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COMMUNICATIONS Facuité Des Lettres Et Sciences Humaines Université De Sherbrooke

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DÉPARTEMENT DES LETTRES ET COMMUNICATIONS Facuité des lettres et sciences humaines Université de Sherbrooke

DISCOURS DE PRESSE ET CRISE POLITIQUE: L'ACTUALITÉIRLANDAISE DANS QUATRE QUOTIDIENS CkVADIENS (5 &VER AU 10 MARS 1998)

ETENNE VERSTRAELEN

Bachelier ès arts (communication) de 1 'Université de Montréal

pour obtenir

- 1 L- .; > Sherbrooke National Library Bibliothèque nationale B+1 of Canada du Canada Acquisitions and Acquisitions et Bibliographie Services services bibliographiques 395 Wellington Sneet 395, rw Wellington OnawaON KlAONQ OaawaON K1AW canada canada

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Discours de presse et crise politique: l'actualité irlandaise dans quatre quotidiens canadiens (5 février au 10 mars 1998)

Ce mémoire a été évalué par un jury composé des personnes suivantes

Marquis, André, Directeur de recherche

Pons, Christian-Marie, autre membre du jury UTener,Normand, autre membre du jury

Département des lettres et communications Faculté des lettres et sciences humaines Résumé Ce mémoire est une analyse du discours journalistique qu'on retrouve dans les pages internationales de quatre grands quotidiens de l'est du Canada : La Presse, Le Devoir. The

Gazerre et 73e Globe arrd Mail.

Nous avons concentré notre analyse sur la couverture du processus de paix angio-irlandais, entre le 5 février et le 10 mars 1998. Une synthèse des principaux événements qui ont fait la manchette en Irlande a d'abord été effectuée sur le terrain. Ensuite, les articles relatifs à l'actualité irlandaise, publiés dans les quatre journaux a l'étude durant l'intervalle de notre recherche, ont été soumis à une grille d'analyse qui visait a en extraire les acteurs et les thèmes les plus souvent mentionnés.

Enfin, les résultats obtenus ont été comparés, d'un quotidien à l'autre, ont démontré que tes journaux anglophones offient au lecteur une plus grande variété de thèmes et d'acteurs que les journaux fiancophones, dans la couverture de l'actualité irlandaise du 5 février 1998 au 10 mars

1998. De plus, les quotidiens de notre corpus ne se penchent que très peu sur les questions de fond de la politique étrangère et mettent l'accent sur le terrorisme. Enfin, les agences de presse rédigent presque la totalité des articles qui sont offerts au lecteur. Table de Matières

Page

Introduction ...... 6 La crise irlandaise ...... 19 Analyse des quotidiens francophones...... -34 Anaiyse des quotidiens anglophones...... 59 Comparaison des quatre quotidiens ...... -84 Conclusion ...... 99 Annexes ...... 104 Bibliographie thématique...... 130

Introduction Les agences de presse, en cette fin de vingtième siècle, sont de moins en moins nombreuses. Seules les plus prospères sunivent. Eues sont parfois alimentées financièrement par de riches multinationales (dans le cas de Reuten, par exemple), parfois UitluencCes par les gouvernements qui y voient un puissant outil de relations publiques (dans le cas de l'Agence France-Presse) ou psrfois même contrôlées de a à z par des régimes politiques autoritaires qui manient à leur guise l'information dans le but de rester en fonction.

Ces et~îreprisesde I'in$oonn~onauraient-eues le pouvoir de distinguer le mal du bien en nous proposant un récit des faits uniforme et incontestable? Les agences de presse pourraient-elles modeler l'image d'un acteur ou d'un groupe d'acteurs politiques pour ensuite la diffuser, sous forme de dépêche, a un large lectorat qui s'étend, dans certains cas, aux quatre coins de la planète? Nous nous limiterons pour l'instant à supposer que la diminution du nombre d'agences de presse mondiales réduit le nombre de points de vue d'un même événement.

Ce problème s'accentue lorsque l'on constate que la précarité financière des quotidiens diffuseurs d'actualité internationale les contraint à ne puiser qu'a un nombre restreint de sources, a ne s'abonner qu'à quelques agences de presse.

Encore une fois, faute de moyens financiers, on utilise largement l'information offerte par les agences de presse, plutôt que d'assumer les fiais d'une équipe de journalistes spécialisés dans l'analyse de l'actualité internationale.

Présentation du sujet

Durant la grande famine du 19' siecie, la population irlandaise subit une décroissance radicale causée par les décès et l'émigration massive vers, notamment, les États-unis et le Canada. Dans l'est de notre pays, les villes de Montréal et de Toronto sont les métropoks qui comptent aujourd'hui les cornmunautes irlandaises les plus importantes. Nous supposons donc que les 7 quotidiens anglophones de ces deux villes ne peuvent omettre de couvrir I'actueiie crise irlandaise sans risquer de perdre une partie de leur lectorat. De plus, la question politique irlandaise s'apparente à celle du Québec, dans la mesure où il s'agit, dans les deux cas, d'une volonté populaire d'obtenir la souveraineté politique sur l'ensemble d'un territoire qui fut conquis et colonisé par l'empire britannique. L'histoire du Québec est cependant beaucoup plus jeune et bien peu d'actes violents ont marqué les dernières décennies.

L'histoire des combats en Mande remonte au 9' siècle, avec l'arrivée des Danois qui ne furent complètement repoussés qu'en 1014, lors de la bataille de Clontafi En 1170, les Normands débarquèrent à Wedord pour ensuite s'emparer de Dublin. Les Anglais les supportèrent et envoyèrent des colons de façon massive en Irlande. Au fil des années, les Irlandais durent constamment se battre pour sauvegarder le pouvoir sur l'ensemble de leur île, ce qu'ils ne purent faire indéfiniment, contraints en 1800 à signer l'Acte d'Union, créant le Royaume-Uni de Grande-

Bretagne et d'Irlande. Les Irlandais réussirent néanmoins a refouler les Anglais dans la province de IYLlster,conservant le reste de I'îie, territoire en grande partie rural. Le rêve des Irlandais demeure l'union de l'île en une seule Irlande. Depuis 1800, les soulèvements se sont multiplies. La querelle ne se limite pas à une question politique. Le problème est beaucoup plus profond et prend ses racines dans I'excornmunication dYElisabethpar le pape Pie V, en 1570, ce qui eut pour effet de donner naissance à la branche protestante du christianisme. Depuis, les oppositions entre protestants et catholiques sont lourdes à supporter. Fort d'un certain pouvoir sociopolitique, le clergé irlandais a toujours soutenu les luttes irlandaises vers la reconquête de l'Irlande du Nord. Les autorités religieuses sont souvent, encore aujourd'hui, consultées dans la prise de décisions politiques.

En septembre 1997, le gouvernement de Tony Blair a décidé de procéder a une restructuration du pouvoir politique au Royaume-Uni. Après deux référendums consécutifs (à une semaine d'intervalle), l'Écosse et le Pays de Galles se sont dotes d'un parlement provincial décentralisant une petite partie du pouvoir (le parlement du Pays de Galles est limité à un rôle consultatif).

Dans la même foulée, Blair voulut décentraliser certains pouvoirs vers l'Irlande du Nord. La période du 5 février 1998 au 10 mars 1998 (intervalle choisi pour l'étude) correspond à l'étape de négociations du processus de paix où chacun des partis concernés (une quinzaine en tout, dont les principaux étaient: l'Ulster Unionist Party @NP), le Social Democratic and Labor Party (SDLP) et le Sinn Fein) tente de faire valoir ses intérêts dans l'élaboration d'institutions nord-sud qui favoriseraient un climat de rapprochement entre cathobques et protestants. Les tensions sont alors considérables et la discussion semble dévier constamment de son objectif premier.

Considérant ces faits, nous croyons que l'intérêt pour la crise politique irlandaise est important à Toronto et a Montréal. Notre mémoire ne prétend pas être une réponse aux interrogations portant sur la qualité de la couverture de I'actualité internationale, au sens large, dans tous les quotidiens. La recherche se concentrera plutôt sur la couverture de l'actualité irlandaise. entre le 5 février et le 10 mars 1998, dans quatre quotidiens de Montréal et de Toronto: 7he Gazette (13 articles), nte Globe and Mail (13 articles), Le Devoir (7 articles) et La Presse

( 14 articles). Nous avons choisi cet événement politique et les quotidiens mentionnés ci-dessus afin de bénéficier d'un corpus riche qui comporte des articles difiùsés a intervalle régulier.

Quant au choix de concentrer l'étude sur les textes écrits entre le 5 février et le 10 mars 1998, il s'explique, outre par l'agenda politique de Blair, par la réaiisation d'une synthèse des principaux médias irlandais, effectuée sur le terrain, durant cette période de 34 jours, par l'auteur de ce mémoire. Articulation de la probMmatique

Lorsqu'une crise politique est susceptible de piquer la curiosité d'un lectorat étendu sur plusieurs pays, iI devient intéressant de comparer les multiples types de couvertures médiatiques offertes au public. Les crises ne sont pas toujours comprises ou perçues de la même façon partout. Plusieurs facteurs, telles les croyances religieuses et les adhésions politiques, peuvent influencer le processus de décodage d'une scène politique.

Nous croyons que ces spécificités régionales ont avantage à résister a L'implantation d'une culture mondiale aux valeurs pré-usinées. Mais qu'en est-il du cadrage des événements et des acteurs de la scène politique? Serait-il aussi modelé dans un moule universel?

Cadrage: Le cadre opère à la fois une coupure et une focalisation: une coupure parce qu'il sépare un champ et un hors-champ, une focalisation parce qu'en interdisant l'hémorragie du sens au-delà du cadre, il intensifie les relations entre les objets et les individus qui sont compris dans le champ et les réverbère vers un foyer. (Mouillaud et Tétu: 1989)

A l'image du photographe qui immonalise une scène dynamique, le journaliste de la presse écrite effectue la coupure qui séparera le champ du hors-champ et a le pouvoir de présenter les acteurs de façon avantageuse ou désavantageuse. Le photographe utilise différents jeux de lumières et décors pour illustrer une atmosphère définie. Le joumaiiste, quant à lui, devra choisir une dénomination plutôt qu'une autre pour reproduire sous forme de texte la portion de la scène politique cadrée.

La logique voudrait qu'un acteur soit tantôt héros, tantôt adversaire, selon les croyances régionales du public récepteur. On peut ici se référer au schéma actantiel de ~reimas'ou un héros,

1 WILLET. Gilles (1992). La cornmunicarion modélisée :une introduction aux conceprs. aux modèles et aux rhéories. Montréal. Editions du Renouveau Pédagogique. 656 p. IO à qui un destinateur a confié la quête d'un objet pour le bien d'un ou de plusieurs destinataires7se voit aidé par des adjuvants et doit &onter des opposants.

Néanmoins, notre étude se situe à un niveau diérent de celui qu'exploite Greimas dans la mise en application de son schéma. Plutôt que d'observer les divergences régionales dans l'identification des héros et des opposants d'une scène politique donnée, nous chercherons plutôt a savoir si le récit quotidien de l'actualité internationale diverge bel et bien d'un journal à l'autre et d'une ville a l'autre. Les gestionnaires de quotidiens se donnent-iis la peine de payer des salaires supplémentaires pour couvrir largement l'actualité internationale, dors que leurs abonnements aux agences de presse pourraient ofir une couverture suffisante?

Nous proposons, par le biais d'une analyse de contenu, d'examiner une crise politique à travers deux cultures journalistiques issues du Canada français et du Canada anglais. Cette opération nous permettra de porter un regard critique sur les sources d'information internationale dans I'est du pays. Le Canada n'est pas impliqué directement dans la crise en question, puisqu'elle se déroule en Irlande. Il demeure un spectateur externe à la scène principale. Le seul acteur canadien, sur la scène politique irlandaise, est John De Chastelain, qui agit à titre de médiateur auprès des groupes paramilitaires unionistes, loyalistes et républicains. Cependant, De Chastelain n'occupe qu'un rôle restreint durant la période étudiée. Nous chercherons donc à savoir

quels sont les principaux thèmes et acteurs cadrés par me Garette, me Globe and Mail, La Presse et teDevoir dans leur couverture de l'actualité irlandaise entre le 5 février 1998 et le 10 mars 1998.

Une fois les thèmes et les acteurs recensés, nous nous pencherons sur la question suivante: Les dénominations utilisées pour décrire les acteurs principaux de la scène politique irlandaise, entre le 5 février et le 10 mars 1998, sont-elles similaires dans The Gazette, The globe wtdMail, La Presse, et Le Devoir ?

Enfin, nous tenterons d'identifier et de catégoriser les différentes approches utilisées par les journalistes locaux et les agences de presse dans la couverture médiatique de l'actualité irlandaise.

Méthodologie

Teun Adrianus Van Dijk, dans News ar~djsis:case studies of infen~atior~alcnld national r1m.s irr the press, effectue une analyse statistique de 34 quotidiens: 18 provenant du Tiers-monde et 16 de 170ccident.Son étude pone précisément sur la couverture de l'assassinat du président libanais Bechir Gemayel, le 14 septembre 1982. Les exemplaires des journaux du 15 et du 16 septembre 1983 constituent son corpus. Il recense d'abord tous les articles traitant d'information internationale et calcule leur aire en cm2. II les classe ensuite selon les thèmes abordés: problèmes est-ouest, tiers-monde, récession économique, chômage, pollution, Liban, etc. Enfin, il jette un regard sur les principaux acteurs mentionnés dans les articles. Ils les classe également en diverses catégories: pays, église, organisations internationales, muItinationaies, leaders politiques, etc.

Par cette étude, Van Dijk tend à démontrer que l'information internationale, telle qu'elle est fournie par les fils d'agences de presse mondiales, traite principalement de problèmes et d'acteurs occidentaux. Nous ne voulons pas remettre en question cette conclusion. Notre étude porte plutôt sur un autre aspect de l'analyse, à savoir les thèmes et les acteurs mentionnés le plus fiéquenunent dans la couverture d'une crise spécifique. Tableau I : Les thèmes de Van Dijk

Les suiet s: C atégones générales d'information. Ex: Le désarmement. Les thèmes: Événements principaux, raison d'être de l'article. Ex: le désarmement de l'Irak sous la supeMsion de l'ONU. Référents: Éléments passés, souvent historiques, gui ne sont plus matières à discussion. La référence est un rappel Fréguemrnent utilisé pour étoffer l'argumentation ou pour ajouter des explications. Ex: Les armes utilisées par l'Irak durant la Guerre du Golfe

Tableau 2 : Les acteurs de Van Dijk

Acteurs princi~aux: Acteurs à l'avant-scène de l'article, dont le rôle dans l'élément déclencheur est primordial. Acteurs secondaires: Acteurs de second plan, impliqués ou non dans l'élément déclencheur de l'article. Leur rôle en secondaire, mais ils sont actifs: ils prennent des décisions, on les cite, ils posent des gestes, etc. Acteurs référentiels: Acteurs mentionnés dans l'article et dont le rôle immédiat est restreint. On fera souvent des spéculations à leur sujet, sans toutefois qu'on rapporte des faits et gestes signifiants de leur pan. Ils peuvent parfois être impliquées dans l'élément déclencheur.

Note: Ces trois niveaux d'acteurs sont en fait des catégories générales. Ils apparaîtront ainsi sous des dénorninat ions comme : politicien, leader religieu~aniste, chercheur, etc.

La grille d'analyse que nous utiliserons pour les besoins de l'étude s'inspire fortement des travaux de Van Dijk. Nous appliquerons la méthode de recensement des thèmes et acteurs a une micro-échelle. Plutôt que de former des catégories générales de thèmes et d'acteurs, nous concentrerons notre action sur des thèmes précis (un attentat, un projet de loi, une rencontre politique, etc.) et des acteurs pmiculiers (Mo Mowlan, Gerry Adams, le S~MFein, l'm le gouvernement britannique, l'lA.JP, I'UDP, etc.). La gniie de Van Dijk, telle qu'elle est appliquée à l'assassinat de Bechir Gemayel, nous informerait principalement sur la place de l'actualité irlandaise en rapport aux autres crises internationales7 dans les pages des quotidiens analysés. Nous proposons plutôt d'approfondir et de comparer le contenu des articles traitant de I'actuslite irlandaise publiés dans quatre quotidiens canadiens lors des négociations du processus de paix anglo-irlandais. en 1998. Quant à l'espace physique occupé par chacun des articles, il sera calculé en % de page utilisé, plutôt qu'en cm2,afin de tenir compte des dinérences dans la typographie de chacun des quotidiens analysés. L'emplacement, en termes de numéro de page et de cahier, sera égaiement considéré. Le sujet eR donc le même pour tous les articles qui composent le corpus: il s'agit des négociations du processus de paix anglo-iriandais.

La grille d'analyse de Teun Adrianus Van Dijk sera donc légèrement modifiée pour convenir a ce degré microscopique d'analyse. La catégorie sujet qui, dans le cas de notre étude, est une constante, sera éliminée au profit d'une nouvelle variable que nous appellerons polerniqrr es.

Tableau 3 : Les thèmes tels que définis pour notre étude

Thèmes: Raisons d'être de l'article: éléments déclencheurs. Polémiques: Sujets de discussion ravivés par l'élément déclencheur. Référents: ~iémentspassés, souvent historiques, qui ne sont plus matières à discussion. La référence est un rappel fiéquemrnent utilisé pour étoffer l'argumentation ou pour ajouter des

* explications.

La grille des acteurs reste inchangée. Seulement, lors de sa mise en application (voir les exemples en annexe), les acteurs principaux, secondaires et référentiels seront des individus ou des groupes d'individus plutôt que des catégories générales d'acteurs (politiciens, leaders religieux, leaders ditaires, etc.), telles que les concevait Van Dijk.

Par la suite, les cinq acteurs ayant fait le plus souvent la manchette, dans un quotidien donné, seront soumis à un examen détaillé de leurs désignations dans le texte. II ne s'agit pas 14 d'une analyse à proprement parler iïnguistique, mais plutôt d'une étude du mode de réfërence qui permet à chaque joumai de se distinguer et de laisser paraître sa subjectivité ou son style. Chaque dénomination utilisée pour qualifier les acteurs sera mise en valeur. Ces dénominations seront également regroupées par agence de presse (AFP, Reuters, AP ou PC) ou classées dans la catégorie journaliste Iocai pour chacun des quotidiens à l'étude. La catégorie juumfisie lumi sera composée de tous les articles qui ne proviendront pas des agences de presse.

Nous pourrons ainsi observer si le journalisme de dépêches a une influence sur le vocabulaire employé par les journalistes locaux et si les agences de presse contribuent à la mise en

place d'une sorte de langue de bois, en ce qui concerne les acteurs de la crise politique irlandaise.

II est important de noter que, lorsqu7unedépéche est utilisée dans un quotidien, on effectue généralement un travail de sélection à l'intérieur même de l'article. Certaines phrases peuvent être

éliminées par ['équipe d'information internationale d'un quotidien, pour adapter le texte à la mise

en page et au degré de couverture souhaité. Afin de limiter l'envergure de notre étude, nous n'aborderons pas l'analyse de ces coupures.

Le contexte sociopolitique

Afin de permettre au lecteur de mieux comprendre les enjeux de la crise irlandaise, nous avons tenu à présenter un aperçu de la situation, telle qu'elle évoluait sur le terrain. C'est pourquoi nous nous sommes rendu en république d'irlande, durant les mois de février et mars 1998. Nous présenterons donc le compte rendu de ce qui a été vu et entendu sur le terrain durant l'intervalle temporel étudié, en faisant état des événements majeurs à l'agenda des médias irlandais. Il est inspiré du Irish Times, du Irish Indepehtt, du SunAa)l Business Post, de la télévision nationale irlandaise et, de façon plus large, des différentes stations radiophoniques irlandaises. II sera présenté sous la forme d'un récit des faits qui permettra de garder, à l'arrière-plan de la recherche, un rapport détaillé des points chauds de l'actualité irlandaise, couverts ou non dans les quotidiens étrangers.

Présentation des principales agences de presse üées au corpus

C'est au 19' siècle que le concept d'agence de presse se concrétise. L'agence Havas (France) et l'agence Reuters (Grange-Bretagne) sont les plus importantes a cette époque. Les agences de presse ayant toujours été plus fortes dans les pays dont l'histoire est bée a la patrie de l'institution, Reuters atteint son apogée au tout début du 20' siècle, alors que le cumul des populations des colonies britanniques atteint plus du quart de la démographie mondiale. Puis naissent les agences américaines. Associated Press, une coopérative de journaux, fit une des plus constantes en raison de son financement stable. Elle offre aujourd'hui un service exclusif d'enquête à la demande des médias qui paient le gros prix pour satisfaire leurs intérêts particuliers. Reuters reste cependant la plus prospère. Sa réussite est due à son service d'informations économiques utilisé, entre autres, par les gouvernements, les banques et Ies gens d'affaires. AP suivra d'ailleurs cet exemple dans les armées 1970 en créant AP-Dow Jones.

En ce qui concerne I'agence Havas, elle cesse d'exister au début de la Seconde Guerre mondiale. Quelques années plus tard, en 1944, l'Agence France-Presse lui succède. Cette dernière, sans être sous la tutelle de l'État, peut tout de même compter sur de généreux investissements gouvernementaux dans son service d'idormation. En retour, l'AFP oflre un service complet d'information a l'État fiançais tout en lui faisant une large publicité. Ce lien mal défini causera d'ailleurs beaucoup de soucis aux dirigeants de l'AFP qui devront continuellement lutter pour l'indépendance de l'agence, face à un gouvernement qui voudrait en f~resa voix officieUe.

En concurrence a AP, United Press, une autre agence américaine, est née. Privée, jeune et agressive, on lui reproche souvent de faire du sensationnalisme. Elle est réputée pour avoir le meilleur service de photographie au monde. Eue connaîtra cependant d'importantes difficultés

16 financières au début des années 1970. Elie sera d'abord vendue à un groupe d'hommes d'affüres incompétents dans le domaine de l'information, puis le senice de photographie sera cédé à Reuters et le service d'information à des Mexicains.

En parallèle à ces agences mondiales, plusieurs pays ont une agence nationale (comme la Presse canadienne). Ces agences sont les spécialistes de l'information a I'inténeur de leurs frontières respectives. Ainsi, dans le but d'épargner les coûts relatifs à I'implantation d'un bureau (desk), les agences mondiales préfërent bien souvent s'abonner aux services de ces agences nationales. Ces dernières font de même en se payant des abonnements aux agences mondiales afin de devenir diffuseurs exclusifs de l'information provenant de ce réseau mondial. En fait, les deux camps y trouvent leur compte.

Limites et contraintes

L'intervalle 5 février 1998 - 10 mars 1998 fit choisi comme une période susceptible d'être riche en rebondissements politiques puisque se déroulaient alors les négociations préréférendaires du processus de paix irlandais.

Or cette période fiit ombragée par d'autres événements internationaux comme, à titre d'exemple, les tensions grandissantes entre les États-unis et l'Irak. Nous sommes conscient que l'absence d'articles traitant de l'Irlande pourrait être pertinente à analyser, pour qui s'intéresse à la nature des événements qui font la manchette. Cependant, compte tenu du nombre suffisant d'articles que nous avons recensés, nous laissons à d'autres le soin d'approfondir la question.

Le fait d'analyser des articles écrits en deux langues différentes (français et anglais) constitue également une source d'erreur. Néanmoins, nous jugeons que ce dernier obstacle ne compromet pas la réalisation du travail. Van Dijk, dans son analyse de la couverture médiatique de l'assassinat de Bechir Gemayel, dut faire face à de bien plus importantes difficultés linguistiques: 17 Pratical difficulties in the collection of newspapers and the translation and scoring of articles were tremendous as may be expected when hundreds of newspapers in dozens of languages from some hundred countries are analyzed.'

Malgré la barrière linguistique, il fiit apte a mener à terme son étude dont le corpus comprenait des textes écrits notamment en anglais, fiançais, espagnol, portugais, allemand et arabe. Notre corpus ne comprend que des articles rédigés en fiançais et en anglais. Notre connaissance de ces deux langues et les objectifs de cette recherche nous portent a croire que cette difficulté n'influencera pas les résultats de notre étude.

Enfin, mentionnons que nous n'avons trouvé aucun ouvrage portant sur le traitement de l'actualité irlandaise dans les quotidiens. Néanmoins, la bibliographie comporte des références sur le traitement de l'actualité internationale dans les quotidiens, sur les agences de presse, et sur l'histoire irlandaise.

Les pages qui suivent seront consacrées à un rappel des principaux éléments de l'actualité et à un coun résumé de la mise en branle des négociations de paix anglo-irlandaises. Ensuite viendront la présentation des données pour les deux quotidiens francophones, la comparaison des resultats observes dans ces deux journaux, la présentation des données recueillies dans les quotidiens anglophones, la comparaison des résultats de ces deux journaux et la comparaison des données obtenues dans les quatre quotidiens. Notons enfin que l'annexe 2 offie un complément aux événements observés dans les médias irlandais (au chapitre l), et que les annexes 3 et 4 définissent chacun des acteurs et des événements présentés dans ce mémoire. Nous proposons au lecteur de s'y référer chaque fois que le rôle d'un acteur où l'importance d'un événement lui échappe. Nous avons cru bon de procéder de cette façon afin d'alléger le texte.

2 DIX Tcun Adrianus van ( 1988). .Ytns anafvSis :case stud~esofinternotional and narional nmsin the press. HiIlsd3le. N.J.. L. Erlbaum. Chapitre 1 Lacrise irlandaise Développements observes du 5 fevrier 1998 au 10 mars 1998 1.1 Mise en contexte des négociations

Septembre 1997. Un vent de renouveau souffle sur le Royaume-Uni. Tony Blair (le premier ministre britannique) entreprend une vaste restructuration du pouvoir au sein des ües britanniques. Des référendums sont organisés en Écosse et au Pays de Galles. On propose a la population l'établissement de parlements provinciaux : quelques pouvoirs seraient délégués aux Écossais, tandis que le parlement Gallois se hiterait à jouer un rôle consultatif. Ces deux projets sont acceptés par la population à une semaine d'intervalle. Un an plus tard, des problèmes d'interprétation font surface. Tony Blair, qui voulait assurer la stabilité politique du Royaume-Uni, s'aperçoit que les Écossais ont une tout autre vision du vote. Leurs espoirs de souveraineté sont ravivés.

La question la plus délicate reste cependant celte de l'Irlande du Nord. En juillet 1997, l'Armée Républicaine Irlandaise (IRA) accepte un cessez-le-feu complet et se joint aux nésociations de paix entreprises par Blair pour rapprocher le nord et le sud de l'Irlande. Les spécificités de cette trêve, préalablement approuvée par les autres panies en cause, sont définies par les principes de Mitchell.

The hfitchelI Pnnci~les(tels que présentés le 17 février 1-38 dans le Irish Times) The repon of the International Body on Arms Decornmissioning recornrnended that participants in ail-party negociations - seeking «an agreed political settlement and to take the gun out of Irish politics)) - should anirm their commitment to the faiiowing six prïnciples : a) to democratic and exclusively peaceful means of resolving political issues; b) to the total disarmament of al1 paramilitary organisations; c) to agree that such disarmament must be verifiable to the satisfaction of an independant commission; d) to renounce for themselves, and to oppose any effort by others, to use force, or threaten to use force, to influence the course of the outcome of aü-party negociations; e) to agree to abide by the ternis of any agreement reached in dl-party negociations and to rewn to democratic and exclusively peacefiil methods in txying to alter any aspect of that outcome with which they rnay disagree; f) to urge that «punishment>, killings and beatings stop and to take effective steps to prevent such actions.

Un processus long et pénible s'amorce. Le Premier Ministre britannique souhaiterait doter I'lriande du Nord d'un parlement à l'image de celui d'Écosse, afin d'apaiser la colère des irlandais et de leur faire oublier leurs visées nationalistes. Néanmoins, ces derniers s'accrochent à un vieil adage qui semble résister au temps : «Une île, un pays)).

1.2 Le deroulement des negociations

Semaine 1 : 5 au 11 février 1998

Dès le début de cette période, le débat stagne et s'enlise. L'Ulster Democratic Party (UDP) purge une peine temporaire d'exclusion pour avoir été reconnu coupable d'une mpture du cessez- le-feu- Mo Mowlan, ministre britannique déléguée a l'Irlande du Nord, annonce qu'elle étudiera sous peu les modalités de réadmission de I'UDP. Mowlan est contestée par McCartney, chef de 17UnitedKingdom Unionist Party, qui l'accuse de corrompre le processus de paix. II la blâme pour avoir considéré la réintégration de I'UDP aux negociations et pour avoir visité les prisonniers et , deux terroristes qu'elle avait rencontrés dans le but d'apaiser la colère des milices.

Gerry Adams (chef du Sinn Fein) fait une mise point sur le processus de paix : il rappelle que la mise en place d'une assemblée dominée par des Unionistes, à Belfast, serait inacceptable. L'intérêt du débat actuel concerne, selon lui, l'amélioration de la quaüte de vie des citoyens par la 21 diminution du taux de violence. Cette affirmation est vite contestée par Searnus Mallon, du Social Democratic and Labor Party (SDLP), qui reproche à Adams de réduire la valeur des effons entrepris. Le leader du Sinn Fein réplique en accusant le SDLP de vouloir «concéder une

assemblée aux unionistes» (paroles tirées d'un quotidien irlandais et traduites par l'auteur de ce mémoire). II profitera de l'occasion pour demander à ce que les budgets mWonnementaux soient distribués équitablement dans toute l'Irlande.

Les rapports entre Ie Sinn Fein et le SDLP restent a clarifier. Adams voudrait voir le SDLP supporter davantage le Sinn Fein devant les unionistes, mais John Hume (premier ministre sortant lors des éIections irlandaises de 1997 et leader du SDLP) n'appuie pas l'attitude radicale prônée par le Sinn Fein.

Les relations entre les partis demeurent tendues et les déclarations explosives fùsent de toutes parts. Mo Mowlan exige des excuses de Ken Maginnis, de l'Ulster Democratic Party qui avait déclaré, une semaine auparavant, n'avoir aucune confiance en Mowlan parce qu'elle n'était qu'une menteuse (dmwed liar). Mowlan annonce alors à David Trimble, chef de 1'LTlster L'nionist Party (bZrP). que son parti sera exclu des négociations jusqu'à ce qu'elle reçoive des excuses officielles.

Le 9 février, un Britannique est assassiné à Belfast et sa femme est blessée. Le lendemain, un autre Britannique est tué. Tous les regards se tournent vers l'armée républicaine irlandaise IRA. Les unionistes portent de vinilentes accusations de meurtres envers l'IRA et accusent le Sinn Fein de violation des principes de Mitchell. Geny Adams tente de calmer les ardeurs unionistes en soutenant qu'on ne cornait toujours pas les responsables de l'acte. Face aux tensions grandissantes, Mo Mowlan est contrainte de retirer sa demande d'excuses auprès de Ken Maginnis. Ce geste n'aura cependant aucun effet d'apaisement. Semaine 2 : 12 au 18 fCvricr 1998

Les Unionistes demandent haut et fort l'exclusion du SbFein de la table des négociations même si l'enquête policière n'a encore donné aucun résultat : les meurtriers ne sont toujours pas identifiés. Dans cette voie, Trimble est le plus cinglant. il promet de lutter jusqu'a ce que le parti de Gerry Adams soit sanctionné-

Le 13 février, l'IRA clame son innocence et soutient que le cessez-le-feu n'a pas été rompu. Cette réponse de l'Armée républicaine irlandaise détend l'atmosphère. Il faut ici rappeler que la revendication des actes terroristes fait partie intégrante de la culture de la violence en Irlande du Nord. Les meurtres et attentats sont autant de coups portés à l'adversaire. Demeurer dans l'ombre, ou clamer son innocence, annule la signification même du geste. Les groupes paramilitaires comme l'IRA assument donc toujours la responsabilité de leurs agissements. Bien que la dénégation de responsabilité ne permette pas d'innocenter une milice, le jugement de la population et des politiciens penche déjà en faveur d'un verdict d'acquittement. Il semble, à ce moment, que le Sinn Fein ne sera pas sanctionné.

Dans le but de maintenir le processus de paix sur la bonne voie, le ministre du développement poIitique en Irlande du Nord, Paul Murphy, rencontre I'UDP. II annonce que, si un cessez-le-feu complet est respecté durant plusieurs semaines et que le parti démontre une volonté de donner un caractère définitif a cette trêve, la réadmission de I'UDP sera considérée.

On observe un retournement de situation le 14 février. L'enquête policière, sous la direction du chef de police Ronnie Flanagan, bien qu'incomplète, porte a croire en la culpabilité de l'IRA. Les Unionistes se joignent alors dans un mouvement unanime pour exclure le Sinn Fein. Le Taoiseach (premier ministre irlandais), en meeting avec Tony Blair a la Maison Blanche, déclare que les négociations peuvent être poursuivies sans le parti de Gerry Adams. La paix est à nouveau menacée dans le Nord. On craint une nouvelle vague de violence de la part de l'IRA si le Sinn Fein est sanctionné. En revanche, on s'attend à une réaction explosive de la part des milices unionistes si aucune mesure n'est prise.

Le 15 février, Mo Mowlan annonce, dans le Sttmhy Lije, que le Sinn Fein sera invité a quitter la table des négociations. Le lendemain, le gouvemement prépare l'expulsion du parti de

Gerry Adams. Le SDLP adopte une attitude défensive : le Sinn Fein doit être exclu si on prouve hors de tout doute la responsabilité de l'IRA dans le meurtre du 9 février. Gerry Adams fait un faux pas en plaidant qu'il n'est pas responsable des actions de l'IRA- Bill Clinton, président des États-UNS, remet en question une visite qu'il devait effectuer à Belfast.

Le 17 février, Bertie Ahern déclare son appui à l'expulsion du Sinn Fein, et Mo Mowlan recommande le même verdict. En colère, les unionistes protestent contre la lenteur du processus de sanction. Ils se plaignent d'avoir perdu une journée complète a débattre de la chose. Ils menacent de ne pas assister aux trois prochaines journées de négociations si le verdict n'est pas rendu rapidement. Exaspéré, Gerry Adams dénonce la déstabilisation du processus de paix à cause d'actes perpétrés par ses opposants. Martin McGuimess, chef négociateur du Sinn Fein, soutient que I'escIusion de son parti est I'œuwe de David Trimble.

18 février 1998. La cause du Sinn Fein est entendue à Dublin. Adams annonce d'emblée qu'il contestera en justice un verdict défavorable à son parti. Le gouvemement lui rétorque que cette option ne peut être considérée, puisque le processus de négociations politiques n'a rien a voir avec la loi civile. Le chef du Sinn Fein critique la vitesse a laquelle on a inculpé son parti. Selon lui, les Unionistes seraient responsables de plusieurs meurtres passés sous silence, et les autorités appliqueraient une politique de double standard (discrimination des catholiques républicains). Le ministre irlandais des affaires extérieures propose que le Sinn Fein expose son point de vue avant la prise de décision, mais les Unionistes ne veulent rien entendre. Gary McMichael, leader de l'Ulster Democratic Party, accuse l'IRA d'avoir commis les deux meurtres pour porter atteinte au processus de paix et provoquer la colère unioniste. 24 Le Sinn Fein est finalement expulsé au moment où le chef de la RUC, Ronnie Flanagan, rnentio~eque l'IRA a des explications à foumir a propos des meurtres du 9 a du 10 février (the iM hm case to armer).

Semaine 3 : 19 au 25 fkvritr 1998

19 février. La sanction contre le Sinn Fein entre en vigueur. Adams décide de contester en cour cette sentence qu'il juge trop hâtive. Ii poursuivra les trois médiateurs (Georges Mitchell, John De Chastelain et Harry Holkari) ainsi que Mo Mowlan en arguant qu'un chef de police n'a pas le mandat ni l'autorité de décider qui peut prendre part aux négociations du processus de paix. 11 demande au gouvemement irlandais de ne pas appuyer le gouvernement britannique dans l'exclusion du Sinn Fein. Ces effons ne mèneront a rien. Même le Social Democratic and Labour Party refuse d'appuyer le Sinn Fein dans cette voie.

La colère des unionistes se fait de nouveau sentir. Dermott Nesbirt, un membre de I'UUP, déclare que le Sinn Fein et l'IRA ne font qu'un, et qu'ils sont tous deux responsables des meurtres de février. II ajoute que les trois dernières journées se sont révélées une perte de temps et d'argent. Forcée de reculer, Mowlan prend une attitude défensive. Elle répond que les trois journées de débat étaient nécessaires au bon déroulement du processus démocratique et que I'exclusion s'imposait.

Les procédures judiciaires s'enclenchent. Dans une tentative désespérée, le gouvernement irlandais essaie de négocier avec Londres une période d'exclusion réduite pour le Sinn Fein. Le gouvernement britannique ne veut rien entendre, bien que la durée de la sanction n'ait toujours pas été déterminée. MaIgré les avertissements du gouvemement, qui juge qu'une action en cour serait ((dangereuse et dommageable)) (paroles tirées d'un quotidien irlandais et traduites par l'auteur de ce mémoire), Adams soutient que le fait d'associer des individus avec l'IRA, sans preuve évidente, relève de la justice irlandaise. Devant la Cour irlandaise, Mowlan plaide l'immunité puisqu'elle est citoyenne britannique.

La sentence d'exclusion est finalement adoptée: le Sinn Fein est expulsé pour 17 jours. il pourra réintégrer la table des negociations le 9 mars. Adams annonce une série de manifestations disciplinées au cours des prochains jours. La première se tiendra dès le lendemain, à BeKast. Les unionistes sont révoltés par la légèreté de la peine. Face à cette escalade de tension, le président CIinton annule sa visite en Irlande du Nord et approuve les mesures prises pour sanctionner le Sinn Fein. Trimble critique le gouvernement dans son choix d'une date de retour aux négociations. Il trouve Ie geste cynique et aurait souhaité qu'on impose au Sinn Fein les mêmes conditions de réintégration qu'à I'UDP, soit faire preuve de bonne foi durant plusieurs semaines en respectant un cessez-le-feu complet.

20 février. En fin de journée, une voiture immatriculée en république d'Irlande explose a Moira. dans le Nord. L'IRA est de nouveau pointée du doigt. Adams affirme que le cessez-le-feu

de l'IR4 demeure toujours intact. Mo Mowlan met en garde les milices : la prochaine rupture du cesser-le-feu engendrera l'expulsion définitive du parti en cause. Elle prévoit la tenue d'un référendum conjoint, pour les gouvernements irlandais et britannique, le 7 mai. 11 ne reste donc que sis semaines pour conclure un accord. L'Ulster Democratic Party est invité à regagner sa place a la tabIe des négociations, et Gerry Adams abandonne sa poursuite judiciaire pour faciliter la reprise du débat et limiter les dégâts.

21 février. Un membre du Sinn Fein annonce que des conditions pourraient être exigées pour que son parti accepte de retourner à la table des négociations. Le lendemain, Gemy Adams pose en effet un ultimatum à Tony Blair : il veut le rencontrer dans les dix jours qui suivent sans quoi il ne peut garantir la participation du Sinn Fein aux negociations futures. Le Sinn Fein accuse

les deux gouvernement de céder du terrain aux unionistes. Bertie Ahem, le Taoiseach, prévoit une série de rencontres individuelles, cette semaine-là, avec Blair, Adams et Trimble. Selon ses Somations, l'IRA ne serait pas responsable de l'explosion du 20 février.

23 février. Bay Hutchison, chef du Progressive Unionist Pm,prévient les négociateurs que Ie cessez-le-feu loyaliste ne tient qu'à un fil. Adams persiste à dire que la trêve de I'XRA n'a pas été rompue, tandis que Bertie Ahern nie les tensions entre son gouvernement et le Sinn Fein. Gary McMichael, chef de I'UDP, récemment réintégré aux négociations, &Enne que Tony Blair ne devrait pas rencontrer Adams durant la période de suspension du Sinn Fein.

24 février. Gerry Adams rencontre le Taoiseach. Adams réitère sa volonté d'organiser un meeting avec Blair avant de rejoindre les autres politiciens à la table des négociations. Ahern approuve la rencontre avec Blair. Des rumeurs de divisions planent sur I'IRA. On croit que plusieurs membres auraient rejoint la Continuity IRA (CIRA), un groupe restreint de terroristes républicains radicaux, insatisfaits de la trêve.

Semaine 4 : du 26 février au 4 mars 1B8

26 février. Tnmble fait pression pour prolonger I'exclusion du Sinn Fein. 11 prie également Blair de ne pas rencontrer Adams avant la fin de sa sanction. John Hume, chef du SDLP, croit que le Sinn Fein devrait retourner aux négociations peu importe si Adams arrive ou non à rencontrer Blair. Il ajoute que le cessez-le-feu est toujours respecté par I'IRA.

Martin McGuinness, chef négociateur du Sinn Fein, est persuadé que Blair acceptera la rencontre demandée par Adams.

27 février. Trimble critique à nouveau le retour du Sinn Fein prévu pour le 9 mars. Le Taoiseach complimente Mo Mowlan pour la qualité de son travail dans un contexte délicat. Gerry Adams nie avoir posé un ultimatum a Tony Blair. ïi mentionne que son parti ne retournera pas 27 négocier pour être dirigé par le chef de police Ronnie Fianagan et que les conditions doivent être

propices aux négociations. Une certaine fame de négociation préliminaire sera nécessaire pour préciser la teneur de ces (conditions propices>,.

28 février. Cenains membres du Sinn Fein maintiennent que leur parti ne retournera pas à la table si Adams ne peut rencontrer Blair avant le 9 mars. Le vice-président du parti, Pat Doherty, invite le SDLP à s'allier a son groupe afin de négocier la reconnaissance d'une Irlande unique sur toute l'île.

lu mars. Mo Mowlan annonce que le Sinn Fein ne rencontrera pas Tony Blair avant le 9 mars. Le lendemain, le Sinn Fein et le SDLP, en discussion conjointe, s'accordent pour affirmer que les négociations restent la meilleure voie vers la paix. Adams refiise cependant de dire si son parti retournera a la table, le 9 mars.

Adams réitère son désir de rencontrer Blair. La lettre officielle qu'il Iui a fait parvenir, il y a plus de deux semaines, est demeurée sans réponse. Le gouvernement britannique s'apprête a tenir des élections, ce printemps-ci, pour former une nouvelle assemblée en Irlande du Nord.

L'idée du référendum de mai prochain se clarifie lentement. La population serait appelée à voter sur deux amendements majeurs aux articles 2 et 3 de la constitution irlandaise. Article 2 (version originale) : The national temtory consists of the whole island of Ireland, its islands and the temtorial seas.

Article 3 (version originale) : Pending the re-htegration of the national temtory, and without prejudice to the right of the Parliament and Govemment established by this Constitution to exercise juridiction over the whole of that temtory, the laws enacted by that Parîiament shall have the like area and extent of application as the laws of Saomat Éireann and the like extra-temtorial effect.

L'article 2 serait modifié dans le but de définir la nation irlandaise en termes de population plutôt que de géographie. Tous les gens nés sur le territoire décrit par l'ancien article 2 auraient le droit de réclamer la nationalité irlandaise. L'ensemble des gens ayant fait ce choix constituerait la nation irlandaise. Quant aux modifications souhaitées à l'article 3, elles restent assez floues. Elles sembIent se concentrer sur l'établissement d'un wonseil nord-sud» qui favoriserait les rapprochements, gérerait des budgets gouvernementaux communs et implanterait une série d'institutions nord-sud afm de développer un climat de coopération.

Semaine 5 : 5 au 10 mars 1998

Un sondage BBC fait le point sur la volonté de la population:

-55 % des protestants sont en faveur d'une négociation entre les unionistes et le Sinn Fein;

-84 % des catholiques sont en faveur d'un conseil nord-sud avec des pouvoirs exécutifs, contre seulement 22 % des protestants; -tous les partis, a l'exception du Sinn Fein, sont en faveur d'une assemblée nord-irlandaise ou chaque parti aurait un pouvoir proprtiomel à la taille de son électorat (Denis Haughey, du SDLP, s'empressera de contredire l'étude, en a&mant que son parti n'approuve pas le projet); -chez les unionistes, c'est David Trimble qui remporte le vote de confiance de la population

(41 %), suivi de (27 %), de David Irvine (1 5 %), de Gary McMichael(8 %) et de Bob McCartney (7 %).

Tony Blair lance un appel au calme. Il prie les négociateurs d'oublier les démons du pas& et de négocier de bonne foi. Il rencontrera Adams le 9 ou le 10 mars. Le chef du Sinn Fein s'envolera ensuite le 11 mars pour les États-unis où il doit travailler aux préparatifs de la fte nationale irlandaise, la Saint-Patrick, qui a lieu le 17 mars. Adams veut ainsi rendre hommage aux nombreux Irlandais établis en Amérique du Nord.

Le ministre des Maires extérieures, Andrews, annonce que ta date privilégiée pour un référendum est le 22 mai. La consultation publique porterait sur des modifications aux articles 2 et 3 de la constitution irlandaise et l'acceptation d'un projet de paix négocié entre les partis. Un avocat de Belfast, Barry McCrory, soutient que tenir deux référendums le même jour (ou un référendum à deux volets) est inacceptable. Cette procédure pourrait pousser la population à voter sous pression en faveur d'un apeace package)). McCrory ajoute que Dublin, dans sa course au processus de pai- s'apprête à faire des sacrifices que les nationalistes n'approuvent pas. Selon lui, le projet d'amendement à Ia constitution, en plus de réduire la nation irlandaise a un choix personnel sans aucune valeur temtonale, coule l'administration des six comtés d'Irlande du Nord dans Ie béton unioniste. Ainsi, ironiquement, même si les Britanniques en venaient un jour à se retirer d'Irlande du Nord, le gouvernement irlandais ne pourrait changer quoi que ce soit au statut de ces six comtés sans le consentement unioniste.

Adams met en garde les gouvernements irlandais et britannique contre une surdose d'optimisme. Il soutient que le délai du mois de mai est très court.

9 mars. Adams annonce que son parti ne retournera aux négociations qu'après avoir discuté avec Tony Blair. La rencontre prévue pour le 9 ou le 10 mars est reportée au 12 mars. Le 30 chef du Sinn Fein s'envolera le 11 mars pour les États-unis a sera en meeting avec Blair, a ia Maison Blanche, le lendemain. Seamus MalIone, du SDLP, critique le Sinn Fein qui seion lui, négocie par l'intermédiaire des médias. Adams réplique qu'ü ne faut pas sous-estimer l'impact de l'expulsion du Sinn Fein sur la confiance des nationalistes envers le processus de paix. Son parti devrait retourner aux négociations le 23 mars.

1.3 Projets speciaux et lois spéciales

a) Les marches et les atrnifestrtioas

5 février. Le gouvernement anglais propose une loi forçant les organisateurs de marches et de manifestations a dévoiler leur itinéraire exact 24 jours avant i'événement. Cette mesure vise à éviter les affrontements entre catholiques et protestants et a adopter des mesures de sécurité appropriées.

10 février. Le projet de loi sur les marches est sur le point d'être adopté. David Trhble, chef de I'CTUP, le décrit comme une des plus sérieuses attaques aux droits civils depuis plusieurs années.

23 février. Mo Mowlan annonce la formation d'une «Commission des marches)). Elle rencontrera deux loyalistes : , un des leaders de I'llister Defense Association (UDA), et Tornmy Cheevers, des Apprentice Boys) qui en feront peut-être partie.

27 février. La Commission des marches est formée. À Barr et Cheevers se sont ajoutés Aiden Canavan et Rose Anne McCormic (deux avocats catholiques). Le comité s'apprête a effectuer un voyage controversé aux États-unis, afin de rencontrer des politiciens et hommes d'affaires à Washington, à New York et a Boston. 2 mars. Les républicains dénoncent la composition de la Commission des marches. Iis souhaiteraient que les deux membres catholiques soient choisis dans le milieu ouvrier, comme ce fût le cas pour les deux loyaiistes (Barr et Cheevers). Le gouvernement irlandais partage cet avis.

4 mars. Le SDLP, lors d'une confërence publique, lance un appel a la concertation entre les différents partis pour éliminer la violence engendrée par les marches. Dermot Nesbitt, de I'ULTP, lui réplique froidement que les Britanniques se joignent chaque année aux festivités de l'indépendance américaine même s'ils ont perdu cette guerre.

Le Taoiseach s'inquiete du manque d'équité dans la composition de la Commission des marches. Il rappelle que la ponée et l'efficacité des décisions prises par ce comité reposera sur la crédibilité de ses membres.

b) Les forces policières

10 février. Les forces de police, en Irlande du Nord, sont critiquées par le Sinn Fein et le SDLP. On les juge impuissantes et coupables de discrimination envers les catholiques. Le gouvernement britannique prépare la plus importante réforme policière depuis trente ans. Le projet mis de l'avant propose un corps policier formé par les partis politiques, au prorata de leurs appuis électoraux. Les nationalistes contestent la réforme, car, selon eux, la politique doit être exclue du milieu policier, puisqu'elle serait a la base même de la discrimination. C) Le Conseil des ncs britanniques

11 février. L'UUP remet aux négociateurs un document décrivant un projet d'entente, rédigé en six propositions. Il s'agit d'une restructuration du pouvoir par la mise en place d'un conseil des îles britanniques. Les membres du Sinn Fein et du SDLP annoncent qu'ils vont le lire attentivement.

12 février. Le Sinn Fein et le SDLP laissent éclater leur colère face au projet d'entente de I'UUP. Le Conseil des nes britanniques n'est en fait qu'une tentative détournée d'éliminer Ia nation irlandaise au profit d'une cinquième province britannique. Les deux partis républicains en concluent que I'UUP est déterminé à réduire le pouvoir irlandais à un niveau consultatif. d) Le lieu des négociations

L'impact des médias sur les négociations devient de plus en plus marqué et gènant. L'idée de tenir les négociations a un endroit garde secret, afin d'éviter la présence de journalistes, fait lentement son chemin. On propose d'abord de se déplacer vers un autre pays européen. Certains négociateurs s'opposent a ce projet et suggèrent de trouver un endroit secret à l'intérieur des nes britanniques. La proposition sera finalement abandonnée. Les médias continueront de causer du tort au processus de paix, en accordant une place de choix aux menaces des participants les plus radicaux.

C'était l'essentiel des développements sociopolitiques observés dans les médias irlandais du 5 février au 10 mars 1998. Le prochain chapitre présente les données recueillies dans les quotidiens francophones de notre corpus. Ces résultats sont précédés d'une brève fiche technique qui décrit le journal dont il est question. Chapitre 2 Analyse des quotidiens francophones 2.1 Présentation des donnees pour Le Devoir

Description du quotidien3 Ville : Montréal PropriCtaire : L'iniprimene Populaire Fondation : 1O janvier 1910 Fréquence de publication : 6 fois par semaine (une seule édition pour ta fin de semaine) Tirage : semaine : 26 318 samedi : 34 549

Commentaire : Aérée, la mise en page du Devoir ne contient pas énormément de publicité- Ce journal privilégie les textes d'opinion et d'information. Son tirage demeure plutôt faible. La politique éditoriale du Devoir promeut la cause du nationalisme québécois.

Tableau 4: Composition du corpus pour Le Devoir

b Date Titre Auteur Page % de la page 14- 1 5 fév. Le Sinn Fein risque d'être chassé des Reuters A7 15 % négociations 17 fév. Londres demande l'expulsion du Sinn AP et Reuters A5 11 % Fein 18 fév. Le Sinn Fein entame une action en AFP A6 Texte : 9 % justice Photo : 5 % 19 fév. Le Sinn Fein en pénitence Guy Taillefer A8 12 YO (éditorial) 20 fév. Lrlster : le Sinn Fein obtient un AFP A7 11 % nouveau sursis b 2 1-22 fév. L'exclusion du Sinn Fein plonge le AFP A10 14 %

1 1 A roce es sus de ~aixdans 17ince&tude 1 1 1 1 24 fév. 1 On négocie sans le Sinn Fein 1 Reu ters 9%

Le corpus de ce premier quotidien se compose de 6 dépêches provenant de l'Agence France-Presse, de I7Associated Press et de Reuters, ainsi que d'un éditorial rédigé par Guy Taillefer, un journaliste local. La superficie moyenne de ces textes correspond à 12'3 % d'une page du Devoir. Il s'agit donc d'articles de taille moyenne, que nous pounions qualifier de «longues dépêches)), puisque beaucoup de quotidiens publient des textes provenant d'agences, qui ne comportent que trois ou quatre phrases (nous pourrons observer ce phénomène un peu plus

3 Source : Mallegg. Kristin B.. (1999). Gale Darectoty of Publications and Broadcm Meda 13? Edition tbl. 2. Londres. Gale. p 2 143. 35 tard dans l'analyse du corpus de La Presse). Dans le cas du Devoir, les dépêches comptent entre 350 et 550 mots. Elles ont toutes été placées dans la section Le Motde. qui se trouve normalement dans le cahier A, mais qui ptà l'occasion être refoulée au cahier B. Cette section compte 1 à 1'5 page. Enfin, notons que la totalité des arîides publiés se concentrent dans une période de 1 l jours, qui s'étend du 14 au 24 février (alors que les dates retenues pour notre étude vont du 5 février au 10 mars 1998). Jetons maintenant un coup d'œil aux acteurs principaux et secondaires recensés dans Le Devoir. Les tableaux qui suivent font état de la somme des thèmes et acteurs recensés dans tous les articles du Devoir. ïi est par conséquent normal qu'un même acteur soit parfois principal, secondaire ou référentiel. C'est simplement qu'on lui accorde une importance qui varie d'un texte à l'autre. D ne peut cependant qu'être principai secondaire ou référentiel à l'intérieur d'un même article. C'est le même principe pour les thèmes, les polémiques et les référents.

Tableau 5 : Acteurs principaux dans Le Devoir

1 Acteur 1 Fréquence 1 Sinn Fein 7 Gouvernement britannique 3 Gouvernement irlandais 2

1 Ronnie Flanagan ou la RUC 1 1

Les acteurs principaux, tels que nous les définissons dans notre grille d'analyse, sont au centre des événements. Ce sont eux qui, dans le cadre d'un thème précis, ont provoqué la nouvelle ou la rédaction de l'article. Dans le cas présent, nous observons que les acteurs principaux gravitent autour du processus d'exclusion du Sinn Fein des pourparlers de paix. Ronnie Flanagan, le chef de la Royal Ulster Constabulary (ou police d'Irlande du Nord), déclare l'Armée républicaine irlandaise coupable des meurtres de Robert Dougan et de Brandon Campbell, à la suite d'une enquête étalée sur quelques jours. Cette accusation remet en question le droit du Sinn Fein de siéger a la table des négociations multipartites. Les gouvernement irlandais et britannique 36 évaluent les conséquences de ce geste pour enfin décider, le 18 février, d'exclure te Sinn Fein des pourparlers jusqu'au 9 mars.

Cette observation est contirde par les dates de publication des articles traitant d'actualité irlandaise dans Le Devoir (1 4 au 24 février). Les meurtres de Robert Dougan et de Brandon Campbell ont été commis les 9 et 10 février. Le débat portant sur t'expulsion du Sinn Fein s'est donc enclenché le 1 1 février pour se terminer une semaine plus tard, le 18 février, par l'annonce de la sanction. Durant cette période, la question irlandaise est redevenue d'actualité dans Le Devoir pour ensuite s'interrompre après l'impact immédiat l'application de la sentence (les jours suivant le 18 février).

Tableau 6 : Acteurs secondaires dans Le Devoir

Acteur Fréquence Gemy Adams 4 Gouvernement irlandais ou ses porte-parole 3 Mo Mowlan 3

L Bertie Ahern 2 Georges Mitchell 2 Mit chel McLaughlin 2 Avocats du gouvernement britannique 1 David Andrews 1 Juge de la Haute Cour de justice de Dublin 1 La Royal Ulster Constabufary ou Ronnie Flanam 1 Partis ~rotestants 1 1 Paul ~urphy I I I Police irlandaise 1 Porte-parole du gouvernement britannique 1 LJDP 1

Alors que les acteurs principaux étaient caractérisés par des désignations générales (le Sinn Fein, le gouvernement britannique, le gouvernement irlandais, etc.), les acteurs secondaires le sont de façon beaucoup plus spécifique. Plutôt que de faire allusion au Sinn Fein, on parle maintenant de Gerry Adams et Mitchel McLaughlin, plutôt que de mentionner le gouvemcmcrit britannique, on donne la parole a Mo Mowlan et a Paul Murphy. Quant au gouvernement irlandais, il est représenté par Benie Ahem et David Andrews. À eux seuls, les membres des deux gouvernements et du Sinn Fein constituent 18 des 26 acteurs secondaires recensés dans Le Devoir (69 %). Ceci tend non seulement a démontrer que la couverture effectuée par Le Devoir s'est généralement concentrée sur l'exclusion du Sinn Fein (ce que nous vérifierons plus tard dans l'analyse des thèmes), mais aussi qu'on a principalement rapporté les paroles et les gestes des acteurs directement impliqués dans le débat sur la mesure de sanction du parti républicain, durant la période du 5 février au 10 mars 1998. Comparons maintenant ces acteurs secondaires aux acteurs référentiels recensés dans le même quotidien.

Nous remarquons, comme antérieurement, deux catégories d'acteurs : ceux qui représentent des groupes (le gouvernement britannique, le gouvernement irlandais, l'Ulster Democratic Party, le SDLP, etc.) et ceux qui désignent, avec un degré de spécificité plus faible, des ensembles formés de plusieurs groupes d'acteurs (les catholiques, les négociateurs, les terroristes, les panis unionistes, etc.).

Dans fe cas observé, lorsqu'un journaliste développe son sujet, ii fait interagir les acteurs secondaires et favorise ainsi la compréhension du lecteur puisqu'il utilise un degré de précision

élevé. Les acteurs possèdent des noms et des traits caractéristiques. Quand vient le temps de contextualiser un événement, le journaiiste simplifie son histoire. Les protagonistes tombent dans 1 'anonymat au profit des «catholiques», des amilices protestantes)), des «terroristes», etc. La scène politique irlandaise devient alors un système binaire ou les acteurs sont des pions catholiques opposés a des pions protestants dont on mesure le degré de radicalité en attribuant des qualificatifs tels «terroriste)),«négociateun>, «neutre)), etc. Tableau 7 : Acteurs référentiels dans Le Devoir

Acteur Fréquence IRA 6 Victimes 6 1 Catholiques 1 4 1 Gouvernement britannique 3 Négociateurs 3

Ulster Democratic Party 3 Gouvernement irlandais 2 Milices rot est an tes 2 Partis unionistes I 2 I Royal Ulster Constabulary 1 2 Ulster Defence Association 2 Avocats du Sinn Fein 1 Benie Ahern 1 Elus locaux à EnniskiIlen (Ulster) 1 GemAdams 1 ------1Journalistes 1 1 1 Juge de la Haute Cour de justice de Dublin 1 Mo Mowlan 1 Partis loyalistes 1 O Partis modérés 1 Police irlandaise 1 k Protestants 1 SDLP 1 Tony Blair 1 Ulster Freedom Finhters 1

Notons égaiement que 23 des 52 acteurs référentiels (44 %) sont des terroristes, des policiers ou des victimes, alors que 21 autres représentent des politiciens ou des partis politiques. Ainsi, la référence accorde une large place au terrorisme. Or la violence n'est qu'une conséquence du cul-de-sac politique irlandais et ne peut foumir d'explications sur les réels enjeux de la question angio-irlandaise. Tableau 8 : Thèmes dans Le Devoir

Thème Fréquence Exclusion du Sinn Fein 5 Résistance du Sinn Fein à son exclusion ou contestation de la 2 sentence en justice

Culpabilité de l'IRA ou l'enquête policière 1 i Explosions 1 Instabilité du processus 1

Le recensement des thèmes appuie la tendance préalablement énoncée : I'exclusion du Sinn Fein (thème présent dans 5 des 7 articles et constituant 50 % de tous les thèmes recensés) combinée à la culpabilité de l'IRA et à la résistance du Sinn Fein, représentent 80 % des thèmes du

Deiair. Quant aux 20 % qui restent. ils Concernent les conséquences de l'exclusion du Sinn Fein : des explosions et l'instabilité du processus.

Tableau 9 : Polémiques dans Le Devoir

1 Poiérnioue 1 Fréauence 1 -- Culpabilité de I'm ou enquête policke 4 Référendum en mai 3 Résistance du Sinn Fein a son exclusion ou contestation de la 3 sentence en justice Tensions ou divisions au sein de l'IRA 3 Accord potentiel entre les partis modérés 2 Exclusion du Sinn Fein 2 Instabilité du processus de paix 2 Pressions protestantes pour alourdir la sentence du Sinn Fein 2 Retour du Sinn Fein aux négociations 2 Violence catholique anticipée 2 A Violence protestante anticipée 2 Accord politique 1 ', Appels au aime 1 Exclusion ou retour de I'UDP aux négociations 1 [~nfluenced'opposants au processus de paix 1 1 1 L'IRA ou ses dissidents nie(nt) la rupture 1 Menaces unionistes 1 Rencontre entre Blair et Adams I Structure du pouvoir en Ulster 1 iI Les polémiques, débats ravivés par I'élément ou les éhnmts déclencheurs (k thème ou les thèmes), sont des fragments de ISa*ualité irlandaise que l'auteur juge bon souligner afin de situer l'action dans un ensemble plus large. La cuipabilité de 1'- la résistance du Sinn Feh, l'exclusion du Sinn Fein, les pressions protestantes pour alourdir la sentence, le retour du Sinn Fein à la table des négociations et la dénégation d'une rupture du cessez-le-feu par I'M ne concernent que la mécanique de la suspension des républicains. Elles représentent à elles seules plus de 14 des 32 polémiques (44 %). À cela s'ajoutent les polémiques ayant un lien direct avec la procédure d'exclusion du Sinn Fein. Le cumul de leur tiéquence d'apparition est égal à 9. il s'agit du référendum de mai (qu'on évoque dans le but de souligner la difficulté que les négociateurs auront à respecter l'échéancier des négociations en raison de l'exclusion du parti de Gerry Adams), de l'accord potentiel entre les partis modérés (une solution qui pourrait éventuellement pallier l'absence du Sinn Fein), de l'instabilité du processus de paix (une conséquence de l'exclusion des républicains), de l'accord politique (puisqu'il n'est pas défini, mais seulement mentionné comme un objectif difficilement accessible sans le Sinn Fein) et de la rencontre entre Tony Blair et Gerry Adams (condition posée par Adams pour que son parti accepte de réintégrer les négociations le 9 mars). Ainsi, 23 des 35 polémiques soulevées (66 96) concernent l'exclusion du Sinn Fein.

En ce qui a trait aux autres polémiques, 10 d'entre elles (29 %) se rapportent à la violence terroriste. Les deux autres débats rappellent l'expulsion de I'UDP, directement reliée à celle du Sinn Fein et Ia structure du pouvoir en Ulster. La présence de 1'UDP n'étant pas essentielle au déroulement des négociations (c'est un parti de taille réduite, qui se rallie aux revendications de I'UUP), on y fait référence à titre d'élément comparatif. La problématique de l'Ulster touche, quant a elle, l'objectif fondamental des négociations. TabIeau 10 : Référents dans Le Devoir

1 Référent 1 Fréauence Trêve de l'IRA ou principes de Mitchell 1 6 Ra~~elde actes terroristes 3 -- -- - ppppp [Exclusion ou retour de I'UDP awhégociations 2 Culpabilité de l'IRA ou enquête policière 1 Elections irlandaises de 1997 1 Instabilité du roce es sus de ~aix 1 ppp-pp Manifestations 1 Meurtres de Robert Dougan et de Brendan Campbeil 1

Structure du ouv voir en Ulster- - 1 Unification de l'Irlande I Visite de Mo Mowlan à la prison du Maze 1

A l'image des acteurs référentiels, les référents servent à étoffer le contenu des micles. Au moins 1 1 des 19 référents (58 %) ont trait à la violence des milices (la trêve de l'IR4 le rappel des actes terroristes, la culpabilité de l'IRA et les meurtres de Robert Dougan et de Brandon Campbell). La visite de Mo Mowlan a la prison du Maze pourrait également être associée à la violence militante, puisqu'elle implorait les chefs de la LWd'ordonner un cessez-le-feu complet à leur organisation. La structure du pouvoir en Ulster et l'unification de l'Irlande ne sont que rarement abordées. 2.2 Analyse dénominative pour Le Devoir

Cinq acteurs principaux ont été recensés dans Le Devoir. Voici les dénominations utilisées pour les qualifier.

Le Sinn Fein Le nouvernement irlandais

Reu ters Reuteis -Le Sinn Fein -Le gouvemement irlandais -La branche politique de l'IRA -Les gouvernements britannique et irlandais -L'organisation -Les pays -L'aile politique de l'IRA AFP AFP -Le gouvernement irlandais -Le Sinn Fein -Les deux gouvernements -L'aile politique de l'IRA -Dublin -Le parti de Gerry Adams Guy Taillefer (Le Devoir) Guy Taillefer (Le Devoir) -Dublin -Le Sinn Fein -Londres et Dublin

Le eouvernement britanniaue

Reuten -Le gouvemement britannique Reu tcrs -Les gouvernements britannique et irlandais -IRA -Les pays -La branche armée du Sinn Fein -L'organisation clandestine A FP -Londres AFP -Le gouvernement britannique -L'IRA -Les deux gouvernements -L'armée républicaine irlandaise

Guy Taillefer (Le Devoir) Guy TaiUefer (Le Devoir) -Londres -L'IRA -Londres et Dublin -Les durs de l'IR4 -Le gouvernement de Tony Blair -L'aile militaire du Sinn Fein Roval Ulster Constabulary

Reuters -La police nord-irlandaise -La police AFP -La police d'Ulster Guy Taillefer (L.e Devoir)

Reuters -Le chef de la police d'Irlande du Nord

AFP

Guy Taillefer (Le Devoir) (nil) Le Sinn Fein Dans les cas de l'Agence France-Presse et de Reuters, le Sinn Fein est souvent associé à I'Amiée républicaine irlandaise, dans la dénomination même. L'AFP ajoute également le nom de Gerry Adams. Le journaliste du Devoir se contente de la désignation la plus simple et la plus exacte : Ie Sinn Fein.

Les gouvernements britannique et irlandais Bien souvent, ces deux acteurs sont coordonnés dans le même groupe nominal. Il s'agit là d'un phénomène très intéressant. Les deux gouvernements, dans les articles, posent constamment des gestes conjoints et figurent généralement comme un seul et même acteur («Londres et Dublin» ou encore «les gouvernements britannique et irlandais))).Le journaliste du Devoir n'échappe pas à cet effet de sens. Il faudrait s'interroger sur le bien-fondé de cette désignation qui associe en une seule dénomination deux acteurs radicalement opposés l'un à l'autre. Soulignons que nous ne prendrons pas cette habitude dans l'énumération des dénominations relatives à la présente étude, puisque nous jugeons que ce geste porte a confiision.

L' m Reuters met l'accent sur le caractère ilIéga1 de l'IRA et sur le fait que ses membres sont armés. L'AFP, quant à elle, se contente de deux dénominations sobres : L'IRA et l'Armée républicaine irlandaise. Quant au journaliste du Devoir, il appose le qualificatif «durs» aux membres de l'IRA- Ii emploie également le terme «militaire)), adjectif réservé à ce qui caractérise l'armée. Or, bien que les membres de l'RA considèrent leur organisation comme une «armée», à la défense de sa nation, il n'en reste pas moins que l'IRA est une organisation terroriste indépendante du gouvernement irlandais et ne peut donc pas se prévaloir du terme armée.

La RUC et Ronnie Flanagan Les dénominations observées n'oflkent pas d'éléments significatifs pour notre analyse. 2.3 PrCsentation des donnCes pour La Rase

Description du quotidien' Vue : Montréal Propriétaire : La Presse Ltée Fondation : 1884 Fréquence de publication : quotidienne Tirage : Semaine : 165 947 Samedi : 283 614 Dimanche : 177 842

Commentaire: Lu Presse est le deuxième quotidien le plus lu à Montréal (toutes langues confondues). Bien que La Presse maintienne un certain standard de qualité, ses pages sont vuffCes de publicité et le contenu de certains de ses cahiers (mode, voyage, maison, jardinage, etc.) démontre que ce quotidien vise un public très large.

Tableau 1 1 : Composition du corpus pour La Presse

r

Date Titre Auteur , Page % de la page 1 1 fév. Trêve rompue AFP CS 3% 14 fév. L'IRA responsable AP 88 3% a 15 fév. Sinn Fein : soupçons AFP A9 3%

17 fev. , Adams explose AFP El 3% 18 fév. Le Sinn Fein conteste son expulsion AFP El Texte: 18% Photo : 3 % 20 fév. Le Sinn Fein se bat AFP B4 3% 2 1 fév. Le Sinn Fein est exclu des pourparlers sur l'Ulster AFP A32 Texte:lS% Photo : 5 %

22 fév. , Demande de Adams AFP Al 1 4% 24 fév. Bombes et pourpariers AFP B6 3% 26 fév. Lettre piégée AP Cl [ 3% 2 mars Compromis proche AFP Cl2 3% 5 mars Deux amis, l'un catholique, l'autre protestant, AFP C2 Texte : 2 1 % abattus dans un pub Photo: 13 % 6 mars Référendum remis AFP Cl6 3% 9 mars Le Sinn Fein se dit prêt au compromis AFP B7 11 %

Le corpus de Lu Presse est composé de 14 dépêches provenant de l'Agence France- Presse et de lYAssociatedPress. Aucun article n'a été rédigé par un journaliste local. Les dépêches couvrent en moyenne 8,4 % de la superficie d'une page, mais, si on fait abstraction des quatre

Source : Mallcgg, Kristin B., (1999), Gale Directo~of Publications and Bmadcasf Meda 132 Edtion Vol. 2, Londres. Galc. p 2113. 46 longs articles des 18 février, 21 fivner, 5 mars et 9 man, les dix autres textes ont une aire moyenne correspondant à 3,l %. Il s'agit de très courtes depêches dont la longuair varie emre trois et cinq phrases.

Ln Presse compte une à deux pages d'informations internationales qui se déplacent, chaque jour, d'un cahier à l'autre sous le nom «Monde». Les courtes dépêches, de la taille des dix textes mentionnés ci-dessus, forment une eolo~eappelée «L'express internationab, située sur le cd t é gauche de la (des) page(s) ùiternationale(s).

Tableau 12 : Acteurs principaux dans Lu Presse

Acteur Fréquence Le Sinn Fein 5 ~&eAdam~ 3 Gouvernement britannique 2 Gouvernement irlandais 2 IRA 2 - - Mo Mowlan 2

, Victimes 2 Bertie Ahem 1 Gary McMi c hael 1

RUC ou Ronnie Flanagan 1 Terroristes 1 Tony Blair 1

À l'image des résultats observés dans Le Dewir, les acteurs principaux les plus souvent recensés dans L4 Presse sont impliqués dans le processus d'exclusion du SbFein. On peut néanmoins déceler des différences notables. Tout d'abord, des individus (Geny Adams, Mo Mowlan, Bertie Ahem et Tony Blair) se sont joints aux acteurs anonymes que représentent les partis et les gouvernements (Sinn Fein, gouvemement britannique et gouvemement irlandais). Ainsi, l'actualité irlandaise rapportée dans les pages de Lo Presse fàit non seulement acte des

47 courants politiques, mais aussi des protagonistes qui jouent un rôle déterminant dans ces mouvements.

Ensuite, on note une certaine quantité de tenofistes et de victimes qui sont mis en vedette à titre d'acteurs principaux dans les articles. Plus de 7 des 25 acteurs principaux recensés (2W0) sont des milices ou des victimes.

Tableau 13 : Acteurs secondaires dans La Pres

Acteur Fréquence Gouvernement britanniaue 4 Gerry Adams 2 Gouvernement irlandais 2 Royal Ulster Constabulary 2 Sinn Fein 2 Ulster Unionist Partv 2 Armée irlandaise 1 Mitchel McLauW 1 Bairbre de Brun 1 Bertie Ahem 1 British Broadcasting Corporation 1 David Andrews I Mo Mowlan 1 Tony Blair 1 John Morgan 1 Seamus Mallon 1 Ulster Democratic Partv 1

Le décompte des acteurs secondaires présente de nombreuses simiiitudes avec celui des acteurs principaux. Le gouvemement britannique, le gouvemement irlandais, Geny Adams et son parti, le Sinn Fein, se trouvent a nouveau en tête de liste et regroupent à eux seuls 10 des 25 acteurs secondaires (40 %). À eux s'ajoute la Royal Ulster Constobulary, responsable de l'enquête sur la culpabiiité de 1'- pour un total de 12/25 (48 %). Nous pouvons égaiement mentiorner la présence de Bertie Ahem (chef du gouvemement irlandais), de David Andrews (ministre irlandais), de Mitchel McLaughlin et Bairbre de Brun (tous deux membres de f'équipe de négociateurs du Sinn Fein), de Mo Mowlan (ministre britannique) et de Tony Blair (chef du 48 gouvernement britannique). Ains'i les acteurs de l'exclusion du Sinn Fein, en plus de mela manchette à titre de protagonistes, ont été ceux à qui on a principalement accordé le droit de parole dans les débats générés par les éléments déclencheurs.

Une fois le triangle gouvernement britannique, gouvemement îriandais et Sinn Fein mis de côté' il ne reste plus que la Royal Ulster Constabuiary, l'Ulster Unionist Party, l'année iriandaise, la BBC, John Morgan (un syndicaliste des postes itlandaises), Seamus Mallon (du SDLP) et l'Ulster Democratic Party pour un total de 8 acteurs secondaires sur 25 (32 %).

La violence domine le champ des acteurs référentiels recensés dans La Presse. Lorsqu'on cumule les fréquences d'apparition des milices, des victimes et des forces policières (incamées par l'IRA, les victimes, les terroristes, les milices catholiques, les milices loyalistes, la RUC, les suspects, la LVF, les milices protestantes, la police irlandaise et I'UDA), on obtient 28 des 55 acteurs référentiels (5 1 %).

Jetons maintenant un coup d'œil au degré de spécificité des acteurs référentiels. Nous dons ici recenser les acteurs désignés par des termes qui incluent plusieurs groupes d'individus. Nous ne tiendrons cependant pas compte des «victimes) ni des «terroristes», puisque nous avons créé ces deux catégories pour éviter de nommer tous les terroristes et toutes les victimes mentionnés dans les articles. Pour les fins de l'analyse, nous croyons &lisant de dénombrer les références aux victimes (6 fois) et aux terroristes (3 fois) dans La Presse. Les ensembles comportant plusieurs groupes d'acteurs sont les suivants : les catholiques, l'électorat, les milices catholiques, les milices loyalistes, les milices protestantes, les négociateurs, les partis modérés, les partis protestants et les partis unionistes. Cette série compte 14 des 55 acteurs référentiels (soit 25

%) et elle entraîne une inévitable simplification des enjeux de la crise irlandaise. Tableau 14 : Acteurs référentiels dans La Presse

Acteur Fréquence IRA 7 Victimes 2 6 Sinn Fein 4 Catholiques 3 Gouvernement irlandais ! 3 Terroristes 3 [ Éiect orat I 2 I Gouvernement britannique 2 Le juge ou la Haute Cour de justice de Dubh 2

Milices catholiques 2 L Milices loyalistes 2 Royal Ulster Constabulary 2 2 cats du Sinn Fein 1 1 1 Bertie Ahem 1 l British Broadcasting Corporation 1 I Communauté irlandaise awr Etats-Unis 1 - -- -~ Gerty Adams 1 LVF ou ses dissidents t Milices protestantes 1 Négociateurs 1 1 Partis modérés 1 1 1 Partis protestants 1 Partis unionistes 1 Police irlandaise 1 Social Democratic and Labour Partv 1 Tony Blair 1 Ulster Defence Association 1

Le décompte des thèmes démontre trois tendances intimement liées les unes aux autres. On relève d'abord 1'exclusion du Sinn Fein et les thèmes qui y sont directement reliés (la résistance du Sinn Fein, la culpabilité de l'IRA, la négation de la rupture du cessez-le-feu par I'IRq les meurtres de Robert Dougan et de Robert Campbell, le retour du Sinn Fein aux négociations et la rencontre entre Gerry Adams et Tony Blair). Cette première tendance regroupe 13 des 20 acteurs principaux Tableau 15 : Thèmes dans La Presse

Thème Fdqumce Exclusion Q Sinn Fein 4 Résistance du Sinn Fein à son emlusim ou amtestatiian & la sentaicc en justice 3 Culpabilité ck l'IRA &ou enquetC poticière 2 Réfhdum en mai 2 Accord politique 1 ,Doublemeur~re&Poyntzpass 1 Explosions 1

Ensuite, on retient la violence subséquente à l'exclusion du Sinn Fein : le double meurtre de Poyntzpass, les explosions et l'attentat manqué de la LW.Ces trois actes terroristes comptent pour 15 % des acteurs référentiels. Enfin, on assiste aux espoirs et aux déceptions de ceux qui voudraient que le processus de négociations aboutisse à un accord de paix : référendum de mai accord politique et innuence d'opposants au processus de paix (20 ./O des acteurs référentiels).

Tableau 16 : Polémiques dans La Presse I Polémique 1 Fréquenœ 1 Instabilité du processus 1 6 Réfërendum & mai 1 Accord wlitiuue 3 Ces mêmes espoirs et déceptions sont reflétés dans le tableau des polémiques où l'instabilité du processus, le réféfendum et l'accord politique potentiel occupent des phes prépondérantes (30 % des polémiques). L'idée d'un accord politique et la soumission de celui-ci à la population par voie de référendum accompagne souvent les négociations, comme si cet engagement pouvait rassurer le lectorat. On a l'impression d'entendre: «Il est vrai que les pourparlers sont chancelants, mais l'échéancier tient toujours, un accord politique sera signé en avril et soumis au peuple, par référendum, au mois de mau>. Mais qu'est-ce donc que ce référendum? Le sujet n'est pratiquement jarnais débattu. Quelle question posera-t-on a la population? La structure du pouvoir en Ulster, le retrait de l'armée britannique, la libération des prisonniers politiques, la réforme de la RUC et l'unification de l'Irlande sont au cœur même de cette question. Pourtant, tout cela ne représente que 7 des 44 polémiques évoquées (16 %). Ce que nous avons qualifié plus tôt de mécanique de l'exclusion du Sinn Fein (tout ce qui touche directement aux procédures de suspension) occupe encore ici 25 % des sujets de discussion (la culpabilité de l'IRA, l'exclusion du Sinn Fein, le retour du Sinn Fein aux négociations, les pressions protestantes, la rencontre Blair-Adams et la résistance du Sinn Fein à son expulsion). L'exclusion du Sinn Fein provoque donc toujours des débats sur ... l'exclusion du Sinn Fein. Enfin, le terrorisme engendre 1 I des 44 polémiques (25 %) : tensions au sein de 1'IRq violence catholique et protestante anticipée, menaces unionistes et responsabilité de l'attentat à la lettre piégée.

Tableau 17 : Référents dans La Presse

h Référent Fréquence Culpabilité de l'IRA ou enquête policière 5 Trêve de l'IRA ou principes de Mitchell 5 Exclusion du Sinn Fein 4 Meurtres de Robert Dougan et de Brandon Campbell 4 Rappel des actes terroristes 4 Explosions 2 Collecte de fonds du Sinn Fein aux Etats-Unis 1 1 Elections irlandaises de 1997 1 1 1 Les référents recensés dans La Presse se rapportent essentieNement au terrorisme. La culpabilité de l'm la trêve de cette même milice, les meurnes de Dougan a de Campbell, les rappels d'actes terroristes et les explosions constituent 20 des 26 référents (77 %) observés dans les 14 dépêches du corpus. On peut former un autre sous-groupe. En associant la culpabilité de l'IRA, la trêve de l'IRA, l'exclusion du Sinn Fein, les meurtres de Robert Dougan et de Brandon Campbell, on constate que la procédure d'exclusion du parti républicain a fait l'objet de 18 références sur 26 (69 %). 2.4 Analyse dCnominative pour La Prase

Sinn Fein

AFP AFP -Le Sinn Fein -Le gouvernement idandais -L'aile politique de I'IRA -Dublin -Le parti républicain -Les gouvernements britannique a irlandais -Le parti de Gerry Adams -Londres et Dublin -Les «pestiférés» du Sinn Fein -L'aile politique de l'armée républicaine irlandaise -La branche politique de l'IRA

AP -Le Sinn Fein AFP -La branche politique de I'IRA -IRA -L'Armée républicaine irlandaise Gerrv Adams -Les troupes de I'IRA

Am AP -Gerry Adams -IRA -Le leader du Sinn Fein -L'Armée républicaine irlandaise Mo Mowlrn

AFP Gouvernement britaoniaut -Ministre britannique délégué a L'Irlande du Nord AFP -MoMowlan -Le gouvernement britannique -Le secrétaire d'État de I'Iriande du Nord -Londres -Les gouvernement britannique et irlandais -Londres et Dubh -Le gouvernement de Tony Blair Comme nous l'avons souligné auparavant, aucun article n'a été écrit par les journalistes locaux de La Presse. Ii nous sera donc impossible d'effectuer une comparaison entre le langage des agences et celui des journalistes locaux. Nous relevons tout de même deux curieuses formulations effectuées par l'Agence France-Presse. La première concerne les membres du Sinn

Fein qu'on appelle les ~~pestrferésr,du Sinn Fein. L'AFP déroge ici à une certaine règie de prudence, que nous observons chez la plupart des agences de presse, et souligne la marginaiité des républicains de Gerry Adams dans le processus de négociations. Gerry Adams et ses coliègues ont en effet de nombreux memis au sein des autres partis négociateurs. Néanmoins, les différends entre le Sinn Fein et les partis protestants sont généralement laissés de côté, dans les articles, au profit des luttes entre les milices affiüées. «L'instabilité politique>>aurait-eile rendue tabou tout ce qui évoque la mésentente autour de cette table symbolique des négociations? Préférerait-on mettre au premier plan les luttes armées en spécihnt qu'il s'agit «d'opposants au processus de pab?

Dans le cas de I'IRq l'AFP fait réfërence à des «troupes». Encore une fois, les terroristes républicains sont considérés comme une armée. Ii faut garder à l'esprit que leurs actions et attentats sont effectués par des groupes restreints d'individus qui ne ressemblent en rien à des ((troupes)). 2.5 Comparaison des deux quotidiens francophones

2.5.1 Le corpus

Le type de couverttire effectué par La Presse dXere de celui du hir.Dans Lrt Presse, des dépêches ont été publiées de façon réguliére, dwant toute la période étudiée. Cependant, plus de 10 fois sur 14, les textes ont été limités à 3, 4 ou 5 phrases. Les 4 autres articles ressemblent en tous points à ceux du Devoir. Deux d'entre ewc, rédigés par l'Agence France-Presse, sont d'ailleurs pratiquement identiques. Notons également que la totalité des articles publiés dans La Presse, sur la question iriandaise, entre le 5 février et le 10 mars 1998, proviennent d'agences de presse. Le Devoir propose un éditorial et 6 dépêches d'agences. Ces 7 articles ont tous été publiés à l'intérieur d'une période de 11 jours s'étalant du 14 au 24 féwier 1998.

2.5.2 Les acteurs

Les deux journaux présentent les mêmes protagonistes de l'actualité irlandaise. Ii s'agit des acteurs directement liés au processus d'exclusion du Sinn Fein des pourparlers anglo-irlandais. Le degré de spécificité de ces acteurs varie d'un journal à l'autre. Le Devoir décrit les acteurs principaux comme des masses d'individus ayant en commun des allégeances politiques et des appartenances à des groupes. La Presse utilise aussi ces dénominations, mais y ajoute des individus qui ont un titre, une personnalité, un caractère, une histoire. Néanmoins, la taiiie réduite des articles de La Presse ne nous permet pas d'approfondir les particularités de chacun de ces acteurs.

Les acteurs secondaires, dans les deux quotidiens, sont majoritairement liés, eux aussi, à l'expulsion du parti de Gerry Adams. La tendance à la spécification qu'on observait chez les acteurs principaux de La Presse s'accentue dans le recensement des acteurs secondaires : malgré la présence prépondérante des gouvernements britannique et irlandais, 10 des 25 acteurs secondaires correspondent à des persornes plutôt que des groupes de personnes. Le Devoir délaisse également les organisations au profit d'un droit de parole accru aux individus. Ains'i 16 des 26 acteurs secondaires du Devoir sont des individus, alors qu'on n'en dénombrait aucun dans les acteurs principaux.

Les acteurs référentiels se ressemblent aussi beaucoup dans les deux journaux. La tendance majeure vise une simplification, une généralisation de la crise irlandaise. Les individus se font rares, les groupes d'individus se multiplient et on utilise davantage de termes qui réGrent a plusieurs groupes d'individus. De plus, les acteurs référentiels, dans les deux quotidiens francophones, décrivent les acteurs du terrorisme anglo-irlandais. Cette observation s'avère probablement la plus inquiétante, puisque les acteurs référentiels ne prennent pas de part active, la plupart du temps, dans l'actualité immédiate. Le journaliste les choisit habitueliement, dans l'histoire récente ou non, afin d'enrichir la connaissance du lecteur et de lui permettre de bien saisir les polémiques actuelles. Or le terrorisme n'est pas à la source de la question irlandaise. Ii en représente plutôt une conséquence douloureuse.

2.5.3 Les thèmes, les polémiques et les réfÇrents

Les thèmes des articles dans les deux quotidiens fiancophones sont majoritairement liés a I'exclusion du Sinn Fein. Plus de 80 % des sujets du Devoir touchent directement à l'expulsion, alors que les 20 % qui restent ont trait aux conséquences de celle-ci. Dans le cas de La Presse, 65 % des thèmes sont relatifs à I'exclusion, 20 % au terrorisme et 1 5 % aux chances de réussites du processus de paix après l'exclusion du Sinn Fein. Soulignons ici que le terrorisme se faisait beaucoup plus discret dans le corpus du Dewir (un seul thème : les explosions). Plusieurs articles furent publiés dans Lu Presse à la suite des meurtres et des explosions et ont relégué au second plan les questions politiques. Le Devoir, dans sa couverture de l'actualité irlandaise, a davantage privilégié les impacts des actes terroristes sur la présence du Sinn Fein aux négociations qu'insisté sur les détails mêmes de ces crimes.

57 La faiblesse du mirse fait cependdant sentir dans le recensement des polémiques et des référents. Les thèmes, restreints au seul domaine de la sanction du Sinn Fein, ont généré des polémiques qui ont traité, dans 66 % des cas, de cette même exclusion À das'ajoutent 29 % de polémiques relatives au terrorisme. On ne fait aiiusion qu'une seule fois à la structure du pouvoir en Ulster. Quant aux réfërents, iis nous infortnent principalemem sur l'état actuel et l'histoire du terrorisme en Irlande.

La Presse ofie une éventail plus varié de polémiques. Elles n'en sont pas pour autant plus riches de sens. Outre les trois tendances obsewées dans les thèmes (les espoirs de réussite du processus de négociations, le mécanisme d'expulsion du Sinn Fein et le terrorisme), on note un maigre 16 % de polémiques abordant les enjeux de la question politique anglo-irlandaise : structure du pouvoir en Ulster, retrait de l'armée britannique, libérations des prisonniers politiques, etc. Les deux quotidiens t'rancophones ofient une couverture médiatique qui rapproche les polémiques des thèmes débattus dans les articles. L'élément déclencheur du texte ne génère donc pas de questionnement qui déborde le cadre de l'événement médiatique.

Enfin, les référents trouvés dans Lu Presse portent soit sur le terrorisme, soit sur l'exclusion du Sinn Fein. Une fois de plus, nous observons une relation tautologique : la polémique du terrorisme est expliquée par une réfërence au terrorisme. Le débat stagne.

Nous allons maintenant nous pencher sur les résultats obtenus avec le corpus anglophone de notre étude. Notons que les acteurs et les thèmes seront présentés par des dénominations francophones afin de faciliter la référence au glossaire. Chapitre 3 Analyse des quotidiens anglophones 3.1 Présentation des donnees pour The Globe and Md

Description du Ville : Toronto Propriétaire : The Globe & Mail Fondation : 4 mars 1844 Fréquence de publication : quotidienne (sauf le dimanche) Tirage : 315 200

Commentaire : Le Globe Umd Màil est le quotidien le plus lu dans l'est du pays. Même s'il est édité à Toronto, on le retrouve partout à Montréal et dans la plupart des villes de taille moyenne au Québec. Sa santé financière lui permet de supporter les frais de correspondants a l'étranger et d'acheter quelques articles à des quotidiens américains. On peut le comparer à la plupart des quotidiens nord-américains anglophones de taille semblable.

Tableau 18 : Composition du corpus pour The Glok and Mail

Date Titre Auteur Page 1 % de la page 10 fév. Britain launches bid to reforrn N. Ireland police AP et New A14 1 19 % York Times 11 fév. Killings end luIl in N. ireland violence Reuters A16 5 % 12 fév. Sinn Fein expulsion fiom talks demanded AP A16 9% 13 fév. IRA link to kiliings denied AP A17 2% 17 fév. Move to oust Sinn Fein fiom taJks AP A10 8 % 19 fév. Sinn Fein court action blocks AP A16 10 % peace talks 20 fév. Irish police seek murder motive Reuters A13 1 % 21 fév. S~MFein leader appeais for calm fallowing Madeleine AI8 17 % ouster Drohan 23 fév. Irish peace talks rocked AP Al 1 2 % 24 fév. Bomb rips through Protestant area AP A12 Texte : 14 %

-~ ~--- L Photo : 14 % 26 fév. Irish find hidden barre1 bomb Reuters A18 2% 4 mars _ Bomb, 2 deaths mar irish peace meeting AP A2 7 % 9 mars Sinn Fein outlines demands AP A9 2%

Le corpus du Globe adMail est composé de Il dépêches, d'un article basé sur une dépêche et un texte du New York Times et d'un article provenant d'une correspondaute en Europe. La superficie moyenne des textes correspond à 8,6 % d'une page du Globe and Md. La

Source : Mailegg Kriain B., (1999), Gale Direcfoty of Publications and BmadcasîMedia 132. Edition Vol. 2, Londres. Gale. p 2 135. 60 moitié des dépêches (6) sont de courts textes comme on retrouvait dans La Presse, sous la rubrique d'Express intemationab. The Gide and Maif compte 3 à 5 page d'informations internationales chaque jour, regroupées dans la section «Intemational News».La première page du journal comporte souvent des dépêches ou même des articles traitant d'actualité étrangère. On peut également en découvrir dans les pages qui précèdent la partie internationale (les premières pages du cahier A).

Tableau 19 : Acteurs principaux dans The Globe and Mai

Acteur Fréquence Sinn Fein 6 Gerry Adams 4 3 IRA 3 1 Mo Mowlan 1 2 1 Ulster Unio~stParty 1 Royal Ulster Constabulary 1 Police irlandaise 1 Gouvernement britannique 1 Terroristes 1 Armée irlandaise 1 1 David Trimble 1 1 1

Un regard sur les acteurs principaux du Globe and Mail nous indique que le processus d'exclusion du Sinn Fein revêt aussi une importance capitale. David Trhble, de même que son parti (l'Ulster Unionist Party), s'ajoute à la liste dans le seul but de demander qu'on sanctionne le parti de Geny Adams. En bout de ligne, 16 des 25 acteurs principaux (64 %) jouent un rôle actif dans la procédure d'expulsion du Sinn Fein : le Sinn Fein lui-même, Gerry Adams, 1'- Mo Mowlan (nous ne tenons compte que d'une seule des ses deux apparitions, l'autre se rapportant au projet de réforme de la RUC), l'Ulster Unionist Party et David Trimble. La RUC n'est pas comptée dans le lot pour les raisons expliquées dans le cas de Mo Mowlan.

Les acteurs liés au terrorisme sont présents dans une proportion de 10/25 (40 %). I1 s'agit des victimes, de l'IRA, de la RUC, de la police irlandaise, des terroristes et de l'armée idandaise. 61 Tableau 20 : Acteurs secondaires dans îkGlobe and Mail

Aaeur FreqUence Mo Mowh 4 Gouvememart irlandais 3 Georges Mitchell 2

Résidents locaux 2 Royal Ulster Constabulary 2 Seamus Maiion 2 f Armée britannique 1 Avocats du Sinn Fein 1 1 1 Bertie Ahem 1 1 1 - Brid ~odgers 1 Bron& Hinds 1 David Trimble 1 1 Dermotî Nesbitî 1 1 1

1 Loyalist Volimteers Force 1 Mark Fuitcm 1

- 1b Partis unimistes 1 1 1 Police irlandaise 1 Proteslants 1

Sinn Fem 1 A Tony Blair 1 Uster Unionist Pa* 1

Chez [es acteurs secondaires, nous notons des résultats plus diversifiés. Le terrorisme n'est que très peu présent (5/35), et plusieurs nouvelles figures apparaissent : Brid Rodgers, Brong

Hinds, Dermott Nesbirt, l'Église protestante et Mark Fulton. Une seule tendance claire se dégage : la mise en évidence des négociations. Les quatre acteurs secondaires en tête de Liste sont Mo Mowlan, Georges Mitchell et les deux gouvernements. L'addition de leur tiéquence nous donne un total de 11 acteurs sur 35. On pourrait y adjoindre Tony Blair et le juge de la Haute Cour de justice de Dublin. Le rôle de ce dernier est cependant dénué de sens puisque la poursuite du Sinn

Fein fùt rapidement abandonnée. À ce stade-ci, nous remarquons que The Globe md Mail accorde le droit de parole à de nombreux individus, issus de différents mouvements politiques, ce qui permet au lecteur d'étargir 62 sa connaissance des joueurs actifs de la scène politique irlmdaise. Nous verrons plus tard si cette tendance est également présente dans le recensement des thèmes, des polémiques et des réfërents.

Tableau 2 1 : Acteurs référentiels dans The Globe and Mail

IRA 9 Victimes 7 Catholiques 5 Négociateurs 5 Royal Ulster Constabulary. . 1 Ulster Mence Assocration 4 Continuity IRA 3 , Sinn Fein 3 Terroristes 3 Armée irlandaise 2 Georges Mitchell 2 Gouvernement britannique 2

Protestants - 2 ------suspects 2 Ulster Unionist Party 2 Adam Ingram 1 Armée britannique 1 Biliy Wright 1 Conseillers & Mo Mowlan 1 David Andrews 1 David Trimble 1 Direct Action Agünst Dmgs 1 Gerry Adams 1 Hany Hokeri 1 Irish National Likration Amy 1 John de Chastelain 1 I John Hume I 1 I Loyalist Volunteers Force 1 1 1 Milices protestantes 1 Partis protestants 1 Partis unionistes 1 Oppxants au pocessus de paix 1 Social Democratic ad Labour Party 1 Tonv Blair 1 Ulster Democratic Party 1 Women's Coalition 1

Observons maintenant les acteurs auxquels on fait référence. Plus de 41 d'entre eux (54 % des 76 acteurs référentiels) sont des terroristes, des victimes ou des forces de l'ordre (police ou année). Si nous faisons abstraction de ces acteurs et retirons égaiement les acteurs dont le degré de spécificité est très faible (les catholiques, les négociateurs et les protestants qui correspondent, à eux trois, à 18 % des acteurs référentiels), il ne reste que 20 références (28 %) à différents individus et organisations : le Sinn Fein, Georges Mitchell, le gouvernement britannique, 17UUP, les conseillers de Mo Mowlan, David Andrews, David Trimble, Gerry Adams, Adam Ingram, Hany Holkq, John de Chastelain, John Hume, te SDLP, Tony Blair, I'UDP et la Women's Coalition.

Comme pour les deux quotidiens fhnwphones, la référence puise essentiellement dans le champ du terrorisme. Néanmoins, pour la première fois, des terroristes sont nommés : à titre d'acteur référentiel et Mark Fulton, comme acteur secondaire.

Tableau 22 : Thèmes dans 7kGlobe madMaii

Thème Fréquence Cuioabiiité de l'IRA ou enauête mlicière 3 1 Exclusion du Sinn Fein 1 2 1 Explosions 2 Le Sinn Fein met en doute l'im~artialitédu roce es sus 2 Meurtres de Robert Dougan et de Brandon Campbell 2 Résistance du Sinn Fein à son exclusion ou contestation de la 2 sentence en justice Appel au calme 1 Conditions posées par le Sinn Fein pour retourner aux négociations 1 Double meurtre de Povntzoass 1 Instabilité du processus 1 Réforme de la RUC 1

La procédure d'exclusion du Sinn Fein a généré 12 des 18 thèmes du Globe and Mail (la culpabiIité de l'IRA, I'exclusion du Sinn Fein, le doute sur l'impartialité du processus, les meurtres de Dougan et Campbell, la résistance du Sinn Fein et les conditions posées par le Sinn Fein). Notons égaiement que 9 des 18 thèmes sont relatifs au terrorisme (la culpabilité de l'IRA, les explosions, les meurtres de Dougan et Campbell, l'appel au calme et le double meunre de Poynttpass). Si on exclut tout ce qui n'entre pas dans ces deux catégories, seules demeurent l'instabilité du processus (qui découle en quelque sorte de l'exclusion du Sinn Fein) et la réforme de la Royal Uster Constabulary.

Tableau 23 : Polémiques dans The Globe CIitd Mail

1 Polémiaue 1 Fréauence 1 Accord politique/aççord de paix 7

Culpabilité de I'IRA ou enquête policière 4 Violence protestante anticip& 4 Exclusion du ShFein 3 Référendum en mai 3 Structure du pouvoir en Ulster 3 Unification de l'Irlande 3 Muence d'opposants au processus de paix 2 Retour du Sinn Fein awc négociations 2 Violence catholiaue anticioée 2

Collecte de fonds du Sinn Fein aux États-unis 1 Coopération nord-sud 1

Le Sinn Fein met en doute I'imnartiaiitér du nrocessus de ~aix 1 [L'IRA ou ses dissidents nie(nt) la rupture du cessez-le-feu 1 1 1 Rattachement de l'Ulster à la Grande-Bretape (unionisme) 1 1 Rencontre entre Blair et Adams 1 Résistance du Sinn Fein à son exclusion ou contestation de la 1

Tensions ou division au sein de l'IRA 1

Les polémiques recensées dans 7he Globe arad Mail nous oEent un éventail intéressant.

Plus de 38 % d'entre elles sont liées à l'accord de paix potentiel et aux débats qui l'accompagnent (l'accord de paix, le référendum de mai, la structure du pouvoir en Ulster, l'unification de I'ïrlande et le rattachement de l'Ulster à la Grande-Bretagne). Nous remarquons un approfondissement des enjeux réels des négociations : la structure du pouvoir en Ulster, l'unification de l'Irlande, la coopération nord-sud et le rattachement de l'Ulster à la Grande-Bretagne. Le terrorisme demeure toujours très présent. Plus de 14 des 47 polémiques y ont trait

(30 %). Enfin, l'exclusion du Sinn Fein occupe 13 des 47 débats (28 %), ce qui s'écarte des réalités observées dans les quotidiens hwphones. Ii semble donc, dans le cas du Globe und Mail, que la sanction du Sinn Fein ait provoqué des questionnements qui dépassent le simple stade du terrorisme ou de la relation emtre l'instabilité du processus de négociations et les mésaventures des républicains.

Tableau 24 : Référents dans ZkGfobe d Mail

Référent 1 Fréquence Enquêtes policières ou culpabilité de l'IRA 5 Rame1 des actes terroristes 4 - Trêve de l'IRA ou principes de Mitchell 4 Exclusion du Sinn Fein 3 Meurtres de Dougan et Campbell 3 Explosions 1 L'IRA ou ses dissidents nie(nt) la rupture du cessez-le-feu 1

Enfin, les efforts aiis dans la présentation des polémiques de la question irlandaise ont-ils entraîné un appauvrissement du côté des références ? On le croirait, puisque la presque totalité de ces dernières impliquent des actes terroristes. Seule l'exclusion du Sinn Fein (3 des 21 réfërents) n'a aucun lien direct avec le terrorisme. Le niveau référentiel constitue sans aucun doute fa plus grande faiblesse de la couverture de I'actuaüté irlandaise par The Globe dMail. On se rappelle que 54 % des acteurs référentiels étaient directement liés au terrorisme. Dans le cas présent, le tableau vingtquatre nous démontre une tendance encore plus radicale, puisque la violence génère

86 % des référents. 3.2 Analyse denomiontive pour The GMeand Md1

Sinn Fein

Reuters Reuters -Sinn Fein -Irish Republican gunmen -The political ami of the outlawed Irish -[nsh Republican Amy guedia ally of the Republican Amy Sinn Feui -Irish republican hard-liners AP -The outiawed Irish Republican Amy -IRA-allied Sinn Fein party -IRA-ailied Sinn Fein AP -Irish Republican Armyysplitical dy -IRA -IRA's political arm -Irish Republican Amy

Madeleine Drohan Madeleine Droban -The politicai am of the terronst Insh -The terrorist Lnsh Republican Amy Republican Amy -IRA

GemAdams Mo Mowlrn

AP -Sinn Fein leader AP -Gerry Adams -Britain 's Northem Ireland Secretary -Mr. Adams -Britainysminister responsible for Northern Ireland Madeleine Drohan -Sinn Fein president Maddtinc Droban -Gerry Adams -The bntish mirüster responsible for Northem -Mr. Adams ireland -Mo Mowlan -Ms.MOW~ Le Sinn Fein

Lorsque 17AssociatedPress parle du Sinn Fein, elle met l'accent sur le lien entretenu avec I'IRA. Ce phénomène a été obsené daas l'analyse dénominative du Dew,ir. Cependant, nous remarquons ici un degré plus élevé de subjectivité lorsque Raiters nous parle de «the political ann of the outlawed Irish Republican Amy>). Non seulement on souligne le lien entre le Sinn Fein et l'm mais on prend la peine de spécifier que l'Armée républicaine irlandaise est hors la loi, alors qu'elle ne figure même pas au centre de la discussion. Cette pratique est reprise par Madeleine Drohan, du bureau européen du Globe and Mail.

Gerry Adams

Rien de remarquable ne ressort de cette comparaison. L7Associated Press se contente d'établir un lien entre Adams et son parti. Quant à Madeleine Drohan, elle emploie le titre «président du Sinn Feim. ïi s'agit d'une source de confusion, parce que Mitchell McLaughhn est également qualifié du même titre. En fait, McLaughlin est le réel président du Sinn Fein. Ce poste est celui du numéro deux du parti. Geny Adams est le «leaden>, le chef véritable du Sinn Fein.

L'Armée républicaine irlandaise @RA)

Reuters se fait très critique envers I'IRA. Jamais l'agence de presse n'utilise l'acronyme IR4 ou le nom complet (Irish Republican Army) sans I'accompagner d'un qualificatif comme outlawed, guerilla ou hard-liners. L'origine britannique de Reuters se refléterait-eue dans ses dépêches? Se pourrait-il que Reuters manque d'impartialité dans la couverture de la politique relative au Royaume-Uni? Nous ne nions pas le fait que I'IRA s'avère une organisation illégale (outlawed), dont les membres sont radicaux dans leurs façons de pratiquer la politique (hard- liners), possèdent des armes puissantes (guerilla). Néanmoins, Reuters est la seule agence de presse qui ajoute ces qualificatifs chaque fois qu'elle mentio~ele nom de l'organisation terroriste

68 républicaine. Reuters prend même la peine de spécifier le caractère illégal de I'IRA Iorsqu7eUe parle du Sinn Fein! MadeIeine Drohan va dans le même sens en écrivant «the terrorist Irish Republim Armp.

Mo Mowlao

Les seuls moyens utilisés pour décrire Mo MowIan hrent son nom et son titre. Nous n'en tirons rien de concluant. 3.3 Présentation des donnees pour The Gazette

Description du

Ville : Montréal Propriétaire : Southam Fondation : 3 juin 1778 Fréquence de publication : quotidienne Tirage : semaine : 141 137 samedi : 197 532 dimanche : 129 79 1

Commentaire : Malgré son tirage relativement faible, 7kGazette se révèle sans aucun doute le quotidien le plus rentable de l'est du pays. Ses ventes élevées d'encarts publicitaires réduisent cependant la lisibilité de ce joud. 7he Gazette publie deux éditions légèrement différentes chaque jour. Il peut parfois y avoir une troisième édition, si l'actualité s'y prête. The Gazette fait Haire avec de nombreuses agences de presse et achète des articles à plusieurs quotidiens américains.

Tableau 25 : Composition du corpus pour Ine &elte

Date Titre Auteur 1 Page % & la page AP 1 1 fév. Dead Belfâst man was IRA-targeted Mer, 1 B5 6% 14 fév. 1 Sùin Fein Eices endion fiom ülster peace 1 1 A24 1 Terde: 18%

17 fév. Britam, Ireland want Sirin Fein out of the talks Washington 13 % Post

18 fév. Sinn Fem seeks ruling- to stay in peace taks Cox News A18 Texte: 12% I Service Phcm:5% 19 fév. 1 No decisicm ai Sinn Fein Los Angeles 84 12 % 1 Times 2 1 fév 1 Sinn Fein out of peace talks New York Times A23 Texte : 21 % Wao: 12% 24 fëv. Second bomb blast fàllows Sinn Fem's ouster New York Times B1 Texte: 15%

26 fév. Irish Stalernate Alan Couter B3 Texte: 22 % Wato: 10% 27 fëv. Terrorism wm't derail peace : Irish PM PC B5 12 % 4 mars 2 kiiled, 2 injured in Ulster shoacing Reuters B6 8% 7 mars Catholics, Roteslants mourn loss of Ulster pals AP A 15 7% 9 mars Sian Fem outhes conditioas for peace PC Al1 13 % 1 0 mars Sinn Fein wan't talk non spécifié A14 2%

Source : Mallegg, Kristin B., (1999), Gale Directos, of Publications and Broadcm Media 13iEdïtion Vol. 2, Londres. Gaie, p 2 13 5. 70 La variété des articles publiés dans The Gazette sur la question irlandaise, durant l'intervalle étudié impressionne. Les 14 articles qui composent le corpus proviennent de 8 sources différentes. Mentionnons qu'un de ces écrits ne comporte aucune indication concernant l'auteur (il s'agit de la dépêche publiée le 10 mars et intitulée : «Sinn Fein won't tab). Les articles fùrent diffùsés de façon très régulière, et le seul intewaile dénué d'information portant sur l'Irlande se situe au tout début de l'étude, soit du 5 au 10 février. Tous les textes ont été placés dans la section internationale' qui compte 2 a 4 pages uisérées a la fin du cahier A ou au début du cahier B.

Tableau 26 : Acteurs principaux dans ZkGazette

Acteur 1 Fréquence 1 Sinn Fein 8 Gouvernement britannique 3 Gouvernement irlandais 3 IRA 3 Gerry Adams 2 Terroristes 2 Victimes 2 , Bertie Ahern 1 a Milices cat holiaues 1 Négociateurs 1 Résidents locaux 1 Roval Ulster Constabularv 1

Le tableau 26 (acteurs principaux) wheà son tour la tendance observée dans les autres quotidiens. Les fiéquences cumulées du Sinn Fein (mis en vedette dans 8 des 14 articles), des gouvernements britannique et irlandais, de 171RA, de Gerry Adams et de la Royal Ulster Constabulary représentent 20 des 28 polémiques (71 %). En second lieu, 9 des 28 acteurs principaux sont issus du terrorisme irlandais. Si on retranche du tableau 26 les acteurs appartenant aux deux catégories précédentes, il ne reste que Bertie Ahem, les négociateurs et les résidents locaux. Tableau 27 : Acteurs secondaires dans i%e *ette

Acteur Fréquence Royal Ulster Constabulary 6 Gouvernement dandais 4 David Trimble 3 Eglises ou leader religieux 3 Exberts 3 Gouvernement britannique 3 Mo Mowlan 3 Georges Mitchell 2 Mit chel McLaupfilin 2 Alliance Party 1 Armée irlandaise 1 British Broadcastinjg Corporation 1 Fortnight Education Trust 1 Gerry Adams I Irish Times 1 Loyalist Volunteers Force 1 Martin McGuiness 1 Négociateurs 1 - -- -- [ Partis protestants I 1 - I r - Partis unionistes 1 Police irlandaise 1 Résidents locaux 1 Télévision nationale irlandaise 1 1 1 Terroristes 1 Tony Blair 1

Lors de l'analyse des acteurs secondaires du Globe and MmMl7nous observions une très grande diversité d'individus et d'organisations. Cet éventail est encore plus remarquable dans le cas de 711e Gazette. Nous poumons regrouper la RUC, le gouvernement irlandais, le gouvernement britannique et le Sinn Fein sous la bannière de l'exclusion du Sinn Fein, mais nous commettrions une grave emur. En effet, la présence de ces acteurs dans les articles est, la plupart du temps, reliée a d'autres polémiques que celle de l'exclusion du Sinn Fein (contrairement aux autres quotidiens). En fait, le terrorisme ne regroupe que 10 des 46 acteurs secondaires (22 %). On recense un organisme satellite (Fortnight Education Trust), des leaders religieux, des médias (la BBC et le Irish Times) et trois experts (un écrivain et deux politicologues). La variété des sources d'information utilisées par The Guzette a sans doute été à l'origine de cette diversité.

Tableau 28 : Acteurs référentiels dans ïïse Gazette

Aaeur Fréquence Viaimes 9

. - .- - - . . 1 Gouvernement britannique 1 5 1 Protestants 5 Gouvernement irlandais 4 Sinn Fein 4 Négociateurs 3 Ulster Democratic Party 3 Ulster Unionist Party 3 Berrie Ahern 2 David Andrews 2 Electorat 2 -- JoufnaliStes 2 Milices protestantes 2 Opposants au processus & paiv 2

a - Royal Ulster Constakilm 1 2 1

Tenoristes 1 2

Arméc. britannicnie. .. .. 1

Avocats du Sinn Fein 1 a

Continuitv- - - EW- 1 1 David Trimble 1 1 Direct Action AmDmgs 1

Dl- -- TP 1l 1 1 Etats-Unis I 1 I L .! Georges Mitchell 1 Ham. Holiceri 1 ------lan Paisley 1

Initiative on ConfIict Remlution and Ethnicity 1 t

John de Chastelain 1 I I I ------Manifestants 1

Partis unionistes---- 1 Prisonniers politiques 1 1 1 1 Télévision nationaïe irlandaise 1 1 1 Tony Blair . . 1 1 Ulster Defencr: Association 1 Le phénomène que nous observons ici ressemble à celui qui caractérisait Ine Globe md Mail. Si les acteurs secondaires apparaissaient diversifiés, les références, elles, évoquent souvent le terrorisme. La tendance est cependant moins marquée. Dans le cas présent, 35 % (31 des 88 acteurs référentiels) appartiennent à la scène du terrorisme idandais. Les tiéquences cumulées des acteurs Vnperso~elsdoment un total de 23 (26 % des 88 acteurs référentiels). II s'agit des ensembles suivants : les catholiques, les protestants, les négociateurs, les milices protestantes, les opposants au processus de paix, les terroristes, les manifestants et les partis unionistes. Nous notons une diversité beaucoup plus prononcée dans le recensement des acteurs reféfemiels du quotidien 7ne Gazette que dans celui des autres journaux à l'étude. Soulignons également le nombre élevé de sujets dans cette catégorie (88).

Tableau 29 : Thèmes dans lk Gazette

Thème Fréquence Exclusion du Sinn Fein 4 Enquêtes policières ou culpabilité de l'IRA 2 Explosions 2 Instabiiité du roce es sus 2 Meurtres de Robert Dougan et de Brandon Campbell 2 Accord politique/accord de paix 1 Conditions posées par le Sinn Fein pour retourner aux négociations 1 Double meurtre de Povntmass 1 4 Funérailles des deux victimes de Poyntzpass 1 Résistance du Sinn Fein à son exclusion ou contestation de la 1 sentence en justice Retour du Sinn Fein aux négociations 1

Le processus d'exclusion du Sinn Fein a généré 11 des 18 thèmes du corpus de The Gazette : l'exclusion etle-même, la culpabilité de l'IR4 les meurtres de Robert Dougan et de Brandon Campbell, les conditions posées par le Sinn Fein, la résistance de celui-ci à son expulsion et son retour à la table des négociations. Les 7 thèmes restant ont trait soit a l'instabilité du processus (conséquence directe de la sanction des républicains de Gew Adams), soit au terrorisme anglo-irlandais suivant le verdict d'expulsion du Sinn Fein. Le terrorisme en général représente 8 des 18 thèmes du quotidien The Gazette (44 %). C'est la proportion la plus élevée accordée à la violence dans les thèmes d'articles des quatre journaux à l'étude.

Tableau 30 : Polémiques dans The Gazette

Polémique Fréquence , Instabilité du roce es sus 4 Retour du Sinn Fein aux négociations 4 Tensions ou d~sionau sein de l'IRA 4 Accord ~ohiaudaccordde ~aix 3 --- - ~ "Enquêtes polici&rsou culpabilité de l'IRA 3 Influence d'opposants au processus de paix 3 Référendum en mai 3 , Résistance du Sinn Fein à son exclusion etfou contestation de la 3 I sentence en iustice I I ------1 Violence catholique anticipée 1 3 1 Violence protestante anticipée 3 Exclusion du Sinn Fein 2 1 Le Sinn Fein met en doute l'impartialité du processus 1 2 1 Pressions protestantes pour alourdir la sentence du Sinn Fein 2 Structure du pouvoir en Ulster 2 Unification de l'Irlande 2 Accord potentiel entre les partis modérés 1 Appels au calme 1 Collecte de fonds du Sinn Fein aux Etats-Unis 1 Coopération nord-sud 1 Libération des prisonniers politiques 1 Rattachement de l'Ulster à la Grande-Bretame (unionisme) 1 Réforme de la RUC 1 Réforme du tribunal d'Irlande du Nord 1 Sondages 1 1

Malgré la grande diversité d'acteurs secondaires, les polémiques se concentrent autour de l'exclusion du Sinn Fein et du terrorisme ando-irlandais. En effi, la procédure de sanction envers le Sinn Fein accapare 33 % du total des polémiques. Le terrorisme récolte le même pourcentage d'attention en provoquant 17 des 52 débats recensés dans ZkGazette. Notons néanmoins la forte présence de discussions touchant aux véritables enjeux des négociations de paix (15 des 52 polémiques, soit 29 %) : l'accord politique, le référendum de mai, la structure du pouvoir en 75 Ulster, l'unification de l'Irlande, la coopération nord-sud, la libération des prisonniers politiques, le rattachement de l'Ulster à la Grande-Bretagne, la réforme de l'Ulster Royal Constabulary et la réforme du tribunal d'Irlande du Nord. Toutes ces polémiques, au coeur même de la question politique irlandaise, ont à peine été mentio~éesdans les pages des quotidiens francophones-

Tableau 3 1 : Référents dans & Gazette

Référent Fréquence Trêve de L'IRA ou principes de Mitchell 8 Enquêtes policières ou cuipabilité de l'IRA 7 Rappel des actes terroristes 6 Exclusion du Sinn Fein 5 Exclusion et/ou retour de I'UDP à la table des négociations 4 Meurtres de Robert Dougan et de Brandon Campbell 4 Emlosions 2 Double meurtre de Poyntzpass 1 Elections irlandaises de 1997 1 Framework agreement (1995) 1 Retour du Sinn Fein à la table des négociations 1

Les références utilisées dans The Gazene ne font pas exception à la tendance générale : l'accent est mis sur le terrorisme. Plus de 28 des référents sont liés à la violence (70 %). L'exclusion du Sinn Fein représente pour sa part 21 des 40 références (53 %, la trêve de l'IRA, la culpabilité de 171Rq l'exclusion et le retour du Sinn Fein). Relevons au passage les références au Framework Agreement (accord politique signé en 1995 pour établir la stnicture des négociations de paix) et aux résultats des élections irlandaises de 1997. 3.4 Analyse ddnominative pour The Gazette

Sinn Fein Gouvernement britanniaiuç

Associated Pms -IRA-ailied -Sinn Fein Presse Canadienne Presse Canadienne -The british and irish goveraments -Sinn Fein -The govenunents -Political wing of the IRA -Political wing of the Irish Republican hy Ncw YdTimes -The IRA-allied party -Irish and british govements -The goveniments New York Times -Sinn Fein Washingm Paat -IRA's political wing -Britain -Political wing of the Irish Republican Army -The british government -British and irish governments Washington Post -Sinn Fein Cor News Scrvice -Lepl political wing of the outiawed Irish -British and irish goveniments Republican Amy -British govemment -Britain Cox News Sewice -Irish Republican Amy's political ally Los Angelis Tinies -British and irish govemments Los Angeles Times -British govemment -Political wing of the outiawed Irish -The two govemments Republican Amy Alan Conter AIan Conter (auteur indépendant et -London consultant en médias) -Bntain -Sinn Fein Rtuttrs Reu ters -Britain -Irish Republim Amy's Sinn Fein politid hg Source anonyme -British and irish governments Source anonyme -Sinn Fein -IRA-ailied party Gouvernement idanda4

~iaicdPress -IRA -Irish Rebublican Anny Presse Canadienne -0utiawed IRA -The british and irish govemments -The govements Pruse Canadicane -The insh govemment -Irish Republican Army

New York Times New York ri -Irish and british govemments -Irish Rebublican Anny -The governments -The irish government Wiskingttm Posî -The outlawed Irish Rebublican hy Washingon Post -IRA -1reland -British and irish governments Cor News Service -IRA Cox News Service -British and irkh govements Los Angeles Times -The outlawed irish RebubLican Amy Los Angeles Times -British and irish govenunents Alan Conter -The two govemments -IRA

Alan Conter Reuttrs -Dublin -IRA -Ireland -Irish Rebublican Amy

Reu ters Source anonyme -Ireland -Irish Republican Amy

Source anonyme -British and irish govements Gerrv Adams

Presse Canadienne -Mr. Adams -Adams -Gerry Adams

New York Times -Sinn Fein president -Gerry Adams

Wmhingon Pmt -Sinn fein leader -Gerry Adams -Adams

Cox News Service -Geq Adams

Alan Conter -Gerry Adams

Source anonyme -Sinn Fein leader Geny Adams Sinn Fein

La plupart des auteurs soulignent le lien entre le Sinn Fein et l'm Remarquons cependant la tendance à définir le Sinn Fein comme une organisation sous le contrôle de l'IRA (IRA's political wing), alors qu'il s'agit de deux entités tout à fait indépendantes. Le parti poIitique et le groupe terroriste entretiennent certains tiens de coopération parce qu'ls ont des objectifs communs, notamment l'unification de l'Irlande, Néanmoins, il est erroné de laisser entendre que la ligne de conduite du Sinn Fein est dictée par l'IRA Enfin, notons les lourdes dénominations utilisées par le Wmhington Posî et le Los Angeles Times : «kgal political wing of the outlawed Irish Republican Amy) et ((political wing of the outiawed Irish Repubiican Armp). On préfére substituer a la dénomination du parti une longue description un peu ambiguë, plutôt que de consacrer une ou deux phrases à une expiication claire des rapports entre les deux organisations.

Le gouvernement britannique et le gouvernement irlandais

Nous nous Limiterons ici à souligner de nouveau la tendance a tùsionner le gouvemement britannique et le gouvemement irlandais en un seul et même acteur.

IRA

La majorité des auteurs utilisent l'acronyme IRA ou le nom complet de l'organisation (Irish Republican Army). Cependant, comme le faisait plus tôt Reuters, le Washington Posr, te Los Angeles Times et I'Associated Press ajoutent parfois le qualificatif «outlaw& (hors la loi). Les deux quotidiens américains utilisaient ce même ((outlawed IRA» dans leur description du Sinn Fein. Mais pourquoi le répéter plusieurs fois dans le même article? Serait-ce un penchant pour le sensatiomalisme, une stratégie pour charmer le public nord-américain et l'intéresser a la politique irlandaise en mettant l'accent sur le caractère «ülésai>~,«dum et «sangîanb) de ce qui s'y déroule? 80 Geny Adams

Les dénominations utilisées pour qderGerry Adams se limitent à son nom et à son titre. Comme nous l'avons expliqué précédemment, le titre de ((président du Sinn Feh peut porter à confiision. 3.5 Comparaison des deux quotidiens anglophones

3.5.1 Le corpus

Le corpus de neGarene se démarque de celui du Globe und Mail par la diversité de ces sources : 8 en tout, dont 3 quotidiens américains (New York Times, Wahington Paet Los Angeles Times). Les autres articles proviennent de quatre agences (Associated Press, Cox News Service, Presse Canadienne et Reuters) et d'un jourdiste local. me Gfobe adMail se limite à la publication de textes du New York Times, de I7Associated Press, de Reuters et d'un journaliste local.

Généralement, The Gazette utilise la formule des longues dépêches (texte moyen, dont la longueur varie entre 175 et 350 mots), dors que le quotidien torontois alterne entre de courtes dépêches (3 à 5 phrases) et de longs articles (400 mots et plus). Dans les deux cas, la fréquence de publication des orticles traitant de l'actualité irlandaise est régulière tout au long de la période étudiée.

3.5.2 Les acteurs

Le recensement des acteurs principaux et secondaires donne des résultats assez semblables dans 7;he Gazette et The Globe ad Mail- Les deux tiers des acteurs principaux se rapportent à l'exclusion du Sinn Fein (71 % dans le cas du Globe unuà Mail et 64 % dans The Gazette). Le terrorisme génère pour sa part environ un tiers des acteurs principaux.

Les acteurs secondaires sont très diversifies dans les deux quotidiens anglophones. En fait, aucune tendance claire ne peut être dégagée. Le terrorisme occupe une place réduite au profit d'une multitude d'intervenants politiques provenant de diverses organisations, ce qui contribue à élargir la connaissance générale du lecteur fke à l'actualité irlandaise. Cette tendance à la variété se confirme dans la compilation des acteurs référentiels, mais à un degré moindre. Le terrorisme reprend une place de choix avec des proportions de 54 % dans The Glooe and Mail et de 35 % dans neGazette.

3.5.3 Les thèmes, les pddmiques et les réfbreab

Les thèmes observés dans les deux jouniawc anglophones correspondent en tous points aux acteurs principaux de ces mêmes quotidiens. On accorde les deux tiers de l'attention a l'exclusion du Sinn Fein et environ la moitié des thémes se rapportent au terrorisme. Une même variété caractérise les polémiques et les acteurs secondaires. Les deux quotidiens portent une attention soutenue aux questions de fond et aux enjeux réels des négociations. Néanmoins, I'exclusion du ShFein et le terrorisme représentent toujours des sujets de discussion importants (environ un tiers des polémiques pour chacun de ces débats dans les deux quotidiens). Nous remarquons que les principaux événements survenus durant l'intervalle du 5 février au 10 mars 1998 (reflétés dans le recensement des thèmes) ont fait surgir des questiomements qui dépassent le simple niveau des conséquences à court terme. Enfin, le terrorisme et l'exclusion du parti de Gerry Adams accaparent toute l'attention référentielle dans les deux cas.

Le prochain chapitre contiontera maintenant les données obsewées dans les quatre quotidiens de notre étude. Chapitre 4 Cornparaison des quatre quotidiens 4.1 Le corpus

The Gazette se démarque des autres quotidiens en matière de sources d'information- Ses 13 articles publiés durant l'intervalle étudié proviennent de 8 sources différentes. LR Dewïr et The

Globe and Mail sont côte à côte avec 4 sources chacun. Enfin, Lu Presse fat piètre figure en ayant publié plus de 14 articles, tous rédigés par les deux mêmes agences de presse. Notons que seuls les quotidiens francophones ont utilisé les dépêches de l'Agence France-Presse. Les quotidiens anglophones ont, pour leur part, diffusé des textes qui provenaient de journaux américains.

La Presse et 7he Globe d Mail ont fait un large usage de cornes dépêches, ce qui explique le faible ratio d'espace physique accordé à l'actualité irlandaise : en moyenne 8,4 % d'une page de La Presse et 8'6 % d'une page du Globe and Mail. Le Devoir et The Gazette ont, de leur côté, publié des articles occupant en moyenne 12'3 % et 15'2 96 de l'aire d'une de leun pages.

La fréquence de publication d'articles traitant d'actualité irlandaise est sensiblement la même dans les quotidiens anglophones (13 textes chacun) et dans La Presse (14 textes). Ces articles sont assez bien répartis sur l'ensemble des cinq semaines analysées. Le Dewir fait exception avec un corpus de 7 articles publiés à l'intérieur de 11 jours.

4.2 Les acteurs

Le recensement des acteurs principaux donne des résultats assez semblables d'un quotidien à l'autre. La plupart de ces acteurs jouent un rôle important dans le processus d'exclusion du Sinn Fein. Les autres sont presque tous impliqués dans le terrorisme anglo-irlandais. Notons que Le Devoir présente un corpus dont la totaüté des acteurs principaux prennent une part active dans le débat sur la sanction du parti de Gerry Adams. Les acteurs secondaires sont, dans tous les cas, plus spécifiques et plus variés que les acteurs principaux. Ainsi, après les partis politiques, les gouvernements, les milices et regroupements de milices, on nous présente des individus, des haut gradés de diverses organisations ou des experts. Le phénomène de diversification s'avère encore plus important dans les quotidiens anglophones où le nombre d'acteurs secondaires est beaucoup plus élevé. Dans les journaux fiancophones, la tendance a cibler les acteurs du processus d'exclusion du Sinn Fein se maintient. On a simplement élargi le bassin des intwenants en donnant la parole à des ministres, à des chefs de partis et a des arbitres.

Les acteurs référentiels dans Le Devoir, Lu Presse et The Globe and Mail appartiennent généralement à la scène terroriste anglo-irlandaise ou possèdent un degré de spécificité plutôt faible (les catholiques, les milices, les protestants, les négociateurs, etc.). Par contre, me Gazene offre un éventail intéressant de 88 références et de 40 acteurs dinérents. Nous croyons que, sur cet aspect, le corpus de The Gazette favorise une connaissance et une compréhension accrues de tous les acteurs de la &ne politique irlandaise. Notons tout de même que The Globe cntd Mail présente 76 références et 36 acteurs différents. Cependant, les actions de ces personnages se situent a l'intérieur d'une quantité restreinte de thèmes.

4.3 Les thèmes, les polemiques et les reférents

À l'image des acteurs principaux observés dans les quatre quotidiens, les thèmes favorisés dans la couverture de l'actualité irlandaise, entre le 5 février et le 10 mars 1998, avaient trait au processus d'exclusion du Sinn Fein (l'exclusion du Sinn Fein, la culpabilité de l'IRA, les meurtres de Robert Dougan et Brandon Campbell, la résistance du parti de Gerry Adams face à la sanction, les conditions posées par les républicaiils pour regagner la table des négociations, etc.). En second lieu vient le terrorisme. Notons que la violence fit moins présente dans le recensement des thèmes des quotidiens hcophones. Le Dewir tiit sans aucun doute le journal le moins influencé par le terrorisme : son tir fiit essentieliement ciblé sur la mécanique de la procédure d'exclusion du Sinn Fein.

Nous remarquons un élargissement des sujets de discussion dans le décompte des polémiques. Seul Le Devoir se borne, une fois de plus, à réduire la question irlandaise à

I'expulsion du parti de Gerry Adams. Plus de 66% de ses polémiques y sont liées, alors que 29 % concernent le terrorisme. Les trois autres quotidiens traitent l'actualité irlandaise de fkçon plus large, en démontrant que la sanction Sgée au Sinn Fein fàit surgir des questionnements qui dépassent largement le simple niveau de la procédure d'exclusion.

La Presse ne peut toutefois pas approfondir le sujet, puisque la longueur moyenne de ses textes, 10 fois sur 14, compte de 3 a 5 phrases (il s'agit en fait de courtes dépêches). Les quotidiens anglophones ont davantage tendance à définir, ou tout au moins à énumérer, les enjeux réels de ces négociations. The Gazette est sans aucun doute fe quotidien qui fait meilleure figure à ce sujet.

neGlobe and Mail ofEe une couverture à mi-chemin entre celle de La Presse et celle de ?Xe Gazette. Plusieurs de ses articles ne sont que de courtes dépêches, comme on en retrouve dans La Presse. Les enjeux politiques des négociations du processus de paix anglo-irlandais sont présents dans le recensement des polémiques du quotidien torontois, mais ne font pas l'objet d'analyses aussi fouillées que dans 7he Gazette.

C'est dans le recensement des référents que nous observons les plus grandes lacunes. La référence, rappelons-le, permet à l'auteur de puiser dans le passé des éléments de sens destinés à élargir la connaissance générale du lecteur vis-à-vis d'un thème. Les réfërents établissent des liens entre les polémiques qui s'emboîtent les unes dans les autres et doment un aperçu global de la question irlandaise au moment de la publication de l'article.

Les référents répertoriés dans les quatre quotidiais se rapportent en grande majorité au terrorisme (dans des proportions variant de 58 % à 86 % selon le joud). Le deuxième sujet auquel on fait le plus souvent référence concerne le processus d'exclusion du Sinn Fein des pourparlers de paix. Alors que les polémiques tendaient vers la diversification, les référents sont étroitement recentrés vers la violence et la sanction des républicains de Geny Adarns.

4.4 Precision et varieté des acteurs

Le degré de spécificité des acteurs de La Presse et du Devoir est beaucoup plus f~bleque celui du Globe d Mail et de The Gazetre. L'identification d'acteurs impersonnels comme «les catholiques», «les protestants», des négociateuw ou «les milices», ainsi que la reprise des mêmes sujets de discussion tendent à simplifier la question irlandaise, voire a la confiner à une simple opposition entre deux camps. Chacun de ces camps est composé de chefs, de diplomates et de soldats. Les soldats s'afnontent pendant que les diplomates tentent de négocier une solution pacifique et que les chefs s'insultent mutuellement. Or la question politique irlandaise est beaucoup plus complexe et le nombre d'organisations qui y interagissent est considérable. Les loyalistes, les unionistes et les républicains font partie du paysage politique. La constitution de la république d'Irlande et le statut politique de l'Ulster représentent le ccleur du conflit. Sans réécrire l'histoire de l'Irlande, les joumaiistes doivent rappeler certaines particularités de la constitution s'ils veulent que leurs lecteurs puissent bien comprendre cette crise. C'est d'ailleurs une proposition d'amendement à ce document historique qui a suscité le projet de référendum de Tony BIair.

Pourtant, la constitution ne figure jamais à l'ordre du jour, et ce, ni des quotidiens francophones, ni des quotidiens anglophones. Or pourquoi revenir continuellement sur un 88 référendum si on ne spécifie pas sur quel sujet la population doit prendre position? Pourquoi décrire régulièrement l'état d'un processus de négociations dont on ne précise jamais les enjeux?

Notre corpus francophone soufie d'une trop grande généralisation. Après en avoir fait la lecture, on sait que des négociations de paix se déroulent en Irlande et que les négociateurs sont tenus de respecter une trêve dans les combats armés auxquels se Livrent les milices qui leur sont affiliées. Les catholiques tentent de conclure un accord de paix avec les protestants unionistes pour ensuite le soumettre à la population par voie référendaire. Le Si.Fein, une organisation politique catholique qui participe aux négociations, est expulsé des pourparlers à la suite de deux meurtres commis par l'IRA, un groupe terroriste avec qui elie entretient des Liens étroits. Cette exclusion engendrera une série de représailles terroristes. Voilà l'essentiel des propos développés dans Le Devoir et dans La Presse.

Les quotidiens angîophones offrent un éventail beaucoup plus large de questions de fond (que nous appellerons «causes») et d'acteurs. Néanmoins, les causes sont bien souvent refoulées au niveau des références : on les mentionne plutôt que de les développer à titre de polémiques.

Ainsi, un grand nombre de concepts demeurent en suspens, flottent dans le texte sans être définis. Par exemple, qu'est-ce que le projet de coopération nord-sud? L'idée est présente dans le corpus anglophone, au même titre que la réforme du tribunal d'Irlande du Nord, la réforme de la Royal Ulster Constabulary ou encore I'unif!ication de l'Irlande. Néanmoins, on ne fournit aucune explication. Pourtant, la coopération entre l'Ulster et la République d'irlande constitue un point tournant des négociations de paix.

On voudrait mettre en place des institutions gouvernementales ayant juridiction tant en Irlande du Nord qu'en République d'Lrlande pour gérer des budgets relatifs à l'environnement et au tourisme (cross-border institutions with executive powers). On voudrait également créer un climat propice à l'épanouissement des institutions privées ayant un champ d'action étendu à l'ensemble de l'ne d'irlande.

La simple expression «coopération nord-sud» est-elie wftisante pour faire comprendre le projet, même de façon générale? Nous en doutons. Alors pourquoi mentionner cette éventualité si la plupart des lecteurs ne disposent pas d'une quantité suffisante d'information pour la comprendre? Pourquoi utiliser des concepts nouveaux si on ne les définit pas?

4.5 Les thèmes passés sous silence

Le fait de concentrer la couverture de l'actualité irlandaise sur la procédure d'exclusion du Sinn Fein a sans aucun doute contn'bué à reléguer certaines questions pourtant importantes aux oubliettes, dont celie de la Commission des marches. Dans les médias irlandais, cette question a donné lieu à un débat primordial. Pour la première fois, un projet de loi destiné à réglementer l'organisation des manifestations, qui finissent trop souvent en émeutes, est mis de l'avant. Ce projet de loi fit la manchette durant les deux premières semaines de février, alors qu'on voulait imposer aux organisateurs de marches partisanes de soumettre, à une commission spéciale, l'itinéraire emprunté par leurs manifestants au moins 14 jours avant l'événement.

La réaction des unionistes fùt immédiate. ils invoquèrent le droit à la liberté d'expression et décrivirent le projet de loi comme une des pires atteintes à la démocratie en Irlande du Nord. Cette réplique démontre un certain manque de cohérence, sans doute à l'origine des échecs que connaît le processus de paix anglo-irlandais. Tous les partis se présentent à la table de négociations en prétendant chercher une solution pacifique, mais, dès qu'on évoque la possibilité de désarmement ou de législation relative au contrôle des manifestations, les politiciens crient à l'injustice.

Au tout début du mois de mars, la Commission des marches voit le jour. C'est au tour des républicains de réagir. Siègent à ladite commission 2 protestants et 2 catholiques. Or les 2 90 protestants possèdent des antécédents terroristes, tandis que les 2 catholiques sont des avocats. Les politiciens républicains souhaiteraient que leurs représentants proviement égaiement du dieu ouvrier (on voudrait de vrais «durs») comme les 2 représentants protestants.

Le Consel des Iles britanniques a égaiement fait beaucoup de bruit dans les médias irlandais. il s'agit d'un projet d'accord politique présenté par l'Ulster Unio~stParty au cours du mois de février. Accueilli comme un premier pas vers un règlement paci6que de l'impasse anglo- irlandaise, ce document a été rejeté du revers de la main par les républicains qui n'y voyaient qu'une provocation. On proposait d'annexer la république d'Irlande au Royaume-Uni à titre de cinquième province. Il n'y eut aucun écho de cette proposition dans les quatre quotidiens de notre étude.

Enfin, l'oubli le plus surprenant concerne le projet d'amendement aux articles 2 et 3 de la constitution irlandaise. Ces articles définissent la citoyenneté irlandaise et les limites de la juridiction gouvernementale. Ces deux changements à la constitution sont à la base même du projet référendaire. On souhaite faire voter la population sirnult anément sur les amendements et sur un accord de paix qui résulterait des négociations multipartites. Or aucune référence a la constitution irlandaise n'apparaît dans les quatre journaux de notre corpus. Encore une fois, à quoi bon couvrir un processus de négociations si on parle jamais des thèmes négociés?

D'autres éléments de l'actualité irlandaise ont été passés sous silence, cependant, à notre humble avis, ceux que nous venons de décrire auraient du être couverts. Mentionnons, en contrepartie, que certains événements moins importants, tels I'exclusion du Sinn Fein et les meurtres de Robert Dougan et de Brandon Campbell, ont été décrits en profondeur. 4.6 Les différents circuits de couverture mtdiatique

Comme nous l'avons souligné antérieurement, les thémes reced dans notre corpus se rapportent généralement à I'exclusion du Sinn Fein ou au terrorisme anglo-irlandais. Les polémiques, pour leur part, affichent une plus grande diversité. Plusieurs aspects de la question irlandaise sont abordés, du terrorisme aux enjeux des négociations. Enfin, ies référents s'inscrivent dans un champ assez semblable à celui des thèmes. Le terrorisme et la procedure d'exclusion du Sinn Fein refont surface. Ainsi, la discussion se clôt sur eile-même. Tout d'abord, des thèmes ont généré une certaine quantité de polémiques. Par la suite, on a tenté d'enrichir le débat par des référents plus souvent qu'autrement identiques aux thèmes.

Nous avons repéré trois circuits d'informations dans la couverture nord-américaine de la question irlandaise. Auparavant, résumons les types d'informations que nous avons retracés-

A. Les causes : Origines d'un conflit. Les causes sont tout ce qui a provoqué la situation de conflit, les composantes majeures du problème et ses possibilités de résolution.

B. Les circonstances : Éléments logistiques du contlit ou de sa résolution. Les circonstances englobent tout ce qui touche à la mécanique du conflit a l'heure actuelle.

C. Les conséquences : Situations engendrées par le conflit. Sans le conflit, ces situations sont dénuées de sens.

Nous illustrerons ces trois catégories par trois cercles concentriques. Le plus petit représentera les causes, le cercle intermédiaire, les circonstances, et le plus grand, les conséquences. Mais voyons d'abord à quoi correspondent concr&ement chacun des types d'informations dans le cadre de notre étude. A. Les causes : -Unionisme -Républicanisme -Loyalisme -Structure du pouvoir en Ulster -Coopération nord-sud -Unification de l'Irlande -Rattachernent de l'Ulster à la Grande-Bretagne (unionisme) -Réforme de la RUC -Réforme du tribunal d'Irlande du Nord

B. Les circonstances : -Trêve de l'IRA et p~cipesde Mitchel -Référendum de rnai -Accord politique -Instabilité du processus -Retour du Sinn Fein aux négociations -Accord politique/accord de paix -Réfërendum eri rnai -Résistance du Sinn Fein à son exclusion &ou contestation de la sentence en justice -Sondages -Exclusion du Sinn Fein -Accord potentiel entre les partis modérés -Le Sinn Fein met en doute l'impartialité du processus -Pressions protestantes pour alourdir la sentence du Sinn Fein -Collecte de fonds du Sinn Fein aux Etats-Unis -Conditions posées par le Sinn Fein pour retourner aux négociations -Framework agreement -Rencontre entre Blair et Adams -Exclusion ou retour de I'UDP aux négociations -Élections irlandaises de 1997 -Visite de Mo Mowlan à la prison du Maze -Exclusion du Sinn Fein

C. Les conséquences : -Terrorisme sous toutes ses formes -Enquêtes policières ou culpabilité de l'IRA -Violence catholique anticipée -Violence protestante anticipée -Tensions ou division au sein de l'IRA -Appels au calme -Libération des prisonniers politiques -Influence d'opposants au processus de paix -Funéradies des deux victimes de Poyntzpass -Menaces unionistes -CIRA ou ses dissidents nie(nt) la rupture -Manifestations Nous allons maintenant distinguer trois types de couvertures médiatiques que nous appellerons «circuits». Le premier exemple est un circuit «progress*>, c'est-à-dire une couverture où on se réfêre aux causes pour expliquer les conséquences. Les trois flèches comspondent aux thèmes, aux polémiques et aux réfhs. Elles sont dirigées de l'extérieur du cercle vers l'intérieur. Pour obtenir un circuit «progres&), la troisième flèche (dedes réfhts) doit pointer au moins un palier plus au centre que la première flèche (celie des thèmes). il y a donc «progression» vers le centre, vers les causes.

Schéma 1 : Circuit médiatique progressif Thèmes : -> Polémiques :

Référents : La couverture médiatique progressive fût très peu utilisée daas notre mtpus. Les deux prochains schémas illustreront davantage les situations obxrvées dans le cadre de notre étude. Tout d'abord, jetons un coup d'œil à la seconde catégorie de couverture : le circuit en boucle. Dans ce cas-ci, les thèmes, les polémiques et les refhnts sont tous situés au même palier. Ce palier peut être celui des conSaquences ou celui des circonstances.

Schéma 2 : Circuit médiatique en boucle

Thèmes : I-> Polémiques : 001' Enfin, le dernier type de couverture revient le plus souvent dans nos articles. Il s'agit du circuit médiatique régressif. Une ou deux flèches pointent vers l'extérieur et s'éloignent du centre. On a ainsi tendance à se référer awc conséquences pour expliquer les circonstances ou aw circonstances pour expliquer les causes.

Schéma 3 : Circuit médiatique régressif I> Thèmes: I>

Circonstances À la suite de notre étude, nous avons repris chacun des articles de notre wrpus pour lui assigner un parcours d'information précis. Voici le nombre de textes qui correspond à chacun des schémas, pour chaque quotidien :

Tableau 32 : Les circuits médiatiques dans notre corpus

Journal Circuit progressif 1 Circuit en boucle Circuit régressif Total Le Devoir I 14% / 4 57 % 2 1 29% 7 La Presse O IO%/ 8 157%/ 6 143% 14 G&M O / 0% / 5 i38%i 8 1 62% 13 Gazette O 1 0% 6 46% 7 1 54% 13 Total 1 i 2% 1 23 1 4% 23 1 49% 47

Les articles du corpus empruntent essentiellement les types de circuits médiatiques en boucle et régressif Serait-ce que les quotidiens analysés dans notre wrpus n'ont pas offert à leurs lecteurs l'information nécessaire à une compréhension générale des enjeux de la crise anglo- irlandaise entre le 5 février 1998 et le 10 mars 1998 ? Mentionnons que les quotidiens francophones privilégient le circuit médiatique en boucle et que les quotidiens anglophones utilisent davantage le circuit médiatique régressif. Néanmoins, cette tendance n'est pas toujours très claire. Il faudrait un wrpus plus large pour vérifier l'hypothèse.

4.7 L'analyse dCnomioative

La faible proportion d'articles rédigés par des journalistes locaux ne nous a pas permis d'effectuer une analyse dénominative concluante. Rappelons qu'un des objectifs de notre mémoire était de comparer le langage des agences de presse à celui des journalistes locawc dans la dénomination des acteurs principaux de la scène politique irlandaise.

Cette partie de l'étude nous aura tout de même amené a relever quelques pratiques douteuses, notamment chez Reuters, où on semble insister sur le caractère illégal de l'IRA. Cette façon de faire pourrait-elle avoir un effet sur te vocabulaire de quelques journalistes canadiens ? Pour répondre à cette question, il nous faudrait effèctuer une recherche sur un corpus constitué d'un plus grand nombre d'articles locaux pour vérifier la véracité de cette hypothèse.

L'analyse dénominative se sera révélée une étude comparative entre les agences eues- mêmes. Mis à part les mauvais plis de Reuters, les dénominations fùrent assez semblables d'un auteur à t'autre. Conclusion L'intervalle étudié est marqué, dès le début, par les meurtres de deux protestants. La responsabilité de ces crimes est attribuée à l'IRA par le chef de police Ronnie Flanagan. Ceci aura pour effet de mettre en doute le droit du Sinn Fein de siéger à la table des négociations du processus de paix anglo-irlandais enclenché en juillet 1997 par le ralliement des terroristes catholiques aux principes de MitcheU.

A la suite d'une période de réflexion des gouvernements irlandais et britannique, le parti de Gerry Adams est exclu des pourpariers jusqu'au 9 mars 1998. Cette décision, qui génère des reprédes terroristes, vient ombrager les discussions touchant la tenue d'un référendum en mai

1998. Les principaux enjeux de cette consultation populaire concernent des amendements aux articles 2 et 3 de la constitution irlandaise, un projet de coopération nord-sud, la redéfinition du pouvoir en Ulster et le désarmement des milices catholiques et protestantes.

En parallèle à la procédure d'expulsion du Sinn Fein, plusieurs débats se succèdent. Une commission de contrôle des manifestations, loin de faire l'unanimité, est créée ; les unionistes mettent de l'avant un projet d'union politique intitulé de Conseil des îles britanniques)) ; on se questionne sur la mauvaise influence des médias dans les négociations et on propose à plusieurs reprises de tenir les pourparlers dans un endroit secret ; une série d'organisations pacifiques dénoncent la violence des milices et de la police nord-irlandaise ; le clergé supplie à maintes reprises la population de dissocier la religion et la politique.

Au terme de la peine purgée par le Sinn Fein, Gerry Adams choisit de ne pas réintégrer la table de négociations à la date prévue. il pose plutôt une série de conditions dont la principale est une rencontre avec Tony Blair. Après un premier refis, le gouvernement britannique accepte.

Les quotidiens fimcophones de notre corpus, dans leur couverture de l'actualité irlandaise pour la période étudiée, se sont surtout penchés sur la procédure d'exclusion du Sinn Fein. Le recensement des acteurs nous indique que les personnages à qui on attribue les rôles principaux 100 sont majoritairement impliqués dans le processus de sanction des républicains ou dans le terrorisme anglo-irlandais. II s'agit le plus souvent de groupes d'individus ou d'ensembles plus généraux qui incluent plusieurs groupes d'individus.

Nous remarquons un degré de spécificité plus élevé chez les acteurs secondaires, mais la diversité demeure assez restreinte. Les acteurs référentiels se rapportent aux mêmes domaines que

les acteurs principaux : la procédure d'exclusion du Sinn Fein et le terrorisme anglo-irlandais.

Le recensement des thèmes, des polémiques et des référents confirme cette orientation. La sanction du Sinn Fein et le terrorisme occupent toute la place dans le décompte des thèmes et des référents. Les polémiques ofEent un éventail un peu plus large de débats, mais elles ne sont guère plus approfondies.

Les quotidiens anglophones ont utilisé de nombreuses sources d'information., dont quelques journaux américains. A ce sujet, The Garerte se démarque avec 13 articles qui proviennent de 8 sources dinérentes. Les acteurs sont plus spécifiques, plus nombreux et plus variés que dans Ies quotidiens 6ancophones.

Néanmoins, les acteurs principaux et référentiels gravitent autour de la procedure d'exclusion du Sinn Fein ou du terrorisme anglo-irlandais. Les thèmes et les réferents suivent cette même tendance, alors que les acteurs secondaires et les polémiques ornent au lecteur un éventail beaucoup plus large de débats et de personnages. Cependant, les questions de fond ne sont pas développées en profondeur, mais plutôt mentiornées sous forme d'énumérations.

Le corpus hcophone simplifie beaucoup l'actualité irlandaise par l'utilisation d'une très grande quantité d'acteurs dont le degré de précision se révèle faible et par le retour continuei aux mêmes thèmes, polémiques et référents. Le corpus anglophone, plus précis et varié, ne définit pas davantage les concepts utilisés. 101 Nous constatons également que les acteurs principaux et réfërentiels se ressemblent souvent dans les quatre quotidiens. Les journaux analysés n'empruntait ainsi que des circuits

médiatiques en boucle et régressifs, a l'exception d'un article «progras& publié dans Le Devoir.

Soulignons que la grille d'adyse utilisée s'est avérée efficace telie qu'élaborée au départ.

Parmi ies événements importants passés sous silence dunint l'intervalle de notre analyse, on retrouve : la formation de la Commission des marches, la proposition d'un Conseil des Îles britanniques et le projet d'amendements aux articles 2 et 3 de la Constitution irlandaise.

L'analyse dénominative ne fut que peu concluante, vue la faible quantité d'articles rédigés par des journalistes locaux. Néanmoins, elle aura permis de souligner quelques pratiques douteuses.

Nous n'avons pas pour autant fait le tour de la question internationale dans les quotidiens. À titre d'exemple, nous aimerions évoquer trois projets qui pourraient faire l'objet d'études approfondies.

Nous poumons sûrement analyser la fréquence de développement de quelques concepts jugés imponants pour la compréhension d'une crise donnée, dans la couvemire effectuée par un

quotidien de l'est du Canada. Dans le cas de la crise irlandaise, durant l'hiver 1998, nous

choisirions les concepts suivants : l'unincation de l'Irlande, l'unionisme, le loyalisme, la coopération nord-sud, la réforme de la RUC et la structure du pouvoir en Ulster. Ces débats ont tous été mentionnés durant la période choisie pour notre analyse. Cependant, aucun d'entre eux n'a été défini. Peut-être les a-t-on explicités durant le mois de janvier 1998 ou encore durant le mois de décembre 1997. Une enquête pourrait probablement établir le nombre de lecteurs ayant bénéficié des définitions des concepts mentiornés a le pourcentage de lecteurs qui consultent les 102 articles traitant d'actualité irlandaise sans co-tre la signification des principaux concepts auxquels on se réfere. Nous croyons que l'étude démontrerait une fréquence très faie dans le développement des concept primordiaux.

Notre schématisation des circuits de couverture médiatique pourrait être appliquée au traitement de l'information internationale au sens large. Une étude comparative de plusieurs crises étrangères pourrait permettre d'évaluer la qualité du schéma en question et d'en vérifier I'efficacité. Nous pourrions aussi demander aux Iecteurs des quotidiens si le circuit progressif leur paraît le plus clair pour l'explication de l'actualité internationale.

Une autre recherche pourrait comparer les dénominations utilisées par les jounialistes locaux, des quotidiens canadiens, pour qualifier les acteurs principaux d'une crise politique par rapport aux dénominations utilisées par les agences de presse pour décrire les mêmes acteurs. Il faudrait constituer un corpus contenant davantage d'articles rédigés par des journalistes locaux que le nôtre. Nous maintenons notre hypothèse voulant que le vocabulaire des agences de presse influence celui des journalistes locaux.

Enfin, comme nous le mentionnions au tout début du mémoire, nous constatons que les quotidiens font un très large usage des dépêches des agences de presse. Les conséquences les plus fâcheuses de cette pratique demeurent l'uniformisation de l'actualité internationale et de l'interprétation des événements qui la composent. Annexes Annexe 1

Mise en appticatioii de la grille d'analyse Le Devoir Ma* le 24 février 1998 Page B5

«Les explosions se suivent en Irlande du Nord On négocie sans le Sinn Fein»

Martin Cowley Reuters

Belfan - Une explosion a ébranlé hier la ville de , en Irlande du Nord, tandis que les entretiens de paix rnultipartites reprenaient à BeIfast en !'absence de l'aile politique de l'IRA, le Sinn Fein, suspendu à la suite de deux meurtres imputés à l'organisation clandestine. D'après la police, la déflagration a fait suite à plusieurs avertissements téléphoniques et le secteur avait été évacué. On n'a pas signalé de victimes (sic) pour le moment. Un véhicule suspect avait été découvert avant l'explosion, survenue vers midi et qui a causé des dégats (sic) considérables dans le quartier commerçant. Deux bombes avaient explosé vendredi en Ulster - l'une d'elles dévastant un poste de police et faisant onze blessés - et la province connait depuis quatre jours une série d'alertes à la sécurité. Aucun des attentats n'a été revendiqué. Ces explosions font suite à l'exclusion du Sinn Fein des négociations de paix jusqu'au 9 mars, décision qui a été prise en raison de l'implication présumée de l'IRA dans deux meurtres commis à Beifast. Les dirigeants du Sinn Fein ont vivement protesté contre leur suspension. Le premier ministre britannique Tony Blair et son homologue irlandais Bertie Ahern, dont Ies pays parrainent le processus de paix nord-irlandais, se réuniront jeudi à Londres pour faire le point de la situation, a-t-on indiqué de source autorisée. Selon un porte-parole de Tony Blair, aucune décision n'est encore prise quant à l'éventualité d'une rencontre entre le leader britannique et Gerry Adams, président du Sinn Fein qui conteste l'exclusion de son parti. La requête d'Adams «est en cours d'excx~em,a-t-il dit. Hier matin, la police irlandaise a désamorcé une bombe incendiaire dans une voiture abandonnée au village de Drommad, près de la frontière avec l'Ulster. Plusieurs hôtels et une boîte de nuit ont été évacués pendant que des artificiers manipulaient l'engin. La voiture aurait été volée en Irlande du Nord, ce qui a laissé penser que des éléments unionistes protestants l'avait utilisée. Mais le Parti démocratique d'Ulster (UDP), qui avait été exclu le mois dernier après les meurtres de trois catholiques revendiqués par sa branche année (Ulster Freedom Fighters, UFF), a été réintégré dans les pourpariers de paix hier. Bertie Ahem a accepté de rencontrer Gerry Adams pour étudier les conséquences de l'exclusion du Sinn Fein, qui tient aussi à s'entretenir avec Tony Blair avant de décider de revenir ou non ii la table des négociations lorsque la mesure de suspension aura expiré le 9 mars. Le Devoir Mardi, le 24 février 1998 Page BS

«Les explosions se suivent en Irlande du Nord On négocie sans le ShFein»

Martin Cowley Reuters

Acteur principal : -Le Sinn Fein

Acteurs secondaires : -La Royal Ulster Constabulary -Un porte-parole de Blair -La police irlandaise

Acteurs référentiels : -Les milices protestantes -L'IRA -Les victimes -Tony Blair -Bertie Ahem -Gerry Adams -Ulster Freedom Fighters -Ulster Democratic Party

Thèmes : -Les explosions -Exclusion du Sinn Fein

Polémiques : -Culpabilité de l'IRA -Résifience du Sinn Fein, désaccord et contestation de son exclusion -Rencontre entre Tony Blair et Gerry Adams -Retour du Sinn Fein aux négociations

Référents -Exclusion ou retour de I'UDP aux négociations Le Devoir Mercredi, le 18 février 1998 Page A6

«L'aile politique de l'IRA menacée d'expulsion Le Sinn Fein entame une action en justice» Agence France-Presse

Dublin - Le Sinn Fein a livré hier à Dublin une bataille symbolique contre son exclusion temporaire des pourparlers sur l'Irlande du Nord, que Londres et Dublin devraient annoncer aujourd'hui, en déposant un recours légal de dernière minute. L'aile politique de l'Armée républicaine irlandaise (IRA) espère ainsi bloquer son expulsion annoncée, a la suite de l'implication présumée de l'IRA dans deux récents meurtres a Beht. rrNms cherchons maintenant une inteniention Iégale comme un moyen & reakeszr cette situation», a indiqué Mitchel McLaughlin, président du Sinn Feîn, lors d'une conférence de presse à Dublin. Le Sinn Fein devait demander «de façon urgente))a un juge de la Haute Cour de justice de Dublin une injonction afin de suspendre son expulsion. Les gouvernements britannique et ulandais, CO-organisateursdu processus de paix, devaient se prononcer aujourd'hui sur une exclusion, sans doute pour trois semaines. De report de séance en consultation de ses avocats, le Sinn Fein s'était montré toute la journée d'hier déterminé «à résister de toutes lesfuçomposribles» à une exclusion. Mais le gouvernement irlandais qui, soucieux de ménager la communauté catholique, avait promis d'examiner à fond le dossier, a fermé la porte aux espoirs du Sinn Fein. Le premier ministre Bertie Ahern a afairmé que la police irlandaise était désorniais convaincue, comme la police d'Ulster, de l'implication de l'IRA dans les deux demiers meurtres, perpétrés en violation de son cessez-le-feu qui avait permis au Sinn Fein de s'asseoir à la table des négociations en septembre 1997. Ni Londres ni Dublin ne sous-estiment les risques d'une expulsion, qui va retarder des négociations de paix prévues pour s'achever en mai par des référendums au nord et au sud de I'îie, et raviver les frustrations des catholiques. Il apparaît cependant inéluctable que les deux gouvernements sanctionneront le Sinn Fein pour violations des principes de non-violence qui régissent les pourpariers, faute de quoi les protestants unionistes pourraient quitter la table des négociations. Mais une mise hors-jeu du parti de Gerry Adams, même temporaire, va créer des tensions sur le cessez-le-feu de l'IRA. Gerry Adams aura du mal à plaider l'efficacité de fa stratégie sans violence face aux durs de son mouvement alors même qu'il n'est plus partie prenante aux négociations.

Sous la photo : Le chef du Sinn Fein, Geny Adams, a rencontré des partisans hier à Dublin. Le Devoir Mercredi, le 1 8 février 1998 Page A6

((L'aile politique de l'IRA menacée d'expulsion Le Sinn Fein entame une action en justice,, Agence France-Presse

Acteur principal : -Le Sinn Fein

Acteurs secondaires : -Le gouvernement irlandais -Mîtchel McLaughlin -Bertie Ahem -Geny Adams

Acteurs référentiels : -L'RU -Le gouvernement britannique -Les avocats du Suai Fein -Les catholiques -Lejuge -Les partis unionistes -La police irlandaise -RUC

Thème : -Résistance du Sinn Fein, désaccord et contestation de son exclusion

Polémiques -Exclusion du Sinn Fein -Culpabilité de l'IRA -Tensions ou divisions au sein de l'IRA -Instabilité du processus -Réfërendum de mai -Menaces unionistes

Référents : -Trêve ou principes de Mitchell La Presse Vendredi, le 6 mars 1998 Page C 16

«Référendum remis) AFP

Le (sic) ministre britannique à l'Irlande du Nord, Mo Mowlan, a exclu hier la tenue d'un référendum sur l'Irlande du Nord le 7 mai, a la sortie d'une réunion a Dublin avec le ministre irlandais des Anaires étrangères, David Andrews. Mme Mowlan a expliqué que le référendum ne pourrait «physiquement» se tenir à cette date pour des questions proaidurales affectant Londres et Dublin. La loi électorale en république d'Irlande impose un délai de 30 jours ouvrabies pour l'organisation d'une teUe wusukation. David Andrews a indiqué qu'il «espérait>)que Ia date du 22 mai pourrait être retenue.

Actrice principale : -Marjorie Mowlan

Acteur secondaire : -David Andrews

Acteurs référentiels : -Le gouvemement britannique -Le gouvemement irlandais

Thème : -Le référendum de mai 7he Giobe and Mail Le mercredi, 4 mars 1998 Page A2

«Bomb, 2 deaths mar irish peace meeting) Al'

Belfast - Gunmen opened fire inside a crowded tavern in Northem Ireland and kilied a Cathoiic and a Protestant yesterday, hours derauthorities defused a 270-kiiognun bomb jua across the border in the Irish Repubiic. The violence overshadowed a meeting of seven poiiticai parties in Belâist for what is supposed to be a final round of peace talks for Northern Ireland. The talks are airned at finding a political solution to three decades of sectarian strife. But their success is partîy dependant upon truces being obsaved by rival paramilitary gangs, and the violence underscored how fiayed these cdeshave becorne. There was no inunediate clah of responsability for the shooting bide the Raiiway Tavern, a predorninately Cathoiic bar in wal Poymzpass, 40 Iolometres southwest of Beffhst. Three people were also wounded. Local residents describeci the two victims as tnends and reguiar patrons. «This was a bar where Cathoiics and Protestants drank together, altought it was owaed by Catholicsn, said Seamus MalJon, a catholic poiitician who called the shooting «an attack on the entire peace procesS.» Mr. Mailon blamed the extremists opposed to a 1994 cuwîire king observed by the north's pro-british paramiiitary groups. Police said the gunmen's getaway car went in the direction of Banbridge, the nearest predorninantly Protestant town. Yesterday began with Irish Amy experts defbsing the car bomb concealed in a hayshed Hackballscross, 1.S kiiometres inside the Irish Republic. Police said it had been stored there in advance of a likely arike across the border into Northem Ireland, where the British army has several posts. No group took responsability, but police said they suspecteci an anti-British gang, Continuity RA, was behind it. Continuity IRA, opposed to the mainstream Irish Rebublican Amy's seven-month-old truce, also was blarned for a 1 1O-kilogram bomb discovered and dismantled on a different stretch of the border last week. 7he Globe and Mail Le mercredi, 4 mars 1998 Page A2

«Bomb,2 deaths mar Irish peace meeting» AP

Acteurs principaux : -Les terroristes -Les victimes

Acteurs secondaires : -Police -Résidents locaux -Seamus Maiion

Acteurs référentiels : -L'Année irlandaise -L'Armée britannique -Les milices -Les milices protestantes -L'IRA -La CIRA -Les victimes -Les négociateurs

Thème : -La fisillade de Poyntzpass

Polémiques : -L'instabilité du processus de paix -Un accord politique potentiel -L'influence d'opposants au processus de paix

Référents : -La trêve de l'IRA et/ou les principes de Mitchell -Le rappel des actes terroristes passés 171e Gazetîe Le mardi 10 mars 1998 Page A14

((Sinn Fein won't talb

Belfast - Sinn Fein leader Gerry Adams indicated yesterday he wül keep his IRA-allied party out of Northem Ireland's peace talks until he retums fiom a fùndraising îrip to the United States. The british and Irish governments, which cosponsor the talks, suspended Sinn Fein for two weeks because of two killings blamed on the Irish Republican Amy. They invited the party back yesterday.

Acteurs principaux : -Geny Adams -Le Sinn Fein

Acteurs secondaires : -Le gouvernement britannique -Le gouvernement irlandais

Acteur référentiel : -L'IRA

Thème : -Leretour du Sinn Fein aux négociations

Polémique : -La levée de fonds du Sinn Fein aux USA

Référents : -L'exclusion du Sinn Fein -La culpabilité de l'IRA Annexe 2 Bilan des autres Cv6nemeats relevCs dans les medias irlandais : la violence, les actions symboliques, les organismes satellites et la religion. A. La violence

5 février. Trois protestants sont condamnés à 6, 4 et 3 ans de prison pour avoir battu à mort un catholique épileptique, à la sortie d'un bar.

Un officier anti-terroriste déclare que, le 9 février 1996, l'IRA avait annoncé la rupture de son cessez-le-feu une heure seulement avant l'explosion du pub Old Bailey.

Les unionistes s'opposent à un resserrement de la législation relative aux armes à feu en Irlande du Nord.

7 février. Des dissidents de l'IRA rassemblés sous diffërentes bannières seraient à l'origine d'actes terroristes perpétrés contre le clergé protestant.

Le gouvernement a mis en place un système de surveillance des stations radiophoniques pour éviter que des messages de partis et de groupes paramilitaires soient véhiculés sur les ondes.

8 février. Les gardiens de prison d'Ulster menacent de faûe la grève. lis revendiquent une sécurité accrue à l'intérieur des pénitenciers. La tension est à son apogée depuis que Bay Wright, leader de la Loyalist Volunteers Force (LVF), s'est fait assassiner à l'intérieur même d'un centre de détention.

9 février. Un protestant dénommé Brendan Campbell est assassiné et sa femme est blessée, a Belfast. On soupçonne l'IRA.

10 février. Robert Dougan, un membre de l'Ulster Freedom Fighters (UFF), est assassiné à Belfast. Les regards se tournent de nouveau vers l'IRA À la suite de ces deux récents meurtres, la place du Sinn Fein à la table des négociations est remise en question. Adams prend les devants et 115 réclame I'expuision du Progressive Unionkt Party, reconnu respoasabie de meurtres au murs du mois de janvier.

On découvre qu'un groupe dissidemt de l'[R4 le Direct Action Against Dmgs (DAAD), aurait pris une ampleur inquiétante.

12 février. Une des plus grosses fabriques de bombes jamais vue en Irlande est découverte

à Clonastee, CO. Loais (comté de Laois). Quatre hommes liés à l'IRA sont arrêtés. Trois d'entre eux seront condamnés a 20 ans de prison et le quatrième, à 12 ans.

17 février. Trois hommes sont condamnés pour les meurtres du 9 et du 10 fier. Ils demandent à être transférés dans l'aile de I'ïRA, à la prison du Mare. L'IRA accepte de les prendre sous sa protection.

19 février. Georges Mitchell anticipe des actions terroristes au cours des prochains jours.

Le cousin de Gerry Adams reçoit un dédommagement de 30 000 f pour avoir été brutalisé par des officiers de police lors de son arrestation en 1994. 11 purge une peine de 25 ans d'emprisonnement pour conspiration de meurtre et clame toujours son innocence.

Un petit trafiquant d'alcool et de cigarettes est assassiné à Aghalee, CO.Anaim. L'IRA serait à nouveau responsable.

À 23 h 39, une bombe de 500 livres, placée sous un véhicule tout terrain immatriculé en république d'Irlande, explose à Moira, CO. Down : 1 1 blessés, dont 7 policiers. 23 février. On croit que la CIRA a grandement amélioré ses compétences en matière d'explosifs. Les terroristes républicains auraient été aidés par des groupes révolutionnaires espagnols.

A Saithill, CO. Galway, 28 personnes sont arrêtées pour désordre public. La plupart proviennent d'Irlande du Nord.

Une bombe est trouvée sous un taxi. Personne n'est blessé. Le Sinn Fein accuse le camp loyaliste.

24 fëvrier. Les forces policières de République d'Irlande croient que les terroristes loyalistes ont acquis des très hautes compéteaces dans la fabrication et la manipulation d'explosifs.

Une bombe de 250 livres est découverte près de la frontière du comte de Cavan. Eiie ressemble en tous points aux bombes de la Cl&% La police croit qu'elle devait être acheminée vers l'Irlande du Nord.

Un membre de l'IRA, en interview à la British Broadcasting Corporation (BBC), affirme que l'IRA n'a rien a voir avec les récentes explosions. Selon lui, l'utilisation d'anciens codes d'alerte (lors de l'évacuation des édifices) et d'anciennes technologies de l'RA (des bombes beaucoup moins puissantes que celles actuellement fahiquees par l'IRA) confirme la thèse du complot visant à déstabiliser le mouvement républicain.

Un Écossais décrit comme un «fixer and organisem (organisateur d'actions terroristes) de l'IRA est condamné à 20 ans de prison pour sa participation à me explosion en 1994.

26 février. Un colis piégé fait 4 blessés à Belfast. La police mentionne que c'est la troisième bombe envoyée par la poste en une semaine. Il7 28 février. La police, qui craint une attaque loyaliste, augmente ses effdsà Dublin. Rien ne se produit. C'est plutôt à BeIfast qu'une bombe explose dans une école sans faire de victime.

1" mars. La CIRA semble accueillir un nombre grandissant de terroristes dissidents de I'IRA.

L'Irish National Liberation Amy (JNLA) revendique l'explosion d'une bombe dans une école de Beifast Nord, le samedi 28 février au matin, et menace de fbpper de nouveau s'il y a encore répression militaire britannique envers les catholiques.

2 mars. Les forces policières d'Irlande interceptent une bombe placée sous une voiture tout près de la fkontière nord-sud. On soupçonne ta CIRA.

3 mars. Deux hommes, un catholique et un protestant, se font assassiner dans un pub de

Poyntzpass, CO. Armagh. Les deux amis buvaient ensemble lorsque deux hommes portant des cagoules sont entrés et ont ouvert le feu sur eux.

L'image de la police irlandaise est entachée. Un homme accusé de viol infantile, qui avait déclaré a la police sa culpabilité, clame son innocence et soutient que les officiers l'auraient forcé à signer des aveux. Trois jours plus tard, un inspecteur est condamné à 6 ans de prison pour avoir harcelé une femme.

5 mars. Une mére a son enfant de trois ans sont blessés à la suite d'une attaque armée dans leur maison. La femme, protestante, est mariée à un catholique. On croit que la serait a l'origine de l'attaque. 8 mars. La LW lance un appel à tous les Protestants, de même qu'au clergé. Le groupe atnrme que le processus de paix se soldera par une unité irlandaise dans un état catholique romain et gaélique celtique. La LWannonce égaiement au Su- T'es qu'eue a acquis des détonateurs commerciaux et qu'elle s'apprête à fke exploser des bombes en république d'Irlande.

La tension augmente dans les universités irlandaises. Les relations entre les étudiants catholiques et les étudiants protestants s'enflamment.

Un autre couple catholique-protestant est la cible d'un attentat. Les deux personnes

échappent de peu à une bombe lancée sur leur maison a Lame, CO. Antrim. Bertie Shaw, la victime catholique, croit qu'il s'agit d'un coup des loyalistes.

B. Les actions symboüques et les organismes sateIlites

6 février. Mo Mowlan et Liz O'Domei (ministre d'État aux Affaires extérieures) prennent part à une activité, a Glencree, visant à promouvoir le processus de paix.

9 février. Millenium Ireland, un nouveau regroupement faisant la promotion de la religion chrétienne pour le nouveau millénaire, demande à ce qu'on érige une statut de Saint-Patrick, ou du Christ, à Hill of Howth ou dans les montagnes de Dublin.

12 février. Des Nord-Irlandais organisent des audiences publiques sur l'avenir de leur province. Ils ont également construit un site web : www. meszabvt es.orddialowel

À 1 1 h du matin deux minutes de silence sont respectées comme symbole d'espoir de paix partout en Irlande. 18 février. Un organisme appelé Fadies Against intimidation and Terror (FAIT) remet au Taoiseach la liste de tous les récents incidents brisant les principes de Mitchell.

19 février. Le Commitee on Administration of Justice (0,un comité de droits humanitaires, soumet au gouvernement une cassette vidéo démontrant la violence policière que subissent les catholiques lors des marches de Derry et de BeKast.

22 février. Gerry Adams fait un discours nationaliste a Wexford, en commémoration de la rébellion irlandaise de 1798.

25 février. Un nouvel organisme, New Agenrkr, fait son apparition. il est formé de représentants d'institutions conmierciales non politiques, de civils et de membres des Églises catholique et protestante, en Irlande du Nord. Son but est de promouvou l'établissement d'institutions nord-sud et de favoriser un chat de coopération. New Agenda a distribué 11 000 exemplaires d'une trousse contenant des documents intitulés : new thinking, new fanpage, new vafrres et new principfes.

27 février. Monica McWilliams, présidente de la coalition des femmes, demande à ce qu'on considère les besoins des femmes au même titre que ceux de la religion et de la politique dans les négociations du processus de paix. Elle appelle également a une collaboration accrue entre les institutions économiques du nord et celles du sud.

6 mars. Des dissidents des diffërents partis républicains, désabusés par les négociations, se rassemblent sous la banniére du 32 County Sovereignty Commitee et annoncent la fondation d'une cellule aux États-unis.

Une marche loyaliste est organisée a Portadown en guise de protestation aux négociations et au mouvement unioniste. Plus de 1000 persornes y participent. 120 5 février. John Bruton, chef du Fie Gael, prie les protestants de cesser d'associer la religion à des mouvements violents comme l'ordre orangiste. Il mentionne également que l'enseignement séparé est un luxe que l'Irlande du Nord ne peut plus se permettre.

7 février. é église presbytérienne annonce qu'eue soulignera le bicentenaire de la Rébellion de 1798 le 7 mai prochain, au Union CoUege de BeW.

9 février. Le docteur John Buckley, un nouvel évêque, souhaite l'amélioration imminente de l'image de l'égiise catholique qui a connu des moments difkiles au cours des dernières a~ées. Buckley soutient que l'Église ne doit plus être associée à la violence.

27 février. Le modérateur presbytérien, Sam Hutchinson, rappelle que les négociations multipartites constituent une opportunité historique que les partis ne doivent pas manquer.

3 mars. Les résultats surprenants d'me étude statistique font la manchette : 70 % des étudiantes et 90 % des dirigeants du plus gros collège protestant de Dublin sont catholiques. iî s'agit du Alexandra College, une école secondaire pour filles.

5 mars. Le clergé se mobilise pour condamner la vague de meurtres d'amis et de couples catholiques-protestants. Annexe 3 Glossaire des acteum de la crise irlandaise Adams, Gel: Lca&r du Sinn Fein. Ahern, Bertie : Chef du Fianna Fail et Taoiseach (chefdu pmemment). Aliance Parîy : Parti ii'béral unioniste. Andrews, David : Ministre iriandais des affaueS extérieures. Armée britannique : L'année britannique! en général, ou les soldats qui en font partie. Armée irlandaise : L'armée irlandaise en général, ou les sold;ils qui en font partie. Avocats du Sinn Fein : Avocats chargés & défendre le Sinn Fein dans la contemion Idgale & son exclusion des pourparlers & paix. BBC : British Broadcasting Corporation. Blair. Tony : Premier ministre briîmaique. Bnrton, John : Chef & Fine Gad- CIRA : Continuity Irish RepiMican Amy. Groupe tenoriste formé par des dissidents de 1'IRG en désaccord avec lc ccsxz-le-feu. Communauté irlandaise riir USA : Ensembie des irlandais qui habitent sur le temtok américain La plupart sont des descendants des immigrants & la gran& famine. DAAD : Direct Action Against Drugs. Organisation tenoriste radicale. formée par des dissi&nts & l'IRA. de Brun, Bairbre : Membre & l'équipe & négociateurs du Sinn Fein. de Chastelain. John : Générai canadien agissant à titre & médiateur dans les négociatioos. Dissidents de la LVF : Ensemble &s terroristes radicaux ayant quitté la LVF en signe & désapproiiation des principes & Mitchell. Doherty. Pat : Membre de l'équipe de negociation du Sinn Fein, DZTP : Democratic Unionist Party. Électorat : Population votante &s demières élections en répibiicpe d'Irlande ou des dernières élection en Ulster. Experts : Ensemble âes chercheurs, écrivains et poiitialognres interrogés par les jounialistes. Ferris. Martin : Membre de l'équipe & négociation du Sinn Fein. Fiana Fail : Parti irlandais au puvoir. Son chef, Bertie Ahem, porte le titre & Taoiseach (1" minisue). Fine Gad : Parti républicain faisant la promotion & la culture gaélique. Fianagui. Ronnie : Chef & la Royal Ulster Constabilary, Fortnigbt Education Tnwt : Organisme &nt le mandat principal est d'informer la population sur la politique irlandaise. Couvemement britannique ou m porCepardc: Caractérise l'ensemble des ciépites, ministres et employés du parti travailliste & Tony Blair, impliqués dans les négociations du processus de paix anglo-irlandais. Couvernement iriandais ou ses porlc-p.ridt: Caractérise l'ensemble des &put&, ministres et employés de la «coalition arcencieh dirigée par Bertic Ahcrn, impliqués dans les négociations du pacessus de paix anglo- irlandais. Hinds. Brong : Membre & la Women 's Coufition. Rolkeri. Harry : hmier ministre finlandais et médiateur dam les négociations de paix anglc+ulandaises. 123 Hume. John : Chef du SDLP. Eutchison, Billy : Chef Q PUP. Ingra.cn, Adam : Ministre britannique de la dmrité en Irlande Q Nord Initiative on conflict rrsdiitioa md ctbniciîy : G~oupede recherche de I'Universi~d'Ulster. iNLA : Irish National Liberation Amy. Groupe terroriste formé prdes dissichts & I'IRA IRA : Irish Repiblican Amy. Groupe terroriste répiblicain étroitement Iié au Sian Fein. Irdmd on Sun& : hebdoiniuiaire irlandais. ITN : Irish Telaision Network Journalistes : Reporters & la télévision. & la radio et des journaux Juge de la Haute Cour & jo&iœ dt Dmbtia œ Tiibaatl :juge attitré à la cause & l'exclusion du Sinn Fein m de façon plus générale, tribunal chargé & trancher la cause & l'exclusion & Sinn Fein. Kelly. Gerry : Membre de l'équipe & négociation Q Sinn Fein. Loyzliste : Unioniste radical «loyal>)à la Grande-Bretagne. Cette loyau3 passe généralement par la violence. LW: LuLovalistVolonteers Force. Groupe terroriste au service des inté& Ioyaiistes. Mallon, Seamus : leader des -tés du SDLP. McCartney. Robert : Chef de I'UKUP. McCuinness, Martin : Chef & I'équip âe négociateurs du Sinn Fein. hlclaughlin. Mitchel :Résident du Sinn Fein. McMichael. Garry : Chcf & 1'UDP. Milices catholiques : EnsemMe des groupes paramilitaires catholiques. Milices loyalistes: Ensemble &s groupes paramilitaires lo_valistes. Milices protestantes: Ensemble des groupes paramditaires protestants. Mitchell, Georges : Sénateur américain agissant a titre & médiateur dans les négociations. Mowlan. Mo : Ministre britannique &ldguée a I'Iriaade du Nord Murphy. Paul : Adjoint de Mo Mowlan. Négociateurs : Ensemble des organisations politiques présentes à la tabk des négociations. Nesbitt. Dermon : Membre & l'équipe de négociateurs de I'UUP. Paisley. Ian @iverend) : Chef& DüP. Partis protestants : Dénomination générale qui inclut l'ensemble des partis unioaistes et &s partis partisloyalistes Prisonniers politiques : Ensembies dcs membres des milices incaru& en Ulster ou en Anglelem à la suite d'actes terronstcs. PUP : Progressive Unionist Party. Parti unioniste étroitement lié à I'UVF. Républicains : Partisans de la rtintégration & I'Lrlanck Nord à la Réplblique d'Irlande. Rodgers. Brid : DCpuld catholique & FürtaQwn. RUC : Royal Ulster Constabulary. Poliœ d'Irlande du Nord SDLP : Social Democratic and Laôour Party. Gowcmement iriandais sortant aux dernières élections. Sinn Fein : Parti Républicain étroitement Lié à I'IRA Ses dirigeants ont, pour la pluput, 3éjà fait partie & l'IRA 124 Suspects : Individus arrêtés par la police à la suite d'actes terroristes. Taoiseach : Leader & gouvernement bhdais(premier ministre). Terroristes : Ensembie des gnntpcs paramilitaires, carboiiqucs et prorestants, et da individus qui en font partie. Trimble. David : Chef & I'UUP. UDA : Ulster Mense Associaiion Groupe terroriste étroitement lié A I'UDP. UDP : Ulster Democratic Party. Parti unioniste étroitement iié à I'UDA et à I'UFF.

üFF : Ulster Freedorn Fighters. Groupe terroriste étroitement lie ii I'UDP. UKUP : United KingQrn Unionist Party. Unioniste : Indivi& adhérant à la Qctriw politique qui supporte l'idée de garder L'IrlanQ du Nord comme une des 4 pm-inces du Royaume Uni. UUP : Ulster Unionist Party. Victimes : Ensemble des aies humaines aueintes par des actes terroristes. Women's Codition : Organisation féministe, formée & catholiques et & potestantes. qui prend part au. négociations & paix. Wright, Bill : Leader de la LW,asasid clans la prison du Maze, le 27 décembre 1997. Annexe 4 Themes, poierniques et *wrents recenses dans le corpus Accord entre les partis dds: L'exclusion du Sinn Fein des pznirpatiers &ne l'idée d'un accord entte les «partis modérés>: le SDLP et I'UUP. Accord politique : nojet initial d'arriver à une entente entre tous les partis négociateurs qui serait soumise a la population par un niférendum popilaire en mai. Appels au caime : A quelques reprises, les leaden politiques et religieux appelleront les milices ;5 respeaer leur cessez-le-feu et a ne pas tomber dans le jeu & la provaaion et de la vengeance. Collecte de fonds du Sinn Fein aux États-unis : A la suite & son exclusion dcs pwrparlers, le Sinn Fein organise une visite au. États-unis où les communautés irlandaises sont nombrwses. Ce geste semble une provocation, puisqu'il retarde le retour du Sinn Fein à la table des négociations. Conditions du Sinn Fein pour rrtooratr aux dgoci.tioas : Une fois exclu Qs dgociations, Gerry A&ms se Mt trés critique envers le procesus & paix Il posera alors des conditions jmur que son parti retourne au.. négociations. La requête principale sera une rencontre avec Tony Blair. Double meurtre de Poyotzpass : Vers la fin du mois & fa.rier, ceriaines milices décident & s'attqwr au processus de pais lui-même. Le Quble meurtre & Poynrzpass en est un bon exemple. Deux amis. un catholique et un protestant. qui ne sont impliqués dans aucun mowement politique ni paramilitaire. sont hidement abattus cians un pub afin de creuser le f& entre les cieux camps. Élections de 1997 : Wérence aitu résultats Qs Qmikres élections en réprblique d'lriande. en 1997. Enquêtes policiéres ou culpabiïité de l'IRA : Toutes les enquêtes policières (meurtres,bombes, etc.) et la question de la culpabilité de l'IRA dans les meurtres & Robert Dougan et & BranQn Campbell. Exclusion du Sinn Fein : Tout œ qui a trait au verdia ou à l'idée d'exclusion du Sinn Fein des pourpaders & paix Exclusion ou réintégmtioa de I'UDP aus négociations : En janvier 1998, I'UDP est exclu des pourparlers suite à l'assassinat de trois catholiques par I'UDA milice reliée à I'UDP. Le parti unioniste sera réadmis à la table des négociations cn f&cr 1998. Explosions : Cette catégorie regroupe les attentats à la bombe ccmmis à la suite & l'exclusion du Sinn Fein. Les principaux sont çcu de PortaQwn et & Moira. Framework Agreement : Document signé en 1995 par les gouvernements irlandais et britannique a6n de définir un cadre pour Ics négociations de paix. LRS pourparlers n'ont &buté & façon sérieuse qu'en juillet 1997 par le ccsxz-lc-feu & l'mi. Influence d'opposants au prpccssus de paix : Cettc idée naît de l'exlusion du Sinn Fein. On commence à cmire que certaines miiices sont a t'idée même & négocier. Aucun autre parti ne sera exclu par la suite. malgré plusieurs mcurtrcs et explosions. instabilité du processus & pais : Ce concep refait surface chaque fois qu'un acte terroriste est commis. il accompagne cgakmcnt I'cxclusion du Sinn Fein. C'est un qmbole & dbwagemcnt faoe à des négociations qui ne semblent pas aboutir. La LWrevendique une tentative d'attentat : Une bombe est désamorcée à Dnimmad. La LWen revendique la responsabilité cn réponse à l'anentat de Portaâown muépar le camp catholique. 127 Le Sinn Fein met en âoute I'iaipueidité du pmcemm : L'enquête @cière sut les meurtres Q Robert Doiigan et de Brandon Campbell est contes& par le Sinn Fein. La ROC, qui bit sowent l'objet de plaintes catbohqws pour discrimination. tire des conclusions Utives en portant le blâme sur l'IRA sans preuve concluante. Geny Adams criera alors au complot, en soutenant que les partis protestants et la potice sont de mèche pour exclure le Sinn Fein des pourparlers. Libération des prisonniers politiques : Une des revendications Q Sinn Fein. La plupart sont des membres Q l'IRA incarcérés en UIster ou en Angleterre. Manifestations : Marches et démonstrations popilaires dans les rues. Menaces unionistes : Les partis unionias menacent & quitter la table bes népcbtions a maintes reprises et obtiennent ainsi quelques gains stratégiques. Meurtres de Robert Dougm et de Brrradoa Campbell : Deux protestants sont assashk. Ces deux crimes, commis fcs 9 et IO fëvrier 1998 et reprochés à l'IRA. causeront I'exclusion du Sinn Fein des dgociations multipartites. Pressions protestantes pour alourdir Ir sentcace du Sinn Fein : Tout au long Q &%at sur l'exclusion du Sinn Fein. les partis protestants font Qs pressions pour mettre le parti républicain hors-jeu- Une fois la sentence prononcée. les partis protestants tenteront d'allonger la période d'exclusion. Rappel des actes terroristes : Référence à la violence passée en Ulster ou en répiMique d'Irian&. Rattachement de l'Ulster A la Grande-Bretagne : Objet principal du mowement unioniste. Les protestants unionistes souhaitent le rétabüssement d'une certaine stabilité politique en Ulster en Mayant une fois pour toutes les objectifs républicains. L'IrlandÊ du Nord est présentement sous la tutelle britannique. Le parlement & Belfast est donc inactif depuis plusieurs années, piisqu'ii est incapabîe de gérer la crise irlaadaise. Référendum de mai : Agen& politique proposé par Mo Mowlan afin d'éviter le piétinement dans les négociations. Un accord doit être signé par les négociateurs a la fin du mois d'avril et soumis à la popdation, par un reiérendum populaire. en mai. Rdforme de la RUC : La RUC est constamment critiquée par les catholiques. Les actes & dixrimioation sont courants. Ce corps policier, composé à 94% par cks Protesmis, «protège» popilation nord-irlandaise curnposde à 45% de catholiques. Rencontre entre Tony Blair et Cerry Adams : À la suite & l'exclusion & Sinn Fein, Gerry Adams demandera un entretien avec Tony Blair. Cette requête &viendra une condition par Adams pour que son psrti accepe de retourner négocier. Résistance du Sinn Fein rl son exclusion ou coatcst.tiaa âe la stnteoce en justice : Protestation du Sinn Fein lorsque l'id& & l'exclusion est fornul&. fistance durant le &bat et contestation en justice alors que la sentence est prononcée.

Retour du Sinn Fein PUI négociatioos : L'exclus~on& Sinn Fein est QuMée d'un second debat : celui & pévoir une date de réadmission. Le 9 mars sera choisi. Cependant, le Sinn Fein retardera cette date en posant ses popes conditions pour retourner aux négociations. Retrait de l'armée britannique : Revendication de longue date des répiblicabs. L'année britannique est îds présente dans les rues de Beifast et fort contestée par les catboliqws qui se disent victimes & discrimination Sondages : Quelques fois utilises pour donner un apefçu & la percepion populaue du prx;essus de paix Structure du pouvoir en Ulster : Tout œ qui a trait au statut politique & l'Made ch Nord et à la mise en place d'un nouveau parlement ii Belfàst. Tensions ou divishm w scia & l'IRA : Bien que Qs gnwipes dissidenu & l'IRA existent Qpiis lon@emps, il semble que le cessez-le feu & la plus grande milice rQnMcaine ait accentué legbenomèae. La ClRA. l'=A et DAAD élargissent lem rangs. Trêve de I'IRA ou principes de Mitchell : Les principes & Mitchell sont un ensemble & propositions encadrant le cessez-le-feu des milices. Ces denrieres Qivent les respeaer pour que le parti politique auquel elles sont reliées bénéficie du droit de siéger ii ta table des négociations. La trêve & l'IRA repbenîe simpiemenî la jourde historique. en juillet 1997. où les dices dpbiicaines on acçepé de déposer les armes pour permettre au Sinn Fein cie participer aux pourparlers. Unification de l'Irlande : Objectif des répbiicain : une ile, une Irlande. Violence catholique anticipée : L'e~clusiondu Sinn Fein laisse croire à une rupture définitive du cessez-le-feu & l'IR4 Violence protestante auticipée : Si la violence catholique se concrétise. on prévoit une réplique sanglante de la part des milices protestantes. Bibliographie thématique 1. Les medias en temps de crise

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page Introduction...... 6 Présentation du sujet- ...... 7 Articuiation & la pobldmatique...... 10 MéthodoIogie...... 12 Le contre SOCioptitique~...... 1s -tarion der plilripdes agences & pmro liées au corpus ...... 16 Limites et contraintes...... -17

1. La crise idandaise ...... 19 1.1 Mise en amtexte &s négociatims ...... 20 1-2 Le déroulement des négociations ...... 21 1.3 Projets spéciaux et lois spkiales ...... 31

2 . An* daquotidiens francophones ...... 34 2.1 p-m &~~powLeDevoir...... *...... -...... 35 2.2 Analyse dinaninitive pairLe Devoir ...... 43 2.3 pwon &cm& pour La Presse ...... -... 46 2.4 Analyse dénominative pour Lu Presse ...... -54 2.5 Comparaison des deux quaidia fhncoghcmes...... -56 2.5.1 Lecorpus ...... 56 2.5.2 Lesacteun...... 56 2.53 Les thèmes, les polémiques et les réfihents...... 57