Juin 2006 340 (P.D
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JUIN 2006 340 (P.D. 08/06) (R. 08/06) EXPOSE DES MOTIFS ET PROJET DE DECRET modifiant le Plan directeur cantonal et RAPPORT COMPLEMENTAIRE DU CONSEIL D'ETAT AU GRAND CONSEIL sur le postulat Charles-Pascal Ghiringhelli : voie navigable du Rhône au Rhin : Un symbole pour l’Expo 01 !? et REPONSE DU CONSEIL D’ETAT AU GRAND CONSEIL sur l’interpellation André Marendaz concernant le plan d’extension cantonal N° 112. Canal d’Entreroches. Quel avenir ! 1. EXPOSE DES MOTIFS ET PROJET DE DECRET MODIFIANT LE PLAN DIRECTEUR CANTONAL...........................................................2 1.1 Introduction ..........................................................................................2 1.2 Protection du tracé du Canal du Rhône au Rhin...................................2 1.3 Evolution du contexte politique et technique .......................................3 1.3.1 Position de la Confédération et des autres cantons ..................3 1.3.2 Plan d’affectation cantonal de la Venoge .................................4 1.3.3 Résultats de l’étude GESORBE.................................................4 1.4 Modification du Plan directeur cantonal...............................................5 1.5 Concept d’aménagement des terrains concernés par la modification du Plan directeur cantonal ....................................................................6 1.6 Conséquences du projet de décret ........................................................7 – 2 – 2. REPONSE DU CONSEIL D’ETAT A L’INTERPELLATION MARENDAZ ET RAPPORT COMPLEMENTAIRE DU CONSEIL D’ETAT SUR LE POSTULAT GHIRINGHELLI..................................8 2.1 Rappel de l’interpellation concernant le plan d’extension cantonal n° 112. Canal d’Entreroches. Quel avenir ! ...........................8 2.2 Rappel du postulat Charles-Pascal Ghiringhelli : voie navigable du Rhône au Rhin : Un symbole pour l’Expo 01 !? ...........10 2.3 Réponse du Conseil d’Etat .................................................................13 3. CONCLUSIONS .......................................................................................14 1. EXPOSE DES MOTIFS ET PROJET DE DECRET MODIFIANT LE PLAN DIRECTEUR CANTONAL 1.1 Introduction Depuis plus de quarante ans, l’inconstructibilité des terrains compris dans l’emprise du Canal du Rhône au Rhin est assurée à l’aide de plans d’extension cantonaux (PEC) commune par commune. Le principe et le tracé du canal ont été protégés par le Plan directeur cantonal en vigueur depuis 1987. Différentes interventions parlementaires concernant la réservation de ce tracé ont été déposées au cours de ces dernières années. Pour pouvoir répondre à la question du maintien ou non de ce tracé, il a été jugé nécessaire d’effectuer une étude sur la gestion des eaux dans la Plaine de l’Orbe (GESORBE). Les résultats de la première phase de cette étude ont permis au Conseil d’Etat d’informer le Grand Conseil sur sa volonté de ne pas maintenir ce tracé dans le cadre de sa réponse à la question orale de M. le député Marendaz du 7 juin 2005. 1.2 Protection du tracé du Canal du Rhône au Rhin Le Canal du Rhône au Rhin est le tronçon vaudois du projet de 1952 de Canal transhelvétique du Rhône au Rhin. Il s’étend du lac de Neuchâtel au lac Léman. Entre 1959 et 1968, des plans d’extension cantonaux ont été légalisés commune par commune en vue de réserver un tracé pour le canal. – 3 – Le 20 mai 1987 , le Grand Conseil vaudois a adopté le Plan directeur cantonal (PDC) et pris la décision de garantir le tracé du canal en maintenant les PEC. L’objectif 4.2.f dont la teneur est la suivante a été validé : « Prendre toutes mesures, tant conservatoires que prospectives, propres à sauvegarder le principe et le tracé du Canal du Rhône au Rhin ». Après que le Conseil fédéral ait manifesté sa volonté d’abandonner la protection du tracé de la voie navigable et avant que les Chambres fédérales ne se déterminent à ce sujet, le Conseil d’Etat et le Grand Conseil vaudois ont manifesté publiquement et officiellement qu’ils restaient attachés à la protection du tracé, même si une réalisation matérielle n’était pas encore à l’ordre du jour. Le 21 janvier 1998 , la fiche 4.2.15 concernant le Canal du Rhône au Rhin a été approuvée par le Conseil d’Etat. Il était prévu que le Conseil d’Etat propose au Grand Conseil lors d’une prochaine révision du PDC, la suppression de l’objectif 4.2.f. Les emprises du canal ont été maintenues entre-temps en attendant de connaître le résultat des études hydrauliques, d’aménagement du territoire et d’environne- ment relatives à la Plaine de l’Orbe. Ladite fiche a aussi mis en évidence que la protection de la Venoge était incompatible avec l’aménagement d’un canal navigable. 1.3 Evolution du contexte politique et technique Le contexte politique et technique a évolué depuis la décision de réserver un tracé pour le Canal du Rhône au Rhin tant au niveau fédéral que cantonal. La France, en 1999, a renoncé à la construction d’une liaison navigable concurrente du projet transhelvétique. 1.3.1 Position de la Confédération et des autres cantons La réservation du tracé de la future voie navigable a fait l’objet d’une détermination du Conseil fédéral sur sa politique en matière de navigation dans son rapport du 15 avril 1987. A la suite de ce rapport, le Conseil fédéral a édicté, le 21 avril 1993, l’ordonnance sur la protection du tracé des voies navigables (RS 747.219.1). Cette ordonnance fixe des principes pour l’aménagement futur de voies navigables et notamment détermine les sections de cours d’eau aptes à la navigation. A cet égard, l’on remarquera que la section de l’Aar comprise entre la retenue de Klingnau et, en amont, jusqu’aux lacs du pied du Jura, n’en fait plus partie. Ces principes ont été confirmés lors des débats aux Chambres sur la – 4 – révision partielle de la loi fédérale du 22 décembre 1916 sur l’utilisation des forces hydrauliques (LFH) et par l’adoption des articles nouveaux 24 à 27 de la loi fédérale du 13 décembre 1996 modifiant la LFH (cf. FF 1996 V 987). Les cantons concernés par des travaux d’aménagement du territoire sur le tracé du Canal transhelvétique n’ont pas réalisé d’actions concrétisant la navigation fluviale. Les obstacles se multiplient le long du tracé dans les cantons de Genève, Argovie, Soleure et Berne. 1.3.2 Plan d’affectation cantonal de la Venoge Le plan de protection de la Venoge a été approuvé par le département en charge de l’aménagement du territoire et des constructions, le 28 août 1997. Il se compose d’un plan d’affectation cantonal (PAC Venoge) d’un règlement d’un plan directeur des mesures d’assainissement et de restauration de la Venoge et du Veyron. Les emprises d’une largeur de 100 m nécessaires à la réalisation du Canal du Rhône au Rhin et réservées par les PEC sont inconstructibles. Sur le tronçon Mormont - lac Léman, elles se superposent ou se trouvent à proximité immédiate de la Venoge. Les analyses faites dans le cadre des études du PAC Venoge ont démontré que la réalisation d’un canal entre le Mormont et le lac Léman amènerait une modification fondamentale des caractéristiques de la Venoge. Quelles que soient les mesures d’intégration ou de compensation envisagées, il apparaît clairement que la réalisation d’un tel projet est incompatible avec la protection de la Venoge. Les emprises définies dans les PEC ont permis de maintenir libres de construction une part importante des rives de la Venoge. Cette protection indirecte est maintenue et confirmée par le PAC Venoge. Les PEC liés au Canal d’Entreroches ont été abrogés dans le périmètre 2 des couloirs de la Venoge et du Veyron (art. 32 al. 1 du règlement). 1.3.3 Résultats de l’étude GESORBE Le projet GESORBE (Gestion intégrée de la Plaine de l’Orbe) a pour principal objectif la résolution des problèmes liés aux écoulements des eaux de surface et des eaux souterraines de la Plaine de l’Orbe, particulièrement lors des périodes de fortes crues. Le projet a également envisagé une éventuelle synergie entre l’amélioration de l’assainissement de la plaine et la création d’une nouvelle voie navigable. – 5 – La première phase de l’étude s’est terminée en juillet 2003. Il y est rappelé que la construction du Canal d’Entreroches, canal de navigation a commencé en 1638. En 1640, il s’étendait de la confluence de l’Orbe et du Talent jusqu’au Mormont. Des assèchements de marais furent entrepris à proximité du canal tout à l’amont de la plaine, mais le mauvais entretien des fossés et le manque d’écoulement de la plaine rendirent ceux-ci insuffisants. En 1645, après avoir traversé la cluse d’Entreroches à travers le Mormont, le canal a atteint le port de Cossonay. Le canal ne sera jamais prolongé devant la difficulté de la descente de la Venoge. Durant l’exploitation de ce canal (qui se termina en 1829 suite à de mauvaises affaires et à la rupture de l’aqueduc du Talent au-dessus du canal), les crues de l’Orbe et du Talent ont rendu la navigation dans la plaine problématique. Celles-ci ont du reste à chaque fois été accompagnées d’inondations. Au 18 ème siècle, le gel des eaux du Canal d’Entreroches et de l’Orbe perturbait fréquemment la navigation en hiver et la débâcle qui s’ensuivait était la cause de nouvelles inondations. Celles-ci suscitaient déjà de vives protestations, le Canal d’Entreroches étant souvent mis en cause. Le mauvais entretien des fossés et des digues, l’effet de barrage des bermes qui retenaient l’eau des marais et le déversement de limons dans le lit du canal par les eaux du Talent ont provoqué des inondations. Dès le 19 ème siècle et jusqu’à ce jour, la Plaine de l’Orbe a été l’objet de plusieurs phases d’assainissement des terres.