Romeo Is Bleeding Dominique Benjamin
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Document généré le 24 sept. 2021 21:34 Séquences La revue de cinéma Romeo Is Bleeding Dominique Benjamin Numéro 171, avril 1994 URI : https://id.erudit.org/iderudit/59466ac Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) La revue Séquences Inc. ISSN 0037-2412 (imprimé) 1923-5100 (numérique) Découvrir la revue Citer ce compte rendu Benjamin, D. (1994). Compte rendu de [Romeo Is Bleeding]. Séquences, (171), 40–41. Tous droits réservés © La revue Séquences Inc., 1994 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Une telle investigation de la cellule l'eau de rose entre Depp et Juliette Lewis, What's Eating Gilbert familiale n'est pas sans rappeler Léolo de tandis que chaque apparition de Leonardo Grape Jean-Claude Lauzon. Chaque film utilise le Dicaprio est un plaisir constamment personnage de la mère plus grande (et renouvelé, le jeune acteur nous Décidément, on peut dire que j'ai les grosse) que nature, et débordante d'amour transportant allègrement du rire aux larmes glandes lacrymales plutôt hypersensibles lorsque vient le temps de consoler les avec une aisance étonnante. À cet égard, ces temps-ci. Les grands drames cinémato enfants. Si la quête d'amour s'opère à l'Oscar du meilleur acteur pour un rôle graphiques me plongent coup sur coup travers l'imaginaire dans Léolo («parce que secondaire pourrait bien lui revenir entre dans des paroxysmes émotifs que j'ai je rêve, je ne le suis pas»), elle se les mains cette année. peine à voiler aux spectateurs voisins. manifeste cependant de façon bien réelle Signalons finalement la collaboration C'est sans doute dû à la saison ... à cet dans What's Eating Gilbert Grape, de Sven Nykvist qui signe la photographie hiver qui n'en finit plus de durer. Au point quoique chaque quête réponde à un du film. Les images y sont belles sans plus, où je devrais peut-être suivre les conseils même désir manifeste de fuir la morosité avec en prime quelques clichés du genre d'un bon ami à moi et me mettre à évaluer du quotidien. Sauf que là où Lauzon «coucher de soleil romantique» et «plan les films selon ce qu'il désigne comme multipliait les prétentions narratives et de nuages symbolisant le passage dans étant «l'échelle Kleenex», Umberto D. formelles pour tenter d'épater la galerie, l'au-delà» (Hollywood oblige !). La scène s'étant hissé au haut de l'échelle avec une Hallstrôm propose une évocation plus où la maison des Grape devient la proie note parfaite, rien de moins qu'un classique de la famille. Cette stratégie des flammes rappelle celle combien plus lOsur 10 ! toute simple semble d'ailleurs lui attirer les spectaculaire qu'on trouvait dans Le Le dernier-né de Lasse Hallstrôm, faveurs du public. La progression linéaire Sacrifice de Tarkovsky, film auquel avait What's Eating Gilbert Grape, n'atteint du récit évite les entourloupettes également collaboré Nykvist. Le dernier évidemment pas la perfection ni l'effet narratives, bien que le réalisateur ne Johnny Depp et film de Hallstrôm n'ajoutera donc rien de thérapeutique de l'extraordinaire film de ménage pas les effets pour manipuler les Juliette Lewis nouveau à la désormais légendaire (en haut) Vittorio de Sica, mais il a le mérite de s'en émotions des spectateurs. Nous avons réputation de l'opérateur suédois. Mais il Leonardo ainsi droit à une très agréable romance à faut bien reconnaître que le cinéaste tirer honorablement avec une note de 8. DiCaprio (en bas) On trouve en effet dans le film tous les maîtrise admirablement l'art de faire vibrer ingrédients nécessaires à la fabrication les cordes sensibles des spectateurs. Bref, d'un très bon mélodrame, genre qui puise préparez vos mouchoirs... fréquemment toute sa substance drama tique dans une suite de conflits entre les Louis Goyette membres d'une même famille, souvent éclatée. What's Eating Gilbert Grape ne fait WHAT'S EATING GILBERT GRAPE — Réal.: Lasse Hallstrôm — Scén.: Peter Hedges — pas exception à la règle et se présente Phot.: Sven Nykvist — Mont.: Andrew avant tout comme l'investigation d'une Mondshein — Mus.: Alan Parker — Dec: Bernt famille pour le moins singulière, où Capra — Int.: lohnny Depp (Gilbert Grape), chaque membre individuel porte en lui des Leonardo DiCaprio (Arnie Grape), Juliette Lewis germes de tension inter-familiales: la mère, (Becky), Mary Steenburgen (Betty Carver), Darlene Cates (Momma), Laura Harrington si belle dans ses jeunes années, parvient (Amy Grape), Mary Kate Schellhardt (Ellen maintenant difficilement à «déménager» Grape), Kevin Tighe (Mr Carver) — Prod.: Meir ses 500 livres, s'est réfugiée dans un Teper, Bertil Ohlsson, David Mataion — États- lamentable laisser-aller et refuse de bouger Unis — 1994 — 116 minutes — Dist.: de son divan; Barnie, le jeune frère de Paramount. Gilbert (extraordinaire Leonardo Dicaprio), souffre d'un handicap mental qui en fait la Romeo Is Bleeding bête noire des autorités du village; Gilbert (atrocement fade Johnny Depp), support Romeo Is bleeding est ce qu'il est moral et financier de la famille, voit sa vie arrivé de mieux au film noir depuis un bon transformée par la passion qu'il éprouve moment. Dans cette sombre comédie aux pour la sulfureuse Becky, nouvellement accents surréalistes où rien ne se termine arrivée au village. L'éclatement de la vraiment comme il était prévu, la menace famille Grape est également caractérisé est omniprésente, l'expectative l'emporte par l'étrange disparition de la figure toujours sur l'exécution et les préliminaires paternelle qui, bien qu'elle soit absente remplacent souvent l'acte. physiquement, n'en demeure pas moins Jack Grimaldi est un petit flic de faible très présente à travers les photos et les amperage affecté au Programme de discussions qui tournent inévitablement au protection et de relocalisation de témoins vinaigre, d'autant plus que la jeune soeur en danger. Pour s'assurer un avenir de Gilbert semble obsédée par l'image du confortable, il vend à l'occasion certains père disparu. de ces témoins à un gangster notoire, pour 40 Séquences une somme rondelette. Jack est, de son moment où Don Falcone menace de s'en imprévisible, une dominatrice increvable propre aveu, «en amour avec un trou dans prendre à Natalie et Sheri. Lorsque )ack au rire maniaque. Olin, l'une des rares le sol». Entre le sexe et la mort, il mène fait cadeau à Natalie d'un appareil-photo, comédiennes, qui allie avec autant de brio une vie relativement facile, réussissant à il lui cède en même temps le rôle de intelligence et sexualité, incarne ici la s'impliquer très peu dans tout ce qu'il fait, simple observateur auquel il devra menace la plus perverse. Cette Mona que ce soit son travail régulier, les renoncer. Mais le rôle d'observateur exige Demarkov se livre au meurtre comme conséquences de ses transactions ou ses nécessairement une certaine forme de d'autres se livrent à l'amour et son sourire relations amoureuses. Avec l'arrivée de distanciation. si particulier suggère un abandon total qui Mona Demarkov, incarnation flamboyante À l'opposé d'un Quentin Tarantino, annonce le pire. à la fois de la mort et du sexe, Jack est chez qui la violence sans fondement poussé à son corps défendant au coeur de éclabousse les murs à intervalle régulier, le Dominique Benjamin l'action et doit passer de son rôle passif metteur en scène de The Krays et Let Him d'observateur à celui d'acteur. Have It la suggère souvent plus qu'il ne ROMEO IS BLEEDING - Réal.: Peter Medak — Scén.: Hilary Henkin — Phot.: Dariusz Wolsky — Mont.: Walter Murch — Mus.: Mark Isham — Son: Michael McCormick — Dec: Stuart Wurtzel — Cost.: Aude Bronson-Howard — Int.: Gary Oldman (Jack Grimaldi), Lena Olin (Mona Demarkov), Annâbelle Sciorra (Natalie), Juliette Lewis (Sheri), Will Patton (Martie), Michael Wincott (Sal), Roy Scheider (Don Falcone), David Proval (Scully), Larry Joshua (Joey), Dennis Farina (Gazzara) — Prod.: Paul Webster, Hilary Henkin — États-Unis — 1993 — 107 minutes — Dist.: Cineplex Odéon. Très brève histoire de meurtre, de sentiment et d'un autre commandement Montréal traverse présentement une Gary Oldman et zone de bon cinéma, européen faut-il Lena Olin Peter Medak sait admirablement doser l'expose graphiquement. Le brillant préciser. Nous avons enfin droit à un répit les adroites variations de ton d'un scénario scénario d'Hilary Henkin qui favorise de l'habituelle salade américaine. Une touffu qui passe sans crier gare de l'anodin l'ellipse s'intéresse davantage aux partie de ce beau climat cinématograhique au tragique, de la mélancolie au Grand- mécanismes de fonctionnement des est due à l'initiative du distributeur Louis Guignol. Déjà que le Roméo du titre soit personnages et des situations qu'à Dussault et à ses 30 jours du cinéma aussi le narrateur devrait nous rassurer sur l'illustration détaillée de leurs européen. Il est à souhaiter qu'un tel son sort. Mais plus qu'un simple artifice de conséquences. Le spectateur est mis dans événement fasse des petits. Le cinéma scénarisation ou un rappel des clichés du la position de devoir suppléer à ce qui d'auteur en a grandement besoin et le genre, la narration en voix off agit comme n'est pas vraiment montré et ne peut s'en public aussi.