EDF Renouvelables Cœur Défense – Tour B 100 Esplanade du Général De Gaulle 92 932 Paris La Défense Cedex

PROJET DE CENTRALE PHOTOVOLTAÏQUE AU SOL DE

L’AERODROME DE -

ETUDE D’IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT ET LA SANTE

HUMAINE

NOTE EN REPONSE A L’AVIS FORMULE LE 16 SEPTEMBRE 2019 PAR

LA MISSION REGIONALE D’AUTORITE ENVIRONNEMENTALE (MRAE)

DU

COMMUNE DE HABSHEIM

DEPARTEMENT DU HAUT-RHIN (68)

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Maître d’ouvrage : SAS Centrale photovoltaïque d’Habsheim Avec la participation du bureau d’études environnement : ECO-STRATEGIE

Le contenu de ce rapport ne pourra pas être utilisé par un tiers en tant que document contractuel. Il ne peut être utilisé de façon partielle, en isolant telle ou telle partie de son contenu. Le présent rapport est protégé par la législation sur le droit d'auteur et sur la propriété intellectuelle. Aucune publication, mention ou reproduction, même partielle, du rapport et de son contenu ne pourra être faite sans accord écrit préalable du Maître d’ouvrage. Les prises de vue présentées ont été réalisées par OTE Ingénierie ou par le porteur de projet. Les fonds de carte sont issus des cartes IGN, de Google Earth et de Géoportail. Les photographies prises sur le site sont précisées.

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I. REPONSES A L’AVIS

La note suivante est une réponse à l’avis de l’autorité environnementale rendu le 16 septembre 2019 (n°MRAe 2019 APGE84), l’avis complet est annexé à cette note (Annexe 1). Chaque remarque de l’Autorité Environnementale est reprise, traitée et étayée avec un complément d’information si nécessaire. De manière générale et suite aux remarques portant directement sur le projet de centrale photovoltaïque de l’aérodrome de Mulhouse-Habsheim, des précisions sont apportées dans la partie Avis détaillé de la présente note. Le porteur de projet s’est appuyé sur l’expertise et les études techniques des différents bureaux d’études (OTE ingénierie, Marc SAUTER Consultant, Eco-Stratégie), ayant contribué à l’étude d’impacts. Dans la présente, note des citations et renvois de l’étude d’impact sont établis et visibles en bleu clair. Par ailleurs, cette note s’appuie sur des documents de référence et des études complémentaires réalisées dans le cadre du dépôt du permis de construire pour le projet de centrale photovoltaïque de Habsheim. Ces éléments sont présentés en annexe et organisés comme suit :

Numéro de l’annexe Contenu de l’annexe

Annexe 1 Avis de l’autorité environnementale rendu le 16 septembre 2019 (n°MRAe 2019 APGE84)

Annexe 2 Examen du risque présenté par les fondations en acier galvanisé – Marc Sauter Consultant, hydrogéologue (décembre 2019)

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I.1. Préambule relatif à l’élaboration de l’avis Dans cette partie, la MRAE développe les informations relatives à l’émission du présent avis. Aucune remarque de la part du pétitionnaire n’est à apporter.

I.2. Synthèse de l’avis

I.2.1 Avis sur l’appel d’offres photovoltaïque « post »

Dans cette partie, la MRAE apporte une analyse générale de l’ensemble des projets soumis dans le cadre de l’appel d’offres photovoltaïque post Fessenheim.

1) Le choix du site

Extrait de l’étude d’impacts du projet de centrale photovoltaïque de l’aérodrome de Mulhouse Habsheim

Nom du chapitre Référence chapitre Page document Choix de la localisation et éligibilité du 5.1. 161-162 terrain d’implantation à l’appel d’offres Description de l’occupation du sol de la 5.2 162 zone d’étude Analyse des sensibilités 5.3 162 environnementales Critères de sélection des sites d’accueil 5.4. 163 d’une centrale photovoltaïque au sol

5.1. Choix de la localisation et éligibilité du terrain d’implantation à l’appel d’offres « […] En novembre 2018, le SYMA, propriétaire des terrains et gestionnaire de l’aérodrome de Mulhouse-Habsheim, a lancé un appel à projet auquel EDF Renouvelables France a répondu, notamment en considérant : • le caractère dit dégradé du terrain proposé (délaissé de l’aérodrome) ;

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• l’évitement des zones écologiquement sensibles de l’aérodrome (définies sur la base d’inventaires écologiques réalisés par OTE Ingénierie en 2018). Le certificat d’éligibilité du site d’implantation du projet de centrale photovoltaïque de l’Aérodrome de Mulhouse-Habsheim a été signé le 29 mai 2019 par le représentant du préfet de la région Grand Est, reconnaissant le caractère dégradé du site (annexe 13). En privilégiant la prospection de ce type de terrains, EDF Renouvelables France montre sa volonté d’éviter en amont d’impacter des milieux sensibles. Le choix du site d’implantation au sein même de l’aérodromes est donc le résultat d’une démarche d’identification de terrains pour lesquels les éventuels impacts seraient minimisés. »

5.2. Description de l’occupation du sol de la zone d’étude Le site de l’aérodrome dans son ensemble est composé d’un ensemble hétéroclite de milieux : • des pistes et des bâtiments (hangars utilisés et ancienne base militaire désaffectée) ; • des pelouses et landes sèches, renfermant une biodiversité riche, qui sont les milieux naturels représentatifs de l’aérodrome. Ces pelouses et landes sont maintenues par une fauche régulière qui permet de respecter une faible hauteur de végétation aux abords des pistes ; • des cultures qui occupent la périphérie de l’aérodrome et qui constituent des délaissés qui ont été confiés à un agriculteur pour éviter leur enfrichement. o ces derniers correspondent à l’occupation du sol au niveau de l’aire d’étude immédiate (= site de projet).

L’implantation du projet sur un site délaissé de l’aérodrome entretenu et cultivé garantit la préservation des terres naturelles à fort enjeux écologique présente sur les pelouses et landes sèches de l’aérodrome (définies par des inventaires écologiques). Il est en outre conforme au cahier des charges de la CRE (cas n°3). »

5.3. Analyse des sensibilités environnementales « Sensibilités liées aux milieux physique et naturel • Le site est très en retrait par rapport à la commune d’Habsheim. • Bien qu’inscrit dans une ZNIEFF de type 1 (« Landes sèches de l'aérodrome de -Habsheim »), le site retenu constitue une zone de faible enjeu écologique d’après les inventaires écologiques menés en 2018, et évite les zones de fort intérêt situées sur les pelouses et landes sèches de l’aérodrome qui renferme une biodiversité intéressante. • La zone d’implantation se situe également à proximité d’un site NATURA 2000 et d’espèces animales et végétales remarquables sans pour autant les impacter (milieux forestiers). • Le site s’inscrit également en servitude de protection des captages d’alimentation en eau potable (aujourd’hui tous hors de fonctionnement). Malgré une perméabilité des sols importante, la nappe phréatique étant située à plus de 10 m de profondeur en moyenne, le risque considéré est jugé comme faible selon le rapport de 2011 de l’ANSES. Une étude hydrogéologique spécifique a été réalisée. La zone d’implantation est toutefois éloignée de tous cours d’eau.

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Sensibilités liées aux milieux humain et paysager • Le site d’implantation choisi est identifié au document d’urbanisme comme une zone urbaine mais aujourd’hui cultivé pour empêcher l’enfrichement de la zone. • Le site s’inscrit en dehors du tissu urbain dense et est enclavé au sein de l’aérodrome de Mulhouse-Habsheim. • La protection des usagers de l’aérodrome constitue un enjeu important de la zone (risque d’éblouissement) auquel le projet répondra par l’installation de panneaux non réverbérant. La sensibilité paysagère est très faible du fait de la forêt de la Hardt qui empêche toute vue éloignée sur le site projet sur sa partie est et sud. Sur sa partie ouest le site n’est que très peu visible depuis les axes de déplacement et le milieu urbain. »

5.4. Critères de sélection des sites d’accueil d’une centrale photovoltaïque au sol « […] • L’exposition de la parcelle : le site ne doit pas être ombragé et doit présenter, si possible, une inclinaison naturelle en direction du sud, maximisant le rayonnement solaire incident. • Les caractéristiques physiques de la parcelle et de ses accès : la pente doit être faible, ne nécessitant que peu de terrassements pour la réalisation du projet. Les parcelles doivent être munies d’accès nécessaires et suffisants pour assurer l’entretien de l’ouvrage et garantir la sécurité des populations. Le site ne doit pas engendrer de perturbation d’activités économiques. Dans le cas du projet, la pente est nulle, accessible facilement depuis l’autoroute et fait l’objet d’une gestion agricole (culture, intrants). • Les caractéristiques du raccordement au réseau d’électricité : Le poste électrique aujourd’hui pressenti pour raccorder le projet de centrale photovoltaïque de l’aérodrome de Mulhouse-Habsheim, est celui d’ dont la capacité d’accueil est aujourd’hui suffisante. Le tracé de raccordement prévisionnel cheminera à travers la forêt de la Hardt au droit des chemins existants afin d’éviter toute perturbation du milieu forestier. Aujourd’hui de larges chemins coupent à travers la forêt et pourraient accueillir les travaux nécessaires à l’enfouissement des câbles sans avoir recours au défrichement, ni débroussaillage sur la majorité du tracé. Le passage du canal du Rhône au Rhin sera effectué par le biais d’un forage dirigé ne nécessitant pas de travaux lourd. La seconde option de raccordement vers le poste électrique de l’île Napoléon n’a pas été retenue en première analyse puisque entièrement en milieu urbain. Le but ici est d’éviter les nuisances à la population de l’agglomération de Mulhouse. • L’insertion paysagère : les impacts paysagers de la centrale photovoltaïque au sol doivent être tant que possible minimes. La recherche d’un secteur avec une faible visibilité (depuis les villes/villages/axes routiers) a donc été un critère pour la sélection du site. • L’urbanisme : le site retenu pour le projet photovoltaïque est inclus dans la « zone U » du PLU de la commune de Habsheim. • L’environnement : Les sites hors des noyaux de biodiversité (Natura 2000, APPB, Trames Vertes et Bleues…) sont autant que possible évités. Dans le cas du projet de l’aérodrome de Mulhouse-Habsheim, bien qu’en zone ZNIEFF 1, le fait que le site soit enclavé (clôturé), et le type du couvert végétal, de grandes cultures, ont permis de considérer que le site ne jouait pas de rôle majeur dans la préservation de la biodiversité locale. Aussi, le

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choix de monocultures est jugé judicieux pour limiter les incidences du projet sur la biosphère. Ceci a été confirmé par des inventaires écologiques in situ.

Le site d’implantation répond aux principaux critères techniques et environnementaux d’implantation d’une centrale photovoltaïque au sol. »

L’Autorité Environnementale souligne l’absence d’ « étude préalable » par les porteurs de projet pour le choix des sites. Outre le fait qu’une telle étude ne revêt aucun caractère obligatoire ni réglementaire, il est important de rappeler qu’EDF Renouvelables France a orienté son choix vers un délaissé d’aérodrome aux usages limités et reconnu selon la CRE comme un terrain dit « dégradé ». Lors de la phase d’appel à projet, menée par le Syndicat de l’Aérodrome de Mulhouse- Habsheim (SYMA), une zone d’implantation potentielle fut prédéfinie. Ainsi, au regard des possibilités qu’offraient les terrains de l’aérodrome, des zones alternatives de développement furent ciblées. Suite à la transmission des inventaires faunistiques et floristiques menés sur l’ensemble de l’aérodrome en 2018, EDF Renouvelables France et le SYMA décidèrent de ne développer que la zone de moindre enjeu, où prend place aujourd’hui le projet de centrale photovoltaïque.

Figure 1 : Synthèse cartographique des enjeux faunistiques et floristiques

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En effet le site présente peu de possibilités d’activités. La gestion agricole de ce délaissé a pour unique but d’éviter que cette zone de l’aérodrome ne s’enfriche. Il a été par ailleurs démontré lors du diagnostic environnemental réalisé sur l’ensemble du site de l’aérodrome que l’impact du projet serait moindre à cet endroit.

2) Impacts positifs du projet Le projet de centrale photovoltaïque au sol sur la commune de Habsheim s’inscrit dans une politique énergétique nationale de transition énergétique pour la croissance verte. Cette contextualisation est détaillée au chapitre 1.2 « Politique énergétique et planification territoriale du photovoltaïque » de l’étude d’impacts. Extrait de l’étude d’impacts du projet de centrale photovoltaïque au sol sur la commune de Habsheim

Nom du chapitre Référence chapitre Page document Politique énergétique et planification 1.2. 18 à 20 territoriale du photovoltaïque

« Ce projet s’inscrit dans un contexte mondial particulier : celui de la lutte contre les gaz à effet de serre. Les activités humaines à travers notamment le bâtiment (chauffage, climatisation, …), le transport (voiture, camion, avion, …), la combustion de sources d'énergie fossile (pétrole, charbon, gaz), l’agriculture, … émettent beaucoup de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. En France métropolitaine, la production d’énergie est responsable de 14 % des émissions de CO2. […] Le SRCAE d’ a été approuvé le 29 juin 2012 par arrêté du Préfet de région. Il identifie 5 axes d’actions en vue d’une meilleure prise en compte des enjeux liés à l’air et à l’énergie. Ces axes comportent chacun des orientations opérationnelles, décrites au chapitre « 2.5 Compatibilité et articulation du projet avec l’affectation des sols et les documents de référence ». Des précisions basées sur le document « Les points de vue de la MRAe Grand Est » sont apportées dans la partie I.3.3 de la présente note.

3) Evolution de la biodiversité sous les panneaux photovoltaïques

3. a. Eléments de retour d’expériences généraux En 2009, le Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire a réalisé un « Guide sur la prise en compte de l’environnement dans les installations photovoltaïques au sol » dans lequel figurent des éléments de retour d’expérience sur l’évolution de la biodiversité sous les panneaux photovoltaïques. Concernant l’avifaune, ce guide précise que : « les suivis au sein des sites allemands révèlent que de nombreuses espèces d’oiseaux peuvent utiliser les zones entre les modules et les bordures d’installations photovoltaïques au sol comme terrain de chasse, d’alimentation ou de nidification. Certaines espèces comme le rouge-queue noir, la bergeronnette grise et la grive litorne nichent sur les supports d’assises en bois, tandis que d’autres espèces comme l’alouette des champs ou la perdrix ont pu être observées en train de couver sur des surfaces libres entre les modules. En dehors des espèces nicheuses, ce sont surtout des oiseaux chanteurs provenant de bosquets voisins qui cherchent leur nourriture dans les surfaces des installations. En automne et en hiver, des colonies plus nombreuses d’oiseaux chanteurs (linottes mélodieuses, moineaux, bruants jaunes, entre

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autres) élisent domicile sur ces surfaces. Les zones non enneigées sous les modules sont privilégiées en hiver comme réserves de nourriture. Des espèces comme la buse variable ou le faucon crécerelle ont été observées en train de chasser à l’intérieur d’installations. Les modules photovoltaïques ne constituent pas des obstacles pour les rapaces ». De plus, le guide de 2009 précise que « un mode de gestion extensif de la surface de l’installation représente une nette amélioration de vie pour la majorité des espèces concernées, en particulier dans les paysages initialement fermés. Le type de revégétalisation et les pratiques agricoles utilisées pour le pâturage ou la récolte de fourrage (p. ex. choix de la période de fenaison) exercent une influence non négligeable sur la qualité des nouveaux biotopes pour les invertébrés. » Concernant la flore, le guide de 2009 précise que « Dans le cas d’une installation fixe, les surfaces situées en dessous des modules sont ombragés toute l’année. Elles reçoivent toutefois de la lumière diffuse en raison de la hauteur minimale des modules (généralement respectée) d’environ 0,80-1,00 m au-dessus du sol. Les surfaces entre les rangées de modules sont ombragées surtout quand le soleil est bas ». Par ailleurs, « l’ombre projetée par les modules en rangées ou dans les installations pivotantes ne semble pas induire une absence totale de végétation. Les installations photovoltaïques ordinaires actuelles respectant une hauteur de 80 cm au sol permettent aux plantes de pousser de manière homogène dans la mesure où la pénétration de lumière diffuse est possible même en dessous des tables modulaires ».

3. b. Eléments de retour d’expérience internes d’EDF Renouvelables Depuis la mise en service de ses première centrales photovoltaïques en France, entre 2008 et 2012, EDF Renouvelables réalise, en interne ou par des experts indépendants, un suivi de l’évolution de la biodiversité après leur installation. Des plans de gestion de la végétation sont mis en œuvre, l’objectif étant de préserver les espèces végétales, les habitats et la faune présents initialement en adaptant la gestion des sites au cours du temps (adaptation des périodes de fauches par exemple). S’agissant des habitats naturels et de la flore, à ce jour, le retour d’expérience semble montrer que, sur sept centrales photovoltaïques suivies entre l’état initial et la situation à n+3 ans : - Un site s’est rudéralisé ; - Deux sites présentent une végétation similaire à la végétation initiale ; - Quatre sites ont vu leur végétation s’améliorer par rapport à l’état initial, en terme qualitatif et de diversité spécifique (pouvant mener à l’expression de la banque de graines d’espèces végétales protégées non recensées initialement). Il arrive que des plantes opportunistes et rudérales colonisent le site dans un premier temps. Les suivis environnementaux réguliers permettent d’adapter la gestion du site et de retrouver après quelques années la végétation initiale, ou améliorée. Une attention particulière est également portée aux espèces exotiques envahissantes. Le suivi des sept centrales photovoltaïques d’EDF Renouvelables a permis de démontrer qu’une gestion différée dans le temps et dans l’espace, adaptée aux enjeux de chaque site, entraine : - Un retour systématique de la végétation sur les centrales photovoltaïques (plus ou moins long) ; - Un retour des espèces initialement inventoriées voire une amélioration de la patrimonialité du site. S’agissant de la faune, les retours d’expérience sont également positifs, comme l’illustre ci-après l’exemple de la centrale photovoltaïque de Toul-Rosières (prenant place sur une ancienne base militaire en Lorraine) :

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Une fois les panneaux en place, et l’herbe ayant poussé en dessous, le site est propice aux oiseaux inféodés aux milieux ouverts, notamment les insectivores, à la faveur des modes de gestion de la végétation (fauche). Il a en effet été signalé sur des centrales gérées par EDF Renouvelables, un maintien des effectifs d’oiseaux nicheurs sur le site, voire une augmentation. Par exemple, sur la centrale de Toul-Rosières, après mise en service de la centrale en 2012, 3 couples d’Alouette lulu étaient recensés contre environ 10 aujourd’hui. Cette espèce niche au sein de la centrale et semble apprécier la gestion mise en place (gestion différenciée, une partie pâturée, les bandes enherbées permettant d’avoir des zones d’alimentation et de refuges). La pie-grièche écorcheur a également été observée sur cette centrale, environ 3 à 6 couples en 2013 contre 10 environ aujourd’hui. La gestion favorable, ainsi que le nombre de proies sous les panneaux qui peut augmenter, permet aux centrales photovoltaïques de constituer un site favorable au nourrissage des oiseaux, et in extenso, aux insectivores. Les populations nicheuses dans les structures arborées ne sont, quant à elles, pas impactées par la présence des modules. On observe effectivement une stabilisation des effectifs sur la centrale photovoltaïque de Toul-Rosières, lors des inventaires d’écoute. Conformément aux engagements environnementaux d’EDF Renouvelables, le mode d’entretien des parcelles des centrales photovoltaïques sur les centrales d’EDF renouvelables est doux : aucun phytocide ni insecticide n’est utilisé et lors des phases de maintenance, aucun usage ou déversement intentionnel de produits polluants n’est autorisé. Les chauves-souris peuvent voler au niveau du sol, entre les rangées de structures et à proximité des zones de chasse privilégiées (mare, et bordures de haies). D’après les retours d’expériences acquises sur les centrales photovoltaïques exploitées par EDF Renouvelables, les modes d’entretien doux décrits ci-dessus sont favorables aux insectes, et de ce fait aux insectivores tels que les chauves-souris. Par conséquent, les ressources trophiques sont présentes pour ces espèces. Il est à noter le cas particulier du site de Toul- Rosières, où certains des anciens bâtiments de l’Armée de l’Air constituaient des gîtes pour les chauves-souris. Des mesures de compensation ou de consolidation des gîtes existants ont été mises en place. De plus, le projet peut positivement impacter les reptiles sur le site. En effet, le projet prévoit le maintien et, si nécessaire, le réensemencement d’une strate herbacée relativement haute sous les panneaux, qui est favorable aux reptiles. Les panneaux créent des zones abritées et ombragées permettant aux reptiles d’être moins visibles et donc moins facilement capturés par les prédateurs. Cela se vérifie sur les centrales photovoltaïques d’EDF Renouvelables, où les suivis environnementaux effectués sur celle de Toul-Rosières démontrent que les populations de reptiles se maintiennent, tout comme la richesse spécifique. Le Lézard des murailles et l’Orvet fragile y ont notamment été observés. L’aménagement d’une centrale photovoltaïque semble convenir aux amphibiens, dès lors que les habitats qui leur sont favorables sont présents au sein ou à proximité de la centrale. On observe par exemple une augmentation de la diversité spécifique sur la centrale photovoltaïque de Toul-Rosières. En effet, un bassin de rétention aménagé dans le cadre du projet, a été colonisé par deux nouvelles espèces : le Triton crêté et le Triton alpestre. Ce sont au total au moins 5 espèces qui fréquentent la centrale, dont le Crapaud commun et la Salamandre tachetée. Avec l’expérience d’installations photovoltaïques en activité, il apparaît que les zones d’ombre et les zones ensoleillées attirent des populations différentes d’insectes, favorisant la biodiversité. C’est ce que l’on constate sur la centrale photovoltaïque de Toul-Rosières, où la diversité spécifique se maintient (voire augmente, suivant les années). On observe également des augmentations d’effectifs (par exemple pour l’Azuré du serpolet ou la Laineuse du Prunellier).

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3.c. Extrait de l’étude d’impacts du projet de centrale photovoltaïque au sol sur la commune de Habsheim

Nom du chapitre Référence chapitre Page document Incidences du projet sur les ZNIEFF 6.3.2 178 Mesures d’accompagnement - AE1- 8.5.d 228 Gestion écologique des pelouses sous les panneaux photovoltaïques

6.3.2. Incidences du projet sur les ZNIEFF « Dans la situation projetée, les monocultures en question seront remplacées en quelques années par un couvert herbacé permanent dont l’objectif est d’atteindre le stade de pelouse, mais qui passera préalablement par un stade de friche thermophile annuelle, puis vivace. De ce fait, on peut considérer que le projet photovoltaïque converge vers cet objectif car il constitue une remise en herbe du site, sans toutefois constituer une renaturation à part entière, en raison de l’activité d’exploitation photovoltaïque qui y prendra place. L’évolution (plus lente) vers une lande acidiphile est également possible en cas de gestion extensive, mais aucune information sur la durée d’une telle évolution n’est disponible. La valeur écologique de ces pelouses (ainsi que du stade de friche) sera nettement plus élevée que les actuelles monocultures, pour lesquelles aucune espèce végétale patrimoniale, menacée ou protégée n’a été observée lors des relevés réalisés en 2018 et 2019. Ainsi, les milieux naturels d’intérêt patrimonial seront à termes étendus sur 24 ha (sur les 162 ha de la ZNIEFF), ce qui est jugé positivement significatif » d) AE1-Gestion écologique des pelouses sous les panneaux photovoltaïques « La strate herbacée qui se développera sous les panneaux photovoltaïques suivra le cheminement suivant, depuis la fin de la phase travaux et jusqu’à la fin de sa durée d’exploitation : Jachère => Friche herbacée annuelle/vivace => pelouse mésoxérophile sur sol drainant […] Il est attendu qu’après un passage plus ou moins long par le stade de jachère-friche, la végétation s’homogénéise pour atteindre le stade de pelouse. Un important transfert passif (ou actif) de graines est attendu depuis les pelouses de l’aérodrome jusqu’au site de projet. Cette proximité facilitera la transition de la jachère vers la pelouse. »

4) Raccordement au réseau électrique Le raccordement de la centrale photovoltaïque au réseau électrique est traité dans plusieurs parties de l’étude d’impacts. Extrait de l’étude d’impacts du projet de centrale photovoltaïque au sol sur la commune de Habsheim Nom du chapitre Référence chapitre Page document Le raccordement électrique 2.2.6. 29-31 Incidences prévisibles du raccordement 6.6. 208-212 potentiel au réseau

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Évaluation des incidences sur les sites 11.1.c 252 Natura 2000 - Conclusion de l’analyse préliminaire des incidences

2.2.6. Le raccordement électrique « Le raccordement électrique externe à la centrale photovoltaïque jusqu’au : • Réseau de distribution publique. Cet ouvrage est intégré à la concession locale de distribution d’électricité gérée par ENEDIS ou une entreprise locale de distribution (ELD). • Le réseau électrique externe relie les postes de livraison au réseau public de distribution ou de transport d’électricité. Ce réseau est réalisé par le gestionnaire du réseau de distribution (ENEDIS / ELD ou RTE). • Il est envisagé de raccorder le parc au poste source d’Ottmarsheim situé sur la commune d’Ottmarsheim, distant d’environ 8 km du projet. Une demande de pré- étude simple, demandée par EDF Renouvelables France à ENEDIS est en cours. • Le tracé du raccordement au réseau ne peut être connu qu’à l’issue de l’obtention de l’ensemble des autorisations administratives du projet (voir procédures de raccordement ENEDIS/RTE1). Cependant, la présente étude d’impact doit considérer ce raccordement comme faisant partie du « projet » envisagé (article L.122-2 du Code de l’Environnement). De ce fait, l’ensemble des effets sur l’environnement sera étudié dans la présente étude d’impact, avec les connaissances actuelles des incidences les plus probables d’un tracé de raccordement. En cas de modification majeur du tracé de raccordement par rapport au scénario présenté, l’étude d’impact pourra être complétée comme le stipule la loi (L122-1-1 du Code de l’Environnement). Une demande de pré-étude simple est en cours auprès d’ENEDIS dans le cadre du projet. Les routes et chemins seront utilisés en priorité et le raccordement s’effectuera en souterrain le long des voies. Ci-après une carte illustrant le tracé de ce raccordement prévisionnel. A noter que le canal du Rhône au Rhin est concerné par le tracé de raccordement du projet. Un forage dirigé représente aujourd’hui la solution la plus adaptée au passage du canal. »

6.6. Incidences prévisibles du raccordement potentiel au réseau « Le raccordement de la centrale photovoltaïque au réseau public est une opération menée par le gestionnaire de réseau ENEDIS qui en est le maître d’ouvrage et non la SAS Centrale photovoltaïque d’Habsheim. Le câble souterrain qui relie la centrale photovoltaïque au poste source est la propriété du gestionnaire de réseau. C’est donc le gestionnaire de réseau qui choisit le tracé du raccordement selon des caractéristiques techniques et économiques qui lui sont propres. Par ailleurs, le résultat de la « demande de raccordement », incluant notamment le tracé définitif du raccordement, n’est fourni par ENEDIS qu’une fois le Permis de Construire accordé à la SAS Centrale photovoltaïque d’Habsheim, et ce conformément à la procédure de traitement des demandes de raccordement publiée sur le site Internet d’ENEDIS : […]

1 http://clients.rte-france.com/lang/fr/clients_producteurs/mediatheque_client/dtr.jsp http://www.enedis.fr/produire-de-lelectricite-en-bt-36-kva-hta

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Le retour d’ENEDIS sur le tracé du raccordement n’est pas encore connu. Toutefois, une expertise interne a été menée sur le raccordement le plus adéquat pour ce projet. Aujourd’hui, le raccordement envisagé rejoint le poste source de Ottmarsheim sur la commune de Ottmarsheim, à environ 8 km à l’est du projet. Les travaux s’effectueront dans la forêt de la Hardt et en milieu agricole ainsi qu’en dessous du canal du Rhône au Rhin. Ce raccordement emprunterait en grande majorité les chemins existants de la forêt de la Hardt d’une largeur plus que suffisante pour éviter tout défrichement. Quelques passages pourront demander un débroussaillage afin de faire passer une trancheuse. Ils représentent moins de 5 % du tracé de raccordement total. Le passage du canal du Rhône au Rhin, d’une largeur d’environ 100 m s’effectuera par forage dirigé. Enfin une fois la forêt de la Hardt traversée d’ouest en est, le tracé de raccordement suivrait les chemins agricoles et routes existants jusqu’au poste source. La société ENEDIS fournira le tracé définitif du raccordement dès l’obtention du permis de construire.

Figure 169 : Raccordement possible pour le projet […] Les incidences prévisibles de ce type de chantier concernent : • L’envol de poussières lors de la création de la tranchée : ici, les zones sensibles sont situées au droit du Canal du Rhône au Rhin qui est traversé en partie Est du raccordement ; • L’effet d’emprise des terres excavées qui ne seront stockées que le temps d’enfouir les câbles, puis remises en place. Il restera un surplus de volume correspondant à l’emplacement des câbles. Ces terres devront être épandues sur des terrains

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moyennant un accord avec les propriétaires, ou évacuées en décharge spécialisée (risque de pollution aux hydrocarbures pour les couches sous les routes). ; • La gêne à la circulation, bien que moindre mais bien réelle. La durée de ces travaux n’est pas spécifiée mais il convient de préciser que le maître d’œuvre s’assurera de limiter cette gêne le plus possible (concertation avec le Conseil Départemental pour éviter les travaux simultanés sur le réseau viaire impliquant une déviation ou au contraire pour associer ces travaux à ceux de la fibre ou de canalisation d’assainissement par exemple). S’ils sont concernés, un plan de circulation sera adopté au niveau des ponts (alternance a priori) en accord avec le gestionnaire du réseau viaire ; • Les nuisances sonores : très locales et atténuées par la présence de nuisances en provenance des routes. Le maître d’œuvre veillera à respecter les horaires réglementaires (pas de travaux en période nocturne) ; • Les nuisances visuelles : aucun éclairage ne sera employé ici. Cela permettra de limiter les effets sur la faune. Par ailleurs, le paysage ne sera pas modifié dans la mesure où les câbles seront enfouis et où les travaux ne nécessiteront que 3 engins et ce de manière temporaire ; • La base vie des ouvriers du chantier sera implantée sur des terrains, soit publics, soit en accord avec un propriétaire. Des toilettes chimiques seront employées et assainies de sorte à respecter les normes en vigueur ; • Le tracé prévisionnel du raccordement est situé le long de l’emprise des chemins d’une largeur très importante, les incidences sur le milieu naturel et les sites NATURA 2000 concernant la Forêt de la Hardt sont donc négligeables ; • En cas de franchissement de cours d’eau, le raccordement suit habituellement les voies de circulation qui elles-mêmes enjambent les cours d’eau par des ponts existants, lorsqu’ils existent. Le passage par encorbellement sera privilégié pour le passage des câbles, et induira une incidence nulle sur l’enjeu écologique lié aux cours d’eau. En l’absence de pont comme c’est le cas ici, le franchissement se fera par forage dirigé (absence d’incidence sur le paysage). • Aucun défrichement n’est prévu pour ce tracé prévisionnel, celui-ci empruntant les pistes forestières existantes. Les mesures d’évitement et les mesures de réduction (passage du raccordement le long de l’emprise des routes) appliquées par le Maître d’Ouvrage ENEDIS lors des travaux de raccordement limitent l’incidence du tracé prévisionnel sur l’environnement et sur le milieu naturel. Par ailleurs l’incidence du raccordement sur le milieu humain est faible dans la mesure où les travaux de raccordement sont courts dans le temps et localisés. Si un débroussaillage est nécessaire, il devra intervenir à une période évitant un dérangement de la faune, en particulier les oiseaux, soit entre les mois de septembre et de février. Les incidences résiduelles sont donc estimées à un niveau négligeable. »

11.1. Évaluation des incidences sur les sites Natura 2000 c) Conclusion de l’analyse préliminaire des incidences « Au regard de l’analyse préliminaire des incidences réalisée, il apparaît que plusieurs espèces et habitats Natura 2000 sont présents ou sont susceptibles d’être présents dans l’aire immédiate ou rapprochée du projet. Les espèces et habitats Natura 2000 en Forêt de la Hardt ne sont en principe pas concernés par des incidences de la mise en œuvre du raccordement externe, celui-ci étant défini dans l’emprise des pistes artificialisées, et de nature très temporaire. De ce fait, les incidences du raccordement ne sont pas considérées dans l’évaluation qui suit. » Le raccordement de la centrale photovoltaïque d’Habsheim au réseau public est une opération menée par le gestionnaire de réseau ENEDIS et n’est donc pas connu à ce jour. Toutefois, un tracé prévisionnel a été établi dans le cadre de cette étude dont l’analyse conclut à un impact négligeable sur l’environnement qu’il traverse. Il en effet prévu dans cette version prévisionnelle, d’emprunter des routes déjà artificialisés tout en suivant des

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chemins peu empruntés (raccordement majoritairement en forêt) limitant les impacts sur les milieux naturels et humains. De plus, les travaux (dont le raccordement) qui engendrent le plus de dérangement d’espèces seront initiées, puis réalisées entre le mois d’octobre et le mois de février. Une fois le chantier démarré et ces phases exécutées, le reste du chantier pourra se dérouler dans la continuité. Au regard des éléments apportés dans l’étude d’impact du projet et des précisions ci- dessus, le pétitionnaire considère avoir répondu à l’attente de la MRAE sur l’aspect particulier du raccordement.

5) Composition chimique des panneaux et gestion des déchets en fin d’exploitation La composition chimique des panneaux est traitée dans la partie « les modules photovoltaïques ». Extrait de l’étude d’impacts du projet de centrale photovoltaïque au sol sur la commune de Habsheim

Nom du chapitre Référence chapitre Page document Les modules photovoltaïques 2.2.4. 28 Démantèlement de la centrale 2.3.3. 37-40 photovoltaïque et remise en état

2.2.4. Les modules photovoltaïques « D’un point de vue général, deux technologies, le silicium cristallin et les cellules à couche mince, dominent actuellement le marché. Les cellules en silicium cristallin : Ce type de cellule est constitué de fines plaques de silicium, un élément chimique très abondant et qui s’extrait notamment du sable ou du quartz. Le silicium est obtenu à partir d’un seul cristal ou de plusieurs cristaux : on parle alors de cellules monocristallines ou multi cristallines. Les cellules en silicium cristallin sont d’un bon rendement (de 14 à 15% pour le multi cristallin et de près de 16 à 19% pour le monocristallin). Elles représentent un peu moins de 90% du marché actuel. Les cellules en couches minces : Les cellules en couches minces sont fabriquées en déposant une ou plusieurs couches semi-conductrices et photosensibles sur un support de verre, de plastique, d’acier… Cette technologie permet de diminuer le coût de fabrication, mais son rendement est inférieur à celui des cellules en silicium cristallin (il est de l’ordre de 5 à 13%). Les cellules en couches minces les plus répandues sont en silicium amorphe, composées de silicium projeté sur un matériel souple. La technologie des cellules en couches minces connaît actuellement un fort développement, sa part de marché étant passée de 2%, il y a quelques années, à plus de 10% aujourd'hui. Concernant le projet de centrale photovoltaïque de l’aérodrome de Mulhouse-Habsheim, les cellules installées seront en silicium, monocristallin ou polycristallin. »

2.3.3. Démantèlement de la centrale photovoltaïque et remise en état « Comme toute installation de production énergétique, la présente installation n’a pas de caractère permanent et définitif. Le démantèlement de l’installation consistera à déposer

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tous les éléments constitutifs du système, depuis les modules jusqu’aux câbles électriques en passant par les structures de support. […] Le recyclage en fin de vie des panneaux photovoltaïques est devenu obligatoire en France depuis août 2014. La refonte de la directive DEEE – 2002/96/CE a abouti à la publication d’une nouvelle version où les panneaux photovoltaïques en fin de vie sont désormais considérés comme des déchets d’équipements électriques et électroniques et entrent dans le processus de valorisation des DEEE. […] En France c’est l’association européenne PV CYCLE, via sa filiale française qui est chargée de collecter cette taxe et d’organiser le recyclage des panneaux en fin de vie. Fondée en 2007, PV CYCLE est une association européenne à but non lucratif, créée pour mettre en œuvre l’engagement des professionnels du photovoltaïque sur la création d’une filière de recyclage des panneaux en fin de vie. Constituée entre autres de fabricants, d’importateurs, d’instituts de recherche, PV cycle compte aujourd’hui 50 membres engagés, dont les fabricants Trina Solar, Photowatt, Centrosolar, LG, Hyundai, Atersa, Moserbaer, YingliSolar et Canadian Solar. […] Les adhérents de PV CYCLE se sont engagés à recycler au minimum 85 % des constituants des panneaux solaires, valeur qui tient compte des pertes dues au procédé de recyclage des différents composants.» Depuis 2007, la filière solaire en Europe s’est structurée autour de l’association PV Cycle pour le recyclage des modules photovoltaïques. EDF ENR et Photowatt sont membres fondateurs de PV Cycle France et sont donc en conformité avec la Directive Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques (consultation du site internet PV cycle, le 12 novembre2019). Quel que soit le type de panneaux installés, EDF Renouvelables s’engage à recycler les constituants des panneaux solaires en fin de vie.

6) Type de fondation arrêté Le type de fondation est traitée dans la partie « description des phases opérationnelles du projet ». Extrait de l’étude d’impacts du projet de centrale photovoltaïque au sol sur la commune de Habsheim Nom du chapitre Référence chapitre Page document Modalités de réalisation des travaux 2.3.1.2. 24-25

« Les fondations assureront l’ancrage au sol de l’ensemble. Leur profondeur d’ancrage dans le sol dépasse rarement les 80-120 cm. Leurs dimensions sont calculées au cas par cas, en fonction de la taille des structures et de la nature du terrain d’implantation qualifiée lors des études géotechniques menées en amont de la construction de la centrale. Leur forme peut varier : massif circulaire ou carré. Plusieurs types de fondation existent aujourd’hui : – Ancrage des pieux métalliques porteur des modules dans le sol par des plots béton ou sans plot béton (cas des pieux battus) ; – Blocs bétons (longrines) posés sur le sol. EDF Renouvelables France veillera à ce que l’emprise des fondations soit faible, afin de réduire au maximum l’impact sur les sols et de garantir que le projet ne fasse pas obstacle aux écoulements sur les terrains et ne modifie pas les écoulements à l’amont et à l’aval du projet.

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Considérant les enjeux hydrogéologiques, la solution privilégiée est l’implantation de pieux battus d’une profondeur comprise entre 1 et 2,50 m sans plot béton. Ce type de fondation représente la solution nécessitant le moins de remaniement du sol. » A l’heure actuelle le type de fondation n’est pas encore totalement arrêté. Il s’agira en autant que possible de pieux battus.

I.2.2 Avis sur le projet présenté

Dans cette partie, la MRAE reprend les informations du dossier de demande d’Autorisation Unique. Aucune remarque de la part du pétitionnaire n’est à apporter.

La MRAE présente la synthèse de son analyse, chaque point est abordé dans la partie Avis détaillé.

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I.3. Avis détaillé

I.3.1 Présentation générale du projet

Dans cette partie, la MRAE reprend les informations du dossier de demande d’Autorisation Unique. Aucune remarque de la part du pétitionnaire n’est à apporter.

I.3.2 Articulation avec les documents de planification, présentation des solutions alternatives au projet et justification du projet

1) Mises en compatibilité des documents d’urbanisme Aucune remarque de la part du pétitionnaire n’est à apporter. 2) Articulation avec les documents de planification Aucune remarque de la part du pétitionnaire n’est à apporter. 3) Solutions alternatives et justification du projet Dans cette partie de l’avis , la MRAE souligne le point suivant : « L’Ae regrette l’absence de présentation de scénarios alternatifs présentant un moindre impact environnemental » Lors de la phase d’appel à projet, menée par le Syndicat de l’Aérodrome de Mulhouse- Habsheim (SYMA), une zone d’implantation potentielle fut prédéfinie. Ainsi, au regard des possibilités qu’offraient les terrains de l’aérodrome, des zones alternatives de développement furent ciblées. Suite à la transmission des inventaires faunistiques et floristiques menés sur l’ensemble de l’aérodrome en 2018, EDF Renouvelables France et le SYMA décidèrent de ne développer que la zone de moindre enjeu, où prend place aujourd’hui le projet de centrale photovoltaïque (voir Figure 1 : Synthèse cartographique des enjeux faunistiques et floristiques). D’autre part, il est important de rappeler que deux scénarios distincts ont été analysés dans le cadre de l’étude d’impact sur l’environnement, comme cela est indiqué page 169. La variante finalement retenue permet de minimiser les impacts du projet, en excluant certaines zones d’une grande richesse floristique : • Exclusion de la pelouse située à l’extérieur de l’emprise clôturée de l’aérodrome • Conservation de la clôture existante • Évitement des pelouse et landes sèches Au regard des éléments apportés au I.1.3.1 de la présente note et des compléments apportés ci-dessus, le pétitionnaire considère avoir à travers l’analyse des enjeux écologiques réalisée sur l’ensemble des terrains de l’aérodrome de Mulhouse-Habsheim, évalué les possibilités de développement qu’offrait le terrain et retenu le meilleur scénario d’implantation.

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I.3.3 Analyse de la qualité de l’étude d’impact et de la prise en compte de l’environnement

1) L’atténuation du changement climatique :

Positionner le projet dans les politiques publiques relatives aux ENR : La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) fixe les priorités d’actions des pouvoirs publics dans le domaine de l’énergie et notamment la promotion des énergies renouvelables (Document de synthèse ; stratégie française pour l’énergie et le climat 2019-2023 et 2024-2028 ; 2019). Une attention particulière est portée sur le solaire photovoltaïque et notamment sur des points de vigilance quant au développement de grandes centrales au sol. En effet « le gouvernement veillera à ce que les projets respectent la biodiversité et les terres agricoles et forestières, en privilégiant l’utilisation de friches industrielles, de délaissés autoroutiers, de terrains militaires ou encore la solarisation de grandes toitures, qui deviendra progressivement obligatoire ». Le projet de centrale photovoltaïque de Habsheim prend en compte ces points de vigilance de la PPE en se positionnant précisément sur une friche industrielle (pollution partielle du sol sur une partie du site). Il prend en compte les enjeux environnementaux, la faisabilité locale et se trouve hors de conflits d’usages. Le projet est donc en adéquation avec les objectifs nationaux. La Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre national à l’horizon 2050. Décarboner et diversifier le mix énergétique via notamment le développement des énergies renouvelables fait partie des principaux leviers pour agir. Il est indiqué que « les actions en faveur des énergies renouvelables et de récupération devront être poursuivies ». Le projet de centrale photovoltaïque de Habsheim s’inscrit donc dans ces orientations structurantes.

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Au niveau régional, le SRADDET (Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires) Grand Est (Projet de Stratégie Nationale Bas-Carbone, 2019) s’engage dans un modèle énergétique durable. Le projet de centrale photovoltaïque de Habsheim s’inscrit dans trois objectifs centraux du SRADDET Grand EST : - Objectif 1 : Devenir une région à énergie positive et bas carbone à l’horizon 2050. Le scénario climat-air-énergie choisi vise à couvrir l’équivalent annuel des besoins énergétiques régionaux par la production régionale d’énergies renouvelables ; - Objectif 4 : Développer les énergies renouvelables pour diversifier le mix énergétique. Il vise à développer la production et le stockage des énergies renouvelables et de récupération ; - Objectif 11 : Economiser le foncier naturel, agricole et forestier. L’optimisation des espaces déjà artificialisés est le levier majeur de la mise en œuvre de cet objectif.

Par ailleurs, afin d’anticiper les conséquences de l’arrêt des deux réacteurs nucléaires de la centrale de Fessenheim d’ici à l’été 2020, un projet à l’échelle du territoire a été élaboré. Il s’articule autour de quatre axes stratégiques : développement économique, mobilités transfrontalières, transition énergétique et innovation (Comité de pilotage ministériel pour l’avenir du territoire de Fessenheim, le 01 février 2019). Ce projet vise à faire du Haut- Rhin un territoire de référence à l’échelle européenne en matière d’économie bas carbone. C’est dans ce contexte que l’appel d’offres photovoltaïque dédié au Haut-Rhin a été créé pour assurer la reconversion du territoire de Fessenheim. Le projet de centrale photovoltaïque de Habsheim s’inscrit dans cette démarche de reconversion d’un point de vue économique et de transition énergétique. Identifier et quantifier la source d’énergie ou la source de production d’électricité à laquelle se substituera le projet : La répartition de la production d’électricité dans la région Grand Est pour l’année 2018 est représentée dans la figure suivante :

Figure 2 : Répartition de la production d’électricité dans la région Grand Est (Source RTE, 2018)

La production nucléaire reste majoritaire, elle est suivie par la production d’énergie thermique. Ces deux types d’énergie ne sont pas intermittentes et sont stables au cours de l’année. L’énergie photovoltaïque (0,6% de la production d’énergie régionale) permet de produire de l’électricité par la transformation d’une partie du rayonnement solaire au moyen de cellule photovoltaïque. Cette ressource électrique est dépendante de l’énergie solaire et donc intermittente. La centrale photovoltaïque de Habsheim pourra produire en moyenne sur l’année 27 870 MWh/an. L’énergie produite peut se

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substituer aux énergies (nucléaire et thermique) nécessaires aux industries qui fonctionnent notamment en journée. Cependant, l’engagement dans un modèle énergétique durable nécessite des besoins supplémentaires en termes de stockage. En effet l’apport intermittent des énergies décarbonées (photovoltaïque et éolien) implique une flexibilité. Ainsi le projet de centrale photovoltaïque de Habsheim s’inscrit dans les politiques relatives aux ENR nationale et régionale. Evaluer l’ensemble des impacts négatifs économisés par substitution : Extrait de l’étude d’impacts du projet de centrale photovoltaïque au sol sur la commune de Habsheim

Nom du chapitre Référence chapitre Page document Description du projet 2.1 23 Description des caractéristiques 2.2. 25 physiques du projet

« Une installation photovoltaïque ne génère pas de gaz à effet de serre durant son fonctionnement. Elle ne produit aucun déchet dangereux et n’émet pas de polluants locaux. Du point de vue des émissions évitées, on estime que 1 kW photovoltaïque permet d’économiser entre 1,4 t et 3,4 t de CO2 sur sa durée de vie. (Source : Agence internationale de l’énergie).» « La centrale atteindra une puissance totale d’environ 25,8 MWc. Elle permettra ainsi d’alimenter 12 890 habitants et de réduire l’émission de gaz à effet de serre de 249 tonnes par an. » De plus la production d’électricité par la technologie solaire photovoltaïque présente, outre les « aspects CO2 » de nombreux avantages qui s’appliqueront à la centrale de Habsheim et qu’il convient ici de rappeler : - Il n’y pas de rejets dans l’air d’aucune sorte que ce soit ; - Outre les résidus présents à la fin du recyclage (cf. partie sur le recyclage), elle ne produit pas de déchets récurrents. Les incidences positives du projet peuvent aussi être maximisées : Tout comme pour l’ensemble des centrales exploitées par EDF Renouvelables, la production de la centrale photovoltaïque de Habsheim sera optimisée et ce à plusieurs égards : - Au moment du choix des panneaux, les panneaux les plus performants avec les technologies à date seront sélectionnés dans une logique d’optimisation technico- économique du projet - Durant le fonctionnement de la centrale, la production sera pilotée finement et par exemple, les périodes de maintenance préventive nécessitant des arrêts de production seront programmées en priorité lorsque la production sera faible Enfin, autant que faire se peut et toujours en lien avec le gestionnaire de réseau, lorsque cela est possible et opportun, les centrales solaires, dont celles de Habsheim sont privilégiées par rapport aux outils de production électriques les plus polluants durant les périodes de pointe.

2) Perturbation du trafic aérien Aucune remarque de la part du pétitionnaire n’est à apporter.

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3) L’alimentation en eau Sur le plan hydraulique et hydrogéologique du projet, la MRAE Grand Est souhaite préciser le régime d’infiltration qu’il faut considérer au droit des panneaux, que ce soit en terme de répartition au sol de l’eau de pluie que d’entrainement d’éléments extérieurs. Les éléments de réponse sont issus de l’expertise complémentaire réalisée par un expert hydrogéologue, M. Sauter, laquelle figure en annexe.

Régime d’infiltration de l’eau de pluie au droit des panneaux photovoltaïques

Le recouvrement du sol provoque, si la structure n’est pas transparente vis-à-vis des écoulements d'eau, une possible répartition disparate des précipitations au niveau des tables (faible en dessous, concentration à l’aplomb du bas de pente des modules). Les structures installées sur le projet respectent cet aspect du projet puisqu’un écoulement peut se faire au niveau des rainures entre les panneaux, comme illustré sur le schéma ci- dessous.

Ruissellement direct

Figure 3 : Ecoulement au droit des panneaux photovoltaïque du projet

Evaluation des entraînements vers la nappe phréatique Lors de l’évaluation des impacts du projet, les risques inhérents à la nappe phréatique ont été regardés avec la plus grande attention. Le choix d’installer des pieux en acier galvanisé répond à la volonté de limiter les remaniements du sol et donc minimiser les risques de pollution de la nappe phréatique. La MRAE Grand Est souhaite de ce fait des précisions sur ce type de fondation.

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Il est important de rappeler que la « durée de contact » de l’eau de pluie avec les structures est court, limitant considérablement l’entraînement d’éléments métalliques tels que le zinc vers la nappe phréatique. Il faut de plus savoir que la couche de zinc qui protège le fondations est très mince (environ 70μm), soit uniquement sur la « peau » des structures, et que la vitesse de dégradation est de l’ordre de quelques μm par an et bien en deçà des limites de concentration préconisées. La corrosion, de manière générale, est un phénomène très long et très lent. Toutefois, dans un soucis de transparence et dans le but de soulever tous doute à ce sujet, EDF Renouvelables France a souhaité analyser plus précisément l’entrainement de ce type d’éléments vers la nappe phréatique. Une nouvelle étude a été menée par Marc SAUTER, hydrogéologue en charge d’étudier les impacts du projet de centrale photovoltaïque sur les eaux souterraines, de manière à examiner s’il existe un risque potentiel présenté par les fondations en acier galvanisé. Ci-dessous, un résumé de son analyse, disponible en annexe 2 du présent dossier.

Dans un premier temps, il faut noter que l'usage de la galvanisation est extrêmement répandu et que ses applications sont omniprésentes dans l'environnement humain au travers de structures métalliques telles que ponts, éléments de couverture, glissières de sécurité, éclairage urbain, pylônes, clôtures, conduites d'eau, etc. Le zinc joue un rôle important dans la santé humaine et la santé des écosystèmes car il constitue un élément essentiel pour le bon fonctionnement du métabolisme des organismes vivants. Il est par contre toxique à forte dose, et peut conduire à des pathologie liées à la solubilité de ses sels (notamment chlorure ou sulfate) ou par inhalation lors du travail des métaux (fonderie ou soudage). Aujourd’hui, il est utilisé en revêtement anti-corrosion sur l'acier et dans des conditions habituelles il est considéré comme inerte et sans risque particulier pour la santé humaine.

A l'heure actuelle la législation française (arrêté du 11 janvier 2017) ne fixe plus de limite de qualité pour le zinc. Auparavant (décret du 3 janvier 1989) la limite était de 5 mg/L (5000 µg/L). Pour sa part, l'OMS fixe la concentration acceptable à 3 mg/L pour l'eau de boisson. Ces valeurs sont nettement supérieures aux limites admises pour d'autres métaux, notamment le cadmium (5 µg/L) ou le plomb (10 µg/L) qui ne concernent en aucun cas les structures prochainement installées, et sont citées ici uniquement à titre de comparaison.

A proximité du projet, les analyses réalisées sur les eaux souterraines montrent des concentrations variables, mesurées au travers de plusieurs campagnes sur les ouvrages les plus proches (données disponibles sur le site Internet de l'APRONA). Pour la période 2011-2016, les analyses montrent : - Sur le forage de Habsheim F5, 8 analyses avec des concentrations allant de 4,3 à 35,7 µg/L, avec une moyenne de 10 µg/L. - Sur le forage de Habsheim F6 : 6 analyses avec des concentrations allant 14,7 à 255 µg/L, avec une moyenne de 87 µg/L.

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Ces concentrations restent largement inférieures à la limite de qualité antérieure de 5 mg/L.

Pour ce qui est du projet de centrale photovoltaïque, un calcul a été réalisé avec des hypothèses considérées comme sécuritaires correspondant donc à un risque maximal (cf. détail en annexe). Le calcul aboutit à un accroissement potentiel maximal de la concentration en zinc aux captages de 8,0 µg/L. En appliquant les règles du calcul d'incertitude, on peut alors estimer que l'accroissement de la concentration en zinc aux captages d'eau potable sera compris dans une fourchette de 0,3 à 8 µg/L.

Au vu des concentrations déjà présentes et d'une limite de qualité pour les eaux de boissons de 3 ou 5 mg/L, on peut considérer dans ces conditions que l'apport possible de zinc aux captages ne présente aucun risque pour la santé humaine.

Bien que le risque d'impact puisse être considéré comme très faible (voire non décelable), il sera mis en œuvre une surveillance des eaux souterraines au moyen de deux piézomètres, un en limite aval du projet et un en limite amont, comme cela est prévu dans l’étude d’impact du projet. Des analyses périodiques seront réalisées pour vérifier l'absence d'anomalie de la teneur en zinc ainsi qu'en d'autres composé ou éléments potentiellement à risque (notamment hydrocarbures pendant la phase chantier).

4) La biodiversité et les milieux naturels : Aucune remarque de la part du pétitionnaire n’est à apporter.

5) Le paysage Aucune remarque de la part du pétitionnaire n’est à apporter.

6) Démantèlement et remise en état du site Aucune remarque de la part du pétitionnaire n’est à apporter.

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II. ANNEXES

Annexe 1 : Avis de l’Autorité Environnementale (septembre 2019)

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Grand Est

Avis sur le projet de construction d’une centrale photovoltaïque au sol sur l’aérodrome de Mulhouse Habsheim porté par la société EDF Renouvelables France et sur la mise en compatibilité du plan local d’urbanisme de Habsheim (68)

n°MRAe2019APGE84

Nom du pétitionnaire EDF Renouvelables France Commune(s) Habsheim Département(s) Haut-Rhin Construction d’une centrale photovoltaïque au sol et mise en Objet de la demande compatibilité du plan local d’urbanisme de Habsheim Date de saisine de l’Autorité 16/07/19 Environnementale

Mission Régionale d’Autorité Environnementale Grand Est 1/13 Préambule relatif à l’élaboration de l’avis

En application de la directive européenne sur l’évaluation environnementale des projets, tous les projets soumis à évaluation environnementale, comprenant notamment la production d’une étude d’impact, en application de l’article R.122-2 du code de l’environnement, font l’objet d’un avis d’une « autorité environnementale » désignée par la réglementation. Cet avis est mis à disposition du maître d’ouvrage, de l’autorité décisionnaire et du public.

En ce qui concerne la centrale photovoltaïque de Habsheim, à la suite de la décision du Conseil d’État n°400 559 du 6 décembre 2017, venue annuler les dispositions du décret n°2016-519 du 28 avril 2016 en tant qu’elles maintenaient le préfet de région comme autorité environnementale, la Mission régionale d’autorité environnementale1 (MRAe) Grand Est, du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) a été saisie pour avis par la DDT du Haut-Rhin le 16 juillet 2019.

Conformément aux dispositions de l’article R.122-7 du code de l’environnement, l’Agence Régionale de Santé (ARS) et le préfet du Haut-Rhin (DDT 68) ont été consultés.

Après en avoir délibéré lors de la réunion du 12 septembre 2019, en présence de Gérard Folny et André van Campernolle, membres associés, d’Alby Schmitt, membre permanent et président de la MRAe, Jean-Philippe Moretau, membre permanent, la MRAe rend l’avis qui suit, dans lequel les recommandations sont portées en italique gras pour en faciliter la lecture.

Il est rappelé ici que cet avis porte sur la qualité de l’évaluation environnementale présentée par le maître d’ouvrage et sur la prise en compte de l’environnement par le projet. Il vise à permettre d’améliorer sa conception et la participation du public à l’élaboration des décisions qui portent sur ce projet. La décision de l’autorité compétente qui autorise le pétitionnaire ou le maître d’ouvrage à réaliser le projet prend en considération cet avis (cf. article L.122-1-1 du code de l’environnement). L’avis de l’autorité environnementale fait l’objet d’une réponse écrite de la part du maître d’ouvrage (cf. article L.122-1 du code de l’environnement).

1 Désignée ci-après par l’Autorité environnementale (Ae).

Mission Régionale d’Autorité Environnementale Grand Est 2/13 Synthèse de l’avis

Partie 1 : avis sur l’appel d’offres photovoltaïque post Fessenheim.

Conformément aux engagements pris lors du comité de pilotage pour l’avenir du territoire de Fessenheim, le gouvernement a engagé en janvier 2018 un processus auprès de la Commission européenne en vue de lancer un appel d’offres solaire spécifique au Haut-Rhin. La Commission européenne a validé le régime d’aide envisagé, ouvrant la voie au lancement de l’appel d’offres. Limité aux projets situés dans le département du Haut-Rhin, cet appel d’offres permettra de développer 200 MW2 par des centrales au sol objet de cet avis (famille 1)3, 75 MW par des grandes installations sur toiture (famille 2) et 25 MW par des petites installations sur toiture (famille 3). Un bonus sera attribué aux centrales qui s’implanteront sur des terrains dégradés.

L’appel d’offres est prévu sur 2019 et 2020 avec 3 périodes de candidatures : Période Dépôt des offres Puissance en MW Famille 1 Famille 2 Famille 3 1 2e semestre 2019 40 15 5 2 1er semestre 2020 80 30 10 3 2e semestre 2020 80 30 10

Le cahier des charges de l’appel d’offres vise à préserver les espaces boisés et agricoles et de minimiser l’impact environnemental des projets. Pour cela, il décline 3 conditions d’implantation possible des projets. Cet objectif et les trois conditions d’implantation des projets ne prennent pas en compte toutes les orientations de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité 2011-2020 4 (notamment préserver le vivant et sa capacité à évoluer et assurer la cohérence des politiques et l’efficacité de l’action) ainsi que le Plan Biodiversité du comité interministériel du 4 juillet 2018 5 (notamment limiter la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers pour atteindre l’objectif de zéro artificialisation nette). Plusieurs projets éligibles prévoient un défrichement ou un déboisement et sont situés dans des zonages environnementaux (Natura 2000, ZNIEFF, trame verte et bleue…).

L’Autorité environnementale constate que le chapitre traitant de la localisation des projets dans le cahier des charges de l’appel d’offres est insuffisant pour une bonne prise en compte des enjeux environnementaux, notamment ceux sur la biodiversité et du paysage, et du schéma régional de raccordement au réseau des énergies renouvelable de la région (S3REnR) Il ne respecte pas le principe de la démarche ERC6 qui a pour objectif de privilégier l’évitement des impacts quelle que soit la nature de la zone et pas seulement les zones à caractère agricole, d’autant plus que ces zones pourraient être utilisées comme terrains de compensation.

2 Mégawatts. 3 Chaque projet de cette famille a une puissance supérieure à 250 kW crête et doit donc faire l’objet d’une évaluation environnementale en application de l’article R.122-2 du code de l’environnement (rubrique 30 de l’annexe) 4 https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/strategie-nationale-biodiversite : la stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) est la concrétisation de l’engagement français au titre de la convention sur la diversité biologique. Il s’agit d’atteindre les 20 objectifs fixés pour préserver, restaurer, renforcer, valoriser la biodiversité et en assurer un usage durable et équitable. 5 https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/plan-biodiversite : Dévoilé le 4 juillet 2018, le Plan biodiversité vise à renforcer l’action de la France pour la préservation de la biodiversité et à mobiliser des leviers pour la restaurer lorsqu’elle est dégradée. L’objectif est d’améliorer le quotidien des Français à court terme et de garantir celui des générations à venir. 6 La séquence « éviter, réduire, compenser » (ERC) a pour objet de tendre vers l’impact résiduel le plus faible possible, voire nul. Elle est définie par l’art. R. 122-20 du code de l’environnement (alinéas a, b et c du 6°).

Mission Régionale d’Autorité Environnementale Grand Est 3/13 Par ailleurs, les choix effectués dans le cahier des charges n’apparaissent pas résulter de l’analyse des solutions de substitution raisonnables énoncée à l’article R.122-5 7° du code de l’environnement.

L’Autorité environnementale recommande au porteur de l’appel d’offres : • d’engager dans le cadre de cet appel d’offres, une étude amont sur le territoire du Haut-Rhin sur l’implantation des projets photovoltaïques qui intègre une approche paysagère, la biodiversité et l’analyse de la capacité du réseau électrique à recevoir la production des projets (S3REnR) ; cette étude devra appliquer la démarche ERC et analyser les solutions de substitution raisonnables pour orienter le choix des sites possibles ; • de communiquer cette analyse via le cahier des charges aux candidats à l’appel d’offres qui pourront s’y référer pour justifier pour chaque projet leur choix de site.

L’Autorité environnementale constate de façon récurrente : • qu’en l’absence d’étude préalable par le porteur de l’appel d’offre, le choix des sites n’a pas fait l’objet de scénarios alternatifs d’implantation ; • que les projets présentés ne sont pas assez précis quant à leurs impacts positifs. À cet égard, l’Ae a produit dans son document « Les points de vue de la MRAe Grand Est 7 » ses attentes en matière de présentation des impacts positifs des projets d’énergie renouvelable.

L’Ae regrette que certains des opérateurs de projets n’aient pas présenté dans leur dossier : • un retour d’expérience sur l’évolution de la biodiversité sous les panneaux photovoltaïques ; • une évaluation de l’impact de leur raccordement au réseau électrique ; • la composition chimique des panneaux et ses impacts en matière de gestion des déchets en fin d’exploitation de la centrale.

Elle s’est interrogée sur le système de fondation et ses impacts potentiels, en particulier en cas d’implantation sur un site sensible (décharges, terrils, gravières, nappes affleurantes…). En particulier, les solutions invasives comme les pieux, peut accroître les risques pour l’environnement : pollution de la nappe par le zinc en cas de pieux galvanisés, atteinte aux confinements…

L’Autorité environnementale recommande aux opérateurs des projets de : • de justifier leur choix d’implantation par comparaison avec d’autres sites possibles ; • préciser les impacts positifs des projets de centrales photovoltaïques ; • produire un bilan sur l’évolution de la biodiversité sous les panneaux

La 1ère étape d’évitement (ou « mesure de suppression ») modifie une action d’un document de planification afin de supprimer un impact négatif. Les mesures d’évitement sont recherchées en amont dès la conception. Il peut s’agir de « faire ou ne pas faire », « faire moins », « faire ailleurs » ou « faire autrement ». Les mesures d’évitement doivent être visibles à travers le choix du scénario dont l’argumentaire explique les raisons pour lesquelles la solution retenue est la plus satisfaisante au regard des enjeux environnementaux. La réduction intervient dans un 2nd temps, lorsque les impacts négatifs n’ont pu être évités. Ces impacts doivent alors être suffisamment réduits, notamment par la mobilisation des actions propres à chaque type de document. Si des impacts résiduels significatifs demeurent, il s’agira d’envisager d’assurer la compensation de ces impacts. 7 http://www.mrae.developpement-durable.gouv.fr/les-points-de-vue-de-la-mrae-grand-est-a595.html

Mission Régionale d’Autorité Environnementale Grand Est 4/13 photovoltaïques sur la base de l’analyse des parcs existants ; • d’étendre l’étude d’impact au raccordement du projet au réseau électrique et à la gestion des déchets en fin d’exploitation ; • d’éviter chaque fois que possible les fondations invasives et dans le cas contraire, d’analyser en détail les risques liés à ce type de fondation.

Partie 2 : avis sur le projet présenté

La société EDF Renouvelables France a pour projet la construction d’une centrale photovoltaïque au sol sur les délaissés de l’aérodrome Mulhouse Habsheim (68). La zone du projet se situe dans l’environnement direct de l’aérodrome qui est lui-même entouré par la forêt domaniale de la Hardt Sud, au nord à l’est et au sud, et par l’autoroute A35 et la commune de Habsheim à l’ouest. La centrale photovoltaïque est composée d’une seule tranche d’une puissance de 25,8 MWc et produira environ 27,8 GWh/an, ce qui est équivalent à la consommation moyenne d’environ 23 000 personnes hors chauffage8 .

L’Ae salue le choix d’avoir utilisé la possibilité d’une procédure commune pour la mise en compatibilité du PLU de Habsheim en application du L122-14 du code de l’Environnement.

Le projet permettra de produire de l’énergie renouvelable et contribue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Son implantation sur l’aérodrome nécessite de prendre en compte l’éblouissement des aéronefs en phase de décollage ou d’atterrissage et conduit à proposer une mesure d’évitement par le choix de panneaux photovoltaïques « anti-éblouissement ». Le projet étant situé sur des périmètres de captages « prioritaires » et compte tenu du fonctionnement de la nappe, il y a lieu de prendre en compte les risques de contaminations en respectant rigoureusement l’ensemble des mesures de prévention, tout particulièrement en phase de travaux. Le projet est situé dans un environnement à fort enjeu de biodiversité que ce soit la forêt de la Hardt ou la lande sèches sur l’aérodrome. Pour autant, l’implantation du projet sur une zone exclusivement cultivée permet d’éviter la perturbation de ces milieux remarquables. Quelques mesures connexes en phases travaux visent à empêcher les dégradations temporaires.

Si l’étude d’impact répond globalement à l’ensemble des enjeux identifiés, l’Autorité environnementale recommande en particulier de valider l’absence d’entraînement vers la nappe d’éléments métalliques comme le Zinc (pieux et structure en acier galvanisé).

8 Source :ADEME d'après CEREN/REMODECE, 2008, sur la base d'une taille moyenne des ménages de 2,3 habitants"

Mission Régionale d’Autorité Environnementale Grand Est 5/13 Avis détaillé

1. Présentation générale du projet

La société EDF Renouvelables France a pour projet la construction d’une centrale photovoltaïque au sol sur les délaissés de l’aérodrome Mulhouse Habsheim (68).

L’autorité environnementale salue le choix qui a été fait d’avoir utilisé la possibilité d’une procédure commune pour la mise en compatibilité du PLU de Habsheim en application du L122-14 du code de l’Environnement.

La zone du projet se situe dans l’environnement direct de l’aérodrome qui est lui-même entouré par la forêt domaniale de la Hardt Sud, au nord à l’est et au sud, et par l’autoroute A35 et la commune de Habsheim à l’ouest.

Situation du projet sur la commune de Habsheim

La centrale photovoltaïque est composée d’une seule tranche d’une puissance de 25,8 MWc et produira environ 27,8 GWh/an, ce qui est équivalent à la consommation moyenne d’environ 23 000 personnes hors chauffage9 .

La surface totale du projet est de 23,4 ha. Les tables fixes qui portent les panneaux

9 Source : ADEME d'après CEREN/REMODECE, 2008, sur la base d'une taille moyenne des ménages de 2,3 habitants"

Mission Régionale d’Autorité Environnementale Grand Est 6/13 photovoltaïques sont d’assez grande dimension (longueur 14,7 m ; largeur 3,7 m, Hauteur max 2,6 m), espacées de 3 mètres et fixées au sol par des « pieux battus » pour une surface projetée au sol de 13,7 ha. L’ensemble présente également 5 postes de conversion de 35 m² chacun, 2 postes de livraison électrique de 20 m² chacun et une citerne de 120m3. Le raccordement envisagé au réseau électrique se ferait par raccordement en souterrain prioritairement le long des routes et des chemins de terres en forêt de la Hardt jusqu’au poste source d’Ottmarsheim situé à 8 km environ du projet. Bien que le tracé définitif d’implantation de la ligne souterraine ne soit pas définitif, la présente étude impact inclut les principaux éléments d’appréciation. Si le tracé pressenti est confirmé, il ne sera pas nécessaire de réactualiser l’étude d’impact pour cette composante.

La réalisation de ce projet de centrales solaires nécessite la mise en compatibilité du PLU de Habsheim précédemment approuvé le 15 février 2018 : le zonage actuel en UEa est modifié en Uea-er sur la seule zone du projet afin de permettre la création d’une centrale photovoltaïque et ses annexes.

L’Ae est saisie, suite à la délibération du conseil municipal du 23 mai 2019, pour avis dans le cadre de la procédure commune prévue à l’article L. 122-14 du code de l’environnement. L’étude d’impact tient lieu de rapport sur les incidences environnementales de la mise en compatibilité du document d’urbanisme (MECDU). Le présent avis porte sur le projet de centrale photovoltaïque et sur la MECDU.

2. Articulation avec les documents de planification, présentation des solutions alternatives au projet et justification du projet

2.1 Mises en compatibilité des documents d’urbanisme Le dossier analyse la compatibilité du projet avec le PLU de Habsheim et détaille les mises en compatibilités nécessaires. La MECDU n’est pas susceptible d’avoir d’autres impacts que celui du projet. Les modifications du règlement graphique et du règlement écrit ont pour unique objet de permettre la réalisation du projet de centrale photovoltaïque en y faisant explicitement référence. La MECDU ne remet pas en cause la compatibilité du PLU avec les documents de rang supérieur et notamment le ScoT de la région mulhousienne approuvé le 25 mars 2019. L’Ae n’a pas d’autre remarque à formuler sur la MECDU du PLU de Habsheim.

2.2. Articulation avec les documents de planification Hormis le PLU et le SCoT la vérification des compatibilités est également effectuée avec : • le plan énergie territorial de Mulhouse Alsace agglomération (PCET) ; • le plan national de prévention des déchets (PNPD) ; • le plan régional de prévention et gestion des déchets en grand est (PRPGD) ; • le projet de SRADDET10 ; • le schéma régional de cohérence écologique (SRCE) ; • le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux Rhin-Meuse (SDAGE) ; • le schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE Ill Nappe-Rhin).

10 Le projet de Schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires (SRADDET Grand Est) a été arrêté le 14 décembre 2018. Son approbation devrait intervenir à la fin de l’année 2019.

Mission Régionale d’Autorité Environnementale Grand Est 7/13 2.3. Solutions alternatives et justification du projet

Si le dossier précise bien les motivations et la justification du projet sur ce site, aucune solution alternative n’est présentée. Deux scénarios sont bien présentés mais sont à considérer comme 2 variantes permettant une mesure d’évitement « infra projet »11 plutôt que comme une solution alternative.

La justification principale est la valorisation d’un délaissé d’aérodrome actuellement classé NEa mais où sont implantées des cultures annuelles de type céréales ou colza. Hormis l’agriculture, le retour à l’état de lande spontanée, des aménagements dédiés à l’aérodrome ou le projet photovoltaïque, cet espace ne peut pas avoir d’autre destination. Même si l’implantation de ce parc photovoltaïque sur des terrains dédiés à l’agriculture est réversible, l’Ae regrette l’absence de présentation de scénarios alternatifs présentant un moindre impact environnemental.

La technologie du type de modules photovoltaïques cristallins sélectionnés présente quant à elle plusieurs avantages par rapport aux autres technologies : • haut rendement surfacique grâce aux dernières innovations en matière de cristallisation du silicium ; • composition chimique des capteurs exempte de composés métalliques lourds et nocifs comme le tellurure de cadmium, utilisé dans d’autres technologies ; • l’ensemble des éléments constituants les panneaux est recyclable (verre, silicium et aluminium) et la filière européenne est en place (Association PV cycle) avec l’existence de plusieurs usines déjà spécialisées dans le retraitement des panneaux photovoltaïques.

3. Analyse de la qualité de l’étude d’impact et de la prise en compte de l’environnement

L’étude d’impact est jugée complète et traite de l’ensemble des enjeux susceptibles d’avoir une incidence sur l’environnement.

Pour l’Ae, les principaux enjeux du projet sont : • l’atténuation du changement climatique par la production d’énergie renouvelable (et la réduction des émissions de gaz à effet de serre) ; • l’alimentation en eau ; • la perturbation du trafic aérien ; • la biodiversité et les milieux naturels.

L’atténuation du changement climatique Le projet permettra de produire de l’énergie renouvelable et contribue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La centrale photovoltaïque a une puissance de 25,8 MWc et produira environ 27,8 GWh/an, ce qui correspond à la consommation moyenne d’environ 23 000 personnes hors chauffage12. L’Ae considère que le projet en fonctionnement permet d’éviter des émissions carbonées et la production de déchets notamment radioactifs, sans quantification justifiée dans le dossier. La centrale photovoltaïque aura un impact positif sur le climat. À cet égard, l’Ae signale qu’elle

11 Évitement de la lande sèche pour la variante retenue 12 Source : ADEME d'après CEREN/REMODECE, 2008, sur la base d’une taille moyenne des ménages de 2,3 habitants

Mission Régionale d’Autorité Environnementale Grand Est 8/13 a publié, dans son recueil de points de vue et pour la bonne information du public, ses attentes relatives à une meilleure présentation des impacts positifs des projets d’énergies renouvelables (ENR)13.

Pour ce projet en particulier et d’une manière synthétique, il s’agit de : • positionner le projet dans les politiques publiques relatives aux ENR : ➢ au niveau national : programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), stratégie nationale bas-carbone (SNBC) ; ➢ au niveau régional : prise en compte du projet de SRADDET de la région Grand Est14 ; • identifier et quantifier la source d’énergie ou la source de production d’électricité à laquelle se substituera le projet : ne pas se limiter à considérer la substitution totale de la production d’électricité à la production d’une centrale thermique. La production d’électricité photovoltaïque étant intermittente, ces substitutions peuvent varier au fil de l’année, voire dans la journée. Il est donc nécessaire que le projet indique comment l’électricité produite par le projet se placera en moyenne sur l’année et à quel type de production elle viendra réellement se substituer ; • évaluer l’ensemble des impacts négatifs économisés par substitution : ne pas se limiter aux seuls aspects « CO2 ». Les avantages d’une ENR sont à apprécier beaucoup plus largement, en prenant en compte l’ensemble des impacts de l’énergie substituée. Pour une source ENR d’électricité venant en substitution d’une production thermique, pourraient ainsi être pris en compte les pollutions induites par cette même production : ➢ gain sur les rejets d’organochlorés et de métaux dans les eaux ; ➢ gain sur la production de déchets, nucléaires ou autres … ; ➢ gain sur rejets éventuels de polluants biologiques (légionelles, amibes…) vers l’air ou les eaux ; ➢ (...) ; • les incidences positives du projet peuvent aussi être maximisées : ➢ par le mode de fonctionnement des panneaux photovoltaïques ou l’utilisation des meilleurs standards en termes de performance ; ➢ par les impacts « épargnés » par substitution à d’autres énergies, par exemple par un meilleur placement de l’électricité à des périodes de pointe où sont mis en œuvre les outils de production électrique les plus polluants.

L’Autorité environnementale recommande à l’exploitant de compléter son dossier par une meilleure analyse et présentation des impacts positifs de son projet.

Perturbation du trafic aérien Le projet se situant à proximité directe de la piste de l’aérodrome est en conséquence susceptible de provoquer une gêne principalement par éblouissement lors des phases de décollage et atterrissage des aéronefs (60 000 mouvements par an). La Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) a émis une note fixant les dispositions devant obligatoirement être prise selon les secteurs de l’aérodrome15. Le projet se situe en zone A (zone d’approche) et B (zone de touché). L’étude de réverbération qui a été conduite conclut à un impact « gênant le matin ».

13 http://www.mrae.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/les_points_de_vue_de_la_mrae_ge.pdf 14 Le projet de SRADDET Grand Est a été arrêté le 14 décembre 2018. Son approbation devrait intervenir à la fin de l’année 2019. 15 Un aérodrome présente 3 zones : A : zone d’approche, B : zone de « touché » des avions, C proximité directe de la piste.

Mission Régionale d’Autorité Environnementale Grand Est 9/13 La mesure de réduction proposée consiste à choisir des panneaux photovoltaïques « anti éblouissements » conforme aux exigences de la DGAC et dont la luminance16 est inférieure ou égale à 10 000 cd/m².

Cette mesure de réduction rend compatible le projet avec le maintien de l’usage de l’aérodrome en toutes circonstances.

L’alimentation en eau Le projet photovoltaïque est situé dans les périmètres de protection rapprochée des champs captants de la Hardt utilisés par la ville de Mulhouse et des forages exploités par le syndicat intercommunal d’eau potable (SIEP) de Habsheim.

Compte tenu du sens et de la vitesse d’écoulement de la nappe, le temps de transfert des eaux depuis le lieu du projet jusqu’aux champs captants est estimé à 18 mois. Il existe en conséquence un enjeu fort de contamination de la nappe lié à ce projet malgré un toit de nappe de plus de 10 mètres17 et se situant à 12-20 mètres de la surface.

Situation du projet et des captages et des périmètres de protections.

16 La luminance est une grandeur correspondant à la sensation visuelle de luminosité d’une surface. Elle est exprimée en candela par m² (cd/m²) , 17 L’Anses a publié en août 2011 « Dispositifs d’exploitation d’énergies renouvelables dans les périmètres de protection des captages d’eau destinée à la consommation humaine ». Le risque n’y est jugé élevé que pour des nappes libres de moins de 10 mètre de profondeur.

Mission Régionale d’Autorité Environnementale Grand Est 10/13 Aucune contamination que ce soit en phase travaux ou d’exploitations n’est tolérable. Toutes les mesures d’évitements18 annoncées devront être rigoureusement respectées que ce soit pour l’installation des panneaux solaires ou de la ligne électrique d’alimentation.

Même si le régime d’infiltration au niveau des panneaux photovoltaïques peut être légèrement modifié (ruissellement accru en bord de table et réduit sous les tables), l’incidence à l’échelle de la nappe peut être considéré comme négligeable. Pour autant l’Autorité environnementale recommande de préciser si la conception des tables laisse des interstices entre chaque panneau de façon à mieux répartir le ruissellement au sol.

Compte tenu de la sensibilité de la nappe, le transfert d’éléments métalliques ne peut être exclu.

L’autorité environnementale recommande de valider l’absence d’entraînement vers la nappe d’éléments métalliques comme le Zinc (pieux et structure en acier galvanisé).

La biodiversité et les milieux naturels L’aire d’étude éloignée est concernée par différentes zones Natura 2000 ainsi que plusieurs Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) dont : - la Zone de protection spéciale (ZPS) « Forêt domaniale de la Hardt » FR 4211809 ; - la Zone spéciale de conservation (ZSC) « Hardt Nord » FR 4201813 ; - la ZNIEFF de type I « Forêt domaniale de la Hardt » 420012994 ; Ces 3 ensembles ne sont pas directement touchés par la zone d’implantation des panneaux photovoltaïques mais par le tracé probable de la ligne électrique enterrée.

Situation des sites Natura 2000 :

18 La réalisation des opérations d’excavation (pour la pose des fondations des panneaux solaires) fera l’objet d’une déclaration préalable. Le projet a fait l’objet d’une recherche de solutions de prévention de toutes les incidences par un hydrogéologue agréé. La phase chantier fait ainsi l’objet de mesures de prévention et de protection permettant à la fois de diminuer le risque d’incidence (écoulement accidentel, incendie) et leur gravité en cas d’occurrence.,,

Mission Régionale d’Autorité Environnementale Grand Est 11/13 la ZNIEFF de type I « Landes sèches de l’aérodrome de Rixheim-Habsheim » 420012995 englobant le projet, est caractérisée par différents groupements végétaux et notamment le groupement dit « Fesuco-Gesnistetum sagittalis »

Les zones Natura 2000 (ZPS et ZCS), concernent des ensembles prioritairement forestiers non impactés directement par le projet et pour lesquels l’impact indirect est jugé faible. La ligne électrique envisagée empruntera exclusivement des chemins préexistants évitant ainsi toute destruction d’arbre. Deux espèces de chiroptères (Grand Murin et Murin de Bechtein) et 2 espèces de pics (Pic noir et mar) sont identifiées comme les plus sensibles et donneront lieu à une mesure de réduction en limitant les travaux d’installation des panneaux photovoltaïques à la période de plus faible sensibilité (octobre à février) de ces espèces au dérangement. L’autorité environnementale précise que cette mesure devra également être mise en œuvre lors de la création de la ligne électrique de raccordement.

Le Genêt ailé (Gesnista sagittalis), une espèce représentative de la lande sèche

Le projet sera implanté presque exclusivement sur le secteur actuellement cultivé. Il n’y a donc pas de destruction directe de landes sèches caractéristique de cette ZNIEFF. Il est au contraire attendu que, au droit des panneaux photovoltaïques, la re-végétalisation spontanée évolue progressivement vers une un couvert de type lande sèche. Un suivi écologique du site est prévu sur 30 ans afin de caractériser l’évolution de ce milieu. En périphérie du projet, l’application stricte des mesures classiques d’évitement annoncées en phases travaux tels que la mise en défens des pelouses actuelles doit permettre d’empêcher leur dégradation.

Autres enjeux Le paysage Le projet est situé sur une zone plane encadrée de forêts qui masque le projet au nord, à l’est et au sud. Le projet sera visible depuis l’aérodrome lui-même, depuis l’A35 qui jouxte l’aérodrome et depuis certaines habitations de Habsheim. L’impact visuel est amoindri du fait que la lige d’horizon en arrière des panneaux est forestier depuis ces points de visibilité.

Démantèlement et remise en état du site Compte tenu de la légèreté des structures, la centrale photovoltaïque sera entièrement démantelée. Le démantèlement comprendra le démontage des modules solaires, des câbles (réouverture des tranchées) et des structures métalliques porteuses et l’extraction des pieux d’ancrage ; les bâtiments préfabriqués (locaux techniques) seront ôtés à l’aide d’une grue de levage. L’ensemble du dispositif de sécurité sera également retiré, clôture et caméras de

Mission Régionale d’Autorité Environnementale Grand Est 12/13 surveillance. À l’issue de la phase d’exploitation, le terrain pourra être rendu en surface dans un état comparable à l’état actuel sans consommation d’espace.

METZ, le 16 septembre 2019

Pour la Mission Régionale d’Autorité Environnementale, le président,

Alby SCHMITT

Mission Régionale d’Autorité Environnementale Grand Est 13/13

Annexe 2 : Examen du risque présenté par les fondations en acier galvanisé – Marc Sauter Consultant, hydrogéologue (décembre 2019)

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EDF Renouvelables

Projet de centrale photovoltaïque à Habsheim (68)

Examen du risque présenté par les fondations en acier galvanisé

14 décembre 2019

1. Introduction

La société EDF Renouvelables projette l’installation d’une centrale photovoltaïque sur un secteur délaissé de l’aérodrome de Mulhouse-Habsheim.

Ce projet, soumis à évaluation environnementale, a fait l'objet d'un avis de la Mission Régionale d'Autorité Environnementale (MRAE) Grand Est, en date du 16 septembre 2019.

Dans cet avis, la Mission Régionale d'Autorité Environnementale Grand Est recommande en particulier de valider l’absence d’entraînement vers la nappe d’éléments métalliques comme le zinc, par les pieux en acier galvanisé.

La présente note a pour objet d'apporter les éléments de réponse demandés.

2. Rappel du contexte du projet

On rappellera ci-dessous brièvement les principales caractéristiques du projet et de son contexte, présentés en détail dans les documents élaborés par EDF.

Le projet occupe une surface totale de 23,4 ha. Les panneaux photovoltaïques représentent une surface projetée au sol de 13,7 ha.

Le site est implanté sur les alluvions rhénanes d'âge quaternaire, constituées ici majoritairement de sables et graviers. Les alluvions renferment la nappe phréatique d'Alsace ici rencontrée à une profondeur variant entre 12 et 20 m et s'écoulant à l'état naturel en direction du Nord-est.

Le projet est situé à l'intérieur des périmètres de protection des captages d'eau potable de la Hardt et des captages de Habsheim, exploités par la ville de Mulhouse (cf. figures en annexe).

C'est à ce titre qu'il a été demandé par la Mission Régionale d'Autorité Environnementale Grand Est que soit examiné le risque d'entraînement du zinc et son impact éventuel sur la qualité des eaux souterraines destinées à l'alimentation en eau potable.

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3. Propriétés et utilisation du zinc

Le zinc (Zn), est un élément métallique de n° atomique 30 et de masse atomique 65,38. Il a une densité de 7,14 et un point de fusion de 419,5°C. C'est le 24 eme élément le plus abondant dans l'écorce terrestre (teneur moyenne 70 ppm).

Utilisé depuis l'antiquité sous forme pure ou en alliage (laiton), son usage a connu un essor à la fin du 19 eme siècle au travers de son emploi dans la galvanisation.

Environ la moitié du zinc produit est actuellement utilisé dans le procédé de galvanisation de l’acier, qui est un procédé de recouvrement par trempage ou électro-placage de zinc, pour protéger l’acier de la corrosion.

L'usage de la galvanisation est extrêmement répandu et ses applications sont omniprésentes dans l'environnement humain au travers de structures métalliques telles que ponts, éléments de couverture, glissières de sécurité, éclairage urbain, pylônes, clôtures, conduites d'eau, etc.

Une autre utilisation importante du zinc réside dans les pratiques agricoles courantes. En effet, le zinc est souvent ajouté aux fertilisants et à la nourriture du bétail afin d’améliorer la croissance des plantes et la santé des animaux.

4. Toxicité du Zinc

Le zinc joue un rôle important dans la santé humaine et la santé des écosystèmes car il constitue un élément essentiel pour le bon fonctionnement du métabolisme des organismes vivants.

Il est par contre toxique à forte dose, et peut conduire à des pathologie liées à la solubilité de ses sels (notamment chlorure ou sulfate) ou par inhalation lors du travail des métaux (fonderie ou soudage).

Utilisé en revêtement anti-corrosion sur l'acier et dans des conditions habituelles il est considéré comme inerte et sans risque particulier pour la santé humaine.

Une attaque du métal peut cependant se produire dans des conditions particulières, notamment dans un environnement pollué (teneurs importantes en SO 2) ou en milieu marin, ou lorsqu'il est exposé à des acides, des bases ou à des solutions salines.

Le risque sanitaire lié à l'absorption de zinc a conduit à fixer des normes de qualité pour les eaux destinées à la consommation humaine.

A l'heure actuelle la législation française (arrêté du 11 janvier 2017) ne fixe plus de limite de qualité pour le zinc. Auparavant (décret du 3 janvier 1989) la limite était de 5 mg/L (5000 µg/L). Pour sa part, l'OMS fixe la concentration acceptable à 3 mg/L pour l'eau de boisson.

Ces valeurs sont nettement supérieures aux limites admises pour d'autres métaux, notamment le cadmium (5 µg/L) ou le plomb (10 µg/L).

A titre indicatif, la concentration moyenne en zinc de l'eau de mer est d'environ 5 mg/L.

Projet photovoltaïque Habsheim – Impact potentiel des fondations galvanisées 2/7

5. Le zinc dans les eaux souterraines

Les concentrations dans les eaux souterraines sont habituellement beaucoup plus faibles que les valeurs limites pour l'eau de boisson.

Les seuls dépassements constatés résultent essentiellement de l'impact des activités minières ou de rejets de l'industrie métallurgique.

A proximité du projet, les analyses réalisées sur les eaux souterraines montrent des concentrations variables, mesurées au travers de plusieurs campagnes sur les ouvrages les plus proches (données disponibles sur le site Internet de l'APRONA).

Pour la période 2011-2016, les analyses montrent :

- Sur le forage de Habsheim F5, 8 analyses avec des concentrations allant de 4,3 à 35,7 µg/L, avec une moyenne de 10 µg/L. - Sur le forage de Habsheim F6 : 6 analyses avec des concentrations allant 14,7 à 255 µg/L, avec une moyenne de 87 µg/L.

Ces concentrations restent largement inférieures à la limite de qualité antérieure de 5 mg/L.

6. Evaluation du risque présenté par le projet

Un calcul estimatif sera réalisé ici pour déterminer le risque potentiel résultant du projet de centrale photovoltaïque.

Il s’agit d’évaluer si la présence des fondations en acier galvanisé supportant les panneaux est de nature à comporter un risque pour les eaux souterraines.

On s'appuiera ici sur les données fournies par les professionnels de la galvanisation concernant la corrosion, issues de la norme NF EN ISO 14713 (Revêtements de zinc - Lignes directrices et recommandations pour la protection contre la corrosion du fer et de l'acier dans les constructions).

On retiendra pour cela une catégorie de corrosion C2 correspondant à un niveau faible (zone tempérée, condition atmosphérique à faible pollution, par exemple zones rurales ou petites villes).

L'estimation d'une corrosion faible se justifie ici par les caractéristiques du projet et du milieu qui apportent une protection par rapport à des structures habituellement exposées directement aux eaux météoriques :

- Infiltration préférentielle des eaux autour des panneaux. - Limitation de la corrosion par la nature calcaire des alluvions neutralisant ainsi l'acidité des eaux de pluie. - Faible profondeur des pieux (environ 2 m) qui se situent donc en milieu non saturé, très loin de la nappe et de sa frange capillaire à plus de 10 m de profondeur.

La vitesse de corrosion de la couche de zinc est estimée dans ces conditions entre 0,1 et 0,7 µm/an, libérant ainsi une masse de zinc comprise entre 0,7 et 5,0 g par an et par m 2 de surface galvanisée.

Projet photovoltaïque Habsheim – Impact potentiel des fondations galvanisées 3/7

Un calcul est présenté avec les hypothèses ci-après, considérées comme sécuritaires (cf. détail en annexe) :

- Valeur haute de la fourchette ci-dessus pour la vitesse de corrosion (soit 0,7 µm/an). - Une surface des fondations en acier galvanisé estimée à environ 16 000 m 2. - Le zinc ainsi mobilisé par la corrosion se retrouve intégralement dans les eaux pompées sur les différents captages de Mulhouse et de Habsheim, avec un prélèvement de 10 Mm3/an (les DUP autorisent 17,5 Mm 3/an). - Par ailleurs on ne tiendra pas compte des phénomènes de rétention et d'adsorption par le sol et les alluvions.

Le calcul aboutit à un accroissement maximal de la concentration en zinc aux captages de 8,0 µg/L.

Les différentes hypothèses ci-dessus étant sécuritaires (risque maximal) un calcul d'incertitude a été réalisé (comme dans toute démarche scientifique), à partir d'hypothèses raisonnablement réalistes :

- Une vitesse de corrosion comprise entre 0,1 et 0,7 µm/an, - Une récupération par les captages des eaux issues du projet comprise entre 50 et 100 %, - Une rétention du zinc par les alluvions comprise entre 0 et 50 %.

En appliquant les règles du calcul d'incertitude, on peut alors estimer que l'accroissement de la concentration en zinc aux captages d'eau potable sera compris dans une fourchette de 0,3 à 8 µg/L.

Au vu des concentrations déjà présentes et d'une limite de qualité pour les eaux de boissons de 3 ou 5 mg/L, on peut considérer dans ces conditions que l'apport possible de zinc aux captages ne présente aucun risque pour la santé humaine.

7. Mesures de surveillance proposées

Bien que le risque d'impact puisse être considéré comme très faible (voire non décelable), il sera mis en œuvre une surveillance des eaux souterraines au moyen de deux piézomètres, un en limite aval du projet et un en limite amont.

Des analyses périodiques seront réalisées pour vérifier l'absence d'anomalie de la teneur en zinc ainsi qu'en d'autres composé ou éléments potentiellement à risque (notamment hydrocarbures pendant la phase chantier).

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Périmètres de protection des forages de la Hardt (d’après document ARS)

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Périmètres de protection des forages de Habsheim (d’après document ARS)

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Détail du calcul de l'impact potentiel sur les captages

Masse de zinc libérée

La vitesse de corrosion retenue est de 0,7 µm/an soit 0,7 10 -6 m/an Pour 1 m2 de surface le volume de zinc est de : 0,7 10 -6 m/an x 1 m 2 = 0,7 10 -6 m 3/an

La masse volumique du Zn est de 7,14 t/m 3 La masse libérée par 1 m 2 est donc : 0,7 10 -6 m 3/an x 7,14 t/m 3 = 5 10 -6 t/an/m 2 soit 5 10 -3 kg/an/m 2 ou encore 5 g/an/m 2

Pour une surface galvanisée de 16 000 m 2, la masse totale est : 5 10 -3 kg/an/m 2 x 16 10 3 m 2 = 80 kg/an

Impact sur les captages

La masse de zinc libérée par la corrosion se retrouve intégralement dans l'eau pompée par les forages. Prélèvement retenu : 10 Mm 3/an soit 10. 10 6 m 3/an

La concentration résultante sur les eaux pompées est donc de : 80 kg/an / 10. 10 6 m 3/an = 8. 10 -6 kg/m 3 soit 8 µg/L

Calcul d'incertitude

Le résultat ci-dessus correspond à la concentration résultant d'hypothèses sécuritaires

Le calcul d'incertitude peut-être réalisé en prenant en compte la valeur basse des différentes hypothèses : - Vitesse de corrosion de 0,1 µm/an - 50% de la masse est récupérée aux captages - 50 % du zinc est retenu par les alluvions

Soit une réduction possible de 7 x 2 x 2 = 28 fois la concentration maximale calculée ci- dessus

La fourchette base de l'impact potentiel s'établi ainsi à 8 µ/L / 28 = 0,29 µg/L arrondi à 0,3 µg/L.

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