Orchestre De Paris
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ORCHESTRE DE PARIS CONCERTO POUR PIANO No 1 EN UT MAJEUR, OP. 15 Ludwig van BEETHOVEN 1770-1827 Entracte SYMPHONIE N° 9 EN UT MAJEUR, «LA GRANDE» D. 944 Franz SCHUBERT 1797-1828 Grande Salle Pierre Boulez – Philharmonie Fin du concert aux environs de 22H35 20h30 Jonathan NOTT direction 2018 Piotr ANDERSZEWSKI piano Orchestre de Paris janvier Philippe AÏCHE violon solo 25 jeudi et 24 Mercredi CONCERTO POUR PIANO No 1 EN UT MAJEUR, OP. 15 Ludwig van BEETHOVEN Composé en 1795 ; révisions jusqu’en 1800. Créé le 18 décembre 1795 à Vienne, avec le Vous avez une abondance compositeur au piano ; version définitive créée le 2 avril 1800 au Théâtre de la cour de inépuisable d’inspiration, vous Vienne, avec le compositeur au piano. Trois mouvements : 1. Allegro con brio aurez des pensées que personne 2. Largo – 3. Rondo : Allegro . n’a encore eues, vous ne sacrifierez Cadences de Beethoven Dédié : à la princesse Barbara Odescalchi jamais votre pensée à une règle Durée approximative : 35 minutes tyrannique, mais vous sacrifierez EN SAVOIR PLUS les règles à vos fantaisies ; car vous – André Tubeuf, Ludwig van Beethoven, me faites l’impression d’un homme Arles, Éd. Actes Sud « Classica », 2009 qui a plusieurs têtes, plusieurs – Tia DeNora, Beethoven et la construction du génie, Paris, Éd. Fayard, 1998 cœurs, plusieurs âmes. – Maynard Solomon, Beethoven, Paris, Éd. Joseph Haydn, premier professeur de Beethoven, Fayard, 2003 en 1793 – Brigitte et Jean Massin, Ludwig van Beethoven, Paris, Éd. Fayard, 1967 a qualité et la puissance du jeu de Beethoven pianiste impressionnaient son public, mais ce L’ŒUVRE ET L’ORCHESTRE L sont ses prodigieuses capacités d’improvisateur (qui avaient déjà fait l’admiration de Mozart lors de leur Ce concerto est au répertoire de l’Orchestre unique rencontre en 1787) qui firent de lui un pianiste de Paris depuis mars 1970, où il fut joué par Bruno-Leonardo Gelber (dir. Georges hors du commun. Carl Czerny en témoigna plus tard en Prêtre). Lui ont succédé depuis Christoph ces termes : « Son improvisation était on ne peut plus Eschenbach en 1971, puis en 2001 et 2002 ; brillante et étonnante. (…) Il y avait dans son expression Eric Heidsieck en 1973 ; Daniel Barenboim quelque chose de merveilleux, indépendamment de la à de nombreuses reprises en 1976, 1977, 1978, 1981, 1984, 1985 et 1989 ; Alfred beauté et de l’originalité de ses idées et de la manière Brendel en 1989 et 2002 ; Radu Lupu ingénieuse dont il les rendait. » Beethoven, à qui sa surdité en 1996 et 1998, jusqu’à Lang Lang qui devait à jamais accoler l’image d’un artiste travaillant de l’a joué en 2007 avant de le graver pour Deutsche Grammophon (dir. Christoph manière purement mentale, presque indépendamment Eschenbach). Stephen Kovacevich l’a joué du résultat sonore, fut d’abord un compositeur « au en 2010 (dir. David Zinman) et Lars Vogt en clavier », chez qui le contact avec l’instrument façonnait 2013 (dir. Herbert Blomstedt), Radu Lupu directement l’imaginaire musical. André Boucourechliev en 2014 (dir. Paavo Järvi) et enfin Christian Zacharias (dirigeant du piano) en 2017. écrivit ainsi : « Dans le principe concertant qui oppose soliste et orchestre, Beethoven découvre les sources vives d’un dialogue poétique libre qui, tout en préservant la forme traditionnelle du genre, la fait oublier ; le BEETHOVEN ET LES concerto beethovénien résonne pur de toute convention CONCERTOS POUR PIANO formelle. Ses dimensions temporelles et sonores sont, au Au sein de l’immense production reste, sensiblement élargies : conception symphonique beethovénienne, la musique de l’orchestre, des thèmes, de l’écriture pianistique concertante est évidemment elle-même, qui rivalise avec toute la masse sonore en dominée par l’imposant massif des un discours d’égal à égal… » Le premier mouvement, cinq Concertos pour piano, qui Allegro con brio, se distingue d’emblée par une longue constituent un tournant décisif dans introduction orchestrale, assez mozartienne de ton. Deux l’histoire du genre. En effet, si les thèmes principaux, l’un joyeux et presque martial, l’autre deux premiers, malgré leur hauteur plus lyrique, sont énoncés avant l’entrée du soliste, qui d’inspiration, témoignent encore de déploie pour sa part une ligne ornementale. Au fil du l’influence directe du XVIIIe siècle et développement, l’écriture du piano se fait plus brillante trahissent chez le compositeur un et démonstrative : il s’agit alors de montrer sa virtuosité, désir de briller comme pianiste, les intention qui culmine dans la cadence, pour laquelle suivants multiplient les innovations, Beethoven n’écrivit pas moins de trois versions, de durée les audaces, approfondissant la et de difficulté différentes. Le deuxième mouvement, modernité formelle et la puissance Largo, constitue l’une des plus belles inspirations de expressive. Le Concerto no 3 fait cette première période beethovénienne. Il se caractérise littéralement éclater, par son précisément par une grande vocalité : c’est ici le piano ampleur, les cadres du genre, qui domine les débats, imposant un ton de quasi-prière inaugurant un nouveau rapport qui anticipe sur les pages les plus éthérées et méditatives dialogique entre l’orchestre et du « dernier Beethoven ». La délicatesse de l’écriture, le soliste ; le Concerto no 4, plus la capacité du soliste à disparaître en volutes presque audacieux encore, ose soumettre la abstraites, avant de réintroduire un chant poignant, forme à une expressivité évoquant l’intervention radieuse de la clarinette solo : tout contribue parfois l’improvisation, et tous à faire de cette page emplie de sombre tendresse le les mélomanes ont en tête son sommet émotif de la partition. Le Finale enfin est un étonnant début, où le soliste, contre Allegro scherzando plein de vigueur et d’alacrité. L’énergie toute tradition, énonce le thème du thème de danse et le caractère ludique de la partie à découvert. L’ultime Concerto soliste en font une pièce contrastée, dans l’esprit de la enfin, surnommé« L’Empereur », fantaisie. Il se dégage de l’ensemble un effet de spiritualité porte à son terme la métamorphose presque comique, une sorte de « gai savoir » décanté qui du genre, ouvrant d’immenses porte incontestablement la marque de Haydn. perspectives au piano moderne, à la fois comme instrument et support Frédéric Sounac de pensée musicale. SYMPHONIE N° 9 EN UT MAJEUR, « LA GRANDE », D. 944 Franz SCHUBERT Composée en 1825-1826 et créée le Dans les symphonies de Schubert, il 21 mars 1839 au Gewandhaus de Leipzig, par l’Orchestre du Gewandhaus n’y a ni lutte ni développement au sens de Leipzig placé sous la direction de strict, il y a la marche de l’homme, le Felix Mendelssohn-Bartholdy - Première édition Breitkopf & Härtel battement de son cœur, il y a l’éternel Quatre mouvements : 1. Andante. Allegretto ma non troppo – 2. Andante voyageur en quête de sa patrie. con moto 3. Scherzo. Allegro vivace 4. Allegro vivace Carl de Nys (1917-1990), religieux et musicologue Durée approximative : 50 minutes n 1838, alors qu’il vient se recueillir sur la tombe de Schubert dix ans après sa mort, Robert EN SAVOIR PLUS ESchumann découvre avec enthousiasme un lot – Philippe Cassard, Franz Schubert. Paris, de manuscrits chez le frère aîné du compositeur, parmi Éd. Actes Sud/Classica, 2008 lesquels une copie de la « Grande Symphonie en ut » – Marcel Schneider, Schubert. Paris, Éd. Le dont il confia aussitôt à Felix Mendelssohn la première Seuil, collection Solfèges, 1957 exécution en mars 1839 à Leipzig. Écrite dans la même tonalité que la Sixième – dénommée de ce fait la « Petite ut majeur » – la « Grande » Symphonie est sa dernière LE SAVIEZ-VOUS ? achevée. Grande, elle l’est d’emblée par ses puissantes Jean Paul : Johann Paul Friedrich Richter proportions. D’une durée avoisinant une heure, c’est la (1763 – 1825), mieux connu sous le première de l’histoire à atteindre de telles dimensions pseudonyme de Jean Paul, est un écrivain en usant des seules ressources orchestrales, tout en romantique allemand, au style proche de celui d’ E. T. A. Hoffmann. s’inscrivant dans le cadre de quatre mouvements. Mais si Schumann emploie à son propos l’expression de « divine longueur », c’est bien, comme le souligne Paul- Gilbert Langevin, au singulier et comme une louange : L’ŒUVRE ET L’ORCHESTRE « Und die himmlische Länge der Sinfonie » renvoie à Au répertoire de l’Orchestre depuis mai l’« ampleur céleste » propre à la Neuvième symphonie, 1971, où elle fut jouée sous la direction de comparable à celle d’« un épais roman de Jean Paul en Joseph Krips, cette symphonie a depuis été quatre volumes ». Le motif initial des cors, à découvert, donnée à de nombreuses reprises : sous la direction de Theodor Guschlbauer en 1972, indique déjà combien Schubert cherche à concilier Karl Böhm en 1974, Daniel Barenboim en la peinture d’un paysage intérieur et les moyens de 1978, 1979, 1982 et 1987, Kurt Sanderling l’orchestre. Ainsi que le note Brigitte Massin, cet appel en 1986 et 1993, Jerzy Senkow en 2002, situe d’emblée l’auditeur « au cœur de la profonde forêt Christoph Eschenbach en 2008, David Zinman en 2010, Christoph von Dohnányi germanique, au cœur du mystère et de l’enchantement. » en 2014 et Paavo Järvi en 2016. Il inaugure un premier mouvement monumental, suivi d’un Andante où se reconnaît le Schubert de l’errance rêveuse et de l’éternel recommencement des thèmes, LES SYMPHONIES DE SCHUBERT passant du hautbois solo aux différents timbres Schubert aura composé presque des bois. Dans le Scherzo où dialoguent un unisson autant de symphonies achevées, énergique des cordes graves et la voix légère des bois, toutes créées à titre posthume, Schubert transfigure avec éclat le rythme ternaire de la que d’essais interrompus. Après valse autrichienne dont il était familier.