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Atlas de l’Avant—Pays Savoyard epuis septembre 2019, nous me- d'enfants, de poèmes, de témoignages. découvrir des lieux. Cette expérience nons avec notre association Les Fragment par fragment, l'ATLAS s'étoffe a été réalisée en majeure partie avec DInattendus une résidence artis- jusqu'à dessiner une cartographie sub- les prises de son des élèves du collège tique en Avant-Pays-Savoyard, durant la- jective et originale du pays, dont les élé- Charles Dullin à Yenne, et avec la com- quelle nous animons des ateliers de créa- ments, une fois entremêlés, se répondent plicité d'associations locales. Ce travail tions documentaires, sonores et visuels. et s'enrichissent. À la fois réel et imagi- est restitué ici sous la forme d'un col- Au cours de cette première année de naire, l'ATLAS traduit de manière sensible lage qui utilise une partie de la collecte résidence nous avons découvert ce terri- ce qui compose ce territoire, ce paysage, de cartes postales du pays et de la re- toire avec enthousiasme et curiosité. Nous cet habiter, une mémoire des lieux et des transcription des témoignages réalisés l'avons sillonné du nord au sud, exploré usages en quelque sorte, une projection auprès des élèves et des habitants. d'est en ouest, parcouru en son milieu, dans l’avenir proche ou lointain. Com- Enfin, les marches contées — — au creux de ces éléments naturels. Nous ment les occupants des lieux se voient menées par Hugo Montero, ont, pas avons soulevé des pans de son histoire vivre ici demain ? L’objet artistique de- à pas, mis en relief les liens qu’entre- et déplié certains de ses recoins. Nous vient un dénominateur commun qui relie tiennent les habitants à leur territoire nous sommes intéressés à ses réalités des lieux géographiquement éloignés, et comment ils se sentent y appar- sociales et économiques, comme à ses des temporalités et des pratiques d’hier tenir. Lors de celles-ci des habitants mythes et à ses légendes. Nous avons à aujourd’hui, des parcours d’habitants à et habitantes parcourent un territoire longé ses frontières et questionné son différents âges de la vie, et qui in fine, ra- qui leur est bien connu, celui où ils et identité, interrogé son présent et imaginé conte une part de l’Avant-Pays Savoyard. elles ont vécu. Au fur et à mesure de son futur. Surtout, nous avons rencontré la déambulation ils nous racontent ses habitants : des retraités, des travail- u cours de cette première année, ce qui fut et ce qui est, en cherchant leurs, des collégiens, des élèves d'écoles les ateliers ont orienté notre périple dans leurs mémoires et en l’agrémen- primaires, des enfants de centre de loisir. Ade Pont-de-Beauvoisin à Saint- tant d’anecdotes et de détails nous Avec eux, nous avons commencé à pro- Paul-sur-Yenne en passant par Saint-Ge- faisant revivre ce passé à la lumière duire les pages qui constitueront ce que nix-sur-Guiers, de Yenne à La Bridoire en du présent. Qu’il s’agisse de la crue nous avons appelé : « L'Atlas de l'Avant- passant par Saint-Maurice-de-Rotherens. de Pont-de-Beauvoisin racontée par Pays Savoyard ». Il y a tout d’abord le bestiaire de l’Avant- l’ancien boucher de la commune, de Pays Savoyard — — mené par Alexis la commémoration de l’entrée de la Jacquand qui nous a fait découvrir com- Savoie en France, de la vie sociale L'atlas est la première vertèbre bien les lieux sont peuplés d’animaux qu’avaient engendrée les usines de cervicale. Elle a été nommée extraordinaires et comment les petits La Bridoire ou encore de l’utilisation et les grands s’en saisissent à leur tour du lavoir de la petite commune de ainsi en référence au géant pour conter leurs récits imaginaires du Meyrieux-Trouet ; les marcheurs nous Atlas de la mythologie grecque, territoire. La Spiranthe d’été, le Sonneur à invitent à découvrir ensemble avec ventre jaune, la Cordulie à taches jaunes… leurs mots et en images des lieux qui portait la voûte céleste sur autant de noms intrigants et évocateurs marquants de leur territoire. ses épaules comme cette d’espèces remarquables du territoire. À quoi peuvent-ils bien ressembler ? C’est e journal de bord propose un aper- vertèbre porte la tête. ce que des élèves en école primaire ont çu de nos interventions, une sorte essayé d’imaginer, par le dessin et de Cde carnet de voyage dans lequel ans sa dénomination courante, manière collective, donnant naissance à nous aurions noté les éléments saillants l'Atlas est un recueil ordonné de un étrange bestiaire. En révélant ces des- de nos explorations, nos découvertes, Dcartes, de graphiques, d’indices, sins à certains habitants, il semble que les nos rencontres et ce que les habitants ont de représentations cartographiques. animaux dessinés par les enfants aient partagé et créé avec nous. Il se veut éga- Notre collectif d’artistes propose d’en fait d’étranges apparitions au cours de lement un trait d’union entre notre pre- détourner le concept afin de réaliser un l’histoire de l’Avant Pays Savoyard, mar- mière année de résidence et la seconde, atlas qui soit une traduction sensible quant les lieux et les mémoires de plu- afin que tout un chacun puisse s’en saisir et poétique du territoire à partir d’une sieurs générations. et venir participer à un atelier, nous ren- approche artistique sonore et visuelle. Il y a les cartes postales sonores contrer, partager, ou juste suivre le projet Ainsi, nous élaborons cet ATLAS à travers — — menées par Julia Pinget, qui qui s'orientera cette année vers nos ma- des interventions artistiques auprès des ont révélé les strates qui composent nières d’imaginer le futur du territoire. habitants et habitantes, en collaboration le paysage, tant dans sa dimension avec les structures et les acteurs locaux. historique et mémorielle, que dans Au plaisir d’élaborer cet ATLAS de Au sein de chaque atelier, nous créons sa dimension actuelle. Ces créations l’Avant-Pays Savoyard avec vous ! un ou des objets qui viennent s’intégrer sonores font le portrait d'habitants à l’ATLAS. Il peut s'agir de récits d'habi- qui, à travers leurs récits émaillés de tants, d'archives personnelles, de dessins légendes et de souvenirs, invitent à L’équipe des Inattendus 03 Yenne Le Pont-de-Beauvoisin 45° 42' 06" nord Voilà, on a passé 5° 45' 38" est 45° 32'′ 06"′ nord la frontière. 5° 40'′ 16" est Georgette Le bruit Glandu du Rhône Nous voilà de nouveau de retour au pont. C’est vrai que moi quand je suis arrivée, le balcon qui est en surplomb c’était encore un garage, maintenant c’est une habitation. « Je pars de chez moi. Je vais jusqu’au stade et après le stade, je vais à la boulangerie Marron. Là, je prends la deuxième sortie à gauche. Je vais comme si j’allais à l’école primaire sauf qu’à un moment, je tourne dans un tunnel pour aller vers le pont où on voit le Rhône. À cet endroit, ce que j’aime, c’est le chant des oiseaux, avec l’eau du fleuve. Ça fait une mélodie. Le bruit du Rhône. » Là on voit les caves qui sont très pro- Cet écusson, qui est le dernier vestige Pour les Pontois c’est un peu notre Zouave fondes et bon qui servaient peut-être à la du pont François 1er, détruit en 1940 par de l’Alma, parce que quand le Guiers contrebande. l’armée française. monte, on compte les pierres qui arrivent Noah, élève de 6e au collège avant d’arriver à l’écusson. On compte les Charles Dullin à Yenne. pierres, on vient sur le pont et on compte, quand le Guiers monte, il nous reste que deux pierres avant l’écusson. « On a eu de très grosses inondations avant que le Rhône soit dévié sur Belley. Belley, il leur faut « Ce pauvre constamment 900m3 seconde pour que les tur- bines marchent. Alors 900m3, si nous on n’en a pas assez, tant pis ! Et tant que la déviation n’a pas lièvre » été faite, on a eu de très grosses inondations. La dernière grosse crue que j’ai vue, c’est celle de 44. Celle-ci était Avec Huguette Reveyron, vraiment très importante. Elle arrivait au niveau de la jonction à Saint- habitante de Yenne. Entretien réalisé le 10 mars Joseph. Et entre ce qui venait du Rhône et ce qui venait de l’autre côté, 2020 par Baptiste, Clara, il est resté à peu près deux mètres pour pouvoir passer. Gamzé, Nathan et Noah, Avec mon père, on avait pris la barque pour aller voir les alentours. élèves de 6e au collège C’est là qu’on a cueilli un lièvre ! Charles Dullin à Yenne. Toute la plaine était inondée et ce lièvre, qui était effrayé, était monté sur un pêcher. Lorsque l’on est passé avec la barque, ce pauvre lièvre, Quand le pont a sauté, ça a fait tom- Alors pour le 150ème anniversaire du rat- Là-bas il y a une très belle maison, qui Voilà un camion qui n’est pas il s’est laissé prendre et je l’ai mis dans un sac. Il est rentré à la maison. ber toutes les maisons, elles avaient des tachement de la Savoie à la France, on était une grande maison bourgeoise, de très grosse taille, il faut ima- Vous voyez le passage qui mène à l’office du tourisme ? En face il y a balcons de bois qui sont eux aussi tombés.