VETAGRO SUP CAMPUS VETERINAIRE DE LYON

Année 2019 - Thèse n° 135

INFLUENCE DE LA RATION ALIMENTAIRE A L’ENTRAINEMENT ET EN COURSE SUR LE SCORE CORPOREL, LES PERFORMANCES SPORTIVES ET LA PREVALENCE D’AFFECTIONS CHEZ DES CHIENS DE TRAINEAU : EXEMPLE LORS DE LA GRANDE ODYSSEE

THESE

Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I (Médecine - Pharmacie) et soutenue publiquement le 20 décembre 2019 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire

par

TALEUX Alma Née le 3 avril 1992 à Saint Martin d’Hères (38)

VETAGRO SUP CAMPUS VETERINAIRE DE LYON

Année 2019 - Thèse n° 135

INFLUENCE DE LA RATION ALIMENTAIRE A L’ENTRAINEMENT ET EN COURSE SUR LE SCORE CORPOREL, LES PERFORMANCES SPORTIVES ET LA PREVALENCE D’AFFECTIONS CHEZ DES CHIENS DE TRAINEAU : EXEMPLE LORS DE LA GRANDE ODYSSEE

THESE

Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I (Médecine - Pharmacie) et soutenue publiquement le 20 décembre 2019 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire

par

TALEUX Alma Née le 3 avril 1992 à Saint Martin d’Hères (38)

3

4 REMERCIEMENTS AU JURY

A Madame la Professeure Elvire SERVIEN

De l’Université Claude Bernard Lyon 1, Faculté de médecine de Lyon

Qui m’a fait l’honneur d’accepter la présidence de mon jury de thèse,

Hommages respectueux.

A Monsieur le Docteur Sébastien LEFEBVRE

De VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon

Qui m’a fait l’honneur d’encadrer ce travail avec intérêt et bienveillance,

Qu’il trouve ici toute l’expression de mon profond respect et de ma gratitude.

A Monsieur le Docteur Jean-Jacques THIEBAULT

De VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon

Qui m’a fait l’honneur de participer à mon jury de thèse,

Qu’il trouve ici le témoignage de ma grande reconnaissance.

5

6 REMERCIEMENTS

A mes parents,

Pour être toujours là pour moi quelle que soit la difficulté, pour avoir toujours cru en moi et m’avoir permis de devenir qui je suis, pour votre affection inconditionnelle.

A mon frère et ma sœur,

Pour votre soutien chacun à votre façon, pour tout ce qui nous différencie et nous rapproche.

A mes amis,

Pour tous ces bons moments passés ensemble, passés et à venir, pour nos fous rires et notre complicité, pour vos encouragements inattendus mais bienvenus.

Aux canicrosseurs,

Pour m’avoir fait découvrir un monde incroyable et passionnant, pour tous les kilomètres parcourus ensemble, pour cette communauté dynamique qui nous fait vibrer.

A mes maîtres de stage,

Pour m’avoir permis de progresser durant mon cursus, pour m’avoir transmis vos connaissances et votre passion, pour votre bienveillance.

Aux mushers et à leurs chiens,

Pour avoir accepté de faire partie de l’étude, pour toutes nos discussions enrichissantes, pour ces relations hors du commun que vous avez avec vos athlètes canins.

A l’équipe de la Grande Odyssée,

Pour m’avoir permis de réaliser cette étude et de vivre cette course extraordinaire de l’intérieur.

7

8 TABLE DES MATIERES

Table des annexes ...... 11

Table des figures ...... 13

Table des tableaux ...... 15

Liste des abreviations ...... 17

Introduction ...... 21

Premiere partie : Etude bibliographique sur la nutrition du chien de traîneau ...... 23

1.1. Spécificités des races de chiens utilisées ...... 23

1.2. Les principales disciplines pratiquées en compétition ...... 25

1.3. Les grandes courses de traîneau ...... 27

2.1. Métabolisme énergétique des chiens de traîneau ...... 31

2.2. Définition et intérêt du score corporel ...... 34

2.3. Besoins nutritionnels des chiens de traîneau ...... 35

3.1. Conditions d’alimentation ...... 47

3.2. Alimentation en compétition ...... 49

3.3. Alimentation à l’entraînement ...... 52

3.4. Compléments alimentaires ...... 54

Deuxieme partie : Etude terrain effectuée lors de la grande odyssée 2019 ...... 59

9 2.1. Etude terrain sur La Grande Odyssée 2019 ...... 60

2.2. Réalisation du questionnaire internet et méthode de distribution ...... 61

2.3. Rassemblement et analyse des résultats ...... 61

3.1. Conditions extérieures de la course ...... 62

3.2. Les mushers ...... 65

3.3. Les chiens, caractéristiques et modes de vie ...... 67

3.4. Disciplines pratiquées à l’entraînement et en course ...... 70

3.5. Organisation d’une année ...... 73

3.6. Evolution du poids et du score corporel ...... 75

3.7. La nutrition à l’entraînement et en compétition ...... 82

3.8. Les snacks ...... 89

3.9. Les compléments alimentaires ...... 89

4.1. Biais et représentativité ...... 91

4.2. Le score corporel ...... 93

4.3. La nutrition à l’entraînement et en compétition ...... 94

4.4. Les performances ...... 96

Conclusion ...... 99

Bibliographie ...... 101

Annexes ...... 107

10 TABLE DES ANNEXES

Annexe 1 : Grille de score corporel établie par la WSAVA ...... 107

Annexe 2 : Exemple de fiche de récolte des résultats pendant la course ...... 108

Annexe 3 : Questionnaire posé aux mushers à l'oral durant la Grande Odyssée 2019 ...... 109

Annexe 4 : Questionnaire diffusé sur internet ...... 111195

11

12 TABLE DES FIGURES

Figure 1 : Illustration des principales races de chiens de traîneau sur LGO. A : des de Sibérie (photo par Taleux A.). B : des Alaskan lignée sprint/mid (photo par Drugeon F.). C : une lignée Scandinavian (photo par Taleux A.). D : un attelage d’autres Eurohounds (photo par Taleux A.) ...... 24

Figure 2 : VO2 max en fonction de la durée de l'effort (Wakshlag, 2018)...... 33

Figure 3 : Chien de traîneau de score corporel 4. Les dernières côtes sont visibles et la musculature de l'épaule et des membres pelviens est marquée (Wakshlag and Shmalberg, 2014)...... 34

Figure 4 : Répartition des macronutriments dans une ration idéale en compétition (d’après Bloomberg et al., 1998) ...... 51

Figure 5 : Carte géographique localisant les différentes étapes de LGO 2019 (fond de carte par Wikimedia Commons, modifications par A. Taleux) ...... 62

Figure 6 : Description des étapes de la course selon la distance et le dénivelé parcourus ...... 64

Figure 7 : Evolution de la température extérieure au cours de la course ...... 64

Figure 8 : Répartition des mushers interrogés entre professionnels et amateurs ...... 66

Figure 9 : Carte du monde représentant la répartition géographique des mushers interrogés ...... 66

Figure 10 : Box-plot représentant l’âge médian des chiens Eurohounds et Nordiques de l'étude terrain ...... 67

Figure 11 : Répartition des mushers selon le nombre de chiens aptes à participer à des courses (nombre médian : 9, nombre moyen : 12) ...... 68

Figure 12 : Répartition des mushers selon le pourcentage de chiens stérilisés qu'ils ont ...... 68

Figure 13 : Nombre de mushers en fonction du type de race de chiens qu'ils ont dans leur attelage ...... 69

Figure 14 : Nombre de mushers en fonction du poids moyen de leurs chiens ...... 70

Figure 15 : Disciplines pratiquées à l'entraînement par les mushers interrogés...... 71

Figure 16: Disciplines pratiquées en compétition par les mushers interrogés ...... 71

13 Figure 17 : Comparaison des pratiques à l'entraînement et en compétition, selon le type de terrain et le nombre de chiens attelés ...... 72

Figure 18 : Organisation d'une année-type en 3 périodes ...... 74

Figure 19 : Nombre de mushers en fonction de la fréquence à laquelle ils pèsent leurs chiens .... 75

Figure 20 : Box-plot représentant l’évolution du score corporel en fonction de la période de l'année, les moyennes sont représentées par des croix ...... 76

Figure 21 : Nombre de mushers par valeur de score corporel moyen en fonction de la période de l’année ...... 76

Figure 22 : Score corporel en début de période d'entraînement ...... 77

Figure 23 : Evolution du score corporel durant la période d'entraînement ...... 77

Figure 24 : Score corporel en début de période de compétition ...... 78

Figure 25 : Evolution du score corporel pendant la période de compétition ...... 78

Figure 26 : Score corporel au début de la période de repos ...... 79

Figure 27 : Evolution du score corporel durant la période de repos ...... 79

Figure 28 : Evolution du score corporel au cours de LGO ...... 80

Figure 29 : Répartition des différents types de rations alimentaires à l'entraînement ...... 82

Figure 30 : Analyse de la ration des attelages A et B (logiciel VetNutri®) ...... 83

Figure 31 : Analyse de ration pour l'attelage C (logiciel VetNutri®) ...... 85

Figure 32 : Analyse de ration pour l'attelage D (logiciel VetNutri®) ...... 86

Figure 33 : Analyse de la ration de l'attelage E (logiciel VetNutri®) ...... 87

Figure 34 : Illustrations de l'alimentation des chiens en course. A : Ajout d’eau chaude à la ration. B : Préparation des gamelles. C : Réhydratation des chiens avec une soupe après l’étape du jour...... 88

Figure 35 : Motifs d'administration de compléments alimentaires ...... 90

14 TABLE DES TABLEAUX

Tableau I : Répartition des différentes disciplines neige selon le nombre de chiens et les distances minimale (min.) et maximale (max.) parcourues ...... 26

Tableau II : Evolution des besoins énergétiques d'un de 20kg selon l'effort fourni (Bloomberg et al., 1998) ...... 36

Tableau III : Acides aminés essentiels et leurs proportions par rapport à la lysine, correspondant au profil de la protéine idéale (Hand et al., 2010) ...... 39

Tableau IV : Besoins en phosphore et calcium pendant une compétition selon le type d’effort (d’après Bloomberg et al., 1998; Hand et al., 2010) ...... 42

Tableau V : Valeurs limites, valeurs optimales et éventuelle supplémentation recommandée en micro-nutriments dans une ration journalière pour un chien en compétition (d’après Bloomberg et al., 1998; Hand et al., 2010; Kronfeld and Ferrante, 1990) ...... 57

Tableau VI : Description des étapes de la course ...... 63

Tableau VII : Présentation des mushers de l'étude ...... 65

Tableau VIII : Répartition des mushers interrogés selon les races de chiens dans leur attelage ... 69

Tableau IX : Répartition des mushers interrogés selon les disciplines pratiquées à l’entraînement, en fonction du terrain et du nombre de chiens impliqués ...... 70

Tableau X : Répartition des mushers interrogés selon les disciplines pratiquées en compétition, en fonction du terrain et du nombre de chiens impliqués ...... 72

Tableau XI : Taux de mushers à l'entraînement et en compétition selon le mois de l'année ...... 73

Tableau XII : Description d'un entraînement moyen selon la discipline ...... 74

Tableau XIII : Calcul des besoins énergétiques moyens de chaque attelage étudié ...... 81

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16 LISTE DES ABREVIATIONS

Vocabulaire lié aux sports canins et aux chiens de sport

(“Documents & réglementation – FFST,” 2019; IFSS, 2019a; “Petit lexique du mushing,” n.d.; “Statuts et règlements FSLC,” n.d.)

Attelage ou team : Ensemble des chiens attelés à un traîneau, à une pulka, à un kart, à un quad ou à une trottinette.

Basket : Panier du traîneau, autrefois en lattes de bois ajourées, aujourd’hui constitué d’une plaque en plastique. Permet de contenir le matériel transporté sur le traîneau, ainsi qu’un éventuel chien fatigué ou blessé.

Bungee ou amortisseur : Situé entre le véhicule (traîneau, kart ou quad) et la ligne de trait, il s’agit d’un élastique puissant permettant d’amortir les secousses.

Handler : Personne qui assiste le musher pour les soins des chiens, la préparation du matériel, la mise en place de l’attelage depuis la stake out jusqu’à la ligne de départ et depuis la ligne d’arrivée jusqu’à la stake out.

Largueur : Dispositif métallique permettant de libérer très rapidement la ligne de trait du baudrier ou le câble d’ancrage via une cordelette ergonomique d’ouverture rapide du mousqueton à l’aveugle. Doit être utilisé avec une ligne de trait sans mousqueton côté skieur sous peine de blesser le chien en cas de largage.

Lead () ou leader ou chiens de tête : Il s’agit du ou des chiens qui se trouvent en tête de l'attelage et qui exécuteront le plus fidèlement les ordres du musher. Ils indiquent la direction et les allures à tous les autres chiens. Ils doivent donc être à l’écoute du musher, intelligents, calmes, équilibrés, posséder un sens du danger et de la piste.

Ligne de trait : Laisse élastique permettant de relier le musher, coureur, cycliste, skieur ou patineur à un ou deux chiens, utilisé principalement lors de canicross, bikejoering, skijoering et canitrottinette. La longueur en extension peut être comprise entre 1.5m et 2.8m, selon les disciplines et les fédérations. La ligne de trait peut également désigner l’ensemble de lignes permettant de relier tous les chiens de l’attelage entre eux et au traîneau.

17 Musher : Personne qui conduit le traîneau, pulka, kart ou trottinette. Le terme vient de l'ordre "Marche" donné par les canadiens à leurs chiens de tête et transformé en "Mush !".

Pemmican : Agglomération de graisse animale, de viande séchée et réduite en poudre, ainsi que de petits fruits mélangés sous forme de pain ou pâté, qui a la qualité de ne pas moisir et de se conserver des dizaines d’années. Il est surtout utilisé pour les expéditions polaires. Les ingrédients utilisés varient en fonction des disponibilités : bison, élan, wapiti ou autres cervidés pour la viande, baies d'amélanchier (saskatoon), cerises, groseilles, baies d'aronia et airelles pour les fruits.

Pool (de chiens) : Ensemble de tous les chiens autorisés à courir une compétition. Le nombre est généralement plus élevé que le nombre maximum de chiens autorisés dans l’attelage sur chaque étape, ce qui permet au musher d’effectuer des rotations afin de reposer les chiens.

Stake out ou stake : Désigne à la fois la zone où les chiens sont autour du véhicule qui sert à les déplacer, et le système qui permet de les maintenir à l’attache. Ils peuvent être soit à l’attache un par un au collier avec une ligne généralement métallique éventuellement entourée de plastique (aussi appelée stake), soit libres dans un espace délimité par du grillage ou un filet à moutons.

Swing (dogs) ou chiens de pointe : Chiens se trouvant entre les chiens de tête (lead dogs) et les chiens du centre (team dogs). Ils soutiennent les chiens de tête lors des changements de direction. Il s’agit souvent de futurs chiens de tête en formation.

Team (dogs) ou chiens du centre : Chiens se trouvant entre les chiens de pointe (swing dogs) et les chiens de barre (wheel dogs). Ils constituent le gros de l’attelage lors des courses de longue distance, et ne sont pas présents sur les attelages de 6 chiens ou moins.

Wheel (dogs) ou chiens de barre : Chiens placés directement devant le traîneau. Il s’agit généralement des plus puissants car ils doivent fournir le principal effort pour faire démarrer et tourner le traîneau ou le kart.

Will to go : "volonté d'y aller" en anglais. Euphorie et excitation dont font preuve les chiens alors qu'ils sont attelés et qu'ils sentent que le départ est proche. C’est l’envie d’y aller, de courir et de tracter qu’ont les chiens. Mais avant tout, le will to go ne s’explique pas, il se vit!

18 Abréviations utilisées dans ce manuscrit

ALA : AlphaLinolenic Acid

ATP : Adénosine TriPhosphate

BEE : Besoins Energétiques liés à l’Exercice

BEJ : Besoins Energétiques Journaliers

BEM : Besoins Energétiques de Maintenance

BET : Besoins Energétiques liés à la Thermorégulation

DHA : DocosaHexaenoic Acid

EM : Energie Métabolisable (en kcal)

ENA : Extrait Non Azoté

EPA : EicosaPentaenoic Acid

FCI : Fédération Cynologique Internationale

FFST : Fédération Française des Sports de Traîneau (fédération délégataire)

FSLC : Fédération des Sports et Loisirs Canins (consacrée aux sports mono-chien) g : gramme(s)

IFSS : International Federation of Sleddog Sports, fédération internationale des sports de traîneau kcal : kilocalorie(s) kg : kilogramme(s)

LGO : La Grande Odyssée

Mid : course de traîneau moyenne distance

MS : Matière Sèche

RNB : Registered Nordic Breed, chiens nordiques de race pure

VO2 max : Consommation maximale d’oxygène

WSAVA : World Small Animal Veterinary Association, association internationale des vétérinaires pour animaux de compagnie

19

20 INTRODUCTION

Vivant à la base en conditions environnementales hostiles et pratiquant des efforts très intenses, le chien de traîneau constitue un athlète hors du commun. Avec de l’entraînement, c’est le chien qui développe les meilleurs rendements métaboliques liés à la consommation de matières grasses. Il peut également augmenter considérablement sa consommation maximale d’oxygène (VO2 max).

L’entraînement intense et la compétition peuvent occasionner un stress organique et psychologique (Bloomberg et al., 1998). D’un point de vue nutritionnel, cela implique également une élévation marquée des besoins énergétiques. La perte d’état corporel et l’apparition de troubles digestifs et ostéoarticulaires au cours d’une course font partie des risques, comme on peut l’observer chez les traileurs de haut niveau durant une épreuve se déroulant sur plusieurs jours. Cela peut résulter en une perte de performances voire pour les cas les plus graves, nécessiter un abandon avec des conséquences parfois sur toute la carrière sportive du chien (Zink, 2013).

Les mushers sont donc à la recherche de toutes les méthodes permettant de réduire ces risques, de l’entraînement au matériel en passant par la génétique et la nutrition. Cette dernière doit prendre en compte à la fois les dépenses énergétiques liées à l’effort, mais aussi celles liées à l’environnement ainsi que les modifications métaboliques et le stress psychologique occasionnés par la compétition. Ainsi, une bonne alimentation doit apporter l’énergie nécessaire dans un volume minimal, mais aussi aider à maintenir une hydratation optimale, limiter l’acidose métabolique induite par l’effort, optimiser l’entraînement et enfin soutenir l’organisme qui peut être déséquilibré par le stress (Bloomberg et al., 1998).

C’est pourquoi nous nous concentrons dans ce travail sur l’influence de la ration alimentaire sur l’évolution du score corporel, les performances ainsi que les potentielles pathologies se déclarant en compétition. Pour cela, nous commencerons par une revue bibliographique de la nutrition du chien de traîneau, puis nous présenterons l’étude terrain réalisée en janvier 2019 durant une course de traîneau à étapes dans les Alpes Françaises, La Grande Odyssée, et enfin nous développerons une étude par questionnaire destinée aux mushers du monde entier.

21

22 PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE SUR LA NUTRITION DU CHIEN DE TRAINEAU

Présentation des disciplines sportives de traction canine

1.1. Spécificités des races de chiens utilisées

1.1.1. Races nordiques

Les races de chiens considérées dans la catégorie « nordique » diffèrent selon les définitions. La fédération internationale des sports de traîneaux à chien (IFSS) considère strictement que seuls les chiens de pure race Husky de Sibérie, , Samoyède, Chien du Groenland et Esquimau du Canada possédant un pedigree reconnu par la fédération cynologique internationale (FCI) sont des nordiques et font partie de la catégorie « registered nordic breed » (RNB).

Les chiens nordiques ont la spécificité d’avoir des besoins énergétiques moins élevés que les autres races, à poids et effort égal. Ceci est lié à leurs spécificités métaboliques, mais également sur les courses de neige à leur meilleure thermorégulation grâce aux graisses brunes et leur pelage épais. Ils sont particulièrement performants en longue distance dans les températures extrêmes de l’Alaska et des pays Scandinaves.

Cependant, d’un point de vue métabolique, d’autres races ou lignées de races non reconnues par la FCI sont similaires. Il s’agit notamment des Alaskan Husky aussi appelée Alaskan, race sélectionnée depuis plus d’un siècle pour les sports d’attelage sur des critères de performance athlétique uniquement (cf. figure 1). Cette race a été obtenue à partir de croisement entre des Huskies de Sibérie, des Malamutes d’Alaska, des chiens de berger et des . Deux lignées ont été distinguées par analyse génétique : une lignée sprint plus fine, avec le poil très court et plus typée lévrier ou chasse, et une lignée longue distance un peu plus lourde, avec le poil plus dense et plus typée nordique (Huson et al., 2010).

23 A B

C D

Figure 1 : Illustration des principales races de chiens de traîneau sur LGO. A : des Huskies de Sibérie (photo par Taleux A.). B : des Alaskan lignée sprint/mid (photo par Drugeon F.). C : une Eurohound lignée Scandinavian (photo par Taleux A.). D : un attelage d’autres Eurohounds (photo par Taleux A.)

1.1.2. Eurohounds et greysters

Sur les courses sprint voire mi-distance et en particulier en Europe, les attelages sont majoritairement composés par des chiens à poil court de type Eurohound (aussi appelé European Sleddog ou Scandinavian Hound selon les lignées et les pays), Greyster ou plus rarement Galster (cf. figure 1). Ces chiens sont sélectionnés pour la compétition depuis une centaine d’années pour les lignées les plus anciennes (Huson et al., 2010). Ils sont issus de croisements de chiens de chasse comme le braque et le pointer, d’Alaskan Husky et/ou de lévriers (, Galgo). Leur métabolisme est différent de celui des chiens nordiques et leur thermorégulation également. Ils sont ainsi plus sensibles aux températures basses mais supportent généralement mieux la chaleur.

24 1.1.3. Autres races

Certains mushers amateurs courent avec tous types de races de chiens, du chien de berger au chien de chasse. Cependant, l’immense majorité des mushers de haut niveau et mushers professionnels ont des chiens nordiques ou d’autres chiens de traîneau issus de croisements tels que cités dans le paragraphe précédent.

En résumé, il existe deux catégories de chiens en compétition. Les nordiques regroupant les chiens de pure race Husky de Sibérie, Alaskan Malamute, Samoyède, Chien du Groenland et Esquimau du Canada. Les autres races fréquemment utilisées sont en fait des croisements sélectionnés pour les sports d’attelage sur des critères de performance athlétique uniquement, comme les Alaskan ou les Eurohound, dont certaines lignées sont plus orientées vers le sprint, et d’autres plus vers la longue distance.

1.2. Les principales disciplines pratiquées en compétition

Les disciplines pratiquées en compétition en France sont très variées et peuvent être classées selon le type de terrain, le nombre de chiens attelés et le type de pratique.

1.2.1. Disciplines neige (« snowland »)

1.2.1.1. Le traîneau à chiens

Il existe plusieurs catégories selon le nombre de chiens et la distance. Le sprint comporte les catégories « limited » 2 chiens, 4 chiens, 6 chiens, 8 chiens, 10 chiens et la catégorie « open » avec plus de 7 chiens. La moyenne distance ou « mid » comporte les catégories 4 à 6 chiens et 8 à 12 chiens. La longue distance comporte les catégories « limited » avec 6 à 8 chiens, et « open » avec 8 chiens ou plus. Les différentes distances minimales et maximales sont résumées dans le tableau I ci-dessous. Le traîneau utilisé est différent selon la distance parcourue, avec des traîneaux sprint très légers et maniables, et des traîneaux de longue distance plus volumineux afin de pouvoir transporter tout le matériel règlementaire, y compris parfois des aliments et le nécessaire de bivouac dans certaines courses.

1.2.1.2. Le ski-joering ou skidog

Le skijoering ou skidog est une discipline ayant comme spécificité l’union d’un à deux chiens et d’un skieur de fond, reliés entre eux par une ligne de trait attachée au baudrier du skieur par un

25 largueur. Le ski joering « sprint » comporte une distance comprise entre 5 et 10 km et le ski-joering « long » une distance comprise entre 10 et 30 km.

1.2.1.3. La pulka à chiens

D’origine Scandinave, la pulka consiste en une barquette généralement en bois, en plastique, en carbone ou encore en fibre de verre pouvant transporter du matériel ou être lestée dans le cadre de compétitions. Elle est munie de deux brancards qui permettent d'atteler en ligne entre un et quatre chiens. Le musher est en skis de fond derrière et relié à la pulka par une ligne de trait.

Tableau I : Répartition des différentes disciplines neige selon le nombre de chiens et les distances minimale (min.) et maximale (max.) parcourues

Discipline Nombre de chiens Distance min. (km) Distance max. (km)

Traîneau sprint 2 4 6 4 6 10 6 10 14 8 à 10 14 18 open 20 30

Traîneau mid 4 à 12 80 250

Traîneau longue ≥ 6 250

Skijoering et pulka 1 5 20 2 à 4 10 30

1.2.2. Disciplines terre (« dryland »)

1.2.2.1. Le kart

Le kart est un véhicule non motorisé comportant 3 à 4 roues, relié à 4 chiens pour une distance de 4 à 8 km, 6 chiens pour une distance de 4 à 10 km ou 8 chiens pour une distance de 5 à 12 km. Il est fréquemment également utilisé pour entraîner l’attelage lorsqu’il n’y a pas de neige.

26 1.2.2.2. La canitrottinette

Le canitrottinette ou canipédicycle ou scooterjoering est une discipline ayant comme spécificité l’union d’un ou deux chiens et d’un patineur sur une trottinette tout terrain. Les distances en compétition sont généralement comprises entre 2 et 8 km, avec une moyenne de 4 km.

1.2.2.3. Le caniVTT ou bikejoering

Le caniVTT ou bikejoering est une discipline ayant comme spécificité l’union d’un ou deux chiens et d’un cycliste en VTT. Les distances en compétition sont généralement comprises entre 2 et 8 km, avec une moyenne de 6 km.

1.2.2.4. Le canicross

Le canicross est une discipline ayant comme spécificité l’union d’un seul chien et d’un coureur à pied reliés entre eux de façon bien définie, effectuant de concert le même effort physique sur un parcours tracé à l’avance (FSLC, 2019). Les distances varient entre 1 et 4 km pour le canicross « court », 5 et 9 km pour le canicross « long », et 10 et 25 km pour le canitrail.

1.3. Les grandes courses de traîneau

Plusieurs organismes organisent des courses, dont des fédérations sportives et des organismes privés, à l’échelle nationale ou internationale.

L’International Federation of Sleddog Sports (IFSS) a été fondée en 1985. Elle accepte tous types de chiens en compétitions, de race pure ou croisé, nordique ou non. Elle regroupe 39 pays membres répartis dans le monde entier, et organise les championnats du monde (IFSS, 2019).

La Fédération Française des Sports de Traîneau (FFST) a été créée en 1996. Elle dépend de l’IFSS et accepte tous types de chiens en compétitions, de race pure ou croisé, nordique ou non. Elle regroupe une cinquantaine de clubs répartis sur le territoire Français. La FFST est délégataire auprès du ministère des sports et peut à ce titre organiser les championnats de France dans toutes les disciplines d’attelage (FFST, 2019).

La Fédération Internationale de Sports de Traîneau à Chiens (FISTC) n’accepte en compétition que les chiens de race nordique reconnues par la Fédération Cynologique Internationale (FCI) et promeut la préservation de ces races historiques d’attelage. Elle regroupe 19 pays membres principalement Européens (FISTC, 2019).

27 La Fédération Française de Pulka et de Traîneau à Chiens (FFPTC) dépend de la FISTC. Elle a été fondée en 1984 et n’accepte en compétition que les chiens de race nordique reconnues par la Société Centrale Canine (SCC). Elle regroupe une trentaine de clubs répartis sur le territoire Français (FFPTC, 2019).

1.3.1. Les principales courses Françaises

1.3.1.1. La Grande Odyssée

La Grande Odyssée (LGO) est une course internationale située en Savoie et Haute-Savoie, dont la première édition a eu lieu en janvier 2005 (La Grande Odyssée Savoie Mont Blanc, 2019.). Elle regroupe une course à étapes de 11 jours, et 2 à 3 trophées de 2 à 3 jours selon les années. Toutes les races de chiens sont admises.

Initialement course de longue distance, elle s’oriente maintenant progressivement vers le sprint avec des étapes de 34 km en moyenne, pour un total de plus de 380 km avec plus de 13 000 m de dénivelé positif, en 9 à 10 étapes sur 11 jours. Chaque étape se situe dans une station de ski différente, exception faite de l’étape avec bivouac de nuit en altitude.

Dans la catégorie « open », les mushers ont droit d’atteler 6 à 10 chiens pris parmi un pool de 12 chiens maximum pour toute la course. Dans la catégorie « limited », les étapes sont exactement les mêmes, mais les mushers n’attellent que 5 à 6 chiens parmi un pool de 8 chiens maximum pour toute la course. Entre les étapes, les chiens peuvent être changés parmi le pool initial, ce qui permet à certains de se reposer. La course complète est ouverte aux catégories open et limited, tandis que les trophées ne sont ouverts qu’aux catégories limited.

Exception faite de LGO 2019 qui comportait un trophée ski-joering, la seule discipline comprise dans cette course est le traîneau 6 à 10 chiens.

1.3.1.2. Autres courses Françaises

Il existe deux types de championnats de France selon le terrain : terre (« dryland ») ou neige (« snowland »). Toutes les disciplines sont représentées, excepté le traîneau moyenne distance et le traîneau longue distance (FFST, 2019).

La Lekkarod est une course internationale de format très similaire à LGO, se déroulant depuis 2015 sur 9 jours en Savoie et Haute-Savoie. Elle regroupe une course de 9 étapes et 2 à 3 trophées de 2 à 3 jours selon les années. Les étapes font 20 à 45 km en moyenne et les disciplines sont le 28 skijoering 1 chien, le traîneau 6 chiens et le traîneau 8 à 12 chiens (Lekkarod, 2019). Toutes les races de chiens sont admises.

La Vercors Quest est une course se déroulant depuis sur 4 jours dans la Drôme pour une distance totale de 150 km pour la mid et 300 km pour la longue distance. Les étapes font 40 km à 75 km en moyenne et les disciplines sont le traîneau 3 à 4 chiens, le traîneau 5 à 8 chiens, le traîneau de plus de 9 chiens et la pulka (Vercors Quest, 2019). Seuls les chiens nordiques de race pure sont admis.

La Pyrénées Race est une course internationale se déroulant depuis 2019 sur 7 jours dans les Pyrénées. Elle regroupe également une course de 7 étapes et des trophées de 2 jours. Les disciplines sont le skijoering 1 chien, le traîneau mid 6 chiens et le traîneau mid 12 chiens (Pyrénées Race, 2019). Toutes les races de chiens sont admises.

De nombreuses autres courses sont organisées par des clubs ou des associations en France, à la journée, sur un week-end ou par étapes.

1.3.2. Les principales courses dans le monde

Il existe également deux types de championnats d’Europe et du monde selon le terrain : terre (« dryland ») ou neige (« snowland »). Toutes les disciplines sont représentées, excepté le traîneau moyenne distance et le traîneau longue distance.

Les courses historiques et mythiques de longue distance sont l’Iditarod et la Yukon Quest en Alaska. L’Iditarod suit depuis 1973 le sentier historique de la route de fret entre Anchorage et Nome, et commémore le rôle joué par les chiens de traîneau dans la colonisation de l'Alaska. Plus de 65 mushers prennent chaque année le départ, et les meilleurs mettent moins de 10 jours pour parcourir les 1500 à 1600 km en semi-autonomie (Bowers, 2012; Doucleff, 2012). La plupart des études portant sur les chiens de traîneau ont été réalisées avec l’Iditarod.

La Yukon Quest suit depuis 1984 les itinéraires terrestres historiques anciennement empruntés en hiver par des prospecteurs, des aventuriers et des transporteurs postaux voyageant entre les champs aurifères du Klondike et ceux de l'intérieur de l'Alaska. Jusqu’à 50 mushers prennent le départ chaque année, pour parcourir en semi-autonomie les 1600 km en 9 à 14 jours (Yukon Quest, 2013).

De nombreuses autres courses de sprint, mid et longue distance existent dans le monde, par étape ou en semi-autonomie. On peut ainsi citer sans être exhaustif la Femundløpet, la Bergebyløpet N70, la Beaver Trap Trail, la Polardistans, la Vildmarksracet, la Finnmarksløpet et la Norway Trail

29 dans les pays Scandinaves ou encore la Kobuk 440, la Kuskokwim 300, la Klondike 300, et la Copper Basin 300 en Amérique du Nord.

En résumé, il existe une très grande variété de disciplines pratiquées en compétition, classées selon le type de terrain, le nombre de chiens attelés et la distance parcourue. Les disciplines sur neige comportent le traîneau sprint, moyenne et longue distance, le skijoering et la pulka. Les disciplines sur terre comportent le kart, la canitrottinette, le caniVTT et le canicross. Les courses sont également très diverses dans leur format et leur localisation. Certaines comme l’Iditarod sont plus connues historiquement et en semi-autonomie, tandis que d’autres telle la Grande Odyssée sont plus récentes mais de renommée internationale et par étapes.

30 Caractéristiques physiologiques du chien de traîneau

2.1. Métabolisme énergétique des chiens de traîneau

L’effort physique implique non seulement une augmentation des besoins énergétiques, mais également un stress ayant un effet sur tout l’organisme. Lors de sa contraction, le muscle libère une énergie chimique via les liens forts de l’adénosine triphosphate (ATP). Celui-ci voit sa concentration intracellulaire diminuer lors de l’exercice, puis réaugmenter grâce à diverses voies métaboliques selon le type d’effort (Wakshlag, 2018).

2.1.1. Le transfert de phosphocréatine

Le transfert de la phosphocréatine a lieu lors d’effort supra-maximal très bref et ne peut être modifié ni par l’entraînement ni par la nutrition. Il permet aux chiens de traîneau de courir à une vitesse de 45 km/h pendant 30 secondes, et même de 50 à 55 km/h pendant quelques secondes lors des départs de course (Bloomberg et al., 1998).

2.1.2. La glycogénolyse

La glycogénolyse est effectuée de manière anaérobie lors d’effort de moins de 30 secondes (sprint) et a pour conséquence la production d’acide lactique. Elle permet également de courir à des vitesses de 30 jusqu’à 34 km/h pour les meilleurs attelages sur les compétitions de 25 à 35 kilomètres par jour pendant 2 à 3 jours (Bloomberg et al., 1998).

2.1.3. L’oxydation glucidique

L’oxydation glucidique, qui est dépendante de la glycémie, a lieu lors d’efforts durant quelques minutes maximum. Elle est maximisée par l’ingestion de glucides lents, et réduite par le jeûne et par une ration trop riche en lipides. L’oxydation glucidique permet d’atteindre une vitesse de 23 km/h en moyenne, ce qui correspond à un trot rapide ou un petit galop que les meilleurs chiens peuvent maintenir durant les courses de mi-distance consistant en quelques heures d’effort par jour sur plusieurs jours (Bloomberg et al., 1998).

2.1.4. L’oxydation lipidique

L’oxydation lipidique dépend du taux d’acides gras plasmatiques libres à chaînes longues ainsi que de la présence de carnitine et d’acylCoA dans la membrane mitochondriale. Cette voie est utilisée

31 lors d’efforts modérés de longue durée et elle est augmentée par l’entraînement ainsi que l’ingestion de lipides. Elle permet aux chiens de traîneau de maintenir pendant plusieurs jours d’affilée une vitesse moyenne de 16 km/h durant 10 à 14 heures par jour, ce qui correspond à des courses de longue distance. Cet effort est permis par le taux élevé de fibres musculaires de type I (avec une ATPase à faible myosine) et de type IIa (aérobie), et par une forte concentration en mitochondries (Bloomberg et al., 1998).

2.1.5. Le catabolisme protéique

Le catabolisme protéique est issu de l’utilisation de la leucine, l’isoleucine et la valine et apporte 5 à 10% de l’énergie oxydative aux muscles. Le système aérobie est prédominant dans les efforts fournis par les chiens de traîneau. Il permet non seulement d’apporter de l’énergie aux cellules musculaires, mais aussi d’économiser les réserves en glycogène, qui constituent le facteur limitant lors d’effort prolongé (Bloomberg et al., 1998).

2.1.6. Utilisation des voies métaboliques lors d’un effort

Les diverses voies métaboliques sont résumées dans le graphique ci-dessous (cf. figure 2). La

VO2max correspond à la consommation maximale de dioxygène durant un effort. Elle représente l’énergie qui peut être générée par utilisation de la chaîne mitochondriale de transport d’électrons, qui permet la production d’ATP (Wakshlag, 2018). On observe que la VO2max peut être supérieure à 100% lors d’effort court, ce qui correspond à l’énergie anaérobie générée avec les réserves de créatine phosphate (Cr-P) et la glycolyse une fois les réserves initiales d’ATP épuisées. Lorsque le pyruvate nécessaire à la glycogénolyse anaérobie est épuisé, de l’acide lactique est produit. Cela entraîne une modification du pH cellulaire qui peut générer une dysfonction intracellulaire. Puis, lors d’effort de durée supérieure à 2 minutes, la VO2max atteint un plateau à 75-80% grâce à l’oxydation glucidique. Enfin, lorsque les stocks de glycogène sont épuisés au bout de 60 à 90 minutes, la bêta-oxydation lipidique permet de maintenir l’effort d’endurance à 30-40% de la

VO2max sur de très longues durées et distances.

Pendant une course se déroulant sur plusieurs jours, on observe tout d’abord un manque immédiat en glycogène, suivi par une augmentation du glycogène dans les muscles squelettiques, et enfin par une diminution progressive des triglycérides musculaires au fil des jours.

32

Figure 2 : VO2 max en fonction de la durée de l'effort (Wakshlag, 2018).

Les diverses voies métaboliques sont ainsi utilisées en parallèle lors d’un effort, ce qui implique d’apporter des nutriments répondant à besoins de chacune d’entre elles. L’entraînement permet également de modifier la vitesse de transition entre métabolisme aérobie et anaérobie. Nous ne rentrerons pas dans plus de détails métaboliques, puisqu’ils ne sont pas l’objet de ce travail et qu’ils ont déjà été largement décrits dans d’autres thèses et ouvrages (Clero, 2015; Fouriez-Lablée, 2004; Lenzi, 2011; Wakshlag, 2018).

33 En résumé, le chien de traîneau utilise toutes les voies métaboliques lors de son effort. Tout d’abord les voies anaérobies que sont le transfert de la phosphocréatine et la glycogénolyse permettent de fournir un effort de sprint très intense mais court, via la consommation de créatine phosphate et de glucides. Puis l’oxydation glucidique et lipidique aérobies prennent le relais lorsque l’effort devient moins intense mais plus long, via la consommation de glucides et de lipides. Cela implique donc que la ration alimentaire puisse fournir ces substrats en quantité suffisante pour que le chien puisse maintenir son effort sur la durée.

2.2. Définition et intérêt du score corporel

Le score corporel est une note entre 1 et 9 permettant d’évaluer l’état d’embonpoint d’un chien par simple observation et palpation, sans le peser ni le mesurer. Une grille a été définie par l’association internationale des vétérinaires pour animaux de compagnie (WSAVA) à l’issue d’un consensus entre les vétérinaires nutritionnistes du monde entier (cf annexe 1). Elle décrit chaque état avec les points à observer ainsi qu’une illustration.

Pour les chiens de compagnie, la valeur idéale est fixée à 5. Cependant, selon le type d’effort, le score corporel recommandé peut différer de cette valeur. Ainsi, pour un sprint ou un effort intermédiaire de moins de 30 minutes, un score corporel de 3 à 4 au début de la compétition permettrait d’obtenir de bonnes performances (Wakshlag and Shmalberg, 2014). En revanche, pour un effort d’endurance, il est plutôt recommandé que le chien débute la compétition avec un score. corporel de 4 à 5, afin de prévenir la fréquente perte de poids liée à la longueur de la course (cf. figure 3). Une seule étude a suivi l’évolution du score corporel au cours d’une course de traîneau. Lors de l’Iditarod de 1995, le score corporel et le poids corporel de 261 chiens ont été mesurés juste avant et à la fin de la course. Il en résulte que les chiens ont perdu en moyenne 8.9% du poids corporel, sans relation avec le classement. (Hinchcliff et al., 1998). Cependant, aucune étude n’a mesuré l’évolution du score corporel durant une course à étapes du type de La Grande Odyssée.

Figure 3 : Chien de traîneau de score corporel 4. Les dernières côtes sont visibles et la musculature de l'épaule et des membres pelviens est marquée (Wakshlag and Shmalberg, 2014).

34 2.3. Besoins nutritionnels des chiens de traîneau

2.3.1. Besoins énergétiques

Les besoins énergétiques des chiens de traîneau dépendent de plusieurs facteurs dont la race, la distance parcourue, la température ambiance, le stress thermique, le dénivelé, la charge tractée, le poids du chien et l’accroche du terrain. Le dénivelé positif diminue notamment l’efficacité énergétique et augmente les besoins, par la nécessité de compenser la pente. D’autre part, les chiens de plus grande taille utiliseraient plus d’énergie que les chiens plus légers pour compenser le dénivelé négatif (Wakshlag and Shmalberg, 2014). Il n’existe cependant pas de valeurs de référence ou de formule de calcul des besoins prenant en compte les dépenses énergétiques liées au dénivelé, ce qui peut faire défaut sur une course alpine comme La Grande Odyssée.

Ainsi, les besoins énergétiques journaliers (BEJ) se calculent en additionnant les besoins de maintenance (BEM), les besoins liés à la thermorégulation (BET) et ceux liés à l’exercice (BEE), exprimés en kcal d’énergie métabolisable (kcal EM), qui représente l’énergie qu’il reste à l’organisme une fois retirées les pertes urinaires, gazeuses et celles liées à la désamination des acides aminés (McNamara, 1972, Wakshlag, 2018) :

- BEJ = BEM + BET + BEE

- BEM = P0.75 * 132 (kcal EM)

où P est le poids du chien (en kg)

- BET = 3 * P0.75 * (20 - T) (kcal EM)

où T est la température extérieure (en °C)

- BEE = CO * θ / 1000 (en kcal EM)

où CO est la consommation en oxygène : CO = VO2max * t * P (en mL d’O2)

avec VO2max = 200mL/min/kg en moyenne, les chiens de traîneau courant souvent à allure

entre et 50% et 100% de la VO2 max selon le type d’épreuve

t est la durée de l’effort (en min)

θ est le coefficient thermique, correspondant à la quantité d’énergie (en kcal) produite par

la consommation d’un litre d’oxygène, égal en moyenne à 4.73kcal/L d’O2.

35 Par exemple, pour un husky de 20kg les besoins journaliers à l’entretien sont estimés à 1000-1200 kcal EM, tandis que sur une course de longue distance sur plusieurs jours de type Iditarod, les besoins énergétiques sont multipliés par 7 à 8 (cf. tableau II ci-dessous).

Tableau II : Evolution des besoins énergétiques d'un husky de 20kg selon l'effort fourni (Bloomberg et al., 1998)

Effort Besoins énergétiques journaliers (en kcal EM)

Maintenance 1000-1200

Entraînement (5 à 8 km/j) 1300-1400

Entraînement (10 à 20 km/j) 1700-1800

Entraînement (30 km/j) 2000-2400

Course sprint 1400-1800

Course de moyenne distance 2500-3000

Course de longue distance 7000-8000

Les besoins énergétiques ayant également une composante individuelle, il est conseillé de peser les chiens régulièrement (dans l’idéal chaque semaine lors des phases d’entraînement intensif et de compétition) et d’adapter la ration à chaque individu. En cas d’absence d’accès à la balance, l’évaluation du score corporel peut permettre de suivre l’évolution de poids des chiens, mais avec une perte de précision.

En résumé, les chiens nordiques ont des besoins à l’entretien assez faibles comparés aux autres races, tandis que sur une course de longue distance sur plusieurs jours, ceux-ci sont multipliés par 7 à 8. Cependant, il n’existe pas de valeurs de référence pour les races de traîneau non nordiques ni pour les besoins liés au dénivelé positif et négatif. Il existe également une variation individuelle justifiant la nécessité d’un suivi régulier du poids ou du score corporel du chien afin d’adapter les apports aux besoins spécifiques.

36 2.3.2. Macronutriments

Les macronutriments représentent les nutriments présents en grande quantité dans l’aliment. Ils apportent une quantité d’énergie différente selon s’il s’agit de lipides, protéines ou de glucides. Ainsi, d’après l’équation d’Atwater modifiée, les lipides apportent environ 8.5 kcal EM/g, les glucides (ou extrait non azoté, ENA) approximativement 3.5 kcal EM/g et les protéines environ 3.5 kcal EM/g (Bloomberg et al., 1998); (Wakshlag, 2018). Cela permet de calculer les apports énergétiques d’un aliment en multipliant le taux de chaque macronutriment dans l’aliment (en % MS) par l’énergie qu’ils apportent (en kcal EM/g). Leur digestion et métabolisation peut être modifiée par l’exercice via l’altération de la motilité gastro-intestinale et les adaptations physiologiques liées à l’entraînement.

La cuisson augmente leur digestibilité. Il est donc fortement recommandé de ne pas les administrer crus.

2.3.2.1. Lipides

Les lipides sont très appétents et hyperdigestibles et ils apportent une grande quantité d’énergie. Ils ont cependant tendance à s’oxyder et à rancir. Il faut donc prêter attention à leur provenance et favoriser une conservation sous vide à l’abri de la lumière. Trois grandes catégories de lipides sont à distinguer.

Les acides gras saturés à longue chaîne sont présents dans le gras de porc et de volaille. Ils permettent de reconstituer les stocks de tissu adipeux utilisé lors d’un effort aérobie. Les acides gras apportés ne sont pas exactement les mêmes selon l’espèce d’origine de la graisse animale consommée par le chien. Les matières grasses issues d’espèces ruminantes apportentent davantage d’acides gras saturés, tandis que les graisses provenant d’espèces omnivores sont plus riches en acides gras insaturés (Berkley et al., 2014).

Les acides gras à chaîne courte et moyenne apportent de l’énergie rapidement. En effet, leur digestion est passive et n’implique pas l’utilisation de sels biliaires. Leur absorption rapide et complète permet une utilisation efficace et une économie des tissus adipeux de stockage. Ces acides gras sont présents dans les huiles de coco et de palme. Cependant, il n’existe à ce jour aucun consensus concernant leur indication chez les chiens de sport. Tandis que certains recommandent de les utiliser à raison de 25% des lipides de la ration chez l’homme, leur efficacité n’a pas été démontrée chez le chien (Wakshlag and Shmalberg, 2014).

37 Les acides gras essentiels oméga 6 ont un rôle important dans la structure membranaire. C’est pourquoi il peut être intéressant d’en administrer le double des valeurs usuelles recommandées pour un chien de compagnie. Ils sont présents dans les huiles de tournesol, de soja et de maïs. Enfin, les acides gras essentiels oméga 3 ont des propriétés anti-inflammatoires. Cela protège d’une part la muqueuse intestinale qui peut être irritée par le bolus alimentaire (Bloomberg et al., 1998), et d’autre part cela a un rôle de soutien ostéoarticulaire. On les retrouve dans les huiles de saumon purifiées, les poudres de krill (Burri et al., 2018) et dans certaines algues. Il est recommandé de faire des cures de minimum 28 jours en respectant un ratio de cinq oméga 6 pour six oméga 3 (Bloomberg et al., 1998). Leur fonction est détaillée dans la partie 3.1.1.

2.3.2.2. Protéines

Les besoins protéiques sont étudiés via la méthode d’équilibre en nitrogène, mais cela ne prend pas en compte la perte de masse corporelle maigre. Les protéines d’origine alimentaire permettent de maintenir l’intégrité musculaire et un taux optimal en protéines totales et en albumine ainsi qu’un bon hématocrite. Ces derniers tendent à diminuer avec l’entraînement et les courses, ce qui fait partie du syndrome de surentraînement, qui répond en partie à une augmentation des apports en protéines (Kronfeld et al., 1977; Wakshlag et al., 2010; Wakshlag and Shmalberg, 2014) .

Une étude (Reynolds et al., 1999) a comparé quatre groupes de chiens de traîneau sprint à l’entraînement sur terrain et tapis, nourris avec quatre régimes différents de par leur taux de protéines (18%, 24%, 30% et 36% de l’énergie métabolisable). Une transition a été effectuée depuis une ration dont les protéines représentaient 26% de l’énergie métabolisable. Puis, douze semaines après, un examen clinique, une analyse hématologique et biochimique complète ainsi qu’une mesure de la VO2max par calorimétrie indirecte ont été réalisés. Six chiens parmi les huit ayant reçu la ration la plus pauvre en protéines (18%) ont présenté une augmentation significative des blessures musculo-squelettiques et une perte de 25% de la VO2max. Chez les chiens ayant reçu le plus de protéines (36%), on observe une augmentation de 10% du volume plasmatique. Une corrélation linéaire est également montrée entre les apports protéiques d’une part et l’hématocrite, l’hémoglobine et le volume sanguin total d’autre part. Ceci est principalement lié à une érythropoïèse plus importante en récupération après un exercice lors d’apports protéiques adaptés en qualité et quantité. Après un exercice physique, on observe en effet une phase transitoire de polycythémie, puis une anémie et enfin une érythropoïèse compensatrice. Une autre étude comparant deux groupes de chiens, dont l’un était nourri avec des protéines de poisson, et l’autre était nourri avec des protéines de soja, a montré une baisse significative de l’hématocrite et une 38 fragilité des globules rouges après trois semaines chez les chiens nourris avec les protéines de soja (Yamada et al., 1987).

Il est donc recommandé que les protéines de bonne qualité hautement digestibles représentent 37 à 42% de la matière sèche de la ration, ou 35% en moyenne de l’énergie métabolisable (soit 90g/1000kcal) pour un effort d’endurance (Wakshlag and Shmalberg, 2014). Les protéines de type sléroprotéines des plumes, collagène des tendons et œufs insuffisamment cuits sont résistantes aux protéases pancréatiques ce qui diminue leur digestibilité (Hand et al., 2010). Elles peuvent également déséquilibrer la flore intestinale, ce qui est source de diarrhée (Bloomberg et al., 1998). C’est pourquoi le rapport collagène / protéines totales doit être inférieur à 15%.

Les protéines de bonne qualité contiennent une grande quantité d’acides aminés essentiels et de tryptophane, qui sont nécessaires pour réduire le stress organique occasionné par l’effort en compétition et à l’entraînement, notamment l’anémie (Kronfeld et al., 1977; Kronfeld and Downey, 1981; Adkins and Kronfeld, 1982; Fouriez-Lablée, 2004). C’est le cas des viandes rouges et blanches, du poisson, des œufs entiers en poudre ou bien cuits, de la caséine sans lactose associée à 2% de méthionine et des farines animales avec un taux de protéines supérieur à 60% de la matière sèche (Hand et al., 2010). Les besoins en acides aminés essentiels pour le chien à l’entretien sont résumés dans le tableau III. Cependant, aucune étude à ce jour n’a permis d’établir des tables de référence quantitatives pour décrire les spécificités des besoins en chaque acide aminé essentiel en compétition.

Tableau III : Acides aminés essentiels et leurs proportions par rapport à la lysine, correspondant au profil de la protéine idéale (Hand et al., 2010)

Acide aminé Profil idéal relatif à la Acide aminé Profil idéal relatif à la lysine lysine

Lysine 1 Isoleucine 0.57 Méthionine + cystine 0.64 Valine 0.75 Tryptophane 0.22 Leucine 1 Thréonine 0.67 Histidine 0.29 Arginine 0.71 Phenylalanine + tyrosine 1

Une étude (Boler et al., 2012) comparant l’impact nutritionnel des viandes de bœuf, poulet, porc, et chairs de colin et saumon a montré que ces sources de protéines influencent différemment la glycémie, l’insulinémie et le ratio sanguin de tryptophane / acides aminés neutres. Cependant, la

39 satiété engendrée est similaire entre ces différents aliments, bien qu’ils représentent des apports variables en chaque acide aminé. Il n’y a donc pas d’intérêt à favoriser une de ces sources de protéines dans un objectif d’augmenter la satiété, sauf en cas de préférence individuelle du chien.

(Pratt-Phillips et al., 2018) ont soumis seize chiens de traîneau d'Alaska non conditionnés à un protocole d'entraînement physique de 8 semaines, qui ont reçu deux rations différentes avec des apports caloriques similaires. Huit chiens (contrôle) ont été nourris avec une quantité croissante de croquettes normales adaptée à l’augmentation des besoins, tandis que les huit autres ont été nourris avec la même quantité de croquettes, les besoins croissants en calories étant comblés à parts égales de sucre et d'huile. Après six semaines d'entraînement, la réduction de l'apport en protéines n'a pas affecté négativement les performances sportives, bien que l’azotémie et l’albuminémie soient plus élevés chez les chiens contrôle que les chiens à faible teneur en protéines. Ces derniers ont une eau totale inférieure et une excrétion fractionnelle plus élevée de sodium, suggérant une adaptation rénale.

2.3.2.3. Glucides

Le taux de glucides dans l’aliment et leur qualité sont des facteurs importants : plus il y a de glucides et moins leur digestibilité est bonne, moins les autres nutriments (protéines, certains électrolytes et l’eau) sont absorbés et plus le risque de diarrhée est important. Une proportion trop élevée de glucides peut également entraîner une baisse de performance voire une rigidité musculaire, malaise, myosite et coprophagie (Downey et al., 1973; Wyatt, 1963). A l’inverse, contrairement aux coureurs humains, une ration sans glucides est tolérée par les chiens de traîneau sans risque d’hypoglycémie, mais peut cependant être source de troubles gastrointestinaux. Le taux idéal d’extrait non azoté dans une ration est estimé à 30% lorsqu’il s’agit de glucides suffisamment cuits, comme on peut en trouver dans les aliments extrudés industriels secs (Bloomberg et al., 1998). Les glucides simples sont à éviter, et les fibres doivent représenter 2 à 3% de la ration pour une bonne digestibilité sans rétention d’eau dans les fèces qui pourrait être néfaste à la bonne hydratation des chiens.

Les fibres augmentent la masse et le taux d’humidité fécaux, ce qui peut augmenter la fréquence des selles et la masse du chien. On distingue deux types de fibres : les fibres insolubles ne sont pas fermentescibles et les fibres solubles fermentent. Lors de diarrhée de stress (fréquente chez les chiens de traîneau), les fibres insolubles peuvent modifier le transit gastro-intestinal et réduire les signes cliniques de diarrhée. Les fibres insolubles modifient également la flore intestinale

40 produisant les acides gras, dont certains augmentent la surface d’absorption du gros intestin via une hypertrophie des villosités. Cela permet une régénération du colon et une réduction du temps de récupération après une diarrhée. Les aliments secs industriels contiennent généralement <2% de fibres en matière sèche.

2.3.3. Micronutriments

2.3.3.1. Minéraux

On distingue les minéraux « majeurs » (calcium, phosphore, magnésium, sodium, chlore et potassium) et les minéraux « mineurs » (fer, cuivre, zinc, iode, manganèse, sélénium). Les apports en minéraux « mineurs » augmentent proportionnellement avec l’ingestion d’aliment industriel sec et de manière plus réduite avec un régime à base de viande crue ou cuite. Lors d’ajout de matières grasses d’origine animale ou végétale, les apports en vitamines et minéraux sont dilués et les cations divalents (calcium, fer, zinc, cuivre et manganèse) peut chélater avec les acides gras libres, ce qui réduit leur biodisponibilité (Wakshlag and Shmalberg, 2014). Cependant, aucune déficience clinique en fer, cuivre, zinc, iode, manganèse ou sélénium n’a été rapportée chez les chiens de sports nourris avec une alimentation industrielle sèche équilibrée. Le besoin en supplémentation exact est donc inconnu.

Calcium, Phosphore et Magnésium

Le calcium, le phosphore et le magnésium jouent un rôle dans le maintien de l’homéostasie, de l’intégrité structurale de l’os, du signalement cellulaire approprié et de la capacité tampon.

Un déséquilibre phospho-calcique a été observée chez les chiens nourris avec une ration à base de viande sans os, ce qui est le cas de certains chiens de traîneau. D’autre part, les rations riches en lipides peuvent entraîner une augmentation des pertes fécales de calcium et magnésium par saponification. Ainsi, pour un apport alimentaire en calcium stable à 2.2% de la matière sèche, le calcium sérique chute de 120mg/L à 80mg/L lorsque le taux de lipides est augmenté respectivement de 30% à 40% de la matière sèche (Bloomberg et al., 1998). C’est pourquoi il est recommandé d’augmenter le taux de calcium à 2.5% de la matière sèche lorsque la ration contient plus de 30% de lipides (cf. tableau IV).

Concernant le magnésium, une déficience chronique peut être source de baisse d’endurance et de résistance, une mauvaise habituation aux extrêmes de température, une baisse de « will to go », des modifications de l’excitabilité neuromusculaire, des crampes et une laxité ligamentaire. 41 Tableau IV : Besoins en phosphore et calcium pendant une compétition selon le type d’effort (d’après Bloomberg et al., 1998; Hand et al., 2010)

Type d’effort Rapport Ca/P mg/kg g/1000kcal/EM % MS

Court Ca 250-300 3.2-4.0 1.25-1.5 1.3/1.6 (greyhounds, agility, ring) P 190-240 2.5-3.0 1.0-1.2 Prolongé, stress Ca 300-400 3.5-4.0 1.4-1.5 1.4/1.6 (traîneau sprint) P 200-250 2.7-3. 1.0-1.3 Endurance Ca 400-500 4.0-5.0 1.8-3.0 1.5/2.0 (traîneau longue distance) P 200-300 2.7-3.1 1.0-1.5

Sodium, Chlore et Potassium

Aucune déficience en sodium, chlore et potassium n’a été observée chez les chiens de sport nourris avec une alimentation industrielle sèche équilibrée. De nombreux mushers administrent spontanément à leurs chiens en compétition des électrolytes initialement destinés aux chevaux. Or, la thermorégulation des chiens se fait principalement par les halètements et ils transpirent uniquement via leurs espaces interdigités. Ils perdent donc beaucoup moins de chlorure de sodium que les humains et les chevaux. En cas d’apports trop importants, une polyuro-polydipsie est rapidement observée, avec risque de déshydratation extracellulaire et de diarrhée (Bloomberg et al., 1998). La seule vraie indication des électrolytes serait pour un chien en diarrhée car cela entraîne des pertes par les matières fécales, mais une fluidothérapie serait alors plus appropriée.

Zinc

Le zinc est un élément constitutif des tissus (muscles, os, dents, poils principalement, organes reproducteurs, foie et pancréas en quantité moindre) et ne se retrouve que très peu dans le sang. Il est impliqué dans la contraction musculaire et le transport de la vitamine A (Richardson and Drake, 1979).

Aucun test rapide n’existe pour évaluer le taux de zinc chez le chien. Les valeurs usuelles que l’on peut retrouver ne tiennent pas compte des variations physiologiques individuelles. (Kunkle, 1980)

Fer

Le fer joue un rôle dans la prévention de l’anémie, mais les sels de fer sont un des facteurs de risque de diarrhée de stress hémorragique et de saignements rectaux. Il est donc déconseillé d’en ajouter à la ration (Bloomberg et al., 1998). 42 Cuivre

Le cuivre permet également de prévenir l’anémie et d’augmenter la solidité osseuse et cartilagineuse (Bloomberg et al., 1998).

Iode

L’iode active le fonctionnement de la thyroïde et participe à la prévention de la myodystrophie (Bloomberg et al., 1998).

Sélénium

Le sélénium permet de préserver l’intégrité cellulaire lorsqu’il est associé à la vitamine E.

2.3.3.2. Vitamines

Les vitamines sont séparées en 2 classes : hydrosolubles et liposolubles. Les vitamines B et C sont hydrosolubles. Les vitamines A, D, E et K sont liposolubles. La marge de sécurité des vitamines A et D est plus étroite, et leur sur-supplémentation pose un réel problème.

Vitamines B

Les vitamines B sont hydrosolubles et interviennent dans le métabolisme cellulaire en tant qu’intermédiaires ou coenzymes dans le cycle de l’acide citrique ou comme transporteurs et coenzymes pour le transfert de molécules de carbone. Elles sont donc essentielles au métabolisme énergétique. La plupart des aliments industriels secs équilibrés contiennent ces vitamines en quantité largement supérieure aux recommandations, car elles se conservent mal.

En revanche, la pyridoxine (vitamine B6) joue un rôle dans la néoglucogénèse par augmentation de la concentration de la glycogène-phosphorylase dans le muscle, ce qui peut accélérer l’utilisation du glycogène musculaire et la production d’acide lactique. La vitamine B6 étant déjà naturellement présente en grande quantité dans un aliment riche en protéines, il n’est donc pas conseillé d’en ajouter, particulièrement pour des chiens de sprint dont l’effort et intense mais bref et la ration potentiellement plus riche en glucides.

Vitamine C

La vitamine C ou acide ascorbique est hydrosoluble. Elle est synthétisée dans le foie en parallèle avec le glucose, mais en quantité inférieure aux autres espèces. La vitamine C et ses dérivés sont

43 des cofacteurs pour de nombreuses hydrolases, dont celles participant à la synthèse de la carnitine, qui transporte les acides gras à travers la membrane mitochondriale.

Après un effort de plus de 190 minutes, les chiens de traîneau subissent une diminution de la concentration sérique en acide ascorbique de 1,8 à 2,8 mg/L, ce qui suggère qu’une supplémentation serait bénéfique. Les greyhounds subissent une baisse similaire alors que ce sont des chiens de sprint très courte distance. Cependant, il a été observé qu’une telle supplémentation pendant 4 semaines diminuerait la vitesse de course de greyhounds de 0,3 km/h, via l’effet pro- oxydant (Wakshlag and Shmalberg, 2014). Une étude a observé que le taux des vitamines C et E est proportionnel aux performances et qu’il diminue au cours de la saison de compétition (Bloomberg et al., 1998). D’autre part, Donoghue et al. ont montré en 1987 qu’une administration d’acide ascorbique à la dose de 1 mg/kcal EM permettrait d’améliorer les réponses métaboliques au stress organique occasionné par l’effort. Aucun consensus n’a donc été établi concernant l’intérêt de la supplémentation en vitamine C.

Vitamine A

Les apports en vitamine A peuvent être élevés lorsque la ration contient beaucoup d’abats (foie en particulier), mais les chiens adultes non gestants présentent une tolérance assez élevée aux apports trop élevés en vitamine A.

Vitamine D

De même pour la vitamine D, dont on trouve de grosses quantités dans le foie. De manière générale, les abats ne doivent pas représenter plus de 15% de la ration. Une hypervitaminose D peut entraîner léthargie, troubles gastro-intestinaux et désordres de l’homéostasie du calcium dont les effets les plus marqués sont observés durant la croissance (Wakshlag and Shmalberg, 2014).

Vitamine E

Les membranes cellulaires, mitochondriales et des réticulum endoplasmiques et sarcoplasmiques sont régulièrement altérées par l’oxydation des acides gras polyinsaturés qu’elles contiennent. En effet, le stress organique lié à l’exercice entraîne une libération de peroxides et de radicaux libres oxydants. La vitamine E, lorsqu’elle est combinée avec le sélénium, permet de préserver l’intégrité membranaire par son effet anti-oxydant, en particulier sur les tissus musculaires squelettiques et du myocarde. Or, une hypovitaminose E est observée chez les chiens nourris avec une ration à base de viande, chez les chiens de traîneau après 2 jours de course longue distance, et chez les

44 greyhounds après un sprint de 500 mètres. Cela peut entraîner une dégénérescence rétinienne ainsi que des difficultés à terminer une course de traîneau longue distance.

Une supplémentation en vitamine E permet ainsi une réduction de la fatigabilité musculaire et ainsi une augmentation des performances (Bloomberg et al., 1998). Pour autant, il n’est pas forcément indiqué de supplémenter une ration en vitamine E pour tous les chiens, dans la mesure où les aliments industriels secs en contiennent en quantité suffisante, et où une supplémentation trop importante (1000 UI) peut entraîner une baisse des performances malgré l’augmentation de tocophérol sérique. Cependant, une ration à base de poisson doit être complémentée en vitamine E car la richesse en acides polyinsaturés entraîne une peroxydation lipidique. Une supplémentation parallèle en sélénium permettrait de diminuer la supplémentation en vitamine E (200-400 UI/j pour un chien de 18 à 35kg).

Vitamine K

La flore intestinale des chiens normaux synthétise suffisamment de vitamine K.

2.3.4. Eau

La thermorégulation nécessite la dissipation de la chaleur métabolique à travers divers processus comprenant la conduction, la convection, le rayonnement, et l’évaporation. Parmi ces processus, l’évaporation est la plus importante chez le chien, et c’est également la seule qui consomme de l’eau, par évaporation via les voies respiratoires. Cela nécessite donc une adaptation de l’hydratation de l’athlète canin. Ceux-ci sont donc dépendants de la ration alimentaire, de la température extérieure, de la capacité à réguler la température corporelle et de la durée de l’exercice.

Les chiens à qui on offre à boire rapidement après un effort boivent jusqu’à remplacer leurs pertes hydriques, tandis que ceux à qui l’on propose à boire plus de 30 minutes après ne boivent que s’ils présentent une déshydratation supérieure à 0.5% (Wakshlag and Shmalberg, 2014). En parallèle, il faut également proposer à boire régulièrement au cours d’un entraînement et avec les repas. Il est d’autre part conseillé d’éviter les rations riches en chlorure de sodium, car elles incitent à une plus grande prise de boisson et en cas de pertes hydriques, la déshydratation sera plus sévère.

Une étude (Stephens‐Brown and Davis, 2018) a étudié les besoins énergétiques de chiens de sport durant des efforts sur plusieurs jours. Quinze labradors de détection d’explosifs et seize alaskan huskies de traîneau moyenne distance ont reçu 0,3 g d’oxide de deuterium par kg de poids corporel

45 par perfusion intraveineuse, gavage ou injection sous-cutanée avant le début d'un exercice de plusieurs jours. La quantité totale d'eau corporelle et le renouvellement quotidien de l'eau ont été calculés en utilisant à la fois des techniques de régression par dilution et par régression par élimination. Il en résulte que les pertes en eau représentent jusqu’à 45% de l’eau corporelle totale durant un effort de mid par temps froid, sans effet du sexe ou de la vitesse, soit environ 0,3L/kg/j donc six litres pour un chien de 20 kg.

En résumé, les macronutriments apportent l’énergie et représentent les lipides, les protéines et les glucides, qui doivent être de bonne qualité, bonne digestibilité et en proportions différentes selon le type d’effort. Les micronutriments représentent les minéraux et vitamines qui sont normalement apportés en quantité suffisante dans une bonne alimentation industrielle sèche, mais qui peuvent entraîner des carences lors de ration ménagère déséquilibrée, et nécessiter une supplémentation. Nous pouvons notamment citer dans ce dernier cas le calcium, phosphore, magnésium, zinc, vitamine E et sélénium, dont une supplémentation en quantité modérée peut être intéressante. Les apports en eau ne doivent pas être négligés malgré les températures basses des courses de neige, car les pertes sont très importantes.

46 Recommandations nutritionnelles selon l’effort

3.1. Conditions d’alimentation

3.1.1. Fréquence d’alimentation et nombre de repas

La fréquence et l’heure des repas permet de maximiser les métabolites qui supportent l’augmentation d’activité et influence le volume fécal, ce qui affecte la compétition (Hand et al., 2010). Pour un exercice de sprint de moins de 20 minutes, une restriction alimentaire modeste avec retrait de 20 à 30% de la ration habituelle permet de réduire le volume fécal et augmenter les performances (Wakshlag and Shmalberg, 2014). Lors d’un second exercice ayant lieu dans la même journée 2 à 3 heures après, il peut être intéressant de donner une petite ration riche en glucides immédiatement après le premier effort. Si l’exercice est plus fréquent, il est contre-indiqué de donner un aliment par risque de vomissement et régurgitation. Lors de compétitions sur plusieurs jours, l’administration de glycogène à raison de 1.5g/kg de poids corporel dans les 30 minutes après le dernier effort du jour augmente le glycogène musculaire durant 4 à 24 heures (Wakshlag et al., 2002; Zanghi et al., 2015).

Pour un exercice journalier de moyenne distance de 30 à 120 minutes d’une seule traite, il est également recommandé d’administrer une petite ration riche en glycogène dans les 30 minutes après l’effort. Puis, 2 heures après l’exercice, l’administration du repas normal permet d’induire une lipolyse continue. De même, réduire la ration de 20 à 30% le jour précédent la compétition permet de réduire le volume fécal, prévient la défécation au cours de l’effort et incite à la lipolyse (Hand et al., 2010; Hinchcliff et al., 1997; Wakshlag, 2018). Il est fortement recommandé d’éviter les repas dans les 8 heures avant un gros effort, afin de réduire l’encombrement intestinal mais aussi de limiter le risque de syndrome torsion-dilatation de l’estomac.

Pour un effort de longue distance durant plusieurs heures, la ration doit idéalement être répartie en 2 repas par jour.

3.1.2. Jeunes chiens de sport

L’âge de mise à l’attelage des jeunes chiens n’est pas fixe et dépend des individus. Ils sont généralement introduits progressivement au sport et ne commencent dans l’idéal pas à tracter avant 12 à 15 mois, ou avant que la dernière plaque de croissance ne se soit soudée, ce qui correspond à celle de la crête tibiale. Les jeunes chiens de sport sont donc normalement des adultes lorsqu’ils

47 commencent réellement à tracter, et leurs besoins sont identiques aux autres chiens adultes de l’attelage. Il est cependant essentiel d’apporter aux chiots en croissance une alimentation adaptée et équilibrée, apportant les nutriments de bonne qualité, afin qu’ils puissent se développer dans les meilleures conditions au niveau de l’appareil musculo-squelettique notamment.

3.1.3. Chiens de sport seniors

L’âge de mise à la retraite des chiens de traîneau est très variable et dépend principalement de l’envie du chien de continuer à courir. Lorsque les chiens vieillissent, ils subissent une fonte musculaire et une sarcopénie ayant pour conséquence une détérioration lente du muscle squelettique et une diminution de leur VO2 max (Wakshlag and Shmalberg, 2014). Certains chiens âgés ont également des capacités digestives réduites, ce qui diminue l’absorption des nutriments essentiels. Il existe à ce jour peu d’études sur les effets de l’alimentation sur les chiens sportifs seniors.

Il peut être pertinent de favoriser une ration contenant des protéines hautement digestibles à raison de 26 à 30% de la matière sèche (soit 75g/1000kcal), et des lipides à hauteur de 14 à 16% de la matière sèche (soit 35g/1000kcal). Cela revient généralement à donner un aliment pour chien sportif ou pour chien adulte normal, sauf si le vieux chien prend du poids avec la baisse d’activité. On utilise alors un aliment avec 26% MS de protéines et 10 à 14% MS de lipides (Wakshlag and Shmalberg, 2014).

En résumé, en compétition, les conditions d’alimentation sont tout aussi importantes que le contenu de la ration. Le volume de cette dernière doit être réduit au maximum tout en ayant une densité énergétique suffisante. L’administration doit se faire dans l’idéal minimum en 2 repas par jour, espacés de 3 à 8 heures du départ, selon le type d’effort. Il n’existe pas d’étude spécifique sur l’adaptation de la ration aux chiens de traîneau jeunes et seniors en compétition. Il est donc pertinent de suivre les recommandations de ces catégories d’âge pour les chiens non sportifs, tout en adaptant l’énergie apportée à l’effort fourni et à l’évolution du chien.

48 3.2. Alimentation en compétition

3.2.1. Effets de la compétition sur l’organisme et dominantes pathologiques

Les compétitions sont source de stress organique au même titre que les entraînements, mais à cela s’ajoute un stress psychologique lié au transport, aux spectateurs, à la température, au bruit et à la forte concentration de chiens sur la « stake out ». Plus les chiens participent à des compétitions, plus certaines composantes de ce stress peuvent diminuer par habituation. Les dominantes pathologiques rencontrées à l’entraînement ou en compétition sont d’ordre traumatologique, métabolique, ou liées au stress induit. Il s’agit principalement de pathologies podales, d’affections musculo-tendineuses, de diarrhées de stress et d’une manière plus globale des conséquences physiopathologiques du stress oxydatif membranaire (Wakshlag and Shmalberg, 2014).

Une étude rétrospective sur 12 éditions de l’Iditarod a étudié les causes de mort de 23 chiens durant la course (Dennis et al., 2008). La mort subite sans signes cliniques préalables est un événement rare mais non négligeable chez les chiens de traîneau en course d'endurance. Les causes de décès reconnues incluent l'aspiration du contenu gastrique (n = 4), l'aspiration hémorragie aiguë secondaire à une ulcération gastrique (3) et la myopathie (2). Les lésions prévalentes sont la rhabdomyolyse localisée ou étendue à plusieurs muscles (n = 15), l’entérite (10), la gastrite (10) et la pneumonie par fausse déglutition avec observation simultanée d’ulcérations gastriques (8). La plupart des chiens présentaient également une hypertrophie cardiaque subjective biventriculaire. C’est pourquoi il est recommandé aux mushers de mettre un chien dans le panier du traîneau (ou basket) durant une étape dès suspicion de trouble de la performance même sans signe clinique observable.

En compétition, le temps de transit gastro-intestinal est accéléré, ce qui peut causer des diarrhées liées au stress ou au type d’alimentation. Il peut à l’inverse se produire une stase gastrique, source de vomissements voire de torsions d’estomac (Bloomberg et al., 1998).

La rhabdomyolyse à l'effort est également fréquente chez les chiens de traîneau. Elle se caractérise par une dégénération des myocytes, qui présentent des modifications vacuolaires sarcoplasmiques et une perte des stries croisées, évoluant vers une nécrose des myocytes pouvant rester localisée ou s’étendre à tout le muscle. Plusieurs muscles sont généralement atteints (Dennis et al., 2008). L’hypothèse principale est que des dommages musculaires se produisent à la suite du stress oxydatif lié à l’effort. Une étude (Piercy et al., 2001) a évalué l’impact de la concentration plasmatique en vitamine E et du statut total d’antioxydant sur le risque de développer une

49 rhabdomyolyse chez 750 chiens en compétition sur l’Iditarod. Aucun lien n’a pu être mis en évidence entre ces différents paramètres et la rhabdomyolyse à l’effort, contrairement à l’hypothèse initiale.

Les protéines sériques de la phase aigüe de l’inflammation regroupent notamment l’haptoglobine, sérum amyloïd A (SAA) et protéines C-réactives (CRP). Elles sont considérées comme de bons biomarqueurs de stress cellulaire et d’inflammation. Leur concentration est augmentée lors d’un effort d’endurance sans modification du taux sanguin de cellules de la lignée blanche, ce qui entraîne une restauration de l’homéostasie. Puis, après une heure de récupération, les valeurs sériques de ces protéines reviennent dans les normes, ce qui révèle l’impressionnante adaptabilité de l’organisme des chiens de sport. (Casella et al., 2013; Kenyon et al., 2011). Cependant, l’augmentation des CRP peut être révélatrice de rhabdomyolyse (Piercy et al., 2001). Dans une étude prospective réalisée par (Yazwinski et al., 2013), le poids corporel et les concentrations sériques des CRP, des protéines 1 monocyte chémoattractantes (MCP-1), des interleukines 15, 8, et 6 (IL-15, IL-8 et IL-6) et du facteur de nécrose tumorale α (TNF-α) ont été évalués chez 26 chiens avant la course, à mi-parcours et en fin de course de traîneau longue distance. Ils ont observé que le taux d’interleukines et de TNF-α ne varie pas, tandis que les CRP et les MCP-1 augmentent significativement au cours de la compétition. IL-6 semble être associé à MCP-1, sans mise en évidence de lien avec les CRP. Il s’agit d’une nouvelle piste d’explication concernant la rhabdomyolyse d’effort.

L’anémie est une autre affection fréquente chez les chiens de traîneau en compétition. (Kenyon et al., 2011) ont évalué l’influence de l'exercice d'endurance sur les concentrations sériques de fer, grâce à une étude prospective incluant 114 chiens participant à l’Iditarod. La concentration sérique moyenne en ferritine est élevée chez les chiens n’ayant pas terminé la course, par rapport aux valeurs avant la course et à celles des chiens qui ont terminé la course. 3,5% des chiens étudiés présentent une faible teneur en ferritine (<73 ng/mL) après la course, suggérant une possible carence en fer. Cependant, les signes de carence en fer peuvent être marqués par l’augmentation des protéines de l’inflammation.

50 3.2.2. Objectifs nutritionnels en compétition

En compétition, l’objectif est de réussir à couvrir les besoins énergétiques tout en gardant un volume de bol alimentaire réduit, une bonne appétence, une digestibilité la plus élevée possible, un équilibre des macronutriments et un apport adéquat en micro-nutriments. L’idéal est de pouvoir également limiter l’apparition des diverses pathologies liées à l’effort. Lorsque la ration est composée d’une soupe d’aliment industriel sec légèrement réhydraté 10 min avant le repas, les troubles gastro-intestinaux sont limités (Bloomberg et al., 1998).

Extrait non azoté 10-25 %MS

Oméga 3 Protéines Lipides 37-42 %MS 22-40 %MS Oméga 6

Acides gras à chaîne courte et moyenne

Acides gras à chaîne longue

Figure 4 : Répartition des macronutriments dans une ration idéale en compétition (d’après Bloomberg et al., 1998) Dans une ration alimentaire destinée à un chien en compétition, la répartition des macro-nutriments est différente de celle d’une ration à l’entraînement (cf. figure 4).

3.2.3. « Snacking »

Il est fréquent que les mushers administrent des « snacks » en cours d’effort ou sur la ligne d’arrivée. Ceux-ci consistent en des petits morceaux de viande ou de chair de poisson, ou en quelques croquettes de la ration habituelle. Aucune étude à ce jour n’a étudié l’impact de ces snacks sur les performances ou le métabolisme, mais ils présentent l’avantage de récompenser les chiens pour leurs efforts et éventuellement de les remotiver en cours d’étape.

51 En résumé, la ration de compétition répond à des objectifs très différents d’une ration de maintenance. Il est fortement déconseillé de garder le même aliment entre la période de repos et les courses en augmentant simplement la dose. Le risque associé est d’obtenir des performances en course inférieures, voire l’apparition plus précoce ou plus marquée des pathologies liées à la compétition.

3.3. Alimentation à l’entraînement

3.3.1. Types d’entraînement

Les modes d’entraînements sont spécifiques à chaque musher. Ils consistent souvent en une succession de cycles pour développer en parallèle rapidité, résistance, puissance et endurance. Ils permettent également de travailler la technique, que ce soit pour le musher ou les chiens, avec des exercices de dépassements, changements de direction et de départs. C’est l’occasion pour le musher de tester les différents chiens et leur positionnement dans l’attelage, afin de déterminer le meilleur team pour les compétitions.

Certains mushers s’entraînent en groupe ou en club, d’autres seuls. Les entraînements ayant également lieu lorsqu’il n’y a pas de neige, l’attelage tracte alors une trottinette tout-terrain (deux- roues non motorisé, tracté généralement par 1 à 2 chiens, rarement 3 à 4), un kart (3 à 4 roues non motorisé, tracté généralement par 4 à 8 chiens) ou un quad (4 roues motorisé, généralement utilisé pour entraîner un attelage de plus de 8 chiens). Des compétitions existent dans ces disciplines, il s’agit des courses dites « terre » ou « dryland ». Elles servent parfois d’objectif intermédiaire d’entraînement avant une course sur neige de plus longue durée. D’autres mushers participent à des courses de sport mono-chien (canicross, caniVTT, canitrottinette).

3.3.2. Effets de l’entraînement sur l’organisme

L’entraînement a sur l’organisme des conséquences similaires aux compétitions à une moindre échelle. Selon la durée de la période et la fréquence des entraînements, le risque est l’accumulation d’une fatigue liée à l’insuffisance de la récupération, voire l’apparition de pathologies liées au surentraînement (Wakshlag et al., 2010).

52 3.3.3. Objectifs nutritionnels à l’entraînement

Lors de l’entraînement, les aliments doivent apporter une source d’énergie ainsi qu’un soutien au changement de métabolisme lié à l’augmentation progressive de la durée de l’effort et la diminution de son intensité. La ration doit idéalement faciliter également la récupération pour faire face à l’augmentation potentielle de la fatigue au cours de la saison. Ainsi, le taux de lipides de la ration peut passer de 14 à 22 jusqu’à 40% de la matière sèche, le taux de protéines augmente de 33 à 40 voire 42% de la matière sèche tandis que le taux de glucides diminue en parallèle. L’objectif est d’obtenir progressivement un ratio élevé de plus de 30% de calories d’origine protéique (Bloomberg et al., 1998; Wakshlag, 2018).

La période d’entraînement est donc l’occasion de passer graduellement de la ration de repos qui ne couvre que les besoins de maintenance (en conservant tout de même une bonne matière première), à la ration de compétition. Deux solutions sont possibles pour différentier les rations de maintenance et de compétition. Soit l’aliment utilisé est le même toute l’année, avec une supplémentation progressive à l’entraînement et en course, soit deux aliments différents sont utilisés, avec une période de transition graduelle entre les deux durant la période d’entraînement.

− Dans le premier cas, l’aliment de maintenance doit être hyperdigestible avec des matières premières de qualité. Il contient idéalement des protéines à raison de 27% de la matière sèche, et des lipides à 11% de la matière sèche. Avec l’intensification des entraînements, une viande maigre ou du poisson pauvre en matières grasses peut être ajouté, puis une viande ou du poisson gras, jusqu’à représenter 67 à 75% de la ration totale. Une complémentation minéralo-vitaminique est essentielle. − Dans le deuxième cas, l’aliment de maintenance doit répondre aux mêmes critères que précédemment, et la transition vers l’aliment de compétition doit être réalisée sur une à deux semaines minimum lorsque les entraînements deviennent plus importants.

En résumé, la ration à l’entraînement est à adapter en fonction de l’intensité de ce dernier. Il est important de respecter des phases de repos au sein d’un cycle ou d’une période d’entraînement, afin de potentialiser celui-ci et de limiter les pathologies liées au surentrainement. Lors d’utilisation d’une ration de repos différente de la ration d’entraînement, la transition doit être progressive afin d’adapter les apports aux besoins mais également de permettre au système gastro-intestinal de s’habituer au nouvel aliment.

53 3.4. Compléments alimentaires

3.4.1. Oméga 3

Les oméga 3 sont des acides gras contenant leur première double liaison au niveau du troisième carbone en partant de l’extrémité « oméga ». Ce sont des précurseurs d’EPA/DHA. L’acide eicosapentaénoïque (EPA) est le substrat des enzymes COX et LOX. L’acide docosahexaénoïque (DHA) est une molécule structurale de la membrane cellulaire. Des études in vitro sur du cartilage de chien ont montré que l’EPA limiterait la dégradation du cartilage (Fascetti and Delaney, 2012). Le DHA réduirait la concentration intra-articulaire en cytokines pro-inflammatoires (interleukine 1 et facteur de nécrose tumorale) via la modulation des eicosanoïdes, et réduirait les métalloprotéinases de la matrice qui sont impliquées dans la dégénération progressive du cartilage. De multiples études ont mis en évidence une augmentation de la force verticale maximale, une diminution du grade de l’arthrose et une baisse de l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens lors d’une administration de 2.5 g/1000kcal d’EPA/DHA de 90 jours (Burri et al., 2018; Hand et al., 2010; Schenck, 2010; Wakshlag and Shmalberg, 2014).

Les oméga 3 sont présents dans l’huile de lin sous la forme d’acides alpha linoléniques (ALA). Cependant, ces derniers ne sont pas convertis en EPA/DHA par les chiens. C’est pourquoi il est recommandé d’utiliser des huiles d’origine marine comme les huiles d’algues, de krill ou de poissons froids, qui ne contiennent pas d’ALA. Les oméga 3 s’administrent idéalement par cures de minimum 28 jours, à raison de 230-370 mg/kg, soit 2.5-4 g/1000kcal. Cela correspond à 8 à 14 capsules ou 2 à 3 cuillères à café d’huile de poisson pour un chien de 20 kg, afin d’apporter 2200 à 3300 mg d’EPA/DHA. Les huiles de poisson contiennent en moyenne 9 cal/g, donc 2 à 3 cuillères à café ajoutent 90 à 135 calories à la ration. Cependant, une étude a montré que la supplémentation en oméga 3 augmentait la perte de poids dans le cadre d’une restriction calorique. Ces acides gras pourraient donc augmenter les dépenses énergétiques à travers la régulation d’une protéine mitochondriale de découplage (Fascetti and Delaney, 2012).

3.4.2. Maltodextrine

Une supplémentation en maltodextrine (1.5g/kg) dans les trente minutes après effort permettent une augmentation du glycogène des muscles squelettiques dans les 4 à 24h (Wakshlag et al., 2002; Zanghi et al., 2015). Cela doit être administré avant tout repas pour augmenter l’absorption, et uniquement lors des compétitions de plusieurs jours consécutifs. Si la maltodextrine est utilisée

54 après les entraînements, le chien a tendance à utiliser ces glucides supplémentaires comme source d’énergie immédiate plutôt que de les stocker en tant que glycogène musculaire.

3.4.3. Psyllium

Le psyllium est un mucilage et une fibre insoluble qui apporte un substrat modéré pour la flore intestinale, ce qui peut réduire les signes cliniques de diarrhée de stress. La dose recommandée est 4g/j, soit une cuillère à café bombée, avec titration selon l’effet sans dépasser 16g/j pour un chien de 20 à 30kg. Il peut être pertinent de l’utiliser en prévention des diarrhées liées à l’effort (Bloomberg et al., 1998).

3.4.4. Probiotiques

(Gagné et al., 2013) ont étudié prospectivement l’influence de l’administration de probiotiques sur les altérations de la qualité fécale, les acides gras à chaîne courte (AGCC) et le microbiome fécal chez 20 chiens de traîneau cliniquement sains et entraînés. Durant six semaines, la moitié a reçu des probiotiques et l’autre groupe a reçu un placebo. Des altérations du microbiome fécal sont observées avec une augmentation significative du nombre de Lactobacilles après 2 semaines de traitement. Cette bactérie fait partie de la flore symbiotique. Au bout de 5 semaines, le score fécal s’améliore significativement par rapport au groupe placebo et la prévalence de diarrhée diminue. L’administration des suppléments suivants peut donc être intéressante chez les chiens de traîneau en compétition : Enterococcus faecium SF68 (56.7 mg/g; 5.67 × 108 CFU/g), Bacillus coagulans (2.5 mg/g; 3.75 × 107 CFU/g), Lactobacillus acidophilus (14.4 mg/g; 7.2 × 108 CFU/g), fructooligosaccharides (400 mg/g), mannanoligosaccharides (80 mg/g), vitamine B1 (2.5 mg/g), vitamine B2 (0.8 mg/g), vitamine B3 (19.2 mg/g) et vitamine B6 (0.8 mg/g).

3.4.5. Vitamines et minéraux

Une étude (Piercy et al., 2000) a évalué l’effet des compléments alimentaires contenant des antioxydants sur l'atténuation des dommages musculaires lié à l’effort chez 41 chiens répartis en 2 groupes recevant la même ration alimentaire. Après 8 semaines, huit chiens ont reçu un supplément quotidien contenant des vitamines E (457 U) et C (706 mg) et de β-carotène (5,1 mg). Le groupe de contrôle a reçu des anti-oxydants en quantité minimale. Au bout de 3 semaines, les deux groupes ont effectué un exercice d'endurance identique durant 3 jours. Avant et après effort, les vitamines E et C, le rétinol, l’acide urique, les triglycérides, le cholestérol, le statut antioxydant total et les créatine kinases (CK) ont été dosés. Cette dernière reflète la souffrance cellulaire des muscles 55 (Kaneko et al., 2008). Chez les chiens supplémentés en antioxydants, une augmentation significative de la concentration en vitamine E est observée sans différence de la vitamine C ou des autres paramètres mesurés entre les deux groupes de chiens. La supplémentation en antioxydants n’a notamment eu aucun effet sur l’augmentation des CK liée à l’effort.

Pour que la complémentation soit efficace, ces micro-nutriments doivent être administrés de manière régulière tout au long de la période d’entraînement et de compétition, et non pas en grande quantité ponctuelle juste avant une course. Par ailleurs, un surdosage n’est pas anodin et peut avoir des conséquences pharmacologiques sur les voies métaboliques impliquées. Il convient donc de se référer aux tables de valeurs optimales recommandées (cf. tableau V).

En résumé, l’effet de quelques compléments alimentaires a été étudié et démontré. Les oméga 3 ont un rôle de soutien ostéoarticulaire à long terme. La maltodextrine permet de remplir les stocks de glycogène rapidement après effort lors d’une compétition sur plusieurs jours. Le psyllium et les probiotiques permettent de réduire les diarrhées. Enfin, certaines vitamines et certains minéraux peuvent être déficients selon la ration alimentaire administrée ou être davantage consommés lors d’un effort, ce qui peut justifier une supplémentation.

56 Tableau V : Valeurs limites, valeurs optimales et éventuelle supplémentation recommandée en micro-nutriments dans une ration journalière pour un chien en compétition (d’après Bloomberg et al., 1998; Hand et al., 2010; Kronfeld and Ferrante, 1990)

Supplémentation Nutriment Limites (mg/kg) Optimum (mg/kg) recommandée (mg/kg)

Vitamine A 61-610 76-110 45 Vitamine D 550-5500 700-1050 375 Vitamine E 1200-24000 1900-3600 1500 Vitamine K - 0-105 30 Thianine 4-1620 100-210 24 Riboflavine 100-2000 160-290 65 Niacine 450-13500 850-1800 340 Acide pentothénique 400-12000 750-1600 68 Pyridoxine 60-1800 110-230 0-25 Acide folique 8-240 15-31 6 Vitamine B12 1-30 1.9-3.9 0.7 Biotine - 0-14 - Vitamine C - 0-150 - Choline 50-150 53-60 5

Calcium 250-500 Phosphore 190-300 NaCl 240 240 Aucune Magnésium 20-30

Fer 1.7-20 2.3-3.5 0.6 Cuivre 0.16-12.5 0.5-1.4 0.005 Zinc 1.9-50 3.3-6.7 0.150 Iode 0.03-0.64 0.05-0.09 0.005 Manganèse 0.28-25 1-2.8 0.006 Sélénium 0.006-0.250 0.013-0.025 -

57 Conclusion de la première partie

Dans cette première partie, les différentes disciplines sportives de traction et les plus grandes courses associées ont tout d’abord été présentées. Puis, les caractéristiques physiologiques du chien de traîneau ont été développées avec son métabolisme énergétique, ses besoins nutritionnels et un détail sur le rôle des différents macro- et micronutriments. Enfin diverses recommandations nutritionnelles ont été présentées à partir de la littérature, avec les conditions d’alimentation, les spécificités des rations en compétition et à l’entraînement, et les compléments alimentaires dont les effets ont été démontrés.

La deuxième partie développe l’étude terrain réalisée en janvier 2019 durant une course de traîneau à étapes dans les Alpes Françaises, La Grande Odyssée, et une étude par questionnaire destinée aux mushers du monde entier. Le but est d’évaluer l’influence de la ration alimentaire sur l’évolution du score corporel, les performances ainsi que les potentielles pathologies se déclarant en compétition.

58 DEUXIEME PARTIE : ETUDE TERRAIN EFFECTUEE LORS DE LA GRANDE ODYSSEE 2019

Objectifs

L’équipe vétérinaire de LGO 2018 a consulté les mushers participants à la course pour définir des thèmes de recherche à développer. Il a notamment été observé que de nombreux chiens semblent perdre en état corporel entre le début et la fin de la course. L’objectif de cette étude est donc d’évaluer l’évolution du score corporel des chiens au cours d’une course et l’éventuelle influence que peuvent avoir les pratiques nutritionnelles à l’entraînement et en compétition.

A la suite de l’étude terrain, une deuxième étude a été réalisée par questionnaire. L’objectif est de fournir un aperçu plus vaste de l’évolution du score corporel au cours d’une saison et des pratiques actuelles d’entraînement et de nutrition des chiens de traîneau. En effet, les résultats obtenus durant la Grande Odyssée 2019 étaient centrés sur une course de sprint avec de nombreuses étapes, mais ils ne sont pas représentatifs de toutes les pratiques du mushing à l’échelle mondiale.

59 Matériel et méthodes

2.1. Etude terrain sur La Grande Odyssée 2019

Une partie des données a été récoltée via un questionnaire. Les questions ont été rédigées conjointement avec les trois autres étudiantes membres de l’équipe vétérinaire de LGO 2019, afin de récolter les données pour les thèses de chacune en un seul document, et ainsi éviter à chaque musher d’avoir plusieurs fois la même question. Celles-ci ont été regroupées en onze thèmes différents : généralités sur les chiens, transport, suivi médical, interactions sociales et logement, réhydratation, nutrition, entraînement, récupération après une étape de LGO, soins locaux des pattes, compétitions et enfin repos après une compétition. L’ensemble du questionnaire est compris dans l’annexe 3. Cependant, ce travail n’analysera pas toutes les données mais seulement celles en lien avec le sujet et permettant donc d’évaluer l’évolution du score corporel des chiens au cours d’une course et l’éventuelle influence que peuvent avoir les pratiques nutritionnelles à l’entraînement et en compétition.

Les questions ont été posées à l’oral et renseignées par écrit sur le questionnaire imprimé. Le temps de réponse est évalué à une trentaine de minutes, réparties en plusieurs sessions au fur et à mesure de la course, pour faciliter leur intégration dans l’organisation quotidienne du musher. Le recrutement a été effectué grâce à un mail envoyé par les organisateurs de la course à tous les participants de l’édition 2019. Seuls les mushers ayant préalablement accepté de participer à l’étude avant le début de la compétition ont été interrogés. Les questions ont été rédigées le plus possible de façon fermée pour améliorer l’analyse des résultats. Cependant, certaines questions sont restées ouvertes afin de permettre au musher de mieux détailler la réponse, notamment concernant la ration alimentaire précise administrée aux chiens.

D’autres données ont été mesurées directement sur les chiens pendant la course, uniquement auprès des mushers ayant accepté de participer à l’étude. Là encore, chaque étudiante a communiqué aux autres les données dont elle avait besoin, afin de récolter les données pour les thèses de chacune en un seul examen, et ainsi éviter à chaque chien d’avoir plusieurs intervenants le manipulant. Cela permet ainsi aux mushers participants d’économiser du temps, et aux chiens impliqués d’avoir plus de temps de repos entre les étapes. Les données mesurées pour ce travail étaient principalement le score corporel avant, au milieu et après la course, les éventuelles adaptations de ration en fonction de l’état des chiens et des étapes, et l’apparition de pathologies gastro-intestinales et ostéoarticulaires.

60 2.2. Réalisation du questionnaire internet et méthode de distribution

Le questionnaire a été rédigé en s’inspirant de celui utilisé lors de LGO 2019, en modifiant certaines questions pour prendre en compte les remarques des mushers, et en se centrant sur la nutrition. Il a été réalisé directement sur internet à l’aide de Google Forms®, ce qui permet la distribution à un plus grand nombre de mushers et un remplissage plus aisé par ceux-ci. Il a été partagé tout d’abord via les différentes fédérations, puis grâce aux réseaux sociaux. 116 mushers ont répondu au questionnaire, pendant l’été et l’automne 2019. Le temps de réponse est évalué à une dizaine de minutes. Les questions ont été rédigées le plus possible de façon fermée pour améliorer l’analyse des résultats. Cependant, certaines questions sont restées ouvertes afin de permettre au musher de mieux détailler la réponse, notamment concernant la ration alimentaire précise administrée aux chiens.

2.3. Rassemblement et analyse des résultats

Les résultats ont été retranscrits, enregistrés puis analysés avec le logiciel Excel®.

Les rations alimentaires ont été calculées et analysées grâce au logiciel VetNutri®. Pour les croquettes, les données concernant la composition détaillée ont été obtenues en contactant les différents fabriquants. Pour les autres aliments, les compositions détaillées utilisées sont celles des tables du Ciqual 2017, établies par l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).

61 Résultats

3.1. Conditions extérieures de la course

La Grande Odyssée 2019 a eu lieu en Savoie et Haute-Savoie entre le 13 et le 23 janvier (figure 5).

1. Praz de Lys Sommand - Montagnes du Giffre

2. Montagnes du Giffre - Grand Massif

3. Les Gets

4. Mevège

5. Pralognan la Vanoise

6. La Plagne

7a. Val Cenis

7b. Val Cenis - Lac du Mont Cenis

Challenge Aussois

8. Savoie Grand Revard

9. Bessans - Bonneval sur Arc

Figure 5 : Carte géographique localisant les différentes étapes de LGO 2019 (fond de carte par Wikimedia Commons, modifications par A. Taleux)

La course est composée de neuf étapes dont une en deux parties séparées par un bivouac sous tente en altitude ainsi que d’un challenge court à la suite du bivouac, permettant aux chiens de se reposer. La distance moyenne parcourue par jour est 34 km, avec une moyenne de 999 m de dénivelé positif pour 929 m de dénivelé négatif (cf. figure 6). La neige était majoritairement dure et la météo favorable, avec seulement deux étapes sous la neige, deux de nuit et le reste ensoleillé (cf. tableau VI). Les températures étaient toujours négatives au départ de l’étape, avec un minimum de -5°C et un maximum de 0°C (cf. figure 7), correspondant selon le ressenti des mushers pendant la course

62 et l’équipe vétérinaire à l’arrivée à des bonnes conditions pour la thermorégulation des chiens. Seul le bivouac a présenté des difficultés pour certains chiens.

Tableau VI : Description des étapes de la course

Jour Etape Qualité de Chutes Soleil Distance Dénivelé la neige de neige parcourue positif (m) (km)

Dimanche 13/01 1 Collante ✓ 36 1020 Lundi 14/01 2 Dure ✓ 18 550 Mardi 15/01 3 Molle ✓ 36 1530 Mercredi 16/01 4 Bonne ✓ 32 900 Jeudi 17/01 5 Dure ✓ 38 1680 Vendredi 18/01 6 Bonne ✓ 30 1240 Samedi 19/01 7a Dure Nuit 51 1530 Bivouac Nuit Dimanche 20/01 7b Dure ✓ 39 750 Lundi 21/01 Challenge Dure Nuit 5 280 Mardi 22/01 8 Dure ✓ 43 810 Mercredi 23/01 9 Dure ✓ 51 700

TOTAL 11 jours 379 10 990

63

60 1800 1600 50 1400 40 1200 1000 30

800 Dénivelé Dénivelé (m) Distance Distance (km) 20 600 400 10 200 0 0

Distance parcourue (km) Dénivelé négatif (m) Dénivelé positif (m)

Figure 6 : Description des étapes de la course selon la distance et le dénivelé parcourus

0

-1 C) ° -2

-3

-4 Température extérieure (

-5

-6

Figure 7 : Evolution de la température extérieure au cours de la course

64 En résumé, les attelages ont parcouru au total 379 km avec plus de 10 km dénivelé positif et négatif sur 11 jours en Savoie et Haute-Savoie. La neige était majoritairement dure, et les conditions météorologiques favorables.

3.2. Les mushers

Douze mushers ont initialement accepté de participer à l’étude terrain, dont 7 en traîneau et 5 en skijoering, d’origine Française et Suisse. Cependant, un des mushers en traîneau a dû déclarer forfait au début de la course car plusieurs de ses chiens ont présenté diverses pathologies. Il n’a donc pas été inclus dans les résultats. D’autre part, il était difficile de récolter les données pour les skijoerers car ils n’avaient pas les mêmes horaires ni la même localisation que les traîneaux. Ils n’ont donc pas pu être inclus dans toute l’étude. Le tableau VII présente les caractéristiques des mushers ayant accepté de participer. Il s’agit pour la majorité d’entre eux de mushers expérimentés voire professionnels. Nous allons pour la suite de l’étude nous concentrer sur les 5 mushers en traîneau open afin de pouvoir les comparer.

Tableau VII : Présentation des mushers de l'étude

Discipline Durée de la Pool de Nordiques Femmes Hommes TOTAL course chiens

Traîneau open 11 12 2 2 3 5 Trophée 3 8 1 0 1 1 Skijoering 3 2 5 3 2 5

TOTAL 8 5 6 11

133 personnes ont répondu au questionnaire sur internet. Parmi ceux-ci, 18 ont dû être écartés car ils ne pratiquaient que des sports mono-chien et ne correspondaient donc pas aux critères. Il reste donc un total de 115 répondants, dont 48 hommes (42%), 65 femmes (57%), 1 couple et 1 personne n’ayant pas souhaité renseigner son sexe.

La majorité des mushers interrogés sont des amateurs, avec seulement 33% se considérant comme des professionnels.

65 Musher Musher amateur professionnel 67% 33%

Figure 8 : Répartition des mushers interrogés entre professionnels et amateurs

Les 116 mushers ayant répondu au questionnaire internet proviennent du monde entier, avec une majorité provenant de France (56). De nombreux mushers Canadiens (17) et Américains (11) ont également répondu au questionnaire. Le reste des réponses provient de cinq Allemands, cinq Russes, quatre Norvégiens, quatre Belges, quatre Suisses, trois Australiens, un Espagnol, un Finlandais, un Italien, un Néo-Zélandais, un Britannique et un Suédois. Leur répartition est résumée sur la carte du monde de la figure 9 ci-dessous.

Figure 9 : Carte du monde représentant la répartition géographique des mushers interrogés

En résumé, Onze mushers dont cinq en traîneau catégorie open ont participé à l’étude terrain. Parmi ces derniers, deux sont dans le classement nordique et trois courent avec des Eurohounds. Le musher type de notre étude par questionnaire est une femme Française, de pratique amateur.

66 3.3. Les chiens, caractéristiques et modes de vie

Parmi les chiens inclus dans l’étude terrain, 61 ont couru en traîneau catégorie open. Il s’agit de 28 femelles et 33 mâles, dont la majorité n’est pas stérilisée. L’étude comporte 25 Nordiques (Huskies de Sibérie), 35 Eurohounds et 1 Alaskan. L’âge moyen est de 4.8 ans, avec une différence significative entre l’âge moyen des chiens Eurohounds à 3.4 ans et des Nordiques à 6.6 ans (cf. figure 10).

Entre deux étapes, les chiens dorment tous en box par un à deux chiens dans un camion ou une remorque isolée, à 15°C de moyenne. Les pertes d’énergies liées à la thermorégulation sont ainsi limitées. Les mushers sont également arrivés au minimum un jour avant le début de la course, ce qui permet de limiter le stress lié au transport et au changement d’environnement.

Figure 10 : Box-plot représentant l’âge médian des chiens Eurohounds et Nordiques de l'étude terrain

La majorité des mushers interrogés par internet a neuf chiens ou moins qui sont aptes à participer à des compétitions d’attelage. Quelques mushers ont jusqu’à plusieurs dizaines de chiens, mais ils représentent une minorité (cf. figure 11).

67 12%

10%

8%

6%

4% Nombre mushers Nombre de

2%

0% 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 20 25 30 32 50 60 70 Nombre de chiens aptes à courir en compétition d'attelage

Figure 11 : Répartition des mushers selon le nombre de chiens aptes à participer à des courses (nombre médian : 9, nombre moyen : 12)

Parmi ces chiens, l’immense majorité n’est pas stérilisée. Ainsi, sur les 1361 chiens correspondant à la somme de tous les mushers interrogés, seuls 398 sont stérilisés, soit 29% (cf. figure 12).

Tous les chiens sont stérilisés Plus de 50% des chiens sont stérilisés Moins de 50% des chiens sont stérilisés Aucun chien n'est stérilisé

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% Taux de mushers

Figure 12 : Répartition des mushers selon le pourcentage de chiens stérilisés qu'ils ont

Les mushers ont des chiens de différentes races, dont la plupart est décrite dans la première partie. Certains courent avec des chiens initialement non destinés à l’attelage, comme les chiens de berger et de garde (Malinois, Berger australien, Border collie, Atdeutscher Schäferhund, Schnauzer géant) les chiens de chasse (Braques, Pointers, Labrador, Jack Russel), les lévriers (Galgo) et les chiens croisés. Les races ont été regroupées en trois types afin de faciliter la suite de l’interprétation (cf. tableau VIII).

68 Tableau VIII : Répartition des mushers interrogés selon les races de chiens dans leur attelage

Type de race Race Nombre de mushers Nombre de mushers questionnaire étude terrain

Nordiques Husky de Sibérie 55 47% 2 Malamute d’Alaska 6 5% Samoyède 1 1% Chien du Groenland 11 10% Croisé nordique 5 4%

Course / chasse Eurohound 36 31% 3 Alaskan 38 32% (1) Greyster 7 6% Braques et pointers 7 6%

Autres Bergers 5 4.3%

Autres races 4 3%

Quelques mushers courent avec un attelage mixte comportant plusieurs races ou plusieurs types de races (cf. figure 13).

60% 50% 40% 30% 20%

Nombre mushers Nombre de 10% 0% Nordiques Type Autres Plusieurs types course/chasse de races

Figure 13 : Nombre de mushers en fonction du type de race de chiens qu'ils ont dans leur attelage

La plupart des chiens pèse entre 21 et 30 kg, avec une majorité entre 21 et 25kg, ce qui correspond effectivement au poids moyen des Huskies de Sibérie et de certaines lignées d’Eurohounds et Alaskans (cf. figure 14).

69 60%

50%

40%

30%

20%

Nombre de mushers 10%

0% <15 15-20 21-25 26-30 31-35 36-40 >40 Poids moyen des chiens

Figure 14 : Nombre de mushers en fonction du poids moyen de leurs chiens

En résumé, les chiens ayant participé à l’étude sont principalement des Eurohounds et des Huskies de Sibérie de moins de 6 ans. Le chien-type de notre étude par questionnaire internet est un Husky de Sibérie, un Eurohound ou un Alaskan, non stérilisé, pesant entre 21 et 25kg.

3.4. Disciplines pratiquées à l’entraînement et en course

Parmi les mushers interrogés, certains pratiquent uniquement les sports d’attelage sur neige et/ou sur terre, d’autres pratiquent également les sports mono-chien à l’entraînement et/ou en compétition. Les disciplines favorites à l’entraînement sont le caniVTT mono-chien, le canicross, le traîneau moyenne distance et la canitrottinette avec deux chiens ou plus (cf. figure 15). La majorité des mushers interrogés s’entraîne quel que soit le terrain (63%) et beaucoup (53%) s’entraînent à la fois en sports mono-chiens et en attelage (cf. tableau IX).

Tableau IX : Répartition des mushers interrogés selon les disciplines pratiquées à l’entraînement, en fonction du terrain et du nombre de chiens impliqués

Terrain Attelage seul Mono-chien et attelage TOTAL

Terre seule 11 10% 16 14% 27 24%

Neige seule 15 13% 0 0% 15 13%

Terre et neige 28 24% 45 39% 73 63%

TOTAL 54 47% 61 53% 115 100%

70 Traîneau 8 à 12 chiens longue distance (>80km) Traîneau 6 à 12 chiens moyenne distance (>40km) Traîneau 2 à 4 chiens sprint Pulka ≥2 chiens Pulka 1 chien Skijoering ≥2 chiens Skijoering 1 chien

Quad 8 à 12 chiens longue distance (>80km) Quad 8 à 12 chiens moyenne distance (>40km) Quad 6 à 12 chiens sprint Quad 4 chiens Kart 6 à 8 chiens Kart 4 chiens Canitrottinette ≥2 chiens Canitrottinette 1 chien CaniVTT ≥2 chiens CaniVTT 1 chien Canicross 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 Nombre de mushers pratiquant la discipline

Figure 15 : Disciplines pratiquées à l'entraînement par les mushers interrogés

En compétition, les disciplines favorites sont le traîneau 6 à 12 chiens moyenne distance (80 à 250 km avec en moyenne >40 km par étape pour les courses de plusieurs étapes), le caniVTT mono- chien et le traîneau 6 à 12 chiens sprint (cf. figure 16).

Traîneau 8 à 12 chiens longue distance (>250 km, étapes… Traîneau 6 à 12 chiens moyenne distance (80 à 250 km,… Traîneau 6 à 12 chiens sprint Traîneau 2 à 4 chiens sprint Pulka 2 chiens Pulka 1 chien Skijoering 2 chiens Skijoering 1 chien

Kart 6 ou 8 chiens Kart 4 chiens Canitrottinette 2 chiens Canitrottinette 1 chien CaniVTT 2 chiens CaniVTT 1 chien Canicross 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 Nombre de mushers pratiquant la discipline

Figure 16: Disciplines pratiquées en compétition par les mushers interrogés

71 La grande majorité des mushers prend part à des courses sur neige (89%), en attelage surtout. Une minorité participe à des compétitions mono-chien, sur terre principalement, en parallèle des courses d’attelage (cf. tableau X).

Tableau X : Répartition des mushers interrogés selon les disciplines pratiquées en compétition, en fonction du terrain et du nombre de chiens impliqués

Terrain Attelage seul Mono-chien et attelage TOTAL

Terre seule 5 4% 8 7% 13 11%

Neige seule 47 41% 2 2% 49 43%

Terre et neige 16 14% 37 32% 53 46%

TOTAL 68 59% 47 41% 115 100%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0% Terre seule Neige seule Terre et Attelage seul Mono-chien neige et attelage Entraînement Compétition

Figure 17 : Comparaison des pratiques à l'entraînement et en compétition, selon le type de terrain et le nombre de chiens attelés

On observe que de plus de mushers pratiquent sur terre seule durant les entraînements qu’en compétition, tandis que la tendance s’inverse complètement sur neige, où très peu de mushers s’entraînent uniquement sur neige alors de nombreux mushers participent seulement à des courses sur neige (cf. figure 17 ci-dessus). Cela s’explique par les entraînements qui débutent tôt dans l’année et une période enneigement toujours plus courte. On remarque également que de nombreux

72 mushers ne participent qu’à des compétitions sur neige et pas sur terre. Ces dernières disciplines sont alors réservées aux entraînements.

En résumé, dans notre étude, les entraînements sont effectués sur une grande variété de terrains avec de nombreuses disciplines mono-chien et d’attelage, tandis que les compétitions sont principalement des courses d’attelage sur neige.

3.5. Organisation d’une année

La majorité des mushers (72%) organise son année en trois périodes bien définies de plusieurs mois chacune : entraînement (généralement l'automne), compétitions (généralement automne-hiver- printemps selon les disciplines) puis repos (généralement l'été). Les compétitions débutent alors parfois pendant la période d’entraînement par des courses permettant de préparer l’attelage à la compétition objectif de la saison (cf. figure 18).

Les autres mushers enchaînent pour la plupart une succession de plusieurs cycles de quelques semaines (en moyenne 3 à 4) d'entraînement, de compétition(s) et de repos (cf. tableau XI).

Tableau XI : Taux de mushers à l'entraînement et en compétition selon le mois de l'année

Mois Taux de mushers à l’entraînement (%) Taux de mushers en compétition (%)

Janvier 77 84 Février 71 89 Mars 72 88 Avril 54 30 Mai 30 20 Juin 11 4 Juillet 12 3 Août 32 9 Septembre 84 23 Octobre 96 43 Novembre 95 49 Décembre 88 44

73 Décembre

Novembre Janvier

Octobre Février

Entraînement Compétitions (7 mois en (5 mois en moyenne) moyenne) Septembre Mars

Repos

Août Avril

Juillet Mai

Juin

Figure 18 : Organisation d'une année-type en 3 périodes

En moyenne, chaque chien effectue quatre entraînements par semaine. Les entraînements types varient selon la discipline pratiquée en compétition durant la saison (cf. tableau XII).

Tableau XII : Description d'un entraînement moyen selon la discipline

Discipline principale Distance moyenne Dénivelé moyen Poids moyen tracté en compétition parcourue par parcouru par durant un entraînement (en km) entraînement (en m) entraînement (en kg)

Skijoering 16 210 100

Sprint 17 210 200

Mid 28 360 240

Longue 49 410 320

Moyenne 25 250 190

74 En résumé, les compétitions sont concentrées entre janvier et mars. L’entraînement type est effectué quatre fois par semaine entre septembre et mars. Ses caractéristiques diffèrent selon la discipline pratiquée en compétition. Les skijoerers et mushers de sprint s’entraînent sur 15-20 km avec un peu plus de 200 m de dénivelé, avec du matériel léger. Les mushers de mid-distance s’entraînent sur environ 30 km avec un peu plus de 350 m de dénivelé avec un poids tracté de 240 kg, tandis que les mushers de longue distance s’entraînent sur environ 50 km avec un peu plus de 400m de dénivelé avec un poids tracté plus important.

3.6. Evolution du poids et du score corporel

L’évolution du score corporel à l’entraînement et en compétition consiste le corps de l’étude.

45% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% Nombre de mushers Nombre 5% 0% 1 fois par 1 fois par 2 à 11 fois par une fois par <1 fois par an semaine mois an an Fréquence des pesées des chiens

Figure 19 : Nombre de mushers en fonction de la fréquence à laquelle ils pèsent leurs chiens

On observe que la plupart des mushers (41%) pèse ses chiens plusieurs fois dans l’année. Quelques- uns (25%) les pèsent très régulièrement, une à plusieurs fois par mois. Mais de nombreux mushers ne pèsent leurs chiens qu’une fois par an ou moins (33%), ce qui ne permet pas un suivi précis selon la période dans l’année (cf. figure 19).

Tandis que le score corporel moyen évolue de 4.4 jusqu’à 3.7 pendant l’entraînement, de 3.9 à 3.5 en compétition et de 3.8 à 4.4 au repos, la valeur médiane reste constante à 4, sauf en fin de compétition où elle perd un point (cf. figure 20). On observe quelques extrêmes, qui sont liés à trois mushers dont les chiens sont en surpoids ou particulièrement maigres. Le troisième correspond probablement à une erreur de saisie compte tenu des valeurs durant les autres périodes. Cependant,

75 lorsqu’on retire les données de ces trois mushers, le graphique et les valeurs par quartile sont très peu modifiés, ce qui est contraire à l’impression initiale fournie par la figure 21.

Figure 20 : Box-plot représentant l’évolution du score corporel en fonction de la période de l'année, les moyennes sont représentées par des croix

9 8 Au début de la période d'entraînement 7 A la fin de la période 6 d'entraînement 5 Au début de la période de compétitions 4

Score corporelScore A la fin de la période de 3 compétitions Au début de la période de repos 2

1 A la fin de la période de repos 0% 10% 20% 30% 40% 50% Taux de mushers

Figure 21 : Nombre de mushers par valeur de score corporel moyen en fonction de la période de l’année

76

Figure 22 : Score corporel en début de période d'entraînement

Figure 23 : Evolution du score corporel durant la période d'entraînement

77

Figure 24 : Score corporel en début de période de compétition

Figure 25 : Evolution du score corporel pendant la période de compétition

78

Figure 26 : Score corporel au début de la période de repos

Figure 27 : Evolution du score corporel durant la période de repos

79 Les figures 22 à 27 situées ci-dessus montrent plus en détail l’évolution du score corporel selon les périodes de l’année. On observe que la majorité des chiens ont un score corporel relativement stable durant l’année, mais que certains ont tendance à perdre 1 à 2 points durant les périodes d’entraînement et de compétition, pour les regagner ensuite durant la période de repos. Le score corporel reste globalement entre 3 et 5, avec une majorité à 4.

Pendant LGO, contrairement à l’hypothèse de départ, nous n’observons pas de différence statistique entre le score corporel au début et à la fin de la course. Au début de la course, 62% des chiens ont un score corporel de 3 et 34% ont un score corporel de 4. Quelques chiens Eurohound ont perdu un point de score corporel après le bivouac. A la fin de la course, 61% des chiens ont un score corporel de 3 et 39% ont un score corporel de 4 (cf. figure 22).

Figure 28 : Evolution du score corporel au cours de LGO

Tous les mushers de l’étude suivent spontanément le score corporel de manière empirique tous les jours à tous les deux jours pendant la course, afin d’adapter la ration à chaque individu. Les besoins énergétiques journaliers (BEJ) de chaque attelage de l’étude sont résumés dans le tableau XIII, calculés à partir des besoins de maintenance (BEM), les besoins liés à la thermorégulation (BET) et ceux liés à l’exercice (BEE), exprimés en kcal d’énergie métabolisable (kcal EM), selon la formule de McNamara (détaillée en partie 2.3.1.).

80 Tableau XIII : Calcul des besoins énergétiques moyens de chaque attelage étudié

Score Poids corporel moyen BEM (kcal BET (kcal BEE (kcal BEJ (kcal moyen (kg) EM) EM) EM) EM)

Attelage A 3,1 23 1386 161 1741 3288

Attelage B 3,7 23 1386 183 1741 3310

Attelage C 3,8 32 1776 186 2422 4384

Attelage D 3,2 23 1386 165 1741 3292

Attelage E 3,2 23 1386 163 1741 3290

En résumé, le chien type est pesé plusieurs fois dans l’année. Son score corporel est globalement stable à 4, sauf en fin de période de compétition où il peut perdre un point, et en fin de période de repos, où il peut parfois atteindre 5. Cependant, ces deux derniers résultats ne sont pas très marqués, contrairement à l’hypothèse de départ. Pendant LGO 2019, nous n’observons pas d’évolution statistique du score corporel. Les besoins énergétiques des chiens des attelages étudies sont estimés entre 3300 et 4400 kcal d’énergie métabolisable.

81 3.7. La nutrition à l’entraînement et en compétition

Après analyse du détail des rations à l’entraînement et en compétition, nous pouvons observer que plus de la moitié des mushers utilise un mélange de croquettes et viande pour nourrir ses chiens à l’entraînement et en compétition, en modifiant les quantités et/ou les proportions respectives des différents composants. 30% des mushers n’utilisent que des croquettes à l’entraînement, avec une majorité de marque Royal Canin gamme « Energy 4800 » ou éventuellement « 4300 », notamment parmi les mushers Français. Cependant, ce nombre diminue à 23% des mushers en compétition, les autres mushers ajoutant du poisson à la ration. Seulement 3% des mushers interrogés cuisinent une ration alimentaire ménagère pour leurs chiens, tandis que 13% les nourrissent avec une ration à base de viande, abats, os charnus crus éventuellement associés à des légumes (cf. figure 23).

BARF (Viande + abats + os +/- légumes crus)

Ration ménagère (mélange viande/poisson + céréales cuites + légumes cuits + lipides)

Mélange croquettes - poisson

Mélange croquettes - viande

Croquettes à 100%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% En compétition A l'entraînement

Figure 29 : Répartition des différents types de rations alimentaires à l'entraînement

Nous allons par la suite présenter l’analyse de ration des mushers ayant participé à l’étude pendant LGO.

Les attelages A et B à l’entraînement sont nourris avec des croquettes « Energy 4800 » de marque Royal Canin, associées à du saumon cru, et/ou du foie, des reins et du rumen de bœuf, en un repas administré deux heures après l’entraînement (cf. figure 24). Leur ration a été modifiée pour la saison 2018-2019 afin d’adapter les apports nutritionnels à la réduction de la distance moyenne des étapes de LGO 2019 par rapport à LGO 2018. En compétition, les chiens reçoivent la même ration, en adaptant les quantités à l’évolution du score corporel de chaque individu.

82

Figure 30 : Analyse de la ration des attelages A et B (logiciel VetNutri®)

Les données ont été calculées pour le chien moyen des attelages A et B, avec un poids estimé à 23 kg, un BEJ calculé à environ 3300 kcal EM. Cela correspond à 550g de croquettes Royal Canin « 4800 », 275g de saumon cru, 200g de foie de bovin cru et 200g de reins de bovin (ou rognons) crus. Nous pouvons observer que cette ration est très riche en protéines (46 %MS) riche en lipides (30 %MS) et et pauvre en glucides (17 %MS), mais cela reste dans les normes pour un chien avec ce type d’effort. Les rapports protéines sur phosphore et phosphocalcique sont dans les valeurs usuelles basses, ce qui est lié au taux élevé de phosphore (1.02 %MS). Le ratio oméga 6 sur méga 3 est à l’inverse dans les valeurs usuelles hautes, ce qui s’explique par un taux d’oméga 6 assez

83 élevé (4.23 %MS) comparativement au taux d’oméga 3 (0.98 %MS). La ration est trop riche en vitamines A (1823 UI/100gMS) et D (224 UI/100gMS), ce qui est lié à la présence de foie et de reins de bœuf en quantité importante. Le taux de fer est également trop élevé (23 mg/100gMS), ce qui représente un facteur de risque de diarrhée de stress hémorragique et de saignements rectaux.

L’attelage C est nourri à l’entraînement et en compétition avec des croquettes « Super Premium adult » de marque Lupus Expert, associé à de la viande de poulet et du poisson, en deux repas par jour. Cependant, il nous a été impossible d’obtenir des valeurs précises du taux des différents nutriments pour cet aliment industriel sec. C’est pourquoi nous n’avons pas pu effectuer d’analyse détaillée de cette ration.

Les données ont été calculées pour le chien moyen de l’attelage C, avec un poids estimé à 32 kg, un BEJ calculé à environ 4300 kcal EM. Cela correspond à environ 900g de croquettes Lupus Expert « Super Premium adult », 350g de viande de poulet cru et 350g de saumon cru. Nous pouvons observer que cet aliment est relativement pauvre en lipides (39% de l’énergie métabolisable, soit 19% MS) et riche en glucides (28% de l’énergie métabolisable, soit 33% MS), comparativement aux recommandations de la littérature (respectivement 22 à 40% MS, et 10 à 25% MS). Les valeurs des autres nutriments ne sont pas interprétables dans la mesure où elles reflètent seulement les apports de la viande de poulet et du saumon. Les données correspondantes n’étant pas connues par l’auteur à propos des croquettes Lupus Expert « Super Premium adult ». Cela permet d’observer les déséquilibres vitaminiques et minéraux présents dans une ration à base de viande et poisson seulement, les détails de l’analyse de ration pour les micronutriments présentés sur la figure 25 ne reflétant que les nutriments apportés par la viande de poulet et le saumon. On observe ainsi des carences en vitamine E et sélénium notamment, ce qui peut causer des troubles de performance par manque d’anti-oxydants, en particulier sur les tissus musculaires squelettiques et du myocarde (cf. partie 2.3.3.2.).

84

Figure 31 : Analyse de ration pour l'attelage C (logiciel VetNutri®)

L’attelage D reçoit une ration alimentaire à l’entraînement à base de croquettes Royal Canin 4800, en deux repas par jour. En compétition, de l’huile de saumon est ajoutée à la ration (cf. figure 26).

85

Figure 32 : Analyse de ration pour l'attelage D (logiciel VetNutri®)

Les données ont été calculées pour le chien moyen de l’attelage D, avec un poids estimé à 23 kg et un BEJ calculé à environ 3300 kcal EM. Cela correspond à environ 750 g de croquettes Royal Canin « 4800 » et 9 g ou 3 cuillères à café d’huile de saumon. Par comparaison avec la ration des attelages A et B contenant les mêmes croquettes avec de la viande et du poisson, cette alimentation contient moins de protéines (35 %MS), et plus de lipides (34 %MS) et de glucides (22 %MS), ce qui peut être lié à des nécessités techniques de cuisson des croquettes. Les vitamines A et D sont là encore en quantité trop élevée, avec respectivement 1823 UI/100gMS et 224 UI/100gMS, dans

86 une moindre mesure liée à l’absence d’abats. Les autres paramètres sont similaires à la ration de l’attelage A.

L’attelage E est nourri à l’entraînement avec des croquettes Royal Canin 4800 en deux repas journaliers, avec ajout de bouillon de poulet après les gros entraînements. En compétition, de la viande ou du saumon sont ajoutés à la ration (cf. figure 27).

Figure 33 : Analyse de la ration de l'attelage E (logiciel VetNutri®)

87 Les données ont été calculées pour le chien moyen de l’attelage E, avec un poids estimé à 23 kg et un BEJ calculé à environ 3300 kcal EM. Cela correspond à environ 500 g de croquettes Royal Canin « 4800 », 50 g de saumon cru et 50 g de viande de poulet crue. Par comparaison avec les rations précédentes, cette alimentation est intermédiaire. Elle contient en effet moins de protéines (37 %MS) que la rations A-B et plus que la ration C, plus de lipides (32 %MS) que la ration A-B et moins que la ration C, et enfin plus de glucides (20 %MS) que la ration A-B et moins que la ration C, ce qui est lié aux proportions plus élevées de croquettes que dans la ration A-B, avec toutefois moins de viande et poisson. Les vitamines A et D sont là encore en quantité trop élevée, avec respectivement 1823 UI/100gMS et 224 UI/100gMS, dans une moindre mesure liée à l’absence d’abats. Les autres paramètres sont similaires à la ration de l’attelage A.

A C

B

Figure 34 : Illustrations de l'alimentation des chiens en course. A : Ajout d’eau chaude à la ration. B : Préparation des gamelles. C : Réhydratation des chiens avec une soupe après l’étape du jour.

Les modalités d’administration de la ration diffèrent peu entre les mushers de l’étude terrain, avec ajout d’eau tiède afin d’augmenter l’appétence de la ration et de réhydrater les chiens (cf. figure 28.A ci-dessus), et une préparation biquotidienne présentée en figure 28.B. Certains mushers administrent dans la demi-heure suivant l’arrivée de l’étape une soupe d’eau tiède agrémentée de quelques croquettes et/ou de petits morceaux de viande et/ou d’huile de poisson ou de bouillon, afin de réhydrater les chiens rapidement après exercice (cf. figure 28.C). Ces soupes sont parfois également d’administrer des compléments alimentaires détaillés dans la partie 3.1.9.

88 En résumé, les mushers de l’étude par questionnaire internet présentent une grande variabilité, certains alimentant leurs chiens avec un mélange de croquettes et de viande ou poisson, d’autres uniquement des croquettes et certains une majorité de viande crue (BARF). Cependant, l’alimentation administrée par les mushers de notre étude terrain à leurs chiens à l’entraînement et en compétition est très similaire, avec 4 mushers sur 5 qui utilisent les mêmes croquettes. Il se dégage tout de même certains facteurs de risque de baisse de performance, comme une hypervitaminose A ou D, ou un taux trop élevé en fer.

3.8. Les snacks

Certains snacks sont administrés par les mushers de l’étude pendant une étape. Deux cas de figure se dégagent de notre étude : lorsque l’étape dure plus de deux heures, les mushers donnent des petits morceaux de poisson cru ou des friandises industrielles riches en glucides et en lipides. Lorsqu’un chien semble être brutalement fatigué, du miel est administré, ou un réhydratant contenant de la maltodextrine, de la glycine, du citrate de sodium, du chlorure de potassium et du chlorure de sodium.

3.9. Les compléments alimentaires

67% des mushers interrogés administrent des compléments alimentaires à leurs chiens de traîneau, principalement dans le but d’améliorer la récupération de l’organisme et notamment des muscles, et de diminuer les pathologies causées par l’entraînement ou la compétition. On observe également que de nombreux mushers administrent des électrolytes à leurs chiens, bien que cela ne présente pas d’utilité (cf. partie 3.1.5.). Les compléments alimentaires sont majoritairement administrés en compétition (cf. figure 29). Cependant, certains ne sont pas très appétents, ce qui peut limiter leur utilisation. D’autres mushers ont essayé d’utiliser des compléments alimentaires, sans observer d’effet sur les performances ou le bien-être des chiens, ce qui a motivé un arrêt de leur utilisation.

Parmi les compléments destinés à améliorer la récupération, la maltodextrine est utilisée par certains mushers y compris pendant LGO, à raison de 1.7mg/kg dans les trente minutes après l’effort, avec ajout de morceaux de viande pour augmenter l’appétence. La spiruline est également parfois administrée par cures de 30 jours, dans le but d’apporter des protéines et de favoriser la récupération.

D’autres compléments sont administrés dans le but de réduire les diarrhées, notamment l’argile et/ou la smectite en prévention, et le psyllium et/ou la smectite en traitement. 89 Taux de mushers (%) 0 10 20 30 40 50 60 70 Améliorer la récupération entre 2 entraînements / 2 étapes d'une course Diminuer les pathologies liées à l'entraînement ou la compétition Restaurer l'équilibre hydro-minéral et/ou électrolytique Autre

Améliorer les performances

Supplémenter en vitamine E

A l'entraînement

En compétition

Au repos

Figure 35 : Motifs d'administration de compléments alimentaires

En résumé, une proportion élevée de mushers utilise des snacks et compléments alimentaires variés sont utilisés ponctuellement, par cures ou pendant toute l’année. Les compléments alimentaires sont principalement administrés en compétition, dans le but d’améliorer la récupération, diminuer les pathologies liées à l’effort ou restaurer l’équilibre électrolytique.

90 Discussion

4.1. Biais et représentativité

4.1.1. Biais de sélection

Parmi les 25 mushers ayant couru LGO 2019, seuls 7 ont accepté de faire partie de l’étude. Parmi ces derniers, seuls 5 mushers ont couru toutes les étapes et ont donc pu être inclus dans les résultats. Nous n’avons donc que la représentation d’une petite partie des chiens ayant couru LGO 2019.

Le second questionnaire a été transmis par internet initialement à travers les fédérations officielles nationales et internationales, dans l’objectif d’avoir une plus grande représentativité. Cependant, peu de réponses ont alors été obtenues. Par la suite, le questionnaire a été transmis grâce aux réseaux sociaux, ce qui a permis d’obtenir un plus grand nombre de réponses. Cependant, cela ne reflète que les mushers qui ont eu accès au questionnaire, avec le risque d’obtenir uniquement des réponses de mushers similaires puisque la transmission a été réalisée entre mushers par réseau. Cela ne permet donc pas d’avoir des résultats aussi représentatifs.

4.1.2. Biais de mesure

Le biais de mesure est lié à une incertitude de mesure, causée par un écart entre la valeur vraie et la valeur mesurée, une incertitude sur la mesure de l’étalon, une différence entre opérateurs (manipulation, lecture), un mauvais suivi de la procédure ou d’autres paramètres extérieurs influençant la mesure.

Les mesures ont été prises par plusieurs opérateurs différents, tous vétérinaires ou étudiants vétérinaires et formés au préalable à la mesure du score corporel. Chaque opérateur avait accès à la grille de référence permettant d’attribuer le score corporel (cf. annexe 1), dont la répétabilité, la reproductibilité et la fiabilité sont reconnues par les experts internationaux par consensus. Cependant, il n’était pas possible pendant LGO que les mesures soient toujours prises par la même personne. Nous n’avons également pas pu tester dans cette étude la reproductibilité des mesures de score corporel, et même si nous avons fait tout notre possible pour nous en affranchir, il se peut qu’il y ait un biais de mesure lié à l’opérateur. Cela pourrait expliquer la faible évolution du score corporel durant la course.

91 Concernant les mesures de score corporel rapportées par les mushers sur internet, les valeurs sont moins fiables car elles ont été prises par les mushers. Or, ceux-ci ne sont pas tous formés à la mesure du score corporel. Ainsi, bien qu’ils aient tous eu la grille avec les paramètres précis (cf. questionnaire en annexe 4), il se peut que pour ces résultats il y ait un biais de mesure lié à l’opérateur.

4.1.3. Biais de notification

De nombreuses mesures et données dépendaient de la propension du musher à rapporter ou non certaines informations. Nous avons essayé de nous en affranchir pendant LGO en posant les questions au musher à l’oral au moment où cela l’arrangeait chaque jour, afin de perturber le moins possible son quotidien pendant la course. Concernant le questionnaire diffusé sur internet, certaines questions étaient obligatoires, afin d’être certain d’avoir la réponse. D’autres étaient laissées volontairement ouvertes avec une réponse à rédiger. C’était notamment nécessaire lorsque la réponse nécessitait au musher d’apporter des détails. Cependant, concernant les rations alimentaires, les compléments alimentaires et les snacks administrés notamment, ainsi que les éventuelles pathologies ou troubles que les chiens ont eu durant l’étape, il se peut que nous n’ayons qu’une partie des informations. Nous pouvons ainsi dégager un biais de notification.

4.1.4. Biais de confirmation

Le biais de confirmation est un biais cognitif consistant à privilégier les informations confirmant l’hypothèse de départ et à accorder moins de poids aux informations jouant en la défaveur de l’hypothèse de départ. Nous avons souhaité nous affranchir de ce biais en ne communiquant pas les hypothèses de départ aux opérateurs prenant les mesures pendant LGO ni aux mushers répondant au questionnaire. Cependant, ce biais peut également être dû à des données faisant appel à la remémoration de mesures ou de faits, ce qui était la base du questionnaire en ligne. C’est notamment le cas pour les questions à propos de l’évolution du score corporel durant l’année précédente, ainsi que des rations de l’année précédente si les mushers ne les notent pas au fur et à mesure.

4.1.5. Biais d’attrition

Durant LGO, il n’a pas toujours été possible de prendre toutes les données souhaitées sur l’ensemble des chiens, ce qui implique notamment une différence de nombre de chiens inclus dans les résultats entre le début et la fin de LGO, ce qui représente un biais d’attrition. La précision des 92 résultats de fin de course et leur interprétation vis-à-vis des données de début de course sont donc réduites.

4.1.6. Biais d’évaluation

Nous pouvons également noter un autre biais lié à la longueur des poils des chiens. En effet, le score corporel se base principalement sur des repères visuels et palpatoires. Or, parmi la population de chiens étudiée, certains ont le poil mi-long et fourni (comme les Huskies de Sibérie) et d’autres ont le poil court ou ras (comme les Eurohounds). Malgré les efforts mis en place pour s’affranchir de ce paramètre en palpant les chiens avec attention, il se peut qu’inconsciemment les opérateurs aient attribué un score corporel plus élevée aux Huskies qu’aux Eurohounds, à valeur théorique équivalente. De la même manière, les mushers ayant répondu au questionnaire sur internet peuvent avoir eu un biais d’évaluation selon la longueur et la densité du poil de leurs chiens.

4.1.7. Biais de confusion

L’effet des compléments alimentaires est très difficile à étudier dans notre travail dans la mesure où nous n’avons pas pu mettre en place de protocole de test avec un groupe traité et un groupe contrôle recevant un placebo, les chiens de l’étude recevant déjà pour la moitié d’entre eux un traitement phytothérapeutique dans le cadre d’une autre étude ayant eu lieu en parallèle de celle- ci. Il peut donc y avoir un biais de confusion, lié à une erreur d’appréciation entre les effets de la nutrition et ceux d’une autre cause.

En résumé, plusieurs biais ont pu être mis en évidence dans les deux parties de l’étude, engendrant potentiellement des erreurs dans les résultats ou une moindre représentativité.

4.2. Le score corporel

Il s’agit de la première étude portant sur l’évolution du score corporel chez les chiens de traîneau sur ce type de course. Contre-intuitivement, nous n’avons pas réussi à mettre en évidence de réelle diminution du score corporel pendant la course. Les mushers semblent globalement porter une grande attention sur l’état corporel de leurs chiens et adaptent les quantités d’aliment quotidiennement à chaque individu, même si cela se fait sans peser ni mesurer précisément les composants de la ration. Cependant, le score corporel a effectivement tendance à baisser au cours d’une saison intense de compétition. Nous n’avons cependant pas mis en évidence de lien

93 statistique entre le type d’alimentation et la propension à perdre en état corporel. Il pourrait être intéressant d’effectuer une étude similaire avec des mesures sur terrain effectuées par un même opérateur, en suivant plusieurs attelages durant toute leur saison, afin d’identifier la cause de cette baisse pendant la période de compétition. En effet, même si un score corporel relativement faible peut permettre d’améliorer des performances sur un effort de sprint, il peut être néfaste sur un effort d’endurance (Wakshlag and Shmalberg, 2014). Il pourrait également être intéressant de mesurer les performances de chaque chien en début et fin de chaque période ou de chaque cycle, avec l’aide d’un capteur de force par exemple, et/ou d’un test d’effort sur tapis roulant, et d’évaluer s’il existe une corrélation avec le score corporel mesuré le même jour.

4.3. La nutrition à l’entraînement et en compétition

Notre étude a permis de montrer que de nombreux mushers pratiquent différentes disciplines sportives, dont toutes n’ont pas les mêmes exigences en termes de puissance, d’endurance de vitesse ou de will to go. Ainsi, un chien pratiquant le canicross aura besoin d’un will to go et d’une puissance élevée, avec une vitesse et une endurance moyenne. En caniVTT 2 chiens, la puissance et la vitesse devront être développées. En revanche, en traîneau sur une course du type de LGO, l’endurance est importante et selon la position dans l’attelage, le chien devra également avoir un excellent will to go et/ou une forte puissance. Tous ces sports n’induisent donc pas les mêmes fibres musculaires dans les mêmes proportions, et selon les distances, les mécanismes métaboliques et les besoins nutritionnels varient aussi. Il serait donc intéressant d’étudier les différences entre les chiens pratiquant uniquement les sports mono-chien, ceux pratiquant uniquement l’attelage et ceux ayant une activité mixte, afin d’établir des recommandations nutritionnelles et d’entraînement adaptées. Le canicross et les autres sports monochiens ont notamment encore peu été étudiés. Une étude (Savel, 2013) a évalué l’impact d’une nutrition riche en lipides sur les chiens de canicross, et a révélé l’absence d’impact d’une alimentation à 19% de la matière sèche de lipides sur les capacités de lipomobilisation et sur le stress oxydatif au cours d’une course à étapes en montagne. Cependant, les spécificités du métabolisme des chiens de sport mono-chien restent à être étudiées.

Les mushers de notre étude utilisent des rations alimentaires très similaires, ce qui ne nous a pas permis de comparer les apports et les corrélations des différentes catégories de nutritions : croquettes à 100%, mélange croquettes et viande ou poisson, et viande ou poisson à 100%. Les aliments utilisés dans notre étude sont également très proches, avec quatre mushers sur cinq utilisant exactement le même modèle de croquettes. Il serait donc intéressant d’avoir des données

94 plus précises sur la ration d’un plus grand nombre de mushers, notamment sur des courses du même format que LGO.

Ce travail a été réalisé dans la continuité de l’étude de Templeman et al. (2018). Dans cette dernière, la majorité des chiens étudiés sont des Alaskan (52%), puis des Huskies de Sibérie (34%,), et seulement 22% d’Eurohounds. Tandis que dans notre étude, la race la plus représentée est le Husky de Sibérie (47%), suivie par l’Alaskan (32%) et l’Eurohound (31%). Dans leur étude, Templeman et al. ont observé une grande variabilité de types de rations alimentaires administrées par les mushers, avec 62% de rations mixtes croquettes et viande, ce qui est similaire à notre étude. En revanche, la majorité des mushers interrogés dans leur étude utilisent l’expérience d’autres mushers pour élaborer leur ration alimentaire, tandis que de nombreux mushers dans notre étude l’ont élaborée avec des vétérinaires spécialisés en nutrition. Cette observation peut être liée à la grande technicité des mushers de notre étude, dont le but est d’optimiser au maximum leurs performances en progressant sur tous les points possibles. Bien que nous n’ayons pas de donnée fiable sur les quantités administrées selon la période de l’année, nous observons dans notre étude que de nombreux mushers utilisent le même aliment toute l’année, en ajoutant seulement de la viande et ou du poisson en période d’entraînement et/ou de compétition, ce qui est également mis en évidence dans l’étude de Templeman et al. Cependant, ces derniers ont également observé qu’une majorité de mushers n’adaptent pas les quantités d’aliment et d’eau lors de la période de repos, bien que les besoins énergétiques et hydriques soient alors moins élevés.

Il est enfin important de souligner le risque lié à l’administration de viande et poisson crus, dont le mode de conservation est très important afin de limiter le développement bactérien dans la matière première, et de conserver ses propriétés nutritionnelles. En effet, de nombreuses études ont démontré la présence de bactéries pathogènes dans la viande crue, y compris celle destinée à la consommation humaine (Hand et al., 2010). L’utilisation de viande et poisson crus en course nécessite d’avoir un congélateur, notamment pendant la Grande Odyssée, où les températures en journée peuvent atteindre 0°C, ce qui est insuffisant pour une conservation de ce type de produit pendant 11 jours. Cependant, la congélation de la viande n’a qu’un effet bactériostatique et pas d’effet bactéricide (Hand et al., 2010). Le risque est alors que les chiens développent une infection bactérienne par ingestion de viande ou poisson contaminés, ou une intoxication bactérienne par ingestion de viande contenant des toxines bactériennes (Templeman et al., 2018). L’autre risque majeur est lié à la présence éventuelle de parasites dans la viande ou la chair de poisson.

95 4.4. Les performances

La nutrition, les antécédents médicaux, l’état de stress, la génétique, l’entraînement, les conditions météorologiques, la présence de public, l’état de la piste, la qualité et la pertinence du matériel de traction utilisé, la condition physique du musher, l’état et le chargement du traîneau, la fatigue, l’âge, les affections organiques diverses et variées sont autant de facteurs qui influent sur les performances, rendant leur évaluation assez complexe. Il est ainsi plus aisé d’évaluer l’effet négatif que l’effet positif que peuvent avoir certains paramètres. C’est pourquoi, n’ayant pas observé d’effet négatif des diverses rations, des snacks et des compléments alimentaires, nous ne pouvons évaluer l’impact qu’ils ont sur les performances.

En particulier, certains compléments alimentaires et snacks sont utilisés par les mushers sans que leur efficacité n’ait été démontrée. C’est le cas des snacks riches en protéines comme le poisson ou la viande, dont l’effet positif sur le mental et la motivation du chien est fortement suspectée, mais dont l’effet sur les performances sportives n’a jamais été étudié.

La spiruline est notamment un complément alimentaire utilisé par un grand nombre de mushers de notre étude questionnaire et terrain. Il s’agit d’un groupe de cyanobactéries bleu-vert filamenteuses et en forme de spirale. Ses effets sont actuellement étudiés chez l’homme, et incluent une activité antivirale et une activité de synergie avec l’entraînement, permettant une modification de la composition du corps et du profil lipidique, une augmentation des capacités cardiorespiratoires. La spiruline est également supposée avoir des propriétés anti-oxydantes et améliorer les performances ainsi que l’oxydation lipidique (Zhang et al., 2001; Kalafati et al., 2010; Chen et al., 2016; Hernández-Lepe et al., 2019; Juszkiewicz et al., 2018). Cependant, ses effets n’ont pas été étudiés chez le chien, et la digestibilité n’a pas été évaluée non plus. Il serait très intéressant de réaliser une étude en double aveugle avec un groupe contrôle recevant un placebo.

Le curcuma est également un complément alimentaire utilisé par certains mushers. Il s’agit d’une plante herbacée dont les rhizomes, lorsqu’ils sont réduits en poudre, permettent d’obtenir un élément riche en curcumine. Cette dernière possède des propriétés anti-inflammatoires par inhibition des prostaglandines E2 et des cyclo-oxygénases 2. Cependant, ses effets ne sont pas encore démontrés chez le chien, une étude ayant évalué sans résultats concluants l’impact d’un traitement à la curcumine sur la force de poussée exercée par les membres (Millis and Levine, 2014).

96 Il faut cependant tenir compte du risque de dopage, et ne pas utiliser de compléments alimentaires risquant de contenir des molécules similaires à certains médicaments présents sur la liste positive. C’est le cas par exemple des harpagosides contenus dans la plante Harpagophytum, dont les effets de soutien ostéoarticulaire par action anti-inflammatoire ont été démontrés (May, 2014; Millis and Levine, 2014), mais dont l’administration doit être arrêtée au moins deux semaines avant le début d’une compétition.

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98 CONCLUSION

Dans cette étude, nous avons tout d’abord présenté les différentes disciplines sportives de traction et les plus grandes courses associées. Puis, les caractéristiques physiologiques du chien de traîneau ont été développées avec son métabolisme énergétique à dominante lipidique, ses besoins nutritionnels spécifiques et un détail sur le rôle des différents macro- et micronutriments. Enfin nous avons établi diverses recommandations nutritionnelles en détaillant les conditions d’alimentation et les spécificités des rations en compétition et à l’entraînement, et en présentant les compléments alimentaires dont les effets ont été démontrés.

Puis, nous avons développé l’étude terrain réalisée en janvier 2019 durant une course de traîneau à étapes dans les Alpes Françaises, la Grande Odyssée, et une étude par questionnaire destinée aux mushers du monde entier. L’objectif était d’évaluer l’influence de la ration alimentaire sur l’évolution du score corporel, les performances ainsi que les potentielles pathologies se déclarant en compétition. Nos données ne nous ont pas permis d’établir de lien entre ces différents paramètres. Cependant, nous avons observé que, contrairement à l’hypothèse initiale, les chiens ne perdent pas en état corporel durant la Grande Odyssée.

Ce travail ouvre de nombreuses pistes d’études. Par exemple, il serait intéressant de mesurer les performances de chaque chien en début et fin de chaque période ou de chaque cycle, avec l’aide d’un capteur de force par exemple, et/ou d’un test d’effort sur tapis roulant, et d’évaluer s’il existe une corrélation avec le score corporel mesuré le même jour. L’effet de la spiruline sur les performances serait également intéressant à évaluer.

99

100

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105

106 ANNEXES

Annexe 1 : Grille de score corporel établie par la WSAVA

107 Annexe 2: Exemple de fiche de récolte des résultats pendant la course

108 Annexe 3 : Questionnaire posé aux mushers à l'oral durant la Grande Odyssée 2019

QUESTIONNAIRE MUSHERS

NOM : Prénom : Pays d’origine : (Age :) Durée de pratique du mushing (annés) : Pro/amateur ?

I/ GENERALITES SUR LES CHIENS :

Nombre de chiens au total : Nombre de chiens aptes à concourir en attelage :

Motivation(s) au choix de cette (ces) race(s) :

Généralités Nom du Race Position dans Sexe (F/M Poids avant la Tendance à chien l’attelage stérilisé/non) course (kg) perdre/gagner participant à du poids ? LGO

II/ TRANSPORT DES CHIENS : Date : Durée : Moyen et type (nombre de chiens par caisse) :

109 III/ SUIVI MEDICAL :

Fréquence du suivi vétérinaire : Vétérinaire spécialisé en médecine du sport (oui/non) :

Fréquence du suivi ostéopathique/physiothérapeutique : Prophylactique ou curatif ?

Suivi nutritionnel ? oui/non Si oui, profession du nutritionniste des chiens :

Administration d’antiparasitaires externes : oui/non - Nom déposé - Fréquence d’administration - Administration d’antiparasitaires internes : oui/non - Nom déposé - Fréquence d’administration - Séances de laser ou physiothérapie entreprise avant la course et fréquence :

Problèmes de performance non pathologiques (fatigue plus vite que les autres ? moins de will to go ? tolère moins certains types d’entraînements/terrains ?)

Antécédents médico-chirurgicaux Nom du Pathologie Pathologies Pathologies Pathologie Autre Antécédent chien s podales musculaire ostéoarticulaire s s s familiaux participan s s digestives t à LGO

110 IV/ INTERACTIONS SOCIALES ET LOGEMENT :

Vos chiens sont-ils à proximité d’une source de chaleur lorsqu’ils sont au repos lors de la Grande Odyssée? Si oui, de quelle nature ? (chauffage, lampe infra-rouge …) :

Surface disponible par chien : m² Les couvertures sont-elles laissées ou mises sur les chiens une fois l’épreuve finie ? Les chiens portent-ils parfois des bottines après la course ? Si oui, pourquoi ?

Nature du support de couchage des chiens Lieu de couchage des chiens : (épaisseur et matière) : - Au domicile : - Au domicile : - Durant la course : - Durant la course :

Lieu de vie des chiens (à la maison) :

Est-ce que tous les chiens peuvent interagir au moins avec un congénère dans le logement utilisé pendant la course ?

Si non, quelle en est la raison ? - Le logement utilisé ne permet pas cela - Chien agressif envers ses congénères - Chienne en chaleurs - Autre :

V/ REHYDRATATION DES CHIENS :

Aliments/compléments alimentaires donnés en vue de la récupération : oui/non - Nom déposé : - Indications : - Fréquence d’administration - Posologie : - Nom du (des) chien(s) le recevant :

Mixez-vous un aliment ou un bouillon avec l’eau de boisson pour la rendre plus appétente ? oui/non Si oui, quel aliment ?

Réchauffez-vous l’eau de boisson à disposition des chiens ? oui/non

Poids en g de la ration sèche (croquettes) par chien/ par kg de chien : Poids en g de la ration humide (viande, pâtée… Tout ce qui ne sont pas les croquettes) par chien :

Complément alimentaire visant à restaurer l’équilibre hydrominéral des chiens : oui/non - Nom déposé : - Posologie : - Fréquence d’administration : - Nom du (des) chien(s) le recevant :

111 VI/ NUTRITION DES CHIENS :

Contexte d’alimentation : Moment de nourrissage : - A la maison : - Durant la course : Stockage des aliments durant la course : Sponsor nutrition : oui/non Si oui, lequel :

Ration au repos : Le matin : - Marque - Quantité - Forme (humide/sec)

Le soir : - Marque - Quantité - Forme (humide/sec)

Qui l’a recommandée/élaborée :

Ration à l’entrainement : Le matin : - Marque - Quantité - Forme (humide/sec)

Le soir : - Marque - Quantité - Forme (humide/sec)

Qui l’a recommandée/élaborée :

Changement alimentaire lors de l’entraînement : oui/non Si oui, pourquoi et quand ?

Ration prévue durant LGO : Le matin : - Marque - Quantité - Forme (humide/sec)

Le soir : - Marque - Quantité - Forme (humide/sec)

Qui l’a recommandée/élaborée :

112 Ration de récupération après la course : Le matin : - Marque - Quantité - Forme (humide/sec)

Le soir : - Marque - Quantité - Forme (humide/sec)

Qui l’a recommandée/élaborée :

Complémentation alimentaire : Supplémentation en Vitamine E : oui/non - Nom déposé : - Posologie (/kg ou/chien) : - Fréquence d’administration : - Nom du (des) chien(s) le recevant :

Autre complémentation susceptible d’augmenter les performances : oui/non - Nom déposé : - Posologie (/kg ou/chien) : - Fréquence d’administration : - Nom du (des) chien(s) le recevant :

Autre complémentation susceptible de diminuer les pathologies liées à la course : oui/non - Indication : - Nom déposé : - Posologie (/kg ou/chien) : - Fréquence d’administration : - Nom du (des) chien(s) le recevant :

Qui l’a (les a) recommandé(s) ?

113 VII/ ENTRAINEMENT :

Au total : Date de reprise de l’entrainement cette saison : Date de fin de l’entrainement cette saison/début de la période de repos pré-LGO : Nombre total d’entraînements :

Moyen précis de mesure et analyse des entraînements (montre GPS, smartphone…) : oui/non

Distance totale parcourue par les chiens entre la reprise de l’entrainement et LGO (km) : Dénivelé positif total parcouru par les chiens entre la reprise de l’entrainement et LGO (m d+) : Dénivelé négatif total parcouru par les chiens entre la reprise de l’entrainement et LGO (m d-) :

Type de terrain à l’entraînement :

Poids du matériel tiré par les chiens à l’entraînement (kg) :

Plan d’entraînement élaboré à l’avance pour toute la saison : oui/non Accepteriez-vous de nous le faire parvenir : oui (papier/mail/clé usb)/non

A l’entrainement, suivez-vous le poids de vos chiens : - plus d’une fois par semaine - une fois par semaine - une fois par mois

Entraînements parfois réalisés par des touristes : oui/non

Autre(s) sport(s) pratiqués par les chiens : aucun/canicross/caniVTT/canitrottinette/autre :

Par entraînement : Fréquence des entrainements (/semaine) :

Distance moyenne par entraînement (km) : Durée moyenne par entraînement (h) :

Dénivelé positif moyen par entrainement (m d+) : Dénivelé négatif moyen par entrainement (m d-) :

114 VIII/ APRES UNE ETAPE DE LGO :

Vos chiens portent-il des couvertures au repos ? oui, tous/ oui, pas tous/non, aucun Dans quelles conditions si pas systématiquement ?

Comment suivez-vous le poids de vos animaux pendant la course ? - Je ne suis pas le poids de mes chiens - Je palpe mes chiens pendant la course - Je pèse mes chiens au cours de la course

A quelle fréquence réalisez-vous ce suivi ? - Tous les jours - Une fois tous les deux jours - Autre :

Combien de personnes vous aident à votre arrivée sur une étape (handlers) ?

Qui sont ces personnes ? - Famille - Personnel formé spécifiquement (formation de soigneur, apprenti) - Autre :

Faites-vous marcher vos chiens après l’arrivée pour les aider à récupérer ? oui/non Si oui, combien de temps en moyenne ?

Manipulez-vous tous vos chiens après une épreuve en vue de détecter une douleur ? oui/non

Réalisez vous des massages et des étirements sur vos chiens ? - Massages - Etirements - Massages et Etirements

Réalisez vous ces massages et étirements sur tous vos chiens ? - Seulement quelques-uns - Tous - Aucun

Si non préférez-vous accorder plus d’attention aux : (mettre un ordre de priorité) - Chiens de tête - Chiens de pointe - Chien du centre - Chiens de barre (Wheel dogs) - Chiens ayant eu des antécédents locomoteurs

Autres méthodes de récupérations ?

Combien de temps en moyenne consacrez-vous à ces exercices de récupération pour chaque chien ?

115 Si vous deviez choisir 3 articulations à privilégier pour les étirements et massages d’un chien, quelles seraient-elles ? - Epaules - Coude - Articulation carpo-métacarpienne - Doigts - Région cervicale - Dos - Hanches - Grassets - Articulation tibio-tarsienne

Utilisez-vous un onguent ou une huile de massage ? oui/non - Produit vétérinaire : nom du produit - Autre, nature : - Qu’en attendez-vous ?

IX/ SOINS LOCAUX DES PATTES :

Réalisez-vous systématiquement des soins locaux sur les pattes et coussinets ou attendez vous que des lésions soient présentes ?

Si vous les réalisez systématiquement, à quelle fréquence ? - une fois par jour - deux fois par jours - une fois tous les deux jours - autre :

- Produit vétérinaire (nom déposé) ? - Graisse animale ?

Quelle matière de bottine privilégiez-vous pour prévenir les lésions podales ?

Quelle matière de bottine privilégiez-vous pour un chien souffrant d’une lésion podale ?

Retrait des harnais après les épreuves ?

116 X/ COMPETITIONS : Nombre de participations à la Grande Odyssée Savoie Mont Blanc (dates) :

Autres courses concourues : - Saison 2018-2019 :

- Saison 2017-2018 :

- Saison 2016-2017 :

- Saison 2015-2016 :

- Saisons précédentes :

Palmar Avant la LGO saison 2018- Après la LGO Saisons précédentes ès 2019 saison 2018-2019 Nom Compétiti Positio Palmar Compétiti Position Compétiti Positio Palmar du on n dans ès on prévue dans on n dans ès chien l’attela l’attelag l’attela ge e ge

117 XI/ REPOS APRES UNE COMPETITION :

Laissez vous à vos chiens des jours de repos après une compétition: oui/non Si oui combien de jours ?

Utilisez-vous l’application de froid après une compétition ? oui/non - Chiens le recevant : - Articulations concernées : - Fréquence d’application :

Entreprenez-vous des séances de physiothérapie après une compétition ? oui/non - Fréquence : - Chiens concernés : - Articulations concernées : - Personne le réalisant :

Entreprenez-vous des séances de laser après une grande course ? oui/non - Fréquence : - Chiens concernés : - Articulations concernées : - Personne le réalisant :

Entreprenez-vous des séances d’électrothérapie après une grande course ? oui/non - Fréquence : - Chiens concernés : - Articulations concernées : - Personne le réalisant :

Comment reprenez-vous l’entrainement ?

118 Annexe 4: Questionnaire diffusé sur internet

Questionnaire thèse nutrition du chien de traîneau

Bonjour,

Je suis étudiante vétérinaire à Lyon et je suis actuellement en cours de rédaction de ma thèse d'exercice portant sur la nutrition du chien de traîneau. Je souhaite savoir quel est l'impact de la nutrition à l'entraînement et en compétition sur la note d'état corporel, la prévalence de diverses pathologies et les performances en compétition.

Merci beaucoup par avance pour vos réponses à ce questionnaire !

* Questions obligatoires

Généralités sur le musher

1. Etes-vous : 4. Etes-vous : * О О Femme Musher professionnel О О Homme Musher amateur О Je ne souhaite pas le préciser 5. Nom de la société professionnelle de 2. Pays de résidence : …………………… mushing : ……………………………….. 3. Code départemental : ………………….

Généralités sur les chiens

6. Combien de chiens avez-vous qui sont aptes à participer à des compétitions d’attelage ? *…… 7. Parmi les chiens aptes à participer à des compétitions, combien sont castrés/stérilisés ? *………. 8. Quelle est la race de vos chiens ? *

□ Greyster □ Braque □ Chien du Groenland □ European Sled Dog / Eurohound / □ Esquimau du Canada Scandinavian Hound □ Samoyède □ Alaskan / Alaksan Husky □ Galster □ Autre (précisez) : □ Croisé nordique …………………… □ Husky de Sibérie □ Alaskan Malamute

119 Entraînement

9. Quelle(s) discipline(s) pratiquez-vous à l’entraînement ?

□ Canicross □ Quad 8 à 12 chiens longue distance □ Bikejoering / CaniVTT 1 chien (>80km en un entraînement) □ Bikejoering / CaniVTT 2 chiens (ou □ Skijoering / Ski-dog 1 chien plus) □ Skijoering / Ski-dog 2 chiens (ou plus) □ Scooterjoering / Canitrottinette 1 chien □ Pulka 1 chien □ Scooterjoering / Canitrottinette 2 □ Pulka 2 chiens (ou plus) chiens (ou plus) □ Traîneau 2 chiens sprint □ Kart 4 chiens □ Traîneau 6 à 12 chiens sprint □ Kart 6 ou 8 chiens □ Traîneau 6 à 12 chiens moyenne □ Quad 4 chiens distance (>40km en un entraînement) □ Quad 6 à 12 chiens sprint □ Traîneau 8 à 12 chiens longue distance □ Quad 6 à 12 chiens moyenne distance (>80km en un entraînement) (>40km en un entraînement) □ Autre (précisez) : ……………………… 10. Comment s’organise une année avec vos chiens ? О Mon année se divise en 3 grosses périodes de plusieurs mois chacune : entraînement (généralement l'automne), compétitions (généralement automne-hiver-printemps selon les disciplines) puis repos (généralement l'été) О Mon année ne comporte pas 3 grosses périodes définies mais une succession de plusieurs cycles de quelques semaines d'entraînement, de compétition(s) et de repos 11. Quelle est votre période d’entraînement ? *

□ Janvier □ Juillet □ Février □ Août □ Mars □ Septembre □ Avril □ Octobre □ Mai □ Novembre □ Juin □ Décembre

12. Quelle distance (en km) est parcourue en moyenne durant un entraînement ? * ………………… 13. Quel dénivelé positif (en m) est parcouru en moyenne durant un entraînement ? * ……………… 14. Quel poids (en kg) est tracté en moyenne par l’attelage durant un entraînement ? ………………. 15. Quel est le nombre moyen d’entraînements par chien sur une semaine type ? *

О <1 О 5 О 1 О 6 О 2 О 7 О 3 О >7 О 4

120 16. Où dorment vos chiens en période d’entraînement ? □ Dans la maison □ En parc/jardin avec des niches □ En chenil isolé et/ou chauffé individuelles □ En chenil non isolé et non chauffé □ Autre (précisez) : ……………………

17. Quel est le poids moyen (en kg) de vos chiens aptes à participer à des compétitions ? * О <15 О 31-35 О 15-20 О 36-40 О 21-25 О >40 О 26-30

18. De quoi la ration de vos chiens est-elle composée lors de la période d’entraînement ? * О Mélange croquettes - poisson О Ration ménagère (mélange О Mélange croquettes - viande viande/poisson + céréales cuites + О BARF (Viande + abats + os +/- légumes cuits + lipides) légumes crus) О Croquettes à 100%

19. Quelle est la composition exacte de cette ration journalière en période d’entraînement (avec quantités et marque exacte) ? * Exemples : 275g de viande et peau de poulet + 1 cuiller à café d'huile de colza + 550g de haricots verts cuits + 530g de riz blanc cuit OU 350g de croquettes Josera active ………………………………………………………………………………………………….. 20. A quelle fréquence pesez-vous vos chiens ? О 1 fois par semaine О 1 fois par an О 1 fois par mois О <1 fois par an О 2 à 11 fois par an

21. Est-ce que le poids de vos chiens varie beaucoup à l’entraînement ? * О Oui, la plupart de mes chiens a tendance à perdre du poids durant la période d'entraînement О Non, le poids de mes chiens ne varie pas durant la période d'entraînement (ou très peu) О Oui, la plupart de mes chiens a tendance à prendre du poids durant la période d'entraînement

121 22. Quel est le score corporel de la majorité de vos chiens AU DEBUT de la période d’entraînement ? *

О 1 (Côtes, colonne vertébrale et os du bassin nettement visibles. Aucun gras corporel discernable. Perte importante de masse musculaire.)

О 2 (Côtes, colonne vertébrale et os du bassin nettement visibles. Aucun gras palpable. Certaines protubérances osseuses visibles. Perte minimale de masse musculaire.)

О 3 (Côtes facilement palpables pouvant être visibles et absence de gras palpable. Dessus des vertèbres lombaires visible et os du bassin devenant proéminents. Dépression évidente à la taille et à l'abdomen.)

О 4 (Côtes facilement palpables avec une fine couverture graisseuse. Taille facilement visible lorsqu'on examine l'animal du dessus. Dépression abdominale évidente.)

О 5 (Côtes palpables sans couverture graisseuse excessive. Taille visible derrière les côtes lorsqu'on examine l'animal du dessus. Abdomen retroussé lorsqu'on examine l'animal de côté.) О 6 (Côtes palpables avec une couverture graisseuse moyenne. Taille visible mais non marquée lorsqu'on examine l'animal du dessus. Dépression abdominale apparente.)

О 7 (Côtes difficilement palpables sous une important couverture graisseuse. Dépôts graisseux visibles sur la région lombaire à la base de la queue. Absence de taille ou taille à peine visible. Absence

possible de dépression abdominale.)

122 О 8 (Côtes à peine palpables sous une couverture graisseuse très importante ou palpables en appliquant une pression considérable. Dépôts graisseux visibles sur la région lombaire et la base de la queue. Absence de taille. Absence possible de dépression abdominale.)

О 9 (Dépôts graisseux très importants sur le thorax, la colonne vertébrale et la base de la queue. Absence de dépression à la taille et à l'abdomen. Dépôts adipeux sur le cou et les membres. Distension abdominale évidente.)

23. Quel est le score corporel de la majorité de vos chiens A LA FIN de la période d’entraînement ?* О 1 О 6 О 2 О 7 О 3 О 8 О 4 О 9 О 5

Compétition

24. Quelle(s) discipline(s) pratiquez-vous en compétition ? * □ Canicross □ Skijoering / Ski-dog 1 chien □ Bikejoering / CaniVTT 1 chien □ Skijoering / Ski-dog 2 chiens (ou plus) □ Bikejoering / CaniVTT 2 chiens (ou □ Pulka 1 chien plus) □ Pulka 2 chiens (ou plus) □ Scooterjoering / Canitrottinette 1 chien □ Traîneau 2 chiens sprint □ Scooterjoering / Canitrottinette 2 □ Traîneau 6 à 12 chiens sprint chiens (ou plus) □ Traîneau 6 à 12 chiens moyenne □ Kart 4 chiens distance (80 à 250 km avec en □ Kart 6 ou 8 chiens moyenne >40 km par étape pour les □ Quad 4 chiens courses de plusieurs étapes) □ Quad 6 à 12 chiens sprint □ Traîneau 8 à 12 chiens longue distance □ Quad 6 à 12 chiens moyenne distance (>250 km avec en moyenne >80 km (>40km en un entraînement) par étape pour les courses de plusieurs □ Quad 8 à 12 chiens longue distance étapes) (>80km en un entraînement) □ Autre (précisez) : …………………………

123 25. Quelle est votre période de compétition (terre et neige compris) ? * □ Janvier □ Juillet □ Février □ Août □ Mars □ Septembre □ Avril □ Octobre □ Mai □ Novembre □ Juin □ Décembre

26. Quel poids (en kg) est tracté en moyenne par l'attelage durant une compétition ? ……………... 27. Quel est le nombre moyen de compétitions par saison auxquelles vous prenez part (terre et neige compris) ? * ……………………………………………………………………………………... 28. A quelles compétitions/courses avez-vous déjà participé les saisons précédentes ? □ Championnats du monde neige □ Championnats nationaux neige □ Femundløpet □ Pyrénées Race □ Iditarod □ Yukon Quest □ Championnats du monde terre □ Bergebyløpet □ Championnats d'Europe terre □ La Grande Odyssée □ Lekkarod □ Beaver Trap Trail □ Championnats nationaux terre □ Polardistans □ Championnats d'Europe neige □ Vildmarksracet □ Vercors Quest □ Finnmarksløpet

□ Autres (précisez): …………………. 29. Quels ont été vos résultats aux compétitions citées ci-dessus ? ………………………………... 30. Où dorment vos chiens pendant une compétition sur plusieurs jours ? □ Dehors, à la stake out, directement sur le sol (neige/terre/herbe) □ Dehors, à la stake out, sur de la paille/autre matériau isolant □ En véhicule/remorque non isolé et non chauffé □ En véhicule/remorque isolé et/ou chauffé □ Autre (précisez) : ………………………………………………. 31. Où dorment vos chiens pendant une compétition sur plusieurs jours ? * □ Dehors, à la stake out, sur de la paille/autre matériau isolant □ Dehors, à la stake out, directement sur le sol (neige/terre/herbe) □ Dans la tente □ Autre (précisez) : ………………………………………………. 32. Vos chiens ont-ils un manteau en compétition ? □ Non □ Oui, lorsqu'ils sont attelés □ Oui, lorsqu'ils sont à la stake out □ Oui, lorsqu'ils sont à l'intérieur (tente/camion/remorque) □ Autre (précisez) : ……………………………………………….

124 33. De quoi la ration de vos chiens est-elle composée lors d’une compétition ? * О Mélange croquettes - poisson О Ration ménagère (mélange О Mélange croquettes - viande viande/poisson + céréales cuites + О BARF (Viande + abats + os +/- légumes cuits + lipides) légumes crus) О Croquettes à 100%

34. Quelle est la composition exacte de cette ration journalière en compétition (avec quantités et marque exacte) ? * Exemples : 275g de viande et peau de poulet + 1 cuiller à café d'huile de colza + 550g de haricots verts cuits + 530g de riz blanc cuit OU 350g de croquettes Josera active ………………………………………………………………………………………………….. 35. Ajoutez-vous un des éléments ci-dessous pour augmenter l'appétence de la ration en compétition? * □ Eau tiède □ Bouillon à base de matières grasses □ Huile de saumon végétales □ Huile de colza □ Aucun □ Bouillon à base de matières grasses □ Autres (précisez) : …………………. animales

36. Est-ce que le poids de vos chiens varie beaucoup durant une compétition sur plusieurs jours ? * О Oui, la plupart de mes chiens a tendance à perdre du poids durant une compétition sur plusieurs jours О Non, le poids de mes chiens ne varie pas durant une compétition sur plusieurs jours (ou très peu) О Oui, la plupart de mes chiens a tendance à prendre du poids durant une compétition sur plusieurs jours 37. Quel est le score corporel de la majorité de vos chiens AU DEBUT d'une grosse compétition ou de la période de compétitions ? * О 1 О 6 О 2 О 7 О 3 О 8 О 4 О 9 О 5

38. Quel est le score corporel de la majorité de vos chiens A LA FIN d'une grosse compétition ou de la période de compétitions ? * О 1 О 6 О 2 О 7 О 3 О 8 О 4 О 9 О 5

125 Repos/récupération

39. De quoi la ration de vos chiens est-elle composée lors de la période de repos ? * О Mélange croquettes - poisson О Ration ménagère (mélange О Mélange croquettes - viande viande/poisson + céréales cuites + О BARF (Viande + abats + os +/- légumes cuits + lipides) légumes crus) О Croquettes à 100% 40. Quelle est la composition exacte de cette ration journalière au repos (avec quantités et marque exacte) ? * Exemples : 275g de viande et peau de poulet + 1 cuiller à café d'huile de colza + 550g de haricots verts cuits + 530g de riz blanc cuit OU 350g de croquettes Josera active ………………………………………………………………………………………………….. 41. Est-ce que le poids de vos chiens varie beaucoup durant la période de repos ? * О Oui, la plupart de mes chiens a tendance à perdre du poids durant la période de repos О Non, le poids de mes chiens ne varie pas durant la période de repos (ou très peu) О Oui, la plupart de mes chiens a tendance à prendre du poids durant la période de repos 42. Quel est le score corporel de la majorité de vos chiens AU DEBUT de la période de repos ? * О 1 О 6 О 2 О 7 О 3 О 8 О 4 О 9 О 5

43. Quel est le score corporel de la majorité de vos chiens A LA FIN de la période de repos ? * О 1 О 6 О 2 О 7 О 3 О 8 О 4 О 9 О 5

Compléments alimentaires

44. Administrez-vous des compléments alimentaires à vos chiens à l'entraînement, en compétition et/ou au repos ? * О Oui О Non Si cette réponse est sélectionnée, le formulaire renvoie directement à la fin du questionnaire "Questionnaire terminé!." 45. A quel moment utilisez-vous ce(s) complément(s) alimentaire(s) ? □ A l'entraînement □ En compétition □ Au repos/récupération

126 46. Quel(s) complément(s) alimentaire(s) administrez-vous à vos chiens ? Nom déposé exact. Exemples : Mamut Recovery Drink ; Element.vet Articulation Renforcée ; Icepaw Energiebooster …………………………………………………………………………………………………… 47. Dans quel but utilisez-vous ce(s) complément(s) alimentaire(s) ? □ Améliorer la récupération entre 2 □ Diminuer les pathologies liées à entraînements / 2 étapes d'une course l'entraînement (exemple : pathologies □ Restaurer l'équilibre hydro-minéral gastro-intestinales, ostéoarticulaires, et/ou électrolytique podales...) □ Supplémenter en vitamine E □ Autre (préciez) : ……………………. □ Améliorer les performances

48. Quelle quantité de ce(s) complément(s) alimentaire(s) administrez-vous à vos chiens ? …………………………………………………………………………………………………..

Questionnaire terminé !

Merci beaucoup pour votre participation

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TALEUX Alma

INFLUENCE DE LA RATION ALIMENTAIRE A L’ENTRAINEMENT ET EN COURSE SUR LE SCORE CORPOREL, LES PERFORMANCES SPORTIVES ET LA PREVALENCE D’AFFECTIONS CHEZ DES CHIENS DE TRAINEAU : EXEMPLE LORS DE LA GRANDE ODYSSEE

Thèse d’Etat de Doctorat Vétérinaire : Lyon, le 20 Décembre 2019

RESUME : Le chien de traîneau est un athlète de haut niveau pouvant développer un excellent rendement métabolique à dominante lipidique aérobie, ainsi qu’une VO2 max très élevée. Lors d’une compétition sur plusieurs jours, il peut cependant subir une perte d’état corporel ainsi que des troubles digestifs et ostéoarticulaires ayant des conséquences sur le bien-être du chien et ses performances. Dans ce travail, nous avons évalué les besoins énergétiques et les rations idéales théoriques à l’entraînement et en course. Puis nous avons comparé ces données à la réalité du terrain sur la Grande Odyssée, une course de traîneau à renommée internationale. Nous avons également fait remplir un questionnaire internet à un plus grand nombre de mushers. Cela nous a permis d’évaluer les pratiques nutritionnelles et d’entraînement, et d’observer que le score corporel des chiens de traîneau a tendance à être stable même durant une compétition de 11 jours, mais qu’il diminue au cours de la période de compétition. Cependant, aucun lien statistique n’a pu être établi entre le type de ration alimentaire et l’évolution du score corporel en course ou la prévalence d’affections liées à l’effort. Il serait intéressant de réitérer l’étude terrain avec un plus grand nombre de chiens et éventuellement sur plusieurs courses de sprint en montagne. Cela permettrait aussi potentiellement d’évaluer les dépenses énergétiques liées au dénivelé, les besoins spécifiques des chiens de traîneau non nordiques ainsi que les besoins des chiens pratiquant plusieurs sports différents.

MOTS CLES : - Nutrition - Chiens de traîneau - Performance (sports) - Entraînement (sports) - Grande Odyssée (course de traîneaux à chiens)

JURY : Président : Madame le Professeur Elvire SERVIEN 1er Assesseur : Monsieur le Docteur Sébastien LEFEBVRE 2ème Assesseur : Monsieur le Docteur Jean-Jacques THIEBAULT

DATE DE SOUTENANCE : 20 Décembre 2019

ADRESSE DE L’AUTEUR : 6 route de la Villette

73000 BARBERAZ