sauvegarde et promotion du château les Amis d’Oricourt médiéval 1, rue Nicolas Rolin web tel @ courriel 70110 Oricourt www.oricourt.com 03 84 78 74 35 [email protected] bulletin n° 16 janvier 2011

a conservation du patrimoine de le devenir (déclaration sur Inter).  Éditorial  L l’humanité est de plus en plus un Cela ne m’étonne pas d’un écrivain que je objectif qui concerne tous les pays du n’estime pas, même primé et il va de soi Soyez de vrais citoyens ! monde. Il est reconnu, de plus en plus, que cette opinion personnelle n’engage en qu’elle est à la charge des États appuyés rien les Amis d’Oricourt et qu’elle ne vous par le mécénat. Et quand un État est dé- empêche pas d’être de vrais citoyens. uand je me suis installé à quelques faillant et le mécénat peu mobilisé, c’est kilomètres d’Oricourt, il y a près Q un désastre. C’est ainsi que la presse vient Bernard Nessi d’un demi-siècle, rares étaient ceux qui de nous apprendre que la Maison des Gla- connaissaient ce qui est devenu un des diateurs de Pompei (Italie) avec toutes ses sites les plus fréquentés de la Haute-Saône. fresques, vient de s’effondrer, faute d’en- La petite exploitation agricole qui y était tretien. L’Italie qui compte le plus grand installée utilisait la haute cour comme lieu  Agenda  nombre de sites classés par l’Unesco (45) d’entreposage et des arbres y poussaient. n’a pas une politique culturelle en rapport Les quelques promeneurs qui se présen- avec le patrimoine de l’humanité qu’elle Assemblée Générale taient étaient accueillis amicalement par recèle. Dans le contexte de la crise finan- Samedi 12 février à 15 heures trois générations d’agriculteurs qui se dé- cière actuelle, le ministre italien de l’éco- au château d’Oricourt menaient dans une néfaste indivision. Le nomie a osé dire : “la culture ne se mange Cet avis tient lieu de convocation. château n’était pas classé Monument Histo- pas”. Véritables richesses touristiques donc Aucun autre courrier ne sera envoyé. rique, il n’y avait pas d’association des Amis économiques, les activités culturelles sont Ordre du jour : d’Oricourt, pas de chantiers, pas de fêtes souvent sources de profits ; ainsi, l’expo- Rapport moral, rapport financier, ni d’animations culturelles, pas d’aides de sition consacrée au peintre le Caravage a renouvellement d’une partie du Conseil l’État et des communautés territoriales, d’Administration et projets 2011. rapporté 15 millions d’euros à l’État italien. pas de mécènes, fortunés et généreux, Pour une meilleure organisation de modestes et méritants. appelons que la ville romaine de cette réunion, merci de nous signaler Pompei fut (en 79 après JC) enseve- votre présence (même quelques heures ujourd’hui cela a beaucoup changé R avant). La salle sera (un peu) chauffée. lie sous une nuée de cendres et de pierres grâce au dynamisme du dernier de Prévoyez des vêtements chauds. A échappées du Vésuve, que sa population la lignée des propriétaires. Le château est fut décimée et que cette éruption fut une classé et notre association apporte son des catastrophes naturelles les plus meur- Chantiers dominicaux aide, ainsi que l’État et des communautés trières qui frappèrent le monde antique. Les dimanches 9 janvier, 6 février, territoriales. Les Amis d’Oricourt le savent 6 mars, 3 avril, 1er mai et 5 juin, bien et peuvent constater la renaissance ans un tout autre contexte, le rachat à partir de 9h. du château d’Oricourt. Cette année, nous D et donc le maintien en France d’un Tout adhérent y est le bienvenu. sommes 378 qui par nos adhésions ont tableau (24x37 cm) de Lucas Cranach l’an- apporté leurs soutiens financiers à cette cien (1472-1553) est d’un coût de 4 mil- Théâtre magnifique aventure. Et parmi eux, cer- lions d’euros. L’ État et le Musée du Louvre Vendredi 17 juin 2011 tains ont arrondi vers le haut (vers le bas en ont déjà trouvés 3 ; il reste à trouver un Japhet, par la compagnie La Dernière cela ne marche pas !) le montant de leur million d’euros. Le Louvre fait donc appel Tranche, avec une représentation en adhésion. Cumulés, ces dons (sans contre- au mécénat. après-midi pour les scolaires et une en soirée, tout public. partie) ont apporté à l’association près de e qui est possible en France grâce à 1000 euros, sans que jamais il ne soit fait C une législation incitative, ne semble appel au peuple. pas l’être en Italie. Château en Fête ette solidarité nous a interpellés, sur- ans une société policée comme la Samedi 2 juillet de 14 à 21 heures Dimanche 3 juillet de 11 à 19 heures C tout quand nous avons su que les do- nôtre (affirmation discutable), le nateurs payant l’impôt sur le revenu pou- D Chacun peut participer à la prépara- mécénat fait partie, comme la participa- tion de cette fête du samedi 25 juin au vaient y être incités par une diminution du tion électorale, du rôle facultatif d’un ci- montant de leurs impositions. Nous avons samedi 2 juillet et pendant la fête (tenir toyen. Ne soyez pas comme un récent pri- un stand de restauration, proposer des donc effectué les démarches nécessaires mé d’un des trop nombreux prix littéraires animations, accueillir le public, sur le auprès de la Demeure Historique (voir le automnaux qui se vantait de ne pas être site ou coller des affiches). Si vous sou- haitez participer, contactez-nous. supplément encarté traitant du mécénat). un vrai citoyen et de ne pas avoir envie de Les marquis de Chappuis de Rosières et Oricourt (1762-1857)

uite aux barons d’Oiselay, le 13 août S 1657, un décret du Parlement de Dole adjugea la seigneurie d’Oricourt à Claude-François de Cordemoy, chevalier, la fin des années 1780, le marquis seigneur de . À sa mort, en occupait l’hôtel de Rosières, situé 1706, il légua l’usufruit de ses biens à son À à Besançon rue des Chambrettes7, ayant épouse, Anne-Claude de Crosey, et la appartenu à son père. Quant à celui dont terre d’Oricourt à son fils aîné et héritier il jouit depuis son mariage, il le vendit universel, Claude-Pélage. moyennant 30 000 livres, le 5 février 1789, à sa fille Marie-Augustine et son époux, Des Cordemoy Monsieur de La Vernette, qui chargèrent aux Chappuis de Rosières aussitôt l’architecte Claude-Antoine Co- lombot de le reconstruire à la manière néo-classique. À la même période, le pré- , le 25 janvier 1761, Claude- sident appela également cet architecte Pélage assista au mariage célébré Blason du président de Chappuis de À afin de mettre au goût du jour la façade entre sa nièce et filleule, Jeanne-Claude de Rosières sur rue de son hôtel et d’y effectuer des Cordemoy et François-Gabriel, marquis D’azur à la licorne saillante d’argent aménagements intérieurs. La résidence de Chappuis de Rosières. L’épouse naquit (BMB Ms 1686) était pourvue d’une cour, de dépendances à Vesoul le 6 octobre 1744 de Claude- et surtout d’une habitation. Garni de François1 († 1758), seigneur de Francal- liers5, dans lequel il demeura. Avocat, il plusieurs cheminées surmontées de tru- mont et de Marie-Gabrielle de Moréal avait été pourvu, le 11 mai 1759, de l’office meaux, l’appartement comprenait des de Moissey2 († 1765). Préalablement aux de conseiller au Parlement6 de Besançon antichambres donnant accès aux autres noces, par contrat du 29 décembre 1760, qu’il résigna le 25 mai 1764 après avoir été pièces : la cuisine, la chambre d’office, le le sieur d’Oricourt, son curateur3, lui avait promu président à mortier par provisions poële8, les chambres à coucher, les cabinets fait des libéralités4. Sous réserve d’usufruit, du 19 mai 1762. Haut magistrat, il apparte- de toilette, la chambre de travail, le cabi- il lui avait donné sa seigneurie d’Oricourt, nait à une famille parlementaire bisontine. net de jour9 et la bibliothèque. Selon un sa maison de Vesoul, divers meubles et À l’été 1771, François-Gabriel fit parti du inventaire mobilier dressé en 1795-1796, contrats de rentes. De plus, par son tes- nouveau Parlement Maupeou, créé suite cette dernière abritait en outre près d’un tament écrit le 26 mai 1761, il confirma à un coup d’autorité de Louis XV visant millier de volumes dont la plupart traitait ces dispositions et l’institua héritière uni- à briser l’opposition parlementaire mais du droit et un forte-piano. Un vieux clave- verselle. Après son trépas survenu à la fin après l’abandon de la réforme judiciaire, cin prenait aussi place dans l’antichambre de l’année 1762, Oricourt entra dans une l’ancienne cour rentra triomphalement en du rez-de-chaussée. Cela révèle qu’à la fin nouvelle ère : celle des marquis de Chap- 1775. Le président exerçait encore en 1789. du XVIIIe siècle, des instruments de mu- puis de Rosières. sique commencèrent à se répandre au sein Besançon, entre 1762 et 1780, de l’aristocratie parlementaire bisontine. Jeanne-Claude mit au monde huit À Parmi les autres objets recensés, figurait La famille à la fin de l’Ancien enfants : Marie-Augustine, Marie-Gabriel, notamment une collection de tableaux, Régime (1762-1789) Claude-Bonaventure, Gabriel-Augustin- estampes et gravures. Globalement, le Philippe, Victor-Amédée, Anne-Rosalie, train de vie du président était exigeant. Sophie-Adélaïde et Marie-Alexis-Pélagie. Le train de vie à Besançon Sa domesticité était plus étoffée et plus Seul, Gabriel-Augustin-Philippe mourut spécialisée qu’auparavant. Par exemple, en n faveur de son union avec Jeanne- en bas âge. Les époux comblèrent les aînés. 1786, un cocher ne suffisait pas, il lui fallait E Claude de Cordemoy, François-Ga- À Dijon, le 6 février 1782, Marie-Augustine, en plus un postillon. briel, né à Besançon le 17 février 1736, avait dotée de 130 000 livres, s’unit à Abel-Mi- été établi donataire universel des biens chel Bernard de La Vernette de Saint- Derniers seigneur et dame de son père, Pierre-Augustin, marquis de Maurice, chevalier, capitaine de cavalerie Chappuis de Rosières († 1784). Outre au régiment d’Orléans, lieutenant du roi l’occasion de son mariage, le mar- terres, meubles et contrats de rentes, il de Mâcon. Par ailleurs, François-Gabriel À quis reçut la jouissance des seigneu- 10 avait reçu la jouissance de l’hôtel, situé à acquit, le 27 février 1785, un office de ries de Mont-le-Vernois, Magny-les- Besançon devant le couvent des Corde- conseiller au Parlement pour son fils Ma- et . Le 19 juillet 1765, rendant foi et rie-Gabriel, avocat au Parlement. 1 Fils de Claude-François de Cordemoy et frère de Claude-Pélage. 7 Actuellement, rue Pasteur. 2 Actuellement, département du Jura. 5 Actuellement, lycée Pasteur. 8 Pièce contiguë à la cuisine. 3 Après le décès de son frère Claude-François, 6 Cour de justice, le Parlement était une haute 9 Ce terme évoquait une salle de réception. Claude-Pélage fut nommé curateur afin institution de l’Ancien Régime, à laquelle 10 Les seigneuries de Mont-le-Vernois et Magny- d’administrer les biens et protéger les intérêts étaient également attachées certaines pré- les-Jussey ainsi que celle d’Epenoux furent de sa nièce. rogatives politiques qui engendraient parfois unies et érigées en marquisat de Chappuis 4 Ici, les libéralités signifiaient que Claude-Pé- des remontrances formulées à l’égard du par lettres patentes de décembre 1740 en lage favorisa fortement sa nièce. pouvoir royal. faveur de Pierre-Augustin, son père.

 2  hommage au roi, il fitreprise de fief11 pour exceptées, à Joseph Renaud et sa famille, moudre leurs grains à son moulin d’Op- ces terres et celle d’Oricourt qu’il admi- d’. La seigneurie couvrait la tota- penans et de cuire leurs pains à ses fours nistrait au nom de son épouse. Vers 1770, lité des villages d’Oricourt et d’, d’Oricourt et d’Oppenans. En plus, les ha- les seigneuries d’Epenoux12 et de Magny- portion de ceux d’Autrey-les-Cerre et de bitants d’Oricourt devaient des quartes de les-Jussey sortirent du patrimoine familial Cerre-les-Noroy ainsi que divers biens et four, redevances en grains. Il détenait aussi qui, parallèlement, intégra la terre d’Autri- droits seigneuriaux à Montjustin, Velotte15, le monopole de la vente de vin en détail. court13. En qualité de mari, le 22 novembre Aillevans, , Borey et Mont-le-Ver- Hormis nombre de droits honorifiques, lui 1774, il fit reprise de fief pour la seigneurie nois. Elle comprenait également en arrière- étaient attachés le droit de chasse et celui de Moissey, héritée en 1768 de Jeanne-Ca- fiefs16 la terre d’ et des portions de pêche dans la rivière du Lauzin, fluant therine de Moréal14, et à nouveau pour de seigneuries à Borey, Autrey-les-Cerre, sur le territoire d’Oppenans. Pour l’exer- celle d’Oricourt. Le 14 décembre 1776, il Beaumotte17 et Emagny. cice de la justice seigneuriale, il nommait des officiers tels que juge-châtelain, pro- cureur d’office et greffier qui infligeaient des amendes pour délits perpétrés dans la seigneurie. L’affranchissement concer- nant peu d’habitants, la mainmorte tou- chait la plupart. Les sujets mainmortables ne pouvaient ni vendre librement leurs biens ni tester. Par droit d’échute, le sei- gneur entrait en possession des biens d’un mainmortable, mort sans héritier légitime et communier19. Le consentement du sei- gneur était requis lorsque s’effectuaient des transactions immobilières au sein de la seigneurie et sur lesquelles il percevait des droits de mutation appelés lods. Dans le cas contraire, il pouvait préempter les fonds en usant de son droit de retenue voire même déclarer leur commise ou confiscation. De ses sujets, il exigeait des corvées de bras et de charrue consistant à labourer, faner et moissonner ainsi qu’à charrier les récoltes, les vendanges et deux voitures de bois par an. Il prélevait une partie des dîmes de Borey et de Cerre-les- Salon de l’hôtel de Rosières, vers 1900 (Gaston Coindre, Mon vieux Besançon) Noroy. Il percevait différents tailles et cens au regard de terres possédées par divers rendit encore foi et hommage au roi pour particuliers. Chaque feu lui livrait une u centre du domaine, se distin- ses terres et celles de son épouse mais poule dite de Carnaval ou de Carêmen- guaient l’ancien château-fort d’Ori- aussi pour Rosières-sur-Mance, Fleurey- A trant. Le seigneur avait aussi autorité sur les court et ses dépendances constituées du les-, Breurey-les-Faverney et Vel- communaux20. colombier à pied contenant au moins lefaux dont jouit son père. Le marquis 300 pigeons, du contour des fossés planté baillait à ferme toutes ses seigneuries mais Étienne Cornevaux d’arbres fruitiers, des jardins et vergers et se réservait surtout la plupart des forêts, d’une chènevière. Les terres comportaient le château de Mont-le-Vernois où il passait près de 1 300 quartes (116 ha) de champs, ses vacances et une partie de celui de Vel- environ 300 chariots (27 ha) de prés et 36 lefaux ainsi que quelques droits seigneu- Sources ouvrées (1 ha 60 a) de vignes à Montjus- riaux. 18. Par ailleurs, le seigneur possédait une •• Gresset Maurice, Gens de justice à Besançon tin 1674-1789, tomes I et II, Paris, 1978. uivant bail passé par adjudication pièce de vigne à Mont-le-Vernois et plu- •• Thiou Eric, Les seigneurs et le régime sei- S le 6 mars 1781, il afferma la seigneu- sieurs bois à Oricourt, Oppenans et Moi- gneurial en Franche-Comté de la conquête rie d’Oricourt pour 5 200 livres, charges may. Par droit de banalité, il contraignait à la Révolution 1678-1789, Besançon, 1995. •• Divers documents consultés aux Archives les habitants d’Oricourt et d’Oppenans de départementales du Doubs et de la Haute- 11 La reprise de fief signifiait la prise de posses- Saône ainsi qu’à la bibliothèque municipale de Besançon. sion d’un fief par le vassal lorsqu’il faisait 15 Actuellement, appartenant au territoire de foi et hommage à son seigneur. Elle était la commune de Montjustin-et-Velotte. généralement suivie d’un dénombrement, 16 Le seigneur d’Oricourt avait effectivement description détaillée du fief et des droits cor- des vassaux qui lui rendaient foi et hom- respondants. mage pour des fiefs qu’ils tenaient de lui. 12 Actuellement, appartenant au territoire de 17 Actuellement, Beaumotte-les-Pin. 19 Communier signifiait vivant sous le même la commune de Pusy-Epenoux. 18 Ici, le journal étant égal à 35 a et 64 ca, la toit. 13 Actuellement, appartenant au territoire de quarte et le chariot représentaient le quart 20 Il est à noter que seuls les droits seigneuriaux la commune de Vallerois-Lorioz. et l’ouvrée, le huitième. Le domaine conte- les plus caractéristiques ont été cités. Il n’y a 14 Tante maternelle de Jeanne-Claude. nait donc près de 145 ha. pas lieu d’en dresser ici une liste exhaustive.

 3  Rectificatif La vie de château

e voudrais tout d’abord évoquer la mé- Pas de “Courbet” J moire de mon père, Jean Cornevaux, pour Oricourt disparu le 7 septembre dernier, à l’âge de 83 ans. Il était né au château et avait tra- vaillé la terre, succédant à Joseph, mon e 6 octobre dernier, L’Est Républi- grand-père, qui avait acquis la propriété cain publiait un article intitulé : “Des L en 1932. Il m’a toujours accordé la plus Courtine sud-ouest avant travaux (2006) Courbet en Héritage”, traitant d’un legs im- grande confiance et a facilité et soutenu portant fait à la ville de Luxeuil-les-Bains tous les projets de travaux et d’animation par un entrepreneur du Pays de Montbé- Régional de Franche-Comté a accepté le concernant ce monument. Il était aussi ex- liard. Ce legs se compose d’un hôtel parti- 18 novembre de participer à ce chantier trêmement fier de la notoriété d’Oricourt culier du XVIe siècle, de mobiliers du XVIIIe pour un montant de 8 886 € (12,5%). Une et de son château. siècle et de nombreuses toiles de maîtres aide identique a été demandée au Conseil (Bernard Gantner, Pierre Jouffroy et sur- émarré mi-mai, l’important chan- Général de Haute-Saône et nous sommes tout Gustave Courbet). Dans cet article, D tier de consolidation de la courtine, en attente de réponse. il est précisé que ce monsieur a déjà fait entre la tourelle et la tour du fond, est ter- ous projetons un nouveau chantier un don au château d’Oricourt. Ce qui est miné depuis fin août. Décrits dans le bul- de restauration du mur d’enceinte faux. Ce monsieur est adhérent depuis juil- letin n° 15, ces travaux ont pu être réalisés N en 2011. Au fond de la haute cour, vers let 2010 et a versé la somme de 15 € cor- sur la totalité des 24 mètres de long de ce l’escalier d’accès au chemin de ronde, une respondant au montant de son adhésion. mur d’enceinte par l’entreprise de Bruno partie de la courtine s’est écroulée il y a Rien de plus ! Gérard. environ 35 ans. Aujourd’hui, cette énorme ne adhésion, une visite guidée ou n partie haute, vers l’entrée de la brèche met en péril, d’un côté le mur d’en- U toute autre prestation ne peuvent E tourelle, les éléments de chemin de ceinte supportant l’escalier et de l’autre être considérées comme don, un don ne ronde retrouvés ont pu être remis en place côté la base du logis nord. Le coût de ces pouvant avoir de contrepartie. et le jambage de la porte de cette tourelle travaux pourrait s’élever à 175 256 € TTC. remonté et consolidé par la restitution près publication de cet article, le n avant-projet présenté à M. Pascal de la naissance de la murette de protec- délai de trois jours étant passé, un Mignerey, Conservateur Régional A tion du chemin de ronde. La maçonnerie U rectificatif n’a pu être publié dans ce quo- des Monuments Historiques de Franche- de pierre terminée, une forme de mortier tidien. Comté, a déjà reçu un accueil très favo- de chaux a permis la pose de feuilles de rable. Le projet définitif, accompagné d’un ous avons du démentir auprès de plomb pour protéger de manière durable, plan de financement parviendra à cha- toutes les personnes qui nous ont les parties sommitales contre les infiltra- N cun de nos différents partenaires (État et aussitôt contactés, ravies de cette heu- tions d’eau. collectivités territoriales) dès le début de reuse nouvelle. Le président des Amis e montant prévu au devis, de l’année. Pour la première fois nous ferons d’Oricourt a du adresser un courrier au 71 086 € TTC, a pu être respecté Conseil Régional de Franche-Comté et au L appel au mécénat et en fonction des ré- pour la totalité des travaux. L’aide de Conseil Général de Haute-Saône, afin que ponses, nous pourrons décider de réaliser 35 542 € (50%) de l’État au titre des Mo- les aides demandées à ces collectivités ne la totalité de ces travaux en 2011 ou de numents Historiques classés a été versée soient pas minorées après lecture de cette programmer une partie du chantier en sur présentation du mémoire. Le Conseil fausse information. 2011 et une en 2012. et article a bénéficié d’une large dif- C fusion ; il est paru en Une et en page Région de l’Est Républicain et dans le jour- nal Vosges Matin. a presse est habituellement un bon L partenaire mais quand ses sources ne sont pas vérifiées, elle peut s’avérer inquiétante.

Le Conseil d’Administration

Restauration du mur d’enceinte de la haute cour (photo ci-contre) La courtine entre la tourelle et la tour du fond (à gauche) a été consolidée cet été. La courtine entre la tour du fond et le logis nord (à droite) devrait être restaurée en 2011-2012.

 4  Chantiers associatifs

es chantiers de septembre et oc- L tobre ont permis l’évacuation des déblais après travaux de consolidation de la courtine et la remise en état de la cour. n novembre, la météo très médiocre E nous a obligé à travailler en inté- Une journée au château-fort (FOL 70) rieur : rangement du local de stockage de 27 juillet 2010 l’association et démontage de l’exposition sur la peste dans la grande salle. Celui de décembre a été annulé à cause de la neige.

Ouverture au public et animations

•• Hors journées d’animation, le châ- Installation avec Agnès Descamps teau a reçu cet été plus de visiteurs que Exposition de sculptures contemporaines l’an dernier. Il est aussi un lieu pédago- Concert de musique baroque Cadenza, 17 juillet 2010 gique et accueille de plus en plus de •• Concert de musique baroque avec groupes scolaires. Quelques établisse- Cadenza le samedi 17 juillet. ments franc-comtois ont organisé une visite pour chacune de leurs classes •• L’exposition de sculptures contem- de 5e (Moyen Âge au programme). poraines (Sonia Brissoni, Agnès Fin juillet, lors du regroupement des Descamps et Frank Morzuch), qui centres aérés (FOL 70), 180 enfants ont a bénéficié d’une promotion impor- passé une journée à Oricourt. tante a permis à certaines personnes de découvrir aussi le château, surprises •• L’exposition “la peste ou la colère de par la beauté du cadre. La fin de cette Dieu” a été prolongée jusqu’à la fin d’ exposition a été endeuillée par la dis- octobre. Très appréciée des visiteurs, parition brutale de Sonia Brissoni. elle a aussi été exploitée par le public Bête de scènes Justiniana, 31 août 2010 scolaire. •• “Bête de scènes” avec l’ensemble Justi- niana, accueilli par la commune d’Ori- •• Théâtre court le lundi 30 août. Une des repré- La vie est un songe de Calderon par sentation a été reportée au lendemain la troupe universitaire Maha Ayaman pour raison de mauvaise météo. a été un succès. La pièce Mes meilleurs •• Journées Européennes du Patrimoine ennuis par les Fourberies d’Athesans a malheureusement été annulée pour Samedi 18 et dimanche 19 septembre, cause de fortes pluies. près de 600 personnes ont été ac- cueillies à Oricourt. •• Château en Fête La vie est un songe de Calderon , 19 juin 2010 Voir le bilan de Sylvain, page 6. Maha Ayaman Projets 2011

•• Théâtre “Japhet” par la compagnie de La Der- nière Tranche le vendredi 17 juin 2011 avec une représentation en après-midi pour les scolaires, puis une représenta- tion à la tombée de la nuit tout public. •• Château en fête, samedi 2 et di- manche 3 juillet 2011. Plus de détails sur cette animation dans notre pro- chain journal. •• Journées Européennes du Patrimoine, 17 et 18 septembre 2011. Jean-Pierre Cornevaux Château en fête 4 juillet 2010

 5  Les armes des seigneurs d’Oricourt “Château en Fête”

Chronique héraldique es jumelles : les précis d’héraldique L nous renvoient à la dénomination Bilan des journées est à la fin du XIe siècle que les de “burelles”, signifiant petites fasces, historiques 2010 C’combattants se dotent de signes diminuées dans la largeur. Le blasonne- ment, mot héraldique signifiant lecture du distinctifs sur les champs de bataille, évi- ous avons inauguré cette année une blason est le suivant : “d’argent chargé de tant ainsi les carnages dus à la confusion, nouvelle formule. La fête n’est plus trois jumelles de gueule”. Quand N vu le manque de repère lors des uniquement médiévale. Le premier week- nous observons le blason ou mêlées. end de juillet, le château a accueilli des “l’écu” dans sa définition ordi- animations couvrant l’histoire du lieu du eaucoup plus tôt, des naire “bouclier”, nous trouvons Moyen Âge au XIXe siècle. Le visiteur a pu symboles apparaissent sur le champs de l’écu, c’est à dire B flâner dans le campement médiéval, dans les boucliers, et non pas sa surface plane d’argent celui de la guerre de Dix Ans, chez les nom- au retour des croisades, chargée de trois jumelles breux artisans et dans les ateliers pour en- comme il a été si souvent de gueule, qui de sur- fants. Il a pu croiser les dames du défilé et signalé à notre époque. croît ont une significa- les escrimeurs artistiques du XVIIIe siècle. Cette période a été tion importante pour La basse cour avait retrouvé son allure de considérée comme pré- le porteur. Les jumelles cour de ferme d’avant la mécanisation. héraldique avec comme ou la fasce ont le même exemple la tapisserie de symbole, c’est à dire qu’ils l’extérieur, le marché avait doublé sa Bayeux, où nous distin- représentent la protec- À surface. guons sur les boucliers des tion, la barrière ainsi que alheureusement, samedi en fin combattants l’apparition la muraille, ce qui ici prend de croix et de monstres ailés. M d’après-midi, de violentes pluies toute sa signification pour le ont interrompu la fête et la soirée contes a est en Normandie et en possesseur d’un château fort. dû être annulée. Grâce au retour du soleil C’Angleterre que prendra e terminerai cette première le dimanche, le bénéfice a pu avoisiner naissance ce qui deviendra la carte chronique par le symbole des celui des meilleures années. d’identité de l’homme du Moyen Âge et J émaux (couleurs) et des métaux. Pour ce •• Bénéfice 2010 : 6200,20 € qui nous parviendra sous la forme d’un art qui concerne le métal “argent”, il repré- •• Bénéfice 2009 : 6528,68 € et d’une science. Cette parure de couleur sente l’humilité, la pureté et la vérité. •• Bénéfice 2008 : 4972,78 € embellira nos livres et monuments. émail “gueule” a quant à lui une e lieu avait à peine quitté ses habits our en revenir aux armes des sei- définition parlante ; en effet, il est de fête, que nous pensions déjà à gneurs d’Oricourt, bien que ne L’ L P la couleur de la gueule du lion sanguino- tout ce qu’il fallait améliorer pour l’édition sachant pas la raison du choix des pièces lente, dévorant sa proie mais il peut égale- 2011. rapportées que l’on désigne en héraldique ment représenter le symbole du feu ou du “meubles”, il est ici question de “jumelles”. sang versé sur le champ de bataille. Dans Sylvain Morisot Il faut dire qu’à cette époque, le privilège sa version spirituelle, il peut aussi repré- d’un blason dépend du Héraut d’Armes senter le sang du Christ. qui avait la charge de l’attribution et de l’enregistrement de ce blason ; ceci étant Jacques Rivière Le Maistre, Héraldiste Meilleurs voeux une façon de garantir la traçabilité des individus. de bonne et heureuse année pour 2011

 6 