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Ciné-Bulles Le cinéma d’auteur avant tout

Election d’ Charles-Stéphane Roy

Volume 18, numéro 1, été 1999

URI : https://id.erudit.org/iderudit/59555ac

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Éditeur(s) Association des cinémas parallèles du Québec

ISSN 0820-8921 (imprimé) 1923-3221 (numérique)

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Citer ce compte rendu Roy, C.-S. (1999). Compte rendu de [Election d’Alexander Payne]. Ciné-Bulles, 18(1), 56–56.

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entre républicains et démocrates) que d'un incident survenu dans une école du Nebraska, Election lorsque le directeur brûla les bulletins de vote de la Reine du bal des finissants pour éviter que dAlexander Payne la candidate la plus populaire, alors enceinte, ne soit élue. Mais les jeux de coulisses décrits dans Election n'expriment pas tant une charge contre les premiers de classes ou les jeunes par Charles-Stéphane Roy carriéristes pour qui les récompenses scolaires constituent une étape décisive vers une vie professionnelle réussie, qu'une esquisse des enjeux éthiques reliés à l'ambition démesurée D ans Election, conçu par MTV Films qui gagne toute la société américaine. On ne Production, les principaux rôles sont tenus par peut ainsi juger objectivement les motivations des adolescents et l'action se déroule sur le de Tracy Flick, caricature d'une étudiante campus d'un high school américain. Heureu­ idéale nourrie par un imposant amour-propre, sement, ce second film d'Alexander Payne se ou celles du directeur Hendricks (Phil Reeves), situe aux antipodes des comédies bas de qui veut éliminer par tous les moyens possibles gamme aux accents juvéniles comme Varsity la candidature de Tammy Metzler, car ils Blues ou Dead Man On Campus. Étonnante et constituent un microcosme de la joute sociale irrévérencieuse, cette chronique désopilante qui attend les futurs diplômés une fois sortis de sur le pouvoir, l'éthique et l'ambition possède cette école. un mordant rarement vu dans ce type de films. Comme toute bonne comédie, Election Au Georges Washington Carver High School, comporte d'ingénieuses mises en situation et Jim McAllister (Matthew Broderick) accumule des dialogues décapants. L'articulation du récit les titres de «Professeur de l'année» en autour de quatre narrateurs (McAllister, Flick et s'évertuant à influencer positivement ses les Metzler) ouvre d'intéressantes parenthèses élèves. La seule ombre au tableau de cet révélant certains secrets des personnages homme cultivant une vie rangée et paisible se (l'infidélité de McAllister, l'homosexualité de nomme Tracy Flick (Reese Whiterspoon), une Tammy Metzler, ou tout simplement la élève qui a ruiné la carrière et la vie de son stupéfiante bonhomie de son frère Paul). Servis collègue Dave Novotny (Mark Harelik) à la par des effets de style créatifs ainsi qu'une suite d'une liaison passagère. Flick est le utilisation judicieuse de la voix off, ces digres­ prototype même de l'étudiante modèle, sions narratives galvanisent le rythme et le carburant aux trophées et participant à tous les potentiel humoristique du film. Comme pour comités du campus. À sa chasse aux honneurs , le premier long métrage du ciné­ ne manque que le titre de présidente du aste, l'irrévérence du ton sert davantage le pro­ gouvernement étudiant, qu'elle convoite pos qu'il ne lui nuit, sans jamais sombrer dans férocement. Seule candidate, le poste lui la bêtise ou la gratuité. semble assuré, mais le professeur McAllister ne lui concédera pas une victoire facile. Il Il faut souligner le caractère pathétique du convainc Paul Metzler (Chris Klein), un ex­ personnage de Matthew Broderick — un acteur footballeur, de se jeter dans la mêlée afin de somme toute moyen — qui joue ici avec rete­ brouiller les cartes électorales. À cet nue ce professeur à la morale discutable, et authentique nigaud se joint sa sœur Tammy Reese Whiterspoon qui, avec une conviction (Jessica Campbell), une renégate qui promet Election désarmante, constitue l'actrice idéale pour d'abolir le conseil des élèves une fois élue. incarner cette casse-pieds dont la détermi­ 35 mm / coul. / 105 min / Mais la véritable lutte s'effectue entre Flick et nation frôle l'obsession. Plusieurs autres rôles 1999 / fict. / États-Unis McAllister, qui n'épargneront aucun coup bas ont été confiés à des acteurs débutants, comme pour arriver à leurs fins. Real.: Alexander Payne le mémorable Chris Klein, le «Paul-itician» Seen.: Alexander Payne et dont la candide stupidité atteint des sommets Cette satire politique démontre que les règles de virtuosité à chacune de ses apparitions. Image: James Glennon Mont: du jeu demeurent identiques, peu importe Dist: Paramount l'arène. En ce sens, le scénario de Payne et Jim Bien plus qu'une caricature de l'adolescence, Int.: Matthew Broderick, Taylor s'inspire autant de la course à la Election constitue une satire qui se moque avec Reese Witherspoon, Jessica Campbell, Chris Klein, Phil présidence américaine de 1992 (où Ross Perot intelligence de traits sociaux déjà passa­ 56 Reeves constituait une douteuse option aux bagarres blement grotesques. •