Les Mauvais Pauvres

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Les Mauvais Pauvres LES MAUVAIS PAUVRES Philippe JULLIAN LES MAUVAIS PAUVRES Nouvelles Olivier Orban © Olivier Orban, 1984 ISBN 2.85565-259-6 PRÉFACE Une originalité profonde, allant parfois jusqu'à la simplicité la plus déconcertante; un goût très sûr, qu'agaçaient les poncifs et les modes; une verve piquante qui, jointe à une lucidité souvent cruelle, rendait ses mots redoutables; une attirance morbide pour la déchéance des êtres et la décadence des civilisations, mais aussi un amour du beau sous ses aspects les plus imprévus; un sens inné du théâtre, non pour jouer lui-même un rôle dans la comédie humaine, mais pour y précipiter ses amis et s'amuser ensuite des situations créées par ses imbroglios et, à côté de ces dons, dans lesquels certains voyaient autant de défauts, une énergie, une endurance et une curiosité d'esprit qui faisaient de lui, à l'instar de son grand-père Camille Jullian, un travailleur infatigable, mettant cette prodi- gieuse activité au service d'une frivolité devenue avec le temps moins un remède à l'ennui qu'une forme élégante de stoïcisme car, après avoir beaucoup aimé le monde, connu bien des pays et trop de gens, il s'était peu à peu détaché d'une existence dont il n'attendait plus grand- chose. Tel était Philippe Jullian dans les dernières années de sa vie et tel fut-il aussi dès l'adolescence, étonnant alors son entourage par son érudition, la courtoisie un peu désuète de ses manières et un art presque diabolique de la mystification. Une femme d'esprit disait de Joubert: : « C'est une âme qui a rencontré par hasard un corps et qui s'en tire comme elle peut... » A lire son Journal intime on peut supposer que cette conjonction était encore plus difficile chez Philippe Jullian, trop déçu par les dons qui lui manquaient pour s'en consoler avec ceux qu'il avait reçus. Ses qualités réelles de cœur, d'intelligence et d'esprit lui semblaient parfois plus gênantes qu'utiles et surtout plus propres à lui rendre insupportables ceux qui ne les possédaient pas au même degré. Exigeant de l'amitié tout ce qu'il n'osait demander à l'amour, il tyrannisait volontiers ses amis, attendant beaucoup, de leur affection, mais, par un bizarre mélange d'amour- propre et de pudeur, il dissimulait ces besoins du cœur sous le masque d'un despotisme capricieux, obtenant ainsi de son entourage, qui craignait ses humeurs et ses reparties, le dévouement qu'il aurait voulu inspirer par la seule force du sentiment. Son péché originel, qu'il eut conscience d'expier si durement, au cours de sa jeunesse, fut d'être né dans une famille honorable, mais ruinée, et dans cette société bordelaise encore opulente où la pauvreté n'était pas vice, mais crime. Pour lui, une origine obscure eût mieux valu que cette gêne inavouable, cachée au prix de si grands sacrifices et rendue plus amère encore par le souvenir des fastes disparus. Jusqu'à l'âge de vingt ans, Philippe Jullian rêva de Bordeaux, où il habitait, comme d'un paradis perdu à reconquérir et seuls ses premiers succès parisiens réussirent à lui faire abandonner ce projet. C'est un souvenir de cette adolescence provinciale et morose qu'évoque la première nouvelle, qui donne son 1. Inédit. titre à ce recueil : Les mauvais pauvres. Même lorsqu'on connaît de grands revers de fortune, on trouve toujours plus pauvre que soi à secourir et faire la charité donne toujours une certaine supériorité sur autrui. Il entre une large part d'autobiographie dans ce récit, précise et sordide évocation du Bordeaux des années 30 avec ses bas quartiers, ses mauvais garçons et ses allumeuses qui troublent si fort le jeune Balguerie, partagé entre la curiosité de la chair défendue et l'humiliation de déchoir. Cette période de sa vie, Philippe Jullian n'aimait guère s'y étendre et en parlait peu, comme il ne parlait pas davantage de ses débuts à Paris, sauf pour avouer qu'il s'était fait ses plus belles relations dans de mauvais lieux. Des talents de société, des dispositions pour le dessin lui donnaient conscience de sa valeur, mais dans un domaine où il lui était difficile de s'imposer, faute de moyens matériels suffisants. Aussi ses premières années à Paris furent-elles rudes, si sombres parfois que, s'abandonnant à une espèce de délectation morose, il cherchait à se convaincre de sa médiocrité pour trouver moins pénible — ou plus justifiée — celle de ses moyens d'existence. Une rigueur protestante, héritée de sa famille et renforcée par une certaine timidité, l'éloignait malgré lui des êtres vers lesquels l'attiraient ses sens ou son imagination. A ce conflit intérieur, rêves et dessins, ceux-ci inspirés par ceux-là, servaient d'échappatoire. Ainsi vécut-il jusqu'à la publication de ses premières œuvres, dont le succès d'estime le rassura sans le combler. Une insatisfaction demeurait que dissipèrent de longs séjours à l'étranger, en Angleterre, aux États- Unis et en Égypte, qui fut, avec ie Maroc, une de ses terres de prédilection. Bientôt des expositions régulières, des livres appréciés des critiques, des amitiés flatteuses le récompensèrent d'avoir persévéré dans sa double vocation de peintre et d'écrivain, si peu encouragée par une mère inquiète de le voir suivre une voie incertaine. Assez paradoxalement, c'est par le dessin que Philippe Jullian fit son entrée en littérature. A partir de 1943, il avait commencé d'illustrer, pour divers éditeurs, Rainer Maria Rilke, Charles Morgan, Dickens, Baudelaire, Shakespeare, mais c'est plutôt à son talent de dessina- teur satirique qu'il dut sa réputation avec trois ouvrages dont les illustrations le disputent au texte, écrit par lui, pour railler les conventions, les préjugés et les ridicules d'une société, d'abord dans son décor, avec les Meubles équivoques, puis à travers ses écrivains les plus célèbres, avec les Morot-Chandonneur, et enfin dans sa vie secrète, avec le Cirque du Père-Lachaise, chef- d'œuvre d'humour noir, teinté de de satanisme. Il continua d'exploiter cette veine dans le Diction- naire du Snobisme, mais il abandonna l'humour noir pour publier encore deux albums d'un ton moins sarcastique, les Mémoires d'une bergère et les Styles, où l'amour de l'objet l'emporte sur le mépris de l'humanité. Philippe Jullian reconnaissait comme maîtres Abel Hermant, qu'il était allé voir dans sa jeunesse, et Marcel Proust, mais c'est à celui-ci qu'il a rendu un double hommage en illustrant à plusieurs reprises, et chaque fois de manière différente, A la recherche du temps perdu et en publiant un recueil de nouvelles sur des thèmes proustiens, Gilberte retrouvée. C'est à ce livre, devenu fort rare, qu'appartient la nouvelle A la re- cherche d'Albert, une des meilleures qu'ait écrites Philippe Jullian qui, tout en imaginant de toutes pièces l'histoire, à la chute si piquante, en a peint les protagonistes d'après nature. 1. Philippe Jullian avait d'abord été chargé par le duc de Devonshire d'exécuter une'série de dessins pour son exemplaire de la Recherche, commande de mécène qui avait décidé l'éditeur anglais Chatto and Windus de demander à Philippe Jullian d'illustrer la traduction faite par C.K. Scott Moncrieff. Enfin, Philippe Jullian fera l'illustration de l'édition réalisée en 1969 par les éditions Gallimard. A la veine provinciale de Château-Bonheur, roman perfide et vengeur, se rattache Marraine, récit dont il a placé l'action à Saumur, cette ville balzacienne où le héros, partagé entre les mauvais livres et les bons sentiments, mène une existence en apparence aussi plate que la Loire au bord de laquelle s'élève son affreux pavillon. Ce démon tentateur auquel M. Siraudet finira par succomber, c'est celui qui, en 1955, lui avait inspiré la Veuve du baronnet, livre étrange où l'imposture sert d'argument et l'équivoque de procédé. Depuis son installation à Paris, en 1940, Philippe Jullian avait trouvé un champ d'action plus vaste et surtout plus vivifiant. Après Scraps, chronique amu- sante de la vie parisienne, il avait donné le chef-d'œuvre du genre avec Café-society, peinture acerbe et plaisante de cette coterie internationale qui, suivant sa propre expression, voulait allier « les facilités d'une maison de passe aux apparences d'une ambassade » : grands noms réduits à de petits moyens, milliardaires avariés, esthètes à la recherche d'émotions de plus en plus fortes, vieilles dames des deux sexes en quête d'hommes de plus en plus jeunes, marchands de tableaux trop riches pour aller en prison, bref une faune plutôt qu'une élite et à laquelle il devait revenir dans My Lord, les Collection- neurs et Apollon et Cie. Écrites vraisemblablement à cette époque, et dans le ton de ces livres, les Visites florentines et les Délices de Vienne rappellent les premiers séjours de Philippe Jullian à l'étranger, l'Italie découverte avec ravissement en 1947, et Vienne où il s'était trouvé lors des funérailles du cardinal Innitzer, dont le faste l'avait ravi. Lors de son premier voyage en Italie, Jean-Louis Vaudoyer lui avait adressé une longue lettre pour signaler tout ce dont les guides ne parlent pas. C'est un écho de cette enseignement que l'on retrouve dans la bouche du jeune Victorin Picquard des Noëttes, héros des Visites florentines, lorsqu'il fait les honneurs de Florence à Francis Watson. Si Philippe Jullian n'a pas, à l'époque, rencontré Berenson, du moins en a-t-il suffisamment entendu parler pour en tracer un portrait ressemblant et décrire le cérémonial qui réglait la vie de l'illustre critique d'art, assiégé dans sa villa, comme Jéhovah dans son temple, par toutes sortes de zélateurs et d'intrigants venus recueillir ses oracles.
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