JOYEUX François LABORIE Olivier LORENSKI Valérie

L’Auvé zère,

un affluen t de l’

Master 2 Gestion de l’Environnement et Traitement des Eaux Février 2006

Sommaire

Introduction ...... 1 I) Présentation générale du bassin de l’Auvézère ...... 2 1) Généralités ...... 2 2) Population ...... 2 3) Climat...... 3 4) Géologie...... 3 5) Patrimoine...... 4 II) Le diagnostic ...... 4 1) La qualité de l’eau...... 4 a) Qualité physico-chimique ...... 5 b) Qualité bactériologique...... 8 c) Qualité biologique...... 8 d) Bilan de la qualité des eaux de l’Auvézère...... 9 2) La quantité ...... 10 a) Régime hydrologique...... 10 b) Sécheresse...... 11 c) Inondations...... 11 3) Les milieux...... 12 a) Etat actuel...... 12 b) Intérêt écologique du bassin...... 14 4) Les activités ...... 17 a) Industrie...... 17 b) Alimentation en eau potable et assainissement...... 18 c) Agriculture ...... 20 d) Tourisme ...... 23 III) Les dynamiques à l’oeuvre ...... 25 1) Le Plan de Gestion des Etiages...... 25 2) L’action test pesticides...... 26 3) Les structures ...... 27 4) Le futur SAGE ...... 27 IV) Les grandes lignes d’un projet pour l’Auvézère...... 28 1) La pollution et la restauration de la qualité des eaux...... 28 2) La gestion des milieux, des paysages et des espèces...... 29 3) Le développement touristique...... 30 Conclusion...... 30 Bibliographie...... 31 ANNEXES ...... 32 Carte 1 ...... 33 Carte 2 ...... 34

L’Auvézère, un affluent de l’Isle

Table des illustrations

Liste des figures :

Figure 1 : Profil en long de l’Auvézère...... 2 Figure 2 : L’influence de la géologie sur le réseau hydrographique...... 3 Figure 3 : Profil annuel des débits...... 10 Figure 4 : Stations d’annonces de crues ...... 11 Figure 5 : Les usages de l’eau ...... 17 Figure 6 : Orientations agricoles ...... 20 Figure 7 : Les zones de baignades...... 24 Figure 8 : Les zones de pratique du canoë ...... 24 Figure 9 : Evolution du débit minimum mensuel...... 25

Liste des tableaux :

Tableau 1: Résultats IBGN sur l’Auvézère...... 9 Tableau 2 : Les stations de mesures hydrologiques ...... 10 Tableau 3 : Sites incrits et classés ...... 16 Tableau 4: Industries en Corrèze...... 17 Tableau 5 : Industries en ...... 18 Tableau 6 : Les carrières ...... 18 Tableau 7 : Les stations d’épuration ...... 19 Tableau 8 : Cheptel ...... 21 Tableau 9 : Irrigation...... 22 Tableau 10 : Débits d’Objectif d’Etiages...... 25 Tableau 11 : Les seuils de gestion de crise ...... 26

L’Auvézère, un affluent de l’Isle

Introduction

L’Auvézère tient son nom du Moyen-Age où le cours d’eau s’appelait Alvesera, signifiant probablement la Haute Vézère. La rivière Auvézère a longtemps représenté une source d’énergie et de richesse d’où le nombre important d’ouvrages sur ses rives et dans son lit (forges, moulins, centrales électriques, digues…). Ces dernières dizaines d’années, la rivière a subit de nombreuses pressions sur la qualité et la quantité de la ressource. En effet, l’Auvézère sert de lieu d’évacuation des rejets et de source de prélèvement d’eau pour l’irrigation des cultures. Aujourd’hui, d’autres usages apparaissent tels que les loisirs et le tourisme. Située au Nord- Ouest du bassin versant de la Dordogne, l’Auvézère évolue dans un contexte géographique tout à fait singulier où il existe un réel intérêt écologique.

Afin d’avoir une vision plus juste du bassin, nous avons rencontré les maires de deux des principales communes du bassin (Lubersac et ) et les présidents des AAPPMA de Lubersac et de Pompadour (cf. Annexe 6).

Dans une première partie, nous présenterons la monographie de la rivière. Ensuite, nous réaliserons un diagnostic sur les principaux enjeux de l’Auvézère. Dans une dernière partie, nous indiquerons les dynamiques actuellement à l’œuvre sur le bassin et les grandes lignes d’un projet pour celui-ci.

1 L’Auvézère, un affluent de l’Isle

I) Présentation générale du bassin de l’Auvézère 1) Généralités L’Auvézère prend sa source à la limite des départements de la Haute-Vienne et de la Corrèze à environ 3 km du Nord-Ouest de Masseret à une altitude d’environ 420 mètres et se jette dans l’Isle à quelques kilomètres en amont de Périgueux après un parcours de 36 km en Limousin et 67 km en Dordogne [1] [2]. Son profil en long est représenté sur la figure ci-dessous :

Figure 1 : Profil en long de l’Auvézère Elle reçoit en rive droite son principal affluent, la Boucheuse, au niveau de Payzac (24). (cf. carte 1) Le bassin versant de l’Auvézère, d’une superficie de 919,4km², s’étend sur 2 régions (Limousin, Aquitaine), 3 départements et 66 communes (cf. annexe 1) : la Haute-Vienne (9 communes), la Corrèze (18 communes) et la Dordogne (39 communes). [2] (cf. carte 2) C’est un sous bassin de l’Isle qui est lui-même un sous bassin de la Dordogne. 2) Population Le bassin versant de l’Auvézère est un secteur rural, vieillissant avec une densité de population faible de 30 hab/km². La commune la plus peuplée du bassin est Lubersac avec 2225 habitants. La commune de Saint-Yrieix-La-Perche compte 7787 habitants mais le bourg ne se situe pas sur le bassin (cf. carte 2). Cet espace est peu à peu délaissé, les constructions neuves se font rares. La transformation de

2 L’Auvézère, un affluent de l’Isle maisons anciennes en résidences secondaires est de plus en plus pratiquée avec une pression étrangère forte (hollandais, britanniques, belges). Il existe pourtant une demande de logement conséquente notamment provenant des petits bassins d’emploi périphériques mais le bâti est la plupart du temps non disponible ou présente un coût d’acquisition trop élevé. Les principales ressources économiques de cette région sont l’agriculture, l’artisanat, les petits commerces et le tourisme vert. [3] 3) Climat Le climat est de type océanique, caractérisé par une pluviométrie assez importante occasionnée par son relief qui fait obstacle aux perturbations venant de l’Atlantique. La répartition annuelle des pluies est assez irrégulière : on observe une période humide durant les mois de décembre et janvier et une période sèche marquée généralement durant les mois de juillet et août. [4] 4) Géologie La vallée de l’Auvézère, de sa source jusqu’à hauteur de Génis, recoupe les terrain cristallins du avant de pénétrer dans les formation sédimentaire du bassin d’Aquitaine où son lit majeur s’élargit pour constituer une plaine alluviale. Dans sa partie amont, proche de la région Limousin, le cours de la rivière entaille une pénéplaine où elle s’encaisse parfois dans des gorges étroites. Dans sa partie aval, l’Auvézère traverse des roches sédimentaires qui sont des strates argileuses, des marnes et des calcaires. [2] Cette géologie influence l’organisation du réseau hydrographique : ° le bassin amont avec un chevelu développé sur les roches cristallines imperméables, ° le bassin aval avec une densité faible due à l’infiltration des eaux dans les calcaires perméables et fissurés (karst).

Auvézère

Source : Atlas Isle- - EPIDOR Figure 2 : L’influence de la géologie sur le rése au hydrographique 3 L’Auvézère, un affluent de l’Isle

Dans la partie amont du bassin, l’eau est présente en nappes localisées, peu étendues ; les sources sont nombreuses et de faible débit. Elles sont raccrochées à un réseau hydrographique dense. 5) Patrimoine Cette région du Périgord recèle un patrimoine industriel artisanal dont l’activité s’est peu à peu éteinte, il y a quelques décennies, face à la concurrence de gigantesques unités de production industrielles modernes. Il s’agit de vestiges d’activités sidérurgiques et papetières plus ou moins abandonnées. Les plus connus sont la forge de Savignac-Ledrier qui fabriquait des canons pour la marine au XIXème siècle et de la papeterie de Vaux. Ces deux vestiges peuvent d’ailleurs être visités. Tout au long de la haute vallée de l’Auvézère, les vestiges de forges et de moulins sont très nombreux. Outre ces vestiges, la vallée de l’Auvézère possède également nombre de lavoirs, puits… mais également des éléments atypiques aux images fortes comme les granges ovalaires. Mais malheureusement ces éléments paysagers ponctuels sont peu mis en valeur car difficilement perceptibles et accessibles. [5]

II) Le diagnostic 1) La qualité de l’eau L’étude de la qualité des eaux du bassin versant de l’Auvézère a été réalisée à partir de données issues de plusieurs rapports. Ces études ont été menées par différents organismes, EPIDOR, la DIREN, l’Agence de l’Eau Adour-Garonne et la Faculté de Pharmacie de . Les études sont souvent effectuées à des échelles différentes soit bornées par les limites administratives soit sur l’ensemble du bassin versant de l’Isle. De plus, celles-ci ont été réalisées à différentes époques, nos rapports datant de 1991 pour les plus vieux, et de 2004 pour le plus récent. Ceci va donc nous permettre de faire une étude comparative pour voir les améliorations réalisées au cours de cette période, mais la disparité géographique et temporelle de ces données ne nous permettra pas d’être exhaustif sur tous les points. Sur l’Auvézère, il existe deux stations de mesure de la qualité. Un point de mesure du Réseau National de Bassin (RNB) est situé à Ségur-le-Château (code 42080). En complément, un Réseau Départemental a été mis en place en Corrèze depuis mars 2000 selon un protocole

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établit conjointement entre l’Agence de l’Eau Adour-Garonne et le Conseil Général de la Corrèze. Ce réseau dispose d’un point de mesure sur l’Auvézère en amont d’Arnac- Pompadour (code 42090). a) Qualité physico-chimique La conductivité Les mesures évoluent de l’amont vers l’aval de 60 à 250 µS/cm. Cette forte augmentation est liée au passage du cours d’eau d’un socle cristallin à un terrain sédimentaire (calcaire). Néanmoins, cette augmentation ne compromet pas les usages. Le pH Le pH augmente globalement de l’amont vers l’aval, passant de 7,1 à la source à 8 dans sa partie aval. Malheureusement, les profils de pH ne sont pas reproductibles d’une campagne à une autre. Les eaux de rivières ne sont pas tamponnées et les mesures sont difficiles [6]. Il est à noté que la pluie a une incidence très importante puisqu’elle engendre une acidification importante (0,6 unité pH). L’oxygène dissous Les valeurs de l’oxygène sont bonnes (de 8 à 12mg/L) et toujours adaptées à la vie piscicole, car on a un taux de saturation toujours supérieur à 80%. On ne remarque pas d’évolution de l’amont vers l’aval mais une forte influence des saisons, puisque c’est en été que l’on retrouve les valeurs les plus faibles. L’azote ammoniacal + La concentration moyenne en NH4 de la rivière se situe à 60 µg/L. Il est à noter que de nombreuses mesures se trouvent sous le seuil de détection de 50 µg/L. De plus, le secteur amont présente des teneurs légèrement plus fortes (de 0,1 à 0,15 mg/L) et des pollutions ponctuelles ont été détectées (jusqu’à 0,4 mg/L) à proximité des sources entre Masseret et Benayes. Par temps sec, la concentration est toujours inférieure à 0,1 mg/L mais on observe une légère dégradation entre Lubersac et Payzac. Par temps de pluie, on remarque une augmentation des teneurs à l’aval, ce qui est surprenant car on devrait observer une diminution liée à l’augmentation du débit et à l’effet de dilution. Par beau temps, les concentrations en ammoniaque sont compatibles avec tous les usages. L’azote nitreux Les concentrations en azote nitreux sont faibles sur tout le cours d’eau (< 0,1 mg/L). Celles-ci varient de 0,02 à 0,07 mg/L et la teneur moyenne s’approche de 0,04 mg/L. Comme pour l’ammoniaque, on observe des foyers de dégradations à Lubersac et à Payzac, ainsi qu’une

5 L’Auvézère, un affluent de l’Isle très légère augmentation par temps de pluie. L’azote nitrique Les concentrations en nitrates sont comprises entre 5 et 9,5 mg/L, ce qui est conforme aux teneurs rencontrées sur le bassin versant de la Dordogne. Il existe deux secteurs d’augmentation ; Lubersac et Payzac, mais la concentration diminue dans les gorges de l’Auvézère située en aval. Par contre, on n’observe pas d’enrichissement progressif sur les profils en long. Les concentrations assez faibles en nitrates indiquent qu’il n’y a pas un apport anthropique important (excès de fertilisation). Les phosphates Les concentrations en phosphates sont globalement assez faibles, inférieures à 0,1 mg/L. On constate cependant une augmentation des teneurs en période d’étiage et des pics de pollution pouvant aller jusqu’à 0,35 mg/L à Ségur-le-Château lors de la sécheresse de 2003. Carbone organique Les concentrations en carbone organique sont assez faibles, inférieures à 8 mg/L. Cependant on constate de fortes variations de ces concentrations allant de 2 à 8 mg/L, les fluctuations étant liées en grande partie à l’influence des saisons. En effet, à l’automne, la chute des feuilles dans le cours d’eau entraîne une augmentation de la concentration en carbone organique. On ne remarque cependant pas d’augmentation flagrante de la concentration en carbone organique de l’amont vers l’aval de l’Auvézère, ce qui indique une bonne capacité d’auto épuration du cours d’eau. Matière En Suspension Les concentrations en MES sont assez faibles, mais évoluent dans de grandes proportions en fonction de la pluviométrie. En effet, on observe des concentrations inférieures à 5 mg/L par temps sec. Par temps de pluie, on retrouve des concentrations pouvant aller jusqu’à 50 mg/L. On peut cependant remarquer que ces variations ne sont pas seulement liées aux débits puisqu’en 2004 on a observé à Ségur-le-Château entre les mois d’octobre et novembre une variation d’un facteur dix (de 51 à 5 mg/L) avec des débits similaires. Les produits phytosanitaires Deux points de mesure ont été mis en place sur l’Auvézère dans le cadre de l’action test pesticides (cf. partie « dynamiques à l’œuvre » paragraphe action test pesticides), à proximité du lieu-dit Las Bordas et à Ségur-le-Château, ainsi que deux autres points sur les affluents (les ruisseaux du Vendonnais et d’Arnac).

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Sur le point de Las Bordas, seuls l’atrazine et le trichlopyr sont détectés, à des valeurs proches des limites de quantification ce qui classe la zone en très bonne qualité pour le SEQ eau. Il est à noter la présence ponctuelle de pesticides au mois de septembre. Sur le point de Ségur-le-Château, le diuron (désherbant systématique) est trouvé de façon systématique, mais à des concentrations peu élevées, la valeur maximale étant de 0,2 µg/L lors de la campagne de mesure. Ce pesticide déclasse donc le tronçon en bonne qualité. Le ruisseau d’Arnac est lui aussi classé en bonne qualité pour le diuron, mais on y détecte également la présence de glyphosate (herbicide non spécifique) et son métabolite (AMPA). Sur le Vendonnais, seul le carbofuran (insecticide) est détecté, mais à une concentration assez élevée, de 0,39 µg/L lors de la campagne de mesure effectuée en novembre 2003. Ceci est à l’origine d’un classement en qualité passable du cours d’eau [7]. Il est à noter que l’on retrouve une faible variété de pesticides et des concentrations globalement faibles sur les 21 substances recherchées (cf. annexe 2). Il est probable que d’autres substances soient utilisées mais non recherchées. Le secteur Corrézien de l’Auvézère est à surveiller car les résultats, ponctuellement mauvais pour certains pesticides, entraînent un déclassement de la qualité du cours d’eau et en particulier de ses affluents. En effet, les pesticides sont à l’origine d’une pollution chronique des cours d’eau qui peut sur le long terme avoir un impact non négligeable sur la vie aquatique.

Les métaux [2] Les concentrations en métaux sont globalement en dessous des seuils de détections. Il n’y a donc pas de problème particulier vis-à-vis des micro polluants minéraux sur le bassin versant de l’Auvézère. Bilan de la qualité physico-chimique La qualité physico-chimique des eaux sur le bassin versant de l’Auvézère est bonne, voire très bonne. De plus les études effectuées pour l’état des lieux DCE en 2004 classent l’Auvézère dans les zones de bon état probable pour 2015. La qualité des eaux est cependant très assujettie à la pluviométrie, qui par le lessivage des sols entraîne des pollutions ponctuelles des cours d’eaux.

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b) Qualité bactériologique La qualité bactériologique a été mesurée par la recherche de bactéries témoins, les coliformes (totaux et thermotolérants) et les streptocoques fécaux. Toutes les campagnes de mesures nous montrent que la qualité bactériologique de l’Auvézère est globalement très mauvaise pour la rivière ainsi que trois de ses affluents, la Boucheuse, le ruisseau des Belles-Dames et le ruisseau de Saint-Cyr-les-Champagnes. Cependant cette qualité est fortement assujettie à la pluviométrie. En effet, par temps sec, les loisirs nautiques sont possibles sur toute la rivière même si des secteurs situés en aval de et de Cubjac sont susceptibles de présenter une dégradation microbiologique de leurs eaux. Par temps de pluie, la rivière est fortement dégradée par une présence excessive de germes témoins. Il est constaté des augmentations supérieures à 2000% par rapport au temps sec et une norme baignade dépassée d’un facteur 18 pour les sites les plus dégradés. [2] [6] Cette mauvaise qualité a probablement pour origine l’inefficacité ou l’absence des systèmes d’assainissement individuels ou collectifs, ce qui implique certainement de nombreux rejets directs dans les cours d’eaux, auxquels viennent s’ajouter les apports diffus des élevages. De plus, les études effectuées dans le cadre de l’état des lieux DCE, montrent que les chances d’atteindre le bon état bactériologique des eaux sont inconnues voire mauvaises pour la partie aval de l’Auvézère. c) Qualité biologique En 2001, les résultats de l’étude IBGN réalisée pour la faculté de pharmacie montrent que sur les différentes stations (cf. annexe 3), les indices sont plus faibles que ceux qui étaient attendus par rapport à ceux obtenus sur les rivières voisines comme l’Isle. La diversité des taxons est relativement faible ce qui révèle une altération du milieu. De plus, la densité d’invertébrés recensés sur l’Auvézère n’est pas très constante. Il a été dénombré une faible proportion d’individus par rapport à des rivières où l’on retrouve des tronçons équivalents, telle que l’Isle où il y avait beaucoup plus d’individus et sur lesquelles les indices étaient nettement meilleurs. D’autre part, cette étude constatait la disparition de certaines familles dont les individus sont de taille plus importante et plus polluo-sensibles tels que les plécoptères (Perlolidae, Chlroperlidae). Sur l’Auvézère, les indices varient entre les différents points de mesures. Ainsi, la qualité biologique des eaux de l’Auvézère est globalement passable à l’exception de la station du Pervendoux à proximité d’une prise d’eau potable où la qualité est bonne. [2].

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Tableau 1: Résultats IBGN sur l’Auvézère Lieux de mesure sur l’Auvézère N° Station Note Qualité Aval du pont neuf de Payzac 2 12 Passable Moulin de Malherbaux 4 12 Passable Moulin du Got 5 12 Passable Aval de la forge de Savignac 6 11 Passable Pervendoux 7 14 Bonne Guimalet 8 11 Passable Lieu de mesure sur la Boucheuse Pont des deux eaux 10 14 Bonne

On constate également que la station située sur la Boucheuse donne une bonne qualité biologique de l’eau. Il faut noter, d’autre part, que pour les familles polluo-sensibles, on doit compter un nombre minimal de trois ou dix individus. Or les résultats se rapprochent de ces seuils. Ce phénomène atteste de la pauvreté de la diversité taxonomique car la note IBGN peut chuter à un individu près.

Cependant, le suivi de l’IBGN sur la station RNB de Ségur le château, de 2001 à 2004 nous indique une amélioration de la qualité du milieu. En effet durant cette période, la note IBGN passe de 15/20 en 2001, à 17/20 en 2004. Malheureusement, seules les données de ce point nous ont été communiquées. Il est donc difficile de conclure d’une amélioration globale de la qualité des eaux de l’Auvézère durant cette période. d) Bilan de la qualité des eaux de l’Auvézère Aujourd’hui, la qualité des eaux de l’Auvézère est divisée en deux parties. La qualité physico- chimique du cours d’eau est bonne, alors que la qualité microbiologique est mauvaise. Il est de plus à noter que quelque soit le paramètre observé, la pluviométrie entraîne automatiquement une dégradation plus ou moins importante de la qualité de l’eau. Cependant on peut observer une forte amélioration de la qualité des eaux depuis les années 1990. En effet, le secteur de Lubersac à cette époque était fortement pollué par la présence de deux industries (une conserverie et un abattoir) qui déclassaient le ruisseau de la Roche en qualité très mauvaise et cela se répercutait sur l’Auvézère jusqu’à Ségur-le-Château. Le raccordement de ces deux industries à la station d’épuration de Lubersac et le réaménagement de celle-ci, ont permis de nettement améliorer la qualité physico-chimique de l’Auvézère. Il reste toutefois de nombreux aménagements à effectuer si l’on veut améliorer la qualité bactériologique de l’Auvézère, notamment en ce qui concerne l’assainissement.

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2) La quantité a) Régime hydrologique Sur l’Auvézère, il existe 5 stations de mesures des débits présentées d’amont en aval dans le tableau suivant :

Tableau 2 : Les stations de mesures hydrologiques Code Commune Altitude Bassin versant Remarques P6202510 Benayes 365m 23,4km² Données disponibles de 1986 à 2005 P6222510 Lubersac 287m 112km² Données disponibles de 1996 à 2005 Située dans le remous d'un barrage (150m). A utiliser avec précaution en Cherveix- P6342510 138m 586km² étiage. Cubas Données disponibles de 1966 à 2005 Station remplacée par Tourtoirac P6362510 Tourtoirac 128m 663km² Données disponibles de 2001 à 2005 P6382510 Change 95m 884km² Données disponibles de 1980 à 2005 Source : banque HYDRO Le régime hydrologique de l’Auvézère est simple et suit le régime des précipitations. Ainsi, l’Auvézère connaît une période de hautes eaux de décembre à avril et une période de basses eaux de mai à novembre.

Profil annuel des débits L'Auvézère au Change

20 15 s /

3 10 m 5 0 l r r i t i t e e s e e n r e r e i a û r r r r e i i l v r b l u o b a b b v i j m a v a o n m u m m t m é j f a e c j e e t v c o p o é e n d s

Débit moyen (1980-2004) Moyenne annuelle

Figure 3 : Profil annuel des débits Les débits d’étiage sont très faibles en raison du régime des précipitations et des pertes karstiques. Les débits sont également affectés par de nombreux prélèvements tels que l’irrigation ou encore l’alimentation en eau potable.

Sur le département de la Dordogne, la géologie offre des caractéristiques particulières et influence les écoulements de surface. En effet, après analyse des débits journaliers, on peut noter l’existence de pertes karstiques notamment entre les stations de Tourtoirac et du Change

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(cf. annexe 4). Une analyse plus fine du secteur concerné permettrait de mettre en évidence ces pertes. b) Sécheresse L’Auvézère est un sous bassin du bassin versant Isle Dronne pour lequel un Plan de Gestion des Etiages a été établit en raison des nombreuses pressions exercées sur le milieu lors de la période estivale. Ainsi, le PGE est une dynamique actuellement à l’œuvre sur l’Auvézère. Cette partie sera décrite plus en détail dans la partie « les dynamiques à l’œuvre » et dans le paragraphe « Plan de Gestion des Etiages » c) Inondations Le service d’annonce des crues du bassin de l’Auvézère est assuré par la DDE de la Dordogne. Ce service centralise les données recueillies sur les cours d’eau et auprès de Météo et établit des prévisions sur la montée des eaux. Les informations sont portées sur le site Internet dédié aux risques d’inondation. Sur, l’Auvézère, on trouve deux stations d’annonce des crues : ° A Lubersac, station équipée pour l’observation des hauteurs d’eau depuis 1996 ° A Cubas, station équipée pour l’observation des hauteurs d’eau depuis 1898

Lubersa c

Cubas

Source : EPIDOR Figure 4 : Stations d’annonces de crues Sur le bassin versant de l’Auvézère, on compte 110 déclarations de catastrophes naturelles pour une inondation causée par une crue. Les communes du bassin versant sont touchées par le risque « inondation » lors d’événements plutôt exceptionnels. En effet, l’ensemble des communes du bassin a été classé en catastrophe naturelle suite à la tempête de décembre 1999. De plus, la crue historique du 22 septembre 1993, de fréquence décennale, a entraîné le classement en catastrophe naturelle d’une vingtaine de communes. Pour les autres événements, la majorité des inondations concernent le plus souvent les communes du bassin situées en Dordogne et notamment sur la partie la plus en aval. [8]

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Prévention des risques La prévention des risques naturels majeurs est assurée essentiellement par la création des Plans de Prévention des Risques (PPR) objets de la Loi « Barnier » du 2 février 1995. Les PPR sont des documents d’urbanismes, annexé au P.L.U. de la commune, qui permettent d’organiser une protection des zones les plus touchées mais n’interviennent pas sur les causes des processus. Sur le bassin, seule la commune de Bassillac (24) a établit un PPR qui a été approuvé en 2002. Bassillac est la commune la plus en aval du bassin où l’Auvézère rejoint l’Isle. Par conséquent, le PPR concerne davantage la rivière Isle. 3) Les milieux a) Etat actuel Végétation Selon le tronçon de la rivière, la végétation des berges se présente sous différents aspects. Ces différentes physionomies de la végétation sont assez souvent différentes d’une rive à l’autre. On rencontre tout au long du cours d’eau : ° des berges herbeuses ° des peupliers implantés en bordure de pré ° des fourrés arbustifs plus ou moins denses ° une petite ripisylve où le taillis est dominant ° des futaies homogènes avec sous bois pauvre ° des futaies homogènes avec sous bois diversifié et continu ° une belle ripisylve large et diversifiée ° une ripisylve « masquée » dans des boisements forestiers On trouve tout au long du cours d’eau le saule, l’aulne, le frêne, le tilleul des bois, l’érable sycomore, l’orme champêtre, le chêne pédonculé, le noisetier et les peupliers. En ce qui concerne les arbustes, on rencontre le viorne obier, le sureau noir, le cornouiller sanguin, le fusain d’Europe et l’aubépine. Il est à noter également quelques plantations de résineux. Lorsque arbres et arbustes délaissent la berge, plusieurs plantes herbacées apparaissent ou deviennent plus fréquentes (lysimaque à fleurs jaunes, …). Parfois la ripisylve se réduit à un peuplement végétal homogène composé presque exclusivement d’une seule essence comme le platane qui constitue de petits peuplements localisés en plusieurs points. [9]

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D’après l’étude menée par le SAFEGE en 1993, la rivière et les berges sont d’une manière générale peu ou mal entretenues. La végétation a donc tendance à envahir le lit, à réduire ainsi sa capacité d’écoulement, à s’opposer à la pénétration de la rivière et à rendre la rivière inaccessible et inhospitalière. Des barrages de débris végétaux et de branches se formes et provoquent l’accumulation de vase. Les obstacles à l’écoulement conduisent à une reprise de l’érosion des berges, à la divagation des cours d’eau et à l’aggravation des crues. Cependant différents syndicats ont engagés des travaux de restauration du cours d’eau ces dernières années notamment après la tempête de 1999 mais uniquement sur certains tronçons. Obstacles (cf. annexe 5) Bon nombre d’obstacles artificiels existent également sur l’Auvézère (barrage, seuil, moulins…), ceux-ci étant pour la plupart en mauvais état ; il y en a 36 rien que sur la partie Dordogne. Parmi eux, les 3/4 nécessitent des travaux (étanchéité, consolidation, remplacement des pelles, construction de passes à poissons…) et 1/5 sont en ruine. Ce diagnostic fait apparaître un état médiocre sur la quasi-totalité des barrages. Il est donc nécessaire de remédier à la détérioration des ouvrages afin de rendre à l’Auvézère un écoulement hydraulique correct et d’effacer des étiages ou des crues trop prononcés [9]. Faune o poissons L’Auvézère est une rivière du domaine privé classée en : ° 1ère catégorie piscicole dans sa partie amont (Limousin, Dordogne jusqu’à ) ° 2ème catégorie piscicole dans sa partie aval (Dordogne à partir d’Anlhiac). [4] La partie amont de l’Auvézère est une des vallées les plus impressionnante de la région avec des gorges extrêmement profondes pourvues d’une faune et d’une flore particulière et adaptées à ce relief très prononcé. La rivière, pentue, offre un spectacle de cascades majestueuses avec de nombreuses truites assez difficiles à prendre mais de belle taille. Il est tout de même à noter que dans certains secteurs le peuplement piscicole est peu représentatif des rivières de 1ère catégorie à cause des retenues, des nombreux étangs ou encore de la mauvaise qualité physico-chimique du milieu. Le peuplement salmonicole est faiblement représenté ce qui entraîne des lâchers de truites réguliers. De plus, peu d’attention est apportée, pour l’instant, à la restauration d’habitat piscicole et à la libre circulation des poissons [9]. Les principaux poissons rencontrés sont les truites farios, les goujons, les vandoises, les barbeaux et les chevesnes mais malheureusement

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Plus en aval, se calmant, la rivière propose alors des habitats plus propices aux poissons comme la vandoise ou le barbeau et, dans les zones calmes, brochets, perches, carpes et gardons sont alors abondant. De plus, il faut savoir qu’au titre des directives du SDAGE, l’Auvézère est classée axe bleu sur la liste 3 dans l’attente de renseignements sur les sites de reproduction pour la restauration des espèces grands migrateurs : saumon atlantique, lamproie marine, anguille [4]. o autres La vallée de l’Auvézère se caractérise par la présence de nombreux oiseaux et de deux espèces phares : la loutre et le mouflon corse. Le grand gibier est également très présent, notamment le cerf élaphe qui constitue un intérêt particulier pour ses sites de brâme très prisés par le public. o Espèces nuisibles L’écrevisse californienne a été observée sur la quasi-intégralité du réseau hydrographique affectant le cours d’eau en créant notamment de nombreuses galeries sous les berges. Il a été également observé une présence parfois abondante de ragondins [4]. Les plans d’eau De nombreux plans d’eau existent sur le bassin en particulier sur la partie amont en limousin [4]. Ces plans d’eau ont différentes utilités : ° plans d’eau agricoles destinés à l’irrigation ° piscicultures destinées à la pratique de la pêche ° plans d’eau de loisirs destinés à la baignade, aux activités nautiques et de loisirs ° plans d’eau destinés aux moulins et aux usines hydroélectriques ° plans d’eau destinés à la défense contre les incendies ° lagunes destinées à l’épuration des effluents domestiques des bourgs L’impact de ces plans d’eau n’est pas négligeable, ils entraînent une nuisance écologique importante, une forte élévation de la température de l’eau, et, si la vidange est mal effectuée, un colmatage du cours d’eau.

b) Intérêt écologique du bassin ZNIEFF Comme toute rivière naturelle évoluant dans un environnement non artificialisé, l’Auvézère constitue un ensemble biologique particulièrement intéressant. La qualité de l’eau associée à des habitats remarquables et diversifiés, des plantes peu communes et des paysages de qualité expliquent pour partie la reconnaissance comme Zones

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Naturelles d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de la majorité du cours d’eau. Ces ZNIEFF représentent des zones intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d'améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d'aide à la prise en compte de l'environnement dans l'aménagement du territoire. Il y en a 13 tout au long du bassin versant de l’Auvézère [10] : ° Serpentine de la Flotte et du Cluzeau sur les communes de Château-Chervix (87) et de Meuzac (87) ° Serpentine de la Villedieu sur les communes de Magnac-Bourg (87) et Saint- Germain-Les-Belles (87) ° Etangs de Marsaguet et de la Brinde sur les communes de Château-Chervix (87) et Coussac-Bonneval (87) ° Vallée de la Boucheuse et étang de Chaufaille sur la commune de Coussac- Bonneval (87) ° Vallée de l’Auvézère à Ségur-le-Château (19) ° Vallée de la Boucheuse aux Biards sur les communes de Saint-Eloy-Les-Tuileries (19) et Glandon (87) ° Vallée de l’Auvézère sur les communes de Ségur-le-Château, Masseret, Benayes, Salon-la-Tour, Saint-Pardoux-Corbier, Lubersac, Saint Julien-le-Vendômois, Arnac- Pompadour, Saint-Ybard, Beyssenac (19), La Porcherie, Saint-Germain-les-Belles, Meuzac (87) ° Tourbière du bois des vergnes sur les communes de Benayes (19) et de Saint- Germain-les-Belles (87) ° Lande du ruisseau de la Roubardie sur les communes de Meuzac (87) et de Benayes (19) ° Les gorges de l’Auvézère sur les communes d’Anlhiac, Génis, Paysac, Saint-Mesmin, Savignac-Ledrier (24) ° Forêt de Bord sur les communes de Saint-Mesmin, Sainte-Trie, Salagnac (24) ° Causse de Thénon sur les communes de , , Cubjac, , , Montagnac-D’Auberoche, Thénon (24) ° Causse de Cubjac sur les communes de Bassilac, La Boissière-D’ans, Le Change, Cubjac, , Sainte-Eulalie-D’Ans, Saint-Pantaly-D’Ans, Saint-Raphael, Tourtoirac (24).

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Les sites classés/inscrits Le site classé est une protection forte qui correspond à la volonté du strict maintien en l'état du site désigné, ce qui n'exclut ni la gestion ni la valorisation. Le site inscrit constitue une garantie minimale de protection en soumettant tout changement d'aspect du site à déclaration préalable. Il y a 10 sites inscrits et 1 site classé tout au long du bassin versant de l’Auvézère [10]:

Tableau 3 : Sites incrits et classés Désignation du site Communes Type Date Château, partie du vieux Ségur-le-château I 20/03/1945 bourg et rives de l'Auvézère Village et ses abords Ségur-le-château I 22/12/1972 Château de Lauterie et ses abords CHANGE (LE) I 21/03/1985 Village CHANGE (LE) I 25/05/1951 Site de Lacheze I 23/10/1987 Bourg HAUTEFORT I 25/02/1974 Parc de Hautefort (partie boisée) HAUTEFORT I 10/12/1935 SAINT-CYR-LES- Eglise et ses abords I 24/01/1944 CHAMPAGNES Bourg SAINTE-EULALIE-D'ANS I 18/04/1975 Moulin à eau, bief et les abords du moulin SAINTE-EULALIE-D'ANS C 15/03/1976 Bourg et ses abords SAINT-RAPHAEL I 24/06/1977

Autres mesures Le linéaire des cours d’eau de l’Auvézère est réservé c'est-à-dire qu’aucune autorisation ou concession ne peut être délivrée sur ce cours d’eau pour les entreprises hydroélectriques. [4]

D’après le code de l’environnement, tous les ouvrages faisant obstacles à la migration d’espèces piscicoles migratrices doivent être équipés à l’aide de dispositifs de franchissement pour les secteurs suivants : ° La boucheuse pour la truite fario ° L’Auvézère, en corrèze, sans décret d’application précisant les espèces concernées [4]

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4) Les activités Le bassin versant est peu industrialisé. Les principales activités sont du domaine de l’artisanat, du tourisme, ou de l’agriculture. Sur le bassin versant de l’Auvézère, les usages de l’eau se répartissent de la façon suivante :

Les usages de l'eau sur le bassin versant de l'Auvézère

10% 3%

87%

Alimentation en Eau potable Industrie Agriculture

Usages Prélèvements en m3 en % Alimentation en Eau potable 396222 10% Industrie 119243 3% Agriculture 3459535 87% Total 3975000 100% Figure 5 : Les usages de l’eau Les prélèvements sont réalisés à 97% sur les eaux de surfaces. Le principal usage est destiné à l’agriculture pour l’irrigation à hauteur de 87%. Cela entraîne inévitablement des difficultés de gestion aux périodes d’étiage où la ressource est peu abondante alors que les prélèvements sont nombreux. a) Industrie Les ICPE Les principales industries sont situées en Corrèze notamment sur la commune de Lubersac et de Arnac-Pompadour. Les abattoirs ainsi que la conserverie de Lubersac sont des installations classées pour la protection de l’environnement soumises à autorisation préfectorale. La DRIRE Limousin et la DRIRE Aquitaine assurent le suivi des installations dangereuses. En Corrèze, deux industries ont été recensées comme ayant un impact sur le milieu aquatique:

Tableau 4: Industries en Corrèze Industrie Commune Activité Exutoire Flux Traitement Des Métaux Et [Cu2+] = 0,066kg/j SICAME Arnac Pompadour Auvézère Fonderie [Cyanure] = 0,001 kg/j CORREZE Ruisseau [MES] = 2kg/j CONSERVES Lubersac Agro-alimentaire La [DCO] = 10kg/j Valeynie Source : DRIRE Limousin

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En Dordogne, on compte deux industries ICPE soumises à autorisation :

Tableau 5 : Industries en Dordogne Industrie Commune Activité Régime Chaufferie urbaine ETS PUBLIC DEPARTEMENTAUX Salagnac Autorisation Fabrication de colle forte CONDAT PNEUMATIQUE Stockage de polymère Autorisation Source : DRIRE Aquitaine Les carrières Toute exploitation de carrières, quelle que soit sa superficie, doit bénéficier d’une autorisation de la part de l’administration au même titre que les autres installations classées pour la protection de l'environnement. De plus, des schémas départementaux des carrières ont été élaborés dans chaque département pour fixer les conditions générales d'implantation. L’exploitation des carrières exerce de fortes pressions sur l’environnement. On peut citer la destruction d’espaces naturels ayant un intérêt écologique, le bruit, les poussières, les vibrations liées aux tirs de mines, les risques d’effondrement, la modification de la circulation des eaux de surface et souterraines ainsi que le transport des matériaux.

Tableau 6 : Les carrières Nom Commune Production Départ des carrières Cubjac « Les brandes » Départ des carrières Cubjac « Bretonnier » 240000t/an Carrières de Bontemps Limeyrat « Les Grands Genévriers » 21500t/an Occitanie Pierre Limeyrat « Raysse » 12000t/an Sacer Limeyrat « Pierre Danse » 100000t/an La Champenoise Saint-Cyr-Les-Champagne 350000t/an « Las Sagnas » Coulas Saint-Mesmin « La Quintine » 25000t/an Chaux du Périgord Temple-Laguyon « Les justices » Ciment, chaux, plâtre : 180t/j Source : DRIRE Aquitaine et Limousin b) Alimentation en eau potable et assainissement Eau potable Le contexte hydrogéologique du bassin versant permet le captage de nombreuses sources à faible profondeur. Dans la région de Lubersac, la gestion est assurée par le Syndicat Intercommunal de Auvézère (26 communes). Il y a deux captages : à Benayes et Mongibaud sur des sources et une prise d’eau superficielle à Lubersac aux « Quatre Moulins » sur l’Auvézère. [11] La qualité de l’eau brute est correcte, il n’y a que très peu de pesticides. Le traitement est simple. Dans la partie Dordogne, 2 stations de pompage sont destinées à la production d’eau potable : ° Une située sur les communes de Paysac-Savignac pour le Syndicat Intercommunal d’Alimentation en Eau Potable de Payzac-Savignac-Ledrier (SIAEP). Il regroupe 10

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communes ° Une située sur celle de Génis au « Pervendoux ». Elle alimente environ 1500 personnes sur la commune de Salagnac. Les prélèvements s’effectuent en surface directement dans l’Auvézère. [2]

Le captage de « la Rougerie » situé sur la commune de Tourtoirac se fait en nappe et alimente 8 communes dont la commune de Hautefort. La qualité est globalement bonne sauf parfois une teneur en fluor élevée. Un investissement matériel sur la station est prévu prochainement pour régler ce problème. Il n’y pas de nitrates ni de pesticides. Sur la commune de Sainte-Eulalie-d’Ans, on trouve un captage en nappe. Les paramètres de qualité mesurés donnent de bons résultats. Assainissement La plupart des communes du bassin versant sont de petite taille et peu sont dotées d’un système d’assainissement collectif. ° Assainissement collectif

Tableau 7 : Les stations d’épuration N° INSEE Commune Traitement 19011 Arnac-Pompadour Lit bactérien 19025 Beyssenac Lagune 19121 Lubersac Boue activée 24019 Filtre planté de roseaux 24021 Badefols-d'Ans Filtre à sable 24120 Cherveix-Cubas Lit planté de roseau avec infiltration 24147 Cubjac Boue activée 24196 Génis Lagune avec infiltration 24202 Grange-d'Ans Filtre planté de roseaux 24210 Hautefort 2 lits plantés de roseaux 24515 Salagnac Boue activée 24555 Tourtoirac Filtre à sable 87049 Coussac-Bonneval boue activée 87071 Glandon Lagune 87088 Magnac-Bourg Lagune 87095 Meuzac Lagune Source : SATESE Les stations les plus importantes sont situées sur les communes d’Arnac-Pompadour (5000 EqH) et de Lubersac (16500 EqH). Les performances épuratoires de ces stations sont bonnes. Les autres stations ont une faible capacité et sont assez récentes. Les procédés d’épuration fonctionnent correctement. En revanche, nous n’avons pas de données sur le taux de collecte des communes or le taux de traitement de la pollution dépend directement du taux de collecte.

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° Assainissement autonome Sur les autres communes du bassin versant, l’habitat est dispersé et chaque propriété possède son propre système d’assainissement. Cependant un grand nombre de ces installations sont souvent inadaptées avec un traitement incomplet. [2] c) Agriculture Orientations agricoles Le territoire du bassin versant de l’Auvézère est occupé en grande partie par l’agriculture. Le secteur agricole est en mutation depuis plus de 20 ans. Les données du Recensement Général Agricole illustrent ses évolutions. Ainsi, le nombre d’exploitations a diminué de moitié depuis 20 ans et la taille moyenne de ces exploitations augmente (32ha en 2000 contre 19ha en 1979). On peut remarquer en parallèle un léger recul des surfaces agricoles de 2,6% (soit un peu plus de 2000 ha) depuis 1979. Malgré cette régression, l’agriculture reste l’activité principale du bassin. Le bassin versant de l’Auvézère est une zone de poly-élevage avec une dominance pour l’élevage bovin et les volailles comme le montre la figure et le tableau ci-après.

Source : EPIDOR

Figure 6 : Orientations agricoles

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Tableau 8 : Cheptel Cheptel : effectifs 2000 Bovins Ovins Porcins Volailles Caprins Equins Corrèze 37912 10436 9435 41091 34 423 Dordogne 35079 0 0 76161 0 370 Haute Vienne 36220 26840 2503 91812 97 415 Total bassin versant 109211 37276 11938 209064 131 1208

En Dordogne, l’élevage concerne surtout les bovins et les volailles tandis que sur le reste du bassin versant il faut ajouter les ovins et les porcins. Les caprins et les équins représentent un effectif très faible et leur élevage est marginal. Cultures L’élevage extensif étant l’activité principale du bassin versant, la surface occupée par les prairies est très importante (74,5% de la SAU) avec une grande majorité de prairies permanentes.

Sur le bassin versant, on constate de grandes disparités dans les pratiques agricoles et les cultures selon le département. Chaque région met en valeur les caractéristiques de son terroir. Ainsi, les cultures sont réparties de façon hétérogène. Sur la partie du bassin située en Limousin, les vergers et notamment la pommiculture occupent à hauteur de 7% la SAU sur certaines communes de Corrèze (Arnac-Pompadour, Beyssenac, Juillac). En revanche, en Dordogne, les vergers sont quasiment absents. Au niveau du département de la Dordogne, la culture se spécialise parfois dans les noyers. La surface en noyer sur l’ensemble du bassin versant est de l’ordre de 1% de la SAU mais en Dordogne sur les communes de et Sainte-Eulalie-d’Ans, les superficies occupées par les noyers atteignent 15 et 13% de la SAU. On peut noter que la vigne est également cultivée sur la partie Dordogne du bassin versant. Cependant cette culture est très marginale.

Les surfaces de maïs fourrage occupent aujourd’hui 2,3% de la SAU. Elles sont en augmentation depuis 1979 de près de 62%. En fait, les prairies seules ne suffisent plus à l’alimentation des élevages bovins. En revanche, les surfaces en maïs grain, cultivées essentiellement en Dordogne, ont diminué de 30% depuis 1979. Elles représentent 1,4% de la SAU.

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Irrigation Tableau 9 : Irrigation 1979 2000 Variation 1979 - 2000 Bassin versant % de la en ha % de la de l'Auvézère en ha en ha en % SAU SAU Superficies Agricole 78115 100 76105 100 -2010 -2,57 Utilisées Corrèze 104 0,13 197 0,26 + 93 Dordogne 414 0,53 1054 1,38 + 640 Surfaces irrigables Haute-Vienne 19 0,02 254 0,33 + 235 Total 537 0,69 1505 1,98 + 968 + 180,2 Corrèze 0 0 0 0 0 Dordogne 156 0,20 780 1,02 + 624 Surfaces irriguées Dont maïs 35 261 + 226 + 645 Haute-Vienne 0 0 0 0 0 Total 156 0,20 780 1,02 + 624 + 400 Source : RGA 1979 et 2000 La majorité des surfaces du bassin est occupée par des prairies en raison de la vocation d’élevage de la région. Il y a donc relativement peu de surfaces irrigables (1,98% de la SAU en 2000). Par ailleurs, on peut noter que les surfaces irriguées se concentrent essentiellement sur la partie Dordogne du bassin. L’évolution de ces surfaces est spectaculaire puisque elles ont augmenté de 400% en 20 ans. Le maïs irrigué représente 33,5% des terres irriguées en 2000 et la part de maïs irrigué a augmenté de 645% ! En tête de bassin, de nombreux petits étangs ont été aménagés pour répondre aux besoins de l’irrigation. Drainage Les surfaces drainées se concentrent essentiellement en Corrèze et en Haute-Vienne. Aujourd’hui ces surfaces représentent 4,45% de la SAU. Elles ont connu une augmentation de 162% en vingt ans.

Pratiques culturales Le bassin de l’Auvézère n’est pas inscrit en zone vulnérable ni en zone sensible. Il n’y a donc pas de réglementation spécifique qui puisse s’appliquer en ce qui concerne la fertilisation organique ou minérale. Seules des opérations volontaires tels que les Ferti-mieux, Phyto- mieux ou encore des contractualisations, par exemple des CTE ou des CAD, encouragent les agriculteurs à améliorer durablement leurs pratiques culturales.

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° Apports organiques et minéraux D’après une étude réalisée dans le cadre d’une opération Agri-Mieux en Corrèze, les apports organiques et minéraux sont relativement modérés. Les résultats obtenus à partir d’une enquête auprès des agriculteurs montrent que les pratiques peuvent varier d’une parcelle à une autre pour une même culture. Il est donc difficile de réaliser un bilan global sur le bassin et de quantifier de façon fiable un éventuel problème de pollution diffuse. [11] ° Phytosanitaires Les zones du bassin occupées par des prairies ne reçoivent que très rarement des pesticides. En revanche, sur la partie située en Corrèze, les vergers occupent selon les communes des surfaces assez importantes. La pommiculture nécessite un traitement par les pesticides. Les produits phytosanitaires sont également utilisés sur les céréales et le maïs. Toujours selon la même enquête, les substances utilisées sont variables d’une exploitation à une autre. [11] Face aux problèmes posés par les pesticides, une opération test a été menée sur le département de la Corrèze et notamment dans la région de Lubersac. Les résultats de cette opération ont été décrits dans la partie consacrée à la qualité des eaux. d) Tourisme Le tourisme n’est pas développé au maximum de ses capacités compte tenu des potentialités du territoire notamment à cause des faibles capacités d’accueil (peu de chambres d’hôtes, de gîtes…) et du manque d’aménagements prévus à cet effet (stationnement et accès limité, continuité pas toujours respectée…). Les touristes sont souvent de passage et ils ne restent que peu de temps sur place. Malgré cela, la vallée de l’Auvézère reste assez touristique comme l’ensemble de la Dordogne. Le tourisme est essentiellement situé à Pompadour (centre équestre, Club Med), à Lubersac qui est la plus grande ville du bassin versant et qui augmente sa population de 30% en période estivale (grand camping avec piscine) ou encore à Hautefort (château, parc, musée de la médecine…).[3] Les activités essentielles liées au tourisme sont le tourisme vert avec de nombreux chemins de randonnée mais également des activités telles que l’escalade, la course d'orientation… qui peuvent être encadrées par des moniteurs diplômés d'état, les visites du patrimoine comme les châteaux et les vestiges, du haras national de Pompadour, ou encore les activités de loisirs aquatiques. Parmi les activités de loisirs aquatiques, on va retrouver la pêche, la baignade, le canoë-kayac mais aussi du ski nautique sur le lac de Forgeneuve à Meuzac.

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La baignade

Trois baignades sont autorisées sur le bassin de l’Auvézère mais aucune sur le cours d’eau lui- même. Cinq autres sont répertoriées mais interdites à cause de la mauvaise qualité bactériologique.

Source : EPIDOR

Figure 7 : Les zones de baignades

Le canoë – kayac

Auvézère

Le canoë est encore peu présent sur l’Auvézère ; seuls 3 lieux de location de canoës existent et ceux-ci concernent les pratiquants confirmés.

Figure 8 : Les zones de pratique du canoë

La pêche La pêche est une activité traditionnelle de l’Auvézère. Dans la partie amont du bassin, à dominante salmonicole, les pêches pratiquées sont essentiellement la pêche au toc, au vairon manié, à la mouche et au lancer. Dans la partie aval, à dominance de cyprinidés, les pêches pratiquées sont essentiellement la pêche au coup, au lancer, au poisson mort manié, au poisson mort posé et au vif. [9]

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III) Les dynamiques à l’oeuvre 1) Le Plan de Gestion des Etiages La ressource en eau sur le bassin versant est très sollicitée notamment durant la période estivale où de nombreux usagers doivent se la partager (agriculteurs, touristes, production d’eau potable…). Le bassin versant de l’Auvézère est inscrit dans le Plan de Gestion des Etiages (PGE) Isle- Dronne initié en 2004. Le SDAGE Adour-Garonne a défini l’Isle et la Dronne comme des zones déficitaires en eau et recommande la mise en place d’un PGE pour restaurer les débits en été. Le PGE vise à organiser la gestion de l’eau sur l’ensemble du territoire du bassin Isle-Dronne en associant tous les usagers. Ainsi, le PGE établit des seuils minimums de débit à préserver : les Débits d’Objectifs d’Etiage (DOE) et les Débits de CRise (DCR) sur l’Isle et la Dronne. Sur l’Auvézère ainsi que sur les autres affluents, des débits seuils complémentaires ont été fixés, les Débits d’Objectifs Complémentaires (DOC), afin de garantir un bilan hydrologique équilibré tout au long du cours d’eau et de responsabiliser l’ensemble des acteurs du bassin versant. [12]

Tableau 10 : Débits d’Objectif d’Etiages Station hydrologique Cours d’eau DOE/DOC DCR ou DCR complémentaire Change Auvézère 380 L/s 150 L/s Extrait du PGE Isle-Dronne

Evolution du débit mensuel minimum de l'Auvézère au Change (1980 à 2004)

5000 4000 3000 s / L 2000 1000 0 1980 1985 1990 1995 2000

Débit minimum Débit d'Objectif d'Etiage Complémentaire

Figure 9 : Evolution du débit minimum mensuel A la station hydrologique du Change (24), juste avant la confluence avec l’Isle, les données existent depuis le début des années 80. L’évolution des débits montre des situations très

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variables selon les années. Sur l’ensemble des débits minimums, seuls deux débits d’étiage sont inférieurs au DOE de 380 L/s (en 1987 et 1990). En 2003, le seuil a quasiment été atteint.

En pratique, conformément au PGE, les services de police de l’eau ne doivent pas délivrer d’autorisation supplémentaire pour l’irrigation de manière à ne pas aggraver le bilan global. Ainsi, le cumul des autorisations individuelles de volume maximum et de débit maximum respecte un niveau plafond. L’administration est amenée à revoir les volumes autorisés chaque année car ils ne sont pas en adéquation avec les volumes réellement prélevés.

Gestion de crise [12] Le DOE correspond à un seuil de restriction des prélèvements de niveau 1 ; c’est à dire que les prélèvements vont être réduits de 15% durant la période où les débits seront inférieurs au DOE. Entre le DOE et le DCR, il y a 4 seuils d’alerte pour les restrictions.

Tableau 11 : Les seuils de gestion de crise Seuil 1 Seuil 2 Seuil 3 Seuil 4 15% 30% 50% 100% Proposition DDAF 24 40% 70% 100% 15% Les valeurs retenues sont : Valeur seuil 2004 pour le bassin Isle Dronne Débit en L/s Seuil d'alerte Cours Seuil de DOE / DOC Seuil d'alerte Station renforcée DCR d'eau vigilance Seuil 1 Seuil 2 Seuil 3 Change Auvézère 570 380 304 227 150 Source : PGE Isle Dronne Annexes La gestion de crise est à l’initiative de l’Etat. Dans les sous-bassins, la concertation interdépartementale se traduit par : ° La désignation d’un département chef de file, ° L’organisation de réunions collectives sous l’autorité partagées des MISE concernées. ° La définition conjointe des arrêtés, ° La transmission des arrêtés à l’ensemble des départements concernés. 2) L’action test pesticides Sur le bassin versant de l’Auvézère, une action test a été engagée afin de faire le point sur le niveau de contamination des eaux par les pesticides sur le département de la Corrèze. Il a donc été créé un groupe régional depuis 2002, placé sous l’autorité du préfet de région et animé conjointement par la DRAF et la DIREN du Limousin ainsi que par l’Agence de l’Eau Adour Garonne [7].

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La partie Corrézienne de l’Auvézère a été choisie car elle se trouve sur un territoire où la pommiculture est très développée. Cette activité entraîne une utilisation importante des produits phytosanitaires. Il est de plus envisagé de mettre en place des actions de sensibilisation au risque et d’amélioration des pratiques, aussi bien auprès de la profession agricole que des collectivités et des usagers. 3) Les structures Des structures intercommunales à vocation de développement local existent, les petites communes ne pouvant pas s’engager financièrement seules. Il y a : ° le Syndicat Intercommunal à la Carte de la REgion de Lubersac (SICREL) qui a pour but d’aménager l’Auvézère pour une valorisation touristique (halieutique, randonnée…), ° le Syndicat Mixte pour le développement du pays de l’Isle Auvézère. Des associations existent également comme « Pays de l’Auvézère » qui réalise la promotion de la vallée de l’Auvézère ou encore « l’Association des amis des moulins du grand sud ouest » qui visent à la sauvegarde de vestiges. 4) Le futur SAGE Un SAGE « Isle Dronne » est actuellement en projet. [13] D’un point de vue quantitatif, le SAGE prévoit : ° la gestion des étiages (renforcer le partage de la ressource initié par le PGE par l’aspect réglementaire du SAGE, adapter les politiques agricoles…) ° la sécurisation de la ressource en eau potable (périmètres de protection…) ° la prévention des inondations qui n’est cependant pas un enjeu majeur du bassin ° l’harmonisation du réseau de mesure D’un point de vue qualitatif, il s’agit de retrouver une eau de qualité autorisant l’ensemble des usages. Pour cela, il faudra résoudre les problèmes d’eutrophisation, de pollutions diffuses et de pollutions localisées. Du point de vue des milieux, il s’agit de préserver la biodiversité du bassin. Pour cela, il faudra préserver les zones humides, lutter contre les espèces invasives végétales (Jussie, Renouée du Japon) et animales (ragondins), entretenir les berges voire la reconquète du bassin par les poissons migrateurs ‘alose, lamproie, anguille). D’un point de vue usages-développement, il s’agit de satisfaire les besoins de tous les usages, de coordonner les projets de développement touristique liés à l’eau, de favoriser l’intégration

27 L’Auvézère, un affluent de l’Isle de ces projets dans un contexte plus global et de créer une charte de projet développement durable pour permettre au comité de suivi du SAGE d’émettre un avis et des recommandations sur les projets touristiques.

Le SAGE prévoit également d’améliorer la connaissance du bassin, de partager, diffuser l’information et de sensibiliser la population et les acteurs de l’eau sur les principaux enjeux du SAGE.

IV) Les grandes lignes d’un projet pour l’Auvézère Pour le moment, seule la gestion quantitative est prise en compte sur le bassin de l’Auvézère par l’intermédiaire du PGE qui va s’affirmer dans les années à venir notamment par l’intermédiaire du futur SAGE. Cependant comme nous avons pu le voir dans ce rapport, l’Auvézère comporte de nombreux autres enjeux tels que la qualité des eaux et des milieux ou encore le développement touristique. 1) La pollution et la restauration de la qualité des eaux Comme nous l’avons constaté lors de l’étude de la qualité des eaux, le principal problème est la contamination bactériologique sur le bassin versant de l’Auvézère certainement causée par des systèmes d’assainissement absents ou défectueux mais non localisés. De plus, une pollution diffuse d’origine agricole peut contribuer à cette pollution. Il serait donc judicieux de réaliser une étude complémentaire sur la qualité bactériologique des eaux de l’Auvézère pour connaître l’origine exacte de ces valeurs excessives. Ainsi, il serait possible d’adapter des solutions propres aux problématiques du secteur. Par exemple, on peut envisager la mise en place d’un système d’assainissement non collectif et collectif plus efficace. Les apports directs au cours d’eau ont d’ailleurs déjà été diminués après les aménagements de la STEP fait à Lubersac dans les années 90 (raccordement des abattoirs et de la conserverie).

En ce qui concerne les produits phytosanitaires, l’« action test pesticides » va se poursuivre dans les années à venir sur l’Auvézère.

28 L’Auvézère, un affluent de l’Isle

2) La gestion des milieux, des paysages et des espèces La vallée de l’Auvézère possède un intérêt écologique fort de part la présence de ZNIEFF et de sites classés et inscrits. Néanmoins, les secteurs en dehors de ces zonages ne doivent pas être délaissés. Cours d’eau et berges Dans ces milieux, il est essentiel de garder à l’esprit quelques principes tels que : ° assurer l’écoulement de l’eau sur l’intégralité du lit de la rivière (pour éviter les fortes crues) ° éviter la formation d’embâcles qui contribuent à la formation de vase et à la dégradation du milieu ° maintenir l’accès à la rivière pour les différents usagers ° assurer la stabilité des berges ° éliminer les espèces indésirables végétales (peupliers, résineux) et animales (ragondins, écrevisses) présentes à l’intérieur ou sur le bord du cours d’eau ° favoriser le développement des espèces endogènes ou planter des essences adaptées ° entretenir les secteurs nettoyés et consolidés. Cependant, toutes ces recommandations ne sont nécessaires que lorsqu’il y a des enjeux écologiques ou humains.

Zones humides De plus, il est nécessaire de préserver les zones humides car ce sont des écosystèmes particulièrement riches. Elles ont des propriétés auto épuratrices essentielles au milieu. Ce sont également des zones tampons qui préservent des crues et restituent de l’eau à la rivière pendant l’étiage. Il faut sensibiliser les agriculteurs pour qu’ils utilisent en priorité les surfaces disponibles avant de drainer les zones humides surtout dans cette vallée où les étiages sont sévères.

Plans d’eau Dans un premier temps, il apparaît indispensable de développer la connaissance autour des étangs (localisation précise, quantité, impact sur le milieu). Enfin, il faut prévoir leur réhabilitation pour minimiser leur impact sur le milieu et un aménagement adapté selon leur utilisation.

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3) Le développement touristique Les attentes sont importantes en ce qui concerne le secteur touristique. Ainsi, il s’agit de : ° favoriser l’accès au logement notamment des gîtes, chambres d’hôtes… ° optimiser le capital territoire, paysage et environnement en confortant des projets collectifs (intercommunaux, groupements…) et individuels ° aménager et restaurer les paysages et les vestiges de ce territoire ° développer et harmoniser les signalétiques révélant une unité territoriale ° mettre en réseau les différentes richesses patrimoniales et identifier des thématiques ° organiser de manière pérenne un tourisme vert de qualité autour de la vallée de l’Auvézère

Il est également nécessaire de concilier les différents usages, ce qui n’est pas chose aisée. Par exemple, une installation touristique dans un milieu écologiquement riche entraîne la dégradation du site liée à la fréquentation humaine trop importante.

Conclusion

Le bassin de l’Auvézère est un secteur très agricole relativement préservé d’une industrialisation poussée et d’un tourisme de masse. La vallée comporte un certain nombre de zones remarquables sur le plan écologique. D’ailleurs, une dynamique touristique pourrait être développée autour de ces zones. Ainsi, l’enjeu de qualité bactériologique est particulièrement important si l’on veut promouvoir les activités de loisirs aquatiques. Durant la période estivale, le déficit en eau a amené la création du PGE qui devrait permettre de concilier les usages pour préserver la ressource en eau. Toutefois, l’ensemble des préconisations établies dans ce rapport seront reprises dans les différents volets du futur SAGE Isle Dronne et pourront permettre une gestion coordonnée sur ce territoire.

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Bibliographie

[1] DIREN Limousin (juin 1990-octobre 1991) – Etude de la qualité des eaux de l’Auvézère et de ses affluents.

[2] PEYRAMAURE Sandra, Thèse de la Faculté de Pharmacie de Limoges (2003) – Etude de la qualité des eaux de l’Auvézère Périgourdine en 2001

[3] CAUE de la Dordogne (septembre 2001) – La haute vallée de l’Auvézère

[4] IGT Environnement (avril 2004) – Etude du réseau hydrographique des cours d’eau sur le territoire du SICREL, Document de Synthèse

[5] MOULINS DE FRANCE, n°44 (octobre 2000)

[6] CAUET Yann, EPIDOR (1997) – Etude de la qualité des eaux superficielles du bassin versant de l’Isle

[7] DIREN (2003) – Mesure des pesticides en Limousin, Bilan du suivi réalisé en 2003

[8] www.prim.net (base Corinthe)

[9] SAFEGE (novembre 1993) – Etude de restauration des berges, Rapport Général

[10] sites internet DIREN Limousin et DIREN Aquitaine

[11] CPIE Corrèze (2001) – Etude du bassin versant de l’Auvézère, Opération de type Agri-

Mieux

[12] EPIDOR (mai 2004) – Plan de gestion des étiages Isle Dronne, protocole et annexes

[13] EPIDOR (décembre 2005) – Volets du SAGE Isle Dronne, Document de travail

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ANNEXES

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Carte 1

33 L’Auvézère, un affluent de l’Isle

Carte 2

34 L’Auvézère, un affluent de l’Isle

Annexe 1

Population Superficie Code INSEE Nom de commune totale totale (ha) 19011 ARNAC-POMPADOUR 1384 1509 19022 BENAYES 294 2312 19025 BEYSSENAC 355 1830 19059 CONCEZE 405 1344 19094 JUILLAC 1131 3314 19121 LUBERSAC 2225 5746 19129 MASSERET 631 1355 19144 MONTGIBAUD 247 1399 19198 SAINT-ELOY-LES-TUILERIES 127 913 19216 SAINT-JULIEN-LE-VENDOMOIS 316 2329 19223 SAINT-MARTIN-SEPERT 264 1571 19230 SAINT-PARDOUX-CORBIER 335 1744 19239 SAINT-ROBERT 348 608 19243 SAINT-SORNIN-LAVOLPS 989 1536 19248 SAINT-YBARD 602 3005 19250 SALON-LA-TOUR 739 4301 19253 SEGONZAC 241 2021 19254 SEGUR-LE-CHATEAU 248 948

24004 AJAT 289 2195 24009 ANLHIAC 306 1186 24019 AZERAT 414 2005 24021 BADEFOLS-D'ANS 463 1834 24026 BASSILLAC 1810 1873 24044 BLIS-ET-BORN 340 2020 24046 114 1190 24047 LA BOISSIERE-D'ANS 228 833 24066 BROUCHAUD 181 1194 24103 LE CHANGE 553 1622 24120 CHERVEIX-CUBAS 610 1496 24121 CHOURGNAC 58 696 24136 157 955 24147 CUBJAC 655 2062 24162 ESCOIRE 437 394 24166 EYLIAC 655 2274 24192 GABILLOU 90 791 24196 GENIS 508 2592 24202 GRANGES-D'ANS 217 1181 24210 HAUTEFORT 1200 2568 24241 LIMEYRAT 442 1972 24284 MONTAGNAC-D'AUBEROCHE 107 1002 24302 NAILHAC 285 1935 24320 PAYZAC 1061 4772 24339 PREYSSAC-D' 117 338 24397 SAINT-CYR-LES-CHAMPAGNES 298 1581

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24401 SAINTE-EULALIE-D'ANS 290 1183 24464 SAINT-MESMIN 295 2958 24473 SAINTE-ORSE 366 2354 24475 SAINT-PANTALY-D'ANS 157 1061 24491 SAINT-RABIER 510 1587 24493 SAINT-RAPHAEL 95 713 24507 SAINTE-TRIE 149 1091 24515 SALAGNAC 1000 908 24526 SAVIGNAC-LEDRIER 757 2690 24545 137 1002 24546 TEMPLE-LAGUYON 44 294 24550 THENON 1233 2592 24555 TOURTOIRAC 627 2543

87039 CHATEAU-CHERVIX 725 5105 87049 COUSSAC-BONNEVAL 1404 6673 87071 GLANDON 790 2747 87088 MAGNAC-BOURG 803 1511 87095 MEUZAC 707 4340 87120 LA PORCHERIE 626 3134 87127 LA ROCHE-L'ABEILLE 568 3656 87146 SAINT-GERMAIN-LES-BELLES 1136 3728 87187 SAINT-YRIEIX-LA-PERCHE 7787 10098

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Annexe 2

Les différents pesticides analysés : résultats

Source : DIREN Limousin

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Annexe 3

Les points de prélèvem ent IB G N

Source : Thèse de Peyramaure Sandra

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Annexe 4

Pertes karstiques entre T ourtoirac et le Change en juillet 2004

TOURTOIRAC EN M3/S CHANGE EN M3/S différence TOURTOIRAC CHANGE

1,34 0,971 -0,369 2 1,21 2 0,902 -0,308 3 1,15 3 0,77 -0,38 4 1,34 4 0,852 -0,488 5 1,53 5 1,02 -0,51 PERTES KARSTIQUES 6 1,75 6 1,02 -0,73 7 1,63 7 1,09 -0,54 8 1,79 8 0,983 -0,807 9 3,06 9 2 -1,06 10 9,35 10 9,66 0,31 11 4,17 11 6,32 2,15 12 3,41 12 3,56 0,15 13 3,92 13 4,33 0,41 14 2,85 14 3,59 0,74 15 2,33 15 2,55 0,22 16 2,21 16 2,05 -0,16 17 13,3 17 13,6 0,3 18 9,39 18 13,7 4,31 19 11 19 14,4 3,4 20 7,52 20 10,5 2,98 21 10,2 21 12,7 2,5 22 5,52 22 8,24 2,72 23 3,9 23 5,55 1,65 24 5,89 24 5,84 -0,05 25 5,17 25 7,25 2,08 26 4,66 26 5,69 1,03 27 3,66 27 4,98 1,32 28 3,07 28 4,05 0,98 29 2,94 29 3,6 0,66 30 3,05 30 3,37 0,32 31 2,72 31 3,23 0,51 Données Banque HYDRO

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Annexe 5

Ensem ble des ouvrages de l’Auvézère

D ans la partie Lim ousine D ans la partie D ordogne

Type et nom de l'ouvrage Busage sous la route de la Freunie Pont de la D20 Pont de la D85 Seuil du moulin de las Bordas Pont de las Bordas Ancien pont de las Bordas Seuil du moulin des Pessotas Pont de la D20 Montville Pont de Montville Seuil de Montville Seuil du moulin de Chauffour Pont du moulin de Chauffour Seuil du moulin de la Borie Passerelle de la Borie Seuil de la prise d'eau de Lubersac Seuil des 4 moulins Pont de la D901 Seuil du moulin de la Fragne Pont de la Fragne Passerelle de la Fragne Pont de la voie SNCF Seuil du moulin de la Douverie Pont du moulin de la Douverie Pont de la D149 Seuil du moulin de la Jante Passerelle du moulin de la Jante Pont de la D126 Pont de Lachenau Seuil du moulin du bourg de Ségur Passerelle au bourg de Ségur Pont de Ségur-le-château Seuil de la Minoterie Pont de la D6 Seuil du moulin des Carderies Passerelle des Carderies Seuil du moulin des Papèterie Source : IGT Environnement Et SAFEGE

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Annexe 6

R encontre avec le m aire de H autefort :

Eaux usées : 2 STEP sont présentes sur la commune avec une capacité totale de 250 habitants. La STEP de St Aignan rejette les eaux dans la Beuze et la STEP de Hautefort dans la . Les stations sont de type filtre planté de roseaux depuis 4 ans. Le suivi est assuré par le SATESE. Il n’y a pas d’assainissement non collectif.

Eau potable : Elle est géré par le Syndicat d’Adduction d’Eau Potable (8 communes concernées). Le prélèvement se fait en nappe et se situe à la Rougerie. La qualité est globalement bonne sauf parfois une teneur en fluor élevée. Un investissement matériel sur la station est prévu prochainement pour régler ce problème. Il n’y pas de nitrates ni de pesticides.

Agriculture : secteur agricole avec exploitations d’élevage et de noix. Il y a peu d’irrigation.

Industrie et artisanat : pas de grosses industries consommatrices d’eau ni d’artisanat.

Tourisme : La saison touristique s’étend de Pâques à la Toussaint. Il y a un beau château qui a réalisé 66000 entrées en 2005. Actuellement la vallée attire une clientèle de passage. En effet, il y a un réel problème au niveau du développement touristique en terme de capacité d’accueil sur la commune. Il y a un petit camping (50 emplacements) et peu d’hôtels. Pour améliorer l’accueil et allonger la durée de séjour des touristes, un hôtel est en construction et un projet d’ouverture d’une grotte est en cours. Au niveau des loisirs aquatiques, il y a des plages non surveillées, une association de loisirs (Vert Auvézère) qui des canoës. Au niveau de la pêche, cela se situe à l’étang du coucou alimenté par le thevenaud et se jette dans la beuze. L’Auvézère est alimentée principalement par les eaux de ruissellement donc la qualité n’est pas très bonne.

Gestion du cours d’eau : Problème de sécheresse, le cours d’eau reste à sec pendant plusieurs semaines ce qui cause une mortalité chez les poissons. Les crues sont en général rapides et de courte durée. De manière générale, il y a peu d’eau dans le cours d’eau => peut être rétablir des barrages. Les propriétaires n’entretiennent pas les berges (animaux morts, déchets se prennent dans les arbres) et problèmes de ragondins et présence de poissons chat. Il n’y pas de programme d’entretien ni par les syndicats ni par les sociétés de pêche.

Déchets : Il s’agit d’un tri sélectif en apport semi-volontaire. La mairie fait des efforts de communication depuis 4 ans sur le sujet. Mais le système n’est pas très satisfaisant, surtout par rapport au mode de collecte. Il y a une déchetterie et le centre de tri se situe à . Un projet d’incinérateur est en discussion mais cela pose des problèmes. Les déchets sont gérés au niveau d’un syndicat.

41 L’Auvézère, un affluent de l’Isle

Les boues de STEP sont incinérées à Brive. Un plan d’épandage a été envisagé mais il était trop contraignant pour les agriculteurs.

R encontre avec le m aire de Lubersac :

Eaux usées : Il y a une STEP de 16500 eqH. Cette station existe depuis 1980 mais les deux principales industries de la commune n’y sont raccordées que depuis 91 pour les abattoirs et 96 pour la conserverie. Le rendement épuratoire est bon pour les principaux paramètres (NTK, PT, DCO), de l’ordre de 95%. Il y a très peu d’ANC. Le contrôle et le suivi de la STEP est effectué par le SATESE. Les boues de la STEP sont valorisées par voie agricole ou par compostage (mise en andains, site situé au niveau de la déchetterie)

Eau potable : La gestion est assurée par le Syndicat Intercommunal de l’Auvézère (26 communes). Il y a deux captages : à Benayes et Mongibaud sur des sources et un à Lubersac aux « Quatre Moulins » sur l’Auvézère. La qualité de l’eau brute est correcte, il n’y a que très peu de pesticides. Le traitement est simple.

Agriculture : Dominance de l’élevage et de la pomiculture. Souvent les exploitations sont mixtes. Il y a peu de prélèvements d’eau.

Industries : Les deux principales industries sont la conserverie et l’abattoir. Remarque : Il existe sur la commune de Lubersac, un CET de classe 3 qui recueille les déchets ultimes du BTP.

Tourisme : En période estivale, la population augmente de 30%. L’attrait touristique de la zone est surtout lié à la proximité géographique de Pompadour. Des efforts sont faits pour fidéliser la clientèle et accueillir de nouveaux touristes. Un grand camping existe avec une piscine municipale. La capacité d’accueil est augmentée grâce à la construction de chalets locatifs. L’office du tourisme renforce sa qualité d’accueil auprès des visiteurs (en 1995, il y avait 850 passages, en 2005, 10850 passages !). L’aménagement du bourg permet aussi d’attirer plus de touristes chaque année. Il n’y a pas d’activité de loisirs aquatiques comme les canoës.

Gestion du cours d’eau : Le Syndicat (SICREL) a une compétence en matière d’aménagement du cours d’eau Auvézère. Il a organisé une campagne de nettoyage sur son territoire après la tempête de 1999. Son principal rôle est d’aménager des espaces autour du cours d’eau, l’équipe entretient les berges et les sentiers. La Boucheuse est concernée par le territoire du syndicat sur 5 kms.

Il y a une pisciculture privée à Ségur-le-Château et une AAPPMA à Lubersac. Le syndicat a réalisé un bilan piscicole avec le bureau d’études IGT et le CSP.

42 L’Auvézère, un affluent de l’Isle

En projet, la réintroduction d’une espèce végétale aquatique : la renoncule aquatique.

La sécheresse est fréquente en été, les crues sont par contre de moindre importance depuis le nettoyage.

Déchets : Il n’y a pas de tri sélectif sur la commune, mais il existe une déchetterie pour les principaux déchets encombrants et dangereux des ménages. Depuis l’ouverture de cette installation, il y a moins de décharges sauvages.

R encontre avec 2 présidents d’AAPPM A :

Nous avons rencontré 2 présidents d’Association Agréée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA). Il s’agit des présidents de :

-l’AAPPMA de Lubersac -l’AAPPMA de Pompadour

Ils n’ont dans l’ensemble pas constaté de pollution particulière malgré certaines remarques pouvant être faites : -l’emploi de produits phytosanitaires pour nettoyer les abords des ruisseaux -la « mort » de certains petits ruisseaux passant au milieu de différentes cultures où on ne retrouve plus aucun poisson.

Pour eux, la qualité de l’eau s’est même améliorée ces dernières années. En effet, la conserverie de Lubersac, les abattoirs, la station d’épuration ou encore l’usine de traitement de l’eau potable ont été obligé d’améliorer leurs traitements des rejets.

Ils ont tout de même constaté une baisse du nombre de poissons par rapport aux dernières décennies mais il est vrai que cette constatation est assez générale et concerne tout notre territoire. Il est toutefois difficile de dire si cette baisse de population des rivières de première catégorie est la conséquence de différentes pollutions ou bien si il s’agit d’autres phénomènes comme la multiplication des étangs (mal équipés pour la plupart) par exemple. Malgré tout, ils ont constaté par la pratique de la pêche mais aussi par une pêche électrique réalisée sur un des affluents de l’Auvézère un retour progressif de poissons typiques des rivières de première catégorie : le goujon et le vairon ce qui est tout de même bon signe, ces poissons « n’appréciant guère la pollution ». Cela dit il y a beaucoup de cyprinidés particulièrement des chevesnes sur la partie basse de l’Auvézère au détriment de la truite, ces poissons résistant particulièrement bien à la pollution. Il y a également beaucoup d’écrevisses américaines.

Toutes ces données concernant la vie piscicole sont toutefois difficilement exploitables du fait du rempoissonnement effectué chaque année.

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