N°155 Janvier 2021

CommencezCommencez 20212021 enen lumièrelumière !! Espace Chantrans - 39570 - 03 84 44 15 72 Venez nous rejoindre sur solea-luminaire-lons

JEAN-YVES RAVIER

“A 100 % dans Origine Garantie la vie de maire…”

La vie du Comté 129 € Pascal Mathieu Président de la Acétate bio filière Comté p. 6 100 % recyclable

Chissey- sur-Loue L’art de l’osier… p. 8 LONS-LE-SAUNIER Courtefontaine : 16 rue Saint-Désiré un village du nord Carnet de POLIGNY p. 10-11 voyages 8 place des Déportés Christian Lafay p. 7 2 actus Pays de Lons n°155 - janvier 2021 Rencontre Jean-Yves Ravier - Maire de Lons “J’aime que les dossiers importants avancent...”

Le 28 juin dernier, après un long confinement, Jean-Yves Ravier était élu maire de Lons-le-Saunier, faisant ainsi suite à Jacques Pélissard en place depuis plus de 30 ans. Six mois plus tard, qu’en est-il de sa prise de fonction ?

Que retenez-vous de cette année 2020, le travail, l’emploi... la mise en place des chèques de votre élection plus précisément ? sociaux et solidaires au moment de la rentrée fut Ce fut une année riche en événements. L’année a très appréciée par les familles. en effet commencé par la campagne électorale du La situation de la ville vous a-t-elle surpris ? premier tour où nous avons validé notre présence Non pas vraiment, ça correspond à l’idée que je au deuxième tour. Intervient ensuite le confine- m’en étais faite en tant que conseiller municipal. La ment, tout s’arrête ! Vivre un confinement est une ville de Lons ne rencontre pas de problèmes finan- expérience inédite qui change nos habitudes. Une ciers mais nous avons relevé que certaines struc- situation particulière qui a vu nombre de mes colis- tures ou équipements méritent rapidement des tiers s’investir pour aider et soutenir des actions de travaux. La dette grise comme on dit. Nous avons la solidarité. Ce confinement a finalement soudé plus volonté de faire avancer les travaux, comme l’an- encore notre équipe, nous étions prêts pour abor- cien abattoir ou la cuisine centrale dans le cadre der la deuxième partie de campagne, le deuxième d’un plan alimentaire. Le plan de relance permet tour qui intervient finalement en juin. Cette vic- certains travaux comme la résidence pour les toire fut belle et collective, ce fut une joie immense jeunes, un nouvel EHPAD, la végétalisation des car peu de monde ne l’avait imaginée, sauf une cours d’école. majorité de Lédoniennes et Lédoniens déçus par les propositions de nos adversaires. À titre personnel, La crise sanitaire vous a privés des relations avec Jean-Yves Ravier dans son bureau à la mairie de Lons j’en tire une grande fierté après les 31 années de les habitants ? Jacques Pélissard comme maire. J’étais content Le lien social est important pour nous. Nous sou- d’avoir mené cette équipe à la victoire, quelle belle haitons plus d’écoute et d’échange avant de pren- “Un nouveau musée, cʼest une belle idée, histoire ! dre des décisions. Notre rôle d’élu est d’amener des idées et de les proposer à la discussion, à l’avis des faut-il encore pouvoir le financer…” La prise de fonction ne fut pas simple ? habitants. Je pense notamment à l’ancienne Comme un ouragan, c’était tout, tout de suite ! Un caserne des pompiers que nous souhaitons réhabi- changement radical de vie pour moi. J’ai quitté liter en concertation avec les habitants du quartier. Les finances de la ville sont-elles affectées prendre du temps, c’est un projet intéressant pour mon travail pour me glisser à 100 % dans la vie de Pour l’heure, nous n’avons pas pu échanger, c’est par la situation actuelle ? la ville et le territoire mais il ne faut pas se tromper. maire. Nous avons organisé l’équipe, désigné les dommage. Nous planifierons de nouvelles réu- Les finances de la ville sont impactées par une Nous nous donnons l’année 2021 pour mener la adjoints et les délégués pour définir les tâches de nions dans les quartiers début 2021. baisse de certaines recettes mais ne sont pas fragi- réflexion, à la fois sur les bâtiments et sur leur uti- chacun. L’élection de mon ami Claude Borcard à lisées. Nous avons quelques incertitudes pour l’ave- lisation. l’agglomération fut aussi importante pour assurer Comment abordez-vous cette année 2021 ? nir mais nous restons optimistes. Nous espérons C’est un dossier en lien avec le tourisme ? un lien, pour être en phase avec la ville, c’était Nous avons prouvé que nous étions en mesure de simplement que les entreprises et les associations Je pense que nous pouvons, sans attendre l’avenir essentiel. Nous avons rapidement traité des dos- faire avancer les dossiers dans l’écoute, la négocia- passeront ce cap difficile. Nous nous préparons à d’un éventuel nouveau musée, avancer sur notre siers importants comme l’arrêt du Burger King ou tion et le dialogue. Nous allons poursuivre en 2021. soutenir, à être présent le cas échéant. On étudiera dynamique touristique. Nous disposons d’un beau le rachat de l’ancien McDonald et le parking des J’espère voir avancer certains dossiers comme la chaque dossier avec attention pour ne pas perdre potentiel qui mérite d’être valorisé pour attirer de Mouillères des dossiers emblématiques. montée de Montaigu, l’aménagement de la rocade, trop d’emplois ou d’associations. Nous restons très nouveaux touristes. C’est une question d’attracti- le pôle multimodal de la gare, la cité des sports, les attentifs sur le commerce de centre-ville c’est aussi Alors que la situation sanitaire vité et d’image, c’est un dossier à suivre avec l’ag- pistes cyclables... Ce sont des dossiers importants très important. Nous avons nommé un animateur ne s’arrangeait pas ? glomération. pour nous tous que nous aurons à partager avec de centre-ville pour soutenir, pour dynamiser... nous En effet, dès juillet/août nous avons eu des craintes l’agglomération et le Conseil départemental. Déjà devons être vigilants et réactifs, il est nécessaire de L’agglomération qui semble financièrement pour la rentrée. Nous avons rapidement imposé le de premiers échanges ont eu lieu et d’autres sont créer du lien entre les commerçants et la municipa- en difficulté ? port du masque pour anticiper la rentrée scolaire. programmés. La transition écologique prendra lité. Le développement de la Police municipale Oui et c’est bien dommage car la ville de Lons a Nous avons pris des mesures fortes pour faire face toute sa place dans les futurs projets de la ville, que intervient aussi dans ce sens pour rassurer et assu- besoin de son soutien pour faire avancer certains à la situation dans les milieux scolaires, pour proté- ce soit dans la végétalisation de la cité, la construc- rer plus sécurité et de dialogue, au centre-ville mais dossiers, pour solliciter certaines subventions. J’es- ger le personnel et les familles. Nous avions des tion des bâtiments publics, les déplacements, la aussi dans tous les quartiers de ville. père que des dossiers comme la cité des sports ou craintes sur l’activité économique et la situation désimperméabilisation des sols ou l’alimentation le nouvel aménagement de la rocade progresse- financière de certaines familles. Nous avons pris par exemple. La perspective d’un nouveau musée est aussi ront en 2021. La Ville de Lons ne restera pas inactive des mesures pour soutenir les familles, l’économie, importante pour le centre-ville ? pour favoriser ces évolutions. Oui vous avez raison, c’est une belle idée, mais faut- il encore pouvoir la financer. La ville de Lons-le-Sau- “La transition écologique prendra toute sa nier n’a pas les moyens de financer seule un tel place dans les futurs projets de la ville…” projet. La réflexion se poursuit, il est nécessaire de

ETAT CIVIL Mélina de Nabil REJRAJI et Priscillia Eléana de Victorien GAUTHIER et Laura CORNIER Georges, , 91 ans JEANJACQUES Monique, Lons­le­Saunier, PRUDENT, Lons­le­Saunier VUILLAUMIER, Ruffey­sur­Seille POINTELIN Anne, , 106 ans 73 ans NAISSANCES Éline de Brahim AOUED et Faiza ZOUAOUI, Rose de Jean MOTTET DE LA FONTAINE et BAILLY Robert, Lons­le­Saunier, 85 ans MARECHAL Philippe, Lons­le­Saunier, 64 ans Lons­le­Saunier Laurène NERRÉ, Saint­Lothain Victoria de James FALIK et Angélique MONAMY Renée, Lons­le­Saunier, 103 ans GISSAT Suzanne, Lons­le­Saunier, 95 ans CLAREBOUT, Arthenas Yasser de Hamza MANAI et Zohra MANAÏ, Lucas de Nicolas SAIVE et Julia FLEURY, SADOK­BOUZIANE Liliane, THOMAS Domitienne, Lons­le­Saunier, 74 ans Lons­le­Saunier Tommy de Romain MENIS et Morgane Lons­le­Saunier, 89 ans BOUCHOT Denise, Lons­le­Saunier, 97 ans STEPHAN, Melis de Ismail ZAGLI et Madison Nicolas de Liviu­Cristian BIRTEA et BIGUEURE Florian, Lons­le­Saunier, 32 ans BOUILLET Mireille, Lons­le­Saunier, 87 ans Ninon de Benjamin GENIN et Laura DE Madalina­Maria USURELU, Lons­le­Saunier DONZALLAZ, Vevy LUCA, Auguste de Maxime TILLIE et Alice ROUSSET Pierre, Lons­le­Saunier, 72 ans LOUIS Jeanne, Lons­le­Saunier, 97 ans Ziyad de Khalid RAHALI et Asmae NASSIRI, DEBRAND, Tina de David CARPENTIER et Marilyne Lons­le­Saunier JAILLET Serge, Lons­le­Saunier, 89 ans SASSARD Gilbert, , 84 ans CHAMOUTON, Clairvaux­les­Lacs Elia de Jordan FAMELART et Pauline PACCAUD Yvonne, Lons­le­Saunier, 96 ans GAILLARD Marie­Thérèse, , 93 ans Abbygaëlle de Damien PETITEAUX et , Voiteur Hugo de Stéphane LEBORNE et Anaïs Laetitia PICOT, Macornay ROTH Maurice, Lons­le­Saunier, 83 ans RICHARD Jeanne, Montmorot, 90 ans JOBARD, Clairvaux­les­Lacs Maïly de Charly CAZIER et Dona AZAÏS, DÉCÈS STÉPHAN Jeanne, Lons­le­Saunier, 73 ans JANET Gilbert, Montmorot, 85 ans Ana de Clément WEST et Lisa DJOUADI, LAURENT Monique, , 86 ans BOUVIER Henriette, Lons­le­Saunier, 86 ans GODARD Monnette, Nance, 91 ans Paul de Christophe CARMANTRANT et Azra de Bahattin ERCELEP et Heyçan BRIQUEZ Madeleine, Châtillon, 86 ans SPANG Yvonne, Lons­le­Saunier, 94 ans MONNERAT Paulette, , 95 ans KARAL, Montmorot Isabelle BON, Commenailles MÉGARD Jacques, , 87 ans FAIVRE Nicolle, Lons­le­Saunier, 87 ans SOTTIL Gérard, Orgelet, 88 ans Léonie de Franck ANDRÉ et Séverin Théo de Rémi GAILLARD et Sixtine DEALBERTO André, Clairvaux­les­Lacs, 86 ans BLAND Andrée, Lons­le­Saunier, 97 ans DIEZIGER Jean, Perrigny, 92 ans NORMAND, Denezières TOURNIER, CÔTE Roger, Clairvaux­les­Lacs, 71 ans DUBOIS Paulette, Lons­le­Saunier, 90 ans BRION Monique, Poligny, 95 ans Julia de Gaël BONNELAIS et Laura CURTY, Tylio de Hervé COURTOIS et Jenny­Line CHABRAND Bernard, Conliège, 89 ans BARIOD Marcel, Lons­le­Saunier, 86 ans BALLAUD Jeannine, Ruffey­sur­Seille, 81 ans L'Étoile BOBANT, Perrigny CORDIER Irénée, , 97 ans VUILLET Marie, Lons­le­Saunier, 80 ans DACLIN Monique, , 85 ans Dorian de Pierre­Henri LOUPIAS et Emma de David KOLLY et Isabelle BORGES, Faustine VIDELIER, Lons­le­Saunier COILLARD Raymond, Cousance, 86 ans BRODE Jean­Paul, Lons­le­Saunier, 66 ans MONNET Jeanine, Saint­Maur, 95 ans Mila de Mathieu PAGET et Cassandra Lilian de Mickaël BULLY et Charlotte GUILLEMIN Yvette, , 88 ans SACKSTEDER Simone, Lons­le­Saunier, 82 ans DEDENON Jeanne, Saint­Maur, 100 ans BARIOD, Lons­le­Saunier POTIQUET, Ruffey­sur­Seille VERPILLAT Jacques, La Tour­du­Meix, 74 ans GRAS Maurice, Lons­le­Saunier, 96 ans BLAND André, Voiteur, 65 ans Pays de Lons n°155 - janvier 2021 actus 3

Vente et installation poêle a bois et granulé

Lons-le-Saunier 1 rue Cadet Roussel - 39270 ORGELET 03 84 86 52 29 - 06 38 35 72 91 La mise en place de chèques sociaux et solidaire pour soutenir les familles en difficulté avant la rentrée scolaire a connu un réel succès…

Premier bilan… Lors de la remise des chèques aux familles… Chèques sociaux de la ville : pari réussi Préparée dans l’urgence par l’ensemble des services de la ville avant chèques de 10 euros plutôt que de 20 euros serait plus souple. Pour les congés d’été, l’opération chèques solidaires a tenu toutes ses pro­ M. le maire, l’urgence, la surcharge de travail, l’implication des ser­ messes. Cette aide d’urgence aux familles se présentait sous la forme vices, des commerçants sont louables, alors que pour Mme Mail­ d’un carnet de 5 bons de 20 euros par enfant à charge dans le foyer. lard, conseillère municipale et ancienne commerçante “les familles Un budget prévisionnel de 70 000 euros correspondant au nombre ont pu perdre ou oublier les offres qui leur ont été faites et n‘ont pas d’enfants scolarisés dans les écoles maternelles et primaires était utilisé les chèques”, enfin pour Mme Faton, Adjointe à la Vie des alors réservé aux bénéficiaires potentiels. “Si 1 163 élèves fréquen­ quartiers et au renouveau démocratique, “l’émotion ne se décrit tent les groupes scolaires de la ville, seuls 817 résident à Lons, aux­ guère quand une maman nous confie qu’avec ces 100 euros inespé­ quels il convient d’ajouter les enfants des écoles privées pour un total rés, elle a pu acheter un cartable et une paire de chaussures à son de 997 ”. Finalement, ce sont 674 enfants lédoniens représentant fils”. Reconduit ou pas, la suite le dira, mais déjà une autre réflexion 393 familles qui ont bénéficié de cette aide exceptionnelle. sur “le droit aux vacances 2021” pointe son nez dans les instances. A ce jour, le montant remboursé par la Ville à près de 50 commerces B.W. lédoniens participants à l’opération est de 67 400 euros qui se répar­ Zone des Epenottes 39100 Dole - Tél. 03 84 82 50 21 tissent ainsi : 66 % dans les grandes surfaces, le solde pour l’alimen­ n°ISSN : 1 778-820X - Imprimé en France taire, l’habillement, la boulangerie, le bien­être... Rédaction : [email protected] Pari gagné pour l’équipe municipale qui réfléchit d’ores et déjà à 674 enfants lédoniens représentant améliorer le système s’il était à refaire. Pour Thierry Gaffiot, adjoint Régie publicitaire à la Ville Solidaire, à la Santé et aux Affaires sociales, l’utilisation de 393 familles ont bénéficié de cette aide. Tél. 03 84 82 50 21 - Portable 06 81 33 19 67 [email protected]

Meilleurs voeux PORTES OUVERTES SAMEDI 30 JANVIER de 9 à 13 h pour les formations post-bac SAMEDI 6 MARS de 9 à 17 h - Journée en présentiel et/ou à distance

Les vendredis de l’orientation au lycée / CFA de Mancy à Lons Mancy, l’établissement de formation spécialisé dans les métiers du cheval et du service à la personne

En janvier et février 2021, chaque vendredi entre 16 h et 19 h, Le tout dans un cadre de vie et de travail exceptionnel, à les familles qui sont à la recherche d’une formation pourront 10 mn à pied de la gare de Lons. L’établissement est en outre rencontrer, sur rendez-vous (présentiel ou virtuel), un mem- doté d’un internat. bre de l’équipe de direction ou de l’équipe pédagogique de L’ensemble de nos formations proposent des stages en l’établissement. Des rendez-vous individuels avec visite du entreprise pour être en prise avec les réalités profession- e site et dans le respect des gestes barrières qui sont destinés nelles. Notre offre de formation s’étend de la classe de 3 à remplacer les forums d’orientation qui n’ont pas lieu. prépa pro au BTS en passant par les CAP et bac pro.

A noter de même pour les formations post-bac une matinée d’infor- Que ce soit en formation scolaire au lycée, en apprentissage mation le samedi 30 janvier de 9h à 13h ou en formation continue, nous pourrons trouver avec vous Cette Journée Portes Ouvertes se tiendra en fonction du contexte des solutions de poursuite d’étude dans nos deux secteurs de sanitaire en présentiel avec possibilité de visite du site et en distan- compétences : ciel. Vous pourrez y rencontrer des enseignants et étudiants dans • Les métiers du cheval (l’établissement dispose de son pro- les filières recherchées BTS développement et animation des terri- pre centre équestre) toires ruraux (DATR) au lycée ou en apprentissage ainsi que nos for- Pour prendre rendez-vous • Les services aux personnes et au territoire : soins aux per- mations post BAC dans le secteur du cheval : BP JEPS, DE JEPS, Tél. 03 84 47 16 77 sonnes, animation des territoires (plusieurs salles de TP dont AE (accompagnateur équin), Certificats de spécialisation ETJE (édu- [email protected] une cuisine pédagogique et une salle technique d’éducation cation et travail des jeunes équidés) et UCAC (utilisation et conduite En savoir plus sur nos formations familiale et sociale très bien équipée). d’attelages de jeunes chevaux), technicien dentaire équin. site internet : www.lons-mancy.fr Lycée Mancy 410 montée Gauthier Villars 39000 Lons-le-Saunier www.lons-mancy.fr 2021 La vie du COMTÉ RENDEZ-VOUS AU PAYS DU COMTÉ - JANVIER N°1

Alain Mathieu Président du CIGC “2021 sera une belle année pour le Comté…” En 2020, la filière Comté a résisté à la crise sanitaire. La nouvelle Maison du Comté aurait pu ouvrir en 2020… ce sera finalement en 2021. Rencontre avec Alain Mathieu, président de la filière Comté.

Alain Mathieu dans sa ferme à Bief-des Maisons

La nouvelle Maison du Comté à Poligny Comment réagissez-vous quand, à l’approche des fêtes, vous voyez les publicités pour le Comté diffusées à la TV ?

C’est rassurant de voir notre communication diffusée sur les grandes Stéphane Godin chaînes de TV dans toute la France. Le Comté s’adresse à tous les Fran- çais, c’est une fierté pour tous les acteurs de la filière. On entretient La filière s’est vu critiquée cette année pour le non-respect 2021 sera une belle année pour le Comté avec l’ouverture ainsi une relation avec les consommateurs, on maintient un lien de de l’environnement ? Que répondez-vous à ces critiques ? de la nouvelle Maison du Comté ? confiance et de proximité... les spots sont plutôt sympas, ils plaisent Nous ne sommes pas dans une situation de réaction à des critiques C’est le résultat de plusieurs années de réflexion, cela répond à la beaucoup, surtout aux jeunes qui restent notre cible prioritaire pour mais dans la rédaction d’un nouveau cahier des charges pour la filière volonté de la filière de se doter d’un nouvel outil pour partager ses cette campagne. Comté qui donne la priorité à ces questions environnementales. valeurs avec le grand public. Là aussi, c’est une fierté pour nous tous, L’époque est au questionnement sur le sens des choses, sur la qualité c’est plus de transparence, plus de lisibilité, une nouvelle relation avec Comment vit-on le confinement quand on est producteur de lait de l’alimentation, sur le vivant, sur les biens communs, l’eau, l’air, les le consommateur. Notre objectif est de rester simple, de valoriser les à Comté à Bief-des-Maisons, un petit village du Jura ? paysages… En tant qu’AOP, nous sommes logiquement interpellés sur acteurs de la filière, le Comté et sa zone de production, de présenter À Bief-des-Maisons, on vit le confinement avec humilité. Dans l’agricul- notre prise en compte de l’environnement car la nature est notre outil simplement nos savoir-faire et nos métiers, le tout avec plus de ture, on le vit d’une manière plus confortable, on mesure la chance de de travail. Nous saurons répondre par des actes forts et des engage- modernité. Les trois bâtiments représentent les trois maillons de la vivre ici dans le Jura, de profiter de grands espaces. On pense à ceux ments à la hauteur pour préserver les ressources. Oui la filière a été filière, c’est une nouvelle entrée sur le massif du Jura, sur l’agriculture, qui sont à l’arrêt par obligation, à ceux qui vivent ces moments diffi- blessée par les responsabilités que l’on nous porte au sujet de la qua- un lien entre le Comté, le tourisme et la gastronomie, une invitation à ciles en ville, à ceux qui sont endeuillés. On profite de choses simples... lité des rivières. C’est une volonté pour nous de préserver les res- sillonner les routes du Comté. Finalement on entre dans le pays du sources, je le répète, c’est la marque de fabrique de notre nouveau Comté, c’est une belle reconnaissance de ce bel l’héritage que l’on En tant que Président de la filière Comté, cahier des charges qui est en cours de validation. De nombreux pro- nous a laissé, de cette tradition millénaire pour que naissent des fro- avez-vous eu des inquiétudes lors des confinements ? ducteurs s’inscrivent déjà dans cette volonté, nous n’avons pas mages légendaires. Des inquiétudes oui ! Qui n’en a pas eu en mars, en octobre et encore attendu les critiques pour passer à l’action, la prise de conscience est maintenant. On a appris à vivre avec, ce fut une mise à l’épreuve de nos réelle. Derrière l’acte d’achat du consommateur, il y a des valeurs, du L’ouverture prochaine sera un grand moment ? capacités à prendre des décisions. Au départ, nous ne savions pas si les social, de l’économie, des conditions de travail, de l’environnement, Oui, c’est un moment qui se prépare malgré les incertitudes. Oui nous équipes pourraient encore travailler, comment seraient touchés les des règles à respecter... Le Comté c’est un territoire et de l’humain, sommes impatients de partager ce nouvel outil, vous serez prochaine- acteurs de la filière auprès des bêtes dans les fermes, dans les fruitières, 14 000 emplois directs ou indirects, 2 400 exploitations agricoles, ment informés du calendrier des festivités. Oui 2021 sera une belle chez les affineurs. Serions-nous épargnés par le virus, serions-nous 140 fruitières, 14 maisons d’affinage... Notre objectif premier est de année pour le Comté et je l’espère vivement pour nous tous. encore en capacité de produire ? Quelles seraient aussi les consé- préserver cet équilibre et de se préparer pour l’avenir, pour les futures quences sur les ventes ? Nous étions en mars sur une production forte, générations qui produiront encore du Comté. On s’inscrit et on s’en- sur des stocks importants, sur une belle dynamique grâce à de beaux gage dans la durée, nous sommes des acteurs responsables... fourrages. Nous avons en avril décidé d’anticiper, de réduire la produc- tion pour faire face à la baisse de la consommation, pour ne pas créer un déséquilibre offre/demande, pour préserver la qualité des fromages et les grands équilibres de la filière. Cette baisse de production fut d’une courte durée car les consommateurs sont restés fidèles au Comté. Au final, nous avons correctement traversé cette année 2020, les équilibres sont bons. Le président de la filière Comté est rassuré, nous avons appris Myriam Chevalier à communiquer autrement entre nous, nous avons su nous adapter et Responsable de la prendre les bonnes décisions. Maison du Comté Bref… “Je suis impatiente que ça ouvre…” Thierry Petit

L’ouverture au public de la Maison du Comté la filière Comté, alors vous imaginez bien que est programmée pour les vacances de Pâques, cette nouvelle affectation me réjouit. C’est un un moment très attendu. Myriam Chevalier, projet excitant à plus d’un titre, c’est nouvellement recrutée, en assurera la direction l’adrénaline d’une ouverture, la découverte d’un entourée d’une équipe d’une dizaine de nouvel espace muséographique, une nouvelle personnes. Après vingt années passées dans un dimension pour le Comté, pour la filière, ses centre de vacances à Prénovel où elle demeure, acteurs. Oui en effet, je suis impatiente que ça Myriam Chevalier, mariée sans enfant, a ouvre pour partager ce si bel outil avec le grand Réseaux souhaité prendre une nouvelle direction public. L’ambiance intérieure, très boisée, est professionnelle. Elle rejoint le monde du unique et ludique, c’est beau et chaleureux, New site : www.comte.com Comté qu’elle connaît si bien : “Je baigne dans c’est le Comté, son territoire, ses femmes et ses Le site internet du Comté arbore un nouveau look. La nouvelle “Et vous, TV le Comté depuis mon plus jeune âge ! Pas hommes. Nous nous préparons à partager un interface fait la part belle aux femmes et aux hommes qui font le vous connaissez étonnant avec un père alors agriculteur et grand moment mais nous imaginons aussi la vie Comté et son lieu de production, le massif du Jura. Sa navigation président d’une fruitière à Comté et des frères et l’animation de cet espace au quotidien, un plus intuitive et son design rafraîchi sont à tester… quelqu’un qui qui produisent encore du lait à Comté à Mièges espace qui se visitera toute l’année en toute n’aime pas le Comté ?” dans le Jura à quelques kilomètres de . autonomie et sans oublier l’incontournable Je connais donc bien le sujet ! Je souhaitais dégustation” explique Myriam Chevalier. rester dans le tourisme et si possible proche de Hellby Le plus beau Claudio Capéo Maxime dans tout ça Concert Leforestier Théâtre 26 FÉVR. 2021 Concert 19 MARS 2021 20h30 11 MARS 2021 20h30 20h30

Pupitres en liberté Dani Lary Gwendoline Michaël Celtic Legends Sellig Jeff Panacloc ANNE ROUMANOFF Concert Magie/illusion Humour Gregorio Danse Humour Humour Humour 28 MARS 2021 2 AVR. 2021 9 AVR. 2021 L'Odyssée de la voix 13 AVR. 2021 21 AVR. 2021 22 AVR. 2021 24 AVR. 2021 18h00 20h00 20h00 Humour 20h30 20h00 20h00 20h00 10 AVR. 2021 Réservations 20h00 Dole Tourisme Place Grévy - Dole 03 84 72 11 22 [email protected] www.hellodole.fr www.doletourisme.fr www.lacommanderie-dole.fr www.dolexpo.fr www.lacommanderie-dole.fr

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Contact mairie Tél. 03 84 71 95 00 [email protected] Pays de Lons n°155 - janvier 2021 vivre ici 7 Chissey-sur-Loue - Artisanat Des paniers bien sûr mais aussi beaucoup d’autres objets en osier

Loin de Besançon, où elle travaille pour cette ville, Frédérique Tournier tord et façonne l’osier pour en faire toute sorte d’objets. C’est donc à Chis- sey-sur-Loue qu’elle donne libre cours à sa passion. Elle attend avec impatience de voir filer les derniers mois qui la séparent de la retraite pour tra- vailler à plein temps les osiers, mais surtout ne lui parler pas de rotin, qu’elle possède en réserve dans la ferme qu’avec son mari ils ont réhabilitée. Passion sans formation n’a pas de raison Des formes très variées Il existe une Ecole Nationale d'Osiériculture et de Vannerie au Centre de Formation “Quand on pense à la vannerie, le plus souvent c’est l’image du panier qui Professionnelle et de Promotion Agricoles (CFPPA) de Fayl­Billot en Haute Marne. arrive. Mais on peut faire tout plein de choses avec les brins. Vous connais­ Pour celles et ceux qui ne peuvent quitter sur de longues périodes leur lieu de travail sez bien sûr les plats ronds à tartes. Dans le temps, il y en avait dans toutes des sessions de quelques jours sont organisées par cette institution. C’est de cette les familles. Avec le courant écologique ils reviennent un peu à la mode. Je façon que Frédérique a appris le travail de l’osier. “Je suis allée plusieurs fois au cen­ conçois et je réalise, des étuis à parapluies, des lampes, des fleurs , des lus­ tre national. J’ai découvert leur culture d’osiers très importante. J’ai pu choisir les tres, en fait tout ce qui me passe par la tête ou que demandent les clients. brins en fonction de leur couleur et j’ai compris leur utilisation suivant leur grosseur. Car l’art c’est bien, mais un peu de vente ne fait pas de mal non plus.” J’ai aussi noué des relations qui me permettent de continuer à apprendre auprès de collègues plus anciens que moi dans le métier. C’est une bonne ambiance. Ainsi j’ar­ Il y a qualité et… qualité rive à varier les formes et les couleurs.” Comme dans bien des secteurs la concurrence à bas coûts des Pays de l’Est se fait ressentir. “Ils sont moins chers, nous dit Frédérique en prenant un panier pour Elle nous en fait voir de toutes les couleurs appuyer sa démonstration, mais regardez comme sont faits leurs fonds par exemple. “Les teintures ne tiennent pas longtemps sur l’osier. Autant ne pas en mettre Moi, j’ai fait cette « couronne » qui peut s’enlever. Si elle est usée, on la change et le elles sont tout de suite délavées. Quand je décide de réaliser un panier, je panier repart pour une nouvelle vie. Ceux de l’Est n’ont pas ce système. Les paniers choisi et l’épaisseur des brins et leur couleur. Il faut commencer par le fond reposent sur leurs fonds qui s’usent et le panier est fichu. Il nous faut expliquer cela puis dresser ceux qui donneront la forme au panier. Bien sûr avant tout cela, à nos clients qui alors comprennent très bien la différence de prix, même si pour cer­ il est impératif de laisser tremper les osiers, sinon impossible de les travail­ taines personnes, ça reste encore cher. Je les comprends.” Pour se faire connaître, ler. Ils casseraient et ne prendraient pas la forme que l’on souhaite leur Frédérique participe à des expositions comme celle de l’ancienne Poste à Besançon, donne” Frédérique achète ses osiers en botte suivant leur longueur entre à des marchés et à des Fêtes de l’agriculture. “Pour l’instant je cherche à vendre mais quatre­vingts centimètres et deux mètres soixante. En général elle opte pas trop car je ne pourrais pas fournir faute de temps puisque je suis toujours en pour du cent vingt centimètres. Elle s’approvisionne à Commenailles ou en activité sur Besançon. Mais dans quelques mois, je serai en retraite, je pourrai me haute Marne pour “l’osier belge” et sa couleur rouge pour laquelle elle consacrer à cette passion qu’une amie m’a transmise, il y a plus dix ans. Vous savez reconnait avoir une petite préférence. Tout cela se mélange dans des objets c’est une vraie addiction. Il y a le plaisir de voir se construire ce qu’on a imaginé. Il y qu’elle confectionne suivant l’humeur du moment ou pour répondre à des a également le toucher de la matière et les différentes odeurs suivant l’origine des Contact : Frédérique Tournier, D’amour et d’osier commandes particulières. brins. C’est super.” 10, Grande rue 39380 Chissey-sur-Loue - Tél. 06 41 49 27 11

Montaigu Carnets de voyage Lionel, le coiffeur-poète Du trait avant toute chose, la couleur viendra ensuite… dévoile enfin son secret ! Ce n’est pas en bourlinguant sur toutes les mers et tous les continents aux commandes d’un hélicoptère de l’Aéronavale que Christian Lafay a rempli ses “Carnets de voyages”. Est-il encore besoin de présenter Lionel Bulot (coiffeur au n°7 rue Lafayette) tant son coup de ciseau qui en fait C’est bien après avoir quitté l’armée qu’il s’est attelé à cette ce mélange de dessins et peinture sur un fond de musique ren­ depuis plus de 44 ans, le plus vieux coiffeur de la ville, est occupation créative en se consacrant à ce qui le taraudait depuis contrerait un tel accueil du public. Bien sûr, il faut choisir la page l’enfance : le dessin. Il croque tout ce qu’il voit et généreuse­ qui convient, pas trop chargée de notes qui créeraient des reconnu comme exceptionnel ? ment dispense son savoir­faire dans son atelier à . « pâtés de noir ». A cette précaution près, c’est un vrai bonheur.” Formé par Bernard Bredin (Meilleur Ouvrier de France et Champion Du crayon mais surtout pas de gomme De l’humain avant tout de France), Lionel a un secret “que la pandémie actuelle ainsi que le désir de passer prochainement à autre chose”, lui permettent de Le crayon saisit l’essentiel sur le vif puis peaufine cette première A regarder les œuvres de Christian Lafay exposées dans son ate­ dévoiler. Confinement exige, c‘est en effet dans sa propriété située silhouette qui attend quelques touches de peinture pour faire lier, on devine facilement qu’il est attiré par l’expression des du côté de Montaigu, qu’il a trouvé le moyen de joindre l’utile à jaillir l’œuvre. “C’est ce que j’explique à mes élèves, disons à ceux visages, l’attitude des personnes qu’il croise tout au long de ses l’agréable. “Pour garder la main, l’habileté et le coup d’œil il faut qui viennent apprendre avec moi. Si on prend la gomme, on est voyages. “C’est vrai, j’aime regarder les gens et saisir ce qui pratiquer tous les jours”, lâche celui qui se passionne depuis 25 ans fichu. On va chercher le détail et on perd l’essentiel. Quand je émane de leur personnalité. C’est pour cela que je ne peins pour la taille au ciseau d’une haie de buis longue d’environ suis assis au coin d’une rue et que je veux attraper l’attitude d’un jamais à l’huile, trop long à sécher. Avec cette technique, on ne 120 mètres ! Il explique : “J’ai planté ces buis, en 1995 et depuis je passant, il faut que j’aie noté le principal en une fraction de peut pas mettre son travail dans son sac de voyage et continuer les arrose, je les taille, je les soigne, les caresse, leur parle, je les aide seconde. Ensuite avec cette esquisse, je retrouve facilement l’em­ le chemin. Le crayon, le fusain, offrent, au contraire, des possibi­ à s‘élever pratiquement tous les jours”. Faisant le rapprochement placement d’un bras, d’une hanche… A ce moment­là, je peux lités merveilleuses à la spontanéité de mon travail.” avec une autre espèce vivante : le cheveu qu’il arrange en perma­ finir mon premier travail. Ensuite je pourrai compléter avec de nence dans son salon, l’artisan ajoute qu’à l’endroit de ses planta­ l’aquarelle, de la gouache. Mais l’important, c’est le premier jet. Pour lui et pour les autres tions, “la pyrale du buis est arrivée, sournoise, dévastatrice, vio­ Bien sûr, cela demande un bon coup d’œil et de l’entraînement. Le mois d’août sera la période de relâche après les cours qu’il lente... telle une pandémie. Il a fallu se battre, soigner les plaies, Mais avec l’envie de transcrire ce que l’on voit, cela arrive vite.” donne dans son atelier de Cramans les vendredis de dix à seize user de subterfuges, traiter et traiter encore et surtout ne pas bais­ heures. Il profitera de cette période pour aller noircir de nou­ ser les bras”. Il faut de l’empathie pour bien dessiner veaux “Carnets de voyages” ici ou là sur la planète terre qui “si Avant de consacrer tout son temps au dessin et à la peinture, souvent est si belle”. En attendant, il n’est pas avare de conseils. Entre Covid-19 et pyrale Christian dut patienter, trop occupé par ses métiers successifs. “Je leur dis en deux heures vous devez me « sortir » douze “Et s’il en allait du Covid comme il en est allé de la pyrale, on pourrait “Libéré de mes obligations militaires, comme l’on dit, je suis esquisses. Sinon ce n’est pas la peine. Et c’est formidable. Scep­ bien avoir gagné une bataille mais pas forcément la guerre”, avance­ entré à l’ONF. C’était très intéressant. Les arbres et la forêt tiques au début, ils y arrivent tous et sont surpris de ce qu’ils ont t­il encore comparant ainsi ses arbres à des survivants, à des réfrac­ j’adore et dans le travail d’équipe que j’animais, les relations réussi à réaliser. Le pli est donné après, il faut exercer l’œil. C’est taires… Musicien, chanteur, écrivain… le coiffeur­poète lédonien a d’au­ humaines me passionnaient. Ces deux aspects de ma vie, la sym­ comme en ski : où l’œil passe, les skis suivent. Là, où l’œil s’ac­ tres cordes à son arc et s’il espère prochainement ne plus couper les biose avec la nature et avec les humains me semblent indispen­ croche, le crayon trace la ligne. C’est fantastique”. De retour de cheveux en quatre, le cliquetis de ses ciseaux seront exclusivement sables pour remplir mes carnets de voyage. La technique, ses pérégrinations, peut­être Christian Lafay, prendra–t­il le réservés aux arbres et aux arbustes qui enchantent sa propriété et qui indispensable, ne suffit pas. Partout où mes activités me condui­ temps de préparer une nouvelle exposition pour montrer ses lui auront été bien utiles pour garder la main. B.W. saient, je prenais des cours de dessin et j’en donnais également. derniers travaux ? Donc j’ai croisé de nombreux professeurs qui, tous, m’ont Christian Lafay - 4, rue des écoles - 39600 Cramans apporté quelque chose de différent. Mais si on ne regarde pas Tél. 06 84 24 72 21 - Mail : [email protected] son sujet avec cette empathie dont je vous ai parlée, il ne se passe rien. Dans mes carnets de voyage, souvent ceux que je viens de croquer, viennent se regarder et nous discutons. Parfois, malgré les barrières de la langue, ils me conduisent près d’un frère, d’un ami qu’ils souhaitent voir apparaître sur mes papiers. C’est très émouvant”.

Tout support accepte le crayon Ayant égaré ses carnets de dessins vierges alors qu’il se trouvait dans un pays étranger dépourvu de tel maté­ riel, Christian improvise sur un papier de fortune, et ça marche. Trouvant dans une vente aux enchères toute une collection de partitions de musiques classiques, il en tire profit pour lancer une série de dessins qui gar­ dent en filigrane toutes les portées chargées de notes. L’effet dépasse ses espérances. “Je n’imaginais pas que

200 ans dans quelques semaines ! On n’a pas tous les jours 20 ans ! Ni tous les jours 200 ans. Ce lieu rapproche l’histoire et le présent, l’ancien et le futur avec comme thème : l’Art.

Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Dole 85 Rue des Arènes - 39100 Dole www.juramusees.fr

RÉOUVERTURE DE LA SALINE LE 7 JANVIER SOUS RÉSERVE…

Une année en demi-teinte avec plus de rose que de gris…

Nous aurions tant aimé partager une dernière séance avec le Cirque Plume, là au cœur d’un demicercle, avant même qu’il ne se transforme en cercle immense. Ainsi fut l’année 2020. Rendez-vous maintenant en 2021.

Hubert Tassy, directeur de la Saline Royale étudiants en fin de très haut cycle d’études d’Arc-et-Senans parle de cette année très c’est à la sortie de cette Academy, l’occasion de spéciale pouvoir participer aux grands concours inter- “Aussi paradoxal que cela puisse paraître, nous nationaux, d’intégrer des conservatoires supé- avons bénéficié de l’effet Covid dans la mesure rieurs. Les séances ont été enregistrées et où l’activité touristique dans le Jura a connu une seront diffusées sur le Net. Tout cela se réalise embellie. Les Français avaient besoin d’air pur et dans le cadre d’une société créée à cette fin : ne voulaient pas prendre le risque de partir à Music@plus. Dès que nous disposerons de l’étranger. De plus, la Saline est perçue comme l’aménagement des combles au-dessus de la un grand espace de plein air et non comme un salle multimodale dans la Grande Berne Est, musée fermé. Donc nous avons ouvert nos nous bénéficierons de quatre studios d’enre- portes à soixante-treize mille visiteurs ; ce qui gistrement et d’une plateforme Internet. Ces n’est pas si mal. De même, nous avons réussi à vidéos seront vendues. Il faut savoir que par travailler tout ce qui relève du BTP qui n’a pas exemple en Chine quarante-millions de jeunes été confiné cet automne. Enfin comme nous réa- apprennent le piano. Les meilleurs veulent Cette exposition présente les destins des femmes et lisons plus de la moitié de nos recettes en auto- côtoyer des grands professeurs en particulier hommes du cirque entre ombres et lumières au travers français. Il y a un marché potentiel important. nomie, nous avons bénéficié des aides de l’Etat des collections exceptionnelles du Docteur Alain Frère comme par exemple le chômage partiel. C’est On sera à ce moment-là en septembre 2022.” et du Mucem de Marseille. Costumes, affiches, important car nous employons soixante-quatre Et d’ici là ? instruments de musique, gravures originales, films… équivalents temps plein. Voilà, nous franchissons “Nous continuerons sur les projets déjà ini­ évoquent lʼart du cirque du XVIIIe siècle à nos jours le cap et sommes confiants pour l’année qui se tiés comme le grand Cercle qui a bien avancé présente.” cet automne. Nous allons planter les arbres comme la scène où viennent se cristalliser les Alors pour cette année qui vient ? dès le mois de février. Il y aura une passerelle Hubert Tassy, directeur de la émotions des spectateurs en quête dʼexceptionnel, Saline Royale d’Arc-et-Senans “Avant de parler de 2021, permettez-moi de panoramique à quatre mètres de haut pour de fantastique, dʼextraordinaire. Il est lʼarène des vous rappeler un point important de cette fin enjamber le mur d’enceinte et y accéder. belluaires, lʼhippodrome des voltigeurs, le manège des année avec la réalisation d’une session de « La Nous continuerons d’offrir des concerts avec Abdenour Bidar sur le thème « Réparer écuyers, lʼamphithéâtre pour pantomimes équestres, Saline Royale Academy ». Nous avons accueilli, Jordi Savall avec en particulier : La création ensemble le tissu déchiré du monde » et inti­ cavalcades et chevauchées, la corde de Madame de Hayden, La Neuvième de Beethoven et en tulé Les liens qui libèrent. Nous gardons bien fin octobre-début novembre, quarante-cinq Saqui, le fil de Con Coleano, ou bien la piste des musiciens de très haut niveau qui pratiquent fin d’année Le Requiem de Mozart. Nous sûr les jardins la patinoire, le marché de Noël clowns Grock ou des Fratellini. Les fabuleux dessins différents instruments : piano, violoncelle, maintenons notre exposition sur le cirque et etc. Donc une année bien chargée”. hautbois, et musique de chambre. Pour ces nous travaillons à un séminaire dirigé par aquarellés des sœurs Vesque, les planches uniques du grand costumier Gérard Vicaire et la peinture de Zingaro par Charles Belle éclairent ces destins de www.salineroyale.com cirque. Reprise à partir du 7 janvier 2021 - [email protected] 10 Villes et villages : Courtefontaine Courtefontaine : une population jeune…

JEAN-NOËL ARNOULD, UN MAIRE JUSTE UN PEU D’HISTOIRE TRÈS ACTIF POUR UN VILLAGE BIEN VIVANT ! Enclavée dans le secteur oriental de la forêt de Chaux correspondant Arrivé dans le Jura en 1988, élu conseiller municipal depuis 1995, Jean­Noël e au 9 triage, Courtefontaine occupe une clairière limitrophe du Arnould occupe le poste de maire de la commune depuis 2014. De quoi bien rem­ département du Doubs, à proximité des spectaculaires grottes plir les journées de ce retraité de l’industrie. d’Osselle. Ce village doit son origine à l’établissement d’un monastère de l’ordre de saint Augustin fondé au XIIe siècle sous Bien coulé dans le moule l’invocation de la sainte-Vierge. Originaire de l’Yonne, Jean­Noël Arnould prépare deux CAP industriels, l’un pour être outilleur et le second dans la plasturgie comme mouliste. Cette double forma­ Une grange, puis un prieuré tion lui permet de travailler à Lyon puis, après avoir connu plusieurs entreprises, de Qu’est­ce qui, en 1135, a bien pu inciter les moines de Bellefontaine à terminer son activité professionnelle comme chef d’atelier à Dampierre. Arrivé à construire une grange agricole en pleine forêt de Chaux, alors infestée de Courtefontaine, il s’intéresse à la vie du village et se présente aux élections muni­ loups ? Des bûcherons et charbonniers y vivaient en nombre, et c’est cipes de 1995. L’opportunité d’occuper le fauteuil de maire s’offre à lui en 2014. peut­être pour accompagner ces familles laborieuses dans la foi que, quelques années plus tard, en 1152, Raimbaud, chanoine régulier de Maire, un peu un sacerdoce laïc Saint­Paul de Besançon se lança dans la construction d’un monastère. Le “La vie d’un village de deux­cent­cinquante habitants m’a toujours intéressé et c’est terrain lui fut offert par les seigneurs de Liesle et d'Abbans. L’église, pour cela que je me suis présenté comme conseiller municipal. J’ai beaucoup appris caractérisée par son architecture purement romane fut bénie en 1179 par et quand l’opportunité d’être maire s’est présentée en 2014, je l’ai acceptée volon­ Monseigneur Eberard, archevêque de Besançon. En ce lieu précis jaillissait tiers. Même si notre village est petit, il y a de quoi s’occuper : entretien, amélioration Jean-Noël Arnould, maire une source, comme il en existe plusieurs au sein du massif forestier du cadre de vie, sécurité routière pour rendre la vie de chacun plus agréable. De couvrant quelque 22 000 hectares. Ce débit d’eau se précipite quelques plus, il y a pas mal de réunions soit en mairie soit dans les différentes structures qui dizaines de mètres plus loin dans un gouffre profond, et va alimenter la se greffent autour de ce travail de maire. Mais c’est intéressant. Et puis nous avons une population jeune avec cinquante­trois rivière souterraine coulant dans les grottes d’Osselle, laquelle ne fut enfants de moins de onze ans. Pour cela, nous avons créé une aire de jeux et il y a une association sportive pour la gestion de découverte qu’au XIIIe siècle. Cet initiateur fut donc le premier prieur, et ces activités. Vous le voyez, c’est un village bien vivant. D’ailleurs même s’il ne reste que deux agriculteurs, vous ne verrez pas également seigneur du lieu, où un village se constitua, et où ses habitants de vieilles fermes à l’abandon. Des jeunes ménages attirés par la proximité de Besançon pour leur travail les ont réhabilitées. furent soumis à une multitude de charges féodales. C’est d’ailleurs ce même Raimbaud qui, en 1132, avait déjà fondé l’abbaye de Bellefontaine, Et, bien qu’il n’y ait pas de lotissement, quelques maisons neuves se sont construites. Enfin, notre village abrite quelques parti­ village du Doubs aujourd’hui. cularités remarquables : une manufacture d’orgue installée dans un ancien prieuré, un monument aux morts érigé avant la guerre de 14­18, un chêne datant de la Révolution et une fontaine­lavoir éponyme de notre commune.” Cette source, qui plus tard fournira l’énergie à un moulin à blé, donna le nom au village qui se créa autour : “Curtus Fons”, terme latin se traduisant par “courte source”. C’est ainsi qu’on parla longtemps de Courte Fontaine. C’est seulement en 1801 que les deux termes furent réunis.

Du prieuré à la manufacture d’orgues VIVENT L’EMPEREUR ET LE SOUVENIR DE LA GRANDE ARMÉE, Même si au cours des siècles, diverses activités se sont créées, une exception à Courtefontaine notamment un moulin à vent jusqu’au XVIIe siècle, et un autre à eau, une verrerie de 1419 à 1734 dont les bâtiments furent démolis à la Révolution, Quel village de France ne présente pas ce triptyque si caractéris­ une carrière dont la pierre blanche et bleuâtre servit à la construction des tique de voir réunis dans un espace restreint l’église, l’école et le colonnes guidons bordant la route du Grand Contour en 1826, le village monument aux morts érigé, le plus souvent par souscription et vécut toujours à l’ombre de son prieuré. Incendié en 1477 par les Français encadré par une série de textes législatifs*, dans les années qui de Louis XI voulant rattacher la Franche­Comté à son royaume, il fallut ont suivi la Grande guerre ? reconstruire, mais les habitants assistèrent à un certain déclin. En 1587, il Cependant la commune de Courtefontaine semble faire excep­ ne restait qu’un seul religieux. D’autres arrivèrent, mais en 1595, le prieuré tion. Elle n’a pas attendu ce cataclysme pour ériger un monu­ fut entièrement pillé par les coureurs d’Henri IV. En 1636, les soldats de ment à la gloire d’un de ses enfants. En effet, elle a élevé un tel Condé brûlèrent le monastère. A la fin du XVIIe siècle, les moines finirent édifice pour honorer un colonel de la Grande Armée qui donc a par quitter les lieux et les biens revinrent au chapitre métropolitain de servi sous Empereur Napoléon Ier et qui, à ce titre, fut une gloire Besançon qui délégua plusieurs chanoines jusqu’en 1789, le prieur de du village. Ce monument où figure ce glorieux rappel historique Charmois ayant été le dernier. Vendus comme biens nationaux en 1790, porte maintenant en plus les inscriptions pour “glorifier les héros les bâtiments redevinrent propriété du clergé quelques années plus tard, morts pour la Patrie” non seulement de la Grande guerre mas puis ils furent concédés à à Monseigneur de Chamon, évêque de Saint­ également ceux qui sont tombés dans différentes combats. Claude, lequel les transforma en une école confiée aux Frères de Marie. Fréquentée par 110 pensionnaires, 14 religieux y enseignèrent. En 1829, * Comme par exemple la loi du 25 octobre 1919, article 5 sur les subven­ Courtefontaine abritait ainsi la première école normale d’instituteurs du tions accordées par l’Etat aux communes en proportion de l’effort Jura. Attirant de plus en plus d’élèves, une première extension était qu’elles feront pour glorifier les héros morts pour la Patrie ou le décret réalisée en 1840, et une seconde en 1881. Hélas, une nouvelle loi du 15 juillet 1922 accordant désormais compétence aux Préfets pour sta­ française entraîna la fermeture de cette école en 1903. Un petit séminaire tuer sur les érections de monuments aux morts. fonctionna de 1907 à 1923. Une maison de retraite, s’ajouta jusqu’en 1934 et les différents locaux devinrent un hôpital militaire en 1939, alors qu’une nouvelle guerre éclatait. Hélas, l’arrivée des Allemands l’année suivante n’avait pas été prévue, et ceux­ci réquisitionnaient les lieux. Cependant, ce village isolé ne devait pas leur convenir car dès 1941, les Marianistes occupèrent de nouveau les locaux jusqu’en 1951. Certes, au fil du temps, Les outrages du temps ont obligé les bâtiments se dégradaient, mais une colonie de vacances s’y installa le maire à fermer l’église néanmoins, puis un élevage de volailles. C’est ainsi que l’ancien prieuré devint progressivement une ruine, au grand regret des habitants. En Elle devait être très belle et très février 1978, le facteur d’orgues Bernard Aubertin et son épouse également collaboratrice en firent l’acquisition pour y installer leurs fréquentée au XIIe siècle à sa ateliers. Une restauration des bâtiments s’engagea et aujourd’hui, grâce à construction cette église de pur style ce couple entreprenant et à son savoir­faire, la manufacture d’orgues de roman. Si le toit a pu être refait, les Courtefontaine est connue et renommée dans le monde entier. autres travaux de restauration n’ont Ainsi va Courtefontaine qui, au cours des siècles, a vu sa population fluctuer de plus de 400 habitants (410 en 1876) à moins de 100 (85 en jamais été entrepris faute de crédits. 1962). Heureusement, la fin du XXe siècle et le début du XXIe ont La municipalité ne saurait à elle seule délibérément permis d’inverser cette courbe décroissante. La vie a repris les financer. Ce bâtiment, une des dans cette clairière sylvestre, comme dans l’ancien prieuré, dont le chêne majestueux ornant l’entrée remonterait à la conquête française en 1678. églises romanes la plus complète de C’est dans ce village que l’archevêque de Besançon Ferdinand de Rye France, classé aux Monuments mourut le 20 août 1636, cinq jours après la Libération de Dole réussie historiques depuis 1875 est maintenant grâce au système de défense qu’il avait organisé aux côtés du président du parlement Jean Boyvin. fermé au public et aux fidèles par mesure de sécurité. Courtefontaine 11 A la courte fontaine, m’en allant promener…

Au flanc d’une colline qui borde le village, jaillit une source qui très rapidement replonge dans les entrailles de la terre pour rejoin- dre les grottes d’Osselle qu’on devine à la présence de dolines dans les parages. Elle alimente au passage un lavoir et actionnait une roue de moulin aujourd’hui disparue. Il n’en a pas fallu davan- tage pour qu’elle donne son nom au village (Du latin Curtus fons ; courte source, courte fontaine).

DU BŒUF ET DU BOIS Deux fermes sont encore en exploitation dans le village. Sur l’une d’elles, Emmanuel Brocard et son père Roger engraissent des charolais et Courtefontaine (39700) complètent leur acticité par du travail en forêt Altitude : 225/306 m pour des donneurs d’ordre. Superficie : 1 364 ha Population : 265 habitants (les Courtefontainois) Les prix de la viande sont moins Canton de Mont­sous­ rémunérateurs aujourd’hui Communauté de commune : Jura Nord “Nous avions cent­vingt charolais en embouche. Conseil municipal Aujourd’hui le troupeau compte la moitié de bêtes. Jean­Noël Arnould (maire) – Stéphanie Bœuf (1re adjointe) – Raphaël Les prix de la viande ont bien baissé. Contrairement Mathon (2e adjoint). Conseillers municipaux : Emilie Bernardin – aux vaches laitières, ce genre d’élevage nous laisse Vincent Delanef – Ophélie Dupuis – Sarah Grillon – Nathalie Husson plus de temps libre et nous impose beaucoup moins de contraintes” reconnaît Roger. – Laetitia Paniz – Thierry Selmane – Christophe Stalter

L’appel de la forêt Quant au fils Emmanuel, il s’arrange très bien de ce travail en le complétant par une forte activité en forêt. “Mes grands­parents et mes parents ont tou­ UN HOMME QUI A DE BONS TUYAUX jours travaillé à la ferme à Courtefontaine. Moi j’ai suivi une formation pour devenir exploitant forestier. Combien en reste-t-il en Je travaille pour les autres. C’est ce qu’on appelle les France à exercer ce métier ETF Exploitants de Travaux Forestiers. Ce qui me plaît dans ce travail, c’est ma liberté d’action. Le plus sou­ Et Emmanuel Roger Brocart, 2, rue de Fourg - de facteur d’orgues ? vent, je suis seul dans la forêt et c’est parfait.” Tél. 03 84 71 11 40 Très peu. On les compte certainement sur les doigts d’une main. La passion anime toujours Bernard Aubertin qui, dans le prieuré qu’il a acheté en 1978 puis restauré et transformé en manufacture, conçoit, dessine et construit ces instruments prestigieux qu’il livre partout dans le monde.

Bernard Aubertin

Un peu de philosophie et beaucoup L’âme au sens étymologique “anima” d’études artistiques ce qui est animé Ce Mosellan, né en 1952, étudie la philosophie “Il faut que cet ensemble que j’ai entrevu dans Terrain multi-sports pour passer son baccalauréat, puis suit pendant mon esprit prenne vie, qu’il vibre, qu’il possède trois ans des cours d’arts décoratifs à Strasbourg. une architecture qui sonne, qu’il dégage une Il apprend le métier de facteur d’orgues dans un énergie musicale ! Il y va bien sûr des tuyaux à atelier car il n’existe pas d’école spécialisée pour accorder mais également du corps qui doit les cette activité si particulière. “Je travaillais comme envelopper et donner à toute la structure un élan dessinateur­concepteur et je passais également vers le ciel. La musique organique est une du temps aux ateliers pour réaliser aussi bien les musique d’élévation de l’âme vers Dieu pour le tuyaux que la menuiserie”. croyant ou vers la spiritualité pour l’athée. Quand j’ai bien dessiné tout cela, je passe à la troisième Un ressenti avant toute construction étape qui est la réalisation.” “Avant toute chose, lorsqu’on me commande un orgue, je me rends sur les lieux. J’ai besoin de Du chêne pour l’éternité comprendre le bâtiment. C’est la toute première étape fondamentale. C’est le ressenti que “Jusqu’à maintenant tout était presque immaté­ j’éprouve comme un dédoublement de moi­ riel ! L’assemblage va réifier cette conception. même. C’est difficile à expliquer. C’est bien évi­ Nous aurons enfin affaire à une chose. Certes pas demment extrêmement subjectif. Il faut qu’un n’importe quelle chose. Mais pour cela il faut un certain courant passe entre moi et cet emplace­ bois de résonnance. Le chêne est une essence qui ment. Dès que je ressens cette sensation étrange, s’y prête bien et qui garantit une durée dans le je sais ce que je réaliserai et on passe à la temps. Donc tout est réuni pour que naisse ce deuxième étape qui est la création de l’âme de nouvel orgue prêt à partir pour sa destination l’instrument”. finale.” Sur la place en 1921 C’EST L’HIVER ! Retrouvez notre catalogue en ligne sur www.jardival.fr