<<

LAEKEN, NOUVELLE VILLE ROYALE ? Parcours royal à Laeken © TD

chapelle et une crypte © TD

AV. DU GROS TILLEUL royales qui resteront pro- PL. LOUIS STEENS 16 AV. priétés de la nation. Sur DES TAGETE S un budget prévisionnel de 800.000 francs, 500.000 seront récoltés A V . D par souscription publi - E S

S 14 TREMBLES E

12 R 15 que et le solde sera I

AV. DU VIEUX BRUXELLES N PL. DE

PL. DES G LA DYNASTIE A

SAINT- S partagé entre la LAMBERT AV. AV. DE LA DYNASTIE PARC DE LAEKEN cassette royale et la S fabrique d’église.

RCISSE RC ROYAL A N Parmi les 49 projets

DES . AV. DU PA déposés, le jury en 11 V A AV. JEAN SOBIESKI sélectionne trois ITRE AV. DES EBENIERS AV. DES SERIN R. DU CLO GAS AV. et attribue la DES

13 TREM BLES palme à un JARDIN COLONIAL 17 NOTRE- DAM E DE LAEKEN,

S certain Paul DES TREMBLES 8 AV. PARCOURS ROYAL A LAEKEN M EM ORIAL INACHEVE 1 Dubois d’Ixel- AV. D KI ES ROB INIE ROBINIERS les pour son RS DES AV. C’est avec une satisfaction non dissi- R. EMILE WAUTER EMILE R. projet inti- JARDIN JEAN SOBIESKI AV. ROBINIERS Les ambitions d’un monarque DES 18 mulée que la commune de Laeken ap- tulé Toute AV. JEAN SOBIES 9 SQUARE pour sa commune d’adoption prend, le 14 octobre 1850, l’intention DREVE SAINTE- ANNE autre CLEMENTINE du gouvernement belge d’ériger une place qu’un 7 10 R. MEDORI église monumentale à la mémoire de la trône parvis de l’église reine Louise-Marie qu’une santé déli- aurait été 6 Notre- Dame de Laeken cate venait de faire chanceler dans la BLD EMI indigne MONT SAINT- force de l’âge (p.53). Cela faisait belle L R. DU S d’elle E BO 7300 m CKSTA lurette que la vieille église campa- TICULTEUR (Bossuet ). A R LBAN EL gnarde, trônant au milieu de son petit A

R. DES HO V. DU PARC

R. M 3 h30 – 1h30 VRIERE cimetière, devait être restaurée ou E DE R. DES HORTICULTEURSR. DES CHRYSANTHEMES DO R. R. R DU reconstruite. Apprenant la bonne nou- I R

VERDIER O YA ES velle, la fabrique d’église décide aussi- L VIGN

BLDEM ILEBOCKSTAEL 19 R. DES R SQUARE . K tôt d’affecter la somme qu’elle avait AREL BOGA PRINCE CHARLES SQUARE R. DES DU VINGT- ET-UN prévue à cet effet – 150.000 francs – à ARTISTES ERD R. DES ARTISTES JUILLET l’ornementation et à l’ameublement du

S nouvel édifice, à condition toutefois R. DES ARTISTES SQUARE R. DU CHAMP DE LAR. DE COURONNE CARDINAL AV.DU CIMETIERE qu’il soit construit près du cimetière, 4 CARDIJN DE LAEKEN © APR CHRYSANTHEMES PA qu’elle puisse agrandir celui-ci à ses RC ROYAL frais et en conserver le revenu. 2 1 R. MELLERY R. LEOPOLD Ier 3 Un peu moins d’une année plus tard, la

PARVIS fabrique achète le terrain nécessaire à E-DAME 5 NOTR l’extrémité d’une rue à tracer entre le canal et l’ancienne église, l’actuelle © CIRB avenue de la Reine. Conséquence inat- A l’extrémité de l’avenue de la Reine, la perspective urbaine. Le tunnel jouxte tendue de cette implantation, le chœur transformée en autoroute urbaine en le passage Chambon, aux belles colon- sera orienté vers le nord, et non vers prévision de l’exposition universelle de nes en fonte et balustrades en pierre, l’est, comme le veut la tradition. Le 1935 lorsqu’un passage souterrain a été aménagé par l’architecte du même nom programme du concours d’architecture creusé sous la voie ferrée, l’église Notre- pour permettre le passage des piétons qui est lancé dans la foulée décrit une église paroissiale d’une capacité de Dame de Laeken offre la fine silhouette sous le chemin de fer. 2.000 personnes avec, en annexe, une de sa façade rénovée en point d’orgue à Eglise inachevée 456 depuis 1872 457 LAEKEN, NOUVELLE VILLE ROYALE ? Parcours royal à Laeken

L’architecte qui se cache derrière ce mal surveillés, rien ne sera épargné à C’est sans doute ce qui fait l’intérêt nom d’emprunt, particulièrement cet t e église dédiée à Not re- Dame. La © TD principal de cette église aux yeux de commun, n’est autre que Joseph Poe- nef est sous toit depuis quatre ans l’archéologue contemporain. Sa sil- laert. A la variante néo-romane en quand, enfin, la charpente métallique houette élancée et gracile dans la brique rouge sommée d’une flèche du dôme de la chapelle royale est perspective contraste avec l’intensité unique choisie par le jury, Léopold Ier réceptionnée. Nous sommes alors le 6 dramatique de ses formes boursou- préférera une version néo-gothique juin 1865. Mis en cause de manière flées une fois qu’on la contourne. Au- proposée aussi par l’architecte. récurrente, Poelaert démissionne deux delà du transept et tout autour de la Encore sera- t - elle sérieusement semaines plus tard. De son propre aveu, chapelle royale octogonale, pinacles, amendée pour en faire un monument il n’a pas d’aptitude aux calculs d’ingé- contreforts, gargouilles, gables non digne de ce nom, d’autant que le nieur. Il va le confirmer avec éclat au sculptés apparaissent alors comme gouvernement a fini par accepter de chantier du palais de justice, l’œuvre à autant de poings noirâtres dressés mettre la main au portefeuille. Libéré laquelle il entend se consacrer désor- vers le ciel. de cette contrainte, Poelaert agrandit mais exclusivement (p. 180). Seule la façade monumentale, l’édifice, le pare de pierres sculpt ées Mis sous pression par ses pairs, récemment net t oyée et rest aurée des pieds à la tête, le garnit de trois Auguste Payen lui succède mais ne (Francis Metger et associés, 2003- tours à portail et remplace le bois des Chapelles latérales parvient pas à achever l’édifice avant 2006), illustre son style ogival avec charpentes par de l’acier. de céder le témoin à Antoine Trappe- Curt e (p.374) de la façade orientale, bonheur : double étage à trois gables En posant solennellement la première niers. Léopold II assiste, le 7 août 1872, entre tour et transept (1876). Des moulurés hérissés de fleurons, multi- pierre de l’édifice le 27 mai 1854, en à la consécration d’un mémorial aux vitraux sont également commandés au ples arcs en lancette, colonnettes, présence de tout le gratin du pays, façades non sculpt ées. Prat ique assez peint re brugeois Jules Dobbelaere rosaces ajourées, fenêt res t rilobées, Léopold Ier ne soupçonne guère qu’il courante à l’époque, les pierres les plus (1859-1916) tandis que le parvis est et c. Très élancées grâce au resserre- n’en verra, pas plus que ses succes- délicat es avaient ét é mises en œuvre converti en square et équipé de rampes ment des piliers à faisceaux de colon- seurs, l’achèvement . Remise t ardive dégrossies, à la fois pour gagner du d’accès latérales. Pendant ce temps-là, nettes et aux arcs en lancette des des plans de détail et devis par l’ar- temps et éviter des écornures, avant les intempéries rongent l’édifice, les fenêt res, les t rois nefs int érieures ne chitecte, discussions interminables et d’être sculptées au ciseau. Apte au ser- toits percent et les pierres tombent. A sont pas en rest e. D’ét roit s bas- côt és, changements sur de nombreux sujets vice malgré des malfaçons et un entre- l’exception des réparations indispensa- surmontés d’un triforium richement – dont le choix des pierres n’est pas le tien déficient, causes de bien des bles, l’inertie de l’Etat est totale. Si le décoré, servent d’appui aux contre- moindre – adjudications de travaux à désagréments, l’édifice semble aban- roi déplore la situation, il ne semble forts et arcs-boutants qui les sou- répétitions, chantier mal organisé et donné à son t rist e sort . De guerre lasse, pas disposé à prendre d’initiative. tiennent. La symphonie gothique, interrompu sans cesse, délais de four- le conseil de fabrique, qui s’était pour- ferment de l’âme divine, tire irrésisti- La situation semble se débloquer au nit ures et dépenses dépassés, manque tant juré de ne pas intervenir dans les blement l’homme vers le haut. tournant du 20ème siècle lorsqu’un chronique d’argent, entrepreneurs travaux d’achèvement, charge Louis de architecte allemand, Heinrich von Chapelle royale Transept est Schmidt, est chargé d’un examen Façade principale depuis le parvis approfondi des fondations et de l’état © TD © TD © TD général du bâtiment. Celui-ci doit per- mettre l’achèvement de la façade prin- cipale d’après les plans du même architecte, associé à Alphonse Groo- thaert. Les fondations vont être consolidées de manière à y juxtaposer une nouvelle décoration néo-gothique en pierre d’Euville. Lorsque la guerre pointe à l’horizon, l’architecte est remercié sans qu’il ait terminé son œuvre. Chargé de la direction des tra- vaux, son acolyte entreprendra diver- ses réparations au sortir du conflit armé mais l’édifice restera définitive- ment inachevé.

458 459 LAEKEN, NOUVELLE VILLE ROYALE ? Parcours royal à Laeken

En sortant de l’église, un petit détour cantatrice Maria de la Felicidad Gar- Ils côtoient, involontairement sans par le cimetière s’impose. A votre droite, CIM ETIERE DE LAEKEN 4 cia, dite la Malibran et son mari, le doute, un des fils naturels de Léopold la masse anguleuse du catafalque du Grand champ des morts à la gloire de violoniste Charles de Bériot ; la pia- Ier et d’Arcadie Claret, Arthur Meyer. poilu inconnu français 2 (Ernest la pierre bleue nationale, dont la niste virtuose Marie Pleyel ; le poète- Signe des temps qui changent, le Salu, Mathieu Desmaré, François Malfait, taille approche des 8 hectares, le dramaturge Michel de Ghelderode 20ème siècle est surt out représent é cimetière de Laeken souffre d’une immortalisé par sa Balade du grand 1927) renferme le corps d’un des 42 sol- par des capitaines d’industrie et des désaffection profonde, malgré le macabre ; le photographe du vieux dats trouvés dans la grande dune de aventuriers: Adolphe Delhaize (Voir classement de certains de ses monu- Bruxelles Louis Ghémar et ses sœurs Lombardsijde au lendemain de la Pre- Un canal dans Bruxelles, p. 135 ) et Fran- ments remarquables. Au milieu d’eux, sous une Ode à l’enseignement t rès mière Guerre mondiale. A gauche de çois Vaxelaire, pères de la grande dis- se dresse le chœur de l’ancienne imagée d’Ernest Carrier- Belleuse, l’entrée du cimetière (n°16), l’ancien tribution ; le promoteur Charles De église Notre- Dame de Laeken (ca décorateur de la Bourse de commerce; Pauw qui, par crainte de promiscuité atelier d’Ernest Salu & fils a été converti 1275) amputée, pour cause de les peint res Fernand Khnopff, Joseph ou souci de confort, monopolise, à lui en musée d’art funéraire 3 à l’ini- vétusté, de sa nef et de son clocher Navez et Xavier Mellery ; les architec- tout seul, sept concessions; le roi du en 1904. Le portail néo-gothique t es Tilman- François et Léon Suys, tiative de l’asbl Epitaaf. Trois générations caoutchouc Constant Jenatzy et son (Louis de Curte) de la chapelle (p.198), Joseph Poelaert de statuaires de renommée s’y sont suc- fils Camille, concepteur d’une voiture Sainte-Barbe, abri provisoire des (p.180), Louis de Curt e (p.374) et Jean cédé entre 1881 et 1983. Nombre de électrique aérodynamique – la défunts de la famille royale, a été Baes; le sculpteur Paul De Vigne; les leurs œu vres se trouvent exposées dans Jamais Contente – qui a dépassé la inséré dans le pignon construit pour minist res et Jules- le cimetière voisin ; vitesse de 100 km/heure; le cigaret- tier Roger Gosset dont la fortune a été accaparée par sa jeune femme. © TD

Ernest Salu © TD © TD (1845-1923) Soupçonnée d’assassinat au point de justifier l’exhumation du corps, elle n’a même pas daigné faire graver son nom sur la tombe. Au nombre des Astrid Maurissen pionniers de la science ou des idées, (1954-1974) notons enfin la présence des méde- cins Raoul et Jean Titeca, de la pre- mière avocate de Belgique Marie Popelin et du journaliste, écrivain et avocat Edmond Picard.

Parmi les rares sculptures qui ornent ces tom- Chœur de l’ancienne église bes, une mention spéciale doit être le refermer par l’architecte chargé de réservée à l’un des sa rénovation, Auguste Van Assche. sept exemplaires Assimiler ce cimetière au célèbre du Penseur d’Au- Père-Lachaise parisien serait abusif gust e Rodin, et un peu prétentieux. Il y a belle acheté en 1927 Catherine Moreau (1844-1922) lurette que les célébrités nationales par un commis- ou locales n’y élisent plus leur der- Emile Bockstael (1838-1920) saire-priseur et nière demeure. Par contre, on y trouve Joseph d’Anethan ; les bourgmestres amateur d’art de nombre d’artistes, d’hommes poli- Emile Bockstael, André-Napoléon Fon- goût, Jef Dillen. Un acte tiques, d’aristocrates ou de hauts tainas et Nicolas Rouppe. Des servi- de courage et de liberté de gradés de l’armée qui ont marqué teurs de la maison royale enfin ont pensée à une époque où le l’histoire du 19ème siècle. Les énumé- choisi de passer l’éternité à l’ombre de sculpteur de génie connaissait

rer tous serait fastidieux et dénué leur patron. C’est le cas de Jules Van encore nombre de détracteurs. © TD d’intérêt. Qu’il nous suffise de men- Praet (p.380), Jules Devaux, Gust ave Max Pelgrims tionner, parmi les plus célèbres: la Stinglhamber et Auguste d’Anethan. (1890-1914)

460 461 LAEKEN, NOUVELLE VILLE ROYALE ? Parcours royal à Laeken

Charles Van Nueten (1899- 1989), auteur de la collaboration du sculpteur Ernest teaux corinthiens. A gauche, un escalier © TD du Planetarium du Heysel et du Cirque Salu et de l’architecte Jean Rombeaux monumental couvert permet d’accéder royal, mais aussi des blocs de logements (1932), s’ouvre le square Princesse au niveau supérieur. La balustrade qui le sociaux disgracieux de la rue Haute et du Clémentine, dessiné autour d’un étang couronne est interrompue par deux quartier des Brigittines; oblong réservé à la pêche à la ligne. Sur imposantes colonnes de granit rose qui sa droite, le pont Colonial 8 relie, dès servent d’appui à des lanternes à cou- Au sommet de la rue du Mont Saint- 1906, l’avenue des Robiniers au futur ronne de bronze; Alban, empruntez le chemin protégé par boulevard de Smet de Naeyer, nouveau une haie. A côté du n°53, une porte Au début de l’avenue, entrez dans le maillon des boulevards de Grande Cein- grillagée vous permet de franchir l’accès parc Jean Sobieski 9 et suivez l’allée qui au parking d’immeubles que vous longe la plaine de jeux. Sur la terrasse au © TD contournez pour descendre vers l’avenue sommet, les jardins du Fleuriste, récemment Jean Sobieski. Face à vous se dresse le aménagés sous la houlette de l’architecte mémorial à Emile Bockstael 7 , paysagiste Axel Demonty, sont dissimulés Gare de Laeken bourgmestre de Laeken de 1877 à 1920 derrière un épais rideau d’arbres; En quittant le cimetière, rejoignez et principal soutien local aux entreprises er Longez l’allée en contrebas jusqu’à la rue Léopold I qui se faufile entre léopoldiennes. Derrière ce monument né son mur et la gare désaffectée de l’entrée des jardins du Fleuriste 10 ;

Laeken 5 (p. 365). C’est un harmonieux © TD Prenez votre temps pour découvrir pavillon néo-renaissance logé en léger les abondantes plantations qui garnis- surplomb au fond d’un jardinet en gra- sent ces jardins à vocation didactique, si dins. De forme rectangulaire, il présente, savamment dessinés; sur ses deux niveaux, des baies surbais- Escalier monumental du pont En quittant les jardins du Fleuriste, sées sur un fond de brique rouge strié de ture (p.335). Remarquez son superbe descendez par l’allée qui longe l’avenue bandeaux de pierre. Les lucarnes de la tablier métallique dressé entre deux des Robiniers; toiture mansardée sont décorées d’un imposantes culées et soutenu par deux petit fronton; rangées de colonnes de fonte à chapi- Par le tunnel pour piétons, vous débouchez dans le jardin colonial 11 . Avant le pont qui enjambe la voie © TD Dans le fond, la villa de style cottage ferrée, tournez dans la rue du Champ de normand est une œuvre d’Octave Flan- la Couronne; neau (1908). Elle était considérée Parcourez la bien nommée rue des comme un modèle de pavillon colonial : Chrysanthèmes; trois portes du rez-de-chaussée s’ou- Emile Bockstael (1838-1920) Longez l’avenue des Artistes sur vrent sur des terrasses surplombées de quelques mètres; larges toitures à croupettes empêchant le soleil de surchauffer les pièces. Poursuivez la rue des Chrysanthèmes © TD

qui passe entre une école et le square © TD Prince Charles;

Par la rue des Horticulteurs, vous rejoignez le boulevard Emile Bockstael ;

Laissez- le sur votre gauche pour grimper la rue du Mont Saint-Alban, bordée de maisons assez quelconques, à l’exception sans doute du n°47 (1930) 6 , œuvre de l’architecte moderniste

Rue du Mont Saint- Alban, n° 47 Lanternes du pont Villa normande du jardin colonial 462 463 LAEKEN, NOUVELLE VILLE ROYALE ? Parcours royal à Laeken

Sortez du jardin colonial en laissant le cot- tage normand sur votre droite. En face, DES JARDINS DEDIES A L’HORTICULTURE l’église néo- gothique Saint- Lambert Suite à l’acquisition par La vaste propriété est désormais divi- 12 a été édifiée en 1906 par l’architecte Léopold II, de la villa sée en t rois part ies dist inct es dédiées Charles De Maeght à l’emplacement d’une

© AVB, C9152 construite par Victor- à l’horticulture: le jardin colonial et chapelle provisoire. Le quartier était alors Vanderborght (1885), en ses plantes tropicales, le jardin Van- en pleine expansion. Dans le haut du bou- contrebas de la rue des derborght transformé en grenier à levard du Centenaire, vous apercevez le Robiniers, les collections légumes, fruits et fleurs du palais célèbre (André Waterkeyn, y sont d’abord déplacées royal et , en cont rebas, le verger. De avant de rejoindre un petits arbres fruitiers exotiques – André et Jean Polak, 1958) et la silhouette complexe plus ambitieux orangers, citronniers, pêchers et abri- en gradins du grand palais du Heysel de serres le long de l’ave- cotiers – y sont cultivés en pots dans (Joseph Van Neck, 1935); nue Jean Sobieski. Quat re des serres surchauffées. Suivant une ans plus tard, le roi y a Sur le coin droit de la place Saint- fait l’acquisition d’une Lambert, empruntez le sentier qui longe © TD langue de terre allongée les voies de tram. Vous aboutissez au dont il confie l’aménage- cœur du parc de Laeken (p. 372) ; Villa Vanderborght ment à Henri Maquet . Les serres de plantes tropica- Remontez l’avenue des Tagètes et, les sont adossées perpen- au- delà de l’avenue des Trembles qui Ces jardins qui bordent la voie d’accès diculairement à quatre galeries plus longe le domaine du Stuyvenberg 13 au plateau du Heysel proviennent du hautes destinées aux grandes plantes. (p. 390) dont on aperçoit la ferme Rose et patrimoine que Léopold II a offert à la L’ensemble est précédé d’un grand hall la villa familiale de la princesse Astrid, Belgique par le biais de la Donation métallique ou orangerie, relié par un l’avenue des Seringuas; royale. Il les avait acquis à l’origine pont métallique à sa propriété. pour abriter des collections de plan- Par l’avenue des Narcisses, grimpez Passerelle des jardins du Fleuriste tes en provenance de l’Etat indépen- sur la colline qui abrite le monument

dant du Congo, à l’étroit dans sa © TD à la Dynastie 14 (p. 374). Le panorama propriété du Stuyvenberg. Le roi avait sur la ville à partir de ce point culminant en effet chargé l’Horticulture colo- niale de répertorier, de cultiver et de vaut le déplacement. Derrière le monu - faire connaître toutes les plantes ment, le dôme de la villa du Belvédère

int éressant es du pays. Rassemblées à Autour des bassins du jardin du Fleuriste 15 (p. 394) dépasse le mur d’enceinte qui l’initiative d’un éminent botaniste de protège la vie privée de la famille royale; l’Institut agronomique de Gembloux, mode répandue à l’époque, ceux-ci Emile Laurent, celles-ci avaient étaient servis à table lors des ban- Descendez ensuite l’avenue de la d’ailleurs connu un franc succès aux quets, permettant aux convives de Dynastie qui fait face à l’entrée du expositions internationales de Tervu- cueillir les fruits de leur choix. domaine royal de Laeken (pp.408 à 439). En ren (1897) et de Paris (1900). Mais la Si les collections de plantes tropica- longeant l’avenue du Parc Royal vers la mission était plus large et visait aussi les, incluses dans la Donation royale gauche, vous pouvez rejoindre le carre- à introduire au Congo d’autres plan- à la mort du roi, ont rejoint le Jardin four du Gros Tilleul et l’ensemble archi- t es t ropicales int éressant es, comme Botanique lors de son transfert à certaines variétés plus robustes de tectural exotique formé par le pavillon Bouchout , vers 1951, les serres ont café et de cacao en provenance chinois et la tour japonaise 16 (p. 397) ; encore servi à la production de la d’Asie. En plus des collections de décoration florale de l’exposition uni- A la moitié de l’avenue de la Dynas- plantes africaines, le Jardin botanique verselle de 1958. Faut e d’ent ret ien, tie, traversez les pelouses en ligne droite bruxellois avait donc pour mission de elles sont tombées en ruine et les jar- développer des plantes tropicales qui aboutissent, en contrebas, sur la frêle dins ont été réaménagés par l’Etat envoyées ensuite à un jardin congo- silhouette de la chapelle Sainte- belge en 1978. lais pour les cultiver sur place. Anne ;

464 465 LAEKEN, NOUVELLE VILLE ROYALE ? Parcours royal à Laeken

LA CHAPELLE de l’avenue du Parc Royal en a pro- © DEXIA SAINTE- ANNE, fondément modifié la physionomie. HAUT LIEU DE PELERINAGE 17 Au pied de la chapelle, la fontaine Sainte- Anne ou des Cinq- Plaies a Autrefois haut lieu de pèlerinage, la remplacé une source miraculeuse qui frêle silhouette blanche de la chapelle jaillissait au pied d’un chêne dans Sainte-Anne, coiffée d’ardoises et d’un lequel était gravée l’image de la mère clocheton minuscule, dégage un de Marie. Les pèlerins venaient y charme réel. Sa construction remonte implorer la guérison de leurs maux : sans doute au 14ème siècle. La drève fièvre, crampes, troubles de la vue, Sainte- Anne, qui reliait autrefois l’é- etc. A la demande de son directeur glise Notre-Dame à la chapelle, qu’elle spirituel, Andres de Soto, qui esti- longeait sur sa gauche au terme d’un mait qu’elle devait remercier le Sei- parcours de 662 mètres, avait été gneur de l’avoir guérie d’une fièvre aménagée et bordée de quatre rangées brûlante en s’abreuvant à la source, de tilleuls par Jacques Francart, archi- l’infante Isabelle avait fait aménager tecte de l’infante Isabelle (ca 1623), la source en fontaine monumentale,

propagatrice zélée de la contre- © TD cinq filets d’eau émergeant d’une réforme et du culte marial. Désespé- Chapelle Sainte- Anne rosace dans un bassin de pierre. Elle rant d’avoir un enfant, condition mise lit é. Cet t e drève, réservée aux pèlerins, est alimentée aujourd’hui par un en 1598 à la cession des Pays-Bas était fermée de barrières pour en puits dont le trop-plein se déverse méridionaux par son père Philippe II, défendre l’entrée aux carrosses et dans les étangs du domaine royal. La elle multipliait ses dévotions à la mère aux animaux ennemis de la politesse balustrade en fer forgé a été ajoutée de la Vierge, qui, selon la tradition du chemin… et bordée de chapelles en 1869 pour des raisons de sécurité, apocryphe, n’aurait enfanté qu’au célébrant les sept joies et les sept dou- après que la commune eut envisagé terme d’une longue période de stéri- leurs de la Vierge. Le talus en remblais de combler le creux. Source Sainte- Anne

Un chemin dans le bois qui sépare © TD l’avenue du Parc Royal de la drève Entrée monumentale du domaine royal de Laeken Sainte-Anne permet de longer cette der- nière sur quelques dizaines de mètres avant de l’emprunter à hauteur de l’arrêt de bus. A votre droite s’étend le vaste complexe de la caserne des Grena- diers 18 (p.388) ;

Au bout de la drève Sainte-Anne, rejoignez le trottoir de l’avenue du Parc Royal. En face s’ouvre le charmant petit square du Vingt- et- un juillet 19 (p.384) qui mérite assurément un détour ; Longez le flanc gauche de l’église Notre- Dame de Laeken avant de rejoin- dre le parvis, terme de la promenade.

466 467