UNIVERSITE D’ FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE

LE DEVELOPPEMENT DU NON-DEVELOPPEMENT EN MILIEU RURAL

Etude de cas : COMMUNE RURALE ANDROVAKELY

MEMOIRE DE MAITRISE Présenté Par RAZAFINDRAMBOARISON Laza

Date de soutenance : 07 Février 2008

Année universitaire : 2005-2006 Membres du Jury : Président : Prof. RAJAOSON François Juge : M. SOLOFOMIARANA Rapanoel Bruno A. Rapporteur : M. RASOLOMANANA Denis. E REMERCIEMENTS

C’est pour moi un plaisir que de reconnaître mes multiples obligations. Mes maîtres du département sociologie m’ont inculqué la fascination de la société. La fréquence à laquelle je me réfère à leurs expériences indique clairement tout ce que je dois à ce présent mémoire de maîtrise.

En effet, je suis principalement redevable à Monsieur le professeur RASOLOMANANA Denis E. qui m’a patiemment expliqué les subtilités de l’essence d’un mémoire de maîtrise en sociologie. En outre j’aimerais remercier Monsieur le Maire de la Commune Rurale Androvakely, spécialement RAZAFINDRASOLO Célestin pour m’avoir permis de réaliser jusqu’à son terme la recherche sur terrain ; et puis les familles qui ont pris de leurs temps pour m’aider à rassembler les informations nécessaires et de m’héberger. Enfin, mes amis qui m’ont aidé simplement parce qu’ils étaient là.

SOMMAIRE Première partie LE SYSTEME D’ORGANISATION DU TRAVAIL RURAL Chap.I - CADRE THEORIQUE Chap.II- PRESENTATION DE LA COMMUNE RURALE ANDROVAKELY Chap.III – LE PROCESSUS DE PRODUCTION

Deuxième partie LE NIVEAU DE DEVELOPPEMENT Chap.I - LE DEVELOPPEMENT SOCIAL Chap.II - LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE Chap.III - LE NIVEAU DE DEVELOPPEMENT JURIDICO-POLITIQUE CONCLUSION PARTIELLE

Troisième partie CARACTERISATION DU DEVELOPPEMENT DU NON- DEVELOPPEMENT Chap.I - CARACTERISTIQUES DE L’ORGANISATION DE LA PRODUCTION Chap.II - LA DISTRIBUTION DE LA PRODUCTION Chap.III - LE REVENU DU MENAGE CONCLUSION PARTIELLE Chap.IV – DEGRADATION ENVIRONNEMENTALE ET SITUATION PRECAIRE DE L’HUMAIN

CONCLUSION GENERALE LE DEPASSEMENT DU MODELE ANDRIANAMPOINIMERINISTE DE PRODUCTION

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES TABLE DES MATIERES ACRONYMES LISTE DES CARTES LISTE DES TABLEAUX ANNEXES INTRODUCTION GENERALE

Le développement du non-développement à se localise dans tous les espaces géographiques et à tous les niveaux de la structure sociale. Pour notre part, nous nous sommes posé la question de savoir le pourquoi du développement du non-développement en milieu rural. On note en effet un certain état de dysfonctionnement de la structure sociale dans le milieu rural malgache. Tel est le problème que nous allons essayer d’étudier tout au long de ce travail. Plus précisément, nous allons nous intéresser à la relation entre l’organisation du travail rural et le développement. Le thème du développement rural est à l’ordre du jour, or il convient de tenir compte du travail rural, des rapports économiques, du comportement politique et religieux des travailleurs de la terre ; les modes d’exploitation ainsi que les représentations sociales. Pour cela, notre méthodologie de recherche aura recours à la sociologie du travail, à la sociologie des organisations (…). Bref, pour qu’on puisse fournir de l’éclairage sur les transformations de la société rurale malgache, nous aurons à traiter les problèmes du développement rural surtout à partir de la théorie méthodologique : l’hyperempirisme dialectique1 de Georges GURVITCH qui avance que «toute dialectique vise à la fois des ensembles et leurs éléments constitutifs, les totalités et leurs parties. C’est le mouvement des uns et des autres. Elle envisage le mouvement vers la pluralité des totalités… nie l’isolement entre les ensembles et leurs parties…, la mise en relief des tensions c’est à dire la manifestation du fait que les éléments du même ensemble se conditionnent réciproquement… ».

LES PROCEDES DIALECTIQUES OPERATOIRES ET LEURS APPLICATIONS EN SOCIOLO GIE 2 :

I- Complémentarité dialectique : dévoiler l’apparence d’une exclusion réciproque des termes ou les éléments contraires qui se révèlent à l’éclairage dialectique les éléments s’affirmant les uns en fonction des autres en entrant de ce fait dans les mêmes ensembles. II- L’implication dialectique mutuelle consiste à retrouver dans les éléments ou termes à première vue hétérogènes ou contraires, des facteurs pour ainsi dire sécants et qui se recoupent, se contiennent, s’interpénètrent à un certain degré ou sont partiellement immanents les uns aux autres. III- L’ambiguïté dialectique c’est à dire que la réalité sociale présente l’ambivalence.

1 Il s’agit de donner à la sociologie la mission d’expliquer dont les procédés opératoires sont la complémentarité, implication. Cette théorie méthodologique use la diversité des points de vue pour arriver à dégager du moins la régularité fonctionnelle expliquant le social. GURVITCH (G), In Dialectique et sociologie, Flammarion, Paris, 1962. P 38. 2 Op.cit. p.189 à p 220 notons que les procédés V- V et VI ne sont pas obligatoires. 5

IV- La polarisation dialectique. V- La mise en réciprocité de perspective pour faire ressortir, dans les éléments n’admettant ni identification ni séparation. VI- La polarisation dialectique : éclairage par la polarisation d’éléments ne se présentant pas comme antinomique et imposé par l’expérience du mouvement du réel des totalités humaines.

L’analyse envisage donc une appréhension du milieu rural, non pas comme un univers totalement isolé mais surtout sous les différents angles. Dans un premier temps, on relatera le système d’organisation du travail rural pour connaître les rouages de ce dernier. Après avoir esquissé le niveau de développement rencontré dans notre terrain de recherche, procédons à la caractérisation du non-développement pour démontrer la logique de cette reproduction observée dans les caractéristiques de l’organisation de la production en milieu rural. Autrement dit, c’est un inventaire du type de développement du non-développement dans le milieu rural en Imerina à travers son évolution historique (où nous relaterons un exemple de structure sociale caractéristique d’un niveau de développement c’est à dire celui de notre terrain d’étude) et surtout par l’analyse de l’utilisation de la force de travail. On escompte avancer la perception de l’idée de développement, puis savoir la dynamique interne de la Commune Rurale ANDROVAKELY et le processus de mise en œuvre des stratégies de développement entrepris dans cette dernière.

1- LE CHOIX DU THEME : Le thème a été d’abord par notre réflexion durant un cours de sociologie du travail mentionnant les périples parcourus par cette branche de sociologie. Au moment où on abordait les études sociologiques antérieures concernant le chômage, notre professeur nous a laissé une question sans réponse à ce moment là. Cependant, sur le plan méthodologique, les thèmes de travail et de l’organisation productive émergeaient essentiellement sous la période du fort activisme économique en Europe. La prise en compte de l’environnement social du travailleur ne prenait une importance que par un certain FRIEDMANN (G)3 et un TOURAINE (A)4. Mais il revient à LEDRUT (R) l’importante étude sociologique5 qui consistait à la formation d’une sociologie du chômage. Elle a si bien retenu notre attention que nous avons ressenti la nécessité d’y contribuer à notre tour6.

3 FRIEDMANN (G), (In «qu’est ce que le travail ? » Annales, 1960, n°4, p.685 (cité dans la dialectique du concret, p 135) définit sociologiquement que le travail est «l’ensemble des actions que l’homme, dans un but pratique, à l’aide de son cerveau, de ses mains, d’outils ou de machines exerce sur la matière, actions qui, à leur tour, réagissent sur l’homme, le modifient ». 4 TOURAINE (A), In Bilan de la sociologie du travail, dans sociologie du travail, n°2, Le Seuil, Paris, 1962. Dont le traité est principalement centré sur le travail industriel et l’organisation contemporaine. 5 LEDRUT (R), Sociologie du chômage, PUF, Paris, 1966. Il y démontre le caractère sélectif du chômage et qu’il aboutit à l’exclusion et au cumul de tous les handicaps sociaux. 6 «L’étude des collectivités de travail devrait concerner aussi bien les formes modernes de l’agriculture, du commerce, de l’administration au même titre que celles de l’industrie », FRIEDMANN (G) et NAVILLE (P), In Traité de sociologie du travail, Tome I, A Colin, Paris, 1962 ; p 5 (cité dans Introduction à la sociologie du travail par ROLLE (P), Librairie Larousse, Paris, 1971, p.5. Le choix du présent mémoire de maîtrise portant sur le développement rural malgache s’avère être une réflexion pour le défi des paysans malgaches actuels. Avant d’agir de concert avec de quelconques partenaires aussi bien régional qu’international pour leur propre développement, ils doivent penser par eux mêmes et pour eux mêmes. Depuis la colonisation de Madagascar, nous assistons à des réorganisations économiques, politiques et sociales conçues et menées par les différents pouvoirs successifs. Bien que chaque stratégie de développement destinée aux ruraux malgaches procède d’une même philosophie directrice qui est l’épanouissement humain, toutes les idées force connues n’expriment pas une conception nouvelle de l’homme et ne définissent pas clairement le type de société prospère pour le paysannat malgache. De plus, l’exemple du milieu rural malgache reste privilégié pour une nécessité d’explication préalable afin de déceler le pourquoi de sa situation critique actuelle. DESTRUCTURATION DE L’EMPLOI EN MILIEU RURAL. Ainsi, la constatation de cet ensemble de fait impose-t-elle une réflexion qui, d’après nous n’est pas trop tardive ni inutile puisque le problème qu’on veut traiter n’est pas strictement agricole, il est rural. Il englobe la population rurale et non-rurale. L’étude doit rassembler dans un tout, et coordonne une foule de problèmes jusqu’ici ou trop ignorés ou trop étudié séparément. En effet, la plupart des moyens utilisés jusqu’alors pour analyser la paupérisation en milieu rural relève généralement des méthodologies ne s’adaptant pas à la réalité malagasy. A l’évidence, il ne suffit pas de se contenter des études sur ces points menées par nos aînés mais de contribuer en revanche à l’analyse du développement rural. Pour nous, le centre des préoccupations se rapporte plutôt à l’analyse du développement du non-développement en milieu rural malgache. Certes, ce sont là deux mots qui ne sont pas nouveaux. On pourrait dire deux mots employés souvent mais jamais mis en relation. Néanmoins, l’essentiel est sans doute de comprendre cette antinomie qu’ils s’éclairent l’un de l’autre.

2- LA PROBLEMATIQUE : D’abord pour ne pas s’éloigner du concret, il nous est nécessaire d’analyser les aspects de la réalité sociale malgache en prenant un exemple de terrain significatif, dont la Commune Rurale Androvakely, afin d’aboutir à une généralisation d’une problématique empirique du milieu rural. Dans cet ordre d’idée, il s’agit de pénétrer effectivement dans les profondeurs du réel, tellement les handicaps sociaux s’accumulent en ce qui concerne le paysannat malgache. Pour ainsi dire le personnel agricole détient à lui seul de considérables désavantages, tantôt acquis tantôt imposés dans les domaines social, économique et juridico-politique ; et présentant le désordre social. Les causes en sont très variées. Elles concernent le développement rural national et tant d’autres encore que nous aurons à pénétrer plus profondément dans le processus de ce mémoire. Considérée dans la présente étude, la sociologie contemporaine du monde rural a la vocation d’expliquer les faits sociaux. C’est une approche qui ne se bornerait pas à une simple observation analytique de la Commune Rurale Androvakely. Elle tendrait à comprendre les 7 situations sociales vécues par l’entité villageoise et ses mutations profondes dans le cadre du phénomène qu’on appelle le développement. Ce double objectif fondamental permettra de reformuler l’idée de développement qui s’applique au quotidien de la société rurale à Androvakely. Par ailleurs, l’analyse privilégiera la critique en terme d’appréciation de la portée du mot développement dans le cadre du système d’organisation du travail rural, la politique actuelle du développement rural7 et enfin dans la logique du rapport ville-campagne. Tout cela conduira à élucider les interconnections des éléments et des structures qui conditionnent le travail rural.

3- HYPOTHESE : Ainsi, suite à la paupérisation grandissante du milieu rural malgache, ce phénomène semble avant tout être l’effet hypothétique de la déstructuration de l’emploi en milieu rural. Pour ainsi dire la praxis8 rurale en terme d’action de production, de travail de création, bref de l’effort proposé par l’ensemble rural se trouve dans l’impasse. En premier lieu, d’une part le caractère saisonnier de l’agriculture et du cycle de production contrarie les manœuvres agricoles du paysan sur l’organisation rationnelle, sur les conditions techniques inhérentes à l’activité agricole et accentue l’évidence de la situation. Dans un second temps, la faiblesse de l’exploitation (due à des héritages coutumiers et culturels entre autre le processus de transmission des biens et les terres cultivées…) constitue d’autre part un fond non négligeable du problème de la réduction du temps de travail, le rythme de travail de la population active rurale. On assiste par conséquent à un chômage partiel (ou fragmentaire) en concomitance avec l’instabilité salariale de cette dernière.

Par ailleurs, la production de subsistance est corollaire à la faiblesse de la production dans le cadre d’une persistance du mode de production de la maisonnée, ce support culturel qui tend à maintenir l’incapacité des ruraux à accumuler du surplus capitalisant. Tellement, le progrès technique est insuffisant et les ressources naturelles sont épuisées, le chômage technologique persiste à travers la surexploitation du sol. D’où l’absence de l’attrait du métier et la conscience professionnelle est ainsi faiblement engagée. En outre, les séquelles apportées par le rapport ville-campagne ne font qu’aggraver la situation critique aux différents niveaux de la réalité sociale (la production, la gestion, la commercialisation et les échanges…. En fait, le milieu rural ; dans ce système de communication continue à rester une zone d’approvisionnement à bas prix (productions agricoles, humaine, énergie…) comme un secteur de débouché avantageux des productions de consommation et de luxe.

7 A l’occasion de la stratégie de la lutte contre la pauvreté, la mise en œuvre du plan d’action pour le développement rural et du référentiel national du secteur agricole, le gouvernement de la République de Madagascar avec la contribution de la Banque Mondiale a décidé de mettre en œuvre le Projet de Soutien au Développement Rural-PSDR (accord de crédit n°3524-MAG de l’IDA dans les six provinces du pays, dont Antananarivo. 8De MARX (K) qui signifie efforts humains se manifestant dans la vie des hommes, des groupes, des classes sociales ; de la réalité historique. Autrement «la praxis est l’unité active de l’homme et du monde, de la matière et de l’esprit, du sujet et de l’objet, du produit et du producteur ». In La dialectique du concret, p 151. Finalement on assiste à l’incertitude de l’organisation juridico-politique, économique et sociale du travail rural (qui est manœuvré par les rouages du projet de développement actuel) puisque le potentiel humain est délaissé dans les troubles de la considération de l’homme rural comme un simple facteur de production sans lui octroyer dorénavant des statuts et des rôles par lesquels il pourrait devenir le véritable moteur de développement et de changement de sa société. Faute de sécurité sociale (en ce qui concerne la santé, la sécurité, l’éducation de base et de l’éducation professionnalisante). Au niveau du rendement de son travail le paysan ne savoure pas le profit et l’avantage apportés par ses activités, le paysan n’agit par sur la mise en valeur des activités rurales sur les plans de la connaissance, des facultés des aptitudes et de la disponibilité efficace aux travaux agricoles. Dans sa dimension politique, au premier abord quoique la population rurale offre une représentativité électorale, elle ne jouit pas en retour de la décentralisation effective et de la démocratie véritable9. L’administration ne revalorise pas à sa juste valeur la communauté de base (le fokonolona et la Commune Rurale même), elle ne la replace pas dans son contexte réel c’est à dire la prise de décision cohérente et concertée avec cette structure essentielle à la bonne gouvernance. La question est de savoir dans ce sens la présence juridico- politique et économique des ruraux, c’est à dire son poids. Est-ce qu’ils arrivent à modifier les comportements en faveur du développement dans le cadre du droit de disposer à sa guise des idées et des biens ? (à l’exemple de l’appropriation de la terre, de la possibilité de l’autonomie en acte….). De plus, sur le plan idéologique, les pratiques sociales s’érigent en véritable institution. Elles affectent également l’organisation du travail rural. Une psychologie paysanne10 non-favorable à cette praxis rurale pèse sur la structure juridico-politique de la société rurale jusqu’à rendre inopérant les projets de développement rural actuels à l’occasion de l’élaboration du Plan de Développement Communal (P.C.D). On pourrait dire de ce fait que l’interférence des valeurs typiques de la société rurale avec la mise en œuvre du P.C.D peut produire des contradictions locales (ce qui est à vérifier sur le terrain).

4- LA METHODOLOGIE : Tout ce qu’on a pu avancer jusqu’alors a besoin d’une théorie méthodologique rigoureuse et crédible qui tienne compte de l’interdisciplinarité des différentes sciences sociales (à savoir l’histoire, l’anthropologie, la psychologie, la géographie,…) dont l’essentiel de ces matériaux de travail est la sociologie. Tout au long de ce travail, le dit «terrain » comprend chronologiquement deux phases : - La phase préparatoire par laquelle on a pu entreprendre un premier contact avec les autorités (en l’occurrence Monsieur le Maire, les chefs quartiers, les tangalamena (anciens) et d’autres meneurs de la Commune au cours d’une assemblée générale au niveau de la Commune. Le but

9 Dans le maintien constant d’une communication entre le pouvoir central et le citoyen, le bien commun dépasse les points de vue particularistes. 10 RAZAFIMPAHANANA (B), In Le paysan malagasy, collection Point de vue sur la société malagasy, Tananarive, 1972. 9 de cette première phase était d’avoir une première appréhension de la Commune (en terme de données d’ordres physique, démographique, socio-économique et environnemental) et surtout de nous servir ce premier contact pour informer les communautés villageoises sur notre démarche sur le terrain, ainsi que l’objet de notre séjour. - La phase d’enquête proprement dite auprès de chaque Fokontany qui a duré exactement 20 jours. Cette phase se démarque par l’utilisation de la méthode d’enquête : le diagnostic participatif dont le but est d’identifier les aspects socioculturels (l’historique, les ressources existantes, la démographie, les croyances…) et les mécanismes institutionnels dans chaque Fokontany par le biais des multiples outils à savoir l’Evaluation Rurale Participative l’entretien semi-structuré ; tout ceci sans éloigner l’approche genre. L’enquête se déroulait en effet dans le cadre du processus itératif et participatif qui s’appuie sur une mobilisation et sur la participation des différentes classes sociales de chaque hameau des Fokontany pour ainsi dire que l’enquête ne pourrait se dérouler qu’à partir d’une population hétérogène du fait que nous voulons savoir le «sens du vécu ». Encore faut-il noter que l’enquête doit aboutir à la connaissance de la situation réelle du milieu rural où les acteurs sociaux jouent un rôle prépondérant. Elle est surtout exploratoire à propos de son mode de production, de ses imaginaires profonds, des problèmes vécus…

Somme toute, les données recueillies s’avèrent être aussi bien des données quantitatives que qualitatives, l’exploitation des données obtenues consistera en l’analyse statistique des données quantitatives mais surtout l’«analyse de contenu » des résultats de l’enquête comme le dit BERELSON que «c’est une technique pour la description objective, systématique et qualitative du contenu manifeste des communications, ayant pour but de les interpréter »11. Finalement ces données suggèrent une corrélation, autrement dit un rapport qui met en exergue la dialectique entre la dynamique de la politique de développement et la paupérisation du milieu rural. Effectivement, l’approche sociologique propose un outil qui veut rendre notre processus de synthèse du problème sur l’organisation sociale de la production rurale la plus logique dans son bon déroulement. Cependant, notre démarche sur le terrain n’a cessé de faire face à de multiples problèmes tel l’inexistence de service technique au sein de la Commune pouvant nous octroyer des données ou des informations plus pertinentes auxquels on peut rendre plus crédible notre analyse. De plus, la Commune Rurale Androvakely ne dispose pas encore des documents de base (historiques, infrastructures, économiques ou des documents concernant les activités agricoles de la Commune) puisque l’actuelle commune n’a eu ce statut que depuis deux ans. Tout compte fait, la documentation auprès des bibliothèques les archives nationales ou encore auprès des organismes font l’objet d’une nécessité puisque comme nous l’avons dit, les informations inhérentes à notre objet d’étude n’ont pas été obtenues au moment de la descente sur le terrain.

11 Rapportée par GRAWITZ (M) In Méthodes des sciences sociales, 2è édition Dalloz, Paris, 1974, p 627. A la suite de tout ce qu’on a pu voir jusque là, nous sommes amenés dans un premier temps à l’investigation sur le système d’organisation du travail rural (à enquêter sur les procédés agricoles et les différents équipements agricole, les types de cultures pratiqués par les paysans et le calendrier agricole, les objectifs de la production, la technique utilisée…), la division du travail (les rapports des individus avec autrui et avec l’environnement, statuts et qualifications…) ; sur les facteurs permettant la production ( l’appropriation de la terre , la superficie cultivée, le capital « vary maitso » en guise de capital financier…) Dans un second temps, ayant quitté le terrain, il n’existe pas de faits sociologiques bruts que l’on puisse engranger en masse au cours de l’enquête. De ce fait il faut se livrer à leur synthèse. Les faits observés sont construits comme tel par la démarche sociologique. Il est impératif dans ce sens de les organiser en fonction de leur logique interne en rapport avec le terme du développement, d’abord sur les points de vue social concernant l’éducation, la santé, le culturel, l’environnement ; puis sur les points de vue juridico-politique dans le cadre de la bonne gouvernance, de l’idéologie et l’imaginaire social, la décentralisation et le développement, cela à l’égard des perspectives esquissées dans la politique nationale concernant le développement rural ; enfin sous l’angle économique et en particulier au niveau de l’échange entre la ville et la Commune Rurale Androvakely, au niveau de l’épargne, le crédit et le salariat… En définitive, concluons cette section par l’analyse de la transformation sociale tout en mentionnant les logiques possibles de cette réalité sociale. Autrement dit, à travers de multiples facettes caractéristiques des faits dénonçant la paupérisation de l’homme. Ce sont, d’une vision totalisante, des notes qui doivent mentionner les incohérences du mot développement avec ce qui est la réalité du milieu rural malgache tout en mettant en avant le caractère multidimensionnel12 de la pauvreté qui concerne tout autant la vie de la Commune et les institutions politiques que la régulation économique et les enjeux sociaux.

Ce mémoire de maîtrise cherche donc à démontrer cette antinomie. Non limitée à des mesures ponctuelles, cette démonstration vient naturellement du moment où on aura survolé dans un premier temps la présentation du terroir ou la monographie de la Commune Rurale. Dans ce plan général figurera ensuite un aperçu du chômage en milieu rural observé sous différents angles. En dernier chapitre, il tâchera de mentionner la logique de cette reproduction sociale qu’est le chômage dans la population agricole. En définitive, la conclusion essaiera d’apporter quelques rappels de l’existence du modèle Andrianampoinimeriniste de production et son rapport avec le développement du non-développement qu’on abordera plus loin.

12 Ce caractère de la pauvreté en fait une question sociale et politique tout autant qu’économique insiste la Revue Afrique contemporaine, N° 208, 2003, p 7. 11

Première partie

LE SYSTEME D’ORGANISATION DU TRAVAIL RURAL

Chapitre premier.- CADRE THEORIQUE

I-1- La notion de sous-développement : Au moment d’esquisser le terme «développement », l’aspect tel le «sous-développement » importe d’être signalé. L’analyse du développement du non-développement en milieu rural conduit en effet à reconnaître le terme «sous-développement ». Ce dernier a été surtout vulgarisé (avec les notions «tiers-monde » et le «pays en voie de développement ») après la seconde guerre mondiale. Il désigne un problème de développement (en terme de progrès) des pays anciennement colonisés par les puissances européennes. Le sous-développement est caractérisé13 en premier lieu au plan démographique : forte croissance de la population qui ne trouve pas son corrélât dans la croissance de l’économie. Par ailleurs, il est mesuré à partir de la faiblesse du revenu, insuffisante à la reproduction du producteur (travailleur). Autrement dit le travailleur est incapable d’assurer la reproduction élargie d’un certain capital. En outre, les pays qualifiés de sous-développés paraissent entretenir les influences traditionalistes qui

13 Les précurseurs de l’analyse en étaient SAUVY (A de) In Théorie générale de la population, PUF, Paris, 1952 ; et FREYSSINET In Le concept de sous-développement, PUF, Paris, 1966. Et enfin BALANDIER (G), In Le «tiers-monde », travaux et documents, cahiers n°27, PUF, Paris, 1956. retardent l’adaptation du pays à la modernité. PERROUX (F) voit les sociétés sous-développées comme «des sociétés dualistes où coexistent un secteur moderne, limité et dynamique, et à un secteur dit traditionnel, de large extension et condamné à la simple «répétition ». Elles sont aussi présentes comme constituées de structures désarticulées »14. Ce concept du sous-développement avancé par la critériologie est en effet une comparaison : il s’emploie par référence à un type de société, celle que portent les pays hautement industrialisés. Les ethnocentristes considèrent par ailleurs, la différence historique de l’activité humaine. Le développé présente toute une avance considérable en des multiples domaines (économiques, culturels, technologiques…) et le sous-développé accuse des retards dans les secteurs les plus divers de l’activité (politique, social, de production…). Les pays sous-développés, présentent des cultures traditionnelles comme obstacle se dressant aux projets de modernisation technique et économique. Finalement, le fond commun qui englobe les définitions et analyse du sous développement fait référence aux critères proposés par LEVY (C) en 11 mesures15 du sous-développement dont :

- Forte mortalité et notamment mortalité infantile ; - Fécondité physiologique dans le mariage ; - Hygiène rudimentaire ; - Sous-alimentation, carences diverses ; - Faible consommation d’énergie ; - Forte proportion d’analphabètes ; - Forte proportion de cultivateurs ; - Condition inférieure de la femme ; - Travail des enfants ; - Faiblesse des classes moyennes - Echelle des sociétés (vivant par petit groupe, rôle prépondérant des liens de parenté).

I-2- La notion de développement rural : Les conceptions16 de la notion de développement ne pourront être négligées. Puisque les succès scientifiques des uns et des autres, en matière politique, culturelle et sociale, ont fait des modèles cohérents du moins enviés pour l’analyse des problèmes sociaux. Mais d’une approche plus générale le développement concerne l’amélioration qualitative et durable17 d'une économie

14 BALANDIER (G) In Sens et puissance, Les dynamiques sociales, PUF, Paris, 1971, p 114. 15 Cette proposition est en fait une approche qui nous introduit la définition du développement par la notion d’I.D.H (Indicateur de Développement Humain). 16Il y a plusieurs conceptions de la notion de développement. Citons par exemple cette conception de RANAIVOARIVONY (G de P) dans son œuvre Approche sociologique du développement et ressources humaines, Genève, 1977, p.75. «Le développement est un processus de valorisation humaine, des personnes qui, à travers l’accroissement du produit national et l’amélioration des conditions matérielles d’existence, permet un épanouissement de l’être individuel et collectif. Le développement est un processus d’accomplissement humain intégral». 17 C’est le modèle de développement économique et social visant à assurer la pérennité du patrimoine naturel de la terre. Il est fondé sur l’utilisation et la mise en œuvre d’une gestion rationnelle des ressources (naturelles, humaines et 13 rurale et de son fonctionnement. Autrement dit, c’est le changement global de la société rurale. Et il n’est pas éphémère. Cette amélioration devra être réalisée par les forces vives qui entendent orienter ce changement pour le bien de la société rurale. Concernant la société rurale, le développement rural serait, à un moment donné, la capacité de celle-ci à résoudre les problèmes fondamentaux du milieu rural. C’est à dire la production des biens leur gestion, la gestion de l’ordre interne qui va de pair avec sa capacité à défendre ses intérêts par rapport à d’autres communautés. De la politique nationale du DEVELOPPEMENT RURAL18, compte tenu de la situation dans le monde rural où la majorité de la population est pauvre, le renforcement des programmes de développement rural constitue une des premières priorités de la lutte contre la pauvreté. Il s’agit de la mise en place d’une décentralisation effective permettant de renforcer le rapprochement de l’administration des citoyens pour une gestion plus rapprochée et efficace sur les plans de la gestion des ressources. En outre, le renforcement de la sécurité est nécessaire compte tenu des conséquences néfastes du phénomène sur la vie sociale et productive de la population. Par ailleurs, afin d’améliorer la production agricole, le renforcement du programme de développement rural devra tenir compte de l’amélioration des infrastructures de production (réseaux hydrauliques, bassins versants, périmètres irrigués), du renforcement des capacités techniques et du financement du monde rural. Enfin, le désenclavement des zones de production potentielles, par la réhabilitation des réseaux de communication et de télécommunication est important pour favoriser les échanges et la commercialisation. L’amélioration de la sécurisation foncière permettra de résoudre les nombreux problèmes fonciers qui constituent des obstacles au travail de la terre.

I-3- L’organisation du travail rural : Parler de l’organisation19 du travail rural requiert d’abord la considération de l’activité faisant l’objet de rémunération. C’est à dire le travail considéré comme le facteur de production où interviennent les notions telles que : le capital, la production, le marché et les supports connexes à la vie rurale. Tout cela dans le but de la création de biens ou de services à partir de la transformation de la nature. En effet, ils représentent les ressources pour la population rurale.

Bref, la façon même de les organiser détermine en grande partie leur efficacité dans le thème du développement rural. Dans cette observation, l’organisation et la nature des tâches au sein des collectivités rurales sont au centre de l’examen attentif, et d’une manière critique, de la problématique de la division du travail rural. Dans le milieu rural comme dans l’espace urbain, le travail structure la collectivité même si chaque individu ou le groupe partage souvent la même

économiques) visant à satisfaire de manière appropriée les besoins de l’homme. 18 In D.S.R.P, révision du juin 2005, p 51, «Le développement rural est, le développement des infrastructures de production, la sécurisation foncière, le renforcement de capacité technique et l’amélioration du financement du monde rural. Désenclavement et amélioration du bien être de la population par l’éducation, la lutte contre les principales maladies, par le planning familial et l’accès à l’eau potable ainsi que l’électrification ». 19 Puisque l’organisation du travail a pour but d’améliorer la productivité des unités de production et des services des travailleurs de la terre, MENDRAS (H) parle ainsi de l’organisation dans la société comme «Institution ordonnée et hiérarchisée qui coordonne l’activité de ses membres en vue de son objectif » In Eléments de sociologie, 4è édition, A Colin, Paris, 1989/1996, p 240. culture ; la même sensibilité aux conditions de travail et aux styles de commandement hiérarchique (collectivité, famille…) de sorte qu’ils définissent le mode de relation et de fonction régissant le travail rural. D’ailleurs, pour quel objectif les règles établies et soumises à un ordre d’importance coordonnent-elles les activités de chaque membre de la communauté villageoise ?

Cependant, l’inactivité n’est pas exclue dans le milieu rural Merina. Elle caractérise la situation des personnes capables, disponibles et désireuse de travailler mais qui ne parviennent pas à bien cerner la fonction de travailleur de la terre. Elle entraîne de graves conséquences humaines et économiques au sein du milieu rural quant aux formes d’inactivité du personnel rural, en fonction de ses manifestations et ses caractéristiques. Elles sont sociologiques.

Chap. II- PRESENTATION DE LA COMMUNE RURALE ANDROVAKELY

II-I-CADRE GEOPHYSIQUE

II-I-1 - Localisation et accès : La Commune Rurale Androvakely se situe géographiquement sur une altitude de 976 m, de latitude Sud 18°23’49,9’’ et de longitude Est-Ouest 47°31’0,40’’. Elle se trouve à 118 Km depuis Antananarivo suivant la Route Nationale n°10 en direction nord-ouest. La R.N n°10 est jusqu’à la Commune Rurale Antanetibe carrossable depuis Talatavolonondry. Cependant, pour atteindre le chef lieu de la Commune ; il aura fallu une bonne 45 minutes de marche à pied pour traverser la vaste plaine (rizières et des baiboho : terres alluviales) traversée par la rivière Jabobe d’environ 200 m de lit, puis celle de la rivière Jabokely de 7 m de lit. A première vue il n’y a pas de route reliant Antanetibe et Androvakely. Elle est située à 130 Km au Nord d’Antananarivo en prenant la RN 3 et en bifurquant vers la RN 10 B au niveau de Talatavolonondry jusqu’à . A partir d’Analaroa, on prend encore la bifurcation vers l’Ouest jusqu’à Antanetibe. Et à partir d’Antanetibe, il faut prendre la route à pieds car on doit traverser la rivière Jabobe et des rizières en vol d’oiseau.

II-I-2 - Délimitations : La Commune Rurale Androvakely est située spatialement dans la partie Nord de la province Antananarivo, en plein centre de la région et dans la partie sud-ouest du district d’. Elle est limitée au Sud par la Commune Rurale Ambato (district d’), au Nord par la Commune Rurale , à l’Est par la Commune Rurale Antanetibe Anativolo, et enfin à l’Ouest par la Commune Rurale Ambolotarakely (district d’). Ayant une superficie de 88 Km2, la Commune est composée par 11 Fokontany entre 15 autres Androvakely, le village-centre et Ambodimanga, à 2 minutes de marche pied à l’entrée Est de la Commune. D’un embranchement plus loin avec le chef lieu de la Commune, le Fokontany se situe à 4 Km Ouest, et Beanana (à environ 7Km Ouest du chef lieu). Angodonina et Bemandotra, sont les Fokontany dans la partie Ouest et Nord Ouest de la Commune suivant une piste charretière de 10 Km. Antovontany, Antsakoana, Miadamanjaka sont ceux qui se situent dans la partie centrale, ils sont loin en moyenne de 10 Km du village centre. Le Fokontany Fiadanana occupe la partie Est, il est à quelques 3 Km d’Androvakely. Et le dernier Fokontany, Ambatofotsy est loin de 12 Km au Sud du chef lieu.

II-I-3 - Relief, sol, hydrographie et végétation : Définie par des montagnes imposantes sur une altitude en moyenne de 900 m riche en aravola (Aristida), à caractère géologique rouge-ferralitique. La plaine constituée de terrain rizicole plus de 2000 Ha, des champs ou baiboho plus de 600 Ha plutôt éparpillée le long des rivières Jabobe et Jabokely à l’est, la rivière Amparihibe, Kelienjana, Kelimototra à l’ouest. Les ressources naturelles abondent dans la Commune. Elle dispose de deux lambeaux de forêts naturelles (source : monographie communale 2003) dont la forêt d’Ankazomalefaka d’une superficie de 10 Ha et la forêt d’Andranonahoatra d’une superficie de 240 Ha. En l’absence de système de gestion rationnelle de la part de la Commune et des communautés locales de base conjuguée avec l’insécurité (dahalo), ces forêts sont en cours de dégradation totale et sont actuellement exploitées de façon illicite pour les besoins en combustible. Outre les lambeaux forestiers, quelques Fokontany disposent des reboisements d’Eucalyptus mais qui ne permettent guère de satisfaire les besoins en combustibles de la Commune. Ainsi, la population fournit les bois de chauffe et le charbon de bois à partir de , à 60 Km plus à l’Est (vers Talatavolonondry) et à des prix très exorbitants.

Au niveau des bas fonds, nous avons des sols tourbeux enrichis par les apports annuels des cours d’eau mais qui sont actuellement en cours de dégradation du fait des intensités des ensablements et des inondations. Les bas fonds sont utilisés en général pour les cultures de riz, manioc, maïs, haricot, oignon et légumes divers. La Commune est surtout renommée pour les cultures en haricot (2 cultures par an) et en oignon. D’ailleurs, on y rencontre des marais à joncs et à bambous, justifiant l’appellation de la zone comme «Anativolo » (ou en traduction libre «située à l’intérieur des bambous »). Signalons en passant que ces végétations marécageuses sont également en cours de dégradation et sont exploitées abusivement pour la vannerie et surtout pour la culture.

La rivière Jabobe (dont la largeur de lit dépassant les 100 m) et Amparihibe (large de 55m) sont les principales rivières de la Commune. Elles sont de direction Sud/Est – Nord/Ouest et constituent les principaux affluents du fleuve Betsiboka. Du fait des fortes dégradations des bassins versants, les deux rivières sont difficilement maîtrisables et entravent le développement même de la Commune. Elles débordent presque tous les ans et inondent plus de 80% des plaines cultivables. Elles provoquent ainsi la réduction des rendements agricoles et ravagent des dizaines d’hectare de terrain cultivable chaque année. Signalons que ces rivières changent de lit chaque année. La rivière Jabobe ne permet pas la mise en place de pont, ce qui entraîne l’inaccessibilité de la Commune en voiture pendant plusieurs mois de l’année (accessible seulement sur 2 ou 3 mois, c’est à dire vers la période sèche et en empruntant directement le lit de la rivière). Ainsi, la Commune est forcée de projeter la construction de la route vers le sud-ouest (Androvakely – – Ambato) sans passer par Antanetibe. 17

CARTE DEDE LOCALOCALILLISAISATITTIONION BET COMMUNEUNE RURURARALE AANDRNDSIBOKROVOVAKELY A Ambatomtomaanoioina CR BERONONO Antanetibe Anadabo ANDRDROOVAKELY Anjnjoozorobe Ampanorobebe Analaroa

Angodonina B

0 Anosimanjaka 

N 1

R

Sadabe 860 RN 3 AnAntstsapandrano

Miaramasoandro CR AMBOLOTARAKELY Talataata Volonondry Tsimahabeomby

FFiiadananaana Marotsingalaala Beanana Antsingita na Mananjjaraara Ambodirano Morafeno enja elihAndranonahoatra ANTANETIBE 855 K ANDROVAKELY Ambodimaannga Bemandotra Bemandotra hibe Sarobaratra ihibe LEGENDE ari parpari Ankadilalalana Miadamaannjaka Village AmAmp Akaditapaka Commune Ambohidronono Ambolotalotarafotsy Nord JJa abobo Fokontany ry be Anj ahe be iroiro mahe Kelielim Ambohimena AmAmbolotarafotsy Sud Cours d'eau Mangidiranono Antsakoana Ampandrianomby Piste charretière 850 Piste Antovontany Amparihivola Limite commune

Jab Andranranggy oke Marais lyly Plan d'eau Rizière

AmAmbatofotsy Ampanany

845 CR AMBATO

0 2 4 kilomètres 505 510 515155 520 ANTSIRAIRANANANA

MAHAJANGA Région Analamanga Région Bongolava CR ANDROVAKEKELLY TOAMASINTASIROANOMANDNDIDY

ANTANANARIVO ANTNTANANARIVO MIARINARIVO Région Itasy

FIANARANTSOA Région Vakinankaratra ANTSIRABE

TOLIARA Fonds de carte : FTM Cononcceptiption : UTR/SAGE Tana, nov 2005 Projection : Laborde (Km) II-I-3-1- Le pâturage :

Une grande partie de la Commune est constituée de savane et de steppe à Aristida utilisée comme pâturage. Les plus importants sont présentés dans le tableau suivant :

Ressources Fokontany Localisation Superficie

Pâturage Fokontany Antamenaka 50Ha Andranonahoatra Apangabe 60Ha Amboasary 60Ha Anjanabano 70Ha

Ta bleau n°1 : Caractéristiques des pâturages dans la Commune Rurale Androvakely (source : I.S.S en 2004)

Par suite des passages fréquents des feux de brousse conjugués avec le caractère friable des sols, la majeure partie des montagnes et collines est actuellement le siège d’un important phénomène d’érosion avec des «lavaka » en plusieurs endroits. Ce qui entrave exagérément les ressources et les infrastructures au niveau des bas-fonds. Depuis un certain temps on a constaté que les feux de brousse diminuent dans le temps à cause des séries de sensibilisation et de mobilisation (depuis les années 75) faites par les habitants eux- mêmes. Malgré cela il y a quand même des feux de brousse surtout dans les lieux de passage des «dahalo » (brigands) à savoir les Fokontany Angodonina; Andranonahoatra et Beanana.

Signalons que d’après la population locale, ces «dahalo » proviennent surtout de la zone d’Ankazobe donc des Communes environnantes. Ainsi, il y aura lieu de renforcer le «DINA intercommunal » pour l’atténuation du fléau.

II-I-3-2- Les lacs et marécages : La Commune compte à elle seule 15 lacs dont les principaux sont le lac Maroelatra (16Ha), Andranonahoatra (6Ha), Andilana (4Ha) et Miantsoarivo (4Ha). Ambatomarovotry (5Ha), Ankazotokana (2Ha), Marotaolana (4Ha), Andrafibololona (1,5Ha), Andranomavo (3Ha), Andranomidona(5Ha), Andranonahoatra(3Ha), Amparihipatsa (2Ha), Amparihinandriamarazoka (5Ha), Antatamobe (1Ha), Amparihinadala (2Ha), et Betaimboay (0,5Ha). Les lacs sont caractérisés par leur faible rendement en ressource halieutique (absence de statistique y afférent). Les produits sont consommés directement par le pêcheur ou vendus par porte à porte à Androvakely ou auprès du marché d’Antanetibe. On y rencontre des tilapia, des trondro gasy, des carpes et des fibata mais avec des tailles et des quantités qui diminuent d’année en année. La raison en est selon la population locale l’absence de système de gestion rationnelle de la part de la Commune et de l’absence de la responsabilisation de la part des Communautés Locales de Base. Ainsi, les lacs sont exploités abusivement par les pêcheurs venant surtout de « l’extérieur ». La Commune et la population riveraine suggèrent alors le transfert de gestion de certains lacs. 19

II-I-3-3- Le climat :

La Commune Rurale Androvakely connaît le climat propre des zones hautes terres centrales de Madagascar. Le climat est caractérisé par 04 saisons bien distinctes : La constance de l’humidité où l’été débute au mois de novembre et se termine au mois de janvier. Caractérisée par des précipitations abondantes et la journée est chaude. L’Automne : du mois de février au mois d’avril, est par contre froid et humide. Par ailleurs, du mois de mai au mois de juillet, l’hiver est caractérisé par le froid piquant avec des pluies fines intermittentes. Enfin, le printemps : du mois d’août au mois d’octobre qui marque le début de la saison chaude. En effet, le climat y est favorable à des types de culture et surtout les céréales. En l’année 1996 le passage du cyclone Geralda et en 2003-2004, le passage des cyclones Gafilo et Elita. Ces cyclones ont marqué vraiment la vie de la Commune puisqu’ils ont provoqué l’inondation annuelle de la majeure partie des bas fonds de la Commune par les remontées des rivières Amparibe, Jabobe et Jabokely. Par ailleurs, la grêle menace le cycle agricole à chaque période de pluie. Finalement, en 2002 l’invasion de criquets venant de la partie Ouest a laissée de mauvais souvenir parmi les faits marquant la vie de la Commune.

II-II-HISTORIQUE DE LA COMMUNE ANDROVAKELY

II-II-1- Aperçu historique:

Selon la tradition orale, vers 1904, trois personnes dont les noms sont inconnus vivaient sur un hameau qu’on nomme actuellement Androvakely. Ces trois fondateurs avaient des centaines de têtes de zébu. A cette période la région Anativolo était une zone de prédilection des «dahalo » (des brigands voleurs de zébu). C’est à ce moment que ces trois personnes ont commencé à protéger leurs richesses par le «famato » une sorte d’objet fétiche qu’ils ont enterré à l’entrée ouest du village. Et c’est le lieu où on a enterré cette protection qu’ils nommeront Rova. De ce contexte découle une croyance que quiconque voulant pénétrer dans le village à des fins néfastes subira le pouvoir du Famato et s’endormira à l’entrée. Et c’est le lieu d’implantation du «famato » qui fut appelé Rovakely, d’où le non de la localité «Androvakely ». Certes, historiquement, ce nom est fonctionnel. Immédiatement, il joue le rôle significatif : lieu de culte et de protection. Ce nom suppose la compréhension sémiologique, c’est à dire selon le sens que le groupe social reconnaissait à cette appellation. Du point de vue syntaxique, «Androvakely » est composé de trois mots le suffixe de formation de nom : An-, Le nom Rova, Le préfixe adjectif qualificatif Kely. Dans un premier temps, Androvakely était une partie du canton d’Antanetibe Anativolo. En 1978, les cinq Fokontany de cette région étaient devenues les Firaisam-pokontany d’Androvakely. En 1995 les huit Fokontany composant du Firaisana formaient une partie de la Commune Antanetibe. En 2003 selon l’arrêté n° 846-2003, les dites Fokontany sont constitués en Commune Rurale Androvakely.

II-II-2- D ynamique historique et population : Pour prendre en compte une situation de non-développement issue en partie de facteurs nouveaux dont l’origine se trouvait hors de la Commune Rurale ; présentons d’abord brièvement la situation historique globale de la population. Cette démarche nous permettra ensuite d’exposer l’évolution du système d’organisation du travail rural dans la Commune. L’appellation de la communauté vivant dans cette région est très caractéristique. Elle correspond à une division sociale importante dans l’Imerina. Située au nord de l’Avaradrano, dans l’angle nord-ouest de Marovatana et le Vonizongo. Délimitée à l’Ouest par le montagne Babay et celui de Lohavohitra à l’Est, dans l’axe nord-sud entre le village Mananjara (au sud) et la chaîne de montagne d’Ambohitrinitrimo (au nord). Selon Ny foko Manendy20, les Manendy n’étaient pas propriétaires des terres en Imerina. Ils peuvent être venus de la partie ouest de l’île avant le règne de Ralambo. En suivant les rives ouest des rivières Ikopa et Betsiboka, puisque cette partie était raide depuis les plaines de ces deux rivières et de Bemaraha ainsi que le Bongolava, il est très difficile d’y accéder. En pénétrant un peu plus, ils se sont installés dans la plaine de Moriandro. Ainsi, des «Fanjakana Hova21 » se formèrent. Dans sa relation avec l’Imerina22 (et Ambohimanga), les Rois qui s’y sont succédé ont voulut à tout prix dominer ce clan. Seul Andrianampoinimerina a eu l’opportunité de l’intégrer au sein de l’Imerina enin-toko. Cependant, les Manendy ne faisaient pas partie des esclaves une fois que leurs territoires eussent été conquis. Politiquement, le Roi Andrianampoinimerina a passé un accord avec eux. Celui-ci stipulait que le clan Manendy ne sera pas Menakely mais un Menabe, c'est-à-dire que le pouvoir central ne doit pas y placer un Andriana tompo-menakely mais il sera libre dans ces prises de décisions quelles qu’elles soient. Alors que les Hova et les autres circonscriptions sont dirigées par un suzerain féodal auquel on doit subir le vasselage. Paradoxalement, il ne servira que le Roi et ne doit rien contredire quand celui-ci ordonne. Par ailleurs, ils (les Manendy) sont des Tsy maty manota c’est à dire qu’ils peuvent tutoyer le Roi ou les seigneurs féodaux. Le nom «Manendy » vient de la stratégie de défense mis en œuvre par la population de cette région durant la conquête du Roi Andrianampoinimerina pour la réunification de l’Imerina (vers

20 RAKOTOMANOLO Seth, Ny foko Manendy, Monastera Ambohimanjakarano, , 1981. 21« Mpanjaka kely isan-tanàna na isam-poko sady miady sy mifananika ka izay resy dia mikambana amin’izay mahery », RAKOTOMANOLO Seth, In Ny foko Manendy, Monastera Ambohimanjakarano, Mahitsy, 1981, p 5. 22 « Tsy mba hatao menakely ny foko Manendy fa ho menabe…Atao isan’ny tsy maty manota ny Manendy. Op.cit. p 6-p 7. 21

1800.). Leur armement était du sable brûlé, ce sont les femmes et les jeunes qui les transportent ; les vieillards et les plus âgés brûlent le sable tandisque les hommes forts qui aspergent les fosses «hadivory » avec du sable brûlant. C’est ainsi qu’ils sont appelés Manendy23. Comme son nom l’indique c’est un sous-ordre des Mainty enin-dreny remarque OTTINO (P)24….il détermine une portion du peuplement d’Anativolo sur lequel habitent des lignages appartenant à cette sous région d’Analamanga actuel. Expliquée dans l’ œuvre du Pasteur RAKOTOMANOLO Seth25. La communauté occupait historiquement une fonction politique et économique26 importante dans ses activités. Ce rôle est maintenu à partir du Roi Andrianampoinimerina. Il n’a jamais été question de production agricole intensive mais d’élevage bovin27. Dans son évolution, la population actuelle28 est due, en bonne partie, à l’expansion des différentes communautés villageoises voisines (Andranomalaza Sadabe, d’Anosivola,…) .Commune Rurale regroupe maintenant les Manendy d’origine différente et les nouveaux migrants.

23Op. Cit. p 6 24 « Les Mainty enin-dreny subdivisés en plusieurs sous-ordre (Manendy, etc.…), étaient des hommes liges, directement au service des anciens souverains » OTTINO (P), In Les champs de l’ancestralité à Madagascar, édition Karthala et ORSTOM, Paris, 1998, p 237. C’est une classification politique : une ancestralité de roturiers noirs directement attachés au service du souverain. 25RAKOTOMANOLO Seth, In Ny foko Manendy, Monastera Ambohimanjakarano, Mahitsy, 1981. 26«Ni Andriana, ni Hova, ni esclave, …ils avaient une situation à part dans le système social malgache. Lors du partage des terres entre les divers fokonolona. Ils habitaient généralement sur des terrains royaux…mais ils possédaient toujours leurs terrains leur appartenant en propre » CAHUZAC (A), In Essai sur les institutions et le droit malgaches, A Chevalier-Maresco, Paris, 1900, p 54. 27 «Ny Manendy Anativolo kosa dia ny miambina sy mitandrina ny ombinandriana mba hitombo sy tsy hofatifaty foana ary tsy ho lanin’ny voay no anjara fanompoany. Ankoatr’io dia ny mampiakatr’omby handroan’ny andriana isan-taona. Tamin’ny andron-dRanavalona III, dia niampy ny raharahan’izy ireo fa nanao vanja barôta tao ambodin’Anosy ny Mpanjaka ka nilàna pipin’omby ka dia nampiakatra izany isan-kerinandro ». Op. Cit. p 17-18. Zara- fanompoan’ny Manendy Anativolo. 28 Comme l’enquête ne visant pas à faire l’étude de la parenté, les données relatives à la parenté ne peuvent être complètes. BET SIBO KA OOCCUCCUPPAATIOTIONN DEDE SOL ET INFRINFRAASTRSTRUCTURUCTURES CCOMOMMUNEUNE RURURARALE ANDNDROVROVAKELY AnAnaadabo Ampanoroorobe

Angodonina Anosimanjaka 

860 Antsapandrano

Miaramasoandrroo

Tsisimahabeomby

Fiadanana Marotsingngaala

Beanana Antsingita Mananjara B Mananjara 10 na Ambodirano Moraorafeno RN enja henja elielih ANTANETIBE 855 K Andranonahoatra ANDROVAKELY  Ambodimanga Bemandotra ibeibe Sarobaratra hibe

ariarih Ankadilalana Miadadaamananjajaka mp AAkkaditapaka A 

AAmmbohiidrrononono Ambolotarafotsfotsy Nord Jab ry obe A njiro ahe elim K Ambohimena Lac Maroelatra AmAmbollotaotarafotsy SuSud Mangidirano Antsakoana

Amppaandrianomby

850 AAnntovonttanany  Ampaparirihivola

JabJ ab Andrangy okeokel

ly lyy

Ambatofotsytsy

Ampanany

845

0 2 4 Fonds de carte :: FFTM Conception : UTR/SAGE Tana, nov 2005 kilomètres Projection : Laborde (K(Km) 505 510 515155 52020 Infrastructuretures sociioio-éo-éc-économiques LEGENDE Occupation du sol EEccole Primaire Publibliquque Marchéhé Village Marais Ecole privée Egliglisse Commune Plan d'eau Ecole privée Egliglisse Fokontany Rizière  CSB 2 Savane  CSB 1

 Adduction d'ed'eauau potable 23

II-III-LA DEMOGRAPHIE :

II-III-1 - La population: Cette partie centrale d’Antananarivo est une zone à faible densité. La population de la Commune est estimée à 7.474 habitants en 2003 avec un taux de natalité de 10 par an, donc de faible accroissement. Le Taux de mortalité y est environ 5 à 6 par an. La taille des ménages est de 6 en moyenne. Dès qu’on s’éloigne du village centre qu’est Ambarifafy (Androvakely), on constate l’éparpillement de la population rurale. Puisque la Commune présente une concentration de la population aux alentours des unités de production dont les plaines cultivables et les terres alluviales le long des rivières. N° Nombre de population Densité Fokontany Superficies Hab/Km²

01 Androvakely 806 15km² 54,2

02 Ambatofotsy 555 15Km² 36,7

03 Ambodimanga 592 11Km² *

04 Antovontany 865 22km² 39,3

05 Antsakoana 343 14km² *

06 Andranonahoatra 700 10km² 70

07 Angodonina 363 9Km² **

08 Beanana 694 7km² 62,1

09 Bemandotra 652 15Km² 50,4

10 Fiadanana 921 10km² 92,1

11 Miadamanjaka 983 18Km² 46,8

TOTAL 7474 88Km²

Tableau n°2 : Population par Fokontany (Source : Chef des Fokontany 2003)

II-III-1 -1- Répartition de la population par tranche d’âge:

Fokontany 45 ans et plus 0 - 5 ans 5- 15 ans 15 - 45 ans H F H F H F H F

57 38 Androvakely 64 122 144 177 165 42 67 4 Ambatofotsy 46 78 92 138 116 2 Ambodimanga 50 35 90 94 130 135 27 13

* On n’a pu obtenir la densité dans ces Fokontany puisque ces quartiers avaient été rattachés avec d’autres Fokontany. Ambodimanga était encore un village du Fokontany Androvakely. Antsakoana était celui de Miadamanjaka et Angodonina, rattaché à Beanana. 47 102 Fiadanana 51 106 99 156 173 123 155 07 Antovontany 105 130 143 155 191 09 38 14 Beanana 27 44 46 62 57 14 44 17 Angodonina 36 53 60 72 62 16 126 35 Andranonahoatra 115 132 144 181 170 37 62 28 Bemandotra 54 94 133 121 127 33 22 12 Antsakoana 25 40 47 88 83 19 72 128 Miadamanjaka 76 131 114 181 198 148 725 398 TOTAL 649 1020 1116 1461 1477 470 Tableau n°3 : Répartition de la population par âge et par sexe (Source : Monographie communale 2004)

La population est jeune car plus de 46% sont âgées de moins de 15 ans. Les femmes présentent une légère domination avec 51 % de la population totale. Signalons cependant que pour les 45 ans et plus, il y a une domination des hommes. Ce qui peut s’expliquer par une espérance de vie assez faible des femmes par suite des fatigues dues aux travaux de la terre et de la non-pratique de planning familial. La population active représente 40 % de la population totale (15 à 45 ans) ce qui est une grande potentialité pour le développement des activités de production dans la Commune.

II-III-2- Les activités de la population : Selon la monographie communale en 2004, les activités de la population se repartissent comme suit : les agriculteurs - éleveurs intéresse 96 % de la population. Ceux qui vivent du commerce impliquent 2 %. Les transporteurs avec comme outil de transport la charrette est de 1 % avec les quelques artisans 1 % (composés de femmes travaillant dans la vannerie). Ainsi, la majeure partie de la population est constituée d’agriculteurs et d’éleveurs. En outre, chaque ménage combine le travail de la terre et l’élevage. Les commerçants se situent surtout au niveau du chef lieu de la Commune. Signalons également la présence des fonctionnaires qui travaillent auprès des E.P.P et des C.S.B.

II-IV – LA VIE29 ECONOMIQUE :

29 On tient à signaler que le secteur industriel est encore totalement absent dans la Commune Rurale Androvakely et l’exploitation minière ne se figure pas dans les premières occupations de la Commune. D’après certaine rumeur, la commune dispose de l’or et des pierres précieuses mais il a été difficile d’en avoir de plus amples informations sur le sujet. 25

II-IV -1- L’agriculture :

L’agriculture est dominée par la riziculture avec une superficie de plus de 3.000 Ha. Les produits rizicoles sont assez modestes avec des rendements aux alentours de 2 à 3 tonnes à l’hectare et avec une possibilité d’une seule culture par an. D’une manière générale, la Commune n’est pas encore arrivée au stade de l’autosuffisance alimentaire. Toutefois, de sa grande partie le riz d’Androvakely sont annuellement évacués vers les grandes villes comme Antananarivo. Ce qui fait que la Commune souffre d’une insuffisance alimentaire sur quelques mois de l’année (période de soudure). Outre le riz, les autres produits sont également évacués à plus de 60 % pour les haricots, les maïs et les maniocs et presque à 100 % pour les autres comme les oignons et les sojas. A première observation, la Commune à une vocation rizicole. Cependant, quelques Fokontany se démarquent par leur capacité à produire d’autres produits. Andranonahoatra et Antsakoana se spécialisent dans la production de haricot blanc et du soja. Androvakely se spécialise dans la production d’oignon et de riz pluvial. Antovontany et Miadamanjaka se spécialisent dans la production de riz.

II-IV -2- L’élevage : Cheptel Nombre

Bétail 2.419

Porcs 500

Poulet 6.000

Volailles 1.200

Brebis 150

Tableau n°4 : Produits de l’élevage30 (Source : monographie communale année 2004)

L’élevage bovin compte un cheptel de 2 419 têtes. Les races élevées sont le zébu à bosse et le zafindraony (ou taurin) : zébu malgache croisé avec des races importées. 1/3 des ménages disposent en général d’au moins 2 têtes de bovidés destinés surtout au travail de la terre et au transport. Toutefois, il existe des ménages qui disposent de plus de 100 têtes avec un élevage de type extensif au niveau des vastes pâturages. La population n’abat généralement les bovidés que pendant les grandes occasions comme les exhumations ou les mariages. Ainsi, la consommation est-elle rare. Ce n’est qu’au moment où l’animal se fait vieux ou malade qu’il ne peut plus travailler

30 Taux de vaccination : Bétail : 73 %, porcs : 1%, volailles : 1 % Ces chiffres peuvent être expliqués par l’enclavement de la majeure partie des Fokontany et la cherté des produits de vaccination et donc de la difficulté d’accès des populations à la vaccination des animaux domestiques. qu’on l’abat et vendu à Antanetibe. Ou encore ce n’est qu’à l’occasion des fêtes ou cérémonies traditionnelles qu’on tue un ou deux bœufs pour donner du prestige aux «tompon-draharaha » et faisant honneur aux invités. La vente des bovidés se réalise également mais elle n’est pas fréquente. Pour ce, les bovidés sont acheminés à l’état vivant vers les grands marchés à bovidé des Communes environnantes ou directement vers la ville par le biais des grossistes. Le nombre de bovidés vendu n’est pas considérable. Outre le bovidé, chaque ménage dispose également de quelques têtes de volailles. La Commune est particulièrement célèbre pour ses productions en dinde. Les produits sont consommés localement ou acheminés vers les marchés d’Androvakely ou d’Antanetibe.

II-IV -3- La pêche : En ce qui concerne la filière pêche, on peut en dire que la Commune Androvakely possède une forte potentialité. Elle possède à elle seule plus de 15 lacs naturels. Ces lacs et marais regorgent des poissons typiques à savoir: le tilapia, le trondro gasy la carpe…Cependant, les paysans les exploitent librement à leur guise à n’importe quel moment et selon ses envies. De ce fait les poissons se tarissent de leurs progénitures. De plus les pêcheurs clandestins venus des Communes voisines aggravent la situation. Ces clandestins ne respectent pas les saisons de pêche. Les produits de la pêche sont consommés localement ou sont vendus vers les marchés d’Androvakely et d’Antanetibe.

II-IV-4- L’artisanat : Comme toutes les sociétés Malagasy, les femmes se trouvent au premier plan dans ce secteur. Elles s’y appliquent fortement. Les différents travaux artisanaux concernent la broderie, la vannerie (rary). Quant aux hommes de la Commune, nombreux sont ceux qui se spécialisent dans la maçonnerie ou quelquefois, dans la construction des maisons. Le problème auquel ces artisans ruraux font face est la diminution des matières premières (herana, le hisatra : hazon- drano et le bois) et l’insuffisance des moyens techniques (la formation spécifique et le renforcement de la capacité technique) ainsi que des moyens financiers. En outre, les produits finis cumulent puisque le marché n’arrive pas à absorber les produits. Ces produits sont consommés localement ou vendus auprès des marchés d’Androvakely et d’Antanetibe.

II-IV-5- Le transport et la route : Du fait du mauvais état et de la quasi-absence des infrastructures routières, les moyens de transport les plus utilisés sont le dos d’homme, la charrette et la bicyclette. Les camions et les voitures 4X4 peuvent accéder à Androvakely mais très rarement et pendant les périodes sèche car ils doivent traverser le lit du Jabobe. Pendant les périodes pluvieuses, il ne reste que le dos d’homme que la population utilise pour la traversée de Jabobe. Ce qui est très dangereux voire mortel pour les transporteurs. 27

Il n’existe pas de route reliant le chef lieu de la Commune à la route nationale 110 B (c’est à dire la route reliant les deux chefs lieux de la commune Androvakely et Antanetibe Anativolo). Le problème se pose sur l’impossibilité de mise en place de pont traversant la rivière Jabobe et celle du Jabokely. Les routes reliant le chef lieu de la Commune aux autres Fokontany sont très dégradées et parfois transformées en sentier. De même, les traversés des rivières comme Amparihibe et Kelimahery ne permettent guère la circulation des voitures.

Route Longueur Caractéristiques Observations (Km) RN 10 B 110 Km En très mauvais état Jusqu’à ANTANETIBE

Antanetibe 5 Km Absence de route Traversé de JABOBE Androvakely Tableau n°8: Les infrastructures routières (source : Monographie communal 2003)

La route menant à la Commune Rurale Antanetibe est difficilement praticable en période de pluie. La route reliant la Commune Antanetibe Anativolo à la Commune Androvakely n’existe pas. Elle s’arrête là où la rivière Jabobe fait obstacle. Néanmoins, les voies reliant les Fokontany Andranonahoatra, Bemandotra et Beanana avec le chef lieu de la Commune sont dans un tel état que les déplacements sont rendus difficiles.

II-V-DOMAINES SOCIAL ET ECONOMIQUE :

II-V-1- L’éducation : La Commune enregistre un taux de scolarisation de 65% avec un nombre d’enfants scolarisables de 2 576, ce qui est assez élevé malgré la situation d’enclavement et de l’insuffisance des infrastructures. Le taux de déperdition scolaire est de 12 % (Source : Monographie communale 2003). La raison en est la faiblesse du pouvoir d’achat des parents d’élèves (achat des fournitures scolaires et rémunération des enseignants par F.R.A.M). Et viennent s’y ajouter la sous-alimentation des élèves et la difficulté d’accès aux écoles pendant les périodes pluvieuses (absence de pont pour la traversée des rivières). De même, les enfants entrent dans le monde du travail très tôt pour aider leurs parents à la subsistance.

II-V -1-1- L’école Primaire Publique:

Ecole (T1 – T5) Elève Enseignant Salle de classe

Ambatofotsy 109 2 2 62 1 2 Angodonina Andranonahoatra 127 2 2

Androvakely 333 5 3

Antovontany 248 4 3

Fiadanana 227 4 2

Antsakoana 83 2 2

Bemandotra 117 3 2

Miadamanjaka 180 3 2

Ta bleau n°5 : Ecole Primaire Publique (Source: Chef de Fokontany 2005)

9 Fokontany sur 11 disposent d’une EPP. Celle d’Angodonina vient d’être ouverte après une longue période de fermeture. Les EPP existantes sont caractérisées par la vétuste et l’insuffisance des salles de classe. Aussi, aucune des EPP ne dispose de logement pour les enseignants. Signalons que la majeure partie de ces EPP a été construite par les propres efforts des communautés.

II-V -1-2- L’école Primaire Privée :

Ecole (T1 – T5) Elève Enseignant Salle de classe

Ambodimanga 160 2 4

Ambohidronono 65 1 1 Antsakoana

Elles sont en général l’œuvre des institutions caritatives. Comme les EPP, ces écoles privées souffrent également d’une insuffisance en matériels et en personnel et ne peuvent pas supporter les besoins de chaque Fokontany.

Enseignant Enseignant FRAM fonctionnaire EPP 7 20

CEG 0 3

Total 7 23

Ta bleaux n°6 : Nombre d’enseignant dans les établissements publics : (Sources : Monographie communale 2003/2004) 29

En général, l’insuffisance des enseignants dans l’éducation primaire et le mauvais état des établissements scolaires EPP (Ecole Primaire Public dans chaque Fokontany) sont devenus les handicaps majeurs de l’éducation dans la Commune rurale Androvakely. Et vient s’y ajouter l’insuffisance d’enseignant et des matériels. L’absence de bibliothèque se fait sentir sur la progression des élèves.

II-V- 2 - La santé :

Type Nombre Nombre Localisation Salle Nombre de lit personnel

CSB II 01 Médecin 01 Androvakely 3 4 Sage femme 01 Pharmacien 01 Aide soignant 01

CSB I 01 Médecin 01 Antovontany 2

Ta bleau N°7 : Caractéristiques des établissements sanitaires (Source : monographie communale 2004)

Concernant l’établissement sanitaire, 02 Fokontany sur 11 disposent d’un Centre de Santé de Base. Ce qui est très insuffisant devant l’éloignement et l’enclavement des autres Fokontany. Les cas d’Angodonina, Andranonahoatra, Bemandotra et Beanana sont du coté Ouest des rivières Kelimahery, Kelihenjana et Amparibe sont très flagrants surtout pendant les périodes pluvieuses.

Malgré le bon état des deux infrastructures, ces dernières sont mal équipées en terme d’approvisionnement en médicament, en terme d’accès à l’eau potable et à l’électricité31. De plus, le personnel médical se trouve en nombre insuffisant par rapport à la population de la Commune. Face à ces difficultés très souvent les gens ont recours à la médecine traditionnelle: le traitement des maladies par des infusions de plantes médicinales puisque chaque Fokontany regorge encore des plantes médicinales génériques.

En général, les maladies observées par le personnel médical dans la Commune Rurale Androvakely sont surtout l’entérite touchant les 1340 d’individus. Puis l’infection respiratoire aiguë touchant les 3100 d’individus. Enfin, le paludisme qui concerne les 3970 des personnes recensées. Les causes de ces maladies ne sont autre que le problème de l’accès à l’eau potable dans la majorité des Fokontany et le problème d’hygiène. Seul le Fokontany Miadamanjaka a un accès à l’eau potable car il a une borne fontaine commune construite par l’association ALPHA. Les

31 La Commune tout entière ne possède pas encore d’installation électrique. La première source d’énergie lumineuse est le pétrole et les bougies. Peu de ménages ont la possibilité d’utiliser des groupes électrogènes. dix autres Fokontany puisent l’eau à utilisation domestique à partir des sources naturelles ou dans les rivières ou encore dans les lacs. Il faut remarquer que ces sources ne pressentent aucune assurance sanitaire surtout durant les saisons de pluies qui favorisent l’érosion du sol.

II-V-3- L’habitat : En général chaque famille possède une maison Très caractéristique du modèle de bâti de cette région. Les maisons sont en général en toiture bozaka. La toiture en tôle est faiblement utilisée. Les logements à constructions traditionnelles, orientée suivant l’axe Nord-Sud, sont bâties selon un plan quadrangulaire, les matériaux de constructions sont la terre rouge entassée en masse de terre maintenue par des charpentes de bambous (la maison ainsi construite est appelée ritsoka. Ces derniers sont reliés et entrelacés avec des fibres de sisal. Parfois, on se courbe pour y entrer puisque leurs hauteurs sont moins de 2m. Dans quelques rares cas de familles, les maisons ont un étage. L’intérieur présente les marques de la paupérisation puisqu’elles sont mal entretenues, et sans équipement d’hygiène. Il se partage souvent en deux salles : la première, face à la porte d’entrée où l’on installe la cuisine est du côté sud. La deuxième salle sert de chambre à coucher et quelque fois, la récolte de riz y est engrangée sous les nattes ou dans de sacs de 50 Kg à 70 Kg. Le parc à bœuf et celui des porcs se trouvent dans le coin ouest ou sud-ouest de la maison pour la sécurité du bétail. Les volailles sont rentrées dans une salle en dessous pour les maisons ayant un étage ou on leur construit un abri dans la cuisine à proximité des «fatana » pour les petites maisons. On compte 1 176 toits dans la Commune dont 490 en brique, 416 Totorano (les masses de terre ne sont pas maintenues par la charpente en bambou), et 300 Ritsoka.

II-V-4 - La religion : Religion % paroissiens Nombre des paroissiens

EKAR 36% 4 161

FJKM 57% 1 190

Jesosy Mamonjy 1% -

Pentecôtistes 2% -

Culte traditionnel 4% -

Tableau n°9: Etablissements caritatifs (Sources : chef des Fokontany)

Justifié par les constructions anciennes d’églises (à Beanana et à Androvakely), la religion universaliste dont le christianisme attire plus l’attention des ruraux de la Commune Androvakely. D’abord le protestantisme puis le catholicisme. Cela n’empêche les adeptes de la religion traditionnelle d’honorer le hasina et les endroits sacrés pour ne citer que la source située à l’entrée 31

Est du village Ambodimanga, et la colline à sept tombes ou «Ampasapito » à Ambatofotsy.

II-V-5- La vie culturelle : II-V-5-1- La culture :

Le terme de culture est l’un des termes les plus usités mais aussi l’une des notions centrales en sociologie. Pour aboutir à une notion opératoire, il nous faut nous attacher principalement à le décrire comme un ensemble d’héritage social à la fois un produit social et s’imposant à l’individu membre de cette même société et que finalement elle favorise le développement humain ; dans son cadre socio-historique ; par un certain système d’éducation qui n'est autre que la socialisation. En d’autre terme elle concerne «le développement, par action de la société, de capacité et des connaissances dans l’intérêt de l’individu lui-même ; et lui permettre de jouir de l’œuvre civilisatrice accumulée par les générations antérieures et continué par la génération actuelle, dans les multiples domaines de la science et de l’art »32.

La Commune Rurale Androvakely n’a pas de culture spécifique. Les pratiques culturelles s’identifient aux habitants des hauts plateaux de Madagascar. Ces usages sont reproduits comme il se doit par la population actuelle. Des manifestations de cultures traditionnelles comme le «vako- drazana » ou «chant folklorique de l’Imerina » et des concours de flûte traditionnelle ou «le sodina » (flûte traditionnelle) s’observent souvent lors des fêtes nationales, des circoncisions ou lors des exhumations ou «famadihan-drazana ». Ces différentes manifestations s’expriment par l’appellation commune du «Jamah » : ce sont des fêtes ostentatoires et de dépense. Ces us et coutumes33 ressemblent à ceux des hautes terres centrales.

II-V-5-2- Le Dina : Des dina existent pour le règlement de la vie sociale au niveau des Fokontany : ils concernent surtout les règlements relatifs à l’absence pour les réunions, les vols , la non- participation à des travaux communautaires (à savoir la réfection ou réparation des hesi-drano, les tours de garde dans les villages chaque nuit, l’assainissement des sources d’eaux communes…) et enfin aux sujets se rapportant à l’atteinte à la calamité de la vie commune tel la protection des sources d’eaux. Le problème en est que nombreux sont les gens qui ne respectent pas ces dina et leur application était mise en veilleuse. Finalement, pour uniformiser les dina dans chaque Fokontany composant la Commune ; le conseil communal a opéré une formation pour la constitution d’un dina fototra en avril 2005 à Antovontany. En effet, les règlements villageois à appliquer seront les mêmes dans las Fokontany.

32 PIERON (H) In vocabulaire de la psychologie, 6è édition, PUF, Paris, 1979, p 104 33 Ils sont rapportées et détaillés par le Pasteur RAKOTOMANOLO Seth, In Ny foko Manendy, Monastera Ambohimanjakarano, Mahitsy, 1981. II-V-5-3- Les fady :

L’influence culturelle s’imposant à chacun des travailleurs de la terre a des rapports aux croyances. Elles concourent à l’abstention de travail. Cet instrument qu’est le fady persiste dans la vie de tous les jours des paysans à Androvakely. Essentiellement, il entre en relation étroite avec la forme de structure de production agricole. Au départ le fady a pour but la protection d’un objet qualifié comme sacré. Ce rôle a une incidence à caractère social et psychosocial dans l’exploitation familiale mais principalement la structure de l’organisation du travail de la collectivité.

Le nombre de jours ouvrable aux travaux de la riziculture, notamment, se trouve réduit dans cette région. Les jours tabous varient pour chaque Fokontany. Donc c’est un fady de groupe qui prescrit aux travailleurs de ne pas labourer en aucun endroit les rizières. Ne pas toucher ces terres, au cours de ces jours tabous, avec le fer. Pour protéger le cycle tout entier du riz de la grêle.

Socialement, c’est pour le respect de la hiérarchie. Donc on protège le groupe social et la hiérarchie razana- aux descendants. A mesure que chaque travailleur de la terre se plie aux prescriptions, ce tabou assure la cohésion de la population locale. Psycho-sociologiquement, c’est cet ensemble qui guide les actions de productions rizicole. Il permet de donner sens aux paysans son cadre de vie.

Chap. III- LE PROCESSUS DE PRODUCTION

III-I- L’ORGANISATION DU TRAVAIL III-I-1- Les rapports des individus avec autrui et avec l’environnement : L’activité rurale se pratique par des activités individuelles et collectives qui expriment les rapports des humains avec autrui, avec la matière et l’environnement social. L’autrui est la communauté organisée elle-même où l’individu intègre sa personne. Le rapport des humains entre eux dans la Commune se manifeste surtout à travers les activités agricoles et les manifestations collectives. L’humain entretient par ailleurs de multiples rapports avec le milieu naturel. Ce dernier englobe les moyens de l’activité agricole. On parle même de facteurs naturels où on verra plus tard les attachements que le personnel agricole à Androvakely y accorde à travers les différentes manifestations dites de personnification de l’environnement. Il existe par exemple des procédés ésotériques de protection pour concevoir son champ vital. La toponymie sous la dénomination Rovakely34 se situant au sud-ouest de l’emplacement de l’ancien centre du village. La relation avec l’élément floristique, laissant un travail de l’analyse technologique ultérieurement.

34 Cf. monographie 33

«Par le jeu de la médiation symbolique relie d’une part l’homme, à la flore d’autre part »35 il comprendra les fondements de la médecine traditionnelle encore de l’actualité parmi les Manendy. La notion d’utilité des plantes sur le soin du corps (fanafody) favorise ainsi l’automédication avant de recourir aux centres de soins publics.

III-I-2- La construction hiérarchique de la communauté villageoise :

Du fait que dans une collectivité, les individus n’ont pas la même condition sociale, on est amené à penser qu’il doit être possible de les grouper en catégories hiérarchisées. Puisque la stratification sociale permet de décrire et de comprendre les systèmes sociaux dans la Commune Rurale. Les uns se distinguent des autres dans une communauté villageoise, autrement dit chacun a sa place déterminée.

Les différents aspects que peut présenter la hiérarchisation sont la conception de la hiérarchie à Androvakely qui fait référence à des valeurs sociales. D’abord l’âge. «La hiérarchie en vigueur ne fait ressortir que les différences d’âges. Présentement, cette société trouve une cohésion suffisante dans la fidélité au schéma traditionnel élaboré par les ancêtres » 36 se manifeste quotidiennement dans la réalité sociale. Généralement, dans la société des hauts plateaux, le Masina, le Zanahary detient tout le pouvoir parce que c’est lui qui a crée (le corps, l’âme, l’univers), puis, les ancêtres (morts) razana sont détenteurs de pouvoir traditionnel et ils ont un statut social supérieur aux vivants. A Androvakely, les Tangalamena, des détenteurs de pouvoirs apparents puisqu’ils sont détenteurs des moyens de productions dont la terre et les techniques ancestrales. Enfin les cadets et les femmes, qui au cours de notre descente sur le terrain, n’ont pas de place politique mais sociale, c’est à dire de main d’œuvre de la maisonnée et participe peu ou pas aux réunions villageoises organisées. Comme nous l’avons esquissé précédemment, cette hiérarchisation assigne à chacun des statuts et rôles (du genre) dans l’exemple de la famille nucléaire un ou des rôles. Chaque individu occupe une certaine position ou statut. Ce statut lui impose un certain nombre de devoir à accomplir et de fonction à exercer, un certain nombre des droits dont il peut jouir.

III-I-3- Les contraintes matérielles :

Nombre propriétaire Moyen Herse 104 104

35 POIRIER (J), In Annales de l’université de Madagascar, série Lettres et Sciences Humaines, n°2, CUJAS, Paris, 1964, p 70. 36 CHANDON-MOËT (B), In Vohimasina, Nouvelles éditions latines, Paris, 1972, p 80. Charrettes 54 52

Charrue 104 104

Pulvérisateur 0 0

Houe rotative 0 0

Brouettes 17 17

Ta bleau n°10 : Les matériels agricoles (Source : Chefs Fokontany)

Ces données montrent que les moyens de production sont en quantité insuffisante. Ceci est dû à la faiblesse du pouvoir d’achat de ces ruraux à s’équiper convenablement. En effet, l’équipement agricole est trop onéreux. Le contexte principal y est surtout la question de l’aménagement de la terre. Le problème d’hydraulique est spécialement intéressant dans la Commune. Or le contrôle de l’eau est une nécessité absolue pour la rizière inondée. Les réseaux de drainage n’existent pas dans la Commune. Les techniques pour la captation37 des sources, la régulation des débits et l’entretien des diguettes sont des questions à résoudre par des méthodes logiques, rationnelles, dans le domaine scientifique. Autrement par la micro-hydrolique. L’engrais ou la fertilisation n’est pratiquement pas utilisé. Les paysans se contentent de planter les rizières et les terres alluviales (baiboho et les tanety) naturellement. Sans rotation de culture ni jachères. Les techniques de protection des cultures : elles sont d’ordre matériel, pas d’établissement de cases de surveillances mais seulement par l’érection d’épouvantails. Autrement, la surveillance sur les plantations s’impose (riz, manioc…). Elles sont aussi d’ordre ésotérique : pour lutter contre la grêle, les travailleurs de la terre doivent respecter les jours tabous ou andro fady. Pour lutter contre les parasites (fanetribe, fano…), les riziculteurs à Ambarifafy procèdent à une technique intimement liée au rite et à la prière du fait que la représentation et les croyances collectives sont liées à la production rizicole. Certains puisent l’eau de la source sacrée à l’entrée Est du village d’Ambarifafy (ils nomment cette source puits d’Andriambahoaka), puis ils répandent l’eau sur la surface pour se débarrasser de ces parasites. Effectivement, la production a un rapport avec la magie que SARTRE (JP) définit la pensée magique comme la pensée sans ustensile38. Faute d’appui technique les paysans agissent à la fois par les intermédiaires de leurs outils, par leur travail sur la matière et la nature et directement aussi magiquement.

37 Techniquement les agriculteurs mettent en œuvre la méthode traditionnelle pour irriguer ses rizières. Pour cela, ils ont recours à l‘utilisation des barrages communément appelé «hesi-drano » fabriqués à partir des branches mortes mêlées avec de la boue. Fréquemment, ces hesi-drano ne résistent pas à des courants d‘eau violent. Ainsi, les paysans consacrent beaucoup de temps à les réparer. 38 Rapportée In Le travail en Afrique noire, Edition du Seuil, Paris, 1952, p 99. 35

En ce qui concerne la technique d’élevage : Une fois encore, les communautés villageoises ne disposent que de leurs techniques traditionnelles pour effectuer ces différents secteurs d’élevage. Parallèlement, il n’existe pas encore de service technique aussi bien public (service vétérinaire ou autres) que privé pour assister les producteurs de la Commune Androvakely. Par ailleurs, il se trouve que l’achat des produits phytosanitaires n’est pas à leur portée39. Bref, l’alimentation de ces cheptels devient difficile surtout au cours des saisons sèches.

III-I-4- Les objectifs de la production :

D’autant plus que le paysan ne produit pas encore uniquement pour vendre mais retient assez souvent de ses récoltes pour satisfaire ses besoins. On constate une production aussi bien destinée à la consommation qu’une production importante en valeur sociale et culturelle…puisqu’il y a confusion entre la cellule de production (la maisonnée) et la consommation d’une part, et entre la force de travail qu’est la famille. Ce qui conduit à un système de production se suffisant à lui- même, qui s’oriente vers la satisfaction des besoins primaires et rend secondaire la production à but monétaire. Dans ce sens, le concept de surplus capitalisant n’a que peu de sens dans cette société paysanne.

Néanmoins la diffusion des modes de consommation urbains dans la Commune par l’intermédiaire des services déconcentrés (GTDR) incite les paysans à des ambitions nouvelles : la production de nouveaux produit agricole méconnu auparavant. A des fins commerciales mais non pas de consommation locale, Il s’agit de la culture de l’oignon et du sojà récemment introduit dans les villages d’Androvakely, Andranonahoatra, Ambodimanga et Antsakoana.

III-I-5- Les types d’agriculture, équipements et le calendrier cultural :

III-1-5-1- Le riz :

La culture principale est le riz. Les espèces cultivées les plus courantes sont le rojomena, le rojofotsy (cultivée dans la partie Sud tel les Fokontany Ambatofotsy, Antovontany, Antsakoana), Les espèces Botamavo et le Botafotsy (elles sont cultivées dans la partie Nord et Ouest de la Commune). Ce sont des variétés indigènes. Le type de la riziculture est essentiellement pluvial de bas fond. Il est caractérisé par l’approvisionnement qui dépend uniquement de la pluie. Mais

39 Les maladies les plus courantes: Les maladies les plus fréquentes sont : bétail: besoroka, bilharziose, tsitiadonga. porcs: ramoletaka, peste porcine. volailles: barika (peste aviaire), Le fond du problème c’est que les paysans ne peuvent pas accéder à des produits phytosanitaires nécessaires que dans le seul service vétérinaire d’Antanetibe. Cependant, le prix des produits est largement au-dessus de leur pouvoir d’achat. En conséquence, on emploie les remèdes traditionnels pour traiter ces maladies. aussi peut être associé également à la présence d’eau souterraine et l’utilisation des sources fluviales dont : Kelimahery, Kelihenjana, Jabokely. Les opérations culturales dépendent des outils mis à la disposition des ménages.

On distingue deux saisons de la riziculture à Androvakely. Le riz précoce ou vary aloha dont le sémis se déroule en Juin au Juillet, recolté du mois de Décembre jusqu’au mois de Février. Le vary vakiambiaty semé en Novembre au Décembre et récolté en mois de Mai au Juillet de l’année suivante. Toutefois, le fait que le riz n’est pas une plante aquatique permet aussi la culture du riz sur tanety : c’est du riz pluviale sur tanety. Notons en passant que la saison de culture correspond à peu près à celle du bas fond mais avec quelques variances.

L’ensemble des opérations culturales qui sont nécessaires pour aboutir à l’action finale de production consiste en labour par traction bovine pour certains et au moyen d’angadilahy pour d’autres. Cette opération se fait avec les premières pluies ou à l’approche de celle-ci ou encore sans pluies puisque les rizières se drainent difficilement. Le point de départ où les multiples opérations agricoles ne bénéficient ni d’apports de fumure ni de soins phytosanitaires spécifiques. L’utilisation d’engrais reste marginale, le prix des autres intrants se révèle également élevé à Antanetibe. En outre, les riziculteurs pratique le semis direct40 ou le «fafy katrana » après que les rizières ont été mises en boue à l’aide des herses (pour ceux qui en ont) ou à la bêche ; ceci se passe au mois de novembre et décembre. En fait, dans l’ensemble, dans cette localité les paysans ne pratiquent pas le repiquage. Ce qui conduit à, la facile recouverture de matière verte formée par des plantes adventices. Seules les quelques personnes anciens techniciens agricoles dont Monsieur RAJERISON Dauphin vivant à Bemandotra et Monsieur RAKOTOMBAHOAKA Edmond41 résidant à Antovontany effectuent un ou deux sarclages manuels légers puisqu’ils pratiquent le repiquage. De toute évidence, le cycle végétal du riz à Androvakely est assez court à cause de la température réputée chaud de cette zone d’Anativolo ce qui est favorable à la riziculture.

En définitive, la période de pointe se situe aux mois de mai – juillet. La récolte de riz sur tanety et dans les bas fonds. La période creuse va du mois d’août au moi d’octobre : très peu d’activité agricole en ce moment, à l’exception de quelques cultures intercalaires que nous verrons plus tard.

III-I-5-2- Les cultures secondaires :

D’autres cultures secondaires sont cultivées à Androvakely pour de multiples utilisations à ne citer que pour le complément alimentaire des ménages.

Le sojà, le haricot blanc est associée à l’arachide à huilerie sur les terres alluviales ou sur les tanety à faible pente et plus ou moins meubles dans les localités comme Andranonahoatra, 40Cette méthode de culture est caractéristique des Fokontany possédant des bas fonds assez vaste et tourbeux tels Antsakoana, Fiadanana, Antovontany, Ambodimanga, Miadamanjaka et enfin Androvakely. C’est aussi l’origine de l’appellation du chef lieu de la Commune «Ambarifafy». Le semis est en raison de 7Kg de paddy environs par Ha. 41 Deux membres de la S.C.D. 37

Fiadanana, Bemandotra, Antsakoana et Angodonina. De façon pluviale et sans apport en fumure. Après la préparation du sol dont le labour puis le sarclage manuel et enfin le rayonnage, le sémis d’environs 60 Kg de sémence par Ha (arachide) ; 40 Kg/Ha (pour le sojà) se déroule sur différentes saisons. Le sojà est cultivé en début avril et récolté vers le mois de septembre- octobre. L’arachide est semé en novembre-décembre, et récolté en Mars au Mai. Après arrachage, le battage des plantes est nécessaire pour procéder au séchage des gousses. Les paysans conditionnent ainsi ces produits afin de pouvoir les conserver.

Ne connaissant pas leurs variétés, la culture du manioc est également répandue d’autant que les périodes ces tubercules servent d’appoint alimentaire quand les réserves de riz s’épuisent. Il est surtout cultivé sur tanety. La pluviosité conditionne sa culture. Les opérations culturales sont les suivantes : la préparation du sol consistant en labour au moyen de l’angadilahy, puis la préparation de boutures. Notons en passant que la récolte varie de 12 mois à 18 mois après la plantation.

Enfin, la culture de l’oignon commence à gagner de l’importance dans la Commune explique RAZAFINDRATSIMBA vice-président du S.C.D. C’est une activité récemment pratiquée. On la rencontre seulement dans le Fokontany Androvakely. L’oignon est cultivé sur tanety. Le labour se déroule du mois de février au mois de mars (une fois encore le sol est travaillé à la bêche). Une fois le sol pulvérisé (mois d’avril), le semis se déroule vers le mois de mai et juin. Puis la transplantation (juin-juillet). L’oignon y est récolté du mois de septembre au début novembre. SAISON

CHRONOGRAMME DES OUTILLAGES Mai Jui Jui Aoû Sep Oct. Nov Déc Jan Fév Mar Avr TRAVAUX Riz précoce Labour angadilahy, charrue

mise en boue herse, angadilahy

Semis sobika, sac

Récolte faucille, charrette,sobika, sac

Riz vakiambiaty Labour angadilahy, charrue

mise en boue herse, angadilahy

Sémis sobika, sac

Récolte faucille, charrette,sobika

Riz sur tanety Labour angadilahy, charrue

pulvérisage herse, angadilahy

Sémis sobika, sac

Récolte sobika, sac

Sojà Labour angadilahy, charrue

pulvérisage angadilahy

Sémis sobika, sac

Récolte faucille, charrette,sobika, sac

Séchage puis battage nattes, sobika

Arachide Labour angadilahy, charrue

pulvérisage angadilahy

Sémis sobika, sac

Récolte faucille, charrette,sobika, sac 39

Séchage puis battage nattes, sobika

Manioc Labour angadilahy, charrue

pulvérisage Faucille,

Plantation angadilahy

Récolte sobika, sac

Oignon Labour Angadilahy, charrue

Pulvérisage Angadilahy

Semis sobika

Transplantation Angadilahy

Récolte sobika

Ta bleau n°11 : Le calendrier cultural III-II- L’ORGANISATION DE LA PRODUCTION

III-II-1- L’explo itation agricole :

Le paysage agraire apparaît par des signes d’aménagements le long des fleuves Jabokely dans la partie Est de la Commune (en amont : les Fokontany Ambatofotsy, passant par Antovontany, Antsakoana, Miadamanjaka, Androvakely et Fiadanana puis à Angodonina en aval). Des surfaces de terres aménagées en rizières de part et d’autres de la rivière. Elles sont entrecoupées de ceintures de terres alluviales où on voit pousser des haricots, maniocs, des cannes à sucre et des bananiers. Dans les parties Ouest de la Commune, se répètent les mêmes aménagements sauf les rivières Kelimahery, Kelihenjana et Amparihibe alimentent les vastes étendues terres rizicoles.

Les villages se perchent surtout en haut des collines à différents endroits des champs.

Les terres alluviales dénommées «baiboho » abondent entre les rizières à Androvakely, Andranonahoatra et à Antovontany. On y cultive du maïs, du manioc et de canne à sucre.

Certains marais sont aménagés en rizières. C’est le cas à Andranonahoatra, Antovontany, Beanana et principalement associés avec des piscicultures dans le Fokontany Fiadanana.

III-II-2- La terre :

III-II-2-1- Le mode d’appropriation de la terre :

Au départ l’Anativolo était une terre féodale. Du temps d’Andrianampoinimerina le Manendianativolo «avait le droit de posséder des sortes de terres féodales ». D’abord, les terrains agricoles concernaient les marais, puisque la principale activité agricole était l’unique production de riz accompagnée de quelques cultures secondaires à savoir le manioc et le maïs. Ces derniers sont cultivées dans des petits champs (terres alluviales et les vallées). Dans sa logique, on remarque de plus en plus la transformation des lacs en terrain rizicoles en cas de séchage par ceux qui y possèdent des rizières. Cela afin d’accroître la superficie cultivable. Les lacs cibles en sont ceux du Fokontany Fiadanana, Andranonahoatra, Beanana et Antovontany.…

En outre, les tanety deviennent de plus en plus exploités pour la culture du riz (vary an-tanety), du maïs, du haricot spécialement dans le Fokontany Ambatofotsy (partie Sud qui a peu de bas fond pour la riziculture. La culture du sojà sur tanety est très marquée à Andranonahoatra et la production de l’oignon dans les Fokontany Ambodimanga et Androvakely.

Etant donné que l’on n’a pas pu cerner l’historique du peuplement de la Commune. On ne peut tenir de référence historique que les récits des anciens notés dans les PDV. Ces témoignages retracent que la population est formée d’anciens et nouveaux migrants qui se sont mélangés avec la population 41 locale dite Manendy dont le nombre était inconnue. Après la période féodale donc, les terres appartiennent à celui qui les met en valeur en premier. Depuis les années 1900 (le début du peuplement de la localité) et l’arrivée des premiers migrants, les propriétés ne sont pas marquées ni titrés jusqu’à l’heure actuelle. Depuis la forte migration : l’arrivée des immigrants des années 70 manifeste l’appropriation par l’achat de certaines terres fertiles d’Antovontany, d’Antsakoana et d’Androvakely. Dans son évolution actuelle, les personnes susceptibles de posséder les terres sont les héritiers (veuves, descendants, aînés et collatéraux) par des règles de succession ou par les modalités du commerce trop souvent individuelles et présentant différentes conjonctures. Notons en passant qu’elles sont souvent sans intervention juridique.

III-II-2-2- La superficie cultivée et le rendement :

Types de cultures Production (t/ an) Superficie (Ha) Production (t /Ha)

Riz précoce 45 20 2

Riz vakiambiaty 8.250 2.750 3

Riz sur tanety 20 40 2

Maïs 10 10 1

Haricot 45 30 1,5

Arachide 40 40 1

Soja 5 5 1

Manioc 500 500 1

Oignon 195 15 10 - 15

Ta bleau n° 12 : Le rendement agricole général (Source : Monographie Communale 2003)

Fokontany Andranonahoatra : Spéculation Surface cultivée (Ha) Rendement ( T/Ha/an)

Riz pluvial 250 2,500

Riz sur tanety 50 a 3

Arachide - 2 à 3

Haricot - 3

Sojà 5 1,500 Fokontany Androvakely : Spéculation Surface cultivée (Ha) Rendement ( T/Ha/an)

Riz pluvial 500 2 à 3

Riz sur tanety - - oignon 200 4

Fokontany Angodonina : Spéculation Surface cultivée (Ha) Rendement ( T/Ha/an)

Riz pluvial 200 2,5

Manioc 30 5

Maïs 15 3

Arachide 5 2

Sojà - -

Fokontany Antovontany : Spéculation Surface cultivée (Ha) Rendement ( T/Ha/an)

Riz pluvial 745 1,300

Riz sur tanety 1,46 0,800 manioc 12 15,000 haricot 3,5 0,900

Arachide 1,50 0,750

Maïs 2,50 -

Fokontany Fiadanana : Spéculation Surface cultivée (Ha) Rendement ( T/Ha/an)

Riz pluvial 700 3 manioc 10 4 haricot 6 2

Arachide 5 1 43

Maïs 5 2

Sojà 3 -

Fokontany Beanana : Spéculation Surface cultivée (Ha) Rendement ( T/Ha/an)

Riz pluvial 300 2 arachide 30 1,500

Maïs 8 2,500

Manioc 2 1,200

Fokontany Miadamanjaka : Spéculation Surface cultivée (Ha) Rendement ( T/Ha/an)

Riz pluvial 900 3

Arachide 50 750Kg

Manioc 25 4 maïs 30 8

Fokontany Ambodimanga : Spéculation Surface cultivée (Ha) Rendement ( T/Ha/an)

Riz pluvial 300 1,5 à 3 haricot 100 3

Arachide 20 1

Maïs 10 1

Oignon 100 3

Fokontany Bemandotra : Spéculation Surface cultivée (Ha) Rendement ( T/Ha/an)

Riz pluvial 200 3

Manioc 10 1,5

Haricot 10 700Kg

Arachide 15 1

Maïs 5 500 Kg Sojà - -

Tableaux n°13 : Le rendement par Fokontany (source : Plan Villageois de Développement 2005)

Comme on l’a vu antérieurement que la Commune Rurale s’adonne principalement à la culture du riz42. Les produits rizicoles sont assez modestes avec des rendements aux alentours de 2 à 3 tonnes à l’hectare et avec une possibilité deux cultures par an. Quant aux cultures secondaires (haricot, arachide, maïs, arachide), leurs rendements varient, dans l’ensemble de la Commune, en fonction des Fokontany. Le rendement est entre 1T à 3T à l’hectare. Les cultures du soja et d’oignon sont de plus en plus répandue d’autant que leur récolte correspond aux périodes de soudure. D’une manière générale, ces nouvelles spéculations enregistrent respectivement 1,5T l’hectare et 3T à 4T à l’hectare.

III-II-2-3- La qualité des terres :

Quoique les habitants distinguent plusieurs type de terre à cultiver dont l’élément qui les diffèrent dépend de la situation et des possibilités d’irrigations comme qualité de la terre, en ce qui concerne les montagnes et des collines (bassin versant), nous avons des terres rouge-ferralitique dominées par les savanes herbeuses et ravagées par l’érosion. Ces sols sont difficilement exploitables pour les cultures et nécessitent des techniques et des fertilisations intensives. Toutefois, ceci confirme la remarque suivante : «La connaissance qu’a de son sol, le paysan est toute pragmatique, mais elle est profonde : il a identifié les catégories du sol, avec leurs qualités, leurs vocation culturales ; il les nomme en faisant des sous- distinctions minutieuses. » note de POIRIER (J), In Annales de l’université de Madagascar, série Lettres et Sciences Humaines, n°2, CUJAS, Paris, 1964, p.66.

III-II-2-4- La répartition moyenne des surfaces utilisées et les principaux problèmes :

Les modalités d’héritage et de vente font l’objet de conclusion de l’exploitation de la terre. La propriété devient parcelle. Et elle détermine la superficie cultivée en moyenne. Dans tous les lieux des cultures (Marais, terres alluviales, Tanety), les terres sont caracterisées par des petits «domaines » sans bornes et éparpillés. Elles sont semblables : découpées en petites barrières de diguette ou valamparihy de quelques 2 à 3 Ha de superficie. La division de la propriété en un certain nombre de parcelles définit par le nombre de parcelles cadastrales, d’îlots de propriété par les propriétaires, concourt à des problèmes tel que les pertes de temps qu’elle occasionne. A l’extrême, les parcelles peuvent être trop petites pour permettre la culture. L’émiettement du sol est occasionné

42 L’aliment de base rapporté par le Pasteur RAKOTOMANOLO Seth, In Ny foko Manendy, Monastera Ambohimanjakarano, Mahitsy, 1981. 45 par le droit successoral dans la Commune Rurale. Sur ce, à partir de la détermination de l’appropriation de la terre par le droit de première mise en valeur ; il y a un grand écart entre les aînés qui ont déjà possédé la majorité des terres essentielles et les cadets d’une part et les nouveaux migrants d’autre part les nouvelles générations ne peuvent pas accéder à la terre étant donné que les aînés sont encore vivant. Les jeunes dans la maisonnée aident seulement leurs parents dans les activités agricoles.

Chefs de famille Age Rizière pluviale cultivée

RAMANANTANY 50 2,5 Ha

RAMBOLAMANANA 46 1 Ha 20 ar

NESTA 40 1 Ha

TOMBO 43 100 ar

RATSARA Efadahy 45 1 Ha

RAMORASATA Charles 39 1,5 Ha

RAKOTOARISOA 56 3 Ha

RAMIANDRISOA Dama 47 2 Ha

MARTIN 34 35 ar

RANDRIAMADY 36 80 ar

JOSEPH 32 40 ar

RAJONASIMANANA J Fête 56 3,5 Ha

RAKOTOMALALAN Bruno 42 0,9 Ha 10 ar

RAMONJISON George 40 0,5 Ha 10 ar

RAKOTONDRAMASY Gilbert 35 20 ar

RANDRIANASOLO 33 10 ar

RAMARIE Louise 55 2 Ha

RASOANINDRINA Justine 39 70 ar

RANDRIANANTENAINA Rolland 44 1Ha 60 ar

RAMORASATA 52 1,45 Ha

RANDRIANAIVOMANANA 40 100 ar

RAKOTONDRAMORA D 42 1,3 Ha

RAZILIMANANA 37 2 Ha

RAKOTOARIMANANA Marka 27 0,8 Ha

RAMORINA Célestin 30 0,75 Ha RANABO Evariste 36 1,5 Ha

RANDRIAMALALA G 42 0,9 Ha

RAZAFIMAHATRATRA 36 2,5 Ha

RAZAFINDRANAIVO Emile 48 1,7 Ha

RAKOTOMANANA 45 0,8 Ha

RAZAFINDRAMARO 46 1 Ha

RAZAFINDRAFARA Marie 50 0,7 Ha

RAKOTOARISOA Edmond 39 0,58 Ha

RAKOTOMAHAVELONA 25 100 ar

RAKOTOARIMALALA Célestin 29 0,5 Ha 10 ar

RAKOASY 31 0,8 Ha

NDREMA Bakoly 43 1 Ha 30 ar

RAMANAHIRA 60 2,5 Ha

RANDRIANARIVELO Dama 41 200 ar

Exemple de répartition de terrain rizicole pluviale dans le Fokontany Beanana (source : Chef du Fokontany Beanana).

III-II-3- Le travail :

III-II-3-1- Le nombre de jours de travail et durée de travail :

Le travail est un facteur principal de la production agricole car la mise en valeur des capitaux fonciers et capitaux d’exploitation ne sera pas possible en l’absence du facteur travail ; la main d’œuvre rural à Androvakely est essentiellement familiale C’est à dire, constitué du ménage qui exécute les travaux en faveur de ce même ménage. Dans le cas où la taille de l’exploitation serait exiguë, seule la main d’œuvre familiale qui entreprend les travaux relatifs à cette exploitation. La main d’œuvre salarié ne prend part que lors de la récolte. La durée moyenne du travail familial, en horaire journalier, est de 7 heures à 8 heures par jours. Le nombre de jours ouvrable aux travaux rizicoles notamment se trouve réduit d’une à deux journées par semaine et varie selon le jour fady ou tabou des Fokontany.

Spéculation Chronogramme des Unité Q/té S/cie Outillages travaux (Ha) Riz précoce Labour H/j 65 2 Angadilahy, Charrue

Mise en boue H/j 60 2 Herse, Angadilahy

Sémis H/j 6 2 Sobika, sac

Récolte H/j 80 2 Faucille, Charrette, sobika, 47

sac

Riz Labour H/j 65 2 Angadilahy,Charrue vakiambiaty Mise en boue H/j 60 2 Herse, Angadilahy

Sémis H/j 6 2 Sobika, sac

Récolte H/j 80 2 Faucille, Charrette, sobika, sac

Riz sur Labour H/j 65 2 Angadilahy,Charrue tanety Pulvérisage H/j 55 2 Herse, Angadilahy

Sémis H/j 10 2 Sobika, sac

Récolte H/j 80 2 Faucille, Charrette, sobika, sac

Tableau n°14 : Durée de travail (en H/j) Q/té : quantité S/cie : surface cultivée H/j : Homme / jour

Le tableau montre la quantité de main d’œuvre définie ici en (H/j) dans l’exemple de la riziculture pratiquée à Androvakely. Sur un terrain de 2 Ha, par exemple dans la riziculture vakiambiaty ; la préparation du sol à savoir le labour nécessite 65 H/j soit 65 personnes pour réaliser le travail en une journée. Concernant ce même type de culture, la mise en boue emploie 60 personnes pour achever cette phase de travail en une journée. Et ainsi de suite. Bref, nous n’avons pas pu rentrer dans les détails des travaux réalisés pour chaque spéculation pratiquée par les familles puisque le nombre de jours de travail est en effet en fonction de la surface cultivée par chaque famille. Enfin, pour si peu de surface ; chaque phase des travaux implique des efforts considérables en temps et en personne. Or comme on a vu antérieurement, la main d’œuvre est essentiellement composée par la famille nucléaire.

III-II-3-2- La force de travail permanente :

Etant donnée que l’unité économique de la localité est de type familial, c’est à dire la base économique de l’agriculture à Androvakely. Ce sont ceux qui composent la famille nucléaire qui constituent les personnes actives permanentes. En effet, le travail de production agricole est assuré par les 1247 ménages de la Commune. Tenant compte de la population active de 14 ans à plus de 45 ans, plus de 3.000 personnes travaillent dans la production agricole. Dans ce sens, l’équipe de travail est formée par le père la mère, le fils le gendre de la famille nucléaire et les mpiray tanàna dans le cadre de l’entraide. Et enfin des travailleurs migrants ou Mpanarety en période de pointe de la récolte du riz dont on aura à rapporter ultérieurement.

III-II-3-3- L’entraide :

Le valin-tanana, un principe consistant à effectuer mutuellement les travaux agricoles est encore d’usage entre les villageois ayant des relations interpersonnelles. L’entraide se passe entre des personnes ayant des relations d’amitié mais surtout entre les parents qui bénéficieront des intérêts relatifs à la production agricole de la maisonnée. Cela se produit entre des personnes qui ne sont pas exclusivement de même lignage mais peuvent être des voisins qui préconisent la solidarité. Les participants se munissent chacun de l’outil de travail nécessaire (surtout la bêche) pour l’accomplissement du travail, seules les rations aux jours de travail sont fournies par la maisonnée bénéficiaire. A Androvakely, l’entraide est surtout pratiquée dans les superficies moins importantes comme dans le Fokontany Ambatofotsy.

Par ailleurs, cette assistance mutuelle se concrétise fréquemment lors de la construction des hesi- drano : une sorte de barrage traditionnel composé de masse de boue et charpenté de roseau. Non seulement L’entraide se pratique sur les travaux agricoles mais aussi en matière de sécurité. La communauté villageoise constitue le comité de vigilance dans le cadre institutionnel du fokonolona.

Deuxième partie LE NIVEAU DE DEVELOPPEMENT

La connaissance de l’environnement physique, auquel les paysans à Androvakely se mettent en liaison ambiante dans les limites du possible, n’est pas suffisante. L’intelligence de la morphologie sociale est aussi capitale comme celle de l’organisation du travail et de l’organisation de la production ; puisque ces systèmes ne sont pas totalement autonomes dans le milieu rural. Bref, ce sont eux qui conditionnent en partie la dynamique de ce dernier.

Mais faut-il encore situer dans ses différents points essentiels (social, économique et surtout la dimension juridico-politique) de la réalité sociale pour appréhender le développement atteint par l’ensemble de la Commune. A ce stade d’analyse, esquisser le niveau de développement de la Commune Rurale est important pour dévoiler les contradictions dans le développement du non- 49 développement.

Chapitre premier.- LE DEVELOPPEMENT SOCIAL43

I-1- La santé publique :

Il ne faudrait pas que la lutte contre la pauvreté conduise à des choix erronés ; par exemple privilégier les soins de santé primaire. Ce problème est crucial. En effet, on semble penser souvent que, dans le domaine de la santé, les ruraux n’ont que des besoins de base ! Comme si les ruraux ne pouvaient avoir que des maladies de base ! Selon les Centres de Santé de Base (Antovontany et Ambarifafy), faute d’hygiène ; les pathologies fréquentes sont, par un ordre décroissant ; l’IRA (Infection Respiratoire Aiguë) à un taux de prévalence de 3970. Celui du paludisme est de 3.100. Enfin, faute d’eau potable l’entérite a un taux de prévalence de 1.340 (source : C.S.BII Ambarifafy 2004). Dans l’ensemble, la population locale manifeste une grande nécessité de la médecine moderne. Toutefois le C.S.BII Ambarifafy fait régulièrement des campagnes de vaccination, et du planning familial. Les médicaments communément utilisés sont le paracétamol et la nivaquine. La médecine traditionnelle reste cependant vivace dans la Commune. La consultation d’un certain guérisseur pour une quelconque maladie s’impose. L’utilisation des plantes médicinales est très fréquente dans de nombreuses familles avant de consulter un médecin ce qui dépend de l’évolution ou la gravité de la maladie. L’hospitalisation s’avère très difficile à cause de l’éloignement et l’insuffisance des circonscriptions médicales. Parfois, l’accouchement se déroule sur les routes menant à Androvakely ou à Antovontany.

I-2- Le système éducatif :

I-2-1-L’éducation de base :

L’apparition de l’école fut pour la Commune un événement capital tant au point de vue social que culturel. Elle devait mettre aux mains des paysans la clef d’ouverture à d’autres univers sociaux, en lui confiant une possibilité d’accès à d’autres connaissances ; à d’autres conceptions de la vie et des techniques autre que les siennes. L’implantation de la première école en 188944 devait les affranchir de la servitude de la chose concrète. Cette transformation s’est opérée, à la vérité, très

43 En terme d’infrastructure socio-économique et par rapport aux Communes Rurales environnantes, Androvakely se distingue par des constructions récentes à savoir le bureau de la Commune, le C.S.B I (Antovontany), le C.S.B II (Ambarifafy) et l’E.P.P à Bemandotra. 44 Les missionnaires anglais construisaient à cette date une école à Beanana. Depuis les années 1900, elle est devenue une «garderie » ; et depuis 1967, celle-ci est transformée à nouveau en une église protestante. Enfin, cette dernière est à la fois une église et un collège communautaire. lentement et très tardivement (du point de vue de l’époque de la création des premières écoles et la façon dont elles sont construites). Les premières écoles45 construites dans la Commune Rurale étaient situées à Antovontany (c’était une garderie protestante), à Beanana (une garderie protestante) et à Androvakely (une école privée protestante) ; en 1930, quand la Commune actuelle était encore partie du canton ANTANETIBE Anativolo46.

L’école porte la marque de la ruralité ; autrement dit ; la répartition des écoles sur le territoire et leur structure interne en est ressentie. Crées par les soins des familles, (F.RA.M) elles ne pouvaient réunir dans la plupart des cas qu’un petit nombre d’élèves (50 à 60 enfants par E.P.P) et ne justifie en effet que la présence d’un seul maître. Par un régime de deux classes voire classe unique, les classes réunis des élèves à différent âge. De plus les programmes scolaires d’existence : savoir lire et écrire leurs noms et de compter quelques rangés de chiffre. L’année scolaire coïncide à peu près à la morte saison de l’agriculture ; elle est donc saisonnière.

Par conséquent, il laisse le personnel rural à un niveau des facultés générales d’exécutions. A défaut d’études approfondies et avec ces moyens d’informations qui mettront en valeur la formation élémentaire. On en resterait à l’horizon intellectuel vers l’âge de 12 ans : c’est à dire fin de l’enfance. On aurait jusqu'à penser que l’EDUCATION DE BASE47 était plus importante et suffisante pour les ruraux pauvres. Cela s’explique par le fait que les enfants du village ne peuvent pas continuer leur scolarité dans les études qualifiées de supérieures puisque les collèges ou les C.E.G sont très éloignés de la Commune. A Antanetibe Anativolo, les séjours des élèves se font payer lourdement par les parents d’élèves résidant à Androvakely. La seule perspective des paysans-parents c’est de ne plus envoyer leurs enfants aux collèges surtout au moment où la rivière Jabobe fait obstacle lorsqu’elle monte tellement en période des pluies. Signalons en passant que le taux d’analphabétisme y est de 60%. La même année 2003, la Commune enregistre une déperdition scolaire de 12% (un taux par rapport au nombre d’inscrit au niveau I).

Par ailleurs, se former soi-même par l’expérience quotidienne est un procédé éducatif propre à Androvakely. Sous des formes collectives, les jeunes s’inspirent de cette méthode pour se préparer à faire face à la vie familiale et à la production agricole. La participation dès leur jeune âge aux travaux dans les champs de culture fait l’objet d’amélioration du potentiel intellectuel et de longue durée que l’enfant entend orienter dans un sens conforme au besoin de la production agricole familiale. En ce sens, on peut avancer que l’investissement en capacité intellectuelle culturellement conçu est faiblement observé. Il ne peut améliorer par la suite les actions en rapport avec le travail rural. Le programme tardif en ce qui concerne l’éducation des adultes fait figure de grand défi de la Commune

45 Pasteur RAKOTOMANOLO Seth, Ny foko Manendy, , Monastera Ambohimanjakarano, Mahitsy, 1981. P 23. 46 Op cit. p 22 bis - p 23. 47 De l’évocation de la question scolaire, DESJEUX (D), In Question agraire à Madagascar ; mentionne que comme à l’époque coloniale «l’école a été un moyen de former une main d’œuvre faiblement qualifiée et déstructurée, par rapport à son milieu d’origine », l’Harmattan, Paris, p 55. 51

Rurale dans les 10 années à venir (cf. P.C.D Androvakely 2005).

CLASSE GARCONS FILLES TOTAL

11è 29 38 67

10è 73 53 126

9è 35 48 83

8è 21 11 32

7è 11 14 25

TOTAL 169 164 333

Tableau : Nombre de classe et le nombre d’élèves (source : Chef Fokontany Ambarifafy)

Inscrits Admis

Garçons Filles Garçons Filles

CEPE 6 7 5 (83,33%) 3 (42,85%)

Entrée en 6è 5 7 2 (40%) 3 (42,85%)

Tableau : Taux de réussite a l’examen CEPE (source : Chef Fokontany Ambarifafy)

Classe 11è 10è 9è 8è 7è total

Garçons 1 2 - - 1 4

filles - 1 - 1 2 4

Tableau : Taux d’abandon (source : Chef Fokontany Ambarifafy)

Classe 10è 9è 7è

Nombre 25 44 5

Taux (%) 19,84% 53,01% 20%

Tableau : Taux de redoublement (Les classes de 11è et 8è n’ont pas de redoublement) Tableaux n°15 : Réussite, redoublement et abandon scolaire à Androvakely (source : E.P.P Androvakely du Fokontany Androvakely 2004.)

Qu’il y ait une relation étroite entre le développement rural et l’éducation n’est pas une idée nouvelle ! Ainsi, il faut situer cette question au centre du contexte actuel du milieu rural telle la Commune Androvakely. Toutefois, comment est-elle l’articulation rationnelle de l’éducation avec le travail rural ? Cette activité consistant en une transmission de savoir et de savoir-faire intervient-elle de manière agissante dans la société rurale, plus particulièrement sur le travail rural contemporain ? En effet, ces questions sous-tendent pour une large part l’amélioration des exigences actuelles de la population rurale. Sans être trop affirmatif, les portées de l’éducation à Androvakely considèrent que son apport ne sera que du bagage intellectuel minimum pour le paysan.

I-2-2- L’enseignement secondaire : Pour l’enseignement secondaire, Androvakely ne dispose que d’une école privée à caractère communautaire avec 24 élèves, 03 enseignants et une salle de classe. Ce qui est largement insuffisant pour accueillir les besoins de la Commune. Ainsi, après le CEPE, les élèves sont contraints de passer à Antanetibe ou d’abandonner l’éducation. Aussi est-il évident que les parents ont des difficultés à assurer les frais de scolarité des leurs enfants qui étudient à Antanetibe. Il a encore du chemin à, parcourir pour une éducation continue puisque les différentes ressources (matérielles, pédagogiques et financières) du moins n’ont pas lieu. En quelques mots «Les situations de l’éducation et la formation et de l’emploi laissent entrevoir combien l’organisation du développement des ressources humaines est loin d’être satisfaisants »48. Dans le domaine de l’éducation, l’organisation de l’éducation dans le secteur rural traditionnel devra faciliter la «formation professionnelle des enfants scolarisés, au niveau primaire, en les initiant à des techniques agricoles de base»49.

I-3- Le Sport et les loisirs : Bon nombre de Fokontany se préoccupent peu de l’activité culturelle et sportive. Faute de moyens suivants les normes, les rares matchs de football se déroulent sur des terrains rizicoles appartenant à un particulier. Depuis 05 années, les vidéos font rage dans presque chaque Fokontany par des projections en fin d’après-midi. Par contre, il n’y a pas de salle de projection mais chaque projection se fait en plein air. Le chef lieu de la Commune ne dispose pas encore des infrastructures destinées au sport ou à quelconque manifestation culturelle. Elle présente ni de salles de fête ni d’espace culturel ou sportif.

48 RANAIVOARIVONY (G de P) In Approche sociologique du développement et ressources humaines en Afrique, Genève, 1977, p 73. 49 Op.cit, p 73. C’est une proposition de solution, autrement c’est une contribution à l’amélioration de l’organisation du développement des ressources humaines par ce qu’il appelle sociologie des ressources humaines. 53

I-4- Le mouvement de la population : La population de la Commune est stable et ne présente aucun signe de migration vers les grandes villes. Les mouvements significatifs étant l’accès au marché d’Antanetibe chaque lundi pour la vente des produits agricoles ainsi que pour l’achat des produits de première nécessité. Les déplacements vers les grandes villes comme Antananarivo ou autres villes sont motivés par différentes réalisations des papiers administratifs ou achats des meubles ou encore pour rejoindre l’hôpital afin d’accéder à un soin médical plus assuré. Cependant, certains localités constituent une zone d’accueil des migrants : Betsileo, Merina ambony50, et c’est une destination privilégiée des . Le riz fait la richesse de la Commune Rurale Androvakely et la récolte est surtout confiée à ces travailleurs migrants. Ces travailleurs vivent temporairement dans différentes localités (Fokontany Antovontany et surtout à Antsakoana…) pour différentes raisons : la recherche de travail rémunéré en quelque 700 Kg de paddy et pour former une main d’œuvre privilégié de ces Fokontany. Donc ce sont des mouvements volontaires. La période de pointe est surtout lors de la récolte du riz en raison de 4 à 6 mois (février à juillet). En effet, la Commune n’enregistre pas une variation ou accroissement démographique aussi remarquable. La population y est plutôt stable.

Chap. II. - L E DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

II-1 - Le rapport ville-campagne observé dans la Commune :

La transformation profonde du monde rural ayant été déterminé dans un large mesure des influences venues de la ville, il s’impose de considérer les rapports entre la ville et la campagne. La vie rurale s’adapte en effet plus ou moins avec difficulté aux conditions actuelles du rapport ville- campagne.

On vient à cet égard de l’idée d’une dichotomie. C’est à elle qu’il faut attribuer en une partie la paupérisation de la Commune Rurale Androvakely. La relation avec la population voisine (Antanetibe Anativolo) est essentiellement commerciale. Le rapport avec celle-ci lui définit par conséquent des rôles de médiation sur différents plans51. Pour notre part, on insiste sur sa médiation économique entre le système d’autosubsistance villageois et le marché de la Commune Rurale Antanetibe. La réalité particulière observée à partir de cette médiation est que pour une large part, les produits agricoles sont écoulés à Antanetibe. Ces denrées sont : du paddy, volailles, haricot, maïs, manioc… monnayées puis échangées contre des produits de première nécessité (sucre, sel, pétrole…), produits vestimentaires et en boissons alcoolisée. L’organisation de la production se trouve ainsi bouleversée

50 La population locale appelle ainsi les migrants venus d’Ambohitrolomahitsy et du Vakinankaratra. 51 In éléments de sociologie de MENDRAS (H), 4è Edtion, A. COLIN, p 129. dans ses équilibres traditionnels. Dans cette évolution, la masse des problèmes ruraux s’accroît. Des nouvelles institutions économiques profitent de la perte de la fonction organisatrice du centre administratif qu’est la Commune. On veut en venir par-là que les collecteurs qui attendent au bord du fleuve Jabobe font la loi de l’organisation rurale.

Outre le paddy, les autres produits sont également évacués à plus de 60 % pour les haricots, le maïs et le manioc et presque à 100 % pour les autres comme les oignons et le soja.

Produit Production Superficie Rendement Prix sur le (T) cultivée (Ha) (T/Ha) marché Antanetibe (Ariary/kg)

Riz précoce 30 15 2 600

Riz 1300 416 3 300 (vakiambiaty) Riz pluvial 20 40 2 600

Maïs 10 10 1 200

manioc 500 500 1 300

Ta bleau n°16 : Production agricole annuelle de la Commune (source : Commune Rurale Androvakely 2004)

Produit Nombre de tête Nombre Prix unitaire sur commercialisé le marché Antanetibe (Ariary)

Bovin 2410 400 300.000

Porc 500 500 100.000

Volailles 6000 5000 3.000

Volailles d’eau 1200 1000 4.000

Mouton 150 - 30.000

Tableau n°17 : Vente annuelle des produits de l’élevage (Source : Commune Rurale Androvakely 2004)

II-2 - L’épargne, le crédit et le salariat :

Comme nous avons dit dans la première partie, les produits stockés sont peu à peu vendus selon le besoin du ménage. Seuls quelques ménages ayant une surface rizicole assez étendue 55 peuvent écouler un surplus permettant l’accumulation productive de richesse. La forme la plus générale de l’épargne est l’élevage de quelques têtes de zébu (deux à dix têtes), la domestication de cochon et de volailles n’ayant aucun soin. Autrement dit, l’épargne monétaire est faiblement pratiquée.

Le crédit agricole ne s’inscrit pas dans le cadre de l’amélioration de la capacité de production. Il est étroitement lié à quelques personnes voulant faire du stock de paddy pour une utilisation future : la vente de ce dernier au meilleur prix au cours de la difficulté d’approvisionnement en riz des grandes villes.

L’emprunt en espèces est destiné à l’achat de vivres (riz, sel, pétrole, sucre…) en période de soudure. Il sera remboursé après la vente des stocks. On appelle cela «manidy vary » à Androvakely. Avec un contrat écrit, le paysan rassure le remboursement monétaire auprès du CECAM Antanetibe. Dans cette optique, des risques peuvent se produire car les producteurs pratiquent l’épargne ou le stockage difficilement. Ce qui a pour effet de probabilité de mauvaise récupération de la somme due au CECAM. Il est possible de détecter l’endettement d’un emprunteur donc de sa capacité de paiement.

Par ailleurs, en cas de vary maitso, le contrat écrit est une offre de proposition de force du collecteur puisque sans être visée par l’autorité compétente, le paysan remplit toujours sa part de marché lors de la récolte. En effet, dans le cadre du développement du développement rural, la construction du secteur financier réellement accessible au paysan est un défi majeur. Le microcrédit n’est pas assez développé dans cette localité. La majeure partie des travailleurs de la terre n’a pas encore accès au crédit. Cette institution financière est mal perçue. En outre, après observation ; ceux qui ont accédé à la CECAM Antanetibe n’ont pas encore enregistré de création ou de développement d’une certaine activité génératrice de revenus. Les contraintes identifiées par les enquêtés se situent d’abord sur le problème de couverture de la zone Anativolo puisque le service actuel est localisé loin de la Commune Androvakely, ensuite sur le cadre réglementaire de l’intégration des paysans à la CECAM.

La difficulté de l’épargne s’explique par l’évolution incessante du salariat. Les effets du travail agricole n’apparaissent pas immédiatement et ils ne seront mesurables que beaucoup plus tard, lors des récoltes quoique celles-ci soient sous conditionnement des déterminismes naturels (ou facteurs naturels). Bref, «le salariat présente un caractère discontinu : travaux de labour, construction de maisons, petit transport pour charrettes à bœufs »52 comme le remarque RASOLOMANANA Denis dans son étude de la place que détiennent les «valeurs traditionnelles » dans la collectivité restreinte. En outre, ces catégories professionnelles cités s’additionnent à quelques activités artisanales : la charpenterie, la confection des nattes et des corbeilles. Le salariat est donc au gré du calendrier

52 RASOLOMANANA (D), In Valeurs traditionnelles et communauté villageoise à Madagascar, Bureau d’études coopératives et communautaires, Paris, 1971, p 21. agricole.

En période d’activité agricole les ménages qui sont demandeur de main-d’œuvre font appel aux Mpanarety, le salaire se confine en charrette de paddy (soit environ 700Kg de paddy) pour chaque Mpanarety à chaque récolte. Ce qui constitue un revenu rentable au moment où le charretier vend sa part au marché. Les Mpanarety se compose des frères et même une famille entière.

II-3- Les capitaux :

L’agriculture, loin de là à tourner du dos la définition économiste ; comme le note MILHAU (J) dans son remarquable œuvre Economie rurale, avance que «dans une conception technique, le capital est défini comme un «bien indirect » c’est à dire un bien produit pour servir à la production d’autres biens » 53. Cependant, à Androvakely, les capitaux sont constitués en grande partie en être vivants. Autrement dit, son observation fait apparaître en premier lieu la forme du capital foncier : la terre qui représente la base de l’activité agricole. Quand elle est aménagée, elle a une valeur généralement élevée. Puis en second lieu comme source d’énergie musculaire : le bétail. Technique de culture : Faute de support technique et de service technique assurant l’animation rurale ; les producteurs de la Commune Rurale Androvakely ne peuvent que se contenter des techniques de productions rudimentaires. Ces modes de productions hérités de la tradition se trouvent improductifs trop souvent par le manque de supports en produits fertilisant (biologiques ou chimiques), l‘insuffisance des moyens de productions (tels la charrue, la herse, les bœufs, la terre...).

II-4- Les modes d’épargnes :

Il y a lieu de remarquer que la mise en réserve d’une somme d’argent qui ne doit pas être affecté à la consommation se présente sous forme d’élevage de porc combiné avec l’élevage de volaille. On emploie souvent l’argent obtenu à partir de la vente de ces derniers dans le but de subvenir aux dépenses nécessaires aux travaux agricoles (surtout dans les travaux relatifs à la production de riz) ou de quelconque intempérie telle la maladie. Mais la plus manifeste de cette forme d’épargne est l’élevage de quelques têtes de zébu qui sont en même temps des moyens de travail et de transport. Dans cette localité, un bœuf de 3 ans s’achète à 300.000 Ariary un porc de 40 à 50 Kg se vend à 100.000 Ariary et plus suivant le marchandage.

En outre, on constate que la population à Androvakely épargne peu. L’achat de ces (animaux élevés) ne les rend pas les paysans plus productifs puisque les méthodes d’élevages n’enregistrent aucune amélioration. Même s’ils ont l’attitude commerciale vis à vis de ce petit élevage, cette thésaurisation

53 MILHAU (J) In Economie rurale, PUF, Paris, 1964, p 63. 57 est assez faible pour s’investir54.

II -5- Les systèmes d’investissements et fonctionnement :

II-5-1- Les institutions financières :

En terme d’appui, la Commune bénéficie des services du CECAM. Toutefois cet organisme de microcrédit reste actif dans les limitrophes de la Commune Rurale Androvakely. Pour ce, le CECAM a mis à disposition de la Commune un Grenier Communautaire au sein de quelques villages qui ont accepté les modalités d’engagement. Aussi le crédit est-il accordé après que les paysans intéressés le microcrédit forment une association d’au moins 05 personnes (comme le cas d’Antsakoana, un village du Fokontany Antsakoana). L’emprunt d’une certaine somme d’argent sera remplacé par une certaine quantité de produit à la récolte. Sinon, après la récolte du paddy, les membres du grenier communautaire ne doivent pas vendre leur production. Ils appellent ce procédé : « manidy vary ». Pendant cette période la CECAM octroie aux membres la somme nécessaire à d’autres productions agricoles ou à l’alimentation. La somme de 500.000 Fmg (soit 100.000 Ariary) équivaut à 1T de paddy mis en grenier. Une fois la réouverture du grenier, chaque membre donne en retour la somme qu’il doit au CECAM. Le Grenier Communautaire Villageois est d’habitude ouvert quand le personnel du CECAM juge profitable le prix du riz sur le marché local (Antanetibe). Le paysan est faiblement engagé puisque les membres se plaignent de l’intérêt tiré par la CECAM ANTANETIBE trop élevé avec des taux de 32% à 46%. De ce fait, peu des paysans producteurs d’Androvakely s’intègrent au sein du G.C.V crée par la CECAM. Toujours est-il que la réticence de ces travailleurs de la terre en matière de garantie et la difficulté d’accès au crédit, à l’instar du système de microcrédit. La demande de service financier de proximité reste par ailleurs largement insuffisante en raison du profil économique et de la situation géographique de la Commune Rurale Androvakely.

II-5-2- La garantie de transaction du «vary maitso » : Le recours au microcrédit n’a pas joué un rôle très important à Androvakely. Les microcrédits destinés aux agriculteurs concernent les charges monétaires consacrées aux plantations. Cependant, il reste peu de producteurs qui s’intègrent au CECAM ou au sein des associations. De ce fait, nombreux sont ceux qui ont recours au vary maitso. Le vary maitso est une sorte de contrat entre le paysan et le collecteur. Il se déroule comme un emprunt d’une certaine somme d’argent par le paysan pour subvenir aux différentes dépenses exigées par les activités agricoles (surtout celles se rapportant à la culture du riz) durant la campagne

54 Dans la théorie économique classique, la croissance dépend de l’accumulation du capital pour stimuler la croissance, il faut un taux d’investissement élevé, autrement dit, il faut un pourcentage du capital soit investi (ni consommé, ni thésaurisé) en vue de rapporter du profit. du mois d’août au mois de décembre. Une fois le riz récolté vers le mois d’avril au mois de juillet, le collecteur prélève une quantité de paddy qui correspond à la valeur monétaire de la somme empruntée. Mais surtout il achète le reste du paddy apporté par le producteur. Durant les travaux agricoles (l’été) 150 Kg de paddy vaut 20.000 Ariary. Bien entendu, non loin de la rivière Jabobe, les collecteurs imposent une règle stricte à ce mode d’emprunt. Bien que la plupart des paysans soient affectés par cette situation, pour ne pas interrompre la riziculture, la décision à prendre est délicate concernant la somme à emprunter, les paiements et l’appauvrissement que ce fait entraîne. Ils sont si faible que les collecteurs leurs imposent cela en permanence depuis les années 80. De toute évidence, faute de performance financière, les paysans sont absorbés par ce phénomène. Venant d’ailleurs, ces autres personnes disposent de ressources que le paysan n’a généralement que peu ou même pas du tout. C’est à dire que le paysan dispose d’un revenu si maigre qui ne lui procure d’indépendance pour fournir par la suite le travail productif auquel il doit se plier. Quant aux collecteurs ; ses ressources en font un enjeu des relations sociales locales. Autrement dit cet usage du vary maitso crée de nouveaux rapports sociaux. Ces manières affectent profondément le travail principal de cette zone rurale. En dernière analyse, grâce à sa possession de capital financier, le collecteur confisque à son profit la plus-value que le travail du riziculteur apporte. Ce dernier n’accumule que le minimum indispensable à la continuité de son activité et de sa terre. Le paddy récolté constitue en grande partie le bénéfice du collecteur mpanjana-bary. Autrement dit, ce bénéfice consiste à l’exploitation du travailleur de la terre. On s’explique ainsi, le profit du collecteur est la misère du riziculteur. Quoi qu’il en soit, on constate que « le gain de l’autre est une perte pour l’autre »55. Ce qu’il fallait démontrer.

II-6- Caractérisation actuelle du niveau de développement : Comme on l’a vu dans la dynamique historique de la Commune Rurale Androvakely, et compte tenu des rapports sociaux que les premiers occupants de la zone Anativolo avaient. Ils indiquent ; dans une certaine observation ; un niveau spécifique de mode de production. Cela est autant vrai que la capacité de la population résulte de sa pratique sociale antérieure : l’élevage bovin. Elle procède aussi bien d’un certain état de fonction et de rapports sociaux que les Manendianativolo connaissent. Ces faits ont eu leurs effets sur le mode de production ou un caractéristique de pratique économique où le travail consiste à domestiquer et à faire produire les Maromadinika. A faible équipement de travail, de même que l’agriculture se résume à la simple consommation. La force productive est constituée de paysans n’étant pas des salariés agricoles. A partir de cette première occupation, le type de produit crée est le zébu pour des manifestations culturelles telles le Fandrona et l’Alahamadibe. L’essentiel de la production est appropriée au

55 LABURTHE-TOLRA (P) et WARNIER (J.P) In Ethnologie Anthropologie, PUF, Paris, 1993, p 147. 59 souverain Andrianampoinimerina. Actuellement, le niveau de développement autant que nos sources nous permettent d’en juger, atteint une organisation simple qui ne satisfait pas complètement aux conditions de la population actuelle dont elle est issue. L’agriculture gagne du terrain par les divers aménagements des zones lacustres, des terres alluviales. Il en est de même pour les tanety. Du moment où les paysans produisaient de plus en plus ces céréales : riz, mais,…au sojà, et les autres cultures secondaires ; elles deviennent en même temps des aliments et des marchandises. Les terres cultivées deviennent des propriétés individuelles. En effet, le champ de la production a évolué ; dans les conditions historiques données ; il entraîne nécessairement à l’extension et à l’intensification des cultures. Ce qui conduit à l’utilisation de la traction animale (bœufs), le seul animal que les Manendy aient déjà l’habitude de domestiquer, devant être le gain de temps par rapport à l’utilisation de la bêche. Sauf que, moins de 5% de la population sont équipées en boeufs, charrue et charrette. Quant à la possibilité financière que la production agricole exige, elle ne permet pas de faire progresser l’auto-investissement du paysan car le niveau atteint par le système de crédit à Androvakely ne permet par l’épargne. Dans les conditions actuelles des travailleurs de la terre, le recours au crédit est stimulé par le désir de consommation immédiate de la famille puisqu’elle est à court d’argent. Elle s’adresse fréquemment aux collecteurs qui lui rendront service sans trop de formalité. Ce système d’interaction contribue à renforcer des prêts usuraires tout en maintenant la paupérisation du paysan. BE TS IIBO KA PRPROBOBLEMES DU DDEVELOEVELOPPEMENT COMMUNE RURALE ANDROVAKELY Anadabboo Ampanorroobbee IInnsuffisance d'eau potable Bandititiisme Attttachement aux techniques traditionnelles Inssuuffffisance de matériels et de semence Angodoniinna Inssuuffffisance d'instituteur à l'EPP Anosimimanjaka IInnsuffisance d'eau potable  Absence ddee rorouutte reliant au chef lieu

860 Anttssapandraranno

Miaiarraamassooandrroo InInsuffisance de semences et de moyens de production Tsisimimahabeomby MaMauvvaaiise éttaat de lala route Absence ddee barrrraage Passage oblliliigé sur riviviière Non maîtrise de l'eau des rizières Taux éllevé d''anaallpphabetisisme Pas de gestion concertée Pas de gestioion concertée Fiaiadanana Marotsininggaala Bandiittiisme

Beanana Antssiinngiita B Mananjajarraa 0 B a 1 n N jja Ambodirano Morafeno R n e h lliihihh e ANTANETIBE 855 K Andrraanonahoatra ANDROVAKELY Ambodimanga Bemandotra ee bb iibi Sarobaratra h ih rihrir IInnsuffisance d'eau potable aa pp Ankkaadidilaallaana MMiiiaadamanjaka Bandititiisme m Akadiittaapaka Ellooigignement du CSB A Bandiittiisme Ambohidronono Ambolotarafotsy Nord Ja y b er ob A ah e nnj im jjii el ro K Ambohimena Ambololotarafotsy Sud Mangididiirraano Antstsakoana

Ampannddririaanomby

850 Antovvoontatany Amparihivivolla

J MaMauvaiise étatat de lala route a b Annddrarangy o Absence de CSB k e InInsuffisance d''eau potablele lly

Ambatofotsy Non maîtrise de l'eau des rizières Pas d'eau potaabblele Paludisme et puces africaines Innssuffffisance de matériels et de semence Ampanannyy InInsuffisance matériels et semences Innssuffffisance d'instituteur à l'EPP

845 0 2 4 Faiibblele superficie des rizières Bandiittislme Innssufuffffisance d'instituteur kilomètres Absseence d'organisation paysanne

Fonddss de carte : FTM Concepttiioon : UTR/SAGE Tana, nov 2005 Projecttiioon : Laborde (Km) 505 510 51155 520

LEGENDE Cours d'eau Limite commune Village Commune Piste charretière Fokontany Piste 61

Chap. III. – LE NIVEAU DE DEVELOPPEMENT JURIDICO-POLITIQUE

III-1 - La décentralisation et le développement :

Au moment où les pouvoirs sont exercés à partir d’un centre d’impulsion c’est à dire l’Etat central ; la décentralisation est une des deux variantes principales avec la déconcentration de la disposition institutionnelle qui ordonne juridiquement l’organisation administrative du territoire nationale. Une telle organisation rationnelle servirait à répartir les pouvoirs de décisions entre le pouvoir central et les agents locaux. Cette manœuvre implique une certaine autonomie administrative et de gestion des propres ressources des collectivités décentralisées.

Dans ses principes généraux, la décentralisation s’inscrit dans le cadre de la politique générale de l’Etat en matière de développement économique et social. D’une manière générale, la décentralisation constitue un plan d’action à l’égard du développement modéré et cohérent d’une zone qui dépend d’une autorité. Elle vise de ce fait à appliquer une organisation ordonnée de la zone, afin de faire fonction de trame institutionnelle de participation effective des populations locales à l’administration des affaires publiques. Encore que la décentralisation veut soutenir l’idée de promotion du développement local à travers une assimilation et une mobilisation remarquable de la collectivité territoriale dans les actions de développement et par la fonction de celle-ci dans la détermination et l’accomplissement de toute action à entamer. C’est donc un agencement institutionnel déterminé à prendre en considération les impératifs du développement tenace, participatif et raisonnable.

III-I- La déconcentration et la décentralisation :

Selon le guide56 rédigé par le F.I.D : La Commune est, dans un premier temps, «une collectivité territoriale décentralisée ». Néanmoins, il importe de se rappeler que la notion de décentralisation est confuse dans sa compréhension avec la notion de la déconcentration. De ce fait on se trouve emprisonné par la certitude des conflits d’attribution entre la Commune et d’autres collectivités ; d’une part ; le dysfonctionnement de la Commune Rurale elle-même d’autre part ; cela est dû à de mauvaises interprétations. Pour notre compréhension de ces deux notions, présentons brièvement cela à partir du tableau suivant.

56 Législation communale dans le cadre de la collaboration de la commune avec les organismes de financement, guide du C.D.C, F.I.D juillet 2004 Structures décentralisées Structures déconcentrées

Collectivité territoriale Chef de Circonscription Représentant de Décentralisée l’exécution administrative l’Etat

Provinces Gouverneur provinces autonomes Délégué général du Gouvernement (D.G.G)

Régions Chef de région Préfectures Préfets

Communes Maire sous-préfectures Sous préfets Arrondissements Délégué

Fokontany Chef de Fokontany

Dans une seconde conception, la Commune Rurale est une personne morale de droit public puisqu’elle a un Nom, un siège ou domicile. Elle a un patrimoine, elle est permanente et a ses droits tels la perception des recettes, le recrutement de ses employés et choisir ses partenaires. Autrement dit, la Commune Rurale Androvakely a manifestement plusieurs obligations. Notamment, elle devrait avoir une autonomie administrative et financière puisqu’on lui attribue la Gestion libre des ressources en sa possession. L’absence de tutelle de l’Etat lui permet de contrôler d’après l’expérience de la légalité des recettes et des dépenses. Les compétences de la Commune Rurale en sont essentiellement l’identification des principaux besoins et problèmes sociaux rencontrés au niveau de la Commune ; La Mise en œuvre des opérations qui sont liées à ces besoins et problèmes, la Définition et réalisation des programmes d’habitat et des équipements publics. Toutes opérations ayant trait à l’état civil, à la conscription militaire, au recensement. La réalisation des actions sociales et les opérations d’assainissement, d’hygiène et la réalisation et gestion des places et marchés publics et de tout autre équipement générateur de revenu. La prévention et la lutte contre les feux de brousse, La gestion de son patrimoine propre, la construction et la gestion des équipements et infrastructures de production. La mise en œuvre, à son échelon, d’actions et mesures contre les calamités naturelles. La gestion du personnel relevant de son ressort, recruté directement par la collectivité territoriale décentralisée, transféré ou mis à sa disposition par l’Etat. Ainsi, dans sa dimension administrative, la Commune Rurale Androvakely fonctionne comme suit : Chef FOKONTANY 63

Appui - conseil

Délibération BUREAU CONSEIL Présentation EXECUTIF

Suivi S T *Collecte les aspirations populaires *élabore et présente les projets R *délègue le pouvoir au Maire *exécute les délibérations U *délibère *présente un rapport C *contrôle T U R E

PRESIDENT *établir l’ et ordre de jour MAIRE VICE- PRESI- *Convoque et DENT du Conseil dirige la Session *Conciliation *chef du Bureau Exécutif *effectue le Secré- *établit l’ordre de jour tariat des Sessions avec le Président du Conseil *fait un rapport *nomme, les membres du B.E au maire *élabore l’organigramme *représente la Commune *responsable de la Sécurité publique

*officier d’Etat- civil

Adjoint au Maire

*représente le maire sauf sur la dépense *fait une décision et /arrêté

S.C.D *collecte,presente les Projets à l’examen du K.M.F.F57 conseil

57 Le K.M.F.F (Komity Mpandrindra ny Fampandrosoana ny Fokontany) est la Structure Villageoise de développement (S.V.D) au niveau du Fokontany. Signalons en passant que c’est à partir de celle ci que s’est instituée la S.C.D (Structure Communale de Développement). La décentralisation pour le développement de la Commune Rurale Androvakely est d’abord une obligation de la mairie. Or, rappelons que les potentialités internes n’ont pas le même degré de motivation et qu’elles agissent par ordre dispersé c’est ce que nous aurons à relater par la suite.

III-I-1- Les services techniques déconcentrés :

III-I-1-a)- La structure de développement : Le C.D.R (ou Conseil pour le Développement Rural) travaille dans le cadre d’appui technique et de coordination des actions de développement dans la zone. Un seul représentant est à la disposition des agriculteurs à Andranonahoatra. Nous tenons à signaler que la dite structure ne peut pas s’acquitter des attentes des paysans du fait qu’elle ne peut couvrir géographiquement l’ensemble des Fokontany. Par ailleurs, des organismes d’appui interviennent dans la Commune. L’ANAE qui prend part à la protection et à la gestion durable des bassins versants surtout dans le Fokontany d’Andranonahoatra. Le P.S.D.R qui a financé les pisciculteurs regroupés dans le Fokontany Fiadanana. Pendant ce temps, il est nécessaire de souligner que ces services n’apportent pas de satisfaction aux paysans puisqu’ils ne couvrent pas la totalité des Fokontany de la Commune. Ils ne résolvent pas suffisamment les problèmes vécus par les ruraux car la zone d’intervention est très vaste et le personnel de ces services est insuffisant. Aussi, comme signalé ci-dessus, ces organismes sont pratiquement absents sur plusieurs mois de l’année du fait de la difficulté de la traversée du Jabobe.

III-I-1-b)- Les services techniques déconcentrés : Ce sont d’abord la circonscription médicale : le C.S.B I et le C.S.B II (Centre de Santé de Base). Ensuite celle de l’éducation nationale ; la Z.A.P (Zone Administrative Pédagogique) qui a son siège à Ambarifafy. Enfin, les onze Fokontany ont chacun leurs E.P.P. 65

En ce qui concerne la sécurité. La Commune disposait autrefois d’un poste avancé de la gendarmerie lorsque l’actuelle Commune faisait partie du firaisam-pokontany (arrondissement) de la Commune Rurale Antanetibe Anativolo. Depuis l’année 2000, ce poste avancée ne travaille plus dans la Commune Androvakely. En conséquence, quelques éléments du Quartier mobile (plus précisément deux) travaillant avec les fokonolona assurent la sécurité dans toute la Commune. Les principaux problèmes de la Commune en matière de sécurité sont : les dahalo (disons des brigands) plus fréquent dans la partie Sud et Nord-Ouest, les vols mineurs (ou halabotry) présent dans la majorité des Fokontany essentiellement pendant les périodes de soudure. Les conflits domaniaux s’amorcent dans les localités telles Ambarifafy et Antsakoana. Finalement, on peut dire que les agents de l’administration sont très insuffisants en nombre dans la Commune. Techniquement, il n’existe pas de service œuvrant dans la vulgarisation agricole.

III- 2- Le partenariat public/privé au niveau de la Commune :

Cette structure y est quasi- inopérante. Cependant, le secteur privé se manifeste bel et bien au sein de la population locale. Ce sont, en effet les groupements paysans. Elles se constituent en association non-gouvernementale où s’associent des femmes, des hommes paysans producteurs voulant améliorer leur cadre de vie ainsi que la production agricole. Le problème se situe au niveau de la forme de la relation et la communication entre la Commune elle-même et l’organisation paysanne. Il paraît que les deux entités ont de degré de motivation différent et agissent en ordre dispersé. En outre la force civile a été longtemps accoutumée à un Etat providence, pour elle, l’Etat est susceptible de lui octroyer l’investissement nécessaire à ses activités de productions. En effet, l’association paysanne ne dispose pas du moins l’aptitude d’assumer par elle-même la prise en charge du développement local. Par ailleurs, les élus ne peuvent que lui fournir le service administratif concernant l’existence sociale et légale des groupements locaux.

III-3 - Le fokonolona et ses attributions :

III-III-3-1-Historique :

Le fokonolona analysé à maintes reprises concerne dans les grandes lignes de l’ancienne organisation comme «le village lui même, le corps du village,…Dans un autre sens, le mot fokonolona est employé pour désigner chaque membre du village pris isolément sans distinction d’âge ni de sexe… Le fokonolona est, avant tout, une organisation municipale »58. 58 CAHUZAC (A), In Essai sur les institutions et le droit malgaches, Librairie MARESCQ AINE, Paris, 1900, p 75. L’analyse du fokonolona et ses attributions dans la Commune Rurale Androvakely fait apparaître 4 fonctionnements qu’il faut évoquer.

Le rapport de cette institution traditionnelle avec l’environnement se caractérise par les actions de lutte contre les feux de brousses et l’érosion du sol par la méthode pratique en terme de reboisement (sur la place de tsimahabeomby). La plus grande partie actuellement mise en vigueur est celle de la gestion locale et sécurisée (GE.LO.SE) des ressources naturelles renouvelables tel les lacs et les forêts naturelles.

En matière sociale, les Fokonolona dans chaque Fokontany servent de comité de vigilance. Il assure la sécurité des villageois contre l’incursion des dahalo. Le comité est réglementé par les «dinam-pokonolona ». c’est un rôle traditionnel de solidarité et d’assistance mutuelle en cas de danger, assurant la police contre les vols de bœufs et la salubrité des Fokontany.

Sur le plan économique et social, ses fonctions se limitent à la construction et l’assainissement du marché communal. La construction des diguettes et l’assainissement des canaux d’irrigation, ainsi que la réfection des barrages traditionnels appelés «hesi-drano » (ce sont des levées de terres consolidées avec des charpentes de roseau) font l’essence des aspects participatifs du fokonolona. Cette fonction se veut au service du développement rural dans le cadre du, concours aux travaux d’aménagement agricole.

Démocratiquement parlant, l’attribution du Fokonolona s’affirme surtout à l’occasion des réunions villageoises. Ces dernières sont quotidiennes et culturelles ; c’est à dire sous l’initiative collective où s’observe la liberté d’expression sans distinction de sexe ni d’âge (le cas de Beanana est à discuter là-dessus). Comme le note RAMASINDRAIBE (P) : « ny fokonolona no mivory, midinika, mitapatapak’ahitra, mitory ravina…mifanampy aloha mba samy hanan-kanina »59.

En effet, on espère que cette institution constitue «la structure politico-administrative si la communauté, au sens où, ce mot structure organise de façon durable les relations d’autorité et de participation au sein de la collectivité »60.

III-III-3-2-Caractéristiques actuelles du fokonolona :

Compte tenu de ce qu’on a vu dans cette section, on s’aperçoit que le fokonolona à Androvakely maintient encore les règles des rapports des habitants entre eux comme celle de la coutume ancienne. Même si au départ l’institutionnalisation du fokonolona consistait pour le grand roi

59 RAMASINDRAIBE (P), In Fokonolona, Imprimerie Catholique, Antananarivo, 1962, p 32. Traduction libre : «Le fokonolona qui organise des réunions, se débatte sur différentes questions stratégiques…bref, il s’entraide pour que chacun ait l’accès à la nourriture » 60 In Les institutions locales et le développement, Université de Madagascar, Ecole Nationale de Promotion Sociale, Envoi n°7, p 1. 67

Andrianampoinimerina, à rénover61 le pays : c’est à dire un changement sur l’organisation juridico- politique agricole entre autres et sur le fonctionnement du marché.

Progressivement, le fokonolona actuel à y est caractérisé par un ensemble de villages, à base territoriale plus associée et non à base clanique. Cette institution de base est actuellement considérée, réunissant plusieurs villages avec les conseils communaux ; pour des réalisations modernes, sans subvention mais plus concertée. En terme de rénovation de base62, chacun des fokonolona des Fokontany élira en son sein ses représentants au niveau du K.M.F.F (Komity Mpandrindra ny Fampandrosoana ny Fokontany) ou la Structure Villageoise de Développement pour former ensuite le K.M.F.K (Komity Mpandrindra ny Fampandrosoana ny Kaominina) ou (S.C.D) : Structure Communal de Développement. Ces institutions nouvelles devront changer le mode de prise de décision de façon hiérarchique. La S.V.D est formé par des représentants des élus locaux, représentants des associations, des groupement des producteurs, des opérateurs économiques, des groupes d’intérêt ( les femmes et les jeunes), et enfin des agents de ses services techniques décentralisés dans la Commune Rurale. Il est Composé d’un président, d’un vice président et des membres du bureau.

Le thème central de cette nouvelle institution implique la question de la responsabilisation et la concertation crédible des diverses entités dans la Commune. Cependant, on ne peut pas passer sous silence que des problématiques sont à considérer : d’abord la S.C.D est encore une notion floue ; par ailleurs les rôles et les responsabilités sont mal définis. Néanmoins, ces tâches sont définies en terme de Planification Communale et Participative (P.C.P). Autrement dit, la S.C.D détermine la stratégie pour le développement de la commune rurale, sélectionne les investissements par la promotion des partenariats. Enfin, il met en place un système d’entretien et de gestion des infrastructures et d’équipement.

Expliquons cette situation dans la Commune Rurale Androvakely. Pour répondre à la question : comment impliquer toutes les entités communales dans les actions de développement tout en étant fiable et responsable ? Androvakely actuelle a opté pour la mise en place d’une structure qui réunit toutes les parties sociales de la Commune. La S.C.D Androvakely est officialisé conformément à la loi et par un Arrêté communal. A partir de cette procédure, Il devient officiellement une structure communale dotée d’un crédit de fonctionnement. Les membres sont des acteurs locaux dont l’effectif varie en fonction en raison de l’étendu des acteurs locaux voulant faire parie et de participer à cette structure. Les critères suivants sont à apprécier. La S.C.D est constitué de : représentant des élus locaux, représentant des organisations paysannes, des agents de service déconcentré, et de

61 RAKOTONIRAINY (J) nous enseignera plus sur cela de manière spécifique dans Principes du fokonolona du temps d’Andrianampoinimerina (1787-1810), Collection «Avotra ity », Antananarivo, 1974. Ou consulter la Contribution à l’histoire de la nation malgache de BOITEAU (P), Editions Sociales, Paris, 1958, p 67-p 70. 62 Arrêté interministériel n° 3631/95/MFB/MID/MEP du 18 juillet 1995 fixant les règles de fonctionnement, de l’organisation et des attributions du Comité Local de Développement. représentant de groupe de femme.

La S.C.D ainsi formé63. Quels sont ses rôles et fonctionnement?

III-III-3-2-1- Le fonctionnement de la S.C.D : - d'un Président, élu parmi les membres et qui a la charge d'animer, de coordonner les activités. En outre, il présentera la structure dans la vie civile et administrative, - d'un vice-président, élu parmi les membres et assiste le Président dans ses fonctions, il le remplace en cas d'absence de celui-ci, - des membres composés de représentants des acteurs locaux, - des commissions selon le domaine d'activité et d'intervention peuvent être créées.

III-3-2-2- Les rôles de la S.C.D : D'une manière générale, cette structure aura un rôle d'appui conseil selon trois axes essentiels En premier lieu, la planification communale décentralisée et participative puis la promotion de partenariats entre les niveaux d'organisation à l'échelle communale et enfin la durabilité des infrastructures et équipements réalisés.

1) La planification communale décentralisée et participative : La programmation des investissements, qu'ils soient d'intérêt communal ou communautaire, doit être envisagée dans un cadre stratégique plus vaste. Ainsi, la sélection des investissements aura lieu dans le cadre d'une Planification Communale Participative (P.C.P) associant la S.C.D. Les priorités du développement communal seront discutées et établies au sein de cette structure sur la base de critère conjointement établis

2) La promotion de partenariats entre les niveaux d'organisation à l'échelle communale : Dans le cadre de la mise en œuvre des programmes et des projets, la transparence sera observée lors de la détermination des différentes responsabilités. Le programme de développement est un accord qui regroupe un ensemble d'opérations impliquant les groupes représentés au sein de la S.C.D. Ainsi, pour chaque opération ou sous- projet inscrit dans un programme, la détermination de la participation respective des bénéficiaires (Commune, Fokontany, Groupements, Associations...) devrait être précisée que ce soit lors des phases d'investissement qu'à celle de la gestion (entretien des équipements ou les nfrastructures).

63 Cf. ANNEXE III et ANNEXE V. 69

Toutefois, des problématiques restent à élucider. D’abord, deux points de vue s’opposent, le premier pense que la S.C.D doit être une entité en dehors de la commune mais travaillant avec elle. Le second propose qu’il faut un Arrêté municipal ou communal; après aval du Conseil municipal ou communal. Au niveau de la Commune, la S.C.D reste une notion floue, dans la mesure où les textes ne les prévoient pas expressément. Quels sont sa nature juridique ? ses rôles ? et sa place au sein de la commune ? et quelles seront ses responsabilités vis à vis des bailleurs de fonds ? Par ailleurs, les groupes sociaux peuvent-ils assurer leurs participations aux projets de développement ? au cours du montage, de l’exécution, le suivi du projet ? et finalement à propos de leur responsabilité vis à vis des bailleurs de fonds?

III-III-3-2-3- La constitution de V.O.I : Vondron’Olona Ifotony :

En outre pour l’application de la loi N°96 025 du 14 octobre 1996 portant sur la gestion des ressources naturelles et la loi N°97 1200 pourtant sur la gestion des forêts naturelles. Il faut passer la gestion des ressources naturelles existantes dans la Commune Rurale Androvakely à protéger entre les mains des communautés villageoises pour qu'elles soient motivées à se responsabiliser et à faire les aménagements. A partir de ce fait la durabilité des ressources passe par leur protection et leur exploitation. Le transfert de gestion par l’Etat est conditionné par des plans de gestion bien définis ; élaborés avec l’appui et la caution des services techniques (des médiateurs environnementaux) qui valident les activités identifiés lors des diagnostics participatifs de ces ressources naturelles. Aussi, des V.O.I ou «Vondron’olona Ifotony 64» se sont constitués dans les Fokontany pour réaliser le transfert de gestion des principaux ressources naturelles renouvelables dans les limites de la Commune à savoir le V.O.I Andranonahoatra pour la gestion de la forêt naturelle Mananjary (240 Ha) et du lac Andranonahoatra (4Ha), le V.O.I Antovontany et Antsakoana réuni pour transférer la gestion du lac Maroelatra de 15Ha, le V.0.I Beanana : la c Amparihinandriamarazoka (5Ha), le V.O.I Miadamanjaka près du lac Ambatomarovotry de 5Ha et enfin le V.O.I Fiadanana pour la gestion du marais du lac Marotaolana de plus de 4 Ha. On pense que ces communautés se sentiront propriétaire de ces ressources donc elles se sentiront concernés, responsable de manière disciplinée face au programme de développement rural ainsi mis en œuvre.

Bref, le fokonolona «comme structure territoriale de base au nom de la tradition malgache »65 a toujours une marge de manœuvre extrêmement étroite à Androvakely. Cependant, dans une autre dimension, il n’arrive pas pour autant à influencer le développement de sa localité. Les transformations de cette structure de base ne permettant pas encore un changement positif du milieu 64 C’est une structure villageoise vivant près de la ressource naturelle. Elle peut être constituée des habitants d’un seul village ou de plusieurs villages dans la mesure où ils utilisent collectivement et quotidiennement la ressource (forêt naturelle, lac, kijàna…). Ce qui assure la pérennité du programme de valorisation. 65 DESJEUX (D), In Question agraire à Madagascar, L’Harmattan, Paris, 1979, p 85. LE MAIRE : RAZAFINDRASOLO C?lestin rural.

Recettes 2004 Dépenses 2004

Rubrique Montant (Ariary) Rubrique Montant (Ariary)

Recette fiscale Fonctionnement

Subvention du 4.630.000 Dépenses du 5.576.000 gouvernement personnel Financement direct 9.000.000 Investissement 7.284.000 (route, adduction d’eau potable… F.I.D / Autres 4.630.000 7.200.000

TOTAL 18.260.000 Total 20.060.000

Ta bleau n°18 : Renseignement budgétaire 2004 (Source : Commune Rurale Androvakely).

Ainsi, nous pouvons remarquer à partir du renseignement budgétaire de la Commune de l’année 2004 que les dépenses excèdent les recettes ?.

Les domaines d’intervention actuelle de la Commune Rurale Androvakely sont en effet les suivants : Dans le domaine social, la Commune se charge de l’entretien et tout ce qui concerne l’approvisionnement ou encore l’équipement du centre de santé de base ainsi que les E.P.P. les puits villageois, Sur le plan productif, elle se charge de l’organisation du marché local (c’est à dire le Tsena). Et elle s’occupe des greniers communautaires, En terme d’appui à la production : elle entretient des pistes de dessertes dont le trajet principal est celui qui relie Ambarifafy et Beanana., diguettes et le reboisement à Tsimahabeomby. Stratégiquement, l’élaboration d’un Plan Communal de Développement est une obligation. Puisque c’est un outil de gestion de programme de développement et de coordination des actions. Un outil de participation de tous les acteurs locaux. C’est un document cadre déterminant les objectifs, la stratégie et les programmes dont la Commune rurale toute entière devra s’acheminer.

III-4- Organigramme de la mairie : SECRETAIRE (08) CONSEILLERS ADJOINT AU MAIRQUARET I ERRA NMDORBIIALNESAESCYR AE.T VAIICRTEO TRRESORIER (ETAT CIVIL) 71

En ce sens, pour contribuer à l’amélioration de l’organisation de la Commune Rurale, L’administratif veut mener à ses termes des sous-projets66 prioritaires. Autrement dit, la Commune projette de réaliser les projets prioritaires suivants :  La construction d’un C.E.G  Construction des pistes rurales et des ponts  L’électrification de la Commune  L’adduction d’eau potable  La mise en place de Détachement Autonome de Sécurité  L’aménagement des plaines par des M.P.I (Micro Périmètre Irrigué)  Protection de l’environnement par des reboisements.  La Gestion Locale et Sécurisée des lacs et marais.

En définitive, si la politique de décentralisation a comme objectifs principaux la promotion en matière de développement économique et social du milieu rural tel Androvakely. C’est à dire la recherche d’un développement harmonieux et la croissance économique de ce dernier à partir de la participation active des différentes forces vives travaillant de concert avec la Mairie sur la prise en compte de ses responsabilités ; la pleine motivation et davantage l’intégration aux exigences du

66 Les requêtes y afférents ont déjà été lancées par les structures qu’on vient de traiter. Généralement, le projet concerne une planification sociale qu’on veut réaliser pour opérer un changement précis dans différents domaines de la vie sociale (économique, sociale, humain, géographique, culturelle…) 24 FUKUYAMA (F) In La fin de l’histoire et le dernier homme, Flammarion, Paris, 1992, p 12. contexte actuel. Il reste à examiner la réalité des services communaux en rapport avec le développement rural. Signalons en passant que pour reprendre les propos de FUKUYAMA (F) : «HEGEL aussi bien que MARX croyaient que l’évolution des sociétés humaines n’était pas infinie, mais s’achèverait le jours où l’humanité aurait mis au point une forme de société qui satisferait ses besoins les plus profonds et les plus fondamentaux »67. Cependant, les problèmes au niveau du développement de cette institution fondamentale qu’est la décentralisation et ses principes sous- jacents dans la Commune rurale Androvakely font apparaître des images regrettables puisque dans la pratique, le statut du responsable administratif de la S.C.D, les manières fixant les attributions et les moyens d’actions de la collectivité territoriale sont mal définis. Les incidences sur l’organisation du travail de la population font espérer des points fantaisistes sur la question de formation et d’initiative des travailleurs de la terre car leur compétence culturel ne prêt pas attention à la modalité de la répartition de compétence échafaudée par l’autorité centrale. En fait, l’enclavement de cette localité maintient en permanence le problème de l’absence de la relation constante de la collectivité territoriale avec le pouvoir central.

67 73

BE TS IIBO KA PRPROJOJETS PRIORITAIRES 2006 COMMUNE RURALE ANDROVAKELY Anadabboo Constructtiioon EPP Ampanorroobbee InInstallation DAS

Consnsttrruucttiion EPP Consnsttrruucttiion de route de 3 km Angodoniinna Anosimimanjaka Constrtruuctitioon EPP 

860 Anttssapandraranno

Miaiarraamassooandrroo

InInstallation DAS Tsisimimahabeomby Construction CSB 1

Consttrruucttiioon de CEG Fiaiadanana Marotsininggaala Extteensnsiioon EPP

Beanana Antssiinngiita B Mananjajarraa 0 B a 1 n N jja Ambodirano Morafeno R n e h lliihihh e ANTANETIBE 855 K Andrraanonahoatra ANDROVAKELY Ambodimanga Approvisiioonnenement en semence Bemandotra ee bb et engrais iibi Sarobaratra h ih Approvisiioonnement en semence rihrir aa et engrais pp Ankkaadidilaallaana MMiiiaadamanjaka Constructtiioon EPP m Akadiittaapaka A

Ambohidronono Ambolotarafotsy Nord Ja y b er ob A ah e nnj im jjii el ro K Ambohimena Ambololotarafotsy Sud Mangididiirraano Antstsakoana

Ampannddririaanomby

850 Antovvoontatany Amparihivivolla

J Constrtruuctitioon EPP a b Annddrarangy o Constrtruuctitioon de route de 5 Km k e lly

Ambatofotsy Extetensiioon EPP Extetenssiiioon EPP Ampanannyy

845 0 2 4 Connsstrtruuctction EPP kilomètres

Fonddss de carte : FTM Concepttiioon : UTR/SAGE Tana, nov 2005 Projecttiioon : Laborde (Km) 505 510 51155 520 PrProjetsojets prioritaire s pour tous le s fokontany LEGENDE Cours d'eau Lutte contre feux de brousse Piste charretière Lutte contre SIDA Village Lutte contre corruption Commune Piste Renforcrcement rentrée fiscale Fokontany Limite commune Miisisese en place méthode de travail rationnelle et rapide Trraansfesfert de gestion de pâturage et de lac Ouverture nouvelle route : Androvakely - Ambato III- 5- L’idéologie et l’imaginaire politique :

La vie paysanne à Androvakely montre l’importance du rôle qu’y tient le sens du merveilleux. De nombreuses légendes ont longtemps animé les imaginations paysannes : les recueils folkloriques en sont remplis (In Foko Manendy). Leurs croyances se sont ressenties elles-mêmes à maints égards de concepts animistes et d’autres formes de «surnaturalisations » des choses. Nous avons remarqué notamment les croyances à l’endroit des mpamosavy, des démarcheurs financiers, des collecteurs ambulants…

Il semble que ces traits de psychologie ont leurs connexes. A l’intérieur de ce cadre, le travailleur de la terre est un être nuancé et parfois compliqué. Si les Manendy d’Androvakely étaient peu familiarisés avec ce qui ne rentrait pas dans leur étroit cadre social, ils n’ont pas conscience d’appartenir à un système social plus large.

De toute façon, la société rurale Androvakely est dominée par la société globale qui l’englobe, à laquelle elle s’intègre vitalement. A l’occasion de l’élaboration de son Plan Communal de Développement (P.C.D), le système de représentation qui relie la population locale en son sein, et au système d’organisation politique nationale actuelle existe bel et bien. Ce système est tributaire d’une certaine vision du futur économique et social de la Commune. Communément connu sous l’appellation en vocable Malagasy « vina ». En tant qu’elle a une signification particulière ils l’ont prescrit comme suit «ANDROVAKELY REKANY E ! TARATRY NY FAMOKARANA SY NY FANONDRANANA »68. Elle donne aux travailleurs ruraux de la commune la familiarité de leur monde et organise leur vécu. C’est à dire elle est au niveau constitutif de la Commune Rurale Androvakely dans le cadre de société future Androvakely que comme ingrédient normal de leurs actions, et doivent se présenter à vécues non comme des phénomènes subjectifs. Bref, ce biais idéologique veut intervenir selon la place qu’il accorde au travail de production agricole commercialisable tout en mettant en jeu les relations commerciales future pour rendre possible une agrégation d’excédent de production. «L’idéologie dépend de la situation concrète et matérielle : «la production des idées, des représentations et de la conscience est intimement liée à l’activité matérielle et au commerce matériel des hommes »69.

III-6 - Le système de communication :

68 Traduction libre : Androvakely ! Commune pilote de la production et de l’exportation. En dynamique des groupes, l’idéologie est cette représentation collective d’un objectif final qui comporte la satisfaction des besoins et des attentes du groupe, ainsi que la stratégie qui permettra d’atteindre ce résultat. 69 MARX (K) In Idéologie allemande cité par BREMOND (J) et GELEDAN (A) dans Dictionnaire économique et social, 5è Edition Hatier, Paris, 1990, p 197. 75

D’après la monographie, L’infrastructure routière est difficile. La route menant à la Commune Rurale Antanetibe est difficilement praticable en période de pluie. En réalité la route reliant la Commune Antanetibe à la Commune Androvakely n’existe pas. Elle s’arrête là où la rivière Jabobe fait obstacle. Néanmoins, les voies reliant les Fokontany Andranonahoatra, Bemandotra et Beanana avec le chef lieu de la Commune sont dans un tel état que les déplacements sont rendus difficiles. En l’absence d’infrastructures routières, les produits sont portés à dos d’homme ou en charrette vers Antanetibe avant d’être acheminés vers les grandes villes. Ce qui provoque une baisse notable des prix des produits au niveau des producteurs et donc un affaiblissement progressif de leur motivation. Jusqu’à l’heure actuelle, "le dombohitra" un coursier qui annonce verbalement les informations officielles est le seul moyen de communication entre les Fokontany et la Commune. Encore que les informations sont –elles transmises de bouche à oreille.

Par ailleurs, le service administratif éprouve tant de difficultés à communiquer les informations. Les dépêches n’arrivent à destination qu’après des heures de marche à pied effectuée par le quartier mobile. Outre cela, la plupart des hameaux ne peuvent capter à partir de leur petit poste que les ondes de la radio RNM et rarement le MBS et parfois la radio Don Bosco. Les autres stations ne sont jamais interceptées dans toute la Commune. Signalons en passant que cette dernière ne dispose ni de BLU ni de téléphone. L’accès à l’information est, par conséquent, difficile. En outre, les paysans producteurs ne peuvent pas ainsi créer le réseau de contact pour qu’ils puissent se tenir au courant des décisions politiques et y participer par la suite. Cette complexité en ce qui concerne la communication cause pour une large part l’infortune de la Commune Rurale Androvakely étant donné qu’elle ne peut accéder aux connaissances utiles à l’amélioration dans l’ensemble de l’organisation du travail de production agricole.

CONCLUSION PARTIELLE L’enquête a été effectuée à deux niveaux : d’abord dans le domaine du système d’organisation du travail, ensuite sur le niveau de développement et la politique nationale mise en œuvre dans le milieu rural pour rendre compte la paupérisation du travailleur de la terre. Sur ce, l’activité rurale déploie ses exigences à la fois sur les plans de la connaissance, des facultés et de la disponibilité personnelle et collective. Le caractère saisonnier de l’agriculture contrarie l’organisation rationnelle du travail rural. La faiblesse de l’exploitation concourt à la diminution de l’unité de travail (en terme de conception et d’exécution) tout en employant un personnel considérable. C'est-à-dire, si peu de surface impliquant d’énormes efforts physiques. Par ailleurs, les systèmes de croyance dans le cadre du fady s’érigent en de véritable contraintes d’une part, les incidences psychosociologiques constituent des limites au-delà desquelles l’individualité ne peut pas évoluer (ce qui favorise la perpétuation d’un certain nombre de rôle de l’individu ou groupe donc en conséquence il a de trouble de la motivation du paysan) ; et d’autre part la pratique traditionnelle communément nommée «entraide » apparaît comme une nécessité immédiate dans la logique de la production de subsistance étant donné que le rendement agricole ne permet pas une accumulation d’un surplus. En outre, l’un des principales énergies disponibles, en l’occurrence du potentiel humain, vu leurs qualifications techniques et intellectuelles, n’est pas dans sa condition appréciée puisque le système éducatif actuel ne va pas dans le sens d’une amélioration de la capacité intellectuelle des ruraux. Finalement, la communauté de cette localité est l’exemple vivant du déséquilibre entre les forces productrices et les moyens de production car l’organisation n’a pas assez de dynamisme interne pour dégager un surplus commercialisable pour créer un capital circulant : le système de production villageois s’appauvrit. Faute d’institution financière, les paysans voudraient se libérer des collecteurs mais ils s’enfoncent de plus en plus dans la transaction du vary maitso.

Troisième partie CARACTERISATION DU DEVELOPPEMENT DU NON-DEVELOPPEMENT 77

Il est bien évident que le milieu rural, montre quelque peu son inertie. Il faut bien dire que le progrès va à l’encontre des innovations structurelles et infrastructurelles : c'est-à-dire, son enchaînement avec l’évolution actuelle que l’on ne doit pas ignorer. Et si l’étude antérieurement entreprise dans ce mémoire fait apparaître un certain nombre de difficultés en ce qui concerne ce même milieu rural ; jusqu’ici il n’augure absolument pas une évolution du développement rural. Il suit une autre reproduction sociale spécifique.

Chapitre premier.- CARACTERISTIQUES DE L’ORGANISATION DE LA PRODUCTION

I-1- Les forces productives :

I-1-1- Les moyens de production :

L’outillage agricole se résume à la bêche traditionnellement conçue : c’est ce qu’on appelle l’angadilahy dans la localité. Les autres instruments sont entre autres la herse, la charrue et la faucille. L’emploi des animaux, principalement le bœuf est encore à l’ordre du jour. Ces moyens utilisés par les paysans à Androvakely n’ont pas subit d’évolution remarquable. Le rythme de développement technologique est plus que lent au point d’en être imperceptible70 : Des années passèrent sans changement discernable dans ces instruments de travail. Actuellement, la technologie agricole tellement avancée, on n’en trouve pas d’incidence propice dans les quotidiens des ruraux dans la localité. Cette condition est pour l’essentiel liée à l’adoption de la production limitée à la subsistance. Elle est décisive dans la condition technologique, c’est que ce minimum d’outillage est trop petit pour être transportés vu la distanciation entre les lieux de culture (tanety, baiboho et les rizières) et le village et enfin leurs étendue en surface cultivée. La technique utilisée est l’ensemencement en foule71 sans apport d’engrais sauf quelques individus pratiquent le repiquage en foule ou «vary raraka » pour la culture du riz. Après la récolte, certaines rizières sont plantées de haricot (c’est un cas du Fokontany Antsakoana, Ambatofotsy, et Beanana). Les terres cultivées sont essentiellement, comme on a remarqué au-dessus, travaillées à l’angadilahy. «L’angady : cet instrument traditionnel est encore adapté au mode de production actuel compte tenu du relief du sol et de sa structure…, toutes les familles en possèdent suivant l’aisance des ménages »72. Seule le 1,39

70 Dans De l’inégalité parmi les sociétés, Essai sur l’homme et l’environnement ; Edition Gallimard, Paris, 2000, p 88 ; DIAMOND (J) explique l’interaction élevage-agriculture comme suit : « dans les sociétés traditionnelles…les gros mammifère domestiques, les bœufs ; servent les cultures en tirant des charrues, permettant ainsi de travailler la terre à des gens dont le travail agricole est jusque-là peu rentable ». 71 Ceci vient de l’appellation littérale du chef lieu de la Commune qu’est «Ambarifafy ». C’est un procédé dans la culture du riz. Dans l’ensemble de la Commune, le riz n’est pas repiqué puisqu’une fois la rizière préparée, les grains de riz y sont ensemencés sans aucune intervention (tel le repiquage, sarclage, fumure…) jusqu’à la moisson. 72RAMAMONJISOA (C. M), In Logique paysanne et autosubsistance alimentaire, Faculté DEGS, Département Sociologie (1990-1991), p 52. % (104 personnes en tout) de la population possède la charrue et la herse pour travailler les rizières et les grandes étendues de terres alluviales et les tanety. La herse est donc peu répandue dans la Commune. Les travailleurs de la terre à Androvakely ne peuvent pas se dispenser de la charrette à bœufs. Celle-ci est destinée à transporter les matériels agricoles (bêche, charrue, …) mais principalement les produits pour le marché d’Antanetibe. On compte 54 charrettes à la disposition des paysans, soit 0, 69 % de la population totale en possède.

En outre, pour une autre raison, la société rurale à Androvakely n’est pas économiquement spécialisée ; c’est à dire en producteurs de production agricole spécifique. La population y opte pour la polyculture ; l’entretient de cette dernière se fait à partir des mêmes outillages cités auparavant.

En effet, ces moyens de production forment un ensemble de contraintes matérielles et techniques aussi bien à la domestication (des plantes et des animaux) que la maîtrise de l’environnement physique.

I-1-2- La force de travail :

Ce sont des hommes, des femmes et des enfants dont les croyances, les motivations et les conditions de vie sont à prendre en compte pour l’intelligence du mode de production.

La Commune Rurale Androvakely compte 7.474 habitants. La taille moyenne de la famille est en raison de 6 personnes tout en garantissant qu’ils sont tous des agriculteurs. Le pourcentage de la population non-agricole est faible. La population active va de 13 ans à 60 ans soit plus de 50% de la population totale de la Commune. Comme on l’a vu dans l’étude du système éducatif (dans la seconde partie), les enfants participent également aux activités agricoles dès leur jeune âge. Ils sont contraints d’y prendre part puisque c’est l’organisation familiale qui en sollicite. Après l’école, les enfants scolarisés rejoignent leurs parents dans les champs de culture.

L’utilisation de la force de travail constitue la principale source de revenu pour le paysan. Dans les localités, Fokontany Antovontany, Antsakoana, l’influence des déplacements des travailleurs venus des Communes Rurales voisines est très significative. Les travailleurs migrants forment une proportion remarquable de la population locale durant la période de pointe (la riziculture). Cette main- d’œuvre vient d’Ambohitrolomahitsy. Ils assurent la majeure partie des travaux de récolte notamment ceux portant sur le riz qui sont très rémunérateurs. Les travailleurs migrants réalisent alors une économie assez substantielle durant leurs séjours. Les voyages en groupes sont organisés par les employeurs. Leur installation dans les Fokontany de destination n’est pas permanente.

DESIGNATION 1ère LOCALITE. 2ème LOCALITE 3ème LOCALITE 79

Localisation Androvakely Antovontany Antsakoana Fokontany Population effective 806 865 343

Nombre de 133 143 58 ménages Salariés agricoles 40 20 33

Superficies cultivées de riz (Ha) 533 746,46 -

Rémunération (en 40 20 33 charrette de paddy73) Tableau n°19 : migrants travaillant dans la Commune (source : Diagnostic Participatif par I.S.S 2005)

Les déplacements se font par vague de charrettes (environs 20 charrettes par vague). Ces travailleurs sont accueillis chez des familles. Ces migrants représentent les salariés agricoles. Par conséquent, au moment de la moisson du riz, les familles hôtes ne sont plus autonomes puisqu’elles s’appuient sur les travailleurs d’Ambohitrolomahitsy. En fait, c’est une évolution engendrée par les nouveaux propriétaires de terrains rizicoles d’Antsakoana et d’Antovontany.

I -1-3 - La division du travail :

Il y a division du travail dès que les individus commencent à se spécialiser, chacun n’accomplissant qu’une tâche déterminée. A première observation cette localité est à faible densité : 70 habitants par Km² et que la superficie cultivable est assez vaste. La voie pour les familles est la spécialisation de la production pour perfectionner l’organisation du travail74. Toutefois, à Androvakely, en général «l’exploitation est le fait de son seul propriétaire : c’est à dire le père, sa femme et ses enfants »75 . C’est à dire que chaque famille propriétaire s’évertue à se suffire à elle-même pour

73On sait que une charrette de paddy pèse aux environs de 500 Kg à 700 Kg soit pour les 20 salariés agricoles d’Antovontany, les 20 charrettes de paddy pèsent au minimum 10.000 Kg et 14.000 Kg au maximum. 74 C’est ce que propose le P.C.D pour parvenir à une amélioration des revenus des ruraux d’Androvakely. 75 Comme le note CHANDON-MOËT (J), In Vohimasina, nouvelles éditions Latines, Paris, 1972, p 90. l’accomplissement des différents travaux agricoles vu que presque chaque famille possède une surface d’autosubsistance (de production alimentaire). En tout cas, les formes de la division du travail social ne comporte que peu de salariat. Manifestement, ce fait a lieu au cours de la moisson du riz. L’entrée des migrants à certaines localités illustre ce fait comme on l’a vu auparavant. Pour faire la synthèse du caractère de la division du travail social, considérons ceci dans le tableau suivant.

ACTIVITE HOMMES FEMMES

Culture du riz Labourage : rizières, piétinage, Semis, Repiquage des plants de riz manatsaka Récolte Battage des épis Préparation de récoltes (dépoussiérer, désherber…)

Cultures Labourage : terres tanety ou Labourage : terres baiboho, préparation secondaires baiboho, préparation des plants des plants Désherbe Désherbe Plante Plante Récolte (déracinement…)

Bœufs Piétinage Gardiennage Pêche Pêche au filet, Pose des nasses Artisanat Menuiserie, construction des Recherche des joncs, roseaux, Herana maisons (maçon, briquettier) Vannerie.

Outils utilisés Angadilahy (bêche) Angadilahy (bêche) Herse Charrue Faucille Faucille Ta bleau n°20 : Répartition des tâches par sexe

La division par sexe est plus ou moins manifeste en maintes circonstances dans les travaux agricoles. Les tâches réservées aux hommes sont : le labourage à l’aide de bêche ou à l’aide des charrues à bœufs alors que les tâches réservées aux femmes sont les récoltes, le repiquage…Et elles s’adonnent essentiellement aux travaux domestiques. Nous retrouvons ce que dit HOYOIS (G) «les procédés de travail, les méthodes de culture et d’élevage était le fruit de l’expérience accumulée des anciens qui tour à tour avaient été contraints de consacrer leur force à la tâche primaire de se tenir en vie. ».76 Signalons également que les enfants aident déjà leurs parents depuis leur jeune âge pour l’agriculture et l’élevage. L’entrée précoce dans la vie active contribue aux différentes phases des travaux agricoles. C’est à dire comme main-d’œuvre familiale durant les journées sans classe : chaque après-midi des périodes scolaires et davantage lors des périodes de vacances. 76 HOYOIS (G) In Sociologie rurale, édition universitaire, Paris, 1968, p 30. 81

Le rapport du genre au travail rural est un cadre de division du travail sans rigidité à une répartition de tâche où homme et femme prennent part en gardant des occupations distinctes. Ces tâches féminines sont moins pénibles mais de longue durée. Elles présentent des mouvements répétitifs nécessitant des efforts plus permanents qu’intenses : c’est une répartition ordinaire des tâches suivant les aptitudes de chacun. Brièvement, comme le dit HOYOIS (G) «La vie sociale s’y étant organisée, elle reposait sur une cellule vitale, la famille, qui constituait aussi l’unité d’entreprise et l’équipe de travail. Autour d’elle, la communauté locale était faite d’un certain nombre de foyer familial groupé dans un besoin d’entraide »77. Seules les résolutions prises collectivement interviennent lors des travaux des diguettes et des barrages hesi-drano. C’est un fait de concertation et de solidarité villageoise. Il est rare puisque ces travaux dépendent des cours d’eaux (Jabobe, Jabokely, Kelimahery, Kelienjana…) et du climat qui pourrait gêner les réseaux hydrauliques dans les rizières.

L’observation qu’on peut cependant révéler est que ce système social et culturel se dégrade. Celui qui fonctionnait, sur la base d’unité sociale restreinte, mais efficace où les relations personnelles directes prévalaient. Un système social nouveau s’érige : Le salariat du mpanarety. «Un système nouveau s’érige en instaurant des rapports économiques modernes, une différenciation sociale porteuse d’antagonismes et un élargissement des relations entre individus qui deviennent ainsi de plus en plus «indirectes ». Ces deux mouvements contraires sont pour un temps créateurs de déséquilibre… dans un sens pathologique »78.

Par ailleurs, la Commune dispose de 11 groupements paysans dont : - Le FVV : Fikambanan’ny Vehivavy Vonona, crée en 2004, sise à Ambarifafy Androvakely, il est composé de 22 membres en majorité des femmes. L’objet de l’association est de contribuer d’abord à l’émancipation féminine. Puis améliorer la condition familiale des femmes membres en premier lieu et puis les autres femmes nécessiteuses d’aide. Le FVV travail dans la culture du sojà. - Le EZAKA «M » : Miray Hina crée en l’année 2003, sise à Ambarifafy est formé de 20 membres. C’est une association des producteurs de riz qui se mobilisent dans le but de bien gérer la récolte au moyen de la mise en place d’un Grenier Communautaire Villageois dans le chef lieu de la Commune. - TARATRA, institué en 2003 à Ambarifafy. Celui-ci déploie toutes ses forces pour lutter contre le «vary maitso » qui fait rage dans l’ensemble de la Commune. Les 19 membres se soutiennent financièrement et matériellement à chaque campagne rizicole. - SA.MI : Santatra Miadamanjaka fondée en 2000. Les 15 membres sont parvenus à se faire

77 Op. cit., p 30. 78 BALANDIER (G) In Sens et puissance, PUF, Paris, 1971, p 251. accorder par le P.S.D.R en matière de riziculture irrigué sur le périmètre à irriguer de Mahatsinjo (Miadamanjaka) en 2003. Par ailleurs, le groupement ALPHA créé en 2000 dans cette même localité œuvre d’un coté dans l’alphabétisation des adultes et dans l’adduction d’eau potable de l’autre coté. Ces activités sont menées par ces 15 membres. Les réalisations se font sentir déjà dans le Fokontany puisqu’on y compte 3 bornes fontaines. - RAA : Rehefa Atao dia Atao s’est constitué en l’année 2000 à Andranonahoatra. Les 62 membres se sont spécialisés à la culture du sojà. - Le MIRAY créé en 200 par ses 26 membres à Andranonahoatra se réservent à la culture du riz sur tanety pour être plus performant dans cette branche étant donné que l’environnement physique y est bien que favorable à cette activité. Concernant le groupement FITARIKANDRO du Fokontany Andranonahoatra, les 20 membres s’activent la protection du lambeau forestière Anjanabano et Antamenaka. Travaillant avec l’ANAE, leur reboisement se rencontre aux alentours du lac Andranonahoatra. - Quant à l’association FIVOY; elle est créée en 2001 par les 15 membres. Sise dans le Fokontany Fiadanana ; Elle s’adonne à la pisciculture en étang. En outre l’association paysanne AVOTRA B composé de 15 membres a obtenu un financement de Ar 7.000.000 du P.S.D.R pour la réalisation du sous-projet pisciculture en étang à Ambalavola (Fiadanana) en l’année 2003. Mentionnons dans ce passage que ce Fokontany se caractérise par une importante étendue marécageuse dans la Commune. Ces groupements ont été constitués dans les années 2000, 2001 à 2003 ; dans l’objectif de réalisation d’action de développement79 et de l’amélioration des conditions de vie des concernés. Selon leurs vocations respectives, ces organisations travaillent dans divers secteurs avec l’appui des organismes extérieurs comme le C.D.R, la CECAM Antanetibe, le P.S.D.R et l’ANAE. D’après les bénéficiaires et selon l’évaluation de la Commune, ces organisations ont apporté beaucoup de changements dans le mode de vie de la population, ne serait ce qu’en terme de revitalisation du «firaisan-kina » et d’amélioration des techniques de production. Aussi, le regroupement en association permis t- il d’apporter des appuis auprès des couches sociales les plus défavorisées de la Commune et surtout de l’organisation du travail rural. Néanmoins, des problèmes se posent car les appuis sont trop localisés et insuffisants et ne satisfont pas les besoins de la Commune. Une des causes évoquées étant la difficulté d’accès car les organismes d’appui ont peur de la traversée du Jabobe pendant les périodes de pluie qui durent plus de 6 mois dans l’année. Signalons également l’existence de requêtes non honorées par certains organismes d’appui jusqu’à ce jour. Ces requêtes concernent surtout le P.S.D.R.

79 Le phénomène associatif fait l’objet de «structure de prédilection pour le «décollage » de la paysannerie » et «une intégration à l’activité nationale » c’est à dire une mobilisation sur un appui pour le moins «culturelle » comme instrument diplomatique. En définitive, l’associativité «fait l’objet d’un mythe que d’une stratégie de développement sous une forme utopique et idéologique ». DESROCHES (H), In Coopération et développement, collection Tiers-Monde, PUF, Paris, 1964, p 118. 83

Paradoxalement, le phénomène d’associativité touche une minorité du paysannat80 à Androvakely. Ce cadre conduit d’abord à une situation de dépendance continuelle vis à vis des aides extérieurs à la Commune rurale à la coercition81 puisque liée aux structures et à la réalité économique du milieu rural, les aides aux paysans sont plus un instrument de domination qu’une réponse aux exigences du développement du développement.; «Les grandes puissances industrielles continuent à exploiter, d’une façon détournée, les ressources naturelles et les matières premières des pays en voie de développement en faisant fi des règles devant régir les relations de coopération internationales et en restreignant leur marché aux produits agricoles des pays du tiers-monde » 82. Autrement, des conflits sociaux peuvent apparaître au niveau de la collectivité rurale (c’est à dire entre les bénéficiaires de l’aide et ceux qui n’ont pas droit). Cette politique est mobilisée par l’introduction du système de crédit monétaire se rattachant à la CECAM Antanetibe. Finalement elle tend à, individualiser la population agricole.

Enfin, la notion de «division du travail » utilisée n’implique pas pour autant une plus grande division de grandes tâches agricoles en multiples opérations. Parce que dans cette localité, il ne s’est pas produit de progrès récent de technologie pouvant produire d’ensemble de tâche agricole complexe ou encore impliquant une plus grande participation de l’intelligence conceptuelle. Le processus de production agricole n’a pas connu une prolifération de tâche nouvelle (ou spécialisée) parcequ’il n’a pas eu de nouvelle application pour la technique agricole avancée.

I- 2- Les rapports sociaux de production :

I-2-1- La répartition des terres :

Tout ce qu’on a vu jusqu’alors démontre bien que la riziculture est le fondement principal des activités agricoles dans la Commune Rurale Androvakely. Les rapports sociaux de production tourne autour de la distribution des terres essentielles.

Puisque le rapport de production entretient une relation étroite avec la règle d’appropriation de la terre, la répartition des terres cultivables règle et détermine le rapport de production. Celle-ci met en place une situation conflictuelle. On a vu antérieurement qu’à partir d’une observation dynamique tout en s’intéressant à l’évolution de l’appropriation dans le temps, les terres appartenaient à celui qui la

80 Au cours de la descente dur le terrain d’étude, on a remarqué que le nombre des adhérants dans ces associations ne dépassant pas 25 personnes. La majorité de ces groupements se suffirent à eux-mêmes en matière financière, ils forment peu à peu une épargne à partir des cotisations versées par chaque membre. 81 Et voilà tout autre propos en ce qui ont rapport à la prise de décision des ruraux sur pour leur propre développement …Il est intéressant de constater la question : est-ce que le développement rural repose exclusivement sur le système de relation extérieure ? 82 Rapporté par RANAIVOARIVONY (G de P) In Approche sociologique du développement et ressources humaines en Afrique, Genève, 1977, p 5. défriche et les met directement en valeur. Et puis, les premiers occupants aménageaient peu à peu les marais en rizières. Les localités les plus affectées en sont les marais d’Andranonahoatra, de Fiadanana, de Miadamanjaka et ceux d’Antovontany.

Parallèlement, les terres alluviales se sont de plus en plus mises en valeurs à partir des années 70 confirme RAJERISON Dauphin président du KMFK un technicien vulgarisateur agricole installé à Bemandotra depuis ce moment. Du reste, l’importants dépôts laissées par les cours d’eaux Jabobe, Jabokely à l’Est de la Commune et des Kelienjana et Kelimahery à l’Ouest ont multiplié les surfaces cultivée par la population qui vivent dans les Fokontany traversés par ces cours d’eaux (à ne citer que les Fokontany Antovontany, Antsakoana, Androvakely, Ambodimanga, Andranonahoatra, Beanana et Angodonina)…

Fokontany Andranonahoatra :

Spéculation Surface cultivée (Ha) Rendement ( T/Ha/an) Population pratiquant (%)

Riz pluvial 250 2,500 60

Riz sur tanety 50 a 3 Association MIRAY

Arachide - 2 à 3 90

Haricot - 3 90

Sojà 5 1,500 08

Fokontany Androvakely : Spéculation Surface cultivée (Ha) Rendement ( T/Ha/an) Population pratiquant (%)

Riz pluvial 533 2 à 3 5

Riz sur tanety - - oignon 200 4 30

Fokontany Ambodimanga : Spéculation Surface cultivée (Ha) Rendement (T/Ha/an) Population pratiquant (%)

Riz pluvial 300 1,5 à 3 100 haricot 100 3 80 85

Arachide 20 1 55

Maïs 10 1 40

Oignon 100 3 90

Fokontany Bemandotra : Spéculation Surface cultivée (Ha) Rendement (T/Ha/an) Population pratiquant (%)

Riz pluvial 200 3 90

Manioc 10 1,5 95

Haricot 10 700 Kg 80

Arachide 15 1 90

Maïs 5 500 Kg 50

Sojà - - 10

Fokontany Beanana : Spéculation Surface cultivée (Ha) Rendement (T/Ha/an) Population pratiquant (%)

Riz pluvial 300 2 100 arachide 30 1,500 -

Maïs 8 2,500 100

Manioc 2 1,200 -

Fokontany Miadamanjaka : Spéculation Surface cultivée (Ha) Rendement (T/Ha/an) Population pratiquant (%)

Riz pluvial 900 3 90

Arachide 50 750Kg 30

Manioc 25 4 50 maïs 30 8 - Fokontany Angodonina : Spéculation Surface cultivée (Ha) Rendement (T/Ha/an) Population pratiquant (%)

Riz pluvial 200 2,5 100

Manioc 30 5 90

Maïs 15 3 80

Arachide 5 2 50

Sojà - - 10

Fokontany Antovontany : Spéculation Surface cultivée (Ha) Rendement (T/Ha/an) Population pratiquant (%)

Riz pluvial 745 1,300 310

Riz sur tanety 1,46 0,800 62 manioc 12 15,000 158 haricot 3,5 0,900 100

Arachide 1,50 0,750 70

Maïs 2,50 - 45

Sojà - - 10

Fokontany Fiadanana : Spéculation Surface cultivée (Ha) Rendement (T/Ha/an) Population pratiquant (%)

Riz pluvial 500 3 90 manioc 10 4 20 haricot 6 2 70

Arachide 5 1 10

Maïs 5 2 40

Sojà 3 - 7

Tableaux n°21 : Les terres cultivées par Fokontany (source : Plan Villageois de Développement 200583)

83 P.D.V ou Plan de Développement Villageois réalisé par le Service d’Appui pour la Gestion de l’Environnement (SAGE) en 2005. 87

Par ailleurs, un nouveau rapport de propriété foncière s’installe. L’intervention des Merina ambony tend à constituer une classe de propriétaire foncier à Antsakoana, Miadamanjaka et Antovontany. La classe ainsi formée s’appuie sur l’intermédiaire des collecteurs en accentuant le système du vary maitso. Cette situation aggrave l’endettement de beaucoup de natifs en brisant peu à peu l’entraide que la tradition impose. Ainsi, l’entraide diminue en valeur puisque les paysans ont de plus en plus recours au vary maitso.

I-2-2- Les conflits internes :

Les conflits internes dans la vie sociale sont omniprésent mais prennent des formes extrêmement variées. Pour aboutir finalement à la connaissance de ces interférences au développement du non-développement du milieu rural, les questions qui se posent à propos de ceux observés dans la Commune Rurale Androvakely pour ce présent mémoire sont : d’abord de quelle nature sont-ils, et puis est-ce qu’ils sont normaux ou pathologiques à l’organisation sociale du travail rural

Les principaux enjeux des conflits internes en sont la production, la détention du pouvoir et la distribution du bien devenu rare qu’est la terre à exploiter.

En conséquence, il advient que les règles du jeu gouvernant l’organisation du travail rural sont au centre de la question. Puis elle correspond d’une part à la perte de revenu de certains (surtout les cadets de la génération) et d’autre part des natifs «zana-tany » au profit des immigrants «merina ambony, mpihavy » devenu propriétaires fonciers surtout dans le Fokontany Antsakoana. En fait, c’est l’inégale répartition du principal moyen de production qui entraîne une situation conflictuelle. Les nouveaux propriétaires de vaste terrain rizicole sont des nouveaux migrants. L’intervention des migrants salariés d’Ambohitrolomahitsy fait ressentir de conséquences sur la relation des nouveaux migrants avec les natifs du Fokontany. De plus, ces derniers constatent que les migrants s’enrichissent et achètent peu à peu les terres. Ils entrent dans une forte compétition dans la production rizicole puisque employant une main d’œuvre significative.

Le cas du Fokontany Beanana, cependant se pose sur l’influence sur la prise de décision dominée par les anciens propriétaires de la majeure partie des rizières du Fokontany.

En outre, l’opposition paysans-groupe d’intérêt extérieure : Les institutions étatiques, étant des acteurs de développement suscitent que la réussite des ruraux dépend en partie d’elles. Leur poids sur la prise de décision est manifeste parce qu’elles développent de nouveaux éléments de régulation. La majorité des ruraux qui sont réellement concernés par la paupérisation n’est pas présente dans la formulation des stratégies de développement. Comme si les représentants pauvres ne sont pas concrètement souhaités.

Enfin, l’explosion des actes de banditisme et de vols fréquents peut avoir comme origine par un conflit en situation de crise (agricole ou alimentaire). Ce fait est surtout flagrant pendant la période de soudure mais aussi tout au long du début de la maturation de l’épis du riz (souvent le riz est volé sur la rizière même). Comme dit CHARMES (J) « Or la réalité villageoise actuelle se caractérise par une situation conflictuelle généralisée dont les origines et le rôle objectif donne lieu à des interprétations différentes selon la couche sociale envisagée dans les deux cas, il s’agit de manifestation de l’individualisme qui tend à se généraliser, ces conflits tendent à maintenir les individus dans les limites de leur classe sociale. Mais alors que cette situation contribue à assurer la force de la couche de paysan riche, elle consacre la faiblesse de la couche des paysans pauvres »84.

I-3- L’organisation socio-économique :

I-3-1- La terre comme support rare :

En premier lieu à partir de l’observation de la formation géographique de la Commune, les tanety dominent les rizières en surface et les autres terres cultivées (c’est à dire les terres alluviales)85. La superficie totale de la Commune est de 88 Km², c’est à dire 8.800 Ha pour une population de 7474 personnes. Les terres productives sont environs 3.375 Ha, la superficie irrigable est de 3.000 Ha seulement la surface irriguée en est de 2.700 Ha. Autrement dit La population totale devrait donc en avoir au minimum 1,17 Ha par personne. Cependant, actuellement, la population a en moyenne une exploitation familiale de 2 à 3 Ha. La cause première est en fait l’incohérence entre la terre cultivable et la répartition des terres due à la dégradation du tanety. En effet, la formation à plusieurs endroits et d’une manière progressive des lavaka limite les cultures sur tanety. Ensuite ; due à la parcellisation des terres cultivées actuellement d’une part et à la difficulté de la coordination des activités agricoles avec l’utilisation des intrants agricoles (par exemple les intrants mécaniques pour un futur élargissement des terres à cultiver ) d’autre part. Des contradictions entre la force productive et le moyen de production s’observent. Bref, Les modalités de l’appropriation des terres en sont les causes à savoir le rapport aîné-cadet, le rapport propriétaire foncier et les travailleurs pauvres. Ce qui rejoint l’analyse de PAVAGEAU (J) dans son œuvre Jeunes paysans sans terres : «Le système de parenté détermine le mode d’appropriation des terres, à partir duquel seront définis le mode de faire-valoir des terres et le statut des exploitants ; le même système établit la division du travail ainsi que la répartition du produit social »86. Rappelons que dans le cas de la Commune Rurale Androvakely,

84 CHARMES (J) In Processus de stratification sociale et action de vulgarisation sur les hauts plateaux, Terres malgaches, Université de Madagascar, 1972, 85 Voir la Carte 2 : Occupation du sol et infrastructures. 86 PAVAGEAU (J) In Jeunes paysans sans terres, L’exemple malgache, L’Harmattan, Paris, 1981, p 96. 89 ces faits se font ressenties en effet sur le caractère «rare » de la terre. Ils pèsent à plusieurs aspects sur l’organisation du travail rural en général.

I-3-2- Les lacunes dans les techniques de productions et potentialités : On entend d’abord par «potentialités » les ressources naturelles latentes ou ressources qui ne sont pas exploitées par la population mais qui peuvent apporter des avantages potentiels une fois que celles ci sont exploitées à bon escient. A première observation, la Commune à une vocation rizicole dans l’ensemble. Cependant, quelques Fokontany se démarquent par leur capacité à produire d’autres denrées. Andranonahoatra et Antsakoana se spécialisent à la production de haricot blanc et du soja. Androvakely se spécialise à la production d’oignon et de riz pluvial. En Agriculture, la riziculture des bas fonds est la principale activité de la population car celle-ci est le premier moyen de survie et de revenu. La superficie cultivée est de 480 Ha, et qui produit en moyenne 1 350 T par an. Le maïs produit environs 15 T par an sur une superficie totale de 15 Ha ; et puis la troisième culture : le manioc produit 500 T sur la surface de 500 Ha. La production potagère forme la source protéino-énergetique seulement (selon le bureau de la Commune il concerne 1 578 T par an pour la consommation locale). Du reste, l’existence des cours d’eau (Jabobe; Jabokely; Amparihibe; Kelimahery; Kelihenjana; Lemena) traversant la totalité de la Commune serait un grand atout pour le développement de la riziculture irriguée. Aussi d’autres cultures comme l’oignon, le haricot, le maïs, le manioc promettent d’apporter la majeure partie des revenues des ménages et avec des possibilités d’extension aussi bien en superficie qu’en rendement. Toutefois, les maladies des cultures sont courantes dans différents Fokontany. Le fanetribe et les poux de riz sont des parasites qui empêchent l’amélioration de la production du riz. Sinon, des maladies inconnues affectent les autres cultures comme le haricot et l’oignon. En Elevage : La disponibilité des vastes pâturages permet le développement de l’élevage bovin (qui enregistre actuellement un cheptel de 2 419). Signalons également que les conditions climatiques et écologiques de la zone permettent bien l’élevage de volaille et de porcs. Par-dessus tout, le marché87 local ne peut résoudre le problème de l’écoulement des produits agricoles. Il permet dans un premier temps d’attirer les collecteurs vers la Commune et puis d’alléger les charges des producteurs pour l’évacuation de leur produit.

87 Il est journalier et hebdomadaire (chaque samedi de la semaine). En outre la Commune organise des foires à, l’occasion des quelles les producteurs peuvent présenter et vendre les produits agricoles de qualité et spécifique de leurs Fokontany. Signalons que la dernière foire se déroulait au mois d’août 2005. Afin de définir la vocation de chaque Fokontany et ainsi d’améliorer les orientations stratégiques y afférentes, des diagnostics participatifs ont été réalisés et ont permis de réaliser le zonage88 ci-après :

Fokontany Problèmes Potentialités Vocations

Ambatofotsy Faible superficie des Existence de grandes Culture des rizières étendues où l’on peut haricots Pas d’organisation cultiver des haricots et du Elevage des paysanne, vol mineur manioc. porcs Insuffisance des instituteurs Fiadanana Attachement aux Importance des lacs Production techniques traditionnelles Grandes superficies de de riz et de Insuffisance des matériels rizières poisson et des semences Dégradation de l’état des salles de classe de l’EPP Antovontany Pas d’eau potable Existence de l’EPP Culture de riz, Insuffisance des matériels Existence d’un CSB du haricot, et des semences Culture du riz d’arachide, du Insuffisance des Reboisement d’eucalyptus maïs, et du instituteurs à l’EPP. modèle dans la commune Existence du plus grand lac poisson Large superficie de rizière et de terrain de culture Antsakoana Non maîtrise de l’eau des Vastes rizières et des tanety Production de rizières Existence des lacs riz, du haricot, Forte endémicité du Existence d’EPC et d’EPP d’arachide, du paludisme, les puces soja, et du africaines Insuffisance des matériels poisson et des semences

Androvakely Insuffisance des semences Existence de marché Production de et des moyens de communal, des riz et d'oignon production infrastructures de bâtiments Pas de barrage administratifs, de l’EPP et du Non maîtrise de l’eau des CSBII rizières Affluence des organisations Pas de gestion concertée paysannes Chef lieu de la commune Produit du riz et des oignons

88 Réglementation organisant la répartition de la Commune en zones et fixant pour chacune d’elles le genre et les conditions de l’utilisation du sol. P.C.D Androvakely 2004 91

Miadamanjaka Mauvais état de la route Existence de lac Production de Absence de CSB Existence de grande EPP riz, du haricot, Insuffisance d’eau potable Vaste superficie de terrain et du poisson rizicole Ambodimanga Insuffisance d’eau potable Vastes rizières Production de Vol mineur Porte d'entrée de la riz,, du haricot commune Existence d’EPC

Angodonina Insuffisance d’eau potable Vastes rizières et des tanety Production de Banditisme riz, du haricot, d’arachide et de culture de contre saison

Bemandotra CSB éloigné Terrain vaste Production de Importance du vol mineur Tanety vaste riz, du haricot, Existence de lac du maïs, du manioc, et du poisson

Andranonahoatra Mauvais état de la route et Cascade de 10 m de Production de passage à la rivière obligé hauteur riz, Taux élevé de la Terrain vaste (rizière, d’arachide, du déscolarisation, tanety, terrain de culture) haricot, du Pas de gestion concertée fertile Banditisme Existence de lac et du soja et du pâturage poisson Beanana Pas d’eau potable Vaste superficie de rizières Production de Pas de route le reliant au et du tanety. riz, chef lieu de la commune Existence de lac et du d’arachide, et pâturage du haricot.

Tableaux n°22 : Les potentialités et problèmes généraux (source : I.S.S dans les Fokontany).

D’après ces tableaux, il n’y a pas de différenciation importante entre les onze Fokontany. Le moteur du développement est l’agriculture et principalement la culture du riz (riz pluvial ou riz sur tanety avec une possibilité de deux cultures par an). La preuve en est que chaque Fokontany dispose des rizières, des tanety et des terrains de cultures assez vastes. Tout de même les problèmes communs observés dans les Fokontany restent à mentionner sur différents angles de la réalité rurale.

Pour l’agriculture et l’élevage : étant donnée que le système de production est de type pluvial c’est à dire que chaque cycle agricole dépend de la pluviosité, la non-maîtrise de l’eau par les paysans : l’imperfection de l’infrastructure à savoir le hesi-drano et l’inexistence de réseaux d’alimentation, de distribution et d’évacuation d’eau influence la production rizicole : on observe la submersion des plants ( conséquences observées à Beanana, Antovontany, Fiadanana et à Antsakoana) ; le séchage partiel des terrains rizicoles s’observe par contre à Ambodimanga et à Androvakely. De plus la lacune des moyens de financements (à savoir la semence améliorée, l’outillage de travail,…) et l’assistance technique pour la vulgarisation agricole concernant l’utilisation des produits phytosanitaires, et la vaccination des animaux domestiques). Et les complications de la circulation des biens et des personnes viennent empirer la relation de la Commune Rurale avec d’autres localités. Bref, les techniques transmises de génération en génération vont vers le même effet qu’est l’organisation défectueuse de la production agricole. Sur le plan social : l’insuffisance des infrastructures, du personnel public, des matériels et financiers en terme d’éducation, de santé et de cultures se font sentir aussi bien dans la vie quotidienne que productive dont on aura à survoler ultérieurement. Les stratégies de développement de la Commune doivent donc se baser sur ces deux secteurs.

I-3-3- Atouts et faiblesses au niveau social : Dans l’ordre social, l’existence des E.P.P construites par l’effort personnel du fokonolona dans chaque Fokontany constitue déjà une grande force pour le secteur éducatif. Les centres de santé de base présents dans les Fokontany Androvakely et Antovontany paraissent stratégique même si leur assistance n’est que faiblement appréciée des bénéficiaires. L’importance de l’effectif des jeunes peut influencer l’évolution de la main d’œuvre rurale. L’existence des associations paysannes d’une part et l’existence d’organisme d’appui comme le P.S.D.R intervenant dans la Commune nous permettraient d’envisager un processus de changement favorable à l’agencement du travail rural. Enfin l’environnement propose une gamme de milieux permettant le développement de différents secteurs d’organisation économique féconde. Les lacs et marécages permettent le développement de la pêche, l’artisanat grâce aux…L’existence de grand pâturage dominant la majeure partie de la superficie de la Commune. L’existence des forêts naturelles dans quelques Fokontany (Andranonahoatra, Beanana) de la Commune. Il (l’environnement) représente des dimensions écologiques propices pour ce qui est de mode de subsistance, c’est à dire la production des vivres. De plus, puisque la condition environnementale offre un certain nombre de ressources naturelles essentielles que variées ; elle admet donc l’adjonction de multiple production à des degrés divers, allant de la simple production alimentaire personnels à la production agricole intensifiée à des fins commerciales. Bref, elle est prometteuse d’autres activités génératrices de revenu pour la population agricole. Somme toutes, différentes ressources sont présentes en terme de force et atouts de la Commune. Elles seront à prendre en compte dans le tableau ci-dessous.

93

Chap. II- LA DISTRIBUTION DE LA PRODUCTION

II-1- Les réserves de produits :

La constitution d’un stock (en agriculture, il est essentiellement alimentaire) excédentaire permet de faire vivre d’autres entités sociales que la population agricole. Elle permet notamment d’entretenir la société rurale productive elle-même. Théoriquement, ces deux notions sont la base de la valeur des réserves agricoles. Pour de nombreuses familles de la Commune Rurale Androvakely, le mode de production ne peut se permettre de réaliser une réserve réelle. Si elle existe, elle n’est pas permanente. En pratique, le paddy, le haricot, et l’arachide sont les denrées mises en réserve après chaque récolte. Le rendement agricole ne présente que faiblement un excédent alimentaire. Ces produits de base forment l’alimentation quotidienne de la population locale. Ces produits ont tendance à être consommés plutôt qu’être mis de côté, en raison de l’irrésistible attrait qu’exercent les besoins de consommation normale. On assiste à un mécanisme pervers engendré par ce qu’on appelle traditionnellement l’autosubsistance. Du fait de la faible productivité et de technique agricole insuffisamment développée, la production est condamnée à la satisfaction de la consommation locale. En conséquence, elle ne peut être placée en réserve. La faible productivité générale entraîne d’autre part la formation d’un surplus agricole.

II-2- Le surplus à vendre :

A la récolte les produits sont comme on l’a vu stockés dans la maison d’habitation. Le grenier communautaire est généralement rare. Dans les ménages le «sompitra » est formé par deux nattes reliées entre elles. Il sert de stockage du paddy. Le manioc est séché. Le maïs et l’haricot sont séchés et mis dans des sacs. Notons en passant que la gestion de ces stocks n’est pas le point fort des ménages. On y prélève une partie pour la consommation quotidienne et des parties prélevées sont destinées à la vente irrégulière : à chaque jour de marché à Antanetibe et surtout pendant la période de pointe de récolte de chaque type de culture. En effet, le surplus est difficilement à constituer. «Dans la logique de l’autosubsistance, le paysan produit pour satisfaire la consommation familiale. Mais quand besoin de liquidité numéraire, il est obligé de vendre tout ou une partie de la production. L’exploitation est familiale. »89

Seule ceux qui formaient un grenier communautaire avec la CECAM stockent environs 4 sacs de

89 RAMAMONJISOA (CM), In Logique paysanne de production et autosubsistance alimentaire, Faculté DEGS, Filière Sociologie-1990-1991, section II, p 107. 100 Kg de paddy de leur récolte soit 4000 Kg pour les 10 chefs de familles membres. RAZAFINDRATSIMBA (président du Fokontany Androvakely) affirme ainsi que peu de ménage peut procéder au «manidy vary ».

II-3- La fonction économique du marché :

Les épiceries se localisent surtout au niveau du chef lieu de la Commune et de certain lieu des Fokontany. Elles vendent surtout des produits de premières nécessités et à des prix exorbitants du fait du problème de transport. Aussi, du fait de ce problème d’accès, les grossistes et les collecteurs attendent-ils les producteurs au niveau d’Antanetibe. La question qui envahit la pensée dans un premier temps, au sujet du rôle du marché, est celle-ci : est-ce que les productions du milieu rural sont transformées en revenue monétaire ? La problématique du paysannat à Androvakely se trouve dans ce sens entre l’économie de besoin et celle de l’échange.

Pour un grand nombre de sa production agricole, le prix du travail résulte de l’offre et de la demande : les légumes, les fruits, les volailles et principalement le riz ; sont distribués actuellement encore par un marché assez voisin de celui que l’on décrit dans (RAISON-JOURDE (F))90.

Le jour de marché communal d’Androvakely est le samedi. Ce jour du marché n’a été délibéré par le conseil communal que depuis l‘année 2004. Malgré l‘existence de l‘infrastructure commerciale de la commune, celui-ci ne fonctionne pas encore correctement. Du coup les gens préfèrent vendre les produits au marché d‘Antanetibe (chaque lundi qui est devenu un mode de vie) et y font leur approvisionnement en produit de première nécessité. Cependant, on compte quelques épiceries au sein de chaque Fokontany où les communautés villageoises peuvent acheter ce dont ils ont besoin (tels du pétrole, bougies, sucre, du sel, allumettes…).

Néanmoins, suite à l’intervention plus ou moins poussée des collecteurs spéculateurs dans le marché agricole à Androvakely, le monopole des marchandises fait son apparition jusqu’à modifier la physionomie du marché. Voyons la structure et son mécanisme : l’offre agricole est fluctuante, paradoxalement, la plus grosse partie de la production est destinée au marché alimentaire. Et surtout, entre le paysan et le collecteur ; le marché instaure la structure du clivage dans les richesses. Par leur activité, les collecteurs ont réussi à susciter l’abondance des offres en produits agricoles (essentiellement le riz et les nouvelles denrées tels l’oignon et le sojà) et donc le bas prix. Le problème se situe dès lors au niveau de l’organisation du marché. C’est à dire le marché agricole a une telle importance au point de vue sociale qu’économique. Le pouvoir public (la mairie) intervient peu pour améliorer les mécanismes du marché dans la Commune Rurale Androvakely.

90RAISON-JOURDE (F), In Le travail et ses représentations- Discours d’Andrianampoinimerina sur le travail, Textes rassemblés et présentés par CARTIER (M), Edition des archives contemporaines, Collection ordres sociaux, Paris, 1984, p 245. 95

Type Nombre

Grossiste 0

Collecteurs résidants dans la Commune 0

Détaillants 21

Epi bar 4

Tableau n°24 : Caractéristiques des commerces (Source : monographie communale 2003/2004)

En général, le marché est marqué par l’échange monétarisé. Mais sous une forme de l’économie de la maisonnée par extension. On s’aperçoit que l’accès à tous les produits est infiniment ouvert c’est à dire que les relations de distribution sont libres étant donnée que les produits agricoles sont mis aisément à la disposition des acheteurs et des vendeurs. L’échange est ainsi généralisé puisqu’il inclut différents paysans des Communes Ruraux voisines et selon la capacité économique pour eux d’avoir matière à échanger.

Par ailleurs, aucun médiateur ayant souci d’agir sur le fonctionnement de la redistribution de la production n’est présent à Antanetibe. Les circulations des biens ne sont pas réglées sauf que les quelques prélèvements concernent essentiellement les céréales tels le riz, le haricot et le maïs. Pour ce fait, la Commune Rurale Antanetibe prélève 50 Ariary pour un sac de 60 Kg de ces produits transbordés à l’intérieur du camion des collecteurs.

En fin de compte, le principal marché où les paysans de la Commune Rurale Androvakely effectuent leur commerce se tourne à la loi libérale du marché (ceux qui ont un produit à échanger le cèdent aux acheteurs comme il l’entende). La politique du laissez-faire s’amène d’elle même (à cause de l’abondance de l’offre) au détriment des échangeurs les plus défavorisés et rend plus intense le clivage du rapport ville-campagne. De même que, loin de mettre en évidence l’amélioration du revenu des producteurs qu’on aurait escompté ; il peut se faire l’endroit d’exubérance de la paupérisation parce qu’il rend patent l’inégalité de la capacité de vente, d’achat et de production de la Commune Rurale. Bref, c’est la difficulté du réseau routier qu’est le problème sérieux. Il encourage les producteurs à vendre leur produit agricole à bas prix sur un seul marché. Concluons ceci par ce passage : «Là où l’idéal d’autosubsistance lié au travail de chacun révèle ses limites, jouent de manière complémentaire les marchés qui sont «un moyen de subsistance » »91 et que «La loi du marché merina telle que la proclame le roi, c’est l’anonymat de l’échange »92.

Même si le marché est fortement monétarisé, le troc ou le takalo qui consiste à échanger des marchandises entre elles sans passer par le règlement monétaire satisfait à un moment donné

91 RAISON-JOURDE (F), In Le travail et ses représentations- Discours d’Andrianampoinimerina sur le travail, Textes rassemblés et présentés par CARTIER (M), Edition des archives contemporaines, Collection ordres sociaux, Paris, 1984, p 245. 92 Op.cit, p 251. les besoins en produits de première nécessité de nombreux ménages. Le troc et échange monétarisé coexistent dans le quotidien des villageois. A titre d’exemple, une partie des transactions sur le paddy et le produit de première nécessité se fait par accord de troc. Chaque lundi de la semaine, la femme de Monsieur RAMAMONJISON Edmond Ambalanadriana, un village du Fokontany Andranonahoatra se ravitaille en PPN (sel, pétrole, pain, sucre, jusqu’au café et du pain…) au marché d’Antanetibe. Elle se déplace de village en village des Fokontany Bemandotra, Andranonahoatra et à Angodonina pour troquer un kapoaka93 de paddy pour une quantité de PPN dont la valeur monétaire est de 1.000 Fmg ou 200 Ariary.

Chap.III- LE REVENU DU MENAGE

III-1- La perception paysanne de la pauvreté :

Lors de notre descente dans les Fokontany, nous avons recensé surtout «la perception paysanne de la pauvreté ». Ces appréciations révèlent l’indigence vécue quotidiennement par la population locale. A multiple aspect, elles sont évoquées à la manière d’un récit de vie. Considéré dans la présente section, les paysans définissent la pauvreté conformément à leurs niveaux d’observation singulière.

A propos des contraintes à la satisfaction des besoins, les 13 familles à Ambalanandriana, un village du quartier d’Andranonahoatra se sont fait entendre sur les faits suivants : D’abord, ne pas posséder les ustensiles de cuisine, ni d’équipements ménagers, ni de radio ; ne pas pouvoir changer de vêtement ; ne pas manger ni de riz ni de viande ; être non-scolarisé, avoir un toit de chaume ; être emprisonné dans le cycle de l’endettement ; dépendre de l’aide des autres pour survivre ; et de ne pas pouvoir acheter des médicaments appropriés en cas de maladie.

Au sujet du travail, il s’agit d’être obligé de faire participer les enfants aux travaux agricoles pour faire vivre la famille et d’être obligé de faire d’autre travail en dehors de la production agricole.

Par ailleurs, être pauvre a des rapports au manque de capital pour la production agricole, il est caractérisé d’être pauvre sans zébu ; ne pas posséder des matériels agricoles de valeurs (charrues, herses, brouettes…) et enfin de ne pas disposez assez de rizières ni de terrain cultivable.

Quant au rapport de la pauvreté et le manque de liquidité, ne pas avoir de l’argent ni d’épargne et ne pas pouvoir acheter les intrants pour la production est un qualificatif décisif à cette dernière.

Pour ce qui est de l’exclusion sociale, il est question d’être un immigrant dans la Commune

93 Une référence de mesure : c’est une boîte de lait de 300g pour mesurer et pour compter le riz à cuire. 97 ou à l’extérieure de la Commune ainsi que de ne pas pouvoir honorer ses différentes obligations sociales. Autrement, être pauvre c’est de ne pas pouvoir s’exprimer.

III-2- Les postes de revenu monétarisés et non-monétarisés :

Certes les agriculteurs forment une classe socioprofessionnelle relativement homogène. Il est cependant évident que les ménages d’agriculteurs disposent de revenu plus ou moins complexe dans lesquels les revenus de l’activité agricole sont dominants sans être exclusif ; donc il est difficile de connaître le revenu agricole à Androvakely dans ces détails. C’est à dire c’est un problème que de calculer le revenu en nature : l’autoconsommation (ou le calcul détaillé de son prix)…

La vente de production agricole et de l’élevage qui dépend des saisons et du calendrier agricole. A la récolte, les produits sont d’abord stockés dans la maisonnée productrice. La Commune ne dispose que d’un seul Grenier Communautaire Villageois. Ainsi, la destination sera surtout la vente au marché journalière et hebdomadaire d’Antanetibe. Ces stocks familiaux s’épuisent très vite à chaque jour de marché puisqu’ils se vendent fréquemment suivant les besoins. Pour les femmes artisanes, la Vente des produits artisanaux (de la vannerie) est aussi rare qu’incertaine.

Dépendant de la surface de l’exploitation familiale aussi restreint qu’éparpillée d’une part, le rendement moyen est faible et d’autre part, ne peut en général que satisfaire la consommation de la maisonnée. La technique de culture qui est restée traditionnelle d’autre part accentue la médiocrité de la productivité. De plus, les capitaux (aussi bien matériels que financiers) utilisés sont faibles d’où le recours au vary maitso. Dans d’autres paramètres, du point de vue de la constitution hiérarchique de la société ; influençant l’appropriation des terres et des moyens de productions, les aînés anciens propriétaires des terres principales cultivées sont classifiées riches. Les ménages vivant avec leurs parents propriétaires sont moyens puisque travaillant pour le compte de ces derniers, et enfin ceux qui sont autonomes (c’est à dire ne vivant plus chez leurs parents propriétaires sont néanmoins pauvre.

POSTES DE REVENU REVENU REVENU REVENU RICHES MOYEN PAUVRE (en Ariary) (en Ariary) (en Ariary)

Culture primaire 300.000 20.000 10.000

Culture secondaire 90.000 50.000 20.000 Autres : élévage, 7.000 4.000 15.000 artisanat TOTAL 397.000 74.000 45.000

Tableau n°23 : revenu moyen des ménages (source : ISS)

Quand bien même, le manioc, le haricot, le maïs sont des cultures largement pratiquées par les ménages, les producteurs en consomment aussi et les ventes qui ne sont pas considérables s’inscrivent dans les dépenses non monétaires. En nature ou monnayé, ils seront destinés à la consommation (en appoint alimentaire) et la commission ayant rapport au ménage (en petit besoin monétaire).

Le revenu agricole fait intervenir les produits d’exploitation représentés par la production agricole exercée et l’autoconsommation du ménage sans oublier les charges engagées par la production. Ce sont essentiellement les approvisionnements dont les travaux (labours, récolte, la main d’œuvre qu’est occasionnelle c’est à dire le salaire pour les employés temporaires des ménages hôtes). En outre, les revenus tirés des activités agricoles procèdent davantage d’une simple redistribution que d’une création de ressources additionnelles.

Des questions fondamentales restent floues concernant le revenu à Androvakely. Est- ce que ces productions laissent apparaître un revenu patent ? Les charges liées aux moyens mis en œuvre (terre, travail permanent, matériels utilisés et les capitaux extérieurs, microcrédits et le cas du vary maitso)

III-3- Les dépenses familiales :

III-3-1- Les dépenses d’énergies /liées à la consommation :

Ils concernent avant tout la consommation. Disons que l’alimentation est formée par la majeure partie des produits vivriers en quantité de riz considérable (5 Kg/jr) soit 20 kapoaka en moyenne. Le riz est l’aliment de base souvent accompagné de haricot provenant de la propre production de la maisonnée. Les poissons locaux vendus journellement par les quelques pêcheurs dans les Fokontany possédant des lacs servent de complément en nutriments. Le manioc et le maïs forment également l’alimentation essentielle pendant les périodes dit maitso ahitra (ou période de soudure), c’est la forte saison de la culture du riz. Les paysans à Androvakely ne profitent pas au mieux la production agricole en terme de revenu. Ce sont en effet de l’auto-approvisionement. La grande partie du travail effectué est prédestinée à la consommation ménagère. Cependant, une faible partie est destinée à l’accumulation : achat de bœuf de trait, de porcelet. Rarement les paysans achètent de nouveaux équipements tels la charrue, la charrette…cette dernière ne peut se réaliser que pour les ménages riches. 99

«le revenu des familles pauvres, , un revenu de survie affecté entièrement à la satisfaction des besoins primaires. Cette recherche permanente de la satisfaction de besoin primaire oblige le paysan à orienter son exploitation vers les productions vivrières. Si dans son calcul, il trouve que la production vivrière pourrait ne pas satisfaire ces besoins, il fera des cultures de rente dont les produits serviront à l’achat de nourriture »94.

En définitive, on peut avancer que l’intensité du travail rural n’est pas strictement liée à la compensation que les paysans reçoivent en retour. En fait, en terme strictement utilitaire95 ; par rapport à d’autres activités de productions moins dur ; le revenu des paysans est insensé. Ces derniers travaillent si dur qu’ils ne sont jamais en état de recevoir en compensation monétaire pouvant profiter au mieux leurs productions. On pourrait dire qu’ils travaillent pour le compte de leur famille.

III-3-2- Les dépenses d’exploitation :

La dépense d’exploitation figure parmi les catégories essentielles de dépenses familiales. Ceci a rapport avec les frais d’entretien et en outillage agricole sans oublier les dettes qui font également partie des débits de la population rurale. Pour la plus grande partie des riziculteurs, le vary maitso (dont on a vu le mécanisme antérieurement) les pousse la misère. Pour certains l’utilisation de force de travail extérieure dans l’exploitation familiale est une autre dépense. Bref, leurs incidences sur le volume de travail effectué reste à découvrir. Disons que les superficies cultivées déterminent les charges d’exploitations puisque les ménages ne s’exercent pas dans les détails d’améliorations techniques par l’utilisation de moyens de production (charrue, herse, engrais…). Par ailleurs, certaines prestations sont fournies par les proches familles et cela sans recours au salariat, il suffit de fournir le repas à ceux qui fournissent les services.

De plus, ceux qui ne sont pas propriétaires, doivent former le salariat au dépens des propriétaires à l’exemple des dix toits d’Antovontany ambany. Le ménage gagne Ar 1.000 le jour avec nourriture à Ar 2.000 sans nourriture pour ses services rendus au seul grand propriétaire. La location de moyen de production (terre) est aussi pratiquée par les nouveaux migrants. Généralement, une superficie de 2 Ha est louée à 500.000 pour une année affirme RAMAMONJISOA Edmond à Ambalanandriana Andranonahoatra.

III-3-3- Les dépenses à caractère social :

94 RAMAMONJISOA (C M), In Logique paysanne de production et autosubsistance alimentaire, Faculté DEGS, Filière sociologie-1990-1991, section II, p 98. 95 L’utilité comprend toute finalité réellement poursuivie par le paysan producteur, satisfaisant par l’acquisition (matérielle ou non-matérielle) tel l’argent en retour. Enfin, les frais scolaires pour les parents membre de la FRAM, et les obligations sociales sont de plus en plus considérés dans les ménages. Ce snot les cotisations pour la construction et entretien des écoles primaires publiques mais surtout le prélèvement à la production pour rémunérer l’éducateur. Par ailleurs, les activités collectives que doivent participer les ménages pour les charges du groupe : à l’occasion de l’adduction d’eau potable à Miadamanjaka, l’entretien des puits communautaires et les dinam-pokonolona et enfin les visites de condoléances…

CONCLUSION PARTIELLE

Au stade de notre cheminement, une réflexion s’impose à partir de ce qu’on a vu jusqu’ici. Dans la première partie, nous avons montré en effet, dans quelles mesures et de quelle manière les éléments composant de l’organisation du travail rural96 sont liés étroitement les un des autres.

96 Nous suivons en ces termes la définition de LABURTHE-TOLRA (P) et de WARNIER (J-P) In Ethnologie et anthropologie : «activité humaine intentionnelle aboutissant à la production de bien (ou de service) ayant valeurs d’usage et de valeur d’échange…le travail regroupe l’ensemble des activités individuelles et collectives qui expriment les 10 1

L’ensemble géographique étant structure la division du travail rural et l’organisation de la production. L’examen de celle-ci nous a permis de la caractériser comme essentiellement une pratique aussi bien économique que politique et fonctionnera alors en tant qu’organisation puisque «la sociologie des organisations rend compte de la transformation institutionnelle qui s’est opéré »97. A la réflexion Une fois encore, le schéma du niveau de développement de la Commune Rurale Androvakely, à différents niveaux, décrit la dialectique98. Notamment, l’espace économique et politique suit une évolution autre du point de vue historique de cette région Manendianatovolo étant donnée que l’analyse du développement idéologique99 rend compte à la fois de l’état actuel du développement et sa ligne d’évolution.

Puisque «La conception de la totalité implique la dialectique entra essence interne et apparence de la réalité, entre parties et tout, entre produit et production. Etc.… »100. La suite de ce mémoire s’attachera alors à la caractérisation du non-développement en terme d’approche sociologique du développement du non-développement.

Il était là surtout question des institutions de base qui faisaient de la Commune Rurale Androvakely une entité sociale spécifique. Mais il s’est avéré que pour noter l’antinomie qu’on veut expliciter ; il pourrait plus que raisonnable de survoler les caractéristiques du développement observé dans la Commune. L’analyse du développement du non-développement qu’on a plus ou moins esquissé, comme un fait qui n’est pas seulement vu en terme de paupérisation globale mais aussi sous l’expression de dysfonctionnements structurels et infrastructurels. Et lorsque nous parlons de critique, il s’agit de la critique des idées, bien entendu, pas celle des personnes. Par ailleurs ou plutôt en même temps, tous ces faits sont tributaires des Forces et atouts de la Commune Rurale Androvakely.

Malgré ces faits, le caractère saisonnier de l’agriculture est source de sous-emploi : le chômage saisonnier dû aux périodes creuses. Mais même en période de pointe, le sous-emploi peut se manifeste sous forme d’emploi en instabilité de la main-d’œuvre. En effet, le système de culture, la dépendance du calendrier agricole aux facteurs naturels (tel le climat…) sont les contraintes qui dominent les travaux agricoles101.

L’éloignement des parcelles limite d’une manière significative la durée du travail, interrompue par une pause d’une à deux heures pour le repas…

De faible effectif en matière de population, la Commune Rurale Androvakely jouit de conditions rapports des humains avec autrui, avec la matière, l’environnement social. Ce sont des activités qui ont pour finalité la production des moyens d’existence du groupe. » PUF, Paris, 1993, p 313-314. 97 CITEAU (J-P) et ENGELHARDT-BITRIAN (B) In Introduction à la psychosociologie, Armand Colin, Paris, 1999, p 231. 98 C’est à dire l’idée générale de notre recherches : le développement du non-développement en milieu rural. 99 Si l’on tient compte par hypothèse de l’effet de l’idéologie actuelle de la Commune, il correspondrait à un niveau de développement des forces productives et de l’organisation du travail dans cette zone. 100 KOSIK (K) In La dialectique du concret, Maspero, Paris, 1978, p 27. 101 MILHAU (J) et MONTAGNE (R) en remarque que «le travail agricole sera variable dans sa nature et dans son intensité » due à l’adaptation sans cesse aux forces changeantes de la nature. In Economie rurale, PUF, Paris, 1964, p 83. physiques nettement favorables aux activités agricoles, disposant des terres naturellement fertiles et de vastes superficies cultivables. Elle constitue une zone d’accueil de travailleurs migrants dans les Fokontany les surfaces cultivables sont vastes. Toutefois, il existe encore des paysans qui n’ont que peu de terre. A Antovontany ambany, ces sans terres (environ 10 toits)) forment une source de main-d’œuvre potentielle pour une seule famille employeur notable disposant d’une surface rizicole assez grande. Par conséquent, le marché du travail dans ce milieu rural est loin de constituer un système homogène. Cependant, des problèmes sont observés dans d’autres secteurs. Il s’agit évidemment de l’environnement naturel quand on parle de production agricole.

«La question agraire, en laquelle se résument les inégalités du monde rural sous-développé, comporte de multiples aspects :les uns, prépondérants, découlent du mode de production, du niveau de développement technique et des rapports de dépendance externe (action des pôles dominants étrangers à l’égard de l ‘économie nationale, importance relative des secteurs économiques, forme de la propriété foncière et organisation des paysans et tant que producteurs, etc.) ; et les autres résultent de l’histoire même des communautés villageoises, de leurs tradition et de leur capacité d’adhésion au changement provoqué. »102

Chap. IV.- DEGRADATION ENVIRONNEMENTALE ET SITUATION PRECAIRE DE L’HUMAIN

III-1- Les données environnementales de base : Voici quelques données de base de l’écosystème de la Commune Androvakely :

Sur une surface de 88 Km², dont 6,87% constitués de tanety, de 31,47% rizières, 6,81 % constitué de terres alluviales ; c’est à dire 41, 15 % de la surface totale sont des terres agricoles. Les zones lacustres occupent que 0,70 % et enfin, le pâturage occupe 2,72 % des tanety.

L’ensemble de la Commune peut être divisé en 4 grands sous-systèmes écologiques ou «bio-région » dont :

 Zone lacustre

102 BALANDIER (G), In Sens et puissance, PUF, Paris, 1971, p 124. 10 3

 Tanety  Bas fond  Forêt naturelle

L’alternance des pluies centrée sur le mois d’octobre au mois d’avril ce qui dure 6 mois et une saison sèche marquée pendant les mois de juin au mois de septembre. Le régime hydraulique est encore inconcevable dans l’écoulement dans les différents tronçons du fleuve (Jabobe) et rivières (Jabokely, Kelienjana, Kelimahery…) au cours de l’année hydrologique définie de novembre au juin de l’année suivante. Cependant, il est caractérisé par des crues bien marquées sur Jabobe à Ambodimanga en période de pluie et des crues amorties les mois de juin, juillet, août et septembre,

Les ressources naturelles abondent à Androvakely. La Commune dispose de deux lambeaux de forêts naturelles (source : monographie communale 2003) : dont la forêt d’Ankazomalefaka d’une superficie de 10 Ha et la forêt d’Andranonahoatra d’une superficie de 240 Ha. Cependant, en l’absence de système de gestion rationnelle de la part du service public qu’est la Commune et des Communautés Locales de Base conjuguée avec l’insécurité103 (dahalo), ces forêts sont en cours de dégradation totale et sont actuellement exploitées de façon illicite pour les besoins en combustible. Outre les lambeaux forestiers, quelques Fokontany disposent des reboisements d’Eucalyptus mais ne permettent guère de satisfaire les besoins en combustibles de la Commune. Ainsi, la population procure les bois de chauffe et les charbons de bois à partir de Sadabe, à 60 Km plus à l’est (vers Talatavolonondry) et à des prix très exorbitants. Dans les bas-fonds, on rencontre des marais à joncs et à bambous, justifiant l’appellation de la zone comme «Anativolo » ou en traduction libre «située à l’intérieur des bambous ». Signalons en passant que ces végétations marécageuses sont également en cours de décadence et sont exploitées abusivement pour la vannerie et surtout pour la culture (transformation des marais en terrain rizicole).

Androvakely dispose de 15 lacs et présentant parfois des marécages. Les lacs sont caractérisés par leur faible rendement en ressource halieutique (absence de statistique y afférent). Les produits sont consommés directement par le pêcheur ou vendus par porte à porte à Androvakely ou auprès du marché d’Antanetibe. On y rencontre des tilapia, des trondro gasy, des carpes et des fibata mais avec des tailles et des quantités qui diminuent d’année en année. La raison en est selon la population locale l’absence de système de gestion rationnelle de la part de la commune et de l’absence de la responsabilisation de la part des Communautés Locales de Base. Ainsi, les lacs sont exploités abusivement par les pêcheurs venant surtout de l’extérieur de la Commune. Cette

103 Les dahalo servent de lieu de refuge la partie Ouest de la Commune. Une fois qu’ils sont passés à l’intérieur du lambeau, ils font exprès d’y mettre le feu pour brouiller leur passage. dernière ainsi que la population riveraine suggèrent alors le transfert de gestion de certains lacs tels Marotaolana à Fiadanana, Andilana à Miadamanjaka, Andranonahoatra à Andranonahoatra et surtout le lac Maroelatra à Antovontany,… En ce qui concerne bas fonds, nous avons des sols tourbeux enrichis par les apports annuels des cours d’eau mais qui sont en cours de dégradation du fait des intensités des ensablements et des inondations. Les bas fonds. Les bas fonds sont utilisés en général pour les cultures de riz, manioc, maïs, haricot, oignon et légumes divers. Probablement, d’une exploitation restée familiale, en ce qui concerne l’agriculture, tel qu’il est actuellement. Les ressources naturelles (mentionnées antérieurement) subissent une pression des pôles d’activités et d’usages divers perturbant les caractéristiques, la structure et le fonctionnement de ses écosystèmes. Cette exploitation de plus en plus massive et intensive des ressources naturelles s’ajoutent les aléas climatiques, dont la sécheresse récurrente et ses impacts, l’érosion et l’ensablement des rizières et des zones lacustres ; conséquence dramatique sur l’organisation du travail rural et de ses afférentes c’est à dire les paysages, les habitats.

III-2- Les dégradations observées :

Le changement climatique caractérisé par la baisse de la pluviométrie au cours des 3 décennies a engendré des problèmes remarquables : tarissement des lacs (Andranomidona, Andrafibololona, Amparihipatsa, Amparihinadala) et ensablement des rizières. Les feux de brousses très fréquents dans les années 90 en sont la cause de la formation des lavaka à flanc de montagne.

Or les communautés locales vivant des forêts naturelles et des lacs ont besoin d’exploiter ces ressources naturelles (besoin d’eau, et surtout de complément alimentaire). Sans rentrer dans les détails, les éléments de diversités présentes dans la Commune peuvent se grouper en six catégories dont les poissons d’eau douce (tilapia, carpes, trondro gasy…), les oiseaux d’eaux et les crocodiles, et enfin des aires importantes de forêts qualifiées de naturelles (à Andranonahoatra 240 Ha et celle d’Ankazomalefaka du Fokontany Bemandotra environ 10 Ha ) aux savanes de steppe à Aristida ( environs 25 Ha servant de pâturage pour le bétail) et de plaines inondables aux aménagements agricoles (plus de 2.000 Ha).

Les grands événements marquant la vie de la Commune :  2002 : Invasion de criquets  Inondation annuelle de la majeure partie des bas fonds par les remontées des rivières Amparibe, Jabobe et Jabokely.  A chaque période de pluie la grêle se produit fréquemment

Concernant le pâturage, une grande partie de la Commune est constituée de savane 10 5 et de steppe à Aristida utilisée comme herbage que les habitants ne fauche jamais et dans lequel ils font paître le zébu. Les plus importants sont présentés dans le tableau suivant :

Ressources Fokontany Localisation Superficie et caractéristiques

Paturage Fokontany Beanana Afarambositra, Risque fréquente Andrainilevahoaka, Ambatobe, de feux de brousse Androhimemibe, Kibondresy Paturage Fokontany Antamenaka 50 Ha Andranonahoatra Apangabe 60 Ha Amboasary 60 Ha Anjanabano 70 Ha

Tableau n°25 : Caractéristiques des pâturages dans la Commune Androvakely. (Source : Diagnostic participatif par ISS)

Suite aux passages fréquents des feux de brousse conjugués avec le caractère friable des sols, la majeure partie des montagnes et collines est actuellement le siège d’un important phénomène d’érosion. Ce qui entrave exagérément les ressources et les infrastructures au niveau des bas-fonds. Les répercussions sont énormes vu que des lacs se sont ensablés.

Toutefois, depuis un certain temps on a constaté que les feux de brousse diminuent de temps en temps grâce à des séries de sensibilisations et de mobilisations (depuis les années 75) faites par les habitants eux-mêmes. Malgré cela il y a quand même des feux de brousse essentiellement dans les lieux de passage des «dahalo » à savoir les Fokontany Angodonina; Andranonahoatra et Beanana. Signalons que d’après la population locale, ces brigands proviennent surtout de la zone d’Ankazobe (plus à l’ouest de ces Fokontany) donc des Communes environnantes. Ainsi, il y aura lieu de renforcer le «DINA intercommunal » pour l’atténuation du fléau. Pour ce qui est des cours d’eau, les rivières Jabobe et Amparibe qui sont les principales rivières de la Commune. Elles sont de direction Sud/Est – Nord/Ouest et constituent les principaux affluents du fleuve Betsiboka plus au Nord-Ouest. Du fait des fortes dégradations des bassins versants, les deux rivières sont difficilement maîtrisables et entravent le développement même de la Commune : Elles débordent presque tous les ans à chaque période de pluie et inondent plus de 80% des plaines cultivables. Elles provoquent ainsi la réduction des rendements agricoles et ensablent des dizaines d’hectare de terrain cultivable chaque année. Signalons que ces rivières changent de lit chaque année. Aussi la rivière Jabobe ne permet-elle pas la mise en place de pont, ce qui entraîne l’inaccessibilité de la Commune en voiture pendant plusieurs mois de l’année (accessible seulement sur 2 ou 3 mois, c’est à dire vers la période sèche et en empruntant directement le lit de la rivière). Ainsi, la municipalité est forcée de projeter la construction de la route vers le Sud-Ouest (Androvakely – Antsahafilo – Ambato) sans passer par Antanetibe.

Résumons cet état de dégradation de l’environnement par le tableau suivant tout en mentionnant les solutions proposées par la population locale.

Problèmes Causes Conséquences Solutions adoptées

Existence de Banditisme Existence des feux de Application du DINA quelques feux de brousse brousse Des rizières Pas de conservation Diminution de la Néant ensablées des sols production Importance des Pas de conservation Diminution des Reboisement lavaka sur les tanety des sols surfaces à cultiver Ensablement des rizières Ta bleau n°26 : Dégradation environnementale et solutions proposées (Source : Diagnostic participatif par ISS)

III-3- Caractéristiques de la paupérisation de l’homme :

Il n’y a pas de développement économique et social tant que le niveau de vie de la population ne s’améliore pas, tant qu’il n’est pas tenu compte de l’être humain, de son bien être, de sa protection sociale. Néanmoins, la grande majorité de la population est d’ailleurs vulnérable. La cause en est que la société rurale est confrontée à diverses discordances infrastructurelles et structurelles. Dans cette section, la dégradation des conditions d’existence est d’abord caractérisée par des problèmes liés à la sécurisation humaine et matérielle.

Une autre donnée qui rend parfois malaisé le discernement du développement à Androvakely en tant que tel est le problème concernant le système sanitaire. On attend donc de la disposition actuelle qu’elle soit en même temps une voie ou une main-forte pour la fertilité des activités agricoles. Or, ses divers rôles rattachent des traits délicats comme l’éloignement des deux C.S.B (8 à 11 Km) des bénéficiaires à savoir les Fokontany autres que Antovontany et Ambarifafy. Un fait qui se voit fréquemment est que le mieux être de certains malades dépend d’abord pour une large part des connaissances expérimentales dont la famille n’est pas entièrement dépourvue. C’est à dire, on a d’abord recours à l’utilisation du raokandro au moyen des plantes médicinales rencontrées dans la localité. Ensuite selon l’évolution de la maladie, on transporte le malade à Androvakely pour une nécessité d’hospitalisation. De temps à autre, les femmes accouchent sur le chemin menant au Centre de Santé de Base. Le fond commun de cette situation se diversifie à l’extrême suivant les thèmes suivants : le coût élevé et manque des médicaments dans les C.S.B ; la difficulté d’éradiquer l’IRA, le paludisme et l’entérite.

Pathologie dominante par Maladies Taux de prévalance ordre décroissante IRA IRA 3.970 10 7

PALUDISME PALUDISME 3.100

ENTERITE ENTERITE 1.340

Ta bleau n°27 : Pathologies dominantes (Source : C.S.B II Ambarifafy 2003)

Le problème social comme l’organisation sociale du travail a pour élément le fonctionnement et son interaction avec les difficultés d’éducation. Malgré le souci d’éducation pour tous, elle se limite au moyen d’une éducation élémentaire de la Communauté rurale pour être propice au développement humain. La Commune Rurale compte 60% d’analphabète, un chiffre d’enfant (de 5 à 14 ans) scolarisable de 2.576 en l’année 2003. En outre les 10 E.P.P construites par les fokonolona et les FRAM se dégradent ; d’autant plus qu’elles manquent de matériels ; et les instituteurs sont rémunérés par daba104 de paddy. A chaque fin de mois, le FRAM rassemble les daba de paddy prélevé de la production annuelle pour que leurs enfants aient le minimum de bagage intellectuel. «Les principes inculqués par l’éducation, le milieu social ne laisse épanouir l’individu que certaines d’entre elles, et lui ont crée une personnalité différente de celle qu’il aurait eue, si le sort l’avait placé dans un milieu social où les principes avaient été différents105 ». Sauf, l’historique de l’éducation à Androvakely s’achemine vers le sens opposé à la génération de la capacité ou habilité en fonction des caractéristiques du travail rural. Bref, le processus éducatif dans la Commune ne favorise pas la capacité cognitive qui peut influencer au mieux le travail réel à exécuter. Mais ce n’est pas tout. Le développement humain ne peut pas se produire sans liens logiques, essentiels avec la question relative à la sécurité proprement dite. Le développement rural et la sécurité posent aussi certains problèmes pratiques. A son tour, lors de notre terrain, l’insécurité fait rage à Antovontany, à Beanana et surtout à Angodonina à cause de la fréquence de banditisme. Au fait, l’institution garantissant la lutte contre la menace extérieure des dahalo n’est pas présente. Autrement dit, la Commune ne dispose pas encore de Poste avancé de la gendarmerie. De plus, l’ordre interne n’est pas bien cerné d’autant que les quartiers mobiles manque de moyens matériels et de formation adéquate à leurs fonctions. Du reste, le dina fototra (l’ensemble des règlements internes de chaque village, il touche aux questions relatives à l’entreprise des réunions villageoises, ; aux travaux collectifs ; à la sécurisation villageoise et les assistances mutuelles en cas de calamité individuelle ou collective. ;…) n’est pas respecté par certains. En quelque sorte «La paysannerie pourtant majoritaire, ne dispose ni de moyens de pression économique et politique ; ni de moyens d’éducation et d’information qui lui serait nécessaire. »106.

En définitive, si le principal défi à relever dans le cadre de la mise en œuvre du D.S.R.P porte sur le renforcement des programmes dans le cadre du développement rural, l’ensemble des 104 Evaluation de mesure : le daba (petit fut en fer blancs ayant contenu de l’huile ou de pétrole) égale à 10 à 12 Kg de paddy. 105 LABURTHE-TOLRA (P) et WARNIER (J.P) In Ethnologie Anthropologie, PUF, Paris, 1993, p 248. 106 BALANDIER (G), In Sens et puissance, PUF, Paris, 1971, p 125. institutions garantissant des prestations sociales107 aux travailleurs ruraux et à leurs familles est approximatif. Néanmoins, le D.S.R.P avait identifié des objectifs sociaux répondant à la fois une vision positive du cadre social et l’enjeux de faire bénéficier toute personne ; ainsi que le caractère fondamental de l’amélioration des conditions de travail. En même temps, le contexte actuel à Androvakely est marqué par la précarité de l’organisation du travail rural. Aussi, cette dernière est- elle aggravée par la difficulté à l’accès aux ressources productives (financière, matérielles…). Les ruraux en sont vulnérables, c’est eux qui sont pourtant majoritaires et ne sont touchés par aucun système de protection sociale. Faute de mécanisme de protection sociale concrète, la situation actuelle justifie pleinement que cette catégorie de travailleur souffre de couverture sociale. Enfin, le système de sécurisation humaine suscitant un environnement favorable à l’amélioration de la qualité de vie dans le cadre social du travail rural manque de réalisme pour la concrétisation du développement du développement rural.

CONCLUSION GENERALE LE DEPASSEMENT DU MODELE ANDRIANAMPOINIMERINISTE DE PRODUCTION

Le DEVELOPPEMENT est l’une des catégories centrales de la dialectique. Caractérisant les changements qui surviennent dans la société, on peut parler de développement lorsque deux états successifs d’un objet laisse apparaître un changement de sa structure. Par conséquent, la catégorie de développement n’est applicable qu’aux objets ayant une structure interne. «Les changements affectant l’objet constituent le contenu du développement, tandis que son essence tient à une modification de la structure d’un tout » note OSSIPOV (G) In Principes de sociologie (Edition du progrès, Moscou, 1988, p.249).

Comme le travail rural n’a pour unique fonction que de produire des biens et des services au bénéfice du producteur et du consommateur. Ses fonctions et ses enjeux sont multiples : le transfert de technologie, la maintenance ou la transformation des statuts liés à la division sociale du travail, la communication avec l’arrière monde religieux, la définition des identités collectives doit être d’autant plus tenus en compte comme l’altération ou le renforcement des relations de pouvoirs dans l’organisation du travail rural.

107 In D.S.R.P juin 2006, p 77 parle ainsi de système de coordination de protection sociale. 10 9

Pour notre part, pour constater une quelconque transformation qualitative qui pourrait affecter l’organisation sociale du travail dans la Commune Rurale Androvakely, et comme «La connaissance de la réalité historique est le procès de l’appropriation théorique, c’est à dire de la critique, de l’interprétation et du jugement des faits108 » ; il y a lieu de se rappeler l’existence du modèle Andrianampoinimerina de production et son rapport avec le développement du non- développement. C’est à dire, comment apparaît le rapport du développement du non- développement actuel avec le modèle Andrianampoinimeriniste de production ? Ce modèle Andrianampoinimeriniste de production est-il la forme de stratégie la plus adaptée pour répondre à la problématique du développement du non-développement rural ? D’aucuns semblent le penser lorsqu’il s’agit de gérer ce grand ensemble rural Merina, de décentraliser des pouvoirs autoritaires, d’apaiser les tensions internes ou de reconstruire la Commune Rurale dysfonctionnée.

Au départ, l’héritage de la période Andrianampoinimerina est encore institutionnalisé dans l’ensemble de la Commune Rurale Androvakely sur le plan religieux et culturel (persistance des fady, et d’autres manifestations culturelles), éducationnel (le mode de transmission de savoir dans la famille à l’autoformation du personnel rural) ; les procédés au travail connexe à la production (mode de production et l’organisation du travail). A l’instar de la division en six provinces de l’Imerina, l’organisation du travail inspiré du fameux «mode de production défini par le roi Andrianampoinimerina »109.

NY FARITRA NISY NY MANENDY110

108KOSIK (K) In La dialectique du concret, Maspero, Paris, 1978, p 37. 109 Relaté dans la revue Tahiry sy remby n°28, (premier trimestre, Fianarantsoa, 1970, p 36 à p 42). Corneille RAZAFINDRABE développe le «Fivoaran-karena tamin’ny andron’Andrianampoinimerina » 110 Les zones où LES MANENDY sont localisés d’après Le Pasteur RAKOTOMANOLO Seth, In Ny foko Manendy, Monastera Ambohimanjakarano, Mahitsy, 1981, p 22. Androvakely se situe en effet au centre de la région Manendianativolo.

11 1 Bien entendu, le moment actuel n’a pas mis un terme à la paupérisation des paysans. Néanmoins, il confirme le développement du non-développement de ces derniers. Le dilemme se trouve dans la connaissance du rôle politique et économique de la population Manendianativolo. Dans sa dimension historique cette région était qualifiée de Menabe111 sous Andrianampoinimerina. Sur le plan productif, seuls les Manendy peuvent élever et dresser les bœufs Maromadinika112. Cette fonctionnalité garantissait un grand rapport étroit de la population avec le pouvoir central.

La transformation actuelle dans ce cadre est que, dans ses activités principales ; le modèle Manendy, en l’occurrence s’est inspirée de celui imposé par les programmes de développement rural successifs supposés développer la production et favoriser l’agriculture. Résultat, la communauté Manendianativolo n’a pas réinvesti sa fonctionnalité politico-culturelle et économique. De profondes divergences sont ainsi apparues. Ces dysfonctionnements achèvent de discréditer le système Manendy en lui accordant très peu de manœuvre économique et politique.

Synonyme de transition (ou de changement113 ), les expériences contrastées à Androvakely laissent pourtant des doutes114. La réorganisation à partir du D.S.R.P n’a pas convaincu les populations qui y ont vu une manœuvre de leurres.

Il intéresse en conséquence la constatation d’une faible efficacité des stratégies du P.S.D.R puisque l’intelligence académique n’étant pas au service des acteurs concernés, il ne favorise pas la mise en œuvre d’une «politique publique » : car la stratégie est uniquement déterminée par l’Etat. Autrement dit, elle est non concertée. Sa légitimité est à remettre en cause puisqu’elle n’est pas construite sur un compromis entre les différents acteurs (paysans- services techniques...)

Présenté sous forme de «cadre logique » le P.S.D.R115 se veut être participative et de proposition d’une certaine façon de concevoir des politiques de lutte contre la pauvreté, non seulement à donner au facteur humain droit de cité dans l’élaboration des buts économiques mais aussi en lui faisant crédit pour jouer un rôle au premier plan dans le succès des réalisations. Les enjeux en

111 A l’opposé des MENAKELY, le MENABE concerne une circonscription dans laquelle «les sujets sont dépendants directement du Roi », rapporte R.P. CALLET, In Histoire des Rois, Tome II, Librairie de Madagascar, Tananarive, 1974, p 275. 112 Lorsque Andrianamponimerina eut opéré l’unité du pays, il eut beaucoup de bœufs… Les bœufs maromadinika (litt. Les nombreux qui sont petits), des bœufs royaux aux oreilles taillées elles aussi en pointe, Andrianampoinimerina ne voulut pas qu’ils se mêlassent aux autres bœufs dont les oreilles avaient été incisées, parcequ’ils étaient saints ; il les mit dans l’Anativolo, dans la région de Manendy ; c’est là qu’on prélèverait pour le Roi, à l’époque du bain, pour en faire des prémices….ces bœufs devinrent fort et durent être domptés par les Manendy, avant qu’on pût les prendre…..nul hova ne pouvait prendre ces bœufs ; seuls , les Manendy y étaient autorisés. » . Op cit. p 452. 113 Le changement «se traduit par l’apparition ou la disparition d’éléments déterminés constituant les phénomènes ou les structures ; par l’apparition ou la disparition de liens externes ou internes », (OSSIPOV (G), Principes de sociologie, Edition du progrès, Moscou, 1988, p 246. 114 Le Pasteur RAKOTOMANOLO Seth en fait la remarque suivante dans son œuvre Ny foko Manendy, p 23 : aussi bien durant la monarchie Hova que sous la colonisation française, les Manendianativolo démontrent-ils un retard sur tous les plans. Sur le plan religieux et sur le plan éducatif, pas comme les Imerina et Atsimondrano. Par conséquent, sur le plan de sa civilisation, les Manendianativolo sont en retard. 115 Signalons en passant que c’est une planification sociale que le Ministère de l’Agriculture veut réaliser pour opérer un certain changement local, régional ou global ; et surtout précis dans différent domaine de la vie sociale du milieu rural Malgache. sont donc une politique de REDISTRIBUTION (en infrastructure, en revenu, et en capacité politique et économique). La nécessaire rentabilité économique qui est une condition absolue imposée aux travailleurs de la terre enregistre une faible dimension participative, le P.S.D.R n’associe pas vraiment des acteurs mais son autre dimension est la mise en place de la DEPENDANCE et l’INTERVENTIONNISME des bailleurs de fonds. Elle soulève le problème du développement rapide et quelque peu artificiel de la collectivité à l’inadaptation de la population à ce développement. Ce qui explique autrement la naissance de distorsion économique et sociale : entre le comportement social antérieur et le processus du développement qu’on veut réaliser. In Question agraire à Madagascar, DESJEUX (D) nous apprend que «les politiques agricoles qui proclament le plus souvent qu’elles sont faites pour augmenter les revenus des paysans et améliorer leurs conditions de vie, ne font le plus souvent que «rationaliser » la production agricole par rapport aux intérêts des villes pour les cultures vivrières et suivant la logique du capital dans le cas de cultures d’exportation »116.

Ce qu’on a interprété comme une division de travail précédemment à Androvakely n’est pas la contribution limitée de l’individu aux travaux agricoles ni les tâches parcellaires comme dans l’usine moderne qui conduit à la désagrégation de l’unité antérieure de la communauté villageoise. C’est cette organisation au niveau le plus concret d’une totalité intégrée du travailleur de la terre à l’organisation du travail rural. Sans doute, la division du travail rural rattache-t-elle le travailleur à un mécanisme de normes et de coutumes. Dans cette situation, on y remarque le caractère participatif de chaque individu dans les activités agricoles. Chaque travail spécifique s’organise en facteurs multiples qui se coordonnent dans l’unité de la famille nucléaire et au sein de la famille étendue. Chacun prend part aux avantages du collectif puisque la répartition des tâches s’effectue dans son cadre naturel et entre des travailleurs assez homogènes formant un groupe. Cependant l’agriculture à Androvakely n’a pas évolué suivant un schéma favorable au modelage du milieu rural malgache117. En général, la population d’Androvakely vit de l’agriculture et de l’élevage. Cependant, les techniques agricoles en sont restées traditionnelles : Les cultures autour des villages tels cannes à sucre, bananiers ; la riziculture pluviale pratiquée avec des réseaux d’irrigations dérisoires, le piétinage avec quelques bœufs et sans repiquage ; le peu d’instrument : une bêche longue et plate, quelques charrues et de herses. Le problème primordial se situe au niveau de la non-maîtrise de l’eau entraînant ainsi une chute vertigineuse de la production. Ce phénomène est encore aggravé par l’inaccessibilité à la Commune du fait de l’impossibilité de mise en place de pont au niveau de la rivière Jabobe et du mauvais état des pistes reliant le chef lieu de la Commune avec tous les Fokontany, par la dégradation de l’environnement (lavaka, déforestation, ensablement des rivières et des lacs, etc.) accentuant ainsi les impacts négatifs sur la productivité au niveau de la population.

116 DESJEUX (D), Question agraire à Madagascar, (administration et paysannat de 1895 à nos jours) L’Harmattan, Paris, 1979, p 127. 117 L’Histoire générale de l’Afrique Noire, de Madagascar et des archipels (Vol I, Tome II), PUF/ Bordas, Paris, 1970. Publiée sous la direction de DESCHAMPS (H) remarque ces outillages de travail et de division du travail comme une civilisation malgache propre du XVIIIè Siècle, p 491. 11 3 L’analyse de la monographie et les résultats des diagnostics participatifs au niveau des Fokontany et de la Commune nous permet de regrouper les problématiques en trois catégories : D’abord, la faiblesse de la production : Cette première catégorie de problématique est liée surtout à l’économie de la Commune et donc des divers secteurs y afférents dont l’agriculture, l’élevage, la route, le marché, l’énergie et le transport. Comme stipulé dans la monographie, l’économie d’Androvakely est basée surtout sur l’agriculture et l’élevage bovin. Toutefois les productions restent faibles et stationnaires. Ces situations s’expliquent directement par l’inexistence d’infrastructures agricole et d’élevage conjugué avec l’inaccessibilité aux intrants et indirectement par l’insécurité, la difficulté d’évacuation des produits et l’insuffisance d’énergie permettant l’extension des productions. En outre, La dégradation des conditions d’existence : liée à la capacité productive de la population dont l’éducation, la santé, le culturel et la sécurité. Comme stipulé dans la monographie, les établissements scolaires et sanitaires sont insuffisants et ceux existants sont vétustes. Ce qui influe sur la capacité de production de la population en générale. Enfin, La dégradation de l’environnement liée aux phénomènes d’érosion au niveau des bassins versants, l’assèchement des lacs et marais. Selon la monographie, cette situation est due surtout à la disparition des couvertures forestières et le caractère friable du sol, entraînant de forts phénomènes d’érosion (c’est à dire les lavaka en plusieurs endroits) d’une part et l’insécurité et l’absence de système de gestion rationnelle des ressources d’autre part. Les points clefs du contexte socio-économique sont donc : Pour l ’ensemble de la Commune Rurale Androvakely, le manque de moyens et de voies de communication est généralisé, mais parait plus sévère sur la partie ouest. L’enclavement (ayant double aspects : économique et géographique) constitue un grand obstacle au développement favorisant une économie de subsistance et entraîne un isolement de certaines zones : accès au marché et entretien avec l’extérieur. Par cette lacune, la majeure partie de la population en dehors du village Androvakely vit dans des conditions précaires : La difficulté d’accès aux moyens de communication, le niveau de pauvreté, et répercussions sur l environnement. Faute d’entretien, plusieurs réseaux hydro- agricoles ne sont pas valorisés : les agriculteurs réticents aux sensibilisations pour l’intensification agricole. Le manque d’accès aux intrants et au crédit nécessaires pour la diversification des cultures et l’intensification agricole. L’insuffisance manifeste d’actions d’encadrement technique dans les zones éloignées des voies de communication. Tous ces grands problèmes concourent au chômage de la population rurale souvent dû d’une part à la carence du pouvoir, et à la rupture des liens entre la production et le travail rural d’autre part. Et en fin par le système de production qui fait appel de plus en plus à l’innovation technique.

Compte tenu de l’affirmation suivante : «à chaque découverte fondamentale, à chaque révolution sociale, à chaque fois que naît une grande œuvre, on assiste non seulement à une transformation du monde, mais encore et surtout à une modification de la place de l’homme dans ce monde »118 , le dépassement du modèle de production actuel s’impose car le problème rural évolue dans le sens de l’absence de création d’emploi et le fonctionnement de l’organisation du travail rural ressemble à l’exclusion sociale119. Cette difficulté souvent complexe, à laquelle on est confronté n’est pas seulement inscrite en terme de production agricole, il est également celui de l’avenir de l’exploitation de type familial qui commande la structure sociale de notre pays. Face aux objectifs de la mise en valeur du milieu rural, il ne faut pas s’arrêter aux frontières de l’agriculture. Puisque jamais le milieu rural ne peut s’isoler de l’ensemble des activités socio-économiques. Les réalisations de programmes régionaux dans le cadre d’un renouveau des régions et les programmes harmonisés entre eux selon un plan national restent l’espoir d’un meilleur équilibre. Il n’est que temps de penser à l’équilibre harmonieux des divers secteurs d’activités afin de parvenir au meilleur développement du développement rural.

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118 KAREL (K), In La dialectique du concret, Maspero, PUF, Paris, 1978, p 147. 119 Le monde est à l’heure où des formules neuves du développement rural qui tiendra compte à la fois des cadres traditionnels et des exigences de la modernité. En revanche, les communautés rurales voulant le rendre possible devraient en adopter les normes et se faire parrainer. 11 5 - CAHUZAC (A), Essai sur les institutions et le droit malgache, A Chevalier-Marescq, Paris, 1900. -CALLET (Rév.P), Tantaran’ny Andriana, (Tome II, traduction par (G-S) CHAPUS & E. 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TABLE DES MATIERES

Pages INTRODUCTION GENERALE...... 1 11 7

Première partie : LE SYSTEME D’ORGANISATION DU TRAVAIL RURAL

Chapitre premier- CADRE THEORIQUE...... 9 II-1- La notion de sous-développement...... 9 II-2- La notion de développement rural...... 10 II-3- L’organisation du travail rural...... 11

Chap.II- PRESENTATION DE LA C.R ANDROVAKELY...... 12 II-I- CADRE GEOPHYSIQUE...... 12 II-I-1- Localisation et accès...... 12 II-I-2- Délimitations...... 12 II-I-3- Relief, sol et hydrographie...... 13 II-I-3-1- Le pâturage...... 15 II-I-3-2- Les lacs et marécages...... 15 II-I-3-3- Le climat...... 16 II-II- HISTORIQUE DE LA COMMUNE RURALE...... 16 II-II-1- perçu historique...... 16 II-II-2- Dynamique historique et population...... 17 II-III- LA DEMOGRAPHIE...... 20 II-III-1- La population...... 20 II-III-2- Les activités de la population...... 21 II-IV- LA VIE ECONOMIQUE...... 21 II-IV-1- L’agriculture...... 22 II-IV-2- L’élevage...... 23 II-IV-3- La pêche...... 23 II-IV-4- L’artisanat...... 23 II-IV-5- Le transport et la route...... 23 II-V- DOMAINES SOCIAL ET CULTUREL...... 24 II-V-1- L’éducation...... 24 II-V-1-1- L’école primaire publique...... 24 II-V-1-2- L’école primaire privée...... 25

II-V-2- La santé...... 26

II-V-3- L’habitat...... 27 II-V-4- La religion...... 27 II-V-5- La vie culturelle...... 28 II-V-5-1- La culture...... 28 II-V-5-2- Le système Dina...... 28 II-V-5-3- Les Fady...... 29

Chap.III – LE PROCESSUS DE PRODUCTION...... 29 III-I- L’ORGANISATION DU TRAVAIL...... 29 III-I-1- Le rapport des individus avec autrui et l’environnement...... 29 III-I-2- La construction hiérarchique de la communauté villageoise...... 30 III-I-3- Les contraintes matérielles...... 31 III-I-4- Les objectifs de la production...... 32 III-I-5- Les types d’agriculture, équipements et le calendrier cultural...... 32 III-I-5-1- Le riz...... 32 III-I-5-2- Les cultures secondaires...... 34 III-II- L’ORGANISATION DE LA PRODUCTION...... 36 III-II-1- L’exploitation agricole...... 36 III-II-2- La terre...... 36 III-II-2-1- Le mode d’appropriation de la terre...... 36 III-II-2-2- La superficie cultivée et le rendement...... 37 III-II-2-3- La qualité des terres...... 39 III-II-2-4- La répartition des surfaces cultivées et les principaux problèmes...... 39 III-II-3- Le travail...... 41 III-II-3-1- Le nombre de jours de travail et durée de travail...... 41 III-II-3-2- La force de travail permanent...... 42 III-II-3-3- L’entraide...... 42

Deuxième partie : LE NIVEAU DE DEVELOPPEMENT

Chap.I - LE DEVELOPPEMENT SOCIAL...... 43 I-1- La santé publique...... 43 I-2- Le système éducatif...... 44 I-2-1- L’éducation de base...... 44 11 9 I-2-2- L’éducation secondaire...... 46 I-3- Le sport et les loisirs...... 47 I-4- Le mouvement de la population...... 47

Chap.II - LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE...... 48 II-1- Le rapport ville campagne...... 48 II-2- L’épargne, le crédit et le salariat...... 49 II-3- Les capitaux...... 50 II-4- Les modes d’épargnes...... 51 II-5- Le système d’investissement et fonctionnement...... 51 II-5-1- Les institutions financières...... 51 II-5-2- La garantie de transaction du «vary maitso »...... 52 II-6- Caractérisation actuelle du niveau de développement...... 53

Chap.III - LE NIVEAU DE DEVELOPPEMENT JURIDICO-POLITIQUE...... 56 III-1- La décentralisation et le développement...... 56 III-1-1- La déconcentration et la décentralisation...... 56 III-1-1-1- Les services déconcentrés...... 59 III-1-1-1-a- La structure de développement...... 59 III-1-1-1-b- Les services déconcentrés dans la Commune...... 59 III-2- Le partenariat public/privé au niveau de la Commune...... 60 III-3- Le Fokonolona et sas attributions...... 60 III-III-3-1- Historique...... 60 III-III-3-2- Caractéristiques actuel du Fokonolona...... 61 III-III-3-2-1- Le fonctionnement de la S.C.D...... 63 III-III-3-2-2- Les rôles de la S.C.D...... 63 III-III-3-2-3- La constitution du V.O.I (Vondron’Olona Ifotony)...... 64 III-4- L’organigramme de la Commune...... 66 III-5- L’idéologie et imaginaire politique...... 69 III-6- Le système de communication observée dans la Commune...... 70

CONCLUSION PARTIELLE...... 71 Troisième partie : CARACTERISATION DU DEVELOPPEMENT DU NON-DEVELOPPEMENT

Chapitre premier- CARACTERISTIQUES DE L’ORGANISATION DE LA PRODUCTION.....72

I-1- La force productive...... 72 I-1-1- Les moyens de productions...... 72 I-1-2- La force de travail...... 73 I-1-3- La division du travail...... 75

I-2- Les rapports sociaux de production...... 79 I-2-1- La répartition des terres...... 79 I-2-2- Les conflits internes...... 81

I-3- L’organisation socio-économique...... 82 I-3-1- La terre comme support rare...... 82 I-3-2- Les lacunes dans les techniques de production et potentialités...... 83 I-3-3- Atouts et faiblesses au niveau social...... 86

Chap.II - LA DISTRIBUTION DE LA PRODUCTION...... 87 II-1- Les réserves de produits...... 87 II-2- Le surplus à vendre...... 87 II-3- La fonction économique du marché...... 88

Chap.III - LE REVENU DU MENAGE...... 90 III-1- La perception paysanne de la pauvreté...... 90 III-2- Les postes de revenu monétarisés et non-monétarisés...... 91 III-3- Les dépenses familiales...... 92 IV-3-1- Les dépenses d’énergies...... 92 IV-3-2- Les dépenses d’exploitation...... 93 IV-3-3- Les dépenses ménagères...... 94

CONCLUSION PARTIELLE...... 95

Chap.IV - DEGRADATION ENVIRONNEMENTALE ET SITUATION PRECAIRE DE L’HUMAIN ...... 97 III-1- Les données environnementales de base...... 97 III-2- Les dégradations observées ...... 98 III-3- Caractéristiques de la paupérisation de l’homme……………………………………….100

CONCLUSION GENERALE………………………………………………………………………….103

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………………………………………………………..109 TABLE DES MATIERES……………………………………………………………………………..111 ACRONYMES………………………………………………………………………………………….116 LISTE DES CARTES 12 1 LISTE DES TABLEAUX

ANNEXES ACRONYMES 12 3 A.N.A.E Association Nationale d’Action Environnementale

C.E.C.A.M Caisse d’Epargne et de Crédit d’Aide Mutuelle

C.D.R Conseil de Développement Rural

C.E.G Centre d’Enseignement Général

CI.SCO Circonscription Scolaire

C.S.B Centre de Santé de Base

D.A.S Détachement Autonome de Sécurité

E.P.P Ecole Primaire Publique

F.I.D Fonds d’Intervention pour le Développement

F.E.R Fonds d’Entretien Routier

F.RA.M Association des Parents des Elèves

G.C.V Grenier Communautaire Villageois

M.A.E.P Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche

M.D.A.T Ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire

MIN.ENV.E.F Ministère de l’Environnement et des Eaux et Forêts

O.N.E Office National pour l’Environnement

P.T.F Partenaires Techniques et Financiers

P.C.D Plan Communal de Développement

P.E III Programme Environnemental N° 3

P.I.C Programme d’Investissement Communal

D.S.R.P Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté.

P.S.D.R Projet de Soutien au Développement Rural

R.I.P Route d’Intérêt Provincial

R.N Route Nationale

R.N.M Radio Nationale de Malagasy

S.A.G.E Service d’Appui à la Gestion de l’Environnement

S.C.D Structure Communale de Développement

S.V.D Structure Villageoise de Développement

Z.A.P Zone Administrative Pédagogique LISTE DES CARTES

Carte 1 : Localisation et accès. Carte 2 : Occupation de sol et infrastructures. Carte 3 : Problèmes du développement. Carte 4 : Projets prioritaires. Carte 5 : Ny faritra misy ny Manendy.

LISTE DES TABLEAUX

T ableau n°1 : Caractéristique des pâturages T ableau n°2 : Répartition de la population par Fokontany Tableau n°3 : Répartition de la population par âge et par sexe T ableau n°4 : Les produits de l’élevage Tableau n°5 : Les E.P.P et nombre d’élèves Tableau n°6 : Nombre d’enseignants dans les établissements publics T ableau n°7 : Caractéristique des établissements sanitaires Tableau n°8 : Les infrastructures routières T ableau n°9 : Les établissements caritatifs T ableau n°10 : Les matériels agricoles Tableau n°11 : Le calendrier cultural Tableau n°12 : Rendement agricole général T ableau n°13 : Rendement agricole par Fokontany T ableau n°14 : Durée de travail Tableau n°15 : Réussite, redoublement et abandon scolaire T ableau n°16 : Production agricole annuelle T ableau n°17 : Vente annuelle des produits de l’élevage T ableau n°18 : Renseignement budgétaire 2004 T ableau n°19 : Migrants travaillant dans la Commune T ableau n°20 : La répartition des tâches par sexe T ableau n°21 : Les terres cultivées par Fokontany T ableau n°22 : Potentialités et problèmes généraux T ableau n°23 : Le revenu moyen des ménages T ableau n°24 : Caractéristique des commerces T ableau n°25 : Caractéristiques des pâturages T ableau n°26 : Dégradation environnementale et solution proposées T ableau n°27 : Pathologies dominantes

ANNEXE I PROGRAMME DEVELOPPEMENT RURAL120 Objectif global : Accélérer le développement rural tout en préservant et valorisant l’environnement Sous-programme : Agriculture - élevage

Objectifs spécifiques Activités Indicateurs / par Objectif spécifique : Assurer la bonne gouvernance dans le secteur Agricole. - Amélioration du pilotage du secteur agricole : élaboration des politiques et des stratégies sous- sectorielles, de filières ou transversales ; système d'information sur le développement rural ; suivi / évaluation du secteur; restructuration de l’autorité compétente. - Amélioration de l’organisation et du rapprochement du département du M.A.E.P du monde rural : coordination interne et externe, environnement juridique et réglementaire. - Amélioration de la gestion des ressources humaines (plans de redéploiement, de recrutement et de formation, départ anticipé), financières (Cadre de Dépenses à Moyen Terme, Budget de Programme, audit) et du patrimoine (compte matières, bâtiments) du Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche. - Taux d’avancement de la réforme institutionnelle - Promouvoir la diversification et la transformation des produits agricoles en encourageant les investissements en zone rurale et le partenariat entre les groupements de paysans, les associations villageoises et le secteur privé. - Etablissement des relations de partenariat entre producteurs et opérateurs - Professionnalisation des acteurs en renforçant leurs capacités (appui, organisation, structuration, conseil,...) - Amélioration du financement du monde rural (décentralisation des instruments de financement) - Viabilisation des pôles d'activités et amélioration de l’accès des producteurs aux marchés - Diversification des productions agricoles - Relance de la mécanisation agricole - Incitation à l’investissement en vue de promouvoir l’entreprise agricole et à l’exportation - Nombre de filières agricoles émergentes - Atteindre les normes internationales de qualité pour développer les exportations agricoles et agro-industrielles - Définition, mise à jour des normes nationales. - Vulgarisation, contrôle et suivi de l’application des normes nationales et internationales - Renforcement des contrôles et surveillances des denrées alimentaires ainsi que des maladies végétales et animales (surveillance des frontières et des zones endémiques, …) - Volume d’exportation des produits agricoles et agro-industriels.

Sous-programme Objectifs spécifiques Activités Indicateurs / par Ob jectif spécifique : Augmenter la productivité Agricole - Intensification des productions végétale et animale - Développement des infrastructures de production et d'exploitation - Mise en œuvre du système de veille anti-acridien et renforcement du système de prévision, de surveillance et d’alerte des catastrophes naturelles - Renforcement de la recherche appliquée au développement rural - Préservation de l'environnement lié à l'Agriculture et à l'Elevage - Rendement Agricole : Faciliter l'accès au capital foncier - Réforme du Secteur Foncier conformément à la Lettre de Politique Foncière - Mise en œuvre des opérations d'immatriculation - Informatisation du système d'informations foncières et topographiques - Superficies agricoles sécurisées : Assurer la bonne gouvernance à tous les niveaux de responsabilité - Gestion des actions environnementales et forestières selon les règles de la bonne gouvernance - Gestion du secteur environnemental et forestier en veillant à la cohérence globale et à la

120 Programme de développement rural ; La politique agricole et ses procédés à l’occasion du D.S.R.P. In D.S.R.P, juin 2005, p.66. synergie des programmes, des projets et des activités avec les politiques et les plans de développement - Mise en place et renforcement d’un système uniformisé de planification, de suivi-évaluation et d'information - Ratio : nombre d'infractions / nombre de contrôles : Augmenter la surface des aires protégées - Mise en œuvre de la déclaration de Durban par le développement du Système d’Aires Protégées de Madagascar : validation du concept, mise en place du cadre légal, - Création des aires protégées - Gestion des aires protégées : élaboration et mise en œuvre de plans de gestion - Superficies des aires protégées - Conserver et valoriser l'importance et la qualités Ressources Naturelles pour permettre une croissance économique durable et une meilleure qualité de vie - Développement des institutions et des cadres réglementaires nécessaires pour la protection de l'environnement et de la nature : dispositifs de veille, de contrôle et d'information, institutions de concertation. - Promotion de la gestion durable des ressources forestières à travers les outils de planification forestière, les Plans Communaux de Développement Durable, l'octroi de permis par voie d'adjudication, les outils de valorisation des produits forestiers ligneux et non ligneux et dérivés, les redevances et recettes forestières, le transfert de gestion - Promotion de la préservation et la gestion durable des zones humides à travers la convention de RAMSAR et des systèmes marins / côtiers par les plans de gestion concertés de la Gestion Intégrée des Zones Côtières et Marines (GIZCM), le transfert de gestion, l'écotourisme marin et côtier, la Convention Régionale de Nairobi. -Développement des mécanismes de financement durable pour les actions forestières et environnementales: instrument de pérennisation financière, (Fonds Forestier National / Fonds Forestier Provincial / Fonds Forestier Régional Trust Fund, Droit d'Entrée aux Aires Protégées…

Nombre de plans de gestion mis en oeuvre -Assurer les besoins sociaux et économiques, écologiques de la population en ressources forestières, sols et eaux - Promotion d’un programme national de reboisement : Réserves Foncières pour le Reboisement, activités de reboisement, de mise en défens, d'embroussaillement et de valorisation des plantations artificielles, - Gestion des feux de végétation à travers les structures locales de lutte, les campagnes de sensibilisation / éducation / responsabilisation et les campagnes de contrôle et de répression - Restauration des fonctions écologiques et économiques des bassins versants et des tanety dans les régions à forte potentialité de développement par la mise en place et l'opérationnalisation des structures de gestion des bassins versants (comités de gestion, plans d'aménagement des BV, vulgarisation, sensibilisation de la population et des autorités) et par le renforcement des capacités techniques et matérielles des services centraux et régionaux (formation, équipement) - Appui des pratiques rurales de substitution (agro-écologie, énergie, alternative au tavy) par la gestion améliorée du combustible ligneux (techniques améliorées de carbonisation et de gestion de peuplements, modes d'utilisation moins consommatrice de combustibles, énergie alternative) et par le développement des techniques agro-écologiques (zones anciennement défrichées, développement durable) - Taux de réduction des surfaces incendiées Environnement, Eaux et Forêts - Intégrer la dimension environnementale dans les politiques et actions de développement sectoriel et dans les planifications locales, communales et régionales - Mise en place d’une meilleure gouvernance environnementale : intégration dans divers secteurs, - Promotion de l'éducation environnementale et des actions de communication - Gestion des pollutions (normes) et respect des obligations de Madagascar vis-à-vis des conventions internationales relatives à l'environnement - Nombre de permis environnemental délivré

ANNEXE II « Ny nihaviany Manendy sy ny fombany »121

121 In Documents historiques de Madagascar N°33-40, Boky faha-12, Centre de Formation Pédagogique Ambozontany Fianarantsoa, p.141. Ny nihaviany Manendy, ankizy ny Andriamanjaka tany. Valafotsy izy ka mahay sady efa maro koa izy, ka nony resy Andrianampoinimerina ny Andriany, dia tsy mba azo ho babo izy, fa nitana vohitra mafy, ka nanihina izy, ka afokany vohitra no tanany, ka nilaozana nihiataka kely ; ka nandositra izy nony alina, ary nony maraina ; nandeha hananika azy ny mpanafika nirahin’Andrianampoinimerina ; kanjo izy efa nandositra nony alina, ka nony nody ny tafika, dia avy nanatona an’Andrianampoinimerina izy, dia tsy nataony andevony tahaka ny tsiarondahy olomainty izy, fa izay ataony Ambaniandro no ataony ; na inona na inona fanompoan’Andriana, dia miaraka manao fanompoana aminy Ambaniandro izy ka tsy mba babo izy ka izany no tsy nahandevo azy fa vahoaka, fa ny babano andevo. Izao no nihiavian’ny Manendy sy ny fombany.

Les MANENDY122, sont, comme les Manisotra123, des descendants de vazimba assez purs, ils habitent le valalafotsy. Ils sont plus grand, plus noirs et d’aspect plus rude que les autres merina ; leur physionomie est franche et ouverte et ils ressemblent beaucoup aux sihanaka, aux Bezanozano et aux Betsimisaraka. Ils étaient nombreux et courageux et luttèrent bravement contre Andrianampoinimerina qui au premier assaut, ne réussit pas à s’emparer de leurs ville principale, qui était bien fortifiées ; mais se rendant compte qu’ils ne pourraient résister à un second assaut. Ils partirent pendant la nuit et l’ennemi, en revenant le lendemain, trouva la place vide. Toutefois, après réflexion ; ils jugèrent bon de faire leur soumission et, comme le roi s’en retournait à Ambohimanga, ils vinrent à sa rencontre sous la conduite de Tsiampiry et lui firent serment de vasselage et de fidélité. Aussi ne furent-ils pas réduit en esclavage comme les Tsiarondahy Olo-mainty et ne furent-ils pas pillés et le roi leur accorda les mêmes privilèges124 qu’aux Hova125.

Ils furent relégués dans le canton d’Anativolo, aux environs de Zozorobé, on les appelle «Manendianativolo ». Il y en a eut qui s’en allèrent dans le Marovatana et qu’on appelle «Manedianosivola » ; d’autres émigrèrent dans le Sud du Boina au pied du massif de Vohombohitra aux environs d’Ambodiamontana, où ils sont connus sous le nom de «Marofotsy ».

ANNEXE III FITANANA AN-TSORATRA NY FIVORIAMBE TAMIN’NY FANANGANANA NY KOMITY MPANDRINDRA NY FAMPANDROSOANA NY KAOMININA (KMFK) ANDROVAKELY. ______

On n’a pas voulu corriger les fautes grammaticales du texte. 122 Histoire des Manendy et ses fonctions rapportées par GRANDIDIER (A) ; In Ethnographie-I, Les habitants, Archive nationale, 1975 ; p. 264. 123 Ce sont des castes Noires. Ils formaient avec les Manendy la caste intermédiaire entre les Hova et les esclaves. Ils avaient la plupart des privilèges des Hova et étaient compris avec eux dans la dénomination de VAHOAKA FOLOVOHITRA (littéralement des gens libres). 124 Les Manendy détenaient des sortes de terres féodales : « mitondra hetra » ; comme les Manisotra, ils avaient le droit de posséder ces terres. 125 « Homme libre » est synonyme de la caste Hova comme le note LABATUT (F) et RAHARINARIVONIRINA (R) In Madagascar, étude historique, édition Fernand NATHAN, Madagascar, 1969, p.81 Ny iraika ambiny roaplo mey taona dimy sy roa arivo tamin’ny folo ora maraina dia nivory ny fokonolona tao amin’ny efitrano malalaky ny kaominina Androvakely, distrikan’Anjozorobe, faritan’Antananarivo notarihin’ny Ben’ny Tanàna Andriamatoa RAZAFINDRASOLO Célestin, mba hanangana ny Komity Mpandrindra ny Fampandrosoana ny Kaominina (KMFK). Nohazavainy tamin’izany ny maha zava-dehibe ny fijoroan’izy ity eo anivon’ny Kaominina. Rahefa vita ny fiofanan’izy ireo momba ny andraikiny eo amin’ny asa Fampandrosoana amin’ny toerana misy azy avy dia natao ny fananganana ny komity mpikambana. Lany tao anatin’ny fivoriambe fa ireto olona voalaza anarana manaraka ireto no lany mpikamabana ao anatin’ny KMFK : RAZAFINDRATSIMBA REFETISOA René RAKOTONDRABARY Jean ANDRIAMPARANY Zafifelantsoa RAVELOMANTSOA Monjisoa RABEZANARY Justin RAKOTOMBAHOAKA Edmond RAMAMONJISOA Edmond RAJERISON Dauphin RAKOTOHASIMBOLA RANDRIAMALALA Ernest RAFARALAHISOA Michel RANDRIANASOLO Gabriel RAKOTOARISOA Gilbert ANDRIAMIALY Robel RATIVAHOAKA

Rahefa izany dia nofidian-dreo olona ireo ihany ho: Filoha: RANDRIANASOLO Gabriel Filoha lefitra: RAZAFINDRATSIMBA

Nifarana ny fivoriana rahefa vita ny fandraisan an-tsoratra ny anaran’ireo olona rehetra ireo tamin’ny roa ambifolo sy sasany atoandro.

Ny Kaominina, Ny Filohan’ny KMFK, RANDRIANASOLO Gabriel

ANNEXE IV

MINISTERE DE L’INTERIEUR ET REPOBLIKAN’I MADAGASIKARA DE LA REFORME ADMINISTRATIVE Tanindrazana – Fahafahana – Fandrosoana PROVINCE AUTONOME D’ANTANANARIVO REGION D’ANALAMANGA DISTRICT D’ANJOZOROBE COMMUNE RURALE D’ANDROVAKELY

FANAPAHAN-KEVITRA. LAHARANA FAHA – 2005/___ - CR/ANDROVAKELY/CONS/Dél/PCD

Araka ny Lalàmpanorenana ;

Araka ny lalàna laharana faha-94-007 tamin’ny 26/04/95 mikasika ireo fahefana sy tandrifim- pahefana ary loharanom-bolan’ny Vondrom-paritra anampariaham-pahefana ;

Araka ny lalàna laharana faha-94 008 tamin’ny 26/04/95 mametra ny fitsipika mikasika ny fandaminana sy ny fomba fiasa ary ny anjara raharahan’ny vondrom-paritra anampariaham- pahefana ;

Araka ny didim-panjakana laharana faha-012/TE/PAA.tamin’ny 26/11/03 nanambarana ny vokatra ofisialy ny fifidianana ny mpanolontsaina sy ny Ben’ny Tanàna tato anatin’ny Faritanin’Antananarivo ;

DIA MANAO IZAO FANAPAHAN-KEVITRA MANARAKA IZAO:

Andininy voalohany. Araka ny Drafitra Asa Fampandrosoana ny Kaominina dia ireto avy ny tetika asa laharam- pahamehana eto amin’ny Kaominina: -Fanamboarana tranotsekoly: CEG, EPP. -Fanitarana tranotsekoly: EPP -Fametrahana DAS -Famatsiana masomboly sy zezika -Fanamboarana CSB1 -Fanamboarana barazy miisa 03 (Jabokely) -Famakiana làlana Andininy 2. Nankatoavin’ny besinimaro tao anatin’ny fivoriana nataon’ny filankevitry ny kaominina ireo tetik’asa laharam-pahamehana ireo. Andininy 3. Manankery sy ampiasaina avy hatrany raha vao vita boky ary aseho ho fantatry ny besinimaro.

« Hita ary ankatoavina » Androvakely, faha ……………………….. 2005. Androvakely, faha:

ANNEXE V

FARITANY ANTANANARIVO REPOBLIKAN’I MADAGASIKARA. FARITRA ANALAMANGA Tanindrazana-Fahafahana-Fandrosoana DISTRIKA ANJOZOROBE KAOMININA ANDROVAKELY

DIDIM-PANAPAHANA laharana faha-23/05 CR-ANJ/Dev Manendry an’ireo Mpikambana ao amin’ny Komity Mpandrindra ny Fampandrosoana ny Kaominina (KMFK) Ambanivohitra Sokajy 1 Anjozorobe.

NY BEN’NY TANANA NY KAOMININA AMBANIVOHITRA SOKAJY 1 ANDROVAKELY

-Araka ny Lalàmpanorenana;

-Araka ny Lalàna laharana faha- 94-007 tamin’ny26/04/95 mikasika ireo fahefana sy tandrifim-pahefana ary loharanom-bolan’ny vondrom-paritra anapariaham-pahefana;

-Araka ny lalàna faha-94-008 tamin’ny 26/04/95 mametra ny fitsipika mikasika ny fandaminana sy ny fomba fiasa ary ny anjara raharahan’ny Vondrom-paritra anapariaham- pahefana;

-Araka ny didim-panjakana laharana faha-012/TE/PAA.tamin’ny26/11/03 nanambarana ny vokatra ofisialy ny fifidianana ny mpanolontsaina sy ny Ben’ny Tanàna tato anatin’ny Faritanin’Antananarivo;

-Araka ny didim-panjakana laharana faha-96-898 tamin’ny 25 septambra 1996 mametra ny anjara raharahan’ny Ben’ny Tanàna.

DIA MANAPAKA FA :

Andininy 1: Raisina ho mpikambana avy hatrany ao amin’ny KMFK: -Ny Ben’ny Tanàna: Atoa RAZAFINDRASOLO Célestin -Ny solotenan’ny Zokiolona Atoa RATIAVAHOAKA -Ny solotenan’ny servisim-panjakana Atoa RAFARALAHISOA Michel

Andininy 2: Voafidy hitantana ny komity ireto mpikambana ireto: -Filoha: RAJERISON Dauphin -Filoha lefitra: RAZAFINDRATSIMBA -Mpitantsoratra 1 RAZAFINDRAKOTOMAHARAVO -Mpitantsoratara 2 RAVELOMANANTSOA Monjisoa -Mpitambola RAKOTOARISOA Gilbert -Mpanaramaso ny toe-bola: RANDRIANASOLO Gabriel sy RAKOTONDRABARY Jean

Andininy 3: Ireto avy ireo mpikambana isaky ny Fokontany: -FKT. Androvakely: RAZAFINDRATSIMBA -FKT Ambodimanga: RAFETIARISOA René -FKT Miadamanjaka: RAKOTONDRABARY Jean -FKT Angodonina: ANDRIAMPARANY Zafifelantsoa -FKT Fiadanana: RAVELOMANANTSOA Monjison -FKT Ambatofotsy: RABEZANARY Justin -FKT Antovontany: RAKOTOMBAHOAKA Edmond -FKT Andranonahoatra: RAMAMONJISOA Edmond -FKT Bemandotra: RAJERISON Dauphin -FKT Beanana: RAKOTOHASIMBOLA -FKT Antsakôna: RANDRIAMALALA Ernest

Andininy 4: Manankery sy aely ho fantatry ny besinimaro ity didim-panapahana ity.

Androvakely faha,

Ny Ben’ny Tanàna,

Andefasana: - Ny Lehiben’ny Distrika (ho tatitra) - Ny DAA - Ny Lehiben’ny Fokontany rehetra ato amin’ny Kaominina - Firaiketana AUTEUR Nom :RAZAFINDRAMBOARISON Prénom : Laza Né le 25/09/80 à Befelatanana Adresse : Lot A 23 Manarintsoa Isotry Antananarivo (101) Titre de la mémoire : DEVELOPPEMENT DU NON-DEVELOPPEMENT EN MILIEU RURAL Cas de la Commune Rurale ANDROVAKELY, Région Analamanga, Province d’Antananarivo, District Anjozorobe.

RUBRIQUE Partie I : LE SYSTEME D’ORGANISATION DU TRAVAIL RURAL Partie II : LE NIVEAU DE DEVELOPPEMENT Partie III : CARACTERISATION DU DEVELOPPEMENT DU NON-DEVELOPPEMENT

Nombre de page : 116 Nombre de tableau : 27 Nombre de carte : 05 Nombre de référence bibliographique : 47

RESUME

Etant donné que le développement du non-développement se localise dans tous les espaces géographiques et à tous les niveaux de la structure sociale à Madagascar. Notre objectif est de savoir la (ou les) causes du développement du non-développement dans le milieu rural des hauts plateaux à Madagascar …Il est spécifique selon qu’il aura à noter le dysfonctionnement de la structure sociale, et surtout sociologique puisque l’analyse se situera dans le cadre de la relation entre l’organisation du travail rural et le développement rural. Située spatialement dans la partie Nord de la province d’Antananarivo, en plein centre de la région Analamanga dans la partie Sud-Ouest du district d’Anjozorobe. A 118 Km depuis Antananarivo suivant la R.N n°10 en direction Nord-Ouest. La Commune Rurale Androvakely s’étale sur une superficie de 88 Km2. La surface cultivée y est plus de 3.000 Ha composée de rizières (bas-fond, tanety, et de sol alluvial). La population estimée à 7.474 est actuellement agriculteurs.

Sur l’importance de l’étude de l’organisation du travail rural : L’enquête d’abord dans le domaine du système d’organisation du travail, puis sur le niveau de développement et la politique nationale mise en œuvre dans ce milieu rural rend compte de la paupérisation du travailleur de la terre. Sur ce, l’activité rurale déploie ses exigences à la fois sur les plans de la connaissance, des facultés et de la disponibilité personnelle et collective. Mais le caractère saisonnier de l’agriculture contrarie l’organisation rationnelle du travail rural. La faiblesse de l’exploitation concourt à la diminution de l’unité de travail (en terme de conception et d’exécution) tout en employant un personnel considérable.

Par ailleurs, les systèmes de croyance dans le cadre du fady s’érigent en de véritable contraintes d’une part, les incidences psychosociologiques constituent des limites au-delà desquels l’individualité ne peut pas évoluer (Ce qui favorise la perpétuation d’un certain nombre de rôle de l’individu ou du groupe donc en conséquence il y a des troubles de la motivation du paysan) ; et d’autre part, la situation traditionnelle communément nommée «entraide » apparaît comme une nécessité immédiate dans la logique de la production de subsistance étant donnée que le rendement agricole ne permet pas une accumulation d’un surplus. En outre, les énergies disponibles, c’est à dire le potentiel humain, vu leurs qualifications techniques, n’est pas dans leurs conditions appréciées. Enfin, la communauté de cette localité est l’exemple vivant du déséquilibre entre les forces productrices et les moyens de production car l’organisation n’a pas assez de dynamisme interne pour dégager un surplus commercialisable pouvant créer un capital circulant : par conséquent, le système de production villageois s’appauvrit. Et faute d’institution financière, ils voudraient se libérer des collecteurs mais ils s’enfoncent de plus en plus dans la transaction du vary maitso.

Il est bien évident que le milieu rural, discordé se démontre quelque peu son inertie. Il faut bien dire que le progrès va à l’encontre des innovations structurales et infrastructurelles : c'est-à-dire, son enchaînement avec l’évolution juridico-politique actuelle que l’on ne doit pas ignorer. Jusqu’ici ces innovations n’augurent absolument une évolution au développement du développement rural. Il suit une autre reproduction sociale spécifique.

Somme toutes, une réflexion s’impose à partir de ce qu’on a vu jusqu’ici. Nous avons montré en effet, dans quelles mesures et de quelle manière les éléments composant de l’organisation du travail rural sont liés étroitement les un aux autres. Etant donnée que l’ensemble géographique structure la division du travail rural et l’organisation de la production. L’examen de celle-ci nous a permis de la caractériser comme essentiellement une pratique aussi bien économique que politique et fonctionnera alors en tant qu’organisation. A la réflexion Une fois encore, le schéma du niveau de développement de la Commune Rurale Androvakely, à différents niveaux, décrit la dialectique. Notamment, l’espace économique et politique suit une évolution autre du point de vue historique de cette région Manendianatovolo étant donnée que l’analyse du développement idéologique rend compte à la fois de l’état actuel du développement et sa ligne d’évolution.

Il était là surtout question des institutions de base qui faisaient de la Commune Rurale Androvakely une entité sociale. Mais il s’est avéré que l’analyse du développement du non- développement qu’on a plus ou moins esquissé, comme un fait qui n’est pas seulement vu en terme de paupérisation globale mais aussi sous l’expression de dysfonctionnements structurels et infrastructurels.

Mots clefs : Développement rural, non-développement, Manendy, paysannat, déstructuration, dysfonctionnement, dialectique, travail, vary maitso, modèle Andrianampoinimeriniste de production, Paupérisation, Chômage.

Directeur du mémoire : Mr RASOLOMANANA Denis E.

Nombre de tirage : 04

RAZAFINDRAMBOARISON Laza Célibataire Lot A 23 Manarintsoa Isotry Antananarivo (101) 26 ans Contact/Tél : 033.14.635.24. Nationalité malgache C.I.N° 101.211.152.483

FORMATIONS

2002-2003 : Licence en sociologie : La contribution de la «culture » sur le développement humain dans l’espace urbain. Université d’Antananarivo. 2001-2002 : D.E.U.G en sociologie : La décentralisation et le développement rural. Université d’Antananarivo. 2004-2005 : Formation approfondie au sein du S.A.G.E (UTR Antananarivo) sur les méthodes l’«approche genre » et l’«Evaluation Rurale Participative». 2006 : Formation approfondie sur l’«appui socio-organisationnel » au sein de l’association ACADRID.

EXPERIENCES PROFESSIONNELLES

2004 : Enquêteur au sein de l’AGETIPA dans le cadre de la «finalisation de l’élaboration et de la révision des plans et documents d’urbanisme de la ville d’Antananarivo ». 2005 : Consultant au sein du Service d’Appui pour la Gestion de l’Environnement (UTR S.A.G.E Antananarivo) à l’occasion de l’élaboration du Plan Communal de Développement de la Commune Rurale Manjakandrina (Faritany Antananarivo). 2006: Socio-organisateur au sein de l’Association des Cadres pour le Développement Rural Intégré et Durable (ACADRID ) à l’occasion du projet : augmentation de la production rizicole dans la Commune Rurale Andranofasika et la Commune Rurale Ankijabe (Faritany Mahajanga, département Ambato-Boeni). Socio-organisateur à l’occasion de l’instruction, Formulation et suivi de mise en œuvre de sous-projet de pêche et pisciculture dans le District de Soanierana- Ivongo et de Fénérive-Est_ Région Analanjirofo.

DIVERS Maîtrise de l’outil Informatique bureautique. Langues : Malagasy, anglais et français lu, écrit et parlé. Bonne aptitude physique et psychologique. Libre de suite.

Je déclare sur l’honneur que ces renseignements me concernants sont sincères et exacts.