République Gabonaise Union – Travail - Justice

Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche et du Développement Rural

Projet de Développement et d’Investissement Agricole au (PRODIAG)

Composante Appui à la Structuration Professionnelle

Diagnostic agro socio économique de la

zone de Lébamba-Ndendé

(province de la Ngounié),

en vue de la mise en œuvre des activités

du PRODIAG

Germain EDOU EDOU, ingénieur agronome Octobre 2012

INSTITUT GABONAIS D'APPUI au DEVELOPPEMENT - Association à but non lucratif - BP 20423 GABON  : (241) 05 72 19 19  : (241) 05 72 01 01 E-mail : [email protected] - N° Statistique : 095719V

PREAMBULE

La présente étude a été réalisée dans le cadre du PROjet de Développement et d’Investissement Agricole au Gabon (PRODIAG) mis en œuvre par l’Institut Gabonais d’Appui au Développement (IGAD). Ce programme est financé par l’Etat gabonais, avec l’appui financier de l’Agence Française de Développement.

Les résultats exposés ci-dessous ont demandé un important travail d’enquête, réalisé au cours d’une mission de 10 jours dans la zone d’étude (du 09 au 19 juin 2012).

Nous tenons donc à remercier l’ensemble des personnes enquêtées, ainsi que les autorités des localités concernées, pour leur grande disponibilité et l’accueil qui nous a été réservé.

Aussi, ces enquêtes se sont réalisées avec la contribution de Monsieur Alain CHARBONNIER, Représentant provincial de l’IGAD dans la province de la Ngounié. Les services locaux du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche et du Développement Rural, ont également accompagné la mise en œuvre de ce travail. Il s’agit particulièrement des secteurs agricoles de la Louétsi-Wano et de la Dola.

SOMMAIRE

PREAMBULE ...... 1 INTRODUCTION ...... 4 I CONTEXTE, OBJECTIFS ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE ...... 6 I.1 Le contexte de l’étude ...... 6 I.1.1 Les indications du Système d’Information sur les Marchés (SIM) de Libreville ...... 6 I.1.2 Le PRODIAG et ses objectifs dans la province de la Ngounié ...... 7 I.2 Les objectifs de l’étude ...... 7 I.3 La méthodologie de l’étude ...... 8 I.3.1 La synthèse des précédentes opérations de l’IGAD dans la zone, dans le cadre du PADAP ...... 8 I.3.2 La mission d’enquête ...... 8 I.3.3 Le traitement et l’analyse des données ...... 10 I.3.4 La restitution des résultats ...... 10 II LES RESULTATS DE L’ETUDE ...... 11 II.1 L’environnement socio-économique de la zone ...... 11 II.1.1 La population ...... 11 II.1.2 Les infrastructures de base ...... 11 II.1.2.1 Les routes ...... 11 II.1.2.2 Les autres infrastructures ...... 12 II.1.3 L’activité économique ...... 12 II.2 Les conditions naturelles du milieu ...... 14 II.2.1 Le climat ...... 14 II.2.1.1 La pluviométrie ...... 14 II.2.1.2 L’hygrométrie ...... 14 II.2.1.3 L’insolation ...... 14 II.2.2 Les sols ...... 17 II.2.3 La végétation et le relief ...... 17 II.3 La situation des sous filières agricoles...... 17 II.3.1 La production maraîchère ...... 17 II.3.1.1 Description d’une unité de production maraîchère située dans la commune de Lébamba 17 II.3.1.2 Description d’une unité de production maraîchère située au village Féra (10 km de Ndendé) ...... 18 II.3.1.3 Description d’une unité de production maraîchère située dans la commune de Ndendé 19 II.3.1.4 Description d’une unité de production maraîchère située à Dilolo (15 km de Ndendé, route de Doussala) ...... 20 II.3.2 La production vivrière ...... 20 II.3.2.1 Les cultures concernées ...... 20 II.3.2.2 Le calendrier agricole exécuté ...... 21 II.3.2.3 Les exploitants agricoles ...... 22 II.3.2.4 Les éléments caractéristiques des systèmes de culture pratiqués ...... 22 II.3.2.5 Fiches synoptiques des villages visités ...... 23 II.3.3 L’élevage ...... 27 II.3.3.1 L’élevage de poules pondeuses au village Dilolo ...... 27 II.3.3.2 L’élevage d’ovins et caprins en périphérie de la ville de Ndendé ...... 28 II.3.3.3 La ferme agropastorale d’ovins-caprins et poules pondeuses au quartier Makombo à Lébamba ...... 28 II.3.4 La commercialisation des produits agricoles ...... 29 II.3.4.1 Les places de marché des localités concernées ...... 29 2 II.3.4.2 Les circuits d’approvisionnement de Libreville et de Port-Gentil ...... 31 III RECOMMANDATIONS DE L’ETUDE SUR LES APPUIS A REALISER DANS LA ZONE ...... 33 III.1 Atouts et potentialités de la zone dans les activités agricoles et para- agricoles ...... 33 III.1.1 Les conditions naturelles ...... 33 III.1.2 Les voies de communication ...... 33 III.1.3 L’existence de circuits de commercialisation au départ de la zone ...... 33 III.1.4 Le potentiel humain ...... 34 III.2 Difficultés et contraintes à la production agricole...... 34 III.2.1 Le problème d’infertilité dans les zones de savane ...... 34 III.2.2 Les dégâts causés par les éléphants ...... 34 III.2.3 Les difficultés à l’écoulement des produits maraîchers ...... 34 III.3 Propositions pour le PRODIAG ...... 35 III.3.1 L’appui aux activités de production vivrière ...... 35 III.3.2 L’appui aux activités de transformation du manioc...... 36 III.3.3 L’appui aux activités maraîchères ...... 36 III.3.4 L’appui aux organisations collectives ...... 37 III.3.5 Les autres appuis sur les filières ...... 37 CONCLUSION ...... 38 BIBLIOGRAPHIE ...... 40 ANNEXE : Questionnaires d’enquête utilisés ...... 41

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INTRODUCTION

L’Institut Gabonais d’Appui au Développement (IGAD) a été créé en 1992 à l’initiative de l’Etat Gabonais et de Total Gabon. Depuis cette date, l’IGAD participe au développement de l’agriculture gabonaise. Parmi les actions entreprises, il y a la création de périmètres maraîchers et vivriers, l’appui à l’installation de producteurs indépendants, la formation aux métiers agricoles ainsi que le suivi professionnel agricole. Ces interventions se réalisent principalement dans le cadre de la mise en œuvre de projets de développement confiés par l’Etat.

Entre 2004 et 2009, le Projet d’Appui au Développement de l’Agriculture Périurbaine (PADAP) mis en œuvre par l’IGAD a permis d’améliorer le tissu agricole autour des centres urbains. Les résultats ont été appréciés dans les domaines de la formation technique agricole, de la recherche et de l’installation d’exploitants maraîchers, vivriers et d’éleveurs à la périphérie des principales villes de 6 provinces du pays (zones de déploiement du projet). Ils ont à l’inverse été moins appréciés dans l’appui au conseil de gestion et à la structuration du milieu professionnel.

L’évaluation de fin de parcours de ce projet note globalement qu’il a atteint, voire dépassé les objectifs qui lui étaient assignés, qu’il était pertinent dans l’optique de permettre au pays de réduire sa dépendance alimentaire de l’extérieur, qu’il était cohérent avec les lois 22/2008 et 23/2008 portant respectivement Code Agricole en République gabonaise et Politique de développement agricole durable.

Le Projet de Développement et d’Investissement Agricole au Gabon (PRODIAG) arrive à la suite du PADAP dans l’optique de s’appuyer sur les résultats acquis et de les amplifier. Il a été élaboré par l’IGAD à la demande du gouvernement gabonais, et a été adopté par le Conseil des Ministres en sa session du 10 juillet 2008. Sa mise en œuvre effective a démarré en 2012.

Le PRODIAG capitalise les visions, stratégies et outils stratégiques élaborés par le Gouvernement de la République Gabonaise et les conclusions de la mission d’évaluation de l’AFD d’octobre 2009. Il fait partie intégrante du pilier « Gabon vert » du « plan stratégique Gabon émergent », programme de développement conduit par les pouvoirs publics actuels.

Le projet intervient dans les secteurs de la production vivrière, maraîchère, du petit élevage et de la transformation agro-alimentaire, par un accroissement important de l’investissement. Cela se traduira notamment par une augmentation de la part des productions agricoles nationales et donc par la réduction des importations.

Les composantes opérationnelles du projet sont :  La recherche d’accompagnement ;  La formation professionnelle agricole ;  L’appui conseil aux producteurs ;  L’appui à la structuration professionnelle ;  La transformation agro-alimentaire.

Le projet s’exécute dans les neuf provinces du pays, avec dans chacun des cas, des objectifs spécifiques par province.

La présente étude vise donc l’objectif de réaliser un diagnostic de la zone de Lébamba-Ndendé (province de la Ngounié), préalablement identifié comme bassin de production agricole important au niveau du pays. Ce diagnostic va permettre au projet d’affiner sa connaissance de la zone, afin de mieux définir les appuis à y consentir. Ledit

4 diagnostic se veut d’investir une approche systémique, permettant de cerner à la fois les aspects liés aux activités agricoles et para agricoles, mais également ceux relatifs au contexte socio-économique de la zone.

Il débouche à la fin vers la formulation d’un certain nombre de recommandations et orientations au projet, allant dans le sens de préciser la nature et la mesure des appuis à apporter dans la zone.

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I CONTEXTE, OBJECTIFS ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE

I.1 Le contexte de l’étude

I.1.1 Les indications du Système d’Information sur les Marchés (SIM) de Libreville L’IGAD met en œuvre depuis 2005, un Système d’Information sur les Marchés (SIM) qui consiste en un suivi continu des prix et des provenances des produits agricoles (puis tout récemment des flux) sur les places de marché.

Les résultats du SIM nous montrent depuis le démarrage des enquêtes provenance, que la province de la Ngounié, et tout particulièrement la zone de Lébamba, approvisionne très fortement la capitale Libreville en produits du manioc. Le manioc sous forme roui, servant à la fabrication des bâtons est particulièrement concerné. Les résultats en termes de proportions pour l’approvisionnement de Libreville en ce produit pendant l’année 2011 l’indiquent clairement (tableau suivant).

Tableau 1 : Résultats des enquêtes provenances sur l’approvisionnement de Libreville en manioc roui en 2011 (enquêtes réalisées en février, juillet, octobre et décembre).

Résultats en % février Juillet août octobre décembre Moyenne 2011 Estuaire 0 0 0 5 9 1 Ngounié 58 38 44 71 47 53

Ogooué 17 9 18 4 17 12 Autres zones du pays 8 22 26 3 0 15 Cameroun 17 31 12 7 27 17 Congo 0 0 0 10 0 3 TOTAL 100 100 100 100 100 100

Sources : SIM-IGAD

Selon les résultats de ces enquêtes, 53 % du manioc roui retrouvé sur les marchés de Libreville en 2011 provenaient de la Ngounié, dont principalement de Lébamba, qui est considéré comme « le grenier de la Ngounié », par tous ceux qui connaissent bien cette province.

La zone d’étude était donc identifiée par le SIM comme bassin de production important qui approvisionne Libreville (principal centre urbain du pays) en produits du manioc.

Le présent diagnostic est donc opportun, puisqu’il va permettre de mieux appréhender et d’affiner cette observation.

6 I.1.2 Le PRODIAG et ses objectifs dans la province de la Ngounié

Le PRojet de Développement et d’Investissement Agricole au Gabon (PRODIAG) prend la suite du Projet d’Appui au Développement de l’Agriculture Périurbaine (PADAP), mis en œuvre par l’IGAD de 2004 à 2009.

Le PRODIAG se doit de confirmer les acquis du PADAP et de les amplifier. Il intervient dans les sous-secteurs de la production vivrière, maraîchère, du petit élevage et de la transformation agro-alimentaire, par un accroissement important de l’investissement. Il est visé au terme du projet, un ratio de 56 % entre les importations alimentaires et la consommation alimentaire nationale contre 85 % aujourd’hui.

Selon les hypothèses moyennes, le PRODIAG permettra l’installation d’un millier d’exploitations agricoles et la création d’environ 2200 emplois directs, et 1000 additionnels dans les secteurs périphériques. Un total de 3200 emplois est donc visé, et lorsque l’on additionne ce chiffre aux emplois créés avec le PADAP, on atteint 5000 emplois, soit 10 % des emplois agricoles.

Ce nouveau projet a démarré en 2012, pour une durée de 5 ans. Il s’étend sur les neuf provinces du pays, avec des objectifs spécifiques dans chacune d’elles. Pour ce qui concerne particulièrement la province de la Ngounié, les objectifs en termes de création des exploitations et d’unités de transformation se déclinent tels qu’il suit :

- 80 exploitations vivrières ; - 20 exploitations maraîchères ; - 4 ateliers de transformation du manioc.

En plus des exploitations et ateliers de transformation du manioc à créer, il y a des formations aux techniques de production, de gestion des exploitations, de commercialisation des produits agricoles et d’organisation des producteurs.

D’autres opérations structurantes sur les filières agricoles sont prévues dans le cadre du projet, dont notamment : - la réinstallation d’un Système d’Information sur les Marchés à Mouila (SIM), pour permettre un suivi de l’évolution des prix, des origines et des flux de produits ; - la création de cadres de concertation entre différents acteurs sur les filières agricoles ; - l’identification et l’accompagnement en Indication Géographique (IG) de produits du terroir répondants aux caractéristiques y relatifs.

La poursuite de tels objectifs impose donc une bonne connaissance du milieu d’intervention, afin d’optimiser les investissements et les appuis divers qui doivent être consentis.

I.2 Les objectifs de l’étude

L’objectif général de ce diagnostic est de cerner le contexte de la zone, dans la perspective de développement des activités agricoles et para agricoles pour le compte du PRODIAG.

Ledit diagnostic doit éclairer le projet sur les caractéristiques des pratiques agricoles pratiquées par les populations de ces localités. Mais aussi, il se donne l’objectif d’apprécier le contexte social, ainsi que l’environnement économiques, étant donné les liens étroits et les effets conjugués entre ces différentes questions.

Dans la poursuite de ces objectifs, les investigations se sont particulièrement orientées vers l’examen des points ci-après : 7  la population (principaux traits et caractéristiques) ;  les infrastructures de bases (les routes, les écoles, les hôpitaux et dispensaires, les autres infrastructures diverses) ;  les caractéristiques physiques de la zone (climat, sols, végétation) ;  les pratiques agricoles de la zone (les produits concernés, les systèmes de culture pratiqués et les calendriers agricoles, les difficultés et contraintes) ;  la commercialisation des produits (les places de marché des localités concernées, les circuits d’approvisionnement de Libreville et des autres centres urbains ;  les propositions pour le PRODIAG (les filières porteuses, les appuis proposés et leur dimensionnement).

L’étude doit ainsi faire au projet des recommandations sur l’ensemble des questions abordées, en liaison avec les objectifs fixés dans la province.

I.3 La méthodologie de l’étude

I.3.1 La synthèse des précédentes opérations de l’IGAD dans la zone, dans le cadre du PADAP Dans le cadre du Projet d’Appui au Développement de l’Agriculture Périurbaine (PADAP) mis en œuvre par l’IGAD entre 2004 et 2009, la zone de Lébamba a bénéficié des appuis du projet, en raison de l’intensité des activités de production agricole qui y avaient été identifiées. Ces appuis ont notamment porté sur :  la formation des producteurs (formations techniques en production vivrière) ;  le suivi et l’accompagnement des producteurs ;  les appuis en fourniture d’intrants agricoles. Ces opérations ont permis de toucher une population cible de 37 exploitants agricoles (principalement en production de manioc) dans les villages de Kanda et de Memba, ce qui a concerné une superficie cumulée d’environ 20 ha de culture vivrière.

Au cours de ces interventions, l’engouement et la motivation des exploitants appuyés a été fortement relevé par les agents techniques du projet. Mais il faut relever que les appuis du PADAP dans cette zone sont intervenus pratiquement à la fin du projet (années 2008 et 2009 essentiellement), avant le développement de la totalité des modules pertinents à l’endroit des producteurs encadrés (notamment les aspects de gestion d’exploitation), et avant l’observation des impacts immédiats y relatifs.

Le démarrage du nouveau projet (le PRODIAG) représente donc à plusieurs titres, un intérêt particulier à intervenir à nouveau dans cette zone, de manière à poursuivre, l’œuvre amorcée dans le cadre du PADAP.

I.3.2 La mission d’enquête

Elle s’est déroulée du 09 au 19 juin 2012 dans la zone concernée et a permis la réalisation d’enquêtes, en vue d’atteindre les objectifs de l’étude. Ces enquêtes se sont particulièrement adressées aux acteurs suivants :  autorités locales et notables ;  producteurs vivriers ;  producteurs maraîchers ;  commerçantes détaillantes des places de marchés ;  transporteurs ;  habitants de certains villages cibles identifiés ;  diverses autres personnes ressources.

8 Les outils qui ont permis la collecte d’informations sont : les guides d’entretien et les questionnaires d’enquête (consignés en annexe).

Le programme complet de la mission se décline tel qu’il suit :

Tableau 2 : Programme de la mission d’enquête dans la zone d’étude.

Dates Opérations Localités Personnes ressources

09/06/12 Voyage / /

 Préfecture ;  Mairie ; Rencontre avec les autorités  Assemblée locales, présentation des Départementale ; objectifs de la mission et Ndendé et 10/06/12 Chefs de Secteurs enquêtes sur la situation socio- Lébamba  agricoles ; économique générale de la localité  Acteurs clés des filières ;  Notables divers.

11/06/12 Enquêtes sur le marché  Commerçantes du marché ; Poursuite des enquêtes sur le  Notables ; 12/06/12 marché  Transporteurs.

 Enquêtes auprès des producteurs  Producteurs (maraîchage maraîchers ; périurbain) ;  Administration de  Visite et enquêtes à l’hôpital de Bongolo ; 13/06/12 l’hôpital de Bongolo ;  Chef du village ;  Enquêtes auprès de  Producteurs vivriers ; quelques producteurs  Notables. vivriers du village Mbélénalétembé  Chefs de Enquêtes auprès de quelques Regroupements et Chefs producteurs vivriers des de villages ; 14/06/12 Lébamba villages Eshinga, Nzoundou et  Producteurs vivriers ; Bongolo  Notables.

 Chefs de Enquêtes auprès de quelques Regroupements et Chefs producteurs vivriers des de villages ; 15/06/12 villages Lékindou, Nzenzélé,  Producteurs vivriers ; Mabanga et Kanda  Notables.

Synthèse des enquêtes à  Maire de la commune ; Lébamba, rencontre  Secrétaire général de avec quelques Préfecture ; autorités, réunion avec  Chef de Secteur 16/01/12 quelques bénéficiaires agricole ; potentiels du PRODIAG (inscrits sur une liste  Producteurs ; ouverte), visite d’un  Personnes diverses. élevage

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Dates Opérations Localités Personnes ressources

 Commerçantes du Enquêtes sur le marché, visite marché ; et enquêtes des exploitations 17/06/12  Exploitants maraîchers ; maraîchères de la zone périurbaine  Notables divers.

Ndendé

Enquêtes auprès des  Chefs de Regroupement maraîchers, éleveurs et 18/06/12 et Chefs de villages ; producteurs vivriers des  Producteurs ; villages Dilolo et Doussala Notables. Enquêtes au village Fera, fin  19/06/12 de la mission et voyage

I.3.3 Le traitement et l’analyse des données

Les fiches d’enquêtes ont été dépouillées, et une grille de synthèse des informations qualitatives relevées a été réalisée. Les données quantitatives obtenues (notamment les relevés de prix sur les marchés et quelques aspects sur les superficies cultivées en maraîchage) ont été facilement synthétisées sans qu’il y ait eu besoin de monter un outil de traitement spécifique de base de données.

A la suite de cela, une analyse par thématique des résultats a été réalisée, l’objectif étant d’y percevoir la cohérence et d’expliquer les phénomènes observés.

I.3.4 La restitution des résultats Il s’agit du présent rapport.

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II LES RESULTATS DE L’ETUDE

II.1 L’environnement socio-économique de la zone

II.1.1 La population

Selon les chiffres estimatifs donnés par les autorités locales, le Département de la Louétsi-Wano compterait environ 15 000 habitants dont 8 000 pour la commune (Lébamba) et 7 000 pour le reste du Département. Pour le cas de la Dola, la population de la commune de Ndendé est estimée 5 000 habitants, et celle du Département à 3 000 habitants.

On peut donc relever pour ce qui concerne la population de la zone, qu’il y a 60 à 70 % des habitants en zone urbaine (dans les communes). Cette situation est quasi générale dans l’ensemble des provinces, à l’intérieur du pays.

Le Département de la Dola totalise environ 25 villages dont une dizaine seulement comptent 100 habitants et plus. Doussala, situé à une cinquantaine de kilomètres (dernier village gabonais sur la route du Congo), et Moussambou (sur la route de Lébamba), sont les villages les plus peuplés, comptant environ 200 à 250 habitants chacun.

Dans le Département de la Louetsi-Wano, les villages sont plus peuplés (une quinzaine au total). La moyenne tourne autour de 200 à 300 habitants par village, plusieurs d’entre eux comptant plus de 500 personnes (cas de Kanda et d’Issinga, situés respectivement à 7 et 15 kilomètres de la commune).

Dans l’ensemble, la population est majoritairement constituée de femmes relativement jeunes dans beaucoup de villages.

II.1.2 Les infrastructures de base

II.1.2.1 Les routes

Ndendé (commune) est traversé par la route Nationale reliant Tchibanga et Libreville, en passant par Mouila. Cette route est bitumée entre Libreville et Mouila, et des travaux sont en cours sur l’axe Mouila-Ndendé (qui est déjà latéritée et très praticable en toute saison).

A partir de Ndendé, on rejoint Lébamba (35 kilomètres) sur une voie nouvellement bitumée.

Aussi, l’ensemble des axes routiers pratiqués au cours de la mission d’enquête dans les Départements de la Dola et de la Louetsi-Wano, sont dans un état d’accessibilité acceptable en toute saison (routes presque toutes latéritées).

On doit relever que cette situation est très fortement favorable au développement de l’activité agricole dans ces localités, du fait notamment d’une liaison facile avec Libreville, considéré comme principal marché d’appel dans le pays (situé à 500-550 kilomètres des zones concernées).

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II.1.2.2 Les autres infrastructures

Il s’agit principalement des établissements scolaires et hospitaliers, puis des fontaines d’eau.

Pour ce qui concerne les établissements scolaires, les villes de Lébamba et Ndendé disposent de lycées publics, mais également d’écoles primaires assez-bien répartis. Dans les villages visités, on a également noté l’existence de structures scolaires qui permettent la scolarisation des jeunes. Sans avoir apprécié les aspects liés au fonctionnement de ces structures, la cartographie de leur répartition peut paraître satisfaisante.

S’agissant des établissements hospitaliers, la zone étudiée se caractérise par l’existence d’un hôpital de renom, l’hôpital de Bongolo (situé à environ 4 kilomètres du centre de Lébamba). L’établissement est l’œuvre d’une confession religieuse (Alliance Chrétienne et Missionnaire du Gabon) et est appuyé par la coopération américaine. Plusieurs services médicaux y sont déployés dans différents domaines, et l’hôpital a une renommée qui s’étend au-delà de cette région (recevant des patients en provenance de l’ensemble du pays). L’hôpital offre une capacité en hospitalisation d’environ 150 lits, et il s’est développé tout autour, des logements de passage accueillant les nombreux patients venant recevoir des soins.

La présence de cet établissement hospitalier participe à l’accroissement de la demande locale en produits de consommation, dont notamment les légumes (les nombreux coopérants américains qui se succèdent étant souvent demandeurs en légumes exotiques, difficiles d’accès sur place).

Pour ce qui concerne l’accès à l’eau potable, une assez bonne couverture en fontaines publiques est à relever dans les différents villages visités.

On peut conclure sur cette question des infrastructures de base, en indiquant qu’il y a un minimum de structures qui permettent de fixer les populations dans leur terroir. La situation de Lébamba est à cet égard assez spécifique. Les principaux points forts participant à cette situation sont : la route, qui rend accessible aujourd’hui la totalité des villages de ce Département, puis l’hôpital de Bongolo qui donne un accès à des soins médicaux assez pointus sur plusieurs domaines de la médecine, sans avoir à effectuer de grands déplacements.

II.1.3 L’activité économique

L’agriculture est la principale activité de la zone. On peut même relever qu’il y a une appréhension très nette des populations qui considèrent Lébamba comme le grenier de la province de la Ngounié.

On doit toutefois indiquer la présence d’une activité intense dans les BTP, notamment en ce qui concerne les travaux sur la route. L’activité occupe une population active relativement importante, constituée de jeunes principalement.

12 Il se signale par ailleurs l’installation prochaine d’autres opérateurs privés dans le secteur agricole. Il est évoqué les israéliens du groupe MORI Investissement et les indiens du groupe OLAM.

Il serait d’ailleurs intéressant qu’il y ait une coordination de ces différentes opérations dans la zone, sachant qu’elles concernent toutes les mêmes populations cibles. C’est probablement l’une des contraintes pour la mise en œuvre du PRODIAG dans ces localités.

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II.2 Les conditions naturelles du milieu

II.2.1 Le climat

II.2.1.1 La pluviométrie

Les zones de Lébamba et Ndendé présentent des précipitations comprises entre 1800 et 2200 mm de pluies par an en moyenne (graphiques et figure ci-dessous). Le régime pluviométrique est à dominance monomodal, avec l’existence d’une seule saison sèche s’étalant du mois de juin au mois d’août (incluant parfois le mois de septembre lorsqu’elle est plus marquée).

La période de janvier à février ne montre pas une récession des pluies marquée. On se trouve plutôt dans la situation d’une saison des pluies s’étalant sur 9 à 10 mois dans l’année. Cela se traduit dans les pratiques agricoles par l’existence d’un calendrier agricole à une seule campagne (ce qui n’est pas nécessairement le cas dans les zones à pluviométrie bimodale, situation que l’on retrouve dans le nord du pays).

Figure 1 : Régime pluviométrique de Mouila, proche de la zone étudiée.

Sources : Ministère de l’Aviation Civile, Direction Générale de la Météorologie.

II.2.1.2 L’hygrométrie

Sur l’ensemble du pays, l’humidité de l’air varie entre 40 et 100 % tout au long de l’année, les valeurs les plus faibles de l’année étant généralement observées pendant les périodes de forte pluviométrie (principalement dans les zones hors littoral).

II.2.1.3 L’insolation

En raison de l’existence d’une importante couche nuageuse sur l’ensemble du pays, l’insolation est médiocre et s’affaiblit davantage à l’intérieur du pays (RIPPERT G, 1997). Cette situation, couplée à une hygrométrie importante, peut quelques fois être défavorable

14 pour les plantes fortement héliophiles : cela pourrait être le cas de certains arbres fruitiers tels que les manguiers.

Figure 2 : Températures moyennes observées dans la zone.

Sources : Ministère de l’Aviation Civile, Direction Générale de la Météorologie.

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Figure 3: Carte climatologique du Gabon (Léonard G et Richard A, 1993).

16 II.2.2 Les sols

Dans les zones de savanes, les sols présentent principalement les textures à dominance limoneuses, et parfois fortement sablonneuses. La couche humifère superficielle est relativement peu épaisse, de sorte que le potentiel organique du sol baisse considérablement après la mise en œuvre d’un cycle de culture. Par la suite, des signes de forte infertilité sont observés. Si ces sols sont adaptés pour la culture des plantes à racine et à tubercules (en raison de leur texture), ils ne le sont cependant pas pour la culture de la banane, en raison des carences en argile.

La zone sud du Département de la Louetsi-Wano (zone forestière) présente quant à elle des sols à texture fortement argileuse. La situation décrite est à son extrémité au village Nzoundou, au point que les fortes teneurs en argile des sols limitent fortement la culture des plantes à racines et à tubercules.

Entre ces deux situations extrêmes, il y a une situation intermédiaire retrouvée à hauteur du village Mbelenaletembé et dans les environs, où les sols sont plutôt limono- argileux. Dans cette zone, le manioc et la banane sont d’ailleurs intensément cultivés par les populations.

II.2.3 La végétation et le relief

La zone de Ndendé est très fortement dominée par la savane, avec la présence de forêt-galerie, principalement autour des cours d’eau. Le relief est très peu marqué, donnant rarement lieu à des dénivelés considérables.

Pour ce qui concerne la Louétsi-Wano par contre, la forêt prédomine fortement. Seules quelques poches de savanes sont observées autour de la commune et en évoluant vers le nord et vers l’Est (Memba et Kanda). La partie sud est plus forestière (de Bongolo à Eshinga) et présente un relief assez marqué.

II.3 La situation des sous filières agricoles

II.3.1 La production maraîchère

L’essentiel de la production légumière est réalisée dans les plantations villageoises, et au niveau des « jardins de cases ». L’activité maraîchère est très saisonnière, les productions étant essentiellement réalisées en période de saison sèche (de juin à septembre).

Les principaux producteurs maraîchers de la zone ont été rencontrés au cours de la mission d’enquête.

II.3.1.1 Description d’une unité de production maraîchère située dans la commune de Lébamba

L’exploitation se situe au quartier Makambo dans la commune de Lébamba, sur la route de Bongolo. L’exploitant est un jeune gabonais d’une quarantaine d’années, dont l’activité principale est la maçonnerie. Dans son fonctionnement, il est souvent fait recours à la main d’œuvre familiale, rarement à des temporaires rémunérés.

17 L’activité est permanente sur toute l’année (ce dernier étant installé depuis un peu plus de 2 ans), mais connait une accentuation particulière pendant la saison sèche (de juin à septembre).

Les cultures sont conduites en mode planches, en extérieur et sous un abri de 20 m². L’usage des engrais et pesticides est présent dans ses itinéraires techniques, mais beaucoup de manquements sont relevés dans sa pratique de l’activité : ses connaissances ont été acquises au cours du séjour passé à Port-Gentil en côtoyant quelques maraîchers.

La matière organique est utilisée, provenant de la Ferme Agro Pastorale de Lébamba (FAPAL), située à quelques centaines de mètres de l’exploitation.

Une surface totale de 226 m² était mise en culture au moment du passage de l’enquête, laquelle se répartit tel qu’il suit (tableau).

Tableau 3 : Assolement de l’exploitation maraîchère de Makombo (commune de Lébamba) au moment de l’enquête.

Cultures Surfaces en m² Amarante 63 Chou pommé 24 Laitue 46 Gombo 18 Oseille de Guinné 38 Tomate 18 Haricot vert 18 TOTAL 226 Sources : Enquêtes, juin 2012

La commercialisation des productions obtenues se fait directement en bord champ, sans que le producteur ait besoin de se déplacer (en raison notamment de la localisation de l’exploitation dans la commune). Parmi les clients fréquentant l’exploitation, il y a les commerçantes du marché de Lébamba et les restaurants de la ville (qui représentent environ 50 %), puis il y a les ménages (dont principalement la communauté américaine de Bongolo). L’exploitant a souligné n’être confronté à aucun problème pour évacuer les légumes produits.

Parmi les difficultés relevées, il y a l’approvisionnement en intrants (semences, engrais et pesticides), qui doivent dans tous les cas être commandés à Libreville.

II.3.1.2 Description d’une unité de production maraîchère située au village Féra (10 km de Ndendé)

L’exploitation appartient à un promoteur privé gabonais, d’environ 45 ans. L’exploitant est double actif, occupant de hautes fonctions dans l’administration locale, mais employant

occasionne llement une main d’œuvre rémunérée.

L’activité est essentiellement saisonnière, se pratiquant principalement en période de saison sèche (de juin à septembre).

18 La culture concerne les légumes fruits et légumes feuilles. La conduite se fait en mode plein champ pour les Solanacées (dont le piment et le poivron), et en mode planche pour les autres légumes. Les engrais et les pesticides sont présents dans les itinéraires techniques pratiqués, puis la matière organique est quelques fois utilisée (fiente de poules provenant de la ferme de Dilolo). L’exploitation bénéficie des conseils techniques de l’IGAD au moment des visites du Représentant Provincial de l’IGAD dans la zone.

Au moment du passage de l’enquête, une surface totale de 3179 m² était emblavée, se répartissant tel qu’il suit (tableau).

Tableau 4 : Assolement de l’exploitation maraîchère de Féra au moment de l’enquête.

Cultures Surfaces en m² Amarante 21 Chou pommé 42 Concombre fruits 21 Gombo 21 Oseille de Guinné 74 Piment 2 000 Poivron 1 000 TOTAL 3 179 Sources : Enquêtes, juin 2012

Pour la commercialisation des productions obtenues, le marché de Ndendé était visé. Mais en raison de sa relative étroitesse (notamment pendant la saison sèche où l’activité maraîchère est plus présente), les productions sont parfois portées au marché de Mouila, ce qui occasionne des coûts de transport importants tout en rendant l’opération difficile à mettre en œuvre au rythme des récoltes (cette ville étant située à un peu plus de 60 Km de l’exploitation).

Les approvisionnements en semences, en engrais et en pesticides doivent se faire à Libreville, ce qui demeure une difficulté.

II.3.1.3 Description d’une unité de production maraîchère située dans la commune de Ndendé

Il s’agit d’une exploitation relativement de très faible taille, située dans la commune de Ndendé, en prenant l’axe menant à Mouila. Le promoteur est une haute autorité locale, utilisant

quelques fois la main d’œuvre familiale.

Moins de 100 m² de surface sont emblavés, dont le haricot vert, le radis et la tomate.

Le démarrage de cette activité est assez récent, et le promoteur n’a véritablement pas encore maîtrisé les itinéraires techniques à mettre en œuvre. Toutefois, la conduite se fait en mode planches, avec l’usage de matière organique provenant d’un petit élevage d’ovins et caprins situé non loin de l’exploitation.

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II.3.1.4 Description d’une unité de production maraîchère située à Dilolo (15 km de Ndendé, route de Doussala)

L’exploitant est un ressortissant de nationalité sénégalaise, travaillant pour le compte d’un promoteur privé gabonais.

L’activité est assez récente (moins de 2 ans), ayant tendance à prendre une importance particulière au cours de la saison sèche.

Le terrain est labouré à l’aide d’un tracteur, et les planches sont constituées par la suite. L’irrigation se fait par usage d’une motopompe qui alimente un réseau élaboré de manière assez artisanale (par jonction de tuyaux plastics).

Les itinéraires techniques pratiqués impliquent l’utilisation de fertilisants chimiques et pesticides. La matière organique est également apportée, provenant d'un élevage de poules pondeuses situé à proximité (dans le même village).

Au moment du passage de l’enquête, une superficie globale de 4 800 m² était emblavée. La répartition en fonction des différentes cultures est donnée dans le tableau suivant.

Tableau 5 : Assolement de l’exploitation maraîchère de Dilolo au moment de l’enquête.

Cultures Surfaces Aubergine violette 800 Gombo 800 Oseille de Guinée 800 Piment 800 Poivron vert 1 600 TOTAL 4 800 Sources : Enquêtes, juin 2012

Hormis les aspects liés à l’approvisionnement en semences, engrais et pesticides, le problème majeur de cette exploitation concerne l’écoulement des productions obtenues. Le marché de Ndendé ne permet pas d’absorber les productions générées, au point que l’exploitant est parfois obligé d’aller proposer le produit à Mouila, situé à un peu plus de 80 Km. Au moment du passage de l’enquête, les cultures ayant atteint la maturité depuis longtemps étaient encore observées sur la parcelle, en raison de ces difficultés à écouler (photo ci-contre).

II.3.2 La production vivrière

II.3.2.1 Les cultures concernées

Dans le Département de la Dola (Ndendé), le manioc est principalement rencontré. La culture de la banane est rare, du fait que les forêts galeries où elle se pratiquait sont de plus en plus abandonnées par les villageois, en raison des dégâts occasionnés par les éléphants. Les plantations ne se font donc que dans un rayon très réduit autour des villages (moins de 500 mètres), sur les savanes. La culture du taro est aussi quelque peu rencontrée.

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Dans le Département de la Louétsi-Wano (Lébamba), le manioc peut également être considéré comme principale culture, essentiellement rencontré dans les zones de savanes (villages Kanda et Memba particulièrement), puis dans les zones forestières de transition à sol léger (villages Mabanga, Lékindou, Mbélénalétembé). Par contre, la partie sud qui donne sur la zone de grande forêt est un bassin de production de banane (de Bongolo à Eshinga, en passant par Nzoundou).

A côté de ces deux cultures principales, on rencontre également le taro et l’arachide. Le taro est beaucoup plus rencontré dans la partie sud de la Louétsi-Wano (généralement associé avec la banane), alors que l’arachide est plus rencontrée dans le reste du Département, principalement à Memba et à Kanda.

A l’intérieur des plantations de manioc ou de banane, il est par ailleurs rencontré quelques produits légumiers dont les plus fréquents sont : la baselle, l’amarante, l’oseille de guinée, le gombo local et l’aubergine africaine. Pour ce qui concerne les aspects d’ordre variétaux, les bananiers plantains rencontrés appartiennent très majoritairement au groupe des « cornes ». Toutefois, quelques French sont couramment observés sur les parcelles. Le manioc pour ce qui le concerne est très peu consommé par cuisson des tubercules. Les variétés amères sont par conséquent fortement rencontrées, par comparaison aux variétés douces. Il était d’ailleurs observé que plusieurs de ces cultivars sont tolérants à la mosaïque, qui est plutôt endémique à la culture sur l’ensemble du pays.

S’agissant du taro, les variétés à tubercules blancs et les variétés à tubercules rouges se distinguent fortement (celles à tubercules blancs étant reconnaissables par la coloration vert clair des feuilles). Les deux types sont couramment rencontrés, sans qu’il y ait une prédominance nette d’un groupe sur l’autre.

II.3.2.2 Le calendrier agricole exécuté

En raison du caractère monomodal du régime pluvial de la zone, une seule campagne de plantation est réalisée dans l’année. La préparation des espaces à cultiver est amorcée dès le mois de juin avec les opérations successives de défrichage, abattage, brûlis et assemblage. Dans les zones de savanes, cette préparation ne concerne que le défrichage (le brûlis étant très peu pratiqué en savane). La réalisation d’un labour mécanisée par usage d’un tracteur est bien connue dans la zone (à Lébamba particulièrement), lequel labour intervient après le défrichage, de manière à permettre l’enfouissement de la matière sèche.

La plantation intervient dès l’arrivée des premières pluies, à la fin du mois de septembre ou au début du mois d’octobre. Elle peut alors s’étaler sur plusieurs mois, selon la taille du ménage et en fonction des surfaces aménagées devant être emblavées. La souplesse observée par rapport à la mise en œuvre de cette opération de plantation est également liée à l’absence de la petite saison sèche de janvier-février. Autrement dit, dans les zones à pluviométrie monomodale, la période de plantation est assez limitée pour permettre un bon démarrage des cultures avant l’entrée en petite saison sèche.

Le sarclage se réalise au cours de la période de février à mars pour les nouvelles plantations, coïncidant avec la récolte de l’arachide. Pour les anciennes plantations, il intervient pendant la saison sèche.

La récolte des taros démarre dès le mois de juin, s’étalant jusqu’au mois d’octobre, voire un peu plus. Les taros blancs sont récoltés en premier (parce qu’ils ne se conservent pas longtemps dans le sol, au risque de voir s’amorcer de nouvelles germinations). Par la suite, la récolte des taros rouges intervient progressivement.

21 S’agissant de la banane et du manioc, les récoltes sont plus étalées dans l’année. La période de novembre à décembre est toutefois indiquée comme pic de récolte pour la banane.

II.3.2.3 Les exploitants agricoles

En général, l’exploitation agricole a un caractère familial comme dans beaucoup de zones du pays. La taille des parcelles à aménager est donc étroitement liée au nombre de membres de la cellule familiale.

Les hommes interviennent beaucoup plus dans les opérations d’aménagement (défrichage et abattage), alors que les femmes sont plus présentes sur le reste des opérations. Pour ce qui concerne le manioc particulièrement, les opérations de rouissage ainsi que la fabrication du bâton sont quasi exclusivement réalisées par les femmes. Les villages de forte intensité en ce qui concerne la production et la transformation du manioc, sont par conséquent ceux où il est dénombré une population relativement importante de femmes à des âges pas très avancées (30 à 50 ans). C’est notamment le cas à Lékindou, Mabanga, Mbélénalétembé et Kanda où plusieurs jeunes femmes étaient rencontrées, vivant de l’activité du manioc.

II.3.2.4 Les éléments caractéristiques des systèmes de culture pratiqués

Les terrains cultivés sont les jachères courtes (2 à 3 ans), moyennes (5 à 7 ans) ou longues (plus de 10 ans). Sur les savanes, la matière sèche est généralement laissée sans être brûlée (si elle n’est pas enfouie avec un labour par usage d’un tracteur), ce qui permet sa dégradation lente et confère un certain potentiel organique au terrain cultivé.

En zone forestière par contre, le brûlis intervient après l’abattage, dès que le couvert végétal a bien séché.

Les cultures sont conduites pour la durée d’un cycle dans les zones savane, et pour deux cycles en moyenne dans les zones de forêt, avant la mise en jachère.

Les zones de savane sont essentiellement consacrées à la culture du manioc ou de l’arachide, alors que les zones de forêt sont réservées à la culture de la banane (notamment sur une jachère moyenne au minimum). Lorsque le manioc est cultivé en zone de forêt, cela se fait généralement sur des jachères courtes à moyennes.

Aussi, la culture du taro intervient généralement en association avec la banane plantain, ce qui confère un certain nombre d’avantage dont la gestion de l’enherbement des bananeraies.

A Lébamba, la pratique du labour mécanisé par usage de tracteurs est bien connue. Un prestataire privé offrait ce service aux producteurs, moyennant un montant de l’ordre de 80 000 Fcfa à 100 000 Fcfa par hectare labouré. Seulement, ce dernier aurait arrêté cette activité depuis bientôt 2 ans, probablement insatisfait par les producteurs. Mais il est encore indiqué la présence de ces engins dans la zone, appartement à des privés.

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II.3.2.5 Fiches synoptiques des villages visités

1) Village Dilolo :

 Nom du village : Dilolo.  Département : Dola (Ndendé). Localisation et accès  Distance à une ville : PK 15 de Ndendé.  Accès : Voie secondaire carrossable, accessible en toute saison en l’état actuel.  Population totale estimée : 150 habitants. Population  Proportion estimée des jeunes : faible.  Activité principale : Elevage (présence dans le village d’un élevage de poules pondeuses d’environ 11 000 têtes).  Autres activités agricoles : maraîchage et vivrier. Activités  Principaux produits exportés du village : œufs de consommation, légumes, manioc roui.  Activité de transformation du manioc : très faible.  Œufs de consommation : Environ 8 000 œufs par jour, commercialisés principalement dans les provinces de la Nyanga et de la Ngounié (3 350 Fcfa en moyenne par Production et plateau). valorisation des  Légumes : quantités très variables, principalement en saison produits sèche.  Manioc roui : un camion réalise 2 approvisionnements par mois, à raison de 100 à 200 sachets environs par approvisionnement, pour approvisionner Libreville. Existence d’une association dénommée « Paix et Vie associative développement ». L’association aborde très peu les questions d’agriculture, mais s’illustre beaucoup dans l’activité politique. La fabrication des bâtons pose le problème des feuilles d’emballage, les populations refusant d’entrer dans les forêts Autres remarques galerie par peur des éléphants. Pour cette raison, le manioc n’est valorisé en terme commercial que sous forme roui (dans des sachets).

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2) Village Eshinga :

 Nom du village : Eshinga.  Département : Louétsi-Wano (Lébamba). Localisation et accès  Distance à une ville : PK 15 de Lébamba.  Accès : Voie secondaire carrossable, accessible en toute saison en l’état actuel.  Population totale estimée : 150 habitants. Population  Proportion estimée des jeunes : faible.  Activité principale : Agriculture vivrière.  Principaux produits exportés du village : Banane plantain et Activités taro.  Activité de transformation du manioc : Très faible.  Banane plantain : Pendant la période de pic de production (octobre à décembre), il y a 2 approvisionnements par semaine dans le village (camions), à raison de 7 tonnes Production et environ exportés chaque semaine, en direction de Port-Gentil valorisation des principalement (300 Fcfa le kilo au village). produits  Taro : Entre octobre et décembre, environ 30 sacs sont exportés toutes les 2 semaines, soit 2 à 2,5 tonnes, en direction de Libreville et Port-Gentil. Existence d’une association dénommée « Terre prodige », regroupant les producteurs (hommes et femmes). L’association Vie associative est légalement reconnue et compte environ une trentaine de membres dont majoritairement les femmes. Le village est réputé dans toute la zone pour produire la banane Autres remarques plantain et le taro (cultures associées).

3) Village Féra :

 Nom du village : Féra.  Département : Dola (Ndendé). Localisation et accès  Distance à une ville : PK 10 de Ndendé.  Accès : Route nationale, en cours de travaux pour bitumage, accessible en toute saison en l’état actuel.  Population totale estimée : 70 habitants. Population  Proportion estimée des jeunes : faible.  Activité principale : Agriculture (maraîchage et vivrier).  Principaux produits exportés du village : Légumes et Activités manioc roui.  Activité de transformation du manioc : Très faible.  Légumes : Quantités très variables, principalement Production et concentrées en saison sèche. valorisation des  Manioc roui : Les quantités exportées du village ont beaucoup produits baissé ces dernières années (moins de 50 sachets lorsqu’un camions s’arrête pour s’approvisionner). Vie associative RAS. Beaucoup de plaintes formulées à propos des dégâts Autres remarques occasionnés par les éléphants sur les cultures. Cela limiterait les producteurs à rester dans la savane aux abords du village.

24 4) Village Kanda :

 Nom du village : Kanda  Département : Louétsi-Wano (Lébamba). Localisation et accès  Distance à une ville : PK 7 de Lébamba.  Accès : Voie secondaire carrossable, accessible en toute saison en l’état actuel.  Population totale estimée : 350 habitants. Population  Proportion estimée des jeunes : Assez importante.  Activité principale : Agriculture vivrière.  Principal produit exporté du village : Bâtons de manioc. Activités  Autres produits : Arachide et patate douce  Activité de transformation du manioc : Très forte.  Bâtons de manioc : Environ 1 tonne par approvisionnement, Production et soit 10 paquets (chaque semaine). valorisation des  Arachide : 5 à 10 sacs par approvisionnement au moment des produits récoltes).  Patate douce : Ventes très épisodiques (faibles quantités) Vie associative Une association est identifiée, mais pas fonctionnelle.  Au moment où le tracteur desservait le village, la production était beaucoup plus importante qu’aujourd’hui. Autres remarques  Le village n’exporte plus le manioc sous forme roui depuis 2 à 3 ans, en raison de la plus forte rentabilité du bâton (témoignages des femmes productrices)

5) Village Lékindou :

 Nom du village : Lékindou  Département : Louétsi-Wano (Lébamba). Localisation et accès  Distance à une ville : 40 à 50 km de Lébamba.  Accès : Voie secondaire carrossable, accessible en toute saison en l’état actuel.  Population totale estimée : 400 habitants. Population  Proportion estimée des jeunes : assez importante (femmes surtout).  Activité principale : Agriculture vivrière.  Principaux produits exportés du village : Bâtons de manioc, arachide et manioc roui. Activités  Autres produits : Arachide, patate douce, taros, banane plantain.  Activité de transformation du manioc : Très forte.  Bâtons de manioc : 1 approvisionnement par semaine 350 paquets de manioc en moyenne pendant une bonne partie de l’année. Prix de vente à 2500 Fcfa/paquet. Production et  Arachides : 10 à 20 sacs par semaine au moment du pic des valorisation des récoltes. produits  Manioc roui : sorties très irrégulières et de plus en plus faibles (moins de 20 sachets à l’approvisionnement). Prix de vente à 3000 Fcfa/sac. De nombreuses tentatives mais sans réussite (associations Vie associative surtout à résonnance politique). L’exportation de manioc sous forme roui tend à disparaître au Autres remarques profit des bâtons, plus rentables (témoignage des femmes productrices).

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6) Village Mabanga :

 Nom du village : Mabanga  Département : Louétsi-Wano (Lébamba). Localisation et accès  Distance à une ville : 40 à 50 km de Lébamba.  Accès : Voie secondaire carrossable, accessible en toute saison en l’état actuel.  Population totale estimée : 350 habitants. Population  Proportion estimée des jeunes : Assez importante (surtout les femmes d’âge généralement inférieur à 40).  Activité principale : Agriculture  Principaux produits exportés du village : Manioc roui, Activités bâtons de manioc.  Autres produits : Arachide, café.  Activité de transformation du manioc : assez forte.  Manioc roui: Environ 300 sachets par mois (en 2 à 3 Production et approvisionnements). Prix de vente à 3000 Fcfa/sac. valorisation des  Bâtons de manioc : Environ 250 paquets par mois. Prix de produits vente à 2500 Fcfa/paquet.  Arachides : Faibles quantités. Dynamique organisationnelle relevée au niveau de Vie associative l’harmonisation des commandes passées. L’exportation de manioc sous forme roui baisse progressivement Autres remarques au profit des bâtons, jugés plus rentables. Mais les liens avec les abonnés au roui restent assez étroits.

7) Village Mbélénalétembé :

 Nom du village : Mbélénalétembé  Département : Louétsi-Wano (Lébamba) Localisation et accès  Distance à une ville : 31 km de Lébamba.  Accès : Voie secondaire carrossable, accessible en toute saison en l’état actuel.  Population totale estimée : 400 habitants.  Proportion estimée des jeunes : Assez importante (existence Population d’une équipe de football). La population de femmes relativement jeunes est aussi remarquable.  Activité principale : Agriculture  Principaux produits exportés du village : Bâtons de manioc, Activités manioc roui.  Autres produits : Banane plantain, taros.  Activité de transformation du manioc : Très forte.  Bâtons de manioc : Environ 400 paquets par mois (en deux approvisionnements). Ces quantités peuvent baisser pendant Production et les périodes de faibles récoltes de manioc. Prix de vente de valorisation des 2500 Fcfa/paquet. produits  Manioc roui: Environ 200 sachets par mois (en deux approvisionnements). Prix de vente de 3 000 Fcfa/sachet.  Banane plantain et taro : Quantités plus faibles. Existence d’une association, mais qui ne fonctionne pas Vie associative réellement. Mais dynamique organisationnelle relevée au niveau de l’harmonisation des commandes passées. L’exportation de manioc sous forme roui baisse progressivement Autres remarques au profit des bâtons, jugés plus rentables.

26 8) Village Nzoundou :

 Nom du village : Nzoundou  Département : Louétsi-Wano (Lébamba) Localisation et accès  Distance à une ville : 7 km de Lébamba.  Accès : Voie secondaire carrossable, accessible en toute saison en l’état actuel.  Population totale estimée : 200 habitants. Population  Proportion estimée des jeunes : Relativement faible.  Activité principale : Agriculture  Principaux produits exportés du village : Banane plantain et Activités taro.  Autres produits : Légumes (piment, aubergine).  Activité de transformation du manioc : Quasi-inexistante.  Banane plantain : Environ 4 tonnes par mois (en deux approvisionnements) pendant les périodes de forte récolte. Production et Prix de vente à 300 Fcfa/Kg. valorisation des  Taro : Environ 20 sacs par mois (en deux produits approvisionnements) pendant les périodes de pic de production. Prix de vente à 15 000 Fcfa le sac de 75 Kg (poids moyen). Existence d’une association dénommée « Terre capable » Vie associative regroupant les producteurs. L’association est formalisée mais peu d’actions sont menées en son sein. Le village est connu pour produire la banane plantain et le taro Autres remarques (cultures toujours réalisées en association).

II.3.3 L’élevage

En dehors du petit élevage villageois pratiqué par les populations dans les villages visités, trois (3) structures d’élevage ont été identifiées dans la zone. Il s’agit : - D’un élevage de poules pondeuses au village Dilolo (département de la Dola) ; - D’un élevage d’ovins et caprins en périphérie de la commune de Ndendé ; - D’une ferme agropastorale pratiquant les élevages d’ovins-caprins et de poules pondeuses au quartier Makombo à Lébamba.

II.3.3.1 L’élevage de poules pondeuses au village Dilolo

Le promoteur de l’élevage est un cadre natif du village. Le cheptel actuel s’élève à 11 000 poules conduites en deux bandes (dont une de 7000 poules et l’autre de 6000 poules). Les deux bandes étaient en ponte au moment du passage de l’enquête, générant en moyenne une production de l’ordre de 8 000 œufs par jour (taux de ponte moyen entre 80 et 85 % selon les informations données).

Les bâtiments d’élevage sont construits en matériaux durables, respectant quelque peu les normes de base de l’élevage dont l’aération.

27 Les œufs produits sont écoulés à Tchibanga, Lébamba et Ndendé. Le carton de 12 plateaux (30 œufs par plateau) est vendu à 40 000 Fcfa. Selon les informations fournies à l’enquête, il n’y aurait pas de difficultés à écouler la production. Toutefois, le transport pour la livraison des œufs (jusqu’à Tchibanga) devrait représenter une charge importante pour l’exploitation, de même que celui des aliments (à partir de Libreville). Une infime partie de la matière organique générée par l’élevage est utilisée par une activité maraîchère développée à côté. Mais la partie la plus importante est déversée dans la nature (photo ci-contre)

II.3.3.2 L’élevage d’ovins et caprins en périphérie de la ville de Ndendé

Cet élevage est situé à la sortie de la ville de Ndendé, non loin de la route nationale, en allant vers Mouila. Le promoteur est un privé, natif de la localité. L’élevage se résume en un parcours de quelques milliers de m², délimité par une barrière grillagée. Un bâtiment semi ouvert faisant office d’abri pour les animaux est localisé au centre du parcours. Le pâturage ne présente pas les signes d’avoir été amélioré en espèces fourragères, de même qu’il n’est pas divisé en parcelles. Ainsi, à l’observation des animaux (cheptel d’environ une cinquantaine de têtes), on note des signes de mauvaise alimentation et d’une absence de suivi sanitaire. Au cours de la visite, il n’y avait personne sur place pour des informations plus détaillées sur le fonctionnement de cet élevage. Les maraîchers rencontrés dans la zone de Ndendé indiquaient s’approvisionner en matière organique à partir de cet élevage.

II.3.3.3 La ferme agropastorale d’ovins-caprins et poules pondeuses au quartier Makombo à Lébamba

Le promoteur de la ferme est un cadre, natif de la localité. La ferme réalise de la production avicole (avec 1500 poules pondeuses en deux bandes dont une en ponte et l’autre au stade poulettes), puis de la production de viande d’ovins et caprins (une quarantaines de têtes). Les bâtiments d’élevage ne sont pas aux normes, et l’élevage est confronté à des difficultés liées à la fois à l’alimentation (approvisionnement depuis Libreville) et aux aspects sanitaires. De nombreuses ruptures en aliments sont observées dans la conduite des bandes actuelles. La ferme représente toutefois une source d’approvisionnement en matière organique pour les producteurs maraîchers.

28 II.3.4 La commercialisation des produits agricoles

II.3.4.1 Les places de marché des localités concernées

La visite des places de marché à Ndendé et à Lébamba a permis de dresser les principaux traits caractéristiques en rapport avec la commercialisation des produits agricoles dans ces localités.

1) Le marché de Ndendé :

Il est situé sur la route nationale, au carrefour faisant la jonction entre l’axe Tchibanga-Mouila et la voie menant à Lébamba. Il est de taille relativement petite. Au moment de la visite, on dénombrait une dizaine de commerçantes détaillantes en activité. Parmi les produits rencontrés, il y a principalement les bâtons de manioc, la banane plantain puis un peu de fruits et légumes. S’agissant du manioc, l’essentiel du produit proviendrait du Congo, acheté par les commerçantes les mercredi et dimanches à Ngongo (village frontalier après Doussala).

Les voyageurs représentent les principaux clients des commerçantes (d’où la position stratégique du marché), notamment pour le manioc. Pour ce qui concerne les légumes, les quantités rencontrées sont relativement faibles (moins de 15 kilos écoulés par jour en moyenne, selon les estimations à partir des informations recueillies). Il est donc à noter la très faible capacité d’absorption en légumes de cette place de marché. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les maraîchers rencontrés dans cette localité préfèrent évacuer leurs productions vers Mouila, avec ce que cela représente comme difficultés et contraintes.

Tableau 6 : Prix (en Fcfa/Kg) relevés de quelques produits (pratiqués à Ndendé au moment de l’enquête), comparés à ceux pratiqués à Libreville au même moment.

Produit Prix à Ndendé (Fcfa/Kg) Prix à Libreville (Fcfa/Kg) Aubergine blanche 600 750 Banane plantain 770 800 Bâton de manioc 400 675 Oseille de Guinée 670 1150 Piment 6 650 5 800

Sources : Enquêtes à Ndendé et Système d’Information sur les Marchés (SIM) dans l’Estuaire (IGAD).

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2) Le marché de Lébamba :

Il est situé au cœur de la ville de Ndendé, fortement remarquable par une pancarte l’indiquant clairement. Un bâtiment abritant les étales est le lieu central du marché, lequel déborde sur les trottoirs aux abords de la route.

Par comparaison à Ndendé, ce marché est de proportion plus grande. Au moment de la visite, on a dénombré une quarantaine de commerçantes en activité, parmi lesquelles une vingtaine vendant des vivres frais.

Pendant la visite sur le marché, on y a rencontré sur les étales, les produits vivriers (arachide, banane plantain, bâtons de manioc, taros et patate douce), les légumes locaux (amarante, aubergine locale, baselle, gombo local, oseille de Guinée et piment), le poisson fumé et le poisson salé, puis quelques produits secs (haricot sec, farines,…).

Pour ce qui concerne les approvisionnements des commerçantes, quatre (4) types ressortent des enquêtes réalisées : - les approvisionnements effectués par les commerçantes elles-mêmes dans les villages de la contrée ; - les approvisionnements par livraison sur place au marché (généralement le matin entre 6 heures et 7 heures 30 minutes) ; - les récoltes dans les parcelles propres aux commerçantes (ou parents directs) ; - les commandes faites à Libreville, par le canal des transporteurs. C’est principalement le cas de la tomate. Il s’agit toutefois de quantités relativement faibles (2 femmes se livrent à cette activité, à raison de 1 à 2 caisses en moyenne pour chacune toutes les 2 semaines).

S’agissant spécifiquement des légumes, le premier constat est l’absence d’une grande diversité. Pendant la visite, il n’y avait aucun légume aromatique sur les étales (basilic, persil, oignon vert, céleri, poireau,…). D’autres légumes comme le chou pommé, la carotte, le poivron, la laitue et l’aubergine violette étaient absents sur le marché. Interrogées sur cette question, les commerçantes ont indiqué leur méconnaissance de beaucoup de ces produits dans la contrée (produits exotiques), au point que ces derniers ne passeraient pas sur le marché. Au regard de la fluidité des échanges entre Libreville et Lébamba, on peut supposer que si le marché était considérablement demandeur de ces produits, certaines commerçantes les feraient venir de Libreville comme c’est le cas dans d’autres localités (c’est ce qui se passe d’ailleurs sur place pour la tomate).

Les légumes locaux sont donc ceux que l’on trouve principalement sur le marché, en tête desquels la baselle et l’aubergine locale verte (à ne pas confondre avec l’aubergine blanche), puis le piment et le gombo dans une moindre mesure. D’autres comme l’oseille, l’amarante sont plus saisonniers, beaucoup plus abondants pendant les périodes de saison des pluies (en provenance des plantations villageoises). Au moment de notre visite (saison sèche), l’amarante manquait sur le marché. Aubergine locale (extrème gauche)

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La situation qui se montre en ce qui concerne les légumes exotiques est donc celle d’un marché relativement réduit, principalement centré autour des fonctionnaires affectés dans la localité, et des missionnaires de l’hôpital de Bongolo. Un flux important de ces produits arriverait très vite à saturer le marché.

Il s’agirait donc dans l’immédiat pour ces produits de répondre à une demande plutôt spécifique. A long terme, avec l’évolution des habitudes alimentaires la demande augmenterait progressivement, suite à leur introduction.

Tableau 7 : Prix (en Fcfa/Kg) relevés de quelques produits (pratiqués à Lébamba au moment de l’enquête), comparés à ceux pratiqués à Libreville au même moment.

Produit Prix à Lébamba (Fcfa/Kg) Prix à Libreville (Fcfa/Kg) Amarante 400 590 Aubergine locale verte 800 750 Baselle 430 1 870 Banane plantain 230 800 Gombo local 1 000 2 350 Oseille de Guinée 1 840 1 150 Patate douce 325 525 Piment 3 800 5 800 Taro 360 700

Sources : Enquêtes à Lébamba et Système d’Information sur les Marchés (SIM) Dans l’Estuaire (IGAD).

Le différentiel de prix observé avec Libreville montre bien qu’il s’agit de produits locaux, cultivés sur place. Le prix de l’amarante est relativement bas, alors que selon les indications, il s’agit plutôt d’une période de rareté du produit. On peut donc supposer qu’en période favorable, le prix est encore plus bas.

On doit également relever le prix particulièrement faible de la banane plantain. Ceci serait en lien avec la proximité du bassin de production de banane identifié dans la zone (axe Bongolo-Eshinga, en passant par Nzoundou), dont le village le plus éloigné se situe à 15 km du marché.

II.3.4.2 Les circuits d’approvisionnement de Libreville et de Port-Gentil

Au cours des enquêtes il était mis en évidence que la zone était la source de deux circuits d’approvisionnement.

Le premier circuit permet (en plus des importations et des apports d’autres zones du pays) l’approvisionnement de Libreville en manioc roui et taros principalement. Les commerçants (dont les responsables ou gérants des ateliers de râpage du manioc à Libreville) passent des commandes et réalisent des achats en passant par les transporteurs (camionneurs) pratiquant la zone pour livrer les magasins en produits divers. C’est donc le retour qui est mis à profit pour collecter les produits commandés dans les villages cibles biens connus. Quelquefois, les commerçantes se déplacent et viennent elles-mêmes sur place. Le sachet de manioc roui est acheté à 3 000 Fcfa au village pour être vendu à Libreville à 7 000 Fcfa (prix actuel dans les ateliers), alors que le sac de taro est pris à 15 000 Fcfa (75 Kg environ) pour être vendu à un prix variant entre 30 000 et 35 000 Fcfa.

Le second circuit permet, au départ de la zone, l’approvisionnement de Port-Gentil en banane plantain et taro. La banane plantain en provenance de cette zone est principalement

31 destinée au marché de Port-Gentil, en raison peut-être de la relative saturation du marché de Libreville en ce produit. Le prix pratiqué à l’achat au village est de 300 Fcfa le kilo (pesées réalisées au moment des achats), ce qui pourrait être une raison supplémentaire pour viser le marché de Port-Gentil (sachant que le prix d’achat à l’origine au marché Mondial à la frontière du Cameroun, puis dans les autres zones du pays qui approvisionnent Libreville, tourne autour 150 Fcfa à 250 Fcfa le kilo).

Généralement sur ce deuxième circuit, les camions s’arrangent à charger le lundi à Lébamba, pour rattraper le bateau d’Antarès en partance pour Port-Gentil le mardi à Libreville.

Pour l’ensemble des deux circuits, six (6) camions réguliers sont bien connus pour fréquenter la zone.

32

III RECOMMANDATIONS DE L’ETUDE SUR LES APPUIS A REALISER DANS LA ZONE

III.1 Atouts et potentialités de la zone dans les activités agricoles et para-agricoles

III.1.1 Les conditions naturelles

Le régime pluviométrique de la zone est de type monomodal, avec des hauteurs d’eau variant entre 1800 et 2200 mm. Ce régime se caractérise donc par une saison des pluies qui dure environ 9 mois, et par une seule saison sèche. La production vivrière donne donc lieu à un calendrier agricole permettant un étalage dans le temps des opérations de plantation, mais permet également de bien garantir un bon démarrage des plantations. Dans le cas des régimes bimodaux, la période de plantation est très limitée, et lorsqu’elle retarde trop, la plantation est rapidement exposée aux effets de la saison sèche qui suit, ce qui occasionne des pertes énormes (par des faibles taux de reprise, donnant lieu à des redensifications).

Toutefois, il faut relever que ce régime pluviométrique, dans les systèmes traditionnels pratiqués, ne permet que la réalisation d’une seule campagne, alors qu’en régime bimodal, la possibilité de réaliser deux campagnes existe.

Par ailleurs, dans les zones de savanes les aménagements sur les parcelles cultivées sont rendus plus faciles (défriche uniquement), de même que le labour mécanisé est possible. Cela est encore plus facile lorsque les sols sont légers comme c’est le cas dans les savanes de la zone d’étude. De telles conditions sont idéales pour la culture des plantes à racines et à tubercules (cas du manioc, de la patate douce, du taro et de l’arachide).

III.1.2 Les voies de communication

L’existence d’un réseau routier praticable en toute saison (en l’état actuel) représente l’un des atouts majeurs de la zone étudiée. L’ensemble des villages cibles identifiés et visités sont accessibles par voie routière, de même que la liaison avec Libreville (premier centre urbain du pays et principal marché d’appel pour les produits agricoles) est possible sans difficulté (la voie étant bitumée sur plus de 80 % du parcours).

Cette situation rend donc possible le développement des circuits de commercialisation avec la zone, en rendant possible les échanges de produits (intrants agricoles et productions générées) avec d’autres centres urbains dont Libreville et Port- Gentil.

III.1.3 L’existence de circuits de commercialisation au départ de la zone

L’étude a permis de mettre en évidence l’existence de deux circuits de commercialisation au départ de la zone, dont l’un est orienté vers Libreville (avec pour produits de base le manioc roui et le taro), et l’autre vers Port-Gentil (avec pour produits de base la banane plantain et le taro).

33 L’existence de ces chaînes commerciales représente un avantage majeur, et cela constitue en quelque sorte « le squelette » sur lequel doit s’appuyer les actions de développement des sous filières agricoles de la zone.

III.1.4 Le potentiel humain

La zone de Lébamba est réputée être une zone agricole. Pendant la mission d’enquête, des compétences empiriques ont également été mises en évidence dans la mise en œuvre des activités agricoles. Dans les villages visités la population varie entre 150 et 400 habitants, et l’agriculture est l’activité de base. Il y a donc à priori, une population cible potentielle sur laquelle peut s’appuyer des actions de développement de l’activité.

Pour ce qui concerne particulièrement le produit du manioc, un engouement particulier était mis en évidence dans beaucoup de villages visités sur l’activité de fabrication et de commercialisation des bâtons. Dans la plupart de ces villages, on relevait la présence d’une population relativement importante de jeunes femmes, fixées au village en raison notamment de la pratique de cette activité.

III.2 Difficultés et contraintes à la production agricole

III.2.1 Le problème d’infertilité dans les zones de savane

Les zones de savane se caractérisent par la relative faiblesse du potentiel organique des terrains mis en culture, par comparaison aux zones de forêt.

En raison de ces problèmes de fertilité, les producteurs sont contraints à la réalisation d’un seul cycle de culture avant la mise en jachère.

Il y a donc lieu, si l’on envisage s’orienter sur des systèmes de culture améliorés, avec des densités donnant lieu à une meilleure valorisation de l’espace, de résoudre ces problèmes de faiblesse de fertilité.

Si par ailleurs on s’inscrit dans une logique de sédentarisation des producteurs et de production durable, la question de la gestion de fertilité devient essentielle.

III.2.2 Les dégâts causés par les éléphants

Le problème des dégâts d’éléphants dans les plantations a été souligné comme contrainte majeure dans certains villages visités (principalement dans le département de la Dola). Dans ces villages, la production agricole se concentre ainsi dans un rayon de moins de 500 m autour du village, sur des jeunes jachères infertiles (moins fréquentées par les éléphants).

En raison de la baisse de l’activité agricole par découragement des producteurs, il est même généré une accentuation du phénomène d’exode rural dans ces villages.

III.2.3 Les difficultés à l’écoulement des produits maraîchers

Il était relevé, pour ce qui concerne l’activité maraîchère, des difficultés réelles à l’écoulement des produits (à Ndendé notamment), en raison notamment de la très faible capacité d’absorption du marché local. Certaines des structures maraîchères sont contrainte

34 d’aller écouler à Mouila (distant d’environ 100 Km), ce qui génèrent des coûts de transport élevés, sachant que cela concerne des quantités relativement faibles qui ne justifient pas un tel déplacement.

A Lébamba, le marché présente des perspectives un peu plus intéressantes, mais cela concerne une demande assez spécifique (fonctionnaires et personnels des structures opérant dans la localité, et hôpital de Bongolo), le marché pouvant facilement être saturé.

La question du marché est donc la principale difficulté sur laquelle il y a lieu de travailler pour le développement de l’activité maraîchère dans la zone.

III.3 Propositions pour le PRODIAG

III.3.1 L’appui aux activités de production vivrière

Au regard des potentialités de la zone largement détaillées et commentées plus haut, la zone est favorable à la réalisation d’opérations d’appui à l’activité vivrière. Le projet peut, principalement au travers des appuis à réaliser, constituer cette zone en un pôle de développement de cette activité pour cette partie du pays.

De manière plus spécifique et au regard des potentialités actuelles, le département de la Louétsi-Wano peut constituer une première cible, pour une extension plus tard dans la Dola, suite à l’observation d’effets d’entraînement et d’impacts.

Dans la Louétsi-Wano, l’étude a permis de distinguer deux zones aux potentialités différentes. Il y a la zone sud (forestière) où la production de banane plantain et de taro est abondante, puis la zone Est (savane et forêt de transition) spécialisée dans l’activité du manioc.

Les appuis du projet peuvent principalement viser l’installation de deux (2) périmètres vivriers, à raison d’un périmètre dans chacune des zones.

Dans la zone Est, ce périmètre pourrait être installé à Kanda (village situé à 7 Km de la ville de Lébamba) où des sites sont déjà proposés au projet. Le village présente entre autres avantages déjà évoqués, l’intérêt de se situer non loin de la ville.

Dans la zone sud, le périmètre envisagé pourrait se situer entre Bongolo et Nzoundou où il y a également des propositions et perspectives en termes de sites.

Du point de vue des produits, le périmètre de la zone Est doit avoir le manioc comme culture de base (avec la possibilité d’autres cultures comme le taro, la patate douce et l’arachide dans le plan d’assolement et de rotation). Pour le second par contre (zone sud), la banane plantain et le taro doivent être considérés comme cultures de base.

Dans les modèles qui vont être élaborés, il y a lieu d’intégrer dans chaque exploitation sur le périmètre, la nécessité de retrouver les principales cultures de base de la zone. Cela va permettre d’assurer l’équilibre des exploitants et d’éviter le développement d’autres plantations pendant la phase importante de transfert des innovations techniques, lesquelles auraient pour conséquence de disperser les efforts de ces derniers.

Pour le dimensionnement des exploitations, une surface optimale de 1 ha de surface plantée convient parfaitement lorsque le profil de l’exploitant à installer est bien défini et respecté. On peut alors envisager de consacrer les ¾ de la parcelle (7500 m²) à la culture pure sur le modèle proposé par le projet, et ¼ (2500 m²) pour les

35 autres cultures diversifiées, qui seront consacrées à l’autoconsommation du ménage de l’exploitant (en considérant que la partie réservée à la culture pure est destinée à la commercialisation).

III.3.2 L’appui aux activités de transformation du manioc

La zone est identifiée comme bassin de production de manioc (partie Est de la Louétsi-Wano). Au cours des enquêtes réalisées dans les différents villages, un examen de la situation de ce produit était fait, notamment en ce qui concerne la transformation en bâton (qui était appréciable au travers des quantités de produits exportées par chaque village).

Il est ainsi ressorti que dans plusieurs villages producteurs de manioc, le bâton prenait de plus en plus ampleur sur le produit roui. Les exploitants par leur propre analyse réalisent que le bâton est plus rentable, ce qui conduit à une orientation plus importante vers ce produit.

Ainsi, dans la poursuite de cette orientation déjà amorcée par les producteurs, le projet pourrait réaliser des appuis en termes d’installation de râpes à manioc dans les différents villages cibles. On peut naturellement s’attendre à ce que ces machines accroissent les quantités de bâtons transformés, et que cela induise une production plus importante dans les plantations de manioc.

Il est évident que ce type d’appui s’accompagne d’un programme de formation et d’encadrement des bénéficiaires, aussi-bien dans la connaissance et le fonctionnement de la machine, que dans les aspects de gestion de ces unités de transformation. La forte expérience de l’IGAD sur ces thématiques ainsi que les outils qui ont été développés à cet effet, représentent un atout majeur pour le projet.

Au regard des caractéristiques dégagées, les villages cibles où ces ateliers pourraient être installés sont : Lékindou, Kanda, Mabanga et Mbélénalétembé.

Dans ces différents villages, il s’agirait alors de procéder à la sélection judicieuse des bénéficiaires sur la base des critères du projet.

III.3.3 L’appui aux activités maraîchères

Le maraîchage n’a pas été identifié comme point fort de l’activité agricole dans la zone. Il a plutôt été relevé l’étroitesse du marché local, ce qui occasionne à Ndendé principalement, des difficultés à écouler. A Lébamba, la seule exploitation maraîchère identifiée ne connait particulièrement pas de difficulté à commercialiser, quand bien même il s’agit d’une clientèle assez spécifique, constituée en grande partie par l’hôpital de Bongolo (coopérants américains).

Notre proposition est d’installer un périmètre maraîcher de trois (3) à cinq (5) parcelles au maximum (parcelle de 800 m² chacune). Il y serait généré une moyenne de 1 à 2 tonnes de légumes par mois pendant les premières années, quantités qui pourraient être absorbées lorsqu’une bonne stratégie commerciale est mise en œuvre. Des quantités plus importantes seraient difficilement absorbées dans la localité.

L’installation de ce périmètre va nécessiter une bonne sélection des candidats bénéficiaires, ainsi que la mise en œuvre d’un programme de formation et accompagnement. Ces appuis doivent être accentués en termes de gestion d’exploitation, particulièrement sur les aspects de commercialisation.

36 III.3.4 L’appui aux organisations collectives

L’étude a montré de fortes potentialités au développement des activités agricoles et para agricoles dans cette zone. Toutefois, la relative faiblesse en termes d’organisation collective des acteurs a été observée. Il convient donc de pallier à ce manquement, au travers notamment d’un ensemble d’opérations permettant de susciter et d’accompagner la mise en place puis la structuration de groupements. La stratégie est de fédérer les acteurs autours des difficultés, contraintes et intérêts collectifs, de manière à faire en sorte que ces groupements rendent des services aux membres.

Ces appuis doivent concerner les périmètres et les ateliers de transformation du manioc qui seraient créés (pour la gestion des équipements collectifs mis à disposition), mais aussi de manière plus globale dans toute la zone.

III.3.5 Les autres appuis sur les filières

Il s’agit des opérations d’animation des filières prévues par le projet, dont l’objectif principal est de créer des cadres de concertation et de contact entre différents acteurs.

37

CONCLUSION

Le présent diagnostic visait l’objectif d’approfondir la connaissance de la zone étudiée, identifiée comme bassin de production agricole important au niveau du pays. Cette étude intervient au moment du démarrage des activités du Projet de Développement et d’Investissement Agricole au Gabon (PRODIAG), qui vise l’objectif d’appuyer les producteurs agricoles dans les zones cibles. Il s’agissait particulièrement de caractériser les activités agricoles et para agricoles pratiquées, puis d’apprécier l’environnement socio-économique de la zone. A la lumière du diagnostic posé, après appréciation des questions examinées et des interactions observées ou déduites, l’étude visait l’objectif d’orienter le projet sur la définition et le dimensionnement des appuis à réaliser.

Au terme de ce travail, nous relevons pour ce qui concerne la production vivrière que l’activité est particulièrement intense dans la zone. Le manioc, premier produit est principalement réalisé dans les savanes et zones de transition. Il est exporté des villages pour l’approvisionnement de Libreville sous forme rouie (produit après trempage), mais également de plus en plus sous forme de bâton, suite à des opérations de transformation. La banane plantain et le taro sont produits en zone de forêt, principalement sur l’axe Bongolo- Eshinga, dans le département de la Louétsi-Wano.

Pour ce qui concerne le maraîchage, quelques producteurs ont été identifiés, essentiellement à Ndendé et dans le Département de la Dola. L’activité est essentiellement saisonnière, concentrée en saison sèche (période de juin à septembre). Les difficultés liées à l’écoulement des produits, en raison de la faible capacité du marché local, caractérise l’activité. A Lébamba où un seul maraîcher est identifié, le problème d’écoulement ne se pose pas encore, du fait d’une clientèle spécifique générée par l’hôpital de Bongolo.

Quelques élevages ont enfin été identifiés, concernant la poule pondeuse puis les ovins et caprins. A Dilolo (15 Km de Ndendé sur la route de Doussala), un élevage de taille relativement importante de poules pondeuses, totalise un cheptel de 11 000 têtes. Les bâtiments ainsi que la conduite sont assez corrects (taux de ponte moyen de 85 %), mais le transport de l’aliment de Libreville et la distribution des œufs dans les provinces de la Nyanga et de la Ngounié (zone d’écoulement), occasionnent à n’en point douter, des charges importantes. Pour les autres élevages identifiés, les structures et la conduite sont plutôt inadéquats. Tous ces élevages présentent par contre l’avantage de rendre disponible la matière organique pour les activités agricoles.

Le diagnostic des places de marché de la zone étudiée a montré une très faible capacité d’absorption des productions locales (en vivrier et maraîchage). Toutefois, le caractère accessible des voies de communication avec Libreville, principal centre urbain du pays, représente un avantage majeur. C’est ce qui a justifié l’existence de circuits d’approvisionnement bien organisés, centrés sur le manioc (produit roui et bâton), puis sur la banane plantain et le taro. Ces circuits assurent l’approvisionnement de Libreville et de Port- Gentil en ces produits.

En termes de recommandations, l’étude a indiqué la nécessité d’appuyer ces sous- filières agricoles locales dans les potentialités relevées. Il s’agit, pour ce qui concerne l’activité de production vivrière, de la mise en place de deux (2) périmètres dans le département de la Louétsi-Wano, l’un dans la sous zone productrice de manioc (partie Nord et Est du département), et l’autre sur l’axe Bongolo-Eshinga, identifié comme bassin de production de banane plantain et taro. Le modèle d’assolement préconisé dispose d’une surface d’exploitation de 3 hectares, dont 1 hectare cultivée et 2 en jachère. Les trois quarts (3/4) de la surface cultivée seraient consacrés à la culture principale, sur le modèle technique proposé par l’IGAD, et le quart restant serait consacré aux cultures d’autoconsommation, sur le modèle traditionnel des producteurs. Cette configuration 38 présente deux avantages essentiels, dont le premier est de permettre au producteur d’avoir des repères de comparaison pour les deux systèmes (système traditionnel et système amélioré proposé par l’IGAD), et le second de permettre une concentration de l’activité de l’exploitant sur le même site (sachant que lorsque cela n’est pas prévu, ce dernier a tendance à réaliser d’autres parcelles pour répondre aux exigences de l’autoconsommation).

Pour ce qui concerne l’intensité particulière relevée sur les activités de transformation et de commercialisation du bâton de manioc, l’étude recommande l’installation dans les villages cibles où ces activités ont été mises en évidence, d’ateliers de râpage du manioc. Ces ateliers présentent plusieurs intérêts dont les plus importants sont : - La réduction de la pénibilité du travail ; - L’augmentation de la valeur ajoutée des acteurs ; - L’amélioration de la qualité sanitaire du produit obtenu ; - Le développement d’une demande en produit plus importante (matière première), ce qui se traduit par la suite avec l’augmentation de la production agricole dans les plantations. Parmi les villages visités au cours des enquêtes, certains présentent des caractéristiques favorables, et donc sont potentiellement bénéficiaires de ces ateliers. Il s’agit des villages : Kanda, Lékindou, Mabanga et Mbélénalétembé.

Enfin, d’autres opérations de structuration de ces sous filières sont à préconiser, dont notamment l’appui aux organisations collectives.

39

BIBLIOGRAPHIE

-IGAD, 2008 : Rapport d’activité 2007 ; Projet d’Appui à l’Agriculture Périurbaine, IGAD.

-IGAD, 2009 : Rapport d’activité 2008 ; Projet d’Appui à l’Agriculture Périurbaine, IGAD.

-IGAD, 2011 : Tableaux de synthèse sur les origines des produits rencontrés sur les marchés de Libreville, Système d’Information sur les Marchés (SIM), Département Appui à la Structuration Professionnelle (ASP), IGAD.

-Ministère de l’Aviation Civil, 1995 : Données pluviométriques et climatologiques du Gabon, Direction Générale de la Météorologie, Ministère de l’Aviation Civil.

-RICHARD A. et LEONARD G, 1993. Le Gabon. Institut Pédagogique National. EDIG/EDICEF.

40

ANNEXE : Questionnaires d’enquête utilisés

41

QUESTIONNAIRE 1 : Producteurs maraîchers o Date :______

1– Identité du producteur :

o Nom et prénom :______o Contact :______o Sexe :______o Age : ______o Nationalité :______

o Localisation (ville, quartier) :______

o Date de lancement de l’activité :______

2– Activités : a) Activité (s) pratiquée (s) en dehors du maraîchage : ______b) Importance du maraîchage/ aux autres activités (importante, moyenne, faible, très faible, insignifiante) :______c) Matériels et équipements :

Prix et date Coût Durée de Désignation Quantité Fournisseur d’achat transport l’amortissement

d) Approvisionnements en intrants :

Type d’intrant Fournisseur Quantité utilisée/unité Prix d’achat Frais de de temps transport

La matière organique est-elle trouvée sur place ?______Préciser localité et site :______

Préciser quantité d’approv/unité de temps :______42

Préciser quantité souhaitée par unité de temps :______

Quelles sont les difficultés liées à l’approvisionnement en matière organique : o

o

o

o e) Production :

Surfaces : SAU =______m² SC =______m² Assolement :______

Brève description du système de culture pratiqué : ______

Cultures réalisée :

Saison C1 Saison C2 Saison C3 Désignation Proportion (%) Désignation Proportion (%) Désignation Proportion (%)

Raisons du choix des cultures chaque saison :

Saison C1 :______

Saison C2 :______

Saison C3 :______

Citez les problèmes qui limitent et freinent la production par ordre d’importance :

1 :______2 :______3 :______4 :______5 :______6 :______

43 f) Commercialisation :

Caractéristiques de la clientèle :

Quantité par Lieu Produit Période Type de client approvisionnement d’échange

Prix aux producteurs et frais :

Frais de Produit Période Type de client Prix de vente transport

A quelle période critique n’arrivez-vous pas à répondre à la demande des clients, sur quels produits et pour quelle raison ?

Produit Période Raisons

Aspects qualitatifs de la demande des produits :

44 Présentation et conditionnement Produit Variété appréciée des clients appréciée

Citez les problèmes qui limitent et freinent la commercialisation par ordre d’importance :

1 :______2 :______3 :______4 :______5 :______6 :______

g) Appréciation de la rentabilité de l’activité :

Estimation des résultats réalisés à la semaine en différentes saisons :

Chiffre d’affaire Dépenses en Dépenses en Saison Autres dépenses hebdo intrants transport

h) Perspectives de développement de l’activité :

Quels souhaits à formuler pour le développement de votre activité ? 1 :______2 :______3 :______4 :______5 :______6 :______

45 QUESTIONNAIRE 2 : Commerçants o Date :______

1– Identité du commerçant :

o Nom et prénom :______o Contact :______o Sexe :______o Age : ______o Nationalité :______

o Localisation (ville, quartier) :______

o Date de lancement de l’activité :______

2– Activités : a) Activité (s) pratiquée (s) en dehors du commerce : ______b) Importance du commerce/ aux autres activités (importante, moyenne, faible, très faible, insignifiante) :______c) Matériels et équipements utilisés :

Prix et date Coût Durée de Désignation Quantité Fournisseur d’achat transport l’amortissement

d) Commercialisation des légumes :

Citez les légumes les plus rentables par ordre d’importance 1 :______2 :______3 :______4 :______5 :______6 :______7 :______8 :______9 :______

Quels sont les légumes les plus demandés (3) : ______

Proportion des légumes sur l’ensemble des produits vendus :______

Quel type de produit est plus rentable : Légumes______Vivrier______Autres______

Quel type de produit est plus demandé : Légumes______Vivrier______Autres______

Quels sont les légumes les plus demandés (3) : ______

46 e) Approvisionnements en légumes :

Origine des approvisionnements

Période Produit Fournisseurs Lieu d’échange

Sept à Déc

Janv et Fév

Mars à Mai

Juin à Août

Remarques particulières sur les origines des approvisionnements : ______

47 Quantités des approvisionnements

Période Produit Quantité d’un approv Durée d’écoulement

Sept à Déc

Janv et Fév

Mars à Mai

Juin à Août

48 Frais des approvisionnements et de la commercialisation

Produit ou type de Frais de transport Quantité Lieu ou zone produits pour un approv

Taxes au marché :______

A quelle période critique n’arrivez vous pas à répondre à la demande des clients, sur quels produits et pour quelle raison ?

Produit Période Raisons

Aspects qualitatifs de la demande des clients sur certains produits :

Présentation et conditionnement Produit Variété ou qualités appréciées appréciée

f) Appréciation de la rentabilité de l’activité :

Estimation des résultats journaliers à différentes période :

49

Chiffre d’affaire Dépenses pour Dépenses en Période journalier des Autres dépenses achat légumes transport légumes

Citez les problèmes qui limitent et freinent la commercialisation des légumes par ordre d’importance :

1 :______2 :______3 :______4 :______5 :______6 :______g) Perspectives de développement de l’activité :

Quels souhaits à formuler pour le développement de votre activité ? 1 :______2 :______3 :______4 :______5 :______6 :______

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