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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC INSTITUT NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE CENTRE – URBANISATION CULTURE SOCIÉTÉ LES AVENTURES ORDINAIRES DES JEUNES MONTRÉALAIS.E.S RACIALISÉ.E.S Par Leslie Touré KAPO Master Sciences Humaines et Sociales Thèse présentée pour obtenir le grade de Philosophiae doctor, Ph.D. Doctorat en études urbaines Programme offert conjointement par l’INRS et l’UQAM Novembre 2020 © Leslie Touré KAPO, 2020 Cette thèse intitulée LES AVENTURES ORDINAIRES DES JEUNES MONTRÉALAIS.E.S RACIALISÉ.E.S et présentée par Leslie Touré KAPO a été évaluée par un jury composé de Mme Stéphane GUIMONT-MARCEAU, présidente, INRS-UCS Mme Julie-Anne BOUDREAU, directrice de thèse, INRS-UCS Mme Valérie AMIRAUX, codirectrice, Université de Montréal M. Vincent ROMANI, examinateur interne, UQAM M. Marwan Mohammed, examinateur externe, ENS Campus Jourdan (Paris) « […] [C’est] devenu soudainement une question de pouvoir et de qui le détient. » Bill Wilson, chef Kwakwaka'wakwakw, « L’art de tourner en rond » (Bulbulian 1987). “In order for us as poor and oppressed people to become a part of a society that is meaningful, the system under which we now exist has to be radically changed. This means that we are going to have to learn to think in radical terms. I use the term radical in its original meaning – getting down to and understanding the root cause. It means facing a system that does not lend itself to your needs and devising means by which you change that system.” Discours de Ella Baker en 1969. « D’où venait Wangrin ? Wangrin naquit dans un pays à la fois ancien et mystérieux. Un pays où les pluies et les vents, au service des dieux, croquèrent de leurs dents invisibles et inusables les murailles des montagnes, créant, pour les besoins de la cause, un relief plat en même temps que monotone. » Amadou Hampaté Bâ, « L’étrange destin de Wangrin » (1992, 11). RÉSUMÉ Depuis le début des années 2000, la conversation publique et les travaux scientifiques sur le phénomène des gangs de rue ciblent les pratiques urbaines transgressives des jeunes Montréalais.e.s racialisé.e.s au Québec. À partir de l’automne 2014, la vague des attaques violentes au Canada et des départs en Syrie renforce cette forme de stigmatisation. Cependant, peu d’études s’appuient sur l’expérience quotidienne et ordinaire de ces jeunes pour mieux comprendre ces phénomènes préoccupants, tout en négligeant leur contribution à la production de la ville. Cette thèse repose sur une ethnographie auprès de 28 jeunes montréalais.e.s, menée entre l’automne 2015 et le printemps 2018. L’enquête se concentre sur trois sites principaux : 1) le Collège de Maisonneuve, un établissement préuniversitaire de l’est de Montréal, ciblé comme le terreau de la radicalisation au Québec suite aux départs de certain.e.s étudiant.e.s vers la Syrie ; 2) la Petite-Bourgogne, le quartier historique de la communauté noire afrodescendante de Montréal et l’un des plus diversifiés et multiculturels de la ville ; 3) Saint-Michel, un quartier de l’est de la ville avec une forte concentration de population jeune, immigrante et appartenant aux minorités visibles. Cette ethnographie s’attarde sur les dynamiques minimisées par les travaux scientifiques traitant des jeunes Montréalais.e.s racialisé.e.s à partir de leur expérience quotidienne : stigmatisation, islamophobie, racisme et violence ordinaire. Par ailleurs, cette recherche met également en évidence d’autres processus, avec l’empiètement tranquille de la jeunesse montréalaise racialisée et la confrontation de la blanchité, des marges au centre de la ville de Montréal. Mots-clés : Jeunesse ; Urbanité ; Intersectionnalités ; Pratiques transgressives ; Racialisation iv ABSTRACT Since the early 2000s, the public conversations and academic studies of street gangs in Quebec have focused on urban transgressive practices of racialized youth in Montréal. This stigmatization has been reinforced following a series of violent attacks in Canada and the departure of young Montrealers to Syria in the autumn of 2014. Very few studies seriously consider the everyday experiences of this social group in constructing an understanding of street gang and radicalization phenomena, an oversight which also ignores the role of such ordinary experiences in the production of the city. I conducted ethnographic fieldwork following a group of 28 young racialized Montrealers from autumn 2015 to spring 2018. My investigation focused on three different sites: 1) Collège de Maisonneuve : a reputable post-secondary school located on Montréal’s east side which gained notoriety as a hotbed of radicalization after a number of students travelled to Syria; 2) Little Burgundy: the historical neighbourhood of the Montreal Black community and one of the most diversified and multicultural of the city; 3) Saint-Michel : an east side neighbourhood of the city with a high concentration of youth, immigrant and visible minority population. This ethnography amplifies the dynamics absent in academic literature of racialized young Montrealers and their everyday experiences of stigmatization, islamophobia, racism and ordinary forms of violence. Furthermore, this research illustrates other processes at work—the silent encroachment on the ordinary and the confrontation with whiteness from racialized young Montrealers—from the margin to the center of the city of Montréal. Keywords: Youth; Urbanity; Intersectionality; Transgressive practices; Racialization v REMERCIEMENTS "D’où j’sors, d’une ronde […] Tout part et vient d’ici1" Je tiens à remercier en premier lieu Madame Julie-Anne Boudreau, Professeure à l’INRS-UCS et directrice de thèse, pour l’opportunité sans précédent qu’elle m’a offerte et la confiance indéfectible qu’elle m’a accordée tout au long de cette thèse, ainsi que Madame Valérie Amiraux, Professeure à l’Université de Montréal et codirectrice, qui a cru en mon projet dès notre première rencontre, tout en me soutenant dans les différents obstacles de mon parcours. Mon oncle, Maurice Blanc, Professeur émérite à l’Université de Strasbourg, a également joué un rôle déterminant dans l’aboutissement de cette thèse. Je tiens à remercier les professeurs de l’Université de Perpignan via Domitia, Yves Gilbert et Jean-Luc Roques, ainsi que Dominique Sistach qui ont su susciter en moi l’envie d’aller plus loin, tout en apportant un air de Tramontane à cette ethnographie. Je remercie également mes professeur.e.s de l’INRS-UCS, Alexander Aylett (†), Philippe Apparicio, Anne-Marie Séguin, Hélène Bélanger, Sandra Breux, Guy Bellavance, Michel Trépanier et Annick Germain. Je remercie le Professeur Roch Yao Gnabéli, Dr Jean-Louis Lognon, Dr Rusticot Droh, Dr Youssouf Méité, Dr Vasséko Karamoko et Abiba Diarrassouba à l’Université Félix Houphouët Boigny pour leur accueil, leur soutien et l’opportunité de présenter mon travail à la maison. Mes compagnons de route : Anh-Tu Hoang, Ajouna Bao-Lavoie, Benoit Lartigue, Amel Gherbi, Sara Painter, Maxime Boucher, Thomas Mayer-Lemieux. Les membres du laboratoire VESPA de l’INRS-UCS : Mathieu Labrie, Claudio Ribeiro, Joëlle Rondeau, Dounia Salamé, Zoé Maillard, Mélissa Côté-Douyon, Anne- Marie Veillette, Huu-Lieu Dang, Jacob Desjardins, Mélissa Blais et Alexia Bhéreur-Lagounaris. L’équipe de recherche PLURADICAL de l’Université de Montréal : Valentina Gaddi, Javiera Araya- Moreno, Samuel Blouin, Paco Garcia, Elham Shahsavar, Anna Goudet, Samuel Dalpé, Frédérick Nadeau, Naomi Bovi, Anna Goudet, Ashley Meyer-Thibault, Émilie Audy, Corentine Navennec, Amani Braa, Ovgu Ulgen, Pierre-Luc Beauchesne, Arber Fetiu et Giulia Pisconti. L’équipe de recherche mapCollab : Jean-Addlaire Gaëtan, Mohamed Mimoun, Antonia Hernández, Claire Carroué, Karim Haddad et tou.te.s les participant.e.s, avec une mention spéciale à Nico Waw pour la production de l’album. J’aimerais tout particulièrement remercier David Austin et Steven High pour leurs précieux conseils. Mon projet n’aurait pas vraiment décollé si Frédéric Dejean ne m’avait pas fait confiance à l’IRIPI, ce qui m’a permis de rencontrer et de collaborer avec Sarah Mainich dont l’influence se fait encore sentir sur mes réflexions. 1 Bouga, Belsunce Breakdown, Comme un aimant B.O.F (No Sellout 2000). vi Je remercie aussi les professeur.e.s, les doctorant.e.s et les participant.e.s de l’école d’été du RC21 en 2017, qui ont changé ma manière de voir et de faire de la recherche : Alberta Andreotti, Claire Colomb, Adrian Favell, Laurent Fourchard, Sara González, Michael Janoschka, Yuri Kazepov, Patrick Le Galès, Eduardo Marques, Mike Raco, Jennifer Robinson, Dennis Rodgers, Mark Saunders, Mike Savage, Myfanwy Taylor, Andrew Wallace, Jimly Al Faraby, Joe Beswick, Katharina Blank, Luca Sara Brody, Rahul Bhandare, Tanvi Bhatkal, Damien Carrière, Liubov Chernysheva, Martina Gentili, Anastasiya Halauniova, Telma Hoyler, Jorn Koelemaij, René Kreichauf, Oskar Lubinski, Natalia Martini, Darlington Mushongera, Matías Ocaranza, Carolina Requena, Côme Salvaire, Taísa Sanches, Beril Sönmez, Min Tang, Marta Tonetta, Brijesh Tripathi. Je remercie aussi les organismes communautaires de la Maison d’Haïti : Marjorie Villefranche, James Alexandre, Gaël Chancy ; de l’Atelier 850, Kevin George, Naasson Sénatus, Soumia Bellali, Nicole Cuevas Vargas, Jeff Exil, Ralph Pierre-Louis, Manar Aydemir ; de la Maison des jeunes l’Escampette : Joëlle Lepage, Romean Alam, Armel « Mélo » Omatoko, Julianna Whiston, Orlynda Valès, Valéry Beauchemin, Jasmine Breault-St-Jean, Étienne Boissy; de DOD Basketball : Beverley Jacques, Ridolphe Aristil et Karine Mathieu. Je n’oublie pas