Debussy Roger Muraro Études Olivier Messiaen Fauvettes De L’Hérault - Concert Des Garrigues - FRANZ LISZT
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claude Debussy Roger Muraro Études olivier Messiaen Fauvettes de l’Hérault - Concert des garrigues - FRANZ LISZT CLAUDE DEBUSSY (1862-1918) Douze Études pour le piano “À la mémoire de Frédéric Chopin” Livre I 1 | I. Pour les “cinq doigts” - d’après Monsieur Czerny. Sagement 3’04 2 | II. Pour les tierces. Moderato, ma non troppo 4’02 3 | III. Pour les quartes. Andantino con moto 5’19 4 | IV. Pour les sixtes. Lento 4’02 5 | V. Pour les octaves. Joyeux et emporté, librement rythmé 3’05 6 | VI. Pour les huit doigts. Vivamente, molto leggiero e legato 1’39 Livre II 7 | VII. Pour les degrés chromatiques. Scherzando, animato assai 2’25 8 | VIII. Pour les agréments. Lento, rubato e leggiero 5’20 9 | IX. Pour les notes répétées. Scherzando 3’30 10 | X. Pour les sonorités opposées. Modéré, sans lenteur 4’56 11 | XI. Pour les arpèges composés. Dolce e lusigando 4’52 12 | XII. Pour les accords. Décidé, rythmé, sans lourdeur 4’35 OLIVIER MESSIAEN (1908-1992) Fauvettes de l’Hérault - Concert des garrigues - Pour piano seul - Œuvre organisée par Roger Muraro (d’après les esquisses d’un concerto) 13 | Première section A 8’28 14 | Deuxième section B 6’34 15 | Troisième section A’ 10’10 © 2018, Éditions musicales Alphonse Leduc, Paris Roger Muraro, piano Javier Perianes, piano Roger Muraro lors de la conférence de présentation au public de l’œuvre de Messiaen lors de sa création mondiale - 22 juin 2017, Toppan Hall, Tokyo (Japon) TRACKS 3 PLAGES CD déclenchement de la Première Guerre mondiale à la fin du mois de juillet 1914 va plonger Debussy Mais Boulez n’est pas le seul à avoir été fasciné par l’œuvre de Debussy. Dès les années 1930, Olivier Messiaen Le dans un profond désarroi. Tourmenté par le cancer qui devait l’emporter et les désastres du conflit, va inscrire la musique de Debussy, et tout particulièrement Pelléas et Mélisande, au cœur de sa réflexion critique il éprouve les plus grandes difficultés à poursuivre son travail ainsi qu’il l’écrit à son éditeur, Jacques Durand, puis de son enseignement. Comme l’ont souligné Yves Balmer, Thomas Lacôte et Christopher Brent Murray, le 21 septembre 1914 : “Je ne parle pas de deux mois pendant lesquels je n’ai pas écrit une note, ni touché un “le modèle debussyste devient ici un levier propre à faire naître des idées musicales éminemment personnelles 2.” piano : c’est sans importance mis en regard des événements, je le sais bien, mais je ne peux m’empêcher d’y penser avec Connaissant l’admiration qu’il vouait à l’auteur de Pelléas, c’est donc en toute légitimité que Messiaen reçoit tristesse… à mon âge, le temps perdu est à jamais perdu.” Confronté à une baisse de ses revenus et à des tracas la commande officielle d’une œuvre en vue de la célébration du centenaire de la naissance du compositeur financiers multiples, Debussy se voit confier par son éditeur la révision des éditions de Chopin, les éditions (1962). Comme il avait entrepris depuis plusieurs années un concerto pour piano, plusieurs solistes, dont un usuelles germaniques n’étant plus disponibles pour cause de guerre. Grand admirateur et interprète du pianiste marimba, un xylophone et deux flûtes, le tout accompagné par un grand orchestre, il imagine alors d’en faire son polonais, Debussy se livre à cet exercice dès janvier 1915 et revoit avec soin les Valses, les Ballades et Impromptus, hommage à Debussy. Cependant, un voyage au Japon en août 1962 met un terme au concerto tel qu’il l’avait les Préludes, les Rondos ainsi que les Études de l’opus 10 et de l’opus 25. Le projet des douze Études qu’il dédie pensé initialement. Fasciné par la découverte de ce pays, Messiaen reprend une partie du matériau qu’il avait “à la mémoire de Frédéric Chopin” naît de cette entreprise éditoriale. Le 30 juin, il écrit à Durand qu’il a hâte de conçu pour le concerto pour écrire les Sept Haïkaï, esquisses japonaises pour piano et petit orchestre. Considérée quitter Paris, car, après avoir “beaucoup souffert de la longue sécheresse imposée à [son] cerveau par la guerre”, il a comme partiellement perdu – en effet, quelques passages de la partition avaient été retrouvés lors d’un premier “quelques idées”. Le 12 juillet, Debussy et sa famille s’installent à Pourville, petite station balnéaire de l'actuelle dépôt d’œuvres de Messiaen en 1994 à la Bibliothèque nationale de France –, la partie de piano a finalement Haute-Normandie, dans la villa Mon Coin. Comme il le consigne dans une de ses lettres, il y retrouve la faculté été découverte parmi les esquisses du compositeur après leur transfert au département de la Musique de la BnF, de penser musicalement. Période particulièrement féconde puisqu’il achève la composition d’En blanc et noir toutefois sans les parties d’orchestre. Ces manuscrits, parfois fort difficiles à lire, permettaient de reconstruire pour deux pianos, ainsi que deux sonates, l’une pour violoncelle et piano et l’autre pour flûte, alto et harpe. À la partie de piano, telle que Messiaen l’avait projetée. Restaient la question de l’organisation et de l’assemblage. cet imposant corpus, il faut ajouter les douze Études qu’il écrit entre le 23 juillet et le 29 septembre. Comme Heureusement, la découverte d’un plan de l’œuvre a conforté les intuitions de Roger Muraro, fin connaisseur dans le onzième prélude du deuxième livre “Les Tierces alternées”, Debussy exploite dans quatre d’entre elles les de l’œuvre de Messiaen. Toutefois, il lui a fallu pas moins de deux ans et demi pour assembler le puzzle, en faire ressources d’un même intervalle pour créer un univers sonore nouveau : la tierce, la quarte, la sixte ou l’octave. émerger la structure, sans ajouter une seule note qui ne soit pas de Messiaen, comme il aime à le préciser, et Dans celle “Pour les huit doigts”, il recommande de ne pas utiliser les pouces. Quant à la première intitulée “Pour aboutir ainsi à cette forme en pont si chère à Messiaen dans laquelle l’introduction et la coda se répondent avec les cinq doigts d’après M. Czerny”, elle débute comme un exercice de piano qu’aurait pu jouer sa fille Chouchou, un matériau similaire. Probablement intitulé Concert des garrigues - sur les oiseaux de l’Hérault, Roger Muraro a exercice subitement troublé par une note incongrue, avant de se transformer en une évocation fantasque. Il transformé le titre en Fauvettes de l’Hérault, tout en conservant comme sous-titre, Concert des garrigues, en raison invente également des études de timbres, telles celles “Pour les sonorités opposées” ou “Pour les accords”, mais des notations de chant d’oiseaux que contient l’œuvre, celles-ci résultant de plusieurs séjours dans l’Hérault aussi d’ornementation comme dans “Pour les arpèges composés” ou “Pour les agréments”. Ainsi, la difficulté à partir de 1958 en compagnie de l’ornithologue François Huë. D’une longueur exceptionnelle, cette pièce technique se retrouve transcendée, créant une œuvre qui ouvre le chemin vers la musique du deuxième quart du pour piano, sans doute l’une des plus longues qu’il ait jamais conçue, utilise de nouveaux chants d’oiseaux, xxe siècle. Le 28 août 1915, après avoir achevé la moitié d’entre elles, il les commente dans une lettre à Jacques principalement de fauvettes les plus diverses les unes des autres toutes rivalisant de virtuosité entre elles, allant Durand en ces termes : “Les six études présentes sont presque toutes ‘en mouvement’, rassurez-vous : il y en aura de de la Fauvette Orphée à la Fauvette mélanocéphale, sans oublier la Fauvette passerinette ou la Fauvette pitchou, plus calmes ! Si j’ai commencé par elles, c’est que ce sont les plus difficiles à écrire, et à varier… – le parti-prisobligé chants d’oiseaux auxquels se mêle notamment une étonnante Hypolaïs polyglotte. Ultime pièce uniquement use vite les plus adroites combinaisons. Les autres s’emploient à des recherches de sonorités spéciales, entre autres pour ornithologique, le Concert des garrigues marque également un renouveau lié à son mariage en juillet 1961 les Quartes, – si délaissées, où vous trouverez du non-entendu, malgré que vos oreilles soient rompues à bien des avec celle qui allait l’accompagner dorénavant, la pianiste Yvonne Loriod. Grâce au travail archéologique, ‘curiosités’.” Dans une autre en date du 12 août, il affirmait : “à ce propos, je viens de terminer la douzième Étude 1, musicologique et musical de Roger Muraro, il est enfin possible de comprendre la place qu’aurait dû occuper ce qui sera : pour les agréments… – pas ceux du pianiste, diront les virtuoses volontiers facétieux. Une autre, pour les concerto dans le catalogue officiel des œuvres de Messiaen, à mi-chemin entre Chronochromie (1959-1960) et les degrés chromatiques, tire un parti nouveau, il me semble, de ce procédé un peu fatigué. Une autre encore, rompt Couleurs de la cité céleste (1963). la main gauche à une gymnastique presque suédoise. Une autre ! mais si je vous raconte tout vous n’aurez plus de surprise ! En tout cas, ces Études dissimuleront une rigoureuse technique sous des fleurs d’harmonie.” Enfin, dans une DENIS HERLIN lettre datée du 27 septembre 1915, il note : “J’avoue être content d’avoir mené à bien une œuvre qui, sans fausse vanité, aura une place particulière. En deçà de la technique, ces Études prépareront utilement les pianistes à mieux comprendre, qu’il ne faut pas entrer dans la musique qu’avec des mains redoutables.” Publiées en deux volumes, les Études paraissent au printemps 1916 précédées d’une brève préface indiquant qu’“intentionnellement [celles-ci] ne contiennent aucun doigté ” et que cette “absence de doigté est un excellent exercice, supprime l’esprit de contradiction qui nous pousse à préférer ne pas mettre le doigté de l’auteur.” Et Debussy de conclure : “Cherchons nos doigtés ! ” Longtemps délaissé, cet ultime recueil a fasciné des compositeurs comme Pierre Boulez qui en a fait une analyse détaillée dans ses cours au Collège de France en 1984 et 1985.