Archives De La Principauté De Montbéliard K 1724
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
ARCHIVES NATIONALES Archives de la principauté de Montbéliard K 1724 - K 2365 Répertoire numérique par Max Prinet, dactylographié par Armande Perlot. 1895-2010 1 Le texte de ce répertoire est celui-là même qui fut rédigé en 1895 par Max Prinet ; il n’a, à l’exception de la modernisation des noms de lieu et des noms de personne, pas été modifié. Ce répertoire a bénéficié de la relecture ou des remarques des personnes et services suivants : - Archives départementales du Doubs - M. André Bouvard (Société d'émulation de Montbéliard) - M. Michel Rilliot (Société belfortaine d'émulation) Qu’ils en soient tous ici vivement remerciés. La relecture et l'harmonisation d’ensemble ont été assurées par Sébastien Nadiras, conservateur à la section ancienne. 2 I. FORMATION DU FONDS Le traité passé entre la République française et le duc de Wurtemberg le 28 thermidor an IV consacra la réunion du comté (ou principauté) de Montbéliard au territoire de la France. En conséquence, les archives de cet ancien État indépendant se trouvèrent réunies, de droit, au domaine public français. Elles restèrent, oubliées, à Montbéliard, dans un local dépendant du collège de la ville, jusqu’en 1817. Au commencement de cette année, le directeur des domaines du département du Doubs, ayant constaté l’état d’abandon ou elles se trouvaient, signala au préfet l’intérêt que le Domaine avait à la conservation des titres qu’elles renfermaient, et émit le vœu qu’il fût procédé, au plus tôt, à leur inventaire et à leur répartition entre les trois départements du Doubs, de la Haute-Saône et du Haut-Rhin, qui se partageaient l’ancien territoire de la principauté. Ces observations, transmises par le préfet au ministre de l’Intérieur, furent communiquées au chevalier de La Rue, garde général des Archives du royaume. M. de La Rue réclama d’abord, pour le dépôt qu’il dirigeait, l’ensemble des archives de la principauté. Puis, à la suite d’observations du comte de Scey, préfet du Doubs, il fut décidé qu’il en serait dressé un inventaire et que cet inventaire serait soumis à M. de La Rue, qui ferait choix des documents qui lui sembleraient devoir être annexés aux Archives du royaume. Les opérations de classement et d’inventaire furent confiées à Morel, ancien archiviste de la principauté, et à un érudit du pays, Charles Duvernoy. Faute d’allocations suffisantes, le travail, interrompu d’ailleurs par le transfert des archives au château de Montbéliard, languit au delà de toutes les prévisions. Ensuite de nombreuses représentations de l’administration des domaines et du garde général des Archives du royaume, le ministre de l’Intérieur ordonna qu’il fût pris des mesures pour son prompt achèvement. Le sous-préfet de Montbéliard, au nom du préfet du Doubs, signa le 27 décembre 1826 avec Morel et Duvernoy un traité par lequel ces derniers promettaient de terminer le classement et l’inventaire des archives de la principauté, moyennant une allocation de 6 000 livres, payable tant par l’État que par les trois départements du Doubs, de la Haute-Saône et du Haut-Rhin. Il était stipulé que l’ensemble des archives serait divisé en quatre classes : « La 1re, était-il dit, sera formée de ce qui concerne l’administration civile et ecclésiastique de la principauté de Montbéliard en général, l’histoire, la statistique, les sciences et les arts. La 2e classe comprendra les objets qui, n’étant point d’un intérêt général concernant spécialement les lieux situés dans le départements du Doubs et les familles qui habitent ce département. Il en sera de même à l’égard des titres, pièces et documents concernant les départements de la Haute-Saône et du Haut-Rhin qui formeront les 3e et 4e classes ». Mais l’exécution de ce contrat subit encore des retards par suite de la mort de Morel, en 1830, et d’une longue maladie de Duvernoy. Par un nouveau traité passé en 1834, Duvernoy promit d’achever le travail de classement et d’inventaire en se conformant à la répartition en quatre classes établie en 1826. Son travail était terminé en 1839. À plusieurs reprises depuis 1817, les agents diplomatiques du roi de Wurtemberg à Paris avaient réclamé, comme archives particulières de la maison de Wurtemberg, un certain 3 nombre de documents. La cession en avait été décidée et le travail de Duvernoy avait été exécuté dans cette prévision. Mais le ministre des Finances éleva des objections contre cette restitution, qu’il jugeait préjudiciable aux intérêts de l’État. Le ministre de l’Intérieur chargea M. Daunou, garde général des Archives du royaume, d’étudier cette question et de lui donner son avis sur ce point comme sur l’ensemble du projet de répartition des archives de la principauté. Le garde général des Archives protesta contre la cession à la maison de Wurtemberg de documents qui se rattachaient à l’histoire de la principauté de Montbéliard. Il les revendiqua pour les Archives du royaume et demanda en outre que l’on y réunît un grand nombre des documents qui avaient été destinés aux dépôts départementaux. C’étaient : 1. les documents concernant incidemment certaines localités mais qui, dans la réalité, avaient une relation plus directe avec l’histoire générale de la principauté tels que les pièces relatives à la souveraineté de Montbéliard sur diverses parties du territoire, aux rapports qui existaient entre les différents membres de la hiérarchie féodale de cette principauté ; 2. les pièces qui se rattachaient à l’ensemble d’une seigneurie ou de toute autre circonscription détruite et qui ne correspondaient plus à aucun des intérêts actuels des localités ; 3. celles qui se rattachaient à des établissements supprimés. Ce nouveau projet de répartition ayant été approuvé par le ministre de l’Intérieur, le classement de Morel et Duvernoy se trouva considérablement modifié. Des liasses même durent être fractionnées pour être partagées entre divers dépôts1 d’après les principes nouvellement adoptés. Les Archives du royaume acquéraient de cette façon la totalité de la première classe du cadre de 1826 et une bonne partie des trois autres. On ne laissait aux dépôts départementaux que les pièces relatives aux localités (communautés et paroisses) et aux particuliers, plus les archives des notaires2. Natalis de Wailly, chef du bureau de la section administrative aux Archives du royaume, fut envoyé dans le département du Doubs pour opérer ce nouveau triage, et procéda à l’expédition à Paris des pièces annexées aux Archives du royaume. Sa mission était terminée le 21 août 1839. La partie des archives de l’ancienne principauté de Montbéliard attribuée aux Archives du royaume a été réunie à la section historique ; elle y forme le titre XI de la série K, sous le nom de « fonds Montbéliard ». Le fonds de Montbéliard a depuis été privé des archives judiciaires qu’il contenait et qui ont été réunies à la série Z-2 (n° 1912 à 2378). 1 Il existe un état détaillé des pièces extraites, en faveur des Archives du Royaume, de liasses réservées aux Archives départementales. 2 Il existe un tableau de cette répartition. 4 II. CLASSEMENT Le fonds de Montbéliard a conservé le classement établi par Morel et Duvernoy. La suite des articles, telle qu’elle avait été créée par eux, se trouve naturellement interrompue en raison de la distraction : 1o des documents concédés aux Archives départementales. 2o des documents rattachés à la section judiciaire. Ainsi réduites, les archives de la principauté de Montbéliard forment aujourd’hui le contenu de 642 cartons (K 1724 à 2365). Chaque carton referme un certain nombre de liasses ou de registres (traités comme des liasses). Avant la distraction des documents judiciaires, ces liasses avaient reçu une numérotation continue de 1 à 1932, qui se trouve actuellement comporter des lacunes correspondant aux documents annexés à la série Z-2. En tête du fonds, ont été insérées quelques pièces qui concernent la principauté de Montbéliard mais qui, ne provenant pas des anciennes archives de cet État, ne figurent pas dans l’inventaire de Duvernoy. De plus, un registre des délibérations du Conseil de régence, retiré des archives de la ville de Montbéliard, a été réuni à celles des archives de la principauté qui sont conservées aux Archives nationales. Sa place normale aurait été en tête des documents de même nature que renfermait déjà le fonds Montbéliard, c’est à dire dans le carton K 1855 ; il a été à tort inséré dans le carton K 2251. Lors de l’encartonnement des liasses, leur ordre numérique a été respecté sauf de rares interversions3. Mais, par la suite des temps, quelques documents avaient été mal réintégrés après communication. On a pris soin de leur restituer leur ancienne place. Quant au reste, on a maintenu la réintégration des documents par cartons, telle qu’on l’a trouvée existante. 3 Ainsi le contenu du carton actuel K 1844 est analysé par Duvernoy avant celui du carton K 1843. 5 III. INVENTAIRE Morel et Duvernoy ont soumis les archives de la principauté à un double travail analytique : 1° ils ont donné, sur la chemise de chaque liasse, une analyse détaillée de son contenu ; 2° ils ont dressé, de l’ensemble des archives, un inventaire4. Les notices que renferme cet inventaire sont moins détaillées que celles qui figurent sur les chemises des liasses, et les résument5. Les auteurs y ont reproduit la division en classes, sections et articles qu’ils avaient adoptée pour leur classement. C’est une division théorique, qui ne correspond pas exactement à la réalité matérielle. Ce qu’ils entendaient par articles, et qui fait l’objet d’un paragraphe spécial d’inventaire, correspond à un nombre de liasses très variable : tantôt à une seule, tantôt à plusieurs (et même à 30 ou 40).