4 octobre 1967 Série C-49 Fiche N• 2006 ) Commission européenne

1. Une nouvelle étape dans l'intégration européenne a été franchie le 1er juillet 1967. L'ancienne Commission du Marché commun, la Commission de l'Euratom et la Haute Autorité de la CECA ont cessé d'exister. Elles sont remplacées par un organisme unique, la Commission européenne. Ainsi se trouve réalisée la fusion des exécutifs ~ européens, décidée à Bruxelles le 8 avril1965. 2. Deux années de négociations laborieuses avaient été nécessaires pour arrêter le principe de la fusion. L'opposition du Luxembourg (qui redoutait le préjudice que le départ de la Haute Autorité causerait au Grand-Duché) ayant finalement cessé, la nouvelle Commission a commencé de fonctionner à Bruxelles avec dix-huit mois de ) retard sur le calendrier. Elle gère les traités existants en attendant la fusion complète des Communautés qui devrait en principe se produire dans un délai de trois ans. Il lui appartient notamment de préparer l'harmonisation des Traités de Paris (CECA) et de Rome (CEE et Euratom). 3. Jusqu'à la fusion totale, la Commission européenne siégera tantôt en tant que 1 Haute Autorité de la CECA (sous l'empire du Traité de Paris) tantôt en tant que Com­ J mission du Marché commun ou de l'Euratom (sous l'empire des Traités de Rome). Ses pouvoirs sont différents dans chaque cas. La Haute Autorité est nantie de pouvoirs plus importants que les deux autres commissions. 4. Le Traité de Paris avait confié en 1951 le rôle prépondérant à la Haute Autorité de la CECA. Celle-ci était chargée d'assurer la réalisation des objectifs du traité, tandis que le Conseil des ministres était réduit à des fonctions de coordination. L'article 9 précise qu'elle possède un caractère cc supranational "· Lorsque le Traité de Rome l institue six ans plus tard le Marché commun, partisans et adversaires de la supra­ nationalité s'affrontent. Un exécutif bicéphale (Conseil des ministres-Commission) est mis en place; il consacre un certain recul de la Commission. Champion de l'« Europe des patries "• le général de Gaulle est pour sa part résolument hostile à la supranatio­ nalité. Dans ce contexte, la fusion réalisée à Bruxelles apparait comme une victoire des "Européens"· 5. La Commission comprend 14 membres choisis en raison de leurs compétences générales, nationaux des Etats membres et Indépendants des gouvernements. Ils doivent agir dans le seul intérêt des Communautés européennes. Techniciens par nature, supranationaux par fonction, ils sont appelés parfois "eurocrates ». Eux­ mêmes préfèrent se désigner sous le terme de " milieux communautaires "· 6. La Commission se compose d'un président: (Belgique) et de quatre vice­ présidents: (France), (Allemagne), Lionello Levi-Sandri f (Italie) et (Pays-Bas). Les 9 autres sièges sont détenus par Victor Bodson (Luxembourg), Albert Coppé (Belgique), Guido Colonna, Eduardo Martino 1 (Italie), Jean-François Deniau, Henri Rochereau (France), Emmanuel Sassen (Pays­ J Bas), et Wilhelm Haferkamp (Allemagne). 1 / 2

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