REPUBLIQUE DU *-*-*-*-*-*-* MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPESIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE (MESRS) *-*-*-*-*-*-* UNIVERSITE D’ABOMEY- CALAVI (UAC) *-*-*-*-*-*-* ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY- CALAVI (EPAC)

*-*-*-*-*-*-* CENTRE AUTONOME DE PERFECTIONNEMENT (CAP) *-*-*-*-*-*-* RAPPORT DE FIN DE FORMATION POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE LICENCE PROFESSIONNELLE

Option : Gestion de l’Environnement

THEME :

IMPACT DE LA CULTURE DE L’IGNAME SUR LES RESSOURCES LIGNEUSES DANS LA COMMUNE DE

Présenté par : Gildas V. ADJAGBESSI

Sous la supervision :

Dr. Céline DAN Ig. Zéphirin C. KOUNDE Maître – Assistant des Universités de Proviseur du Lycée Technique CAMES Agricole de - Savalou Enseignant chercheur GEn / EPAC / UAC PPPPPPPPPP 2010 Promotion : 2014 Impact de la culture de l’igname sur les ressources ligneuses dans la commune de Savalou

DEDICACE

Au terme de ces travaux, je dédie ce rapport à :  A mon pays la République du Bénin, Sois assuré de ma disponibilité à bien te servir.  A mes enfants Jennifeur et Rochssane, que ce rapport vous soit un exemple de courage, de persévérance et le socle de votre rayonnement.  A mon père et ma mère, je loue cette détermination qui vous a poussé à me donner le sens de la vie.

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REMERCIEMENTS

L’aboutissement du présent rapport n’a été possible que grâce à l’effort conjugué de nombre de personnes pour leur assistance soutenue et leur collaboration franche et permanente. Ainsi, au terme de ces travaux, qu’il me soit permis de remercier toutes personnes qui de près ou de loin ont fait montre de leur affection, disponibilité et soutiens. Nous voudrons ici témoigner nos sincères remerciements :  A DIEU, Père céleste, qui nous a accordé une excellente santé durant l’accomplissement de cette œuvre.  A notre superviseur, Docteur Céline DAN, Maitre-assistant des Universités (CAMES), Enseignant chercheur GEn / EPAC / UAC, qui n’a ménagé aucun effort pour diriger les travaux de recherche et la rédaction de ce document en dépit de ses multiples occupations.  A notre tuteur, Zéphirin C. KOUNDE, Proviseur du Lycée Technique Agricole de Kpataba / Savalou, pour la disponibilité et la modestie dont il a fait preuve durant la rédaction de ce rapport.  Au Prof. Dr. Ir. Félicien AVLESSI, Directeur de l’Ecole Polytechnique d’Abomey- Calavi (EPAC) pour son sens élevé de responsabilité.  Au Prof. Dr. Ir. Christophe AWANTO, Directeur du Centre Autonome de Perfectionnement (CAP), pour sa rigueur au travail.  A tous le corps professoral de l’EPAC, pour les efforts consentis afin de nous assurer une formation de qualité.  Au Colonel des Eaux, Forêts et Chasses, Coovi Paul DJOGBENOU, Coordonnateur du PAGEFCOM, pour tout ce qu’il fait pour la reconstitution du couvert forestier au Bénin.  Aux autorités de la Mairie de Savalou.  A tout le personnel forestier et du SCDA de la commune de Savalou pour nous avoir facilité les recherches sur le terrain.  A tous les étudiants de l’EPAC pour les moments de villégiature passés ensemble.  A mes parents, Pierre ADJAGBESSI, Olga BOKO et autres, pour leur affection et soutiens à mon égard.  Aux populations et ménages enquêtés, nous adressons nos sincères reconnaissances pour leur hospitalité et leur bonne foi.

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 Aux éminents membres de jury, pour l’honneur que vous nous faites en acceptant de lire et de juger ce travail. Les diverses observations, critiques et suggestions que vous voudrez bien porter sur ce travail seront les bienvenues et contribueront à son amélioration.  Aux uns et aux autres, nous adressons notre marque de courtoisie

TABLE DES MATIERES

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CERTIFICATION……………………………………………………………….... i DEDICACE……………………………………………………..………………… ii REMERCIEMENTS ……………………………………………………………… iii SOMMAIRE……………………………………………………..………………... v LISTE DES ACRONYMES………………. ……………………………………... vi LISTE DES TABLEAUX ………………………………………………………... vii LISTE DES FIGURES……………………………………………………………. viii LISTE DES PLANCHES ………………………………………………………… ix RESUME…………………………………………………………………….……. x INTRODUCTION…………………………………………………………..……. 1 I DESCRIPTION DU MILIEU D’ETUDE………………………………………. 3 1-1 Généralités sur le BENIN ………………………………………………………… 4 1-2 Situation géographique et administrative…………………………………………. 4 1-3 Milieu physique…………………………………………………………………… 7 1-3-1 Relief………………………………………………………………………………. 7 1-3-2 Climat……………………………………………………………………………… 7 1-3-3 Hydrographie………… …………………………………………………………... 8 1-3-4 Sols ………………………………………………………………………………... 8 1-3-5 Végétation ………………………………………………………………………… 9 1-4 Milieu humain …………………………………………………………………...... 9 1-4-1 Données démographiques …………………………………………………….…... 9 1-4-2 Mouvement de la population ……………………………………………………... 10 1-5 Activités socio-économiques ……………………………………………………... 11 1-5-1 Agriculture et Elevage ……………………………………………………………. 11 1-5-2 Pêche ……………………………………………………………………………… 11 1-5-3 Exploitation forestière …………… ………………………………………………. 12 1-5-4 Artisanat et industrie ……………………………………………………………… 13 1-5-5 Commerce ……………………………………………………………………….... 13 1-5-6 Tourisme et Hôtellerie ……………………………………………………………. 13 II MATERIEL ET METHODES………………………………………………….. 14 2-1 Matériel utilisé ……………………….…………………………………………... 15 2-2 Méthodes ………………………………….………………………………………. 15 2-2-1 Recherche documentaire …...………...…………………………………………... 15 2-2-2 Collecte des données dendrométriques …………………………………………… 15 2-2-3 Echantillonnage…………………………………………………………………… 16 2-3 Collecte des données dendrométriques …………………………………………… 18 2-3-1 Forme des unités d’échantillonnage …………………………………………...... 18 2-3-2 Dimention et distribution des placeaux …………………………………………... 18 2-3-3 Donnés dendrométriques………………………………………………………….. 18 2-4 Traitement des données…………………………………………………………… 18 III RESULTATS ET DISCUSSION ……………………………………………….. 20 3-1 RESULTATS ……………………………………………………………………. 21 3-1-1 Aspects socio-économiques et dynamique des formations ligneuses…………….. 21 3-1-1-1 Igname, culture de tradition et de gloire………………………………………….. 21 3-1-1-2 Présentation de la filière à Savalou……………………………………………….. 21 3-1-1-3 Caractérisation de l’approche- genre……………………………………………… 22 3-1-1-4 Caractérisation de l’échantillon…………………………………………………… 22 3-1-1-5 Dynamique des superficies emblavées……………………………………………. 23 3-1-1-6 Itinéraire technique de production de l’igname…………………………………… 24 3-1-2 Dynamique des formations ligneuses……………………………………………... 25 3-1-2-1 Caractéristiques édaphiques………………………………………………………. 25

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3-1-2-2 Description physionomique du peuplement ……………………………………… 26 3-1-2-3 Diversité floristique……………………………………………………………….. 26 3-1-2-4 Répartition par classe de circonférence…………………………………………… 29 3-1-2-5 Densité, surface terrière et diamètre moyen………………………………………. 29 3-1-2-6 Effet de la culture d’igname sur le paysage……………………………………….. 30 3-1-2-7 Utilité des espèces épargnées……………………………………………………… 30 3-1-2-8 Impacts de la culture d’igname sur les ressources ligneuses……………………… 31 3-1-2-9 Contexte socio économique de la culture d’igname………………………………. 31 3-1-2-10 Systèmes d’intensification de la production de l’igname…………………………. 32 3-2 DISCUSSION…………………………………………………………………… . 32 3-2-1 Opinions des producteurs des effets de la culture d’igname sur les ligneux……… 32 3-2-2 Opinions des producteurs des effets de la culture d’igname sur les ressources…… 33 3-2-3 Dynamique des superficies en 2014 ……………………..……………………….. 33 3-2-4 Conséquence de la destruction du couvert forestier………………………………. 34 3-2-4-1 Baisse du rendement agricole……………………………………………………... 34 3-2-4-2 Pollution de l’atmosphère…………………………………………………………. 34 3-2-4-3 Réduction de la biodiversité faunique…………………………………………….. 34 Conclusion et suggestions…………………………………………………………. 36 Références bibliographiques ……………………………………………………. 38 Annexes ………………………………………………………………………… 41

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LISTE DES ACRONYMES

ACFB : Association des Caisses de Financement à la Base CAP: Centre Autonome de Perfectionnement CENATEL: Centre National de Télédétection et de suivi écologique CLCAM : Caisse Locale de Crédit Agricole et Mutuelle CPV Conseiller en Production Végétale Dr : Docteur EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi FSA : Faculté des Sciences Agronomiques FS : Fréquence Spécifique GPS : Global Positionning Systèm Ha : Hectare Hbts : Habitants IFN : Inventaire Forestier National Ir : Ingénieur Kg : Kilogramme Km : Kilomètre LTA : Lycée Technique Agricole M : Mètre M2 : Mètre carré N : Numéro ONG : Organisation Non Gouvernementale OP : Organisation des Producteurs PAGEFCOM : Projet d’Appui à la Gestion des Forèt Communales PADME : Association Pour la promotion et l’appui au developpement des micro EntrepriseS PBF : Projet Bois de Feu RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat SCDA : Service Communal pour le Developpement Agricole SEICB : Société d’Egrenage Industriel de Coton du Bénin SODECO : Société de Develpppement du Coton TSPV : Technicien Specialisé en Production Végétale UAC : Université d’Abomey-Calavi

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Répartition de la population par arrondissement et tendance d’évolution 9

Tableau 2: Structure de l’échantillon ……………………………………………………. 17

Tableau 3: Caractérisation de l’approche genre …………………………………………. 22

Tableau 4: Caractérisation des exploitations de l’échantillon …………………………... 23

Tableau 5: Dynamique des superficies emblavées les cinq dernières années ………….. 23

Tableau 6: Caractéristiques édaphiques des champs ……………………………………. 25

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LISTE DES FIGURES

Figure 1: Evolution de la pluviométrie annuelle de la commune de Savalou de 1994 à

2013………………………………………………………………………………………. 7

Figure 2: Diagramme ombrothermique de la commune de Savalou de 1994 à 2013 ….. 8

Figure 3: Fréquences des ligneux dans les champs d’igname à Savalou………………… 27

Figure 4 : Fréquence des familles des espèces d’arbres mortes et vivantes……………. 28

Figure 5 : Fréquence des familles vivantes uniquement…………………………………. 28

Figure 6 : Répartition par classe de circonférence des ligneux recensés………………… 29

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LISTE DES PLANCHES

Planche 1 : Illustration de la technique d’élimination des ligneux sur pieds…………… 24 Planche 2 : Physionomie des peuplements ligneux des champs d’igname ……………... 26 Planche 3 : Illustration d’un champ d’igname en pleine végétation……………………… 30

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RESUME

Au BENIN, la culture de l’igname est très importante dans l’agriculture vivrière pour le rôle qu’elle y joue. La production de cette denrée est fondée sur des savoir-faire que la présente étude conduite à Savalou (Département des Collines) tente d’inventorier. Les savoirs paysans constituent des stocks de connaissances pragmatiques d’une portée reposant sur la rationalité. Le paysan transmet son savoir dans les relations personnelles et les réseaux auxquels il appartient. Au-delà de cette analyse des connaissances endogènes, il y a lieu d’étudier la conciliation entre la nécessité de produire de l’igname et celle de la sauvegarde des ressources naturelles. L’étude, en s’appuyant sur une approche inductive et déductive d’analyse de données qualitatives et quantitative a porté sur un échantillon de 280 producteurs. En fonction des caractéristiques des exploitations agricoles sur la base des critères comme l’âge du cultivateur, le nombre d’actifs agricoles, le nombre de personnes à charge, la superficie emblavée, quatre différents groupes de producteurs ont été identifiés par arrondissement. L’occupation des sols indique que la mise en place des champs d’igname se fait préférentiellement dans des formations boisées. Sur le plan floristique, 1050 pieds de ligneux ont été recensés dans les champs d’igname (morts et vivants). 109 espèces ont été identifiés et réparties dans 86 genres et 17 familles. Sur le plan dendrométrique, la densité des ligneux est 375 arbres par hectare. Le diamètre moyens des ligneux est de 16,76 cm et la surface terrière 44,66 m2 par hectare. Elle révèle également que l’igname est une culture exigeante du point de vue agronomique. La production de l’igname nécessite une fertilité importante, ce qui en fait une culture ‘’consommatrice’’ d’espace. Dans les champs d’igname certaines espèces ligneuses (à usage médicinale et alimentaire) sont épargnées. Elle n’est cultivée qu’une seule fois sur un même terrain. Cette quête permanente de terres fertiles explique l’aspect itinérant de cette culture avec un impact négatif sur les ligneux en particulier ceux ayant une circonférence supérieure à(100 cm.

Mots clés : Igname, culture, fertilité des sols, ligneux.

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ABSTRACT

In Benin, yam is very important in subsistence agriculture for its role there. The production of this commodity is based on know-how to conduct this study Savalou (Department of hills) attempts to inventory. Farming knowledge are pragmatic knowledge stocks range based on rationality. The peasant passes on his knowledge in personal relationships and networks to which it belongs. Beyond this analysis of endogenous knowledge, it is appropriate to consider reconciling the need to produce yam and the preservation of natural resources. The study, based on an inductive and deductive approach to qualitative data analysis was conducted on a sample of two hundred and eighty (280) producers. Depending on the characteristics of the farms on the basis of criteria such as age of the farmer, the number of agricultural workers, the number of dependents, the planted area, four different producer groups have been identified by district.

Land use indicates that the establishment of yam fields is preferentially in woodland. Floristically, thouband and fifty feet of timber were identified in yam fields (dead and alive). One hundred and nine (109) species were identified and divided into eighty-six (86) genera and seventeen (17) families. On the dendrometri map c, density of wood is three hundred seventy-five (375) trees per hectare. The average diameter of the timber is sixteen point seventy six centimetres and basal area forty-four point sisty metre square per hectare. It also reveals that the yam is a demanding culture of agronomicay. The yam production requires high fertility, making it a culture '' consumer '' space. In yam fields some woody species (in medicated and food use) are spared. It is grown only once on the same land. This constant search of fertile land explains the travelling aspect of this culture with a negative impact on woods especially those with more than one hundred circumference (100 cm).

Keywords: yam, culture, soil fertility, timber.

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INTRODUCTION Depuis la nuit des temps, l’homme et la nature ont eu des rapports tantôt d’amitié, tantôt d’utilité, tantôt de cruauté. Jusqu’à un passé récent, ces rapports n’ont pas empêché les ressources naturelles de se développer avec une certaine harmonie. Mais à partir de la période du développement de la science et de la technologie qui consacra la puissance de l’homme sur le reste des créatures universelles, ces rapports se soldent en faveur de la volonté humaine caractérisée par une crainte vanité et une certaine folie. Cette caractéristique comportementale de l’homme envers son milieu de vie dont il dépend très étroitement menace aujourd’hui non seulement de nombres espèces végétales et animales mais aussi les systèmes qui les entretiennent (Ecologie, 2013). Le Bénin, bien que n’étant pas un pays forestier par excellence, dispose d’un patrimoine forestier non négligeable. Les principales formations ont régressé de trois (3) millions ha, soit 160 000 ha par an pour la période de 1978 à 1998 (CENATEL, 2002). L’analyse de la problématique de la déforestation au Bénin laisse entrevoir la réduction très nette du couvert forestier de près de la moitié en un demi-siècle. En 1949, ce couvert représentait environ 20% du territoire national, alors qu’il en constitue moins de 12% aujourd’hui. Le recul de la couverture forestière entre 1990 et 2005 estimé à 130 000 ha soit 2 ,1% par an. Ainsi, la superficie forestière par habitant qui était de 1, 63 ha en 1980 est passé à 0,87 ha en 1995 et elle devrait se réduire à 0,29 ha en 2025, si les tendances actuelles se maintenaient. Telle est la motivation du choix de la commune de SAVALOU pour ce travail de recherche intitulé : Impact de la culture de l’igname sur les ressources ligneuses dans la Commune de Savalou dont l’objectif principal est d’étudier les conditions écologiques d’une conciliation entre la nécessité de produire de l’igname et celle de la sauvegarde de l’environnement. Spécifiquement, il s’agit de : - Déterminer les impacts environnementaux et socio-économiques de l’évolution des espaces agricoles ; - Identifier les différentes pratiques culturales qui agissent sur les ligneux ; - Analyser la dynamique de la population et le rythme d’occupation des espaces agricoles ; - Analyser la structure des peuplements ligneux de ces écosystèmes ; - Présenter la situation floristique des zones impactées par la culture de l’igname ; - Proposer des stratégies pour concilier les impacts socio-économiques de production et de sauvegarde des ressources naturelles. Pour y parvenir, les hypothèses suivantes ont été formulées :  La pression démographique a conduit à une surexploitation des ressources naturelles,

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 La couverture ligneuse est presque inexistante dans les écosystèmes occupés par l’igname,  L’occupation des espaces agricoles a un effet néfaste sur les ressources naturelles de la commune. Le présent document est structuré en quatre parties : - la première partie présente le milieu d’étude ; - la second partie aborde l’approche méthodologique ; - la troisième partie traite des résultats et le point des discussions avec les différents acteurs de la filière dans la Commune de Savalou ; - la quatrième partie regroupe les annexes.

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I-DESCRIPTION DU MILIEU D’ETUDE

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1.1 - Généralités sur le Bénin Anciennement appelé Dahomey, le Bénin est un pays de l’Afrique de l’Ouest, situé sur le Golfe de Guinée. Il est limité au Nord par le fleuve Niger, au Nord-ouest par le Burkina-Faso, au Sud par l’océan Atlantique, à l’Ouest par le Togo et à l’Est par le Nigéria. Il couvre une superficie de 114.763 km² pour une population estimée à 6.769.914 habitants (Arouna, 2003). Sur le plan administratif, la République du Bénin est subdivisée en douze départements dont six au Sud (Atlantique-Littoral ; Ouémé-Plateau ; Mono-Couffo), deux au Centre (Zou-Collines) et quatre au Nord (Borgou-Alibori ; Atacora-Donga). D’après Arbonnier M., 2002, le Bénin présente un relief peu accidenté bien que possédant des falaises rompant brusquement le paysage entre les surfaces planes. La chaine de l’Atacora est la seule région élevée du pays. Situé au Nord-ouest, elle culmine à 658 m environ. Sur ces reliefs résiduels se sont développés des sols variés et deux types de paysages végétaux. Dans la partie méridionale du pays, la végétation est constituée de jachères buissonnantes et arbustives coupées de forêts galeries, de mangroves avec quelques reliques forestières. Dans la partie septentrionale, les savanes arborées et arbustives coupées de forêts galeries dominent le paysage végétal. La population est inégalement répartie sur l’ensemble du territoire national, avec de vastes étendus inhabitées au Nord, tandis que les régions du Sud sont surpeuplées (CENATEL, 2002). C’est dans ce cadre géographique que se situe la commune de Savalou dont il importe de préciser les caractéristiques géographiques et démographiques, ces paramètres environnementaux qui sont d’ordres géophysique, socioculturel et économique et qui déterminent le mode de vie et de production des hommes.

1.2 - Situation géographique et administrative La Commune de Savalou située dans le département des Collines est comprise entre 7°35 et 8°13 de latitude Nord d’une part et 1°30 et 2°6 de longitude Est d’autre part. Elle partage ses frontières avec les communes de Dassa-Zoumè et de Glazoué à l’Est; de Djidja au Sud, de Bantè au Nord et la République du Togo à l’Ouest sur environ 65 km (limite Nord- sud). Elle s’étend sur près de 58 km de l’Ouest à l’Est et couvre une superficie de 2.674 km² ; soit 2,37% du territoire national. Cependant Savalou demeure l’une des communes les plus vastes et surtout la plus peuplée du département des Collines.

La Commune de Savalou est administrativement subdivisée en quatorze (14) arrondissements dont quatre (04) urbains (Aga, Agbado, Attakè et Ouèssè) et dix (10) ruraux (Djalloukou, Doumè, , Kpataba, Lahotan, Lèma, Logozohè, , et ). Elle comprend dix sept (17) quartiers de ville et cinquante- deux (52) villages Réalisé par Gildas V. ADJAGBESSI Page 4

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(RGPH3, 2002). Mais, les élections locales de 2008 ont mis en place soixante dix (70) conseils de village. La commune de Savalou est administrée par un conseil communal de vingt cinq (25) conseillers communaux et 494 élus locaux ayant à leur tête un maire, deux adjoints, quatorze chefs d’arrondissement et 70 chefs de villages et de quartiers.

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Carte 1 : Localisation de la commune de Savalou Source : PDC de Savalou, 2012

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1. 3 - Milieu physique Le milieu physique est caractérisé par le relief, le sol, le climat, l’hydrographie et la végétation. 1. 3.1 - Relief L'un des traits caractéristiques de la commune de Savalou est son relief. En effet, il est caractérisé par des affleurements de collines avec un axe orienté nord-sud sur une pénéplaine cristalline reposant sur du matériel précambrien du vieux socle granito gneissique. Il existe d'autres massifs périphériques à emprise plus réduite: les massifs de Tchetti (dont une sous forme de grotte) et de Doumè.

1.3.2 - Climat La commune de Savalou bénéficie d’un climat de type soudano-guinéen avec deux saisons de pluie (de mars à juillet et de septembre à novembre) et deux saisons sèches (de décembre à mars et le mois d’Août). La hauteur moyenne annuelle des pluies est de 1150 mm. Toutefois, cette pluviométrie varie suivant les années entre 864 et 1.637,3 mm. Les températures sont élevées toute l’année avec des minima qui se situent entre 23 et 24°C et des maxima qui varient de 35 à 36°C. Cette variabilité constitue une contrainte au choix des différentes activités agricoles.

Hauteur des pluies (mm)

1800 1600 1400 1200 1000

800 Hauteur des pluies (mm) 600 400 200 0 1994199619982000200220042006200820102012

Figure 1 : Evolution de la pluviométrie annuelle de la commune de Savalou de 1994 à 2013 SOURCE : PDC de Savalou, 2012

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200 32 180 31 160 30 140 29 120 28 100 Série1 27 80 Série2 26 60 25 40 20 24

0 23 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Figure 2 : Diagramme ombrothermique de la commune de Savalou de 1994 à 2013 SOURCE : PDC de Savalou, 2012

1. 3. 3- Hydrographie Sur le plan hydrographique, la commune est arrosée par des cours d’eau saisonniers dont les principaux sont : Agbado, Klou, Gbogui, Azokan, Zou (affluent du fleuve Ouémé), longs d’environ 161 km. L'espace urbain est traversé par de nombreux affluents de la rivière Agbado. Il s'agit d'un petit bassin riche en ruisseaux à écoulement intermittent. Les plus importants de ce bassin urbains sont : Kinsissa, Sèhossou, Agbéto et Lévia. Les pentes, assez fortes par endroits et la perméabilité de certains sols, font que les nappes phréatiques facilement mobilisables sous forme de puits, sont masquées par les ‘’dos de baleine’’ qui affleurent à faible profondeur, empêchant ainsi les populations d’avoir des sources d’eau permanentes.

1.3.4- Sols Les sols rencontrés à Savalou résultent en grande partie de la nature de la roche mère. Ils sont de plusieurs types selon leurs caractères physique, chimique et biologique. Les plus répandus dans la commune sont les sols ferrugineux tropicaux avec par endroits des étendues de concrétion. On distingue aussi des sols hydromorphes et des vertisols.

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1.3.5 - Végétation La végétation à Savalou est tributaire du type de sols rencontrés. Ainsi, plusieurs formations végétales se retrouvent sur l’espace de cette commune formant un paysage de savane malgré l'existence de deux saisons bien tranchées. Elle est composée par endroits de galeries forestières, de forêts denses sèches, semi-décidues, de forêts claires, de savanes boisées, de savanes arbustives et saxicoles. 1.4 - Milieu humain 1.4.1 - Données démographiques La population de la commune de Savalou compte 104.749 habitants, soit 50.163 hommes et 54.586 femmes. Elle est dominée par deux ethnies, que sont les Mahi et les Ifê, ensuite viennent s'ajouter à celles-ci les fons d'Abomey, les Adja, les Ditamari, les Kotokoli, les Lopa qui constituent les récents immigrants. La population agricole est évaluée à près de 81.067 dont 39.606 hommes contre 41.481 femmes. Tableau 1 : Répartition de la population par arrondissement et tendances d'évolution Année 2010 2011 2012 2014 2016 2018 2020 2022 2025 Arrondissement Aga 11 648 16 153 16 751 18 013 19 371 20 831 22 401 24 089 26 864 Agbado 9 575 13 278 13 770 14 808 15 924 17 124 18 414 19 802 22 083 Attakè 7 729 10 718 11 115 11 953 12 854 13 822 14 864 15 984 17 825 Djalloukou 6 490 9 000 9 333 10 037 10 793 11 607 12 481 13 422 14 968 Doumè 13 592 18 849 19 547 21 020 22 604 24 308 26 140 28 110 31 347 Gobada 4 676 6 485 6 725 7 231 7 776 8 362 8 993 9 671 10 784 Kpataba 9474 13138 13 625 14 651 15 756 16 943 18 220 19 593 21 850 Lahotan 6 134 8 507 8 821 9 486 10 201 10 970 11 797 12 686 14 147 Lèma 6 979 9 678 10 036 10 793 11 606 12 481 13 422 14 433 16 096 Logozohè 4 424 6 135 6 362 6 842 7 357 7 912 8 508 9 149 10 203 Monkpa 2 854 3 958 4 104 4 414 4 746 5 104 5 489 5 902 6 582 Ouèssè 6 801 9 432 9 780 10 518 11 310 12 163 13 079 14 065 15 685 Ottola 6 089 8 444 8 757 9 417 10 126 10 889 11710 12593 14043 Tchetti 8 284 11 488 11 913 12 811 13 777 14 815 15 932 17 132 19 105 Commune 104 749 145 150 161 174 187 201 216 633 241 580 264 639 993 202 331 450 Source : PDC de Savalou, 2012 Les simulations d’évolution de la population montrent que la population de la commune de Savalou est estimée à 145.264 habitants en 2011. Elle va connaître une

Réalisé par Gildas V. ADJAGBESSI Page 9 Impact de la culture de l’igname sur les ressources ligneuses dans la commune de Savalou augmentation de 19,92% à l’horizon 2016, soit 174.202 habitants. Cette croissance est due au fait qu’il y a plus de jeunes en âge de procréer que de personnes âgées.

1.4.2 - Mouvements de la population La commune connaît des migrations de populations. A la recherche d’emplois, de diplômes et pour des raisons de commerce, les ressortissants de la commune se déplacent vers d’autres telles que Cotonou, Parakou, Glazoué et Bantè et même vers d’autres pays comme le Nigeria et le Togo. Il faut signaler les déplacements saisonniers (transhumance) des éleveurs Peuls vers les Communes de Djidja, de Bassila et de Dassa. Ces migrations, même si elles ont des avantages tels que l’acquisition de certains biens de luxe, elles provoquent le dépeuplement de la Commune et la baisse de la production agricole. Par ailleurs, des immigrants venant des communes limitrophes et d’autres pays arrivent dans la commune en quête de terres agricoles et pour des raisons de commerce ; ce qui fait de la Commune une zone d’attraction. Ce phénomène, bien qu’ayant des avantages comme le développement du commerce, est l’une des causes de l’insécurité, du vol, de diverses maladies et de la surexploitation des terres cultivables.

1.5 - Activités socio-économiques L’économie de la commune de Savalou est essentiellement agricole et les activités pratiquées sont : l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’exploitation forestière, le commerce, le tourisme, l’artisanat et l’industrie (PDC de Savalou, 2012).

1.5.1- Agriculture et élevage

L’existence des terres cultivables, des pâturages, des organisations d’agriculteurs et d’éleveurs et des structures d’encadrement et de financement (Centre Communal de Promotion Agricole, projets, Banques, ONG, CLCAM, PADME, PAPME, ACFB etc.) est à la base d’une diversité de spéculations (igname, coton, maïs, sorgho, soja, arachide, manioc, niébé, riz) et d’un important cheptel (bovin, ovin, caprin, porcin, volaille). Malgré l’existence des points d’eau, l’abreuvement du bétail pose des problèmes surtout pendant la saison sèche. Que ce soit pour l’eau ou le pâturage, la transhumance vers les communes de Djidja, Bantè, Dassa et de Bassila est une opportunité qui est saisie par les éleveurs. L’introduction progressive des techniques modernes notamment fumure organique, culture attelée, soins

Réalisé par Gildas V. ADJAGBESSI Page 10 Impact de la culture de l’igname sur les ressources ligneuses dans la commune de Savalou vétérinaires et la résistance de la race locale Borgou aux maladies n’ont pas permis d’améliorer significativement le rendement végétal qui demeure faible et le taux de mortalité animale encore élevé. Les pratiques agropastorales contribuent aussi à la déforestation, à l’appauvrissement des sols et à la mauvaise gestion du pâturage, ce qui pose un problème de durabilité écologique. Aussi, l’inexistence ou la mauvaise délimitation de couloirs de passage favorise-t-elle la divagation des animaux, source de conflits réguliers entre agriculteurs et éleveurs. Outre des contraintes techniques (association coton – cultures vivrières, mauvaise manipulation des produits phytosanitaires, mauvaise conservation des produits agricoles, présence mouche tsé-tsé, contamination par le bétail non vacciné, etc.), le secteur agricole est caractérisé par l’inorganisation des filières autres que celle du coton et une mauvaise gestion et structuration des Organisations des Producteurs (OP).

1.5.2 - Pêche Les contraintes relatives au facteur d’eau (rareté, tarissement précoce, mauvais entretien des points d’eau, pollution), couplées aux moyens de production et de conservation rudimentaire voir archaïques font de la pêche un secteur à faible rendement. Elle est en outre menacée par l’inondation du marché par des poissons congelés et la surexploitation des retenues d’eau par des pêcheurs étrangers. Selon le diagnostic participatif, le poids économique de la pisciculture est limité en termes de génération de revenus et d’emplois dans la commune de Savalou (PDC de Savalou, 2012).

1.5.3 - Exploitation forestière

Cette activité généralement pratiquée par les hommes est très remarquable dans la commune. Il s’agit essentiellement de la carbonisation, de la recherche de bois d’œuvre, de plantes médicinales, de bois de service, des produits de cueillette dans les forêts naturelles ou dans les savanes qui participent à la dégradation du couvert végétal. Les ressources forestières exploitées dans la commune sont constituées des ressources naturelles des savanes et des forêts (galerie et sacrées) ainsi que des plantations de tecks et d’anacardiers. Cela entraîne également la rareté voire la disparition de certaines espèces végétales et animales. Par ailleurs, les populations s’activent à rentabiliser des plantations avec des arbres tels que l’anacardier et le teck, tandis que les femmes se consacrent à la cueillette de karité et de néré.

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Il existe aujourd’hui dans la commune, des sites de pépinières qui permettent aux populations d’avoir différentes sortes de plants. L’organisation annuelle de la journée de l’arbre contribue également à lutter contre les effets néfastes de la déforestation. Les problèmes environnementaux de la commune sont :  La mauvaise gestion des ressources forestières par les populations ;  La prolifération des exploitants forestiers ;  Les effets néfastes sur l’environnement de l’agriculture extensive sur brûlis ;  Les feux de végétation tardifs ;  La mauvaise gestion des déchets solides ménagers ;  L’insuffisance des infrastructures d’évacuation des eaux pluviales ;  La mauvaise gestion des eaux de surface ;  La mauvaise gestion des déchets biodégradables et non biodégradables ;  L’absence d’un outil de gestion intégrée en eau ;  L’utilisation abusive des pesticides provenant du Nigéria ;  La pollution des eaux de surface par les produits chimiques et les matières fécales ;  L’utilisation des techniques artisanales de la récolte du miel.

1.5.4 - Artisanat et industrie L’artisanat est une activité bien développée dans la commune. Les principales branches d’activités sont le tissage, la couture, la poterie, la maçonnerie, la menuiserie, la scierie, et la mécanique. L’industrie est un secteur en développement dans la commune. On y retrouve une boulangerie, deux usines de transformation des noix de cajou, deux usines d’égrenage de coton (SEICB en 2005 et la SODECO en 2010) et une industrie de fabrication d’alcool à base de cossettes de manioc à Logozohè (PDC de Savalou, 2012).

1.5.5- Commerce Les activités commerciales sont orientées aussi bien vers la consommation domestique que vers l’importation et l’exportation. Elles se déroulent à travers quatorze (14) marchés avec chacun une périodicité fixe et dont certains sont d’importance régionale. On dénombre cent sept (107) hangars en matériaux définitifs pour mille deux cent quarante trois (1243) places disponibles. Ce faible niveau d’aménagement ne permet pas une exploitation optimale surtout en ce qui concerne les possibilités de recettes pour le budget communal.

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Hormis quelques cas de commerçants formalisés et dotés d’un important capital, l’activité commerciale revêt souvent la forme d’un petit commerce exercé dans l’informel. Une importante colonie de Ibo, de « Dadjè », de Yorouba et de « bassè » (Nigériens) tient le commerce des produits importés (PDC de Savalou, 2012).

1.5.6 - Tourisme et hôtellerie A Savalou, il existe un fort potentiel touristique très peu ou non valorisé. La mise en place par la commune de l’Agence de Développement du Tourisme et l’élaboration d’une stratégie de développement du tourisme sont des atouts importants pour le secteur.

La valorisation des sites passe nécessairement par l’aménagement des circuits touristiques et bien évidemment l’existence d’infrastructures de restauration et de réception hôtelière. Celles dont dispose Savalou aujourd’hui ont des capacités encore faibles. Il s’agit notamment de quelques Hôtels, Auberges et Motels. Mais les perspectives sont bonnes avec les investissements importants que font les opérateurs économiques privés de la commune. Le problème persistant est surtout lié à la qualité de l’accueil et des conditions d’hygiène dans ces lieux de restauration et d’hébergement tenus aussi bien par les femmes que par les hommes. La commune de Savalou malgré l’importance de ses activités économiques et de son poids démographique ne dispose pas d’infrastructures d’accueil adéquates pour les séminaires, fora ou réunions d’envergure régionale ou nationale.

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II – MATERIEL ET METHODES

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2.1- Matériel utilisé Le matériel utilisé est constitué de : - Un GPS (Garmin) pour relever les coordonnées géographiques des placeaux; - Un mètre ruban pour la mesure de la circonférence des arbres; - Un penta décamètre pour les mesures de distances; - Un sécateur pour prélever des échantillons d’espèces; - Un guide pour identifier les espèces ligneuses (Arbonnier, 2002)

L’étude a été exécutée en trois phases à savoir : la recherche documentaire, la collecte des données sur le terrain, le traitement et l’analyse des données. 2.2- Méthodes 2.2.1 - Recherche documentaire La recherche documentaire vise à exploiter les informations disponibles tant sur le thème de recherche que sur le milieu d’étude afin de vérifier et d’apprécier le travail déjà exécuté. Pour ce faire, nous avons consulté des documents dans les structures ci- après: - Bibliothèque centrale de l’Université d’Abomey-Calavi; - Centre de documentation de l’EPAC; - Centre de documentation de la FSA; - Centre public de lecture et de documentation de Savalou ; - Bureau des archives et de documentation de la commune de Savalou. Ces données traitent en général de la gestion des ressources naturelles, de la pratique de l’agriculture, de l’aménagement de l’espace, de la méthode d’étude de biodiversité et en particulier de la production de l’igname, de la diversité de la flore ligneuse, des caractéristiques socio-économiques et physiques du milieu d’étude.

2.2.2- Collecte des données Dans le cadre de la collecte des données, la carte de la commune de Savalou et un questionnaire (annexe 1) préétabli a été conçu pour recueillir des informations. Ce questionnaire a été soumis aux acteurs ciblés par un entretien structuré, un entretien de groupe, un diagnostic participatif de groupes et des observations permettant de vérifier certaines informations recueillies. Mais compte tenu du temps relativement court dont nous disposons, nous avons dû faire recours aux Conseillers en Production Végétale (CPV) du

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SCDA de Savalou, qui ont participé à la collecte des données. En tenant compte des superficies emblavées, un échantillon de 20 producteurs a été retenu par arrondissement (soit un total de 280 producteurs) dans la commune. Les différentes informations recueillies sont relatives :

- aux principaux facteurs responsables de la production progressive de l’igname dans la commune de Savalou,

- aux différentes pratiques culturales qui contribuent à la destruction des ressources ligneuses dans la commune de Savalou,

- aux approches de solutions proposées par les différents acteurs intervenant dans le secteur etc.

2.2.3- Echantillonnage Compte tenu du nombre important des Arrondissements de la Commune (14 Arrondissements) et de l’effectif élevé des agriculteurs producteurs de l’igname de la commune de Savalou, notre étude a porté sur vingt (20) producteurs par arrondissement avec un total de 280 producteurs de la commune. Notons qu’au niveau des arrondissements, seuls les producteurs identifiés ont été interviewés compte-tenu de l’importance des superficies emblavées (28000 m2) et de leur production (Tableau 2). L’échantillonnage a également pris en compte certains agents d’encadrement du SCDA, du Projet d’Appui à la Gestion des Forêts Communales (PAGEFCOM), les consommateurs d’igname, les membres de l’Union Communale des Producteurs de Savalou. La répartition de l’échantillonnage se présente dans le tableau suivant :

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Tableau 2 structure de l’échantillon

Arrondissement Taille des emblavures Agent d’encadrement agricole Sup(- de Sup(0,5 Sup(+ de 0,5 ha) à 2 ha) 2ha) Aga 05 09 06 Agbado 05 05 10 Attakè 05 05 10 Djalloukou 05 05 10 Doumè 05 05 10 14 agents de terrain Gobada 05 07 08 et 01 TSPV Kpataba 05 05 10 Lahotan 05 05 10 Lèma 05 05 10 Logozohè 05 05 10 Monkpa 05 05 10 Ouèssè 05 05 10 Ottola 05 05 10 Tchetti 03 04 13 Commune 68 75 137 Sup = Superficie

Source: Enquête de terrain, 2014

Le choix de ces catégories de producteurs retenus pour l’étude a été effectué sur la base des critères qui ont été définis compte tenu non seulement des données recueillies dans la littérature, mais aussi et surtout des objectifs visés pour l’étude. Ces critères sont les suivants :  L’importance de la superficie emblavée par ses producteurs d’igname,  L’expérience et l’implication de ces derniers dans la culture de l’igname.  Le niveau de production d’igname réalisé

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2.3 - Collecte des données dendrométriques 2.3.1- Forme des unités d’échantillonnage Les formes les plus habituelles d’unités d’échantillonnage sont la forme carrée, la forme rectangle, la bande et le cercle. La forme la plus favorable d’un placeau est celle qui, à surface égale, présente le plus petit rapport du périmètre à la surface de telle manière que le nombre d’arbres situés en limite de placeau soit le plus réduit possible (Rondeux, 1999). La forme circulaire est celle utilisée lors de l’Inventaire Forestier National (IFN). Pour la présente étude, la forme carrée est celle utilisée.

2.3.2 - Dimension et distribution des placeaux Les dimensions adoptées pour les placeaux, tiennent compte des travaux réalisés au Bénin (Oumorou, 2003; Dossa, 2004; Wala, 2004; Ouoba, 2006; Djego, 2007; PBF 2- IFN, 2007; Toko, 2008; Sinsin, 2003 ; Dan, 2009) et qui ont retenu des superficies entre 100 et 1000 m² selon les formations végétales et les strates. Pour la présente étude, les placeaux sont distribués de façon aléatoire dans les formations végétales et la taille adoptée est de 400 m2 soit 20 m x 20 m.

2.3.3 - Données dendrométriques Sur les placeaux, tous les ligneux vivants et morts, ayant une circonférence supérieure ou égale à 10 cm à hauteur d’homme (1,30 m du sol) ont été inventoriés. La famille, le genre, l’espèce et la circonférence à hauteur d’homme ont été également notés.

2.4 - Traitement des données

Pour le traitement des données, les différentes informations recueillies à partir des questionnaires administrés aux différents acteurs, sont traduites, codifiées et classés en plusieurs ordres, pour une meilleure interprétation en vue de garantir la fiabilité des résultats. De même, à partir d’un diagnostic participatif sur l’organisation de la filière, nous allons procéder à une analyse approfondie de la situation. Sur la base des informations recueillies, nous avons dégagé les facteurs liées à chaque catégorie d’acteurs impliqués dans la filière et proposer des recommandations et/ou suggestions pouvant contribuer à freiner la destruction du couvert forestier et par ricochet l’amélioration des systèmes de production d’igname dans la commune de Savalou.

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Pour étudier la diversité floristique, nous nous sommes intéressés à la richesse spécifique ou contribution spécifique. La richesse spécifique (I) dans un relevé est le rapport de la fréquence spécifique ou fréquence absolue de l’espèce à la somme des FS de toutes les espèces recensées sur cent points échantillonnés.

Elle se calcule par: avec :

CSi = richesse spécifique FSi = fréquence spécifique La densité, le diamètre moyen, la surface terrière moyenne et la structure diamétrique des formations végétales sont les paramètres calculés.  La densité (d) : elle est donnée par la formule: d= N/S avec: d= densité des ligneux de circonférence ≥ 15cm. N = nombre total des arbres recensés sur les placeaux. S = superficie à l’hectare de l’ensemble des placeaux.

 La surface terrière moyenne (G) : est la surface de la section transversale d’un arbre à hauteur d’homme (1,30 m). La surface terrière totale G est la somme des surfaces terrières de tous les arbres présents. Elle est donnée par la formule : G = ∑ (Rondeux, 1999) avec : G= surface terrière. C= circonférence de l’arbre à 1,30 m du sol.

 Le diamètre moyen (Dg): Dg est le diamètre moyen de tous les arbres recensés. Il est donné par la formule suivante : Dg = ∑ avec: Dg= diamètre moyen ; C= la circonférence de l’arbre à 1,30 m du sol n= le nombre total d’arbres recensés.

 La répartition par classe de circonférence: Elle est déterminée par des classes de circonférence des ligneux de 30 cm d’amplitude et de l’effectif en pourcentage des individus composant chaque classe.

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III – RESULTATS ET DISCUSSION

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3.1- Résultats 3.1.1- Aspects socio-économiques et dynamique des formations ligneuses 3. 1.1. 1- Igname, culture de tradition et de gloire

L’igname constitue indéniablement l’une des plus anciennes cultures vivrières. Durant de nombreuses années, on a pensé que cette culture, à l’origine itinérante, était incompatible avec une agriculture moderne. Fortement utilisatrice de main-d’œuvre, générant des pertes importantes après la récolte, elle était qualifiée de non compétitive, notamment par rapport aux autres produits amylacés, comme le riz et le manioc. Néanmoins, c’était sans compter sur la capacité d’adaptation et d’innovation des paysans ainsi que sur le poids de la tradition que porte le côté traditionnel de cette culture. Ainsi, la production de ce tubercule, malgré un contexte politique et économique peu favorable à son égard, a fortement augmenté ces vingt dernières années, et cela principalement dû au fait que l’igname est devenue un aliment urbain.

3 .1. 1. 2 - Présentation de la filière à Savalou

L’igname est dans la région des collines une réelle culture de tradition. Les ethnies s’y adonnant sont diverses mais la plus importante reste celle des Mahi et les Ifè, pour qui elle demeure la culture traditionnelle clef et la base de l’alimentation depuis toujours. C’est la ‘‘culture’’ qui est offerte aux ancêtres avant que la récolte ne commence. C’est également la culture qui fait appel à des croyances mystiques jouant sur le volume et la qualité de la production. Outre son poids en termes de sécurité alimentaire, elle est aussi fortement impliquée dans les mœurs sociales, dans l’agriculture et dans les habitudes alimentaires de la région.

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3.1.1. 3- Caractérisation de l’approche- genre Tableau 3: Caractérisation de l’approche- genre Arrondissements Nombre de personnes enquêtées Nombre de personnes (homme) enquêtées (femme) Aga 20 -

Agbado 20 -

Attakè 18 02

Djalloukou 19 01

Doumè 20 -

Gobada 20 -

Kpataba 16 04

Lahotan 18 02

Lèma 17 03

Logozohè 20 -

Monkpa 17 03

Ouessè 20 -

Ottola 20 -

Tchetti 20 -

Total 265 15

Source: Enquête de terrain, 2014

Le tableau 3 indique que très peu de producteurs de sexe féminin (05, 35%) s’adonnent à la culture de l’igname. D’après ce résultat, la culture de l’igname dans la commune de Savalou reste une activité masculine.

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3.1.1.4- Caractérisation de l’échantillon Le caractère hétérogène de l’échantillon a nécessité le regroupement des personnes enquêtées en quatre groupes en fonction de l’âge. L’amplitude d’âge considérée est de 12 ans. Tableau 4 : Caractérisation des exploitations de l’échantillon Groupes Effectif Classe d’âge Nombre moyen Nombre moyen d’actifs de personne à agricoles charge Groupe 1 49 [18 à 30] 4 ,00 6 ,08 Groupe 2 68 [31 à 43] 3 ,70 8 ,10 Groupe 3 77 [44 à 56] 3 ,00 9 ,14 Groupe 4 86 [57 à 69] 2 ,96 11 ,00 Total 280 [18 à 69] 13 ,66 34 ,32 Source: Enquête de terrain ,2014

Le Tableau 4 indique que la culture de l’igname est une activité des séniors de plus de 30 ans qui font 82,5 % des enquêtés. Dans chacun des arrondissements, les groupes sont différents du point de vue de l’âge, d’actifs agricoles et du nombre de personnes à charge pour la production de l’igname dans la commune de Savalou. Selon les informations contenues dans le tableau 4, le nombre moyen de personnes à charge augmente en fonction de l’âge.

3.1.1.5- Dynamique des superficies emblavées Tableau 5 : Dynamique des superficies emblavées les cinq (05) dernières années à Savalou Campagne 2008-2009 2009-2010 2010-2011 2011-2012 2012-2013 agricole Superficie 1420 3311 2789 3523 6513 ,5 (ha) Source : SCDA Savalou, 2014 La présente étude s’est intéressée à la dynamique des superficies dévolues à la culture d’igname à deux niveaux:  Le premier niveau qui a consisté à recueillir l’avis des personnes enquêtées sur la question.

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 Le second niveau a consisté à recueillir auprès du SCDA de Savalou, les superficies emblavées pour la culture de l’igname. 3.1.1.6- Itinéraire technique de production de l’igname La culture de l’igname suit plusieurs étapes dont voici les techniques de production :  Choix du site Le choix du site est la toute première étape après la décision de cultiver de l’igname. 100% des producteurs enquêtés ont déclaré affecter les sites boisés à la culture d’igname. Le critère le plus expressif dans le choix du site pour la production de l’igname est la densité de la végétation. En l’absence de site boisé, les terrains fortement herbacés sont sollicités. Par ailleurs, l’igname n’est pas cultivée sur une même parcelle pendant deux années consécutives, ce qui témoigne de la forte sollicitation des sols emblavés d’igname.  Préparation du site et mise en terre des semences Comme toute culture, la préparation du site est une étape à ne pas négliger. Elle exige dès le choix du site jusqu’à la mise en terre des semences, des activités concernent le désherbage, l’élimination des ligneux sur pieds (planche 1), la formation des buttes et la mise en terre des semences. Plante héliophile, pour satisfaire les exigences de l’igname, les producteurs, au lieu d’abattre les arbres, les éliminent sur pied avec le feu ou de l’herbicide selon les moyens. Cette pratique est une exigence fondamentale de la culture de l’igname. Après ces différentes opérations viennent la mise en terre des semences et les sarclages d’entretien.

Planche 1 : Illustration de la technique d’élimination des ligneux sur pied

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Prise de vue : ADJAGBESSI, 2014 La planche 1 montre la préparation d’un nouveau champ d’igname dans lequel les arbres sont éliminés sur pied avec le feu. Aujourd’hui, l’usage du feu est le moyen le plus utilisé pour éliminer les arbres sur pied contrairement à l’utilisation des herbicides qui au dire des producteurs enquêtés nécessite beaucoup plus de moyens mais aussi tombent pour détruire les cultures après quelques mois. Aussi, cette planche nous permet d’une part d’apprécier la densité des ligneux sur l’espace délimitée à cet effet et d’autre part d’observer les effets du feu mis au pied des arbres pour les éliminer. Pour détruire les arbres à l’occasion de la culture d’igname, la technique la plus utilisée consiste à mettre feu au pied des arbres afin de les éliminer.

3.1. 2- Dynamique des formations ligneuses 3.1 .2.1- Caractéristiques édaphiques Les caractéristiques des champs d’igname parcourus sont présentées dans le tableau 6. Tableau 6 : Caractéristiques édaphiques des champs visités en 2014 Caractéristiques Sol Sol sablo Sol argilo Plateau Versant sableux argileux sableux Fréquence (%) 75 20 20 90 30 Source : SCDA Savalou, 2013.

Les champs d’igname sont installés sur deux types de relief à savoir les plateaux et les versants avec une référence plus accrue des plateaux. Les données du tableau montrent que 90% des champs d’igname sont sur des plateaux. Les champs sont installés sur de grandes superficies à sol sableux

Réalisé par Gildas V. ADJAGBESSI Page 25 Impact de la culture de l’igname sur les ressources ligneuses dans la commune de Savalou

3.1.2.2- Description physionomique du peuplement

Planche 2 : Physionomie du peuplement ligneux des champs d’igname. Prise de vue : ADJAGBESSI, 2014

La planche 2 montre que les champs d’igname regorgent une forte densité des arbres morts sur pied. Lorsqu’on fait une analyse de l’occupation des terres culturales de Savalou, on remarque aisément que le niveau de destruction des ligneux est à un niveau alarmant et inquiétant.

3.1.2.3- Diversité floristique Les travaux d’inventaire montre que constate aisément que la préparation de site modifie considérablement la couverture ligneuse. Au cours de ces travaux, nous avons recensé cent neuf (109) espèces ligneuses réparties en quatre vingt six (86) genres et dix sept (17) familles. A cet effet, le résultat des travaux d’inventaire a révélé que sur un total de mille cinquante (1050) espèces ligneuses recensées, 78,85 % ont été éliminées par le feu par les producteurs et seuls deux cent vingt deux (222) individus vivent encore.

Réalisé par Gildas V. ADJAGBESSI Page 26 Impact de la culture de l’igname sur les ressources ligneuses dans la commune de Savalou

120

100

80 Mort

60 40 Vivant 20

0

Combretumsp

Afzeliaafricana

Isoberliniadoka

Brukeaafricana

Trichiliaemetica

Prosopisafricana

Cussonia arborea

Hannoaundulata

Strichnosspinosa

Combretummolle

Monoteskirstingli

Securidaca…………

Pericopsislaxiflora

Lanneamicrocarpa Vetelariaparadoxa

Pteleopsissuberosa sterospernum………..

Marantespolyandra

Gardeniaerubescens

Parinaricuratellifolia

Anogeissusleiocarpus

Syzigiumsenegalensis

Xeroderrissthulmannii Terminalia glauscesens Detariumemicrocapum

Figure 3 : Fréquences des ligneux (vivants ou morts) dans les champs d’igname Source : Enquêtes de terrain, 2014

La figure 3 montre que le nombre de ligneux éliminés sur pied dépasse largement celui des ligneux vivants sur les périmètres délimités à cet effet. Ces ligneux sont éliminés sans distinction aucune du type d’espèce et de leur importance (environnementale, économique, sanitaire et sociale). Ceci témoigne de la régression de la richesse floristique sur les différents espaces dans lesquels les relevés sont effectués. Le défrichement quasiment total ne laisse pas épargné les espèces dont les intérêts sont pourtant reconnus. Ces espèces d’arbre sont éliminées à différentes proportions : Tectona grandis ; Ceiba pentendra ; Gliricidia sepium ; Anogeissus leiocarpus ; Senna siamea ; Isoberlinia doka ; Daniellia oliveri détruites à 100%, Afzelia africana ; Pterocarpus erinaceus ; Combretum spp ; Khaya senegalensis ; détruites à 95% et Parkia biglobosa ; Vitellaria paradoxa ; Anacardium occidentale ; Vitex doniana détruites à 80%. Le déséquilibre observé au niveau de la densité des ligneux et de la richesse spécifique a eu un effet néfaste sur les familles initialement présentes. Cette alternance de densité est présentée par la figure 4 .

Réalisé par Gildas V. ADJAGBESSI Page 27 Impact de la culture de l’igname sur les ressources ligneuses dans la commune de Savalou

25

20

15

10

5

0

Figure 4 : Fréquence des familles mortes et vivantes Source : Enquêtes de terrain, 2014

30

25

20

15 Série1

10

5

0 Cesalpiniacées scrophulariacées papilionacées Total

Figure 5 : Fréquences des familles (vivants uniquement) Source : Enquête de terrain, 2014

L’analyse des figures 4 et 5 révèle une disparition de six (06) familles parmi celles initialement présentes. Au sein de chaque famille, on note également une réduction drastique à la fois des individus et de la richesse spécifique. Outre les Césalpiniacées, les autres familles vivantes sont représentées par quelques espèces différentes. En considérant la richesse spécifique dans la formation initiale, la famille des Papilionacées suivie des Césalpiniacées dépasse de loin toutes les autres familles. Après le défrichement, seule la famille des Césalpiniacées se démarque de toutes les autres familles restantes. Après le défrichement Pterocarpus erinaceus suivi d’ Anogeissus leiocarpus sont les espèces les plus abondantes avec respectivement dix neuf (19) et vingt sept (27) individus.

Réalisé par Gildas V. ADJAGBESSI Page 28 Impact de la culture de l’igname sur les ressources ligneuses dans la commune de Savalou

L’espèce la plus abondante reste Anogeissus leiocarpas avec quatre vingt dix sept (97) individus sur les mille cinquante (1050) recensés. Dans les placeaux, la dégradation de la formation ligneuse est fort inquiétante. Elle se manifeste différemment en fonction de la circonférence de l’arbre.

3.1.2.4- Répartition par classe de circonférence Les individus recensés sont réparties par classe de circonférence et exprimée par la figure 5.

70

60 Vivant

50 Mort

40 Expon

Vivant 30 20

10

0 10à 40 41à71 72à102 103à133 134 à 164 164à plus Classe de circonférence en cm

Figure 6 : Répartition des classes de circonférence des ligneux recensés Source : Enquête de terrain, 2014 A l’analyse de cette répartition des classes de circonférence, On remarque que les effectifs décroissent des classes de circonférence inférieures vers les classes de circonférence supérieures. Ceci traduit le fait que les gros ligneux sont presque absents du fait des défrichements successifs qu’engendre la culture de l’igname.

3.1.2.5- Densité, surface terrière et diamètre moyen Le total des placeaux couvre une superficie de vingt huit mille (28000) mètres carrés (m2). Mille cinquante (1050) pieds d’arbres toutes espèces confondues ont été recensés sur l’ensemble des placeaux. La densité des ligneux du milieu est déterminée par la formule suivante : d=N/S Elle est de 375 arbres par hectare.

Réalisé par Gildas V. ADJAGBESSI Page 29 Impact de la culture de l’igname sur les ressources ligneuses dans la commune de Savalou

En considérant uniquement les ligneux vivants recensés, cette densité revient à 79,28 arbres par hectare.

La surface terrière moyenne calculée suivant la formule est de 44,66m²/ha en considérant les arbres morts et vivants. Le diamètre moyen des ligneux (vivants et morts) calculé est de 16,76 cm.

3.1.2.6- Effet de la culture d’igname sur le paysage

Planche 3 : Observation d’un champ d’igname en pleine végétation Prise de vue : ADJAGBESSI, 2014

Cette planche présente la destruction d’une végétation relativement dense. La destruction de des ligneux constituant la végétation est intervenue sans distinction aucune des types d’arbres.

3.1.2.7- Utilité des espèces épargnées Lors de la préparation du site devant abriter la culture de l’igname, certaines espèces sont épargnées. Ces espèces sont diversement utiles aux producteurs et varie d’un producteur à un autre. Tous les producteurs ont reconnu que les espèces sont conservées pour leur utilité alimentaire, médicinale et économique. De ce fait, ils détruisent systématiquement toutes les espèces reconnues pour leur aptitude à fournir du bois d’œuvre. Aussi, le souci d’avoir un

Réalisé par Gildas V. ADJAGBESSI Page 30 Impact de la culture de l’igname sur les ressources ligneuses dans la commune de Savalou minimum de couverture végétale n’est-il pas du tout évoqué comme raison qui justifie la conservation de certains individus. Les agriculteurs ne conservent aucune couverture qui aura une influence négligeable sur la culture.

3-1-2-8- Impacts de la culture d’igname sur les ressources ligneuses La reconstitution de la formation ligneuse est profondément compromise du fait de l’élimination systématique des arbres de grandes circonférences créant ainsi l’absence des sujets en âge de produire les graines. Ce bouleversement du système écologique renforce les problèmes environnementaux et augmente les effets des changements climatiques. Les sols, désormais dépourvus de leur couverture ligneuse sont enclins aux différents types d’érosions et deviennent à long terme improductifs. Le problème de défrichement au mépris des dispositions législatives qui fixent les conditions de défrichements est ainsi indexé.

3-1-2-9- Contexte socio économique de la culture d’igname

La culture de l’igname a connu ces vingt dernières années un essor fort important. Comme nous l’avons mentionné auparavant, on peut noter le passage d’une agriculture vivrière à une culture commerciale avec un système de production intensifié mettant à la disposition permanente des consommateurs urbains, et de façon permanente des produits alimentaires adaptés à leurs habitudes alimentaires et à leur budget. L’igname constitue le premier aliment de base des populations respectivement de Ouaké et de Tchèti tout comme dans le centre et le nord de pays depuis des décennies. Ces résultats confirment le fort taux d’emblavure constaté au niveau de la commune de Savalou qui continue par faire ses preuves à travers tout le pays. La commune de Savalou, reconnue comme commune productrice de l’igname, la mise en place de la culture de l’igname dans la commune de Savalou obéit à l’objectif premier de l’agriculture de subsistance. Les différents travaux révèlent que deux objectifs sont visés par les producteurs d’igname: l’autoconsommation pour la satisfaction des besoins alimentaires et celui de la clientèle. Lors de la présente étude, plus de 48% des personnes abordées ont déclaré produire de l’igname pour la vente. Le déclin de la filière coton serait la raison fondamentale. La fête de quinze Aout qui est une grande occasion de commercialisation de l’igname force les agriculteurs à se tourner vers la culture de l’igname. Cette inversion de la destination des récoltes d’igname explique l’accroissement des superficies emblavées pour le compte de la culture de l’igname à Savalou.

Réalisé par Gildas V. ADJAGBESSI Page 31 Impact de la culture de l’igname sur les ressources ligneuses dans la commune de Savalou

3-1-2-10- Systèmes d’intensification de la production de l’igname

Il n’est pas coutume chez les producteurs d’utiliser des engrais chimiques pour intensifier les rendements. Le système traditionnel de la culture de l’igname fait davantage appel, et ce depuis la nuit des temps, à des mélanges de plantes ou à des gris-gris. Cette culture de tradition est en effet accompagnée de nombre de croyances mystiques. C’est pourquoi, l’utilisation de fétiches enterrés dans les champs, la pratique d’offrandes ou de sacrifices d’animaux au cours de cérémonies rituelles sont autant de stratégies visant à accroître le volume de la production. Elles commencent dès le choix de la terre et la plantation et finissent trois semaines avant la récolte. Ces pratiques demeurant le secret du paysan, il nous a été malheureusement difficile d’en savoir davantage. Il fallait être initié pour comprendre le bien fondé de ces pratiques. Toujours est-il que, mise à part ces stratégies traditionnelles, le meilleur moyen d’assurer une bonne récolte reste le bon entretien des terres, c’est-à-dire un sarclage consciencieux. On peut aussi noter l’utilisation de semences améliorées dans le but d’intensifier la production. Cette pratique reste cependant très limitée. En effet, sur les deux cent quatre vingt (280) producteurs enquêtés, un seul a déjà expérimenté cette méthode. De plus, il apparaît qu’aucun des paysans n’ait expérimenté cette méthode plus d’une fois, que ce soit par méfiance ou par manque de suivi ou d’information de la part des structures d’encadrement.

3-2- DISCUSSION 3-2-1- Opinions des producteurs sur l’effet de la culture d’igname sur les ligneux Tous les producteurs enquêtés ont reconnu que la culture d’igname constitue un préjudice pour les formations végétales en occurrence, les ligneuses. C’est de la mort pour le peuplement ligneux. Elle occasionne la disparition massive de nombre d’espèces ligneuses. 100% des personnes enquêtées ont confirmé la réduction de la richesse spécifique des formations ligneuses à travers la culture de l’igname. La disparition des formations ligneuses constitue un problème humanitaire, ont reconnu les personnes enquêtées. Les agriculteurs estiment cependant que les effets engendrés sur les ressources ligneuses sont réductibles avec les programmes de reboisement des espaces agricoles. La culture d’igname induit la transformation des milieux boisés en de vastes territoires agricoles dépourvus d’arbres. Dans

Réalisé par Gildas V. ADJAGBESSI Page 32 Impact de la culture de l’igname sur les ressources ligneuses dans la commune de Savalou le souci d’apporter suffisamment de la lumière à la plante, condition sine qua non pour sa production, les cultivateurs d’igname procèdent à un défrichement sauvage. Ce défrichement consiste à éliminer les arbres sur pied. A l’installation de la culture d’igname, ce sont les ressources ligneuses qui paient le lourd tribu. Dans cette logique, les arbres de grande circonférence sont détruits. Ces résultats rappellent ceux de AKPLO (2013) qui a indiqué que d ans les champs, les paysans abattent plusieurs espèces ligneuses. En effet très peu sont épargnés. La régression de la densité des ligneux s’est assortie d’une réduction de la richesse spécifique et du taux de la phytodiversité.

3-2-2- Opinion des producteurs sur les effets de l’igname sur les ressources forestières Le besoin de sauvegarder l’environnement et celui de garantir une production agricole soutenue constitue un problème majeur dans le rang des producteurs de l’igname. Tous les producteurs d’igname enquêtés ont reconnu être responsables de la destruction massive dont soufrent les ressources forestières. Cette destruction qui entraîne la dégradation des terres cultivables est due à la mauvaise pratique agricole qu’engendre la production de l’igname. Mais force est de constater que la satisfaction du besoin vital et alimentaire justifie fondamentalement l’attitude des producteurs d’igname de la portée de cette culture sur les ressources forestières. Cette attitude pose la récurrente question de développement durable dont le principe fort est l’obligation pour les générations actuelles de protéger aux générations futures les ressources nécessaires à leur développement et à leur épanouissement.

3-2-3- Dynamique des superficies de champs d’igname en 2014 100% des producteurs enquêtés reconnaissent que la superficie des champs d’igname est en nette augmentation ces cinq dernières années. Cette augmentation se justifie par la valeur que les populations de Savalou donnent à l’igname à travers différentes activités culturelles et aussi au faite que les arbres ne sont pas coupés avant la mise en terre des semences. Cette technique culturale qui ne fait pas dépensé les producteurs, augmente le taux d’emblavure et fait gagner de temps permettant ainsi une grande occupation de terres. La présente étude traduit aussi que le problème de terre se pose avec acuité au niveau de certains arrondissements de la commune avec la poussé démographique et ses corollaires. Cette observation confirme les résultats de GNAHOUI (2011) à Tchetti (Savalou). La

Réalisé par Gildas V. ADJAGBESSI Page 33 Impact de la culture de l’igname sur les ressources ligneuses dans la commune de Savalou pression humaine due à la poussée démographique est d’autant plus importante que certaines espèces et même des écosystèmes sont actuellement en voie de disparition (GUEDOU, 2001).

3-2-4- Conséquences de la destruction du couvert forestier Contient de leur comportement coupable vis-à-vis de l’environnement, tous les producteurs enquêtés reconnaissent être à la base des conséquences qui découlent de la destruction massive du couvert forestière. Ces conséquences se manifestent au niveau de la faune, de l’atmosphère, de l’agriculture, de l’élevage et du commerce.

3-2-4-1- Baisse du rendement agricole

La baisse du rendement agricole se traduit dans la Commune de Savalou par la baisse des revenus agricoles. Les sols dénudés et décapés n’offrent plus aux agriculteurs de bonnes récoltes. Ces sols ne garantissent plus aux agriculteurs un meilleur rendement agricole pouvant leur permettre d’avoir un revenu agricole élevé. Cependant, pour améliorer leur rendement agricole, certains agriculteurs, agrandissent leurs champs ou utilisent des engrais chimiques. Ceci entraine une augmentation du coût de production qui affecte considérablement le revenu de ces agriculteurs.

3-2 -4-2- Pollution de l’atmosphère La forêt est le poumon de la terre. La disparition ou la réduction de la flore due à la destruction croissante sans cesse, du bois, entraine une réduction de la production de l’oxygène ; ce qui augmente ainsi celle du dioxyde de carbone CO2. La destruction abusive des arbres perturbe le cycle de l’eau. La régulation du cycle hydrologique passe par l’évapotranspiration au niveau des feuilles des arbres, phénomène qui libère dans l’atmosphère une partie des eaux infiltrées dans le sol et absorbées par leurs racines. Sur le terrain, la coupe de bois cause le tarissement de certains cours d’eau, des puits et forages car les pluies se raréfient ; et la vitesse du vent augmente.

3-2-4-3- Réduction de la biodiversité faunique La modification voire la destruction du biotope de la flore (forêt dense, galeries forestières, savanes boisées), provoque la migration de certaines espèces carnivores importantes comme Python regia (Python royal), Bitis gabonica (Vipère de Gabon), Naja nigricollis (cobra cracheur), cricetomys gambianus (rat géant) vers les secteurs les plus hospitaliers du Bénin (forêts classées, parcs nationaux), ou vers les pays frontaliers. D’après

Réalisé par Gildas V. ADJAGBESSI Page 34 Impact de la culture de l’igname sur les ressources ligneuses dans la commune de Savalou les travaux de terrain, la destruction des forêts a entrainé la raréfaction des espèces telles que : Achatina achatina (escargot), Glossophaga sp (chauve-souris), Papio anubis (singe babouin), Xerus erythropus (rat palmiste) dans la commune de Savalou.

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CONCLUSION ET SUGGESTIONS Les paysans, pendant longtemps, ont inventé des pratiques et mis au point des techniques qui leur permettent de conduire à bien la culture de l’igname. A travers la discussion à nous accorder par les producteurs enquêtés, nous retenons que l’igname est une culture pratiquée par les personnes de tous âges particulièrement les hommes de plus de trente ans (30 ans). La production est assurée par les chefs de ménage car d’après la présente recherche, l’agriculteur commence la culture d’igname dès son premier enfant ou dès qu’il se retire du ménage de son père. De même, le rapport de l’homme à l’igname à travers les rituelles et autres pratiques occultes s’inscrit dans une dynamique d’harmonie de la sphère sociale. 100% des producteurs enquêtés reconnaissent que la superficie des champs d’igname est en nette augmentation ces vingt dernières années. Dans l’ensemble, on note une augmentation des superficies dédiées à la culture d’igname depuis cinq (05) ans. Pour la production de l’igname, les producteurs choisissent les espaces suffisamment boisés. La mise en place des champs d’igname transforme des espaces boisés en de vastes territoires agricoles. Cette transformation s’accompagne de la perte drastique de la diversité floristique. Les travaux d’inventaire effectués ont permis de recenser un total de 1050 individus répartis en 109 espèces, 86 genres et 17 familles. Toutes les espèces de circonférence supérieure à 100 centimètres sont systématiquement éliminées. La densité des ligneux morts sur pieds force le sentiment d’indignation et fait qualifier les champs d’igname de cimetière d’arbres. Les espèces épargnées le sont pour leurs fruits et pour des usages en pharmacopée. Au cours des travaux, les agriculteurs ont reconnu que la culture d’igname est à l’origine du recul des formations ligneuses et ceci constitue un problème pour la commune. Au regard de la nécessité de garantir de l’aliment pour les hommes, le défrichement ne peut être arrêté. L’homme doit défricher pour se procurer les ressources alimentaires indispensables à sa survie. Il revient alors de penser à des solutions pragmatiques pour faire face aux problèmes liés à l’installation des cultures d’igname. Dans cette perspective les personnes enquêtées suggèrent ce qui suit : - Vulgariser les techniques modernes de production de l’igname dans la commune de Savalou ; - Sensibiliser les cultivateurs aux respects des ressources forestières ; - Améliorer les pratiques agricoles et vulgariser de nouvelles techniques culturales ;

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- Elaborer et mettre en œuvre un vaste programme de reboisement des espaces déboisés ; - Accroître les potentialités de production des ressources forestières en application des conventions internationales que le Bénin a adoptées ; - Améliorer la connaissance sur l’état et les capacités d’exploitation des ressources naturelles en vue de leur gestion durable par la mise en place d’un système d’information et de suivi-évaluation efficace ; - Contribuer à l’amélioration du revenu et des conditions de vie des populations pauvres en créant les conditions de base pour la production agro-sylvo-pastorale soutenue ; - Protéger et valoriser durablement au plan scientifique, touristique et économique, la diversité de ressources biologiques des écosystèmes forestiers naturels.

La présente étude recentre le débat des effets de l’agriculture sur les ressources naturelles en général et en particulier l’action spécifique de la culture d’igname sur les ligneux dans la commune de Savalou. Les différents résultats obtenus révèlent la gravité du problème de destruction des formations ligneuses. Il importe aussi de rappeler que la mise en œuvre de cette étude a connu quelques limites, notamment : - la durée de l’étude qui est courte ; - la difficulté d’accéder à tous les champs d’igname ; - la période de recherche qui est de forte pluie ; - l’analphabétisme de certains producteurs rend la collecte d’informations difficile. Ces conclusions ouvrent de nouvelles voies d’investigation et une vision qui permettront d’orienter les travaux ultérieurs.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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ANNEXES

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QUESTIONNAIRE : FICHE D’ENQUETE

1. Identification de producteurs 1.1. Nom………….….. Prénom (s) ……………Arrondissement ………….Age………. 1.2. Sexe ………. Ethnie………….. Situation matrimonial ………………… 1.3. Nombre d’actif (s) agricole (s) ……………………. Nombre de personnes en charge 2. Objectifs de production

2.1. Pourquoi produisez vous ? Autoconsommation vente 2.2 .Quel est l’objectif le plus important qui sous tend la production de l’igname ?...... ……………………………………………………………………………………………….. ……………………………………………………………………………………………….. 3. Dynamique de superficies emblavées pour l’igname

3.1. Depuis quand avez-vous commencé à cultiver de l’igname ? Votre mariage votre premier enfant votre départ du ménage de votre père 3.2. Depuis ce jour, est ce que votre superficie augmente t- elle : oui non

3.3. Quelle est la superficie emblavée pour la campagne 2012 - 2013 ?...... 3.4. Quelle est la plus grande superficie emblavée depuis lors ?...... 3.5. Quelle est la plus petite superficie emblavée ? ………………………………………… 3.6. Quelle est la superficie totale de votre champ d’igname ?...... 4. Itinéraire technique et impact sur les espèces ligneuses 4.1 .Quelle site choisissez-vous pour la culture de l’igname ?

Site nu herbacé boisé 4.2. Pendant combien de temps cultivez vous l’igname sur la même parcelle ?...... 4.3. Conservez – vous des arbres sur les parcelles d’igname ? Oui non 4.4. Si oui quelles sont les espèces d’arbres conserver sur les parcelles d’igname ?...... ……………………………………………………………………………………………….... 4.5 .Si oui combien d’arbres conservez-vous sur une parcelle ?...... 4.6. Avez –vous des préférences pour les espèces forestières données ?

Oui Non Si oui les quelles ? …………………………………………. …………………………………………………………………………………………………

4.7. Pourquoi gardez vous ces espèces ? Cérémonies Pharmacopée Utilités alimentaires et économies Accroissement de rendement d’igname

Réalisé par Gildas V. ADJAGBESSI Page 42 Impact de la culture de l’igname sur les ressources ligneuses dans la commune de Savalou

4.8. Apprenez-vous que la culture d’igname entraine la disparition de certaines espèces ligneuses ? Oui Non Si oui citer quelles qu’unes…………………………………………………………………….

4.9. Pensez vous que cela constitue un problème pour l’humanité ? Oui Non 4.10. Y a-t-il un moyen pour éviter ou réduire le rythme actuel de destruction de ces espèces ?

Oui Non si oui lequel ?...... …………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………. 4.11. Que pensez- vous de ce moyen de culture d’igname à long terme ?...... ……………………………………………………………………………………………….… ……………………………………………………………………………………………….…

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