P ORTRAIT SOCIO - SANITAIRE D U P A Y S NIVERNAIS M ORVAN EN VUE DE LA MISE EN PLACE D’UN DIAGNOSTIC ET D’UN PROJET DE SANTÉ

n Octobre

2010

Ce document a été réalisé avec le financement du Groupement Régional de Santé Publique de Bourgogne e document fait partie d’une collection, LE P AYS N IVERNAIS M ORVAN , C dont la maquette a été élaborée dans un des 15 Pays défi nis en 2008 en Bourgogne le cadre de la Plate-forme de l’observation sociale et sanitaire de Bourgogne en 2009.

L’objectif de ces présentations standardisées Auxerre Tonnerrois Châtillonnais d’indicateurs est de fournir des données de

Puisaye Forterre cadrage en vue de l’élaboration de projets Seine et Tilles Avallonnais en Bourgogne de santé dans les Pays de Bourgogne. Dijon Plaine de Bourgogne Auxois et Morvan Saône Vingeanne Nivernaise Côte d'Orien

Nivernais Ces éléments doivent être complétés par des Beaunois Morvan informations recueillies auprès des acteurs sur les Sud Autunois Nevers Nivernais Morvan territoires. L’articulation de ces deux approches Chalonnais

Bresse doit permettre d’établir un diagnostic partagé, Bourguignonne

étape préalable à la détermination des priorités Charolais Brionnais et des actions appropriées aux territoires. Mâcon

Source : Insee, exploitation ORS

a santé est infl uencée par une pluralité de facteurs qui tiennent à l’environnement et aux L conditions de vie de la population, aux comportements en partie liés aux facteurs psychosociaux, et au recours approprié aux dispositifs de prévention et de soins.

LA SANTÉ ET SES DÉTERMINANTS

Facteurs liés à la biologie humaine Facteurs Vieillissement Physiologie génétiques Réadaptation Social réhabilitation Organisation des Environnement Psychologique Santé Soins curatifs services de santé Physique Prévention

Facteurs Privés, Modes de professionnels individuels consommation

Comportements

Suivant cette approche de la santé, ce document rassemble des données caractérisant la population et ses conditions de vie, l’état de santé des habitants du territoire, et enfi n les services sanitaires et sociaux auxquels ils peuvent recourir. A l’issue de cette description, une synthèse permet de dégager les points saillants à améliorer, conforter, pistes de réfl exion et de discussion pour le projet territorial de santé. P ORTRAIT SOCIO - SANITAIRE D U P A Y S NIVERNAIS M ORVAN EN VUE DE LA MISE EN PLACE D’UN DIAGNOSTIC ET D’UN PROJET DE SANTÉ

SOMMAIRE

Population et conditions de vie ...... 4

Un territoire rural, peu peuplé, avec une forte part de population âgée ...... 4

Une part notable de ménages isolés et des situations socio-économiques diffi ciles ...... 7

Un environnement naturel de qualité, mais des indicateurs à surveiller ...... 9

État de santé ...... 12

Des indicateurs relativement élevés de mortalité et de morbidité ...... 12

Principaux problèmes de santé : des indicateurs défavorables pour les maladies cardio-vasculaires, tumeurs, traumatismes et empoisonnements ...... 15

Zooms sur la santé des plus jeunes et des plus âgés ...... 17

Offre de soins et services ...... 19

Des services de soins de proximité et hospitaliers plus diffi cilement accessibles ...... 19

Synthèse ...... 23 P ORTRAIT SOCIO - SANITAIRE D U P A Y S NIVERNAIS M ORVAN EN VUE DE LA MISE EN PLACE D’UN DIAGNOSTIC ET D’UN PROJET DE SANTÉ

Population et conditions de vie Un territoire rural, peu peuplé, avec une forte part de population âgée

LE P AYS N IVERNAIS M ORVAN EST UN TERRITOIRE ( PLUS DE 2 700 K M²) ESSENTIELLEMENT RURAL , DE 37 000 HABITANTS , DE MOINS EN MOINS NOMBREUX AU FIL DES DERNIÈRES DÉCENNIES , COMME DANS L’ENSEMBLE DU DÉPARTEMENT DE LA N IÈVRE . I L NE DISPOSE PAS DE PÔLE D’EMPLOI MAIS EST CONSTITUÉ DE SIX BASSINS DE VIE . O N Y COMPTE DEUX FOIS PLUS D’HABITANTS DE 60 ANS OU PLUS QUE DE JEUNES DE MOINS DE 20 ANS . P LUS DE 6 000 HABITANTS ONT 75 ANS OU PLUS .

itué à l’Est de la Nièvre, le Pays s’étend du Le Pays se situe exclusivement dans l’espace S Sud de l’Yonne au Nord ouest de la Saône- à dominante rurale. Il ne dispose pas de pôle et-Loire sur une superfi cie de 2 727 km². Il est d’emploi à proprement parler (1 500 emplois composé de 121 communes, très peu peuplées au moins), mais il est composé de six bassins de (14 habitants au km² contre 33 dans la Nièvre, vie (tels que défi nis par l’Insee*), où l’on trouve 52 en Bourgogne et 113 en ). un minimum de services intermédiaires au-delà des seuls services de proximité : ce sont, du Il est traversé par une route principale qui va nord au sud, Lormes, et Montsauche- d’Autun à Nevers, en passant par Château- les-Settons, Château-Chinon, Moulins-Engilbert, Chinon et Châtillon-en-Bazois. . La ville principale chef lieu d’arrondissement est Château-Chinon (2 224 habitants en 2006). Espaces urbains et ruraux dans la Nièvre Enfi n, certaines communes du Pays dépendent Organisation territoriale de l’emploi des bassins de vie d’Avallon, Clamecy, de Saulieu, d’Autun et de Cercy-la-Tour tandis que quelques-unes sont tournées vers Nevers.

■ Lormes Faible densité de la population

Brinon-sur-Beuvron Corbigny Montsauche-les-Settons Le Pays Nivernais Morvan compte 37 072 habitants en 2006, soit 17% de la population Saint-Saulge Château-Chinon (Ville) de la Nièvre. Chatillon-en- Bazois

Moulins-Engilbert La population a diminué 1999 et 2006 (-1%), mais moins que dans la période 1990-99 Luzy (-6%), comme dans l’ensemble de la Nièvre (respectivement -1% et -3%), tandis que la popu- lation bourguignonne, quasi stable entre 1990 et 1999, a légèrement augmenté entre 1999 Pôles urbains Pôles d'emploi de l'espace rural et 2006 (+1%). Couronnes périurbaines Couronnes des pôles d'emploi de l'espace rural Communes multipolarisées Autres communes de l'espace à dominante rural * «le plus petit territoire sur lequel les habitants ont accès à la fois

■Sources : Insee (RP 1999), Inra aux équipements de la vie courante et à l’emploi...» cf. www.insee.fr

4 POPULATION ET CONDITIONS DE VIE

Un territoire rural, peu peuplé, avec une forte part de population âgée

Population des communes du Pays Nivernais Morvan en 2006

Nivernais Morvan, le solde naturel était négatif et le solde migratoire positif. Cette tendance se !

! poursuit entre 1999 et 2006. La partie ouest du LORMES ! ! ! CORBIGNY ! ! ! Pays enregistre l’évolution du solde migratoire la ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! plus favorable. ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! Le solde naturel négatif est constaté sur la quasi- ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! totalité des communes. Durant la période 1999- ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! 2006, le nombre des naissances a été deux fois ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! CHÂTEAUCHINON moins élevé que celui des décès. Si on met à ! ! ! ! ! ! !! ! ! ! ! part l’année 2000, exceptionnelle sur tous les ! ! ! ! ! ! territoires pour le nombre de naissances (326), ! ! ! ! le nombre des naissances a oscillé entre 270 ! ! ! ! MOULINSENGILBERT ! et 298 dans le Pays, et s’est élevé à 271 en ! ! ! ! ! ! 2007. Cette même année, on a dénombré 600 ! ! ! décès, ce nombre ayant tendance à diminuer ! 10 ! ! ! ! depuis 2000 (725). ! 100 ! LUZY ! 1 000 Comme sur la plupart des territoires, une large majorité des habitants du Pays décèdent dans un établissement sanitaire, public (55%) ou privé (4%). Un peu moins d’un quart des décès (23%) ■Source : Insee (RP 2006) surviennent au domicile de la personne (22% L’évolution de la population résulte de la combi- au niveau départemental et régional) et 15% en naison du solde naturel (naissances moins décès) établissement d’hébergement pour personnes et du solde migratoire (arrivées moins départs du âgées (contre 11% dans la Nièvre et 12% en territoire). Durant les années 90, dans le Pays Bourgogne).

Répartition des décès des habitants du Nombre de naissances et décès domiciliés Pays Nivernais Morvan selon le lieu du décès dans le Pays Nivernais Morvan entre 2000 et 2007 (moyenne annuelle 2003-2005)

Voie ou lieu public  1% Autre lieu       2%  Clinique privée 4% Hospice,  maison de retraite            15%

Et. hospitalier Logement ou 55% domicile 23%         J:1:JHV RXHW

■ Source : Insee (Etat civil), exploitation ORS ■Source : Inserm (CépiDC), exploitation ORS

5 P ORTRAIT SOCIO - SANITAIRE D U P A Y S NIVERNAIS M ORVAN EN VUE DE LA MISE EN PLACE D’UN DIAGNOSTIC ET D’UN PROJET DE SANTÉ

■Une population relativement âgée Population totale et parts des populations jeunes et âgées, dans le Pays Nivernais Morvan et dans la Nièvre (en 2006) Le Pays compte en 2006 deux fois plus Part des Part des Part des Population de personnes de 60 ans et plus (37%) que <20 ans 60 ans et + 75 ans et + de jeunes de moins de 20 ans (18%). La % % % Nivernais Morvan 37 072 17,7 37,3 16,2 part des 60 ans et plus dans la population Nièvre 222 220 20,9 29,8 12,4 totale est supérieure à celle observée dans la

Nièvre (30%), qui est plus élevée que dans ■Source : Insee l’ensemble de la région (25%) et en France (21%). De plus, la proportion des habitants de 75 ans et plus (16% en 2006) est, là Précisions encore, plus élevée qu’aux niveaux dépar- Les résultats détaillés (caractéristiques temental (12%), régional (10%) et national démographiques, conditions de vies) du (8%). Les jeunes sont davantage présents recensement de la population (RP) sont disponibles depuis le 1er juillet 2009 sur http:// autour des communes les plus importantes et www.recensement.insee dans la partie ouest du territoire.

Petite enfance et enfance (Population de 0 à 10 ans)

Population 0-2 ans 3-5 ans 6-10 ans 0-10 ans eff eff eff % Nivernais Morvan 37 072 869 948 1646 9,3 Nièvre 222 220 6 429 6 731 11 238 11,0 Bourgogne 1 628 836 53 000 55 124 92 975 12,3

Adolescence et jeunes adultes (Population de 11 à 25 ans)

Population 11-17 ans 18-24 ans 16-25 ans eff % eff % eff % Nivernais Morvan 37 072 2 416 6,5 2 043 5,5 3 033 8,2 Nièvre 222 220 17 206 7,7 17 078 7,7 22 215 10,0 Bourgogne 1 628 836 135 905 8,3 131 792 8,1 190 812 11,7

Adultes en âge d’activité (15-65 ans)

Population 15-65 ans eff % Nivernais Morvan 37 072 21 429 57,8 Nièvre 222 220 137 578 61,9 Bourgogne 1 628 836 1 044 696 64,1

Personnes âgées (65 ans et plus)

Population 65-74 ans 75-84 ans 85 ans et + eff % eff % eff % Nivernais Morvan 37 072 5 339 14,4 4 496 12,1 1 524 4,1 Nièvre 222 220 25 719 11,6 20 774 9,3 6 763 3,0 Bourgogne 1 628 836 155 557 9,6 125 923 7,7 41 932 2,6

6 POPULATION ET CONDITIONS DE VIE

Une part notable de ménages isolés et des situations socio-économiques difficiles

Une part notable de ménages isolés et des situations socio-économiques diffi ciles

PRÈS DE TROIS MÉNAGES SUR DIX, ET PLUS DE QUATRE HABITANTS DE 75 ANS OU PLUS SUR DIX VIVENT SEULS. L’ ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE EST CARACTÉRISÉE PAR LA FORTE PART DE L’AGRICULTURE SUIVIE DES SERVICES ( PRÈS D’UN TIERS). PRÈS DE TROIS ACTIFS SUR DIX SONT EMPLOYÉS, PLUS D’UN SUR QUATRE OUVRIERS, TANDIS QU ’UN SUR HUIT EST AGRICULTEUR EXPLOITANT. LE TAUX D’ACTIVITÉ PROFESSIONNEL EST MOINS ÉLEVÉ QUE DANS L’ENSEMBLE DE LA N IÈVRE COMME LE TAUX DE CHÔMAGE. LES REVENUS SONT PLUS RÉDUITS. LE P AYS À DOMINANTE RURALE BÉNÉFICIE D’UN ENVIRONNEMENT NATUREL DE QUALITÉ, MÊME SI CERTAINS ÉLÉMENTS DU CADRE DE VIE PEUVENT ÊTRE AMÉLIORÉS.

e nombre de personnes vivant seules aug- En 2006, 67% de la population de 15-65 ans L mente, sur le territoire bourguignon comme ou plus du Pays a un emploi ou en recherche un en France. En 2006, plus du tiers des ménages (69% dans la Nièvre, et 71% en Bourgogne). du Pays Nivernais Morvan sont composés d’une Le taux de chômage est plus réduit que dans seule personne. Ainsi 18% de la population des le département (10,3% contre 11,5%), mais ménages vit seule. Ce mode de vie est encore un peu plus élevé que dans l’ensemble de la plus répandu chez les personnes de 75 ans et région (9,9%). Parmi les chômeurs, 30% sont à plus : 44% vivent seules. la recherche d’un emploi depuis plus d’un an (31%) dans la Nièvre en Bourgogne.

Répartition de la population selon qu’elle vit seule dans le La grande majorité des emplois (70%) se trouvent Pays Nivernais Morvan et dans la Nièvre (en 2006) dans le tertiaire comme sur les autres territoires de la région (76%) et d’une manière générale en France (75%). Cependant, la part des emplois dans l’agriculture et la sylviculture est beaucoup plus importante qu’ailleurs (13% contre 3% en Bourgogne comme en France).

■Source : Insee (RP 2006)) Répartition des emplois par secteur d’activité dans le Pays Nivernais Morvan (en 2006) ■Activité professionnelle : poids notable des employés, mais aussi des Agriculture, agriculteurs sylviculture, pêche 13% La majorité des habitants du Nivernais Morvan Services 56% Industrie de 15 ans et plus non scolarisés ont au plus 7% le certifi cat d’études primaires. Mais parmi les Construction jeunes de 20-29 ans, 13% sortis du système 10% scolaire sont ainsi peu ou pas diplômés, propor- Commerce tion un peu inférieure au niveau régional et peu 14% différente de celle de l’ensemble de la France métropolitaine en 2006.

■Source : Insee (RP 2006),

7 P ORTRAIT SOCIO - SANITAIRE D U P A Y S NIVERNAIS M ORVAN EN VUE DE LA MISE EN PLACE D’UN DIAGNOSTIC ET D’UN PROJET DE SANTÉ

Répartition de la population active ayant un emploi selon les catégories On compte, en 2006, 26 bénéfi ciaires de l’Al- socioprofessionnelles, dans le Pays Nivernais Morvan et dans la Nièvre location parent isolé (API) 506 du RMI, 597 de (en 2006) l’Allocation adulte handicapé (AAH) et 228 de  5 Q  5 Q  5Q l’Allocation de solidarité spécifi que (ASS) dans %10V`J:1  5Q les cantons du Pays. Les taux de bénéfi ciaires de &Q`0:J 'Q%`$Q$JV 5 Q ces minima sociaux sont inférieurs aux taux dans la Nièvre, mais supérieurs aux taux régionaux  5Q (sauf pour l’API, trois fois moins élevé). 5 Q 5 Q 5 Q Taux de bénéfi ciaires (en 2006) de minima sociaux dans 5Q 5Q 5 Q la population susceptible d’en bénéfi cier* (pour 1 000)

$`86]C8 QI8 ` 1 :R`V `Q`8J V`I8 I]CQ7X "%0`1V` 5 5 5 ■Source : Insee (Territoires en chiffres 2006) 5 5  5 Les employés constituent la profession la plus fré- quente dans le Pays (28,7%), suivis des ouvriers 5 Q%`$Q$JV  5 1W0`V (26,0%). Les professions intermédiaires sont net- 5 tement moins représentées (16,0%) que dans la 10V`J:1Q`0:J région (22,8%), comme les cadres (6,0% contre 5   5 10,6%). Par contre, les parts des commerçants et 5 artisans (10,6%) et surtout des agriculteurs exploi- tants (12,7%) sont supérieures à la moyenne régionale (respectivement 6,2% et 3,6%).

■ * population de plus de 20 ans pour l’AAH, de 20-59 ans pour Des revenus réduits, et importance le RMI et population féminine de 15-49 ans pour l’API des minima sociaux Le revenu médian des habitants du Pays (18 314 € ■ Source : BDSL, Insee en 2003) est inférieur à la moyenne départemen- tale (20 559 €). La part des ménages non imposés est supérieure (54% contre 46%). Les ménages les plus aisés se trouvent dans les communes les plus importantes où se trouvent les emplois.

Nombre de ménages dont part des non imposés et revenu fi scal médian dans le Nivernais Morvan et dans la Nièvre (en 2003)

                      

     ! " #! $%   ' %(( #% !(""'

■Source : Insee (Territoires en chiffres 2006)

8 POPULATION ET CONDITIONS DE VIE

Un environnement naturel de qualité, mais des indicateurs à surveiller

Un environnement naturel de qualité, mais des indicateurs à surveiller

LE P AYS DISPOSE D’UN CADRE DE VIE ATTRAYANT, À FORT POTENTIEL TOURISTIQUE. LA RESSOURCE EN BOIS EST AUSSI UN ATOUT POUR LE DÉVELOPPEMENT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES. PAR CONTRE, LE P AYS EST ÉLOIGNÉ DES DESSERTES ROUTIÈRES ET FERROVIAIRES. ET UNE ATTENTION DOIT ÊTRE PORTÉE AU RISQUE DE POLLUTION MICROBIOLOGIQUE DE L’EAU DE DISTRIBUTION ET AU RISQUE RADON DANS LES HABITATIONS ET ÉTABLISSEMENTS FRÉQUENTÉS PAR LE PUBLIC.

■ e Pays situé sur le massif du Morvan dis- L'eau Lpose d’atouts touristiques et dans une visée En dépit de ces atouts naturels, la fragilité des sols de développement durable «d’une importante et sous-sols du Pays, la présence d’une activité ressource en bois…, la grande qualité des agricole, génératrice de pollutions diffuses, peu- paysages, richesses faunistiques et fl oristiques, vent être à l’origine de problèmes de la ressource qualité de l’architecture» constituant la zone en eau, qui se dégrade. L’eau peut contenir des nivernaise du Parc naturel du Morvan (source contaminants microbiologiques (bactéries, virus, : SGAR «Enjeux du territoire du pays Nivernais parasites) induisant des dangers à court terme Morvan vus par les services de l’Etat en ou des contaminants chimiques (pesticides), res- Région»). ponsables de risques avérés ou suspectés à plus ou moins long terme. Dans le Nivernais Morvan, c’est surtout le risque microbiologique qui fait l’objet d’une attention particulière. Qualité de l’eau de distribution en 2006

■Pesticides ■Bactériologique

LORMES LORMES

BRINON-SUR-BEUVRON BRINON-SUR-BEUVRON CORBIGNY CORBIGNY MONTSAUCHE-LES-SETTONS MONTSAUCHE-LES-SETTONS

SAINT-SAULGE SAINT-SAULGE CHATEAU- CHATEAU- CHINON(VILLE) CHINON(VILLE) CHATILLON- CHATILLON - EN-BAZOIS EN-BAZOIS

MOULINS-ENGILBERT MOULINS-ENGILBERT

LUZY LUZY

pas de recherche en pesticide en 2006 conformité < 70% : mauvaise qualité conformité<90% : fréquents dépassements des limites de qualité 70% <=conformité <90% : contamination fréquente 90% <=conformité<100% : dépassements ponctuels des limites de qualité 90%<=conformité<95% : qualité moyenne conformité=100% : bonne qualité conformité > 95% : bonne qualité

■Source : Drass, Service Santé et environnement

9 P ORTRAIT SOCIO - SANITAIRE D U P A Y S NIVERNAIS M ORVAN EN VUE DE LA MISE EN PLACE D’UN DIAGNOSTIC ET D’UN PROJET DE SANTÉ

La direction départementale de l’équipement département). Le parc de logements doit être mentionne un autre risque lié à l’eau, celui d’inon- amélioré pour répondre aux contraintes et enjeux dation de l’Yonne dans la partie nord du Pays. territoriaux (logement des jeunes et des actifs aux revenus modestes, des personnes âgées) : déve- ■L’air loppement du logement locatif et réhabilitation du parc de logements anciens (résorption de L’exposition à la pollution atmosphérique l’habitat indigne), selon le Secrétariat général concerne chacun : un adulte respire en moyenne aux affaires régionales de Bourgogne1. 15 m3 par jour, soit 20 kg d’air, à comparer aux 2 kg d’eau et au 1 kg d’aliments solides L’habitat a une infl uence sur la santé. On peut nécessaires. Les personnes les plus sensibles sont y retrouver différentes sources de pollution de les enfants, les personnes présentant des patho- l’air intérieur : outre le radon évoqué plus haut, logies respiratoires et cardiaques. En milieu plomb, fi bres et poussières, produits chimiques rural, si l’exposition liée au en suspension, monoxyde de transport routier et au secteur carbone (CO), acariens. Les industriel est moins importante conditions socioéconomiques qu’en milieu urbain, la popu- Dans le Pays Nivernais défavorables augmentent lation est néanmoins exposée Morvan, les consommations les risques liés à l’habitat. à l’ozone (agressif pour d’énergie sont élevées, avec L’insalubrité des logements peut les voies respiratoires), aux une forte proportion de être due à l’humidité excessive, pollens (allergies, asthme), maisons anciennes. l’insuffi sance de chauffage, aux pesticides (intoxications le manque d’éclairement, les aiguës et chroniques). défauts de ventilation, la pré- sence de toxiques ou de nui- La population passe en moyenne 22 heures sibles, les défauts d’aménagement entraînant un sur 24 en espace clos ou semi-clos, que cela risque d’accidents domestiques… soit dans les logements, lieux de travail, écoles, ■ espaces de loisirs, commerces, transports, ... Vulnérabilité énergétique de la Et la qualité de l’air à l’intérieur des locaux est population en situation de précarité souvent moins bonne qu’à l’extérieur. La confi gu- ration géologique du Pays expose à l’exhalation Pour les ménages, les principaux postes de de radon, induisant des mesures de prévention consommation d’énergie sont le logement et le (suivis des mesures d’exposition dans les éta- véhicule particulier. Avec l’augmentation du prix blissements sanitaires et sociaux accueillant du de l’énergie, se loger ou se déplacer pèsent de public) et d’information des habitants pour dimi- plus en plus sur le revenu des ménages. Dans nuer ou éliminer le risque de pollution des locaux le Pays Nivernais Morvan, les consommations par le radon (aération, préconisations pour la d’énergie pour le logement sont élevées. Les construction de nouveaux bâtiments). ménages sont en revanche moins souvent tribu- taires de la voiture pour les trajets domicile-travail que dans d’autres parties de la Nièvre, en lien ■Une partie de l’habitat à améliorer sans doute avec les caractéristiques d’activité économique sur les six bassins de vie. Le Pays se caractérise par une forte part de résidences secondaires (33% contre 16% dans La «vulnérabilité énergétique» des ménages est un l’ensemble du département). Les résidences sont facteur de fragilité supplémentaire par rapport à plutôt anciennes : au début des années 2000 la situation socio-économique locale. La réhabili- la part des résidences achevées avant 1949 tation des logements anciens constitue un des plus est forte (70% contre 49% en moyenne sur le gros potentiels en termes d’économie d’énergie.

(1) « Enjeux du territoire vus par les services de l’État, Pays Nivernais Morvan », Préfecture de la région Bourgogne, 2007

10 POPULATION ET CONDITIONS DE VIE

Un environnement naturel de qualité, mais des indicateurs à surveiller

Part des dépenses d’énergie pour le logement Part dans le revenu des ménages des dans le revenu des ménages en 2000 dépenses en carburant en 2000

Nevers Nevers

de la moins élevée à la plus élevée : de la moins élevée à la plus élevée :

■Source : Alterre Bourgogne

11 P ORTRAIT SOCIO - SANITAIRE D U P A Y S NIVERNAIS M ORVAN EN VUE DE LA MISE EN PLACE D’UN DIAGNOSTIC ET D’UN PROJET DE SANTÉ

État de santé Des indicateurs relativement élevés de mortalité et de morbidité

LES INDICATEURS DE MORTALITÉ SONT SUPÉRIEURS À LA MOYENNE NATIONALE OU RÉGIONALE. LES TAUX D’HOSPITALISATION SONT ÉGALEMENT PLUS ÉLEVÉS QU ’EN MOYENNE EN B OURGOGNE, EN LIEN AVEC LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION.

■Mortalité Quatre grandes causes sont à l’origine de plus des trois quarts des décès tous âges : les mala- ur la période 2000-2006, on a dénombré dies cardiovasculaires (35%), les cancers (25%), S en moyenne chaque année 650 décès suivis, en moindres proportions, des trauma- d’habitants du pays Nivernais Morvan (340 tismes et empoisonnements (6%) et des maladies hommes et 310 femmes). respiratoires (6%).

Si on élimine l’effet de la structure par âge de Sur la période 2000-2006, en moyenne chaque la population, les taux comparatifs de mortalité année 85 habitants du pays Nivernais Morvan masculin (128 pour 10 000) et féminin (70) sont (65 hommes et 20 femmes) sont décédés avant supérieurs aux moyennes nationales (respective- l’âge de 65 ans (décès qualifi és de «prématu- ment 106 et 63). Cependant, les différences ne rés»), soit 13% de l’ensemble des décès (19% de sont pas statistiquement signifi catives (compte ceux d’hommes et 7% du total des décès fémi- tenu de l’effectif réduit de la population du Pays). nins). Si on élimine l’effet de la structure par âge de la population, le taux comparatif de mortalité

Taux standardisés de mortalité prématurée sur la période 2000-2006

Q` :C1 X    `XI: %`XV GL:J  GL:J  GL:J  10V`J:1 Q`0:J 5    5 5  1W0`V  5    5    5  Q%`$Q$JV   5   5     5  `:JHV 5 5  5

■Sources : Inserm CépiDC, Insee, exploitation ORS

Défi nition : Taux standardisé de mortalité ( TSM) : nombre de décès pour 100 000 que l’on observerait sur le territoire s’il avait la même structure d’âge que la population de référence (ici ensemble de la population en métropole en 2006). Un test a été réalisé pour vérifi er si les différences éventuelles entre les taux sont ou non statistiquement signifi catives.

12 ÉTAT DE SANTÉ

Des indicateurs relativement élevés de mortalité et de morbidité

est supérieur même si la différence n’est pas sta- à ceux de la Nièvre et de la Bourgogne. Ils sont tistiquement signifi cative. On observe une dimi- par contre supérieurs aux taux régionaux pour les nution de la mortalité prématurée avec le temps maladies de l’appareil circulatoire, les lésions trau- dans le Pays comme sur l’ensemble du territoire matiques, et les maladies de l’œil. français, mais une augmentation des disparités territoriales. La situation a toutefois évolué moins Si on compte à part la période périnatale, le recours favorablement dans le Pays (comme globalement à l’hospitalisation augmente de manière continue dans l’ouest de la région). avec l’âge. Le taux standardisé (sur l’âge) d’hospi- talisation des habitants du Nivernais Morvan (161 Compte tenu des causes des décès prématurés pour 1 000 habitants) est signifi cativement inférieur (principalement les cancers, les causes trau- à celui de l’ensemble de la région (184/100 000). matiques et empoisonnements, les pathologies cardiovasculaires), la moitié d’entre eux sont considérés comme évitables par des actions sur les comportements individuels (35%) et par un recours plus précoce et plus approprié au dispo- Taux annuels bruts de patients hospitalisés pour 10 000 sitif de soins (16%). habitants dans le Pays Nivernais Morvan et en Bourgogne, selon les pathologies (2006-2007) :C:R1V1J`VH 1V%V Décès avant 65 ans évitables d’habitants du Nivernais 5 Morvan, selon le type d’actions susceptibles de les éviter :C:R1VRVC:]V:% 5 $Q%`$Q$JV (2003-2005) `Q%GCVIVJ :%6V R%9  5 :C:R1VVJRQH`1VJJV &:7  5 X01 :GCV:% `V :% `VRXHW :C:R1VR%7 WIVJV`0V%6 :H 1QJ ]`XI: %`X 5  Q  Q :C:R1VRVC:]]:`V1C`V]1`: Q1`V 5 :C:R1VRVC:]]:`V1C$XJ1 QR 9 5 X01 :GCV:H 1QJ :C:R1VRVCQV1C `1_%V 5 1JR101R%VC %IV%` 5  Q :C:R1VQ XQR:` 1H%C:1`V  5 ■Source : Inserm (CépiDC), exploitation ORS (X1QJ `:%I: 1_%VV 9  5 :C:R1VRVC:]]:`V1CH1`H%C: Q1`V 5 :C:R1VRVC:]]:`V1CR1$V 1` 5 ■Hospitalisations en soins de courte durée

Sur la période 2006-2007, 6 900 habitants du ■Source : ATIH, PMSI, exploitation ORS Pays ont été hospitalisés en moyenne chaque année (soit 18% de la population). Les maladies les plus fréquemment en cause sont celles de l’appareil digestif (12%), les pathologies cardiovasculaires (11%), lésions traumatiques et empoisonnements (9%), tumeurs et maladies de l’appareil ostéo-articu- laire (7%).

Si on rapporte le nombre d’hospitalisés en soins de courte durée à la population totale, les taux bruts d’hospitalisation des habitants du Pays sont inférieurs

13 P ORTRAIT SOCIO - SANITAIRE D U P A Y S NIVERNAIS M ORVAN EN VUE DE LA MISE EN PLACE D’UN DIAGNOSTIC ET D’UN PROJET DE SANTÉ

■Admissions en affections de longue durée Admissions en ALD des habitants du Pays Nivernais Morvan (nombres et %) et de Bourgogne (%) , selon les principaux motifs, Au cours d’une année, 1 160 habitants du Pays en 2005-2006 (moyenne annuelle) Nivernais Morvan ont été admis en affection de :C8 :]]:`V1C H1`H%C: Q1`V longue durée (ALD) par un des trois principaux 515 :JHV` régimes d’assurance maladie (général, agricole 251 et des indépendants). 1:GW V 157 ``VH 1QJ ] 7H.1: `1_%V Si on rapporte à la population, on compte environ 67 200 nouvelles admissions en ALD pour 10 000 :C:R1V RC<.V1IV` habitants du Pays sur une année. Ce taux ne dif- 41 :C8 7 WIV JV`0V%6 fère pas de celui de l’ensemble de la région. Les 34 &Q%`$Q$JV principaux motifs d’ALD (9/10) sont les maladies :C8 :]]:`V1C `V ]1`: Q1`V 28 cardiovasculaires (44%) et les cancers (22%). (10V`J:1 Q`0:J :C8 Q XQ R:` 1H%C:1`V Viennent ensuite le diabète (14%), les maladies 26 psychiatriques (6%) et la maladie d’Alzheimer (4%). Q Q Q Q

■Source : Cnamts, CCMSA, RSI, exploitation ORS

14 ÉTAT DE SANTÉ

Principaux problèmes de santé

Principaux problèmes de santé : des indicateurs défavorables pour les maladies cardio-vasculaires, tumeurs, traumatismes et empoisonnements

LES MALADIES CARDIO-VASCULAIRES SONT LES PREMIÈRES CAUSES DE MORTALITÉ, D’HOSPITALISATION ET D’ADMISSION EN AFFECTIONS DE LONGUE DURÉE. LES CANCERS SONT PLUS FRÉQUEMMENT MOTIFS D’ADMISSIONS EN AFFECTIONS DE LONGUE DURÉE MAIS MOINS SOUVENT À L’ORIGINE D’HOSPITALISATIONS DE COURTE DURÉE QUE DANS L’ENSEMBLE DE LA RÉGION. LES TRAUMATISMES ET EMPOISONNEMENTS, TROISIÈME CAUSE DE DÉCÈS, PRÉSENTENT UN POIDS NOTABLE DANS LE RECOURS AUX SOINS HOSPITALIERS DE COURTE DURÉE, ILS PEUVENT AUSSI ÊTRE DES MOTIFS D’ENTRÉE EN INSTITUTION SUR UN TERRITOIRE VIEILLISSANT.

■Maladies cardiovasculaires Le taux d’admissions en ALD pour cancers (68 Chaque année près de 230 habitants du pour 10 000) est signifi cativement supérieur à la Nivernais Morvan décèdent d’une maladie de moyenne régionale (51). l’appareil circulatoire. Le taux standardisé de mortalité (31,2 pour 10 000) est supérieur aux ■Traumatismes et empoisonnements taux Bourgogne (26,4) et France (26,0), même si l’écart n’est pas statistiquement signifi catif (compte Chaque année environ 40 habitants du Pays tenu des effectifs restreints sur le territoire).En décèdent des suites de traumatismes ou empoi- 2007, 755 habitants du territoire ont été hospi- sonnements. Le taux standardisé correspondant talisés en soins de courte durée pour une maladie (7,6/10 000 habitants) est supérieur au taux cardio-vasculaire. Le taux brut d’hospitalisation national, même si l’écart n’est pas signifi catif. pour maladies cardiovasculaires des habitants Les décès de causes traumatiques sont de moins du Pays (204 pour 10 000) dépasse le taux en en moins dus à la route et de plus en plus aux Bourgogne (148), en lien avec la plus forte part accidents de la vie courante et aux suicides. de personnes âgées dans la population. Chaque En s’appuyant sur les statistiques de la sécurité année, plus de 400 personnes sont admises en routière, on compte 7 blessés graves pour 1 tué ALD pour une maladie cardio-vasculaire. dans la Nièvre, on peut estimer à 30 le nombre annuel de blessés graves (4 décès) sur le terri- ■Cancers toire du Nivernais Morvan. De même, pour une moyenne annuelle de 10 Chaque année, 165 habitants du Nivernais Morvan décès par suicide sur le territoire, on estime à décèdent de cancers. Le taux standardisé de morta- 110 tentatives de suicide susceptible d’une prise lité ne diffère pas signifi cativement des taux obser- en charge appropriée. Enfi n, on évalue à 20 vés dans la Nièvre, en Bourgogne et en France. le décès par accidents de la vie courante sur le Sur une année (2007), 500 habitants du territoire territoire, ces accidents induisant aussi nombres sont hospitalisés en soins de courte durée pour d’hospitalisations et d’entrées en institution. tumeurs. Le taux brut d’hospitalisation pour tumeurs Sur une année (2007), 600 habitants du territoire des habitants du Pays (134/10 000) diffère peu du sont hospitalisés en soins de courte durée pour trau- taux observé dans l’ensemble de la région, en dépit matismes. Le taux brut d’hospitalisation pour lésions de la forte part de personnes âgées sur le territoire. traumatiques et empoisonnements des habitants du Pays dépasse celui de Bourgogne.

15 P ORTRAIT SOCIO - SANITAIRE D U P A Y S NIVERNAIS M ORVAN EN VUE DE LA MISE EN PLACE D’UN DIAGNOSTIC ET D’UN PROJET DE SANTÉ

■ Alcool et tabac sans compter dans ce cas une partie des morts violentes mentionnées plus haut. Sur la période 2000-2006, on compte plus de 100 décès annuels d’habitants du Pays par patho- Standardisés sur l’âge les taux de mortalité sont logies associées au tabac et 24 d’une pathologie supérieurs à la moyenne nationales sur le territoire associée à la consommation excessive d’alcool comme dans la Nièvre (même si la différence (psychose alcoolique, cirrhose alcoolique du foie n’est pas statistiquement signifi cative compte-tenu et cancers des voies aéro-digestives supérieures), des effectifs).

Taux standardisés de mortalité par pathologies associées à la consommation d’alcool et de tabac (en 2000-2006) ■Alcool

      GL:J  GL:J  GL:J  10V`J:1 Q`0:J  5  5  5 1W0`V 5  5  5 Q%`$Q$JV  5  5  5 `:JHV 5 5 5

■Tabac

      GL:J  GL:J  GL:J  10V`J:1 Q`0:J   5  5   5 1W0`V   5  5  5 Q%`$Q$JV   5  5  5 `:JHV 5 5 5

■Source : Inserm (CépiDC), Insee, exploitation ORS

■ Diabète Consommants d’antidiabétiques oraux en 2007 Données du régime général hors sections locales mutualistes On estime à 1 400 le nombre d’habitants du pays atteints de diabète (consommant des anti- diabétiques oraux remboursés par le régime

1,67 - 2,90 général de l’assurance maladie), soit 3,8% LORMES 2,91 - 3,40 de la population, proportion supérieure à la BRINON-SUR- 3,41 - 3,67 BEUVRON CORBIGNY moyenne dans la région (3,4%). Cette propor- 3,68 - 4,20 MONTSAUCHE- LES-SETTONS tion varie de 3,3% à 4,3%, selon les cantons, 4,21 - 5,66

à l’intérieur du Pays. SAINT-SAULGE CHATEAU- CHATILLON- CHINON EN-BAZOIS

MOULINS- LORMES

BRINON-SUR- ENGILBERT BEUVRON CORBIGNY MONTSAUCHE- LES-SETTONS

SAINT-SAULGE CHATEAU-CHINON CHATILLON- EN-BAZOIS LUZY MOULINS- ENGILBERT

LUZY

■Source : Pôle Statistiques, URCAM Bourgogne - CPAM Côte-d’Or, Insee (Recensement 2006)

16 ÉTAT DE SANTÉ

Zooms sur la santé des plus jeunes et des plus âgés

Zooms sur la santé des plus jeunes et des plus âgés

LE P AYS COMPTE 6 500 JEUNES DE MOINS DE 20 ANS ET PLUS DE 6 000 PERSONNES ÂGÉES DE 75 ANS OU PLUS. CES DEUX POPULATIONS FONT L’OBJET D’UNE ATTENTION PARTICULIÈRE : DES INDICATEURS SPÉCIFIQUES PERMETTENT DE MIEUX IDENTIFIER LEURS PROBLÉMATIQUES.

■ Santé des enfants En 2008/2009, les services de santé sco- laire ont vu 1 670 enfants sur 2 070 scolari- n 2005, d’après les certifi cats de santé au sés en grande section de maternelle et classe E 8e jour collectés par les services de protec- préparatoire. tion maternelle infantile, 23% des naissances ont donné lieu à hospitalisations prénatales (pour Les pathologies les plus fréquemment dépistées 21% dans la Nièvre et 13% dans l’ensemble de à l’occasion du bilan de six ans sont les troubles la région). La part des enfants prématurés (6,8% de la vision (7,9%), suivis des problèmes den- des nouveau-nés) est également supérieure à la taires (6,4%), des troubles auditifs (5,7%) et des moyenne régionale (6,1%). Ces constats sont troubles du langage (4,9%). D’autres pathologies à rapprocher de l’éloignement des maternités connues auparavant sont également signalées de niveaux 2 et surtout 3 appropriées pour les parmi lesquelles les troubles du comportement accouchements suite à des grossesses à risque. (6,3%), l’obésité (5,9%), les allergies (4,8%), le On note toutefois que la part des enfants de surpoids (4,1%) et l’asthme (3,5%). faibles poids est inférieure aux moyennes départe- mentale et régionale (6,5% contre 7,7% et 6,9%). En 2007, 340 enfants âgés 1 à 14 ans domici- liés dans le Pays ont été hospitalisés dans Part de l’hospitalisation prénatale, des naissances prématurées et des des services de soins de courte durée. Les nouveau-nés pesant moins de 2 500 g dans le Pays Nivernais Morvan, principaux motifs de ces hospitalisations dans la Nièvre et en Bourgogne, en 2005 sont, comme dans l’ensemble de la région : les maladies de l’appareil respiratoire 22% Nivernais Nièvre Bourgogne (18% en Bourgogne), les maladies de Morvan l’appareil digestif 15% (contre 10%) et les          lésions traumatiques 12% (contre 11%).               ! !  " Sur un autre plan, on a dénombré en 2006        35 enfants en danger, la plupart étant en          risque (une minorité étant maltraités), soit 5,1         #   pour 1 000 jeunes de moins de 21 ans, le  #  #   taux étant de 6,6/1 000 dans la Nièvre. ■Sources : Conseils généraux, Drees Exploitation ORS

Défi nitions (ici utilisées), car la loi de 2007 a entrainé des modifi cations à ce propos) n Enfant maltraité : victime de violences physiques, cruauté mentale, abus sexuels, négligences lourdes, aux conséquences graves sur son développement physique ou psychologique. n Enfant en risque : connaît des conditions d’existence risquant de mettre en danger sa santé, sécurité, moralité, éducation, ou son entretien, mais n’est pas maltraité. n Enfants en danger : ensemble des enfants maltraités et en risque pris en charge par l’ASE ou par la Justice.

17 P ORTRAIT SOCIO - SANITAIRE D U P A Y S NIVERNAIS M ORVAN EN VUE DE LA MISE EN PLACE D’UN DIAGNOSTIC ET D’UN PROJET DE SANTÉ

Parmi les adolescents et jeunes adultes, certains Les lésions traumatiques suite à des chutes notam- sont en mal-être, en particulier ceux qui sont à ment, les démences sont sources de dépendance. la recherche d’une insertion socioprofession- nelle. Ainsi 46 jeunes ont été orientés vers un Prévalence de la démence selon l’âge et le sexe en France psychologue en 2008 sur les 503 en contact en 2003 avec la mission locale. D’autres éléments infra-     départementaux peuvent interpeller les acteurs             de prévention comme les taux de consomma-           teurs de produits de substitution aux opiacés.           Parmi les bénéfi ciaires de soins remboursés en              2009, la CPAM a dénombré respectivement 12           personnes de 20-29 ans sur le canton de Luzy    

et 10 sur celui de Moulin Engilbert dans ce cas, ■Source : Étude PAQUID- suivi à 10 ans (1998-1999), représentant 4,7% et 4,1% des assurés contre réactualisé en 2003 1,8% dans la Nièvre. Selon le Conseil général de la Nièvre, 900 ■Santé des personnes âgées personnes âgées vivant à domicile bénéfi ciaires de l’APA ont besoin d’aide quotidienne (GIR 1 On a dénombré près de 4 000 séjours hospi- à 4) sur le Pays Nivernais Morvan. Dans l’en- taliers en soins de courte durée d’habitants du quête sur les établissements d’hébergement pour Pays âgés de 75 ans et plus en 2007 (pour personnes âgées 2007, on a estimé que 580 2 000 patients). Les motifs les plus fréquents personnes hébergées dans le Pays relevaient des sont les affections cardio-vasculaires (18%), les GIR 1 à 4. maladies de l’œil (12%), les lésions traumatiques (10%), les maladies l’appareil digestif (10%), les Enfi n, il ne faut pas limiter aux démences les tumeurs (8%), les maladies du système ostéo-arti- troubles psychiques dont peuvent souffrir les culaire (6%) et les maladies respiratoires (5%). personnes âgées. Le taux de suicide croît avec l’âge, et de manière plus forte au grand âge. La En 2005, les trois principaux régimes d’assurance dépression n’est pas toujours bien prise en compte, maladie ont admis plus de 480 habitants (du Pays) tant les besoins de soins et d’aide somatiques sont de 75 ans et plus en affection de longue durée prégnants. Et pourtant, la nécessaire amélioration (ALD), soit 80 pour 1 000 (63/1 000 en moyenne de la prise en charge psycho-gériatrique avait été dans la région). Les principaux motifs de ces ALD affi rmée dans le dernier schéma régional d’organi- sont les tumeurs malignes (17%), l’hypertension sation sanitaire. artérielle sévère (17%), l’insuffi sance cardiaque grave (17%), les maladies coronaires (10%), le diabète (9%), la maladie d’Alzheimer et autres démences (8%), les artériopathies chroniques (7%).

S’agissant des démences, devenu un problème de santé publique majeur, si on applique les taux de prévalence de l’étude PAQUID à la population de 75 ans et plus du Pays, on peut évaluer à 1 100 le nombre de personnes de 75 ans et plus atteintes de troubles démentiels, ces démences pouvant être très légères et légères (environ 450), modérées (350) à sévères (300).

(2) D. BRION, Drass Bourgogne, Regards croisés sur la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées, 2009

18 OFFRE DE SOINS ET SERVICES

Des services de soins de proximité et hospitaliers plus difficilement accessibles

Offre de soins et services Des services de soins de proximité et hospitaliers plus diffi cilement accessibles

L’ ACCÈS AUX SERVICES DE SOINS DE VILLE COMME AUX SERVICES HOSPITALIERS EST PARTICULIÈREMENT DIFFICILE DANS LE N IVERNAIS MORVAN . L ES DENSITÉS DE PROFESSIONNELS DE SANTÉ LIBÉRAUX DE PROXIMITÉ CALCULÉES SUR LA BASE DE LA POPULATION GLOBALE SONT RÉDUITES . O R LA PRÉSENCE DE NOMBREUSES PERSONNES ÂGÉES EN NÉCESSITERAIT DAVANTAGE ENCORE .

■Soins ambulatoires de proximité France). Ils sont relativement jeunes (seulement 2 sur 10 ont 55 ans ou plus). Par ailleurs, 7 centres de in 2009, la CPAM dénombrait 29 généralistes soins infi rmiers desservent les 9 cantons du Pays Fexerçant en libéral dans le Pays. La densité Nivernais Morvan (202 places début 2010) ; correspondante (7,8/10 000 habitants) est infé- le Pays est deux fois plus doté sur ce plan que la rieure à la moyenne départementale (8,3), régio- Nièvre. nale (9,3) et métropolitaine (9,9). Leurs conditions À la même date, on comptait 20 masseurs-kinési- d’exercice sont diffi ciles, en outre, 4 omnipraticiens thérapeutes libéraux, soit 5,4/10 000 habitants sur dix ont plus de 55 ans (1/3 en France), ce qui (5,1/10 000 dans la Nièvre, 6 en Bourgogne et laisse supposer que la situation démographique va 8 en France). Quatre sur dix ont 55 ans ou plus. se dégrader dans les prochaines années en l’ab- En 2010 toujours, 10 chirurgiens-dentistes, soit 2,7 sence de mesures pour l’enrayer. pour 10 000 habitants dans le Pays (4,5/10 000 L’Urcam de Bourgogne a réalisé un état des lieux des exerçaient dans la Nièvre et en Bourgogne, et 5,9 dotations en médecins généralistes par territoire de en France). Là encore, 4 des 10 praticiens avaient 5 000 habitants en 2008 et des projections en 2013. 55 ans ou plus. Le Pays, sous-doté en 2008, devrait le rester Les18 pharmacies sont organisées en 3 secteurs de principalement sur les cantons de Corbigny et garde. Le temps d’accès aux offi cines est deux fois de Moulins-Engilbert en 2013. Ces résultats ne plus long dans les cantons du Pays qu’en moyenne tenaient cepenant pas compte de la géographie dans la région et en France métropolitaine. du Pays (vallées de montagne enclavées, délais Le Pays dispose de15 ambulances, 24 véhicules d’accès aux généralistes...). Les acteurs locaux pré- sanitaires légers et 66 taxis. Les taux d’équipement voient en outre des diffi cultés pour remplacer les 10 sont plus élevés qu’au niveau départemental, régio- médecins qui devraient cesser d’exercer en 2013. nal et national Si 4 maisons de santé pluridisciplinaires sonté sont Densités de professions de santé de proximité en 2010 fi nancées, 3 en cours d’étude de faisabilité, et 1 en (pour 10 000 habitants) projet, cela ne préjuge pas des capacités d’attirer et surtout de conserver de nouveaux professionnels         pour y exercer. L’organisation de la permanence    des soins de généralistes est d’autant plus diffi cile et        essentielle dans ce contexte.     !  " #$ #% $ &'  #% % ( # Début 2010, la CPAM dénombrait 17 Infi rmiers ) *  +  $# $( %#  libéraux dans le Pays, soit 4,6/10 000 habitants  ! ( (# ( (# ,  +  -( -( -( -" (6,8 dans la Nièvre, 8,1 en Bourgogne et 9,4 ■Source : Urcam de Bourgogne

19 P ORTRAIT SOCIO - SANITAIRE D U P A Y S NIVERNAIS M ORVAN EN VUE DE LA MISE EN PLACE D’UN DIAGNOSTIC ET D’UN PROJET DE SANTÉ

■Services de soins hospitaliers et Répartition des habitants du Pays hospitalisés au cours d’une spécialisés année selon le motif, part d’hospitalisés aux CH de la Nièvre et ailleurs (effectifs moyens annuels sur la période 2005-2007) Le Pays ne dispose pas de services de soins hos- #:C8:]]:`V1CR1$V 1`    pitaliers de courte durée à proprement parler : #:C8:]]:`V1CH1`H%C: Q1`V    les hôpitaux de Château-Chinon et Lormes, sont 'X1QJ `:%I:8V VI]8   #:C8Q XQR:` 1H%C:1`V   essentiellement de moyen et long séjours (80%). %%IV%`    Seuls 2% des habitants du Pays hospitalisés en #:C8RVCQV1C   soins de courte durée y recourent. 7I] 851$JVI:CRX`1J1   `QVV5:HHQ%H.VIVJ   Les autres établissements fréquentés par les habi- #:C8:]]:`V1C$XJ1 Q R%`1J:1`V     tants du Pays sont : à Nevers le Centre hospitalier #:C8:]]:`V1C`V]1`: Q1`V    #:C87 WIVJV`0V%6   (16%) et la Polyclinique du Val de Loire (11%), puis #:C8VJRQH`1VJJV  le CH de (10%) et celui de Clamecy (6%). %GCVIVJ :%6V R%HQI]Q` 8   Dans plus de 40% des cas, ils se rendent, pour #:C8RVC:]V:%   #:C:R1V1J`VH 1V%V   -Q]1 :C1XR:JC:.1W0`V des soins de courte durée, dans les autres dépar- #:C:R1VRVCQ`V1CCV   tements de la région (10% pour l’ensemble des #:C:R1VR%:J$   -Q]1 :C1XR:JR:% `V (``VH 1QJ]X`1J: :CV  RX]:` VIVJ  hospitalisés domiciliés dans la Nièvre) et 8,5% en #:C`Q`I: 1QJHQJ$XJ1 :CV  dehors de la région (13% des Nivernais). Les habitants du Pays hospitalisés recourent ■Source : ATIH, PMSI, exploitation ORS davantage aux établissements du département pour la grossesse et l’accouchement, les trau- ■Acteurs de prévention matismes et empoisonnements les «symptômes et signes anormaux» (6/10), sollicités dans Certains dispositifs de prévention sont structurés. l’urgence, mais aussi les maladies de l’œil et les Au sein de la Protection maternelle et infantile maladies endocriniennes. (PMI), 2 sages-femmes, 3 infi rmiers et 1 médecin A l’inverse, pour les maladies ostéo-articulaires, proposent un accompagnement des mères pen- les tumeurs, mais aussi les affections périnatales, dant la grossesse, après la naissance et suivent et congénitales, les habitants du Pays sont plus les enfants en école maternelle. Dans le service souvent hospitalisés hors de la Nièvre. de Promotion de la santé en faveur des élèves, un médecin et des infi rmières interviennent de L’accès aux consultations de divers spécialistes est manière individuelle et collective auprès des possible dans les maisons médicales de Moulins- jeunes du secondaire surtout. Les conseillers de Engilbert et Montsauche-les-Settons ainsi que dans la mission locale peuvent orienter si besoin les le CH de Château-Chinon. jeunes vers un psychologue (à mi-temps) qu’ils Pour la psychiatrie publique pour adultes, le Pays accompagnent dans leur démarche d’insertion relève des 2 secteurs existant dans la Nièvre : socioprofessionnelle (entre prévention et prise en au nord, pour les cantons de Lormes, Corbigny charge de la souffrance psychosociale). et Brinon-sur-Beuvron, le secteur Sud couvrant les autres cantons du Pays (1 CMP à Moulins- Tous les professionnels du secteur sanitaire, social Engilbert et 1 centre d’accueil thérapeutique à et éducatif sont potentiellement acteurs de pré- Chatillon-en-Bazois). Le secteur de psychiatrie vention. Cependant les modes d’exercice actuels infanto-juvénile recouvre l’ensemble du départe- n’incitent pas à une action globale, point essentiel men (2 antennes du CMPP à Chateau-Chinon et en matière de prévention. La communication et la Corbigny. La prise en compte de la souffrance coordination des acteurs restent diffi ciles. psychosociale des 16-25 ans est assurée dans C’est pour y remédier qu’a été créé (1995) le cadre des missions locales. En 2008, 46 des le Réseau de Santé du Haut Nivernais, dont 503 jeunes en contact avec la mission locale du le siège est situé à Clamecy. Il intervient sur le Nivernais Morvan ont été orientés vers le psycho- nord de la Nièvre (dont les cantons de Brinon sur logue (dont 33 parmi les nouveaux-venus (261). Beuvron, Lormes et Corbigny) et 6 cantons du sud

20 OFFRE DE SOINS ET SERVICES

Des services de soins de proximité et hospitaliers plus difficilement accessibles

de l’Yonne. D’abord centré sur la périnatalité, le au LEGTA du Morvan et au lycée des métiers de réseau s’est élargi en 2004 à la gérontologie puis Château-Chinon. à l’amélioration des pratiques des professionnels libéraux (collaboration entre une infi rmière délé- La Mutualité a développé sur le Pays une action guée de santé publique et un groupe de méde- auprès des jeunes en 2009 dans les collèges de cins généralistes). Un volet éducation alimentaire Lormes, Luzy et Montsauche les Settons. Il s’agit du et thérapeutique sur le diabète, puis un autre sur jeu «Devenir grand autrement, apprendre à dire les addictions ont été en outre développés en lien non au tabac», s’adressant aux jeunes de 11 ans, avec l’Anpaa 58, les établissements de soins de sur demande des établissements scolaires (dans le suite et les médecins généralistes. cadre des comités d’éducation à la santé et à la Parallèlement, le Réseau de Santé du Pays citoyenneté). Cette action doit être renouvelée en Nivernais Morvan s’est constitué à partir du 2010 dans ces trois sites et dans le collège de Centre local d’information et de coordination Corbigny. (CLIC, cf. infra), à Château-Chinon. Il couvre les 9 cantons du Pays. Ses objectifs sont centrés sur L’organisation des dépistages organisés par le l’amélioration de l’accès aux soins de la popula- Conseil général de la Nièvre des cancers a été tion ; il vise à maintenir et attirer les professionnels diffi cile dans la Nièvre. Bien qu’implanté depuis de santé et de l’aide à la personne sur ce territoire de nombreuses années, le dépistage du cancer du rural de moyenne montagne, en développant sein n’a pas permis que la participation des femmes notamment la formation, la mutualisation des concernées (50 à 74 ans) atteigne 50%, l’objectif pratiques innovantes par l’intermédiaire, ici aussi, étant fi xé à 70% par l’InVS. Cependant, le taux d’une chargée de mission. Celle-ci s’appuie sur de participation des femmes du Pays Nivernais les centres sociaux, les communautés de com- Morvan apparaît meilleur (de 57% à 64% selon munes, les maisons de santé pluridisciplinaires et les cantons, hormis celui relevé dans le canton de l’ensemble des professionnels de santé libéraux Moulins-Engilbert, 32%), avec moins de recours et salariés du territoire pour mener des actions au dépistage individuel. Le dépistage du cancer d’information et de sensibilisation en matière de colorectal débuté en 2009. santé, en lien avec la maison départementale de la prévention. ■Services et établissements médico-sociaux

Le Comité départemental d’éducation pur la Pour les personnes âgées : un éventail d’aides santé (Codes) de la Nièvre mène depuis une possibles du domicile à l’hébergement existe. dizaine d’années des actions d’accompagne- Le Centre local d’information et de coordination ment des jeunes en collèges : «Paroles d’ado». (CLIC) est une structure de proximité assurant l’ac- Il s’agit de permettre aux élèves de poser de cueil, l’information, le conseil et l’orientation pour manière anonyme des questions sur des thèmes tous les aspects de la vie quotidienne des per- délicats et qui les préoccupent et de leur apporter sonnes âgées de 60 ans et plus, leur famille ou une réponse individuelle appropriée. Si des pro- les professionnels (soins, accompagnement de la blèmes ressortent sur un établissement, une action personne, qualité et adaptation de l’habitat, mais collective peut aussi être menée. Cette action s’est aussi vie socioculturelle). Le CLIC Nivernais Morvan déroulée à Château-Chinon et Moulins-Engilbert. a son siège à Château-Chinon. Par ailleurs, le projet Nutri-Jeunes à l’intention des Lorsque le maintien à domicile n’est plus possible, lycéens a été mené à l’initiative et avec l’appui 8 établissements d’hébergement pour personnes du Conseil Régional. Il s’agit de promouvoir âgées (EHPA) offrent une capacité totale de 670 l’éducation nutritionnelle et l’activité physique, lits. Le taux d’équipement global (capacités rappor- mais aussi l’offre alimentaire dans la restauration tées à la population de 75 ans et plus) est supérieur collective et de susciter des échanges entre jeunes à la moyenne dans la Nièvre, mais inférieur à la et adultes sur le thème. Cette action s’est déroulée moyenne régionale et française.

21 P ORTRAIT SOCIO - SANITAIRE D U P A Y S NIVERNAIS M ORVAN EN VUE DE LA MISE EN PLACE D’UN DIAGNOSTIC ET D’UN PROJET DE SANTÉ

Pour les personnes handicapées : services et et 2 conseillers en économie sociale et familiale, hébergement 2 techniciens sociaux d’insertion), enfance (5 édu- Un établissement médico-éducatif (IME) accueille cateurs spécialisés, 2 psychologues) et protection les enfants et adolescents atteints de défi cience maternelle et infantile (3 infi rmières-puéricultrices, 2 intellectuelle (en internat ou demi-pension pour une sages femmes et 1 médecin), sur la gérontologie capacité de 70 places) à (canton de Brinon- handicap (1 médecin et 4 travailleurs sociaux) ainsi sous-Beuvron). Le taux d’équipement (rapporté au que 24 agents administratifs (dont 3 cadres respon- nombre de moins de 20 ans) du Pays 10,7/1 000 sables de sites). est un peu inférieur à la moyenne départementale Le service social du régime général de la CRAM de (11,7), mais supérierue aux moyennes régionale Bourgogne et Franche-Comté (régime général) a 3 (9,2) et métropolitaine (8,9). Mais l’établissement antennes sur le Pays Nivernais Morvan : Corbigny, est situé en bordure nord-ouest Château-Chinon, du Pays et ne dessert pas exclu- Établissements d’hébergement pour personnes âgées Moulins-Engilbert. Il et structures pour personnes handicapées adultes et sivement ce territoire. enfants (et capacités) dans le Pays en 2009 conduit des actions A Lormes et Montsauche-les- (individuelles et collec- Settons se trouvent 2 établisse- tives) de prévention et

ments et services d’aide par le Lormes de traitement social 8 96 travail ou ESAT, (38 et 39 places) 8 38 dans trois domaines : Corbigny 8 30 Guipy 8 121 ainsi que deux foyers d’héber- Montsa uche Les Settons accès aux droits et aux 8 70 839 gement (30 et 42 places) ; par 8 42 soins des personnes en Achaun ailleurs, 4 foyers de vie sur les 8 situation de précarité, St Saulge 32 8 53 cantons de Châtillon-en-Bazois Ch âteau-Chinon prévention de la désin- 8131 (15 places), Château-Chinon sertion professionnelle Moulins-Engilbert (33), Corbigny (47), et Moulins 8 135 des assurés malades ou Engilbert (49) accueillent des handicapés, prévention 8 EH PA D adultes dont le handicap ne et/ou traitement de la 8 ESAT Millay 8 8 Foyers d'hébergement AH 24 permet pas d’occuper un travail. Luzy perte d’autonomie des Si on rapporte les capacités aux 8 IME 8 78 personnes malades, habitants de 20-59 ans, le taux handicapées et/ou d’équipement en établissements ■Source : Drass (Finess) exploitation ORS âgées. Les assistantes de travail protégé (4,6 pour sociales interviennent en 1 000) un peu plus élevé que dans l’ensemble coordination avec la CPAM, le service médical et de la Nièvre (4,1) est supérieur aux moyennes en le centre d’examens de santé et avec les acteurs du Bourgogne (3,6) et en France métropolitaine (3,3). secteur sanitaire et social sur le territoire d’exercice. La capacité d’accueil en foyers est encore plus Le plan d’action sociale de la MSA de Bourgogne importante, mais, là encore, la zone de desserte de 2007-2010 comprend 5 axes : l’accompagne- ces établissements est bien plus large que le Pays, ment des jeunes, des ressortissants agricoles en dépassant le département. diffi culté, l’amélioration des conditions de vie des familles, l’insertion sociale et professionnelle des ■Services et établissements sociaux personnes en diffi cultés, le maintien de l’autonomie et la lutte contre l’isolement des personnes âgées. L’unité territoriale d’action médico-sociale Nivernais Trois travailleurs sociaux interviennent sur les neuf Morvan, service du conseil général de la Nièvre, a cantons du Pays. son siège à Château-Chinon. Le service est réparti Il existe un centre social dans chaque canton qui sur trois sites d’intervention à Corbigny, Château- développe des services pour des publics divers, de Chinon et Moulins-Engilbert. L’unité territoriale la petite enfance à la personne âgée. Leur activité est dotée de 57 agents pour remplir 4 missions. s’appuie sur la participation des habitants, permet- Outre la PMI évoquée plus haut, il s’agit de : tant de développer des projets dans une perspec- action sociale - insertion (11 travailleurs sociaux tive de santé communautaire.

22 SYNTHÈSE

Synthèse

elon une étude réalisée dans le cadre de la densités de professionnels de premier recours S fédération nationale des ORS sur les profi ls sont moindres. Les temps d’accès aux pharma- socio-sanitaires des cantons français en 2006 et cies et généralistes mais aussi aux urgences renouvelée en 2010, le Pays apparaît composé hospitalières sont plus élevés. On observe une d’un seul type de cantons. surmortalité (2000-2007) générale, prématurée Les cantons présentent des indicateurs socio- et pour les principales causes de décès. économiques et de santé plus défavorables. Les

■Source : Fnors. Inégalités socio-sanitaires en France. De la région au canton. à paraître.

■DES ATOUTS À RENFORCER

Des réponses à certains besoins de soins développées sur le territoire

■ Une préoccupation affi chée par l’ensemble des acteurs (collectivités territoriales, l’assurance mala- die et les services de l’ État) pour maintenir et attirer les professionnels de santé sur le territoire : 4 réalisations de maisons de santé pluridisciplinaires, 3 études faisabilité en cours, et 1 projet.

■ Une relativement bonne desserte en services de soins aux personnes âgées, à adapter aux besoins croissants liés au vieillissement sur le territoire.

■ Deux réseaux de santé qui ont peu à peu élargi leurs missions (périnatalité, personnes âgées, nutrition, addiction, évolution des pratiques professionnelles) dans une perspective de santé publique.

■ La mobilisation pour recueillir les points de vue des acteurs sur les cantons à articuler avec la préocu- pation des acteurs sociaux pour un développement social local.

■DES ÉLÉMENTS NI FORTS NI FAIBLES, POTENTIELLEMENT POSITIFS

Des caractéristiques socio-démographiques et environnementales pouvant susciter de nouveaux services

■ Des besoins de services, au-delà du soin, croissant avec la très forte part de la population âgée.

■ Un environnement naturel de qualité à sauvegarder par le développement de la prévention des sources de pollution de l’eau et des risques naturels (inondation, radon).

■ Un habitat locatif à développer et un habitat ancien à rénover (attractivité du territoire et amélioration de l’autonomie énergétique).

■LES POINTS POUVANT ÊTRE AMÉLIORÉS

Des problèmes à résoudre et des manques à combler pour améliorer les résultats de santé

■ Manque d’attraction du territoire pour les jeunes et les actifs ; nécessité de voloriser les modalités et conditions d’exercice des métiers de la santé en milieu rural pour les futurs remplaçants des profes- sionnels du secteur.

■ Diffi cultés de mobilité et éloignement des services hospitaliers, infl uant sur la détection tardive de certaines pathologies.

23 PORTRAIT SOCIO-SANITAIRE DU P AYS N IVERNAIS M ORVAN en vue de la mise en place d’un diagnostic et d’un projet de santé

REMERCIEMENTS

A. Algret-Georges (Pays Nivernais Morvan), D. Brion (Drass Bourgogne), S. Crépin (Centre sociol du Bazois), K. Tayakout (Drass Bourgogne), D. Lau-Talpaert (CPAM 58), L. Legeay (Pays Nivernais Morvan), B. Legrand (Réseau de Contacts santé du Nivernais Morvan), B. Maestri (Drass Tél : 03.80.65.08.10 Bourgogne), F. Pelissier (Urcam Bourgogne), R. Pinquier (DDASS 58), P. Repellin (Alterre Observatoire régional de la santé Bourgogne), Y. Saliou (Conseil Général 58), K. 34 rue des planchettes 21000 DIJON Stervinou (Codes 58), D. Vaillant (DDASS 58). www.ors-bourgogne.org www.episante-bourgogne.org