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Près de 70 incendies enregistrés dans la région ont fait près d’une cinquantaine de morts dont 25 militaires

Tizi Ouzou en feux et en flammes

© Sofian e Zitari/ Libert é

Des flammes, des nuages de fumée, des habitations calcinées, des hommes de tous âges affrontant, parfois, les flammes à mains nues et des familles entières fuyant maisons et villages, abandonnant tout derrière elles, sont, depuis avant-hier soir, autant de scènes poignantes auxquelles l’on peut assister dans la quasi-totalité des localités de la wilaya de qui fait face, ces dernières 24h, à un apocalyptique déluge de feu. Ath Yenni, , Aïn El-Hammam, Larbâa Nath Irathen, Beni Douala, , , , … sont autant de régions meurtries par ces incendies géants qui ont provoqué mort d’homme ainsi que d’énormes dégâts matériels encore non évalués. Selon les déclarations faites, hier à la mi-journée, par Ould Mohand Youcef, le conservateur des forêts à Tizi Ouzou, 66 gros incendies ont été enregistrés entre lundi et la matinée d’hier, mardi.

“Durant la matinée d’hier, lundi, nous avons enregistré 5 incendies, ce qui était acceptable pour une wilaya comme Tizi Ouzou qui est connue pour son dense couvert végétal, et nous avons effectué les interventions nécessaires. Mais voilà qu’à partir de 13h des incendies en série commençaient à être enregistrés jusqu’à atteindre 58 incendies dont 34 ont été circonscrits immédiatement et il restait 24 incendies répartis sur 19 communes. Certains de ces incendies ont touché des habitations et des villages et présentaient donc un risque élevé”, a-t-il expliqué.

Certains étaient toujours en cours et d’autres nouveaux feux se sont déclarés durant l’après-midi d’hier au cours duquel plusieurs villages et centres urbains étaient toujours cernés par les flammes et donc menacés comme fut le cas à Larbâa Nath Irathen, Aït Aggouacha, Aït Oumalou, , Ath Yenni, Ouadhias et d’autres encore où les évacuations des habitants se poursuivaient toujours. Les moyens de la Protection civile et des services des forêts de la wilaya et même des renforts venus de plusieurs autres wilayas du pays, auxquels se sont joints des hélicoptères, l’armée, des APC, des particuliers et des bénévoles, sont à pied d’œuvre pour tenter de maîtriser la situation mais, jusqu’à hier en fin de journée, ils n’avaient toujours pas réussi à mettre fin à la catastrophe qui continuait à menacer la population dans plusieurs régions. Selon les autorités, ces incendies ont causé la mort de dix personnes dans plusieurs localités de la wilaya, entre autres, à Azazga, Aït Aggouacha et Ath Yenni.

Une autre victime a été retrouvée hier matin, ont précisé les autorités. Des dizaines d’habitations, du cheptel et des centaines d’hectares de forêt et d’arbres fruitiers ont été également ravagés par ces incendies que tous les responsables qui ont eu à s’exprimer disent être convaincus qu’ils sont d’“origine criminelle”. “Une soixantaine d’incendies ont été enregistrés simultanément, ce qui n’est pas sans se poser plusieurs questions. Sans aucun doute, il s’agit d’une opération criminelle qui cible la région.

Ces gens là veulent coûte que coûte tirer l’Algérie vers le passé. Les services de sécurité vont enquêter sur cet acte criminel”, a déclaré le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Kamel Beldjoud, qui parlait au nom de la commission gouvernementale installée juste au début de ces incendies. Concernant la prise en charge des dégâts occasionnés, les membres du gouvernement se sont voulus rassurants quant à leur prise en charge. “Pour le moment la priorité est de protéger les vies humaines et l’extinction des feux.

Une fois la situation maîtrisée et le danger évacué, tous les moyens seront mis en place pour évaluer les dégâts pour les prendre en charge et sur ce point je rassure la population que l’État est là”, a expliqué le ministre de l’intérieur. Dans ce même sillage, le ministre de l’Agriculture, Hamid Hamdani a précisé qu’“à partir de samedi, des équipes d’experts vont entamer les évaluations que ce soit dans le secteur agricole ou en ce qui concerne les biens des particuliers”.

Samir LESLOUS