MINISTERE DE L INDUSTRIE

BUREAU DE RECHERCHES GEOLOGIQUES ET MINIERES

SERVICE GEOLOGIQUE NATIONAL

CARTE HYDROGEOLOGIQUE DE ()

NOTICE EXPLICATIVE

par

G. DUROZOY _ C. GOUVERNET _ P. JONQUET

Echelle: I/5OOOO

Service géologique regional PROVENCE-CORSE Domaine de Luminy route Leon Lachamp 13009 Tel.:(9 I) 41.26.04 et 41.24.46

74SGN197PRC Marseille : Juin I974 - 2 -

SOMMAIRE

Chapitre 1 - Introduction page 2 Chapitre 2 - Données géologiques 4 21 - Stratigraphie - lithologie 4 22 - Cadre structural - les grandes unités 5 221 - Le bassin du Beausset 6 222 - Les contreforts méridionaux 6 223 - La zone permienne 7 224 - Le massif des Maures 8 225 - La péninsule de Sicié 8 226 - La zone triasique des monts du Paradis et des Oiseaux 8 23 - Données climatiques 8 231 - Précipitations 9 232 - Températures 10 233 - Evapotranspiration 11 Chapitre 3 - Hydrographie 12 Chapitre 4 - Aperçu économique 14 Chapitre 5 - Hydrogéologie 15 51 - Généralités 15 52 - Les grandes unités karstiques 16 521 - La grande unité orientale du bassin du Beausset 16 522 - L'unité du Faron 17 523 - Unité du Gros Cerveau-Croupatier 18 524 - Unités liasiques du flanc oriental du bassin du Beausset 19 525 - L'unité liasique du synclinal de 20 53- Les petites unités hydrogeologiques 21 531 - Les basaltes oligocènes 21 532 - La klippe du Beausset 21 533 - Barres des Aiguilles et de la Jaume, grès de Saint Anne et de Valdaren 21 534 - Les grès turoniens du Revest 22 535 - L'Urgonien du Château de Tourris 23 536 - Les collines triasiques de Toulon 23 537 - Monts du Paradis et des Oiseaux 23 54 - Les zones imperméables 23 55 - Chimie des eaux 24 Chapitre 6 Hydrogeologie du Permien des schistes hercyniens et des plaines alluviales associées 25 61 - Généralités 25 62 - Le Permien 25 63 - Les schistes hercyniens 25 64 - Les nappes alluviales 26 641 - Nappes de la Reppe et de la Seyne 26 642 - Nappes de Sicié 26 643 - Nappe de Toulon 27 644 - Nappe du Gapeau 27 645 - Nappe de la Garde 27 65 - Chimie des eaux 28 651 - Nappe de la Reppe 28 652 - Nappes de la Seyne et de Toulon 28 653 - Nappe du Gapeau 654 - Nappe de l'Eygoutier Documents consultés 30 •M O

CHAPITRE 1

INTRODUCTION

La carte hydrogéologique Toulon 1/50 000 (feuille IGN XXXIII- 46) intéresse une partie du bord de mer varois qui connaît depuis la fin de la guerre un important développement touristique et industriel. La zone intéressée, centrée sur Toulon, atteint vers l'intérieur sur la route de Marseille, Sollies Ville sur celle de Nice; en bord de mer, elle s'étend de la baie de Bandol, à l'Ouest, au Golfe de Giens, à l'Est.

L'alimentation en eau de cette région est une affaire délicate. Elle sera résolue vers 1975-1980, lorsque le Canal de Provence distribuera l'eau du 'verdón, mais en attendant et face à des situations parfois dif- ficiles, l'administration a fait exécuter de nombreuses études, tant par des bureaux spécialisés que par l'Université.

Cette carte résulte de ces travaux. La maquette a été dressée en 1970 par le Service géologique régional Provence - Corse du Bureau de recherches géologiques et minières. CHAPITRE 2

DONNEES GEOLOGIQUES

21 - STRATIGRAPHIE - LITHOLOGIE

L'échelle présentée dans la légende de la carte est une simplification de l'échelle retenue pour la carte géologique. Elle est suffisante pour comprendre 1'hydrogéologie locale.

Les principaux termes compréhensifs sont les suivants:

lá£eDÍ_e£_eíi£ÍES: Ce ternie regroupe des faciès très différents, et la connaissance de leurs positions relatives peut présenter des avan- tages à une échelle supérieure au 1/50 000. Dans un souci d'homogénéisa- tion, il n'en a pas été tenu compte ici.

- Valdo-Fuvélien_et_Sénonien X52ni§£^ên et_Santonien^:La carte géologique distingue les trois termes et différencie les marnes, les calcaires et les grès. Pour 1'hydrogéologie, seuls les calcaires ont été représentés et leur caractère récifal mis en évidence. De même apparaissent les la- cunes et variations de faciès caractéristiques du Crétacé supérieur, le Sénonien commençant avec des calcaires à l'Ouest (barre de la Jaume), avec des grès ä l'Est (soubassement du Mont Caumes).

- Turonien_et_Cénomanien_su2érieur: Un même figura calcaire regroupe sur la carte hydrogéologique les marnes et les calcaires de ces deux ét?ges, ce qui est justifié par la faible épaisseur des marnes qui ne vont s'é- paississant que sur les feuilles voisines. Quant aux grès turoniens, ou- tre leur rôle hydrogéologique local, ils permettent de souligner les va- riations latérales déjà évoquées.

- A£tien_sugérieur_à_Bathonien supérieur: Le regioupement de ces étages est fondé sur leur caractère lithologique unique, les calcaires marneux du Néocomien n'étant épais que plus à l'Ouest sur les feuilles voisines; - 5 -

il estompe évidemment la structure de certains massifs» ce qui pourrait localement conduire ä quelques erreurs.

^e Rhétien peut être localement suffisamment argileux pour interrompre les circulations aquifères qui sont particu- lièrement faciles dans 1'Hettangien; il aurait alors mieux valu le re- grouper avec le Keuper ... Mais, compte-tenu de son peu d'épaisseur, à l'échelle du 1/50 000, la classification retenue ici est partout accep- table.

Muschelkalk: La carte géologique distingue trois subdivisions dans cet étage, mais leur tectonisation et leur fracturation sont telles que cette distinction est inutile ici.

^a grande similitude de ces faciès justifie pleinement le regroupement. Au reste, l'épaisseur du premier n'est pas importante.

- Carbonifère_et_terrains_métamor£hÎ2ues_antérieurs: Le Carbonifère qui n'affleure qu'en un seul secteur peu étendu, est sans importance. Par contre, les terrains métamorphiques affleurent largement. Ils ont été regroupés du fait de la similitude de leur nature, d'autant plus que la structure n'apparaît pas évidente mime lorsque les faciès sont dis- tingués .

22 - CADRE STRUCTURAL - LES GRANDES UNITES

La carte hydrogéologique de Toulon correspond à deux domaines géologiques très différents séparés par la dépression Sanary - La Seyne, puis par la plaine la Garde-. C'est la dépression permienne. Au Nord, s'étendent la Provence calcaire occidentale, la cuvette du Beausset et ses contreforts méridionaux, au Sud les terrains métamorphiques, les Maures, les hauteurs du Pradet et du Cap Brun, et la péninsule de Sicié. Seuls, les monts Paradis et des Oiseaux, calcaires et d'âge secondaire, occupent une position discordante à l'extrême Sud - Est. - 6 -

221 - Le_bassin_Ju_Beausset, au sens le plus réduit, correspond aux affleurements crétacés supérieurs de la partie nord-occidentale de la feuille, et s'étend largement sur les feuilles voisines. C'est une large cuvette synclinale Est - Ouest, ici drainée vers le Sud par le Grand Vallat et la Reppe. C'est elle qui supporte, en superposition anormale, le lambeau triasique charrié du Beausset.

Le flanc septentrional et la terminaison orientale du synclinal sont relativement calmes; celui-ci s'appuie sur l'Urgonien du Grand Cap qui a connu, avant le dépôt du Cénomanien, une période d'emersion marquée par la formation d'un karst et le dépôt de la bauxite. En-dessous, l'empi- lement des formations secondaires se poursuit, régulier, jusqu'au Permien de Sollies Ville et des Laures. Seuls, quelques accidents déterminent an compartimentage important pour 1'hydrogéologie.

Au contraire du précédent, le flanc méridional du bassin du Beausset présente une structure complexe. A l'Est du Revest, les grands entablements urgoniens marquent la structure par leur rigidii_ê: près du Revest ils viennent butter contre le Jurassique supérieur qui forme le soubassement du mont Combe, tandis que plus à l'Est encore, l'Urgonien du Coudon est en contact avec le Lias qui connaît à Boudouvin des compli- cations inconnues à Solliès-Ville et aux Laures.

 l'Ouest du Revest, le flanc méridional du bassin du Beausset est, là encore, fortement bouleversé. C'est ce que soulignent les calcaires récifaux coniaciens et cénomaniens qui, sur les grès cénomaniens, constituent les barres de la Jaume et des Alpilles. Quant aux niveaux sous-jacents, leur complexité structurale les fait considérer comme des unités indépendantes du bassin du Beausset.

222 - Les £2D£Ë2E£._£EÎËiîî£liî_EEEïiÊBB£E_ê__yi}iî§S indépendantes du bassin_du_Beausset, c'est sur elles que s'appuie le flanc sud du Synclinal. Le Gros Cerveau et le Croupatier correspondent à un anti- clinal à coeur bajo-bathonien marneux déversé vert, le Sud; le flanc méridional

Le grand Cap est situé sur la feuille de ; il se prolonge ici par le plateau de Tourris. - 7 -

est très réduit; le flanc septentrional, essentiellement jurassique supérieur et urgonien,est très développé. Cet ensemble s'ennoie à l'Ouest sous l'Aptien supérieur marneux avant d'atteindre le Grand Vallat; à l'Est, il est relayé par une zone anticlinale liasique, complexe et déprimée qui, par Dardennes et la Folie, rejoint la Valette.

Au Sud de cette zone déprimée, le Faron correspond à un synclinal jurassique et urgonien enveloppé de Trias et dont la partie occidentale est entaillée par le Las. A l'Est, le soubassement du Faron est directement triasique, à l'Ouest s'interposent les calcaires marneux bajo-bathoniens, puis la serie liasique complète.

Au Sud du Gros Cerveau et du Croupatier, donc plus à l'Ouest, la zone triasique f'étale largement en de multiples anticlinaux que sou- lignent les calcaires du Muschelkalk. Ce sont les collines d'.

Plus à l'Ouest encore, et au Sud de cette ¿one triasique, s'ouvre le synclinal de Bandol au coeur bajo-bathonien marneux, envahi postérieurement par l'Oligocène. Le flanc nord de ce synclinal s'étend parallèlement à la zone triasique du Sud d'Ollioules jusqu'au Grand Vallat, tandis que son flanc sud plus calme s'appuie sur le Permo-Trias de la Reppe et de la Pointe de Port Issol, près de Sana'ry.

223 - La zone_Dermienne_se_dévelogge_en auréole au Sud-Est des affleurements secondaires décrits plus haut. Très réduite à l'Ouest, près de Sanary, elle s'étale plus largement près de la Seyne, mais est de nouveau réduite er. affleurement dans la vallée de l'Eygoutier à l'Est de Toulon. En fait, ce n'est qu'à partir de la Valette que la dépression permienne prend toute son extension, envahie par des alluvions et des épandages de cailloutis de piedmont, et traversée, ä la Garde, par un pointement andésitique. Au Nord, dans la région de Solliès-Pont, cette plaine accueille le Gapeaa qui la délaissera pour les Maures à la latitude de la Crau, alors que vers le Sud, le drainage est incertain, barré par les affleurements triasiques prolongeant vers l'Ouest le soubassement des Monts Paradis et des Oiseaux. - 8 -

224 - Le massif des_Maures proprement dit, appartient à un ensemble anticlinal de terrains ante-carbonifères, métamorphisés, pris par les mouvements hercyniens, repris ensuite. Il constitue ici le socle et n'affleure que tout à fait à l'Est de la feuille et sur la presqu'île de Giens.

225 - La_2ÉDÍBs.líie._áe._§Í£:ÍE appartient au même système. Sa structure complexe peut s'expliquer de différentes façons, soit par charriage depuis le Sud sur le Permien et le Trias des Sablettes et des Playes, soit par enracinement, écaillages et déversement local sur ces mêmes Permien et Trias. Pour 1'hydrogéologue, et compte tenu du peu de perméabilité des terrains en contact, le problème n'est pas fondamental.

Les hauteurs_du_Cag Brun_et_du_Pradet, également métamorphiques, occupent des positions nettement avancées sur le domaine permien puisqu'elles se trouvent au Nord du Permien du fort de la Colle Noire. Aussi leur pro- blème structural est-il le même que celui de la péninsule de Sicié.

226 - La zone triasi£ue_des moj}ts_du Pelais ft_des_Oiseaux

Les assises triasiques de ce massif sont ployées en un synclinal à fond plat d'orientation NW - SE qui se rattache à l'Ouest sous le recou- vrement alluvial de la plaine de la Garde, au synclinal triasique dissymé- trique du Pradet. Il y a disharmonie entre ce substratum et In couverture jurassique faillée et écaillée.

23 - DONNES CLIMATIQUES

La région toulonnaise est soumise au climat méditerranéen à tendance provençale, caractérisé par un ensoleillement très important et la maîtrise du Mistral auquel le compartimentage du relief, pour poussé qu'il soit, ne permet que rarement d'échapper. Par contre, les précipita- tions et les températures varient nettement du fait de la juxtaposition de la mer et de hauteurs accusées. - 9 -

231 - Précipitations

HAUTEURS ANNUELLES (mm)

Cap . Saint Le Toulon Bandol Cuers Sicié Mandrier Ceausset

1891 - 1930 593 733 713

1931 - 1960 706 755 925

1961 720 480 740

1962 725 660 • 1963 860 885

1964 635 620

1965 500 465 565 840

1966 590 645 785 945

1967 330 275 310 390

1968

1969 730 830 685 - 815

Les précipitations sont donc assez abondantes, d'autant plus importantes que l'on se déplace vers le Nord, c'est à dire vers les hauteurs, et vers l'Est, c'est à dire en direction des vents apportant les pluies. Leur irrégularité est aussi très remarquable; ainsi l'année 1967 est particulièrement sèche, plus de deux fois inférieure aux moyennes établies sur 30 ans.

HAUTEURS MENSUELLES (mm)

J F M A M J J A S 0 N D Total

Toulon 1931 - 1960 68 42 55 50 51 28 10 31 û8 95 110 98 70 5

Le Eoauaset " 70 50 65 60 70 30 15 35 65 85. 110 100 755

Cuers " 85 65 85 70 75 40 15 35 90 125 130 LIO 925 - 10 -

Ces chiffres montrent les variations caractéristiques du climat méditerranéen:

- période sèche très marquée en juin-juillet-août - période humide principale en octobre-novembre-décembre - période humide secondaire en mars

En fait, l'irrégularité des précipitations est telle que les valeurs maximales et minimales sont très souvent beaucoup plus marquées, Ainsi, il a été enregistré à Toulon 135 mm le 12 novembre 1941, et il est des années sans précipitations de début juin à fin août.

232 - Tenteratures

MOYENNES SOUS ABRI (en dixièmes de degré centigrade)

J F M A M J J A S 0 N D Année •

54 55 76 97 131 163 186 186 168 130 66 117 Toulon ^ 93 1931 - 1960 ™ 121 129 147 171 203 2A3 271 267 246 202 161 130 191 T 87 92 112 134 167 203 •228 227 207 166 127 98 154

Tm 59 36 76 107 130 145 179 187 163 142 91 40 U3 j Toulon .pw 134 112 145 177 212 239 292 295 263 234 167 116 199 1969 T 96 74 111 142 171 192 235 241 213 188 129 78 156

Tm 40 14 57 92 116 129 171 178 160 129 73 19 98 Cuers ^ 128 108 146 145 237 257 321 318 270 234 164 108 203 1969 T 84 61 102 118 177 193 246 248 215 182 119 63 150

Les chiffres ci-dessus montrent que les températures moyennes annuelles sont assez élevées. Cependant, les moyennes d'hiver sont plus basses à Cuers qu'à Toulon alors que celles d'été sont plus élevées; c'est une nouvelle preuve de l'influence modératrice de la Méditerranée. Malgré tout, même à Cuers, la moyenne des minimums d'hiver reste au-dessus de zéro. - 11 -

233 - Evagotransp_iration

La prédominance du Mistral, l'importance de l'ensoleillement même au cours de la période arrosée, et les températures encore élevées que l'on rencontre au cours de cette même période, font que l'évapotrans- piration réelle annuelle ne peut qu'être importante. D'après la formule de Turc, en tnm:

T P Er Er/P

Toulon 1930-1961 15°4 706 565 0.80

Toulon 1969 15°6 730 580 0.79

Cuers 1969 15°0 815 600 Q.74

Ces valeurs ont par ailleurs été confirmées au cours de l'année hydrologique 1966-67 où une campagne de jaugeages a permis d'ap- procher 1RS déficits d'écoulement D pour des unités hydrogéologiques sans relacions occultes avec des unités voisines. La période de référence fut particulièrement sèche, et les valeurs obtenues diffèrent avec les terrains.

- terrains karstiques : D/P = 0,7 - terrains imperméables: D/P = 0,9 - 12 -

CHAPITRE 3

HYDROGRAPHIE

Seules de petites rivières drainent la région. Ce sont d'Ouest en Est:

- Le Grand Vallat issu de la cuvette argilo-gréseuse du Beausset, traversant le Gros Cerveau en clues et débouchant dans la baie de Bandol après 19 km de cours.

- La Reppe qui a une situation comparable jusqu'à la sortie des gorges d'Ollioules et qui ensuite s'établit dans la dépression permienne, sollicitée par la baie de Sanary plutôt que par celle de la Seyne après 14 km de cours.

- Le Las qui trouvait origine et soutient dans les sources du Raggas du Revest et de Saint Antoine, avant qu'elles ne soient captées pour l'alimen- tation de Toulon, et débouche en rade de Toulon après 7 km de cours.

- L'Eygoulier, né au Nord du Paradis, drainant la partie méridionale de la plaine de la Garde-la Crau, et dont le cours inférieur, qui rejoignait Toulon, est aujourd'hui court-circuité par tunnel au Sud de la Garde. Cours actuel de 8 km.

- Le Roubaud, né au Nord du Mont des Ois°aux, et qui s'écoule vers Hyères.

- Le Gapeau issu du massif d'Agnis (feuille de Cuers), qui constitue d'abord la bordure orientale du synclinal du Beausset au sens large, puis débouche sur la dépression permienne. Il draine la partie septentrionale de la plaine de la Garde-la Crau, puis à la faveur d'un défilé creusé dans les Maures s'échappe vers l'Est où il reçoit sur sa gauche le Real Martin qui apparait en limite de feuille. Le Gapeau est une rivière importante; 18 km de cours à Solliès-Pont; débit pouvant atteindre 12 m /s ( moyenne 3 m3/s). - 13 -

Aucune de ces rivières (sauf le Gapeau) n'est actuellement perenne du fait du captage des sources pour 1' alimentation des villes et de la dérivation de leurs eaux pour l'arrosage. Le Gapeau est particulièrement sollicité pour l'irrigation jusqu'au-delà de son bassin versant, dans la partie méridionale de la plaine de la Carde - La Crau où, a contrario, l'Eygoutier a une fonction de drainage. - 14 -

CHAPITRE 4

APERCU ECONOMIQUE

Les grandes régions naturelles décrites dans le cadre géologique (§22) correspondent à des zones ayant des vocations économiques diffé- rentes encore que se surimpose sur chacune un développement touristique fort prometteur.

Le trait dominant des régions élevées est l'aridité, particuliè- rement lorsque le sous-sol y est calcaro-dolomitique. Ce sont des secteurs battus par le Mistral, où la pinède et les chênes verts, ravagés par les incendies, laissent la place ä une végétation rabougrie incapable de masquer le blanc des calcaires, l'ocre des grès ou le grisâtre des schistes. Tradi- tionnellement l'agriculture y est pauvre (oliveraies et cultures associées, quelques vignes) l'habitat très réduit, bergeries isolées ou villages blottis sur les versants ensoleillés : la Cadière, le Beausset, Evenos, le Revost, Solliès-ville ... La" dépression permienne est au contraire largement ouverte. Aussi l'habitat y est-il dispersé de Sanary à Six-Fours, Ollioules, i¿s Sablettes et la Seyne, et de la Valette, à la Garde, , la Crau, la Farlède et Solliès-Pont, et l'économie plus riche fondée sur le vignoble certes, mais aussi sur les fleurs (Ollioules), les fruits et les maraîchers (plaine de la Garde-la Crau) .

Le bord de mer abrite quelques petits ports de pêche, Bandol, Sanary, le Brusc, les Sablettes, les Sablettes de qui, les premiers, ont profité de l'essor touristique qui s'étend maintenant à toute la région, tourisme de fin de semaine pratiqué depuis Marseille et Toulon principalement.

Toulon doit sa grandeur militaire aux hauteurs et aux forts qui cernent sa magnifique rade. Ce sont autant de servitudes pour son dévelop- pement industriel qui, à partir de l'arsenal et de la Seyne, se poursuit cependant. - 15 -

CHAPITRE 5

HYDROGEOLOGIE de la partie sud-orientale et des contreforts méridionaux

DU BASSIN DU BEAUSSET

51 - GENERALITES

La partie du bassin du Beausset intéressant la feuille de Toulon constitue un complexe hydrogéologique n'ayant que peu de rapport avec les grands ensembles géologiques voisins. En effet, le Grès bigarré et le Permien sur lesquels il repose ne sont pas susceptibles d'accueillir des circulations, et seules les plaines alluviales qui recoupent les massifs secondaires peuvent, à l'occasion, le drainer.

Dans ces massifs, la prédominance des calcaires et dolomies, les longues emersions qu'ils ont connues, leur position actuelle élevée, sont autant de raisons pour que les karsts s'y soient développés. Les eaux y circulent profondes et rapides. Il n'y a ni puits ni forages qui les attei- gnent, et leurs exutoires, peu nombreux, sont susceptibles de iébits Je crue impressionnants.

Aussi l'intelligence de 1'hydrogéologie de cette région est-elle délicate. Cependant, pour les vastes étendues calcaires et dolomitiques, l'étude de la répartition structurale des quelques niveaux imperméables et celle des accidents tectoniques susceptibles de compartimenter les circula- tions souterraines, permettent de distinguer de grandes unités que. précisent la comparaison du débit des sources, les analyses chimiques des eaux, et les expériences de colorations. Ces grandes unités karstiques apparaissent nettement sur la carte, vastes ensembles calcaires et dolomitiques ceinturés de faciès plus marneux, et ponctués par leurs exutoires aux points les plus bas. - i o -

Les niveaux calcaires de moindre puissance, ou les îlots de même nature que des complications structurales ont détaché des grandes unités précédentes, constituent ici ou là de petites unités hydrogéologiques indépendantes.

Comparables en importance sont les unités aquifères liées aux terrains perméables non kastiques, généralement peu étendues, et possédant de nombreuses sources au débit régulier mais très faible.

Ces petites unités hydrogéologiques, calcaires ou non, sont évidemment moins apparentes sur la carte. Cependant le repérage des sources permet le plus souvent de comprendre leur fonctionnement.

Restent les faciès réputés imperméables qui constituent le troisième type d'unité hydrogéologique, l'imperméable. Paradoxalement les nombreux puits qui sollicitent les petites nappes contenues dans l'alté- ration superficielle, ainsi que la plus grande extension des plaines alluviales, peuvent les faire paraître plus aquifères, mais en fait aucun débit important ne saurait en être extrait.

52 - LES GRANDES UNITES KARSTIQUES

521 - La grande unité orientale du bassin du Beausset

L'impluvium correspond à l'épaisse série carbonatée allant du Bathonien supérieur au Turonien. Il se développe sur la feuille de Toulon du Nord du Mont Caumes à l'Ouest, à la plaine des Selves et au Coudon à l'Est. Sur la feuille de Cuers, il se prolonge vers le Nord-Ouest jusque sur le plateau du C^mp.

L'exutoire principal de cette unité est le Ragas du Revest dont les eaux sont retenues depuis 1912 derrière un barrage, en vue de l'alimen- tation de Toulon. Le Ragas est en fait un puits naturel dans les calcaires; il recoupe les circulations karstiques débouchant par une série d'émergences situées quelques centaines de mètres plus à l'aval. Aux hautes eaux, celles-ci déversent par le Ragas (cote 149,3 m) tandis qu'aux basses eaux seules fonc- tionnent les émergences plus basses (jusqu'à 96,3 m) aujourd'hui noyées. - 17 -

Ce groupe d'émergences est situé sur un champ de faîHes affectant les calcaires urgoniens et les mettant en contact avec des faciès localement plus marneux du Cénomanien, eux-mêmes soutenus par les marnes de l'Aptien supérieur et du Turonien inférieur. C'est le point d'affleurement le plus bas des calcaires urgoniens dans toute la partie orientale du bassin du Beausset.

D'autres exutoires de cette unité se trouvent également sur la feuille de Cuers, en rive droite du Gapeau, aux points bas du Jurassique supérieur dolomitique de la forêt des Morières, voire dans le Bajo-Bathonien marneux. Il existe donc une limite de séparation des eaux souterraines qui se situe vraisemblablement au niveau du Jurassique supérieur, c'est à dire sur la feuille de Cuers.

Les débits aux exutoires

- Le Ragas: débit moyen 1966 - 1967: 480 1/s débit maximum antérieur à 1912:60 000 1/s

- Sources R D du Gapeau: débit moyen 1966-67: 70 1/s

laissent prévoir que l'impluvium de cette unité participe certainement à 1'alimentation:

- de l'unité du Faron au Sud, - de l'unité de Sollies Toucas à l'Est, - de l'unité de Boudouvin au Sud-Est.

De plus, la limite nord-occidentale signalée plus haut à la hauteur du plateau du Camp correspond à une ligne de séparation des eaux à l'Ouest de laquelle les eaux s'écoulent vers les sources sous- marines de Port-Miou et Cassis.

522 - L'unité du Faron

L'impluvium proprement dit correspond au massif du Faron et à celui de la Baume, en rive droite du Las. Il s'étend également aux formations liasiques et triasiques situées plus au Nord, tant en rive droite qu'en rive - 18 -

gauche de cette rivière, jusqu'à l'Aptien supérieur marneux qui boucle l'unité précédente.

C'est le Bajo-Bathonien marneux qui assure la fermeture aval de l'uni té, notamment dans la vallée du Las qui est le point le plus bas et où se trouvent:

- La source Saint Antoine, en rive gauche, cote 20, qui contribue à l'alimentation de Toulon, . débit moyen 1966 - 1967: 165 1/s . débit maximum " " : 1 250 1/s . débit d'étiage" " : 50 1/s

- La source de la Baume, en rive droite, cote 25, . débit moyen 1966 - 1967: 12,5 1/s . débit d'étiage " " : 4 1/s

La comparaison de ces débits moyens à l'impluvium ci-dessus défini, montre l'existence d'apports occultes à l'unité. Il est vraisem- blable que ceux-ci s'effectuent depuis 1* plaine des Selves, dépression fermée au Nord du Ccudon faisant structuralement partie de l'impluvium de l'unité précédente.

523 - L'unité_du_Gros_Cerveau-Crougatier

L'impluvium de cette unité englobe les calcaires et les dolomies jurassiques et infracrétacés de la chaîne du Gros Cerveau et du Croupatier. Au Nord le compartimentage hydraulique est assuré par l'Aptien supérieur mar- neux, à l'Est et au Sud par les faciès marneux du Bajo-Bathonien.

Des expériences de coloration ont cependant montré qu'il convient d'ajouter à l'impluvium les calcaires coniaciens et turoniens que recoupe le haut Destel, la structure assez complexe de la zone du Broussan pouvant expliquer ces circulations.

Les exutoires sont localisés à la sortie des Gorges d'Ollioules:

- Le Labus ou Mascaron, cote 77, à la faveur des passées marneuses du Néocomien, intéressant des circulations profondes puisque thermales (2A°C) - 19 -

capté pour l'irrigation, . débit moyen 1966 - 1967: . 50 1/s . débit d'étiage " " : 20 1/s

- La Mère des Fontaines, cote 75, à la faveur d'accidents dans les dolomies suprajurassiques, captée pour 1'alimentation d'Ollioules . débit moyen 1966-1967 : 25 1/s

- La Bonnefont,cote 55, au contact de ces dolomies et du recouvrement alluvial de la Reppe, inutilisée, . débit moyen 1966-1967 : 15 1/s . débit d'étiage " " : 0

Aux hautes eaux, il est vraisemblable que les circulations dans les calcaires coniaciens du haut Destel se fassent avec d'importantes pertes de charge si bien que l'écoulement se fait aussi dans les faciès calcaires de la barre des Aiguilles, en direction de la Foux d'Evenos (§333)

524 - ynités_liasi^ues_du_flanc_oriental_du bassin_du Beausset

L'impluvium correspond aux affleurements liasiques qui dominent Solliès-Pont, la Farlède et la Valette, mais comprend également le Muschel- kalk sous-jac'ent car le Keuper, toujours tectonisé, ne saurait constituer une limite étanche.

Du Nord au Sud, les accidents tectoniques déterminent un compar- timentage, et il est possible de distinguer:

LlüDÍ!iÉ_áE_.§.:!:Ii!;l!2y£§. (feuille de Cuers) au Nord de la faille des Baux rouges, dont les émergences sont sur la feuille de Cuers, . débit moyen 1966 - 1967 : 140 1/s

» jusqu'à l'étranglement dû au Coudon et drainée par la sourcfi des Fourniers, cote 110, . débit moyen 1966 - 1967 : 3,5 1/s et la Foux Reganas, cote 135, . débit moyen 1966 - 1967 : 6,5 1/s, - 20 -

- Limité de_Boudouvin_qui s'étend jusqu'au Bajo-Eathonien marneux de Chavaille et qui est drainée par la Foux Boudouvin, cote 135, . débit moyen 1966 - 1967; 30 1/s et les sources de la Valette (Sainte Cécile, Jeanne, Menu, de l'Enclos), cotes réparties entre 95 et 65, . débit moyen 1966 - 1967: 7 1/s

L'importance de ces débits par rapport aux impluviums montre l'existence, comme pour le Faron, de venues occultes depuis la grande unité orientale du Bassin du Beausset, les accidents de 1'Urgonien du Coudon expliquant facilement les venues vers l'unité de Boudouvin.

525 - 1/uni té li§siç[ue_du_sy_nclinal_de Bando 1

Pour cette unité aussi l'impluvium comprend, outre les affleure- ments liasiques du synclinal de Bandol, ceux attribués au Muschelkalk qui, sur le flanc nord, s'étendent de la vallée de la Reppc à celle du Grand Vallat. Au Nord, c^tte unité est séparée de celle du Gros Cerveau - Croupatier par les affleurements du Keuper et par le Bajo-Bathonien marneux qui constitue le coeur de l'anticlinal du Gros Cerveau. Au Sud, cette unité est en contact avec la basse plaine alluviale de la Reppe, à l'Ouest avec la mer et la vallée du Grand Vallat.

Aucune source n'est connue. Seuls les captages de Sanary intéressent cette unité. Compte-tenu des circulations vers la mer et le Grand Vallat, on peut estimer à 50 1/s le débit des eaux de cette unité récupéré par ces captages, le reste, soit 30 1/s en moyenne, étant issu de la nappe de la Reppe.

Aux basses eaux, alors que les circulations s'effectuent dans le sens alluvions - calcaires, la dépression provoquée par les pompages entrai- ne une pollution marine dans la nappe alluviale alors qu'aux hautes eaux le retour aux circulations normales dans le sens unité calcaire - nappe allu- viale rétablit la situation.

Le forage du Lançon exécuté dans le Muschelkalk sur le flanc nord du synclinal, surexploite en été la nappe faiblement alimentée qu'on laisse se reconstituer en hiver. - 21 -

53 - LES PETITES UNITES HYDROGEOLOGIQUES

531 - Les_Basaltes_oligocènes

Les résidus des coulées basaltiques qui couronnent les crêtes dans la région d'Evcnos vers la cote 500, constituent des unités hydrogéo- logiques non karstiques mais à perméabilité de fissures. Ils sont suffisam- ment étendus pour alimenter sur leur périphérie des puits et des sources dont les principales sont:

- La source du Pré, dans le thalweg au Nord du château d'Evenos, suffisam- ment abondante pour alimenter Sainte Anne d'Evenos.

- La source du château d'Evenos, plus à l'aval, pour l'alimentation d'Evenos.

D'autres petites sources existent encore donnant naissance à la Reppe ou permettant l'irrigation (domaine des Hautes Venettes par exemple).

532 - La kligge âu

Dans cette zone charriée où se juxtaposent calcaires du Lias et du Muschelkalk, et marnes du Keuper, on rencontre de nombreux puits à des cotes très diverses et de nombreuses petites sources qui se répartissent à proximité du contact avec le Sénonien imperméable. Aucune de ces sources ne montre de débit intéressant: - Font Vive - Source Banon - Source du Grand Canadeau - Fontaine Tassy - Source de Gailleux - Source Eynard

L'ensemble de la klippe forme donc une unité à part, bien indivi- dualisée mais aux ressources modestes.

533 - Ba^ies_des_Aiguilles_et_de_la_JauTneJ__Grès de_Sainte_Arme_et de_Valdaren

Les barres de calcaires à Rudistes sénoniens et cénomaniens et les grès cénomaniens et albiens auxquels elles sont associées, occupent une posi- tion privilégiée sur le flanc méridional du bassin du Beausset, position qui - 22 -

pourrait leur conférer un rôle de drain avec l'écoulement d'Est en Ouest.

En réalité, il ne semble pas qu'il en soit ainsi du fait du carac- tère lenticulaire de ces formations qui ne sont donc pas en communication hydraulique avec les calcaires turoniens qui affleurent si largement à l'Est et au Nord.

A l'Est de la Reppe, les grès sont peu épais ec les circulations dans les calcaires sont exceptionnelles, avec pour exutoire temporaire la Foux d'Evenos cote 178 soit à 30 m au-dessus de la Reppe, avec des débits atteignant parfois plusieurs m /s (J 313).

A l'Ouest de la Reppe et jusqu'au Grand Vallat, les grès alb:ens prennent plus d'importance. La Fontaine Sainte-Anne témoigne,en rive droite de la Reppe, de circulations peu abondantes et certainement superficielles, alors qu'au Grand Vallat, preuve de circulations plus importantes, des puits installés à la hauteur des grès dans les alluvions, donnent des débits que ne peut justifier à lui seul le resserrement de la vallée alluviale.

534 - Les grès turoniens_du_Rc£est

Ces grès constituent le soubassement oriental du Mont Caumec. Très épais, en bancs compacts avec des passées sableuses surtout développées à leur base, ils alimentent des points d'eau sans importance,

- La source de Malvallon - La source du Roy - La source de Coste Belle

Ces grès sont en fait suralimentés par les calcaires turoniens qui les couronnent au Bau du Midi, ces derniers drainant eux-mêmes les faciès gréseux peu perméables du Coniacien. Au Nord du Mont Caumes, les grès turoniens sont réduits à quelques bancs, mais pour les raisons évoquées ci-dessus, ils déterminent cependant:

- La fontaine Martin - La fontaine d'Orves - La source de Roboeuf - 23 -

535 - L'Urgonien_du Château de_Tourris

Cette petite unité calcaire correspond au petit synclinal urgonien, perché et faille, qui constitue le soubassement du Mont Combe. Elle alimente deux sources au débit faible et variable:

- La Source de la Ripelle, - La source du Château de Tourris dont les analyses chimiques, par la teneur en sulfates, laissent soupçonner la présence de Trias en profondeur, le long des accidents limitant l'unité.

536 - Les_collines_triasiç[ues_de Toulon

Chacune de ces collines triasiques où les calcaires du Muschelkalk dominent, constitue une petite unité en relation avec les nappes circulant dans les alluvions et les cailloutis qui les ennoient.

Ce secteur est aujourd'hui de plus en plus urbanisé, ce qui limite l'alimentation. Simultanément certaines petites sources sont reprises par les égouts, ainsi la source Saint-Jacques qui naissait au pied du Faron.

537 - Monts du_Paradis_et_des_Oiseaux

Le Trias calcaire est ici recouvert par du Lias calcaire et même du Jurassique. Le comportement est le même que celui des collines de Toulon. Une seule source existe à l'extrémité orientale: celle:de la Vierge exploitée par forage et commercialisée.

Un forage au Nord de Carqueiranne exploite le réservoir calcaire triasique.

54 - LES ZONES IMPERMEABLES

Si l'on excepte les zones déjà mises en place pour délimiter les différentes unités perméables décrites ci-dessus, seuls restent les marnes et les grès du Sénonien qui affleurent à l'extrémité nord-occidentale de la feuille de Toulon et qui, se prolongeant sur les feuilles voisines, constituent l'unité centrale, imperméable, du bassin du Beausspt. C'est une zone où les puits sont nombreux; ils atteignent des niveaux aquifères localisés dans la zone d'altération et parfois soutenus par des circulations locales dans des faciès plus détritiques. Jamais les débits ne sont importants, et la surface de la nappe suit de près celle du sol, traduisant par là la faible perméabilité des horizons sollicités.

Certains points, souvent en relation avec les nappes alluviales de la Reppe et du Grand Vallat qu'il est difficile de limiter font exception. Ainsi: - La Fontaine de Touron (12 1/s) captée pour le Beausset et le Plan du Castellet, - La Mère des Fontaines de la Cadière - Les puits du Noyer pour le Castellet - Les puitb de Pignet pour le Beausset (5 ouvrages).

55 - CHIMIE DES EAUX

Les eaux issues de l'Urgonien sont bicarbonatées calciques très faiblement magnésiennes (Ragas du Revest par exemple) tandis que celles ayant circulé dans les dolomies jurassiques sont bicarbonatées calciques et magné- siennes (Gavaudan , Font d'Ouvin en rive droite de la vallée du Gapeau) . Les eaux sortant des calcaires et calcaires dolomitiqu-es de la série liasiaue ont une composition intermédiaire (Font du Thon, Trueby).

Des sources comme Saint Antoine et la Baume dont les réservoirs sont mixtes (calcaires et dolomies) ont également des faciès intermédiaires, de plus la teneur en sulfates est assez élevée (influence du Trias injectant certaines zones tectonisées).

Les émergences situées à la base du. Muschelkalk sont sulfatées calciques (Reganas, Font Nègre). - 25 -

CHAFITRE 6

HYDROGEOLOGIE DU PERMIEN DES SCHISTES HERCYNIENS ET DES PLAINES ALLUVIALES ASSOCIEES

61 - GENERALITES

A la différence des pays calcaires du bassin du Beausset et de ses contreforts méridionaux, la zone permienne correspond à de vastes étendues qu'ont partiellement recouvert aes alluvions et des ébouiis de piedmont, qui s'étendent également sur les parties des massifs hercyniens schisteux que l'érosion a arasés.

Le Permien et les schistes hercyniens étant imperméables, les formations quaternaires accueillent des nappes aquifères qui, pourvu qu'elles ne s'étendent pas aussi sur les contreforts du bassin du Beausset, constituent des unités hydrogéologiques individualisées.

62 - LE PERMIEN

Essentiellement pélitique, le Permien est imperméable. Les zones où il affleure ne comportent pas de nappes. C'est par exemple le cas de la presqu'île de Saint Mandrier où des forages profonds n'ont recoupé aucun niveau aquifêre.

Pour les nappes alluviales qu'il supporte, le Permien constitue une limite imperméable.

63 - LES SCHISTES HERCYNIENS

II s'agit encore de faciès imperméables, et aucune des diverses variétés rencontrées, phyllades, quartzites, arkoses, phtanites et schistes - 26 -

sériciteux, n'est susceptible de constituer un aquifëre. Ce n'est que dans les zones broyées que peuvent se localiser quelques ciculations. C'est le cas de celles aboutissant à la source de Mai entre Notre-Dame de Mai et Six-Fours.

Ces faciès constituent également une limite imperméable pour les nappes qu'ils supportent (alluvions et localement Trias).

64 -| LES NAPPES ALLUVIALES

641 - Nap_p_es_de la Rep_p_Ë et_^Ë_Ia

A la sortie des gorges d'Ollioules, la vallée de la Reppe s'élargit. Le substratum de la nappe est triasique comme les collines de Toulon, et il est vraisemblable que la nappe soit soutenue par les infiltrations sur ces collines (§ 336 ). Elle s'écoule avec une forte pente du Nord vers le Sud.

Au lieu dit Bassaguet, du fait aussi d'un écoulement issu du Sud et des collines de Six-Fours, existe une ligne de séparation des eaux sou- terraines, une partie de celles-ci échappant à la Reppe pour s'écouler vers la Seyne en une nappe qui alimente de nombreux puits.

A l'aval du chemin de fer, la nappe de la Reppe proprement dite connaît des cotes piézomètriques suffisamment basses pour qu'elle soit envahie par les eaux marines en particulier en été où les prélèvements effec- tués par le Syndicat Sanary-Six Fours ( § 325) et pour les arrosages, alors 3 que la Reppe est tarie, sont très importants (17 000 m :j).

642 - Na£p_es_de Sic^é

A l'Ouest de Six-Fours et en relation avec le Bouchon, existe une nappe aquifère de faible importance. Les alluvions principalement anciennes sont certainement peu perméables, comme ]e laisse prévoir la pente de la nappe. Aucun débit important n'y est prélevé.

A l'Est, et fondée sur le Permien des Sablettes, existe une nappe alluviale comparable qui ne semble pas être alimentée par l'accident mettant en contact les schistes sur le Permien. - 27 -

643 - Na22Ë^e Toulon

Une nappe existe dans les alluvions de la basse vallée du Las sur lesquelles est construite une grande partie de la ville de Toulon. Elle était autrefois atteinte par de nombreux puits maintenant détruits ou hors de service, aussi ses niveaux piézomètriques n'ont-ils pas été relevés.

Seul, l'arsenal utilise encore cette nappe à Rodeillac où les alluvions ont été reconnues sur 45 m de profondeur et où des pompages exa- gérés peuvent provoquer des remontées du sel.

644 -

A l'aval de Solliès-Toucas, au débouché du Gapeau dans la plaine, la nappe alluviale se divise en deux de part et d'autre de l'éperon permien de Solliès-Pont. La.branche ouest coule au plus près des affleurements per- miens de rive droite, et la nappe est assez peu soutenue. La branche est ar- rive à l'affleurement en deux points pour alimenter deux sources dont l'une importante (La Jonquière 150 l/'s en hautes eaux) et une galerie drainante. Il y a dans ce secteur des stations de pompages importantes. La nappe est également drainée plus à l'Est par le Petit Béai affluent de rive gauche.

• Les deux branches se rejoignent à hauteur de la Farlède mais une ligne de partage des eaux apparaît à l'aval. Une partie de la nappa s'écoule vers le bassin souterrain drainé par l'Eygoutier suivant un ancien écoulement du Gapeau vers le S-W avant sa capture par un affluent du Real Martin.

La nappe dans ce secteur est de perméabilité très irrégulière. Le gradient laisse d'ailleurs prévoir le peu de perméabilité des matériaux.

Une partie des filets souterrains suit le Gapeau qui, à partir de la Crau, pénètre dans le défilé des Maurettes où sa pente est plus forte et où il draine nettement la nappe.

645 - Nap_¿je_de_la_Garde

Les eaux souterraines échappant au Gapeau, grossies des apports des eaux d'irrigation répandues au Sud do la Crau, constituent une nouvelle nappe qui s'écoule en direction du Pont de la Clue où l'Eygoutier rejoint - 28 -

directement la mer par tunnal. La pente de la nappe est particulièrement faible.

Isolée des formations calcaires par les îlots permiens de Pierrascas et du Touar, la nappe n'a pas d'apports sur sa rive droite, ceux en provenance des zones de piedmont de la Valette étant directement drainés par l'ancien lit de l'Eygoutier. Il semble qu'il n'y ait pas non plus d'apports en rive gauche où la nappe associée au Roubaud (s'écoulant vers Hyères), remonte jusqu'au pointement schisteux de la Gavis, tandis que celle drainée vers Garqueiranne remonte jusqu'au seuil de l'Artaude.

Par contre, en rive gauche, dans le prolongement des Monts du Paradis et des Oiseaux, les alluvions reposent sur les calcaires du Muschel- kalk si biea que la nappe intéresse à la fois ces deux faciès. Il en résulte localement de bien meilleures perméabilités et l'existence d'un volume de réserve important. Mais la nappe est,en fonction des prélèvements,à la limite de la surexploitation. La Garde et le Pr^det sont alimentés à partir de cette nappe.

65 - CHIMIE DES EAUX

651 - Nagge de_la_Rep_ge

Les eaux des alluvions sont relativement peu minéralisées, seule- ment légèrement chlorurées, mais certaines zones le sont plus fortement au Sud d'Ollioules jusqu'à Bassaguet (pompages intensifs appelant les eaux d'ori- gine triasique) , et enfin à l'aval au voisinage du littoral où on atteint des teneurs supérieures à 300 mg/1. De telles teneurs ont d'ailleurs été momentanément enregistrées à la station de pompage de Sanary à la fin de certaines périodes estivales.

652 - Na££es_de_la_Seyjie_et_de_Toulon

Elles sont peu minéralisées sauf au voisinage du littoral.

653 -

Les eaux sent peu minéralisées, seulement légèrement chlorurées (0,8 à 1,5 me/1) entre Solliès et la Farlède, puis à l'aval de la Crau, - 29 -

c'est à dire dans les secteurs où le Permien est ä faible profondeur sous les alluvions ou ä faible distance en affleurement.

654 - Nagge de_l^E

Elle est nettement plus minéralisée que celle du Gapeau notamment dans le centre de la plaine de La Garde et dans le secteur du Pradet, ceci sous l'influence du Trias (Muschelkalk) présent sous les alluvions, et pro- bablement imprégné de solutions salines provenant du lessivage de son an- cienne couverture de Keuper avant sa destruction par l'érosion. - 30 -

DOCUMENTS CONSULTES

- Carte géologique de la au 1/50 000. Feuille XXXIII 46 Toulon

- Cl. GOUVERNET (1963) - Structure de la région toulonnaise - Mémoire carte géologique détaillée de la France.

- B.R.G.M. DSGR 67 A 50 - Etude et contrôle des nappes aquifères exploitées à Sanary

- B.R.G.M. DSGR 67 A 91 - Inventaire des ressources hydrauliques du bassin du Beausset

- C.P.G.F. (1965-1966) - Moyenne vallée du Gapeau et plaine de la Garde .- Etude géophysique - hydrogéologique.

- BURGEAP (1948) - La nappe du Gapeau de Solliès-Pont à la raer (M.R.U.)

- L. PIGNOLY - Contribution à l'étude hydrogéologique de la plaine de l'Eygoutier - Thèse Marseille 1967.