Diptères Torrenticoles Peu Connus : Les Athericidae Et Rhagionidae Européens Et Circum-Méditerranéens
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Diptères torrenticoles peu connus : les Athericidae et Rhagionidae européens et circum-méditerranéens Autor(en): Thomas, A. Objekttyp: Article Zeitschrift: Mitteilungen der Schweizerischen Entomologischen Gesellschaft = Bulletin de la Société Entomologique Suisse = Journal of the Swiss Entomological Society Band (Jahr): 58 (1985) Heft 1-4: Fascicule-jubilé pour le 80e anniversaire du Prof. Dr. Paul Bovey = Festschrift zum 80. Geburtstag von Prof. Dr. Paul Bovey PDF erstellt am: 09.10.2021 Persistenter Link: http://doi.org/10.5169/seals-402186 Nutzungsbedingungen Die ETH-Bibliothek ist Anbieterin der digitalisierten Zeitschriften. Sie besitzt keine Urheberrechte an den Inhalten der Zeitschriften. Die Rechte liegen in der Regel bei den Herausgebern. Die auf der Plattform e-periodica veröffentlichten Dokumente stehen für nicht-kommerzielle Zwecke in Lehre und Forschung sowie für die private Nutzung frei zur Verfügung. 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Ein Dienst der ETH-Bibliothek ETH Zürich, Rämistrasse 101, 8092 Zürich, Schweiz, www.library.ethz.ch http://www.e-periodica.ch MITTEILUNGEN DER SCHWEIZERISCHEN ENTOMOLOGISCHEN GESELLSCHAFT BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE SUISSE 58, 449-460, 1985 Diptères torrenticoles peu connus: les Athericidae et Rhagionidae européens et circum-méditerranéens1 A. Thomas Laboratoire d'Hydrobiologie, Université Paul Sabatier 118 route de Narbonne, 31062 Toulouse Cedex, France. Little known lotie Diptera: european and circum-mediterranean Athericidae and Rhagionidae - The author presents long term biological and ecological results about littleknown Diptera Brachycera living in streams and their use as bioindicators. Lotie Rhagionidae larvae belong all to the genus Chrysopilus and, in comparison to edaphic species, are caracterized with a strong stigmates size and tracheal trees reduction. Athericidae larvae present some exceptional trophic adaptations. The main ecological factors restraining them are substratum stability and water temperature, usually high in summer. All known studied species show a strong trend to collective oviposition. Jusqu'à Stuckenberg (1973), ont été réunis sous le nom de Rhagionidae des Diptères de morphologie et de biologie très différentes. En réalité, les caractères de cette famille restaient assez mal définis et l'ensemble manquait d'homogénéité. Quant à la division en sous-familles, quelque peu différente suivant les auteurs, elle était plus discutable encore. Le travail de Stuckenberg (t.c), effectué sur la morphologie et l'anatomie des imagos, a mis en évidence un petit groupe de genres présentant des relations phyléti- ques nettes avec les Tabanidae. L'auteur a ainsi proposé de créer une nouvelle famille regroupant le genre Atherix et des formes voisines: les Athericidae. L'étude de la morphologie et de la biologie des larves confirme la nécessité de cette séparation. LES RHAGIONIDAE SENSU STRICTO À LARVES AQUATIQUES (LOTIQUES) Habitat Classiquement, les larves de cette famille sont considérées comme «terrestres», c'est-à-dire édaphiques plus ou moins hygrophiles ou, plus rarement, capables de coloniser des tissus végétaux en décomposition. Seule, la larve de Chrysopilus auratus (Fabricius, 1805) avait parfois été rencontrée dans des berges de cours d'eau (Tsacas, 1962), des sources ou dans l'habitat madi- cole (rochers suintants: Vaillant, 1955). En réalité, en Europe occidentale et en particulier dans le Sud-Ouest de la France, deux autres espèces de Chrysopilus peuvent être considérées comme franchement aquatiques et même lotiques: Ch. erythrophthalmus (Loew, 1840) dont la larve n'a été découverte que récemment (Thomas, 1978) et Ch. torrentium Thomas, 1978. L'habitat des larves est constitué: - pour Ch. torrentium par les fonds de pierres des ruisseaux et torrents de moyenne et basse altitude, relativement chauds l'été. 1 Présenté dans le cadre du «Symposium d'Entomologie aquatique» lors de l'Assemblée annuelle de la S.E.S. les 23 et 24 mars 1985 à Lausanne. 449 - pour Ch. erythrophthalmus par les fonds de pierres et les Bryophytes aquatiques (en particulier Eurynchium riparioides) des ruisseaux et torrents froids de moyenne altitude. Dans les deux cas, il ne s'agit pas d'espèces simplement ripicoles car les larves peuvent être régulièrement prélevées sous une hauteur d'eau de quelques dizaines de cm, hors crues, et en plein lit à une distance des berges de plusieurs mètres. Dans les élevages, les larves âgées supportent très facilement des immersions de plus d'un mois sans avoir accès à la surface de l'eau. Voici quelques uns des taxas strictement aquatiques trouvés dans les mêmes prélèvements et donc faisant partie des mêmes biocénoses que les larves de Chrysopilus (dét. C. Berthelemy, H. Décamps et A. Thomas): - avec Ch. torrentium: Baetis lutheri. B. rhodani. Epeorus torrentium, Ephemerella ignita (Ephémérop- tères); Brachyptera risi, B. seticornis, Protonemura beatensis. P. intricata, P. praecox, P. pyrenaica. Amphinemura sulcicollis. Perla burmeisteriana. Siphonoperla torrentium (Plécoptères); Rhyacophila dorsalis. Chimarra marginata (Trichoptères). - avec Ch. erythrophthalmus: Baetis alpinus. B. rhodani. Ecdyonurus angelieri. Habroleptoides berthelemyi (Ephéméroptères)". Brachyptera rìsi. B. seticornis. Protonemura intricata. Nemoura fulviceps. Périodes microcephalus. Siphonoperla torrentium (Plécoptères); Rhyacophila evoluta. Rh. moczaryi. Rh. tristis. Hydrophsyche instabilis. H. pellucidula. Philopo- tamus montanus. Micrasema minimum. M. morosum (Trichoptères). Morphologie des larves: adaptations à la vie en immersion Les larves ont un aspect d'asticot mais elles sont plus longues (elles peuvent atteindre 25 mm) et plus minces. Elles sont blanc jaunâtre et subcylindriques, amincies vers l'extémité antérieure. Le corps, à tégument épais, ne porte pas de pseudopodes abdominaux rétractables, mais seulement des bourrelets locomoteurs ventraux transversaux, complètement dépourvus d'épines ou de soies sauf sur le dernier segment. Dans la région postérieure, s'ouvrent deux gros stigmates, entre quatre lobes terminaux, deux dorsaux et deux ventraux. On observe un gradient morphologique entre les trois espèces. Ch. torrentium occupe en effet une position intermédiaire entre l'espèce d'origine édaphique (Ch. auratus) et la forme la plus torrenticole (Ch. erythrophthalmus): - on relève une diminution importante de la taille des stigmates chez les deux espèces franchement lotiques: au dernier stade larvaire, ceux-ci sont circulaires et d'un diamètre de 155 à 170 um chez ces dernières (Planche I, 2 et 3), alors qu'ils sont ovales et mesurent de 270 à 290 um sur le grand axe chez Ch. auratus (Pl. I, 1). Il en résulte aussi une sensible diminution du nombre des pores périphériques. La surface (section) des troncs trachéens principaux est diminuée de 85% dans le dernier segment chez Ch. erythrophthalmus et Ch. torrentium par rapport à Ch. auratus. - par contre, les lobes terminaux sont de plus en plus longs et donc de plus en plus mobiles - et ainsi susceptibles de protéger les stigmates en se refermant - dans la série auratus - torrentium - erythrophthalmus. Ces caractères sont autant d'adaptations à la vie en immersion par réduction des risques de pénétration d'eau dans les troncs trachéens. D'autre part, chez Ch. erythrophthalmus. le long bourrelet préanal épineux des deux autres (Pl. I, 4 et 5) fait presque entièrement défaut. 450 Appareil buccal: régime alimentaire L'appareil buccal est de type perforant suceur (Tsacas, 1962) avec un complexe maxillo-mandibulaire massif (Pl. I, 6) qui participe aussi, chez les espèces édaphiques, à la locomotion (les protubérances de la lacinia sont fréquemment très usées). La mandibule, épaisse et robuste, ne possède pas de canal interne mais une simple cannelure latérale, ce qui diminue à la fois l'efficacité de l'injection anesthésiante sur les proies et le rendement de la prise de nourriture: cette dernière se fait par aspiration des tissus, surtout musculaires, liquéfiés (digestion partiellement extra-orale). Malgré des mouvements lents, les larves de Chrysopilus sont de redoutables prédateurs, capables de tuer d'autres formes zoophages (Tabanidae, Athericidae de taille équivalente ou supérieure). Lorsque les proies sont de petit diamètre relatif (Oligochè- tes, Chironomides), la région thoracique s'enroule autour de la victime avant la perforation. Nymphose Les nymphes, brun rougeâtre, sont fortement chitinisées et peu mobiles. Elles portent des couronnes de crochets de fixation sur l'abdomen. La nymphose, aérienne, a en effet lieu sur un support émergé - par migration des larves jusqu'à 2 m au dessus de l'eau - le plus souvent d'origine végétale (Bryophytes bordants). Répartition Jusqu'à maintenant, des larves de Chrysopilus aquatiques ont été récoltées dans plus de trente cours d'eau des Pyrénées,