Octobre 2003

études & rapports

La Nauze Et son bassin versant

Etude menée en septembre 2003 dans le cadre du DESS "Gestion et Traitement des eaux" de l’Université de Limoges

sous la tutelle de l’établissement public EPIDOR.

EPIDOR Etablissement Public Territorial de Bassin

LA NAUZE ET SON BASSIN VERSANT

Rédacteur : Etudiants DESS Promotion 2003-2004

EPIDOR – Etablissement Public Territorial du Bassin de la Dordogne Université de Limoges –Gestion et Traitement des Eaux Décembre 2003

La Nauze et son bassin versant | DESS 2003

Sommaire

Sommaire ...... 2

1- Introduction ...... 1

2- Présentation générale...... 2

2.1- La situation géographique ...... 2 2.2- La population ...... 3 2.3- Le réseau hydrographique...... 4 2.4- Le relief et la géologie du bassin ...... 4 2.5- L’occupation des sols...... 6 2.6- L’agriculture...... 7 2.7- Les activités complémentaires ...... 8

3- Le réseau hydrographique : étude des débits ...... 8

4- Les observations du bassin versant : ...... 11

4.1- Méthodologie...... 11 4.2- Les résultats ...... 11 4.2.1- La dynamique fluviale ...... 11 4.2.1.1- Le constat ...... 11 4.2.1.2- Conséquences ...... 11 4.2.2- Les berges...... 12 4.2.2.1- Le constat ...... 12 4.2.2.2- Actions à mener...... 12 4.2.3- La faune...... 13

5- Les indicateurs de la qualité des eaux ...... 14

5.1- Les analyses physico-chimiques ...... 14 5.1.1- La méthodologie...... 14 5.1.2 Les résultats ...... 16 5.1.2.1- Le pH ...... 17 5.1.2.2- Le taux de saturation en oxygène ...... 17 5.1.2.3- Les nitrates ...... 18 5.1.2.4- Les phosphates...... 18 5.1.2.5- L’ammoniac...... 19 5.2- Les analyses bactériologiques ...... 19 5.3- Indice Biologique Global Normalisé ( IBGN )...... 20 5.4- Les stations d’épuration sur le bassin versant...... 21 5.5- Conclusions sur la qualité des eaux ...... 22

6- Les enquêtes de terrain ...... 22

7- Conclusion de l’étude :...... 24

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003

Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne EPIDOR La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 1

1- Introduction

Cette étude menée en septembre 2003, dans le cadre du DESS « Gestion et Traitement des eaux » de l’Université de Limoges, a été réalisée sous la tutelle de l’établissement public EPIDOR.

Son principal objectif était d’établir un état des lieux du réseau hydrographique du bassin versant de la Nauze afin de pouvoir émettre conseils et propositions d’aménagement visant à améliorer la situation.

L’approche a été effectuée selon différents axes :

• Présentation générale du bassin versant,

• Etude de l’aspect physique des cours d’eau et des berges,

• Analyse des paramètres physico-chimiques,

• Etude des indices biologiques du cours d’eau,

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 2

2- Présentation générale

2.1- La situation géographique

Situé au Sud du département de la Dordogne, le bassin versant de la Nauze représente 0,6% du bassin de la Dordogne.

LIMOUSINLIMOUSIN Limoges POITOU-CHARENTESPOITOU-CHARENTES Clermont Ferrand AUVERGNEAUVERGNE

Tulle Périgueux

Aurillac Bordeaux

AQUITAINEAQUITAINE

MIDI-PYRENEESMIDI-PYRENEES Cahors

Le bassin de la Nauze

Figure 1 : situation géographique du bassin de la Nauze

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 3

2.2- La population

Une seule commune, Belvès, compte plus de mille habitants. Belvès, Siorac et Domme représentent les trois communautés de communes présentes sur ce bassin versant. La communauté de communes de Belvès recouvre 90% du bassin versant. Les communautés de communes de Siorac et Domme ne sont que partiellement concernées.

Six cantons sont concernés : Belvès, le Buisson de Cadouin, Domme, , Saint-Cyprien et Villefranche du Périgord. La population totale hivernale est d’environ 6700 habitants (source INSEE). La densité de population est de 21 hab/km2, ce qui illustre la ruralité du territoire.

Dordo gne 0 1 km

SIORAC-EN-PERIGORD 893893 SAINT-GERMAIN-DE-BELVESSAINT-GERMAIN-DE-BELVES 139139 8484 VEYRINES-DE-DOMME 196196 251251 Nauze 112112

SAGELATSAGELAT

325325 Va ll ée CASTELNAUD-LA-CHAPELLE SAINT-PARDOUX-ET-VIELVIC 426426 142142 135135

SAINT-AMAND-DE-BELVES SAINT-LAURENT-LA-VALLEESAINT-LAURENT-LA-VALLEE BELVES 100100 B 270270 e 14311431 u z e LARZACLARZAC 115115 SAINTE-FOY-DE-BELVESSAINTE-FOY-DE-BELVES 127127 124124

ORLIAC SALLES-DE-BELVES 5151 5454

MAZEYROLLES 343343 PRATS-DU-PERIGORDPRATS-DU-PERIGORD (hab/km²) 343343 183183 4 - 10 10 - 20 20 - 50 50 - 76

Sources : INSEE (1999) "Recensement Général de la Population"

Figure 2 : population sur le bassin de la Nauze

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 4 2.3- Le réseau hydrographique

La superficie du bassin versant de la Nauze est de 140 km2. Il est drainé par un réseau hydrographique de 130 km se décomposant de la façon suivante :

Dord ogne 0 1 km

Siorac en Périgord la Nauze (16 km),

Cladech la Vallée (11,3 km),

St Germain de Belvès la Beuze (8,3 km),

Veyrines de Domme le Raunel (6,5 km) Monplaisant Nauze Carves Va ll ée Bèlves et d’autres petits affluents

Grives la Trompette,

B e u le Gaugeard, z e St Laurent la Vallée LarzacLarzac le Fonbounou

le Neufond. Doissat

Orliac Salles de Belvès

Prats du Périgord

Sources : IGN/AEAG "BDCarthage"

Figure 3 : le réseau hydrographique de la Nauze

2.4- Le relief et la géologie du bassin

Le relief et géologie sont intimement liés. Le sous sol du territoire, dominée essentiellement par des calcaires, donne un relief adouci et peu marqué avec des altitudes variant de 0 à 300m du fond de la vallée jusque sur les coteaux. Tandis que la faille de Saint-Cyprien - à l’Est - associée aux calcaires favorisent les infiltrations et influe sur les circulation souterraines, de larges plaques d’argiles imperméabilisent les sols à l’ouest. Des zones argilo-sableuses sont disséminés sur l’ensemble du territoire et favorisent des écoulements de surface.

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 5

Dord ogne 0 1 km

Siorac en Périgord

Cladech

St Germain de Belvès

Veyrines de Domme Monplaisant Nauze Sagelat Carves

Va llé e Bèlves

Grives

B e u z e St Laurent la Vallée LarzacLarzac LarzacLarzac

Doissat

Orliac

Salles de Belvès

Dord ogne Altitudes (m NGF) 0 1 km 0 - 100 Siorac en Périgord Prats du Périgord 100 - 200 200 - 300 F Cladech a il 300 - 400 le d ces : EPIDOR/Faculté de Géographie de Limoges "Carte du relief du bassin de la Dordogn e S St Germain de Belvès t St Germain de Belvès c y p r ie n Figure 4 : le relief du bassin de la Nauze Veyrines de Domme Monplaisant Nauze Sagelat Carves

Va ll ée

Bèlves

Grives

B e u z e St Laurent la Vallée LarzacLarzac

Doissat

Orliac SallesSalles dede BelvèsBelvès

Prats du Périgord Formation géologique Dépots alluviaux de l'holocène Sources : EPIDOR/Faculté de Géographie de Limoges "Carte géologique du bassin de la Dordogne" Dépots alluviaux du pléistocène moyen et supérieur Argile de l'oligocène Sables et argile de l'éocène moyen et supérieur Calcaire dur du crétacé supérieur Calcaire tendre du jurassique supérieur

Figure 5 : la géologie du bassin de la Nauze

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 6 2.5- L’occupation des sols

Le bassin est partagé de façon quasi équitable entre les zones agricoles et assimilées (qui représentent 50 % de la superficie du bassin) et la forêt (49 % de la surface du bassin). Les zones urbanisées ne sont que faiblement représentées (1 %). Le caractère rural du territoire est très marqué

Dord ogne 0 1 km

SioracSiorac enen PérigordPérigord

CladechCladech

StSt GermainGermain dede BelvèsBelvès

VeyrinesVeyrines dede DommeDomme Monplaisant Nauze

SagelatSagelat CarvesCarves

Va ll ée

Bèlves

Grives

B e u z e StSt LaurentLaurent lala ValléeVallée LarzacLarzac

DoissatDoissat

Orliac

SallesSalles dede BelvèsBelvès

PratsPrats dudu PérigordPérigord

Sources : IFEN "Corine Lan Zones urbanisées Zones agricoles hétérogènes Zones industrialisées Forêts Terress arables Végétation arbustive ou herbacée Cultures permanentes Rivière Dordogne Prairies

Figure 6 : occupation des sols du bassin de la Nauze

Zone urbanisée 1,03 % Terres arables 2,53 % Prairies 8,66 % Zones agricoles 37,07 % Végétation arbustive ou herbacée 1,49 % Forêts 49,39 % Rivière Dordogne 0,01 %

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 7 2.6- L’agriculture

L’agriculture occupe une grande place dans le paysage économique : la surface cultivée est de 9076 ha, elle représente 30 % de la superficie des communes concernées par le bassin versant. Elle est vouée surtout aux polycultures (principalement fourrages et céréales) et à l’élevage (bovins et volailles).

On trouve encore quelques piscicultures sur le bassin mais les informations concernant leur niveau d’activité manquent.

Cet aspect rural n’empêche pas la présence d’autres activités économiques, comme l’artisanat et la petite industrie.

Dord ogne 0 1 km

424424 182 263

160160

Nauze 579

401401 Va ll ée 228228

251251 499499

863 225 B 539539 e 539539 u ze

735

129129

419419 189

55

187

517 205

SAU-STH (ha/km²) Surface Agricole Utilisée (ha) Sources : SCEES (2000) "Recensement Général Agricole" 1 - 5 Céréales 5 - 10 Autres cultures temporaires 10 - 15 Cultures permanentes entretenue 15 - 17.23 Superficie toujours en herbe Autres Figure 7 : Agriculture sur le bassin de la Nauze

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 8 2.7- Les activités complémentaires

L’industrie du bois et sa transformation sont des activités notables sur le bassin. Le tourisme (valorisation du patrimoine, gastronomie, activités de loisirs…) occupe une grande place dans la dynamique de la région.

3- Le réseau hydrographique : étude des débits

Méthode :

Des groupes d’observateurs ont longé l’ensemble des cours d’eau du bassin versant. Ils ont pu entre autre apprécier la proportion du réseau hydrographique qui était en eau. A l’époque de l’étude, ces observations sont représentées sur la figure 8. Il en ressort que 49 % des cours d’eau sont à secs, principalement à l’Est du bassin versant.

Dord ogne à sec Siorac-en- Périgord en eau

N l a e u n z au e R Sagelat Carves

BELVES Va ll ée

Larzac e z u B a e u N z e

Doissat

Salles-de-Belvès

Figure 8 : état des écoulements de surfaces à l’étiage Nauze

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 9

Une campagne de mesures de débit a été ensuite réalisée afin d’estimer la quantité d’eau drainée par la Nauze et ses affluents.

Le matériel utilisé pour mesurer les débits, le débitmètre portable FLOMATE 2000, nécessite une profondeur d’eau minimale de 3 cm. Le choix des points de mesure a donc pris en compte cette limite technique.

De la source à sa confluence avec la Dordogne, la Nauze est souvent divisée en plusieurs bras. Il a donc fallu repérer des sections à bras unique pour avoir le débit total de la Nauze. D’autres critères ont été pris en compte dans le choix des points de jaugeage : l’absence d’obstacles importants, l’absence de zone de tourbillon, de courbes ou de zone morte (eaux stagnantes).

Six points de débit ont pu être choisis, répartis le long de la Nauze et sur deux de ses affluents, le Raunel et la Beuze.

Pour chaque point, les mesures ont été effectuées trois fois (une mesure chaque jour, 3 jours de suite), afin de connaître les possibles écarts de variation temporels des débits et d’estimer un débit moyen pour chaque point. Autant que possible, les mesures ont été faites à la même heure tous les jours pour un même point de mesure.

Les différents résultats de mesure de débit sont donnés dans le tableau suivant.

Localisation (du nord au Débit en m3/s le Débit en m3/s le Débit en m3/s le Débit moyen Débit moyen sur sud du bassin versant) 28/09/2003 29/09/2004 30/09/2005 retenu en L/s carte en L/s

La Nauze avant confluence 0,3698 0,2804 0,2974 288,9 289 Dordogne Le Raunel à Raunel 0,0102 0,0046 0,0048 4,7 5 La Nauze à Fongaufier 0,1032 0,1010 0,0945 99,6 100 La Beuze à Malpas 0,0011 0,0014 0,0008 1,1 1 La Nauze à Malpas 0,0835 0,0932 0,0718 82,8 83 La Nauze à Salles de Belvès 0,0065 0,0067 0,0051 6,1 6

Tableau 1 : résultats du suivi des débits de septembre 2003.

Interprétation :

Seuls les débits en jaune ont été pris en compte pour évaluer les débits moyens. Les autres mesures sont trop différents (erreur de manipulation ou variation temporaire du débit en aval du bassin versant) ou aberrants.

Depuis les sources de Salles de Belvès jusqu’à Larzac (à la confluence avec la Beuze), le débit passe de 6 L/s à 83 L/s sur 7,5 km de cours d’eau. Le gain en eau est donc de 77 L/s. Or à ce niveau du bassin versant, les affluents sont soit inexistants soit de très faible débit.

A la confluence entre la Beuze et la Nauze, la somme des débits (83 L/s apportés par la Nauze et L/s par la Beuze ) ne correspond pas à la valeur trouvée à Sagelat (100 L/s). Une augmentation de débit de 16 L/s est donc mesurée alors que les affluents de la Nauze sur cette portion sont à sec.

Entre Sagelat et la confluence Nauze-Dordogne, seul le Raunel, petit affluent, ajoute 5 L/s au débit de la Nauze. Une augmentation importante de débit est pourtant constatée : 184 L/s.

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 10

Les débits produits par les eaux de surface ne permettent pas d’expliquer les différences de débit constatées d’un point à un autre. Cela suggère qu’il existe un autre « type » d’apport en eau pour la Nauze : des apports souterrains.

Faille de Dordogne Saint-Cyprien

289 Siorac-en- Périgord

5 +184 Nauze

Raunel Sagelat Carves 100 BELVES Vallée

+16

83 1 Larzac

Beuze Nauze

+77 Doissat

Salles-de-Belvès

6

Sables et argiles

Calcaire dur

Calcaire tendre

Figure 9 : relations entre la géologie du bassin versant et ses débits

Une explication simple et logique est qu’un ensemble de sources ponctuelles émergent dans le lit de la Nauze et soutiennent son débit. Il y a donc très certainement une circulation souterraine d’eau.

La géologie particulière du bassin versant explique ces circulations souterraines karstiques. En effet, les principales roches sont des calcaires fissurés où l’eau s’infiltre au niveau des plateaux, circule en profondeur puis ressort en surface au niveau de la Nauze.

Il existerait donc sous les affluents, aujourd’hui secs en surface, un écoulement souterrain très marqué en rive droite de la Nauze.

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 11 4- Les observations du bassin versant :

4.1- Méthodologie

Les observateurs avaient pour mission de remonter la Nauze et tous ses affluents, en récoltant un maximum d’informations sur leur état et sur le milieu environnant.

Au total, quatre équipes de deux personnes se sont partagées les 120 Km de cours d’eau et ruisseaux temporaires. Chaque binôme disposait de différents outils (carte IGN, pige, décamètre, bottes, appareil photo,…) et de diverses fiches de terrain, présentées en annexe 3 pour collecter de manière précise, leurs différentes observations.

L’état du cours d’eau en lui-même, et de ses berges a principalement été étudié par l’observation du type d’écoulement (si écoulement il y avait !), de la granulométrie du fond, de l’état des berges et de sa ripisylve (végétation longeant le cours d’eau) et enfin des types de cultures environnantes.

Des informations plus ponctuelles telles que la présence de rejets, de pompages et de seuils ont également fait l’objet de mesures précises et d’observations complémentaires.

L’explicatif des fiches de terrain présentées en annexe 1 détaille les principales observations à relever, informations indispensables à la poursuite de l’étude.

Ce travail d’observation sur le terrain s’est déroulé durant les trois premiers jours, le quatrième étant consacré au traitement et à l’analyse des données de chaque groupe.

4.2- Les résultats

Sont référencés en annexe 3 les résultats chiffrés, des caractéristiques granulométriques et dynamiques des principaux cours d’eau du bassin, ainsi qu’un état des lieux des berges et de la ripisylve

4.2.1- La dynamique fluviale

4.2.1.1- Le constat En arpentant les cours d'eau du bassin, nous avons observé que 50 % des rivières étaient à sec. Cette situation habituelle en été sur les affluents s’est accentué cette année après une période de sécheresse exceptionnelle.

La Nauze a deux profils différents de l'amont vers l'aval. Des sources à la confluence avec la Beuze, le cours d'eau présente une pente très élevée (1,2 %).

Par la suite on observe une pente beaucoup plus faible correspondant à un cours d'eau de plaine (0,5 %). Coulant sur une faible pente, l'eau est ralentie par la présence de nombreux seuils et moulins

4.2.1.2- Conséquences La majeure partie de l'écoulement est donc lente (59 %). La faible vitesse d'eau ne permet pas d'évacuer les particules fines, ce qui explique le colmatage et la nature sablo-limoneuse du lit du cours d'eau. L'envasement du fond fait disparaître de nombreux habitats et frayères pour les poissons, d'où la diminution des effectifs et l'absence de certaines espèces piscicoles. Ceci est

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 12 amplifié par le fait que les insectes aquatiques, source de nourriture pour les poissons, souffrent également du colmatage.

Une solution pour lutter contre l'envasement pourrait être de remplacer les seuils inutilisés et dégradés par des seuils noyés. Ceci aurait pour conséquence d'augmenter le nombre d'habitats pouvant abriter les espèces d'eaux vives et migratrices.

4.2.2- Les berges

4.2.2.1- Le constat • Le substrat limoneux et la présence de nombreuses retenues d’eau sont des facteurs favorables à la propagation du ragondin provoquant une dégradation importante des berges dans certains secteurs, notamment sur la partie aval de la Nauze.

• Les bovins qui s’abreuvent directement dans les cours d’eau, piétinent les berges et participent également à leur effondrement.

• Certaines pratiques comme le re-calibrage à la pelle mécanique fragilisent également les berges tout en ayant un impact négatif important sur la faune aquatique.

57 % des berges ont été recensées comme dégradées sur le bassin.

Seulement 43 % des berges des cours d’eau principaux ont été considérés en bon état, principalement sur la Nauze.

Enfin, les affluents secondaires et les cours d’eau temporaires sont principalement touchés par un manque d’entretien. Ils sont très souvent envahis par des ronces ou par la présence considérable d’arbres morts dans le lit du cours d’eau, phénomène essentiellement rencontré dans les forêts.

4.2.2.2- Actions à mener • Pour l’entretien des berges, il est important d’éliminer les branchages après l’élagage afin d’éviter le phénomène d’embâcles au milieu du cours d’eau car ils augmentent le risque d’inondation en cas de fortes pluies.

• Il est également important de respecter lors des travaux les différentes strates de végétation (herbes, arbustes et arbres),

• et de ne pas employer de produits toxiques sur les berges comme les désherbants.

Une végétation bien entretenue au bord des cours d’eau avec la présence d’herbes, d’arbres et d’arbustes permettrait le maintien des berges et favoriserait la biodiversité. Un entretien minimum des berges ainsi qu’une gestion des déchets des exploitations forestières s’avèrent cependant indispensable pour le bon écoulement des eaux.

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 13

4.2.3- Problèmes spécifiques liées à la faune La polémique estivale qui a touché la Dordogne autour de la leptospirose, maladie transmise en outre par le ragondin, nous rappelle les risques sanitaires engendrés par cet animal.

Bien qu’un piégeur ait pris sur la Nauze le plus gros ragondin de (19 kg !), peu de ces animaux ont été capturés. Sa présence est pourtant signalée sur tout le bassin de la Nauze.

Il ne semble pas que ce soit une réelle préoccupation. En effet, lors des enquêtes menées auprès des acteurs du bassin versant de la Nauze, le sujet a été peu évoqué. Il s’agit donc plutôt d’une préoccupation des utilisateurs directs du cours d’eau (pêcheurs, agriculteurs essentiellement) que d’une réelle préoccupation collectifve. Toutefois, nous avons noté la présence de quelques terriers dans des étangs le long de la Nauze.

Les ragondins représentent un risque pour :

- les hommes (leptospirose)

- les cultures (maïs, blé)

- les berges (effondrement)

Leur population doit donc être régulée, à défaut de ne pouvoir être éradiquée :

- limiter l’accès aux cultures

- mettre en place des campagnes de piégeage coordonnées sur tout le bassin versant

- limiter la création de plans d’eau représentant des habitats potentiels.

Par ailleurs, la grenouille taureau (spécimen importé du continent américain) a été entendue près des sources de la Nauze.

Figure 10 : la grenouille taureau

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 14 5- Les indicateurs de la qualité des eaux

5.1- Les analyses physico-chimiques

5.1.1- La méthodologie Les différents paramètres physico-chimiques ont été mesurés sur 13 points de prélèvement, judicieusement choisis afin d’évaluer l’influence des différents affluents de la Nauze et de certaines installations riveraines, sources potentielles de pollution (par exemple l’urbanisation, les stations d’épuration, les campings …).

Analyses physico-chimiques Indices biologiques

Analyses bactériologiques

Dordogne

Siorac-en- Périgord

Sagelat Carves

BELVES

Larzac

Doissat

Salles-de- Belvès

Figure 11 : situation des points de prélèvement

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 15

A l’aide de matériels portables, différents paramètres ont été directement mesurés sur le terrain comme le pH, la conductivité, la teneur en oxygène dissous et la température. D’autres paramètres tels que les nitrates, les nitrites, les phosphates et l’ammoniac ont été analysés ultérieurement à l’aide du spectrophotomètre de Hach (méthode d’évaluation).

Il y a 10 ans, dans le cadre du SDAGE, l’Agence de l’Eau avait apprécié la qualité de la Nauze. Elle fut classée bonne à l’amont de Belvès et passable à l’aval.

Des études plus récentes, réalisées en réponse aux exigences de la directive cadre européenne, indiquent que l’aval de la Nauze reçoit une pression organique faible, azotée forte, phosphorée moyenne et surtout une pollution toxique plutôt forte. Toutefois, cette étude ne met pas en évidence l’origine de ces pollutions.

Le bassin de la Nauze présente, en effet, un certain nombre de sources de pollutions : station d’épuration (STEP), camping, industries et garages pouvant nuire à la qualité de l’eau. D’autres éléments, tels que les rejets sauvages, l’agriculture et le golf, peuvent également être sources de pollution.

Au cours de notre étude nous avons réalisé l’analyse de certains paramètres physico-chimiques. Cependant, ceux-ci ne représentent pas l’ensemble des éléments caractéristiques de la qualité de l’eau. De même, EPIDOR a effectué des analyses bactériologiques, prenant en compte les paramètres relatifs à la qualité de l’eau pour la baignade et l’alimentation en eau potable.

La qualité des eaux de rivière a été estimée grâce au Système d’Evaluation de la Qualité des Eaux (SEQ-Eau). Il permet d’évaluer la qualité de l’eau ainsi que son aptitude à assurer certaines fonctionnalités : maintien des équilibres biologiques, production d’eau potable, loisirs et sports aquatiques, aquaculture, abreuvage des animaux et irrigation.

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 16

Pour chaque fonctionnalité, on distingue différentes classes présentées dans les tableaux suivants :

Source : Revue de l’Agence de l’eau Adour Garonne

5.1.2 Les résultats Les courbes suivantes présentent les résultats obtenus lors de l’analyse de l’eau pour chaque point de prélèvement. Nous tenons à rappeler que ces prélèvements et analyses ont été effectués dans le cadre d’une campagne de mesures très ponctuelle. Il ne serait pas judicieux d’utiliser ces résultats pour estimer la qualité de l’eau sur une autre période. Pour une étude plus approfondie de la qualité des cours d’eau sur le bassin versant de la Nauze, il serait conseillé de recouper ces résultats avec des séries de mesures réalisées en continu dans le temps.

Chaque courbe présente l’évolution d’un paramètre physico-chimique de la source (km 0) à la confluence avec la Dordogne (environ km 17). Pour chaque jour de la campagne de mesures, une courbe a été tracée. Les résultats de l’analyse des affluents de la Nauze sont indiqués sous forme de points (un par jour) : la Beuze à environ 8 km et le Raunel à environ 14 km.

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 17

5.1.2.1- Le pH

pH - jour 1 pH - jour 2 affluents jour 1 af fluents jour 2

8,4

8,2

8

7,8

pH 7,6

7,4

7,2

7 024681012141618 Dis tance e n km Figure 12 : le pH

Le pH de la Nauze est basique, compris entre 8,2 et 7,2 de la source à la confluence. Il semble globalement décroître mais dans de faibles proportions. Tenant compte de l’imprécision induite par le pHmètre portable, on ne peut pas vraiment conclure sur ces variations trop faibles de pH.

5.1.2.2- Le taux de saturation en oxygène Le taux de saturation en oxygène est bon sauf pour les points correspondant à la Beuze (km 8). En effet, l’eau semblait stagnante à cet endroit (en réalité il existe un débit mais il est très faible : 1 L./s) et on notait la présence de traces de pollution (hydrocarbures, déchets flottants). Cela permet d’expliquer la mauvaise qualité de l’eau en ce point au regard du taux de saturation en oxygène.

Nauze - jour 1 Nauze - jour 2 affluents- jour 1 afluents - jour 2 limite très bonne/bonne limite bonne/très bonne limite passable/mauvaise

110

100 TRES BONNE

90

80 BONNE

70 60 PASSABLE O2 Taux de saturation % 50 40 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 Distance en km Figure 13 : l’oxygène

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 18

5.1.2.3- Les nitrates

Nauze jour 1 Nauze jour 2 affluents jour 1 affluents jour 2 limite très bonne/bonne limite bonne/passable limite passable/mauvais limite mauvaise/très mauvaise

3

TRES MAUVAISE 2,5

2 3-

4

1,5 MAUVAISE

PO4 en mg/L PO 1 PASSABLE

0,5

BONNE 0 024681012141618 Distance en km

Figure 14 : les phosphates

Globalement, la qualité est bonne en ce qui concerne les nitrates.

5.1.2.4- Les phosphates Concernant les phosphates, la qualité de l’eau est mauvaise tout le long du cours d’eau. La source de pollution la plus courante est l’agriculture. Cela s’accompagne généralement d’une pollution par les nitrates, or cela ne semble pas être le cas. D’autres mesures seraient nécessaires pour confirmer ou infirmer ces résultats. La présence d’étang induit certainement une sédimentation propice au stockage des phosphates qui peuvent être relargués dans certaines conditions.

Nauze jour 1 Nauze jour 2 Beuze jour 1 Beuze jour 2 Raunel jour 1 Raunel jour 2 limite très bonne/bonne limite bonne/passable 14

12 PASSABLE

10

8

6 BONNE NO3 en mg/L N-NO3 4

2

TRES BONNE 0 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 Distance en km

Figure 15 : : les nitrates

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 19

5.1.2.5- L’ammoniac

Aucun problème d’azote ammoniacal n’a été détecté lors de la campagne de mesure. L’eau se classe dans la zone de très bonne qualité.

Nauze jour 1 Nauze jour 2 affluents jour 1 affluents jour 2 limite très bonne/bonne limite bonne/passable

1.6

1.4

3 1.2

BONNE 1

0.8

0.6

0.4 Azote ammoniacal en mg/l N-NH TRES BONNE 0.2

0 0 2 4 6 8 1012141618 Distance en km

Figure 16 : l’ammoniac

Les mesures de conductivité effectuées sur le bassin versant de la Nauze montrent bien les apports d’eaux souterraines, très minéralisées suite à leur long séjour dans le karst (400 µS/cm pour la Nauze contre 180 µS/cm pour la Dordogne).

En ce qui concerne les mesures de température, on ne peut rien conclure car la Nauze n’est pas assez profonde et s’équilibre très vite avec la température extérieure. Etant donné que les différentes mesures de température n’ont pas été réalisées au même moment de la journée, on ne peut voir l’effet des apports souterrains plus froids.

5.2- Les analyses bactériologiques

Les analyses menées par EPIDOR sur la qualité bactériologique du cours d’eau ont montré que celle-ci était apte pour les activités aquatiques mais inaptes à la consommation humaine sans la mise en place de traitement préalable.

Tous ces résultats doivent être apprécié avec précaution car les mesures effectuées en eaux très basses peuvent s’avérer largement sous évaluées.

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 20

5.3- Indice Biologique Global Normalisé ( IBGN )

f Il s’agit d’une technique permettant de caractériser d’éventuelles perturbations du milieu aquatique par leurs effets sur les populations de macroinvertébrés (insectes, mollusques, etc.). Connaissant les exigences des différentes espèces vis-à-vis de la qualité du milieu, il est possible à partir d’un inventaire, d’identifier une pollution.

f La qualité du cours d’eau est évaluée grâce à une note comprise entre 0 et 20. Cette note dépend d’une part de la variété des espèces présentes (nombre d’espèces) et d’autre part de leur nature : certaines espèces sont plus sensibles aux pollutions que d’autres.

Nous avons réalisé une campagne de prélèvements sur deux stations situées en amont et en aval de la ville de Belvès et des villages riverains afin de caractériser leurs impacts sur la Nauze.

Ces résultats ont pu être comparés à des relevés réalisés en 1995.

Amont Aval 1995 16 14 2003 13 8

Tableau 2 : résultats des prélèvemenst IBGN.

Ces résultats démontrent l’impact de la ville de Belvès et des communes riveraines sur la qualité biologique de la Nauze. Dans chaque cas, les notes diminuent à l’aval (de 16 à 14 et de 13 à 8).

Une aggravation du phénomène depuis 1995 peut être notée compte tenu de l’abaissement des notes : de 16 à 13 et de 13 à 8.

Cependant il est important de noter que les prélèvements n’ont pas pu être réalisés exactement au même endroit qu’en 1995 : la dégradation du milieu ne peut pas être objectivement établie.

En outre la composition des différents relevés effectués en 2003 montre :

• une disparition d’espèces les plus sensibles aux pollutions (ex : plécoptères)

• en contre-partie, une apparition d’espèces inféodées aux milieux vaseux riches en matières organiques (ex : Chironomidae).

En dépit du caractère ponctuel de la campagne de relevés et du faible nombre de prélèvements effectués, on peut évoquer une qualité très moyenne du milieu ainsi qu’une dégradation au cours de ces dernières années au vu des résultats obtenus en 1995. La faible diversité du peuplement ainsi que la proportion d’espèces peu exigeantes vis-à-vis de la pollution suggèrent un dysfonctionnement.

La dynamique du cours d’eau est vraisemblablement affectée par la présence de nombreux moulins à l’origine d’une homogénéisation du faciès d’écoulement et de la diminution de zones courantes d’oxygénation.

Les étangs que l’on rencontre sur le linéaire accentuent une pollution du cours d’eau par des particules fines. Cela peut expliquer la présence majoritaire d’espèces d’eaux stagnantes nécessitant une oxygénation moyenne.

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 21

La localisation de nos points de mesures visait à caractériser une éventuelle pollution du cours d’eau en particulier par les rejets de la station d’épuration de Belvès. Si l’impact des moulins présents entre nos points de prélèvements peut interférer sur nos résultats, la chute des notes de l’amont à l’aval, aussi bien en 2003 qu’en 1995, suggère quant à elle, un possible dysfonctionnement de la station d’épuration de Belvès.

5.4- Les stations d’épuration sur le bassin versant

Le bassin versant de la Nauze compte seulement 2 stations d’épuration d’une capacité totale de 3200 équivalents habitants pour une population d’environ 6700 habitants. Ces deux stations sont situées à Siorac en Périgord et Belvès.

La station de Siorac a une capacité de 2000 équivalents habitants. D’après les différents rapports du SATESE (Service d’Assistance Technique aux Exploitants de Stations d’Epuration), cette station assure une bonne dépollution au niveau des paramètres suivants : DBO, DCO, MES, NTK et NH4. Le dernier bilan 24h d’avril 2003 montre que cette station fonctionne en surdimensionnement. En effet, la pollution entrante est de 650 équivalents habitants, ce qui correspond à 43 % de la capacité nominale de la station. Cependant, le surdimensionnement permet à la station de maintenir un bon traitement même en période touristique où le volume d’effluent arrivant est beaucoup plus important.

Cependant, les rejets de cette station ne concernent pas notre étude étant donné qu’il s’effectue au niveau de la Dordogne et non au niveau de la Nauze.

La seconde station est située à Belvès et possède une capacité de 1200 équivalents habitants. Elle rejette ses effluents au niveau de la Nauze. De nombreux dysfonctionnements ont été mis en évidence dans les rapports du SATESE.

La station est sous dimensionnée. En effet, même par temps sec, elle fonctionne en surcharge hydraulique en recevant 145 % de sa charge nominale. Ceci va être à l’origine de mauvais rendements épuratoires qui, même s’ils se sont améliorés au cours des années avec la mise en place de nouveaux aménagements, restent toujours très faibles (donc mauvais) voire négatifs (augmentation de la pollution).

Exemple du bilan 24 h d’avril 2003 :

- 68 % de rendement pour l’élimination de la Demande Biologique en Oxygène sur 5 jours

- 11 % de rendement pour l’élimination de la Demande Chimique en Oxygène

- 68 % de rendement pour l’élimination des Matières En Suspension

- 31 % de rendement pour l’élimination de l’Azote

- 51 % de rendement pour l’élimination des Phosphates

Les faibles rendements sont dus à d’importants départs de boues qui ne permettent pas de maintenir une population bactérienne nécessaire au traitement.

De plus, ce phénomène est aggravé par le fait que le réseau de collecte est actuellement unitaire. Or par fortes précipitations, l’arrivée des eaux pluviales en grosse quantité provoque des départs de boues.

Les différents bilans du SATESE ont été effectués hors période estivale. Le rapport d’avril 2003 montre que cette station fonctionnerait à 189 % de son volume nominal. Cependant la population

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 22

estivale est très importante dans cette région, ce qui laisse à penser que ce surplus d’effluent ne peut être pris en charge par la station pendant l’été.

La mise en place d’un réseau séparatif (actuellement en cours) est indispensable. Il limiterait les pertes de boues et permettrait d’assurer un meilleur traitement.

Par ailleurs, d’autres aménagements pourraient être envisagés, tels que la réhabilitation de la station ou sa reconstruction (en tenant compte de l’augmentation de la population en période estivale).

5.5- Conclusions sur la qualité des eaux

Au vu des quelques paramètres que nous avons étudiés, les eaux de la Nauze semblent être d’une qualité relativement bonne, sauf pour les phosphates. Cependant, il est indispensable de rappeler que ces mesures sont ponctuelles et qu’un suivi sur le long terme permettrait une analyse plus fine qui expliquerait les notes moyennes obtenues pour les IBGN.

6- Les enquêtes de terrain

Pour compléter les constats réalisés précédemment, différents acteurs du bassin versant ont été interrogés : 6 maires et élus de communes du bassin versant, 1 responsable de camping, 2 associations de pêches, 2 associations de défense de l’environnement, 1 industriel, 1 vice président d’une communauté de communes chargé de l’assainissement, 1 président de l’alimentation en eau potable et enfin 1 responsable de SPANC (Service Public de l’Assainissement Non Collectif).

Ces différents entretiens ont permis de dégager plusieurs préoccupations et pistes de réflexion pour engager des actions concertées. Il ressort de ces entretiens les enseignements suivants :

• Assainissement collectif et individuel :

Maires et élus se sont montrés particulièrement préoccupés par l’application du texte de loi de 1992 qui impose la mise en conformité des systèmes d’assainissement non collectifs. Conscients de l’ampleur du travail à réaliser et de sa nécessité, ils privilégient, pour la plupart, le dialogue et l’incitation plutôt que la répression.

Tous ont souligné le manque d’information et de formation et ont exprimé le souhait d’être davantage conseillés afin de mieux sensibiliser leurs administrés.

Pour ce qui est de l’assainissement autonome non collectif, la mise en place des SPANC se poursuit. Des actions sont en cours comme les schémas directeurs d’assainissement, ce qui permettra d’aboutir à la réalisation d’un zonage. Elles seront terminées fin 2003.

La principale question qui se pose concerne l’investissement et les délais. Les textes européens imposent décembre 2005 comme date limite pour la mise en place de stations, mais dans ces communes rurales, l’investissement est lourd et les aides financières restent limitées.

Pour la commune de Belvès, le problème se pose en des termes différents, puisque nous avons affaire à une station ancienne, qui doit être soit reconstruite, soit sérieusement améliorée. Malheureusement, d’études en études, les solutions se font toujours attendre. • Entretien des berges et du lit :

Les préoccupations relatives à l’entretien des berges résultent à la fois d’un souci écologique pour préserver la diversité faunistique et floristique, mais également du besoin de restaurer l’aspect paysager et de maintenir la vie des cours d’eau.

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 23

Un constat général ressort : le bilan du programme de subventions allouées dans le cadre des Mesures Agri-Environnementales (MAE) apparaît comme très décevant. En effet, cette mesure s’est révélée inefficace et mal employée.

L’idée générale est la nécessité d’une coordination des interventions. L’expérience décevante des MAE a fait prendre conscience du besoin d’un protocole d’intervention précis pour l’entretien des berges et du lit du cours d’eau, dans lequel les actions seraient menées de façon coordonnée à l’échelle du cours d’eau de la Nauze dans un premier temps, puis éventuellement à l’échelle du bassin versant.

• Patrimoine bâti :

Les remarques faites par rapport au patrimoine bâti concernaient essentiellement les moulins, les fontaines et les pigeonniers. Le constat est unanime : la plupart de ces bâtiments, présentant un fort intérêt architectural, tombent en ruine. Il ressort un sentiment d’impuissance vis-à-vis d’un patrimoine collectif qui se perd faute de moyens d’intervention. En effet, le caractère privé de ces ouvrages empêche toute initiative ou action collective. Ajoutons à cela que bon nombre de bâtiments sont rachetés par des étrangers qui ne connaissent pas ou peu les pratiques liées à leur entretien. C’est tout un savoir-faire qui se perd.

Soulignons qu’à l’heure actuelle, les seules actions coordonnées sont celles menées par le syndicat intercommunal. Elles concernent l’assainissement collectif avec la STEP et l’assainissement individuel avec la réalisation du schéma communal d’assainissement et la réalisation du zonage, ainsi que la collecte des ordures ménagères.

• Sources de pollutions à surveiller :

Des remarques judicieuses ont été faites quant à la présence de certains élevages intensifs de volailles à proximité de la Nauze. Quels peuvent être leurs impacts sur la qualité de l’eau ainsi que sur la tenue des berges ?

Certaines journées, des auréoles irisées sont remarquées à la surface de l’eau. Quelles sont leurs origines ? A l’origine de ces pollutions : des rejets sauvages issus de fosses septiques, le mauvais fonctionnement d’installations de débourbage/dessablage ou l’inexistence de ces installations en sortie de stations de lavage de camions et d’automobiles ou stations services.

Il n’est pas rare non plus de constater ce genre de pollutions à des périodes bien précises de la journée, essentiellement le soir ou le matin.

• Demandes particulières :

Une majeure partie des personnes rencontrées ont émis différents souhaits, à savoir :

- Recevoir une plus grande information relative à l’assainissement autonome, à son fonctionnement, aux périodicités et modalités d’entretien et de vidanges, aux objectifs et intérêts de telles installations,

- Effectuer une sensibilisation des propriétaires sur la nécessité d’entretien des cours d’eau, sur les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour la réaliser,

- Une meilleure formation pour pouvoir sensibiliser les administrés.

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 24 7- Conclusion de l’étude :

Au cours de cette étude nous avons clairement ressenti que certains conflits s’enlisent autour de la Nauze: pêcheurs/riverains, public/privé, écologistes/industriels.

Pour pallier à ces divergences, il est nécessaire :

- d’objectiver les débats,

- de diffuser l’information,

- de prendre du recul,

- de se fixer un ou des objectifs,

- d’agir ensemble.

Les financements arrivent de préférence sur des projets coordonnés et les actions isolées ne sont pas porteuses de résultats. Les différentes communes du bassin pourraient donc s’associer afin de mieux gérer leur bien commun : l’EAU.

Cette étude n’est ni complète, ni définitive, ni exhaustive, elle visait à constituer une base de débat et peut-être un point de départ pour une démarche constructive et solidaire au bénéfice de la vallée de la Nauze et de ses habitants.

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 25

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 26

Annexe 1

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 27 NAUZE

Granulométrie du fond :

Kilomètre Pourcentage linéaire Limons 16,2 56 Sables 4,8 16 Graviers 4,2 15 Galets 3,2 11 Blocs 0,6 2

Faciès d’écoulement :

Kilomètre linéaire Pourcentage Bief lent 14,6 50 Bief rapide 11,7 40 Radiers 1,4 6 Rapides 1,1 4

Etat des berges :

Kilomètre linéaire Pourcentage Bon 18 62 Dégradé 11 38

Etat de la ripisylve :

Kilomètre linéaire Pourcentage Entretenue 19,3 67 Non entretenue 9,7 33

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 28 BEUZE

Granulométrie du fond :

Kilomètre Pourcentage linéaire Limons 7,6 63 Sables 0,9 8 Galets 1 8 Blocs 2,6 21

Faciès d’écoulement :

Kilomètre linéaire Pourcentage Bief lent 7,6 63 Bief rapide 1,9 16 Rapides 2,6 21

Etat des berges :

Kilomètre linéaire Pourcentage Bon 2 17 Dégradé 10 83

Etat de la ripisylve :

Kilomètre linéaire Pourcentage Entretenue 4,6 38 Non entretenue 7,4 62

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 29 RAUNEL

Granulométrie du fond :

Kilomètre Pourcentage linéaire Limons 1,75 36 Sables 1,75 36 Galets 1,3 28

Faciès d’écoulement :

Kilomètre linéaire Pourcentage Bief lent 4,8 100

Etat des berges :

Kilomètre linéaire Pourcentage Bon 0,1 2 Dégradé 5,5 98

Etat de la ripisylve :

Kilomètre linéaire Pourcentage Entretenue 1,5 27 Non entretenue 4,1 73

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne La Nauze et son bassin versant | DESS 2003 30 VALLEE

Granulométrie du fond :

Kilomètre Pourcentage linéaire Limons 1,4 16 Graviers 0,5 6 Galets 0,1 1 Roche 7 77 mère

Faciès d’écoulement :

PAS D’EAU !

Etat des berges :

Kilomètre linéaire Pourcentage Bon 8 43 Dégradé 10,7 57

Etat de la ripisylve :

Kilomètre linéaire Pourcentage Entretenue 7,6 41 Non entretenue 11,1 59

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin Dordogne

EPIDOR la rivière solidaire

EPIDOR Etablissement Public Territorial du Bassin de la Dordogne BP 13, 24250 Castelnaud-la-Chapelle Tél : 05.53.29.17.65 Fax : 05.53.28.92.60 Mél : [email protected]

www.eptb-dordogne.fr