JULES DUPIN Adjudant-chef de gendarmerie en retraite

EST AD ENS (Haute-Garonne)

Archéologie et Histoire

PRÉFACE de M. ARMAND RIBET Directeur régional honoraire des services fiscaux

TARBES IMPRIMERIE SAINT-JOSEPH 36, rue Eugène-Ténot 1966

Nous avons le droit et le devoir de nous passionner pour les choses de la terre. TEILHARD DE CHARDIN. A la chère mémoire : de ma mère Apollonie, de mon père Jean-Marie, de ma femme Fernande-Thémis-Astrée. « L'histoire de la petite patrie est un abri contre les décou- ragements ; elle est une leçon de choses dont personne n'a le droit de se désintéresser. » Y. DUFOR. PRÉFACE

Rédiger une préface est d'ordinaire une tâche ingrate. Souvent le lecteur, si même il ne néglige de la parcourir, l'ou- blie aussitôt lue. Quant à l'auteur, il n'a nul besoin qu'on lui explique ce qu'il dit ou a voulu dire. Pourquoi donc, me direz-vous, avoir écrit cette préface ? Mais tout simplement parce qu'elle me permet de dire publiquement à M. Jules Dupin, mon compatriote estadinois, toute la reconnaissance que je lui dois personnellement et que lui doit la population de notre village de nous avoir appris l'histoire de notre commune, que personne n'avait eu, avant lui, le courage de mettre en chantier. Car son mérite n'est pas mince d'avoir écrit une œuvre si fouillée, à l'aide de documents moissonnés, sans appui officiel, dans des amas de matériaux disséminés dans les cartons de maintes archives et après des enquêtes longues et minutieuses consacrées à la recherche de la connaissance vraie du passé. Sans doute, toutes nos curiosités ne sont pas entièrement satis- faites mais le courage et l'érudition de l'auteur ne sont pas en cause, mais plutôt l'absence de documentation en partie détruite au cours des temps. En tout cas, ce travail sera, pour ceux qui s'intéressent à leur petite patrie, une synthèse de son histoire et la découverte de la psychologie si originale de leurs ancêtres.

Je laisse le lecteur découvrir, par la si attachante lecture de l'ouvrage, les austères et étranges solitudes préhistoriques de nos- grottes pleines de légendes et aussi la relation du culte de saint Paul et des fêtes religieuses et profanes auxquelles, enfant, je me souviens d'avoir participé dans cette, vallée romantique du site Saint-Paul, à Pujos. Je lui laisse parcourir seul l'histoire civile et reJigieuse si inté- ressante d'Estadens sous l'Ancien Régime et sous la Révolution. Mais je mettrai cependant l'accent, avec peut-être un peu de fierté, sur quelques relations de l'ouvrage, à savoir : — que le « bon roi » Henri IV fut l'un des seigneurs d'Estadens, — que les consuls d'Estadens, choisis parmi les notables du village, assurèrent pendant des siècles, une administration exem- plaire soucieuse de l'intérêt et du mieux être de nos aïeux, — que notre commune donna au pays un certain nombre d'hommes supérieurs dont le plus illustre fut sans doute l'abbé laïque Roger Martin, professeur, Directeur de l'Académie des Sciences de , auteur de nombreux ouvrages et traités scien- tifiques. Il fit, comme député, une brillante, carrière politique au cours de laquelle il se fit remarquer, dans les assemblées législatives, par des projets hardis principalement sur renseignement en général.

Dans la dernière partie de J'ouvrage, où nous trouvons bien des précisions et d'enseignements sur la vie des estadinois au cours des temps modernes, l'auteur insiste sur le mouvement de la population qui s'est traduit depuis des années par une émigration persistante. Eh ! oui, les câbles sont rompus qui retenaient l'homme immo- bile. L'homme tranquille qui naissait, vivait, mourait sur place, n'a plus d'amarres : il dérive. La terre exige, en effet, un travail forcené de l'aube à la nuit. Et le paysan découvre à son tour qu'il existe un bien plus précieux que l'argent : le loisir qu'il ne peut trouver que, hors de la terre. D'où l'exode qui date, pour Estadens, de la fin du 19e siècle et qui fut d'autant plus précoce et important, par rapport à celui constaté dans d'autres villages, que les hommes de cette commune ont toujours eu la chance d'avoir des instituteurs d'élite dont cer- tains, comme MM. Touzet e-t Laguens, ont enseigné sans interrup- tion chacun pendant un quart de siècle, formant des générations d'hommes avertis et instruits, d'hommes solides capables d'affron- ter avec bonheur la ville et le monde. Tel fut d'ailleurs le cas de l'auteur de cet ouvrage que notre maître, M. Laguens, en accord avec Mme Martin, institutrice, à Pujos, aurait voulu, je me le rappelle, diriger sur Je collège à la sortie de l'école primaire. Malheureusement le petit Jules Dupin dut alors remplacer, à la ferme, son père parti à la guerre et ce n'est qu'après son service militaire qu'il put gagner Paris où après avoir été admis à la Garde Républicaine, il entra comme rédacteur au ministère de la Guerre. Il devait y faire toute sa carrière. Mais Paris n'absorba pas purement et simplement l'énergique provincial qu'il était, bien défendu contre le détachement et le désenchantement qui poussent tant de garçons venus de Province, à s'écarter de la lutte. Au contraire, M. Dupin sut tirer parti, dans sa vie parisienne, des immenses ressources de la capitale pour s'enrichir intellec- tuellement. Il S'ut parfaire ses connaissances générales en suivant des cours notamment au lycée Charlemagne, pour devenir enfin l'érudit que nous révèle, en particulier, le remarquable travail que j'ai l'hon- neur de préfacer. Paris ne lui fit pas cependant oublier son village natal et comme la plupart de ses compatriotes émigrés, il est revenu dans sa petite patrie : il est revenu « à la SOURCE )}1 retrouver son esprit et son cœur d'avant le départ et réapprendre, s'il en était besoin, le langage de son enfance. Et c'est une grande reconnaissance que nous lui devons, nous ses compatriotes, d'avoir consacré, par amour pour son pays natal, les loisirs dont il disposait comme1 retraité, à faire revivre le passé de ces villages d'Estadens et de Pujos qui ont toujours fait l'émer- veillement de leurs visiteurs par la beauté des sites, la fraîcheur des prairies, la richesse des forêts. je suis sûr que ces pages où l'on retrouvera l'âme de nos aïeux feront revivre, au plus profond de nos cœurs, un puissant levain d'amour pour notre petite patrie. Armand RIBET, Directeur régional honoraire des services fiscaux, Officier de la Légion d'honneur. Le seul charme du passé, c'est qu'il est le passé. Oscar WILDE (écrivain anglais) AVANT-PROPOS

Saint-Exupéry a dit en style image : « L'histoire est un véritable jeu de puzzle dont les morceaux éparpillés sont longs et difficiles à retrcuver. » tivement,Nulle phrasemalgré nenos pourrait efforts, mieuxbien s'appliquerdes documents à notre ont étude.échappé Effec- à nosdû êtrerecherches, conservés, soit soit qu'ils qu'ils aient demeurent disparu inaccessiblesdes: dépôts oùdans ils certainesauraient archivesdans cette privées. étude. CeJa explique les lacunes que l'on pourrait relever Notre prétention n'a pas été d'écrire une monographie d'Es,ta- densreligieuse et de de Pujos ces deuxmais localitésun bien qui,modeste au fond'essai n'en d'histoire font qu'une, civile et querément. d'impérieuses Cette étude, nécessités quoique nous menée ont parfoisavec un obligé enthousiasme d'étudier sépa-bien quementcompréhensible basée surchez des un archivesautochtone, manuscrites reste objective. ou imprimées, Elle est publi- uni- lantques queou privées,l'histoire donts'écrit nous avec avons, des eudocuments, connaissance. nous avonsNous rappe-systé- suffisante.matiquement écarté toute légende ou tradition sans consistance En certains cas les difficultés d'accès à certaines documenta- tions ont été aplanies grâce à l'aide de bienveillantes et amicales interventions.Qu'il nous soit Que permis toutes detrouvent remercier ici l'expressiontout spécialement, de notre pourgratitude. leur dévouement et leurs précieux conseils : M116 Marie Maylié, M. l'abbé P.-E. Ousset, M. le docteur Armand Sarramon, M. Benjamin Faucher et aussi M. Louis Gary qui nous dit un jour : « Vous devriez écrire l'histoire de votre village, ». Jules DUPIN. « Je sens qu'il est bien doux de parler du pays. » BRIZEUX Auguste (poète breton) BIBLIOGRAPHIE

SOURCES IMPRIMEES

J. CONTRASTY, Histoire des Evêques de Comminges. J. CONTRASTY, Le clergé français exilé en Espagne. J. CONTRASTY, Le mouvement religieux sous le Consulat. J. CONTRASTY, Pages d'histoire toulousaine. P. GENEVRAY, Administration du grand diocèse de Toulouse. V: PIERRE, La Terreur sous le Directoire. P.-E. OUSSET et G. LABIT, Monographie de Clermont-sur-Ariège. P.-E. OUSSET, Les vicissitudes de la Baronnie d'Aspet avant son ratta- chement à la Couronne. P.-E. OUSSET, Les anciens seigneurs d'Aspet, in Rev. de Comminges 4° tr. 1950. P.-E. OUSSET, La paroisse d'Aspet à la fin de l'Ancien Régime, in Rev. de Comminges, 41 tr. 1943. R. CORRAZE, Pouillé du diocèse de Comminges (1387). R. LIZOP, Le Comminges et le Couserans sous la domination romaine, t. 1. Ch. HIGOUNET, Le Comté de Comminges, de ses origines à son annexion à la couronne, t. 1. Y. DUFOR, Des hommes illustres, des femmes et des choses du Commin- ges et du Nébouzan, t. 1 et 2. N. CASTERET, Ma vie souterraine (mémoires d'un spéléologue). H. et L. GARY, , Bastide du XIVe siècle. H. MARTIN, Histoire économique de la Révolution (district de St-Gaudens). J. LESTRADE, Les Huguenots en Comminges. L. DUTIL, La Haute-Garonne et sa région, t. I et II. Bulletin paroissial du canton d'Aspet (1907-1915). F. TROMBE et G. DUBUC, in Annales de la spéléologie, 1947, t. 2. F. TROMBE et G. DUBUC, Le Centre préhistorique de -. A. BOUERY, Las Cansous det campanè d'Aspet. POUGENS : Lettres philosophiques à Madame XXX (bibl. nat.). Revue de Comminges : 1921, p. 138 — 1921, 2° tr. — 1944, p. 30 — 1955, p. 127 — 1946 et 1947-1949, 1er tr. ; 1938, p. 40 — 1924, p. 55 1906, p. 28. Opuscule sur pèlerinage à Saint-Paul de Pujos (1915). Journal de Saint-Gaudens (Arch. départementales de la Haute-Garonne). Dictionnaire de la noblesse de 1777, t. 12, 2" éd. Mémoires de l'Académie des Sciences de Toulouse, 1919, t. VII. Exprès du Midi du 30 janvier 1930. Archives de l'Yonne : Bulletin de la Société des Sciences (1912). Bulletin de liaison de la Société méridionale de préhistoire et de spéléo- logie (1948). SOURCES MANUSCRITES Archives départementales : Haute-Garonne, Toulouse : E 742 — C 3 759 — R 10-R 12 — Monographie Touzet — Actes d'anciens notaires dépouillés par P.-E. Ousset-L 3 ; Basses-Pyrénées, Pau : F 598- Mémoire pour Jeanne d'Albret ; Gers, Auch : 253 bis. Archives nationales, Paris : Conseil privé Ve 232, 10. Archives communales d'Estadens : liasses 1 F 1, 1 F 2, 2 F 1, 2 F 2, 2 G 1, 2 G 2, 2 G 3, 2 G 4, 1 H 1, 1 K 1, 2 K 1, 3 Kl, 4 Kl, 1 L 1, 2 L 1, 1 M 1, 1 N 1, 2 NI, 101, 2 0 1, 1 P 1, 2 P1, 1 Q 1, 2 Q 1, RI, SI, S 2, S 3, S 4, S 5, S 6, S 7, S 8, S 9, S 10, Sll, S 12, S 13, S 14, S 15, S 16 — (A B C, classement Touzet) — Livres ter- riers des XVII" et XVIII" siècles — Etat de catholicité sous l'Ancien Régime, de 1669 à 1790 — Registres des délibérations du conseil municipal, à partir de 1835. Archives de la Préfecture de la Seine et de la ville de Paris. Archives des églises d'Estadens et Pujos. Archives historiques de l'Armée. Archives de la Préfecture de Police de Paris. Archives du couvent des Capucins de Toulouse. Archives de l'Archevêché de Toulouse. Bibliothèque nationale : rép. général, carré 616. Bibliothèque municipale de Toulouse: 471 f° 651. Bibliothèque de Rouen : manuscrits des ordres du roi. INTRODUCTION

LES SITES

Situation — Limites. — La commune d'Estadens est située dans la partie est du canton d'Aspet, arrondissement de Saint- Gaudens (Haute-Garonne), sous le 43° l' 38" de latitude nord et sous le 1° 30' 54" de longitude ouest. Elle est limitée au nord par les communes de , de Ganties et de Rouède ; à l'est par celles de Rouède et de Montastruc ; au sud par celle de Chein-Dessus et à l'ouest par celles d'Aspet et de . Etendue et contenance. — L'étendue de la commune de l'est, limite de Rouède, à l'ouest, limite de Soueich, est de 6,600 km ; l'étendue du sud au nord est moins grande ; de la limite sud d'Aspet à la limite nord de Ganties on compte 4,700 km. La super- ficie est de 1 746 ha 97 a 30 ca. La commune d'Estadens est distante de 6,500 km du chef-lieu de canton, de 18 km de celui de l'arrondissement de Saint-Gaudens. Relief du sol. — Cette commune présente trois parties nette- ment distinctes : la partie des montagnes à l'ouest et au sud ; la partie des coteaux au centre et au nord, la partie de la plaine à l'est. Recensement. — En 1886, la répartition des terres était la suivante : — Bois communaux 742 ha, dont environ 25 à 30 ha de pelou- ses ; — Ruisseaux, places et chemins, 28 ha ; — Bois appartenant aux particuliers, 300 ha ; — Propriétés bâties, 12 ha ; — Terres appartenant aux habitants, 643 ha. Dans un but de commodité et aussi pour plus de clarté, nous étudierons séparément dans ce chapitre les deux villages d'Esta- dens et de Pujos (ce dernier section d'Estadens) qui par leur situa- tion géographique sont nettement séparés et présentent des carac- tères très différents. ESTADENS Quartiers. — Le village comprend 10 quartiers ; ce sont : , Lasserre, Gouterouch, La Serre de Montaroudan, Le Fond de la Vielle, Le Prat de Biros, Estadens-Dessus, Cériros, Mouchous, Cap d'Arbon. Tous ces quartiers ont leur particularité propre, tous différents les uns des autres, ce qui fait le charme d'Estadens. Celui qui attire plus particulièrement l'attention est sans conteste Le Plan. Situé au centre du village, isolé des monts, il comprend dans son périmètre, outre un groupe de maisons, les ruines du donjon et du pigeonnier de l'ancien château féodal de la Comère, l'église actuelle, la chapelle dédiée à Saint-Jean- Baptiste, la mairie-école et la poste. Une fort belle maison bour- geoise relativement moderne avec son joli parc, agrémente le quartier de Cériros, tandis que le quartier du Cap d'Arbon nous semble être le joyau d'Estadens en raison de sa situation privi- légiée, du charme de sa gentilhommière et de son magnifique parc, pianté d'une multitude d'arbres séculaires, dont certains d'essen- ces rares. Chemins. — L'ensemble du village est desservi par un réseau de chemins principaux d'une longueur de 21,500 km, parfaitement entretenu par l'Administration des Ponts et Chaussées. Le quar- tier de Lasserre est traversé par le chemin départemental 60 et les quartiers du Cap d'Arbon, du Plan, du Prat de Biros et le Fond de la Vielle par le D 60 A. Altitude et climat. — L'altitude moyenne de la localité est de 550 mètres ; la partie sud est légèrement plus élevée ; la cime du Thouas entre les communes d'Estadens, de Chein-Dessus et de Montastruc, atteint 810 mètres. Son climat, bien que les bois dominent, est tempéré ; le vent du nord, qui souffle souvent sur les coteaux de Lasserre et du Cap d'Arbon, n'atteint que très faiblement les hameaux situés dans la vallée. Le quartier de Cériros, bien qu'adossé aux collines avoisi- nantes, reste exposé au vent du sud-ouest, dit vent de Bayonne. Celui de Mouchous situé sur une éminence est soumis parfois violemment aux vents du nord. La chaîne des montagnes du sud protège l'ensemble de la localité des vents d'autan et d'Espagne.

Cours d'eau et sources. — Les cours d'eau d'Estadens sont peu importants ; on remarque le ruisseau de Rucau ou de la Piche, celui de Rieutort, celui de Gouterouch et celui de Haussat ; tous se réunissent et forment, à partir du pont de Haouas, le ruisseau de Cériros. Les crues de ce cours d'eau ne sont généralement pas redoutables. Néanmoins, lorsque des cavités souterraines situées dans la montagne viennent à se percer, comme cela s'est produit en 1875, les inondations occasionnent des dégâts importants. Les ruisseaux de la localité sont guéables partout ; ils sont poisson- neux en truites ; celui de Haussat fourmille d'écrevisses. Avant l'adduction d'eau réalisée dans l'ensemble de la com- mune en 1905 par le captage du ruisseau de la Piche, les habitants de la localité utilisaient différentes eaux ; les unes puisées dans les ruisseaux de la Piche et de Houssat, les autres prises dans les sources très abondantes situées dans la vallée. Une source attire particulièrement l'attention, c'est celle dite de « La Hamé » (de la faim) située à un kilomètre environ d'Esta- dens-Dessus, au midi. L'eau de cette source toujours fraîche, même en été, est fortement ferrugineuse et a la réputation, si elle est prise à assez fortes doses et d'une manière suivie, de donner grand appétit aux convalescents ; d'où son nom. Monts et coteaux. — A partir de Bacala, hameau d'Aspet situé sur la limite sud-ouest, les coteaux sont boisés et rocheux, ce qui les fait désigner sous le nom de montagnes de La Clin, séparés des monts situés à l'est par la vallée de La Piche, très resserrée en cet endroit. Les autres monts qui occupent la partie sud se relient entre eux, mais ils se séparent dans la partie nord pour donner naissance à des vallées fertiles en pâturages. Entre les hameaux d'Estadens-Dessus et de Cériros est situé le vallon de La Taillède et, entre les quartiers du Prat de Biros et d'Estadens- Dessus, se trouve une colline en forme de cône tronqué qui domine le pays et où on remarque les ruines d'un ancien château féodal. Les essences principales de bois fournies par toutes ces forêts sont le hêtre, le chêne et le châtaignier (1). Roches. — Les roches granitiques semblent dominer dans les monts de l'ouest : La Clin, La Taillède et le Croudet, tandis que les roches calcaires et le grès se trouvent en abondance dans l'Arrégon, le Thouas et l'Aguchon.

(1) En 1965 a été réalisée, par l'Administration des Eaux et Forêts, et à ses frais, une plantation de résineux dans les bois du secteur de Las Arroques, d'une superficie de 50 hectares. Toutes ces montagnes renferment quelques curiosités natu- relles ; on y trouve notamment la grotte du Thouas d'une largeur de 4 à 8 mètres, ornée de stalactites et le puits de Herbe-Mouraou dans une pelouse. Ce dernier est un précipice qui provient de l'effondrement de la terre à une grande profondeur ; dans le fond de ce puits se trouve le lit d'un cours d'eau. Enfin, on voit aussi, loin de la limite de Chein-Dessus, dans les mamelons de la Rouère de Cériros et de Coumelongue, de bien curieuses roches à pic de 5 à 8 mètres de haut qui semblent placées là par la main de l'hom- me et que les éléments rongent petit à petit, mais qu'ils n'arrivent pas à détruire. Une de ces roches, d'allure verticale, présente une ouverture quasi-circulaire mesurant environ deux mètres de diamètre, qui lui a valu dans le pays le nom de « roche percée ». Creusée dans le sens est-ouest, cette ouverture, au moment du solstice d'hiver, offre la particularité de livrer passage aux rayons du soleil levant. A proximité de ces roches se trouvait un bloc de pierre arrondi, d'une circonférence de 6 mètres environ, qui reposait en équili- bre, sur un minuscule socle. A dessein, et nous dirons malencon- treusement, on a provoqué, en 1961, la chute de cette splendide roche appelée le « Coucon » qui était de temps immémorial une des curiosités d'Estadens. Présentement cette roche, abîmée par des explosions de dynamite, gît en bordure du ruisseau de La Piche. Mines. — Le sol montagneux renferme du fer en quantité assez abondante. Dans la partie du terrain attenante au territoire de Chein-Dessus, une exploitation rationnelle fut entreprise en 1872 par l'ingénieur Austry, de Cuzom (Lot-et-Garonne) (2). Elle fut poursuivie plus ou moins régulièrement par M. Augé, jusqu'en 1918. Dans les collines situées entre les quartiers de Cériros et d'Estadens-Dessus, se trouve en abondance un mélange composé de terre et de sable qui a servi jusqu'à ces dernières années à faire du mortier. PUJOS Situation. — Une grande partie du village de Pujos s'éche- lonne sur un éperon rocheux dont la base prend naissance dans le bief de l'ancien moulin seigneurial, dit « de Tranot ». Cet éperon, d'une longueur d'environ un kilomètre, s'élève progressivement jusqu'au centre du village ; il est formé en pro- (2) Cette exploitation a été réalisée dans les conditions stipulées par le conseil municipal dans sa séance du 4 août 1872 (reg. des délibéra- tions, à la date). ACHEVÉ D'IMPRIMER LE 25 OCTOBRE 1966 SUR LES PRESSES DE L' IMPRIMERIE SAINT-JOSEPH 3 6, RUE EUGENE-TENOT 65 - TARBES

Dépôt légal No 6 200 379 4' trimestre 1966

Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de , notamment au titre du dépôt légal. Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*

La société FeniXX diffuse cette édition numérique en vertu d’une licence confiée par la Sofia ‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒ dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.