PASSAGE DU 2018 Quand le Tour de France s’invite dans les Ehpad publics de La Roche-sur-Yon

Seul le Tour de France possède cette faculté à s’ancrer durablement dans nos mémoires . Chacun d’entre nous se souvient à jamais du passage du peloton et de la caravane publicitaire dans sa rue ou son village, d’un exploit vu à la télévision, en noir et blanc ou en couleur . Chacun porte en son cœur un coureur favori, grimpeur, sprinteur, vainqueur ou malchanceux, français ou étranger .

Le Grand départ du Tour à La Roche-sur-Yon en 2018 a donné lieu à cette formidable initiative de résurgence et de partage de tous ces souvenirs, au sein des Ehpad de la ville .

Cette mémoire nous est donnée à lire pour que nous la partagions également et puissions y associer, au fil des pages, nos propres souvenirs .

Luc Bouard Maire de La Roche-sur-Yon

Sommaire :

Préambule et histoire vécue ...... page 4 Première étape : Ehpad du Moulin-Rouge ...... page 5 Reportage photos ...... page 8 Deuxième étape : Ehpad Saint-André d’Ornay ...... page 9 Reportage photos ...... page 12 Troisième étape : Ehpad Léon-Tapon ...... page 13 Reportage photos ...... page 16 Quatrième étape : Ehpad André-Boutelier ...... page 17 Reportage photos ...... page 20 Cinquième étape : Ehpad La Vigne-aux-Roses ...... page 21 Reportage photos ...... page 24

Sixième étape : sprint final Ehpad André-Boutelier ...... page 25 Reportage photos ...... page 28 Précisions de l’auteur et bibliographie ...... page 29 Remerciements ...... page 31 Préambule Dans le cadre du passage du Tour de France à La Roche- sur-Yon le 8 juillet 2018, le Conseil des sages, groupe de travail n°4*, a souhaité organiser des après-midi de rencontres et d’échanges dans les Ehpad publics de la ville de La Roche-sur-Yon.

Petites histoires, anecdotes, évocations de cyclistes vendéens et présentation d’objets souvenirs composent ces moments de convivialité.

Notre seule ambition est de transmettre la passion du cyclisme (rencontres intergénérationnelles avec le Conseil municipal des jeunes) et démontrer qu’un événement sportif majeur comme le Tour de France rassemble toutes les populations ; moment privilégié pour le lien social et activer la mémoire de nos anciens.

*Lettre de mission 2017/2018 du groupe de travail n°4 : participation à la mise en place de la démarche «Ville amie des aînés ».

Histoire vécue «J’ai un extraordinaire souvenir du passage du Tour de France dans le massif forestier de Mervent dans les années 60.

Départ tôt le matin (L’Absie dans les Deux-Sèvres) dans une Peugeot 202 et une Simca Aronde avec toute la famille et les voisins. Il fallait arriver les premiers pour avoir le meilleur emplacement.

La journée sera longue, mais tout est prévu : sièges pliants, parasols, couvertures pour le sol, boissons et surtout le pique-nique ; inoubliables moments d’échanges et de plaisirs simples.

L’attente est immense, plusieurs heures et puis arrivent les premiers véhicules de la caravane publicitaire. Mélange de voitures, de camions et de bizarreries en tout genre, avec des carrosseries flamboyantes, façonnées à la demande des sponsors comme Vitabrill, véhicule surmonté d’un énorme tube (publicité pour la coiffure).

À cet instant-là, on est tous des enfants qui récoltent objets et gadgets publicitaires.

Puis un air d’accordéon se fait entendre. Yvette Horner montée sur le capot d’une camionnette joue des musiques entraînantes et surtout populaires.

De nouveau l’attente. Enfin, arrive le moment où l’émotion vous submerge, l’excitation est à son paroxysme ; les sirènes des motards retentissent, annonciatrices des coureurs. Ils sont là, proches de nous les champions. On crie, on encourage les leaders et le peloton accompagnés du bruit particulier des pédaliers.

Puis très rapidement le silence. Ils sont déjà partis pour d’autres hourras... »

Lionel Branchu Conseil des sages, groupe de travail n°4

4 1re étape Ehpad du Moulin-Rouge Le jeudi 7 juin 2018

5 Très bon départ pour cette 1re étape, une « échappée » de vingt résidents anime les échanges qui se prolongent pendant la présentation de l’exposition et la collation.

À noter que tous les résidents vont suivre assidûment le Tour de France à la télévision.

TV Vendée est présente pour immortaliser cette première rencontre riche en échanges et chargée d’émotions.

Mme Françoise Foltzer, conseillère municipale, M. Michel Montalétang, référent, groupe de travail n°4 du Conseil des sages nous accompagnent.

Séquences souvenirs :

Évocation par M. Martin, dynamique résident de 90 ans, des dates majeures de l’histoire du Tour de France et du dernier passage au Puy du Fou lors de la présentation des équipes en 2011.

Une prouesse ! Tout est résumé sur un seul document : le carton d’invitation (voir photo page 8).

M. Foucher, résident au parler franc, raconte le passage d’Yvette Horner à La Roche-sur-Yon. Celle-ci se déplaçait en car avec son accordéon et son piano. On la retrouve rue de la Faisanderie chez un certain monsieur Madeleine pour accorder son piano. Pour faire passer le temps, elle joua de l’accordéon devant les enfants présents. Elle termina sa journée par une soirée spectacle à la salle du Manège.

Plusieurs résidentes se rappellent du coureur vendéen Max Bléneau (Tour de France 1959 et 1960). Après le cyclisme professionnel, il entra à l’hôpital de La Roche-sur-Yon comme chef-cuisinier. Son vélo, retrouvé chez M. Paul Bruno surnommé « Docteur Paulus », garagiste à Thorigny, fut vendu aux enchères au printemps 2018. Acquis par le Département de la Vendée, il enrichit le patrimoine du cyclisme vendéen.

6 Autre coureur vendéen, natif de Port-La-Claye, commune de Curzon, Robert Varnajo qui gagna la dernière étape du Tour de France 1954 au Parc des Princes. À son actif également : Paris-Bourges et Paris-Camembert.

Il est difficile de ne pas parler du cycliste Thomas Voeckler. Pour les résidents et surtout les résidentes, il représente la sympathie, la gentillesse, le courage, la volonté... il restera longtemps dans le cœur des Vendéennes et Vendéens.

Petites histoires et anecdotes de Jean-Claude, notre référent sur le Tour de France :

Roger Hassenforder, alsacien, surnommé le « boute-en-train des pelotons», fut engagé dans l’équipe de l’Ouest à une seule condition, être « sérieux ». Huit victoires d’étapes dans le Tour de France récompenseront ses efforts.

Courage, ténacité, endurance caractérisent le coureur cycliste Eugène Christophe. Tour de France 1913, 6è étape, Bayonne / Luchon. . Eugène Christophe casse la fourche de son vélo dans la descente. Il n’hésite pas à faire 14 kilomètres à pied avec son vélo sur le dos pour réparer celle-ci pendant 4 heures dans une forge à Sainte-Marie-de-Campan. À l’époque, le règlement interdit toute aide extérieure. Il perd ce jour-là le Tour de France. Il cassera encore à deux reprises sa fourche, notamment en 1919, alors qu’il porte le premier maillot jaune.

Tout le monde garde en mémoire le duel Jacques Anquetil / dans les années 60. Parier sur Poulidor était plutôt risqué. Jean-Claude, notre référent, prenait ce risque et n’hésite pas à dire que Raymond Poulidor lui a couté très cher en apéritifs.

7 Le précieux document de M. Martin. Carton d’invitation du Puy du Fou

M. Michel Montalétang prend des notes en présence de Mme Clautour, M. Epaud, Maillots de M. Roland Berland - champion de France cyclisme sur route en 1972 et 1979 Mme Courtiol, Mme Epaud, Mme Morineau

Mme Françoise Foltzer accompagne les résidentes et les résidents : M. Martin, M. Grelier, M. Pierrot, Mme Gautier, Mme Cardineau, M. Baron, Mme Morineau

8 2è étape Ehpad de Saint-André d’Ornay Le mardi 12 juin 2018

9 Cette deuxième étape est marquée par « un peloton » d’une quinzaine de résidentes et d’un résident soutenus par des sages (Maryvonne Joslain et Pierre Guerrault) et des Amoureux de la « petite reine ».

Commencée à 15 h, l’étape se termina à plus de 16 h 30. Nos échanges se poursuivent pendant la collation.

Séquences souvenirs :

7è étape -Tour de France 1966 – Angers / Royan (traverse entre autres, La Châtaigneraie, Fontenay-Le-Comte et Maillezais). Étape gagnée par Albert Van Vlierberghe, crevaison de Jacques Anquetil. Les champions de l’époque : Anquetil, Poulidor, Aimar le vainqueur de ce tour 66, Pingeon, Darrigade...

La caravane publicitaire est remarquablement inscrite dans la mémoire collective. Autant le nom des coureurs est oublié (hormis Anquetil et Poulidor) que les grandes marques sont citées comme Kréma, la Pie qui chante... et surtout les produits capillaires comme Brillantine, Gomina, Vitabrill ; logique puisque notre peloton est féminin. Quelques exemples d’objets et articles récupérés : crayons, chapeaux, casquettes, bonbons... À noter que le temps d’attente pour le passage des coureurs est en moyenne de 6 heures.

Pêle-mêle :

Originaire de la Châtaigneraie, une résidente n’oublie pas ces deux champions locaux, Roland Berland et Jean-René Bernaudeau. La proximité renforce sans aucun doute l’admiration.

Mme Morinière : « Yvette Horner est venue jouer à La Roche-sur-Yon », ce qui confirme les propos de M. Foucher lors de la première étape.

Mme Chappaz : elle était accompagnée de son papa et se souvient du passage de la caravane publicitaire. Elle précise ne pas avoir de vélo à cette époque.

10 Mme Bernard : souvenir de l’arrivée du Tour de France aux Sables-d’Olonne.

M. Nicourt : il a vu le Tour de France à Paris. Il allait au travail à vélo. Comme tous les ans, M. Nicourt va suivre « son Tour de France », mais il regrette les commentaires du journaliste Jean-Paul Ollivier, dit « Paulo la science », considéré comme l’historien du Tour.

Mme Rigaud : elle se souvient d’avoir embrassée Jean Robic ! Et d’avoir vu .

Les postes radios, l’arrivée du transistor, les premiers reportages télévisés (années 1959/1960) ont fortement renforcé le lien social. Une résidente évoque ces moments de convivialité dans les cafés ou chez le voisin qui possédait un téléviseur.

Petites histoires et anecdotes de Jean-Claude, notre référent sur le Tour de France :

Hugo Koblet, gagnant du Tour de France 1951, était surnommé « le pédaleur de charme » ou le « dandy » car il avait toujours son peigne sur lui et restait chic et élégant dans toutes les circonstances.

Ferdinand Kubler dit Ferdi, coureur suisse, Tour de France 1950 et champion du monde sur route 1951, avait plusieurs surnoms : « le fou pédalant » ou « l’homme cheval » ou « le cow-boy » car il avait très souvent un Stetson sur la tête.

En 1955, lors de la 11è étape qui compte le mont Ventoux , Ferdi passe à l’attaque. Géminiani le rival de l’époque, lui dit : « l’Attention Ferdinand, le Ventoux n’est pas un col comme les autres ». Kubler lui répond : « Ferdi n’est pas non plus un coureur comme les autres ». Finalité, il abandonne le Tour à l’issue de l’étape.

11 Beaucoup d’échanges et de spontanéité ! Un vrai moment de bonheur

Beaucoup d’échanges et de spontanéité ! Un vrai moment de bonheur Jean-Claude Le Couviour - Notre référent sur le Tour de France

Beaucoup d’échanges et de spontanéité ! Un vrai moment de bonheur

12 3è étape Ehpad Léon-Tapon Le mardi 19 juin 2018

13 Une étape menée tambour battant dès le départ par « un peloton » d’une bonne vingtaine de résidents. Pour la première fois, le nombre de résidents est pratiquement identique à celui des résidentes. Les échanges seront d’autant plus fructueux. Mme Catherine Baudet, chargée de mission Accessibilité, et Mme Nicolle Saupin, Conseil des sages, sont présentes pour relever les histoires et anecdotes. Les échanges se prolongent d’ailleurs bien au-delà de la collation ; aucune fatigue constatée et toujours l’envie de poser des questions.

Introduction : petite rétrospective sur le Tour de France

Géo Lefèvre, jeune journaliste et collaborateur à la revue sportive « l’Auto », propose en 1902 à Henri Desgrange, directeur du journal, l’idée d’une course à vélos avec étapes reliant les grandes villes de France. Une idée si géniale qu’Henri Desgrange annonce dès 1903 le premier Tour de France. Le départ a lieu le 1er juillet 1903 à Montgéron (Essonne) devant le café-restaurant « Le Réveil Matin ». Ce premier Tour de France est constitué d’un peloton de 60 coureurs ( 5 nationalités). Long de 2 428 km, il comprend six étapes : Paris-Lyon, Lyon-Marseille, Marseille-Toulouse, Toulouse-Bordeaux, Bordeaux-Nantes et Nantes-Paris. Imaginez le courage de ces hommes ! Plus de 400 km en moyenne par étape. Ce premier Tour de France est gagné le 19 juillet 1903 par Maurice Garin.

Séquences souvenirs :

Interdiction de sortie pour Mme Brethomé malgré le passage du Tour de France à Chaillé- les-Marais. Pas d’autorisation pour son mari, gendarme en service à la caserne. Décision qui s’applique donc également à Madame. Heureusement, elle aperçut malgré tout les coureurs par-dessus les murs. M. Brisseau de Saint-Vincent-Sterlanges a vu l’étape Nantes / La Rochelle avec toute sa famille alors qu’il était occupé à ramasser la « mogette » vendéenne. Un vrai moment de bonheur complété par un pique-nique.

14 Mme Truchon, originaire de Paris, allait régulièrement avec son père voir les courses de vélo. Elle habitait dans le 5è arrondissement près du Panthéon. À plusieurs reprises, elle rencontra Jean Robic qui avait un magasin de vélos dans le secteur.

Mme Quincey raconte son Tour de France vu en 1938 pendant ses vacances en Alsace.

M. Martineau admire le cyclisme - donc les cyclistes - qui est une pratique sportive très dure et dangereuse.

Tout le « peloton » se souvient d’Yvette Horner, juchée sur le toit d’une voiture. Un air d’accordéon et les souvenirs reviennent spontanément !

Petites histoires et anecdotes de Jean-Claude, notre référent sur le Tour de France :

Drôle d’histoire concernant la mésaventure du coureur cycliste algérien Abdel-Kader Zaaf lors de la 13è étape (Perpignan- Nîmes) du Tour de France 1950. On vous propose deux versions, à vous de choisir :

re è l 1 version : cette 13 étape est marquée par une chaleur caniculaire. Très assoiffé, Abdel-Kader Zaaf pris le premier bidon présenté par un spectateur sur le bord de la route. Or, ce bidon contenait du vin frais. Très vite, le résultat ne se fit pas attendre ; complètement « assommé », les jambes « en coton » , il reprit son vélo mais repartit dans le sens inverse de la course. Cette version longtemps racontée est sans doute fausse car Zaaf ne buvait pas de vin.

è l 2 version : victime d’un malaise (sans doute une insolation car n’oublions pas la chaleur caniculaire), il s’écroule au bord de la route. Des vignerons, n’ayant pas d’eau à proximité, l’arrose alors de vin. Retrouvant peu à peu ses esprits, il reprend son vélo mais là encore, dans le sens inverse de la course. Comme il sentait fortement le vin, je vous laisse imaginer la suite...

Cette histoire, souvent colportée par les chroniqueurs de l’époque, fit les beaux jours du cycliste Zaaf qui entra ainsi dans la légende du Tour de France.

15 Discussions et commentaires entre résidentes et résidents, Mme Quincey, Mme Brethomé, Mme Truchon, M. et Mme Pasquereau

Discussions et commentaires entre résidentes et résidents : Mme Guittot, M. M. Gay-Peiller assis sur le tabouret HTAB entouré de Mme Quincey, M. et Mme Brisseau, M. Martineau Oliveau et l’aide soignante Cécile Morin

Tableau réalisé par Mme Quincey

16 4è étape Ehpad André-Boutelier Le mardi 26 juin 2018

17 Une demi-étape et pourquoi pas « un contre-la-montre » par équipe ; le sprint final étant prévu le mardi 3 juillet sur le même lieu (voir page 26). Peu importe, « un peloton » d’une douzaine de résidents anime cette étape malgré une forte chaleur. Les rafraîchissements apportés lors de la collation sont les bienvenus pour poursuivre nos échanges pendant la présentation des panneaux ludiques, des maillots et autres objets souvenirs.

Très belle exposition de vélos anciens dont un tandem des années 1950 (prêt de M.Chauvet dans le hall d’entrée).

Trois collègues (Marianne Szabo, Marie-France Violleau et Pierre Liard) du groupe de travail n°4 du Conseil des sages nous accompagnent pour la prise de notes et de photos. Le bonus, un air d’accordéon joué par Marie-France. L’étape peut commencer...

Les couleurs du Tour de France (petit rappel) :

Pour distinguer le leader du classement général, Henri Desgrange donne naissance en 1919, au maillot jaune, couleur emblématique de son journal l’Auto. Le premier coureur à l’endosser est Eugène Christophe au départ de l’étape Grenoble - Genève.

Le maillot vert apparaît en 1953, sponsorisé par le célèbre magasin «La Belle Jardinière», fabricant et vente de vêtements aux emballages verts. Il récompense le leader du classement par points acquis dans le sprint d’arrivée de chaque étape.

Le maillot à pois est destiné au meilleur grimpeur. Il est à l’initiative du chocolat Poulain en 1975. détient le record du classement de la montagne ( 7 à son actif ).

Le maillot blanc récompense le meilleur jeune au classement général. Il concerne uniquement les cyclistes de moins de 25 ans.

18 Séquences souvenirs :

Mme Belliard a rencontré à plusieurs reprises Max Blaineau par l’intermédiaire d’un ami, Alain Prost ! Simplement un homonyme, il ne s’agit pas du champion du monde des pilotes de Formule 1.

M. Cosentino a vu le Tour de France à Nantes pour la première fois en 1948 ou 1949, à son retour d’Afrique du Nord.

Mme Guillet, qui était serveuse dans un restaurant de La Roche-sur-Yon, a servi le champion cycliste Jacques Anquetil. À la demande de son épouse Jeanine, Mme Guillet avait une immense responsabilité : préparer « le thermos » de « Maître Jacques ».

Lors d’une promenade aux Sables-d’Olonne, M. Poiroux est intrigué par un attroupement. Il se détourna et surprise, Thomas Voeckler se trouvait là, à quelques mètres de lui. Un de ses plus beaux souvenirs, semble-t-il. Il se souvient d’avoir travaillé pendant les vacances à monter des vélos chez les établissements Le Roch aux Sables.

Mme Soulard était une voisine du coureur cycliste Roland Berland.

Les grands champions ne s’oublient jamais : sont cités Robic, Géminiani, Bobet, Kubler, Magne, Anquetil, Poulidor...

Petites histoires et anecdotes de Jean-Claude, notre référent sur le Tour de France :

Quand il faisait très chaud, les coureurs, pour se rafraîchir la nuque et la tête, mettaient une feuille de choux tenue par une casquette.

Fédérico Bahamontès, vainqueur du Tour de France 1959, montait les cols plus vite qu’il ne les descendait, d’où le surnom « L’Aigle de Tolède ». Assez mauvais descendeur, on dit qu’il freinait avec ses pieds ! Ainsi commence la légende...

19 Mme Humbertclaude (assise sur le tabouret HTAB) accompagnée de M. Jacky Bourmaud, animateur

Un public très à l’écoute Panneau n° 2 de l’exposition « Le Tour de France dans les années 1950/1960 ».

Un public très à l’écoute

20 5è étape Ehpad La Vigne-aux-Roses Le mercredi 27 juin 2018

21 Dernière étape de montagne sous une chaleur caniculaire. « Une échappée » d’une douzaine de résidents, menée par « deux leaders », messieurs Frappier et Boisseau (voir séquences souvenirs), abordent le dernier col avec panache. Vont-ils animer les échanges jusqu’au bout ? Pour la logistique, Marie-France Violleau et son accordéon, Gisèle Guitton du Conseil des sages, pour relever les anecdotes, nous accompagnent pour soutenir les résidents.

La musique et les chansons du Tour de France. Pour la fête, pour l’ambiance, pour la convivialité, pour la famille, pour les amis... la musique et les chansons sont indissociables du Tour de France. Elles traversent les époques et contribuent à entretenir notre mémoire collective. Et maintenant, fermons les yeux et laissons-nous emporter par ces chansons aux titres surannés des années 1930 à 1960 avec : « En suivant », « La Môme Biclé », « P’tit gars du Tour », « Le tour qui passe », « Ah les voilà », « Chevaliers de la route », « À qui le Tour », « Tu tournes pas rond », « Tiens bien ton guidon », «Tout en pédalant » et « Il a le maillot jaune » interprété par Marcel Amont en 1962. Quelques grands accordéonistes de l’époque : Fredo Gardoni, André Verchuren, Raymond Boisserie... sans oublier Yvette Horner et ces onze participations au Tour de France.

Séquences souvenirs :

M. Boisseau commence par remettre à tous les sages présents sa plaque professionnelle en métal lorsqu’il exerçait son métier de réparations et ventes de cycles (vélos Gitane) et motos à Saint-Hilaire-le-Vouhis. Ce brave M. Boisseau adore le cyclisme, il a une parfaite connaissance de l’histoire du Tour de France. Ses histoires et anecdotes ont comblé de plaisir notre référent Jean-Claude. Montre en main, les échanges ont duré pratiquement deux heures.

M. Frappier, apprenti dans un magasin de cycles et motos à Luçon, a vu à plusieurs reprises le coureur cycliste Roland Berland qui tenait un magasin de cycles aux Herbiers.

22 Extraordinaire échange avec M. Vaudin, motard dans la gendarmerie nationale. Dans les années 1960 / 1970, il a participé à plusieurs reprises au Tour de France. Sa mission principale : sécuriser et accompagner. Il se souvient d’une épreuve très exigeante physiquement (conduite, poids de la moto...). Mais, pour rien au monde, il aurait refusé cette prestigieuse mission.

Encore Thomas Voeckler ! Mme Hermouet habitait il y a quelques années en face du collège Saint-Louis. Elle se souvient d’avoir vu sa photo dans l’enceinte du collège. Quand je vous dis que Thomas Voeckler a marqué pour longtemps le département de la Vendée !

M. Richard évoque une brillante victoire d’étape. Celle remportée par Jean Robic en 1947. Il termina vainqueur de la dernière étape avec plusieurs minutes d’avance sur ses poursuivants. Il remporta cette année-là le Tour de France sans jamais avoir porté le maillot jaune.

M. Pineau a rencontré Jean-René Bernaudeau quand il était cycliste cadet. Quel chemin parcouru ! Coureur professionnel de 1978 à 1988 (maillot blanc Tour de France 1979, vainqueur Tour de Vendée 1980, le palmarès est très long), puis directeur d’équipes depuis plus de 20 ans, il est aujourd’hui manager du Team Direct Énergie dont le siège est aux Essarts.

Petite parenthèse Tour de France de Jean-Claude, notre référent, car l’histoire suivante est belle !

1980, Tour d’Italie, une grande année pour nos champions cyclistes et Jean-René Bernaudeau. Lors de cette 20è étape, reliant Cles Val di Non à Sondrio, Bernard Hinault accompagné de son fidèle lieutenant Jean-René Bernaudeau mènent depuis plusieurs dizaines de kilomètres une belle échappée. Ils passent le col du Stelvio et descendent à « toute berzingue » vers l’arrivée. Jean-René Bernaudeau gagne l’étape et Bernard Hinault creuse l’écart de plusieurs minutes sur son poursuivant direct Panizza. Il gagna ce jour-là le Tour d’Italie. Si vous passez à Antigny près de la Châtaigneraie en direction de Fontenay-le-Comte, vous verrez un restaurant qui porte le nom « Le Stelvio » en souvenir du formidable exploit de Jean- René Bernaudeau.

23 M. Vaudin assis sur le tabouret HTAB

Histoires et anecdotes racontées par Jean-Claude et Lionel devant un public conquis Planning mensuel

Histoires et anecdotes racontées par Jean-Claude et Lionel devant un public conquis

24 6è étape - Sprint final Ehpad André-Boutelier Le mardi 3 juillet 2018

25 Dernière étape du Tour de France dans les Ehpad publics de La Roche-sur-Yon. Le sprint final est animé par « un peloton » composé d’une quinzaine de résidents. Malgré les efforts de M. Gaborieau, on assiste à une arrivée très groupée. Applaudissements des spectateurs présents : Mme Patricia Lejeune, conseillère municipale à l’initiative du projet, M. Michel Montalétang et Mme Marie-France Violleau du Conseil des sages, deux accordéonistes pour l’ambiance et Jacky Bourmaud, le dynamique animateur chargé de la logistique. Bien sûr, comme dans toutes les grandes « compétitions sportives », il y a un classement. Le classement général final est le suivant :

l le maillot jaune est attribué à toutes les résidentes et tous les résidents pour leur gentillesse et leur spontanéité ;

l le maillot vert est attribué à tous les Ehpad publics pour leur disponibilité et leur dévouement ;

l le maillot à pois est attribué à Jean-Claude Le Couviour pour sa performance et le partage de sa passion pour le Tour de France ;

l le maillot blanc est remis à toute l’équipe du Conseil des sages, groupe de travail n°4, pour leur participation et leur soutien dans cette première aventure.

Séquences souvenirs :

M. Fillonneau raconte avec beaucoup de malice son histoire. Sans prévenir son chef de service, il prit l’initiative d’aller voir le passage du Tour de France au Tablier. Arrivé sur les lieux, il se retrouva face à son chef de service qui venait également acclamer les coureurs. Tout se passa bien pendant la journée, mais le retour fut un peu orageux.

M. Gaborieau, passionné de cyclisme, assistait toujours au critérium d’après tour qui avait lieu sur le vélodrome du stade Henri-Desgrange. Le contact avec les champions de l’époque comme Max Bléneau, Robert Varnajot,... était très facile ; je cite : « C’était un beau moment de vie » ou « C’était la Vendée dont on était fier ». Toujours M. Gaborieau : « Nous les enfants, on les prenaient pour des surhommes, de la haute volée ; on cherchait à les voir parce que c’étaient des champions... »

26 Mme Cottron se souvient du passage du coureur lors de l’ascension du . Souvenirs d’une journée exceptionnelle passée à la montagne avec le sentiment d’être tout simplement heureux.

Mme Humbertclaude, originaire des Vosges, allait voir le passage du Tour de France « tout en haut de Gérardmer » avec ses parents.

Petites histoires et anecdotes de Jean-Claude, notre référent sur le Tour de France :

Tous les grands champions ont un surnom. Petite devinette : quel est le surnom des coureurs cyclistes suivants ? Maurice Garin, René Vietto, Jean Robic, Robert Varnajo, Eddy Merckx, Roland Berland, Raymond Poulidor et Bernard Hinault. (Réponses p. 30)

Deux histoires contemporaines de nos champions vendéens :

l Lors de l’inauguration du rond-point Roland-Berland le 29 mars 2018 à la Châtaigneraie, ce grand champion des années 1960 / 1970, nous raconte une histoire récemment vécue. En allant sur le site internet « Leboncoin », il eu la surprise de voir en vente un de ses vélos fétiches, lorsqu’il était coureur professionnel. Contact anonyme pris avec le vendeur, une négociation promptement menée et voilà le retour du vélo à la Châtaigneraie. L’occasion était trop belle pour présenter celui-ci le 29 mars 2018.

l Retour de vacances en Sicile en 2011, une très belle année pour le champion Thomas Voeckler (10 jours avec le maillot jaune et 4è du classement général). Nous attendions dans le hall d’embarquement à l’aéroport de Palerme. Miracle, un écran géant de télévision diffusait la fameuse 18è étape Pignerol / Galibier Serre-Chevalier. Ce jour-là, Thomas Voeckler parvient à sauver son maillot jaune pour 15 secondes. Très vite, l’écran fut envahi de voyageurs en attente pour crier « vas-y Thomas ». Je revois encore le regard des gens qui se posaient bien des questions à notre égard. Peu importe, ce moment ne s’oublie pas.

27 Une affluence record pour cette dernière étape

Mme Violleau, Sage et accordéoniste Panneau n° 3 de l’exposition «Tous des champions»

Mme Patricia Lejeune accompagnée de Jean-Claude et Lionel

28 Précisions de l’auteur

Ce recueil a pour seule ambition de partager avec vous ces merveilleux moments de rencontres et d’échanges avec nos anciens.

Les histoires et anecdotes racontées par les résidentes et résidents, notre référent Jean-Claude Le Couviour, sont authentiques et respectent dans leur intégralité les textes et la narration pour être au plus près du contexte de l’époque et de respecter ainsi la mémoire de nos anciens.

Certaines histoires et anecdotes concernent directement le Tour de France, d’autres s’en éloignent. Peu importe, notre démarche première était de raviver la mémoire des résidentes et résidents.

Si certaines histoires ou anecdotes vous paraissent extravagantes, fantaisistes ou simplement déplacées de leurs contextes originaux, veuillez tout simplement les rectifier. N’oublions pas que la légende du Tour de France nous permet de laisser libre cours à notre imaginaire et d’embellir ainsi un passé pas aussi lointain.

Une belle histoire pour le tabouret de l’exposition :

Quelle relation avec le Tour de France ?

Lors de la foire de Paris au printemps 2017, j’ai rencontré et discuté quelques dizaines de minutes avec un créateur de mobilier en carton qui présentait au prestigieux Concours Lépine son tabouret. Pour me remercier, il m’en offrit un exemplaire.

À l’époque, je ne m’imaginais pas que celui-ci allait devenir un objet précieux (on dit maintenant collector).

Ce tabouret fut le tabouret officiel du Tour de France 2016. Ce tabouret HTAB reçu la médaille d’or au Concours Lépine en mai 2017. Il a une résistance de 340 kg et se monte en dix secondes.

29 Pourquoi évoquer les Pieds Nickelés lors de nos rencontres ?

René Pellos (1900-1998) était scénariste et dessinateur de bandes dessinées avec en particulier les Pieds Nickelés (près d’une centaine d’albums). Il fut également un très grand dessinateur et caricaturiste du Tour de France. Il travailla entre autres pour le Miroir Sprint et le Miroir du Cyclisme. Ces dessins reflètent avec précision et humour l’ambiance du Tour de France des Trente Glorieuses.

Il reçut le grand prix de la ville d’Angoulême en 1976 au Salon international de la bande dessinée.

Bibliographie

Chroniques du Tour de France - Jean-Paul Ollivier - Éditions de Noyelles - 2013. La légende du Tour de France - M. Pierre Chanyet et M. Christian Prudhomme - Éditions Minerva - 1998. La Saga du Tour de France - Serge Laget - Découvertes Gallimard Sports et Jeux - 1990. L’Équipe - Tour de France 100 ans 1903/2003 - édité par l’Équipe et le Tour de France - 2002. Le grand livre des illustrateurs, des dessinateurs et caricaturistes du Tour de France - Jean-Michel Linfort - Éditions l’àpart - 2012. Le Poulidor - Raymond Poulidor et Jean-Paul Brouchon - Éditions Jacob-Duvernet - 2009. On refait le Tour - Tous les objets à collectionner - Collectionneur et chineur hors-série - 2008. Le Tour de notre enfance - Francois Thomazeau et Charlie Abad - Éditions du Layeur - 2007. Stats Le Cyclisme en infographies - Jean-Luc Gatellier - Éditions du Chêne -2015.

Réponses

« Petite devinette » de la page 27 : « Le petit ramoneur », « Le roi René », « Biquet ou tête de cuir », « Le chouan », « Le cannibale », « Le petit curé », « Poupou » ou « L’éternel second », « Le blaireau ».

Création des panneaux ludiques : Lionel Branchu. Conception de l’exposition : Jean-Claude Le Couviour et Lionel Branchu. Textes de ce recueil : Lionel Branchu. Mise en page et impression : Ville de La Roche-sur-Yon - direction de la Communication.

30 Remerciements .

Nos plus vifs remerciements aux résidentes et résidents des Ehpad publics de La Roche-sur-Yon. Nous remercions les directrices et directeurs, les animatrices et animateurs, les personnels accompagnants pour leur accueil et la préparation des rencontres. Mille mercis à Roland Berland, deux fois champion de France cyclisme sur route (1972 et 1979) pour le prêt de deux maillots dont un tricolore. Merci infiniment pour la mise à disposition gracieuse des objets et souvenirs qui composent l’exposition : l M. François Branchu pour les petits coureurs, les livres et les revues. l M. Lionel Branchu pour les revues, les livres et le tabouret HTAB. l M. Jean-Claude Le Couviour pour le vélo, le tableau et les livres. l M. Jean-Luc Gendronneau pour les revues. l M. Octave Gendronneau pour son maillot Club cyclisme du Bourg-sous-La Roche, les chaussures et les bidons. l La Ville de La Roche-sur-Yon pour son aide logistique et ses objets promotionnels du Tour de France. l Le Conseil départemental pour les affiches Tour de France 2018. Remerciements aux élus de la Ville de La Roche-sur-Yon : l M. Luc Bouard, maire de La Roche-sur-Yon, président de La Roche-sur-Yon Agglomération. l Mme Geneviève Poirier-Coutansais, adjointe aux personnes âgées, santé, solidarité et relations intergénérationnelles. l Mme Patricia Lejeune, conseillère municipale déléguée au handicap et à l’accessibilité. l Mme Geneviève Hocquard, conseillère municipale déléguée à la citoyenneté européenne et à la coopération. l Mme Françoise Foltzer, conseillère municipale déléguée à la lutte contre les discriminations, à l’égalité femmes-hommes, aux cultes. Et aux services municipaux

Enfin, remerciements à toute l’équipe, groupe de travail n°4 du Conseil des sages, pour leur investissement personnel dans l’histoire du Tour de France et leur présence indispensable pour la prise des notes.

Le passage du Tour de France à La Roche-sur-Yon a été une superbe fête pour l’ensemble des Yonnais. Grâce à l’initiative de passionnés de vélo, de certaines personnes du conseil des sages, les résidents des cinq Ehpad de la Ville ont pu participer à leur manière à l’événement. Les retours heureux, chaleureux de tous ceux qui en ont bénéficié nous confirment combien cette initiative a été formidable. Cette plaquette relate les moments de rencontres, de souvenirs partagés, de convivialité que vous avez vécus dans chaque Ehpad grâce à l’initiative de messieurs Branchu et Le Couviour. Je tiens à les remercier tout particulièrement car ils vous ont donné de leur temps, fait partager leur passion à travers des moments de rencontres et de convivialité. Ils vous ont apporté un petit air de Tour de France et ravivé des souvenirs heureux. Je me permets de les citer : « Notre seule ambition est de transmettre la passion du cyclisme (rencontres intergénérationnelles avec le Conseil municipal des jeunes) et démontrer qu’un événement sportif majeur comme le Tour de France rassemble toutes les populations ; moment privilégié pour le lien social et activer la mémoire de nos anciens. »

J’ai lu avec beaucoup de plaisir vos souvenirs, petites histoires, anecdotes de cyclistes vendéens. Certains sont délicieux, drôles, étonnants. Ils reflètent ces ambiances de fêtes et de convivialité. Ils nous rappellent à tous de vieilles histoires partagées en famille, avec des amis. Le Tour de France est vraiment un petit bout de notre histoire commune. Vive le Tour de France et merci pour ce qu’il apporte et surtout merci à tous ceux qui ont initié et réalisé ces beaux moments.

Geneviève Poirier-Coutansais Adjointe aux solidarités, santé, personnes âgées, relations intergénérationnelles

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