Education Artistique Et Culturelle Histoire Des Arts, Itinéraire De La
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Education artistique et culturelle Histoire des arts, itinéraire de la danse C Charvet-Néri janvier 2009 CPD EPS IA Rhône 1 Education artistique et culturelle, à travers des extraits d’œuvres chorégraphiques Le tour du monde en 8O danses C Picq Maison de la danse de Lyon En préambule : L’Education artistique et culturelle s’appuie sur le lien indissociable entre une pratique artistique et une éducation culturelle. C’est dans des aller- retours permanents entre une pratique artistique et des connaissances et rencontres culturelles (lieux, œuvres, artistes) que tous les élèves pourront se forger progressivement une identité à partir de laquelle il pourra s’inscrire dans la culture de leur temps. Ce document prend appui sur trois entrées pour aborder l’histoire de la danse, ceci permettra d’établir des liens entre les différentes disciplines, objectif de l’enseignement de l’histoire des arts à l’école. o chronologique, o thématique : les fêtes, les saisons, la ville o notionnel : les plans, les répétitions, les citations, la déformation Une société évolue dans ses pratiques corporelles comme dans ses normes culturelles, chaque peuple pour des motifs différents danse. Ainsi, la danse peut représenter un rituel, un divertissement, un art. Au fil du temps, ces différentes fonctions se sont progressivement différenciées, enrichies et construites, en trouvant un écho ou une utilité plus ou moins importante dans chaque société en lien étroit avec le contexte politique, social et culturel. Les fonctions de la danse et ses pratiques sont donc multiples et multiformes. Les danses rituelles, et traditionnelles ont traversé les âges, certaines danses se sont transformées en danse de divertissement, de bal et de salon, d’autres en danse de spectacle pour s’imposer comme discipline artistique. Le premier parti pris du document est de donner quelques repères sur l’itinéraire de la danse en insistant davantage sur « l’histoire du ballet occidental ». Cette approche correspond davantage aux pratiques de danse majoritairement enseignées dans le cadre des programmes. Le second parti pris est de s’appuyer essentiellement sur les traces vidéo disponibles dans le DVD « Le tour du monde en 8O danses » réalisé par C Picq avec la collaboration d’A Bedou et édité par la Maison de la danse de Lyon. Ces DVD constituent des outils appréciables car ils ont été conçus pour permettre cette pluralité d’approche, le DVD B propose des scénarii qui viendront compléter les propositions faites ici. Vous trouverez dans les encadrés ci dessous le numéro de l’extrait choisi dans le DVD, le chorégraphe, les auteurs de la musique et du décor, le pays d’origine, l’année de création et un bref résumé de ce qu’est cet extrait. Ce document a été réalisé à partir de différentes sources documentaires : - Histoire de la danse en occident P Boursier Seuil 1978 - Wikipedia Histoire de la danse et du cirque 2008 - Encyclopédie Universalis 2007 - L’histoire de la danse, Repères dans le cadre du diplôme d’état Centre National de la Danse 2000 Tableau synoptique - Livret d’accompagnement des DVD 2 APPROCHE CHRONOLOGIQUE 1. Danse à travers les âges : danses rituelles, religieuses, traditionnelles Elles occupent une place importante dans la vie de l’humanité ; elles peuvent être une sorte de communion mystique dont les moyens et les buts recherchés divergent avec les croyances. Elles sont l’affirmation d’une culture. Certaines ont traversé les âges. Nous en retrouvons trace dans certaines productions. Les danses rituelles : sorte de frénésie rythmique à partir de laquelle le danseur rentre en communion avec le monde surnaturel : le danseur croit capter une force et l’asservir (Les danses de fécondité, de fertilité, danses guerrières, totémiques…) 27 Yenendi Les hommes qui font la Le Yenendi est une cérémonie annuelle des Songhay, danse de possession, symbolique par sa pluie Niger 1951 spiritualité. Cette danse sert à communiquer avec les dieux. 28 Danse traditionnelle Rarahipas Tarahumaras La danse est une prière à usage social, danses divinatrices. Elle s’intègre entre des sports et des Pérou jeux lors de grandes fêtes. 48 Danse traditionnelle La danse de ciseaux Danse ancestrale rituelle. Les danseurs sont les intermédiaires entre les hommes et l’esprit des Pérou musique montagnes, leur danse est un appel à Pachamama divinité de la terre pour qu’elle envoie la traditionnelle fertilité. 32 Haifa Bouzouita Danse orientale orchestre La danse et le chant sont les éléments centraux de la fête (keif). La danseuse improvise suivant Mohamed Abid son caractère et son public en accord avec la musique. 1998 Tunisie La danse orientale se veut symbole de la vie et de la maternité, spécifiquement féminine. Les danses sacrées : cherchent à créer une communion mystique avec l’homme et la nature. Ces danses font davantage appel au symbolique et supposent des conventions et sont souvent pratiquées par des initiés, des confréries 31 Kelucharan Mohapatra Danse indienne Odissi Art millénaire indien Le chorégraphe mêle l’art raffiné de l’odissi, symbole de la grâce et de la 1986 féminité et l’abhinaya qui permet au corps de mimer un poème chanté. Grande mobilité du visage, des yeux et des mains. 36 Danse Folklorique Les mille et une voix Danse exclusivement masculine, elle constitue une expérience mystique. Ils entrent en fusion avec « Les derviches tourneurs » 2001 les planètes tournant autour du soleil. Amour de la science, esprit de tolérance, et amour de la Turquie beauté animent cette confrérie de tarîqa des Mawlawi (fondée au XIIIe) 65 Birju Maharaj Danse Kathak indienne Des influences indiennes et musulmanes. Un accompagnement musical par des percussions et du Musique traditionnelle chant. Le langage chorégraphique est très complexe : il s’appuie sur des gestes très codés (mudra) des mains, des pieds, expression du visage et des positions du corps. Les pieds reproduisent une 3 structure rythmique et deviennent un instrument. (fondée sur le culte de Civa, depuis le v° siècle). Les danses sociales traditionnelles qui sont souvent accompagnées par des airs chantées 33 Danse traditionnelle Bourrées d’Aubrac La bourrée est dansée différemment suivant les régions, à deux ou trois temps. C’est une des 1965 danses les plus anciennes du centre de la France. France Dansée par les hommes et accompagnée par des chants. 3 R Akhmadov Danse Grozny Des enfants dansent : apprentissage des rôles sociaux en Tchétchénie. Une entrée et “ une sortie ” 2002 de scène montrent cet espace symbolique. Costumes traditionnels. Affirmation de leur culture et Tchétchénie de leurs traditions. 2. Epoque Gallo romaine Les romains au début adhérent au culte de Dionysos qu’ils renomment Bacchus et aux danses en arme en célébrant Mars dieu de la guerre. Puis on oublie les origines religieuses, les danses de Bacchus sont interdites pour revenir triomphalement dans les jeux du cirque où la mimique remplace le mouvement. La pantomime frise le grossier. Dans les danses de banquet l’orchestique est bien vite remplacée par l’indécence. Les Pères d’Eglise commencent à se retourner contre la danse, cette position pèsera encore au moyen âge. Les Gaulois apprécient les spectacles. Dans des théâtres gallo romains imposants se produisent des danseurs. 3. Moyen Age : de la danse populaire à la danse de cour L’Eglise du Moyen Age se méfie de la danse car elle n’est pas assez hiérarchisée et tend ainsi à échapper à tout contrôle. Elle condamne donc l’usage de la danse dans le culte. Différents conciles interdisent progressivement ces ébats où le peuple finissait par s’unir au clergé : Tolède 589, Soisson 1456, Bordeaux 1624. La danse des femmes, la danse dans les lieux consacrés deviennent péchés scandaleux et punis. Au XIII° siècle on retrouve dans le « Libre vermell » des moines de Montserrat une allusion à ces danses rituelles. Pendant cette période, il y a un essor de la danse populaire qui est nettement différenciée du culte et recadrée par rapport aux valeurs ecclésiastiques. Pour se distinguer, les classes plus aisées inventent une danse aux structures variables et au rythme changeant (tempo vif ou modéré) « la danse mesurée ». La danse est souvent liée à la chanson. Les chansons à danser sont empruntée à la poésie savante (ballade, rondeau). Les danses : Carole du latin carolla petite couronne ou traduction du mot choréa : les danseurs font une ronde. Rondeau naît de la danse, de la ronde ; le retour du refrain apparaît comme texte poétique en 1230 environ. Farandole danse populaire provençale sur une mesure 6/8 de temps rapide comme la gigue : danse en file. Les danseurs dessinent des figures variées : serpentins, spirales, ils obéissent au chef de file (1° danseur). Des farandoles sont connues depuis l’antiquité grecque et crétoise. (Gounod (Mireille), Bizet (l’Arlésienne) ont écrit des farandoles). Les seigneurs prennent goût aux rondes et aux danses collectives alors que le peuple imite les danses de couple des seigneurs. 4 Au XIII° apparaît un nouveau genre : le ballet Théâtre qui se produit en costume, avec des masques, avec un décor sur un chariot dans les villages ou dans les entremets des banquets, « la momerie » (momer =se déguiser et monon= masque). C’est une sorte de carole burlesque. Le corps et ses expressions sont dissimulés. Dans les cours médiévales, la danse est prisée et progressivement va apparaître « le ballet de cour» 4. Les temps modernes XVI° siècle, sous le règne de François 1°, le temps des princes et des fêtes est revenu. La vie de cour s’organise. Paris est un foyer culturel prédominant. Un maitre à danser est intégré à la vie de la cour, il organise fêtes et réjouissances. Les danses ont une fonction récréative. Les premiers traités de danse apparaissent : Art et instruction de bien danser (vers1495), Manuscrit des Basses Danses de la bibliothèque de Bourgogne (milieu XV°). Les danses de cour sont très prisées à la fin du XVIe siècle.