MASARYKOVA UNIVERZITA PEDAGOGICKÁ FAKULTA Katedra francouzského jazyka a literatury

LE FILM MINUIT À PARIS ET SON POTENTIEL DIDACTIQUE

Diplomová práce

Brno 2020

Vedoucí práce: Vypracovala: Mgr. Marcela Poučová, Ph.D. Bc. Sabina Žaludová

Prohlášení Prohlašuji, že jsem závěrečnou bakalářskou práci vypracovala samostatně s využitím pouze citovaných literárních pramenů, dalších informací a zdrojů v souladu s Disciplinárním řádem pro studenty Pedagogické fakulty Masarykovy univerzity a se zákonem č. 121/2000 Sb., o právu autorském, o právech souvisejících s právem autorským a o změně některých zákonů (autorský zákon), ve znění pozdějších předpisů.

V Brně dne 10. 12. 2020

Poděkování Na tomto místě bych ráda poděkovala paní Mgr. Marcele Poučové, Ph.D. za metodické vedení, obohacující přístup a maximální ochotu a vstřícnost.

TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION...... 1

PARTIE THÉORIQUE ...... 3

1. LE FILM MINUIT À PARIS – INFORMATIONS DE BASE ...... 4

2. – BIOGRAPHIE ...... 5

3. ACTION DU FILM ...... 10

4. CRITIQUES DU FILM ...... 14

5. PÉRIODES HISTORIQUES ET ARTISTES REPRÉSENTÉS DANS LE FILM ...... 16

5.1 BELLE ÉPOQUE ...... 16 5.1.1 DÉFINITION ...... 16 5.1.2 CONTEXTE POLITIQUE ET SOCIALE ...... 17 5.1.3 SOCIÉTÉ MONDAINE ...... 17 5.1.4 PROGRÈS TECHNIQUE ...... 18 5.1.5 CULTURE ET ART ...... 18 5.1.5.1 IMPRESSIONNISME ...... 19 5.1.5.2 POSTIMPRESSIONNISME ...... 20 5.1.5.3 ART NOUVEAU ...... 20 5.1.5.4 MODE ...... 21 5.1.6 ARTISTES REPRÉSENTÉS DANS LE FILM ...... 21 5.1.6.1 EDGAR DEGAS ...... 22 5.1.6.2 PAUL GAUGUIN ...... 23 5.1.6.3 HENRI DE TOULOUSE-LAUTREC ...... 24 5.1.6.4 INTERPOLATION : VINCENT VAN GOGH ET L’AFFICHE DU FILM ...... 26 5.1.6.5 AUGUSTE RODIN ...... 27 5.2 ANNÉES FOLLES ...... 28 5.2.1 DÉFINITION……………………………………………………………………………………28 5.2.2 CONTEXTE POLITIQUE ET SOCIALE……………………………………………………………29 5.2.3 PROGRÈS ET INVENTIONS……………………………………………………………………...29 5.2.4 CULTURE ET ART……………………………………………………………………………...30 5.2.4.1 SURRÉALISME ...... 31 5.2.4.2 GÉNÉRATION PERDUE...... 32 5.2.4.3 ROMAN DES ANNÉES 1920...... 33 5.2.4.4 ARTS PLASTIQUES ...... 33 5.2.4.5 ART DÉCO ...... 35 5.2.4.6 CINÉMA ...... 36 5.2.4.7 CULTURE (AFRO-)AMÉRICAINE ...... 36 5.2.4.8 MODE ...... 37 5.2.5 ARTISTES REPRÉSENTÉS DANS LE FILM………………………………………………………...37 5.2.5.1 ERNEST HEMINGWAY ...... 38 5.2.5.2 FRANCIS SCOTT FITZGERALD ET ZELDA FITZGERALD ...... 40 5.2.5.3 WILLIAM FAULKNER ...... 42 5.2.5.4 T. S. ELIOT ...... 42 5.2.5.5 ARCHIBALD MACLEISH ...... 43 5.2.5.6 GERTRUDE STEIN ...... 43 5.2.5.7 PABLO PICASSO ...... 45 5.2.5.8 GEORGES BRAQUE ...... 46 5.2.5.9 HENRI MATISSE ...... 47 5.2.5.10 AMEDEO MODIGLIANI ...... 47

5.2.5.11 SALVADOR DALÍ ...... 48 5.2.5.12 LUIS BUÑUEL ...... 49 5.2.5.13 MAN RAY ...... 51 5.2.5.14 COLE PORTER ...... 52 5.2.5.15 JOSÉPHINE BAKER ...... 52 5.2.5.16 DJUNA BARNES ...... 53 5.2.5.17 JUAN BELMONTE ...... 53 5.2.5.18 JEAN COCTEAU ...... 54 5.2.5.19 COCO CHANEL ...... 54 5.3 LA FRANCE DE LOUIS XIV ...... 56

PARTIE ANALYTIQUE ...... 57

1. INFORMATIONS PRÉLIMINAIRES ...... 58

2. IDÉE ESSENTIELLE DU FILM ...... 59

3. VOYAGE DANS LE TEMPS ...... 60

4. LIEUX CLÉS DE TOURNAGE ...... 63

4.1 SCÈNES DU PRÉSENT DE GIL (2010) ...... 64 4.1.1 JARDINS DE MONET À GIVERNY (FONDATION CLAUDE MONET) ...... 64 4.1.2 HÔTEL LE BRISTOL PARIS ...... 64 4.1.3 LE GRAND VÉFOUR ...... 64 4.1.4 VERSAILLES ...... 65 4.1.5 CHOPARD – PLACE VENDÔME ...... 65 4.1.6 MUSÉE RODIN ...... 66 4.1.7 HÔTEL LE MEURICE ...... 66 4.1.8 ÉGLISE SAINT-ÉTIENNE DU MONT ...... 66 4.1.9 BOUTIQUE PHILIPPE DE BEAUVAIS ...... 67 4.1.10 MARCHÉ AUX PUCES ...... 67 4.1.11 MUSÉE DE L’ORANGERIE ...... 67 4.1.12 AGENCE DULUC ...... 68 4.1.13 SQUARE JEAN-XXIII ...... 68 4.1.14 SHAKESPEARE & COMPANY ...... 69 4.1.15 PONT ALEXANDRE III ...... 69 4.2 SCÈNES DES ANNÉES FOLLES ...... 70 4.2.1 QUAI DE BOURBON ...... 70 4.2.2 BRICKTOP’S (CHEZ BRICKTOP) ...... 70 4.2.3 CRÉMERIE-RESTAURANT POLIDOR ...... 70 4.2.4 SALON DE GERTRUDE STEIN ...... 71 4.2.5 MUSÉE DES ARTS FORAINS ...... 71 4.2.6 MONTMARTRE ET SACRÉ-CŒUR ...... 71 4.2.7 RIVES DE LA SEINE ...... 72 4.2.8 AUX LYONNAIS...... 72 4.2.9 MAISON DEYROLLE ...... 72 4.2.10 RESTAURANT PAUL ...... 73 4.3 SCÈNES DE LA BELLE ÉPOQUE ...... 73 4.3.1 MAXIM’S ...... 73 4.3.2 MOULIN-ROUGE ...... 74 4.4 CONCLUSION ...... 75 5. COMPARAISON AVEC PARIS EST UNE FÊTE D’HEMINGWAY ...... 76

5.1 PARIS – LA VILLE RÊVÉE D’HEMINGWAY ...... 77 5.2 FLÂNERIES DE BOHÈME ...... 77 5.3 GERTRUDE STEIN ET SON SALON D’ART ...... 78

5.4 SCOTT ET ZELDA FITZGERALD – COUPLE COMPLIQUÉ ET MALHEUREUX ...... 78 5.5 SHAKESPEARE & COMPANY ...... 78 5.6 MODE DE VIE ET CONVICTIONS D’HEMINGWAY ...... 78 5.7 HEMINGWAY ÉGOCENTRISTE ...... 79 6. AUTHENTICITÉ DE LA REPRÉSENTAION DES PERSONNAGES RÉELS ...... 80

6.1 ARTISTES DE LA BELLE ÉPOQUE ...... 80 6.1.1 EDGAR DEGAS ...... 82 6.1.2 PAUL GAUGUIN ...... 82 6.1.3 HENRI DE TOULOUSE-LAUTREC ...... 83 6.1.4 DEUX PERSONNAGES NON-IDENTIFIÉS ...... 84 6.1.5 AUGUSTE RODIN ET SCÈNE AU MUSÉE RODIN ...... 85 6.2 LES FITZGERALD ET HEMINGWAY ...... 86 6.2.1 SCOTT ET ZELDA FITZGERALD ...... 86 6.2.2 ERNEST HEMINGWAY ...... 90 6.3 WILLIAM FAULKNER ...... 98 6.4 T. S. ELIOT ...... 99 6.5 ARCHIBALD MACLEISH ...... 100 6.6 GERTRUDE STEIN, LEO STEIN ET ALICE B. TOKLAS ...... 100 6.7 PABLO PICASSO ...... 103 6.8 GEORGES BRAQUE ET AMEDEO MODIGLIANI ...... 107 6.9 HENRI MATISSE ...... 107 6.10 SURRÉALISTES ...... 108 6.10.1 SALVADOR DALÍ ...... 109 6.10.2 LUIS BUÑUEL ...... 113 6.10.3 MAN RAY ...... 115 6.11 COLE PORTER ET LINDA LEE THOMAS ...... 116 6.12 JOSÉPHINE BAKER ...... 117 6.13 DJUNA BARNES ...... 118 6.14 JUAN BELMONTE ...... 118 6.15 JEAN COCTEAU ...... 119 6.16 COCO CHANEL ...... 120 6.17 QUI-EST ADRIANA ? ...... 120 6.18 CONCLUSION ...... 121 7. RECOMMANDATIONS ...... 122

PARTIE DIDACTIQUE ...... 123

CONCLUSION ...... 149

RÉSUMÉ ...... 152

BIBLIOGRAPHIE ...... 153

SITOGRAPHIE ...... 155

ANNEXES ...... 163

INTRODUCTION

Le sujet du mémoire a été choisi sur la base de notre affection pour le film Minuit à Paris de Woody Allen et, également, sur la base de notre intérêt à l’histoire de l’art et aux études esthétiques. C’était déjà en 2011, à l’année de la sortie du film, où nous avons découvert le potentiel didactique du film. Après avoir regardé le film, c’était beaucoup plus simple d’étudier les sujets de la littérature de l’entre-deux-guerres, principalement le surréalisme et la Génération perdue des Américains expatriés. En d’autres termes, nous regardons ce film avec admiration non seulement en tant qu’un divertissement excellent qui chante la ville de Paris d’une manière romantique mais nous l’admirons également pour sa valeur didactique.

Le but de ce travail est de prouver, justifier et éclaircir le potentiel didactique du film Minuit à Paris (2011). Grâce à la possibilité de voyager dans le temps à Paris, le personnage principal du film fait la connaissance de deux époques historiques et culturelles françaises (et aussi des artistes célèbres qui les représentent) : de la Belle Époque (années 1890) et, principalement, des Années folles (années 1920). Le travail final peut être considéré comme le guide consacré au film Minuit à Paris, sa base historique réelle et son exploitation pour l’instruction, qui peut enrichir les enseignants, les élèves enthousiastes ou les intéressés francophones.

La partie théorique introduit les informations de base portant sur la création, l’action, les thèmes fondamentales, la réputation et les critiques du film. Avant tout, nous rassemblons les informations essentielles concernant le contexte culturel et artistique des deux époques historiques et les artistes qui les représentent dans le film, avant de les confronter avec la réalité historique dans la partie analytique. En totalité, le travail se consacre à 24 personnages qui vont être comparés avec leurs modèles historiques réels dans la partie analytique, où nous examinons aussi les lieux clés de tournage et l’idée essentielle du film.

Finalement, la partie didactique du travail propose des précédés comment tirer le meilleur profit formatif du film. Nous nous concentrons sur la compréhension du film, la familiarisation avec les deux époques mentionnées, leurs mouvements artistiques et leurs représentants mais aussi sur les monuments parisiens, la géographie de Paris et lieux de tournage découverts dans la partie analytique.

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En ce qui concerne les activités proposées dans la partie didactique, nous prenons en considération deux publics cibles des élèves, les jeunes débutants (niveau A1-A2) et les adolescents avancés (niveau B2). Les activités peuvent les aider à améliorer leur niveau de la langue française et leurs compétences communicatives, linguistiques et socioculturelles. Également, les activités pour les avancés peuvent les aider à se préparer aux épreuves du baccalauréat (la littérature).

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PARTIE THÉORIQUE

L’objectif de la partie théorique est de rassembler les informations fondamentales concernant le film Minuit à Paris et les artistes et les époques historiques représentées dans ce film pour préparer la voie à la partie analytique qui compare le film avec la réalité historique.

La partie théorique commence par l’introduction du film et les informations de base portant sur la création du film. Il faut introduire Woody Allen, le réalisateur du film, présenter sa biographie et replacer le film dans le contexte de la création cinématographique de ce metteur en scène renommé. Ensuite, le travail décrit l’action du film qui est suivie par les informations essentielles concernant les critiques du film.

Dans la partie théorique, nous nous consacrons principalement aux périodes historiques représentées dans le film (la Belle Époque et les Années folles) et à leurs représentants concrets qui apparaissent ou sont mentionnés dans le film.1 Le travail familiarise les lecteurs (et les spectateurs potentiels du film) avec ces deux époques, leurs définitions, leur contexte politique et sociale, leur progrès technique et leurs inventions mais surtout avec leur contexte culturel et leurs mouvements artistiques majeurs. Ils sont suivis par les biographies des artistes réels représentés dans le film. Comme nous avons déjà dit, en totalité, le travail s’occupe de 24 personnages qui vont être comparés avec leurs modèles historiques réels dans la partie analytique.

En d’autres termes, la partie théorique serve d’une manuelle orientée vers le contexte culturel représenté dans le film qui informe les lecteurs de l’histoire de l’art français, principalement les arts plastiques de la Belle Époque et la culture des Américains expatriés des Années folles qui était, ce temps-là, inséparable de la culture parisienne.

1 Dans le film, il y a aussi la France à l’époque de Louis XIV mais seulement pour plusieurs secondes. Ce roi et cette époque sont présentés brièvement à la fin de la partie théorique. 3

1. LE FILM MINUIT À PARIS – INFORMATIONS DE BASE

Commençons par une brève présentation du film, Minuit à Paris ( en anglais). Il s’agit d’une comédie de production américano-espagnole réalisée par Woody Allen (qui est aussi l’auteur du scénario) et sortie le 11 mai 2011 en France (comme le film d’ouverture au Festival de Cannes) et le 20 mai 2011 aux États-Unis.2 (cf. Wikipédia, en ligne)

Comme nous avons mentionné dans le paragraphe précédent, le film a été présenté en tant que film d’ouverture au Festival de Cannes 2011. Woody Allen avait l’honneur d’ouvrir le 64e édition du festival avec son nouveau film qui émanait sa francophilie. (cf. Cochard, 2011, en ligne) « Midnight in Paris est une merveilleuse lettre d’amour à Paris. C’est une œuvre dans laquelle Woody Allen approfondit les questions posées dans ses derniers films : notre rapport à l’histoire, à l’art, au plaisir et à la vie. Pour son 41e long-métrage, il fait à nouveau preuve d’une belle inspiration », a souligné le délégué général Thierry Frémaux. (Cochard, 2011, en ligne) Le film mêlait des acteurs et actrices hollywoodiens et français : Owen Wilson, Rachel McAdams, Marion Cotillard, Kathy Bates, Adrien Brody, Gad Elmaleh, Léa Seydoux ou même Carla Bruni-Sarkozy, l’épouse du président de la République française de l’époque, Nicolas Sarkozy. Le film était « a priori hors compétition, Woody Allen refusant par principe d’y figurer ». (Cochard, 2011, en ligne) En 2012, le film a été récompensé par l’Oscar du meilleur scénario original.

Pour écrire le scénario, Woody Allen s’est inspiré du livre Paris est une fête d’Ernest Hemingway. (cf. Berger, 2011, en ligne) Ce fait va être examiné dans la partie analytique de ce travail.

L’affiche du film a repris en partie la toile La Nuit étoilée (1889) de Vincent van Gogh, peintre et dessinateur néerlandais. (voir Annexe 2) « Le cinéaste n’a pas eu à aller bien loin pour tomber amoureux du célèbre tableau du peintre hollandais puisque celui-ci est exposé au Museum Of Modern Art (MoMA) de New-York depuis 1941. » (Benard, 2011, en ligne)

2 Vous trouverez dans les annexes un tableau récapitulatif qui présente les informations les plus importantes sur la création du film. (voir Annexe 1) 4

Le film débute avec la composition de jazz emblématique du jazzman américain Sidney Bechet – Si tu vois ma mère de 1952. Cette composition devient la mélodie centrale du film. (cf. Wikipédia, en ligne)

2. WOODY ALLEN – BIOGRAPHIE

Avant de se plonger dans les vies des personnages historiques de la Belle Époque ou des années 1920, il est indispensable de présenter brièvement la vie d’un homme célèbre et original, réalisateur et auteur du scénario du film Minuit à Paris. À savoir, la création de Woody Allen représente un sujet didactique concernant l’art cinématographique qui vaut la peine de mentionner dans une classe scolaire potentielle.

2.1 Informations préliminaires

Woody Allen est cinéaste, scénariste, comédien, acteur, écrivain et dramaturge américain né à en 1935 dans une famille d’origine juive (russo-autrichienne) parlant l’allemand. Son vrai nom est Allan Stewart Konigsberg. (cf. Gala, en ligne) En tant qu’un enfant il s’intéresse aux trucs magiques (par exemple avec les cartes) et il joue au baseball, et comme un adolescent, il écrit des sketchs comiques pour des émissions de télévision ou pour des magazines, principalement des blagues (des « gags » en anglais). (cf. Encyclopædia Britannica, en ligne) Allen décide de quitter ses études de communication et de cinéma à l’Université de New York et il devient autodidacte dans le domaine du cinéma. (cf. Madame Figaro, en ligne) Il écrit pour des shows télévisés et, ensuite, il commence sa carrière d’humoriste de stand-up à 25 ans et il se taille un beau succès.

2.2 Étapes de création de Woody Allen

2.2.1 Débuts de son carrière cinématographique – production humoristique

En 1965, il se lance dans une carrière cinématographique comme scénariste (avec le film Quoi de neuf, Pussycat ?) et, ensuite, comme réalisateur (Lily la tigresse (1966)). (cf. France culture, en ligne) Ce qui est typique pour Woody Allen est qu’il aussi joue dans ses films.

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Ses films suivants sont par exemple Prends l’oseille et tire-toi (1969), Bananas (1971), Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander (1972), Woody et les Robots (1973) et Guerre et Amour (1975).

Les films de cette étape sont humoristiques et grotesques (des comédies) avec des éléments parodiques ce qui devient caractéristique pour Allen. Son sujet fréquent est également la commercialisation du sexe.

Le film Annie Hall (1977), une comédie romantique avec Diane Keaton, décerne quatre prix Oscar et représente un tournant dans son production cinématographique.

2.2.2 Années 1980 – comédies dramatiques

En 1980, les films de Woody Allen, même des comédies, deviennent plus sombres avec des nuances philosophiques ce qui est influencé par des réalisateurs européens, notamment Ingmar Bergman and Federico Fellini. Cela signifie que ses films sont enrichis par la profondeur psychologique et des questions existentielles portant sur le sens de la vie, la mort, la solitude, la vérité ou la foi. Toutefois, ces éléments sont fréquemment parodiés en même temps pour alléger leur gravité. Alors, il s’agit des comédies dramatiques.

1 Le film Au mi-temps de l’âge (1980) est inspiré par 8 ⁄2 (1963) de Fellini et par Les Fraises sauvages (1957) de Bergman. Également, Comédie érotique d’une nuit d’été (1982) s’inspire de Sourires d’une nuit d’été (1955) de Bergman. Hannah et ses sœurs (1986) d’Allen ressemble à Fanny et Alexandre (1982) et Septembre (1987) ressemble à Sonate d’automne (1978) du même réalisateur. Amacord (1973) de Felini inspire Radio Days (1987) d’Allen. Une autre femme (1988) et Crimes et Délits (1989) de Woody Allen rappellent Les Fraises sauvages déjà mentionnées. (cf. Wilmington, en ligne)

La Rose pourpre du Caire (1985) est aussi un exemple d’une comédie philosophique et elle est marquée comme un des meilleurs films de tous les temps par le site Time. (cf. Time, en ligne) En 1989, Allen participe à une anthologie de cinéma, New York Stories, avec les directeurs Francis Ford Coppola and Martin Scorsese. Son court métrage s’appelle Le Complot d'Œdipe. (cf. Canby, en ligne) La comédie dramatique d’Allen aussi très réussie, Hannah et ses sœurs (1986), obtient le prix Oscar en 1987.

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2.2.3 Années 1990 – étape dualiste

Au début des années 1990, Woody Allen continue sa création des comédies dramatiques, notamment Ombres et Brouillard (1991), Maris et Femmes (1992) et Meurtre mystérieux à Manhattan (1993). Ensuite, il retourne aux films moins sérieux comme Maudite Aphrodite (1995), une comédie musicale, et Tout le monde dit I love you (1997), une comédie. Pour faire le contraste, à la fin de la décennie, il réalise de nouveau des satires sombres, Harry dans tous ses états (1997) et Celebrity (1998).

2.2.4 Années 2000 et 2010 – second souffle

Escrocs mais pas trop (2000) est un film qui représente un changement de la direction de Woody Allen : il retourne à ses films typiquement grotesques et commence à donner des interviews. (cf. Wikipédia, en ligne) Néanmoins, ses quatre comédies suivantes obtiennent une mauvaise critique : Le Sortilège du scorpion de jade (2001), (2002), : La Vie et tout le reste (2003) et Melinda et Melinda (2004). Il semble que le sommet de sa gloire est en voie de régression mais ce n’est pas le cas. (cf. Qwipster, en ligne)

Depuis le milieu des années 2000, « Woody Allen cherche un second souffle en tournant en Europe et avec des actrices stars » (France culture, en ligne), comme Scarlett Johansson, Penélope Cruz, Marion Cotillard, Rachel McAdams, Cate Blanchett, Kate Winslet, Kristen Stewart ou Blake Lively. Il réalise des films qui se passent dans les grandes villes européennes. Allen réalise les comédies typiques pour ses débuts, les comédies dramatiques et philosophiques qui représentent aussi un genre éprouvé depuis des années 1980 et aussi les drames ou thrillers.

Match Point (2005), thriller psychologique qui se passe à Londres, est son meilleur film de la décade avec les critiques positives. Ce film représente une exception dans sa production filmographique parce qu’il est sensiblement plus sombre que le reste. En 2006, lors de l’interview pour le magazine américain « Premiere Magazine », Allen affirme que c’est le meilleur film de sa carrière. (cf. Matloff, en ligne) La comédie policière Scoop (2006) se déroule aussi à Londres.

La première de (2008), une comédie dramatique et romantique qui se déroule à Barcelona, a lieu au Festival de Cannes 2008 et le film

7 obtient Golden Globe du meilleur film musical ou de comédie. En 2010, Woody Allen réalise Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu, comédie dramatique qui se déroule à Londres.

Son film suivant, la comédie romantique Minuit à Paris (2011), le sujet de ce travail, se taille de succès et glorifie considérablement la ville de Paris. En ce qui concerne le genre, cette comédie est un bon exemple de cette étape du second souffle de Woody Allen et représente une synthèse des signes de sa production cinématographique et ses pratiques éprouvées. Allen combine des signes grotesques caractéristiques pour lui avec les nuances philosophiques concernant la recherche du sens de la vie ce qui est aussi son sujet préféré, soutenu par un phénomène magique de « fantasy », le voyage dans le temps. En même temps, Woody Allen exprime son amour profond pour Paris.

La comédie To Rome with Love (2012) se passe à Rome, une autre grande ville européenne.

Blue Jasmine (2013), un film dramatique, se déroule aux États-Unis aussi bien que L’Homme irrationnel (2015), un drame policier et mystérieux, Café Society (2016), une comédie dramatique et romantique, ou Un jour de pluie à New York (2019), une comédie romantique.

2.2.5 Années 2020

Woody Allen travaille actuellement sur Rifkin’s Festival, comédie américano- hispano-italien. (cf. Wikipedia, en ligne) En mars 2020, à l’aide d’éditions Arcade Publishing, Allen publie sa biographie, (qui peut être traduit comme « À propos de rien »). Cette biographie existe en deux langues, l’anglais et l’italien.3

2.3 Autres informations

Nous pouvons résumer et souligner que le style humoristique ou même grotesque et parodique avec le supplément occasionnel de la critique sociale (soi-disant la comédie de mœurs) est typique pour les films d’Allen aussi bien que le drame, des questions philosophiques, sa mélancolie, son déséquilibre mental, sa judéité ou sa ville

3 Vous trouverez dans les annexes la liste de tous les films de Woody Allen. (voir Annexe 3) 8 natale, New York. (cf. Gala, en ligne) Donc, sans doute, il est possible de trouver des éléments autobiographiques dans ses films.

Allen partage des liaisons amoureuses avec des actrices comme Louise Lasser, Diane Keaton ou Mia Farrow qui devient sa première épouse et apparaît dans plus d’une dizaine de ses films. (cf. France culture, en ligne)

En 2001, Allen est élu membre de l’Académie américaine des arts et des sciences. (cf. Wikipédia, en ligne) Woody Allen obtient quatre Oscars au total : pour déjà mentionnés Anny Hall, Hannah et ses sœurs et Minuit à Paris et il marque 18 autres nominations. (cf. Gala, en ligne) « En 2015, son dernier long-métrage 'Irrational man' est sélectionné Hors Compétition au Festival de Cannes. » (Gala, en ligne)

Allen s’entoure par les plus grands acteurs et actrices de son époque, par exemple Marion Cotillard, Scarlett Johansson, Penélope Cruz ou Leonardo DiCaprio. (cf. Madame Figaro, Woody Allen, en ligne)

La biographie personnelle de Woody Allen marque malheureusement des scandales, notamment son mariage en 1997 avec Soon-Yi, fille adoptive de son épouse précédente, Mia Farrow, ou l’accusation d’avoir abusé sexuellement Dylan Farrow, une autre fille adoptée lors du mariage avec Mia Farrow. (cf. France culture, en ligne) Allen est un des premiers personnages célèbres qui éveille l’attention des médias pour le harcèlement sexuel.

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3. L’ACTION DU FILM

Dans les films de Woody Allen, nous pouvons découvrir son sujet typique pour lui. Les personnages de ses films sont à la recherche d’eux-mêmes et du sens de leur vie ce qui est, dans le film Minuit à Paris, réalisé par l’intermédiaire du voyage dans le temps.

L’histoire se déroule à Paris en 2010. Le personnage principal est Gil Pender, un scénariste hollywoodien humble et gentil qui est en train d’écrire son premier roman qui porte sur un homme travaillant dans un magasin d’antiquités. Néanmoins, Gil souffre d’un manque d’inspiration et il la cherche avidement en admirant la beauté et l’atmosphère magique de la ville de Paris. Il y est en vacances avec Inez, sa fiancée, et les parents d’Inez qui sont très riches, snobes et conservateurs. Inez, une femme prétentieuse et exigeante, déteste le délire romantique de Gil et elle lui suggère régulièrement d’abandonner son rêve mais, en même temps, elle l’encourage en visant son possible succès. Gil songe à déménager à Paris dans le futur, une « ville qu’il trouve magnifique sous la pluie » mais Inez est absolument contre cette proposition, elle veut rester à Malibu et devient inquiète à cause des désirs bohèmes et capricieux de son bien aimé. (cf. Wikipédia, en ligne)

Par hasard, ils rencontrent un ancien ami d’Inez, Paul, un homme orgueilleux, pédant et pseudo-intellectuel, et sa femme Carol. Les deux couples visitent ensemble les monuments parisiens. Paul, un snobe au comportement hautain, présent Paris d’une manière faussement savante et ses remarques ne sont pas toujours vraies. Cependant, tout le monde est enchanté de sa présence, principalement Inez, mais Gil considère Paul comme insupportable et il a tendance de ne pas passer son temps avec ce groupe hautain et préfère flâner seul dans les rues parisiennes.

Donc, un soir, lors d’une dégustation de vins, Gil s’enivre et décide de faire une promenade dans les rues de Paris pour rentrer à l’hôtel, pendant qu’Inez et Paul prennent un taxi. Vers minuit, Gil « s’arrête pour demander son chemin quand une voiture des années 1920 s’arrête devant lui et les passagers, également habillés dans la mode des années 1920, demandent à Gil de se joindre à eux ». (Wikipédia, en ligne) Ainsi, Gil se déplace dans le temps et il se retrouve vraiment dans les années 1920. Gil s’étonne, s’émerveille et il ne peut pas croire ses yeux. Il arrive à une soirée de

10 l’artiste Jean Cocteau où se trouvent des personnages célèbres : Cole Porter (musicien américain qui est en train de chanter Let’s Do It, sa chanson célèbre, et jouer du piano) et sa femme Linda Lee Thomas ainsi que Francis Scott Fitzgerald, écrivain américain de la Génération perdue, et sa femme Zelda Fitzgerald. Zelda s’ennuie donc Scott et Gil partent avec elle pour chercher un endroit plus préférable. Ils s’arrêtent au club Bricktop’s, où danse Joséphine Baker, danseuse et chanteuse afro-américaine, et ensuite, dans un restaurant, où Gil fait la connaissance d’Ernest Hemingway, écrivain américain célèbre de la Génération perdue et correspondant de guerre, et de Juan Belmonte, matador espagnol. Zelda se querelle avec Hemingway qui critique le conte de Zelda. Comme Zelda est psychiquement instable et souffre de la névrose, elle ressentit un besoin de partir avec Belmonte à Saint Germain, suivis dans un instant aussi par Scott, qui éprouverait autrement la jalousie en se faisant des idées de sa femme seule avec le matador. Gil discute avec Hemingway de l’écriture et du roman entamé de Gil ce qui amène Hemingway à présenter Gil à Gertrude Stein, écrivaine américaine et collectionneuse d’art, qui a intérêt de le lire et donner à Gil des conseils. Gil se dépêche pour son manuscrit à l’hôtel et revient. Néanmoins, il est retourné en 2010 et il n’y trouve plus le restaurant concerné mais une laverie.

La nuit suivante, Gil veut montrer à Inez comment il a voyagé dans les années 1920 mais elle est sceptique et elle ne veut pas attendre. Un petit instant après son départ, la même voiture apparaît. Gil rejoint Hemingway (assis dans la voiture) qui partage ses connaissances et expériences intenses avec Gil. Gil rencontre Gertrude Stein dans son salon célèbre et il y a aussi Pablo Picasso, peintre espagnol célèbre, et Adriana, sa maîtresse charmante. (Il n’est pas évident s’il s’agisse d’une personnage historique réelle – voir partie analytique.) Adriana et Gil « sont tout de suite attirés l’un envers l’autre ». (Wikipédia, en ligne) Adriana dit avec émerveillement qu’elle aime les premières phrases du roman de Gil et qu’elle a toujours été attirée par le passé, concrètement par la Belle Époque.

Depuis, Gil voyage dans le temps chaque nuit. Inez ne comprend pas ses promenades et elle est inquiète. Donc, le père d’Inez engage secrètement un détective privé pour le poursuivre. Gil a des problèmes d’amour : il n’est pas sûr de son mariage futur avec Inez et il est attiré par Adriana. Alors, il se confesse à Salvador Dalí, peintre surréaliste espagnol, Man Ray, réalisateur et photographe américain, et Luis Buñuel,

11 réalisateur espagnol. Gil avoue qu’il voyage dans le temps et il vient d’année 2010. Cependant, ces artistes connus sont surréalistes et considèrent cette expérience comme normale. Entre-temps, Dalí raconte sa passion pour les rhinocéros. Plus tard, Gil propose à Buñuel une idée pour son scénario. Gil le connaît parce que ce film surréaliste, L'Ange exterminateur, est créé en 1962 et existe donc à l’époque de Gil (2010). Le nom de ce film n’est pas prononcé dans le film Minuit à Paris. Il est possible que, pour le spectateur, il n’est pas évident de quel film il s’agit. (voir partie analytique)

Inez et ses parents partent au Mont Saint-Michel et Gil préfère de rester à Paris et chercher l’inspiration pour son roman. Il rencontre Gabrielle, vendeuse d’antiquités qui adore la Génération perdue. Il achète un vinyle de Cole Porter et ensuite il trouve le journal intime d’Adriana qui date des années 1920 dans lequel il découvre qu’elle est amoureuse de lui. Adriana y décrit son rêve : Gil lui offre des boucles d’oreille avant de faire l’amour avec elle. Alors, Gil veut réaliser ce rêve d’amour et essaie de voler une paire de boucles d’oreille d’Inez mais cette tentative échoue parce que Inez et ses parents rentrent plus tôt.

Gil achète finalement des boucles d’oreille à Adriana. Il retourne dans les années 1920 et il la retrouve à une soirée. Ils font une promenade, s’embrassent et il lui offre les boucles d’oreille. Adriana les met, et tout d’un coup, une calèche tirée par un cheval arrive dans la rue, et Gil et Adriana sont invités à monter dedans. La calèche les transfère à la Belle Époque « qu’Adriana considère comme l’âge d’or de Paris ». (Wikipédia, en ligne) Pour Adriana, c’est sa première expérience du voyage dans le temps et, bien sûr, elle est surprise. Gil a déjà éprouvé plusieurs transferts de son présent dans les années 1920 mais, cette fois-ci avec Adriana, il se déplace encore plus loin dans l’histoire parisienne, dans les années 1890.

Gil et Adriana vont au Maxim’s, un restaurant de luxe, et ensuite au Moulin- Rouge, un cabaret parisien célèbre, où ils rencontrent des artistes de l’époque, essentiellement des peintres : Henri de Toulouse-Lautrec, Paul Gauguin et Edgar Degas. Gil demande ses convives quelle est la meilleure époque de Paris selon eux dans laquelle ils voudraient vivre et ils répondent que c’est la Renaissance. Ils offrent à Adriana un travail de costumière de ballet et elle propose donc à Gil de rester dans les années 1890. Gil se rend compte que personne n’est contente à son époque et désire de vivre dans une époque passée et que « chaque époque considérée comme l’âge d’or

12 devient un jour un présent ennuyeux ». (Wikipédia, en ligne) C’est pourquoi chaque personne devrait vivre son propre présent. Néanmoins, Adriana décide de rester à la Belle Époque et ils font leurs adieux.

Gil rentre dans les années 1920. Après avoir lit le roman de Gil, Gertrude Stein le prône et dit qu’Hemingway aime aussi son écriture mais « [il] se demande pourquoi le personnage principal ne réalise pas que sa fiancée (inspirée d’Inez) la trompe avec un des personnages, très pédant (inspiré de Paul) ». (Wikipédia, en ligne)

Gil alors revient en 2010 et doit affronter Inez. Elle avoue l’avoir trompé avec Paul mais en tant qu’un flirt sans importance. Ils se séparent et Gil emménage à Paris.

En ce qui concerne le personnage du détective privé, vers la fin du film, nous découvrons que, en fait, il a échoué parce qu’il a disparu. Il y a une séquence brève de film où il se déplace involontairement à Versailles à l’époque de Louis XIV et il est chassé par les gardes royaux.

Gil, quant á lui, se balade et, à minuit tapante comme ses transferts au passé, il rencontre l’antiquaire Gabrielle près de la Seine. Il commence à pleuvoir et les deux tombent d’accord sur la beauté de Paris sous la pluie ce qui représente un moment magique. Alors, ils décident de faire une promenade ensemble et, pour souligner cet aboutissement plaisant, la composition de jazz mentionnée de Sidney Bechet, Si tu vois ma mère, commence à jouer.

Grâce à la possibilité de voyager dans le temps, Gil a trouvé soi-même et il a pris conscience comment il voulait vivre sa vie : il a appris que, pour lui, Paris était un lieu convenable pour vivre et il est devenu satisfait de son propre présent.

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4. CRITIQUES DU FILM

Ce chapitre se consacre à la recherche des critiques du film Minuit à Paris pour découvrir sa réputation et pour souligner les remarques les plus importantes.

Les évaluations critiques de ce film sont positives et nous pouvons le considérer comme un film réussi, comme vous pouvez voir dans les sites de la renommée mondiale comme Rotten Tomatoes (83 %) ou Internet Movie Database (IMDb) (7.7/10), ou ensuite, dans le site français AlloCiné (4.2/5) ou même le site tchéco-slovaque Československá filmová databáze (ČSFD) (76 %).

Le magazine britannique The Guardian en ligne, concrètement le critique d’art Jonathan Jones, appelle le film Minuit à Paris « le guide du modernisme pour les profanes » (« a beginner’s guide to modernism » à l’original), ce qui correspond à notre conviction fondamentale que le film représente le potentiel didactique. (cf. Jones, 2011, en ligne)

Il faut remarquer que « lors de sa sortie, le film est plutôt bien accueilli par la critique française » (Wikipédia, en ligne) ce que aussi montre l’évaluation d’AlloCiné exprimée ci-dessus. Le magazine français culturel Télérama qualifie Minuit à Paris de chef-d’œuvre : « Certains grincheux grinceront, sans doute, devant ce nouveau Woody qui en rappelle d’autres. Et alors ? Comme tous les grands, comme ses maîtres – Bergman et Tchekhov, Woody tourne des variations sur un thème unique : des conséquences de l'insatisfaction sur le comportement tragi-comique de l’être humain. » (Murat, 2011, en ligne) Le magazine L’Express dit : « 'Minuit à Paris' est une fête » et « c’est une très bonne surprise ». (Cirodde, 2011, en ligne) Le Figaro remarque que « Woody Allen rend la Ville Lumière 'magique' ». (Delcroix, 2011, en ligne) Le magazine Le monde se réfère à « une ouverture cannoise enchanteresse, à la fois pétillante et mélancolique » et à « la poursuite d’un Paris rêvé ». (Le Monde, en ligne)

En général, les critiques soulignent les choses remarquées dans la partie analytique de ce travail, principalement l’atmosphère romantisée de l’ouvrage Paris est une fête d’Hemingway et la notion de l’âge d’or et de la nostalgie. Il faut souligner qu’il existe beaucoup d’articles qui s’occupent des artistes représentés dans le film et qui les comparent avec leurs modèles historiques réels.

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Le monde et aussi le site Il était une fois le cinéma signalent que le film est plein de clichés parisiens : « Le cinéaste fait voyager ses personnages dans la capitale des années 1920, assumant avec brio les clichés. » (Le monde, en ligne), « […] son regard d’Américain sur les particularismes locaux s’en donne aujourd’hui à cœur joie sur les clichés français. » (Pierson, 2011, en ligne) Il était une fois le cinéma souligne alors l’utilisation des « clichés touristiques et historiques » et remarque que « avec Woody Allen comme guide, la capitale n’a jamais paru si fantasque ». (ibid.) Ainsi, le film s’accorde aux idées des étrangers sur Paris, qui est présenté comme une belle ville romantique.

En référence aux critiques décrites ci-dessus, en dehors du divertissement, le film peut être saisi comme le matériel instructif qui peut être utilisé à l’éducation pour apprendre sur la ville de Paris, sa culture et la culture des Américains expatriés mais aussi pour provoquer affection envers la culture de la Ville Lumière et la langue française et pour réfléchir à la fois avec prudence sur la problématique des clichés et des stéréotypes.

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5. PÉRIODES HISTORIQUES ET ARTISTES REPRÉSENTÉS DANS LE FILM

5.1 Belle Époque

Dans le film analysé, Minuit à Paris, les personnages de Gil Pender et d’Adriana montent dans un carrosse et ils se déplacent dans les années 1890 caractérisées par le faste, « l'âge d’or » mentionné plus haut, où ils visitent le restaurant renommée Maxim’s et le cabaret Moulin Rouge où ils admirent le cancan et où ils rencontrent Henri de Toulouse-Lautrec, Paul Gauguin et Edgar Degas. Ce chapitre porte sur cette époque remarquable et offre des informations importantes sur les événements historiques, les personnages significatifs et l’art de ce temps-là.

Le passage de la Belle Époque apparaît presque à la fin du film et dure 8 minutes (de la minute 73 à la minute 81 du temps total du film – 90 minutes). Le film nous offre « une petite dégustation » de la Belle Époque où nous pouvons bénéficier de l’ambiance, des caractères artistiques de l’époque et des personnages importants sélectionnés et soulignés par Woody Allen.

5.1.1 Définition

La Belle Époque est une période historique s’étendant de la fin du XIXe siècle (1890) au début de la Première Guerre mondiale (1914). (cf. Wikipédia, en ligne) Néanmoins, dans certains manuels littéraires (par exemple Littérature XX, 1991 ou La littérature française, 2007), on détermine la Belle Époque comme les premières années du XXème siècle jusqu’à l’année 1914. Selon les informations sur Wikipédia ou Le Ciné-club de Caen en ligne, la Belle Époque exprimée dans le film Minuit à Paris représente des années 1890. Ce fait va être examinée plus en détail dans la partie analytique de ce travail.

La Belle Époque peut être caractérisée par l’optimisme ou la joie de vivre, comme nous pouvons voir dans l’expression elle-même. Une grande stabilité financière et l’équilibre politique permanents représentent les raisons essentielles expliquant cette euphorie. « Ces années d’illusion laissent croire á l’Europe qu’elle est parvenue á une superbe maturité la dispensant de tout grave souci d’avenir. C’est aussi sa folie des plaisirs, son optimisme triomphant, les hauts lieux de ses exploits mondains : le casino

16 de Monte-Carlo, Venise, le Champs-Élysées de Paris. […] Á Paris, on cultive la joie de vivre, le raffinement et la beauté. » (Mitterand, 1991c, p. 9)

5.1.2 Contexte politique et sociale

Nous sommes à la IIIème République, l’une des plus longues de l’histoire française, qui est déclarée déjà en 1870 et dure jusqu’à l’année 1940.

Après 1890, la vie politique intérieure de la IIIe République est frappée par l’activisme anarchiste, le développement de l’organisation ouvrière et des problèmes religieux. (cf. Brňáková, 2009, p. 106) Des chansons anarchistes retentissent même au Moulin-Rouge, un cabaret célèbre. Entre les années 1894 et 1906, la société française est bouleversée par l’affaire Dreyfus.

Comme nous avons souligné plus haut, cette époque est caractérisée par l’optimisme et le contentement, grâce à la situation politique et financière équilibrée. Il faut se rendre compte que les problèmes politiques ou sociales exprimés dans cette sous-chapitre, ne sont pas considérés comme autant sérieux. À la scène du film examinée représentant la Belle Époque, il n’y a pas de problèmes politiques ou sociales visibles ou mentionnés. Évidemment, c’est pour souligner l’idée de l’âge d’or, une époque idéale.

5.1.3 Société mondaine

Le luxe du faubourg Saint-Germain que Marcel Proust évoque à travers Le Côté de Guermantes (À la recherche du temps perdu), « illumine la ville de son éclat, enchante l’Opéra, se répand sur les hippodromes et dans les expositions ». (Mitterand, 1991c, p. 9) « En marge de cette élite, mais issues de ses rangs, se dégagent des personnalités qu’ennuie le faste, somme toute fort contraignant, des mondanités. » (ibid.) Elles forment le demi-monde, celui du « Tout-Paris », ouvert aux écrivains, peintres ou aux artistes en général. Ils participent aux manifestations mondaines parisiennes et fréquentent les lieux à la mode, par exemple Maxim’s ou le Moulin- Rouge, comme vous pouvez voir dans le film analysé. Ce phénomène des mondanités est aussi caractéristique pour la deuxième époque historique qui apparaît dans le film, les années 1920.

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5.1.4 Progrès technique

À cette époque historique caractérisée par l’optimisme, nous ajoutons le progrès technique : le cinéma, l’automobile, l’expansion de l’électricité ou l’essor de la presse illustrée. Grâce aux automobiles et d’autres moyens de transport, le transport évolue et devient beaucoup plus rapide. (cf. Mitterand, 1991c, p. 9)

Cependant, il faut souligner que, à la Belle Époque précoce exprimée dans le film Minuit à Paris, on roule encore en carrosse et il n’y pas de voitures sur la route, comme les automobiles ne se sont pas encore répandus. C’est probablement aussi pour faire le contraste avec les années 1920 (ou le présent de Gil de l’année 2010) où les automobiles sont habituels. Également, dans le film, on ne parle du cinéma que dans les années 1920.

5.1.5 Culture et art

« La Belle Époque, c’est le music-hall, le café-concert, le cirque, les bals publics. Les Folies Bergère, l’Olympia, l’Alcazar, le Moulin-Rouge et l’Alhambra accueillent un public enthousiaste et mélangé. Les spectacles rivalisent d’audace et de charme. Le nu apparaît frileusement sur la scène. » (Mitterand, 1991c, p. 37) C’est principalement le Montmartre avec ses cabarets et ses bals qui rend célèbre cette branche lascive et obscène. La danse est inséparable de la culture insouciante de la Belle Époque : le cancan de cabaret (dont les danseuses sont immortalisées par Henri de Toulouse-Lautrec, un visiteur fréquent) ou le ballet.

Les mouvements culturels dominants des années 1890 sont le réalisme voire naturalisme4 (en roman) et le symbolisme5 (en peinture, musique et poésie). Les premières années du XXe siècle sont encore imprégnés par les courants de la fin du siècle précèdent, notamment par le symbolisme mentionné. (cf. Masson, 2007, p. 363- 364)

4 Le naturalisme, dont le représentant le plus connu est Émile Zola, concerne principalement les romans où on dépeint la réalité de la manière la plus précise possible, même des aspects immoraux ou vulgaires. L’environnement des protagonistes est l'une des raisons de son comportement. 5 Le symbolisme, utilisé surtout dans la poésie, peut être caractérisé par l’utilisation des symboles qui doivent être déchiffrés – des représentations abstraites (par exemple sons ou couleurs). 18

En ce qui concerne les arts plastiques, l’impressionnisme, le postimpressionnisme, qui lui fait suite, et l’Art Nouveau représentent les mouvements qui ont un rapport avec des personnages dans le film analysé.

5.1.5.1 Impressionnisme

Le groupe des artistes de l’impressionnisme, un mouvement pictural, naît vers la fin du Second Empire (vers les années 1870). Il faut souligner qu’il s’agit de la période avant la Belle Époque ; cependant, il faut expliquer ce mouvement dont Edgar Degas, Paul Gauguin et Henri de Toulouse-Lautrec (des personnages représentés dans le film) sont les membres.

« Nés entre 1830 et 1840, presque tous parisiens, ils sont pour la plupart issus de la bonne bourgeoisie. Leur but est d’organiser des expositions mais la guerre de 1870 retarde l’exécution des projets, La première exposition eut lieu en 1874, elle sera suivie de sept autres. » (Mitterand, 1991a, p. 494) Les représentants sont : Cézanne, Monet, Manet, Degas, Sisley, Berthe Morisot, Pissarro, Renoir, Boudin, Bracquemond, Cals, Lépine, Rouart. Gauguin participe aussi aux expositions impressionnistes avant de s’associer au postimpressionnisme.

« L’impressionnisme est avant tout un art du paysage, et c’est le résultat d’une longue et complexe évolution de la peinture européenne du début du siècle. » (ibid.) Les impressionnistes ont quitté les ateliers et, essentiellement, ils travaillent en plein air. (cf. Brňáková, 2009, p. 112) Pour Edgar Degas, ce fait représente une exception, comme il n’est pas un paysagiste mais il s’intéresse à l’homme (voir sa biographie plus loin).

Pour les impressionnistes, une nouvelle invention technique, la photographie, devient un moyen d’investigation et le paysage est alors « réduit à une surface où les effets optiques de l’instant sont saisis par le vif ». (Mitterand, 1991a, p. 494) Ces peintres créent alors des représentations picturales des scènes photographiques, ayant leurs visions personnelles. Donc, ils perçoivent et expriment des impressions, les jeux de lumière et les mutations des objets selon l’éclairage. « Pour rendre ces impressions visuelles, une nouvelle technique picturale est élaborée, qui voit la disparition du dessin, du clair-obscur et des contrastes, au profit des touches de plus en

19 plus morcelées. » (ibid.) La critique de ce temps-là réagit négativement et considère ce style artistique comme négligé. (cf. Uhrová, 2003, p. 32)

C’est le moment où Claude Monet crée ses fameuses séries (Les Nymphéas), qui, dans le film, sont admirées par les personnages de Gil, d’Inez et de Paul dans le Musée de l’Orangerie à Paris.

5.1.5.2 Postimpressionnisme

Postimpressionnisme est un mouvement artistique qui date de 1880 à 1910 et qui est actuel à la Belle Époque. Ce terme est premièrement utilisé par le théoricien Roger Fry comme le nom de son exposition organisée à Londres en 1910. Le postimpressionnisme englobe des groupes des artistes avec des programmes différents, notamment les Nabis, les Symbolistes et les Pointillistes. Les postimpressionistes réagissent aux touches morcelées et le style de l’écriture détendu. (cf. Uhrová, 2003, p. 45)

Paul Gauguin, dont le personnage apparaît dans le film examiné (séjournant temporellement à Paris), est le membre des Nabis, le groupe mentionné dans le paragraphe précèdent. Les Nabis exercent leur métier en Bretagne dans les années 1890, concrètement dans la petite ville de Pont-Aven. En dehors de Paul Gauguin, c’est Paul Sérusier, Émile Bernard et Maurice Denis. (cf. Uhrová, 2003, p. 45) Les postimpressionistes individualistes, ceux qui ne rentrent dans aucun groupe, sont Vincent van Gogh (qui est présenté plus loin) ou Paul Cézanne. (cf. ibid.)

Henri de Toulouse-Lautrec renoue avec l’impressionnisme et le postimpressionnisme dans sa création et il s’inspire d’Edgar Degas. (voir plus loin dans ce chapitre)

5.1.5.3 Art Nouveau

L’Art Nouveau, surnommé aussi « style nouille », est un style artistique inspiré de l’art japonais qui se développe en Europe et aux États-Unis entre les années 1890 et 1905. « Il vient du nom qu’un marchand d’art ancien chinois et japonais donna en 1895 à sa boutique au 22, rue de Provence, à Paris. Il y exposa des projets de vitraux de Bonnard, Grasset, Ibels, Roussel, Vallotton, Sérusier, Vuillard, Toulouse-Lautrec [qui nous intéresse le plus d’entre les autres] ; des peintures de Maurice Denis et de Khnopff,

20 des sculptures de Rodin, des vases de Gallé et de Tiffany, des bijoux de Lalique, des affiches de Beardsley… » (Mitterand, 1991a, p. 502) Il s’agit d’un style à caractère principalement ornemental, limité dans le temps, qui s’applique d’abord et surtout aux arts décoratifs (mobilier, verrerie) et à l’architecture. (cf. Brňáková, 2009, p. 144) Pour ce style, l’arabesque et des motifs végétaux sont des éléments considérablement fréquents. (cf. Mitterand, 1991a, p. 502)

5.1.5.4 Mode

Comme vous pouvez voir à la citation ci-dessous, la mode et la séduction représentent aussi un esprit inséparable de la Belle Époque. Dans le film, cette réalité est soulignée par les éléments visuels et aussi par la scène où Toulouse-Lautrec, Gauguin et Degas sont stupéfaits en observant la robe d’avant-garde d’Adriana (qui est une apprentie de Coco Chanel) et ils finalement offrent à Adriana un travail de costumière.

La Parisienne est la reine de la Belle Époque. Habillée par Werth ou Paquin dans d’élégantes et inconfortables parures de taffetas et de mousseline, elle incarne le moderne style et donne vie, ligne et mouvement à l’esprit comme à l’esthétique du temps. Loin de se réduire à l’état de fascinant objet, elle se veut charmante et spirituelle, à la hauteur de la civilisation qu’elle symbolise et embellit. On la voit à l’Opéra, au Bois, aux courses. Elle obéit scrupuleusement aux règles de la vie mondaine. Une barrière – perméable – sépare les vraies aristocrates des authentiques demi-mondaines (plus joliment appelées « grandes cocottes »). Ces dernières « font » la mode tout en collectionnant altesses et millionnaires dans leurs carnets de bal et leurs boudoirs. (Mitterand, 1991c, p. 19)

5.1.6 Artistes représentés dans le film

Dans les sous-chapitres postérieures, nous allons rédiger les biographies des artistes opérant à Paris à la Belle Époque dont les personnages sont représentés dans le film analysé.

En ce qui concerne la Belle Époque, il s’agit de trois peintres fondamentaux qui vont être présentés : Henri de Toulouse-Lautrec, Paul Gauguin et Edgar Degas.

Nous allons aussi présenter Vincent van Gogh qui n’apparaît pas dans le film Le Minuit à Paris et même ne vit plus à la Belle Époque (il meurt en 1890) ; cependant, il adhère aux mouvements artistiques présentés plus haut et, principalement, l’affiche du film reprend en partie sa toile La Nuit étoilée (1889). C’est pourquoi cet artiste ne peut pas être omis et devrait être intégré à la partie didactique de ce travail.

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Également, nous allons présenter la biographie courte d’Auguste Rodin qui est mentionné plusieurs fois dans le film. À savoir, les personnages de Gil, d’Inez, de Paul et de Carol visitent le Musée Rodin. Au cours de film, Gil y revient pour consulter avec la guide (représenté par Carla Bruni-Sarkozy) des liaisons amoureuses de ce sculpteur.

5.1.6.1 Edgar Degas (1834-1917)

Edgar Degas est un grand peintre, dessinateur, graveur et sculpteur français qui renoue avec l’impressionnisme et le naturalisme. Il naît à Paris en 1834, en tant qu’Edgar-Germain-Hilaire de Gas, fils d’un Français né en Italie et d’une Française dont la maison natale se trouve à Nouvelle-Orléans. (cf. Rewald, 1937, p. 2)

Degas commence ses études au Lycée Louis-le-Grand à Paris et il continue à la Faculté de Droit. Néanmoins, son désir irrésistible de devenir peintre « le fait demander à ses parents l’autorisation de quitter l’Université et d’entrer en 1855 à l’École des Beaux-Arts ». (Rewald, 1937, p. 2) Degas n’y reste pas longtemps : il commence à travailler dans l’atelier de Louis Lamothe, il admire et suit Jean Auguste Dominique Ingres et, grâce au graveur Bracquemond, il fait la connaissance des estampes japonaises.

Après la guerre de 1870, il participe fréquemment aux discussions prolixes d’art à la « Nouvelle Athènes », un café où se regroupent les futurs impressionnistes et leurs critiques. Degas participe peu aux débats, mais il adhère aux peintres de cette génération et, à partir de l’année 1974, il organise des expositions avec eux. (cf. Rewald, 1937, p. 3) Cependant, Degas n’adopte pas tous les procédés impressionnistes et maintient son attitude individuelle : il n’est pas un paysagiste et il ne peint pas en plein air (comme les impressionnistes traditionnelles) mais s’intéresse à l’homme. À la citation suivante, voir des personnes et des situations qui l’attirent et qui sont similaires à celles que nous présentons chez Toulouse-Lautrec, son ami. Degas a le talent d’exprimer de façon réaliste et naturelle leur beauté inédite ou extraordinaire.

Ce sont les courses qui l’attirent, […] les courbes des jockeys, ou encore il observe les modistes dans leurs ateliers, le cirque et sa vie vibrante, le café-concert avec son atmosphère théâtrale, les blanchisseuses penchées sur les fers. Mais ses deux sujets préférés sont les jeunes danseuses vêtues de leur « tutu » [une jupe gonflante], exécutant des mouvements parfois gracieux, parfois raides, et les femmes nues qu’il étudie dans toutes les phases de leur toilette. (Rewald, 1937, p. 3)

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La vie de Degas se déroule sans événements bouleversants : sa vie privée est entièrement absorbée par son art. (cf. Rewald, 1937, p. 1-2) Edgar Degas représente un noceur et un « artiste-flâneur » typique, un personnage qui ne se distingue pas seulement par son propre style d’habillement et ses manières spécifiques, mais aussi par l’observation incessante et la représentation précise de la vie quotidienne. (cf. Growe, 2004, p. 57)

En vieillissant, Degas commence à souffrir d’une cécité qui s’aggrave successivement et il se consacre donc à la sculpture depuis 1880 où il excelle aussi (des nus, des chevaux). Il meurt aveugle en 1917. (cf. Rewald, 1937, p. 4)

5.1.6.2 Paul Gauguin (1848-1903)

Paul Gauguin, un grand peintre postimpressioniste, naît à Paris en 1848 dans une famille aisée.

Il vient d’une famille hispano-péruvienne noble des propriétaires terriens. Sa mère est Aline Chazal, la fille de la militante socialiste et féministe Flora Tristan. Son père est Clovis Gauguin, journaliste anti-bonapartiste au journal républicain Le National. (cf. Impressioniste.net, en ligne ; Rivage de Bohème, en ligne)

Le petit Paul passe son enfance à Lima (au Pérou), comme ses parents décident de se réfugier avec leurs deux enfants à cause de Louis-Napoléon Bonaparte qui a pris le pouvoir. (cf. Rivage de Bohème, en ligne) En 1851, pendant ce voyage en exil, le père de Gauguin meurt. Après quelques années, Gauguin revient à Paris. Cette expérience influence sa tentation de voyager et sa passion pour l’exotisme qui est aussi apparente dans son œuvre. (cf. Impressioniste.net, en ligne)

Ayant fini ses études au lycée Pothier d’Orléans, Paul Gauguin s’engage à la marine marchande et navigue pendant six ans autour du monde. (cf. Rivage de Bohème, en ligne) Puis, en 1871, il devient courtier en bourse. Il entre sur la scène artistique parisienne et épouse Mette Sophie Gad. (cf. Rivage de Bohème, en ligne)

Depuis 1874, Paul Gauguin fréquente la société des impressionnistes et, sous l’influence de Camille Pissarro, il devient peintre amateur (en d’autres termes peintre du dimanche) et collectionneur achetant des ouvrages de ce mouvement. Finalement,

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Gauguin doit quitter son emploi en bourse et il se consacre entièrement à la peinture. (cf. Rivage de Bohème, en ligne)

Depuis les années 1880, les artistes deviennent progressivement opposés à l’impressionnisme. Par conséquent, Gauguin adhère aux artistes qui se regroupent à Pont-Aven et son style artistique évolue dans cette direction. Il rencontre Émile Bernard, l’un des principaux représentants du synthétisme (ce qui est, en fait, un synonyme pour le postimpressionnisme). (cf. Rivage de Bohème, en ligne)

En 1886, Gauguin rencontre Vincent van Gogh et, en 1888, les deux peintres habitent et peignent ensemble à Arles pendant deux mois.

Gauguin revient à Paris, il fréquente des poètes symbolistes (Mallarmé, Rimbaud, Verlaine) et il collabore toujours avec l’École de Pont-Aven où il produit le tableau Bonjour, Monsieur Gauguin (1889). (cf. Rivage de Bohème, en ligne)

Gauguin voyage plusieurs fois à la Polynésie, il s’intéresse aux tribus primitives et il crée un courant artistique primitiviste. Malade et souffrant, il meurt en 1903. (cf. Rivage de Bohème, en ligne)

Dans son œuvre, nous pouvons voir des paysages français mais aussi exotiques, des tribus primitives ou des habitants étrangers, la nature morte ou la beauté de la femme.

5.1.6.3 Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901)

Henri de Toulouse-Lautrec-Monfa, peintre, dessinateur, affichiste et illustrateur français exceptionnel, descend d’une famille noble de l’aristocratie ancienne. Il naît à Albi, une ville du Sud-Ouest de la France, en 1864. Il est un enfant de santé fragile : il se casse le pied et puis l’os de la cuisse ; les deux membres cassés resteront malheureusement faibles et déformés. (cf. Jourdain, 1945, p. 4) De surcroît, ces deux accidents font de lui un nabot. Comme un enfant mutilé, il aime passer son temps à peindre et dessiner. En 1881, il passe les épreuves du baccalauréat. (cf. Arnold, 2007, p. 92)

En 1882, il entre l’atelier parisien de Léon Bonnat et, ensuite, il devient un apprenti de Fernand Cormon. En 1884, Henri de Toulouse-Lautrec déménage à Paris.

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Pendant sa vie, il déménage plusieurs fois, étant attaché à Montmartre. (cf. Arnold, 2007, p. 92-93)

En 1886, Toulouse-Lautrec devient ami avec Vincent van Gogh, il rencontre Suzanne Valadon qui devient son modèle et aussi sa maîtresse et ses dessins sont publiés dans les magazines. Avec Vincent van Gogh, Louis Anquetin et Émile Bernard, il fonde le cloisonnisme, un mouvement artistique qui « simplifie et recompose l’image perçue en formes élémentaires aux teintes plates cernées d’un contour ; quelque chose comme une peinture par compartiments, analogue au cloisonné […] Le procédé était emprunté aux estampes japonaises, au vitrail, aux xylographies populaires et médiévales. » (Larousse, cloisonnisme, en ligne) Ce mouvement est élaboré par le groupe de Pont-Aven mentionné plus haut et influence la création d’Edgar Degas.

Henri de Toulouse-Lautrec est un homme optimiste qui se blague lui-même (et son infirmité) aussi bien que les autres. Il ironise et exagère en parlant de soi-même et de son aspect physique ce qui fonctionne comme son autodéfense contre des insultes. (cf. Arnold, 2007, p. 60)

Il s’entoure de filles, de clowns, de comédiens et de danseurs, comme il fréquente les bars, les cirques, les bals, les cabarets (principalement le Moulin- Rouge), les cafés-concerts ou les maisons closes, ce qui inspire sa création. (cf. Arnold, 2007, p. 93) Purement et simplement, il a tendance à rechercher des situations ou des lieux qui ne sont pas encore considérés comme dignes d’être représentés dans l’œuvre d’art. (cf. Arnold, 2007, p. 52) En ce qui concerne sa création artistique, « Toulouse- Lautrec marque particulièrement le contour des figures et réserve de grandes plages à la couleur. » (Mitterand, 1991a, p. 502)

Toulouse-Lautrec renoue avec l’impressionnisme et le postimpressionnisme dans sa création, principalement à l’œuvre d’Edgar Degas mais aussi de Paul Gauguin. En 1891, il expose ses tableaux avec les impressionnistes et les symbolistes et il commence son œuvre graphique imprimée (par exemple l’affiche Moulin-Rouge). Il voyage en Europe pour exposer son œuvre, par exemple à Bruxelles ou à Londres. (cf. Arnold, 2007, p. 95)

Cependant, il cherche le réconfort dans l’ivresse dès 1877 et, à partir de l’année 1899, son alcoolisme se déclare visiblement. Il doit quitter la vie mondaine et il

25 s’enferme dans une maison de repos où il ne cesse pas à travailler. Puis, il est frappé de paralysie et il meurt au Château de Malromé (Gironde) en 1901. Il laisse « un nombre considérable des dessins, environ 350 lithographies d’une qualité incomparable, d’admirables affiches, des illustrations et plus de 500 peintures dont beaucoup sont d’authentiques chefs-d’œuvre ». (Jourdain, 1945, p. 4)

5.1.6.4 Interpolation : Vincent van Gogh et l’affiche du film

Vincent van Gogh (1853-1890), peintre et dessinateur néerlandais, est influencé considérablement par les postimpressionistes.

Vincent van Gogh a, en fait, un rapport avec la ville de Paris : il séjourne à Paris (1886-1887) avant la Belle Époque. Il rencontre Henri de Toulouse-Lautrec et Paul Gauguin (qui apparaissent dans le film analysé) et il est exalté par la ferveur du climat artistique parisien. (cf. Wikipédia, en ligne) À cette époque, son œuvre est beaucoup marquée par l’impressionnisme.

Gauguin quitte sa carrière en tant qu’un courtier en bourse et tous les deux vivent et peignent ensemble pendant deux mois à Arles en 1888, la ville à laquelle van Gogh s’attache considérablement. (cf. Uhrová, 2003, p. 45) « [À Arles], il est séduit par la luminosité méridionale et se lance dans les peintures des paysages, des moissons et aussi des portraits. » (Brňáková, 2009, p. 114) Néanmoins, van Gogh et Gauguin se querellent ce qui se termine par l’épisode célèbre de l’oreille coupée de van Gogh, le fait préféré par les élèves mais, cependant, couvert de mystère. (cf. Brňáková, 2009, p. 114)

Van Gogh se fait soigner à Saint-Rémy-de-Provence et c’est où sa toile mentionnée, La Nuit étoilée, est peinte. Elle est conservée dans le Museum of Modern Art (MoMA) à New York et elle est fréquemment présentée comme son grand œuvre. Le tableau présente le ciel nocturne avec des spirales et des tourbillons, des halos (des cercles concentriques de lumière) entourant les étoiles et la Lune et une église obscure. (cf. MoMA Learning, en ligne) (voir Annexe 2)

D’autres peintures de van Gogh connues sont par exemple Chambre de Van Gogh à Arles (1888), Les Tournesols (1888-1889) et Autoportrait à l'oreille bandée

26

(1889). En général, dans son œuvre, il favorise des (auto)portraits et la nature morte (des tournesols).

Finalement en 1890 à Auvers-sur-Oise, l’instabilité mentale mène van Gogh au suicide, qu’il effectue par un revolver. (cf. Brňáková, 2009, p. 114)

Comme Vincent van Gogh meurt en 1890, il ne vit plus dans les années exprimés dans le film examiné. Toutefois, l’affiche du film lui rend hommage.

5.1.6.5 Auguste Rodin (1840-1917)

Auguste Rodin n’apparaît pas dans le film analysé mais il y est mentionné plusieurs fois.

François-Auguste-René Rodin, sculpteur français célèbre, naît à Paris en 1840 dans une famille pauvre. (cf. Bazin, 1999, en ligne)

En 1864, il rencontre Rose Beuret, une couturière, qui devient son partenaire de vie et il ne l’épouse qu’à la fin de sa vie en 1917. Elle pose plusieurs fois comme un modèle de Rodin. Néanmoins, autour de l’année 1885, il devient enchanté par son étudiante, Camille Claudel (sculptrice et sœur du poète Paul Claudel), qui devient sa maîtresse jusqu’à 1898 et elle aussi inspire son œuvre. (cf. ibid.)

Rodin est considéré comme le meilleur portraitiste de l’histoire de la sculpture. Ses statues le plus connues sont Le Penseur (1880), Le Baiser (1889) ou Les Bourgeois de Calais (1895) qui se trouvent au Musée Rodin à Paris. Rodin aussi fait des bustes de Victor Hugo et d’Honoré de Balzac. (cf. ibid.)

Dans sa création, Rodin s’inspire des arts plastiques italiennes, notamment par Michelangelo et Donatello. À partir de 1900, il devient mondialement connu et demandé, en Europe aussi bien qu’aux États-Unis.

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5.2 Années folles

Malheureusement, l’enthousiasme de la Belle Époque « ne suit pas aux quatre années d’une guerre terrible, aux tranchées, aux souffrances. […] La guerre de 14-18 marque un [grand] traumatisme. Aux horreurs subies, les écrivains répondent par le goût du jeu et de la désinvolture. Cocteau [dont la soirée Gil Pender visite dans le film analysé], Giraudoux, mais aussi les surréalistes [qui nous intéressent le plus d’entre eux parce qu’ils apparaissent et se manifestent dans le film analysé] voient la littérature comme un jeu gratuit même si ces derniers sont momentanément tentés par l’engagement politique. » (Masson, 2007, p. 364, 366)

Les Années folles parisiens représentent l’époque majeure du film analysé.

5.2.1 Définition

Les « Années folles » sont exactement la période représentée dans le film analysé, Le Minuit à Paris : « Les 'Années folles' de 1920 [à 1929] ont été souvent vécues par les contemporains comme une décadence : on reprochait à l’art d’être abstrait, à la littérature d’être surréaliste ou dadaïste, à la musique d’être 'nègre', comme on reprochait déjà aux ballets d’être russes au temps du grand Stravinsky. » (Mitterand, 1991c, p. 3) C’est pourquoi le personnage d’Adriana considère cette époque comme décadente et veut vivre à la période historique différente, la Belle Époque. (Dans le film, ce phénomène se manifeste chez plusieurs personnages qui considèrent leur propre présent comme insatisfaisant et ils rêvent leur « l’âge d’or » préféré. Cela représente l’idée essentielle du film.)

Mais, en fait, c’est aussi un mouvement d’euphorie et de libération qui envahit la France après la Première Guerre mondiale. « Le peuple français redécouvre le plaisir de s’amuser et toute la société retrouve un intérêt pour la culture. » (Futura Sciences, en ligne) Dans le film examiné, ce fait est apparent.

Les Années folles se terminent avec la crise de 1929 et le krach boursier de Wall Street, ce qui se reflète sur l’Europe entière qui doit faire face à la crise économique. Cette réalité ne se rapporte pas au film analysé qui présente catégoriquement les Années folles et le sentiment de satisfaction correspondant.

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5.2.2 Contexte politique et sociale

Dans le film Minuit à Paris, il n’y pas de problèmes politiques visibles ou mentionnés. Nous sommes seulement les témoins du divertissement et de la culture d’après-guerre des mondaines. Certains d’entre eux, comme principalement Ernest Hemingway, un représentant de la Génération perdue, sont marqués considérablement par la Première Guerre mondiale ce qui influence les émotions ou les expériences exprimées dans leurs ouvrages ou leurs opinions sur la vie. Dans le film, il n’y a pas encore la période de rupture qui arrive dans les années 1930 : la crise économique, la montée des nationalismes et les menaces de guerre ce qui sont les expériences influençant des ouvrages prochains des artistes.

Après la guerre, il y a certains déséquilibres politiques et financières et la société est bouleversée profondément.

Le régime politique de la France reste démocratique ce qui a fait ses preuves avant, étant la seule grande République du continent avant 1914, et cette France des comités républicains représente continuellement un modèle politique en Europe, principalement pour les Tchécoslovaques, les Polonais et les Allemands.

Il faut dix ans pour reconstruire la France, qui regagne l’Alsace et la Lorraine annexées. « [La société] reconstitue rapidement ses grandes masses, et si les rentiers n’ont pas fini de souffrir, si les femmes cherchent du travail, l’activité des industries nouvelles est un stimulant pour la production. Combien de jeunes ruraux rêvent de travailler dans les grandes usines d’automobile, de caoutchouc, de plastique ? Le mythe du progrès, si fort avant 1914, a pris la première place. » (Mitterand, 1991c, p. 3) Cette société de l’après-guerre devient catégoriquement industrielle et progressiste. Cette situation propice subvient au redressement démographique ce qui est lié au « baby-boom » des années 1920.

5.2.3 Progrès et inventions

Dans les années 1920, le prix Nobel de physique est décerné à Einstein et Bohr.

Dans les Années folles, l’insuline est découverte. Également, en 1927, Alexander Fleming découvre la pénicilline, un type de l’antibiotique, ce qui est, dans le film, mentionné par le personnage de Gil qui souligne, dans la scène de la séparation

29 avec le personnage d’Adriana, le rôle des antibiotiques à son époque (2010). Ce n’est pas compris par Adriana peut-être parce que la pénicilline n’est utilisée qu’en 1939.

Le cinéma se développe considérablement et la radio joue un rôle important dans la nouvelle culture de masse. En 1926, la télévision et l’aspirateur sont inventés mais ces appareils ne sont pas visibles dans le film.

5.2.4 Culture et art

Comme vous pouvez voir dans le film Minuit à Paris, la ville de Paris est la capitale des artistes et des intellectuels aussi bien que des arts et des lettres.

Pendant les Années folles, Montparnasse et Montmartre sont les quartiers de Paris les plus connus et les plus fréquentés (cf. Futura sciences, en ligne), avec leurs cafés comme la Coupole, le Dôme, la Rotonde et la Closerie des Lilas, ou les salons où se rencontrent des artistes, comme celui de Gertrude Stein, rue de Fleurus (qui apparaît dans le film). C’est là où Gertrude Stein présente à Picasso, Braque et Matisse les ouvrages d’Ernest Hemingway et de Francis Scott Fitzgerald. (cf. Années folles, en ligne)

Ces années peuvent être caractérisées par l’influence des États-Unis : les écrivains américains de la Génération perdue qui séjournent à Paris (comme c’est clairement visible dans le film) ; l’apparition du jazz (qui joue dans le film) et du charleston qui ont un rapport avec la gloire de la danseuse Joséphine Baker (dont le personnage apparaît dans le film).

Également, nous sommes à l’époque de l’Art Déco (qui est la réaction contre l’Art Nouveau de la Belle Époque) ou des créations de Coco Chanel, grande couturière française (chez qui le personnage d’Adriana travaille).

Brièvement dit, les Années folles représentent une époque de nouveaux mouvements artistiques d’avant-garde (par exemple le surréalisme qui est présenté dans le film analysé). Suivant la thématique du film, nous allons examiner principalement le surréalisme, le roman de la Génération perdue, les arts plastiques (le cubisme, l’École de Paris, le fauvisme) et le cinéma.

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5.2.4.1 Surréalisme

Un grand mouvement esthétique d’avant-garde des Années folles est le surréalisme. Il suit le mouvement dada, aussi appelé dadaïsme, qui naît en 1916 á Zurich et regroupe des artistes des origines divers, étant la réaction à l’horreur et l’absurdité de la guerre. Son représentant principal est Tristan Tzara et l’intention de ce mouvement est simple : choquer par son absurdité et son illogisme. (cf. Mitterand, 1991c, p. 204-206)

Le surréalisme touche la poésie aussi bien que la peinture ou le film : André Breton, Paul Éluard, Louis Aragon, Man Ray (réalisateur et photographe qui apparaît dans le film) mais aussi Salvador Dalí (peintre qui représente un personnage remarquable dans le film), Joan Miró, Chirico, Max Ernst ou Luis Buñuel (réalisateur dont le personnage aussi apparaît dans le film). Les biographies de trois personnages surréalistes qui apparaissent dans le film analysé (Ray, Dalí et Buñuel) se trouvent plus loin dans ce chapitre.

Le surréalisme est influencé par la psychanalyse freudienne, c’est-à-dire des recherches de Sigmund Freud. Les artistes se concentrent sur le lien profond entre la réalité et les rêves, l’état de veille et l’état de sommeil, et sur l’écriture automatique. (cf. Mitterand, 1991c, p. 208-209)

André Breton, considéré comme le « pape du surréalisme », est le principal théoricien de l’esthétique surréaliste. En 1924, il définit la théorie surréaliste dans son premier Manifeste du surréalisme comme « la toute-puissance du rêve » et, principalement, comme : « Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. » (Mitterand, 1991c, p. 209)

L’accent est mis sur l’inconscient et le rêve, comme nous avons déjà souligné ci- dessus. Le recueil de textes en prose de Breton, Les champs magnétiques, est considéré

31 comme le premier ouvrage surréaliste. Les premiers surréalistes sont (en dehors de Breton) Louis Aragon, Paul Éluard, Philippe Soupault et Pierre Reverdy.6

5.2.4.2 Génération perdue

La Génération perdue désigne « un groupe d’écrivains, artistes et philanthropes américains qui ont vécu et travaillé à Paris durant l’entre-deux-guerres. (Le terme décrit à la fois un groupe sociologique, celui de la génération postérieure à la Première Guerre mondiale.) » (Ambassade, en ligne) Beaucoup d’entre les artistes de la Génération perdue servent pendant la Première Guerre mondiale.

Il faut souligner que ces auteurs expatriés à Paris sont influencés par le monde bouleversée par la guerre et, dans leurs ouvrages, ils se concentrent sur une décadence sociale et morale. Les valeurs vitales précédant la guerre ne sont plus applicables dans le monde d’après-guerre ; les gens éprouvent l’aliénation humaine, ils deviennent matérialistes, vides d’émotion. (C’est pourquoi cette génération est « perdue ».) Ainsi ces auteurs contribuent « à faire de la 'Ville Lumière' l’un des pôles intellectuels et artistiques du début du 20ème siècle. » (Ambassade, en ligne)

Les représentants de ce mouvement littéraire dans le film sont Ernest Hemingway, Francis Scott Fitzgerald, Gertrude Stein mais aussi Man Ray (surréaliste à la fois). Également, c’est la danseuse Joséphine Baker, le musicien Cole Porter et les écrivains William Faulkner et T. S. Eliot qui n’apparaissent que brièvement dans le film. (Les biographies de ces personnages se trouvent plus loin dans ce chapitre.) D’autres représentants du mouvement sont par exemple John Dos Passos, Ezra Pound ou Langston Hughes.

La citation suivante décrit la naissance du terme « Génération perdue » :

Ernest Hemingway attribue cette expression à son amie Gertrude Stein. Dans Paris est une fête (A Moveable Feast), roman posthume paru en 1964, il raconte comment, venue faire réparer son automobile Ford dans un garage à Belley, près de Lyon, au tout début des années 1920, elle entendit le garagiste se plaindre de l’inaptitude des mécaniciens qui venaient de rentrer de la guerre et dire à leur sujet : 'C’est une génération perdue.' Gertrude Stein, en racontant cette histoire à Hemingway, lui dit alors : 'C’est ce que vous êtes… C’est ce que vous êtes tous… Vous, tous les jeunes qui ont servi pendant la guerre… Vous êtes une génération perdue.' (Ambassade, en ligne)

6 Le film surréaliste sera mentionné à la sous-chapitre Cinéma plus loin. 32

Ensuite, en 1926, Ernest Hemingway popularise cette expression dans son roman Le soleil se lève aussi.

5.2.4.3 Roman des années 1920

Le roman, en tant qu’un genre littéraire, joue un rôle important dans le film analysé, étant donné que le personnage principal, Gil Pender, est en train d’écrire un roman et il cherche de l’inspiration. Au cours de film, il rencontre plusieurs écrivains (comme Ernest Hemingway et Scott et Zelda Fitzgerald) ou Gertrude Stein (qui collectionne l’art et s’occupe de la critique). En fait, nous apprenons sur l’approche de l’écriture romanesque d’Hemingway, un représentant principal de la Génération perdue, et de Gertrude Stein. Il faut souligner que nous n’apprenons pas sur l’approche des romanciers « plus traditionnelles » et natifs.

En ce qui concerne le roman des années 1920, on peut mentionner le roman psychologique de Radiguet, le roman imaginaire de Cocteau (la soirée est organisée dans le film) et de Morand ou le roman sociale de Martin du Gard ou de Duhamel. (cf. Mitterand, 1991c, p. 167) Max Jacob, Raymond Roussel ou Jean Cocteau représentent la modernité en littérature au sens où Picasso ou Braque la représentent en peinture. D’autres romanciers plus traditionnels connus sont par exemple Giraudoux, Valéry, Romains, Saint-John Perse, Gide ou Mauriac.

5.2.4.4 Arts plastiques

En ce qui concerne les arts plastiques dans les années 1920, le surréalisme représente un des mouvements de cette période. (voir Surréalisme plus haut) Max Ernst, Joan Miró, Salvador Dalí (qui apparaît dans le film) et Francis Picabia se consacrent à la peinture, et Jean Arp ou Germaine Richier à la sculpture.

Ensuite, il faut mentionner le cubisme, un mouvement pictural qui concerne Pablo Picasso dont le personnage apparaît dans le film.

En référence à Amedeo Modigliani, un grand peintre mentionné dans le film comme un amant précédent du personnage d’Adriana et admiré par le personnage de Gil, nous allons présenter brièvement l’École de Paris à Montparnasse dont il était le membre.

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a) Cubisme

Les peintres Georges Braque et Pablo Picasso, qui apparaissent dans le film comme les amants d’Adriana (Braque y est seulement mentionné), sont les représentants principaux du cubisme, le style artistique né sur la butte Montmartre. Le cubisme – c’est la véritable révolution picturale du XXe siècle qui s’impose particulièrement entre 1908 et 1915. (cf. Mitterand, 1991b, p. 916) Il est toujours pratiqué dans les années 1920 (qui sont présentés dans le film) mais il s’esquive progressivement, étant éclipsé par exemple par la peinture surréaliste.

Entre ces années ci-dessus, Braque et Picasso suivent un cubisme austère. « Tous les objets sont réduits à des formes simples et géométriques : cylindres, cônes, sphères, cubes dont les facettes sont imbriquées les unes dans les autres. Cette invention majeure de l’art du XXe siècle s’est faite étape par étape. D’abord le cubisme cézannien, puis le cubisme analytique ; ensuite viennent les collages et, finalement, les papiers collés et les constructions. » (Mitterand, 1991b, p. 916) Dans les portraits cubistes, le modèle devient lui-même objet et on ne reconnaît que quelques traits du personnage morcelé. (cf. Mitterand, 1991c)

Pour Picasso, les années 1920 représentent une période de peinture principalement néoclassique et surréaliste. (Son œuvre va être présentée plus loin dans sa biographie et aussi dans la partie analytique, principalement la peinture Baigneuse à Dinard dont on discute dans l’appartement de Gertrude Stein dans le film.)

b) Montparnasse ou l’École de Paris

Au début du siècle, l’École de Paris englobe des peintres venant principalement de l’Europe centrale, émigrés au quartier culturel du Montparnasse où ils mènent une vie de misère. C’est Chagall, Pascin, Kisling, Soutine et principalement Modigliani qui est mentionné plusieurs fois dans le film analysé, en tant qu’un amant précédent d’Adriana.

Tous les membres sont d’origine juive et « pratiquent un expressionisme moderne centré sur la figure humaine et assez étranger aux expériences cubistes ». (Mitterand, 1991b, p. 901) « Art individualiste, passionné, très tourmenté et nostalgique, leur peinture exprime le désenchantement et brosse le portrait d’une

34 humanité souvent grinçante. » (ibid.) À savoir, ceci a un rapport avec le mythe de l’artiste « maudit », comme Modigliani, qui prend goût à l’alcool et l’opium, tourmenté par une sourde angoisse. (cf. Mitterand, 1991c)

L’École de Paris est souvent reliée au groupe des autres artistes étrangers installés à Paris, comme Picasso, Juan Gris, Foujita ou Van Dongen. (cf. ibid.)

c) Fauvisme

Né au début du siècle, le fauvisme représente un courant de peinture expressionniste libérant la couleur : « Directement sortie du tube, elle est apposée, sans mélange, sur la toile. […] [Les couleurs] appliquées par grosses touches ou par larges aplats, forcent les contrastes et évoquent l’intensité, la pureté de la lumière. » (Mitterand, 1991b, p. 893) Ce style de peinture s’intéresse à la nature aussi bien que le monde dynamique et progressive de l’époque.

Ce mouvement se rapporte principalement à Henri Matisse dont le personnage apparaît dans le film et qui exerce la position du chef de cette école artistique. Le fauvisme est aussi lié avec la création initiale de Georges Braque.

5.2.4.5 Art Déco

L’Art Déco représente un autre style des Années folles qui est, naturellement, présent dans le film, par exemple dans l’appartement de Gertrude Stein.

L’Art Déco touche le mobilier, les textiles, les décorations (le verre, la céramique), la sculpture, les peintures, les illustrations, les affiches, la joaillerie et l’architecture. Il faut souligner que c’est le dernier style véritablement fastueux de l’histoire des arts décoratifs appliqués. (cf. Duncan, 1989, p. 7)

Les éléments plus fréquents sont, en dehors de bouquets de fleurs, des jeunes femmes, décors géométriques (ce qui concerne le cubisme), des « frises zigzagantes », des biches, des éléments de la haute couture, des ballets russes, de l’égyptologie, de l’Orient ou de l’Afrique noire. (cf. Duncan, 1989, p. 7-8) « À partir de 1925, il faut y ajouter l’impact grandissant des machines du monde industriel qui envahissent l’image. » (Duncan, 1989, p. 8)

35

Il faut remarquer que le saisissement de l’Art Déco, le premier style artistique qui touche le monde entier, n’est pas identique partout : « En France, il s’imposa avec une exubérance gaie et colorée. Dans le reste de l’Europe, et plus tard aux États-Unis, il reçut une interprétation plus intellectuelle, soumise aux exigences du fonctionnalisme et de la rigueur économique. » (Duncan, 1989, p. 8) Les revues d’art de l’époque soulignent que le règne de l’ornementation se limite à la France, « comme une excentricité typiquement gauloise, inassimilable ailleurs ». (Duncan, 1989, p. 9-10) À savoir, la fonction en Art Déco est ailleurs beaucoup plus importante que l’ornement qui est considéré secondaire.

5.2.4.6 Cinéma

Le cinéma, septième art, est devenu le véritable rival du théâtre : « Le danger est certain pour l’avenir ! Le cinéma n’a pas de frais, ses places sont bon marché, ses programmes simples et variés. Le cinématographe ! Voilà un ennemi dont les forces ne feront que croître avec le temps ! Tout le monde n’est pas aussi clairvoyant sur ce qui se fait de nouveau, en peinture par exemple. » (Mitterand, 1991c, p. 10)

Dans le film analysé, en ce qui concerne le cinéma, nous rencontrons Luis Buñuel et son raisonnement cinématographique surréaliste, mais aussi Man Ray, qui est également réalisateur (dadaïste et surréaliste) mais il s’y présente comme photographe surréaliste, ce qui est son métier primaire. Trouvez leurs biographies plus loin dans ce chapitre.

Le film surréaliste, c’est l’analyse d’images de l’âme, des rêves, de la conscience, de l’inconscient ou de l’instinct sexuel où la scène de film est un véhicule des sens symboliques. (cf. Mazanec, 2006, p. 38)

Salvador Dalí et Luis Buñuel réalisent ensemble un film surréaliste célèbre très provocative, Un Chien andalou (1928), où nous pouvons voir la scène fameuse d’un œil découpé, et ensuite le film séditieux L’Âge d’or (1930). (cf. Mazanec, 2006, p. 42)

5.2.4.7 Culture (afro-)américaine

Comme nous avons déjà souligné à l’introduction de Culture et art, dans les Années folles, la culture parisienne est influencée considérablement par les États-Unis, notamment par le séjour de la Génération perdue, l’apparition du jazz, un nouveau genre

36 musical afro-américain, et du charleston, une nouvelle danse utilisant le jazz dynamique. Également, la ville de Paris est enthousiaste des spectacles et des vedettes de Broadway.

La nouvelle culture des danses et musiques noires est amenée par l’armée américaine. « Fuyant la prohibition et l’expansion du Ku Klux Klan, les américains arrivent à Paris, prenant part à la fête [des Années folles]. » (Paris Zig Zag, en ligne)

En référence au charleston, c’est Joséphine Baker, une danseuse noire américaine, qui devient un personnage renommé à Paris. (cf. Paris Zig Zag, en ligne) Les programmes des cabarets et les soirées sont organisés dans le goût du jazz et du charleston, fréquentés par des soldats américains et les personnages mondaines.

5.2.4.8 Mode

« Certaines Parisiennes, à la fois moteur et vitrine de la libération, nous ont laissé un souvenir impérissable. Muses et amantes des artistes de l’époque, elles sont aussi à l’origine d’un mouvement de pensée et d’un nouveau mode de vie. » (Paris Zig Zag, en ligne) Il faut souligner que ces femmes deviennent progressistes et innovatrices ce qui se fait voir à la mode qui devient visiblement avant-gardiste.

Inspirées par Mademoiselle Coco Chanel ou Colette, les femmes manifestent leur volonté d’émancipation : elles se coupent les cheveux « à la garçonne », elles s’habillent des jupes courtes et « des vêtements en général plus confortables, à l’opposé du corset encore porté à la Belle Epoque ». (Paris Zig Zag, en ligne)

Dans le film, cette nouvelle mode désinvolte et élégante à la fois des Années folles, portée par le personnage d’Adriana, qui travaille chez Coco Chanel, émerveille les artistes de la Belle Époque.

5.2.5 Artistes représentés dans le film

Après la présentation des années 1920, nous allons successivement rédiger les biographies des artistes opérant à Paris dont les personnages sont représentés dans le film analysé. Leur vie à Paris va être examiné en détail dans la partie analytique. C’est là où cette fiction cinématographique va être comparée avec la réalité historique.

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Le caractère détaillé des biographies dépend de l’importance prêtée aux artistes dans le film. Les personnages historiques qui apparaissent fréquemment sur la scène ou s’expriment sur leur création, leur vie ou leurs idées auront des biographies plus détaillées parce que leur analyse sera plus compliquée que celle des personnages qui sont seulement mentionnés ou qui apparaissent seulement pendant un instant. Les personnages principaux représentent le potentiel didactique plus important parce qu’ils sont intentionnellement soulignés par Woody Allen et, grâce à cela, ils sont plus mémorisables pour les spectateurs.

En totalité, nous allons rédiger 19 biographies dans ce chapitre. Nous commençons par les biographies de cinq écrivains américains (Ernest Hemingway et Francis Scott Fitzgerald (avec sa femme Zelda) et les personnages dont Allen apporte moins d’intérêt – William Faulkner, T. S. Eliot et Archibald MacLeish). Le personnage suivant, Gertrude Stein, paraît dans le film comme une sorte de médiateur reliant les artistes différents. Nous continuons par quatre peintres : Pablo Picasso, Georges Braque (seulement mentionné dans le film), Henri Matisse (qui apparaît pendant un court instant) et Amedeo Modigliani (seulement mentionné). Ensuite, il y a trois surréalistes qui apparaissent ensemble dans le film : Salvador Dalí, Luis Buñuel et Man Ray. Nous continuons par les biographies d’autres personnages présents dans le film (quatre personnages) : Cole Porter (et sa femme Linda Lee Thomas), Joséphine Baker, Djuna Barnes et Juan Belmonte. Nous terminons ce chapitre par les personnages de Jean Cocteau et de Coco Chanel, les seuls Français. Adriana est, avec toute vraisemblance, un personnage fictif et elle sera analysée dans la partie analytique.

5.2.5.1 Ernest Hemingway (1899-1961)

En prenant en considération les personnages des artistes basés sur les personnalités réels historiques, Ernest Hemingway représente le personnage le plus marquant dans le film analysé. C’est pourquoi sa personnalité exige une analyse profonde dans la partie analytique.

Ernest Miller Hemingway est romancier américain, journaliste et correspondant de guerre qui est considéré comme un représentant important de la Génération perdue. Son œuvre est profondément influencée par sa vie d’un aventurier. Son style d’écriture influence la future prose britannique et américaine. (cf. Young, 1998)

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Ernest Hemingway naît en 1889 à Oak Park, un faubourg de Chicago, comme le fils d’un docteur et d’une soliste chorale. La mère d’Hemingway réveille en lui l’amour pour la musique, son père une grande passion pour la chasse. Hemingway fait ses études secondaires à l’Oak Park High School. (cf. Fuentes, 1987, p. 15-18)

En 1916, Hemingway publie son premier écrit dans une petite revue d’école. Il obtient son diplôme l’année suivante. Comme les États-Unis entrent en guerre, il désire s’engager mais il est refusé pour son œil abîmé dès son enfance. Au lieu de continuer ses études universitaires, il devient reporter au Kansas City Star pour six mois. Ensuite, il se joint à la Croix-Rouge qui cherche des ambulanciers pour le front italien. (cf. Fuentes, 1987, p. 16) En 1918, il est blessé et il obtient ensuite une croix de guerre et une médaille. Cette expérience de guerre marque considérablement sa création future. (Dans le film, il décrit une expérience concrète de guerre qui va être analysée dans la partie analytique de ce travail.)

En 1919, Hemingway travaille comme un journaliste au Star Weekly de Toronto et il épouse Hadley Richardson. Deux ans plus tard, il est envoyé à Paris où il fréquente Gertrude Stein. Sous l’impulsion de Stein, Hemingway adopte sa célèbre méthode économique de l’écriture. (cf. Cowley, 1973, p. 65) En 1925, Hemingway rencontre Scott Fitzgerald qui joue un rôle important à la vie d’Hemingway.

Hemingway résilie finalement son contrat avec le Star et il se consacre complètement à l’écriture des romans (ce qui lui conseille Gertrude Stein). (cf. Maurer, 2003, p. 104 ; cf. Fuentes, 1987, p. 17) Il publie De notre temps (1925) et Le soleil se lève aussi (1926) où il popularise le terme de la Génération perdue. Ces romans sont publiés chez Scribner’s à New York qui devient son éditeur pour le reste de sa vie. (cf. Fuentes, 1987, p. 17) Comme Fitzgerald a de bonnes relations avec cette maison d’édition, il aide Hemingway à publier ses romans.

En 1929, après ses voyages aux États-Unis, il revient à Paris et il finalise son roman L’Adieu aux armes. (Fuentes, 1987, p. 18) Cette année, les deux artistes, Hemingway et Fitzgerald, séjournent à Paris.

Dans les années 1930, Hemingway séjourne à Cuba, en Espagne ou en Afrique où il chasse des koudous. (cf. Fuentes, 1987, p. 18) De plus, Hemingway change son visage : « la barbe le fait paraître plus vieux mais plus sage et plus respectable ».

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(Fuentes, 1987, p. 18) En 1940, il finit son roman très réussi Pour qui sonne le glas. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il travaille en tant que le correspondant de guerre (journaliste) et il même s’engage chez Royal Air Force et des troupes de libération américains. (cf. Young, 1998) En 1952 à Cuba, Hemingway publie son court roman célèbre Viel homme et la mer (1952, Prix Pulitzer). En 1954, Hemingway obtient le Prix Nobel de littérature. Comme un homme âgé, Hemingway travaille sur le roman purement autobiographique, Paris est une fête (1964). (voir partie analytique)

Hemingway se suicide dans une cabane à Ketchum en Idaho (aux États-Unis) en 1961. (Fuentes, 1987, p. 105)

5.2.5.2 Francis Scott Fitzgerald (1896-1940) et Zelda Fitzgerald (1900-1948)

Dans le film Minuit à Paris, le couple célèbre de Scott et Zelda Fitzgerald, « des noceurs » qui représentent le goût des Années folles, apparaît plusieurs fois.

F. Scott Fitzgerald, un écrivain américain, est avec Hemingway un des représentants le plus connus de la Génération perdue. Il est populaire pour sa description des Années folles américains, l’ère du jazz, dans ses romans réussis, principalement dans son chef-d’œuvre Gatsby le Magnifique (1925), qui montre l’imagination intensivement romantique de Fitzgerald. Il est aussi connu pour sa vie extravagante menée avec sa femme Zelda, en Amérique aussi bien qu’en France. (cf. Mizener, 1998)

Francis Scott Key Fitzgerald naît à Saint Paul en Minnesota (aux États-Unis) en 1896 comme un fils d’un artistocrate du même nom (qui est, en fait, un marchand sans succès) et d’une provinciale fortunée grâce à son héritage. (cf. Bruccoli, 1998, p. 38) Son père est l’auteur du texte de l’hymne national des États-Unis.

Fitzgerald fait des études à l’Université Princeton où il développe son style d’écriture en participant à la vie littéraire de l’université. Après une histoire d’amour malheureux, il rate des examens et il est exclu des études. (cf. Mizener, 1998)

Zelda Sayre naît à Montgomery à Alabama en 1900 en tant que la fille d’un juge de la Cour suprême d’Alabama. Comme une adolescente, elle est effrénée et indisciplinée : elle flirte avec des garçons, bois et fume. Au cours de sa vie, elle devient connue comme une écrivaine et une artiste mais principalement comme la femme de F. Scott Fitzgerald. Elle essaye des activités diverses, mais malheureusement, sans

40 succès : elle écrit des romans et des nouvelles courtes pour les magazines et elle essaye de peindre, de nager professionnellement et de pratiquer le ballet. (cf. Zelazko, 2017)

En 1917, Fitzgerald s’engage à l’armée pour lutter à la Seconde Guerre mondiale mais il n’arrive jamais à la bataille. En 1918, il est placé à Montgomery en Alabama où, à la soirée dans un « country club », il rencontre Zelda Sayre. (cf. Zelazko, 2017) Il quitte l’armée, travaille à New York pour gagner de l’argent et veut épouser Zelda. Néanmoins, elle refuse le mariage pour l’instabilité financière de Scott. Donc, il s’empresse de publier son roman qu’il a commencé à Princeton. En 1920, Fitzgerald le publie (L’Envers du paradis), rencontre du succès et gagne beaucoup d’argent ce qui lui permette d’épouser Zelda et ils commencent à mener une vie extravagante et matérialiste. (cf. Bruccoli, 1998, p. 38) (Cette poursuite d’argent liée au mariage est exprimée dans son roman partiellement autobiographique, Gatsby le Magnifique (1925), un des romans américains les plus célèbres.)

Dès lors, Fitzgerald écrit pour des magazines littéraires prestigieux et il commence sa coopération avec la maison d’édition Scribner’s (qu’il recommande à Hemingway plus tard). (cf. Mizener, 1998)

Scott et Zelda Fitzgerald aiment leurs nouveaux rôles, le prince et la princesse des Années folles, mais ils les redoutent en même temps, comme c’est visible dans le roman Les Heureux et les Damnés (1922). (cf. Mizener, 1998)

Entre 1925 et 1930, Scott et Zelda Fitzgerald séjournent fréquemment (avec leur fille) à Paris où Scott finit son roman déjà mentionné, Gatsby le Magnifique.

Zelda et son mari retournent aux États-Unis mais elle souffre des collapsus psychiques. C’est pourquoi Scott sombre dans l’alcoolisme. Il décrit sa déception concernant Zelda dans le roman Tendre est la nuit (1934). En 1932, Zelda Fitzgerald écrit le roman Accordez-moi cette valse et, ensuite, elle essaye d’écrire des pièces de théâtre. (cf. Zelazko, 2017)

En 1937, Fitzgerald travaille pour Hollywood. Il meurt à la suite d’un infarctus en 1940. Zelda continue sa création picturale et elle commence son deuxième roman qu’elle ne termine pas. Elle meurt en 1948 pendant l’incendie de l’hôpital psychiatrique. (cf. Zelazko, 2017)

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5.2.5.3 William Faulkner (1897-1962)

Dans le film, le personnage de Gil prétend de rencontrer Faulkner à une soirée. (Cependant, nous ne pouvons pas identifier avec certitude le moment de la rencontre.)

William Faulkner (William Cuthbert Falkner), romancier et novelliste (et aussi poète) célèbre américain, est né en 1897 à New Albany en Mississipi (aux États-Unis). En 1949, il obtient le prix Nobel de littérature. Il est considéré comme un des fondateurs de la littérature américaine sudiste. (cf. Millgate, 1998, en ligne)

Faulkner (qui change ainsi l’épellation de son nom plus tard) est influencé par son grand-père, Colonel William Clark Falkner, qui lutte à la guerre civile et qui écrit des romans.

Faulkner sert un peu de temps en tant qu’un pilot à la fin de la Première Guerre mondiale ce qui influence sa création précoce et, plus tard, il est considéré comme un représentant partiel de la Génération perdue. (cf. Millgate, 1998) Il commence sa carrière par l’écriture des poèmes et il se consacre progressivement à la prose. En 1925, Faulkner part en Europe pour cinq mois et il passe plusieurs semaines à Paris.

Les romans connus de Faulkner sont par exemple Moustiques (1927) qui sont écrits à Paris, Le Bruit et la Fureur (1929), Tandis que j’agonise (1930), Sanctuaire (1931), Lumière d’août (1932) et Absalon, Absalon ! (1936).

5.2.5.4 T. S. Eliot (1888-1965)

Dans le film, Gil rencontre T.S. Eliot dans une voiture habituelle de minuit.

Thomas Stearns Eliot, poète, dramaturge et critique littéraire américain, naît à Saint Louis en Missouri (aux États-Unis) en 1888 mais il s’exile en Grande Bretagne en 1914. En 1948, il obtient le prix Nobel de littérature et il devient le membre de « Order of Merit » ce qui lui fait un grand honneur. Dans le contexte littéraire, il est une des personnalités influentes du XXe siècle. (cf. Raine, 2006, p. 11)

En 1910, Eliot fait des études à la Sorbonne à Paris. Ensuite, s’attache à la ville de Londres où il développe sa carrière. Comme un éditeur du magazine The Criterion

42 entre les années 1922 et 1939, Eliot publie les ouvrages de Proust ou Gide. Plus tard, il devient un poète remarquable, voire le plus célèbre du siècle. (cf. Raine, 2006, p. 12)

Il contribue au modernisme avec son chef-d’œuvre La Terre vaine (The Waste Land) (1922). Étant dévoué totalement à la littérature, sa vie se passe sans événements bouleversants en comparaison, par exemple, avec la personnalité extravagante d’Ernest Hemingway. En 1927, il devient un citoyen de la Grande Bretagne où il meurt en 1965. (cf. Raine, 2006, p. 14) Quatre Quatuors (Four Quartets) (1941) représentent son dernier recueil de poèmes.

5.2.5.5 Archibald MacLeish (1892-1982)

Archibald MacLeish n’est que mentionné dans le film.

Archibald MacLeish est poète américain, dramaturge, essayiste, bibliothécaire et professeur d’université qui naît à Chicago aux États-Unis. Dans son œuvre, MacLeish exprime sa préférence pour la démocratie libérale et sa poésie réussie est récompensée par trois prix Pulitzer. (cf. Encyclopædia Britannica, en ligne)

MacLeish fait des études de la littérature et du droit à l’Université Yale et Harvard. En 1923, il déménage à Paris pour perfectionner sa poésie, influencée successivement par Ezra Pound et T.S. Eliot. Il revient aux États-Unis en 1928. Il semble que son séjour à Paris l’aide à enrichir et intensifier sa création. (cf. ibid.)

5.2.5.6 Gertrude Stein (1874-1946)

Gertrude Stein et son salon d’art célèbre apparaissent dans le film aussi bien que son frère Leo Stein (1872-1947) et sa conjointe Alice B. Toklas (1877-1867).

Gertrude Stein, une figure hors normes, est une poétesse, écrivaine, dramaturge et féministe américaine qui s’attache considérablement à Paris et qui se consacre au collectionnement d’art et aux relations avec des artistes de l’époque, comme nous pouvons voir dans le film examiné.

Elle naît à Allegheny en Pennsylvanie (aux États-Unis) en 1874 comme la fille d’Amelia et Daniel Stein qui ont cinq enfants au total. Comme une petite fille, elle fait connaissance de Vienne et de Paris avant que la famille s’installe en Californie.

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Son père lui assure la sécurité financière et une enfance équilibrée. Néanmoins, elle est élevée par des précepteurs et des domestiques. Elle s’attache à son frère Leo et les deux aiment découvrir le monde de la culture et ils partagent leur amour pour la littérature. (cf. Maurer, 2003, p. 69)

Leo fait ses études à l’université Harvard, Gertrude à Radcliffe College pour rester proche de lui. Ensuite, elle étudie la médicine mais, finalement, elle abandonne ses études en 1901. Incertaine en ce qui concerne son futur, elle passe le temps en Europe avec Leo et elle commence à écrire son premier roman Q.E.D. (1903) portant sur son amour homosexuel. (cf. Maurer, 2003, p. 70)

En automne de l’année 1903, elle s’installe à Paris à l’adresse 27, rue de Fleurus. Il s’agit d’un atelier loué par Leo qui veut accomplir ses ambitions concernant la peinture. Les deux personnages s’occupent donc du collectionnement d’art. Il faut souligner que les Stein forment une collection prodigieuse d’art modern et leur salon prospère. Des artistes y viennent pour voir et pour être vus. (cf. Maurer, 2003, p. 70)

En 1907, Gertrude Stein commence sa liaison amoureuse avec Alice B. Toklas qui dure jusqu’à la mort de Stein. Cela cause son détachement avec Leo. (cf. Maurer, 2003, p. 71)

Quand Picasso et Braque introduisent le cubisme, Stein essaye de l’implémenter à son écriture et elle réalise des portraits lexicaux de Matisse ou de Picasso, ses amis. Cependant, cette création reste en manuscrit. (cf. Maurer, 2003, p. 102-104)

Les deux femmes, Stein et Toklas, assistent pendant la Première Guerre mondiale : elles approvisionnent des hôpitaux et transportent des blessés. Après la guerre, elle est fréquentée par Ernest Hemingway et Scott Fitzgerald.

En 1933, Stein réussit à écrire le best-seller, Autobiographie d'Alice Toklas, et elle continue sa carrière d’écrivain en supprimant des règles de la littérature traditionnelle. Elle meurt d’un cancer en 1946. (cf. Maurer, 2003, p. 104)

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5.2.5.7 Pablo Picasso (1881-1973)

Dans le film, Picasso apparaît deux fois dans le salon de Gertrude Stein.

Pablo Picasso, grand peintre, dessinateur et sculpteur espagnol, est considéré comme l’initiateur du cubisme (avec Georges Braque) et comme le pilier de l’art moderne. Picasso, auteur d’une œuvre riche ou presque immensurable, représente un artiste remarquable et irremplaçable qui touche à tous les courants picturaux du XXème siècle pour devenir un des maîtres majeurs de l’art moderne.

Il naît en 1881 à Málaga (Espagne) comme le fils de Don José Ruiz y Blanco, peintre et professeur de dessin, et de Maria Picasso y Lopez. Il aime peindre déjà comme un petit garçon et son père encourage son éducation artistique : Picasso étudie à la Guarda à la Corogne puis à l’école des Beaux-Arts de Barcelone. (cf. L’Internaute, en ligne)

En 1900, Picasso visite la ville de Paris pour la première fois et découvre les tableaux de Toulouse-Lautrec, Cézanne, Degas ou Gauguin. En France et en Espagne, il réussit à vendre quelques toiles. Il expose son tableau Derniers instants à l’Exposition Universelle de Paris. En 1901, il décide d’utiliser le nom de sa mère : Picasso. Ensuite, il exerce son métier dans l’atelier de Casagemas à Paris. (cf. L’Internaute, en ligne)

En ce qui concerne l’œuvre de Picasso, on surnomme l’époque entre 1901 et 1903 « période Bleue » parce que cette couleur domine les toiles de l’artiste, évoquant le pessimisme et la misère. La période Bleu et suivi par la « période Rose » (1905-1906) plus plaisante. (cf. Mitterand, 1991b, p. 916)

En 1904, il s’installe définitivement à Paris, dans son atelier du Bateau-Lavoir et il fréquente le salon de Gertrude Stein.

Ensuite, Picasso se consacre à la peinture géométrique, le cubisme, fondé avec Georges Braque. (voir Cubisme plus haut) Les Demoiselles d’Avignon (1907) est le premier ouvrage cubiste significative, représentant des prostituées. En se tournant vers le cubisme, la rencontre avec Cézanne est décisive pour Picasso aussi bien que l’influence de l’art africain. Les femmes de Picasso influencent profondément son œuvre : il préfère peindre ses maîtresses ou des prostituées pendant qu’il se concentre à la schématisation angulaire des corps et la beauté de la femme. (cf. Mitterand, 1991c)

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À partir de 1915, Picasso s’éloigne du cubisme et il s’oriente vers le néo- classicisme, principalement des décors et des costumes pour les Ballets russes de Diaghilev (réalisés avec Jean Cocteau). Également, il épouse la ballerine Olga Koklova. (cf. L’Internaute, en ligne) Pendant les années 1920, Picasso s’occupe de la peinture surréaliste.

En 1937, comme son premier engagement politique, Picasso accomplit le tableau célèbre nommé Guernica, concernant la guerre en Espagne et exprimant sa colère et sa révolte. Également, en 1949, c’est Colombe pour la paix (l’Occupation). En 1944, il même devient membre du parti communiste. Picasso meurt en 1973 d’une embolie pulmonaire.

5.2.5.8 Georges Braque (1882-1963)

Le nom de Braque est seulement mentionné dans le film comme un amant précédent du personnage d’Adriana qui est, comme nous avons déjà indiqué, un personnage fictif.

Georges Braque, un grand peintre français (aussi sculpteur et graveur), naît en 1882 à Argenteuil-sur-Seine dans une famille d’origine bourgeoise des peintres. Encouragé par sa famille, il commence sa carrière de peintre en tant qu’un artisan, en se chargeant de l’atelier de son père. Il s’occupe de l’imitation des matériaux divers, il travaille avec des papiers peints et il invente une nouvelle méthode des « papiers collés », un style de collage qui figure dans sa création cubiste plus tard. (cf. Lamač, 1983)

En 1902, il fonde son atelier à Montmartre. Il se consacre au fauvisme (inspiré aussi par les postimpressionnistes), il fréquente Matisse et d’autres fauvistes et il préfère les paysages dans sa création. Ensuite, il rencontre Pablo Picasso et il visite son atelier ce qui représente un tournant dans son œuvre qui s’incline au cubisme et les deux artistes deviennent amis. (voir Cubisme plus haut) Également, ils fréquentent Gertrude Stein. (cf. Lamač, 1983)

Braque s’engage et combat pendant la Première Guerre mondiale. Après la guerre, il se détache de Picasso, en ce qui concerne leurs relations personnelles et aussi

46 artistiques. En 1930, le prestige de Braque monte et il expose dans le monde. Il meurt en 1963 à Paris. (cf. Lamač, 1983)

5.2.5.9 Henri Matisse (1869-1954)

Le personnage de Henri Matisse apparaît seulement pendant un instant dans le film (dans le salon de Stein).

Henri Matisse est grand peintre français (et aussi dessinateur, graveur et sculpteur). Fils d’un marchand de graines, Henri Matisse travaille en tant qu’un clerc de notaire avant de se mettre à la peinture dans les années 1890. Ses premiers tableaux évoquent une atmosphère poétique proche de celle des Nabis. En 1900, il se met à la sculpture et, en ce qui concerne ses toiles, il suit la création de Cézanne. (cf. Mitterand, 1991c)

Finalement, Matisse se consacre au fauvisme. (voir Fauvisme plus haut) Dans les années 1905-1907, Matisse exerce position de chef de cette école artistique et redonne à la peinture son rôle décoratif : il est contre le réalisme qui est, d’après lui, seulement l’imitation de la réalité. (cf. Mitterand, 1991b, p. 893)

Matisse suit toujours le fauvisme en tant que son style préféré, en ne pas oubliant à être un peintre original et même unique (comme Picasso). (cf. Mitterand, 1991c)

Matisse fréquente le salon de Gertrude et Leo Stein à Paris et aussi Pablo Picasso. En 1925, Matisse est nommé chevalier de la Légion d’honneur. Il meurt en 1954 à Nice.

5.2.5.10 Amedeo Modigliani (1884-1920)

Amedeo Modigliani est mentionné plusieurs fois dans le film analysé, en tant que l’ancien petit ami d’Adriana. L’année de sa mort nous dit qu’il est déjà mort dans les Années folles présentées dans le film.

Amedeo Modigliani, peintre et sculpteur italien d’origine juive et de la santé fragile, est considéré comme un artiste « maudit » et un bohème effréné, comme il fréquente des maisons closes et il boit et se drogue. En 1906, Modigliani déménage à Paris et il y vit jusqu’à sa mort en 1920. Il habite au Bateau-Lavoir (comme Picasso)

47 et il fonde son propre atelier. Il fréquente Picasso, Matisse ou Cocteau. (cf. Mitterand, 1991b, p. 901) Il devient un des « princes » de Montparnasse et il crée son propre style de portrait.

« Au moment de sa mort, rongé par la tuberculose et les excès, sa vie de bohème excentrique, son penchant pour l’alcool et l’opium, sa beauté aristocratique lui ont déjà créé une légende. » (ibid.) De surcroît, la création de Modigliani connaît une véritable gloire mondiale après sa mort. Sur le marché mondial de l’art actuel, Modigliani occupe le deuxième rang (après Picasso). Également, sa création est décisive pour l’art moderne du XXe siècle. (cf. Patani, 2013)

5.2.5.11 Salvador Dalí (1904-1989)

Dans le film, le personnage de Salvador Dalí apparaît à la compagnie de Luis Buñuel et Man Ray avec qui le personnage de Gil discute sur ses problèmes d’amour.

Salvador Dalí, un grand peintre catalan de nationalité espagnole (et aussi scénariste, sculpteur, graveur et écrivain), enrichit prodigieusement l’art modern. (cf. Néret, 2003, p. 91) Étant un personnage excentrique avec des idées exceptionnelles et très étonnantes, il est considéré comme un des représentants principaux du surréalisme.

Il naît à Figueras en Espagne en 1904 comme le fils d’un notaire. Il montre son talent et son enthousiasme artistique extraordinaire déjà comme un petit enfant adorant l’impressionnisme. (cf. Néret, 2003, p. 7 et p. 91)

En 1918, il se présente à l’exposition au théâtre Figueras où il attire l’attention des critiques. Également, il publie ses poèmes et des articles portant sur d’anciens maîtres d’art. Ensuite, étant un militant politique, Dalí se joint avec des anarchistes et des marxistes. (cf. Néret, 2003, p. 91)

En 1921, il est accepté à l’Académie royale des beaux-arts Saint-Ferdinand à Madrid et son style artistique ne cesse de se développer. À la résidence universitaire, il rencontre beaucoup d’artistes, par exemple Luis Buñuel. Également, il fait connaissance du dadaïsme qui influence sa création. Cependant, Dalí suscite des émeutes et il est exclu de l’académie. De surcroît, pour cause de sa participation politique, il est emprisonné à Gérone. En 1925, il expose son œuvre à Barcelone.

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Ce temps-là, il peint les scènes maritimes catalanes ou les natures mortes (présentant principalement les aliments). (cf. Néret, 2003, p. 91 et p. 10-21)

En 1926, sur les conseils du peintre Joan Miró, il arrive à Paris pour la première fois et il rencontre Picasso (qu’il admire beaucoup) et les surréalistes. À partir de 1929, Dalí trouve son propre style : il devient surréaliste et il invente la méthode paranoïaque- critique. Ses tableaux expriment surtout le rêve, la fantaisie et la sexualité. (cf. Néret, 2003, p. 91 et p. 10-23) La peinture la plus célèbre de Dalí est La Persistance de la mémoire (1931) avec un motif d’une montre fondue. (cf. Néret, 2003, p. 10)

En 1929, il réalise Un chien andalou avec Luis Buñuel, un film choquant surréaliste. Grâce à ce film provocatif, Dalí et Buñuel sont acceptés par les surréalistes parisiens de l’époque. (En 1930, ils réalisent aussi L’âge d’or.) Alors, Dalí fréquente le groupe surréaliste, par exemple André Breton, Man Ray, Tristan Tzara ou Paul Éluard dont l’épouse, Gala, est séduite par Dalí et ils forment un couple amoureux pour le reste de leurs vies. (cf. Néret, 2003, p. 91)

Depuis ce temps-là jusqu’à 1949, Dalí séjourne principalement aux États-Unis et il y réussit vraiment (de temps en temps, il visite Paris et l’Europe en général). Il est près d’être assassiné à Londres (1936), la guerre civile d’Espagne se passe pendant qu’il est en exil et il est finalement condamné par le groupe surréaliste parisien pour ses opinions positives sur Hitler et son faible pour l’Amérique. En 1946, il réalise des travaux cinématographiques pour Walt Disney ou Alfred Hitchcock. Dans sa création de peinture de ce temps-là, il s’approche du catholicisme et de la Renaissance. (cf. Néret, 2003, p. 92)

En 1949, il revient en Europe et continue son excellente carrière. Il meurt en 1989 dans sa ville natale après une défaillance cardiaque. (cf. Néret, 2003, p. 93)

5.2.5.12 Luis Buñuel (1900-1983)

Luis Buñuel, qui apparaît dans la même scène du film que Dalí et Ray, est un réalisateur et scénariste espagnol célèbre qui a enrichi considérablement la cinématographie mondiale. Il devient un représentant remarquable et fervent du surréalisme. (cf. Encyclopædia Britannica, en ligne)

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En bref, Buñuel est athée et communiste qui se consacre aux thèmes choquants : la violence, l’atrocité, l’érotisme, la sexualité ou la religion. Il acquiert la gloire grâce à ses expérimentes d’avant-garde réalisés en France. Ensuite, il continue sa carrière au Mexique. (cf. ibid.)

Buñuel naît à Calanda (en Espagne) en 1900 comme le plus jaune de sept enfants dans une famille financièrement assurée. Il finit ses études d’une école jésuite à Zaragoza et, paradoxalement, il devient athée pour toute la vie. En 1917, il continue ses études à l’Université de Madrid, pleine de jeunes garçons enthousiastes intéressés à l’art ou la politique, où Buñuel rencontre Salvador Dalí. (cf. ibid.)

En 1925, il déménage à Paris travailler pour la Société des Nations mais il ne réussit pas. Pourtant, il y reste et il travaille en tant qu’un critique de cinéma et il assiste à la production des films divers.

Buñuel obtient de l’argent de sa mère et il l’investit à la réalisation du Chien Andalou (1929), un film surréaliste provocatif en coopération avec Salvador Dalí (son grand ami) où nous pouvons voir la scène connue d’un œil découpé. Ce film est créé en utilisant des associations libres et l’écriture automatique, des techniques de la psychanalyse utilisées aussi par André Breton.

En 1930, Buñuel réalise le film finalement interdit par la police, L’Age d’or, portant sur le sexe, le coït et la religion. (cf. Encyclopædia Britannica, en ligne)

Buñuel est dégoûté par cet échec et il quitte Paris : il fait un long voyage maritime et, ensuite, il séjourne à Madrid où des émeutes politiques montent et où il continue sa création cinématographique. Néanmoins, la guerre civile éclate et il revient à Paris en 1936.

Comme le fascisme allemand monte, Buñuel travaille comme un espion et propagandiste pour le gouvernement républicain en exile et, finalement, dans la crainte d’être assassiné par les fascistes, il émigre en Amérique avec sa femme et son fils. Ils y restent jusqu’à 1960 : tout d’abord aux États-Unis et, à partir de 1946 au Mexique où Buñuel fait du succès et où il réalise un nombre remarquable de films. En 1951, il obtient le prix du meilleur réalisateur au festival de Cannes pour son film

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Los olvidados (1950) (« les oubliés » en espagnol). Ensuite, dans les années 1970, il réalise les films pour la France. (cf. Encyclopædia Britannica, en ligne)

À l’année de sa mort (1983), la biographie de Buñuel nommée Mon dernier soupir est publiée.7

5.2.5.13 Man Ray (1890-1976)

Man Ray, peintre, photographe célèbre d’avant-garde et réalisateur de cinéma, naît à Philadelphie (aux États-Unis) en 1890. Son nom d’origine est Emmanuel Radnitsky. Dès 1897, il habite à New York. Il expose ses premiers ouvrages picturaux en 1912 et, trois années plus tard, il participe à la grande Exposition de New York. (cf. Ribemont-Dessaignes, 1984, p. 2) Man Ray est un artiste innovateur qui a le désir de changer l’art traditionnel.

En 1921, Man Ray, un jeune Américain passionné de peinture et photographie, arrive à Paris, attiré par cette ville légendaire que Marcel Duchamp lui a décrite, et il y reste jusqu’á 1940. À Paris des Années folles, Man Ray adhère au dadaïsme et, ensuite, au surréalisme (qui succède au dada).

Après son orientation précoce à la peinture, Man Ray a la tendance de la remplacer par les procédés modernes employant la lumière : la photographie et le cinéma. (cf. Ribemont-Dessaignes, 1984, p. 2)

Ray perfectionne le photogramme (la technique de photographie) à qui, il donne le nom « la rayographie ». (cf. ibid.) Il organise plusieurs expositions : en 1922, il expose en tant qu’un dadaïste, en 1925 comme un surréaliste. Il même expose à la première exposition surréaliste avec Picasso.

Man Ray se consacre progressivement au cinéma. Il réalise Emak Bakia (1926), L’Étoile de Mer (1928) et le Mystère de Château de Dés (1929). (cf. ibid.)

La création picturale de Man Ray se caractérise par la fantaisie choquante, des silhouettes mystérieuses, le monde non-identifiable et l’abstraction métaphysique. Également, ses photographies très abstraites nous emmènent dans un Univers nouveau

7 Nous utilisons sa traduction en tchèque (publiée en 1987) pour vérifier sa biographie, principalement les informations sur sa vie à Paris. 51 et totalement inconnu ce qui popularise sa création. (Cependant, il produit également des photographies « classiques »). (cf. Ribemont-Dessaignes, 1984, p. 5-6)

En 1940, Ray séjourne à Hollywood avec Salvador et Gala Dalí. En 1951, il revient à Paris où il meurt en 1976.

5.2.5.14 Cole Porter (1891-1964)

Dans le film, le personnage de Cole Porter se montre seulement pendant un instant à une soirée de Jean Cocteau (chantant Let’s Do It et jouant du piano).

Cole Albert Porter, compositeur musical américain et auteur des chansons sophistiquées, naît à Peru en Indiana (aux États-Unis) comme le petit-fils d’un millionnaire (spéculateur boursier). La sécurité financière influence ses futures chansons montrant de l’équilibre. Porter fait ses études de l’Université de Yale et de Harvard et il se focalise sur le jeu du piano et du violon. En 1917, Porter émigre en France et, deux ans plus tard, il épouse Linda Lee Thomas. (cf. Encyclopædia Britannica, en ligne)

En totalité, il compose approximativement 300 chansons, il perfectionne le musical américain de Broadway et le rendre célèbre dans le monde. En 1928, il compose plusieurs comédies musicales. Ses textes étincellent d’esprit et de joie. (cf. ibid.) Dans le film analysé, la chanson le plus connu de Porter, Let's Do It (Let's Fall in Love) (1928), qui chante l’acte d’amour, a été choisie. En 1928, Porter revient aux États-Unis pour travailler à Broadway.

5.2.5.15 Joséphine Baker (1906-1975)

Le personnage de Joséphine Baker danse dans le film, observée par le personnage de Gil et de Scott et Zelda Fitzgerald.

Joséphine Baker, chanteuse et danseuse noire d’origine américaine, naît en 1906 aux États-Unis (Missouri). Elle aime la dance depuis son enfance et elle fait partie d’un groupe d’artistes de rue et elle gagne ainsi un peu d’argent. Alors, elle se décide à devenir danseuse à New York. Finalement, elle rencontre une mondaine, Caroline Dudley Reagan, qui lui propose de partir en France avec elle, voyant en Joséphine un véritable potentiel. (cf. L’Internaute, en ligne)

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En 1925, elle arrive à Paris et se produit à la « Revue nègre » au Théâtre des Champs-Élysées, un spectacle musical. La scène parisienne accepte Joséphine Baker avec enthousiasme : « Avec son pagne de bananes et ses danses aux rythmes jamais entendus en France devient vite une icône. » (L’Internaute, en ligne) De plus, elle se lance au chant et se taille un nouveau succès. Sa chanson inoubliable s’appelle J’ai deux amours. (cf. L’Internaute, en ligne)

De surcroît, en 1939, Joséphine Baker s’engage politiquement pendant la Seconde guerre mondiale et elle reçoit la Légion d’honneur de la part du Général de Gaulle. Ensuite, elle participe à la lutte contre le racisme mené par Martin Luther King en 1963. Elle meurt en 1975 après une attaque cérébrale. (cf. L’Internaute, en ligne)

5.2.5.16 Djuna Barnes (1892-1982)

Dans le film, le personnage de Djuna Barnes apparaît seulement pendant un instant comme une partenaire de danse de Gil.

Djuna Barnes, écrivaine américaine d’avant-garde, naît à New York en 1892. Elle représente un personnage célèbre sur la scène littéraire parisienne des années 1920. (cf. Encyclopædia Britannica, en ligne)

Barnes devient journaliste et elle écrit pour des journaux aussi bien que pour des magazines. Également, elle publie un ouvrage excentrique et décadent appelé The Book of Repulsive Women (1915) (qui peut être traduit comme « Le Livre des Femmes Répulsives »). (cf. ibid) Entre 1920 et 1930, Barnes habite à Paris où elle se consacre aux interviews avec des écrivains et des artistes expatriés et, ainsi, elle devient une personnalité reconnue. (cf. ibid)

Barnes continue sa création par des ouvrages principalement satiriques : des pièces de théâtre, des contes courtes ou des poèmes. Le roman Nightwood (1936), portant sur l’orientation sexuelle et présentant des effets d’horreur et d’humeur noir, représente son chef-d’œuvre. (cf. ibid)

5.2.5.17 Juan Belmonte (1892-1962)

Dans le film, Juan Belmonte apparaît deux fois, chaque fois à la présence d’Hemingway.

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Juan Belmonte y García, toréro célèbre espagnol, naît en 1892 à Triana (à proximité de Sevilla) en Espagne. Entre les années 1910 et 1935, il se consacre à sa carrière du matador où, malgré beaucoup de blessures, il applique une méthode révolutionnaire de cette profession. En 1919, il réussit à faire un record remarquable qui maintient 43 ans. (cf. Encyclopædia Britannica, en ligne)

5.2.5.18 Jean Cocteau (1889-1963)

Jean Cocteau n’apparaît pas dans le film mais il y est mentionné. (voir partie analytique)

Jean Cocteau (poète, graphiste, dessinateur, dramaturge et cinéaste français) est un artiste d’avant-garde célèbre inséparable de la ville de Paris, né en 1889. Comme un enfant d’origine bourgeoise doué, Jean Cocteau s’intéresse au dessin et à l’écriture. Le suicide de son père le trouble fortement. En surcroît, il participe à la Première Guerre mondiale en tant que convoyeur sur le front belge où il s’approche de la mort ce qui influence sa création (qui est à la fois fantastique). (cf. Mitterand, 1991c, p. 111)

À vingt ans, il publie son premier recueil de poèmes, La Lampe d’Aladin (1909). Également, il s’occupe avec enthousiasme du théâtre, de la music et du ballet : « En 1917, il monte le ballet Parade avec Satie, Picasso et les Ballets russes ; il compose 'Le Bœuf sur le toit' en 1920 avec Darius Milhaud, et 'Les Mariés de la Tour Eiffel' en 1921 pour le Groupe des Six. » (Mitterand, 1991c, p. 111) Cocteau écrit pour le théâtre, fonde la revue Schéhérazade et il se consacre à l’art moderne avec ferveur parce qu’il pense qu’il faut « frayer des voies encore inconnues », comme c’est visible dans ses ouvrages Le Potomak (1919) ou Le Cap de Bonne-Espérance (1919). (ibid.) En 1955, il est élu à l’Académie française.

5.2.5.19 Coco Chanel (1883-1971)

Le personnage de Coco Chanel n’est pas représenté dans le film mais elle y est mentionnée comme la personne chez qui Adriana fait son apprentissage de la Haute Couture.

Coco Chanel (Gabrielle Bonheur « Coco » Chanel) est une créatrice de mode, modiste et couturière française célèbre, née à Saumur. Comme une jeune fille orpheline, elle apprend la couture et, en 1903, elle commence sa carrière dans un atelier qui

54 fabrique des trousseaux et des layettes. En outre, elle même aime chanter dans les cafés à Vichy. (cf. Elle, en ligne)

Ensuite, elle se lance dans la fabrication des chapeaux, qui ont du succès considérable. Elle fonde finalement sa première maison de couture et dessine sa création unique et progressiste : « Coco Chanel retranscrit sa volonté de modernité pour la femme dans ses créations en lui conférant une allure androgyne, à travers des robes droites et le pantalon jusqu’alors réservé aux hommes. » (Elle, en ligne)

En 1921, elle lance son parfum célèbre, « Chanel N°5 » et, en 1926, elle se taille un beau succès avec sa « petite robe noire » légendaire.

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5.3 La France de Louis XIV

Dans le film, le détective privé chargé de la poursuite de Gil se retrouve à Versailles à l’époque de Louis XIV. Il semble que le roi et la reine Marie-Thérèse d’Autriche sont en train de prendre le petit déjeuner quand ils sont dérangés par le détective. La reine est effrayée et elle appelle les gardes royaux. Le détective court à travers le couloir luxueux et pompeuse de Versailles connu sous le nom de « Galerie des Glaces ».

Louis XIV (1638-1715), surnommé le Roi-Soleil, est monarque absolu qui règne pendant 72 ans, amène l’essor et le prestige de la France et construit le château splendide de Versailles. La règne de Louis XIV est considérée comme une des époques le plus brillantes de la France. C’est probablement la raison pourquoi l’époque de Louis XIV est mentionnée dans le film.

Louis XIV naît en 1638 à Saint-Germain-en-Laye (comme le fils de Louis XIII et Anne d’Autriche) et décède en 1715 à Versailles. Comme un petit enfant, Louis XIV est régenté par sa mère et cardinal Mazarin. Son règne (1643-1715) est marqué par la Fronde, les guerres (principalement la guerre franco-espagnole ou la guerre de la ligue d’Augsbourg) et les conflits avec les protestantes. Louis XIV est connu pour avoir un grand nombre de maîtresses. (cf. L’Internaute, en ligne)

En 1654, il est sacré roi à Reims et, en 1660, il épouse Marie-Thérèse d’Autriche, l’infante d’Espagne. Après la mort de Mazarin en 1661, Louis XIV règne seul imposant le pouvoir absolu et centralisé et réalisant de grandes réformes.

Louis XIV choisit le Soleil comme son emblème parce qu’il veut « rayonner » aussi bien que la France. Passionné pour l’art et la culture, il assure l’essor de ces domaines, il fond des académies diverses et devient mécène de Lully, Racine ou Molière. Sous l’impulsion de Louis XIV, on fonde la colonnade du Louvre, l’hôtel des Invalides et la future place Vendôme. De surcroît, Louis XIV fait agrandir le château de Versailles : il le rend monumental. Il s’y installe avec la Cour en 1682 et ce château devient le centre du royaume. Après sa mort, c’est son arrière-petit-fils de cinq ans, le duc d’Anjou, qui accède au trône sous le nom de Louis XV et sous la régence du duc d’Orléans. (cf. L’Internaute, en ligne)

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PARTIE ANALYTIQUE

La partie analytique de ce travail se concentre sur l’analyse du film Minuit à Paris qui est fondée principalement sur la théorie déjà présentée et qui est exploitée dans la partie didactique.

Nous commençons par les informations préliminaires qui portent sur la séquence initiale du film et des procédés extraordinaires de Woody Allen introduits dans le film. Ensuite, le travail s’occupe de l’idée essentielle du film concernant la nostalgie et l’âge d’or. Il faut aussi introduire le thème du voyage dans le temps qui figure dans le film comme un moyen pour réaliser les objectifs de base fixés.

La recherche suivante s’oriente vers les lieux clés de tournage qui sont identifiés systématiquement dans le film. Ce chapitre souligne également un autre potentiel didactique (en dehors de celui concernant la représentation des artistes et le contexte culturel historique) – c’est la familiarisation avec les monuments parisiens célèbres et la géographie de Paris.

Étant donné que le film s’inspire du livre Paris est une fête d’Ernest Hemingway, avant de se consacrer à l’analyse profonde des personnages des artistes, il faut nommer des éléments concrets du livre qui sont interprétés dans le film.

Comme nous avons déjà dit, le chapitre suivant s’occupe de l’authenticité de la représentation des personnages réels dans le film. La confrontation du film avec la réalité historique représente l’objectif le plus important du travail qui nous permet de prouver le vrai potentiel didactique du film.

L’analyse de ce travail fait souvent référence aux biographies des artistes rédigées dans la partie théorique et aux scènes particulières du film et utilise les citations directes du film. Il s’agit des sous-titres qui fonctionnent en tant qu’une transcription textuelle du doublage français officiel de ce film.8

8 Le doublage français du film Minuit à Paris (2011) est réalisé par la société Mars Films et la maison de doublage Dôme Productions sous la direction artistique de Philippe Carbonnier et l’adaptation de Jacqueline Cohen.

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1. INFORMATIONS PRÉLIMINAIRES

Le film Minuit à Paris commence par une séquence d’introduction de 3,5 minutes (précédant les génériques du film) qui présente les prises de vue de Paris pour exprimer l’amour abondante pour cette ville (le vieux Paris aussi bien que le nouveau Paris, ensoleillé aussi bien que sous la pluie, le jour aussi bien que la nuit, montrant la tour Eiffel, la cathédrale Notre-Dame, la butte Montmartre, le Louvre, l’Opéra, les rives de la Seine, etc.). Woody Allen n’a pas utilisé ce procédé d’introduction depuis son film Une autre femme tourné en 1988. Ici, il est utilisé pour dynamiser la première séquence du film et pour la faire compréhensible. (cf. Bailey, 2015, p. 168)

Comme nous avons souligné au début de ce travail, cette séquence est accompagnée par la composition de jazz du jazzman américain Sidney Bechet – Si tu vois ma mère (1952), composée quand il passait la dernière décennie de sa vie à Paris (1949-1959). Cette composition devient la mélodie centrale du film. (cf. Wikipédia, en ligne)

Après cette séquence, Allen fait ce qu’aucune cinéaste n’a fait jamais auparavant : il fait passer un dialogue entre les personnages de Gil et d’Inez pendant que les génériques passent sur l’écran noir. Donc, en créant ce film, Woody Allen rompt certains de ses procédés traditionnels. (cf. Bailey, 2015, p. 168)

En ce qui concerne Minuit à Paris, cette fois-ci, Woody Allen « agite » impétueusement la pensée de la nostalgie, ce qui est son sujet préféré en général. (cf. ibid.) Les motifs de base sont le passé versus le présent, l’âge d’or, un écrivain frustré ou la recherche du sens de la vie.

La représentation des personnages historiques réels dans le film est soignée d’une façon unique et efficace qui met l’accent sur leurs caractères et leurs particularités personnels, sans les transformer aux caricatures. La ville de Paris est romantisée mais sincèrement et avec ferveur par Woody Allen ce qui correspond de nouveau à la nostalgie et l’idée de l’âge d’or mentionnées dans le film. (cf. Bailey, 2015, p. 168-170)

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2. IDÉE ESSENTIELLE DU FILM

Dans le film Minuit à Paris, le personnage de Gil ressent la nostalgie profonde pour la ville magique de Paris des années 1920 et ses artistes, ce qui est aussi le sujet de son roman qu’il est en train d’écrire. Le personnage principal de son roman travaille dans un grenier d’antan, ce qui est caractérisé comme une petite boutique vendant des trucs nostalgiques.

Le film saisit ainsi l’idée de l’âge d’or. Le spectateur est familiarisé avec ce fait fondamental déjà au début du film, notamment à la scène (entre les minutes 10 et 12 du film) tournée à Versailles. C’est là où le personnage de Paul, sa femme Carol et Inez interrogent Gil sur son roman et Paul prononce ensuite la définition de l’âge d’or. La citation suivante représente la transcription de cette scène importante.

Carol : Où vous installerez-vous après votre mariage ? Inez : À Malibu. Carol : C'est vrai ? Gil : Moi, je serais pour un grenier à Paris avec une lucarne. Carol : La Bohème ? Paul : Il ne manque que la tuberculose. Inez : Exactement, je te remercie. Le problème, c'est qu'il n'est pas sûr de pouvoir écrire un roman. Jusqu'ici, tu n'as fait tes preuves que... Tout le monde aime tes scenarios. C'est plus facile à écrire... Parle-leur de ton personnage principal. Gil : Je ne parle pas de mon travail. Inez : Ne raconte pas l'intrigue. Juste le personnage. Gil : Il travaille dans un grenier d'antan. Carol : Qu'est-ce que c'est ? Paul : On y vend des poupées Shirley Temple et de vieilles radios ? Qui voudrait acheter ces trucs ? Inez : Des gens qui vivent dans le passé, qui croient qu'ils auraient été plus heureux s'ils avaient vécu autrefois. Paul : Quand aurais-tu souhaité vivre, Mister Proust ? Inez : À Paris, dans les années 20. Sous la pluie. Quand elle n'était pas acide. Paul : Sans réchauffement planétaire, sans télé, attentats-suicide, armes nucléaires, cartels... Carol : Le tableau habituel d'histoires d'horreur rebattues ! Paul : La nostalgie est un déni... le déni d'un pénible présent. Inez : Gil est un vrai romantique. Il vivrait plus heureux en état de perpétuel déni. Paul : Et le nom de cette illusion est "Syndrome de l'Âge d'Or". C'est la notion erronée qu'une période différente est meilleure que celle qu'on vit. C'est une faille dans l'imagination romantique de ceux qui trouvent difficile d'affronter le présent.

Pour éclaircir cette affaire, le terme de « l’âge d’or » désigne une époque idéale. La citation suivante présente la définition encyclopédique de son origine.

Expression qui fait référence aux 5 âges de mythologie grecque [l’âge d’argent, l’âge d’airain et l’âge de fer] que distinguait le poète de l’Antiquité Hésiode. L’âge d’or, c’était le temps de l’innocence, de la justice, de l’abondance et du bonheur. Par extension, l’expression s’est généralisée à tous les domaines et exprime une notion de bonheur et d’idéal. (L’internaute, Âge d’or, en ligne)

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Dans le film, il y a plusieurs personnages dont la mentalité correspond à cette idée. En dehors du personnage principale de Gil qui admire les Années folles à Paris, c’est aussi Adriana, qui a une passion pour la Belle Époque. Le voyage dans le temps leur permet de visiter leurs époques rêvées. (Il semble que, à minuit tapant, la ville magique de Paris donne à certaines personnes une possibilité de visiter leur âge d’or rêvé. C’est probablement aussi le cas du détective privé qui se retrouve à l’époque de Louis XIV.)

Néanmoins, Gil apprend que, pour les artistes de la Belle Époque, l’âge d’or est représenté par la Renaissance. C’est simplement un cycle interminable du regard perpétuel derrière soi. Gil dit à Adriana (quand ils se transportent aux années 1890) : « Si vous restez ici et que ça devient votre présent, vous imaginerez vite qu’une autre époque était vraiment l’Âge d’Or. Voilà ce qu’est le présent ! Un peu insatisfaisant car la vie est un peu insatisfaisante. » Gil découvre lui-même qu’il ne faut pas succomber à cette illusion et il décide de se contenter de son propre présent. C’est pourquoi il quitte Adriana, son amour qui reste finalement aux années 1890, et il rentre à son présent de l’année 2010.

Pour résumer, grâce à la possibilité de voyager dans le temps, Gil transforme sa mentalité au cours du film : il se débarrasse de l’illusion de l’âge d’or et il trouve le sens de sa vie (il refuse le mariage avec Inez et il déménage à Paris).

3. VOYAGE DANS LE TEMPS

Le voyage dans le temps est le sujet préféré d’un grand nombre d’ouvrages de l’époque actuelle, notamment des romans et des films. Il existe des adaptations diverses : on voyage dans le passé ou dans le futur, avec des éléments de science-fiction ou de fantasy, on subit un voyage intentionnel ou involontaire, on réalise des tentatives de changer le passé, l’observer ou seulement essayer de survivre et trouver la voie de retour à son propre présent, etc. Il s’agit du sujet préféré surtout pour les films d’aventures et de fantasy, pour divertir des spectateurs par l’action et le mystère.

Dans le film Minuit à Paris, le voyage dans le temps représente un moyen pour pouvoir goûter le passé et accomplir des rêves nostalgiques et, principalement, pour se débarrasser finalement de l’illusion de l’âge d’or et découvrir le vrai sens de la vie.

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Nous ne sommes pas des témoins d’une grande séquence concernant le voyage dans le temps ou les éléments de science-fiction, il n’y a pas des effets spéciaux. Les personnages montent dans un carrosse ou dans une voiture et simplement se retrouvent au passé charmant. Il est possible pour Gil et Adriana de voyager encore plus loin, des Années folles à la Belle Époque, et le détective privé même arrive à l’époque de Louis XIV (nous ne savons pas comment).

Le voyage dans le temps est saisi de façon unique dans le film, il n’y représente pas un sujet de base mais plutôt un moyen pour se consacrer aux sujets plus importants. Le voyage dans le temps y est un mystère pour les spectateurs, nous ne savons pas par exemple comment Gil rentre à son présent – il n’y a pas de scène qui l’éclaircit. Toutefois, il faut souligner que le voyage dans le temps réalisé par Gil influence le passé où il se retrouve et cela se montre rétroactivement sur le présent de Gil. Ainsi, Woody Allen soigne « le paradoxe temporel » (des affaires de l’action et de réaction en ce qui concerne le voyage dans le temps rétrograde). À savoir, dans les années 1920, il flirte avec Adriana qui exprime ses sentiments dans son journal personnel (voir la citation suivante). Ensuite, Gil trouve ce journal au marché aux puces en 2010. (Cela aussi influence ses actions futures : il achète des boucles d’oreille pour Adriana.)

Je suis amoureuse d’un écrivain américain qui s’appelle Gil Pender. Cette immédiate magie dont on parle, je l’ai ressentie. Je sais que Picasso et Hemingway sont amoureux de moi, mais pour quelque inexplicable raison que le cœur connaît, je suis attirée par Gil. […] J’ai rêvé qu’il apparaissait, qu’il m’offrait des boucles d’oreille, et qu’on faisait l’amour.

Il faut souligner que ce sujet populaire du voyage dans le temps n’est pas catégoriquement né à l’époque actuelle. Il se montre, par exemple, déjà en 1889 dans le roman Un Yankee du Connecticut à la cour du roi Arthur de Mark Twain, écrivain américain célèbre et auteur des romans renommés (Les Aventures de Tom Sawyer (1876) et Les Aventures de Huckleberry Finn (1885)). Dans ce roman satirique et fantastique, Hank Morgan, un Américain audacieux, est transporté par des forces inconnues en Angleterre aux temps du roi Arthur.

La cinématographie française contribue à ce sujet par la trilogie Les Visiteurs réalisée par Jean-Marie Poiré : Les Visiteurs (1993), Les Couloirs du temps : Les Visiteurs 2 (1998) et Les Visiteurs : La Révolution (2016). Les acteurs remarquables dans cette trilogie sont Jean Reno et Christian Clavier. Cette comédie raconte les histoires du Comte Godefroy de Montmirail et son serviteur Jacquouille vivant au

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Moyen-Age qui voyagent involontairement dans le futur très éloigné (notre époque contemporaine) à cause de la magie. Ils y éprouvent des merveilles de l’ère moderne en se trempant dans beaucoup de problèmes.

Le voyage dans le temps est aussi le sujet principal de la trilogie filmique américaine célèbre Retour vers le futur (1985, 1989, 1990) réalisée par Bob Gale et Robert Zemeckis. De nouveau, il s’agit du film d’aventures comique. Un garçon adolescent et un fou scientifique voyagent volontairement dans le futur mais aussi au passé dans une voiture modifiée. Ce film enrichit le sujet du voyage dans le temps par la problématique du paradoxe temporel.

Il faut aussi remarquer la série littéraire anglaise Harry Potter de J. K. Rowling et sa version filmique, notamment le troisième tome du série, Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban, où le personnage de ce sorcier voyage au passé pour le changer et sauver deux vies innocentes, utilisant un collier avec un pendentif magique. Ce phénomène y complète des motifs de fantasy.

En ce qui concerne la création cinématographique tchèque, notre pays maternel, il faut mentionner par exemple Zítra vstanu a opařím se čajem (qui peut être traduit comme « Demain je me lève et je m’ébouillante par le thé ») (1977), une comédie réalisée par Jindřich Polák, ou la série Návštěvníci (1983) (« Les visiteurs » en français) du même réalisateur. En fait, cette série a le même nom que la trilogie française mentionnée, réalisée dix ans plus tard.

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4. LIEUX CLÉS DE TOURNAGE

Puisque la plupart des spectateurs ne sont pas parisiens natifs ou des experts sur la géographie de Paris et ses monuments, la recherche des lieux de tournage demande une analyse profonde et exigeante du film. Il faut savoir si les lieux soient mentionnés par les personnages, et, dans le cas contraire, il faut examiner des images des endroits touristiques divers de Paris, chercher les mots clés sur Internet, travailler avec la carte géographique de Paris et, principalement, scruter de nombreux articles et commentaires des enthousiastes sur Internet qui suivent Minuit à Paris à la trace et qui publient des adresses des lieux de tournage ou des signes sur des cartes de Paris. C’est pourquoi ce chapitre se trouve dans la partie analytique, à la différence du chapitre qui se consacre aux biographies de personnages représentés dans le film. (Les personnages historiques des artistes sont facilement identifiables parce qu’ils sont appelés par leurs noms entiers.) L’analyse des lieux de tournage et des monuments comportés dans le film représente un vrai potentiel didactique qui apporte des informations sur la ville de Paris.

Ce chapitre se compose de trois sous-chapitres : lieux de tournage des scènes du présent de Gil (2010) qui comporte aussi le Château de Versailles, des scènes des Années folles (années 1920) et des scènes de la Belle Époque (années 1890). Dans le cadre de chaque sous-chapitre, les lieux de tournage sont rangés dans l’ordre chronologique concernant leur représentation dans le film.

Comme nous avons déjà souligné, le film commence par la séquence initiale exprimant l’amour pour la ville de Paris de notre époque. Il y a des prises de vue des lieux et des monuments parisiens les plus connus : Pont Alexandre III et la Seine, Tour Eiffel, Moulin-Rouge, Avenue des Champs-Elysées et Arc de Triomphe, Basilique du Sacré-Cœur, cathédrale Notre-Dame de Paris, Jardin du Luxembourg, Montmartre, Louvre, Place Vendôme. Il est possible de reconnaître aussi les boutiques de la rue Galande, la vue sur la tour Eiffel de l’Avenue des Camoens, le parc Monceau ou le pont de Bir-Hakeim. (cf. Movie Locations, en ligne) Cette séquence est terminée par les mots de Gil : « C’est incroyable ! Il n’y a pas une ville pareille au monde. »

Avant de commencer, il faut souligner que Paris, la capitale de la France, se compose de 20 arrondissements. Le fleuve Seine divise la ville en deux parties : on distingue la rive gauche (la partie sud de Paris) où nous pouvons trouver par exemple

63 la Tour Eiffel, et la rive droite (la partie nord de Paris) où se trouve par exemple le Louvre, la cathédrale Notre-Dame ou l’Arc de Triomphe. Les deux rives de la Seine sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1991.

4.1 Scènes du présent de Gil (2010)

4.1.1 Jardins de Monet à Giverny (Fondation Claude Monet)

La séquence initiale du film est suivie par la scène aux Jardins de Monet, un peintre impressionniste célèbre, à Giverny (à proximité de Paris). Il y a un lac pittoresque avec beaucoup de nénuphars ce qui évoque les toiles de Claude Monet. Le personnage de Gil dit à Inez : « C’est ici que Monet a vécu et peint. On est à 30 minutes de la ville ! Imagine qu’on s’installe ici ! » Ils s’embrassent et se dépêchent au dîner avec les parents d’Inez.

4.1.2 Hôtel Le Bristol Paris

Les personnages de Gil et d’Inez logent dans l’hôtel Bristol, un palace de luxe situé au 112, rue du Faubourg-Saint-Honoré, dans le 8e arrondissement à Paris. C’est un des hôtels les plus prestigieux de Paris, possédé par la famille allemande connue Oetker. Dans le film, vous pouvez voir la salle d’entrée somptueuse de cet hôtel et sa suite panoramique où Inez et Gil sont installés. « Comptant 188 chambres, ce palace possède le plus grand jardin privé de Paris, une piscine avec vue sur Paris et le Sacré-Cœur, un spa, un restaurant gastronomique Epicure trois étoiles, une brasserie, un bar et même sa propre boulangerie. » (Fantrippers, en ligne)

4.1.3 Le Grand Véfour

Les personnages de Gil, d’Inez et des parents d’Inez dînent dans le restaurant gastronomique de luxe de deux étoiles Michelin nommé Le Grand Véfour, un établissement fondé au XVIIIe siècle, situé dans la galerie de Beaujolais des jardins du Palais-Royal. Les personnages dans le film y discutent sur la politique, un sujet typiquement français, et ils y rencontrent Paul et Carol par hasard. Ce restaurant a été visité par de grandes personnages historiques, par exemple Napoléon, Colette, Victor Hugo, Jean Paul Sartre ou Jean Cocteau. (cf. Movie Locations, en ligne)

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4.1.4 Versailles

Les personnages de Gil, Inez, Paul et Carol visitent le château de Versailles qui se trouve à la commune de Versailles située 16 kilomètres au sud-ouest de Paris.

Ils se promènent dans le Parc de Versailles, plus précisément au Parterre d’Eau, au-dessus du Bassin de Latone. Ils y discutent sur le roman de Gil, sa nostalgie éprouvée pour Paris des années 1920 et l’idée de l’âge d’or.

Le château de Versailles représente le souvenir du Roi-Soleil dont le personnage aussi apparaît pendant un court instant dans le film : à cette scène, le détective privé s’évade devant les gardes royaux à travers la Galerie des Glaces. L’immensité du Château de Versailles est décrite à la citation suivante.

La superficie du Château de Versailles est d'environ 63 154 m2, à laquelle il faut ajouter les 815 ha du parc attenant, ce qui en fait le plus grand château du monde devant celui de Windsor. De nombreux monuments et bâtiments s'y trouvent, comme par exemple le Petit et le Grand Trianon, mais également l'immense jardin créé par Le Nôtre ainsi que le Grand Canal et la pièce d'eau des Suisses. Le château contient 2300 pièces. On y trouve également 67 escaliers, 352 cheminées, 2153 fenêtres, plus d'une centaine de pendules, et la fameuse galerie des Glaces est composée de 357 miroirs ! (Histoire pour tous, en ligne)

4.1.5 Chopard – Place Vendôme

Dans le film, les personnages d’Inez et de sa mère admirent une bague diamantée dans une vitrine de la joaillerie Chopard à l’adresse 1, place Vendôme, au nord du jardin des Tuileries, au sud de l’opéra Garnier et à l’est de l’église de la Madeleine, et en même temps, à la proximité de l’Hôtel Ritz, un des hôtels les plus luxueux dans le monde.

Il s’agit d’une des places de Paris les plus célèbres et luxueuses du monde. Aujourd’hui, la Place Vendôme représente le lieu central de la joaillerie et la mode. Au centre de la place, nous pouvons voir la colonne Vendôme emblématique pour la place, abattue jadis par les communards et reconstruite ensuite. (cf. Place Vendôme, en ligne)

Il s’agit d’une colonne en bronze 44,3 mètres de haut inspirée par la colonne Trajane qui se trouve à Rome. Crée entre 1806 et 1810 sur l’ordre de Napoléon pour commémorer la bataille d’Austerlitz, le monument est décoré de bas-reliefs représentant des scènes de batailles. (cf. Colonne Vendôme, en ligne)

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4.1.6 Musée Rodin

Les personnages de Gil, Inez, Paul et Carol visitent le Musée Rodin, à l’adresse Hôtel Biron, 77 rue de Varenne. C’est là où le personnage de Paul n’est pas d’accord avec la guide. Au cours du film, Gil y revient pour consulter la question des liaisons amoureuses de Rodin avec la guide. (voir Auguste Rodin) Dans ces scènes, il faut prêter attention à la statue connue de Rodin, Le Penseur, qui se trouve dans le « Jardin de Sculptures » du Musée Rodin. (Le Penseur représente un certain symbole dans le film : ainsi que Le Penseur, Gil est plongé dans ses pensées car il doit prendre une décision très importante concernant sa vie.)

Auguste Rodin séjournait à l’Hôtel Biron depuis 1911 jusqu’à sa mort en 1917. (cf. Movie Locations, en ligne) Le « Jardin de Sculptures » (d’une superficie de trois hectares) faisant partie du musée d’aujourd’hui avait la forme d’un ancien jardin sauvage où Auguste Rodin a fait installer certaines de ses sculptures : Le Penseur (1880), Les Bourgeois de Calais (1885) ou des sculptures antiques appartenant à sa collection. (cf. Musée Rodin (1), en ligne)

La citation suivante présente la description concise du Musée Rodin sur son site officiel.

Le musée Rodin, ouvert en 1919, est situé dans l’ancien hôtel Peyrenc de Moras, connu sous le nom de l’hôtel Biron, et dont la construction rue de Varenne s'achève en 1732. Joyau de l'architecture rocaille parisienne, cet ancien hôtel particulier accueille sur deux étages de nombreuses œuvres d'Auguste Rodin, de Camille Claudel, mais également des peintures, sculptures, et des œuvres antiques issues des collections de Rodin. (Musée Rodin (2), en ligne)

4.1.7 Hôtel Le Meurice

La scène où les personnages de Gil, d’Inez, des parents d’Inez, de Paul et de Carol dégustent des vins se déroule à La Belle Étoile, une suite de toit de l’Hôtel Le Meurice, un palace parisien 5 étoiles fondé en 1815, 228 Rue de Rivoli, qui donne vue sur le Palais des Tuileries et ses jardins. C’étaient par exemple la reine Victoria, Tchaikovsky, Picasso ou Dalí qui y ont logé. (cf. Movie Locations, en ligne)

4.1.8 Église Saint-Étienne du Mont

Les marches de l’église Saint-Étienne du Mont, c’est le lieu où le personnage de Gil attend chaque minuit une voiture pour se déplacer dans les années 1920.

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Ce sont concrètement les marches au pied du portail Nord de cette église, Place Sainte- Geneviève, du côté de la place de l’Abbé-Basset, à proximité du Panthéon.

L’église Saint-Étienne du Mont est construite à partir de la fin du XVe siècle jusqu’aux années 1620. Elle mêle des styles artistiques différents : le gothique, le décor classique et la Renaissance. (cf. Fantrippers, en ligne) L’église a reçu le nom de Saint Étienne, un prédicateur juif considéré le premier martyr du christianisme. Elle contient le sanctuaire de Sainte Geneviève, une sainte française et patronne de la ville de Paris, aussi bien que les tombes de Blaise Pascal ou Jean Racine. (cf. Movie Locations, en ligne)

4.1.9 Boutique Philippe de Beauvais

Le personnage de Gil, d’Inez et de sa mère visitent la boutique Philippe de Beauvais, 112, Boulevard De Courcelles (cf. Movie Locations, en ligne) où ils parcourent le mobilier ancien (les femmes s’intéressent principalement à une chaise).

4.1.10 Marché aux puces

Dans le film Minuit à Paris, il ne faut pas manquer un marché aux puces parisien. En fait, la présence d’un marché aux puces dans le film souligne l’idée fondamentale du film, la nostalgie et l’amour pour le passé, puisque ce type de marché vend surtout des antiquités.

Il y en a plusieurs à Paris : marché aux puces de la porte de Clignancourt, de Saint-Ouen, de Vanves ou de Montreuil.

Les personnages de Gil, Inez et sa mère parcourent le marché Paul-Bert, rue des Rosiers, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). (cf. Le Parisien, en ligne) Gil se sépare des femmes et rencontre le personnage de Gabrielle, une vendeuse d’antiquités qui adore la Génération perdue. Plus tard dans le film, Gil y revient pour acheter un vinyle de Cole Porter.

4.1.11 Musée de l’Orangerie

C’est au musée de l’Orangerie où les personnages de Gil, Inez, Paul et Carol visitent l’exposition consacrée à Monet et admirent profondément ses Nymphéas,

67 de grandes toiles impressionnistes. Ils y regardent aussi la Baigneuse à Dinard de Picasso qui est, en réalité, exposée au Musée des Beaux-Arts de Rennes. (Ce fait est donc modifié par Allen dans le film.) En revanche, le musée présente Grande baigneuse (1921), un autre tableau de Picasso.

Le Musée de l’Orangerie situé dans le Jardin des Tuileries présente principalement des peintures impressionnistes et postimpressionnistes. Depuis 2010, il est rattaché au musée d’Orsay. (cf. Musée de l’Orangerie, en ligne)

Construit en 1852, ce bâtiment est « à l'origine un entrepôt d’hivernage pour les orangers du jardin des Tuileries » (Fantrippers, en ligne) ce qui explique le nom extraordinaire de cet établissement. Le bâtiment est transformé en musée en 1927 et Clade Monet y installe son célèbre cycle des Nymphéas, à la suite d’une proposition de Georges Clémenceau. Claude Monet règle lui-même les frais d’agencement intérieur et fait don de son tableau à la France. (cf. Fantrippers, en ligne) En dehors de Monet et Picasso, le musée expose des tableaux par exemple de Renoir, Cézanne, Matisse, Modigliani ou Gauguin. (cf. Musée de l’Orangerie, en ligne)

4.1.12 Agence Duluc

Dans le film, le père d’Inez engage le détective privé (pour poursuivre Gil) dans une réelle agence de détective privés, Agence Duluc, 18 Rue du Louvre. Fondée en 1913, elle est installée à cette adresse depuis 1945. (cf. Fantrippers, en ligne) Cette agence jouit d’une excellente réputation. « Installée aujourd’hui rue du Louvre, l’enseigne éclairée par son néon vert a fièrement pignon sur rue et mène à bien sous la direction de Martine Baret toutes les enquêtes, surveillances, recherches de personnes qui lui sont confiées chaque jour. » (Agence Duluc, en ligne)

4.1.13 Square Jean-XXIII

Le square Jean-XXIII, c’est où la guide du musée Rodin traduit à Gil les mémoires d’Adriana. Gil découvre que Adriana est amoureuse de lui et il essaye de la séduire le soir même.

Précédemment square de l’Archevêché, le square prend son nom actuel en 1970, en l’honneur du pape Jean XXIII. Il s’agit d’un espace vert d’une superficie

68 de 10 797 m2 qui se trouve « au chevet et au flanc sud de la cathédrale Notre-Dame de Paris » (Square Jean-XXIII, en ligne), à côté de la Seine (la rive droite).

Dans le film, il y a la prise de vue sur le derrière du Notre-Dame, une cathédrale gothique (située sur l’île de la Cité), un lieu de culte catholique, siège de l’archidiocèse de Paris, dédiée à la Vierge Marie. La cathédrale Notre-Dame de Paris et un des monuments les plus emblématiques de Paris.

4.1.14 Shakespeare & Company

À la fin du film, quand le personnage de Gil décide d’abandonner Inez et de déménager à Paris, il y a des prises de vue où Gil flâne à Paris. Principalement, il visite la célèbre librairie et bibliothèque anglophone Shakespeare & Company, rue de l’Odéon, qui est aussi mentionnée dans le livre d’Hemingway, Paris est une fête (1964), dont le film s’inspire considérablement. À savoir, Hemingway fraternisait avec Sylvia Beach, la propriétaire de cette librairie qui a fondé cet établissement en 1919 et qui représentait une personnalité importante de l’élite littéraire parisienne de l’époque, comme nous avons déjà mentionné.

Pendant l’époque de l’entre-deux-guerres, Shakespeare & Company représentait le centre de la culture anglo-américaine à Paris, visité principalement par les représentants de la Génération perdue : Ernest Hemingway, F. Scott Fitzgerald, Gertrude Stein, Ezra Pound ou James Joyce. (cf. Shakespeare & Company, en ligne)

4.1.15 Pont Alexandre III

Le Pont Alexandre III apparaît plusieurs fois dans le film. C’est à la séquence initiale mais principalement à la scène finale magique où, à minuit tapant, le personnage de Gil rencontre Gabrielle, la vendeuse d’antiquités, ce qui représente le « happy end » du film.

Il s’agit du pont traversant la Seine entre le 7e et le 8e arrondissement de Paris et entre le pont de la Concorde et le pont des Invalides. Le pont relie l’esplanade des Invalides et l’avenue Winston-Churchill. Construit en 1900, le pont porte le nom du tsar de Russie Alexandre III. Il domine par un décor abondant : les décorations métalliques, quatre colonnes monumentales et 32 candélabres en bronze. (cf. Pont Alexandre-III, en ligne)

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4.2 Scènes des Années folles

4.2.1 Quai de Bourbon

Le premier arrêt du personnage de Gil aux années 1920 est la soirée de Jean Cocteau où Cole Porter joue du piano et où Gil rencontre Scott et Zelda Fitzgerald. La scène est tournée sur le quai de Bourbon, la partie ouest de l’Île Saint-Louis. (cf. Movie Locations, en ligne)

4.2.2 Bricktop’s (Chez Bricktop)

Dans le film, pendant la soirée de Cocteau, le personnage ennuyé de Zelda Fitzgerald amène Scott et Gil à aller ailleurs : « On s’ennuie tous ! Allons chez Bricktop ! » Ils visitent donc « Bricktop’s », une boîte de nuit Chez Bricktop possédée par Ada « Bricktop » Smith, une danseuse de vaudeville, chanteuse de jazz et actrice de music-hall afro-américaine. Dans le film, les trois personnages y regardent la danse de Joséphine Baker, qui est, en réalité, une protégée de Bricktop.

Le club était fréquenté par les artistes américains de l’époque (la Génération perdue) : Cole Porter, Ernest Hemingway et Scott Fitzgerald avec sa femme. De surcroît, le musicien de jazz Sidney Bechet, l’auteur de la composition de jazz utilisée dans le film, jouait à Bricktop’s. (cf. Bricktop, en ligne)

La scène est filmée à l’adresse 17, rue Malebranche (à la proximité du Panthéon) parce que le club Chez Bricktop (1924-1961), 66 Rue Pigalle, n’existe plus aujourd’hui. (cf. Murphy, 2016, en ligne)

4.2.3 Crémerie-Restaurant Polidor

Dans le film, le personnage de Gil rencontre Ernest Hemingway pour la première fois à la Crémerie-Restaurant Polidor. « C’est un des plus fabuleux endroits de Paris. Ils font un violent whisky sour ! », dit Zelda. C’est où Gil discute avec Hemingway et Fitzgerald, faisant la connaissance de la vie personnelle de Fitzgerald et de l’héroïsme d’Hemingway.

Fondé en 1845, le restaurant se trouve à l’adresse 41, Rue Monsieur le Prince au 6e arrondissement, étant un des plus vieux bistrots parisiens. (cf. Murphy, 2016,

70 en ligne) En réalité, le Polidor était fréquenté par Ernest Hemingway, James Joyce, Paul Verlaine, Paul Valéry ou André Gide. (cf. Movie Locations, en ligne)

Dans le film, le personnage de Gil veut retourner à la Crémerie-Restaurant Polidor avec le manuscrit de son roman mais il se transporte à l’année 2010 (son présent) et il y a une laverie à la place de ce restaurant. Néanmoins, en réalité, le Polidor se trouve toujours à sa place. (cf. Movie Locations, en ligne)

4.2.4 Salon de Gertrude Stein

Dans le film, le personnage d’Hemingway amène Gil dans le salon de Gertrude Stein pour discuter le roman de Gil. C’est où Gil rencontre Picasso et Adriana. (La description de ce salon se trouve plus loin – voir Gertrude Stein.)

La scène n’est pas tournée à la Rue de Fleurus où le salon se trouvait en réalité (fondé en 1903) mais c’est à la Rue Malebranche (cf. Murphy, 2016, en ligne), la même rue où Allen simule aussi le club Chez Bricktop qui n’existe non plus.

4.2.5 Musée des Arts Forains

La soirée dansante de Fitzgerald, où le personnage de Gil danse avec Djuna Barnes et rencontre Adriana, est tournée au Musée des Arts Forains, aux Pavillons de Bercy à l’adresse 53, Avenue des Terroirs de France. (cf. Movie Locations, en ligne)

« Ce musée reconstitue un décor de manèges d’antan [des carrousels anciens], dont les attractions sont utilisables par les visiteurs. » (Fantrippers, en ligne) Il s’agit d’une collection unique créé par Jean Paul Favand, metteur en scène du Patrimoine du spectacle et des Arts Forains. (cf. Arts Forains, en ligne) Il est possible vraiment de louer cet espace (comme dans le film).

4.2.6 Montmartre et Sacré-Cœur

Après avoir quitté la soirée dansante de Fitzgerald au Musée des Arts Forains, Gil et Adriana se promènent sur la butte Montmartre, une localité fameuse des artistes de l’époque (et le symbole d’un mode de vie bohème), et ils descendent les marches à la rue du Chevalier de la Barre qui mènent à la rue Lamarck, le long de la Basilique du Sacré-Cœur. (cf. Movie Locations, en ligne)

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Située au sommet de la butte Montmartre, il s’agit d’une célèbre basilique monumentale qui représente un des emblèmes de Paris, officiellement terminée en 1923 comme un édifice religieux parisien majeur et propriété de l’archidiocèse de Paris. (cf. Sacré-Cœur, en ligne)

4.2.7 Rives de la Seine

Les rives de la Seine apparaissent plusieurs fois dans le film : à la séquence initiale, avant la scène où le personnage de Gil rentre au marché aux puces Paul-Bert mais aussi à la scène où Gil fait une promenade avec Adriana après la visite de la soirée des Fitzgerald. Ils y tombent sur Zelda Fitzgerald qui veut se noyer à la Seine.

4.2.8 Aux Lyonnais

Après la promenade, les personnages de Gil et d’Adriana visitent le restaurant Aux Lyonnais où ils prennent place au bar et Gil confie à Adriana qu’il va épouser Inez. Après un petit instant, Adriana parte, dépitée. Ensuite, Salvador Dalí demande à Gil de se joindre à lui. Donc, Gil bavarde finalement avec les trois surréalistes mentionnés, Dalí, Ray et Buñuel.

Cet établissement, créé vers 1890, se trouve à l’adresse 32, Rue Saint-Marc. Aux Lyonnais, il faut prêter attention à son décor remarquable Art Nouveau : des affiches et des petites lampes rétro et des motives floraux sur les carreaux muraux. (Aux Lyonnais, en ligne)

4.2.9 Maison Deyrolle

Dans le film, le soir suivant celui Aux Lyonnais, Gertrude Stein dit à Gil : « Elle [Adriana] est chez Deyrolle, toute seule. Un de ces fous de peintres surréalistes se marie. » Gil se dépêche donc à Deyrolle où il se joint à Adriana à cette soirée de mariage d’un surréaliste qui n’est pas nommé. Gil y aussi suggère à Buñuel une idée pour son film futur L’Ange exterminateur (1962).

Cette boutique unique à l’ambiance fantastique qui vend des collections concernant l’histoire naturelle se trouve à l’adresse 46, Rue du Bac, dans un ancien hôtel particulier de Samuel Bernard (fils du banquier de Louis XIV). « Depuis 1831, la maison Deyrolle propose aux passionnés de la Nature des collections d’insectes et de

72 coquillages, des animaux naturalisés de toutes sortes, des curiosités naturelles et du matériel pédagogique pour l’enseignement des sciences naturelles. » (Deyrolle, en ligne)

Dans le film, la soirée de mariage est décorée par beaucoup d’animaux empaillés, principalement par des oiseaux au plumage blanc (mais aussi d’autres oiseaux forestiers et un tigre ou un lynx). Ces décorations correspondent parfaitement à l’extravagance des surréalistes.

La maison Deyrolle, un lieu unique dans le monde fondé par Jean-Baptiste Deyrolle, connaît un grand épanouissement pendant la direction de son petit-fils, Émile Deyrolle. Deyrolle devient une institution mondialement reconnue qui fournit même aujourd’hui les écoles et universités françaises. (cf. Deyrolle, en ligne)

4.2.10 Restaurant Paul

Après la visite de la maison Deyrolle, les personnages de Gil et d’Adriana se promènent, ils s’embarrassent et ils s’asseyent à la terrasse du restaurant Paul où Gil donne des boucles d’oreille à Adriana, avant de se transporter aux années 1890 dans un carrosse.

Le Restaurant Paul est fondé au tout début du XXe siècle est conserve l’architecture de l’époque avec ses banquettes rouges et ses fresques. Cet établissement se trouve à l’adresse 15, Place Dauphine, « un emplacement inattendu, discret et dépaysant, un endroit qui depuis plus d’un siècle est la 'cantine' des avocats de Paris ». (Restaurant Paul, en ligne) Le restaurant offre les plats traditionnels préférés des Français en respectant des anciennes recettes. (cf. ibid.)

4.3 Scènes de la Belle Époque

4.3.1 Maxim’s

Après être descendus plus profondément dans l’histoire – aux années 1890, les personnages de Gil et d’Adriana visitent le restaurant Maxim’s où ils jouissent de la danse classique et la performance musicale de violon.

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Maxim’s, un restaurant de luxe considéré comme un des établissements les plus célèbres de la ville de Paris, se trouve au 3, rue Royale, dans le quartier de la Madeleine. (cf. Maxim’s, en ligne) Maxim’s est fondé le 7 avril 1893 ce qui représente une date très importante pour nous, comme nous sommes désormais sûrs que le film Minuit à Paris se déroule après cette date.

Le restaurant Maxim’s est fondé par Maxime Gaillard, un ancien garçon de café, qui l’ouvre en tant qu’un petit bistrot. « Le restaurant Maxim’s est devenu au fil de son histoire un lieu emblématique de l’Art Nouveau et de la Gastronomie Française, le rendez-vous incontournable de nombreuses célébrités internationales. » (Maxim’s de Paris, en ligne) C’est là où la société mondaine se rencontre. À la citation suivante, on peut voir la décoration de ce restaurant qui est aussi visible dans le film.

Les décors intérieurs s’inspirent de la faune, de la flore et du charme féminin. Tout est grâce et ondulation. On retrouve le coquelicot rouge, le lys, l’iris et les feuilles de marronnier, les libellules, les papillons, les insectes et les oiseaux. L’Art Nouveau bannit tous les angles et les lignes droites au profit des courbes, des formes sensuelles et rondes, qui s’enroulent, se déroulent et s’enchevêtrent. De grands artistes tels que Gallé, Guimard, Majorelle, Tiffany, Macintosh ont été les chefs de file de cette mouvance artistique. (Maxim’s de Paris, en ligne)

4.3.2 Moulin-Rouge

Après avoir visité le restaurant Maxim’s, les personnages de Gil et d’Adriana vont au spectacle du cancan au Moulin-Rouge où, après la performance, ils rencontrent Henri de Toulouse-Lautrec, Paul Gauguin et Edgar Degas.

Le Moulin-Rouge, un cabaret fameux, qui est un des établissements les plus célèbres à Paris, est fondé en 1889 par Joseph Oller et Charles-Joseph Zidler. Il se trouve au 82, au Boulevard de Clichy, au pied de la butte Montmartre. Rehaussé d’un gros moulin rouge illuminé la nuit, il devient un des emblèmes de Paris, reconnaissable de loin. Le Moulin-Rouge est même le premier bâtiment électrifié de Paris. (cf. Wikipédia, en ligne)

Les bals du Moulin Rouge deviennent rapidement très fréquentés aussi bien que les spectacles de cancan ; c’est l’apothéose de la soirée où tous les publics se mélangent. (cf. Moulin Rouge, en ligne) Comme nous avons déjà indiqué, Toulouse-Lautrec est le grand témoin de cette période pompeuse. On y aussi organise des attractions pleines d’humour inspirées du cirque et des concerts bals (tous les jours à 22 heures).

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La citation suivante décrit les danseuses célèbres du Moulin-Rouge qui sont, peut-être, représentées dans le film mais il n’est pas possible de les identifier.

La figure de proue incontestée du French Cancan reste la célèbre Goulue et sa gouaille inimitable. Mais elle n’est pas la seule à s’illustrer dans l’art du cancan : on retrouve régulièrement sur scène Jane Avril surnommée Jeanne la Folle, la Môme Fromage appelée ainsi en raison de son jeune âge, Grille d’Égout connue pour son goût du chahut, Nini Pattes en l’Air qui ouvrira une école de Cancan ou encore Yvette Guilbert, grande diseuse nationale et imitatrice de Sarah Bernhardt. (Moulin Rouge, en ligne)

4.4 Conclusion

À ce chapitre, nous avons présenté les lieux de tournage qui étaient possibles de déceler. Les informations rassemblées à ce chapitre vont être exploitées dans la partie didactique de ce travail où nous nous consacrons aux monuments et lieux parisiens le plus célèbres, à la distinction entre la rive gauche et la rive droite de la Seine, à la familiarisation avec les 20 arrondissements parisiens et à la localisation d’autres lieux clés qui apparaissent dans le film.

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5. COMPARAISON AVEC PARIS EST UNE FÊTE D’HEMINGWAY

Comme nous avons déjà remarqué, le film Minuit à Paris s’inspire du livre Paris est une fête (1964), un récit autobiographique d’Ernest Hemingway publié après sa mort.

Il s’agit du livre des mémoires où Hemingway décrit sa vie à Paris des années 1921-1926. Cependant, il est souligné que le livre, écrit en 1964, est surtout un livre de souvenir. Hemingway le rédige avec une distance considérable d’entre-temps comme un home âgé qui a la tendance d’exagérer. Dans son récit commencé à Cuba en 1957, Hemingway prouve sa mémoire excellente et son sens pour le détail mais il est souvent trop franc voire cruel, par exemple en ce qui concerne ses opinions sur le couple de Scott et Zelda Fitzgerald. (cf. Bruccoli, 1998, p. 21)

Même si le livre dépeint la vie d’Hemingway à Paris des années 1921-1926, Woody Allen exploite les expériences d’Hemingway dans son film qui probablement représente l’année 1929.

Dans le film, il est possible de remarquer deux moments où on fait référence à l’ouvrage Paris est une fête. Le premier, c’est au tout début du film (minute 5), où le personnage de Gil chante la ville de Paris et où il fait allusion au mode de vie d’Hemingway qui écrivait dans les cafés. Gil fait un stéréotype d’un mode vie parisien, mentionnant une baguette sur le bras. (voir la citation suivante)

Gil : Quelle ville ! Mère d’Inez : À visiter, oui ! Gil : Je me vois bien vivre ici. Les Parisiens me comprennent. Je me vois bien me balader, sur la rive gauche, avec une baguette sous le bras et aller au Café de Flore, me plaire à griffonner mon livre. Comme a dit Hemingway : « Paris est une fête » !

Lors de la scène au Musée des Arts forains (minute 49), le personnage d’Hemingway aperçoit Adriana et s’exclame : « Voilà, ma petite Adriana. N’est-elle pas l’image d’un Paris en fête ? » Le personnage d’Adriana est fictif mais Woody Allen veut probablement dire que cette vue sur une jolie femme française et une soirée joyeuse évoquent l’ouvrage d’Hemingway Paris est une fête qui signifie tout simplement que, Paris à ce temps-là, c’est une fête.

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Le livre Paris est une fête a été édité par Sean et Patrick Hemingway, les petits- fils d’Hemingway, et Mary Hemingway, son épouse.

Dans les sous-chapitres suivantes nous nous focalisons sur les éléments particuliers du livre Paris est une fête9 qui apparaissent dans le film, interprétés par Woody Allen. Au cours de l’exposé, il faudra faire référence aux personnages et scènes du film qui sont analysés en détail plus loin dans ce mémoire.

5.1 Paris – la ville rêvée d’Hemingway

Tout d’abord, il faut souligner que, dans le film, Woody Allen exprime son amour pour Paris, l’amour profonde qu’il partage avec Hemingway.

Dans le livre Paris est une fête, nous pouvons découvrir la citation célèbre d’Hemingway qui éclaircit le titre de son récit autobiographique : « Si vous avez eu la chance de vivre à Paris quand vous étiez jeune, quels que soient les lieux visités par la suite, Paris ne vous quitte plus, car Paris est une fête mobile. » (Hemingway, 1964, p. 11)

À l’introduction du livre, il est souligné que « vous avez besoin d’un vécu solide pour développer vos facultés d’écrivain, et, sous ce rapport, Paris était à l’époque l’endroit rêvé pour Hemingway. » (Hemingway, 1964, p. 31) Ce fait est très important parce que c’est exactement le cas du personnage de Gil dans le film qui, ainsi qu’Hemingway, est un écrivain qui décide de s’installer à Paris, sa ville rêvée.

5.2 Flâneries de bohème

Dans ses mémoires, Hemingway exprime son goût de flâner à travers Paris et faire de longues promenades pour chercher l’inspiration, tout comme le personnage de Gil dans le film. (cf. Hemingway, 1964, p. 52) « Je flânais le long des quais après mon travail, ou quand j’essayais de trouver une idée. Il était plus facile de réfléchir en marchant ou en faisant quelque chose ou en voyant les gens faire quelque chose qui était de leur ressort. » (Hemingway, 1964, p. 71-72)

9 Nous analysons l’édition Paris est une fête traduite de l’original anglais en français par Marc Saporta, publiée en 2012. 77

Hemingway même mentionne l’église Saint-Étienne du Mont (le lieu dans le film où le personnage de Gil monte dans une voiture chaque minuit) autour de laquelle, en réalité, Hemingway passe lors de ses promenades au café à la place Saint-Michel.

5.3 Gertrude Stein et son salon d’art

Dans le livre, Hemingway dépeint en détail son amitié avec « Miss Stein » et ses visites dans le salon de Stein ce qui inspire considérablement le film d’Allen. (voir plus loin) Il s’agit principalement des chapitres Miss Stein fait la leçon, Une « Génération perdue » et Une bien étrange conclusion.

5.4 Scott et Zelda Fitzgerald – couple compliqué et malheureux

Dans ses mémoires, Hemingway, ayant été le confident et le meilleur ami de Scott Fitzgerald, nous offre la description détaillée concernant cet écrivain malheureux, le couple compliqué des Fitzgerald, se concentrant sur les faiblesses de Scott et « l’hégémonie » et « la folie » de Zelda, exprimées notamment aux chapitres suivants : Scott Fitzgerald, Les faucons ne partagent pas et Une question de taille. Zelda Fitzgerald, jalouse des succès littéraires de son mari, est présentée comme « le handicap » de Scott. (cf. Hemingway, 1964, p. 26 et p. 138) Cette problématique, qui est exprimée aussi dans le film, est analysée en détail plus loin dans ce travail.

5.5 Shakespeare & Company

À son livre Paris est une fête, Hemingway dépeint son amitié avec Sylvia Beach, la propriétaire de la bibliothèque Shakespeare & Company, visitée par le personnage de Gil à la fin du film. (cf. Hemingway, 1964, p. 64)

5.6 Mode de vie et convictions d’Hemingway

Dans le livre, nous pouvons faire connaissance avec la passion pour la boxe d’Hemingway qui apparaît aussi dans le film (analysée plus loin). (cf. Hemingway, 1964, p. 142) Également, il mentionne sa tenue vestimentaire négligée. Il dit simplement : « C’est ma tenue de café. » (cf. Hemingway, 1964, p. 151) Hemingway aussi accentue que l’écriture doit être véritable et sincère ce qui correspond à la scène au Polidor dans le film. (cf. Hemingway, 1964, p. 159) Hemingway fréquente souvent les

78 cafés – la Closerie des Lilas, les Deux Magots, le Dôme et la Rotonde. Il est dommage qu’aucun de ces établissements n’apparaisse dans le film.

5.7 Hemingway égocentriste

La fierté et l’égocentrisme d’Hemingway est exprimée par son monologue intérieur tendu vers une jolie femme inconnue dans son livre : « Je t’ai vue, mignonne, et tu m’appartiens désormais, quel que soit celui que tu attends et même si je ne dois plus jamais te revoir, pensais-je. Tu m’appartiens et tout Paris m’appartient, et j’appartiens à ce cahier et à ce crayon. » (Hemingway, 1964, p. 45) Cela nous rappelle les tentatives du personnage d’Hemingway de séduire le personnage d’Adriana dans le film.

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6. AUTHENTICITÉ DE LA REPRÉSENTATION DES PERSONNAGES RÉELS

Ce chapitre analyse l’authenticité de la représentation des personnages réels dans le film Minuit à Paris. Pour prouver le potentiel didactique de ce film, il faut vérifier si Woody Allen suit la réalité historique, en ce qui concerne les artistes représentés dans le film, qui sont mis dans le contexte culturel et historique de l’époque.

Nous analysons tous les scènes du film où apparaissent (ou sont mentionnés) les personnages des artistes examinés, leurs conversations, leur création, leurs opinions, leur comportement et aussi leur apparence physique, en les comparant avec leurs modèles historiques réels. Le travail se concentre aussi sur la justification de la présence des artistes dans le film (qui présente deux époques principales, les Années folles parisiens et la Belle Époque). Il est nécessaire de vérifier la vie à Paris des artistes analysés et les liaisons entre eux.

Tous les personnages examinés dans le chapitre sont déjà présentés dans la partie théorique qui comprend leurs biographies respectives et présente le contexte culturel dans lequel ils ont travaillé. Ce chapitre fait donc suite à ces informations et donne d’autres beaucoup plus précises qui permettent la confrontation avec la réalité historique. En d’autres termes, tous les détails soulignés dans le film sont examinés, expliqués et précisés dans le cadre du contexte correspondant.

6.1 Artistes de la Belle Époque

(Minute 78)10

Au Moulin-Rouge des années 1890, les personnages de Gil et d’Adriana rencontrent Henri de Toulouse-Lautrec, Paul Gauguin et Edgar Degas. Il s’agit de la scène qui se trouve presque à la fin du film. (voir la citation suivante)

Adriana : Allons le saluer. [Henri de Toulouse-Lautrec] Gil : Ne le dérangeons pas ! Adriana : Venez, je suis nerveuse ! On sait que c'est un homme seul. Il apprécierait un peu de compagnie. Adriana : Monsieur Lautrec, bon soir. Nous sommes de grands admirateurs. Toulouse-Lautrec : Merci, Madame.

10 Ainsi, on se réfère aux scènes concrètes du film qui sont parfois rappelées également à la fin des citations analysées du film pour s’orienter. 80

Adriana : Pouvons-nous vous offrir un verre ? Toulouse-Lautrec : Oui, je serai très enchanté. Adriana : Il nous demande de nous asseoir. Gil : J'ai compris ce qu'il disait à son geste. Toulouse-Lautrec : Vous êtes Américain ? Gil : Oui, je suis Américain. Toulouse-Lautrec : Je l’ai deviné de votre accent. Adriana : Vos dessins, vos peintures, nous admirons tout ce que vous faites. Gil : J'adore vos dessins aussi. Gauguin : Bon soir ! Ça va ? J’adore les personnages… [esquisse de Toulouse-Lautrec] Toulouse-Lautrec : Laissez-moi de vous présenter Monsieur Gauguin et Monsieur Degas. Adriana : Enchanté. Gauguin : Bon soir. Enchanté. Degas : Ça va ? Adriana : Ce n'est pas excitant ? Gil : Oui ! Adriana : Vous avez vu son esquisse ? Personne ne dessine comme lui. Ni Picasso ni Matisse. Gil : C'est incroyable ! Parlez-vous anglais ? Degas : Non, Monsieur. Toulouse-Lautrec : Il parle un petit peu. Gauguin : Je parle très bien. Mais oui, couramment. Degas et moi parlions du fait que cette génération est dépourvue d'imagination. Adriana : Il dit qu’il trouve cette génération vide et dépourvue d'imagination. Gauguin : Il aurait mieux valu vivre pendant la Renaissance. Adriana : Ça, c'est l'Âge d'Or ! Gauguin : Maintenant ? Adriana : Oui, c'est l'Âge d'Or ! Degas : Pas du tout. La Renaissance a été beaucoup mieux. Gauguin : Que faites-vous ? Adriana : J’étudie la Haute Couture. Gauguin : Ah, c’est pourquoi vous êtes si élégante. Degas : Je comprends maintenant. Les vêtements outragés. Toulouse-Lautrec : Vous devriez la présenter à Richard. Gauguin : Ah, oui. Il veut que Degas vous présente son ami Richard. Il cherche quelqu'un pour faire des costumes pour un ballet. Gauguin : Ça vous intéresse ? Adriana : Des costumes pour un ballet ? Je ne vis pas ici. Enfin, si, mais je ne... Gil : N'entrons pas dans les détails. Nous ne faisons que passer. Adriana : Je peux vous parler une minute ?

Il est évident qu’à cette scène Woody Allen rend hommage surtout au talent de Toulouse-Lautrec, principalement par l’intermédiaire d’Adriana, qui est, en même temps, enchantée par son époque parisienne préférée. Adriana aussi souligne que Toulouse-Lautrec est un homme solitaire et il apprécie sa compagnie.

À cette scène, on retrouve l’idée principale du film, l’âge d’or. Il s’agit du moment où les artistes présents pensent que la Renaissance était mieux que leur présent.

Les artistes admirent la robe d’avant-garde d’Adriana qui diffère de la mode traditionnelle de l’époque. Ils offrent finalement à Adriana un travail de costumière de ballet et ils sont choqués (principalement Degas) car elle ne consent pas immédiatement. Gil tente de remarquer qu’ils séjournent à Paris seulement

81 temporairement et Adriana demande à Gil de lui parler en privé parce qu’elle veut rester à la Belle Époque.

Après l’analyse des personnages présents à la scène de la Belle Époque (Degas, Gauguin et Toulouse-Lautrec), nous nous concentrons sur deux personnages non- identifiés et sur l’analyse de Rodin, un artiste de la même époque qui est plusieurs fois mentionné dans le film.

6.1.1 Edgar Degas

La présence d’Edgar Degas, un Parisien natif et artiste bohème, à Paris des années 1890 est justifiée. En s’entourant des impressionnistes, Degas devient ami avec Paul Gauguin et influence son œuvre postimpressioniste. Également, Toulouse-Lautrec s’inspire de la création de Degas. La rencontre de ces trois personnalités est donc raisonnée par l’histoire réelle.

Nous avons mentionné que, depuis 1880, Degas souffre de la cécité qui s’aggrave progressivement. (cf. Rewald, 1937, p. 4) Il faut souligner que, dans les années 1890 présentés dans le film, Edgar Degas ne donne aucun signe de la cécité. Il est possible que ce n’est pas encore grave ou ce fait est simplement négligé par Woody Allen.

6.1.1.1 Apparence physique

À l’année 1893 ou 1894 qui est vraisemblablement présenté dans le film, le personnage d’Edgar Degas (joué François Rostain) aurait dû avoir environ 60 ans ce qui correspond à son apparence dans le film. Le personnage dans le film ressemble considérablement à son modèle : par son visage, sa barbe et ses cheveux blancs et sa coiffure mais aussi par ses vêtements (son costume avec un nœud papillon). (voir Annexe 7-a)

6.1.2 Paul Gauguin

Paul Gauguin, un Parisien natif, expose régulièrement avec les impressionnistes, comme par exemple Edgar Degas, avec qui il se lie d’amitié.

82

Entre les années 1891 et 1903, il voyage plusieurs fois à la Polynésie. En juillet 1893, il revient en France pour la dernière fois et, entre 1893-1894, il séjourne plusieurs fois à Paris. (cf. Rivage de Bohème, en ligne) Prenant en considération la présence de Gauguin à Paris, les années 1893 et 1894 peuvent représenter la période de la Belle Époque exprimée dans le film (ou bien l’année 1890). Grâce au fait que le restaurant Maxim’s (qui apparaît dans le film) est fondu en 1893, il est sûr que, dans le film, on devrait se trouver entre les années 1893 et 1894.

6.1.2.1 Apparence physique

À l’année 1893 ou 1894, le personnage de Paul Gauguin (joué par l’acteur français Olivier Rabourdin) aurait dû avoir environ 60 ans (comme Degas) ce qui correspond également à son apparence dans le film. En ce qui concerne sa coiffure, sa barbe, son visage et son habillent, l’acteur stylisé rappelle sensiblement son modèle. (voir Annexe 7-b)

6.1.3 Henri de Toulouse-Lautrec

La présence d’Henri de Toulouse-Lautrec à Paris est vérifiée. En 1884, il déménage à Montmartre et, tout d’abord, il habite près d’Edgar Degas. (cf. Arnold, 2007, p. 92-93) En 1891, il expose ses tableaux avec les impressionnistes.

En général, beaucoup de peintures et dessins de Toulouse-Lautrec prennent naissance au Moulin-Rouge où apparaît aussi le personnage de Toulouse-Lautrec dans le film. De plus, en réalité, il y a sa propre table au Moulin-Rouge qui est réservée en permanence pour lui. (cf. Arnold, 2007, p. 52)

Toulouse-Lautrec cherche le réconfort dans l’ivresse dès 1877. Cependant, dans le film, l’artiste est représenté avec dignité. Il boit doucement un petit verre d’alcool, ne donnant aucun signe de l’alcoolisme ou de l’ivresse.

6.1.3.1 Apparence physique

À l’année 1893 ou 1894, le personnage de Toulouse-Lautrec (joué par Vincent Menjou Cortes) aurait dû avoir environ 30 ans ce qui correspond au film. Comme en réalité, à cause de sa barbe, son costume et ses lunettes, il paraît plus âgé.

83

L’apparence du personnage réel de Toulouse-Lautrec, qui a l’air d’un nabot à cause de son handicap, est décrite à la citation suivante.

Des jambes raccourcies, difformes, atrophiées. Une tête, là-dessus, démesurée. Tel était son portrait que Jules Renard traçât de lui en y ajoutant « Lautrec : un tout petit forgeron à binocles. Un petit sac à double compartiment où il met ses jambes. Des lèvres épaisses et des mains comme celles il dessine, avec des doigts écartés et osseux, des pouces en demi-cercles ». (Art Deco France, en ligne)

Dans le film, on reproduit la petite stature de Toulouse-Lautrec. (Ses jambes déformées sont cachées sous la table.) Comme il est décrit à la citation précédente, sa tête vraiment paraît petite dans le film en comparaison de son corps. Il porte aussi ses lunettes typiques.

En réalité, à cause de son handicap, Toulouse-Lautrec porte un chapeau même à la maison. (cf. Arnold, 2007, p. 60) Cependant, dans le film, son chapeau est déposé sur la table.

Toulouse-Lautrec nécessite une canne : « Il appelait son 'crochet à bottine' la minuscule canne sur la crosse de laquelle il s’appuyait. » (Jourdain, 1945, p. 4) À savoir, sa canne lui rappelle (pour sa forme recourbée) un crochet à bottine, un instrument utilisé pour habiller des guêtres11 (le type des jambières). Dans le film, sa canne typique est appuyée contre la table.

6.1.4 Deux personnages non-identifiés

Dans le film, Gauguin, Degas et Toulouse-Lautrec procurent à Adriana un travail de costumière de ballet chez leurs ami Richard qui est mentionné sans son nom de famille et le spectateur ne sait pas de quel personnage historique il s’agit. (Nous n’avons pas réussi à le découvrir.)

À la scène au Moulin-Rouge, où le personnage de Gil et d’Adriana admirent le cancan, il y a une prise de vue remarquable d’une femme dodue et un homme d’un âge avancé avec une barbe grise. Les créateurs du film peut-être voulaient communiquer un message ou souligner quelque chose. Mais qu’est-ce que c’est ? Est-ce seulement la tenue vestimentaire typique d’époque de ce couple ? Ou représentent-ils des personnages historiques réels ?

11 Morceau de tissu, de cuir ou d’autre matière servant à couvrir le bas de la jambe, au-dessus du pied. 84

Cette femme dodue pourrait être Louise Weber surnommée « La Goulue », une danseuse célèbre de cancan aux formes rebondies qui est une vedette du Moulin- Rouge et qui est peinte fréquemment par Henri de Toulouse-Lautrec. À la photographie venant de l’année 1890, elle a l’air semblable à la dame dans le film. (voir Annexe 4) Son compagnon de danse (du « chahut ») est Jules Étienne Edme Renaudin surnommé Valentin le Désossé. Henri de Toulouse-Lautrec les immortalise à sa peinture La Goulue et Valentin le désossé (1895) où Valentin le Désossé semble vieux (et il a une barbe). (cf. La Goulue, en ligne) Néanmoins, ils ne sont pas un vrai couple et c’est seulement une hypothèse. (voir Annexe 4)

Il y a aussi la possibilité que le vieil homme est Joseph Oller ou Charles-Joseph Zidler (accompagné par sa femme) qui sont les cofondateurs du Moulin-Rouge.

6.1.5 Auguste Rodin et scène au Musée Rodin

Dans le film, Auguste Rodin est mentionné plusieurs fois. Tout d’abord, c’est à la scène où les personnages de Gil, Inez, Paul et Carol visitent le Musée Rodin où le personnage pseudo-intellectuel de Paul n’est pas d’accord avec la guide (représentée par Carla Bruni-Sarkozy). Cependant, Paul se trompe et la guide et Gil ont raison : Rose était vraiment la femme de Rodin et Camille était sa maîtresse. Leur discussion est présentée à la citation suivante.

Guide : C'est la plus célèbre statue de Rodin. [Le Penseur] On en a placé un moulage près de sa tombe. Rodin souhaitait qu'elle serve de pierre tombale et d'épitaphe. Paul : Elle est à Meudon. Il est mort de la grippe, je crois... en 1917. Guide : Tout à fait exact ! Inez : Il est très cultivé ! Paul : L'œuvre de Rodin a été très influencée par sa femme, Camille. Guide : Oui, mais elle n'était pas sa femme, elle était sa maîtresse. C'était Rose, sa femme. Paul : Il n'a jamais épousé Rose ! Guide : Il l'a épousée dans les dernières années de leur vie. Paul : Vous faites erreur. Carol : Tu contestes notre guide ? Paul : En effet ! Guide : Je suis certaine de ce que je dis. Gil : Elle a raison. J'ai lu une biographie de Rodin, en deux volumes. Rose était la femme et Camille la maîtresse. Paul : Où as-tu lu ça ? Gil : J'ai été surpris, car je pensais à tort comme toi, que c'était le contraire. (Minute 12-13)

85

Gil revient au Musée Rodin au cours de film pour consulter quelque chose avec la guide : Gil s’intéresse à l’amour de Rodin pour sa femme et sa maîtresse, notamment s’il est possible d’aimer deux femmes en même temps. (voir citation suivante)

Gil : J'ai une question à poser à propos de Rodin. J'ai compris qu'il aimait sa femme et qu'il aimait aussi sa maîtresse. Croyez-vous possible d'aimer deux femmes à la fois ? Guide : Il aimait les deux, mais de façon différente. Gil : C'est très français, ça. Vous êtes bien plus évolués dans ce domaine que nous. (Minute 59)

Tandis que dans le film on remarque l’amour ressentie pour les deux, Rose et Camille, il faut souligner que Rodin a plusieurs maîtresses au cours de sa vie. Toutefois, c’est Rose et Camille qui influencent le plus sa création.

C’est la statue Le Penseur de Rodin qui apparaît dans le film. Elle y représente un certain symbole. Le personnage de Gil est plongé aussi dans ses pensées parce qu’il doit prendre une décision très importante concernant sa vie, sur laquelle il médite au Musée Rodin.

6.2 Les Fitzgerald et Hemingway

Les analyses des Fitzgerald et d’Hemingway doivent être interconnectées parce que leurs histoires de vie se rapportent et s’influencent mutuellement – en réalité mais aussi dans le film, les personnages apparaissent ensemble et les spectateurs deviennent des témoins de leurs relations compliquées et de leurs opinions sur les autres membres de cette triade.

6.2.1 Scott et Zelda Fitzgerald

(Minute 20-26, 47, 52-54)

Dans le film, nous faisons connaissance surtout de la complexité de la relation entre Scott et Zelda, de l’état psychique de Zelda et de l’opinion d’Hemingway sur cette couple extravagant.

Le personnage de Gil rencontre Scott et Zelda Fitzgerald lors de son premier voyage dans le temps où il se retrouve à la soirée organisée pour Jean Cocteau. Ils visitent ensuite la boîte de nuit Chez Bricktop et la Crémerie-Restaurant Polidor où ils rencontrent Hemingway. Ce passage nous révèle la vie personnelle de ce couple et leurs relations avec Hemingway.

86

La scène montre Scott et Zelda Fitzgerald pendant un court moment à leur soirée organisée au Musée des Arts forains où le personnage de Gil les salue et il les loue pour avoir organisé une soirée excellente.

Plus tard, le personnage de Gil et d’Adriana stoppent la tentative de Zelda de se noyer à la Seine. Cette tentative est basée sur les problèmes psychiques de la réelle Zelda Fitzgerald. (voir plus bas)

6.2.1.1 Justification de leur présence dans le film

En 1925, Scott et Zelda Fitzgerald déménagent à Paris avec leur fille. Ils habitent la rive droite, aux Champs-Élysées, à proximité de l’Arc de Triomphe. (cf. Bruccoli, 1998, p. 37-38) À Paris, Scott Fitzgerald se lie d’amitié avec Gertrude Stein, qui admire beaucoup l’écriture de Fitzgerald, et ensuite avec Hemingway. L’amitié d’Hemingway et Fitzgerald est cependant compliquée. Scott et Zelda Fitzgerald rencontrent aussi Pablo Picasso, Cole Porter, Archibald MacLeish et d’autres artistes expatriés. (cf. Stromberg, 1999, p. 75) Après le voyage aux États-Unis, en 1929, les Fitzgerald et Hemingway séjournent vraiment à Paris ce qui rend le film d’Allen authentique.

6.2.1.2 Apparence physique

À l’année 1929 qui est vraisemblablement présenté dans le film, Francis Scott Fitzgerald (joué par l’acteur anglais Tom Hiddleston) aurait dû avoir 33 ans et Zelda Fitzgerald (jouée par l’actrice canadienne Alison Pill) aurait dû avoir 29 ans ce qui correspond parfaitement à leur apparence dans le film.

Les personnages dans le film rappellent considérablement leurs modèles historiques réels : Scott Fitzgerald par ses cheveux clairs, sa coiffure courte, sa raie au milieu de sa tête, son visage rasé et son costume gris, Zelda Fitzgerald par ses cheveux clairs, sa coupe au carré bob, son visage arrondi et son habillement élégant. (voir Annexe 7-e)

6.2.1.3 Scène liminaire des Fitzgerald

La première rencontre du personnage de Gil avec les Fitzgerald dans le film est présentée à la citation suivante.

87

Zelda : Vous semblez perdus. Gil : C'est juste que... Vous êtes Américaine ? Zelda : Si l'Alabama est l'Amérique, je le suis ! Le gin clandestin me manque. Qu'est-ce que tu fais ? Gil : Je suis écrivain. Zelda : Qu'écris-tu ? Gil : Là, je travaille à un roman. Zelda : Je m'appelle Zelda. Scott ! Viens ici ! Scott : Qu'y a-t-il, chérie ? Zelda : C'est un écrivain de... D'où es-tu ? Gil : De Californie. Scott : Scott Fitzgerald. Et qui êtes-vous, vieille branche ? Gil : Vous avez les mêmes noms que... Scott : Que qui ? Gil : Scott Fitzgerald et... Scott : Scott et Zelda Fitzgerald. Elle n'est pas ravissante ? Gil : Quelle coïncidence... Zelda : Tu as un regard vitreux... pétrifié, accablé, anesthésié, lobotomisé. (Minute 20-26)

À cette conversation, Woody Allen nous révèle que Zelda Fitzgerald est Américaine et qu’elle vient d’Alabama. Le personnage de Gil, qui ne sait pas encore qu’il s’est déplacé aux années 1920, semble surpris qu’il tombe sur une Américaine ce qui était, en fait, normal aux Années folles parisiennes où la ville de Paris était pleine des Américains expatriés. À la conversation, Scott Fitzgerald utilise l’expression « vieille brache » ce qui est une traduction française de « old sport », un archaïsme en anglais utilisé par Gatsby le Magnifique, le protagoniste d’un roman du même nom de Fitzgerald. En décrivant un regard de Gil, Zelda utilise des adjectives concernant la psychique et la psychiatrie ce qui se rapporte probablement à son instabilité mentale réelle, exigeant l’aide psychiatrique.

6.2.1.4 Voiture des Fitzgerald

Dans son livre Paris est une fête, Hemingway mentionne une voiture décapotable des Fitzgerald. C’est Zelda qui a fait découper la capote. (Hemingway, 1964, p. 209) Cette voiture est probablement visible dans le film à la scène où les personnages de Zelda, Scott et Gil roulent chez Bricktop.

6.2.1.5 Problèmes réels de ce couple

Lors du séjour de Scott et Zelda Fitzgerald à Paris, Scott n’est pas capable de s’occuper complètement de son écriture et il est distrait par sa femme. Leur vie animée à Paris est plutôt malheureuse, étant compliquée par les problèmes de Scott avec l’alcool et l’instabilité de Zelda concernant des activités artistiques, par exemple le

88 ballet ou l’écriture littéraire. (cf. Bruccoli, 1998, p. 12) De surcroît, elle jalousie des artistes populaires. C’est aussi insinué dans le film où Zelda dit : « Moi, j’aurais pu être une grande parolière. Non que je sois douée pour la mélodie. Puis quand j’entends ses chansons [de Cole Porter], je sais que je n’écrirai rien. Mon seul grand talent est de me saouler la gueule. » (Minute 21)

En réalité, Zelda souffre d’une fragilité psychique ce qui aboutit à son écroulement psychique à Paris en 1930 qui est suivi par l’hospitalisation à une clinique en Suisse. (cf. Bruccoli, 1998, p. 12) Ses problèmes psychiques sont présentés dans le film à la scène où elle veut se suicider (voir la citation suivante).

Adriana : Pourquoi elle reste là, à regarder l'eau ? Oh, mon Dieu ! Zelda, qu'est-ce que tu fais ? Zelda : Je ne veux plus vivre ! Scott et la belle comtesse ! C'est sûr qu'ils parlaient de moi ! Et plus ils buvaient, plus il était amoureux d'elle ! Gil : Scott n'aime que vous, je peux vous l'affirmer. Zelda : Il en a assez de moi ! Vous vous trompez. Gil : Faites-moi confiance, je le sais. L'instinct me le dit. Zelda : Ma peau me fait mal ! Je ne peux pas me voir ! Adriana : Ne fais pas ça ! Gil : Prenez ça. Zelda : Qu'est-ce que c'est ? Gil : Du Valium. Vous vous sentirez mieux. Adriana : Vous en avez toujours sur vous ? Gil : Pas normalement. Mais depuis mes fiançailles, j'ai des crises de panique. Mais ça passera après le mariage. Zelda : C'est quoi, le Valium ? Gil : La pilule de l'avenir. (Minute 52-54)

À cette scène, le personnage de Gil persuade Zelda qu’il sache simplement que Scott aime seulement elle. Ce fait n’est pas si sûr comme c’est indiqué dans le film parce que, en réalité, au moment où Fitzgerald travaille pour Hollywood en 1937 (8 ans plus tard que le film se déroule), il rencontre Sheilah Graham qui devient sa maîtresse secrète. (cf. Zelazko, 2017) De plus, depuis années 1930, à cause du dégoût profond de l’état psychique de sa femme, Fitzgerald cherche le réconfort dans l’ivresse ce qui n’est pas exprimé dans le film. (cf. Zelazko, 2017)

Tous les problèmes réels du couple de Scott et Zelda Fitzgerald, excepté l’alcoolisme de Fitzgerald, sont indiqués dans le film. En dehors de la tentative de Zelda de se suicider, c’est principalement la conversation entre Hemingway et Fitzgerald qui

89 nous initie à cette situation complexe.12 Malgré tout, le film ne décrit pas trop la souffrance réelle de ce couple. Woody Allen se concentre principalement sur leur vie basée sur les soirées pompeuses des Années folles, le bavardage avec des artistes et les rôles que la société donne à ce couple célèbre.

6.2.2 Ernest Hemingway

(Minute 24-28, 34-37 et 49-50)

Le personnage d’Ernest Hemingway représente un artiste le plus marquant dans le film qui est imprégné par son héroïsme, sa confiance en soi, son charme, son enthousiasme pour l’écriture des romans et aussi sa compétitivité.

Dans le film, Hemingway apparaît trois fois. Pour la première fois, c’est à la Crémerie-Restaurant Polidor où se déroule la conversation importante avec Fitzgerald (analysée plus loin). La scène suivante concernant Hemingway se passe à la voiture de minuit par l’intermédiaire de laquelle Gil se déplace aux années 1920. Hemingway y décrit son expérience de guerre et ses convictions personnelles concernant la mort. Hemingway et Gil arrivent ensuite au salon de Gertrude Stein où on discute la peinture de Picasso et le roman de Gil. La dernière scène où apparaît Hemingway (avec Belmonte) est la soirée des Fitzgerald au Musée des Arts forains où il tente de séduire Adriana et où il chante Belmonte.

6.2.2.1 Justification de sa présence dans le film

En 1921, Hemingway déménage à Paris où il se lie d’amitié avec Gertrude Stein qu’il admire beaucoup. Hemingway la considère une conseilleuse respectable (cf. Fuentes, 1987, p. 16-17), comme nous pouvons aussi voir dans le film où, dans le salon, il dit à Stein : « C’est vous qui avez été si bon juge de mon travail ». Il dit aussi à Gil : « Au lieu de lire votre roman, voilà ce que je ferai. Je l’apporterai à Gertrude Stein. Je ne confie mes œuvres qu’à elle. »

À Paris des années 1920, Hemingway rencontre de grands artistes de l’époque : T.S. Eliot, James Joyce, Ezra Pound, Archibald MacLeish, Djuna Barnes et même

12 Comme cette scène est également liée au personnage d’Ernest Hemingway, il faut d’abord présenter l’analyse de cet écrivain avant de se plonger dans l’analyse des relations de cette triade compliquée. (voir plus loin – Caractère d’Hemingway, des Fitzgerald et leur amitié) 90

Pablo Picasso et Henri Matisse, les artistes dont les personnages sont également présents dans le film. (cf. Cowley, 1973, p. 54)

Hemingway est aussi ami avec Sylvia Beach, la propriétaire de la librairie Shakespeare & Co. (rue de l’Odéon) et une personnalité importante de l’élite littéraire parisienne. (cf. Bruccoli, 1998, p. 37) À la fin du film, le personnage de Gil visite cette librairie qui est aussi mentionnée dans le roman posthume d’Hemingway Paris est une fête (1964).

En 1925, Hemingway rencontre Scott Fitzgerald. Les deux écrivains américains fraternisent beaucoup ce qui est considérablement souligné dans le film. Néanmoins, leur amitié est compliquée et corrompue par l’envie et la compétitivité d’Hemingway. (voir plus loin)

En 1929, après les voyages d’Hemingway et les Fitzgerald aux États-Unis, ils reviennent tous à Paris. (cf. Fuentes, 1987, p. 18) Cette année est considérée comme l’année où se déroule l’épisode des Années folles dans le film.

6.2.2.2 Apparence physique

En 1929, le personnage d’Ernest Hemingway (joué par l’acteur américain Corey Stoll) aurait dû avoir 30 ans ce qui correspond à son apparence dans le film. Le personnage dans le film ressemble à son modèle historique comparé aux photographies de l’année 1929, principalement par son visage, la forme de sa moustache et sa tenue vestimentaire négligée. (voir Annexe 7-d)

6.2.2.3 Scène à la voiture

La conversation entre Gil et Hemingway de la scène à la voiture (minute 34), est décrite à la citation suivante.

Gil : Monsieur Hemingway ! Laissez-moi monter ! Hemingway : La mission était de prendre la colline. Nous étions quatre... cinq, si on comptait Vincente, mais il avait perdu une main et depuis il avait du mal à se battre et il était jeune et brave, et la colline était détrempée par la pluie et elle glissait vers la route et il y avait plein de soldats allemands et on devait mettre en joue le premier groupe et en visant bien, on pouvait le retarder. Gil : Vous aviez peur ? Hemingway : De quoi ? Gil : D'être tué. Hemingway : Tu n'écriras pas bien si tu redoutes la mort. C'est ton cas ? Gil : En effet. C'est même ma plus grande peur.

91

Hemingway : C'est une chose que tous les hommes avant toi ont vécu et vivront. As-tu déjà fait l'amour à une femme fantastique ? Gil : Ma fiancée est plutôt sexy. Hemingway : Quand tu lui fais l'amour, tu éprouves une magnifique passion et là au moins, tu perds ta peur de la mort ? Gil : Non, ça ne m'arrive pas. Hemingway : Le sincère et vrai amour entraîne un sursis à la mort. On est lâche quand on n'aime pas ou qu'on aime mal, ce qui est pareil. Quand un homme brave et sincère regarde la mort en face, comme des chasseurs de rhinocéros ou Belmonte, qui est vraiment brave, c'est que la passion de leur amour repousse la mort de leur esprit, jusqu'à ce qu'elle y revienne comme chez tous les hommes. Et là, il faut faire bien l'amour, à nouveau. Réfléchis à ça ! (Minute 34-35)

Il est sûr que cette histoire racontée par Hemingway est basée sur son expérience de guerre au front italien. De plus, à cette histoire, il y a avec Hemingway un Italien – Vincente. À cette scène, Hemingway raconte probablement son expérience du front Isonzo qui est décrit dans son roman L’Adieu aux armes (1929). Dans ce livre, Hemingway dépeint qu’en automne il y a des pluies abondantes et c’est pourquoi les collines sont détrempées. Néanmoins, il ne mentionne pas le personnage de Vincente. Le front Isonzo, c’est aussi le lieu où Hemingway est blessé le 8 juillet 1918. (cf. Amor, 2015, en ligne ; McLain, 2017, en ligne) Néanmoins, il faut mentionner qu’Hemingway est fréquemment présenté comme un héros de guerre ce qui est, en réalité, exagéré. À ce temps-là, Hemingway se laisse admirer à tort par son entourage. (cf. Bruccoli, 1998, p. 25-28)

Il faut aussi vérifier l’attitude d’Hemingway envers la mort. Dans tous ses romans, Hemingway toujours souligne que la mort joue un rôle principal à la vie d’un homme mais il faut réduire la peur qu’elle révèle. En d’autres termes, il ne faut pas se laisser limiter par la mort mais, en même temps, il faut la prendre en considération pour se rendre compte de sa propre existence. Les protagonistes héroïques dans les romans d’Hemingway luttent fréquemment contre la mort menaçante. (cf. Journal of Faculty of Letters, en ligne) Il n’est pas étonnant que Woody Allen intègre ce fait important dans le film. Cependant, Allen modifie la philosophie d’Hemingway en ajoutant le thème de l’acte d’amour, créant sa propre citation inspirée par Hemingway.

Dans le film, le personnage d’Hemingway mentionne le courage des toréros qui éprouvent aux corridas le danger imminent de la mort. À savoir, en 1923, Hemingway assiste à des courses de taureaux en Espagne. Il est vraiment fasciné par eux et il devient ami avec Juan Belmonte, un toréador dont le personnage apparaît aussi dans le film à la

92 compagnie d’Hemingway. En réalité, dans son livre Mort dans l’après-midi (1932) Hemingway se focalise sur les corridas et il y mentionne Juan Belmonte.

Il faut aussi mentionner que la ferveur d’Hemingway – écrivain cause le détachement de sa femme, Hadley Richardson : « Cet état de fait le bouleverse. Le divorce a toujours été pour lui une défaite, un échec personnel. Il hait la solitude, l’idée même de mourir sans une femme à ses côtés le terrifie. Il dit : 'Un homme seul, même s’il a vécu heureux, meurt dans le désespoir.' » (Fuentes, 1987, p. 17) (Finalement, ils divorcent en 1927 et il épouse ensuite Pauline Pfeiffer.) Sa peur réelle de la mort nous surprend parce que, au contraire, dans le film, Hemingway souligne avec assurance qu’un bon écrivain ne devrait pas l’avoir et il donne impression qu’il en n’a pas. Également, dans ses romans, les protagonistes se débarrassent de cette peur. Ce thème représente une valeur artistique de base des ouvrages d’Hemingway par l’intermédiaire de laquelle il trouve « un antidote au vide de l’existence », comme dit Gertrude Stein dans le film. (voir plus loin) Toutefois, Hemingway semble que, en réalité, il craint profondément la mort. Tout compte fait, cet écrivain est connu pour « être caché sous un masque » pour réussir.

6.2.2.4 Loisirs d’Hemingway

La passion pour la chasse est typique pour Hemingway. Il obtient un fusil pour son dixième anniversaire et il passe son temps dans la nature. (cf. Fuentes, 1987, p. 15) Le film s’inspire des voyages réels d’Hemingway en Afrique des années 1930. Dans le film, il va en Afrique avec Adriana pour chasser des koudous (antilopes) et il manifeste son enthousiasme de tuer un lion. Grâce à la chasse, Hemingway se sent courageux et immortel. Son amour pour l’Afrique est exprimé également dans ses romans Les vertes collines d’Afrique (1935) et Les neiges du Kilimandjaro (1936).

Pendant ses études, Hemingway s’exalte pour la boxe et il fréquente des classes de boxe, ayant son propre entraîneur. (cf. Fuentes, 1987, p. 15) Son engouement pour la boxe est aussi exprimé dans le film. À savoir, à la Crémerie-Restaurant Polidor, il demande à Gil s’il sache boxer et celui-ci répond que non. Une autre fois, étant ivre à la soirée au Musée des Arts forains, Hemingway s’écrie si quelqu’un veut boxer avec lui ce qui est exagéré avec humeur par Woody Allen. En réalité, Hemingway pratique des sports pendant toute sa vie pour se maintenir en forme. (cf. Fuentes, 1987, p. 18)

93

6.2.3 Mention de Marc Twain

Lors de la première rencontre des personnages de Gil et d’Hemingway dans le film, Hemingway demande à Gil s’il aime Mark Twain13. (voir citation suivante)

Hemingway : Vous aimez Mark Twain ? Gil : Je suis un fan de Mark Twain. On peut même admettre que la littérature américaine moderne émane de Huckleberry Finn. (Minute 25-26)

La deuxième phrase dite par Gil est, en fait, la citation d’Hemingway, notamment de son livre Les Vertes Collines d’Afrique publiée en 1937. (cf. Hemingway, p. 29) Il est apparent que Woody Allen n’oublie pas également à rendre hommage à la littérature américaine dans son film.

6.2.4 Mention de Joan Miró

À la scène au salon de Gertrude Stein dans le film, le personnage d’Hemingway dit au personnage d’Adriana : « Un jour, je t’enlèverai à ce génie [Picasso] qui a du talent mais qui n’est pas Miró. » Ainsi, on fait allusion à Joan Miró, un peintre catalan qui séjourne à Paris des années 1920. (Minute 41)

En réalité, Hemingway fréquentait l’atelier commun de Masson et de Joan Miró et admirait profondément leur art ce qui est mentionné dans son livre Paris est une fête. (cf. Hemingway, 1964, p. 26)

6.2.5 Amitié avec Gertrude Stein

Dans le livre Paris est une fête, Hemingway mentionne que Gertrude Stein lui a débarrassé de ses préjugés concernant les homosexuels. Également, il souligne leur aide amical qui est mutuel. À savoir, il aide Stein à publier et corriger ses ouvrages. Au contraire, dans le film, il semble que c’est uniquement Stein qui aide Hemingway.

La chapitre d’Hemingway Une bien étrange conclusion s’occupe du détachement amical entre Hemingway et Stein : « La conclusion de mes rapports avec Gertrude Stein fut bien étrange. » (Hemingway, 1964, p. 145) Matthew J. Bruccoli affirme que cela est causé par la compétitivité d’Hemingway. (voir plus loin)

13 Mark Twain est écrivain américain célèbre, principalement grâce à ses romans d’aventures, Les Aventures de Tom Sawyer (1876) et sa suite Les Aventures de Huckleberry Finn (1885), enrichissant considérablement la littérature américaine sudiste. 94

Dans le livre, Hemingway souligne que, au contraire, c’est à cause des ambitions de Stein. Cependant, il continue à faire des visites au salon : « Je continuais à remplir les petites tâches qu’elle m’assignait, à faire des visites indispensables, amenant les gens qu’elle voulait inviter. […] Je n’ai pu jamais redevenir vraiment son ami. » (Hemingway, 1964, p. 145-149)

C’est pourquoi il faut se rendre compte que, en réalité, à l’époque représentée dans le film, l’amitié entre Hemingway et Stein est déjà corrompue ce qui est, cependant, négligé par Woody Allen pour idéaliser l’époque traitée.

6.2.6 Caractère d’Hemingway, des Fitzgerald et leur amitié

Dans le film, nous sommes des témoins de la conversation amicale entre Hemingway et Fitzgerald (et sa femme) ce qui exige une analyse plus détaillée aussi bien que les remarques d’Hemingway confiées à Gil.

Cette amitié déséquilibrée entre Hemingway et Fitzgerald est décrite en détail dans le livre Fitzgerald and Hemingway écrit par Matthew J. Bruccoli.14 Le livre de Bruccoli analyse l’ouvrage posthume d’Hemingway Paris est une fête (1964) mais aussi la correspondance entre Hemingway et Fitzgerald.

Hemingway et Fitzgerald se rencontrent pour la première fois après la publication du roman Gatsby le Magnifique de Fitzgerald, en avril 1925 dans un bar parisien nommé Dingo. (cf. Bruccoli, 1998, p. 11)

Dans le film nous voyons le contraste entre Hemingway, un homme fier et confident en soi, et Fitzgerald, un homme modeste et complaisant envers sa femme et des autres. Dans l’ouvrage Paris est une fête, Hemingway dépeint Fitzgerald comme un homme faible et molasse, un ivrogne, un hypochondre, un fou et surtout un écrivain irresponsable. Il souligne aussi avec mépris que la femme de Fitzgerald « porte la culotte », comme c’est aussi visible dans le film où le personnage de Zelda commande où on va et le personnage de Scott doit se plier sans cesse. Également, Fitzgerald se distingue par un respect bizarre envers les gens riches ce qui est visible à ses romans. Toutefois, Hemingway l’admire dans certains aspects et ils discutent fréquemment de leurs procédés de l’écriture et Fitzgerald réussit à garder ses distances d’Hemingway.

14 Nous nous servons de sa traduction tchèque. 95

(cf. Bruccoli, 1998, p. 17-20) Également, Hemingway s’efforce de garder ses distances envers le comportement insupportable du Fitzgerald ivre (ce qui n’est pas exprimé dans le film).

L’amitié entre Hemingway et Fitzgerald est déséquilibrée et pourrie : c’est principalement Hemingway qui souhaite devenir célèbre et qui considère son ami un concurrent. En réalité, Fitzgerald remarque qu’Hemingway préfère fraterniser avec des artistes plus « importants » et qu’il est considérablement compétitif. La compétitivité réelle d’Hemingway est même avouée dans le film par Hemingway lui-même à la scène où il discute avec Gil sur l’écriture. (voir la citation suivante) Woody Allen a saisi correctement l’attitude d’Hemingway qui se déclare, en fait, être le meilleur écrivain.

Gil : Puis-je vous demander la plus immense faveur ? Hemingway : Quoi donc ? Gil : Le liriez-vous ? Hemingway : Votre roman ? Gil : Il fait quatre cents pages, et je voudrais juste avoir une opinion. Hemingway : Mon opinion est que je le déteste. Gil : Vous ne l'avez même pas lu. Hemingway : S'il est mauvais, je le détesterai. S'il est bon, je l'envierai et le détesterai. Ne demandez pas l'avis d'un auteur. Gil : Mais vous savez ce qu'il y a ? J'ai du mal à faire confiance à l'opinion de quelqu'un. Hemingway : Les auteurs sont en concurrence. Gil : Je ne le serai pas avec vous. Hemingway : Vous êtes trop effacé. Ce n'est pas viril. Si vous êtes auteur, proclamez-vous le meilleur. Mais pas tant que je suis là ! Ou réglons ça sur le ring ! (Minute 24-28)

Les deux, Hemingway et Fitzgerald, jouent ses rôles et la société mondaine les accepte à bras ouverts. Hemingway joue un homme courageux, voire un dieu, et Fitzgerald joue un écrivain échoué. C’est pourquoi nous pouvons voir le sentiment d’échec dans l’œuvre du Fitzgerald et la volonté de fer, le courage et l’héroïsme chez Hemingway. Hemingway est simplement un homme fervent et très confient en soi qui a du plaisir à laisser la société parisienne exagérer ses capacités.

Hemingway a un talent remarquable : Quoi qu’il fasse, il donne l’impression que cela se rapporte à la littérature. Mais d’autre part, il y a Fitzgerald, un écrivain improductif, qui s’humilie volontiers, éprouve des sentiments d’infériorité et qui prend un goût très vif pour Hemingway qui est un écrivain fécond et le maître de son destin. À savoir, le courage d’Hemingway lutte contre le monde antagoniste qui manque de valeurs traditionnelles, comme nous pouvons voir à sa citation « Il faut d’abord durer ». (Bruccoli, 1998, p. 28) Également, à la chapitre L’homme marqué par la mort

96 qui se trouve dans son livre Paris est une fête, Hemingway souligne qu’il faut mourir avec dignité (ce qu’il compare avec ses expériences de guerre) et ne pas se plaindre.15 (cf. Hemingway, 1964, p. 157) Ce fait correspond complètement à la scène au Polidor dans le film : lors de la première rencontre du personnage de Gil avec Hemingway, Hemingway dit à Gil avec fierté qu’un bon roman doit être authentique, honnête et montrer le courage et la dignité. Hemingway se réfère à la guerre – son sujet préféré. (voir la citation suivante)

Fitzgerald : Voilà un écrivain. Gil : Gil Pender. Hemingway : Hemingway. Gil : Hemingway ?! Hemingway : Vous avez aimé mon livre. Gil : J'ai aimé toute votre œuvre. Hemingway : C'était un bon livre, parce qu'il était honnête. Voilà ce que la guerre fait aux hommes. Ça n'a rien de noble de mourir dans la boue. À moins de mourir avec grâce. Alors, c'est non seulement noble, mais brave. […] Hemingway : Qu'écrivez-vous ? Gil : Un roman. Hemingway : Sur quoi ? Gil : Un homme qui travaille dans un grenier d'antan. Hemingway : C'est quoi, ce truc ? Gil : Une boutique où on vend de vieux objets d'époque. Ça vous paraît mauvais ? Hemingway : Il n'y a pas de mauvais sujet si l'histoire est réelle. Et si la prose est nette et honnête. Et si elle exprime grâce et courage dans l'adversité. (Minute 24-28)

Ce qui est très important, Hemingway, toujours méfiant envers des femmes, est dégoûté par la soumission de Scott à Zelda. Il est convaincu qu’elle retarde l’écriture de son époux. (cf. Bruccoli, 1998, p. 31) C’est à la scène au Polidor où Scott Fitzgerald décide finalement à suivre docilement sa femme. À savoir, en réalité, Zelda intentionnellement éveille la jalousie de Scott – de la manière qui est exactement présenté dans le film (avec le personnage de Juan Belmonte). En réalité, c’est pourquoi Scott fréquente des soirées – par précaution. Depuis 1926, il se rend compte que cela est aussi causé par l’instabilité mentale de Zelda. Également, Zelda est jalouse d’Hemingway. (cf. Bruccoli, 1998) À cette scène dans le film, elle menace Scott : s’il veut y rester avec Hemingway, elle partira avec Belmonte. De surcroît, en réalité, Zelda Fitzgerald essaye d’écrire des romans comme son époux et elle le considère comme un concurrent, comme c’est également remarqué par le personnage d’Hemingway. Il faut aussi souligner une relation réelle très tendue et même

15 Exceptionnellement, nous avons incorporé ce fait (trouvé dans le livre Paris est une fête d’Hemingway) dans ce chapitre pour pouvoir le lier convenablement à la scène au Polidor. 97 antipathique entre Hemingway et Zelda (qui est résistante contre le charme d’Hemingway). Dans le film, elle regarde Hemingway avec mépris, même si elle lui demande l’avis de son nouveau conte. Ces problèmes sont exprimés de manière précise à la citation suivante venant de cette scène au Polidor qui est maîtrisée remarquablement par Woody Allen.

Zelda : Tu as lu mon histoire ? Qu'en penses-tu ? Hemingway : Il y a de superbes passages, mais c'est abscons. Zelda : J'aurais dû m'en douter ! Scott : Tu es trop susceptible ! Zelda : Tu aimes mon histoire mais lui me déteste. Scott : Vieille branche, tu rends les choses difficiles. Zelda : Je suis nerveuse. Cette ambiance ne me plaît plus. Où vas-tu ? Belmonte : [phrase en espagnol : Je vais à Saint-Germain.] Zelda : Je vais à Saint-Germain avec lui. Si tu restes à boire avec lui, je vais avec le toréador. Scott : Vous la ramènerez à une heure raisonnable ? Hemingway : Cette femme te rendra dingue ! Scott : Elle est excitante. Et elle a du talent. Hemingway : Ce mois-ci, c'est l'écriture. Le mois dernier, c'était autre chose. Tu es un auteur. Écris, au lieu de batifoler. Elle gaspille ton temps parce qu'elle est ta rivale. Pensez-vous que mon ami commet une tragique erreur ? Gil : Je ne connais pas bien les Fitzgerald. Hemingway : Vous êtes écrivain, vous savez observer. Scott : On doit discuter de ma vie privée en public ? Hemingway : Elle est jalouse de son talent. C'est un beau et rare talent. Vous aimez son œuvre ? Scott : Arrête, tu veux ! Je vais retrouver Zelda. Je n'aime pas qu'elle reste avec l'Espagnol ! (Minute 24-28)

Bruccoli souligne qu’Hemingway a une capacité très particulière d’éveiller à une personne un sentiment de l’appartenance à un club exclusif. C’est exactement ce qui se passe dans le film au personnage de Gil. Hemingway l’introduit auprès d’autres personnages de l’époque dans le salon de Gertrude Stein. Hemingway y a introduit autrefois Fitzgerald qui a été immédiatement admiré par Stein.

Pour résumer, il faut remarquer que, dans le film, Woody Allen reproduit parfaitement les relations réelles complexes entre Scott et Zelda Fitzgerald et Hemingway. Allen exprime également leurs problèmes et leurs personnalités, soulignant authentiquement les faits le plus importants.

6.3 William Faulkner

Dans le film, le personnage de Gil prétend de rencontrer Faulkner pendant une soirée. C’est à la scène où Gil se querelle avec Inez avant de se séparer. Gil dit : « Le passé n’est pas mort ! Il n’est même pas passé. Faulkner l’a dit et il avait raison ! Je l’ai rencontré aussi à un dîner. » (Minute 85) Néanmoins, nous ne pouvons pas

98 trouver le moment de la rencontre. Il est possible que ce soit pendant la soirée de mariage d’un surréaliste qui n’est pas nommé.

La citation ci-dessus venant du film présente les mots de Faulkner qui sont originaires de son livre Requiem pour une nonne (1951). C’est pourquoi « Faulkner Literary Rights, la société qui détient les droits des œuvres de l’écrivain américain William Faulkner, [a porté] plainte contre Sony Pictures Classics, société de production et de distribution de Minuit à Paris de Woody Allen. » (Boussageon, 2014, en ligne) La société « Sony Pictures Classics » gagne finalement cette procédure judiciaire.

En 1925, Faulkner passe plusieurs semaines à Paris où il commence l’écriture des Moustiques (1927). Cependant, nous n’avons pas trouvé une autre mention concernant son séjour à Paris. (Alors, cela est en désaccord avec la constatation que le film devrait se dérouler à l’année 1929.)

6.4 T. S. Eliot

Dans le film, Gil rencontre T.S. Eliot dans une voiture qui passe chaque minuit à côté des marches de l’église Saint-Étienne du Mont. Gil lui dit qu’il admire profondément son poème La Chanson d’amour de J. Alfred Prufrock (1917) : « Prufrock est comme un mantra pour moi ! », dit Gil. (Minute 61)

6.4.1 Justification de sa présence dans le film

En 1910, Eliot séjourne à Paris et fait des études à la Sorbonne. Il habite dans le quartier du Montparnasse où il rencontre des artistes importants de l’époque, par exemple Man Ray, qui lui peint un portrait. En 1920, il visite Paris de nouveau et il se lie d’amitié avec James Joyce, un écrivain irlandais, et il lui rend visite chaque fois quand il est à Paris. (cf. Ellmann, 1982, p. 492-495) Ce fait éclaircit pourquoi le personnage de T. S. Eliot est présent à Paris dans le film.

6.4.2 Apparence physique

En 1929, le personnage de T. S. Eliot (joué par l’acteur anglais David Lowe) aurait dû avoir 41 ans ce qui correspond à son apparence dans le film. Même si le personnage d’Eliot est mal visible, l’acteur rappelle son modèle réel. (voir Annexe 7-f)

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6.5 Archibald MacLeish

Archibald MacLeish est seulement mentionné dans le film. À la scène où le personnage de Gil rencontre Adriana à la soirée des Fitzgerald au Musée des Arts forains, Gil dit avec enthousiasme qu’il a croisé MacLeish. (Minute 48)

Entre 1923 et 1928, MacLeish habite à Paris. Il y fréquente la société des expatriés, par exemple Gertrude Stein, Ernest Hemingway, F. Scott Fitzgerald, Cole Porter (ou Pablo Picasso). Néanmoins, le retour de MacLeish aux États-Unis (1928) ne correspond pas à notre hypothèse concernant l’année du déroulement du film (1929) qui est justifiée par la présence d’Hemingway et des Fitzgerald et les rencontres de Dalí, Buñuel et Ray.

6.6 Gertrude Stein, Leo Stein et Alice B. Toklas

(Minute 35-37, 61-62, 71-72 et 84-85)

Dans le film, Gertrude Stein représente une sorte de médiatrice reliant les artistes qui fréquentent son salon. Elle devient une sorte de conseillère du personnage de Gil (qui est en train d’écrire son roman) et aussi d’Hemingway ou de Picasso. Dans le film, il y a aussi son frère Leo Stein et sa conjointe Alice B. Toklas.

Gertrude Stein apparaît quatre fois dans le film. À la première scène, Alice B. Toklas ouvre d’abord une porte du salon à Hemingway et Gil. Hemingway la salue amicalement et, ensuite, il y a une prise de vue sur Gertrude Stein, assise dans le fauteuil au-dessus duquel se trouve le Portrait de Gertrude Stein, un tableau réel de Pablo Picasso. À cette scène, on discute la peinture Baigneuse à Dinard de Picasso qui, selon Stein, a perdu toute objectivité. (voir Picasso plus loin) Ensuite, Stein discute avec Hemingway en privé sur sa correspondance avec son éditeur.

À la deuxième scène concernant Gertrude Stein, elle dit à Gil qu’Adriana a quitté Pablo et qu’elle est partie en Afrique avec Hemingway. Ensuite, Stein donne des conseils à Gil portant sur son roman. (voir plus loin)

À la troisième scène, Gertrude Stein se met d’accord avec Leo pour acheter le tableau de Matisse, à la présence de cet artiste. (voir Matisse) Également, elle dit à Gil qu’Adriana se trouve à Deyrolle.

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À la dernière scène, Stein dit à Gil qu’elle a fini la lecture de son roman (corrigé selon les conseils de Stein) et que le livre est sur la bonne route. (Elle ajoute qu’Hemingway a découvert que la femme dans le roman (Inez) trompe le protagoniste (Gil) avec le pédant (Paul).)

6.6.1 Justification de leur présence dans le film

Gertrude Stein tient son salon prospère la rue Fleurus à Paris entre les années 1903 et 1938 et sa présence dans le film est donc justifiée.

Comme nous avons mentionné, la liaison amoureuse entre Gertrude Stein et Alice B. Toklas (dont la présence est justifiée aussi) cause le détachement avec son frère Leo Stein en 1907. De plus, il déménage en Italie et ils ne communiquent plus jamais. (cf. Maurer, 2003, p. 71) Néanmoins, ce fait est en désaccord complet avec le film où, dans les années 1920, Gertrude coopère avec Leo. À savoir, le film utilise le fait réel de leur synergie qui, cependant, n’est plus actuelle dans les Années folles.

6.6.2 Apparence physique

En 1929, le personnage de Gertrude Stein (joué par l’actrice américaine Kathy Bates) aurait dû avoir 55 ans ce qui correspond à l’apparence du personnage dans le film. Le personnage de Stein rappelle son modèle historique réel, principalement grâce à ses courts cheveux gris et à sa silhouette. (voir Annexe 7-g) Voici comment Hemingway décrit Gertrude Stein dans son livre Paris est une fête : « Miss Stein était très forte, mais pas très grande, lourdement charpentée comme une paysanne. » (Hemingway, 1964, p. 53) Stein porte souvent un gilet à motifs ornementaux ce qui est aussi respecté dans le film.

Leo Stein (joué par l’acteur français Laurent Claret) aurait dû avoir 57 ans ce qui correspond au film, aussi bien que sa calvitie de vieillesse et même son nez crochu. (voir Annexe 7-g) Le personnage dans le film rappelle considérablement son modèle.

Le personnage d’Alice B. Toklas aurait dû avoir 52 ans dans le film et, comme Gertrude Stein, elle a de courts cheveux gris comme en réalité.

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6.6.3 Salon de Gertrude Stein et ses conseils

Gertrude Stein tient son légendaire salon à l’adresse 27, rue de Fleurus. Illuminé par le gaz et embrumé par la fumée de tabac, il est plein de peintres et d’écrivains menant des discussions passionnées, de musiciens présentant des spectacles impromptus ou de poètes réalisant des interludes. Les artistes sont accompagnés par leurs maîtresses, des expatriés ou, généralement, par tous qui désirent voir des nouveautés du monde artistique. Des murs sont couverts des tableaux modernistes réalisés par Picasso, Matisse, Gauguin ou Cézanne, des génies de l’époque. Et, au centre de cette prolifération créative, se trouve l’hôtesse du soirée – Gertrude Stein. Ce lieu est en même temps sa galerie d’art privée et un des salons les plus renommés dans l’histoire d’art. (cf. Maurer, 2003, p. 69)

Dans le film, Woody Allen nous initie parfaitement au sujet du salon de Stein et il aussi présente la collection des tableaux de Stein. Nous pouvons donc y apercevoir des peintures des artistes mentionnés plus haut.

Après la guerre, le salon a malheureusement moins de succès qu’avant. Toutefois, il est fréquenté par Ernest Hemingway et Scott Fitzgerald qui rendent hommage à Gertrude Stein et ils se laissent inspirer de son génie. Stein les appelle la « Génération perdue ». Elle conseille abandonner le journalisme à Hemingway et limiter l’usage des adjectifs ce qu’il vraiment fait. (cf. Maurer, 2003, p. 104 ; cf. Fuentes, 1987, p. 17)

Les conseils de Stein sont présents dans le film où elle aide considérablement à Hemingway, aussi bien qu’à Gil. Stein dit à Gil : « Parlons de votre livre. Il est très insolite. C’est presque de la science-fiction. Nous redoutons la mort et doutons de notre place dans l’univers. L’artiste ne doit pas succomber au désespoir, mais trouver un antidote au vide de l’existence. Vous qui avez une belle voix claire, ne soyez pas si défaitiste. » (Minute 61-62)

Stein souligne que le roman est « très insolite » et presque la « science-fiction ». À savoir, Gil a probablement englobé ses voyages dans le temps ce qui est vraisemblablement considéré le sujet inhabituel pour les romans de l’époque. (Le roman de Gil est autobiographique ce qui nous apprenons presque à la fin du film où Hemingway lit le roman de Gil et découvre l’infidélité d’Inez.)

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Stein remarque aussi qu’il faut chercher « un antidote au vide de l’existence » ce qui est, en fait, un élément fréquent de la culture de ce temps-là. Pendant la guerre, les dadaïstes cherchent issue dans la plaisanterie et moquerie. Après la guerre, les surréalistes se consacrent au rêve, à la fantaisie et la provocation. Les auteurs de la Génération perdue considèrent la civilisation d’après-guerre comme immorale et vide mais, malgré tout, ils cherchent des nouvelles valeurs humaines. Par exemple, chez Hemingway, c’est l’héroïsme, le courage et la sincérité. C’est pourquoi Stein incite Gil à ne pas être pessimiste.

6.7 Pablo Picasso

(Minute 35-37 et 61)

Dans le film, Picasso apparaît deux fois, chaque fois dans le salon de Gertrude Stein. Il est présenté comme le petit ami du personnage fictif d’Adriana mais elle l’abandonne plus tard dans le film. Il y a donc la scène où il est furieux et où il s’oppose au soutien amical de Gertrude Stein.

Le personnage de Picasso n’a pas beaucoup d’importance dans le film, mais d’autre part, comme un artiste remarquable réellement connu par tout le monde, il éveille l’attention du spectateur, principalement à la scène où il présente sa peinture étonnante Baigneuse (Baigneuse à Dinard).

6.7.1 Justification de sa présence dans le film

En 1904, Picasso déménage à Paris dans son atelier au Bateau-Lavoir. En 1905, Picasso rencontre Gertrude et Leo Stein. Picasso leur vend ses toiles et les fréquente souvent. En 1906-1907, il fait connaissance avec Matisse dans le salon de Stein et ils deviennent amis pour la vie (et aussi les rivaux). (cf. Witte, 2019, en ligne) (Le personnage de Matisse apparaît dans le film seulement pendant un court moment et c’est aussi dans le salon de Gertrude Stein, à l’absence de Picasso. Toutefois, Woody Allen nous montre qu’ils sont contemporains.) Entre les années 1928 et 1932, Picasso séjourne principalement à Paris ce qui correspond au film.

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6.7.2 Apparence physique

En 1929, le personnage de Pablo Picasso (joué par l’acteur argentin Marcial Di Fonzo Bo) aurait dû avoir 48 ans ce qui correspond très bien à son apparence dans le film.

Le personnage de Picasso dans le film nous rappelle considérablement son modèle historique réel : son visage sérieux et rêche, ses cheveux noirs, sa coiffure typique avec une franche et une raie et ses épaules larges dans le veston caractéristique pour lui. En comparant le personnage dans le film aux photographies réelles de l’artiste, il faut souligner que l’acteur stylisé reproduit parfaitement l’apparence physique de Picasso. (voir Annexe 7-h)

6.7.3 Caractère

Le caractère de Picasso est, en réalité, décrit comme compliqué, violent, déséquilibré, fracassé, douloureux et triste mais, en même temps, illuminé par l’inspiration. Il est souvent souligné que Picasso est un homme rude ou même violent ce qui correspond au film où le personnage de Picasso est peint comme un homme sérieux avec un air renfrogné qui se dispute avec Gertrude Stein et qui hausse toujours le ton. (cf. Art Museum, en ligne ; Rozhlas, en ligne) La caractère complexe du Picasso est souligné par le personnage d’Adriana dans le film (la maîtresse fictive de Picasso), qui dit à Gil dans le salon de Gertrude Stein : « Je ne sais pas comment une femme peut rester avec lui. Il est trop difficile ! » (Minute 40)

Picasso a plusieurs maîtresses pendant sa vie ce qui correspond également au film. De surcroît, Hemingway dit : « Elle [Adriana] a choisi Picasso, mais Pablo pense qu’on couche avec une femme ou qu’on la peint. » Par exemple, la période Rose de Picasso a un rapport avec son amour enflammé pour sa maîtresse Fernande Olivier, qui aussi fréquente le salon de Stein (comme le personnage fictif d’Adriana dans le film). (cf. Mellow, 1974, p. 94-95)

Dans son journal, le personnage d’Adriana écrit : « J’ai dîné avec Pablo et Henri Matisse. Pablo est le plus grand artiste mais Matisse est le plus grand peintre. » Cette affirmation probablement insinue la popularité et la bizarrerie personnelle de Picasso tandis que Matisse est un homme « plutôt normal ».

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6.7.4 Portrait de Gertrude Stein

Lors de la première rencontre de Picasso et Gertrude Stein en 1906, tout d’abord, les toiles de Picasso ne plaisent pas à Stein mais, après leurs discussions, elle en prend goût. Gertrude et Leo achètent donc des tableaux de Picasso qui aussi peint un portrait à Gertrude, Portrait de Gertrude Stein (1906) (voir Annexe 5), qu’on puisse voir plusieurs fois dans le film, suspendu sur le mur dans le salon de Stein.

6.7.5 Tableau Baigneuse à Dinard

Ce qui est important pour nous est que, dès les années 1920, Picasso incline au surréalisme et il se focalise sur les baigneuses aux corps déformés, comme c’est interprété parfaitement dans le film où sa peinture réelle surréaliste, Baigneuse (Baigneuse à Dinard) (1928), est présentée.16 (voir Annexe 6) (cf. Daix, 1964, p. 134- 142) Néanmoins, dans le film, ce tableau est décrit comme le portrait d’Adriana (sa maîtresse fictive). Toutefois, cette représentation fictive se rapporte au fait que Picasso a tendance à peindre ses maîtresses, comme par exemple Thérèse Walter en 1927. (cf. L’Internaute, en ligne)

L’année 1928 (qui désigne la création de la Baigneuse à Dinard) représente un tournant pour nous parce que le film Minuit à Paris « devrait » se dérouler après cette date, notamment le 15 août 1928 (la date de la finalisation de la peinture). (cf. Le Ciné- club, en ligne) (Mais d’autre part, le film n’est pas obligé de respecter l’histoire avec précision.)

Il faut souligner que la peinture ne se trouve pas au Musée de l’Orangerie comme dans le film. En réalité, le tableau est exposé au Musée des Beaux-Arts de Rennes. La Baigneuse est décrite d’une manière précise à la citation suivante.

Cette Baigneuse, qui appartient à une série de vingt-six que l’artiste réalise lors de son séjour à Dinard en 1928, reprend un thème déjà présent dans son œuvre au cours de sa période néo- classique. Le corps nu, soumis à de violentes déformations, désarticulé, se détache en silhouette sur un décor simplifié à l’extrême. Combinant des vues de face et de profil, cette baigneuse présente une anatomie d’une « beauté convulsive », selon l’expression d’André Breton. C’est effectivement dans cette phase de son travail que Picasso se sent le plus proche des surréalistes. (Le Ciné-club, en ligne)

16 Picasso séjourne (et peint) plusieurs fois à Dinard, une station balnéaire et une commune française au bord de mer, située en Bretagne. 105

Dans le film, Picasso discute cette peinture avec Gertrude Stein pendant que le personnage de Gil et d’Hemingway écoutent leur désaccord. Cette discussion est présentée à la citation suivante :

Hemingway : Je vous présente Gil Pender, Miss Stein. Un jeune écrivain américain. Stein : Vous allez nous aider à décider qui a raison et qui a tort. Je disais à Pablo que ce portrait ne représente pas Adriana. Il y a l'universalité mais aucune objectivité. Picasso : Non, non, non ! Vous ne comprenez pas correctement. Vous ne connaissez pas Adriana. Regardez ! Regardez ! Regardez des mouvements, le tableau, c’est ce qu’elle représente. Stein : Regarde comment il la représente ! Ruisselante d'allusions sexuelles, charnelle jusqu'à la braise... Elle est belle, mais d'une beauté subtile, une sensualité implicite. Quelle est votre première impression d'Adriana ? Gil : Une beauté exceptionnelle. Hemingway : Vous avez raison, Miss Stein. Il a perdu toute objectivité. Stein : Il a peint une putain de Pigalle à l'appétit volcanique ! Picasso : Non, non. C’est ce qu’elle est vraiment si vous la connaissez. Stein : Oui, avec toi, en privé ! Parce que c'est ta maîtresse, mais on ne la voit pas comme ça. Toi, petit-bourgeois, tu fais d'elle un objet de plaisir. C'est plus une nature morte qu'un portrait. Picasso : Non, non, non, non, non ! Je ne suis pas d’accord ! (Minute 35-37)

Le personnage de Gertrude Stein dans le film met en cause l’objectivité du tableau. Il est difficile de juger sa critique mais, étant donné qu’il s’agit d’une peinture très proche du surréalisme, la « beauté convulsive », la sexualité et la provocation tiennent leur rôle dans la création.

6.7.6 Inspiration par Toulouse-Lautrec

À la scène de la Belle Époque au Moulin-Rouge où le personnage de Gil et d’Adriana se déplacent encore plus loin dans l’histoire parisienne, notamment dans les années 1890, Adriana aperçoit Toulouse-Lautrec et dit à Gil avec enthousiasme : « Regardez ! Mon Dieu ! Pablo a tant d’admiration pour lui ! Allons le saluer. » Ici, Woody Allen fait allusion à un fait réel que Pablo Picasso admirait profondément la création d’Henri de Toulouse-Lautrec.

La « période Rose » (1905-1906) de Picasso s’inspire par Toulouse-Lautrec, notamment par ses cirques, arlequins, jongleurs et acrobates. Également, pendant les premières années à Paris, Picasso est influencé par les portraits et autoportraits caricaturaux du même artiste. De surcroît, les deux artistes préfèrent peindre des prostituées. (cf. Thailand Tatler Magazine, en ligne)

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6.8 Georges Braque et Amedeo Modigliani

Les personnages de Georges Braque et d’Amedeo Modigliani, des peintres célèbres qui exercent leur métier à Paris, n’apparaissent pas dans le film mais ils y sont mentionnés (comme des amants précédents d’Adriana, un personnage fictif).

En 1902, Braque fonde son atelier à Montmartre et il fréquente Henri Matisse, Gertrude Stein et Pablo Picasso avec lequel il fonde le cubisme. Après la guerre, il déménage à Montparnasse. En 1930, il commence à exposer dans le monde entier. (cf. Lamač, 1983)

L’année de la mort du peintre Modigliani (1920) nous dit qu’il est déjà mort dans les Années folles présentées dans le film (ce qui n’y est pas mentionné). Cet artiste « maudit » déménage à Paris en 1906 et il y vit jusqu’à sa mort en 1920. Il faut remarquer ses relations avec Picasso, Matisse ou Cocteau. (cf. Mitterand, 1991b, p. 901)

Il n’est pas étonnant que Braque et Modigliani soient mentionnés dans le film, comme ils apparaissaient dans le même environnement artistique que le film présente.

6.9 Henri Matisse

(Minute 71)

Le personnage d’Henri Matisse apparaît seulement pendant un court instant dans le film, concrètement dans le salon de Gertrude Stein qui veut, avec son frère Leo Stein, acheter un tableau de Matisse. Le personnage de Matisse ne dit pas un seul mot dans le film.

À cette scène, Gertrude Stein dit : « Pender, je disais à Matisse qu’on va acheter une de ses toiles pour notre collection privée. 500 francs me semble un prix correct. » Gil s’étonne : « 500 francs pour un Matisse ?! Oui, ça me paraît correct. Je me demande si je pourrais en prendre six ou sept. » Cependant, Gertrude Stein détourne la conversation. (Il est évident que les tableaux de Matisse sont très chers aujourd’hui et c’est pourquoi le personnage de Gil est surpris.)

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6.9.1 Justification de sa présence dans le film

Comme Matisse séjourne fréquemment à Paris pendant sa vie, il fréquente Gertrude Stein (et son frère Leo). Ils collaborent et commercent avec les tableaux, comme nous pouvons voir dans le film. (cf. Escholier, 1937, p. 96-97) Cependant, comme nous avons souligné plus haut, la présence de Leo Stein n’est pas justifiée dans le film.

C’est en 1906-1907 dans le salon de Gertrude Stein où Matisse rencontre Picasso. (cf. Escholier, 1937, p. 96-97) Picasso devient un ami de Matisse et Picasso le considère comme son rival (ce qui n’est pas visible dans le film). (cf. Flam, 2003, p. 296) Gertrude Stein distingue ces deux artistes comme le « Pôle Nord » (Matisse) et le « Pôle Sud » (Picasso) de l’Art moderne. (cf. Escholier, 1937, p. 96-97) Ayant vu la création du Braque, Matisse donne un nom au mouvement du « cubisme ». (cf. Danchev, 2013, p. 85)

Après la Première Guerre mondiale, Matisse expose avec Picasso à Paris et il dessine pour le ballet. La présence de Matisse dans le film est alors justifiée.

6.9.2 Apparence physique

En 1929, le personnage de Matisse (joué par l’acteur français Yves-Antoine Spoto) aurait dû avoir 60 ans ce qui correspond au visage de l’acteur, chauve et barbu. Dans les annexes, vous pouvez comparer le personnage du film avec son modèle réel qui est très similaire, portant des lunettes rondes pareilles. (voir Annexe 7-i)

6.10 Surréalistes

(Minute 55)

Dans le film, le personnage de Gil rencontre Salvador Dalí dans le restaurant Aux Lyonnais, après le départ d’Adriana.

Dalí dit à Gil qu’ils se sont déjà rencontrés ce soir-là à la fête (la soirée de mariage surréaliste à Deyrolle). Gil discute finalement ses problèmes d’amour avec les trois surréalistes : Dalí, Ray et Buñuel. Leur conversation se trouve à la citation suivante.

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Dalí : Lui, c’est Pender. Et je suis Dalí ! Il faut vous rappeler. Pender est dans une situation complexe. Gil (Pender) : Ça vous paraîtra fou et vous me croirez ivre mais je dois le dire à quelqu'un. Je viens d'une autre époque, d'une autre ère, le futur. J'arrive du 2 000e millénaire. Je monte en voiture et je glisse à travers l'espace-temps. Ray : Tout à fait normal. Vous habitez deux mondes. Je ne vois rien là d'étrange. Gil : Vous êtes des surréalistes, mais je suis un type normal. Dans une de mes vies, je dois épouser une femme que j'aime. Du moins, je crois que je l'aime. J'ai intérêt à l'aimer, je vais l'épouser. Dalí : Le rhinocéros fait l'amour en montant la femelle. Mais y a-t-il une différence de beauté entre deux rhinocéros ? Ray : Y a-t-il une autre femme ? Gil : Adriana. Je suis très attiré par elle. Je la trouve extrêmement attirante. Seulement, d'autres hommes, de grands artistes, des génies, la trouvent, eux aussi, aguichante. Elle trouve qu'ils sont aussi... Ray : Un homme amoureux d'une femme d'une autre époque ! Ray : Je vois une photo. Buñuel : Je vois un film. Gil : Je vois un problème insurmontable. Dalí : Je vois un rhinocéros.

La mentalité de ces trois artistes surréalistes est exagérée dans le film : ils ne raisonnent pas rationnellement mais ils cèdent à la fantaisie et le surnaturel (comme c’est caractéristique à l’art surréaliste). C’est la raison pour laquelle ils sont les seuls d’avoir compris que Gil arrive d’une époque différente. Dalí est passionné par les rhinocéros et, en fait, il fait allusion à une autre femme concernant le dilemme de Gil. La conversation est terminée par quatre propositions de chacun d’entre les hommes présents, où Ray et Buñuel expriment leurs orientations professionnelles, Gil seulement son dilemme et Dalí prouve son excentricité réelle, ce qui est conçu avec humeur par Woody Allen.

6.10.1 Salvador Dalí

Le personnage de Salvador Dalí apparaît à la scène mentionnée de la minute 55 où on fait aussi référence à son œuvre surréaliste.

6.10.1.1 Justification de sa présence dans le film

Salvador Dalí séjourne à Paris entre 1926 et 1930. Comme nous avons déjà mentionné, il est ami avec Luis Buñuel depuis leurs études à l’Académie royale des beaux-arts Saint-Ferdinand à Madrid. Avec lui, Dalí réalise le film provocatif réussi, Un chien andalou (1929).

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C’est aussi en 1929 où Dalí se lie d’amitié avec Man Ray. (cf. Descharnes, 1987, p. 20) Il faut donc souligner que la rencontre des personnages de ces trois artistes surréalistes dans le film est justifiée.

6.10.1.2 Apparence physique

En 1929, le personnage de Salvador Dalí (joué par l’acteur américain Adrien Brody) aurait dû avoir 25 ans. Le personnage dans le film semble plus âgé (plus de 30 ans) ainsi que Salvador Dalí lui-même aux photographies qui sont originaires de l’année 1929. (voir Annexe 7-j)

Salvador Dalí a des cheveux foncés et il paraît comme un homme mûr grâce à sa moustache qui devient emblématique pour lui : courte et fine quand il est jeune (visible dans le film), longue et courbée quand il est plus âgé. Sa moustache complète incontestablement son style extravagant.

À la plupart de ses photographies, Dalí porte un bâton de ville qui est aussi caractéristique pour lui – dans le film, il l’utilise pour appeler le personnage de Gil.

6.10.1.3 Caractère

Dans le film, Dalí représente une personnalité excentrique ce qui est intentionnellement exagéré par Allen pour souligner ce fait, par exemple par la fascination de Dalí pour les rhinocéros.

Dalí est considéré comme un artiste mégalomane et narcissique ce qui est aussi exprimé dans le film où Dalí avec fierté crie plusieurs fois son nom pour que Gil le puisse retenir. Même en réalité, Dalí est sans doute un artiste extravagant.

6.10.1.4 Passion de Salvador Dalí pour les rhinocéros

Dans le film, Salvador Dalí est enchanté par la beauté des rhinocéros. Nous allons examiner d’où vient ce motif, notamment auxquels ouvrages de Dalí cela se rapporte.

En effet, c’est seulement au début des années 1950 où Dalí découvre sa passion pour les rhinocéros : la perfection de la corne du rhinocéros, son galbe et même sa symbolique sexuelle. (cf. Marsaud, 2017) Dans ces années, Dalí dit : « Le rhinocéros

110 est le coffre-fort de la connaissance au niveau de l’animal, un coffre-fort massif, plus sculpté et travaillé qu’une plaque de bronze. » (Truong, 2009) De surcroît, dans le film Dalí réfléchit sur l’acte sexuel du rhinocéros.

Dans le film, Salvador Dalí même dit qu’il veut peindre le rhinocéros pour le personnage de Gil : « Vous aimez la forme du rhinocéros ? », demande Dalí. « Du rhinocéros ? Je n'y ai jamais pensé. », répond Gil. « Je peins le rhinocéros. Je vous peindrai ! », s’écrit Dalí avec enthousiasme.

En réalité, Dalí vraiment peint et dessine des rhinocéros ce que nous pouvons prouver par sa toile Rhinocéros en désintégration réalisée autour de l’année 1950 (cf. Christie’s, en ligne), ou Le vierge et le rhinocéros (autour de 1973). (cf. Bonhams, en ligne) Il faut aussi mentionner sa gravure Casanova – Girl on rhinocéros horn [qui peut être traduite comme « Fille sur une corne d’un rhinocéros »] (1967), un ouvrage avec une insinuation sexuelle, ou sa gravure à l’eau-forte Rhinocéros (1968). (cf. Artsy, en ligne ; cf. Houzz, en ligne) Il faut remarquer que les objets d’art mentionnés ne sont pas très connus.

En 1954, Robert Descharnes réalise le film L’histoire prodigieuse de la Dentellière et du Rhinocéros où Dalí joue le rôle principal. (cf. Truong, 2009) Dans ce film, Dalí rend hommage à La Dentellière (1671), une peinture de Vermeer17, dans son étude paranoïaque-critique. « L’histoire de ce tableau, peint au zoo de Vincennes en présence d’un rhinocéros et d’une reproduction grand format de l’original de La Dentellière, a donné lieu à un documentaire […] » (Audigier, 2017)

Salvador Dalí même incorpore les rhinocéros dans sa création sculpturale. En 1956, Dalí crée Rhinocéros habillé en dentelle, une statue d’un rhinocéros inspiré de la célèbre gravure de Dürer18 (Rhinocéros de Dürer, 1515). Ce rhinocéros est décoré par les tests d’oursins. « Cette statue de bronze a été produite à de nombreux exemplaires, la plupart de simples statuettes, mais une version monumentale de 3,52 m de haut et de 3,6 tonnes se trouve aujourd’hui à Marbella (Espagne). » (Rhinocéros dans la culture, en ligne)

17 Johannes Vermeer (1632-1675) était peintre baroque néerlandais. 18 Albrecht Dürer (1471-1528) était dessinateur, graveur et peintre allemand. 111

Il existe aussi une version différente de ce rhinocéros inspiré de Dürer nommé « le Rhinocéros cosmique » : il porte « sur son dos un empilement de tests d’oursins ayant la forme d’un obélisque ». (Rhinocéros dans la culture, en ligne)

Ce fait se rapporte à Paris et des associations de Dalí : « Dalí a déclaré que si la ville de Paris devait un jour lui élever une statue, il souhaitait une version colossale du Rhinocéros cosmique, surmontée de son buste par Arno Breker, et installée dans les jardins du Trocadéro, là même où s’était dressé le rhinocéros de Jacquemart. » (Truong, 2009)

Il faut résumer que Woody Allen souligne la passion de Dalí pour les rhinocéros qui est réellement présente dans sa création. Cependant, dans le film, cette prédilection est éprouvée déjà à la fin des années 1920 mais, en réalité, Salvador Dalí intègre les rhinocéros dans sa création plus de trente ans plus tard.

6.10.1.5 Autres ouvrages de Dalí référencés dans le film

Dans le film, Salvador Dalí dit à Gil : « Je peins le rhinocéros. Je vous peindrai ! Vos yeux tristes... vos grosses lèvres fondant à la chaleur du sable. Avec une seule larme ! Et dans votre larme, un autre visage... Le visage du Christ ! Et du rhinocéros ! » Nous avons déjà analysé la passion pour les rhinocéros mais, maintenant, il faut examiner des autres éléments de cet énoncé.

Salvador Dalí est obsédé par les yeux, comme prouvent ses nombreux tableaux (ou sculptures) concernant les yeux qui sont souvent multipliés pour obtenir un effet désagréable, rappelant le cauchemar, ce qui est caractéristique pour le surréalisme. Il s’agit de la sculpture schizoïde Les yeux surréalistes (1980) et certaines peintures qui ne sont pas nommées. Ses peintures Les Yeux Fleuris (1942) ou L’Œil Fleuri (1944) présentent des yeux avec des larmes tombantes.

Salvador Dalí incorpore à sa création les motives des lèvres, notamment celle concernant la mode et le style de vie, par exemple Lèvres de rubis (1949), un bijou d’une marque « Dalí Bijoux ». En 1983, il lance son premier parfum pour les femmes pour rendre hommage à sa femme et sa muse, Gala. Le flacon inventé par Dalí est inspiré par la lèvre exprimée à sa peinture Apparition de la face d’Aphrodite de Cnide (1981) qui est une représentation de la face d’Aphrodite de Cnide, une sculpture antique

112 du sculpteur grec Praxitèle. Les parfums « Salvador Dalí » qui chantent les lèvres de cette déesse de l’amour grecque sont vendus jusqu’à aujourd’hui. (cf. Parfums Salvador Dalí, en ligne) Également, Dalí lance le mobilier surréaliste, principalement des canapés en forme des lèvres, comme Canape-Lèvres de Mae West (1937) exposé au musée Dalí Paris (rue Poulbot).

Dans le film, par l’expression « fondant à la chaleur du sable » dite par Salvador Dalí, Woody Allen fait référence à la peinture surréaliste la plus célèbre de Dalí, La Persistance de la mémoire (1931), qui présente des horloges fondues dans un désert.

Salvador Dalí aime dessiner ou peindre aussi des larmes, comme par exemple Le bassin des Larmes (1969) ou La larme de sang (1975), le tableau qui présente un vieillard portant un capuce qui rappelle le visage du Christ (comme c’est dit dans le film) ou un moine.

Salvador Dalí se consacre également à la peinture chrétienne et il réalise plusieurs peintures exprimant Jésus-Christ, par exemple Christ de saint Jean de la Croix (1951) ou Le Christ de Gala (1978).

Pour résumer, nous avons appris que tous les éléments de l’énoncé du personnage de Salvador Dalí dans le film sont justifiés, en se rapportant aux ouvrages réels de ce peintre et sculpteur surréaliste.

6.10.2 Luis Buñuel

(Minute 55 et 74)

Dans le film, Luis Buñuel apparaît deux fois. C’est à la scène avec Dalí et Ray mais aussi à la scène tournée à la Maison Deyrolle.

6.10.2.1 Justification de sa présence dans le film

Luis Buñuel déménage à Paris en 1925 et il y reste jusqu’à 1930. Son film Chien Andalou (1929), créé avec Dalí, est même projeté en privé pour Man Ray (et Louis Aragon) avant sa première officielle. Dès lors son succès, Buñuel fréquente les surréalistes. (cf. Buñuel, 1987, p. 94)

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6.10.2.2 Apparence physique

En 1929, le personnage de Luis Buñuel (joué par l’acteur français Adrien de Van) aurait dû avoir 29 ans ce qui correspond à l’apparence du personnage de Buñuel dans le film. L’acteur est stylisé de manière semblable comme Buñuel aux photographies anciennes : il a des cheveux polis à cause de l’application du gel. La personne réelle de Buñuel avait à son visage des traits plus rudes que dans le film ce qui est, toutefois, compensé dans le film par un air renfrogné du personnage de Buñuel. (voir Annexe 7-k)

6.10.2.3 L’Ange exterminateur de Buñuel

Pendant la soirée surréaliste à Deyrolle, le personnage de Gil s’efforce de suggérer à Buñuel une idée pour le scénario concernant son futur film surréaliste, L’Ange exterminateur, réalisé au Mexique en 1962. (Gil le connaît parce que ce film existe à l’époque de Gil, en 2010.) Le nom de ce film n’est pas prononcé dans le film et, donc, il est possible que, pour le spectateur, il n’est pas évident de quel film il s’agit. Pour trouver le nom du film, il fallait chercher des mots clés sur Internet. La citation suivante représente la conversation entre Gil et Buñuel portant sur ce film.

Gil : Monsieur Buñuel, j’ai eu une bonne idée de film pour vous. Des gens assistent à un dîner protocolaire, et à la fin du dîner, ils ne peuvent pas quitter la pièce. Buñuel : Pourquoi ? Gil : Ils ne trouvent pas d'issue pour sortir. Buñuel : Mais pourquoi ? Gil : Quand ils se trouvent forcés de rester ensemble, le vernis de la civilisation s’efface très vite et il ne reste que ce qu'ils sont vraiment : des animaux. Buñuel : Mais pourquoi ils ne filent pas ? Gil : Il faut y réfléchir. Peut-être, un jour, en vous rasant, ça excitera votre imagination. Buñuel : Je ne comprends pas ce qui les retient. (Minute 74)

L’intrigue de ce film de Buñuel est décrite à la citation suivante.

Edmundo et Lucia de Nobile, un couple bourgeois de Mexico, donnent une réception après l'opéra dans leur luxueuse demeure. Quelques faits bizarres se produisent alors : des domestiques partent sans expliquer leur comportement, les invités connaissent une impression de déjà vu, Ana retire de son sac deux pattes de poulet alors que Blanca joue au piano une sonate de Paradisi. Au moment de partir, une étrange réaction interdit aux invités de quitter les lieux. Ces derniers finissent par dormir sur place. Mais le lendemain matin, ils constatent qu'il est toujours impossible de sortir du salon. (AlloCiné, en ligne)

En bref, les visiteurs ne peuvent pas sortir de la maison à cause d’une étrange force invisible. Comme le personnage de Gil dit dans le film, L’Ange exterminateur montre comment le vernis de civilisation peut immédiatement disparaître dans une

114 situation extrême : les personnages manifestent une violence primitive. Nous n’analysons pas l’intrigue entière pour donner espace à voir ce film intéressant avec un sujet extraordinaire, étant une matière à réfléchir.

6.10.3 Man Ray

(Minute 55)

Le personnage de Man Ray discute sur la situation complexe de Gil, en prouvant sa mentalité surréaliste. Cependant, il ne dit rien concernant sa création.

6.10.3.1 Justification de sa présence dans le film

Man Ray habite à Paris entre 1921 et 1940. Il s’installe dans le quartier du Montparnasse où il rencontre tous les personnages de l’époque. Il s’associe au groupe des surréalistes et, alors, il se lie d’amitié avec Breton, Éluard, Aragon et Soupault (ou Cocteau). Également, il devient ami avec Ernest Hemingway et Gertrude Stein qui, en revanche, appartiennent dans un environnement artistique différent. (cf. Ray, Autoportrait, 1964)

Dans sa création, Ray s’oriente vers la photographie. (cf. Ribemont-Dessaignes, 1984, p. 2) Cela correspond au film analysé où il est présenté comme un photographe surréaliste. En 1929, que nous avons désignée comme une époque historique présentée dans le film (selon la peinture de Picasso, la chanson de Porter, la présence de Fitzgerald et Hemingway, et les rencontres de Ray avec Dalí et Buñuel), Man Ray n’est pas seulement un grand photographe mais aussi un réalisateur. Cependant, dans le film, il y a Luis Buñuel qui est présenté comme un grand réalisateur. Tout compte fait, les films de Buñuel sont pourtant plus connus.

En 1929, Ray se lie d’amitié avec Salvador Dalí (cf. Descharnes, 1987, p. 20) et, à la fin de l’année, il collabore également avec Luis Buñuel : Ray subventionne le film de Buñuel dont la réalisation est finalement refusée. (cf. Hammond, 2003, p. 124)

6.10.3.2 Apparence physique

En 1929, le personnage de Man Ray (joué par l’acteur français Tom Cordier) aurait dû avoir 39 ans ce qui correspond à l’apparence du personnage dans le film.

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Man Ray est le personnage le plus âgé des trois surréalistes analysés. Le personnage de Ray dans le film rassemble à la personne réelle de l’artiste, surtout par sa face et ses tempes dégarnies. (voir Annexe 7-l)

6.11 Cole Porter et Linda Lee Thomas

(Minute 19)

Dans le film, le personnage de Cole Porter paraît sur la scène seulement pendant un instant à une soirée de Jean Cocteau. Accompagné par sa femme Linda Lee Thomas assise sur le piano, Porter est en train de chanter sa chanson Let’s Do It (1928) et de jouer du piano, souriant. (Il n’est pas étonnant que Woody Allen choisisse la chanson la plus connue de Porter.)

Ensuite, Porter et sa femme accompagnent Gil et les Fitzgerald au club Chez Bricktop où ils regardent la danse de Joséphine Baker. Plus tard dans le film, le personnage de Gil achète un vinyle de Cole Porter. Gabrielle, une vendeuse d’antiquités, dit qu’elle aime la Génération perdue dont Porter est le représentant. Il est clair que Woody Allen se concentre dans son film sur la société des expatriés américains à Paris et sur les auteurs de la Génération perdue.

6.11.1 Justification de leur présence dans le film

En 1917, Cole Porter émigre en France. En 1919, en tant qu’un « noceur » et un homosexuel ouvert, étonnement, il épouse Linda Lee Thomas, une mondaine américaine, veuve plus âgée que lui. Les deux préfèrent mener une vie nocturne ce qui est visible dans le film. (cf. Encyclopædia Britannica, en ligne)

En 1928, Porter retourne aux États-Unis pour travailler à Broadway. Malgré tout, il séjourne à Paris en octobre 1928 mais il y est absent en 1929 où Hemingway et Fitzgerald sont à Paris, ce qui ne correspond pas au film. (cf. Citron, 2005, p. 74-79) Il faut remarquer que Woody Allen ne suit pas exactement tous les détails historiques mais il très proche de l’histoire réelle.

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6.11.2 Apparence physique

En 1929, le personnage de Cole Porter (joué par l’acteur français Yves Heck) aurait dû avoir 38 ans ce qui correspond à l’apparence du personnage dans le film. De surcroît, dans le film, Porter est aussi souriant que son modèle historique à ses photographies. Le personnage de Linda Lee Porter est mal visible dans le film mais, toutefois, elle ressemble à Linda Lee Porter réelle. (voir Annexe 7-m)

6.12 Joséphine Baker

(Minute 23)

Le personnage de Joséphine Baker danse seulement dans le film, notamment à la scène au club Bricktop’s (Chez Bricktop) où elle est observée par les personnages de Gil, Scott et Zelda Fitzgerald, Cole Porter et Linda Lee Thomas.

6.12.1 Justification de sa présence dans le film

En 1925, Baker déménage à Paris et elle se produit au spectacle musical « Revue nègre » au Théâtre des Champs-Élysées, comme nous avons mentionné. Également, elle paraît sur la scène au club Chez Bricktop où elle devient la protégée de la propriétaire, Ada « Bricktop » Smith. Cela justifie aussi sa présence à ce club dans le film. Joséphine Baker est admirée par tout Paris, même par Ernest Hemingway, et elle devient ami avec Jean Cocteau. (cf. Murari, 2015, p. 74-79)

6.12.2 Apparence physique

En 1929, le personnage de Joséphine Baker (jouée par la modèle et actrice française Sonia Rolland) aurait dû avoir 23 ans ce qui correspond parfaitement à l’apparence du personnage dans le film.

Le costume de Joséphine Baker dans le film contient une robe blanche provocante, un boa blanc emplumé, un collier perlé et un bandeau décoré de cailloux et d’une plume blanche. Ce style d’habillement décoré est aussi présent aux photographies réelles de Baker des années 1920. Comme c’est exprimé précisément dans le film, Baker préférait, en réalité, des robes et des accessoires blancs. Elle portait également une mèche roulée à son visage, qui est aussi visible dans le film. En d’autres termes,

117 nous apprécions l’authenticité du costume et de la coiffure du personnage de Joséphine Baker dans le film. (voir Annexe 7-n)

6.13 Djuna Barnes

(Minute 47)

Dans le film, le personnage de Djuna Barnes apparaît seulement pendant un instant en tant qu’une partenaire de danse de Gil à la soirée de Fitzgerald au Musée des Arts forains. Ils dansent le charleston et il y la prise de vue par derrière sur le personnage de Djuna Barnes.

Immédiatement après, Adriana dit à Gil : « Ça vous plaisait bien de danser avec Djuna Barnes ! » Et Gil répond : « C’était Djuna Barnes ? Pas étonnant qu’elle ait voulu conduire ! » C’est comment Woody Allen fait allusion au fait que Barnes représentait une femme puissante et émancipée.

6.13.1 Justification de sa présence dans le film

Djuna Barnes, une femme progressiste, déménage à Paris en 1920 et elle y reste toute la décade, en se consacrant aux interviews avec des écrivains et des artistes expatriés, comme nous avons mentionné. La présence de Barnes à Paris dans le film est donc justifiée.

6.13.2 Apparence physique

En 1929, le personnage de Djuna Barnes (jouée par Emmanuelle Uzan) aurait dû avoir 37 ans ce qui ne peut pas être étudié dans le film parce que nous voyons Djuna Barnes seulement par derrière. Toutefois, il faut noter un foulard décoré que le personnage dans le film porte sur sa tête comme un turban ce qui est, en réalité, caractéristique pour Djuna Barnes. (voir Annexe 7-p)

6.14 Juan Belmonte

(Minute 25 et 49)

Dans le film, Juan Belmonte apparaît deux fois, chaque fois pendant un petit moment à la présence d’Hemingway, son ami.

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Pour la première fois, c’est à la Crémerie-Restaurant Polidor visitée par les personnages de Gil et de Scott et Zelda Fitzgerald. Zelda finalement part avec Belmonte à Saint Germain. Peu après, ils sont suivis par Scott qui est jaloux. La seconde fois, Belmonte apparaît à la soirée des Fitzgerald au Musée des Arts forains à la présence d’Hemingway qui chante le courage de Belmonte.

6.14.1 Amitié avec Hemingway et présence injustifiée de Belmonte à Paris

Il faut remarquer qu’Ernest Hemingway visite l’Espagne plusieurs fois pour voir des corridas et des toréros et il devient ami de Belmonte. Hemingway mentionne Belmonte dans son roman Mort dans l’après-midi (1932) où il glorifie des capacités de ce toréro. (cf. Encyclopædia Britannica, en ligne) Ce fait nous aide à comprendre des relations et des liens entre ces deux personnages dans le film. Cependant, il n’est pas possible pour nous de trouver des mentions sur le séjour de Belmonte à Paris ou ses relations avec Scott et Zelda Fitzgerald.

6.14.2 Apparence physique

En 1929, le personnage de Juan Belmonte (joué par Daniel Lundh) aurait dû avoir 37 ans ce qui plus ou moins correspond à l’apparence de l’acteur (peut-être le personnage dans le film paraît plus jeune). Le personnage dans le film aussi bien que son modèle historique réel sont des hommes attractifs avec des cheveux foncés. (voir Annexe 7-o)

6.15 Jean Cocteau

Jean Cocteau n’apparaît pas dans le film mais il y est mentionné. Nous rappelons que le premier lieu où se montre le personnage de Gil dans les années 1920 est une soirée de Cocteau (Quai de Bourbon).

L’artiste Jean Cocteau, né à Paris, est simplement lié à cette ville. (voir sa biographie) C’est pourquoi sa présence dans le film est justifiée.

Il semble que Cocteau ne fréquente pas les écrivains de la Génération perdue ou Gertrude Stein : l’action de ces artistes diffère. Mais, d’autre part, il collabore parfois avec Picasso, notamment au ballet russe de Diaghilev. Dans le film, Scott et Zelda

119

Fitzgerald apparaissent plutôt accidentellement à la soirée réputée de Cocteau et, ensuite, ils s’esquivent, cherchant un endroit plus intéressant.

6.16 Coco Chanel

Comme nous avons déjà mentionné, le personnage de Coco Chanel n’apparaît pas dans le film mais il y est mentionné comme la personne chez qui Adriana fait son apprentissage de la Haute Couture.

La présence de Coco Chanel à Paris des années 1920 est justifiée : elle travaille dans un salon de modiste, rue Cambon. « [Coco Chanel] est proche des artistes parisiens pendant l’entre-deux-guerres : elle dessine les costumes pour les pièces de Cocteau, elle est amie avec Marcel Proust, Toulouse-Lautrec et Auguste Renoir ». (Elle, en ligne)

6.17 Qui-est Adriana ?

Finalement, il faut vérifier si le personnage d’Adriana dans le film représente le personnage réel ou non.

En 1948, Hemingway est enchanté par la modèle Adriana Ivancich qui devient sa maîtresse. (Fuentes, 1987, p. 70) D’après ses photographies, c’est une jolie femme élégante avec des cheveux foncés et le coup au carré bob. Elle rappelle le personnage d’Adriana dans le film, par son apparence physique et, principalement, par le même nom. Néanmoins, ni Modigliani ni Braque ni Picasso n’avaient la maîtresse appelée Adriana.

Le film s’inspire du fait que Picasso et Modigliani avaient des affaires avec les femmes. (Il n’est pas possible de trouver aucune mention d’une maîtresse de Braque. Nous savons seulement, qu’en 1926, Braque épouse Marcelle Lapré.)

Les six plus grandes muses de Picasso (et maîtresses à la fois) étaient Fernande Olivier, Eva Gouel, Olga Khokhlova, Marie-Thérèse Walter, Dora Maar et Jacqueline Roque. (cf. Konbini, en ligne) Les plus grandes muses de Modigliani étaient Beatrice Hastings et Jeanne Hébuterne. (cf. Serre, 2018, en ligne)

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Il n’est pas sûr si Woody Allen s’inspire du personnage réel d’Adriana Ivancich pour créer Adriana. Le personnage d’Adriana, la muse de Picasso et l’objet du désir d’Hemingway dans le film, est donc plutôt un personnage fictif. Néanmoins, sa présence dans le film correspond au mode de vie des artistes représentés.

6.18 Conclusion

Pour conclure ce chapitre, il faut apprécier l’authenticité de la représentation des personnages historiques réels et du contexte historique entier dans le film de Woody Allen. C’est pourquoi le film représente un vrai potentiel didactique.

Le film respecte les histoires réelles des artistes présents et il est donc très proche de la réalité historique. C’est seulement la présence du personnage de Leo Stein (ou de Juan Belmonte) qui ne correspond pas à la réalité des années 1920. De plus, comme vous pouvez voir dans les annexes, tous les personnages ressemblent considérablement aux artistes réels, portant des costumes d’époque vraiment authentiques.

Les informations les plus importantes découvertes à l’analyse vont être exploitées dans la partie didactique pour instruire les étudiants sur l’histoire de l’art français et sur les artistes américains expatriés.

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7. RECOMMENDATIONS

Nous avons examiné trois versions du film : le film en version originale (en anglais), le doublage français et le doublage tchèque. Il en résulte certaines remarques et recommandations pour les spectateurs, principalement pour ceux qui veulent s’instruire.

Évidemment, pour apprendre l’anglais, il est recommandé d’utiliser la version originale. Pour apprendre le français, ce qui est également un des objectifs de la partie didactique, nous recommandons certainement le doublage français.

Le doublage tchèque, ainsi que la version originale en anglais, est accompagné parfois par les phrases prononcées en français. Néanmoins, il faut souligner que les acteurs de doublage tchèques ne suivent pas les règles correctes de la prononciation. Nous préconisons de ne pas regarder cette version qui peut perturber la prononciation des spectateurs qui apprennent le français.

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PARTIE DIDACTIQUE

Là, dans la partie didactique, nous pouvons finalement exploiter à des fins éducatives les informations rassemblées dans la partie théorique et les découvertes de l’analyse de la partie analytique.

Les activités didactiques proposées font suite au film Minuit à Paris, notamment à sa version avec le doublage français. Il est possible d’utiliser les sous-titres en français (chez les élèves doués et compétents) ou les sous-titres en langue maternelle (chez les élèves débutants ou moyens).

Il faut remarquer le caractère interdisciplinaire des activités didactiques présentées dans ce mémoire. Elles intègrent les sujets de plusieurs matières : en dehors de la compétence linguistique concernant la langue française, nous nous concentrons principalement à l’approfondissement des connaissances de la littérature et de l’histoire de l’art. Les élèves se familiarisent surtout avec le contexte culturel des Années folles parisiennes et de la Belle Époque et ils font connaissance des mouvements pratiqués par les artistes présentés dans le film. En ce qui concerne cette problématique, la partie théorique présente la source à consulter.

Dans la partie didactique, nous offrons aux élèves (avancés) aussi la possibilité d’évaluer l’apparence physique des acteurs avec leurs modèles historiques réels que nous avons constatée comme très réussie et prouvée par les photographies jointes aux annexes. Également, certaines activités se focalisent sur les monuments célèbres de Paris et lieux clés de tournage qui ont été présentés dans la partie analytique grâce à laquelle l’enseignant potentiel peut présenter en prime des informations intéressantes aux élèves qui ont regardé le film.

Les pages suivantes présentent deux fiches pédagogiques différentes. Chaque d’entre eux comprend les informations nécessaires concernant le groupe cible des élèves, les objectifs principaux des activités pédagogiques, la durée des activités et les informations détaillées portant sur la démarche. Ces documents informatifs sont suivis par les fiches d’élève respectives qui représentent les matériaux distribués aux élèves avant de regarder le film.

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Fiche pédagogique 1 et Fiche d’élève 1 proposent les activités pour les élèves avancés (niveau B2) et ils sont donc recommandées aux lycéens ou, possiblement, aux élèves de 9e classe de l’école primaire à l´enseignement des langues étrangères élargi. (14-18 ans) À la différence des activités pour les débutants, ces fiches pénètrent plus profondément à la problématique du film, grâce à la compétence de la langue prévue.

La consigne finale de la Fiche d’élève 1 est basée sur la « classe en puzzle », la méthode qui supporte l’enseignement inclusive et la coopération en équipe. Grâce à cette activité très importante, qui exige déjà certain raisonnement intellectuel et certaine argumentation, les élèves peuvent se familiariser à fond avec le surréalisme, le salon de Gertrude Stein, Ernest Hemingway et son livre Paris est une fête ou l’idée de l’âge d’or, les sujets analysés systématiquement à ce mémoire.

Fiche pédagogique 2 et Fiche d’élève 2 présentent les activités considérablement simplifiées qui se concentrent sur les monuments et la géographie de Paris. Les activités sont adaptées aux jeunes élèves de l’école primaire (niveau A1-A2 ; 12-15 ans).

Au cours des activités pédagogiques destinées aux élèves avancés, l’enseignant et les élèves rencontrent le peintre connu Vincent van Gogh ou le roman célèbre de Francis Scott Fitzgerald, Gatsby le Magnifique. Les deux problématiques sont représentés aux adaptations filmiques excellentes qui représentent des matériaux didactiques également très enrichissants. Nous préconisons donc de recommander ces deux films aux élèves ou les regarder une autre fois. Il s’agit du film d’animation britannico-polonais La Passion Van Gogh (Loving Vincent) (2017) qui « se caractérise par un format inédit : l’animation est effectuée à partir des toiles du peintre lui-même, copiées et modifiées de manière à composer chaque image du film ». (Wikipédia, en ligne) Le deuxième film indiqué, Gatsby le Magnifique (2013), est une adaptation du roman du même nom de Fitzgerald, un film dramatique australo-américain réalisé par Baz Luhrmann.

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Fiche pédagogique 1

Thème : Le film Minuit à Paris

Objectifs pédagogiques :

- Se familiariser avec l’histoire de l’art français, surtout le contexte culturel et les artistes des Années folles parisiennes et de la Belle Époque - Se familiariser avec les mouvements pratiqués par les artistes représentés dans le film et avec leurs ouvrages principaux - Vérifier et assurer la compréhension du film - Apercevoir et retenir les noms des artistes qui apparaissent dans le film - Se familiariser avec l’apparence physique des modèles historiques réels des artistes représentés dans le film - Se familiariser avec la culture, la géographie et les monuments célèbres parisiens - Retenir les noms des monuments parisiens en français - Distinguer la rive gauche et la rive droite de la Seine et les arrondissements de Paris - Coopérer en paires et en groupes - Exprimer son opinion sur la problématique du film - Soutenir les affirmations par les arguments pertinents - Tenir une conversation concernant l’art français et le film - Réaliser le discours oral cultivé

Niveau : B2

Public : adolescents

Durée : 94 minutes du film + 160 minutes du travail (env. 6 classes de 45 minutes)

Support, matériel : le film Minuit à Paris (le doublage français), fiche d’élève, Internet

Disposition de la classe : normale

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Démarche :

Consigne 1 : Avant de regarder le film Minuit à Paris, les élèves observent l’affiche de ce film et la peinture de Vincent van Gogh dont l’affiche s’inspire. L’enseignant pose les questions aux élèves concernant l’affiche et la peinture, le réalisateur du film Woody Allen et sa filmographie, l’hypothèse sur le contenu et le genre du film, l’acteur principal du film et le rapport des élèves à la ville de Paris. Il s’agit de la discussion entre l’enseignant et toute la classe. L’objectif de cet exercice est surtout de motiver les élèves à regarder le film et à travailler ensuite avec la problématique du film.

Note importante : Avant de préparer la technique pour jouer le film, l’enseignant invite les élèves à examiner Consigne 2, 3, 4 et 5. Il faut aussi amener les élèves à regarder et écouter le film avec attention. Ils peuvent avoir les fiches d’élève sur eux, ils peuvent même prendre des notes mais pas excessivement pour ne pas corrompre leur expérience du film. Après le film, les élèves évaluent leurs hypothèses prononcées avant le film.

Consigne 2 : Les élèves peuvent coopérer en paires. Ils ont environ 4 minutes pour joindre les photographies des artistes principaux du film avec les photographies de leurs modèles historiques réels et pour écrire leurs noms. Ensuite, ils partagent leurs réponses avec toute la classe. Il faut aussi présenter les raisons des affirmations proposées. L’enseignant incite les élèves à comparer l’apparence physique des acteurs avec les artistes réels et à utiliser le vocabulaire adéquat (par ex. la coiffure, les cheveux, la moustache, les vêtements etc.). Les élèves finalement évaluent la stylisation des acteurs dans le film et leurs costumes de l’époque. L’objectif de cet exercice est surtout de s’orienter en ce qui concerne les artistes principaux du film et retenir leurs noms.

Consigne 3 : Les élèves peuvent coopérer en paires. Ils ont environ 6 minutes pour marquer si les affirmations proposées sont vraies ou fausses. Ensuite, les élèves partagent leurs réponses et leurs justifications avec toute la classe. L’objectif de cet exercice est de vérifier la compréhension du film et, en même temps, de souligner les moments et les sujets les plus importants du film.

Consigne 4 : L’enseignant incite les élèves à discuter en paires les questions ouvertes proposées. Ils ont environ 7 minutes pour la discussion et pour prendre des notes. Ensuite, les élèves partagent leurs réponses et leurs justifications avec toute la classe.

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Il faut se rappeler les scènes concrètes et les noms des artistes. L’enseignant peut montrer certains personnages ou certaines scènes du film de nouveau pour que les élèves se remémorent. Comme dans le Consigne 2, l’objectif de cet exercice est principalement de vérifier la compréhension du film et, en même temps, de souligner les moments et les sujets les plus importants.

Consigne 5 : Les élèves examinent le tableau qui montre les artistes qui sont représentés ou mentionnés dans le film et ils disent s’il y a des artistes qu’ils connaissent déjà, par exemple grâce à leurs classes littéraires ou d’arts plastiques. Ensuite, les élèves coopèrent en paires (7 minutes). Ils classent les artistes aux domaines concernant leurs professions et leurs mouvements artistiques. Les élèves suivent les chiffres entre parenthèses qui indiquent le nombre de membres dans chaque domaine. Ensuite, les élèves partagent leurs réponses et leurs justifications avec toute la classe. Avec des élèves adroits, il est possible de distinguer les peintres cubistes, impressionnistes, fauvistes ou membres de l’École de Paris (facultatif). Il faut que l’enseignant donne des explications portant sur la précision des mouvements artistiques. L’enseignant peut également utiliser Internet pour montrer quelques peintures ou quelque chose qui peut aider à la compréhension des élèves. L’objectif de cet exercice est principalement de se familiariser avec les artistes représentés dans le film et leurs mouvements artistiques.

Consigne 6 : Les élèves peuvent coopérer en paires (environ 4 minutes). Les élèves joignent les artistes les plus connus (représentés dans le film) avec leurs ouvrages célèbres. Il faut inciter les élèves à utiliser leurs connaissances de la littérature américaine ou des arts plastiques français en se rappelant les scènes du film qui peuvent les aider (le sujet de la guerre chez Hemingway, la beauté de la femme à la peinture de Picasso, La Chanson d’amour de J. Alfred Prufrock de T.S. Eliot, ou le style de la peinture surréaliste de Dalí). Ensuite, les élèves partagent leurs réponses et leurs justifications avec toute la classe. L’objectif de cet exercice est de retenir les noms des artistes célèbres, comprendre le style de leur création et mémoriser les noms de leurs œuvres d’art connus.

Consigne 7 : Les élèves regardent de nouveau la séquence initiale du film (de 3,5 minutes) qui présente des monuments et des lieux parisiens le plus célèbres. Ils essayent de noter tous les monuments qu’ils connaissent. S’ils ne connaissent pas les noms

127 français, ils les notent en tchèque. Ensuite, les élèves partagent leurs réponses avec toute la classe. L’enseignant aussi demande aux élèves s’ils ont aperçu d’autres monuments dans le film. L’enseignant écrit sur le tableau les noms des monuments en français et souligne la prononciation correcte. L’objectif de cet exercice est de se familiariser avec les monuments parisiens.

Consigne 8 : Un des élèves lit à haute voix un court article sur la géographie de Paris. Ensuite, l’enseignant vérifie si les élèves comprennent et précise la problématique par ses propres mots ou par ses propres expériences à Paris. Ensuite, les élèves disent où se trouvent les six monuments marqués à la carte proposée : ils forment les phrases correctes. Ils distinguent deux rives de la Seine et les arrondissements de Paris. En mentionnant les arrondissements, il faut utiliser les nombres ordinaux. (S’il y a des problèmes avec ce sujet grammatical, l’enseignant devrait rappeler la création des formes correctes.) Les élèves peuvent localiser aussi d’autres monuments ou lieux parisiens, particulièrement des lieux de tournage du film : Moulin-Rouge, Maxim’s, Musée Rodin, Église Saint-Étienne du Mont, Pont Alexandre-III, Musée de l’Orangerie, Agence Duluc, Shakespeare & Company, etc. (L’enseignant trouve leur localisation sur Internet.) Les élèves eux-mêmes peuvent choisir quels monuments ils veulent localiser. Au cours de cette activité, l’enseignant aussi donne eux élèves les informations précises concernant les lieux de tournage dans le film et il rappelle les scènes concrètes du film. L’objectif de cet exercice est de se familiariser avec la géographie de Paris, les monuments le plus connus de Paris et les lieux de tournage du film.

Consigne 9 : Cette activité optionnelle est basée sur la « classe en puzzle » et, pour sa complexité, elle devrait être proposée aux élèves avancés. Tout d’abord, l’enseignant divise la classe en groupes de 3-4 membres. (Nous supposons que les classes de langue ont au maximum 16 élèves.) En divisant les élèves, il faut prendre en considération les capacités langagières et intellectuelles de chaque élève. Cette activité comprend 4 sections qui représentent 4 sujets principaux à discuter. Chaque groupe va discuter un sujet différent, chercher des réponses, des solutions et des arguments pour développer le sujet (assembler « les pièces du puzzle »). L’enseignant ne dit pas aux élèves que la difficulté des tâches monte légèrement : le premier sujet est donc le plus simple et le dernier est le plus difficile. C’est pourquoi la division des élèves doit être méthodique et réfléchie. Chaque groupe prépare une courte présentation pour la classe

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(env. 4-5 minutes) Il est nécessaire que l’enseignant soit au service des élèves : qu’il les aide (avec la traduction des instructions et des citations ou le choix du vocabulaire), qu’il leur donne des explications ou des indices nécessaires, et qu’il se consacre successivement à chaque groupe. L’enseignant peut adapter la démarche de l’activité selon les conditions à la classe (par exemple le nombre d’élèves). Par exemple, il est possible d’omettre le sujet numéro 4. Nous supposons que cette activité va durer un cours (45 minutes) : 22 minutes de la phase préparatoire des groupes et 23 minutes des présentations. Les élèves peuvent aussi évaluer les présentations de leurs camarades de classe. L’objectif de cet exercice est d’aller plus loin en ce qui concerne la problématique du film et l’argumentation des élèves, de se familiariser avec le surréalisme, le salon de Gertrude Stein, Ernest Hemingway et son livre Paris est une fête ou l’idée de l’âge d’or. Cette activité assez difficile est présentée comme la tâche finale facultative.

Réponses correctes :

Consigne 1 :

1. Vincent van Gogh. 2. (Réponses libres) 3. Woody Allen. 4. Par exemple Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander, La Rose pourpre du Caire, Café Society. 5. (Réponses libres. C’est Owen Wilson.) 6. (Réponses libres) 7. (Réponses libres) 8. (Réponses libres)

Consigne 2 :

1. f) – Zelda Fitzgerald 2. a) – Scott Fitzgerald 3. e) – Ernest Hemingway 4. b) – Gertrude Stein 5. c) – Pablo Picasso 6. d) – Salvador Dalí

Consigne 3 :

1. F 2. V 3. F 4. V

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5. F 6. V 7. V 8. V 9. F 10. V 11. F 12. V 13. F 14. V

Consigne 4 :

1. Ils visitent le château de Versailles. 2. Parce qu’elle retarde l’écriture de son mari et elle est sa rivale. 3. Hemingway raconte à Gil ses expériences de guerre. (Il parle du courage, de la mort et de l’acte d’amour). 4. Parce qu’il veut savoir s’il est possible d’aimer deux femmes en même temps. C’est le cas d’Auguste Rodin. 5. Salvador Dalí est passionné par le rhinocéros. 6. Gil propose à Luis Buñuel une idée pour son futur film. 7. Edgar Degas, Paul Gauguin et Henri de Toulouse-Lautrec. 8. Non, ils ne sont pas contents de leur présent. Adriana veut vivre à la Belle Époque et les trois peintres veulent vivre à la Renaissance. 9. Le détective privé arrive à Versailles à l’époque de Louis XIV.

Consigne 5 :

Peintres (7 membres) – Pablo Picasso (cubiste), Henri Matisse (fauviste), Amedeo Modigliani (École de Paris), Henri de Toulouse-Lautrec (impressionniste/postimpr.), Paul Gauguin (impressionniste/postimpr.), Edgar Degas (impressionniste/postimpr.), Claude Monet (impressionniste) Écrivains américains de la Génération perdue (4 membres) – Ernest Hemingway, Francis Scott Fitzgerald, T. S. Eliot, William Faulkner Artistes surréalistes (3 membres) – Salvador Dalí (peintre), Man Ray (photographe), Luis Buñuel (réalisateur) Collectionneur d’art et propriétaire du salon d’art – Gertrude Stein Sculpteur français – Auguste Rodin Musicien américain – Cole Porter Danseuse afro-américaine – Joséphine Baker Toréador espagnol – Juan Belmonte Couturière française – Coco Chanel Le roi de France – Louis XIV

Consigne 6 :

1) a) 2) c) 3) d) 4) e) 130

5) g) 6) b) 7) f)

Consigne 7 :

Les monuments les plus connus de Paris visibles dans le film sont : le Pont Alexandre III et la Seine, la Tour Eiffel, le Moulin-Rouge, l’Avenue des Champs-Elysées et l’Arc de Triomphe, la Basilique du Sacré-Cœur, la Cathédrale Notre-Dame de Paris, le Jardin du Luxembourg, le Montmartre, le Louvre, la Place Vendôme.

Consigne 8 :

1) La Tour Eiffel se trouve à la rive gauche. Elle se trouve dans 7e arrondissement. 2) L’Arc de Triomphe se trouve à la rive droite. Il se trouve dans le 8e arrondissement. 3) Le musée du Louvre se trouve à la rive droite. Il se trouve dans le 1er arrondissement. 4) La Cathédrale Notre-Dame se trouve à la rive droite. Elle se trouve dans le 4e arrondissement. 5) La Basilique du Sacré-Cœur se trouve à la rive droite. Elle se trouve dans le 18e arrondissement. 6) La Colonne de Juillet (Place de la Bastille) se trouve à la rive droite. Elle se trouve dans le 12e arrondissement.

Consigne 9 : Optionnelle. (Présentations des élèves. Réponses libres.)

Résumé et réponses possibles des élèves :

1) Surréalisme dans le film Minuit à Paris : Dans le film, il y a 3 personnages surréalistes : Salvador Dalí (peintre), Man Ray (photographe) et Luis Buñuel (cinéaste). Ils comprennent que Gil arrive d’une époque différente parce que le surréalisme est libéré du contrôle de la raison. Les artistes se concentrent sur le rêve et la fantaisie.

2) Salon de Gertrude Stein dans le film Minuit à Paris : La présence de Leo Stein dans le film n’est pas justifiée. Il était contre l’homosexualité de sa sœur, il est parti et il ne communiquait plus jamais avec elle. Le film nous présente le salon célèbre de Stein. Nous pouvons y voir les peintures de Picasso, Matisse, Cézanne, Renoir, Gauguin ou Toulouse-Lautrec. Gertrude Stein collectionnait l’art et elle donnait les conseils aux artistes. Ernest Hemingway respectait Gertrude Stein. Alice B. Toklas apparaît aussi dans le film.

3) Ernest Hemingway et son livre Paris est une fête : Le film s’inspire du livre Paris est une fête : de longues promenades pour chercher l’inspiration pour l’écriture des romans, les visites d’Hemingway au salon du Gertrude Stein, les problèmes de Scott et Zelda Fitzgerald.

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4) L’idée principale du film Minuit à Paris – l’idée de l’âge d’or : C’est le personnage de Paul qui explique ce terme dans le film. (lire la citation dans la fiche) C’est à la scène à Versailles. […] Gil préfère les années 1920, Adriana la Belle Époque, et les trois peintres (Degas, Gauguin et Toulouse-Lautrec) veulent vivre à la Renaissance. Ces personnages ne sont pas contents de leur présent et ils veulent vivre au passé – c’est une illusion. La leçon qui résulte de cela est qu’il faut se contenter de son propre présent. Le détective privé arrive à Versailles à l’époque de Luis XIV parce qu’il probablement préfère cette époque historique.

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Fiche d’élève 1 Le film Minuit à Paris

Consigne 1 : Avant de regarder le film Minuit à Paris (2011), regardez l’affiche de ce film et les peintures qui se trouvent plus bas. Répondez aux questions.

1. L’affiche du film s’inspire du tableau du peintre célèbre qui est connu pour avoir coupé son oreille. Savez-vous qui est-ce ?

2. Est-ce que vous connaissez le film Minuit à Paris ?

3. Qui est le réalisateur du film ?

4. Connaissez-vous d’autres films de ce metteur en scène ?

5. Connaissez-vous l’acteur qui est sur l’affiche ?

6. Quel est votre hypothèse sur le genre du film ?

7. Quel est votre hypothèse sur le sujet du film ?

8. Est-ce que vous aimez Paris ? Avez-vous visité cette ville ?

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Consigne 2 : Joignez les photographies des personnages du film avec les photographies de leurs modèles historiques réels. Dessinez des flèches commençant aux points noirs et écrivez les noms des personnages – écoutez bien le film.

a) 1. Nom : ………………..…. ●

2. Nom : ……………..……. ● b)

3. Nom : ……………..……. ● c)

d) 4. Nom : …………………... ●

5. Nom : …………..………. ● e)

6. Nom : ………………..…. ● f)

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Consigne 3 : Vrai ou faux ? Regardez le film est décidez si les phrases suivantes sont vraies (V) ou fausses (F). (Lisez cette liste avant de regarder le film !)

1. Gil veut déménager à New York. ⬜ 2. Scott et Zelda Fitzgerald aiment visiter et organiser les soirées. ⬜ 3. Gertrude Stein refuse de lire le roman de Gil. ⬜ 4. Pablo Picasso est un homme très compliqué. ⬜ 5. Pablo Picasso est fidèle à son épouse. ⬜ 6. Adriana adore la Belle Époque. ⬜ 7. Gil aime écouter les chansons de Cole Porter. ⬜ 8. Ernest Hemingway aime beaucoup la boxe et la chasse. ⬜ 9. Juan Belmonte est un ennemi d’Ernest Hemingway. ⬜ 10. Zelda Hemingway souffre des dépressions et elle veut se suicider. ⬜ 11. Les surréalistes ne croient pas que Gil voyage dans le temps. ⬜ 12. Gertrude Stein achète le tableau d’Henri Matisse. ⬜ 13. Adriana et Gil refusent de visiter le Moulin Rouge. ⬜ 14. Gil aime Paris sous la pluie. ⬜

Consigne 4 : Répondez aux questions.

1. Quel château visitent les personnages de Gil, Inez, Paul et Carol ?

2. Pourquoi Ernest Hemingway critique la femme de Scott Fitzgerald ?

3. Qu’est-ce que Hemingway raconte à Gil à la voiture de minuit ?

4. Pourquoi Gil revient au Musée Rodin pour consulter Auguste Rodin ?

5. Pour quel animal est passionné le peintre surréaliste Salvador Dalí ?

6. Qu’est-ce que Gil propose à Luis Buñuel à la soirée surréaliste ?

7. Quels sont les noms de trois peintres que Gil et Adriana rencontrent à la scène de

la Belle Époque au Moulin-Rouge ?

8. Est-ce que ces peintres et Adriana sont contents à leur présent ?

9. Où arrive finalement le détective privé ?

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Consigne 5 : Regardez et écoutez le film avec attention. Quels artistes dans le tableau connaissez-vous déjà ? Avez-vous rencontré ces noms à vos classes littéraires ou d’arts plastiques ? (Lisez cette liste avant de regarder le film.) Classez les artistes suivants. Suivez les chiffres entre parenthèses qui indiquent le nombre de membres dans chaque domaine.

Ernest Hemingway, Man Ray, Pablo Picasso, Henri de Toulouse-Lautrec, Cole Porter, Gertrude Stein, Luis Buñuel, Paul Gauguin, Henri Matisse, Salvador Dalí, Edgar Degas, Francis Scott Fitzgerald, T. S. Eliot, Louis XIV, Joséphine Baker, Juan Belmonte, Auguste Rodin, Claude Monet, Coco Chanel, William Faulkner, Amedeo Modigliani

Peintres (7)

- Cubistes (C) - Impressionnistes et postimpressionistes (I) - Fauvistes (F) - Membres de l’École de Paris (E)

Écrivains américains de la Génération perdue (4)

Artistes surréalistes (3)

- Peintre (Pe) - Photographe (Ph) - Réalisateur (R)

Collectionneur d’art et propriétaire du salon d’art (1)

Sculpteur français (1)

Musicien américain (1)

Danseuse afro-américaine (1)

Toréador espagnol (1)

Couturière française (1)

Le roi de France (1)

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Consigne 6 : Joignez les artistes avec leurs œuvres d’art célèbres.

1. Ernest Hemingway ⬜ 2. Francis Scott Fitzgerald ⬜ 3. Gertrude Stein ⬜ 4. Pablo Picasso ⬜ 5. Salvador Dalí ⬜ 6. T. S. Eliot ⬜ 7. Luis Buñuel ⬜ a) b) c)

d) e) f)

Les Demoiselles d’Avignon (peinture) Un Chien Andalou (film)

g)

La Persistance de la mémoire (peinture)

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Consigne 7 : Regardez de nouveau la séquence initiale du film (de 3,5 minutes) qui présente des monuments et des lieux parisiens le plus célèbres. Essayez de noter tous les monuments que vous connaissez. Si vous ne connaissez pas les noms français, notez-les en tchèque. Y a-t-il d’autres monuments que vous avez aperçus dans le film ?

…………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………

Consigne 8 : Lisez l’article sur la géographie de Paris. Ensuite, dites où se trouvent les six monuments marqués à la carte. Distinguez deux rives de la Seine et les arrondissements. Révisez les nombres ordinaux. Vous pouvez localiser aussi d’autres monuments ou lieux parisiens (par exemple des lieux de tournage du film).

Paris est la capitale de la France et le centre de la région l’Île-de-France. La ville compte à peu près 2 millions d’habitants et elle se compose de 20 arrondissements. Le fleuve Seine divise la ville en deux parties : la rive gauche (la partie sud de Paris) et la rive droite (la partie nord de Paris).

Exemple : L’Arc de Triomphe se trouve à la rive gauche / à la rive droite (de la Seine). L’Arc de Triomphe se trouve dans le 8e arrondissement.

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Consigne 9 : « Classe en puzzle »

Travaillez en petites groupes (de 3-4 membres) selon la division de l’enseignant. Il y a 4 sections qui représentent 4 sujets principaux à discuter (concernant le film). Chaque groupe discute un sujet différent, cherche des réponses, des solutions et des arguments pour développer le sujet et prépare une courte présentation pour la classe (env. 4-5 minutes).

1) Surréalisme dans le film Minuit à Paris

Tâche : Expliquez à vos camarades de classe ce que c’est le surréalisme, de quelle scène du film il s’agit, quels trois artistes apparaissent à cette scène, quelles sont leurs professions et pourquoi ils croient que Gil vient d’une autre époque. Choisissez les arguments à l’article suivant et les citations du film pour développer votre présentation. Vous pouvez aussi ajouter vos propres remarques.

Gil : Ça vous paraîtra fou et vous me croirez ivre [= boire trop d’alcool] mais je dois le dire à quelqu'un. Je viens d’une autre époque, d’une autre ère, le futur. J’arrive du 2 000e millénaire. Je monte en voiture et je glisse à travers l’espace-temps. [= voyager dans le temps] Man Ray : Tout à fait normal. Vous habitez deux mondes. Je ne vois rien là d’étrange. Gil : Vous êtes des surréalistes, mais je suis un type normal. […] Man Ray : Un homme amoureux d’une femme d’une autre époque ! Man Ray : Je vois une photo. Luis Buñuel : Je vois un film. Gil : Je vois un problème insurmontable. Salvador Dalí : Je vois un rhinocéros.

Le surréalisme était un grand mouvement artistique d’avant-garde des années 1920. Il suivait le dadaïsme, qui était la réaction à l’horreur et l’absurdité de la guerre. Le surréalisme a influencé surtout la poésie, la peinture et le film. Les artistes surréalistes les plus connus étaient André Breton, Paul Éluard, Louis Aragon, Man Ray, Salvador Dalí, Joan Miró, Max Ernst ou Luis Buñuel. Le surréalisme a été influencé par la psychanalyse de Sigmund Freud, un neurologue autrichien. Les artistes surréalistes se concentraient sur le rêve, la fantaisie, la provocation, l’instinct sexuel et l’écriture automatique. L’art surréaliste était libéré du contrôle de la raison. André Breton était le théoricien principal du surréalisme. En 1924, il publiait le Manifeste du surréalisme. Salvador Dalí et Luis Buñuel réalisent ensemble un film surréaliste célèbre très provocative, Un Chien andalou (1928), où nous pouvons voir la scène fameuse d’un œil découpé.

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2) Salon de Gertrude Stein dans le film Minuit à Paris

Tâche : Expliquez brièvement à vos camarades de classe qui était Gertrude Stein. Parlez des scènes du film qui concernent Gertrude Stein et son salon, en répondant aux questions suivantes. Choisissez les arguments à l’article suivant et les citations du film pour développer votre présentation. Vous pouvez aussi ajouter vos propres remarques.

1) Est-ce que la présence de Leo Stein dans le film est justifiée ? Pourquoi ? / Pourquoi pas ? 2) Est-ce que le film nous présente son salon d’art célèbre ? 3) Qu’est-ce qu’on peut voir dans son salon ? 4) Qu’est-ce que Gertrude Stein fait dans le film ? 5) Quelle est l’opinion d’Hemingway sur Gertrude Stein ? 6) Est-ce que Alice B. Toklas apparaît dans le film ?

Gertrude Stein (1874-1946) était écrivaine et féministe américaine. En 1903, elle a déménagé à Paris. Elle aimait beaucoup son frère Leo Stein avec qui elle tenait le salon d’art prospère à Paris où se rencontraient les artistes de l’époque. Gertrude Stein collectionnait l’art. Elle achète des tableaux de Cézanne, de Renoir, de Gauguin, de Toulouse-Lautrec ou de Matisse. Gertrude Stein est devenue ami avec le peintre espagnol Pablo Picasso. Dans le salon de Gertrude Stein, on discutait avec passion de l’art. Gertrude Stein était homosexuelle. En 1907, elle a commencé sa liaison amoureuse avec Alice B. Toklas qui durait jusqu’à la mort de Stein. Mais Leo Stein était contre l’homosexualité de sa sœur. Il est parti et il ne communiquait plus jamais avec elle. Gertrude Stein aimait les tableaux cubistes de Picasso et de Braque. Après la guerre, Ernest Hemingway et Scott Fitzgerald visitaient souvent le salon et ils adoraient Gertrude Stein. Elle les appelait la « Génération perdue ». En général, elle aimait donner des conseils aux artistes. Le livre le plus connu de Gertrude Stein était Autobiographie d’Alice Toklas.

Scène 1 Gil : Puis-je vous demander la plus immense faveur ? Hemingway : Quoi donc ? Gil : Le liriez-vous ? Hemingway : Votre roman ? Gil : Il fait quatre cents pages, et je voudrais juste avoir une opinion. Hemingway : Au lieu de lire votre roman, voilà ce que je ferai. Je l’apporterai à Gertrude Stein. Je ne confie mes œuvres qu’à elle.

Scène 2 Hemingway : Alice ! Comment va ? Alice : Elle est là. Suis-moi. Hemingway : Je vous présente Gil Pender, Miss Stein. Un jeune écrivain américain. Gertrude Stein : Vous allez nous aider à décider qui a raison et qui a tort. Je disais à Pablo que ce portrait ne représente pas Adriana.

Scène 3 Gertrude Stein : Alors, c’est le livre de vous dont on m’a parlé ? J’y jetterai un œil. Vous l’avez lu, Hemingway ? Hemingway : À vous de le faire, c’est vous qui avez été si bon juge de mon travail.

Scène 4 Gertrude Stein dit à Gil : Parlons de votre livre. L’artiste ne doit pas succomber au désespoir [être désespéré], mais trouver un antidote au vide de l’existence. [= trouve une solution de la difficulté de l’existence]

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3) Le film Minuit à Paris : Ernest Hemingway et son livre Paris est une fête

Tâche : Expliquez brièvement à vos camarades de classe qui est Ernest Hemingway. Prouvez que le film s’inspire de son livre Paris est une fête. Choisissez les arguments à l’article suivant et les citations du film pour développer votre présentation. Vous pouvez aussi ajouter vos propres remarques.

Ernest Hemingway (1899-1961) était écrivain américain célèbre du mouvement appelé la Génération perdue. Il était romancier et journaliste. Il a servi comme un ambulancier en Italie pendant la Première Guerre mondiale. Ses expériences de guerre ont influencé beaucoup sa création. Après la guerre, Hemingway a déménagé à Paris où il visitait souvent le salon de Gertrude Stein. Grâce à elle, il a adopté sa célèbre méthode économique de l’écriture. En 1925, Hemingway a rencontré Scott Fitzgerald et ils sont devenus grands amis. En 1954, Hemingway a obtenu le Prix Nobel de littérature. Les livres les plus célèbres d’Hemingway sont : Le soleil se lève aussi (1926), L’Adieu aux armes (1929), Pour qui sonne le glas (1940), Viel homme et la mer (1952).

Comme un homme âgé, Hemingway travaillait sur le livre autobiographique, Paris est une fête (1964). Ce livre a été publié après sa mort. Il décrit la vie d’Hemingway à Paris des années 1920. Le film Minuit à Paris s’inspire de ce livre d’Hemingway.

Dans le livre, Hemingway dit que Paris est sa ville rêvée et qu’il aime faire de longues promenades pour chercher l’inspiration pour ses romans. Cela rappelle le personnage de Gil dans le film, n’est-ce pas ? Hemingway aussi décrit ses visites au salon du Gertrude Stein et les problèmes de Scott et Zelda Fitzgerald : Scott et Zelda étaient malheureux. Zelda était « le handicap » de Scott. Elle souffrait des dépressions. Elle aussi essayait d’écrire, comme son mari.

Scène 1 Gil : Je me vois bien vivre ici. Les Parisiens me comprennent. Je me vois bien me balader, sur la rive gauche, avec une baguette sous le bras et aller au Café de Flore, me plaire à griffonner [= écrire] mon livre. Gil : Comme a dit Hemingway : « Paris est une fête » ! Scène 2 Adriana : Pourquoi elle reste là, à regarder l’eau ? Oh, mon Dieu ! Zelda, qu’est-ce que tu fais ? Zelda : Je ne veux plus vivre ! Scène 3 Hemingway dit à Fitzgerald : Tu es un auteur. Écris, au lieu de batifoler. [= faire des bêtises] Elle gaspille ton temps parce qu’elle est ta rivale. Tu commets [= faire] une tragique erreur. Scène 4 Hemingway dit à Gertrude Stein : C’est vous qui avez été si bon juge de mon travail.

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4) L’idée principale du film Minuit à Paris – l’idée de l’âge d’or

Tâche : Expliquez brièvement à vos camarades de classe ce que c’est « l’âge d’or ». Parlez des scènes du film qui concernent l’âge d’or, en répondant aux questions suivantes. Choisissez les arguments à l’article suivant et les citations du film pour développer votre présentation. Vous pouvez aussi ajouter vos propres remarques.

1) Quel personnage (dans le film) explique ce que c’est l’âge d’or ? 2) Il s’agit de quelle scène du film ? 3) Comment explique-t-il ce terme ? 4) Quel est l’âge d’or (l’époque préférée) de Gil ? 5) Quel est l’âge d’or d’Adriana ? 6) Quel est l’âge d’or des trois peintres de la scène de la Belle Époque – Degas, Gauguin et Toulouse- Lautrec ? 7) Pourquoi l’âge d’or est une illusion, une idée fausse ? 8) Quelle leçon résulte de cela ? 9) Quelle est une explication possible de l’arrivée du détective privé au Versailles à l’époque de Luis XIV ?

Le terme de « l’âge d’or » signifie une époque idéale. Cette expression vient de la mythologie grecque. Nous pouvons le trouver chez Hésiode – le poète de l’Antiquité. L’âge d’or, c’était le temps de l’innocence, de la richesse et du bonheur.

Scène à Versailles : Paul : Qui voudrait acheter ces trucs nostalgiques ? [le truc = la chose] Inez : Des gens qui vivent dans le passé, qui croient qu'ils auraient été plus heureux s'ils avaient vécu autrefois. Paul : Quand aurais-tu souhaité vivre, Mister Proust ? Inez : À Paris, dans les années 20. Sous la pluie. Paul : La nostalgie est un déni... le déni d'un pénible présent. [= on refuse le présent parce qu’il est difficile] Inez : Gil est un vrai romantique. Il vivrait plus heureux en état de perpétuel déni. [= le refus du présent qui ne finit pas] Paul : Et le nom de cette illusion est « Syndrome de l’Âge d’Or ». C'est la notion erronée [= fausse ; une illusion] qu'une période différente est meilleure que celle qu'on vit. C'est une faille [= problème] dans l'imagination romantique de ceux qui trouvent difficile d'affronter le présent. [= de vivre au présent et résister le présent] Scène à la Belle Époque (des années 1890) : Gauguin : Degas et moi parlions du fait que cette génération est dépourvue d'imagination. [= n’a pas d’imagination] Gauguin : Il aurait mieux valu [= il vaut mieux] vivre pendant la Renaissance. Adriana : Ça, c'est l'Âge d'Or ! Gauguin : Maintenant ? Adriana : Oui, c'est l'Âge d'Or ! Degas : Pas du tout. La Renaissance a été beaucoup mieux. Plus tard, Adriana dit à Gil : Vous trouvez que les années 1920 sont un âge d’or ?! Gil : Pour moi, elles le sont. [= Qui.] Adriana : Je viens des années 1920 et je dis que l’Âge d’Or est la Belle Époque ! Gil : Pour ces gars [= hommes], l’Âge d’Or, c’était la Renaissance. Si vous restez ici et que ça devient votre présent, vous imaginerez vite qu’une autre époque était vraiment l’Âge d’Or. Voilà ce qu’est le présent ! Un peu insatisfaisant car la vie est un peu insatisfaisante. [= le présent apporte le désappointement et la déception]

Conclusion : Gil a la possibilité de voyager dans le temps. Il découvre que l’âge d’or est une illusion où on vit dans le passé, non dans le présent. Il comprend finalement qu’il faut se contenter de son propre présent (il faut être heureux de son propre présent).

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Fiche pédagogique 2

Thème : Le film Minuit à Paris

Objectifs pédagogiques :

- Se familiariser avec la culture, la géographie et les monuments célèbres parisiens - Retenir les noms des monuments parisiens en français - Distinguer la rive gauche et la rive droite de la Seine et les arrondissements de Paris - Exprimer son opinion sur la problématique du film - Réviser les nombres ordinaux

Niveau : A1-A2

Public : les jeunes

Durée : 94 minutes du film + env. 45 minutes du travail (au total env. 3 cours de 45 minutes)

Support, matériel : le film Minuit à Paris (le doublage français sous-titrée en tchèque), fiche d’élève, Internet

Disposition de la classe : normale

Démarche :

Consigne 1 : Avant de regarder le film Minuit à Paris, les élèves répondent aux questions. L’enseignant pose les questions aux élèves qui répondent en observant l’affiche du film. Les élèves expriment également leur rapport à la ville de Paris et ils se familiarisent avec Vincent van Gogh, le peintre célèbre qui a coupé son oreille. Il s’agit d’une discussion simplifiée entre l’enseignant et toute la classe. L’objectif de cet exercice est surtout de motiver les élèves à regarder le film.

Consigne 2 : Les élèves peuvent coopérer en paires. Ils ont environ 4 minutes pour joindre les photographies des monuments parisiens avec leurs noms. Ensuite, ils partagent leurs réponses avec toute la classe. L’objectif de cet exercice est de se familiariser avec les monuments parisiens et leurs noms en français.

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Consigne 5 : Un des élèves (ou l’enseignant) lit à haute voix un court article sur la géographie de Paris. Ensuite, l’enseignant vérifie si les élèves comprennent et précise la problématique par ses propres mots ou par ses propres expériences à Paris. Ensuite, les élèves disent où se trouvent les six monuments marqués à la carte proposée : ils forment les phrases correctes. Ils distinguent deux rives de la Seine et les arrondissements de Paris. En mentionnant les arrondissements, il faut utiliser les nombres ordinaux. S’il y a des problèmes avec ce sujet grammatical, l’enseignant devrait rappeler la création des formes correctes. (Les élèves peuvent localiser aussi d’autres monuments ou lieux parisiens, particulièrement des lieux de tournage du film, par exemple le Moulin-Rouge ou le Pont Alexandre-III. L’enseignant trouve leur localisation sur Internet.) L’objectif de cet exercice est de se familiariser avec la géographie de Paris et les monuments le plus connus de Paris.

Consigne 4 : Les élèves regardent de nouveau la séquence initiale du film (de 3,5 minutes) pour y reconnaître les monuments mentionnés dans les activités précédentes. Les élèves essayent de noter les monuments présentés à cette séquence : ceux déjà mentionnés mais aussi ceux qui n’ont pas été déjà mentionnés. L’enseignant aussi demande aux élèves s’ils ont aperçu d’autres monuments plus tard dans le film.

Réponses correctes :

Consigne 1 :

1. Minuit à Paris. 2. (Réponses libres) 3. Woody Allen. 4. (Réponses libres. C’est Owen Wilson.) 5. Kathy Bates, Adrien Brody, Carla Bruni, Marion Cotillard, Rachel McAdams, Michael Sheen, Owen Wilson. 6. (Réponses libres) 7. Vincent van Gogh.

Consigne 2 :

1. d) 2. a) 3. e) 4. c) 5. f) 6. b)

144

Consigne 3 :

1) La Tour Eiffel se trouve à la rive gauche. Elle se trouve dans 7e arrondissement. 2) L’Arc de Triomphe se trouve à la rive droite. Il se trouve dans le 8e arrondissement. 3) Le Louvre se trouve à la rive droite. Il se trouve dans le 1er arrondissement. 4) Notre-Dame se trouve à la rive droite. Elle se trouve dans le 4e arrondissement. 5) Le Sacré-Cœur se trouve à la rive droite. Il se trouve dans le 18e arrondissement. 6) La Colonne de Juillet (Place de la Bastille) se trouve à la rive droite. Elle se trouve dans le 12e arrondissement.

Consigne 4 :

Les monuments que nous avons mentionnés : la Tour Eiffel, les Champs-Elysées et l’Arc de Triomphe, le Sacré-Cœur, Notre-Dame, le Louvre.

D’autres monuments ou lieux qui peuvent être mentionnés : le Pont Alexandre III et la Seine, le Moulin-Rouge, le Jardin du Luxembourg, le Montmartre, la Place Vendôme.

D’autres monuments ou lieux qui apparaissent plus tard dans le film : le Château de Versailles.

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Fiche d’élève 2 Le film Minuit à Paris

Consigne 1 : Répondez aux questions.

1. Quel est le nom du film que nous allons regarder ?

2. Est-ce que vous avez vu ce film ?

3. Qui est le réalisateur du film ?

4. Connaissez-vous l’acteur qui est sur l’affiche ?

5. Quels sont les noms des acteurs qui jouent dans ce film ?

6. Est-ce que vous aimez Paris ? Avez-vous visité cette ville ?

7. L’affiche du film est inspirée par la peinture d’un peintre célèbre. Il a coupé son oreille. Qui-est-ce ?

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Consigne 2 : Joignez les photographies des monuments avec leurs noms.

a) l’Arc de Triomphe (Champs-Élysées)

1)

b) la Place de la Bastille

2)

c) le Sacré-Cœur

3)

d) la Tour Eiffel

4)

e) le Louvre

5)

f) Notre Dame

6)

147

Consigne 3 : Lisez l’article sur Paris. Retrouvez les monuments. Où est la rive gauche et où est la rive droite ?

Paris est la capitale de la France et le centre de la région l’Île-de-France. La ville compte à peu près 2 millions d’habitants. La ville se compose de 20 arrondissements. Le fleuve Seine divise la ville en deux parties : la rive gauche (la partie sud de Paris) et la rive droite (la partie nord de Paris).

Exemple :

Où se trouve l’Arc de Triomphe ?

L’Arc de Triomphe se trouve à la rive gauche / à la rive droite.

L’Arc de Triomphe se trouve dans le 8e arrondissement.

Consigne 4 : Regardez l’introduction du film. Notez les monuments qui y apparaissent. Y a-t-il d’autres monuments que nous n’avons pas déjà mentionnés ?

…………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………

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CONCLUSION

Dans ce mémoire, nous avons examiné le film Minuit à Paris dans lequel Woody Allen exprime son amour profonde pour cette ville qui est, en même temps, nostalgique de temps passé éblouissant.

Dans la partie théorique, nous avons introduit la thématique et l’auteur du film, et surtout le contexte historique, culturel et artistique de la Belle Époque et des Années folles, deux époques principales du film. Nous avons présenté aussi le roi Louis XIV qui apparaît pendant un instant dans le film. Avant tout, d’après les thèmes du film, nous nous sommes consacrés à la peinture de la Belle Époque et les arts plastiques et la société des artistes expatriés américains (la Génération perdue) des années 1920. La description de ces deux époques comporte également des biographies des artistes qui apparaissent ou sont mentionnés dans le film.

Dans la partie analytique, nous avons comparé les personnages des artistes représentés dans le film avec la réalité historique. Pour cela, nous avons observé le film le plus minutieusement que possible et nous avons examiné les énoncés des personnages présentés. Également, nous avons subi la recherche profonde et systématique des manuels et des publications qui comportent les biographies des artistes analysés, les informations détaillés sur leur vie à Paris, la caractéristique de leur création artistique ou leur caractère personnel. Également, nous avons suivi les articles et les critiques qui s’occupent de l’analyse des personnages dans le film. Les informations découvertes dans les articles en ligne ont été aussi vérifiées dans les manuels ou d’autres sources plus crédibles. Cette recherche étendue nous a permis à déchiffrer les connaissances et les messages communiqués par Woody Allen dans le film. Nous avons exploité également notre connaissance de la langue anglaise, principalement pour rassembler les informations portant sur les artistes américains expatriés. Nous avons découvert et présenté les informations précises qui ont permis à justifier et apprécier finalement l’authenticité du film. Cela revient à dire que nous sommes arrivés à prouver l’hypothèse essentielle prononcée à l’introduction du mémoire qui a prévu le potentiel didactique du film.

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Woody Allen reproduit parfaitement l’apparence physique des artistes dans le film. Tous les personnages ressemblent considérablement à leurs modèles historiques réels, en ce qui concerne aussi leur tenue vestimentaire, ce qui est documenté et prouvé par les photographies jointes dans les annexes.

Nous avons appris que le film s’inspire du livre d’Hemingway, Paris est une fête, qui est même mentionné dans le film. Le film, tout comme le livre d’Hemingway, présente l’amour profonde pour Paris et les flâneries de bohème du personnage principale, Gil Pender. Également, nous faisons connaissance avec le salon de Gertrude Stein, le couple compliqué de Scott et Zelda Fitzgerald, leur amitié avec Hemingway et la fierté et l’égocentrisme d’Hemingway.

Le film nous familiarise également avec l’héroïsme, la compétitivité, les loisirs et l’expérience de guerre d’Hemingway et son amitié avec Juan Belmonte, les liaisons amoureuses d’Auguste Rodin, la mentalité surréaliste, le caractère compliqué de Pablo Picasso et surtout l’idée de « l’âge d’or ». Nous avons découvert également les sculptures et les tableaux référencés de Salvador Dalí ou le film évoqué de Buñuel, L’Ange exterminateur.

Au cours de notre analyse, nous avons également décelé que le personnage d’Adriana est un personnage fictif. Même si elle peut rappeler la modèle Adriana Ivancich, maîtresse d’Hemingway, son nom n’a aucun rapport avec Braque, Modigliani ou Picasso. Nous avons appris également que l’amitié entre Hemingway et Stein aurait dû être déjà pourrie aux années représentées dans le film, ce qui est omis par Woody Allen pour idéaliser le film.

Dans la partie analytique, nous avons recherché et ensuite énuméré les lieux de tournage ou les monuments parisiens qui apparaissent dans le film et qui sont exploités dans la partie didactique (avec les sujets de l’histoire de l’art français). Nous avons aussi souligné quels lieux de tournage ont été simulés pour le film (par exemple le club Chez Bricktop ou le salon de Gertrude Stein). Le film nous présente l’ambiance du Moulin- Rouge et du restaurant Maxim’s, deux établissements célèbres dès les temps de la Belle Époque. Dans le film, on manque seulement les hauts lieux parisiens renommés des Années folles (les cafés comme la Closerie des Lilas, les Deux Magots, le Dôme

150 ou la Rotonde) qui sont également décrits dans le livre d’Hemingway Paris est une fête et qui auraient rendu le film d’Allen encore plus authentique.

Nous avons désigné l’étape entre 1893-1894 comme une époque vraisemblable du déroulement de la scène de la Belle Époque dans le film. Pour déduire cette conclusion, nous avons pris en considération la date d’ouverture du restaurant Maxim’s en 1893 et la présence réelle de Degas, Gauguin et Toulouse-Lautrec à Paris.

La présence à Paris des années 1920 reste injustifiée pour Juan Belmonte et, principalement, pour Leo Stein qui quitte Paris en 1907 et il ne communique plus jamais avec Gertrude Stein (qui continue à mener seule son salon).

Nous avons désigné l’année 1929 comme l’année où se déroule l’épisode des Années folles dans le film, principalement à cause de la création de la chanson Let’s Do It de Cole Porter (1928), la finalisation de la peinture Baigneuse à Dinard de Picasso (1928), le séjour commun d’Hemingway et des Fitzgerald à Paris (1929) et le début des rencontres des trois surréalistes (1929), Dalí, Buñuel et Ray. C’est seulement Faulkner, MacLeish et Porter qui échappent à cette hypothèse : ils séjournent à Paris avant l’année proposée.

Excepté les petites différences découvertes lors de la comparaison du film avec l’histoire réelle, il faut souligner que Woody Allen est considérablement proche de la réalité ce qui éclaircit et prouve le vrai potentiel didactique du film duquel profite aussi la partie didactique du mémoire.

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RÉSUMÉ

Diplomová práce se zabývá filmem Půlnoc v Paříži (2011), ve kterém známý režisér Woody Allen vyjadřuje svou hlubokou nostalgickou lásku k Paříži. Cílem práce je prokázat a objasnit didaktický potenciál filmu. Teoretická část se zaměřuje na tematiku a autora filmu, a především na historický, kulturní a umělecký kontext období zvaného Belle Époque (léta 1890) a období 20. let, což jsou dvě základní historické éry představené ve filmu. Dle témat filmu představujeme především malířství let 1890 a výtvarné směry a uměleckou společnost amerických emigrantů (Ztracenou generaci) let dvacátých, kdy v Paříži působí mnoho umělců z ciziny. Následují životopisy příslušných osobností, které se objevují ve filmu nebo jsou tam zmíněny. Předmětem analytické části je srovnání umělců představených ve filmu s jejich reálnými historickými protějšky a historickou realitou obecně. Studujeme jejich život v Paříži a předkládáme detailní informace, které nám umožňují prokázat a ocenit věrohodnost filmu. Woody Allen je značně blízko historické realitě, což dokazuje zmíněný didaktický potenciál filmu, kterého využívají i navržené aktivity v didaktické části práce.

Le mémoire de maîtrise se consacre au film Minuit à Paris (2011) dans lequel le réalisateur renommé, Woody Allen, exprime son amour profonde et nostalgique pour la ville de Paris. Le but du travail est de justifier et éclaircir le potentiel didactique du film. La partie théorique se concentre sur la thématique, l’auteur du film et, surtout, le contexte historique, culturel et artistique de la Belle Époque (années 1890) et des Années folles (années 1920), deux époques principales représentées dans le film. D’après les thèmes du film, nous présentons principalement la peinture de la Belle Époque et les arts plastiques et la société des artistes expatriés américains (la Génération perdue) des années 1920 qui sont suivis par les biographies des artistes correspondants qui apparaissent ou sont mentionnés dans le film. Le sujet de la partie analytique est la comparaison des personnages des artistes représentés dans le film avec leurs modèles réels et la réalité historique en général. Nous étudions leurs vies à Paris et présentons les informations précises qui permettent de justifier et apprécier finalement l’authenticité du film. Woody Allen est considérablement proche de la réalité ce qui prouve le vrai potentiel didactique du film duquel profitent aussi les activités proposées de la partie didactique du mémoire.

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162

ANNEXES

Annexe 1 : Informations sur le film Minuit à Paris [la grille]

Titre original Midnight in Paris Titre en français Minuit à Paris Réalisation Woody Allen Scénario Woody Allen Production Letty Aronson Stephen Tenenbaum Jaume Roures Décoration Anne Seibel et Hélène Dubreuil Casting Stéphane Foenkinos Patricia Kerrigan DiCerto Juliet Taylor Acteurs principaux Owen Wilson Rachel McAdams Marion Cotillard Kathy Bates Adrien Brody Carla Bruni Michael Sheen Musique Stephane Wrembel Sociétés de production Gravier Productions Mediapro Televisió de Catalunya (TV3) Versátil Cinema Directeur de la photographie Darius Khondji Correction Alisa Lepselter Distribué par Sony Pictures Classics Pays d’origine États-Unis Espagne Langue Anglais Sortie May 11, 2011 (Cannes) May 13, 2011 (Espagne) May 20, 2011 (États-Unis) Genre Comédie, drame, fantasy Durée 94 minutes Budget 30 millions $ Oscar le meilleur scénario original (2012)

(Wikipedia en anglais et Wikipédia en français, en ligne)

163

Annexe 2 : L’affiche du film Minuit à Paris et la toile La Nuit étoilée (1889) de Vincent van Gogh

L’affiche du film Minuit à Paris (2011) [image] :

164

La Nuit Étoilée de Vincent van Gogh (1889) [image ; peinture] :

165

Annexe 3 : La filmographie de Woody Allen [la liste chronologique] Woody Allen comme réalisateur-scénariste (et parfois acteur) : 1966 : Lily la tigresse (What's Up, Tiger Lily ?) 1969 : Prends l'oseille et tire-toi (Take the Money and Run) 1971 : Bananas 1971 : Men of Crisis : The Harvey Wallinger Story (téléfilm) 1972 : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander (Everything You Always Wanted to Know About Sex (But Were Afraid to Ask)) 1972 : Tombe les filles et tais-toi (Play it Again, Sam) 1973 : Woody et les Robots (Sleeper) 1975 : Guerre et Amour (Love and Death) 1977 : Annie Hall 1978 : Intérieurs (Interiors) 1979 : Manhattan 1980 : Stardust Memories 1982 : Comédie érotique d'une nuit d'été (A Midsummer Night's Sex Comedy) 1983 : Zelig 1984 : Broadway Danny Rose 1985 : La Rose pourpre du Caire (The Purple Rose of Cairo) 1986 : Hannah et ses sœurs (Hannah and Her Sisters) 1987 : Radio Days 1987 : September 1988 : Une autre femme (Another Woman) 1989 : Le Complot d'Œdipe segment du film collectif New York Stories (Oedipus Wrecks) 1989 : Crimes et Délits (Crimes and Misdemeanors) 1990 : Alice 1992 : Ombres et Brouillard (Shadows and Fog) 1992 : Maris et Femmes (Husbands and Wives) 1993 : Meurtre mystérieux à Manhattan (Manhattan Murder Mystery) 1994 : Coups de feu sur Broadway () 1994 : Nuits de Chine (Don't Drink the Water) 1995 : Maudite Aphrodite () 1996 : Tout le monde dit I love you () 1997 : Harry dans tous ses états () 1998 : Celebrity 1999 : Accords et Désaccords (Sweet and Lowdown) 2000 : Escrocs mais pas trop () 2001 : Le Sortilège du scorpion de jade (The Curse of the Jade Scorpion) 2001 : Sounds From a Town I Love 2002 : Hollywood Ending 2003 : Anything Else 2004 : Melinda et Melinda 2005 : 2006 : Scoop 2007 : Le Rêve de Cassandre (Cassandra's Dream) 2008 : Vicky Cristina Barcelona 2009 :

166

2010 : Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu (You Will Meet a Tall Dark Stranger) 2011 : Minuit à Paris (Midnight in Paris) 2012 : To Rome with Love 2013 : 2014 : Magic in the Moonlight 2015 : L'Homme irrationnel (Irrational Man) 2016 : Café Society 2016 : Crisis in Six Scenes (Série télévisée) 2017 : Wonder Wheel 2019 : Un jour de pluie à New York () 2020 : Rifkin's Festival

(Wikipédia, Woody Allen, en ligne)

167

Annexe 4 : Ressemblance de Goulue et la femme dans le film

La Goulue (1890) [photographie] :

La prise de vue de la femme et l’homme dans le film (minute 75 du film) :

168

La peinture de Henri de Toulouse-Lautrec : Baraque de la Goulue à la Foire du Trône : La danse au Moulin Rouge (La Goulue et Valentin-le-Désossé), 1895 :

Annexe 5 : Portrait de Gertrude Stein (1906) de Pablo Picasso

169

Annexe 6 : La Baigneuse à Dinard (1928) de Pablo Picasso

170

Annexe 7 : Comparaison des personnages dans le film avec leurs modèles historiques réels (film vs. réalité)

a) Edgar Degas

b) Paul Gauguin

171 c) Henri de Toulouse-Lautrec

d) Ernest Hemingway

172 e) Scott Fitzgerald et Zelda Fitzgerald

f) T. S. Eliot

173 g) Gertrude Stein, Leo Stein et Alice B. Toklas

174 h) Pablo Picasso

i) Henri Matisse

175 j) Salvador Dalí

k) Luis Buñuel

176 l) Man Ray

m) Cole Porter et Linda Lee Thomas

177

n) Joséphine Baker

178 o) Juan Belmonte

p) Djuna Barnes

179 q) Louis XIV et Marie-Thérèse d’Autriche

180

Sources des annexes :

Annexe 1 :

Minuit à Paris. Wikipédia : L’encyclopédie libre [en ligne]. Dernière modification 2020- 04-27 [cit. 2020-06-17]. Disponible sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Minuit_%C3%A0_Paris

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Annexe 3 :

Woody Allen. Wikipédia : L’encyclopédie libre [en ligne]. Dernière modification 2020- 08-10 [cit. 2020-09-29]. Disponible sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Woody_Allen

Annexe 4 :

La Goulue [photographie]. Wikipédia : L’encyclopédie libre [en ligne]. Dernière modification 2020-01-07 [cit. 2020-09-29]. Disponible sur : https://cs.wikipedia.org/wiki/La_Goulue#/media/Soubor:La_Goulue01.jpg

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Annexe 5 :

Portrait of Gertrude Stein by Pablo Picasso [image : peinture]. Wikipedia : The free encyclopaedia [en ligne]. Dernière modification 2019-12-27 [cit. 2020-10-13]. Disponible sur : https://en.wikipedia.org/wiki/Portrait_of_Gertrude_Stein#/media/File:GertrudeStein.JPG

181

Annexe 6 :

Baigneuse à Dinard (Picasso). [image : peinture] Tallenge Store [en ligne]. [cit. 2020- 10-08]. Disponible sur : https://www.tallengestore.com/products/baigneuse-a-dinardthe- bather-posters

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