Préfecture de la Moselle TA n° E20000036/67 Commissaire-enquêteur M André L’HUILLIER
DEPARTEMENT DE LA MOSELLE
PREFECTURE DE LA MOSELLE 1, Place de la Préfecture 57000 METZ
ENQUETE PUBLIQUE Du 17 août 2020 au 18 septembre 2020
INSTALLATION CLASSEE POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
Demande d’autorisation de modifier et étendre l’exploitation d’une plateforme multi-activités Sur le ban de la Commune de LOUVIGNY déposée par la société LINGENHELD ENVIRONNEMENT LORRAINE
II CONCLUSIONS ET AVIS MOTIVE DU COMMISSAIRE ENQUETEUR
Enquête publique du 17/08/2020 au 18/09/2020
Demande d’autorisation d’exploiter une plateforme multi-activités sur le ban de la commune de LOUVIGNY p. 1 Préfecture de la Moselle TA n° E20000036/67 Commissaire-enquêteur M André L’HUILLIER
SOMMAIRE
1 Remarques d’ordre général 3 2 Remarques sur le dossier présenté 4 3 Les délibérations municipales des communes concernées 5 4 Conclusions de l’Autorité environnementale 5 5 Cohérence du projet 5 à 6 6 Avis motivé du Commissaire-enquêteur 6 à 7
Enquête publique du 17/08/2020 au 18/09/2020
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1 Remarques d’ordre général :
La société LINGENHELD ENVIRONNEMENT LORRAINE (LEL) a déposé une demande d’autorisation d’extension et de modification de son centre de valorisation des déchets du BTP situé à LOUVIGNY en Moselle. Monsieur le Préfet de la Moselle a donc, par arrêté du 9 juillet 2020, ordonné une enquête publique sur ce projet. La demande s’inscrit dans la réglementation sur les ICPE. Elle vise à : • étendre la surface du site d’exploitation (de 7.8ha à 10.8ha), • modifier les procédés de valorisation des déchets entrants • élargir la liste des codes déchets acceptés dans un périmètre plus large.
Le public ne s’est pas manifesté durant la période d’ouverture de la mairie, malgré un affichage conforme à la réglementation, doublé d’une présentation sur le site de la Commune de LOUVIGNY et d’une réunion d’information du conseil municipal. Cependant, s’agissant d’une activité préexistante, le public est déjà sensibilisé aux dangers (incendies) et risques (odeurs, poussières).
Aucune accidentologie ni aucune plainte n’ont été relevées pour ce site.
J’ai rencontré une difficulté, relative l’ouverture de la mairie au public. La mairie était fermée pour congés annuels du 17 août au 4 septembre. Les services préfectoraux alertés par mes soins ont souhaité le maintien de la procédure engagée.
Compte tenu du nombre de jours d’ouverture de la mairie en période normale et de l’amplitude horaire de cette ouverture en plus de mes permanences, je me suis rangé à la demande de la Préfecture.
L’enquête s’est déroulée avec un registre papier, d’où une difficulté de prendre connaissance de la totalité du dossier en mairie et durant les permanences du Commissaire-enquêteur.
Un registre électronique aurait permis à tout un chacun de prendre connaissance à tout moment et à son gré de la totalité du dossier et de pouvoir réagir de n’importe où.
La visite du site d’exploitation, avant le début de l’enquête publique, m’a permis de constater un fonctionnement rigoureux sur l’ensemble du site.
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2 Le dossier présenté :
J’ai bien noté les enjeux primordiaux du projet, à savoir, outre l’extension du site : -L’évolution des modes de traitement pour une meilleure valorisation -L’augmentation des capacités autorisées -L’élargissement de la zone de chalandise pour certaines activités -L’élargissement de la liste des codes déchets autorisés
Le fonctionnement de l’installation est susceptible d’améliorer sensiblement la valorisation matière (les déchets du BTP) et de prendre au mieux en compte l’environnement, qu’il s’agisse de la population et de la flore (les odeurs et les émissions de poussières), de la faune.
Il est conforme aux dispositions du SRADDET et au PRPGD votés par la Région Grand Est. Il répond aux Meilleures Techniques Disponibles (MTD) publiées par le BREF J’ai noté un risque lié à la foudre, pour lequel l’analyse réalisée par la société PROTIBAT avait conclu à la nécessité d’installer des parafoudres autour de la plateforme de compostage. Les travaux demandés ont été réalisés et vérifiés. Le résumé non technique conclut que le risque majeur est l’incendie et précise que les limites de propagation de ce risque demeurent à l’intérieur du site. Je considère que la description de la circulation et des règles afférentes dans l’enceinte de l’installation est précise et complète.
La circulation routière engendrée par l’installation sur les RD 910 et 913 bien que doublée, ne devrait pas avoir une incidence significative sur la circulation globale sur ces axes, passant de 1.1% à 3.00% du trafic total actuel, pas plus que sur l’A31(moins de 0.8% du trafic total). Il est cependant probable que cette augmentation constitue un risque plus important dans les villages traversés.
La demande fait bien apparaitre les règles d’hygiène et de sécurité, qu’il s’agisse du personnel, des engins et camions, des machines, de la formation du personnel, des contrôles.
Le contenu du dossier technique est clair et complet. Cependant il est dommage de ne pas mettre plus en évidence l’aspect valorisation matière par un tableau simple qui présente les situations actuelle et future pour ce qui existe et les objectifs visés à cinq ans par exemple pour ce qui pourrait être admis.
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3 Les délibérations des dix communes concernées :
Les communes de CHEMINOT, EPLY, GOIN, LOUVIGNY, PAGNY-LES- GOIN, POMMERIEUX, RAUCOURT, SAINT-JURE, SILLEGNY et VIGNY avaient à formuler un avis sur le projet, pour lequel l’exploitant a rencontré la plupart des élus concernés. Les communes d’EPLY, LOUVIGNY et SAINT-JURE ont formulé un avis favorable et ont transmis leur certificat d’affichage ; La commune de GOIN a joint son certificat d’affichage et assorti son avis favorable de deux recommandations : Le Commissaire-enquêteur n’a pas reçu les délibérations des communes de CHEMINOT, PAGNY-LES-GOIN, POMMERIEUX, RAUCOURT, SILLEGNY et VIGNY sur ce point, pas plus que leurs certificats d’affichage.
4 Avis de la Mission Régionale d’Autorité Environnementale (MRAE) :
La MRAE, consultée pour avis sur le projet, a émis le 26 mars 2020, plusieurs recommandations d’ordre général et d’autres plus techniques :
Liste des déchets admis, origine ; Justification du projet ; Conformité par rapport au SRADDET ; Contrôle des eaux souterraines ; Systèmes d’épuration.
L’exploitant a pris en compte certaines recommandations, notamment en détaillant la totalité des déchets dont l’autorisation est demandée et justifié ses choix économiques et environnementaux. Il a précisé les solutions mises en œuvre, déjà conformes au BREF et au SRADDET. Ses réponses, quant au taux de valorisation des déchets acceptés, sont données pour tous les codes déchets, mais disséminés par plateforme.
Avis de la DDT
La DDT demande essentiellement la prise en considération de la période de reproduction de l’avifaune nicheuse sur la période de mars à août inclus et d’exclure les travaux de cette période.
5 Cohérence du projet
A l’issue du chantier de la ligne LGV Est, le groupe Lingenheld a implanté le centre de valorisation actuel sur ce site en 2007. Son implantation, proche
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des grands axes routiers et ferroviaires et éloignée des zones d’habitat, n’a pas changé. Le projet présenté est susceptible d’améliorer de manière significative la valorisation des déchets et d’ouvrir la possibilité d’en accueillir plus, sans aggraver les nuisances actuelles. Pour cela il s’appuie sur les infrastructures existantes et une réorganisation des plateformes afin d’optimiser l’économie du projet et la sécurité interne.
Sa cohérence tient aussi dans le système de lavage qui pourra être utilisé plus largement pour les différents types de déchets et les valoriser plus rapidement et beaucoup plus complètement. Elle s’appuie aussi sur une réutilisation de l’eau recueillie par chaque plateforme.
Globalement, l’adaptation du périmètre de chalandise de cette entreprise, à celui de la Région Grand Est nouvellement créée, tout comme les techniques mises en œuvre, devraient être de nature à améliorer l’économie circulaire développée par les différentes lois parues depuis 2015. Sa compétitivité semble également liée à la prise en compte des marchés nationaux et internationaux qui lui sont encore fermés.
Il apparait que le pétitionnaire a anticipé le vote du SRADDET de la Région Grand Est pour s’y conformer et respecter le dernier BREF.
L’absence d’observations du public autant que des communes, hormis l’observation de GOIN montrent le sérieux du projet d’une entreprise existante, qui a déjà fait ses preuves et démontré la rigueur de l’exploitation du site de Louvigny.
Observations du Commissaire-enquêteur sur le mémoire en réponse de l’exploitant.
Si le choix du demandeur d’accepter de communiquer sur les analyses réalisées sur son site, je considère comme regrettable le rejet des effluents directement dans le milieu naturel sans canalisation jusqu’au ruisseau de Chégny tout comme le mode de fonctionnement actuel des camions et engins.
7 AVIS MOTIVE DU COMMISSAIRE-ENQUETEUR
L’enquête a été menée en conformité avec l’arrêté préfectoral la prescrivant.
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Les mesures de publicité réglementaires ont été respectées et doublées d’informations supplémentaires ;
L’absence de fréquentation par le public est regrettable mais s’explique peut- être par la préexistence de l’installation, qui n’a fait à ce jour l’objet d’aucune plainte pour des nuisances ;
L’Autorité Environnementale a rendu un avis favorable sous la réserve de la prise en compte de plusieurs recommandations ; Une commune (GOIN) a souhaité la prise en considération des odeurs ressenties (hydrocarbures) par des habitants et les envols de détritus (papier ou plastiques)
Au vu de tous ces éléments et du mémoire en réponse du pétitionnaire, qui a fait l’objet de ses commentaires au paragraphe 6, le Commissaire- enquêteur donne un
AVIS FAVORABLE
A la modification et l’extension du projet (demande d’autorisation d’étendre et de modifier l’exploitation d’une ICPE sur le ban de la commune de LOUVIGNY), assorti de plusieurs recommandations :
1. Faire le choix d’une canalisation pour les eaux rejetées dans le milieu naturel, jusqu’au ruisseau de Chégny (après avis des services compétents).
2. Mettre en place une information régulière sur les résultats d’analyses relatives au bruit, à l’état de pollution du ruisseau de Chégny en amont en en aval du rejet, aux odeurs, à la circulation.
3. Compléter ses choix de valorisation déchets par des moyens de transport générant moins de gaz à effet de serre.
Fait à MAIZIERES-LES-METZ, le 12 octobre 2020
Le Commissaire-enquêteur
André L’HUILLIER
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