Etude économique

Les retombées économiques des sports d’hiver sur le territoire de Cerdagne-Capcir durant la saison 2007-2008 8 0 0 2 e r b m e c é D Sommaire

SYNTHESE ...... 2 INTRODUCTION ...... 5

1ère partie : REGARDS SUR L’ECONOMIE DE CERDAGNE CAPCIR ...... 7

Chapitre I : Un territoire de moyenne montagne ...... 7 Chapitre II : Une démographie en expansion...... 8 Chapitre III: Une population active dynamique...... 9 Chapitre IV : Une agriculture qui se restructure...... 10 Chapitre V : Une mosaïque d’entreprises plutôt tertiaires ...... 12

2ème partie : LES SPORTS D’HIVER EN CERDAGNE CAPCIR...... 16

Méthodologie ...... 16 Chapitre I : Les stations de ski...... 19 Chapitre II : Les entreprises ...... 29 Chapitre III : La clientèle française des sports d’hiver...... 37

3ème partie : L’IMPACT ECONOMIQUE DES SPORTS D’HIVER EN CERDAGNE CAPCIR...... 51

Méthodologie ...... 51 Chapitre I : Les activités sportives et ludiques ...... 53 Chapitre II : Hébergement et restauration...... 59 Chapitre III : Les autres dépenses de consommations en Cerdagne/Capcir...63 Chapitre IV : L’évasion vers l’Andorre et l’Espagne ...... 65 Chapitre V : Bilan de la consommation des skieurs ...... 69

BILAN DE L’ETUDE ...... 72

ANNEXES Fiches récapitulatives « Neiges Catalanes » ...... 73 Fiches récapitulatives, station par station...... 73

1 SYNTHESE

Le tourisme hivernal est l’une des activités principales de Cerdagne Capcir, territoire où sont implantés les huit domaines skiables du département des Pyrénées-Orientales. Mais, cette économie reste fragile en raison des difficultés d’enneigement probablement liés, entre autres, au réchauffement climatique.

Dans ce contexte difficile et afin d’avoir une meilleure connaissance du tissu économique local, la Chambre de Commerce et d’Industrie des Pyrénées-Orientales a souhaité évaluer les retombées économiques des skieurs dans l’économie locale, en portant une analyse tout d’abord sur le territoire et sur les entreprises qui y sont installées puis sur les dépenses des skieurs en Cerdagne-Capcir.

1ère partie : REGARDS SUR L’ECONOMIE DE CERDAGNE CAPCIR

y Une démographie en pleine expansion : 14 370 habitants estimés en 2005 par l’INSEE avec une progression de 5,1% depuis 1999.

y Une population active dynamique avec une augmentation des professions intermédiaires, des ouvriers et des employés.

y Une population agricole qui est devenue minoritaire et dont l’activité est liée à une autre activité économique complémentaire.

y Un tissu d’entreprises de petite taille.

2nde partie : LES SPORTS D’HIVER EN CERDAGNE CAPCIR 1. Les stations de skis y 8 stations de ski de moyenne altitude regroupées sous l’intitulé « Neiges Catalanes » et réparties comme suit : ƒ Deux grands domaines skiables : Font-Romeu/Pyrénées 2000 et les Angles qui représentant 40% du domaine skiable alpin du département et 65% de la fréquentation. ƒ Cinq domaines skiables de taille moyenne : Puyvalador, Formiguères, Espace Cambre d’Aze, Porté Puymorens, Puigmal. ƒ Une station familiale : La Quillane.

2 y Des domaines gérés principalement par des régies autonomes ou municipales.

y Une érosion de la fréquentation des skieurs : 1,5 millions de skieurs pour la saison 2002/2003 contre 1,1 millions de skieurs en 2007/2008.

2. Les entreprises

y Une prédominance d’entreprises liées à l’activité touristique (hébergement, cafés, restaurants, activités récréatives).

y Un faible turn-over des entreprises : 42% des entreprises ont été créées avant 1995.

y Une clientèle essentiellement locale : 20% des clients dans les entreprises vivent en Cerdagne Capcir et 24,5% proviennent de l’ensemble du département.

y Un environnement économique des entreprises axé sur des relations intra départementales : 68% des consommations courantes des entreprises sont réalisées dans le département contre 55,4 % des investissements.

y Une part importante de l’activité neige dans le chiffre d’affaires des entreprises de Cerdagne-Capcir : 46% de leur chiffre d’affaires est lié à la neige.

y Les principaux problèmes des professionnels sont liés à une perte de leur chiffre d’affaires (44% des entrepreneurs interrogés) et aux difficultés de recrutement et de logement du personnel (respectivement 41% et 37%).

y Les principales attentes des professionnels concernent l’animation territoriale (45%) et l’accessibilité au territoire (37%), puis l’activité commerciale (35%).

3. Les skieurs y 89% des personnes viennent en famille ou entre amis.

y Un public composé majoritairement de professions intellectuelles et d’employés.

y Une clientèle de skieurs de proximité : 19,8% sont du département, 28,4% de la région Languedoc-Roussillon et 22% de la région Midi-Pyrénées.

y Un skieur sur dix vient aux sports d’hiver pour la journée, d’où une prédominance des skieurs venus dans le cadre d’un séjour.

3 y 60% des skieurs séjournent dans des locations saisonnières, contre 8% à l’hôtel et près de 18% dans leur résidence secondaire.

y Les atouts des stations de ski selon les skieurs : le cadre de vie (43,5%) et à la qualité du domaine skiable (24,1%).

3ème partie : IMPACT ECONOMIQUE DES SPORTS D’HIVER EN CERDAGNE CAPCIR

y 295,4 millions d’euros de retombées économiques sont directement générées par les skieurs.

y 121 millions d’euros profitent directement aux professionnels de la neige, soit 41% des retombées globales

y 84 millions d’euros aux professionnels de l’hébergement payant, soit 28,5% des retombées globales

y 41,5 millions d’euros aux professionnels de la restauration, soit 14% des retombées globales

y 28 millions d’euros dans les commerces du territoire d’étude, soit 9,5 % des dépenses globales

y et 20,6 millions d’euros quittent le territoire d’étude vers l’Espagne et l’Andorre, soit 7% des dépenses globales.

4 INTRODUCTION

Le tourisme est l’un des piliers de l’économie des Pyrénées-Orientales. Avec un littoral très fréquenté durant la période estivale, le département bénéficie également d’un tourisme hivernal dû principalement à la présence de 8 domaines skiables en Cerdagne et en Capcir.

Mais cette économie du tourisme hivernal reste fragile, notamment à cause de sa dépendance aux conditions climatiques. Durant la saison 2006/2007 par exemple, les chutes de neige ont été faibles et les températures trop élevées pour faire fonctionner les canons à neige à plein régime. Les stations de ski ont ainsi vu leur fréquentation baisser de près de 40% par rapport à l’année précédente et leur chiffre d’affaires reculer de 30%. La faiblesse de l’enneigement s’est encore manifestée pendant la saison 2007/2008, mettant ainsi les stations dans des situations financières extrêmement délicates. (voir étude ODIT /DEATM de février 2008).

Dans ce contexte difficile et dans l’optique d’une meilleure connaissance du tissu économique local, la CCI de et des Pyrénées-Orientales a souhaité évaluer l’impact économique qu’engendre ce tourisme hivernal dans l’économie locale. Ainsi, elle a lancé, durant la saison 2007/2008, une étude pour mesurer les retombées économiques des sports d’hiver sur le territoire de Cerdagne/Capcir.

Cette étude s’appuie sur le résultat de deux enquêtes terrain : - L’une auprès des entreprises de la zone d’étude pour estimer l’impact économique de la neige sur leur activité. - L’autre auprès des skieurs afin d’évaluer leurs dépenses.

L’unité de mesure sur laquelle s’appuie toute l’analyse des retombées économiques est la journée-skieur. Cet indicateur nous est apparu effectivement comme le plus fiable car issu des comptages des caisses des stations. C’est la raison pour laquelle les enquêtes ont été effectuées au pied des pistes de ski alpin des stations.

L’enneigement ayant été insuffisant pour le ski nordique, aucune enquête n’a pu être réalisée sur cette pratique. Il en va de même pour les activités de randonnée, raquettes et ski de fond. Seules les retombées économiques liées à la pratique du ski alpin ont donc été prises en compte.

5 L’étude se présente en trois parties : - La première est consacrée à une présentation économique du territoire d’étude : la Cerdagne et le Capcir mettant ainsi l’accent sur les caractéristiques spécifiques de ce territoire de montagne. - La seconde partie présente l’activité des sports d’hiver en Cerdagne/Capcir, en analysant successivement les stations de ski, les entreprises présentes sur le territoire et la clientèle qui fréquente les stations. - Enfin, la troisième partie a pour objet d’apprécier l’impact économique des sports d’hiver en Cerdagne Capcir.

6

1ère partie : REGARDS SUR L’ECONOMIE DE CERDAGNE CAPCIR

Chapitre I : Un territoire de moyenne montagne

Dans le département des Pyrénées-Orientales, la partie montagneuse est formée par la portion Est de la chaîne des Pyrénées et nous nous intéresserons plus particulièrement aux deux territoires où sont implantées les stations de ski à savoir les cantons de Mont-Louis et de , que nous désignerons aussi par leur nom géographique et historique de Capcir et Cerdagne. Cette zone de montagne, objet de notre étude, est située à l’Ouest du département.

Figure 1: Carte de Présentation du Périmètre d'étude.

Sa superficie s’étend sur 796 km², et regroupe les 8 stations de ski du département. Celles-ci se situent à un peu plus d’une heure de voiture de Perpignan et à deux heures environ de la capitale de la Catalogne sud, Barcelone.

7 D’un point de vue climatique, l’orientation Est/Ouest, notamment du plateau cerdan, permet un ensoleillement maximal expliquant la présence de deux fours solaires et d’une centrale solaire. Cet environnement climatique favorable a également permis l’implantation d’établissements de santé pour enfants souffrant de maladies respiratoires.

Chapitre II : Une démographie en expansion

Depuis le recensement de 1962, et contrairement à l’ensemble du département des Pyrénées-Orientales, la zone Cerdagne Capcir présente une croissance démographique continue. Conjugaison d’un solde naturel positif et d’un solde migratoire généralement positif lui aussi. Entre le recensement de 1962 et celui de 1999, le nombre d’habitants a augmenté de 50% dans le canton de Mont-Louis et de 45% dans celui de Saillagouse. La dynamique économique liée à l’économie de la neige, au tourisme et au climatisme en son temps, ont favorisé cette évolution.

Figure 2: Evolution de la population entre 1962 et 1999 des cantons de Mont-Louis et Saillagouse comparée à la population départementale (base 100 en 1962)

Source : INSEE RGP 62-99

Estimée à 14 370 habitants en 2005 par l’INSEE, la population poursuit sa progression (+ 5,1 % depuis 1999), soit une croissance moyenne de 0,8% l’an.

8 Ainsi la pyramide des âges traduit une population jeune : - Les moins de 19 ans représentent 26% de la population dans chacun des deux cantons (contre 22% en moyenne départementale). - Les plus de 60 ans ne représentent respectivement que 18% dans le canton de Mont-Louis et 22% dans le canton de Saillagouse (moyenne départementale : 29%).

Figure 3: Répartition de la population par âge dans chacun des deux cantons

Canton de Mont-Louis Canton de Saillagouse 7% 8% 11% 26% 26% 14%

0-19 ans

20-39 ans

20% 40-59 ans 22% 60-74 ans 30% 36% 75 ans et +

Source : INSEE RGP 1999

Chapitre III: Une population active dynamique

La population active affiche elle aussi une évolution positive. Si la répartition par catégorie socioprofessionnelle change peu entre 1982 et 1999 hormis pour la population agricole, elle évolue favorablement pour les deux cantons, mais plus particulièrement pour celui de Mont-Louis, avec une croissance de 38%. Seul le nombre d’artisans, commerçants et chefs d’entreprise diminue légèrement alors que toutes les autres catégories sont en hausse. Faible pour les cadres, elle augmente de 35% pour les professions intermédiaires, de 50% pour les ouvriers et double presque pour les employés.

Tableau 1: Evolution de la population active dans la zone d'étude Population Evolution entre active en 1999 1982 et 1999 Canton de Mont-Louis (Capcir) 1 980 + 38 % Canton de Saillagouse (Cerdagne) 4 754 + 13 % Ensemble de la zone 6 654 + 19 %

Source : INSEE, RGP 1990.

Dans le canton de Saillagouse, la hausse globale de la population active est de 13%. Ici, ce sont les professions intermédiaires qui enregistrent la plus forte croissance (36%), suivies par les cadres et les professions intellectuelles supérieures dont le nombre augmente

9 régulièrement (+ 25%) et celui des employés (+ 18%). Le nombre d’artisans, commerçants et chefs d’entreprise n’évolue quasiment pas et celui des ouvriers baisse très légèrement.

Chapitre IV : Une agriculture qui se restructure

La population agricole, comme dans le reste du département, est devenue minoritaire. En effet, entre le recensement de population de 1982 et celui de 1999, elle a baissé de 56% dans le canton de Mont-Louis et de 61% dans celui de Saillagouse. Le vieillissement de la population agricole et l’absence de repreneurs, les mutations du secteur agricole, les modifications de redistribution de l’espace rural entre urbanisation et zones de loisirs en sont les causes essentielles.

Tableau 2: Répartition des exploitations en Cerdagne Capcir entre 1979 et 2000. 1979 2000

Exploitations professionnelles1 135 51 % 85 43 %

Autres exploitations 131 49 % 112 57 %

Totaux 266 100 % 197 100 %

Source : DRA - Agreste.

La répartition du type d’exploitations montre bien que la plupart du temps, l’activité agricole est liée à une autre activité économique complémentaire. On perçoit en effet un renversement de tendances : en 1979, 51% des exploitations étaient considérées comme principales alors qu’en 2000, 57% des exploitants exercent également une autre activité. Cependant, entre les recensements agricoles de 1979 et 2000, la répartition par âge des chefs d’exploitation et des co-exploitants traduit une tendance au rajeunissement.

Si le nombre total d’exploitations baisse aussi bien pour le canton de Mont-Louis que pour celui de Saillagouse, entre le recensement agricole de 1979 et 2000, chacun d’eux perdant respectivement 30% et 21% de ses exploitations, la superficie moyenne utilisée par exploitation s’accroît puisqu’elle passe de 16 à 28 ha pour Mont-Louis et de 36 à 50 ha pour Saillagouse. Dans ce dernier canton, la dimension des exploitations a toujours été plus élevée qu’en Capcir.

1 Exploitation pour laquelle le chef d’exploitation consacre plus de 75% de son temps de travail ou dont la superficie est supérieure ou égale à 12 ha équivalent blé. 10 Tableau 3: Dimension des exploitations entre 1979 et 2000.

1979 2000

- de 10 ha + de 35 ha - de 10 ha + de 35 ha Canton de Mont-Louis 46% 11% 43% 28% Canton de Saillagouse 21% 40% 27% 48%

Source : DRA - Agreste.

Bien que la superficie agricole utilisée augmente de 20% dans le canton de Mont-Louis et de 6% dans le canton de Saillagouse, la part des terres labourables et en particulier des céréales et des cultures vivrières (légumes, pommes de terre…) diminue au profit des superficies fourragères. Les superficies toujours en herbes augmentent de 49% dans le canton de Mont-Louis et de 21% dans celui de Saillagouse. Par voie de conséquence, l’élevage demeure donc l’activité majeure en Cerdagne Capcir.

Dans la période intercensitaire 79/88, le cheptel, quel qu’il soit, a baissé. Depuis 1988, et pour certaines espèces, le nombre de têtes atteint ou dépasse celui de 1979. C’est le cas pour l’élevage de bovins dans sa globalité, dont le nombre de têtes est sensiblement le même pour le canton de Mont-Louis et a augmenté de plus de 13% pour le canton de Saillagouse. Avec toutefois une conversion, les vaches laitières cèdent la place aux « vaches nourrices ». L’élevage de volailles, d’ovins ou de porcs marque le pas, leur nombre ne cesse de baisser en Cerdagne-Capcir au profit des caprins à Mont-Louis mais aussi et surtout des équidés dans les deux cantons, renouant ainsi avec une tradition séculaire qui était la leur et qui se pérennisa jusqu’à la seconde guerre mondiale, celle de l’élevage de chevaux destinés alors aux armées. Le nombre d’équidés passe ainsi de 600 têtes en 1979 à 1824 têtes en 2000 sur l’ensemble des deux cantons.

11 Chapitre V : Une mosaïque d’entreprises plutôt tertiaires

Selon les données 2007 SIRENE de l’INSEE, sur les 1 770 établissements que comptait la Cerdagne Capcir, 65 % n’ont aucun salarié, contre 61,4% au niveau départemental. Les établissements de moins 10 salariés représentent 97% de l’ensemble. Dans les deux cantons, aucun établissement ne dépasse 200 salariés.

Figure 4 : Répartition des établissements implantés en Cerdagne Capcir par taille au 1er janvier 2007

Source : INSEE- SIRENE

Entre 2004 et 2007 la région Cerdagne-Capcir gagne 257 établissements supplémentaires, soit un gain de 17%. Cette augmentation concerne les secteurs industrie, construction et services, exception faite du commerce dont le nombre d’établissement décroît. On observe une baisse plus faible dans le canton de Mont-louis (-1,14% contre – 4,26%).

Figure 5 : Evolution des établissements par grand secteur en Cerdagne Capcir de 2004 à 2007

Source : INSEE –SIRENE

12 Le secteur secondaire ne représente que 18% de l’ensemble des établissements, avec une sous représentation des branches industrie et énergie. Elles ne comptent en effet que 95 établissements et ne représentent que 5% de l’ensemble.

Figure 5 : Répartition des établissements implantés en Cerdagne Capcir par secteur au 1er janvier 2007

Source : INSEE - SIRENE

Cependant, exception faite de la branche des industries alimentaires, qui perd 4 établissements depuis 2004, toutes les autres maintiennent le nombre de leurs entreprises ou voient leur nombre s’accroître, notamment la branche énergie qui gagne 9 établissements.

Figure 6 : Etablissements de la branche industrie implantés dans les cantons de Mont-Louis et de Saillagouse au 1er janvier 2007

Source : INSEE – SIRENE

Le bâtiment et les travaux publics y maintiennent une place prépondérante. En effet, le secteur de la construction y est dynamique, malgré la concurrence sud catalane et ibérique.

13 Le nombre d’établissements n’a cessé d’augmenter entre 2004 et 2007 (32 établissements), une augmentation de près de 12% pour le canton de Mont-Louis et de 19% pour le canton de Saillagouse. Même en 2005, alors que les trois autres secteurs voyaient le nombre de leurs établissements baisser, il était le seul à en gagner. Il faut rappeler qu’entre les recensements de population de 1962 et de 1999, le nombre de résidences principales a augmenté de 91% dans le canton de Mont-Louis et d’un peu plus du double dans le canton de Saillagouse.

Le parc des résidences secondaires a été multiplié par dix en Cerdagne Capcir durant cette même période. Plusieurs facteurs à ce phénomène, en particulier, le développement de l’économie de la neige, l’ouverture des frontières et l’amélioration des infrastructures routières sud catalanes.

Cette évolution ne se dément pas et depuis 1999, le nombre de logements autorisés et de logements commencés poursuit son cycle ascendant, avec toutefois une légère baisse du nombre des logements commencés en 2007 (- 12%).

Figure 5 : Evolution des logements autorisés et commencés en Cerdagne Capcir entre 1999 et 2007

Source : INSEE - SIRENE

14 Après avoir représenté le quart, en 1999 et 2000, puis un peu plus du tiers, en 2001 et 2002, la part des résidences principales va en s’amenuisant pour ne plus représenter que 7,74% du total des logements autorisés en 2007. Témoignant, si cela était nécessaire, du rôle prépondérant du tourisme dans l’économie de ces hauts cantons.

Le secteur tertiaire en Cerdagne Capcir concentre 82% de l’ensemble des établissements. Les activités directement liées au tourisme en représentent plus de la moitié. La proportion de ces activités diffère quelque peu dans les deux cantons. Pour celui de Mont- Louis, les commerces représentent 15% des établissements, l’hôtellerie-restauration 19% et les activités culturelles, récréatives et sportives 22%. Dans celui de Saillagouse, la part des commerces équivaut aussi à 15% des établissements, l’hôtellerie-restauration à 12% et les activités de loisirs à 13%. Avec l’explosion du parc résidentiel et par voie de conséquence, l’activité immobilière augmente de manière notable, passant de 25 à 67 établissements dans le canton de Mont-Louis et de 87 à 188 pour celui de Saillagouse dans la période 2004/2007, soit une croissance de 128% sur l’ensemble de la zone. Autre évolution importante, celle des services aux entreprises qui enregistre une hausse de 26 établissements imputable au seul canton de Saillagouse. Comme le commerce, la branche de l’éducation, santé, action sociale est déficitaire et perd 3 établissements. Les services à la personne gagnent 19 établissements, 7 à Mont-Louis et 12 à Saillagouse, soit une croissance globale sur les deux cantons de près de 4%. Les transports recensent 7 établissements supplémentaires, 3 à Mont-Louis et 4 à Saillagouse (+ 16%).

15 2ème partie : LES SPORTS D’HIVER EN CERDAGNE CAPCIR

Méthodologie

Afin de répondre aux objectifs, à savoir, mesurer les retombées économiques de l’activité des sports d’hiver sur la Cerdagne et le Capcir, l’étude s’appuie sur deux enquêtes.

Volet 1 : L’enquête auprès des entreprises

L’objectif est de mesurer les retombées directes des sports d’hiver sur les entreprises locales en évaluant la part du chiffre d’affaires qu’elles attribuent directement à la neige.

Dans le cadre de cette enquête, il s’agit d’identifier et d’interroger uniquement les entreprises de la zone ayant une activité liée aux sports d’hiver. Pour constituer cet échantillon qui repose sur la méthode des quotas, utilisée par la plupart des enquêtes par sondage réalisée en France ; plusieurs catégories ont été retenues.

- Les commerces ayant une activité liée aux consommations courantes : commerces d’alimentation générale, commerces d’équipement de la personne, commerces d’articles de sport et de loisirs, commerces de journaux, tabac, presse, commerce de détail d’ameublement, décoration et bricolage, commerce de réparation automobile et vente de carburants et autres magasins spécialisés (parfumerie…).

- Les services : transport et ambulances, agences Immobilières, services à la personne (coiffure, soins de beauté, activités hospitalières …) et activités culturelles récréatives et sportives.

- Les hébergements touristiques et la restauration : hôtels touristiques et toutes formes d’hébergements (campings, villages vacances, gîtes…), cafés et restauration traditionnelle et rapide.

16 Pour respecter la représentativité du territoire d’étude, il a été tenu compte du nombre d’entreprises présentes sur la Cerdagne et le Capcir (à partir du fichier consulaire de la CCI) et de leur localisation (village ou station de ski).

Ainsi, à partir de cet échantillon, un questionnaire a été adressé par courrier auprès de 800 entreprises de ce territoire d’étude, durant le mois de janvier 2008.

Volet 2 : L’enquête auprès des skieurs

L’objectif principal de l’enquête menée auprès des skieurs a été de quantifier leurs dépenses en fonction de différents postes de consommation : o Les activités ludiques (les sports liés à la neige et les autres activités ludiques). o L’hébergement et la restauration. o Les consommations locales (les produits courants et le carburant). o Les consommations en Espagne et en Andorre. Ce questionnaire détaillé portait également sur le profil des skieurs et leur opinion sur les stations : o Leur provenance géographique. o La composition du groupe (seul, en famille, entres amis) o La durée de leur séjour. o Les stations fréquentées o Leur opinion sur les stations…

Pour conserver la représentativité des skieurs, deux questionnaires ont été réalisés. Le premier était adapté aux skieurs venus uniquement pour la journée, le second était destiné aux skieurs en séjour (restant au moins une nuit sur place).

Par ailleurs, le territoire d’étude étant frontalier à l’Andorre et à l’Espagne et afin de prendre en compte cette clientèle sud catalane, les deux questionnaires ont été traduits en catalan. Situées à environ 2 heures de Barcelone, les stations des Pyrénées-Orientales sont particulièrement prisées des catalans du sud. Toutefois, le nombre de retours de questionnaires espagnols ayant été insuffisants pour une bonne exploitation statistique, ils n’ont pas été pris en compte dans l’analyse.

17 La méthodologie d’enquête auprès des skieurs reposait sur trois critères afin d’élaborer un échantillon représentatif : - Enquêter les skieurs au bas des pistes de chacune des huit stations de ski ou bien à proximité des commerces - Tenir compte du type de séjour (journée/séjour) - Ajuster le nombre de questionnaires par station et par période en fonction de la fréquentation des années antérieures.

Ainsi, 4 enquêteurs du service Etudes de la CCI ont été mobilisés sur 4 périodes clés de la saison hivernale 2007/2008.

Périodes Dates d’enquête Noël 02/ 03 / 04 janvier 2008 Inter-vacances 31 janvier et 1er / 02 févier 2008 18/ 19/ 20 février 2008 Vacances de février 27/ 28/ 29 février 2008 Fin de saison 15 mars 2008

Les questionnaires ont été remis en face à face aux skieurs, après une accroche explicative, au pied des pistes de chacune des stations du département. Ces derniers devaient nous le retourner à l’aide d’une l’enveloppe T qui leur était fournie.

Plus de 3000 questionnaires ont été distribués sur l’ensemble des stations des Pyrénées-Orientales. Le nombre de questionnaires distribués varie en fonction des stations. En effet, nous avons procédé proportionnellement à la fréquentation en nombre de journées skieurs : plus une station reçoit de skieurs et plus de questionnaires y ont été distribués.

1200 questionnaires ont été retournés, que ce soit de façon spontanée ou grâce à des relances par courrier, mail ou par téléphone. Ces 1200 questionnaires représentent un échantillon représentatif de la population ayant fréquenté les stations de ski pendant la saison 200/2008.

18 Chapitre I : Les stations de ski

I- L’historique des stations de skis

Tout débute à Font-Romeu, lorsque les premiers amateurs viennent s’adonner aux sports d’hiver à l’orée du 20ème siècle. La réalisation du Grand-hôtel conçu par Albert Lafargue en 1910, quelques aménagements correspondant aux goûts de l’époque, patinoire de plein air, piste de Bobsleigh ou autre court de Curling, ajoutés à ses atouts climatiques et la création du premier remonte pente en 1933, feront de ce hameau une station de ski à part entière dont la notoriété a commencé à poindre dans les années 25. Elle prendra toute sa dimension après la seconde guerre mondiale et poursuivra l’essor que nous lui connaissons.

Porté Puymorens est l’autre village cerdan qui, dès 1935 a développé lui aussi une activité liée aux sports d’hiver. C’est à partir des années 50 qu’il va investir dans les équipements qui lui permettront de devenir une station de ski dont la réputation n’est plus à faire.

Dans les années 60, avec la démocratisation des sports d’hivers, trois autres villages vont se lancer dans cette aventure : - Formiguères qui était jusqu’alors réputée pour le ski de fond et pour son fameux Ski Club, créé en 1925 qui connut de très grands fondeurs, champions des Pyrénées ou de France. - Une autre commune du Capcir va aussi jouer sa carte maîtresse vers la neige en 1964, Les Angles, qui va connaître un grand essor et devenir l’un des plus beaux domaines skiables de ces hauts cantons. - En 1967/68, c’est au tour de la commune de Saint-Pierre dels Forcats. La station est créée par la société d’Aménagement du Cambre d’Aze. A la suite de difficultés de fonctionnement, la commune et le Conseil Général ont repris la gestion des équipements de sport d’hiver.

En 1990, Saint Pierre décide de se rapprocher de sa sœur jumelle et voisine et de créer l’Espace Cambre d’Aze offrant aux amateurs de neige un domaine skiable plus vaste et plus diversifié. La station d’Eyne est née en 1973.

19 C’est dans ces mêmes années 70 que trois autres stations vont voir le jour : - Celle d’Err- Puigmal à l’initiative du Conseil Général. - Pyrénées 2000 qui après quelques années d’exploitation en solitaire va se rapprocher de Font-Romeu pour ne faire qu’un seul domaine skiable. - Puis c’est au tour de La Quillane en Capcir. Petite station tout à fait atypique mais qui, par étapes progressives, va devenir une station familiale dynamique.

Puyvalador enfin, la plus jeune de toutes les stations a vu le jour en 1982 misant à la fois sur le ski traditionnel et les nouvelles activités de glisse (surf des neiges, monoski …).

C’est en 1970 que les stations des Pyrénées-Orientales se sont fédérées au sein d’une même structure LES NEIGES CATALANES avec comme objectif prioritaire, la promotion des stations. Au fil des années, d’autres axes de développement, d’autres outils se sont imposés comme en 2005 la création d’un produit commun : « le forfait ski commun ». D’années en années, elles poursuivent leur objectif qualitatif tant en matière d’installations, que d’enneigement artificiel, que de structures d’accueil s’adaptant au mieux aux nouveaux goûts d’une clientèle toujours plus exigeante, en s’attachant à la fidéliser.

D’ailleurs, un projet transfrontalier a été approuvé par le Préfet des Pyrénées-Orientales afin de permettre la création d’un nouveau domaine skiable nommé « Porte des Neiges », basé sur le rapprochement du domaine skiable andorran Granvalira avec le domaine skiable français de Porté Puymorens.

Ce projet intégrera également un développement urbanistique de ce secteur avec la construction d’hébergements touristiques et d’activités commerciales.

II - Des stations de ski de moyenne altitude

Ces huit stations de skis du département correspondent à des domaines skiables de moyenne altitude (entre 1600 m et 2700 m), de taille humaine et familiale. On peut toutefois les classer en fonction de leurs équipements :

20 - les grands domaines skiables tels que Font-Romeu/Pyrénées 2000 et Les Angles répartis l’un en Cerdagne et l’autre en Capcir. Ces deux domaines représentent près de 40% du domaine skiable alpin du département. Ce sont les deux stations phares du département. Elles disposent également d’un équipement en canons à neige important (863 canons à elles deux, soit 67% de l’équipement en canons à neige de l’ensemble des stations). Ceci leur permet d’offrir un enneigement satisfaisant sur l’ensemble de leur domaine.

- Les moyens domaines skiables tels que Puyvalador, Formiguères, Espace Cambre d’Aze, Porté Puymorens et Puigmal qui proposent entre 20 et 45 kilomètres de pistes de skis alpins chacune. Ces stations de skis sont toutes distantes du village sur lesquelles elles se situent. En terme de potentialités de glisse, elles présentent principalement des pistes de moyenne difficulté. Ces 5 stations proposent 32 pistes vertes et également 32 pistes bleues contre 118 pistes au total (soit 54% de l’offre globale). Par contre, la station du Puigmal comptent des pistes d’un niveau plus élevé avec 7 pistes noires et 16 pistes rouges.

- Enfin, la petite station familiale de La Quillane qui offre pour les débutants trois pistes de ski alpin.

Au total, ces stations de ski représentent 273 kilomètres de pistes alpines et seulement la moitié d’entre elles (Porté Puymorens, Font-Romeu/Pyrénées 2000, Les Angles et Cambre d’Aze) offre la possibilité de pratiquer du ski de fond ou bien de la randonnée en raquette sur 167 kilomètres de pistes balisées. Ce déficit en pistes pour les fondeurs peut s’expliquer tout d’abord par la pénurie de neige ces dernières années, et par un investissement trop important pour entretenir des kilomètres de pistes très peu fréquentées.

Par contre, quelque soit la taille du domaine skiable, toutes les stations proposent des équipements annexes à la pratique du ski alpin. En effet, des pistes de snowboard et parfois de halfpipe ou bien de handrails sont aménagés sur chacune des stations.

21 Quant au positionnement tarifaire, on retrouve une classification similaire à celles des équipements à savoir : - pour les grands domaines skiables tels que Font-Romeu/Pyrénées 2000 et Les Angles, un forfait à la journée adulte entre 28 et 29 € 2 - pour les moyennes stations comme Puyvalador, Formiguères, Espace Cambre d’Aze, Porté Puymorens et Puigmal, un tarif entre 22 et 24 € - et enfin, la station familiale de La Quillane propose un forfait à la journée à 19 €. Ces stations proposent également un forfait « Neiges Catalanes » permettant de skier sur l’ensemble des domaines du département.

A titre d’exemple, le forfait journée adulte pour la station Granvalira (Pas de la Case) est de 41€ 3 mais ce domaine est beaucoup plus vaste et les équipements sont bien plus importants et variés : 110 pistes alpines et 67 remontées mécaniques. On pourrait comparer la station andorrane aux stations de ski du Massif Alpin : vaste domaine, importantes infrastructures et niveau technique de ski élevé.

Ces prestations ne correspondent donc pas à un type de clientèle familiale qui fréquente les stations de ski catalanes.

2 Informations recueillies auprès des différentes stations de skis 3 Source : www.andoramania.com

22 Puyvalador (1700 m/ 2400 m)

22 km de pistes alpines Panorama des domaines skiables du département des Pyrénées-Orientales 8 remontées mécaniques 63 canons à neige Font-Romeu Pyrénées 2000 Forfait journée : 24 € (1600 m/ 2250 m) Formiguères 58,5 km de pistes alpines (1540 m/ 2400 m) 107 km de pistes de fond

Porté Puymorens 22 remontées mécaniques 20 km de pistes alpines (1600 m/ 2500 m) 500 canons à neige 7 remontées mécaniques

Forfait journée : 28 € 64 canons à neige 45 km de pistes alpines 20 km de pistes de fond Forfait journée : 24 €

11 remontées mécaniques 68 canons à neige

Forfait journée : 23 € Les Angles (1600 m/ 2400 m)

50 km de pistes alpines 30 km de pistes de fond

17 remontées mécaniques 363 canons à neige

Forfait journée : 29 €

La Quillane (1700 m/ 1800 m)

2,5 km de pistes alpines

2 remontées mécaniques 20 canons à neige

Forfait journée : 19 € Cerdagne Puigmal 2900 (1800 m/ 2700 m) Espace Cambre d’Aze (1640 m/ 2400 m) 40 km de pistes alpines

12 remontées mécaniques 35 km de pistes alpines 10 km de sentiers balisés 50 canons à neige 17 remontées mécaniques Forfait journée : 24 € 157 canons à neige

Forfait journée : 22 €

Réalisation: CCI des PO – service Etudes Source: enquête auprès des stations de ski – saison 2007/2008 23

III - Une gestion essentiellement confiée à des régies

La gestion des domaines skiables varie entre une gestion directe publique (régie) ou une gestion déléguée à un gestionnaire privé. La plupart des stations (Les Angles, Cambre d’Aze, Formiguères, Porté Puymorens) sont gérées par des régies autonomes ou municipales. Cette forme de gestion permet à la commune de maîtriser sa politique des sports d’hiver mais en contre partie cela impose une lourdeur de gestion (charges du personnel et des investissements).

La station du Puigmal qui se situe au pied du massif du même nom et non à proximité d’un village, est gérée par un syndicat intercommunal du Puigmal (SIVOM) qui regroupe les villages d’Err, , Palau de Cerdagne, , Saillagouse, Ste Léocadie et avec la participation des communes d’Angoustrine, , , Ur, Valcebollère et Osséja.

Les communes de Font-Romeu et Bolquère ont préféré déléguer la gestion de leur domaine skiable Font-Romeu/Pyrénées 2000 a une société privée, Altiservice qui gère également 5 autres domaines skiables des Pyrénées (Guzet, Luchon, St Lary, Gavarnie et Artouste).

Enfin, la station familiale de La Quillane, la plus petite station de la zone est sous gestion privée.

IV- Une constante baisse de la fréquentation

La fréquentation des stations se calcule en fonction du nombre de journées skieurs. Comme nous avons pu le voir dans l’introduction, l’année 2006/2007 a été une année difficile avec un baisse du nombre de journées skieurs de l’ordre de 40%.

24

Tableau 4: Fréquentation en nombre de journées skieurs entre 2001 et 2008.

2001/02 2002/03 2003/04 2004/05 2005/06 2006/07 2007/08

Cambre d'Aze 131 154 117 071 145 544 166 510 183 724 96 380 117 439 Font-Romeu/P2000 417 798 537 780 497 193 454 000 394 092 368 325 427 000 Formiguères 120 332 129 772 138 000 144 166 121 858 77 533 98 557 La Quillane 14 080 12 070 13 700 14 000 13 115 11 500 13 000 Les Angles 359 230 326 097 388 134 422 691 431 361 333 700 346 572 Porte Puymorens 139 574 155 588 119 000 115 455 116 737 70 932 80 127 Puigmal 2900 78 882 134 641 138 874 78 757 113 800 59 723 64 333 Puyvalador 57 147 66 931 70 365 69 106 74 798 39 271 41 876 Ensemble Neiges 1 318 197 1 479 950 1 510 810 1 464 685 1 449 485 1 057 364 1 188 904 Catalanes

Source : Neiges Catalanes

En comparaison avec la saison 2006/07, la saison 2007/08 a connu de meilleurs résultats. D’après les chiffres fournis par les Neiges Catalanes, il a été enregistré 1 188 904 journées skieurs durant la saison 2007/2008, soit une hausse de 12,4% par rapport à la saison précédente.

Si l’on compare les chiffres à une année moyenne, la saison 2007/2008 accuse une baisse de fréquentation de 12%. Les chutes de neige n’ont pas été abondantes mais des températures basses ont permis de faire fonctionner les canons à neige.

Tableau 5: Evolution de la fréquentation en nombre de journées skieurs entre 2001 et 2008 Evolution Variation Moyenne 2008/2001 2008/moyenne 2001 à 2008 (en %) 2008/2001 Cambre d'Aze 136 832 -10% -14% Font-Romeu/P2000 442 312 + 2% -3,5% Formiguères 118 602 -18% -17% La Quillane 13 066 -8% -1% Les Angles 372 541 -3,5% -7% Porte Puymorens 113 916 -42,5% -30% Puigmal 2900 95 573 -18% -33% Puyvalador 59 927 -27% -30% Ensemble Neiges Catalanes 1 354 769 -10% -12% Source : Neiges Catalanes

25

Tableau 6: La part des skieurs espagnols sur la station des Angles entre 2002 et 2008 Evolution 2002/03 2003/04 2004/05 2005/06 2006/07 2007/08 2006 / 2008 Journée skieur espagnol 65 509 69 850 101 819 96 477 67 745 79 007 11 262 % skieur espagnol par 20,8 % 20,8 % 27,7 % 27 % 23,4 % 26,7 % +3 ,3 points rapport au skieur total

Source : Neiges Catalanes

Nous remarquons que les espagnols qui skient dans la station des Angles représentent entre 20 et 27% de l’ensemble des skieurs fréquentant la station. Sur ces six dernières années, ils sont en moyenne 80 000 skieurs espagnols par an.

Après deux saisons (2002/2003 et 2003/2004) où la part des espagnols représentait moins de 21% des skieurs de la station, les Angles ont vu une forte croissance de la fréquentation espagnole durant les saisons 2004/2005 et 2005/2006. Durant ces deux saisons, leur part a atteint 27% de la fréquentation globale de la station.

L’année 2006/2007 a été marquée par une baisse de la fréquentation espagnole mais cette saison a été atypique en raison d’une pénurie de neige sur l’ensemble des stations catalanes. Les espagnols se sont donc détournés des stations de ski du département. Mais, les chiffres de la dernière saison (2007/2008) prouvent que la clientèle espagnole est restée fidèle à la station de ski des Angles puisque on retrouve une fréquentation espagnole proche du seuil maximal de 27%.

Durant la saison 2007/2008, la station des Angles a effectué, au niveau de la fréquentation espagnole, une distinction de la fréquentation des catalans du sud. Ainsi, sur les 79 007 skieurs ayant fréquenté la station des Angles, 44 004 skieurs provenaient de Catalogne Sud, soit 55,7 % des skieurs espagnols et près de 15% de l’ensemble des skieurs sur la station.

26

Le cumul des chutes de neige est un élément essentiel dans la fréquentation des stations mais comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous, ce n’est pas le seul à entrer en ligne de compte. En effet, les courbes de la fréquentation et des chutes de neige ne suivent pas forcément les mêmes tendances.

Figure 8: Comparaison pour la station des Angles entre la fréquentation et les chutes de neige

500000 600 450000 500 400000 350000 400 300000 250000 300 200000 200 150000 100000 100 50000 Cumul chutes de neige en cm en neige de chutes Cumul

Fréquentation nb journées skieurs nb journées Fréquentation 0 0 2001/02 2002/03 2003/04 2004/05 2005/06 2006/07

Les Angles Cumul neige

Les conditions climatiques jouent également un rôle essentiel. Trop de chutes de neige et un temps difficile peuvent rendre impraticable le domaine skiable. A l’inverse trop peu de neige et des températures nocturnes trop hautes peuvent empêcher l’utilisation des canons à neige installés en nombre sur les pistes des stations du département.

Tableau 7 : Exemple de la fréquentation des skieurs et des chutes de neige sur la station des Angles. Cumul des Journées Fréquentation des Angles chutes de de (Journées skieurs) neige (en cm) fonctionnement 2001/2002 359 230 217 128 2002/2003 326 097 374 156 2003/2004 388 134 274 146 2004/2005 422 691 216 135 2005/2006 431 479 508 155 2006/2007 297 848 110 143

Source : Neiges Catalanes.

27

Une bonne saison hivernale repose donc sur un équilibre entre plusieurs facteurs climatiques : des chutes de neige suffisantes mais aussi une météo clémente pour la pratique des sports d’hiver.

V- Une saison 2007/2008 en demi teinte

Après une saison 2006/2007 catastrophique en terme de fréquentation, la saison 2007/2008 est caractérisée comme une année normale par les professionnels de la neige.

Les chiffres indiquent que les stations de ski ont attiré près de 1,2 millions de skieurs mais nous sommes encore loin des fréquentations enregistrées durant les saisons 2003/2004,2004/2005 et 2005/2006 qui dépassaient chacune les 1,5 millions de skieurs.

Cette saison a été marquée par des chutes de neige abondantes avant et pendant les vacances de Noël ce qui a permis une bonne fréquentation durant cette période. Par contre, les mois de janvier et février ont été peu neigeux. Néanmoins, la fréquentation a été convenable, en raison de réservations effectuées longtemps à l’avance, mais le domaine skiable n’a pas été exploité dans sa totalité.

D’autre part, ce manque d’enneigement a été plus important sur les stations de ski ariègeoises et audoises en raison de leur exposition et de leur faible niveau d’altitude, ce qui a entrainé une migration des skieurs sur les stations voisines de Puyvalador, Formiguères ou encore Porté Puymorens.

Le réchauffement climatique étant une réalité, l’enneigement dans les stations de skis de moyenne altitude sera de plus en plus difficile et onéreux, notamment avec la fabrication de neige de culture. Le manteau neigeux sera donc de plus en plus aléatoire et les stations de ski devront donc miser sur d’autres activités sportives moins « gourmandes » en neige afin de ne pas subir une baisse significative de la fréquentation hivernale.

28

Chapitre II : Les entreprises

Rappel méthodologique : Comme indiqué dans la partie « méthodologie », une enquête a été menée par la CCI auprès des entreprises de Cerdagne et Capcir dont l’activité était potentiellement liée à la neige (commerces, hôtellerie/restauration et autres services) durant les mois de janvier à mars 2008. L’objectif est d’estimer la part du chiffre d’affaires directement imputable à la neige.

Cette enquête est basée sur un échantillon d’entreprises représentatif tant du point de vue de leur activité que de leur localisation.

I- Le profil des activités

A- Une prédominance des cafés/hôtels/restaurants

Figure 9: Répartition des activités en Cerdagne Capcir

commerces alimentaires commerces de culture/loisirs 4% 5% 12% 6% commerces liés à la personne commerces liés à la maison 6% 15% 6% hébergements touristiques cafés/restaurants activités récréatives et ludiques 2% 4% services liés à la personne 4% services non marchands 14% services liés à l'immobilier 22% services liés à la santé transports routiers Source : enquête professionnels – CCI-2008

L’enquête réalisée auprès des professionnels démontre une bonne représentativité de l’ensemble des activités commerciales, avec toutefois une prédominance des activités touristiques (hébergements, cafés, restaurants, activités récréatives) au regard de la fonction touristique du territoire.

Les commerces alimentaires dits « commerces de proximité » (boulangeries, épiceries, boucheries …) occupent seulement 12% des activités du territoire. On notera toutefois la présence de quatre grandes surfaces alimentaires.

Quant aux services, ils représentent 29% des activités présentes sur cette zone. Nous retrouvons les particularités d’une zone touristique avec une forte présence d’ agences immobilières, de professionnels de la santé et des transports de voyageurs, notamment pour les zones de montagnes.

29

Les principaux pôles commerciaux de cette zone d’étude sont les villages de Font- Romeu, des Angles, de Bourg-Madame et de Saillagouse.

Sur certaines stations de ski, comme Porté/Puymorens, Puigmal ou Puyvalador, qui sont excentrées du cœur d’un village et donc d’urbanisation, nous trouvons qu’une seule activité directement liée au tourisme : la restauration.

Bien que situées sur une zone touristique, nous avons constaté que 81% des entreprises étaient ouvertes à l’année. Il s’agit là d’un territoire qui ne vit pas seulement du tourisme hivernal ou estival puisque l’activité commerciale y est bien présente toute l’année.

Les activités saisonnières, quant à elles, concernent principalement les commerces liés à la vente et location de matériel et d’articles de sport et les restaurants. Ces activités sont bien sûr saisonnières lorsqu’elles sont situées au pied des pistes comme à Formiguères, Bolquère, Eyne ou Puigmal. Par contre, selon les dires des chefs d’entreprises interrogés, on constate que l’activité saisonnière est aussi effective en hiver qu’en été. Seule, la localisation de ces activités diffère quelque peu.

B- Un faible renouvellement des entreprises

Tableau 8 : Répartition des entreprises en fonction de leur date de création Malgré la présence d’activité saisonnière (19% des activités) et d’une conjoncture économique Part des entreprises créées parfois difficile, ce territoire connaît un turn over Avant 1995 42% faible depuis 2005. La part des jeunes entreprises De 1995 à 2000 12% (moins de 3 ans d’activité) est inférieure à 15%. De 2000 à 2004 32% De 2005 à 2007 13% 2008 1% Source : enquête professionnels – CCI 2008 La période entre 2000 et 2004 a été marquée par un renouvellement des activités avec 32% d’entreprises reprises ou créées.

On notera enfin que 42% des entreprises ont été créés avant 1995.

30

II - Une clientèle principalement locale

Figure 10 : Composition de la clientèle dans les entreprises

Cerdagne Pays étrangers Capcir La clientèle dans les entreprises est Espagne 6,6 % Andorre 20,2 % essentiellement locale puisqu’elle est 18,3 % constituée à hauteur de 20% par la population locale de Cerdagne et

Département Capcir et à 24,5% par la clientèle France entière des Pyrénées- 30,1 % Orientales départementale. 24,5 %

Source : enquête professionnels – CCI 2008

Cette forte représentativité de la clientèle du département sur ce territoire (24,5%) s’explique par la présence d’une forte population semi résidente sur ce territoire qui n’est pas considérée par les commerçants comme une clientèle locale ni comme une clientèle touristique. La part des touristes français est également importante car elle représente 30% de la clientèle globale et les espagnols et andorrans représentent eux 18%.

On remarque donc que les activités de cette zone d’étude sont fortement dépendantes du tourisme et notamment de la pratique des sports d’hiver. Ce taux de dépendance est toutefois variable en fonction de l’activité. Les activités hôtelières sont fortement sensibles à la fréquentation touristique alors que les commerces alimentaires le sont moins puisque leur clientèle est locale.

31

III -L’environnement économique des entreprises

A- Des dépenses de consommation courante effectuées principalement dans le département

Figure 11 : La part des consommations courantes par destination Cantons Commerce Les entreprises de Cerdagne/Capcir Saillagouse et électronique Hors Mont-Louis effectuent leurs achats professionnels 2,4 % département 22,1 % de consommation (fournitures, 27,6 % approvisionnement…) principalement

dans le département des Pyrénées-

Orientales (près de 68%). Parmi celles-ci, Département 22% effectuent même ces dépenses sur le des Pyrénées- territoire d’étude (Cerdagne et Capcir). Orientales 45,8 % Les relations endogènes sont donc Source : enquête professionnels – CCI 2008 importantes.

On notera toutefois que près de 28% des achats s’effectuent hors du département. Il s’agit là d’achats spécifiques tels que les équipements de skis, le tabac et journaux ainsi que le carburant.

Tableau 9 : La part des consommations courantes par secteur géographique et par secteur d’activité Cerdagne/Capcir Département des Hors Commerce Pyrénées-Orientales département électronique Commerces 12,7% 28,8% 57,9% 0,5% Services 38,2% 40,9% 11,3% 5,2% Hôtellerie - restauration 19,1% 65,8% 10,3% 2,03% GLOBAL 22,1% 45,8% 27,6% 2,4% Source : enquête professionnels – CCI 2008

Cette proportion est variable en fonction du secteur d’activité des entreprises. En effet, les commerçants réalisent principalement leurs achats auprès de fournisseurs situés hors du département alors que les hôteliers et les restaurateurs achètent à une large majorité au sein du département des Pyrénées-Orientales.

32

B- Des dépenses liées aux investissements professionnels majoritairement dans le département

Figure 12 : La part des investissements par destination

Cantons Commerce Saillagouse et électronique Mont-Louis 1,1% Hors 21,1% département 30,1%

Département des Pyrénées- Orientales 34,3% Source : enquête professionnels – CCI 2008

Les entreprises de Cerdagne/Capcir effectuent leurs investissements (achat de matériel, mobiliers…) généralement dans le département des Pyrénées-Orientales.

Mais, cette part est toutefois moins importante que les achats de consommation courante puisque 55,4% des investissements sont réalisés dans le département contre 68% des achats de consommation courante pour ces entreprises de Cerdagne/Capcir. On notera que le commerce électronique est peu utilisé par les professionnels. Il représente moins de 3% des actes d’achats et que ce soit pour les consommations courantes ou pour les investissements.

Tableau 10 : La part des investissements par secteur géographique et par secteur d’activité Cerdagne/Capcir Département des Hors Commerce Pyrénées-Orientales département électronique

Commerces 11,8% 22% 52,7% 0,2% Services 28,5% 36% 15,9% 0,4% Hôtellerie - restauration 24,5% 44,8% 18,7% 2,6% GLOBAL 21,1% 34,3% 30,1% 1,1% Source : enquête professionnels- CCI 2008

Les comportements d’achats des chefs d’entreprises sont identiques quelque soit le type d’achats : consommations courantes ou investissements. En effet, comme pour les achats de consommation courante, les commerçants effectuent majoritairement leurs investissements à l’extérieur du département alors que les hôteliers et les restaurateurs les réalisent à l’intérieur du département.

On constate donc une évasion plutôt modérée (inférieure à 30%) vers l’extérieur du département pour les achats de consommation courante ainsi que pour les investissements.

33

C- Une part importante de l’activité neige dans le chiffre d’affaires des entreprises

Globalement, les entreprises de la zone attribuent 46% de leur chiffre d’affaires directement liés à l’activité des sports d’hiver. Cette part, quasiment égale à la moitié du chiffre d’affaires annuel, montre bien l’importance de ces activités liées à la neige dans le tissu économique local. Une mauvaise saison du point de vue de la fréquentation touristique se répercute donc sur l’équilibre socio-économique de toute la Cerdagne et le Capcir.

Figure 13 : Part du chiffre d’affaires généré par les sports d’hiver dans les entreprises

Moyenne globale de 46% services liés à la santé 20%

commerce lié à l'équip. de la personne 20%

services non marchands 25%

commerce lié à l'équip. de la maison 28,3%

commerce alimentaire 33,3% service aux particuliers 38% cafés, restaurants 45,7% transports 48,3%

hébergements touristiques 49%

activités récréatives 57,5%

services liés à l'immobilier 57,5%

commerce de culture loisirs 75,4%

0 1020304050607080 Source : enquête professionnels – CCI 2008

Ce pourcentage est d’ailleurs plus élevé dans les secteurs d’activités dépendants directement de la pratique des sports d’hiver. C’est le cas par exemple pour les commerces de culture/loisirs qui regroupent les commerces de vente ou location de matériel de sports et loisirs. D’après les professionnels de ce secteur, leur chiffre d’affaires est lié à hauteur de 75% à l’activité « neige ».

Cette part est également importante (57,5%) pour les services notamment liés à l’immobilier qui englobent les agences immobilières proposant des locations saisonnières mais aussi le secteur des activités ludiques et récréatives (bowling, parc animalier, patinoire…) qui sont elles aussi dépendantes de la fréquentation touristique sur ce territoire.

34

IV - Les problèmes et les attentes des professionnels

A- Des problèmes principalement économiques

L’enquête auprès des entreprises a permis de souligner que la perte de chiffre d’affaires constitue le principal problème rencontré par les professionnels interrogés puisqu’il a été mentionné par 44% d’entre eux et ce après une saison 2006/2007 morose.

Cette baisse du chiffre d’affaires arrive en tête quelque que soit le secteur d’activité analysé. Elle a été citée à hauteur de 38% dans l’hôtellerie/restauration, 35% dans le commerce et 27% dans les services.

Figure 14 : Les principaux problèmes rencontrés

Problème lié à la saisonnalité 8%

Aucun problème 21%

Concurrence 13%

Problème de bail 4%

Exiguïté des locaux 12%

Perte de chiffre d'affaires 44%

Vol, Vandalisme, incivilité 4%

Logement du personnel 37%

Recrutement personnel et formation 41%

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45%

Source : enquête professionnels – CCI 2008

Ce sont ensuite des problèmes liés à gestion de leurs ressources humaines qui ont été évoqués par les professionnels, notamment les difficultés de recrutement et formation du personnel (41%) mais également le logement de ce personnel (37%) sur la commune ou à proximité. Il existe des potentialités de logement en raison de la présence de nombreuses résidences secondaires, de logements locatifs et d’hôtels mais le personnel saisonnier est confronté à un problème financier car ces locations saisonnières sont trop chères en pleine saison des sports d’hiver et les particuliers ainsi que les professionnels de l’immobilier préfèrent louer leurs biens à la semaine à des touristes plutôt que pour une saison au personnel saisonnier.

35

B- Des attentes liées à l’animation du territoire

Les professionnels expriment principalement des attentes au niveau de l’animation de leur territoire (45%) et de la circulation (37%). Ils souhaitent que des efforts soient faits par les municipalités et les acteurs du tourisme pour promouvoir et animer ce territoire notamment durant les intersaisons. En effet, cette zone de montagne connaît une forte fréquentation touristique en hiver en raison de la présence des stations de ski mais également en été, par l’attractivité des paysages et des sites de randonnée. Certains professionnels parlent de l’intersaison comme une « morte » saison et ils déplorent l’ambiance morose qui règne à cette période.

L’autre souhait des professionnels concerne une amélioration de la circulation et notamment l’accessibilité de la zone par les accès routiers. Ce territoire est desservi principalement par deux routes nationales (la RN 116 vers Bourg-Madame et la RN 20 vers Porté Puymorens) et d’un important réseau secondaire. Ces axes de circulation sont souvent bloqués en raison d’éboulements récurrents des falaises ou bien par l’absence de déneigement durant la période hivernale. D’après eux, ce problème d’accessibilité est vraiment néfaste à l’image de la Cerdagne et du Capcir et ceci a une incidence directe sur leur activité.

Autres attentes des professionnels, celles liées directement à leur activité commerciale (autour de 35% des réponses). Elles portent sur des problèmes de signalétique des commerces, de stationnement, mais sont également liées à vie communale, comme la réfection des trottoirs (19%) ou encore l’éclairage (5%).

36

Figure 15 : Les attentes des professionnels

Eclairage 5%

Sécurité 7% Propreté rues 12% Environnement 15% Réfection trottoirs 19% Aucun point à améliorer 21% Stationnement 33% Signalétique des commerces 35% Communication 36% Circulation 37% Animation 45%

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50%

Source : enquête professionnels - CCI 2008

Les 5 principales attentes mentionnées dans plus d’un tiers des réponses sont des remarques que l’on retrouve habituellement dans ce type d’enquête.

Il faut toutefois souligner la part très élevée des personnes se plaignant du manque d’animations.

Chapitre III : La clientèle française des sports d’hiver

I - Le profil des skieurs

A - Une clientèle familiale

Généralement, les sports d’hiver correspondent à un moment de détente, de loisir que l’on partage en famille ou entre amis. Ce constat est valable pour l’ensemble des stations de ski catalanes puisque leur clientèle est composée à hauteur de 89% par des personnes venant en famille ou entre amis. Les 11% restants étant répartis entre les personnes seules (1%) et les couples (10%).

37

La part plus importante revient aux familles puisque sur ces 89%, 77% sont des familles et 12% des personnes venant entre amis. Cette dernière catégorie concerne particulièrement les jeunes adultes.

Autre constat, la part des familles reste élevée sur l’ensemble des neuf stations de skis du département. Il n’y a donc pas de distinction entre les stations de ski sur ce critère là. On peut ainsi en déduire que toutes les stations sont des stations familiales, de par leur taille mais également de par le public qui les compose.

Figure 16 : Composition de la clientèle par stations de skis (en %)

FORM IGUERES 4 5 73 19

PUIGMAL 2900 57124

LA QUILLANE 97615

PUYVALADOR 37620

PYRENEES 2000 214 63 20

FONT ROM EU 16 64 20

ESPACE CAMBRE D'AZE 1 4 77 19

PORTE PUYMORENS 16 77 16

LES ANGLES 13 65 21

0% 20% 40% 60% 80% 100%

seul (e ) en couple en famille entre amis

Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008 Il faut néanmoins souligner que la part des familles est supérieures à 75% dans certaines stations, telles que la Quillane, Puyvalador, l’Espace Cambre d’Aze ou encore Porté Puymorens alors que d’autres stations comme Les Angles ou Font-Romeu/Pyrénées 2000, elle est plus proche des 65%. Ces trois dernières stations étant des domaines plus réputés, ils attirent automatiquement une population plus jeune, venue souvent entre amis. La part de ce public avoisine les 20% sur chacune de ces trois stations.

C’est également le cas de la clientèle de la station du Puigmal qui est composée à hauteur de 24% par des personnes venues entre amis et plus particulièrement par un public jeune , attiré par des aménagements plus « techniques » des pistes de skis.

38

Tableau 11: Type de clientèle en fonction des 4 périodes de la saison hivernale.

Inter- Fin de Noël Février vacances saison Seul 0,50% 2% 1% / En couple 9% 27% 4% 22% En famille 68% 46% 77% 59% Entre amis 22,5% 25% 18% 19% Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008

D’autre part, la proportion des familles est bien sûr plus importante pendant les périodes scolaires, notamment les vacances de février avec un taux de 77% du public contre 68% pendant les vacances de fin d’année.

A l’inverse, la part des couples sans enfant est plus significative en dehors des vacances puisqu’ils représentent 27% durant la période d’inter vacances de janvier-février et 22% en fin de saison.

Enfin, la part « des personnes venues entre amis » est stable sur l’ensemble de la saison.

B - Des catégories socio professionnelles intermédiaires

Deux catégories socioprofessionnelles représentent plus de la moitié du public « skieur » : les cadres et professions intellectuelles supérieures (27,4%) et les employés (26,4%). Viennent ensuite les professions intermédiaires (enseignants, commerciaux, techniciens…) qui constituent plus de 20% du public. Ces trois catégories sont composées d’actifs ayant un niveau de vie plutôt élevé. D’ailleurs, ce sont ces mêmes actifs qui sont présents majoritairement sur les stations pour un séjour et non pour la journée.

39

Figure 17 : Répartition par type de séjour et par catégorie socioprofessionnelle des skieurs

35% 31,71%

30% 27,94% 25,79%

25% 22,76% 20,93%

20%

14,63% 15% 11,38% 11,40%

8,94% 10% 8,13% 6,64% 4,11% 5% 2,24% 1,63% 0,93% 0,81%

0% employés ouvriers prof. artisans, cadres, prof. sans activités retraités agriculteurs intermédiaires commerçants intellectuelles

skieurs à la journée skieurs en séjour Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008

A l’inverse, ce sont les artisans/commerçants et les personnes sans activité (étudiants) qui viennent skier pour la journée.

D’autre part, on remarque l’attractivité de certaines stations suivant la catégorie socioprofessionnelles des skieurs : - Une attractivité forte sur des étudiants sur la station des Angles, et des retraités sur la station de Pyrénées 2000.

- Une attractivité plus modérée mais évidente pour les professions intermédiaires (enseignants, commerciaux, techniciens…) sur les stations de Puyvalador et du Cambre d’Aze.

Il s’agit bien là d’une tendance car ce sont les résultats émanant de l’enquête terrain réalisée sur l’ensemble des stations de ski durant la saison 2007/2008.

40

C- Une clientèle skieurs de proximité

Lors de l’administration du questionnaire dans les stations de ski, nous avions fait le choix d’interroger principalement des skieurs français et catalans car il nous paraissait être le public le plus représentatif en terme de fréquentation. Au fil de l’enquête terrain, nous avons rencontré des difficultés relatives aux retours de questionnaires des Sud Catalans, de ce fait, les résultats concernant l’origine géographique des skieurs ne concernera que les skieurs français.

Parmi les skieurs fréquentant les stations de skis catalanes, seulement 14% étaient venus skier pour la première fois durant la saison 2007/2008. Beaucoup par contre, connaissaient déjà le département pour y être venus lors d’un précédent séjour.

Le public des stations de ski catalanes est donc une clientèle d’habitués (86% de l’échantillon) et le plus souvent originaire du département.

Tableau 12 : Répartition des skieurs en fonction de leur lieu d’habitation

Département des Région Languedoc- Région Midi- Autres régions Pyrénées-Orientales Roussillon (hors PO) Pyrénées françaises

19,8% 28,4% 22% 29,8% Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008

Les Roussillonnais représentent 19% des skieurs sur l’ensemble des stations. Le reste de la région Languedoc-Roussillon compte 27% de la clientèle et la région Midi- Pyrénées 21%. Ces deux régions sont limitrophes du territoire de l’étude.

Enfin les skieurs des stations de skis catalanes sont également composés de personnes venues d’autres régions françaises comme l’Aquitaine, les Pays de la Loire ou la Bretagne.

41

Les skieurs venus pratiquer des sports d’hiver se décomposent en deux catégories : les skieurs venus pour la journée et les skieurs venus dans le cadre d’un séjour.

Figure 18 : Répartition des skieurs à la journée selon leur provenance

Pyrénées- Orientales 49,5% Midi-Pyrénées 10,3%

67,7 % sont originaires de la région Languedoc Roussillon Autres régions Languedoc françaises Roussillon 11,2% (hors PO) 29%

Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008

Les autochtones sont évidemment les plus nombreux (49,5% du public journée). Ce sont principalement des skieurs de la plaine du Roussillon ou bien du Conflent qui profitent de la proximité des stations. Ils pratiquent généralement le ski, le mercredi ou le samedi.

La part des skieurs résidant dans la région Languedoc-Roussillon et venant skier à la journée est également importante (plus d’1/4 de la fréquentation à la journée). Il s’agit souvent d’un public venant en famille le dimanche, mais également des personnes qui séjournent dans les communes limitrophes audoises et viennent skier dans les stations catalanes lors de pénurie de neige de l’autre côté du versant. Trois stations de skis sont particulièrement concernées par ce phénomène : Porté Puymorens, Formiguères et Puyvalador.

Bien que les skieurs espagnols n’aient pas été enquêtés, de par leur proximité immédiate, on sait qu’ils sont nombreux à fréquenter les stations de ski du département. D’après les données de la station des Angles, il représente entre 20 et 27% des skieurs de la station. Il s’agit de Barcelonais qui séjournent dans les Pyrénées espagnoles ou bien dans l’enclave espagnole de Llivia et qui viennent skier pour la journée sur les domaines français en raison de la qualité des domaines skiables et de l’attractivité des prix.

42

Figure 19 : Répartition des skieurs en séjour selon leur provenance

Pyrénées- Orientales Dans ce cas des skieurs en séjour, 16,7% Autres régions ce sont les autres régions françaises 31,9% françaises qui sont les plus représentées (31,9%). Les skieurs de la région Languedoc- Languedoc- Roussillon Roussillon sont également très (hors PO) nombreux à venir pour un séjour au 28,3% Midi-Pyrénées ski puisqu’ils représentent 28,3% de 23,1% l’échantillon.

Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008

Enfin, la part des Roussillonnais est nettement plus faible par rapport à ceux qui viennent à la journée puisqu’ils sont 2,5 fois moins nombreux à séjourner sur les hauts cantons.

II - Séjour et hébergement

A- Une clientèle de séjour

La part des skieurs venus à la journée pour pratiquer des activités liées à la neige représente seulement 10% de l’échantillon enquêté, soit un skieur sur 10. Ce type de skieurs à la journée est plus élevé dans les stations de skis des Angles (32,3%), de Formiguères (16 %) et de Pyrénées 2000 ainsi que de Porté Puymorens à hauteur chacune de 11%.

Pour les stations des Angles et de Pyrénées 2000, cette importante fréquentation des skieurs à la journée peut s’expliquer par l’attractivité liée à la renommée de leurs domaines skiables ; pour les stations de Formiguères et de Porté Puymorens, la forte fréquentation de skieurs à la journée sur ces stations peut être due à l’absence d’équipements hôteliers à proximité des pistes mais également à une « migration » des skieurs des départements audois et ariégeois venus là par manque d’enneigement dans les stations de basse altitude ariégeoises.

43

Les skieurs venus pour un séjour dans les stations de skis catalanes représentent 90% du public. Cette proportion est importante sur les stations du Puigmal 2900 (94,85%), Font-Romeu / Pyrénées 2000 (93%) et l’Espace Cambre d’Aze (93%).

Tableau 13 : Durée moyenne du séjour en fonction de la période

Durée moyenne du séjour Périodes (en jours) Noël 7 Inter-vacances 6 Février 7 Fin de saison 4 GLOBAL 7 Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008

La durée moyenne d’un séjour au ski est de 7 jours, contre 8,7 jours de durée moyenne dans le département des Pyrénées- Orientales. 4

La durée d’un séjour au ski correspond à une semaine de vacances aux sports d’hiver. Cette durée moyenne est presque une constante quelle que soit la période durant la saison.

On notera toutefois que les vacances scolaires de Noël et de février sont les périodes où les skieurs séjournent le plus longtemps.

A l’inverse, les skieurs de fin de saison restent en moyenne moins de 4 jours, ce qui est inférieur à la moyenne.

4 CDT 66 – Chiffres clés du tourisme 2007

44

Tableau 14 : Part du séjour en nombre de jours

Près de 60% des skieurs séjournent plus Durée du séjour en nombre de jours de 8 jours durant leurs vacances aux sports

Moins de 3 jours 11,2% d’hiver. Et parmi eux, 2,5% y passent. Il s’agit De 3 à 7 jours 29,5% principalement des skieurs venant durant les De 8 à 15 jours 56,8% vacances de février. Plus de 15 jours 2,5% Près de 30% du public passent entre 3 à 7 GLOBAL 100 % jours aux sports d’hiver. Il s’agit de skieurs Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008 présents durant les vacances de Noël.

Enfin, la part des courts séjours (week-end) reste conséquente puisqu’elle est de 11,2%. Ces personnes qui séjournent moins de 3 jours viennent en fin de saison (mars).

Par contre, on constate des différences entre les stations de ski en terme de durée de séjour. On peut donc les répartir en trois classes :

1. la station de La Quillane, déjà atypique en raison de la petite taille de son domaine skiable, est fréquentée par des skieurs séjournant en moyenne neuf jours. Cette moyenne semble élevée lorsqu’on sait qu’il n’y a pas d’équipements hôteliers et locatifs à proximité.

2. les stations du Cambre d’Aze, de Pyrénées 2000, du Puigmal 2900 et de Formiguères, où la durée moyenne de séjour des skieurs avoisine les sept jours.

3. les stations de Porté Puymorens, des Angles, de Font-Romeu et de Puyvalador où la durée moyenne du séjour est de six jours.

45

B- Une clientèle hébergée à proximité

Majoritairement, les skieurs choisissent de résider sur la zone d’étude. Au total, 60% séjournent en Capcir et 35% en Cerdagne.

Tableau 15 : Localisation de l'hébergement des skieurs venus en séjour Localisation de leur lieu de % On constate également que la pratique des villégiature sports d’hiver a des répercussions à l’extérieur Capcir 60% de cette zone puisque près de 2% des skieurs Cerdagne 35% Ariège 2,3% séjournent en Ariège et 1,4% en Espagne. Espagne 1,4% Les retombées économiques induites par Haut Conflent 0,9% l’activité sports d’hiver ont donc également des 0,4% incidences en dehors du territoire d’étude. Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008

Les communes les plus fréquemment citées comme lieu de villégiature sont les villages offrant le maximum de capacités hôtelières et d’hébergement. Ce sont également les deux principaux pôles touristiques de ce territoire montagneux à savoir, les Angles, cité à hauteur de 23,5% et Font-Romeu à hauteur de 16,4%.

Viennent ensuite les pôles secondaires comme Saillagouse, Formiguères, Porté ou encore Mont-Louis. Enfin, les touristes n’hésitent pas à séjourner dans de petits villages typiques de montagne comme , Rieutort, La Llagone ou bien .

Cependant, il nous faut souligner l’exception que représente Bourg-Madame, qui bien que pôle économique et commercial important sur le bassin de vie cerdan, retire peu de répercussions en matière hôtelière liées aux sports d’hiver car la commune est excentrée par rapport aux stations de ski. De ce fait, le taux d’occupation des hôtels de la commune dépend de la fréquentation hôtelière à proximité des pistes. Si celui-ci est faible, la commune accueillera plus de skieurs. Par contre, si ce taux est élevé, les hôteliers de Bourg-Madame pourront bénéficier de l’attractivité des sports d’hiver sur le territoire communal.

46

C- Une clientèle privilégiant la location

En matière d’hébergement durant leur séjour, les skieurs semble préférer l’hébergement locatif (60,5%). Seuls 8% séjournent dans un hôtel. Un chiffre très faible compte tenu du nombre important d’hôtels ce qui peut s’expliquer par une hôtellerie vieillissante qui ne correspond plus aux attentes des skieurs. C’est également le ressenti de certains professionnels de la zone.

Tableau 16 : Type d’hébergement des skieurs venus en séjour

Type d’hébergement % Près de 18% des skieurs logent dans Hôtel 8% leur résidence secondaire et 13% sont Location 60,5% hébergés gratuitement par des amis. Résidence secondaire 18% Logé à titre gratuit 12,5% Camping-car 1% GLOBAL 100 %

Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008

III - La parole aux clients

Dans l’enquête, deux questions avaient pour but de connaître leur opinion des skieurs sur les stations catalanes.

Question 1 : « Quels sont les atouts des stations du département ? »

A cette question, les skieurs répondent pour la plupart : le cadre de vie (43,5%) et la qualité du domaine skiable (24,1%), soit 7 skieurs sur 10 qui ont souligné et retenu ces deux critères de satisfaction.

Parmi les phrases couramment citées par les skieurs pour nous pouvons retenir : -« la beauté des paysages » -« l’ensoleillement » - « des stations familiales et conviviales » - « des stations idéales pour les enfants »

47

Figure 20 : Les atouts des stations du département

cadre de vie/environnement 43,5%

qualité du domaine skiable 24,1%

prix attractif des forfaits 16,4%

diversité des animations 6,4%

proximité des stations 4,9%

diversité des commerces 4,7%

Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008

Pour la qualité du domaine skiable, les skieurs évoquent les efforts faits par les différentes stations en terme de techniques d’enneigement (fabrication de neige de culture) et de traitement des pistes de ski (damage).

Enfin, les skieurs apprécient également la politique tarifaire instaurée par la confédération des Neiges Catalanes, à savoir une harmonisation des forfaits pour éviter une concurrence interne entre stations et faire face à la concurrence hispano-andorrane ou alpine.

Question 2 : « Quels sont les points à améliorer ? »

A cette question, les skieurs interrogés font ressortir plusieurs points à améliorer et ce sur l’ensemble des stations que nous pouvons classer en deux catégories : 1. l’offre des stations de ski 2. la gestion communale

1. l’offre des stations de ski

40,5% des skieurs souhaitent des améliorations dans ce domaine notamment dans la qualité des infrastructures de ski (22,5%).

Des efforts ont été faits dans ce sens depuis de nombreuses années, mais ces équipements représentent des investissements tellement lourds qu’ils sont parfois difficilement envisageables par les structures en charge de la gestion de ces stations.

48

De ce fait, les skieurs ont une image négative des infrastructures de ski (remontées mécaniques) et les trouvent souvent vieillissantes comparées à d’autres domaines skiables du massif pyrénéen.

L’autre point concerne une meilleure politique tarifaire des forfaits. En effet, près de 10% des skieurs interrogés considèrent que les prix des forfaits sont excessifs. Ils souhaiteraient que les tarifs soient adaptés au niveau d’enneigement mais également que des offres préférentielles soient également faites aux familles.

Le dernier point concerne l’accès aux pistes, 8% des skieurs souhaitent qu’il soit amélioré.

Figure 21 : Les points à améliorer sur les stations du département

aménagement global des stations 2,7%

développer autres activités 3,6%

propreté des stations 5,9%

accès aux pistes 8,1%

prix excessifs des forfaits 9,9%

circulation 12,7%

animations 15,1%

difficulté de stationnement 19,5%

qualité des infrastructures de ski 22,5%

Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008

2. la gestion communale

En ce qui concerne les améliorations en terme de gestion communale, 38% des skieurs souhaitent voir des améliorations dans ce domaine, et plus particulièrement sur une meilleure offre de stationnement (19,5%) et de circulation au sein même des stations (12,7%).

Enfin, un point cité par les skieurs peut être amélioré conjointement par les stations de skis et les communes, il s’agit de l’animation. Près de 13% des skieurs ont fait ressortir ce critère. En effet, lors de notre enquête terrain, beaucoup de skieurs nous on dit regretter qu’il n’y ait pas plus d’ambiance dans les stations de ski.

49

Des efforts sont faits par certaines stations d’entre elles, avec des descentes aux flambeaux mais beaucoup de skieurs ont la nostalgie des animations promotionnelles qui étaient faites, il y a quelques années, par de grandes marques de produits ou des radios, au bas des pistes. D’après eux, cela engendrait une ambiance conviviale et festive

L’ensemble de ces améliorations différent suivant les stations. Afin d’aider les décideurs locaux à améliorer la qualité de leur domaine, nous avons souhaité faire apparaître ces différents points par station et toujours en fonction des dires des skieurs.

Les grands domaines skiables sont sujets à des problèmes liés à une forte fréquentation touristique, à savoir le stationnement (Pyrénées 2000), la circulation (Les Angles) ou encore l’accès aux pistes (Font Romeu).

Les stations de taille moyenne sont confrontées à des problèmes liés à la qualité des infrastructures de ski (Porté Puymorens, l’Espace Cambre d’Aze) ou encore à la propreté de la station (Formiguères, La Quillane, Porté Puymorens).

Ainsi, ces témoignages d’usagers de la neige peuvent être des pistes de réflexions à mener à l’échelle communale ou bien intercommunale afin d’améliorer l’offre des sports d’hiver.

50

3ème partie : L’IMPACT ECONOMIQUE DES SPORTS D’HIVER EN CERDAGNE CAPCIR

Méthodologie

Les retombées économiques générées par les skieurs dans les stations de ski catalanes ont été évaluées à partir d’une enquête relative aux dépenses de consommation conduite auprès des skieurs interrogés au pied des pistes de janvier à mars 2008.

Au total, plus de 3 000 questionnaires ont été présentés et distribués et 1200 ont été renvoyés et ont donc été exploités. Cet échantillon est représentatif parce qu’il repose sur l’ensemble des skieurs des neuf stations de ski et sur une stratification permettant de segmenter les skieurs en deux types de clientèle en fonction de comportements d’achats et de niveaux de consommation différents : ƒ les skieurs français venus à la journée ƒ les skieurs français venus dans le cadre d’un séjour

Vu les difficultés d’administration du questionnaire auprès de la clientèle catalane et du faible nombre de retours, cet échantillon de clientèle était insuffisamment représentatif et n’a pu être exploité en tant que tel.

Ainsi, ce principe de stratification de la fréquentation permet d’analyser pour chaque station, de façon spécifique les retombées induites par chaque type de public identifié puis de calculer le montant global des dépenses.

Pour mesurer les retombées économiques générées par les skieurs et les personnes qui les accompagnent, un questionnaire détaillé a été élaboré et contient une série de questions relatives aux comportements d’achats. Au total, vingt questions ont été posées sur les principaux postes de consommation : hébergement, activités ludiques et sportives, restauration, achats courants, achats en Espagne et Andorre.

L’ensemble de ces réponses a été modélisé par station et par type de skieurs puis par poste de consommation.

51

A partir de ces données, trois indicateurs ont permis d’évaluer les retombées économiques : 1. Le taux de consommation qui correspond à la proportion des skieurs ayant dépensé dans un poste de consommation donné par rapport au nombre de personnes interrogées. 2. Le nombre moyen d’actes d’achats de consommation par poste et par rapport au nombre de consommateurs. 3. Le montant moyen dépensé par skieur.

Ces indicateurs correspondent uniquement aux skieurs (et aux personnes les accompagnant) ayant consommé et non à l’ensemble de l’échantillon. Il faut donc appliquer le taux de consommation au nombre total de journées skieurs ( données fournies par les stations de ski), afin d’obtenir le montant global des dépenses générées par les skieurs, tout en tenant compte de la proportion des skieurs venus à la journée et de celle des skieurs en séjour sur chaque station ainsi que la durée de séjour.

Cette durée de séjour varie également en fonction du poste de consommation étudié. Ainsi, nous avons pu observer que les skieurs allant en Espagne ou en Andorre séjournent plus de 9 jours aux sports d’hiver alors que la durée moyenne de séjour sur le département est de 6 jours. Ceci explique le différenciel qui existe sur la durée moyenne de séjour des skieurs par poste de consommation.

52

Chapitre I : Les activités sportives et ludiques

A- Les sports d’hiver pratiqués

Globalement, le ski alpin est le sport le plus pratiqué puisque 92% des personnes interrogées s’y sont adonnées. Cette proportion augmente jusqu’à 95% durant les vacances de février. Le snow-board et la randonnée attirent à parts égales 20% de notre échantillon. Le snow-board est très représenté durant les vacances de Noël (26%) tandis que la randonnée semble particulièrement prisée au moment de l’inter vacances scolaires et des vacances de février (22% et 21%). La faible part de la pratique du ski de fond et des raquettes (4% chacun) n’implique pas nécessairement une baisse de l’engouement pour ces activités. En effet, le manque d’enneigement est certainement à l’origine de ce faible taux. De plus, les enquêtes n’ont pas été administrées aux départs de pistes de fond car celles-ci étaient pour la plupart fermées. Enfin, 5% du public est composé d’adeptes de la luge.

I- Les comportements d’achats des skieurs

Figure 22 : Répartition des principales dépenses d’achats Parmi les principales cours de ski 40% dépenses effectuées par les skieurs, on retrouve bien achat achat forfait vêtements 93% évidemment l’achat d’un forfait (à 17% hauteur de 93%), suivi de la location du matériel de ski (72%).

location achat matér iel matér iel Viennent ensuite l’achat de 72% 5% cours de ski (40%) puis l’achat de Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008 vêtements et accessoires (17%).

On remarque donc que 7% du public n’achètent pas de forfait de ski. Cela correspond aux skieurs ayant un forfait sur l’ensemble de la saison mais également aux personnes pratiquant de la raquette ou bien de la luge.

53

En moyenne, le skieur qui séjourne et consomme, effectue 2,3 actes d’achats sur ce poste de consommation (achat forfait, location et achat de matériel, cours de ski…) ; ce qui signifie qu’il achète généralement un forfait et loue du matériel ou bien qu’il achète des vêtements et du matériel.

Mais, ce nombre d’actes d’achats diffère quelque peu en fonction des stations de ski. o Pour les stations de Font Romeu/Pyrénées 2000, de La Quillane, des Angles et de Porté Puymorens, les skieurs en séjour consomment plus que sur les autres stations puisqu’ils effectuent en moyenne 2,6 actes d’achats. o Pour les stations du Cambre d’Aze, du Puigmal 2900 et de Puyvalador, le nombre d’actes d’achats est quasiment égal à la moyenne de l’ensemble des stations, c’est-à-dire 2,3 actes d’achats. o Enfin, pour la station de Formiguères, les skieurs en séjour effectuent en moyenne 2 actes d’achats.

Enfin, le skieur qui vient uniquement pour la journée au ski effectue entre 1,5 et 2 actes d’achats. Il s’agit principalement de l’achat de forfait et de la location de matériel.

II - Le montant des dépenses des skieurs

ο Les dépenses des skieurs à la journée

La dépense moyenne d’un skieur à la journée sur ces achats liés à la pratique du ski est de 26 euros. Ce montant moyen varie en fonction des stations. o Sur les stations de Cambre d’Aze, du Puigmal 2900 et des Angles, la dépense moyenne par skieur à la journée oscille autour de 32 euros. o Sur les stations de Font Romeu/ Pyrénées 2000 et Porté Puymorens, le montant moyen de la dépense est de 27 euros. o Sur les stations de Formiguères et de Puyvalador, le montant moyen de la dépense est de 20 euros. o Et enfin, sur la station de la Quillane, la dépense moyenne pour ces achats est seulement de 15 euros.

54

Ce différentiel entre les dépenses effectuées par les skieurs sur les stations s’explique notamment par l’écart des tarifs des forfaits mais également par le nombre d’actes d’achats par les consommateurs.

Sur les 123 920 skieurs venus aux sports d’hiver pour la journée, le montant des dépenses liées à la pratique du ski s’élève à 3 438 371 €.

ο Les dépenses des skieurs en séjour

La dépense moyenne d’un skieur en séjour sur ces achats liés à la pratique du ski est de 98 euros pour une durée moyenne de séjour d’environ 6,5 jours (soit 15€/jour et par skieur).

La station des Angles est celle où les skieurs dépensent le plus en terme d’achats pour les activités sportives (19€/jour et par skieur). Viennent ensuite les stations de Font- Romeu/Pyrénées 2000 et Porté Puymorens, avec une dépense moyenne respective de 16€/jour et de 15€/jour et par skieur. Sur les stations des Angles et de Font- Romeu/Pyrénées, ces disparités relèvent des mêmes raisons. Par contre, pour la station de Porté Puymorens, le taux de consommation pour les cours de ski est l’un des plus élevés par rapport à l’ensemble des autres stations. Ainsi, ces dépenses font rapidement grimper la moyenne des dépenses par skieur.

Sur les autres stations (Formiguères, Espace Cambre d’Aze, Puigmal 2900, Puyvalador et la Quillane), les skieurs ont une dépense moyenne inférieure à la dépense moyenne sur l’ensemble des stations. Ce montant de dépense moyen oscille entre 12,5 € et 14€/jour et par skieur.

Sur les 1 064 985 skieurs venus aux sports d’hiver durant un séjour, le montant des dépenses liées à la pratique du ski s’élève à 112 297 816 €.

Au total, le montant des dépenses liées aux activités sportives générées par les skieurs est de 115,7 millions d’euros

55

Figure 23 : Répartition du montant des dépenses liées aux activités sportives par station de ski

La Quillane 1 290 965 €

Puyvalador 3 499 350 €

Puigmal 6 075 123 €

Porté Puymorens 6 677 558 €

7 730 312 € Formiguères 10 735 320 € Cambre d'Aze 37 873 637 €

Les Angles

Ft Romeu / Pyr. 2000 41 853 922 € Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008 On constate bien évidemment que ce sont les skieurs fréquentant les deux plus grands domaines skiables des Pyrénées catalanes (Font-Romeu/Pyrénées 2000 et les Angles) qui génèrent le plus de dépenses en terme d’activités sportives.

C - Les activités ludiques pratiquées

Note méthodologique : Pour ces activités ludiques, les résultats sont supérieurs à 100% car une même

personne peut avoir fait plusieurs activités durant son séjour. Contrairement aux activités sportives, les

dépenses liées aux activités ludiques englobent les skieurs à la journée et en séjour.

I- Les comportements d’achat des skieurs

Figure 24 : Répartition des activités ludiques Sur l’ensemble de la Autres saison, 38% des personnes (visites culturelles, interrogées ont pratiqué une Ballade activités de plein traineaux air…) Patinoire activité autre que les sports 1% 13% 19% de glisse tels que les bains Parc Animalier d’eaux chaudes, la visite du 22% parc animalier… Cinéma Bains eaux Cette pratique est bien 10% chaudes Bowling sûr plus importante pour les 53% 22% skieurs en séjour que pour les Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008 skieurs à la journée.

56

En moyenne, les skieurs effectuent 1,4 acte d’achat concernant ces activités durant leur séjour.

Les bains d’eaux chaudes sont l’activité préférée avec 53% des personnes qui les ont fréquentés. Suivent ensuite le bowling et le parc animalier des Angles, avec chacune de ces activités 22%.

La catégorie « Autres » englobe diverses activités dont les jeux (billard, jeux vidéos..), les visites culturelles (le four solaire, le train jaune…) ou les activités de plein air (biathlon, balade en poneys..). Elles concernent 13% des personnes. Parmi elles, ce sont les visites culturelles qui sont le plus citées.

II - Le montant des dépenses des skieurs

La dépense moyenne par skieur sur ces achats liés à la pratique d’activités ludiques est de 3 euros pour une durée moyenne de séjour d’environ 6,8 jours.

Les skieurs présents sur les stations de Porté Puymorens, Puyvalador et de l’Espace Cambre d’Aze ont une dépense moyenne inférieure à celle de l’ensemble des stations. Ils dépensent généralement moins de 1,5 euros pour ces activités. Ceci peut s’expliquer par une absence de prestations sur ces stations ou à proximité de celles-ci.

A l’inverse, en raison de l’offre importante proposée sur les stations de Font- Romeu/Pyrénées 2000 et des Angles, leurs skieurs ont une dépense moyenne la plus forte (5,50€/ skieur pour Font-Romeu/Pyrénées 2000 et 4,20€/ skieur pour la station des Angles).

Par contre, les skieurs de la station de Formiguères ont une dépense moyenne élevée pour les activités ludiques (4€/skieur) comparée aux stations de même taille. Ceci s’explique par le fait qu’ils effectuent plus d’actes d’achats (2 actes d’achats en moyenne) alors que les skieurs consommant sur les autres stations réalisent 1,4 acte d’achats sur ce poste de consommation.

Au total, le montant des dépenses générées par les skieurs sur

les activités ludiques est de 5,2 millions d’euros

57

Figure 24 : Répartition du montant des dépenses liées aux activités ludiques par station de ski

La Quillane 65 039 €

Puyvalador 101 690 €

Porté Puymorens 176 999 €

Cambre d'Aze 361 181 €

Puigmal 2900 373 015 € 606 607 € Formiguères 1 868 768 € Ft Romeu / Pyr. 2000

Les Angles 1 734 294 €

Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008

58

Chapitre II : Hébergement et restauration

A- Le mode d’hébergement

Note méthodologique : Cette partie concerne uniquement les skieurs venus aux sports d’hiver dans le cadre d’un séjour.

I- Les comportements d’achat des skieurs

Figure 25 : Répartition par mode d’hébergement Rappelons que 68% des skieurs en 13% 1% 8% séjour ont généré de l’hébergement payant : 18%

- 8% à l’hôtel - et 61% en location 61%

Hôtel Location Résidence secondaire Logé à titre gratuit Camping car

Pour mémoire, une part importante de skieurs possède une résidence secondaire à la montagne (18%).

Le taux des skieurs logeant dans des hôtels durant leur séjour au ski dépasse le seuil des 10% du mode d’hébergement payant dans les stations de ski des Angles, de la Quillane et de Font-Romeu /Pyrénées 2000. Ceci s’explique par une offre hôtelière importante sur les communes (Les Angles et Font-Romeu) ou à proximité (La Llagone pour la station de ski de la Quillane).

Tableau 17 : Part des skieurs logés en hébergement payant selon les 4 périodes de la saison

Noël Inter-vacances Février Fin de saison SAISON 2007/08

Hôtel 10,3% 11,6% 5,7% 12% 7,9% Location 51% 67,3% 61,1% 41% 59,4%

Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008 Cette proportion varie en fonction des différentes périodes de la saison hivernale. En effet, c’est durant l’inter vacances scolaires que la proportion de skieurs logés en location est la plus importante (67,3%). Par contre, elle est bien plus faible en fin de saison (41%). En ce qui concerne l’hôtellerie, les taux restent assez stables en dehors des vacances de février où seuls 5,7% des skieurs en séjour y logent.

59

II - Le montant des dépenses des skieurs en séjour

Le montant moyen dépensé par un skieur qui séjourne dans un hébergement payant sur les stations de ski catalanes est de 75 euros pour une durée moyenne de séjour d’environ 6 jours. Ce montant moyen est bien sûr plus important pour les skieurs ayant choisi l’hôtel mais la durée de leur séjour est généralement plus courte que les skieurs en location.

Ce montant moyen varie également en fonction des stations de ski.

o Sur les stations de Font Romeu/ Pyrénées 2000, Formiguères, la Quillane et des Angles, la dépense moyenne par skieur pour l’hébergement est comprise entre 87 euros et 93 euros, soit largement supérieure à la moyenne de l’ensemble des stations (75 euros/skieur). Ceci s’explique par un taux de fréquentation et un montant de dépense élevés dans l’hôtellerie.

o Sur les autres stations (Cambre d’Aze, Porté Puymorens, Puyvalador et Puigmal 2900), le montant moyen de la dépense est en deçà de la moyenne car un skieur dépense entre 66 et 54 euros pour se loger.

Au total, les skieurs en hébergement payant génèrent une dépense de 84 millions d’euros.

Figure 26 : Répartition du montant des dépenses liées à l’hébergement payant par station de ski

La Quillane 985 802 €

2 224 482 € Puyvalador Porté Puymorens 3 549 732 € Puigmal 2900 3 746 981 €

Formiguères 4 326 678 € 7 306 791 € Cambre d'Aze 27 355 094 €

Les Angles

Ft Romeu / Pyr. 2000

34 586 880 €

Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008

60

B- La restauration

Globalement, 61% des personnes interrogées ont dépensé au moins une fois pour de la restauration payante (restaurant ou un repas acheté sur place) durant leur déplacement aux sports d’hiver.

I- Les comportements d’achat des skieurs

Parmi ces personnes, le mode de restauration privilégié pour le repas du midi reste le restaurant (62,4%) contre 35,7% qui consomment un repas acheté sur place (sandwich, pizza, crêpes…).

Mais, cette proportion de skieurs privilégiant le restaurant est encore plus importante pour le repas du soir. En effet, 83% d’entre eux déclarent avoir pris leur repas du soir au restaurant. On reconnaît bien là, les habitudes de consommation des skieurs qui considèrent le repas du soir comme un moment de détente et de plaisir.

II - Le montant des dépenses des skieurs

ο Les dépenses des skieurs au restaurant

La dépense moyenne d’un skieur qui déjeune au restaurant durant son séjour à midi et/ou le soir est de 23 euros pour une durée moyenne d’un séjour de 6 jours.

Sur les stations des Angles et de la Quillane, la dépense moyenne par skieur pour les repas pris dans un restaurant est largement supérieure à la moyenne de l’ensemble des stations (respectivement 34€ et 45€ par skieur). Ceci s’explique par des taux de consommation très élevés dans les restaurants : près de 89% pour la Quillane et 78,5% pour la station des Angles.

A l’inverse, sur les stations de l’Espace Cambre d’Aze et du Puigmal 2900, la dépense moyenne des skieurs pour les repas pris au restaurant est la plus faible (respectivement 7,50€ par skieur et 8,70€/skieur). Ici, les taux de consommation des skieurs à la journée sont nuls, ce qui diminue fortement la moyenne. Ceci peut s’expliquer par une offre faible en restaurant et l’éloignement de la station elle-même.

61

ο Les dépenses des skieurs pour des plats à emporter

La dépense moyenne d’un skieur qui achète des plats à emporter est de 8,45 euros pour une durée moyenne de séjour de 6 jours.

Les skieurs de la station de l’Espace Cambre d’Aze sont ceux qui dépensent le plus pour la restauration à emporter (17,79€/skieur). Ceci s’explique par le fait que leur taux de consommation est quasiment nul dans les restaurants. Les skieurs de la station de La Quillane dépensent également beaucoup pour les plats à emporter (près de 12€/skieur). Par contre, ce sont ceux de la station de Puyvalador qui dépensent le moins (2,46€ par skieur) en raison de l’absence de consommation des skieurs à la journée.

C- Les dépenses des skieurs dans les cafés

Dans l’évaluation de l’impact économique lié à la restauration, nous nous sommes également intéressés aux collations prises hors repas comme des boissons, cafés, crêpes…. Ce poste de consommation est mentionné par près de 67% de notre échantillon.

La dépense moyenne par skieur est de 8€ pour une durée moyenne de séjour de 6 jours.

Au total, le montant global des dépenses des skieurs en restauration payante

(y compris dans les cafés) est de 41,5 millions d’euros.

Figure 27 : Répartition du montant des dépenses liées à la restauration par station de ski

La Quillane 699 743 €

1 222 623 € Puyvalador Formiguères 2 138 841 €

Porté Puymorens 2 278 390 €

Puigmal 2900 2 435 303 € 2 815 057 € Cambre d'Aze 15 402 398 € Ft Romeu / Pyr. 2000

Les Angles 14 530 343 €

62

Chapitre III : Les autres dépenses de consommation en Cerdagne/Capcir

A- Les achats dans les commerces

84,6% des personnes interrogées ont réalisé des achats dans les commerces du périmètre d’étude. Ce fort pourcentage démontre que les skieurs consomment dans les commerces de proximité et sont peu attirés par la proximité de l’Andorre et de l’Espagne pour des produits de première nécessité.

I- Les comportements d’achats des skieurs

Plus de 36% des achats réalisés concernent les biens alimentaires, suivi, par l’achat de journaux et de magazines à hauteur de 27%.

En moyenne, les personnes ont réalisé 2,43 actes d’achats sur ce poste de consommation. Ce nombre est quasiment identique quelque soit la station de ski fréquentée. Par contre, il est bien évidemment moindre pour les skieurs venus uniquement à la journée que dans le cadre d’un séjour. Cette part passe du simple au double.

II- Le montant des dépenses des skieurs

La dépense moyenne d’un skieur pour ces achats dans les commerces de Cerdagne-Capcir est de 21 euros pour une durée moyenne de séjour d’environ 6,65 jours (soit 3€/jour et par skieur).

Sur la station de Puyvalador, les skieurs dépensent en moyenne 6€/jour, soit deux fois plus que la moyenne de l’ensemble des stations. Ceci résulte d’une dépense moyenne élevé chez les skieurs venus à la journée. C’est le même cas sur la station de Porté Puymorens où les skieurs dépensent en moyenne 4,20 €/jour.

Sur les autres stations catalanes, la dépense moyenne des skieurs sur ce poste de consommation est similaire à la dépense moyenne totale.

Au total, le montant global des dépenses des skieurs pour des achats dans les

commerces de Cerdagne/Capcir est de 24,9 millions d’euros

63

Figure 28 : Répartition du montant des dépenses liées aux achats dans les commerces par station de ski

La Quillane 329 829 €

Puyvalador 826 336 €

Porté Puymorens 1 340 166 €

Formiguères 1 406 664 €

Puigmal 2900 1 776 123 €

2 387 379 € Cambre d'Aze 7 930 910 € Les Angles

Ft Romeu / Pyr. 2000 8 904 539 €

Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008

B- Le montant des dépenses des skieurs en carburants

20% des personnes interrogées ont acheté du carburant en Cerdagne Capcir. Rappelons que l’Espagne et l’Andorre toutes proches représentent une concurrence directe pour les garages et stations services de Cerdagne/Capcir.

Sur les stations du Capcir (Les Angles, Formiguères, Puyvalador) les taux de consommation des skieurs en achat de carburant sont légèrement plus bas que sur l’ensemble des stations, ceci en raison de l’éloignement des stations-services qui sont plutôt localisées en Cerdagne (Bolquère, Egat, La Cabanasse, Saillagouse…).

Au total, le montant global des dépenses des skieurs pour l’achat de carburant dans en Cerdagne/Capcir est de 3,2 millions d’euros

64

Chapitre IV : L’évasion vers l’Andorre et l’Espagne

En plus des dépenses réalisées en Cerdagne Capcir, l’étude a également porté sur les consommations en Andorre et en Espagne.

A- Les achats en Andorre

26% des personnes interrogées sont allées faire des achats en Andorre durant leur déplacement aux sports d’hiver dans les stations des Pyrénées-Orientales.

I - Les comportements d’achats des skieurs

Figure 29 : Répartition des produits achetés

Autres Produits (équipement cosmétiques moto, 12,05% pharmacie… ) 2,37% Tabac Habillement/ 18,85% chaussures 10,81% Produits régionaux 3,91% Alcool Hifi/image/son 23,89% 5,46% Carburant 22,66%

Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008

Les produits les plus souvent achetés sont les trois produits phares de l’Andorre, à savoir : - L’alcool (24% des personnes interrogées) - Le carburant (22,6% des personnes interrogées) - Le tabac (18,8% des personnes interrogées)

En moyenne, les personnes ont réalisé 3,1 actes d’achats sur ce poste de consommation.

65

II – Le montant des dépenses des skieurs

La dépense moyenne par skieur sur ces achats est de 16 euros pour une durée moyenne de séjour d’environ 7,7 jours. On constate bien évidemment que ce sont les skieurs fréquentant les stations de ski les plus proches de l’Andorre, Porté Puymorens et Puigmal 2900 qui ont le montant de dépense moyen le plus élevé. Il est de près de 43€ pour les skieurs de Porté Puymorens et de 20,50 € pour les skieurs du Puigmal 2900, donc d’un taux de consommation élevé.

A l’inverse, c’est sur la station la plus éloignée de l’Andorre : Puyvalador, que le montant de la dépense moyenne par skieur est la plus faible (moins de 5€).

Au total, le montant global des dépenses des skieurs pour les achats en Andorre s’élève à 14,9 millions d’euros

Figure 30 : Répartition du montant des dépenses liées aux achats en Andorre par station de ski

Puyvalador 188 190 €

La Quillane 197 736 €

Formiguères 953 887 €

Puigmal 2900 1 146 005 €

Cambre d'Aze 1 495 830 €

Porté Puymorens 2 408 687 € 3 143 321 € Les Angles

Ft Romeu / Pyr. 2000 5 373 907 €

Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008

66

B- Les achats en Espagne

23% des personnes interrogées se sont rendues en Espagne durant leur séjour aux sports d’hiver dans les stations des Neiges Catalanes. Ainsi, on peut constater que les skieurs ont tendance à fréquenter un peu plus l’Andorre à l’Espagne malgré la proximité de l’enclave espagnole de Llivia.

I- Les comportements d’achat des skieurs

Figure 29 : Répartition des produits achetés

Produits Autres cosmétiques (alimentaire) 2,7% Tabac Habillement/ 10,5% 15,7% chaussures 6,3%

Produits régionaux 2,7% Alcool 18,6% Hifi/image/son 1% Carburant 34,6%

Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008

Comme pour l’Andorre, les trois principaux produits achetés sont identiques avec toutefois des pourcentages différents entre les deux pays : - 18,6 % pour les boissons contre 24% en Andorre - 34,6 % pour le carburant contre 22,6% en Andorre - 15,7% pour le tabac contre 18,8% en Andorre

En moyenne, les personnes ont réalisé 1,7 acte d’achat sur ce poste de consommation. A titre de comparaison, il s’effectue 3,1 actes d’achat en Andorre.

Ainsi, les skieurs sont plus nombreux à aller en Andorre et y effectuent plus d’achats qu’en Espagne.

67

II- Le montant des dépenses des skieurs

La dépense moyenne par skieur sur ces achats en Espagne est de 16,70 euros pour une durée moyenne de séjour d’environ 7,6 jours. Le montant de la dépense moyenne des skieurs en Espagne est légèrement supérieur à la dépense moyenne en Andorre (+ 4%).

Comme pour les achats en Andorre, on constate que ce sont les skieurs fréquentant les stations de ski les plus éloignées de l’Espagne, Puyvalador, Formiguères et La Quillane et Puigmal 2900, qui ont le montant de dépense moyen le plus faible (moins de 3€ par skieur).

A l’inverse, ce sont sur les stations les plus proches de l’Espagne : Porté Puymorens, Puigmal 2900 et Espace Cambre d’Aze, que le montant de la dépense moyenne par skieur est la plus élevée (entre 42€ et 21,50€). La proximité est déterminante dans l’évasion.

Au total, le montant global des dépenses des skieurs pour les achats en Espagne s’élève à 5,7 millions d’euros

Figure 31 : Répartition du montant des dépenses liées aux achats en Espagne par stations de ski

La Quillane 60 632 €

75 404 € Puyvalador Formiguères 416 971 €

Porté Puymorens 636 415 €

Cambre d'Aze 818 056 €

Puigmal 2900 867 777 €

1 090 326 € Les Angles

Ft Romeu / Pyr. 2000 1 824 729 €

Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008

68

Chapitre V : Bilan de la consommation globale des skieurs

295,4 millions d’euros de retombées économiques

directement générées par les skieurs

A- Par type de clientèle

I- Les dépenses des skieurs venus à la journée

Figure 32 : Répartition de la dépense des skieurs par poste de consommation

Carburant Evasion 9% Commerces 2,2% 7,7%

Loisirs

Restauration sportifs et 32,2% ludiques 65,4%

Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008

II- Les dépenses des skieurs en séjour

Figure 33 : Répartition de la dépense des skieurs par poste de consommation

Evasion Carburant 7,1% 1,0%

Hébergement Commerces 27,1% 8,2%

Restauration 17,9%

Loisirs sportifs et ludiques 38,7%

Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008

69

Nous observons que le principal poste de dépense d’un skieur dans les stations catalanes reste les activités sportives (achat forfait, location matériel, cours de ski…). Cette part est d’ailleurs plus importante pour un skieur venu aux sports d’hiver pour la journée (65,4 % contre 38,7% pour un skieur en séjour).

L’hébergement et la restauration représentent ensuite le second poste de consommation. Pour la restauration, la part des dépenses est de 32,2% pour les skieurs à la journée contre 17,9% pour les skieurs en séjour.

Enfin, les dépenses réalisées par les skieurs dans les commerces de Cerdagne-Capcir (y compris carburant) est similaire à l’évasion commerciale vers l’Espagne et Andorre (entre 7 et 8%). Selon les skieurs, la proximité de ces deux « paradis commerciaux » est un critère non négligeable dans le choix des stations catalanes comme destination touristique.

B- Par poste de consommation

Figure 34 : Répartition de la dépense globale des skieurs par poste de consommation

121 023 780 € 41 % Loisirs sportifs et ludiques

84 082 440 € 28,5% Hébergement

14 % Restauration 41 531 698 €

24 901 946 € 8,4% Commerces

7% Evasion 20 697 873 €

Carburant 3 202 073 € 1,1%

Source : enquête clientèle CCI – saison 2007/2008

Sur un total de dépense globale de 295,4 millions d’euros, près de 41% des retombées profitent directement aux professionnels de la neige (stations de ski, loueurs et vendeurs de matériel, écoles de ski…).

Avec 28,5% des retombées, l’hébergement constitue le second poste de consommation, suivi de la restauration (14%).

70

Bilan de l’étude

Avec 295,4 millions d’euros de retombées économiques directement générées par les skieurs, les sports d’hiver sont un pan économique et touristique essentiel du département des Pyrénées-Orientales. Mais, ce secteur se trouve dans un contexte concurrentiel fort au niveau international mais également au sein même de la chaîne pyrénéenne.

D’autre part, les changements climatiques qui ont commencé au cours du XXème siècle en raison à priori de l’augmentation de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, entrainent une augmentation des températures ce qui induit un impact défavorable sur l’enneigement dans les massifs montagneux.

D’ici quelques années, de grandes mutations vont certainement se produire dans les domaines skiables avec le développement de la neige de culture et la mutualisation des moyens pour amortir ces installations. Selon ODIT France, la neige de culture reste un investissement productif qui mobilise un tiers des sommes investies dans les remontées mécaniques. Il est donc moins coûteux d’investir sur la descente que sur la montée des pistes. Mais, la fabrication de la neige de culture induit des coûts fixes importants qui seront peut être répercutés sur le coût des forfaits.

D’autre part, les stations catalanes, situées à moyenne altitude et de petite taille, seront les premières à souffrir de ce manque d’enneigement et par le fait de difficultés financières d’investissements. L’un des enjeux à venir pour le maintien des stations de ski dans le département sera donc la mutualisation des moyens financiers et humains pour réduire les charges de fonctionnement. Car, comme le démontre, l’étude5 réalisée par la Trésorerie Générale de la Région Languedoc-Roussillon, à la demande du Préfet des Pyrénées-Orientales, la santé financière des stations de ski du département est préoccupante voire alarmante. Les professionnels eux-mêmes sont conscients de cette situation et reconnaissent que la saison à venir 2008/2009, sera décisive pour certaines stations de ski du département.

5 Trésorerie Générale de la Région Languedoc Roussillon – Etude stratégique des stations de ski des Pyrénées-Orientales – février 2008

71

Enfin, comme l’a démontré notre enquête terrain, les touristes des sports d’hiver viennent spécialement pour pratiquer des sports de glisse. En l’absence ou à cause de la pénurie de neige, ils risquent de se détourner des stations catalanes pour d’autres massifs. Or, ce qu’ils apprécient avant tout dans ces stations, ce sont la qualité des domaines skiables et l’esprit familial qui y règne.

Les professionnels de la neige et de l’économie de la montagne (commerces, hôtellerie, restauration) ainsi que les élus et les pouvoirs publics devront donc prendre en considération tous ces éléments afin de faire en sorte que l’économie de la neige continue à représenter au moins 19% des dépenses touristiques du département.

72

ANNEXES

• Fiche récapitulative « Neiges Catalanes »

• Fiches récapitulatives, station par station

73

74

75

76

77

78

79

80

81

82