Transferts Clermont Pense À Guilford
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1,60 € DU 15 AU 17 NOVEMBRE 2013 Midi Olympique N° 408 - Espagne 1,70€ - Polynésie - 600 XPF - Suisse 3,10 CHF - Canada 3,99 CAD - Rugbyrama.fr Transferts Barbarians Fabrice Landreau : Clermont pense à Guilford « Le pacte du maillot » 24 12 Week-end IL Y A DEUX ANS, LES BLEUS DE DIMITRI SZARZEWSKI S’ÉTAIENT INCLINÉS FACE AU TONGA LORS DU DERNIER MATCH DE POULE DU MONDIAL NÉO-ZÉLANDAIS. UN SINISTRE REVERS, PONCTUÉ PAR UNE HUMILIATION EN MÊLÉE, QUI VA NOURRIR LA MOTIVATION FRANÇAISE APRÈS QUATRE DÉFAITES DE SUITE. C’EST L’HEURE DE LA REVANCHE ! 4 à 11 1,60 € M 00158 - 408 - F: 1,60 E 3’:HIKKLF=]UV[U\:?a@o@a@i@k"; Photo José Navarro 680562 2 MIDI OLYMPIQUE VENDREDI 15 NOVEMBRE 2013 - - RUGBYRAMA.fr Une semaine avec... ... les humiliés de Wellington ● FRANCE - TONGA - SAMEDI 18 HEURES AU HAVRE 1er OCTOBRE 2011 AU BOUT DU MONDE, LE XV DE FRANCE CHUTAIT EN PHASE DE POULE DU MONDIAL CONTRE LE TONGA (19 - 14). SAMEDI, LES DEUX ÉQUIPES SE RETROUVENT AVEC HUIT RESCAPÉS Éditorial CÔTÉ TRICOLORE. ILS ONT PRÉPARÉ LA SEMAINE AVEC CE SOUVENIR, MAIS SANS AIGUISER L’ESPRIT DE REVANCHE. Emmanuel MASSICARD [email protected] La revanche des sales gosses DEVOIR ’est qui, lui ? Ah, d’accord… « Mais il jouait à quel poste ? » Combien de fois avons-nous entendu ce genre d’interroga- Ction lancée en forme de SOS par un joueur vierge de réfé- DE MÉMOIRE rences historiques. Dans l’incapacité de poser un nom sur certains visages des plus prestigieux de leurs prédécesseurs… Par-delà l’évolution Par Grégory LETORT, envoyé spécial motivé au point de se blesser un doigt de la main gauche mardi. de la société, archi connectée sur l’instant pré- [email protected] Nul besoin alors, pour le capitaine Thierry Dusautoir, de baliser le début sent, s’incarne ici la fameuse notion du conflit gé- de semaine des Bleus sur l’orgueil primaire, la notion de revanche. nérationnel. L’absence de référence, de lien ou ’est un match qui est rentré dans la légende du rugby fran- Mercredi alors que les premiers éliminés (Lauret, Fritz, Huget et Doussain) de considération pour les gens d’hier fait souvent çais mais au titre des plus grands échecs de l’histoire. Une avaient quitté le CNR, le sujet n’avait toujours pas été abordé. Mathieu sursauter d’effroi ceux d’entre nous qui ont l’his- défaite contre le Tonga en match de poule du Mondial 2011 Bastareaud assure : « On n’en a pas parlé. Je pense que c’est mieux : ça toire de ce jeu chevillée au corps, témoins des qui aurait pu guillotiner les Bleus. Un moment de honte qui ne sert à rien de ressasser ça. » « Ce match du Mondial, on l’a perdu. Celui- fondamentaux, gardiens des valeurs. « Point Cne s’oublie pas. Mathieu Bastareaud indique : « Ça ne sus- là n’est pas une revanche », considère le vice-capitaine Pascal Papé. 25 joueurs d’avenir sans passé », jure ainsi régulièrement cite pas des cauchemars mais ceux qui l’ont joué s’en souvien- sur 30 (22 en fait N.D.L.R.) n’étaient pas à la Coupe du monde et ce n’était Marcel Rufo face à l’évolution - aux dérives - nent. » Ceux-là tendent pourtant à relativiser. « C’est grâce à ce match qu’on pas le même contexte »… Nyanga, loin des Bleus en 2011 trouve aussi du rugby pro qui, boulimique, prend trop rare- est allé jusqu’en finale et que l’on a failli être champions du monde. Cette dé- l’occultation logique : « Il n’y a pas besoin de ça. Quelle que soit l’issue sa- ment le temps de l’analyse, préférant foncer vers faite a resserré le groupe. On s’est uni, on a su se révolter, se mobiliser », medi, la France a perdu ce match et ce fut un des plus gros bides de son demain. raconte Fulgence Ouedraogo en tribune ce jour-là. On aurait gagné d’un histoire. On ne pourra pas le changer. Maintenant, il y a une autre histoire Rufo, justement, on l’imagine parfait pour gui- rien, on ne serait peut-être pas allé en finale. » Nicolas Mas, le droitier des à écrire. » der la nouvelle vague des Bleus jusqu’à la pelouse Bleus à ses côtés ce jour-là au Westpac Stadium de Wellington valide : « C’était du Stade Océane du Havre, samedi, face au Tonga. un match vraiment bizarre qui nous a peut-être servis de déclic. Si nous L’EXPÉRIENCE VA DEVOIR SERVIR Il saurait certainement trouver les mots pour n’avions pas perdu, peut-être que nous n’aurions pas réalisé ce parcours. » « Il faut regarder devant », se positionnait définitivement Morgan Parra. faire écho aux sentiments des partenaires de Ils ne parlent pas de traumatisme. Mais n’enjolivent pas l’histoire non plus. Ne pas se nourrir de colère mais se souvenir des leçons de Wellington. La Thierry Dusautoir, donner du sens à leurs actes « On a été marqué par ce match. Les Tonguiens nous ont pris sur l’envie, sur première d’entre elle c’est que le Tonga est capable de faire payer tout passés et à venir. Le supporter toulonnais leur par- l’agressivité. Je ne dirai pas que nous avons été humiliés, mais nous avons manque de considération à son égard. Morgan Parra se souvient : « On ne lerait à coup sûr du rouge qui habille les été vraiment vexés », avoue le pudique Nicolas Mas. s’attendait pas à ce que ce soit si dur, qu’ils soient aussi déterminés. Nous Tonguiens : la couleur de son RCT, celui de la Deux ans plus tard, le XV de France va de nouveau croiser la route du avions été surpris de les voir tenir en défense collectivement. » colère et de la honte, aussi, pour faire référence Tonga. Un air de déjà-vu. En 2011, c’était une semaine après une dé- N’empêche, ce match contre le Tonga avait servi l’aventure mondiale. Et il à la défaite subie par les sales gosses de faite contre la Nouvelle-Zélande en match de poule à l’Eden Park pourrait maintenant servir l’opération rédemption de Philippe Saint- Lièvremont, il y a deux ans, en Coupe du monde, d’Auckland. Cette fois aussi, les Bleus se présenteront face au Sipi Tau, André. « Grâce à ça nous sommes au moins avertis. Nous n’avons pas le face à ces mêmes Îliens. Un revers salvateur la danse tonguienne une semaine après avoir mis un genou à terre de- droit de nous tromper. Sinon, c’est une faute professionnelle », a déjà préve- puisqu’il avait réveillé les Bleus, propulsés par vant les All Blacks. nu Papé. En 2011, il s’agissait d’un péché d’orgueil. « On pensait déjà au quart l’orgueil jusqu’en finale du Mondial. Un revers Le réveil de la mémoire comme un préambule à la semaine de prépara- de finale. Penser au match d’après c’est l’erreur à ne pas commettre », glis- qui devrait encore empêcher le XV de France tion ? Depuis dimanche et jusqu’à mardi, les Bleus ont oscillé entre ré- sait Papé. Allusion non déguisée au dernier rendez-vous de la tournée de tomber dans la facilité après sa défaite en- cupération et analyse du revers contre les Néo-Zélandais. Mais la se- d’automne programmé le 23 novembre au Stade de France contre l’Afrique courageante face aux Blacks… Un comble nous maine a surtout débuté par une soirée en liberté. Lundi soir, les vaincus du Sud, l’autre référence mondiale en 2013… L’expérience va devoir ser- direz-vous : comment les Français, qui collec- du Stade de France ont en effet bénéficié d’une permission de sortie. En vir. Les Bleus ont aussi pour eux le souvenir du combat livré l’an passé tionnent les revers en 2013, risqueraient d’être prologue de la semaine, le cours d’histoire du rugby n’était pas à l’ordre contre les Samoa. Sur le papier, c’était le rendez-vous le plus facile. Dans rattrapés par la suffisance ? En oubliant préci- du jour. les faits, il fut nettement plus aisé de dominer les Wallabies… sément d’où ils viennent, persuadés d’avoir vain- En début de semaine, il ne s’agissait pas de refaire le Mondial 2011. Quand cu les champions du monde en titre samedi der- « UN DES PLUS GROS BIDES » les tauliers se sont exprimés, ce fut pour inviter au respect de cette équipe, nier au Stade de France. En faisant mine de ne Entre eux, les joueurs ont fait l’impasse. Pour le staff, il n’y avait même treizième nation mondiale et battue à Bucarest par la Roumanie, dix-sep- pas comprendre ce que pourraient vouloir leur pas lieu d’effectuer cette piqûre de rappel historique pour interpeller tième nation mondiale coincée entre la Géorgie et les États-Unis. « Il ne faut transmettre les Szarzewski, Papé, Dusautoir, ceux qui pourraient être naturellement moins inquiets que face aux pas se focaliser sur ça, rester concentrés sur nous, notre jeu, invitait Papé. Parra et Médard, soldats humiliés à Wellington All Blacks, adversaire des quatre derniers tests. Yannick Bru, patron des Il manquait des joueurs dont le demi de mêlée Taniela Moa. Contre la France, il y a deux ans… avants, explicite : « Avec le staff, nous ne rentrons même pas dans ces con- c’est leur grand rendez-vous : ils seront présents. On va souffrir, ils feront Au Havre, berceau historique du rugby français, sidérations. Le bilan est catastrophique et il n’est pas possible de conce- mal sur les impacts, ils plaqueront haut et fort.