Actes des VIe Rencontres - Archéosismicité & Vulnérabilité, Environnement, bâti ancien et société ∗ Groupe APS ∗ 2002

Regard sur la sismicité historique de la commune de Peille dans les Alpes-Maritimes.

André Laurenti1

1. Peille, village médiéval (Figure 1)

Pour la première fois le toponyme Peille se révèle à nous en 1028, le témoin d'un acte se nomme Gaucelinus de Pilia. L'ancien Pilia, est un nom d'origine Ligure qui signifie "hauteur nue et herbeuse". Peille est un charmant village aux ruelles étroites et tortueuses dont les maisons semblent jouer des coudes. C'est aussi la cité aux arcades, aux ogives, aux voûtes nombreuses sombres et humides. A Peille je m'en vais ce soir tourner la page disait Léo Ferré qui eut le coup de foudre pour ce village médiéval. Les difficultés de la vie en montagne, les dangers de l'isolement, le besoin de l'entraide, celui de la sécurité, obligèrent cette communauté à se grouper étroitement formant une bourgade Figure 1 : Le village de Peille perché à 650 m d’altitude sur compacte entourée de murs fortifiés. C'est sans doute ce qui le flanc sud du mont Castellet (photo A. Laurenti) explique l'abandon des hameaux satellites éloignés d'Ongran, d'Ueïra, et de Saint-Martin au profit du village actuel de Peille. Résumé La commune de Peille a été récemment le théâtre 2. Situation géographique d'une série de petits événements sismiques qui a inquiété la population locale. Tout d'abord le 1er Le village de Peille perché à 650 m d'altitude se situe à novembre 1999 avec une secousse de magnitude 16 km au nord-est de et seulement à 7 km de la (Mw = 3.4), et ensuite un essaim d'environ 400 principauté de , donc relativement proche de séismes de la fin novembre jusqu'au 20 décembre zone fortement habitée (Figure 2). 2000, et dont la plus forte secousse a atteint une magnitude de 3.5 Ces derniers événements ont été une aubaine pour les spécialistes de Géosciences Azur, car ils ont eu lieu pendant une campagne de détection fine de micro événements et de plus, ils se sont produits en plein cœur du périmètre d'observation. Le déploiement important de capteurs dans cette zone a permis d'identifier la portion de faille qui a joué et également de mesurer les effets d'amplification dans certains quartiers de la ville de Nice située à 10 km seulement de l'épicentre. Afin de compléter ces données, il paraissait indispensable d'examiner d'une manière plus approfondie la sismicité historique de ce village. Le séisme ligure de 1887 a causé d'importants dégâts à Peille tout comme probablement d'autres séismes plus anciens. Ce nouveau cas d'étude tente également d'apporter une réponse sur les causes responsables de dégâts sur cette commune très proche de Nice et de Monaco.

Figure 2 : Situation géographique de Peille

1 auteur en sismicité historique 14, rue de la Placette, Haut-de-Cagnes, 06800 Cagnes-sur-mer, courriel : [email protected]

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Il s'inscrit dans un secteur extrêmement tourmenté. soldats de la commune et celle de 39 - 45, six. Après ces Agrippé à la pente sud du mont Castellet (825 m), il est deux événements, ici comme ailleurs, le dépeuplement barré au nord par l'imposante cime de Baudon (1 266 m) s'est amorcé selon les mêmes causes, il s'est concrétisé et le col routier de la Madone (928 m), à l'est par la cime par l'exode des jeunes gens vers les villes voisines, où la de Morgelle (1 079 m), celle de Gariglian ( 1 108 m) et vie est moins rude et plus lucrative des Cabanelles (1 090 m) et enfin au sud par le mont Malgré tout et contrairement à certains villages de Rastel (802 m). l'arrière pays trop éloignés des villes, qui constatent au fil A l'est entre la montagne et le village, une entaille des ans le nombre d'habitants diminuer, Peille voit sa profonde permet au torrent du "Faquin" de couler parmi population augmenter régulièrement (Tableau 1). Ce fait les rocailles jusqu'au hameau de la Grave de Peille situé peut s’expliquer par des taxes moins élevées qu'en ville en aval où il conflue avec le Paillon de la Grave. Ce site et la qualité de vie, le calme, l'air pur, le cadre remarquable s'ouvre vers le sud-ouest pittoresque… perpendiculairement à la vallée du Paillon (Figure 3). POPULATION DE LA COMMUNE

1838 1878 1954 1975 1982 1999 1588 1580 888 1245 1745 2045

PARC IMMOBILIER

Epoque d'achèvement Avant 1949 1949 à 1974 1975 à 1981 1982 après 447 261 119 259 Tableau 1 : Evolution de la population et du parc immobilier de Peille. 5. Urbanisation

Au début du Moyen âge, le territoire de Peille atteignait environ 20 000 hectares et appartenait dans un premier temps aux Vicomtes de Nice. Les terres descendaient du col de Braus et du Méras au nord et allaient jusqu'à la mer, dont tout ce qui constitue aujourd'hui la cote monégasque. Son territoire se composait des communes actuelles de Touët de l'Escarène, de Berre, de Contes, de Figure 3 : Cartographie de Peille. Castillon, de Sainte-Agnès, de , de , de Monaco, de , et de l'Escarène. Le Rocher de Monaco appartenait en indivis à l'abbaye et 3. Le climat à la commune de Peille qui, toutes deux le cédèrent aux génois le 19 mai 1179. Malgré une altitude de 650 m, Peille bénéficie du climat Actuellement Peille offre encore une vaste étendue : sa méditerranéen. Il subit l'humidité du Golfe de Gènes superficie est de 4 239 hectares et 77 ares dont 2 000 avec une alternance de deux saisons sèches et de deux hectares de forêt (Figure 4). saisons pluvieuses avec une pointe en automne (octobre - novembre). Le réseau hydrographique est de type torrentiel à régime intermittent.

4. Evolution de la population

Cette présente étude se limite exclusivement au village de Peille, aussi les données concernant l'évolution de la population sont quelque peu faussées car la commune réunit plusieurs quartiers contemporains éloignés du village et dont la plupart sont actuellement en pleine expansion. Il est également important de souligner qu'avant 1948 le hameau de situé à l'ouest, était rattaché à Peille, il a été par la suite érigé en commune distincte, ce qui explique l'écart entre la population de 1878 et celle de 1954. Figure 4 : Peille est situé à flanc de versant au pied du mont La guerre de 14 - 18 a fait disparaître cinquante six Castellet (photo A. Laurenti).

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Le village s'est développé à partir du rocher de l'ancien département, est sans doute la principale caractéristique château Comtal des Lascaris vers le VIème et VIIème du paysage. Cette situation dépend du mode de siècle, puis à conquis le versant de part et d'autre production. Contrairement à l'élevage, la culture de par implantation en gradins convexes à partir du Xème l'olivier, principale ressource de la région, ne nécessite siècle. Pour intercepter le passage Monaco - La Turbie pas de locaux annexes privés, tout juste une resserre pour qui passait par le col Saint-Bernard, un castrum fut entreposer les jarres d'huile et d'olives salées nécessaires construit à cheval sur le chemin et le vallon du Faquin. à la consommation familiale. Ce fut Peille, dont les premières murailles s'élevèrent très probablement aux XI et XII siècles. Le village de Peille 6. Les matériaux utilisés devenu place forte par la suite, fut entouré d'un solide mur d'enceinte très élevé, avec tours carrées, rondes, L'éventail des matériaux employés pour la construction demi-lunes, meurtrières, créneaux et mâchicoulis. Les est assez réduit par comparaison avec les autres vallées remparts existent toujours partiellement à l'est et à l'ouest du département. Les bâtisseurs utilisaient du quartier de la Barma dit aussi "Lo Concas". Il en reste essentiellement la pierre maçonnée, souvent enduite au assez peu, car une partie fut démolie pour la construction mortier de chaux, et la terre cuite pour la toiture. Le bois, de la route Peille - la Turbie, une autre, par les (cyprès, sapin, mélèze, châtaignier, pour l'essentiel) était tremblements de terre (Figure 5), enfin les habitants du employé au niveau des structures internes et des quartier de la tour y causèrent aussi des dégradations éléments de fermeture. Les façades sur rue sont en sérieuses. Ce lieu se dénomme toujours la Tour et le général enduites d'un mortier fin, lissé à la taloche. quartier du Bari. 6.1. La pierre On utilisait le calcaire sous forme de moellons, les blocs équarris étant réservés aux chaînages d'angle et aux embrasures. La vieille cité nous révèle que les constructions furent particulièrement soignées et que la pierre de taille fut l'élément essentiel du maçon. Elle provenait des carrières ouvertes du "Carcaïs", un quartier situé au sud de celui du "Val de Ville". Cette particularité dans la construction donnait aux bâtisses, à la fois ce caractère de gravité et de noblesse. Maintes portes et fenêtres, la plupart murées aujourd'hui, montrent intact l'ogive ou l'arceau romain. La perfection de l'ouvrage est une preuve évidente que la plupart des habitations durent appartenir à des familles aisées grands propriétaires terrien de la cité. Il est même probable que la construction des bâtisses dut, à une certaine époque, non Figure 5 : Une partie de ces remparts fut démolie pour la seulement subir l'influence d'une directive frisant construction de la route Peille-la Turbie, une autre, par les secousses sismiques. (photo Gilletta). l'urbanisme de bon aloi, mais aussi l'émulation rivale des citadins peillois.

Peille est situé à flanc de versant, il possède la 6.2. La terre cuite particularité de présenter deux alignements de façades de La totalité des couvertures est réalisée à l'aide de tuiles part et d'autre de l'éperon rocheux du "Baous du Caster" canal posées ou maçonnées sur un voligeage plus ou surplombant le ravin. Les faîtages sont parallèles aux moins jointif. Leur fabrication artisanale leur confère une courbes naturelles du sol. variété de tailles et de couleurs. En outre, les réparations A plusieurs kilomètres de là, le territoire de Peille au cours des ans furent un facteur supplémentaire de regroupe au sud les hameaux résidentiels de Saint-Martin différenciation. Toutefois vue de loin, la toiture retrouve de Peille et des Lacs, on distingue également le Val de une certaine unité d'aspect. Ville au nord-est, et enfin la Grave de Peille au sud-ouest qui constitue le site industriel dû à l'implantation de 6.3. Mortiers et enduits l'usine des ciments Vicat. Tous ces quartiers satellites ont Il s'agit des mortiers à la chaux obtenus par le mélange tendance à se développer. d'une part de chaux et de deux ou trois parts de Les bâtiments isolés sont rares, à l'exception de quelques sable d'origine naturelle et locale. La fabrication de la bergeries et cabanons d'agriculteurs. L'absence des chaux se faisait localement et sous la responsabilité de granges, si nombreuses dans les vallées alpines du certains habitants reconnus pour leur savoir faire.

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7. Histoire linéament de la Roya. Direction : Peille vivait dans une sorte d'autarcie et pratiquaient le -N20E entre la cime du Baudon et Peille, troc. Les villageois possédaient des maisons, de la terre, -N35E entre Peille et Sainte Thècle, du bétail, mais peu d'argent liquide. Les revenus -N40E au sud-ouest du plateau Tercier. communaux étaient éminemment faibles et la majeure Type de déformation : normale à composante partie était facilement absorbée pour les besoins de la décrochante senestre, à regard nord-ouest. défense du château. Cette faille qui traverse depuis le col Saint-Bernard le Ainsi, lorsque survenait un cataclysme, un séisme par village a causé des bouleversements visibles dans le exemple, qui détruit tout ou partie des immeubles, une paysage ainsi qu'au niveau du sous-sol. Le Mont sécheresse, des pluies trop abondantes qui dévastent les Castellet sur lequel vient s’adosser le village représente récoltes, cela entraînait la disette comme ce fut le cas en une zone détachée du Mont Baudon. Celle-ci est 1323. constituée de brèches calcaires complètement broyées Autres événements : par le jeu de cette faille (Figure 7). - En 1358 guerre civile entre les branches de Duras et Charles d'Anjou - En 1357, des armées de Provence passaient pour aller se battre en Piémont, sans compter des bandes armées qui, après la retraite de Poitiers, parcoururent et ravagèrent de nombreux villages des Alpes-Maritimes. - 1560 - 1593 - 1623 : terribles famines - 1550 - 1631 : épidémies de peste

8. Tectonique

De prime abord lorsqu'on observe le paysage dans lequel s'inscrit Peille, constitué d'épaisses couches calcaire du Jurassique, ce village semble reposer sur une roche massive qui le met à l'abri des effets désastreux d'un séisme comme par exemple la commune voisine de la Figure 6 : Quartier du Val de Ville avec au dessus, le Turbie qui n'a enregistré aucun dégât lors du séisme chevauchement de la cime de Baudon, et dans le creux le col Ligure de 1887 et pourtant cela n'a pas été le cas pour de la Madone de Gorbio (photo A. Laurenti). Peille. La commune de Peille s'inscrit dans la branche orientale de l'Arc préalpin de Nice, c'est probablement la zone tectonique la plus complexe des Préalpes du sud. Cet Arc surplombe le littoral méditerranéen en gradins successifs entre Roquebrune et Nice, il est le dernier relief important des Alpes Méridionales (Bretizel, 2000). Les principaux marqueurs observables dans le paysage sont les suivants : . 8.1. Front chevauchant jurassique du Mont Baudon Il est orienté N 120 Est avec un pendage général vers le nord-est (Figure 6)

8.2. Particularité : faille aquifère de Peille-Sainte Thècle Par son amplitude et sa longueur, c'est une des Figure 7 : L'impressionnant miroir de faille observable au lieu déformations les plus importantes de la région. Elle dit "Envirounous" et matérialise l'accident Peille Sainte Thècle limite au nord-ouest le massif du Mont Agel. (photo A. Laurenti). D’extension longitudinale : 10 kilomètres environ dans le secteur étudié. Vers le sud-ouest, elle se raccorde probablement à l'accident du Mont Vinaigrier (est de La majeure partie du village de Peille est donc bâtie sur Nice). Vers le nord-est, elle se prolonge jusqu'à la zone des roches extrêmement instables. tectonique de où elle paraît se raccorder au grand

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8.3. Faille de Laghet Extension longitudinale : 7 kilomètres entre la cime du Rastel et le plateau du Camp de l'Allée au sud-ouest de Laghet. Directions : -N10E entre la cime du Rastel et la pointe des lacs. -N25E entre la cime des Lacs et Laghet. A la cime du Rastel, elle se termine par un crochet brusque vers le nord-ouest et se perd dans la zone broyée de la faille précédente. Ce rebroussement indique un pendage vers l'Ouest Sud-Est de 50° environ. Type de déformation : décrochante senestre. Cette structure est probablement un satellite de la grande faille Peille-Sainte Thècle. En effet, dans le ravin de la Launa, près du point où ces deux structures se rejoignent, on observe un faisceau secondaire de failles décrochantes dans les falaises de calcaire jurassique. Figure 9 : Dédoublement au sud du chevauchement du mont Leurs directions, variables, sont toutes sécantes sur les Rastel avec au premier plan le village de Peillon (photo A. failles Peille-Sainte Thècle et celle de Laghet qui les Laurenti) limitent : il s'agirait donc ici d'un champ de cisaillement secteur, une équipe de Géosciences azur a mis en occupant l'espace entre deux failles majeures. évidence l'existence d'une faille parallèle à celle de Peille - Sainte Thècle sans expression de surface. Cette faille 8.4. Chevauchement de la cime du Rastel cachée d'une longueur inférieure à 600 m, serait située un Extension : 3 kilomètres entre Peillon et le col de Saint peu plus au nord de l'accident majeur Peille-Sainte Pancrace. Thécle (Couboulex et al., 2001). Orientation : N45E Pendage moyen : 60° nord ouest 9. Regard sur la sismicité historique Limite nord est : faille du col de Saint-Pancrace. Limite sud-ouest : amortissement progressif sous le Parmi la littérature connue à ce jour sur la sismicité vieux village de Peillon. historique de la région à l'exception du séisme ligure de Ce chevauchement se dédouble localement en un repli 1887, aucun document ne mentionne le village de Peille. secondaire parallèlement et au sud du front principal Il n'a pas été possible de trouver des écrits de l'époque (Baous Roux) (Figure 8 et 9). évoquant des séismes anciens. Toutefois en consultant les trois volumes consacrés à l'histoire de Peille et réalisés par Pierre Gauberti (1973), l'auteur fait souvent référence aux tremblements de terre du XV et XVI siècles par hypothèse ou par déduction. Les observations de cet habitant passionné de géologie, de préhistoire et d'archéologie, descendant d'une vieille famille de souche, sont intéressantes et nécessitent une attention particulière.

9.1. A la recherche d'indices On apprend et on peut d'ailleurs le constater sur le terrain, que le village révèle un nombre important de portiques barrant les rues. Selon Gauberti ces constructions originales sont dues à deux raisons d'ordre différent. D'une part, la population augmentant sans cesse, il fallait la loger dans l'enceinte des remparts pour Figure 8 : Chevauchement de la cime du Rastel (photo A. cause de sécurité : or, les immeubles existant dans ces Laurenti). murs étaient tous habités. La seule solution possible restait donc la construction de pièces supplémentaires entre deux maisons et à une hauteur déterminée afin de 8.5. Faille cachée : ne point gêner la circulation. Comme la coutume Suite aux événements sismiques de 1999 et 2000 et grâce l'autorisait à Peille, chacun bâtissait selon ses besoins et au dispositif installé depuis quelques mois dans le à son gré, sans autorisation préalable de la cour. Ces

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bâtissent des loges (laùpias) ponts ou portiques (pouertégous) chevauchant les rues. Par ailleurs l'examen attentif du village nous révèle aussi un nombre imposant d'habitations et terrasses rapportées sur les murs des ruelles, à une hauteur de 3 à 4 mètres (Figure 11 et 12).

9.2. Des ruelles disparues Depuis la place de la Colle, de nos jours place du Mont Agel, on peut remarquer le départ de deux anciennes ruelles aujourd'hui supprimées. L'une se dirigeant vers le nord-est, elle était entre la rue Félix-Faure et la rue des Voûtes et aboutissait à la ruelle du mont Baudon prolongée vers l'Arma. La deuxième rue supprimée se dirigeant vers l'ouest avait également son origine à la place de la Colle. Un passage voûté marque son départ. Cette ruelle, parallèle à la face sud de l'ancien tribunal, allait aboutir vers le milieu de la rue des Moulins. Son emplacement exact est donc compris entre le rue des Moulins et la rue Saint-Sébastien. Une troisième ruelle partait de la rue de la Sauterie en direction de la place Saint-Joseph. La chapelle Saint-Joseph a été élevée en partie sur l'ancien emplacement de cette rue ainsi que sur l'emplacement d'une autre petite ruelle passant également Figure 10 : Plan de Peille. de la rue de la Sauterie et se continuant par la rue du Four (Figure 13). surfaces habitables étaient appelées "loges" et dans la langue peilloise "laùpias" (Figure 10). La deuxième cause nécessitant la construction des portiques, est imputable aux tremblements de terre qui mirent à mal un très grand nombre d'immeubles. Pour éviter le pire, les habitants furent mis en demeure de soutenir en hâte leurs maisons branlantes. A cet effet, ils eurent recours à la construction des portiques, seul moyen d'enrayer d'autres catastrophes, ces derniers faisaient office de coins placés entre deux immeubles ou groupe d'immeubles, comme cela se voit encore à la rue des voûtes au quartier de l'Arma. On trouve des traces lointaines de l'existence de ces loges, en effet une affaire de 1308 - 1316, évoquée par un document, nous renseigne sur certaines constructions encore habitées en partie dans le bourg. Il 'agit d'une Figure 11 : Succession de Figure 12 : Rue de l'Horloge enquête, suivie de sentence, contre les "laùpias" rue Saint- Sébastien. (photo A. Laurenti). destructeurs du château et contre ceux qui (photo A. Laurenti)

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rue. Elle venait aboutir perpendiculairement à la rue de l'Orme par la ruelle reliant le Placée à cette dernière artère.

9.3. Pourquoi ces ruelles n'existent plus Gauberti est persuadé que le village de Peille a été affecté par le séisme nissart du 20 juillet 1564. Et qu'à la suite de cette catastrophe, les habitants durent chercher asile en dehors du village, dans les fermes, dans les grottes et faire face en même temps à des cas d'urgence en prenant des mesures particulières d'ensemble afin de reconstruire les bâtisses éboulées et consolider celles restées debout. Des portiques furent dressés entre les immeubles se faisant vis à vis afin de les bloquer, les rendre plus solides et habitables. Là serait l'origine de la plupart des voûtes particulièrement celles des quartiers de la Colle et de l'Arma. Autre élément intéressant, la tradition orale affirme que plus de quatre cents tailleurs de pierre au moins vinrent de Marseille pour relever en hâte les ruines de la vieille cité. Il est vrai qu'en examinant attentivement les constructions on peut constater que presque tous les murs de façades ont été repris sur les anciennes fondations en pierre de taille. La position douteuse et instable de Figure 13 : Extrait cadastral de Peille certains immeubles pourrait expliquer la suppression de ruelles afin de La place Saint-Joseph était autrefois occupée par des soutenir les deux rangés de bâtisses se faisant face, par immeubles, mais écroulés lors de la catastrophe du l'adjonction de portiques sur lesquels les habitants Concas; ces derniers n'ont pas été reconstruits afin bâtirent de nouveau en hauteur. d'agrandir le parvis de la chapelle Saint-Joseph. En empruntant la rue des Voûtes, l'attention est portée sur Dans la rue Félix Faure, on constate le départ d'une petite une anomalie constructive remarquable. Il s'agit de

Figure 14 : Détail de l'appui de la voûte sur d'anciennes Figure 15 : Parfaite réalisation des ouvertures avenue ouvertures (photo A. Laurenti) François Levamis (photo A. Laurenti).

Regard sur la sismicité historique de la commune de Peille dans les Alpes-Maritimes.- André Laurenti 7 Actes des VIe Rencontres - Archéosismicité & Vulnérabilité, Environnement, bâti ancien et société ∗ Groupe APS ∗ 2002 l'adjonction d'une arche prenant appui sur des ouvertures été construits à l'image de ceux de la place de la Colle condamnées (portes, fenêtres). Cette voûte qui supporte (place du Mont Agel) et devaient servir aux mêmes une simple terrasse n'a pas été réalisée uniquement dans usages. un but d'améliorer le confort mais probablement pour De récentes réfections de la façade ont permis de dégager pallier à une urgence (Figure 14). la moitié du porche tout en conservant un pilier central, et cela probablement pour faciliter le passage des 9.4. Les ouvertures véhicules. Il faut être extrêmement prudent avec ces Ce village bâti d'une façon remarquable possède un autre types de mesures qui peuvent accroître la vulnérabilité de intérêt, ce sont ses ouvertures. Les entrées étaient l'édifice. strictement traités par l'arceau roman, l'arc ogival et plus Les deux arcs de la place de la Colle actuellement place tard par les linteaux de la Renaissance avec ou sans du Mont Agel, donnant accès à la rue Lascaris, corbeau. Malheureusement bien de ces ensembles supportent un immeuble de 3 étages dont le mur de architecturaux surprenant et qui laissent rêveur sont façade a été démoli lors du séisme de 1887. Il a été aujourd'hui cachés sous l'enduit. reconstruit avec des matériaux de réemploi, qui sont La majorité des ouvertures est en arc brisé du XII - XIV visibles et marquants. Les nouvelles fenêtres aux et XV siècles (Figure 15). Les arcs en ogive sont très dimensions plus réduites n'ont pas été créées sur nombreux dans le village, un accouplement avenue l'emplacement des anciennes ouvertures initiales, dont François Levamis est d'une réalisation parfaite, ainsi que les encadrements en pierre de taille sont encore celui de l'ancien hôtel de la gabelle du sel, rue Saint- nettement visibles (Figure 17a et 17b). Sébastien. Place Saint-Antoine, actuellement place Carnot, on peut 9.5. La catastrophe du quartier Lo Concas observer un portique séparé en deux par un pilier afin de Le nom du quartier que l'on appelle "Lo Concas" soutenir l'immeuble qu'il supporte. En consultant des viendrait du verbe concasser, briser, détruire. photos anciennes, on peut remarquer que la partie droite A la base des vieux remparts se trouvait l'église de ce portique était totalement obstruée (Figure 16a et paroissiale Saint-Symphorien ainsi que de nombreuses 16b). Selon Gauberti encore plus à droite de celui-ci, un maisons d'habitation de personnalités officielles et des autre portique d'égale dimension achevait l'ensemble de Comtes de Provence. Toutes ces constructions furent cette magnifique réalisation architecturale (non visible ensevelies par un éboulement lors d'un tremblement de aujourd'hui). terre situé d'après A la suite du séisme de 1887, le bâtiment a été l'historien Durante en 1326 et qui fit détacher du mont partiellement détruit. Les travaux de consolidation ont Castellet, d'énormes blocs de pierre qui anéantirent tout supprimé la voûte de droite dans son intégralité et sur leur passage. obstrué à moitié celle de gauche, le tout remplacé par le Gauberti, remet en question cette date, il signale que mur de soutènement actuel. Ces deux portiques avaient l'église Saint-Symphorien est encore mentionnée en 1488 dans une bulle du pape Innocent VIII et dans un acte notarié de 1506 ayant trait à un legs de messes pour les défunts. On peut donc supposer que la catastrophe du Concas serait encore postérieure à 1506. A titre indicatif, Gauberti indique que presque au sommet du mont Castellet il y avait une petite source dont le débit variait suivant les saisons et que c'est précisément aux alentours de ce point que le sol s'affaissa. Il précise également, que toutes les maisons bâties en amont et en aval de l'ancienne chapelle Saint- Sébastien sont placées sur d'énormes blocs détachés jadis du mont Castellet. La même constatation s'impose à l'extrémité opposée du village, au quartier de la Barma. Une autre petite source a également sont point d'émergence au Concas, c'est la même qui sort plus au sud, à la place de la République, et qui Figure 16 : Place Saint-Antoine (actuellement place Carnot) deux seule alimentait jadis la petite bourgade. portiques avaient été construits. Ils ont été en partie obstrués après le Vu la présence des eaux souterraines et le peu séisme de 1887 pour renforcer le bâtiment (photos Gauberti 16a et de liaison et de consistance des roches à cet Laurenti 16b).

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Figure 17 : Place de la Colle aujourd'hui place du Mont-Agel, fermeture partielle du passage et réduction des ouvertures après le tremblement de terre de 1887 (photos : Detaille 1957 17a, A. Laurenti 17b.). endroit, sûrement aidée par d'abondantes pluies, Le résultat n'est pas très significatif, les dégâts ont affecté l'hypothèse de l'éboulement occasionné et facilité par le l'ensemble du village avec une amplification dans le tremblement de terre de 1564 peut être possible. D'après quartier situé entre la place Carnot et la place Princesse Gauberti, toutes les bâtisses de ce quartier furent donc Caroline de Monaco, au quartier du Pous et autour de la entraînées et ensevelies à tout jamais sous une masse place du Mont-Agel. énorme de gros blocs. L'enceinte fortifiée primitive se trouvait dans la partie éboulée et par conséquent détruite, elle fut alors rectifiée et reconstruite plus à l'ouest.

9.6. Tremblement de terre de 1887 : Lors du tremblement de terre les habitants ont pu fuir à temps sans aucun accident. Cependant les dégâts ont été considérables, une quarantaine de maisons sont à reconstruire en totalité ou en partie (Figure 18). Un extrait du registre des délibérations en date du 6 mars 1887 (Dossier 1 M 986 Archives Départementales des Alpes-Maritimes), mentionne que "le quartier de la Bourgade est l'un des plus maltraités de Peille. Le terrain sur lequel il repose, bouleversé jusqu'à sa base glissera à la pente à la moindre infiltration des eaux et entraînera avec lui les maisons même les mieux consolidées. Le seul moyen efficace de le protéger pour le présent et l'avenir, c'est de construire en contre bas, un gros mur de soutènement d'une longueur d'environ 100 à 130 m et d'une hauteur moyenne de 6 m". La découverte aux Archives Départementales (Dossier 1 M 986 A.D.A.M.) d’une liste des dégâts par propriété, a été d’un grand secours, et a permis d'identifier les habitations individuelles à partir d’un état désignant les Figure 18 : Trace de reprise des niveaux supérieurs de l'ancien immeubles endommagés, auxquels été associés le tribunal, place du Mont-Agel endommagé par le séisme de numéro de parcelle correspondant mais aussi la nature 1887 (photo A. Laurenti). des dégâts. Les indicateurs utilisés pour classifier les dommages étaient les suivants : - Totalement détruit 9.7. L'église paroissiale Sainte-Marie - Partiellement détruit Par ailleurs, ( Gauberti, 1973) le séisme a occasionné de - Endommagé sérieux dommages à l'église paroissiale et notamment au Ainsi l’ensemble des informations recueillies a permis clocher. Dans sa séance du 21 juillet 1889, le Conseil de rapidement une visualisation précise sur un extrait Fabrique de la paroisse expose qu'à la suite du séisme le cadastral napoléonien de 1874, l'objectif étant de mettre clocher a beaucoup souffert et que les escaliers intérieurs en évidence les secteurs les plus éprouvés (Figure 19). ont été en partie détruits ainsi que leurs paliers (c'est à

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Figure 19 : Carte des dommages sur le cadastre de 1874. dire les voûtes). Les mêmes secousses ont déplacé les milieu a été fendue dans toute sa longueur d'est en ouest, cloches qui ne tiennent en place qu'imparfaitement. les murs de la périphérie se sont écartés et la voûte de la L'architecte, Monsieur Millo, a également relevé des nef du côté de l'évangile menace sur deux points (Figure 20). dégâts assez importants à la toiture. La voûte de la nef du

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Figure 20 : L’église Sainte Marie (photo A. Laurenti). Figure 21 : La Chapelle Saint-Roch (photo A. Laurenti). 9.8. Chapelle Saint-Roch Quoi qu'il en soit on peut constater que le séisme ligure Orientée est-ouest, l'édifice construit à l'entrée du village de 1887 a lui aussi, marqué l'ensemble de ce bourg date peut-être de la fin du XVI ou du début du XVII ème médiéval. Les archives nous en apportent la preuve. siècle. Le tremblement de terre Ligure la détruisit La construction des bâtiments conçus dans l'ensemble entièrement. En 1898 des artisans maçons, l’ont avec des matériaux de bonne qualité et consolidés par de reconstruite sur le même emplacement (Figure 21). nombreux portiques, ne peut pas être incriminée. En effet, ce village montre avec orgueil, une orgie de pierres 10. Conclusion de taille dont les bâtisseurs s'étaient servis pour le construire de la manière la plus noble. Cette communauté Comme on a pu le voir, le village de Peille a possédait certainement des ressources suffisantes pour probablement été affecté par les séismes du XVème et répondre rapidement aux dommages occasionnés par les XVIème siècles (Tableau 2). Pas de trace écrite certes, sollicitations sismiques probablement à cause de la mais la lecture archéologique des façades révèle de récurrence d’événements au cours de la période de 1348 à 1887. précieux indices. Même si la date demeure discutable, la catastrophe du

PRINCIPAUX SEISMES DESTRUCTEURS DES ALPES-MARITIMES ET DE LIGURIE

25 Juin 1348 : tremblement de terre dévastateur affecte la Bollène, 23 Juin 1494 : tremblement de terre responsable de dégâts immobiliers Roquebillère et . à la Bollène, Lantosque, Roquebillière et .

146 ans (Pour mémoire) 13 mai 1549 : en plusieurs lieux des maisons et des cheminées sont tombées ??? Ce séisme a été ressenti à Alba en Italie mais sa localisation reste à ce jour inconnue.

70 ans

20 Juillet 1564 : séisme nissart: il est fait état de 600 à 900 morts et de 14 et 16 juin 1618 : séisme causant des dégâts à , 180 à 200 blessés. Nombreux dégâts dans la Vésubie et dans le Val de Roccasparvière, , Utelle et Lantosque.

Blore 26 ans 54 ans

15 Février 1644 : tremblement de terre dévastateur faisant des victimes 23 février 1887 : Le tremblement de terre ligure provoque d'importants à la Bollène à Belvédère, à Roquebillière, à Lantosque et . dégâts dans tout le département dont à Peille.

243 ans 117 ans ….

Pour mémoire les séismes Ligures de 1818 - 1834 et 1854 ont été ressentis dans les Alpes-Maritimes mais n'ont pas occasionné de

dégâts. Tableau 2 : Les principaux séismes destructeurs des Alpes-Maritimes et de Ligurie

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Concas attire l ’attention sur la géologie du terrain. La travaux de pratiquer un diagnostic de la vulnérabilité présence de roches broyées en surface et en sous sol, dû existante du bâtiment que l’on veut transformer. au passage de la faille Peille-SainteThècle apporte la En cas de séisme majeur, le réseau routier serait réponse. probablement impraticable et les secours rendus Le Mont Castellet sur lequel vient s’adosser le village est difficiles. constitué de brèches calcaire favorisant la circulation de La préparation des habitants, comme c'est nombreuses sources. La majeure partie du village de malheureusement le cas dans toutes les communes du Peille est donc bâtie sur un sol extrêmement instable. département s'avère inexistante. L'amplification des dégâts sur le village de Peille lors du Cependant, la commune de Peille sensibilisée au séisme Ligure de 1887 s'explique par l’instabilité du problème a adopté quelques dispositions encourageantes terrain. en appliquant un Plan de Prévention de Risque Sismique Par ailleurs, il est difficile d'avancer l'hypothèse que sur son territoire et en réalisant une plaquette de l’accident Peille-Sainte Thècle ait été mis en résonance sensibilisation aux risques qui est disponible et distribuée par le séisme ligure. L'avis des spécialistes sur ce sujet lors de la notification d'un permis de construire reste très partagé. (Mouvements de terrain : PPR approuvé par arrêté Peille a un héritage magnifiquement consolidé par les préfectoral du 18 novembre 1999 ; Séismes : PPR anciens qu’il y a lieu de conserver précieusement Il approuvé par arrêté préfectoral du 18 novembre 1999). convient pour cela, d'être extrêmement prudent sur toute Un dossier synthétique a été établi par le Préfet des intervention éventuelle qui pourrait compromettre la Alpes-Maritimes en date du 29 août 2000. Il est solidité de l'édifice, l'exemple de la place Carnot est à consultable en Mairie. déconseiller. Il est impératif avant d'entreprendre des

Bibliographie

Bretizel, 2000. Bretizel, P., Etude sur les eaux souterraines du Mont Agel et de ses contreforts - Nouvelles observations tectoniques et hydrogéologiques dans l'Arc de Nice. Riviera Scientifique, p 65 - 88 (ANNAM), 2000.

Courboulex et al., 2001 Courboulex, F., Duval, A.M., Deschamps, A., Lomax, A., Larroque, C., Les enseignements du petit séisme de Peille (Alpes-Maritimes). C.R.A.S. Paris, 333, p 105 – 112, 2001.

Gauberti, 1973 Gauberti, P., Peille son histoire, t. 1, p. 292, 1973

Remerciements : A l'équipe de Géosciences Azur de Sophia Antipolis Mme Anne Deschamps- Mme Françoise Courboulex - M. Christophe Larroque Pour leur précieuse collaboration. A Monsieur Pierre de Bretizel hydrogéologue pour sa connaissance et ses explications lors d'une visite sur le terrain. A Monsieur Michel Faraut Directeur de Serre Editions pour m'avoir confié les trois volumes sur l'histoire de Peille A Monsieur Georges Deorestis Maire de la Commune de Peille

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