un , dans lequel les personnages mentent par omission ( et se mentent ), à commencer par cet employé âgé, peintre raté, qui s’illusionne sur sa relation avec cette jolie femme qui l’abuse, le soumettant finalement comme le fait sa mauvaise épouse. Mais, l’ironie cruelle de Lang, qui fait que les mensonges triomphent de la vérité, sert son propos, plus ample, sur la justice des hommes et plus généralement leurs comportements sociaux. En ce sens, Il nous offre un film grave, tourmenté par de préoccupations morales, et qui nous pose question par ses considérations sur l’illusion, la justice et la culpabilité. Lang réussit à persuader les censeurs que la culpabilité qui hanterait tout au long de sa vie cet homme médiocre à la vie ratée, serait un châtiment plus terrible que la justice humaine. Néanmoins le film fut interdit dans plusieurs états des USA, par les ligues morales qui y voyaient trop de scènes de “cham- bre” et trop de “déshabillés ” ! De même Lang ne put prendre la traduction dut titre original “The bitch”, trop cru, et lui donna le nom d’une rue de Greenwich village, “ Scarlet Street”, qui est celui de la putain de l’Apocalypse. HOUSEby the RIVER avec , Jane Wyatt, Dorothy Patrick, Lee Bowman, Ann Shoemaker, Jody Gilbert, Sarah Padden, Peter Brocco, Howard Chamberlain, Leslie Kimmell, Effie Laird, Will Wright réalisation Fritz Lang Scénario Mel Dinelli d’après le roman “The House by the River” de A. P. Herbert Image Edward Cronjager Montage Arthur Hilton Musique George Antheil Direction artistique Boris Leven Décors John McCarthy & Charles S. Thompson Costumes Adele Palmer Producteur Howard Welsch 1950 88mn L'écrivain Stephen Byrne habite, avec sa femme Marjorie, une jolie maison près d’une rivière. C'est un écrivain raté et aigri. Un soir, en l'absence de sa femme, il tente d'a- buser de leur servante Emily, et comme elle se débat, il l'étrangle accidentellement. Il est surpris par son frère John qui lui conseille de tout révéler à la police. Stephen réussit à obtenir son silence en lui faisant croire que Marjorie est enceinte et que la révélation d'un tel acte lui serait fatal. Les deux hommes mettent alors en scène une fugue de la servante, font disparaître quelques-uns de ses effets personnels pour paraître crédibles, et jettent le corps d'Emily dans la rivière... «Je suis arrivé à la conclusion que l’esprit de chaque homme cache une impulsion latente pour le crime» disait Fritz Lang dans un entretien avec William Friedkin. Pour lui, la criminalité est la résultante d’une série de circonstances qui amènent l’individu au crime. Lang croyait en une certaine fatalité criminelle et refusait d’ailleurs qu’on dise qu’il avait fait des films sur des criminels ; pour lui, ses films parlaient de fléaux sociaux. Ainsi House by the River en est une parfaite illustration. Stephen, devenu assassin sans préméditation, par maladresse, va s’enfoncer dans la criminalité. Il va même se servir avec cynisme de son meurtre pour parvenir au succès littéraire. Toujours aussi maître de son art, Lang, par un effet de répétition d’images presque semblables, nous fait pénétrer dans l’esprit torturé de cet homme hanté par la culpabilité qui assaille sa conscience. Lang nous invite à voir la descente aux enfers d’un individu, frustré peut-être, mais normal, qui deviendra un être vicieux. Pulsion, refoulement, culpabilité, sont des thèmes récurrents de l’œuvre du maître. Sa mise en scène est sobre, sans effets superflus, mais d’une grande subtilité de narration due à un montage remarquable. L’ambiance oppressante du film est ren- due par une utilisation des décors qui semblent prendre part à l’action, des éclairages expressionnistes et travaillés, sublimés par la photographie fortement contrastée d’Edward Cronjager et au jeu halluciné de Louis Hayward. Plus qu’un film noir, c’est un drame intense dans lequel Lang traite de ses obses- sions psychanalytiques : la frustration, l’ambition, la culpabilité, les origines du mal... Longtemps absent des écrans français, ce film fut découvert en 1979 à la télévision grâce aux efforts de Pierre Rissient et Patrick Brion. Il tient sa place dans l’œuvre de Fritz Lang au même titre que ses films les plus connus.

Ces films sont disponibles en DVD HOUSE BY THE RIVER en coffret (avec interview de Fritz Lang par William Friedkin) (exclusivité FNAC) LA RUE ROUGE en coffret (avec LA FEMME AU PORTRAIT + JEU DE LANG livre de Jean Ollé-Laprune) dans tous les magasins vidéo