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Publication du :
Service pour la Science et la Technologie
Ambassade de France en Inde 2, Aurangzeb Road New Delhi 110 011 Tél : +91-11-3041 0000 Fax : +91-11-2301 6441 Email : [email protected]
Site Web : http://www.france-in-india.org/ http://www.frenchsciencetoday.org/
Rédaction : Guillaume Talbot
Edition : Janvier 2008
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INTRODUCTION
Réalisée par le Service pour la Science et la Technologie de l'Ambassade de France en Inde, ce document doit permettre d’informer les scientifiques français sur le potentiel de recherche en Inde et leur donner toutes les informations leur permettant de prendre des contacts dans le but de développer des collaborations.
La présentation des principales directions spécialisées, des moyens dont elles disposent, des organismes dont elles ont la charge, et des programmes en cours, reflète le dynamisme de ce pays en matière de recherche et de développement.
Sciences de la vie, nanosciences, sciences des matériaux ou biotechnologies sont les nouveaux domaines prioritaires de la coopération scientifique entre nos deux pays. D’autre part, les nouvelles ambitions de l'Inde en matière de valorisation de la recherche et l’intérêt porté à nos pôles de compétitivité offrent des perspectives de collaboration intéressantes, en amont de marchés potentiellement porteurs.
Le Centre Franco-Indien pour la Promotion de la Recherche Avancée (CEFIPRA), après vingt ans d’existence, constitue toujours le meilleur outil de support aux programmes conjoints de recherche. La mise en place de plusieurs laboratoires internationaux associés (LIA) en chimie organique, chimie du solide, neurosciences permet dans ces secteurs de consolider notre coopération.
La France reçoit chaque année un grand nombre de scientifiques indiens pour des courts séjours, mais également pour des thèses ou des séjours post-doctoraux. Par contre le nombre de scientifiques français venant en Inde pour de longs séjours est encore trop faible. Je souhaite que ce document leur permette de découvrir les fortes potentialités scientifiques de l’Inde et les incite à venir plus nombreux et plus longtemps dans ce pays.
Jérôme BONNAFONT Ambassadeur de France en Inde
3 SOMMAIRE
INTRODUCTION...... 3
LA POLITIQUE SCIENTIFIQUE INDIENNE ...... 6
DEPARTMENT OF SCIENCE AND TECHNOLOGY – DST ...... 16
DEPARTMENT OF SCIENTIFIC AND INDUSTRIAL RESEARCH - DSIR 33
COUNCIL OF SCIENTIFIC AND INDUSTRIAL RESEARCH - CSIR ...... 39
INDIAN COUNCIL OF AGRICULTURAL RESEARCH - ICAR...... 52
INDIAN COUNCIL OF MEDICAL RESEARCH – ICMR ...... 74
DEPARTMENT OF SPACE - DoS...... 85
DEPARTMENT OF ATOMIC ENERGY – DAE ...... 94
DEPARTMENT OF INFORMATION TECHNOLOGY - DIT ...... 107
INDIA METEOROLOGICAL DEPARTMENT - IMD ...... 128
OCEAN SCIENCE AND TECHNOLOGY DEPARTMENT - OSTD ...... 133
DEFENCE RESEARCH & DEVELOPMENT ORGANISATION – DRDO .140
L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ...... 152
LA COOPERATION FRANCO-INDIENNE SCIENTIFIQUE ET
TECHNOLOGIQUE...... 156
LISTE DES ACRONYMES ...... 163
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LA POLITIQUE SCIENTIFIQUE INDIENNE
Dès son indépendance en 1948, l’Inde a misé son développement économique et industriel sur la Science et la Technologie. Sous l’impulsion du physicien Homi Bhabha, créateur du célèbre Tata Institute of Fundamental Research (TIFR), sa politique de recherche fut, à ses débuts, axée sur les secteurs stratégiques – défense, espace et nucléaire – avec l’établissement de centres de recherche publics.
Cette politique, n’est pas sans rappeler celle de la France à la même époque, avec un pari audacieux pour un pays en voie de développement : l’Inde demandant à ses chercheurs de ne pas être de simples récepteurs et adaptateurs d’une recherche internationale, mais d’y contribuer. Ce pari est aujourd’hui tenu dans de nombreux domaines. Bien que ses compétences scientifiques soient peu visibles, l’Inde possède des centres de recherche et des savants prestigieux avec lesquels les pays les plus avancés sur le plan scientifique collaborent activement.
Aujourd’hui le savoir-faire scientifique et technologique connaît un développement significatif et une certaine évolution dans ses orientations. Il bénéficie de la croissance générale du pays, la politique volontariste des autorités indiennes et l’ouverture à l’international. Historiquement, plutôt axé sur des secteurs scientifiques très ciblés, l’activité scientifique et technologique semble se diversifier. Toutefois, ce fort potentiel est actuellement limité par des conditions structurelles liées au soutien à la recherche en Inde.
Montée en puissance
Une volonté politique
Le soutien politique indien est ancien et la démarche ambitieuse. Le gouvernement souhaite que les objectifs de la recherche indienne ne soient pas dictés par les autres pays. Les scientifiques indiens sont donc encouragés à ne pas se positionner en simples récepteurs de l’effort international de recherche, mais à contribuer effectivement aux progrès de la science. Dans cette perspective, les centres de recherche indiens doivent devenir contributeurs dans les coopérations internationales afin d’acquérir à la fois un niveau reconnu et des moyens financiers plus importants.
Historiquement, les efforts étaient tournés vers des domaines stratégiques (défense, espace et nucléaire) ou des technologies liées aux sciences de la vie.
Ce domaine scientifique représente un enjeu fort pour ce pays. Ainsi, les problèmes de la faim, de la gestion de l’eau, de la santé (maladies infectieuses et lutte contre les épidémies) ont mené à l’introduction des biotechnologies et du génie génétique dans la recherche agricole et médicale, ainsi qu’à la prise en compte des problèmes d’environnement. Il faut rappeler la contribution de la recherche agronomique indienne à la révolution verte (Pendjab, Haryana) et à la révolution laitière (Gujarât), avec parfois un impact négatif grave sur l’environnement (pollution par les pesticides).
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A présent, les autorités indiennes semblent avoir une plus forte conscience de l’intérêt et de la plus-value économique que peuvent représenter certains secteurs technologiques comme l’énergie, les transports, et les communications. Le programme «Shining India» du précédent gouvernement Vajpayee témoigne de cette évolution de même que les aides que peuvent apporter les ministères locaux à l’établissement de nouveaux centres de recherche. L’objectif d’un effort en R&D de 2% du PIB en 2007 a été fixé, il y a déjà plusieurs années.
Plus précisément, le gouvernement a décidé de concentrer son effort de recherche sur les technologies de l’information (les exportations de logiciels ont atteint 7 milliards d’euros en 2003), les nanotechnologies et les biotechnologies et les sciences de la vie - en particulier le génie génétique – et leurs applications.
Cependant l’arrivée au pouvoir du parti du Congrès (le parti historique de Nehru) va sans doute produire une inflexion de cette politique en faveur de secteurs à fort contenu social : agriculture, santé.
Un effort croissant
Le budget (2007- 2008) du Ministère de la Science et de la Technologie est de 43,71 milliards de Roupies soit environ 753,6 millions d’euros en augmentation de 36 % par rapport à l’année précédente, traduisant ainsi la volonté du gouvernement indien de poursuivre son effort de recherche, ce budget augmentant de plus de 30 % pour la 4ème année consécutive.
Les budgets dédiés à la recherche des autres ministères de tutelle d’organismes de recherche tels que les ministères de l’agriculture, de l’enseignement supérieur, des énergies non conventionnelles et les départements de l’espace, de l’énergie atomique et du développement des océans ne sont pas intégrés dans ce montant.
Le budget global de recherche, incluant les autres ministères et départements (énergie atomique, espace, défense, agriculture, médecine, sciences de la terre), est de 200,78 milliards de roupies, soit 3,46 milliards d’euros (4,56 milliards de $), en progression de 20,8% par rapport à l’année précédente.
Plus généralement, les dépenses internes de Recherche et Développement (publiques et privées) connaissent une nette croissance comme le montre la figure ci-après. Elles sont estimées pour l’année fiscale 2005 – 2006 à 280 milliards de roupies soit 4,83 milliards d’euros (6,36 milliards $)Toutefois, leur augmentation est inférieure à l’évolution économique du pays et à sa croissance car une partie importante des sommes prévues au budget n'est pas consommée. La part du PIB dédié à la recherche évolue assez peu (cf. schéma ci-dessous). Après une hausse sensible à la fin des années quatre-vingt-dix, celle-ci stagne à environ 0,8%.
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Source : Department of Science and Technology, Govt. Of India
Le détail des principaux budgets publics (2007-2008) de recherche est le suivant :
• Nucléaire : 37,96 milliards de roupies (654,5 millions d’euros), • Espace: 38,58 milliards de roupies (665,2 millions d’euros). • Défense : 31,86 milliards de roupies (549,3 millions d’euros), • Agriculture : 24,6 milliards de roupies (424,1 millions d’euros). • Médecine : 15,2 milliards de roupies (262,1 millions d’euros)
Développement des transferts de technologie
A l’origine peu concernés par la recherche à vocation industrielle, les organismes indiens de recherche paraissent s’y intéresser de plus en plus comme en témoigne la forte augmentation du nombre de brevets américains accordés à des déposants indiens (cf. figure ci-après).
400 350 300 250 200 150 100 50 0 92-93 93-94 94-95 95-96 96-97 97-98 98-99 99- 00 00- 01 01- 02 02- 03 source : Inde : dossier-pays OST, juin 2004
Ce résultat peut s’expliquer par la mise en place de systèmes permettant de favoriser le transfert de technologies. Le National Science and Technology Entrepreneurship Development Board, créé en 1982, rattaché au DST, a établi une quinzaine de «Science and Technology Entrepreneurs Parks» (STEP). Ce sont de véritables pôles technologiques, situés sur les campus des universités, bénéficiant de soutiens financiers complémentaires de la part des états, des banques et de
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l’industrie. Ils ont permis la création de plus de 500 unités industrielles privées et près de 5000 emplois, dans des secteurs tels que les fibres nouvelles, le cuir, la conception assistée par ordinateur, la micro-électronique, la peinture etc.
Les transferts de technologies vers l’industrie nationale se font sous le contrôle du «Technology Development Board» (TDB) qui gère également un fonds pour le développement et les applications des technologies indigènes, alimenté par une taxe prélevée sur les bénéfices réalisés à partir de procédés importés. Le «Technology Information Forecasting and Assessment Council», (TIFAC), dépendant du DST, a pour mission de promouvoir l’information, la prévision, la recherche et le développement dans les secteurs technologiques et industriels. Son budget a été multiplié par 15 en 3 ans.
Des soutiens publics nombreux
En Inde, état fédéral, la recherche relève du gouvernement central (Union) ; plusieurs organismes fédéraux participent au soutien à la recherche.
Structure administrative de la recherche
La recherche publique en Inde s’organise autour de Departments (Directions) dépendant ou non de Ministères, desquels dépendent de nombreux centres, instituts et établissements spécialisés.
A la tête de chaque Department se trouve un Secretary (Directeur Général), responsable devant le Premier Ministre, par l’intermédiaire d’un «Minister» ou «Minister of State» (Ministre Délégué). Auprès de certains Departments siège une Commission présidée par le Secretary correspondant, dont le rôle est de définir la politique scientifique du secteur considéré et d’en assurer la planification.
Deux Departments chargés de domaines sensibles, dépendent directement du Premier Ministre, lui-même conseillé par des comités d’experts et de spécialistes regroupés dans la Commission du Plan et le Conseil National pour la Science et la Technologie. Il s’agit de : • Department of Space (DoS), dirigé par le Dr M.G. Madhavan NAIR, également président de la «Space Commission», • Department of Atomic Energy (DAE), dirigé par le Dr. Anil KAKODKAR, également président de l’«Atomic Energy Commission».
Trois Departments sont regroupés au sein du Ministère pour la Science et la Technologie, placé sous l’autorité du Ministre M. Kapil SIBAL : • Department of Science and Technology (DST), dirigé par le Prof. T.RAMASAMI, • Department of Scientific and Industrial Research (DSIR), dirigé par le Dr. Brahmachari, • Department of Biotechnology (DBT), dirigé par le Dr. M.K. BHAN
En outre, si les dépenses de R&D sont majoritairement publiques, on notera qu’en 2002-2003, seulement 20% des dépenses de R&D étaient effectuées dans le secteur privé :
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Source : Department of Science and Technology, Govt. Of India
Institutions de Recherche
La recherche universitaire est coordonnée par le DST dans les laboratoires des 274 universités indiennes. Cependant, l’activité menée dans les instituts d’excellence (7 Indian Institutes of Technology de Delhi, Mumbai1, Chennai2, Kharagpur, Kanpur et Guwahati, Roorkee, ainsi que l’Indian Institute of Science à Bangalore) dépend de la Direction de l’Education du Ministère du Développement des Ressources Humaines.
L’Inde compte trois grands organismes de recherche civile : • le Council of Scientific and Industrial Research (CSIR) : principal moyen d’action du DSIR (près de 97% de son budget), est l’équivalent du CNRS français et emploie plus de 18 000 personnes. Placé sous la présidence du Premier Ministre, il comprend 40 centres nationaux de recherche fondamentale et appliquée parmi les plus importants du pays et couvrant des domaines très variés : biologie moléculaire et cellulaire, botanique, médicaments, agroalimentaire, cuir, mines, océanographie, chimie, physique, aéronautique, métallurgie, environnement etc. • l'Indian Council of Agricultural Research (ICAR), est l’équivalent de l’INRA. Placé sous la responsabilité du Department of Agricultural Research and Education (DARE) du Ministère de l'Agriculture, est un organisme autonome créé en juillet 1992. Il a pour mission de développer, promouvoir et coordonner les programmes de recherche et d'enseignement dans les domaines de l'agriculture, de la sylviculture, de l'élevage ou de la pisciculture. • l’Indian Council for Medical Research (ICMR), dépendant du Ministère de la Santé, a pour but de promouvoir et de coordonner la recherche médicale. Equivalent de l’INSERM, il intervient prioritairement dans les domaines des maladies infectieuses (tuberculose, lèpre, paludisme, SIDA), de la nutrition, de l’environnement, et de la recherche médicale généraliste. D’autres organismes de recherche tels que l’Indian Council for Social Sciences Research (ICSSR), l’Indian Council for Historical Research (ICHR) dépendent du Ministère du Développement des Ressources Humaines.
1 Nouvelle appellation de Bombay. 2 Nouvelle appellation de Madras.
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Des acteurs de haut niveau Les potentialités des organismes scientifiques indiens sont souvent méconnues. Elles souffrent d’une faiblesse générale de leur nombre de publications. Celles-ci concernent en effet des domaines où l’on publie généralement peu : les efforts indiens en recherche concernent des domaines stratégiques comme l’Espace ou le Nucléaire ainsi que des domaines comme l’Agriculture. A contrario, la Chimie demeure le domaine où les scientifiques indiens ont la plus forte visibilité. Il semble, cependant, que l’Inde n’a clairement pas atteint la masse critique suffisante en recherche pour disposer d’une réelle visibilité internationale. La formation scientifique indienne dans les universités et instituts indiens est très sélective et de haut niveau. Les jeunes diplômés sont très convoités par les centres de recherche notamment des pays à fort potentiel de recherche. Cette formation s’accompagne d’une recherche de qualité concentrée dans des instituts de formation et de recherche : • Les sept Instituts Indiens de Technologie (Mumbai, Chennai, Delhi, Kanpur, Kharagpur, Guwahati et Roorkee). Apparus dans les années soixante, les premiers IIT ont été financés grâce à des fonds étrangers (principalement Etats-Unis, Royaume-Uni et Allemagne). • L’Indian Institute of Science, créé à Bangalore en 1909 par le célèbre industriel Tata et devenu depuis l’indépendance un des centres de recherche les plus prestigieux de l’Inde. • Les laboratoires nationaux : le National Chemistry Laboratory de Pune, le Centre for Cellular and Molecular Biology d’Hyderabad, le Tata Institute of Fundamental Research de Mumbai, le Physical Research Laboratory d’Ahmedabad, l’Inter- University Accelerator Center de Delhi pour n’en citer que quelques uns. Ces centres sont placés sous la tutelle de diverses administrations, principalement le Department of Science and Technology, le Council for Scientific and Industrial Research, le Department of Atomic Energy et l’Indian Council for Medical Research.
Des résultats de niveau mondial Même si la dimension du pays disperse les centres d’excellence qui cohabitent avec des centre de qualité plus moyenne, il est possible de distinguer quelques domaines d’excellence: les Technologies de l’Information, les Biotechnologies, les Mathématiques, l’Astronomie, la Chimie et les Sciences de la Vie.
La politique volontariste indienne dans les secteurs stratégiques a eu des résultats significatifs. L’Inde a lancé avec succès son premier satellite en août 1980. Elle en est actuellement à son douzième satellite lancé. Celui-ci, INSAT-4A, un satellite de télécommunications, le plus perfectionné et le plus lourd des satellites indiens jamais conçus (3,1 tonnes), a été lancé par la fusée européenne Ariane 5 le 21 décembre 2005. La fusée indienne GSLV (Geosynchronous Satellite Launch Vehicule) est également utilisée pour lancer un certain nombre de satellites. L’Inde projette à présent la mise en orbite d’une sonde autour de la Lune.
Outre une capacité nucléaire militaire, ce pays dispose de 15 réacteurs nucléaires répartis en six sites tandis que sept autres réacteurs sont en construction. Le Canada et la Russie ont fortement contribué au développement de l’énergie nucléaire en Inde. Il faut noter que cette
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énergie ne représente qu’un faible pourcentage de la consommation indienne d’électricité (environ 4%).
Les efforts de recherche en matière sanitaire ont permis une amélioration sensible des conditions de vie et de la santé de la population. Parallèlement, dans les domaines des sciences fondamentales, l’Inde jouit d’une réputation établie en mathématiques et astrophysique.
En R&D industrielle, la décentralisation de centres de recherches de grands groupes industriels mondiaux (General Electric, Daimler Chrysler, Exxon…) montre le savoir-faire acquis par les ingénieurs et scientifiques indiens notamment dans le domaine informatique où la plupart des acteurs sont présents (IBM, Microsoft, Google, Intel, Motorola, Lucent, Sun…).
Enfin il faut noter que les universités n’ont pas participé de façon importante à ce développement scientifique. Les autorités indiennes s’attachent à présent à renforcer leur activité de recherche. Parmi celles-ci, les universités de Pune, de Delhi, de Bangalore, la Jawaharlal Nehru University (Delhi) et certaines universités technologiques (Anna University à Chennai par exemple) sont les plus actives.
Une internationalisation croissante Le nombre de co-publications est en croissance et montre la tendance à l’ouverture des scientifiques indiens ; ce nombre reste toutefois inférieur à la France, la Chine ou les Etats- Unis.
Les parts budgétaires allouées à la coopération internationale par le DST sont de 7% dont environ le tiers est affecté à la coopération avec la Russie. Les partenaires de l’Inde les plus importants dans le domaine de la coopération scientifique et technique sont la Russie, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Japon, l’Allemagne, la France et désormais la Chine. Les collaborations, relevant pour la plupart du DST, ont la forme de programmes conjoints, d’échanges de scientifiques, et de soutien direct aux organismes de recherche.
La collaboration avec la France se conduit en partie à travers le CEFIPRA, auquel le DST consacre à présent 0,6% de son budget, soit 1,45 million d’euros en 2006. Le CEFIPRA, organisme à la structure bilatérale unique en Inde, est co-financé pour le même montant par le Ministère des Affaires Etrangères. Parallèlement, 8 laboratoires conjoints franco-indiens ont été fondés depuis 1999. Ceux-ci associent des laboratoires français et indiens dans les domaines de l’eau, de l’environnement, de la chimie, de la météorologie et des mathématiques. Dans le domaine des sciences humaines et sociales, la coopération se fait essentiellement à travers l’accord entre la Fondation de la Maison des Sciences de l’Homme et l’ICSSR. Deux instituts de recherche français : l’Institut Français de Pondichéry (IFP) et le Centre des Sciences Humaines (CSH) de Delhi, sont également présent en Inde et assurent une grande partie de la coopération scientifique dans ce domaine.
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Limites actuelles au développement
Des faiblesses structurelles
Comme il a été remarqué précédemment, le développement scientifique et technologique indien connaît actuellement quelques limites, dues essentiellement au manque de financement public mais surtout privé. La part du PIB était de 0,8% en 1998/1999, elle est montée à 0,87% en 2000/2001 et est redescendue à 0,78% en 2004/2005, loin de l’objectif de 2% fixé par le précédent gouvernement pour 2007.
Une recherche appliquée quasi inexistante Si la recherche en Inde peut se targuer de belles réussites, c’est essentiellement dans le domaine des sciences fondamentales : sciences de la vie, mathématiques, chimie, astronomie, informatique. Par contre, la recherche appliquée est quasiment inexistante, les instituts de recherche publics ont encore trop peu de contacts avec l’industrie privée et il y a trop peu de transfert des résultats de la recherche vers l’industrie.
On doit signaler, malgré les déclarations des autorités, et les efforts pour augmenter ce chiffre, la faiblesse du nombre de chercheurs en Inde, 95 000 postes de chercheurs plein temps, soit 0,2 pour 1000 actifs à comparer à : - en Chine 810 525 postes de chercheurs soit 1,09 pour 1 000 actifs - en France 186 420 postes de chercheurs soit 6,9 pour 1 000 actifs.
On peut faire le même type de comparaison sur le nombre de publications scientifiques, qui montrent la vitalité de la recherche d’un pays, mais surtout sur la progression de la recherche en Chine par rapport à l’Inde sur la période 1998 - 2003 : - Inde 17 224 publications en 2003 (+6% en 5 ans) - Chine 33 700 publications en 2003 (+88% en 5 ans) - France, pour mémoire 35 950 publications en 2003
Le nombre de brevets déposés en Inde est peu significatif puisque seulement 2469 brevets ont été demandés en 2003-2004, dont seulement 1078 par des indiens. Par contre, il est intéressant de voir la progression des brevets indiens dans l’Union Européenne et aux Etats Unis et de la comparer à la situation de la Chine :
Union européenne (% du nombre total de demandes de brevets déposés) 1998 2003 Inde 0,1 0,3 Chine 0,2 0,9
Etats Unis (% du nombre total de demandes de brevets déposés) 1998 2003 Inde 0,1 0,2 Chine 0,2 0,4
En ce qui concerne l’Inde, ces brevets concernent essentiellement les domaines de la chimie et des matériaux, de la pharmacie et des biotechnologies.
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Fuite des cerveaux Les scientifiques indiens sont fortement touchés par le «brain drain». Bien qu’il soit difficile d’obtenir des données fiables sur les départs et les retours des scientifiques indiens à l’étranger, il semblerait que : • 40 000 à 50 000 chercheurs indiens soient installés aux Etats-Unis • plus de 10 000 en Grande Bretagne et au Canada. • quelques milliers en Allemagne • plus de 300 en France
En 2002, environ 88 000 indiens étudiaient à l’étranger. Seuls un tiers en reviennent, un second tiers revenant après un séjour long à l’étranger.
Une autre forme de «brain drain» inquiète beaucoup les responsables scientifiques : une désaffection des étudiants pour les études scientifiques moins rémunératrices que les filières économiques et l’exode massif des étudiants scientifiques, peu intéressés par la recherche ou l’enseignement, vers l’industrie qui propose des salaires deux à cinq fois plus élevés dès l’embauche. De même, l’engouement actuel pour l’informatique nuit aux autres formations -notamment à certaines spécialités d’électronique- et aux entreprises qui en ont besoin.
L’appréciation de ces «brain drains» doit néanmoins être pondérée par le retour significatif des savoir-faire qu’apporte à l’Inde la diaspora indienne dans des secteurs comme les IT ou les biotechnologies ainsi que par la contribution significative aux ressources de l’Inde de cette diaspora dans le cadre d’une plus forte internationalisation.
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Department of Science and Technology (DST) ______
DEPARTMENT OF SCIENCE AND TECHNOLOGY – DST
Budget 2007/2008 : 323 millions d’euros (17,75 milliards de roupies)
Effectif total : 626 personnes
Ministre pour la Science et la Technologie : M. Kapil Sibal email : [email protected], [email protected] Tél : +91-11-23316766, +91-11-23714230, +91-11-23311068, +91-11-23321681/82
Adresse : Department of Science and Technology Anusandhan Bhawan, 2 Rafi Marg New Delhi - 110 001 Site internet : http://dst.gov.in/
Statut
Dépendant du Ministry of Science and Technology, le DST a été établi en 1971, dans le but de définir la politique de recherche et développement et d’identifier de nouveaux secteurs de pointe. Il est également chargé de la promotion et de la coordination des activités nationales dans le domaine de la science et de la technologie, ainsi que des programmes de coopération scientifique internationale, régionale ou multilatérale. Il intervient ainsi dans la planification de près d’une vingtaine de Ministères et de Departments, à travers les Science and Technology Advisory Committee (STAC) et dans celle des Etats de l’Union par l’intermédiaire des State Councils for Science and Technology. Le DST gère directement les subventions allouées à d’importants organismes, tels que les services nationaux de géographie et de météorologie, à différents centres de recherche et aux principales académies indiennes des sciences. Placé également sous la tutelle du DST, le Technology Information Forecasting and Assessment Council (TIFAC) élabore et diffuse l’information scientifique nationale.
Organisation Le DST est sous l’autorité directe du Ministre pour la Science et la Technology, M. Kapil Sibal. En octobre 2007, le Secrétaire du DST est le Dr. T. Ramasami. L’organisation du DST au niveau scientifique est ensuite composée de Services Scientifiques, de Groupes Scientifiques et d’instituts autonomes. Les Services Scientifiques sont des organismes publics qui rendent des services pratiques dans des champs d’activités donnés, à savoir aujourd’hui la géophysique et la cartographie avec la Survey of India et la cartographie régionale et thématique avec la National Atlas and Thematic Mapping Organisation (NATMO).
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La science en Inde ______Les Groupes Scientifiques sont des services qui s’occupent de thématiques particulières, une liste de ces groupes et de leurs activités se trouve à la fin de ce chapitre sur le DST. Par ailleurs, 17 instituts autonomes sont sous la responsabilité du DST. Ils mènent des activités de recherche dans différents domaines. Une liste de ces instituts et de leurs activités se trouve à la fin de ce chapitre sur le DST.
Organigramme
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Department of Science and Technology (DST) ______
Activités
La mission du DST est vaste. Elle constitue la partie amont de la politique scientifique indienne. Le DST doit : - Formuler les orientations de la politique scientifique indienne et les mesures à prendre - Coordonner la recherche sur les sujets qui impliquent des institutions et des Departments différents - Soutenir la recherche fondamentale et la recherche appliquée dans les institutions nationales - Maintenir des infrastructures minimales pour l’expérimentation (bâtiments, instruments) - Favoriser la commercialisation des technologies développées en Inde - Financer des institutions de recherche autonomes - Faciliter la coopération internationale en matière de recherche - Soutenir les entrepreneurs dans les secteur basés sur la connaissance - Promouvoir les activités de recherche dans les Etats de l’Union - Fournir des services scientifiques via la Survey of India et la National Atlas and Thematic Mapping Organisation (NATMO) - Gérer les systèmes d’information des institutions de recherche
Le DST lance par ailleurs régulièrement des missions ou des programmes nationaux. Un certain nombre d’entre eux sont détaillés à la fin de ce chapitre. Parmi les plus récents, on peut mentionner une initiative sur les nanotechnologies qui fournit un soutien financier à près d’une centaine de projets scientifiques en 2007.
State S&T Programme
Au niveau des Etats de l’Union, la recherche scientifique est soutenue via des State Councils for Science & Technology. Ceux-ci sont chargés de soutenir des projets scientifiques menés dans les Etats de l’Union. Leur mise en place a débuté dans les années 80 et a été assez lente du fait du besoin de former des personnels compétents scientifiquement pour les administrer. Ils existent cependant en 2007 dans tous les Etats de l’Union et un certain nombre de projets ont d’ores et déjà abouti. Par ailleurs, ces commissions sont aussi chargées d’assister les scientifiques sur les questions de propriété intellectuelle.
Coopération Internationale
La coopération internationale est sous la responsabilité d’un service dédié, la Science & Technology International Cooperation Division. Elle est chargée de la négociation et de la mise en œuvre des accords de coopération et elle est en charge de tout ce qui a trait aux activités scientifiques d’institutions internationales. Des conseillers scientifiques sont en poste à Berlin, Moscou, Washington et Tokyo pour faciliter la coopération avec les pays où ils sont implantés.
Des coopérations bilatérales existent avec plus de 50 pays, dont la France. Plusieurs programmes multilatéraux sont en cours, principalement dans le cadre d’organisations scientifiques internationales sud-asiatiques –ASEAN, SAARC, IOR-ARC, etc. Un
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La science en Inde ______programme avec l’UNESCO est aussi en cours ainsi qu’un programme tripartite impliquant le Brésil et l’Afrique du Sud.
Le directeur des relations internationales est en octobre 2007 M. Y.P. Kumar.
Coopération avec la France
Un programme de coopération existe aujourd’hui entre l’ambassade de France en Inde et le DST. Dans le cadre de ce Programme de Coopération (POC), les procédures d’obtention de visas pour les scientifiques indiens et français qui se rendent dans le pays partenaire sont facilitées. Par ailleurs, ce programme prévoit aussi le cofinancement de bourses d’études et de visites de scientifiques français en Inde et indiens en France.
Huit cellules mixtes de recherche bénéficient de ce programme de coopération : - Centre Franco-Indien de Traitement des Eaux Usées - Centre Franco-Indien de Recherche sur les Eaux Souterraines - Cellule Franco-Indienne de Recherches en Sciences de l’eau - Cellule Franco-Indienne de Bioprocédés pour l’Environnement - Centre Franco-Indien de Synthèse Organique - Laboratoire Franco-Indien de Chimie du Solide - Programme Franco-Indien de recherches en Météorologie et Climatologie - Institut Franco-Indien de Mathématiques
Par ailleurs, le DST et le Ministère des Affaires Etrangères français financent à part égale le CEFIPRA, un centre de promotion de la recherche qui fait l’objet d’un chapitre à part dans le présent document. On trouve d’ailleurs de nombreux chercheurs des instituts dépendant du DST dans les parties indiennes des projets de recherche soutenus par le CEFIPRA.
Contacts
Secrétaire du DST : Dr. T. Ramasami – email : [email protected] - Tél : +91-11-26590412, +91-11-26511439
International S&T Cooperation : Dr.Y.P. Kumar - email : [email protected] - Tél : +91-11-26590430
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Department of Science and Technology (DST) ______
Listes des organismes dépendant du DST
Sociétés Professionnelles