Rapport Annuel 2006 1
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1 Ligue des droits de l’Homme - Rapport annuel 2006 Editorial La Ligue dans tous ses états Le rendez-vous du rapport annuel : moment de réflexion, voire de surprise, face à l’ampleur et à la diversité des activités de la LDH, même pour nous qui y militons. Cette année 2006 ne déroge pas à la règle. Une société fortement médiatisée nous a bien sûr fortement sollicités : plus de 20 conférences de presse, autant d’appels lancés à l’opinion, près de 80 communiqués… Encore n’apparaissent ici que les initiatives qui nous furent propres : si l’on y ajoutait communiqués et appels communs, il faudrait doubler, ou peu s’en faut. C’est que la LDH est plus que jamais au cœur d’un intense réseau civique et associatif : elle est membre, et souvent pilote, de 39 collectifs dans les domaines les plus divers et c’est dans ce cadre que nous avons porté, en 2006, 13 campagnes. Certaines ont reflété des préoccupations permanentes : la campagne « Droits de suite » de 2006 qui visait « les droits des femmes, un combat pour l’universel », ou encore « Etat d’urgence planétaire » sur les enjeux écologiques et sociaux majeurs de ce début de millénaire ; d’autres sont aussi durables que notre obstination, telles « Votation citoyenne », « Double peine » ou, sur le conflit israélo-palestinien, « Trop c’est trop » ; d’autres enfin expriment notre réactivité face à l’inacceptable, d’« Uni(e)s contre une immigration jetable » à « Pas de chance pour l’égalité » (à propos de la loi dite « Egalité des chances »), en passant par « Armes : un commerce qui tue » ou encore par les États généraux de la condition pénitentiaire. Ainsi se dégagent nos caractéristiques majeures : l’investissement « généraliste », défi permanent compte tenu de nos effectifs et de notre militantisme bénévole ; l’interactivité et le fonctionnement en réseaux ; la volonté de ne sacrifier ni la permanence de nos priorités ni la réponse aux épreuves du moment. Il faut y ajouter le dialogue avec les institutions de la République : autorités politiques (président de la République, Premier ministre, membres du gouvernement, autorités parlementaires et judiciaires), mais aussi partenaires plus réguliers (CNCDH, CNDS, CNVA, HALDE, ou encore au niveau départemental les COPEC). La LDH reste une interface constante entre le mouvement civique et les « sommets de l’Etat ». Mais communiquer ne serait qu’un bruit de plus dans le tumulte si nous renoncions à notre effort permanent de réflexion. La nourriture intellectuelle, nous la recherchons d’abord dans nos universités d’automne annuelles (en 2006 sur le sujet majeur et controversé des « sécurités dans une société du risque ») et dans nos colloques (cette année aura été surtout marquée par le colloque international de décembre « Etre dreyfusard, hier et aujourd’hui », clôturant, comme elle le méritait, l’année du centenaire de la réhabilitation d’Alfred Dreyfus), et aussi dans des invitations à éclairer les débats du Comité central (l’intervention de Bertrand Badie sur le Proche-Orient avait, en septembre, marqué tous les esprits). Il arrive d’ailleurs que les exigences de l’amitié ou du militantisme rencontrent le souci de la réflexion historique, par exemple, lorsque nous nous sommes penchés sur le colonialisme ou lorsque nous avons rendu hommage à notre ami Pierre Vidal-Naquet. Au carrefour de tout cela, l’activité de notre siège : le service juridique bruissant d’appels téléphoniques, alternant rendez-vous avec ceux qui « sont assurés de trouver auprès de nous secours et assistance » et sessions d’analyse de réformes, production de matériel documentaire militant, sans oublier les interventions dans les MJD et, à Paris, dans les « points d’accès au droit » ; le service communication qui gère événements et interventions médiatiques, assure la publication d’Hommes & Libertés et de LDH Info, fait vivre nos nouveaux moyens d’expression (site www.ldh-france.com, Newsletter, Infocom, Forum des ligueurs ; soutien de livres, de films, de pièces de théâtre, de concerts, de CD-rom, etc.), diffuse nos « produits militants » en tous genres ; enfin, derrière chacune de nos activités, le service administratif et financier, qui mène la bataille pour les indispensables financements, assure la présence et la logistique quotidiennes et, cette année, pilote la réfection des locaux du siège. Que dire de cette ruche, sinon que notre Ligue est vivante et mobilisée, avec toutes ses forces militantes et son équipe de professionnels (non moins militants), pour relever les défis des droits de l’Homme dans une société en constante mutation. Pas question de céder à l’autosatisfaction, mais pas de raison non plus de prêter l’oreille au découragement ou aux petites polémiques : nous avons plus et mieux à faire au service de la citoyenneté. Ensemble.