Mémoire En Réponse À La Motion M-47
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MÉMOIRE EN RÉPONSE À LA MOTION M-47 ______________________________________ Examen des effets sur la santé publique causés parla facilité de trouver et de visionner en ligne du contenu violent et sexuellement explicite avilissant sur les enfants, les femmes et les hommes. ______________________________________ PRÉSENTÉ AU COMITÉ PERMANENT DE LA SANTÉ ______________________________________ Par Stuart Duncan, président-directeur général, TEN Broadcasting Ottawa Le 10 mars 2017 Introduction Je m’appelle Stuart Duncan et je suis président-directeur général de TEN Broadcasting (TEN). TEN, qui existe depuis 18 ans, est le diffuseur autorisé de programmation pour adultes le plus important et le plus ancien au Canada. Je présente ce mémoire à la lumière de mon expérience en programmation pour adultes et de ma connaissance personnelle de l’industrie mondiale du divertissement pour adultes acquise au cours des 30 dernières années. Je suis d’ailleurs un pionnier reconnu de l’industrie de cette industrie. J’exploite mes entreprises légalement dans tous les sens du terme depuis 30 ans. Plus que quiconque, je connais les défis et les façons de faire de l’industrie. Je comprends tous ses aspects et toutes ses subtilités. Je maîtrise la réglementation antérieure et actuelle. J’aimerais donc présenter les répercussions de celle-ci sur l’industrie et ses lacunes. Je veux informer le Comité permanent de la santé, à titre d’expert du domaine de l’industrie du divertissement pour adultes, de ce qui a été fait au Canada et à l’étranger, dans une moindre mesure, et lui donner un aperçu des mesures à prendre. Historique de l’industrie du divertissement pour adultes Le contenu pour adultes dans les médias écrits, les supports vidéo, l’art, les affiches, les enregistrements et la culture existe depuis des milliers d’années. Cette culture a toujours été assujettie à la justice et à la jurisprudence entourant la réglementation de diverses activités commerciales, sociales et industrielles. La réglementation gouvernementale de l’industrie du divertissement pour adultes est répandue, mais semble augmenter au fil du temps, à l’exemple des autres industries. Les autorités la réglementent, la contrôlent et, dans une certaine mesure, la surveillent, de même que le contenu qu’elle produit et les méthodes de distribution qu’elle utilise. Par exemple, le CRTC a octroyé une licence à TEN pour diffuser du contenu pour adultes au Canada. TEN a pris connaissance de la motion M-47 l’hiver dernier. Nous avons ensuite évalué les répercussions possibles du Comité permanent sur la santé sur la réglementation et les lois futures, et avons jugé que nous devions au moins donner notre opinion à titre de diffuseur de contenu pour adultes le plus important au Canada concernant la réglementation à privilégier par le gouvernement. Nous voulons aborder la réglementation actuelle et la réglementation future afin de faire des propositions, de cerner les lacunes et de formuler des recommandations qui profiteront à notre industrie et à l’ensemble des Canadiens. Considérations et recommandations de TEN Broadcasting Situation actuelle et législation De l’avis de TEN, les dispositions du Code criminel qui régissent l’industrie du divertissement pour adultes et ses produits pornographiques dérivés sont suffisantes et ne doivent pas être modifiées. Elles doivent plutôt être appliquées, comme c’est actuellement le cas. Les dispositions du Code criminel qui déterminent ce qui constitue ou non de la pornographie et de ce qui est légal ou illégal sont exhaustives, étoffées et suffisantes. Cependant, TEN croit que les lois et la réglementation canadiennes actuelles concernant la distribution de contenu pornographique sur Internet et les moyens d’y accéder mettent en danger certains Canadiens, notamment les enfants et les mineurs. Dans l’état actuel des choses, TEN affirme que les autorités canadiennes n’ont toujours pas pris de règlements concrets sur l’accès à Internet et la distribution de contenu Web provenant du Canada ou de l’étranger. Le gouvernement a adopté une attitude de laissez-faire concernant la réglementation du Web en général. Les services de police n’appliquent aucune loi concernant les entreprises du divertissement pour adultes sur le Web. Ils s’en tiennent plutôt à arrêter des individus qui contreviennent au Code criminel relativement à la possession de contenu ou à des infractions actives. Voilà ce qui est fait en réalité. Distribution sur le Web Quiconque ayant une connexion Internet et un appareil capable de recevoir du contenu Web a accès à de la pornographie soumise à aucune réglementation et aucun contrôle apparent provenant de n’importe où dans le monde, et peut en envoyer n’importe où à son tour. La distribution de contenu pour adultes a envahi le Web. Quiconque capable d’utiliser un appareil comme une console de jeu vidéo, une tablette, un iPad, un téléphone intelligent, une télévision intelligente ou un ordinateur personnel peut recevoir du contenu pour adultes peu importe le site consulté, parfois même sans en rechercher activement. Par exemple, de la pornographie peut être proposée en effectuant des recherches de termes n’ayant aucune connotation sexuelle ou sans avoir fait une recherche. Les entreprises effectuant la distribution de contenu pour adultes, tant au Canada qu’à l’étranger, contreviennent aux lois gouvernementales en ce qui concerne les personnes autorisées à accéder à tout type de contenu pornographique, à le voir ou à l’utiliser. Mindgeek (https://en.wikipedia.org/wiki/MindGeek [EN ANGLAIS SEULEMENT]) fait partie des plus importants fournisseurs de contenu pornographique gratuit, envahissant et non réglementé du Web. Même si son siège social est situé au Luxembourg, il possède des bureaux à Montréal, où l’on compte son nombre d’employés le plus important. L’entreprise y est d’ailleurs très présente sur le plan économique et commercial. La liste de sites pornographiques ci-dessous (Tableau 1, Classement selon Alexa), montre, selon toute vraisemblance, que Mindgeek, dont les bureaux de direction se trouvent à Montréal, est possiblement le plus important fournisseur de contenu pornographique non réglementé sur le Web et le plus prolifique fournisseur de contenu pornographique ne limitant pas l’accès aux enfants et mineurs au Canada. TEN ne soutient pas que Mindgeek mène des activités illégales en ne respectant pas la réglementation. Cependant, il est intéressant de constater que même si Mindgeek est un commanditaire de l’Association of Sites Advocating Child Protection (voir le tableau 2 ci-dessous), on constate rapidement en consultant son site Web qu’aucune restriction n’empêche les mineurs de regarder de la pornographie en ligne. Ils ont seulement besoin d’un appareil et d’un accès Internet. Cette situation est inacceptable : les entreprises qui diffusent du contenu pornographique en ligne comme Mindgeek ont le devoir de le rendre inaccessible aux enfants et aux mineurs. TABLEAU 1 Classement selon Alexa [lien] [EN ANGLAIS SEULEMENT] Classement selon Alexa Domaine (25 février 2017) 48 pornhub.com 194 redtube.com 236 youporn.com 464 tube8.com 950 brazzers.com 1996 pornmd.com 2681 thumbzilla.com 3165 realitykings.com 4046 mydirtyhobby.com 6685 seancody.com 7010 men.com 7197 digitalplayground.com 7822 mofos.com 11 786 babes.com 15 770 gaytube.com 20 100 twistys.com 129 450 peeperz.com 165 440 sextube.com 169 348 porniq.com 248 961 webcams.com Vérification de l’âge et protection des enfants TEN ne prétend pas que les adultes ne devraient pas être en mesure de se procurer, de regarder ou de recevoir du contenu pornographique. Par contre, les enfants (et les mineurs canadiens tels que définis actuellement par la loi) ne devraient pas pouvoir faire de même en toute légalité, et le distributeur a le devoir de s’assurer qu’une telle situation ne se produise pas. De toute évidence, l’Association of Sites Advocating Child Protection n’est qu’une façade et ne fait rien pour empêcher les enfants d’utiliser du contenu pornographique sur le Web. De plus, l’Association reçoit du financement de l’industrie de la pornographie et ne doit pas être considérée comme une solution sérieuse en ce qui a trait à la prévention de aux enfants. Au contraire, , elle donne l’illusion que quelqu’un se préoccupe de la question et prend des mesures, alors que rien n’est fait. TEN croit que les autorités réglementaires canadiennes doivent adopter une approche plus active pour empêcher les enfants et les mineurs d’avoir accès à du contenu pornographique en ligne. De plus, les lois canadiennes doivent être appliquées pour mieux distinguer ce qui est légal de ce qui ne l’est pas. Si aucune loi n’existe en ce sens, il faut en créer et les appliquer. Il faut obliger les entreprises qui vendent et diffusent du contenu pour adultes sur le Web à s’engager à vérifier l’âge des utilisateurs pour empêcher les enfants et les mineurs d’accéder à ce contenu en tout temps. TEN estime que le gouvernement a le droit et la compétence de faire en sorte qu’on ne peut pas accorder l’accès au contenu sans avoir vérifié l’âge de l’utilisateur. La vérification de l’âge est un mécanisme qui fonctionne. Les utilisateurs sont obligés de s’identifier pour accéder au contenu en toute légalité et de prouver qu’ils ont l’âge requis. La vérification de l’âge est l’un des mécanismes à la disposition du gouvernement pour réglementer l’accès au contenu Web, et il se doit de l’utiliser ou de rédiger des lois qui lui permettront de le faire. Voir le tableau 2 ci-dessous. TABLEAU 2 ASACP [lien] [EN ANGLAIS SEULEMENT] Mindgeek est un commanditaire platine de l’ASACP (Association of Sites Advocating Child Protection [EN ANGLAIS SEULEMENT]) depuis 2011. L’ASACP est un organisme sans but lucratif américain qui lutte contre la pornographie juvénile et qui souhaite bonifier la technologie de filtrage parental du contenu grâce à la cote « Pour adultes seulement », qui peut être appliquée par les webmestres de sites Internet pour adultes.