Magazine communautaire d’Ahuntsic-Cartierville (Version Est) Vol. 5, no 1 – février 2016 Profitons de l’hiver... pour l’instant ! À lire p. 3 Joyeuse Saint-Valentin!

Page 8 NOUVELLES Gouvernance des OBNL: Qui surveille? Page 7 NOUVELLES Acheter la bouffe, mais où? Page 9 NOUVELLES Maisons sur dépotoirs Page 11 VIE DE QUARTIER De l’action au YMCA de Cartierville

Photos : PhilippePhotos : RACHIELE Page 20 BAS DE NOËL DU JDV SUIVEZ NOS ACTUALITÉS WEB CHAQUE VENDREDI SUR Les gagnants www.journaldesvoisins.com Page 8 2

ÉDITORIAL Christiane DUPONT Rédactrice en chef LE ROI NITO, UN AMOUR DE CHIEN Vous ai-je déjà raconté l’histoire de la mascotte de journaldesvoisins.com? J’en ai parlé brièvement sur le site Web lors du lancement du journal en juin 2012 en promettant à nos lecteurs et lectrices de leur en dire plus, un jour… Cette mascotte est un « il » qui s’appelle Juanito. C’est un golden retriever âgé de cinq ans; il nous vient de Colombie, en Amérique du Sud. Voici son histoire. Pour des gens qui n’avaient jamais eu de chien depuis leur enfance avant celui qui avait passé l’arme à gauche, la présence de Juanito à la maison fut un peu comme un baume sur la vie de la famille. Il se laissait aimer; il était facile à éduquer; il aimait l’hiver, lui le chien du Sud! Mais c’était (et c’est toujours, malheureuse- ment) un « jappeux » quand il défend son territoire… Quand nous avons fondé journaldes- voisins.com, nous avons décidé qu’il en serait la mascotte. Pourquoi? Tout simplement parce que l’éditeur, en pro- Pour faire court, disons que l’une de nos menant Juanito, sillonnait le quartier et filles a habité en Colombie, à 240 km au remarquait toutes sortes de choses ou nord-est de Bogota, pendant quelques de situations de nature à être signalées années. Une autre de nos filles étant ou vérifiées pour nos Actualités Web. allée la visiter un jour, elle en a rapporté un chiot… dans son sac à main : c’était Bref, notre chien nous permettait de Juanito (NDLR : prononcez rwanito ou prendre connaissance de ce qui se pas- roi nito). sait sur le territoire. Il avait déjà, par ailleurs, fait ses preuves comme senti- Nous avions déjà un chien à la maison, nelle… et nous avait démontré combien hospitalier Sacré-Coeur de découvrir Certaines personnes n’ont pas de à l’époque; il avait 11 ans. Évidemment, sa présence chez nous était nécessaire. qu’effectivement la douleur que j’avais conjoint, mais la présence affectueuse le petit nouveau a dû faire sa place alors Voyez plutôt. ressentie était un cancer du sein. Qui et rassurante de leur chien ou de leur que le plus vieux n’était pas d’une ap- m’avait mise sur la piste? La mammo- chat leur réjouit le cœur. Ce n’est pas proche facile. Début décembre 2010, Juanito, alors âgé graphie du printemps précédent? Hé pour rien que la zoothérapie fait régu- de six mois, était assis devant moi sur non. Plutôt, la maladresse (ou le flair) de lièrement ses preuves auprès des per- Un jour, après quelques combats lu- le tapis du salon. Maladroitement, il a notre chien. S’en sont suivi chirurgies, sonnes seules, âgées et malades. Nos diques entre les deux chiens, une fois le levé la patte droite et, quand je me suis chimiothérapies, radiothérapie et tutti animaux peuvent nous donner beaucoup benjamin devenu plus grand, le plus âgé penchée vers lui, sa patte a accroché ma quanti. (Ce qui ne m’empêche pas de de bonheur. des deux a déclaré forfait et, malade, clavicule gauche me faisant ressentir une continuer à me rendre aux rendez-vous quelques semaines plus tard, il a quitté légère douleur au sein droit, douleur pour les mammographies, bien sûr!) Mon chien m’a donné la possibilité notre monde pour le paradis des chiens. que je n’avais jamais eue auparavant. d’être encore de ce monde et d’écrire Peut-être était-ce un hasard, et peut- Cela fait cinq ans et vous comprenez ces mots. Quelques mois plus tard et Le roi Nito est devenu orphelin, en être que non. pourquoi je lui en suis reconnaissante. le diagnostic aurait pu être beaucoup quelque sorte. D’un tempérament doux Il est comme notre cinquième bébé, un plus alarmant, et peut-être le traitement et affectueux, mais très dynamique, en- Toujours est-il que, anxieuse, j’ai consul- membre bien présent de notre famille. impossible. thousiaste, pour ne pas dire « tannant » té mon médecin. Un examen plus tard, Ceux et celles qui ont des chiens ou des comme tous les golden retriever, il a une visite à la clinique du sein, en jan- chats me comprendront. Nous aimons Le roi Nito est toujours parmi nous. Pour fait ses classes parmi nous. Il apprenait vier, et un suivi quelques mois plus tard nos animaux de compagnie, ils font par- moi, c’est un amour de chien! JDV vite et bien. ont permis aux spécialistes du centre tie de la famille.

Membres fondateurs : Philippe Rachiele et Christiane Dupont – Conseil d’administration : Paul Guay, FCA; Pierre Foisy, Ph. D.; Douglas Long, trésorier; Me Hugo Hamelin, secrétaire; Yves Bonneau, Maryse Henri, Liliane Gingras-Lessard, et Pascal Lapointe, administrateurs; Philippe Rachiele et Christiane Dupont. – Éditeur, site Web et photos, représentant publicitaire : Philippe Rachiele – Rédactrice en chef : Christiane Dupont Rédacteur en chef adjoint : Alain Martineau. – Rédactrice en chef remplaçante : Mélanie Meloche-Holubowski – Journalistes : François Barbe, Alain Martineau, Mélanie Meloche-Holubowski, Rabéa Kabbaj, Elizabeth Forget-Le François. Christiane Dumont, Thomas Deshaies – Site Web et photos : Philippe Rachiele. – Collaborateurs à la rédaction et à la photographie : Élaine Bissonnette, Laetitia Cadusseau, Justine Castonguay-Payant, Sandrine Dussart, Samuel Dupont-Foisy, Julie Dupont, Diane Éthier, Geneviève Poirier-Ghys, Patrick De Bortoli, François Lauzon, Nacer Mouterfi, Daphné Dupont-Rachiele, et Isabelle Neveu. – Mise en page : Philippe Rachiele et Nacer Mouterfi. – Conception graphique : Nacer Mouterfi. Caricaturistes : Florence Tison, Martin Patenaude-Monette. – Illustratrice : Claire obscure. Publicités : François Barbe, Nacer Mouterfi, Nicolas Roy. –Correction/révision du magazine: Séverine Le Page, Samuel Dupont-Foisy. – Correction et révision des Actualités du vendredi : Christiane Dupont. -Impression : Hebdo Litho. – Distribution : journaldesvoisins.com. – Dépôt Légal : BNQ -ISSN1929-6061- ISBN/ISSN 1929-6061. Vous voulez nous aider? Écrivez-nous, appelez-nous! [email protected], téléphone : 514 770-0858 FÉVRIER 2016 Les opinions émises dans ce journal n’engagent que leurs auteurs 3 NOUVELLES Alain SPORTS D’HIVER ET CLIMAT MARTINEAU EN FERA-T-ON DANS LES PROCHAINES ANNÉES ? SONDAGE AUPRÈS DES RÉSIDANTS Les changements climatiques n’ont pas fini de chambouler nos vies et la société. Les avertissements sont là; les experts y vont de prévisions qui font peur et il faudra s’y faire. C’est triste pour ceux qui raffolent des sports d’hiver. La saison semble déjà plus courte, on sent les changements et ce n’est pas fini.

« Déjà, on compose avec une augmen- peu l’influencer et qu’il va s’adapter, tation des températures moyennes tout simplement. Même chose pour annuelles au Québec, qui varie entre Roxanne Paiement, une jeune rési- 1 et 3 degrés en fonction des régions dante d’Ahuntsic, qui prévoit commen- depuis 1950. (…) Donc, il faut s’attendre cer son vélo plus tôt en saison, elle qui à une diminution de la neige au sol dans ne fait pas de sports d’hiver. l’avenir », affirme le groupe Ouranos, ce réseau de 450 scientifiques et pro- « Je m’en désole! » fessionnels d’ici qui a pour mission Depuis le début de l’hiver 2015-2016, le de développer les connaissances sur ciel joue au yo-yo. Avant Noël, on jouait les changements climatiques et leurs au golf dans au moins cinq clubs de la impacts. grande région de Montréal. La journée Photo : PhilippePhoto : RACHIELE

du 25 décembre semblait triste sans PhilippePhoto : RACHIELE S’ajuster Skieurs en action au tapis blanc au sol, les enfants piaffant En raquettes au parc de la Merci « La donne a changé », nous rappelle Parc-nature du Bois-de-Liesse d’impatience dans l’attente de voir les Kate Germain, coordonnatrice du Pro- flocons descendre du ciel. gramme scientifique — Tourisme et ture de l’Île-de-la-Visitation, affirme Bref, les gens sondés semblent se re- changements climatiques, à la Chaire La « vraie » neige est arrivée tardi- Louise Jones. Il y aura peut-être moins vement, quelques jours plus tard. Et trouver devant un fait accompli… « Je de tourisme Transat (ESG-UQAM). de sentiers glacés dans l’avenir », ajoute ne me réjouis pas du tout des impacts « Les stations de ski travaillent depuis une bonne bordée, une quarantaine cette femme qui demeure maintenant de centimètres pour finir l’année. Ce provoqués par les changements clima- plusieurs années avec des températures dans un immeuble jouxtant le parc, l’un tiques, un coût trop élevé pour nous extrêmes et elles doivent s’ajuster ra- fut un baume pour les adeptes de ra- des poumons du nord de l’arrondisse- quettes, de ski de fond ou de ski alpin, tous. Je m’en désole », résumera M. de pidement dans la fabrication de neige ment. artificielle », note Mme Germain. notamment. Mais avec les variations Sève. JDV de température, le patinage libre a été Son mari, Marc de Sève, aussi friand Compte tenu de la hausse des tempé- de longues marches, ne compte pas confiné aux arénas ou aux patinoires ratures, l’industrie du ski, pour nom- changer ses habitudes. « Déjà, je fais extérieures réfrigérées. On pouvait mer celle-là, tente de maintenir la « beaucoup de marche rapide, du vélo, toutefois glisser sans trop de problèmes. qualité de l’offre ». Selon les projec- même en hiver. J’ai fait du ski de fond tions pour 2020, dans quatre ans, le au lendemain de la tempête de la fin vélo et le golf devraient profiter de « décembre, mais aujourd’hui (nous gains économiques estivaux », affirment sommes le lundi 11 janvier), tout était les chercheurs, mais le ski de fond et glacé, malheureusement », a déploré le la motoneige surtout y goûteront en nouveau retraité du réseau de la santé. « pertes des activités hivernales ». Des jeunes (entre 20 et 30 ans) croisés Sonder les cœurs... au chalet du parc semblaient peu s’en Il va sans dire que nos choix person- faire avec les changements climatiques. nels en sports pourraient fort bien être « Je fais de la course essentiellement », différents dans un proche avenir. jour- nous a dit Julio Paradiso, un résidant naldesvoisins.com... le Mag!, a voulu savoir du Sault-au-Récollet, qui s’amenait au auprès de gens du territoire d’Ahuntsic- grand parc en traîneau avec sa jeune Cartierville s’ils envisageaient modifier fille alors que tombaient des flocons. Un leurs choix en sports à l’avenir. autre, ici depuis huit mois seulement, confiait aussi faire peu de sports. « Je ne suis pas une grande sportive, pas de vélo ou ski, je prends de grandes Alexis Nanthy estime aussi que marches, notamment dans le Parc-na- les changements climatiques vont

FÉVRIER 2016 4 Mélanie PAGE D’HISTOIRE Samuel NOUVELLES MELOCHE-HOLUBOWSKI DUPONT-FOISY NAPOLÉON LEGENDRE « IRÈNE, ON VOUS UNE VIE INSPIRANTE RAMÈNE À LA MAISON ! » Êtes-vous passionné par les lettres? Vous arrive-t-il d’écrire des articles Grâce à la vigilance d’une résidante de Fleury ouest et lectrice du journaldes- et des nouvelles? Si c’est le cas, vous pourriez devenir célèbre… voisins.com et de sa page Facebook, une dame âgée atteinte d’Alzheimer qui C’est ce qui est arrivé à Napoléon Legendre, en l’honneur duquel la rue s’était égarée a pu être retrouvée saine et sauve. Legendre à Montréal est nommée. Gabriel-Narcisse-Napoléon Legendre premier roman, Sabre et Scalpel dans Dimanche 17 janvier, vers 16h30, Ca- naît le 13 février 1841 à Nicolet (qui fait Album de la Minerve de Montréal. En therine Palomino-Pellacani sortait de alors partie du Bas-Canada). Il devient 1886, il publie un recueil de poésie, les son appartement afin de promener son avocat en 1865, mais il semblerait qu’il Perce-neige; premières poésies. En 1890, chien, Gerry, lorsqu’elle a aperçu une ait toujours préféré écrire des articles il reçoit un doctorat ès lettres honoris dame âgée assoupie dans les escaliers de journaux et autres textes. causa de l’Université Laval, et il publie à l’intérieur de l’immeuble. son deuxième roman, Annibal, dans le De 1864 jusqu’à la fin du siècle, il contri- Canada français. Un peu surprise de voir une dame aux bue à un nombre impressionnant de airs un peu fragiles à cet endroit, elle lui journaux, dont l’Événement (Québec), Napoléon Legendre décède le 16 dé- a demandé si elle habitait l’immeuble et le Pays (Montréal), le Courrier du Canada cembre 1907. Les journalistes soulignent si elle avait besoin d’aide. « Elle m’a dit (Québec), Échos de Québec, l’Opinion alors la contribution inestimable qu’il qu’elle était fatiguée et qu’elle se repo- publique (Montréal), le Soleil et la Presse. a apportée à la littérature canadienne sait. » Selon Mme Palomino-Pellacani, avec ses articles, ses récits et ses nou- la dame avait les yeux un peu rougis. De 1872 à 1873, Napoléon Legendre velles. JDV « Je me disais, peut-être qu’elle s’était publie trois longues nouvelles et son chicanée avec un membre de sa famille et qu’elle ne voulait que prendre l’air. » Mme Palomino-Pellacani a donc laissé la dame quelques minutes, le temps Catherine Palomino-Pellacani a de promener son chien et de voir si la réalisé que la dame était perdue après dame était encore là à son retour. Elle avoir lu l’avis de recherche sur la page y était toujours. Mme Pellacani entre Facebook du journaldesvoisins.com. dans son appartement et dans la soirée, tout bonnement, consulte la page Face- book du jdv, où l'avis de recherche pour faites pas de soucis. On va vous ramener Irène St-Onge, une dame de 83 ans, à la maison." » venait d'être publié, avec une photo de la dame. Peu de temps après, les policiers sont arrivés et ont ramené Mme St-Onge à De beaux yeux verts sa résidence. Selon le SPVM, la dame était disparue depuis quelques heures « Je tombe sur cet avis de recherche et aurait parcouru plus de trois kilo- et la photo m’a interpellée. Cette mètres avant d’arriver à l’immeuble de dame avait des yeux magnifiques et la rue Fleury ouest. Pour des raisons de c’est comme cela que je l’ai reconnue, confidentialité, le SPVM n’a pas voulu raconte Catherine Palomino-Pellacani, indiquer où réside Mme St-Onge. qui a tout de suite répondu au message Facebook. Je n’ai pas immédiatement Catherine Palomino-Pellacani dit qu’elle pensé à appeler le 911, mais je voulais est simplement chanceuse d’avoir été à que les gens sachent qu’elle était là. » la bonne place, au bon moment. « Ce n’est pas un geste héroïque. Je n’ai fait Mme Palomino-Pellacani est ressortie qu’écouter ma conscience », dit-elle. de son appartement, où elle y a rencon- JDV tré un voisin. Elle lui a raconté que cette dame était perdue et qu’elle souffrait d’Alzheimer. Ils ont alors appelé le 911 pour signaler sa présence. Elle a tenté de rassurer la dame, qui semblait un peu désorientée. « Je lui ai dit : "Irène, vous avez perdu votre chemin. Ne vous

FÉVRIER 2016 5

NOUVELLES Rabéa Trouver l’amour dans Ahuntsic-Cartierville KABBAJ « CHERCHE SERVICE PERSONNALISÉ... POUR RELATION DURABLE »

Au royaume de l’amour, les stratégies pour trouver chaussure à son pied et rencontrer l’âme soeur abondent : bénévolat, activités de plein air, rencontres par l’entremise d’amis, sorties dans des clubs et des bars, sites Web de rencontre, et agences de rencontre. Offrant un suivi personnalisé, les agences de rencontre continuent d’attirer une clientèle soucieuse de construire une relation durable. Et ce n’est pas l’Agence de Rencontre Fleury qui dira le contraire, elle qui a su se bâtir une solide réputation en trois décennies d’activité au service des cœurs à prendre d’ici et d’ailleurs. « Auparavant, je n’étais pas vraiment Parmi les formules proposées, celle de Un peu de magie… intéressée à ça, parce que je trouvais six mois garantit un nombre illimité de que c’était mieux de sortir de chez soi, rencontres, dont un minimum de cinq. Avec sa longue expérience dans le d’aller au Jean Coutu et là tu rencontres Pour autant, les clients de l’agence n’en domaine, Colette Malenfant constate quelqu’un. [...] Mais l’âge avançait et ça profitent généralement guère pour ma- que trouver l’amour de nos jours « est faisait un certain temps que j’étais céli- gasiner à outrance, et s’inscrivent au différent, mais plus compliqué » qu’à ses bataire », confie Sarah**, fin quaran- contraire davantage dans une démarche débuts. Ainsi, elle relève parfois, chez taine, qui s’est décidée, l’été dernier, de réflexion. C’est le cas de Mélissa**, les célibataires d’aujourd’hui, une cer- à s’inscrire à l’Agence de Rencontre une jeune soixantenaire dynamique et taine tendance à l’individualisme et une Fleury. avide d’activités plein air, qui a fréquenté plus grande difficulté à faire de la place à l’agence pendant cinq ans, en discon- une nouvelle personne dans leurs vies. La démarche s’est révélée concluante, tinu, au rythme de quelques histoires puisque Sarah a rencontré en août son Photo : Philippe RACHIELE Car, contrairement à ce que son métier Colette Malenfant amoureuses et de « bouts de chemin » compagnon. « Cela faisait longtemps parcourus. pourrait laisser croire, Mme Malenfant que je n’avais pas rencontré quelqu’un sait qu’en matière d’amour, l’exigence de gentil comme ça avec moi », confie « Au fil du temps, on comprend mieux doit avoir ses limites. « C’est ce que Sarah, le sourire dans la voix. résidante d’Ahuntsic, qui a rencontré il comment on est et ce que l’on veut. j’explique aux gens. [...] L’âme sœur ne y a trois ans Réjean, originaire des Lau- Cela prend un peu de cheminement. se résume pas nécessairement à une Long terme rentides, devenu depuis lors son époux. Et quand on rencontre une personne, description de qualités recherchées. on le voit plus rapidement », résume C’est plus que ça », conclut Colette Son bonheur actuel, c’est par l’entre- « Ce qui m’a plu chez Mme Malenfant, Mélissa, qui a connu son conjoint actuel Malenfant. JDV mise de Colette Malenfant, la proprié- c’est qu’elle ne te presse pas. [...] Elle grâce à l’agence. taire de l’agence, que Sarah l’a trouvé. va prendre le temps pour te mettre à ** Certains prénoms ont été modifiés par Sélective et fine psychologue, Mme l’aise, pour que tu lui confies ce que souci de confidentialité. Malenfant gère son entreprise depuis tu as vécu dans le passé et que tu ne 35 ans. C’est dire qu’elle en a provoqué voudrais pas retrouver à nouveau », a des rencontres et assisté à des mariages. fait valoir Carole, en notant avoir beau- « L’agence s’adresse aux personnes qui coup apprécié « ce côté humain, qu’on sont libres, dégagées du passé et qui ne retrouve pas à l’échelle d’Internet ». recherchent une belle qualité de relation à long terme », explique Mme Malen- Processus de sélection fant, qui trie sur le volet sa clientèle. Le suivi personnalisé, c’est là la marque « Rencontrer pour rencontrer, ce n’est de fabrique de l’Agence de Rencontre pas ce que mes clients veulent », sou- Fleury. Après un premier contact télé- ligne-t-elle, en décrivant notamment les phonique, pour expliquer le fonction- personnes qui la contactent comme des nement de l’agence, un rendez-vous « gens ayant de bonnes manières et qui est pris. Dès l’ouverture du dossier, s’assument bien dans la vie ». la recherche de partenaires selon des critères mutuels – et préalablement Si depuis l’explosion des sites de ren- établis avec chacun – est alors amor- contres sur Internet sa clientèle est cée. L’agence communique ensuite avec moins composée de jeunes, Mme Malen- sa clientèle pour partager les résultats fant continue malgré tout de conseiller de sa présélection. Lorsque les deux un large public, allant de 35 à 75 ans, parties approuvent le choix, l’agence en provenance de l’arrondissement, les met en contact pour une rencontre. comme de l’ensemble de la région mon- Après cela, un suivi est réalisé. tréalaise. À l’instar de Carole, ancienne FÉVRIER 2016 6

TOUT SUR L’ÉCOLE Justine CASTONGUAY-PAYANT LE PROJET DE LOI 86 POUR LES NULS Pour cette chronique, j’avais d’abord pensé rédiger un bilan de l’année 2015 sur l’éducation au Québec. En lisant le texte publié le 31 décembre 2015 par Philippe Orfali dans Le Devoir, je me suis dit qu’il remplissait largement cet objec- tif. J’ai ainsi décidé de parler du projet de loi 86 annoncé par le gouvernement Couillard avant les Fêtes. Il traduit l’intention du ministre de l’Éducation d’alors de changer le mode de gouvernance des commissions scolaires. On ne sait pas grand-chose du pro- Groupe de travail pour les jeunes mis Commission de la culture et de l’édu- jet de loi 86, pour tout dire, ni de ses sur pied par le MSSS, et qui avait livré cation afin de commenter le projet de impacts sur les écoles de la CSDM, et le rapport ayant fait beaucoup jaser, à loi 86 jusqu’à ce que le ministre change par extension celles d’Ahuntsic-Car- l’époque, en 1991, « Un Québec fou son fusil d’épaule, le 15 janvier dernier. tierville. Le projet de loi a par ailleurs de ses enfants », s’est délecté de cette été déposé pratiquement en douce à nouvelle. Peut-on encore affirmer que ce nou- l’Assemblée nationale pendant que Mon- veau mode de gouvernance sera plus sieur-et-Madame-Tout-le-Monde faisait M. Bouchard est même allé jusqu’à dire près des parents? En tout cas, jusqu’à ce ses emplettes pour Noël. que c’était « la première bonne nouvelle revirement de situation, ça commençait en éducation depuis longtemps. Depuis plutôt mal pour les parents des enfants Oui, je parle bien de ce projet remis fort longtemps. » (JdeM, 7 décembre fréquentant une école montréalaise et au dernier jour de la session parlemen- 2015). du territoire d’Ahuntsic-Cartierville. taire, le 4 décembre dernier, sur fond de négociations et de tensions avec les Selon l’ancien ministre Blais, le princi- Une chose est sûre, celui qui bénéficiera enseignants. pal objectif de ce projet de loi est de Le rapport de plus de pouvoir est le ministre de réduire la bureaucratie et de réaliser Un Québec fou de ses enfants l’Éducation*, car il pourra dicter ses Appuis favorables des économies de près de 25 millions décisions directement aux écoles sans Camil Bouchard, chroniqueur au Jour- de dollars. passer par le conseil scolaire (voir à dans la gouvernance des écoles tout ce sujet les articles 37, 125 et 198 du nal de Montréal, ancien député du Parti On peut également se réjouir de la plus Québécois, psychologue et président du en souhaitant qu’ils aient le temps et projet de loi 86). grande place qu’occuperont les parents les ressources pour s’en prévaloir. Le projet de loi abolit ainsi le conseil des C’est également ce que Marcus Tabach- commissaires élus et rémunérés pour nick, directeur général de l’Association le remplacer par un conseil scolaire des commissions scolaires anglophones composé de seize membres-bénévoles du Québec a déclaré à Philippe Orfali, dont six parents. du Devoir, le 12 janvier dernier.

Absences remarquées Et la réussite scolaire? Peu nombreux sont les gens, d’ici et Les enseignants font aussi face à des d’ailleurs, qui savent ce que ce projet déceptions, eux qui sont à l’avant-plan signifie. Le ministre Blais était prêt à ex- de la relation maître-élève. Leur pro- clure la CSDM, à l’enseigne de laquelle fession ne gagnera pas en reconnais- logent les écoles d’Ahuntsic-Cartier- sance et leur voix passera pratiquement ville, du processus de consultation pour inaperçue au sein du conseil scolaire l’étude du projet de loi 86. puisque le projet de loi ne prévoit leur octroyer qu’un seul siège. Il écartait aussi les comités de parents des commissions scolaires les plus im- Alors qu’aucune mesure concrète n’est portantes de la province. prévue, ni pour faire progresser la réus- site scolaire des élèves ni pour l’amé- Seule la Commission scolaire Mar- lioration de la maîtrise du français, on guerite-Bourgeoys (dont l’ancien DG, est en droit de se demander en quoi ce Yves Sylvain, est sous-ministre adjoint projet de loi servira nos enfants. au MEQ depuis septembre dernier) devait représenter Montréal devant la * Pierre Moreau est le nouveau ministre de l’Éducation. JDV

CHERS COMMERÇANTS ! FAITES-NOUS SAVOIR COMMENT VOUS PARTICIPEZ AU BIEN-ÊTRE DE LA COMMUNAUTÉ ! journaldesvoisins.com 514 770-0858 FÉVRIER 2016 7

NOUVELLES Mélanie Gouvernance des OBNL MELOCHE-HOLUBOWSKI UNE BONNE UTILISATION DES SUBVENTIONS ? Dans ses Actualités Web du 20 novembre dernier, journaldesvoisins.com révélait en primeur que Cité Historia avait un important déficit budgétaire de 200 000 $, ce qui a soulevé la question : comment s’assurer que les contributions financières de l’arrondissement aux OBNL soient bien utilisées? La conseillère du Sault-au-Récollet, (IGOPP), croit que les subventionneurs Lorraine Pagé, insiste pour dire que ce ne sont pas assez rigoureux avec la red- cas est particulier et qu’il suscite une dition de comptes : « L’argent public doit réflexion sur la structure de l’organisme. être encadré. » Il faut serrer la vis aux « Cité Historia avait souvent un déficit organismes qui gèrent leurs dépenses en fin d’année et parfois l’arrondisse- avec laxisme, précise-t-il. ment faisait des contributions discré- Selon Monsieur Nadeau, avant de leur tionnaires pour combler les trous. Mais donner de l’argent, les subventionneurs les choses se sont détériorées rapide- devraient vérifier la qualité des com- ment. » pétences des gestionnaires. Ces per- Le financement était-il suffisant? Le sonnes ont-elles déjà géré d’importantes mandat de l’organisme était-il bien sommes? Le conseil d’administration défini? Le suivi budgétaire était-il adé- compte-t-il une personne qui s’y connaît quat? La Ville et l’organisme cherchent en finances? Le directeur général est-il à répondre à ces questions. responsable? Mme Pagé confirme que le conseil « Les élus devraient voir a ce qu’il y ait d’administration de Cité Historia est une expertise, un système de contrôle présentement accompagné par le ser- minimum et que le CA surveille le DG vice des Grands Parcs (un des princi- pour qu’il ne fasse pas de folies. Sinon, paux subventionneurs) pour trouver il peut y avoir des dérapages. Et puis, une solution aux problèmes financiers. soudainement, ça n’a pas fonctionné,

Caricature : Martin Patenaude-Monette : Caricature l’organisme ferme boutique », dit le DG Prévention de l’IGOPP. En 2014, dans son rapport sur les S’il plane un doute sur la gestion finan- contributions financières, le Bureau des clauses permettant de récupérer Au cours des dernières années, Cité cière de l’organisme, M. Nadeau suggère du vérificateur général (VG) de la Ville des montants d’argent si l’organisme Historia a également obtenu des sub- de donner les contributions financières soulevait l’importance d’instaurer de ne respecte pas l’entente ou n’utilise ventions du ministère de la Culture au compte-gouttes. Finalement, dans un meilleures mesures de contrôle afin de pas adéquatement les fonds. L’arron- et des Communications du Québec souci de transparence, les organismes mieux évaluer l’utilisation des sommes dissement confirme qu’elle a déjà dû (MCCQ), dont une pour une récente devraient aussi rendre publics leurs états octroyées. récupérer des montants octroyés, mais exposition. Anne-Sophie Lacroix, res- que « la situation est peu fréquente. » ponsable des médias au MCCQ, affirme « Pour donner suite au rapport, nous qu’au moment de leur demande, Cité avons accentué les suivis et nous por- Tous les organismes doivent fournir Historia « n’avait pas de problèmes tons une attention plus aiguë à l’état leurs états financiers pour analyse, ainsi financiers. » des dépenses qui nous est présenté », qu’un plan d’action. Le personnel de indique l’arrondissement, qui précise en la Direction de la culture, des sports, Mme Lacroix précise que le MCCQ ac- outre qu’il accorde ses contributions des loisirs et du développement social corde normalement l’aide financière en financières en prenant en considéra- effectue des suivis au cours de l’année plusieurs versements : « Nous versons tion plusieurs critères, dont le nombre pour voir l’état d’avancement et pro- une bonne partie du montant au début d’heures d’ouverture, les inscriptions, cède à des visites dans les installations du projet, à la signature de la conven- le nombre de participants, le type et où se déroulent les activités, affirme tion, et, après la reddition de comptes Photo : IGOPP le nombre d’événements réalisés. « Le l’arrondissement. Dans certains cas, des effectuée, nous versons la balance. Si, Michel Nadeau budget présenté doit respecter des bilans de mi-étape sont exigés. à la suite de la réception de la reddi- paramètres précis et les postes bud- tion de comptes, nous jugeons que ce financiers, conclut-il. gétaires admissibles sont clairement Observateurs n’est pas satisfaisant, nous demandons identifiés », ajoute-t-on. Un comité de Les élus ne peuvent pas siéger aux CA alors à des précisions, d’autres pièces On en saura peut-être plus un jour sur sélection des projets évalue chaque des organismes. « Nous avons des avis justificatives ou certains ajustements. » le talon d’Achille des finances de Cité demande. juridiques qui disent que ça créerait un Historia, pourquoi son CA a mis tant Trop de laxisme? de temps à réagir, et les causes de son Les organismes doivent également si- conflit d’intérêts », explique Lorraine Pagé. Selon le VG, ils pourraient toute- Malgré ces mesures, Michel Nadeau, di- déficit de 200 000 $. Pour l’instant, les gner une convention qui établit les enga- contribuables se perdent en conjectures gements et qui comportent notamment fois siéger à titre d’observateurs. recteur de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques et sont en droit de se poser des ques- FÉVRIER 2016 8

Joyeuse Saint-Valentin!

QUATRE FAÇONS DE DIRE Laetetia « JE T’AIME! » CADUSSEAU

Qu’en est-il de ton bon ami ou de ton l’intérieur, un « je t’aime ». Plus ta carte petit frère « je-l’aime-mais-des-fois-il- sera personnalisée, plus elle touchera : m’embête »? Tu les aimes, mais tu ne les petits cœurs peuvent, par exemple, leur diras peut-être pas. Eh bien, invite- être formés de tes empreintes de doigts les à jouer, tout simplement. (voir illustration) : c’est craquant! Alors que nous entrons dans le mois Le meilleur moyen d’aimer quelqu’un de février, au cœur du froid et de la Tu peux aussi faire ta carte en décou- et de lui montrer, c’est de passer du pant l’empreinte de tes mains sur une temps avec lui. neige, nous y rencontrerons le 14 feuille pliée en deux. Quand tu déplies février… la journée de la Saint-Va- la feuille, surprise! Ça forme un cœur! lentin. Je te souhaite une joyeuse Savais-tu que la Saint-Valentin, fête Saint-Valentin! « je t’aime » en utilisant des images. des amoureux, et plus largement de Laetetia JDV l’amour, tire ses origines de Grèce, il N’est-ce pas ainsi que se forment les poèmes? Par exemple, tu pourrais com- y a plusieurs milliers d’années, dans LE BAS DE NOËL DU l’Antiquité? Hier comme aujourd’hui, poser ton poème en commençant tes ce qu’il y a sûrement de plus commun phrases par « Je t’aime quand » ou « Je journaldesvoisins.com à l’être humain, c’est le besoin d’aimer t’aime comme… ». et d’être aimé. Par exemple : NOMS DES GAGNANTS Faisons fi des grandes dépenses et « Grand-maman, Dianne Longpré, Louise Lamontagne, regardons plutôt comment trouver Je t’aime... les mots d’amour ou d’amitié pour Monique Saulnier, Lise Phaneuf, Valé- les personnes qui nous sont chères. comme du fromage sur un macaroni rie Brunelle, Caroline Lemay, Line de la Sablonnière, Johanne Legros, Lucia Je t’aime... Une carte, tes doigts, Cantafio, Diem Thu Dosn, Marc Bé- tes mains… comme un arc-en-ciel sous la pluie lair, Anne-Marie Nadeau, Jackie Dela- tour, Jean Brunet, Kim O’Bomsawin, La façon la plus courante d’exprimer Je t’aime... Genevieve Tremblay, Valérie Belleville, notre amour, c’est souvent grâce à Compose un poème! comme quand finit l’école le vendredi Genevieve Hachez, Isabelle Dancause, une carte. Faite « maison », avec l’aide Parfois, nous souhaitons dire je t’aime, Ginette Falardeau, Serge Tremblay, Pau- de l’école ou de la garderie, elle com- Grand-maman, je t’aime… en titi! » line Duquette, Michel L'Allier, Anne- porte à coup sûr quelques cœurs et mais les mots nous manquent. Je te donne un truc : il est plus facile de dire Marie Pepin, Robert Couillard, Denis se pare de jolis froufrous rouges. À Si vraiment l’inspiration n’est pas au Lapointe, Claudette Pelletier, Jasmine rendez-vous, il y a toujours des poèmes Lalime, Sophie Turcot, Francine Clé- tout prêts dans les livres, rubrique poé- ment, Sylvie Piché, Christine Gélinas, sie amour à la bibliothèque! Huu Danh Nguyen, Raymond le Gall, Zaida Louni, Diane Poulin, Julie Walsh, Un beau geste Stéphanie Tremblay, Marc Désilets, Var- En amour comme en amitié, les gestes danush Kobalyan, Francine Gemme, sont tout aussi importants que les mots, France Simoneau, Manfred Bischoff, tout en étant moins intimidants pour Andrée Lefebvre, Fannie Allard-Mayer, certains. Par exemple, le jour de la Josée Robert, Danielle Bougie, John Saint-Valentin, tu peux préparer avec Schwetlich, Chantal Paulet, Valérie Thi- l’aide d’un adulte le plateau déjeuner de bault, Cyrielle Ferraro, Émilie Rousseau, ta maman, faire couler un bain moussant Karine Rochdi, Maria De Menezez, Jules pour ton papa, ou préparer le gâteau Laliberté. préféré de ta tante. Merci aux nombreux participants! Ces attentions toucheront en plein Les prix ont été postés le 24 dé- cœur les personnes à qui elles sont des- cembre en fin de journée. tinées sans avoir besoin de trop parler. FÉVRIER 2016 9

NOUVELLES Elizabeth FORGET-LE FRANÇOIS Christine Gauthier Courtier immobilier agréé Il faut faire l’épicerie... 18 ANS D’EXPÉRIENCE ON VA OÙ ? À AHUNTSIC Le visage d’Ahuntsic-Cartierville a changé ces dernières années. Il tend à se rajeunir avec l’arrivée de jeunes familles branchées. Parallèlement à cette nouvelle dynamique, l’image des commerces d’alimentation et des restos s’est transformée pour plaire à une certaine frange de clien- tèle. Le restaurant Tony aux repas à prix modiques a été remplacé par La Bête à pain qui offre des repas de gastronomie rapides, tandis que quelques épiceries ont disparu de la carte telles que le marché IGA Promenade Fleury, et plus récemment le Loblaws sur Henri-Bourassa Ouest. Plusieurs résidants qui habitent le territoire depuis longtemps en ont fait le constat. Luc Dupont est l’un d’entre eux. AVIS DE RECHERCHE DE PROPRIÉTÉS « Ce que moi je pense, c’est que depuis Johanne Héroux, directrice principale, deux ans, il y a de moins en moins de Affaires corporatives et communications Suite à une année record en 2015 et à un chaînes d’épiceries pour les ménages chez Loblaws. grand volume de ventes, j’ai un urgent besoin de à revenu modeste par rapport à des propriétés pour mes acheteurs sérieux et qualifiés. chaînes d’épiceries qui s’adressent à Malgré cette tendance de la population une clientèle un peu plus aisée comme à vouloir privilégier les commerçants Rachelle-Béry sur Fleury Est ou comme de quartier, la disparition du Loblaws IGA aux Jardins Millen », affirme ne semble pas avoir d’incidence, jusqu’à l’Ahuntsicois. présent, sur l’achalandage de ces der- SECTEUR FLO (Fleury Ouest) PROMENADE FLEURY niers. La fruiterie Citron que c’est bon • Cottage à rénover • Unifamiliale 4 CAC Avec l’augmentation du prix des ali- n’a observé aucune différence et il en • Cottage agrandi • Bungalow 2 CAC ments, il est d’autant plus important, va de même pour Panier Santé Fleury. • Cottage et bungalow clé en main • Cottage à rénover selon lui, d’avoir des supermarchés faci- Le propriétaire de l’épicerie spécialisée, • Duplex Triplex • Duplex Triplex litant les économies sur le territoire. Bruno Thouin, confie devoir faire face / / Il cite en exemple le rabais de 30 % à des temps difficiles comme de nom- • Résidence de prestige offert sur la viande approchant la date breux autres détaillants : « On sent la de péremption chez Loblaws. « Ce n’est récession (…) On espère que les nuages pas parce qu’on voit des maisons, des vont se tasser, mais il faut être réaliste. TOUS LES SECTEURS D’AHUNTSIC cottages bien entretenus qu’il n’y a pas On n’est pas dans une conjecture forte Unifamiliale Plex quand même un nombre important de en ce moment au Québec. » • Bungalow 2, 3 et 4 chambres • Duplex triplex avec occupation double ménages à revenu modestes », ajoute le / résidant. Les chiffres viennent appuyer Gros joueur de moins • Cottage 3 et 4 chambres • Duplex et triplex occupation rapide • Propriété à rénover • Duplex et triplex 3 ou 4 CAC ses dires. En 2011, 16 800 Ahuntsicois Du côté des épiciers, le scénario est tout vivaient sous le seuil de faible revenu, autre. La disparition d’un gros joueur se • Bungalow clé en main • Petit duplex ou triplex soit 22 % de la population totale. révèle déjà lucrative. Au Provigo Michel • Cottage clé en main • 4 plex - 5 plex pour investisseurs Ricard, coin Prieur/St-Laurent, impos- • Résidence de prestige • Multiplex pour investissement Plus petits, plus urbains sible de ne pas constater les nouveaux • Petite maison en rangée ou jumelée Johanne Héroux, directrice aux affaires visages. L’affluence est telle que l’épi- de l’entreprise et aux communications cerie devra revoir ses habitudes. « On Condo chez Loblaws corrobore les observa- est obligé de faire des réajustements • Condo 2 CAC • Condo projet avec ascenseur / tions de de M. Dupont. Elle précise que pour pouvoir subvenir à la demande des • Condo 1 CAC pour petit budget garage / côté soleil les difficultés connues dans les dernières clients au niveau de la marchandise et • Condo avec grand balcon / terrasse • Condo 3 CAC + années par le Loblaws d’Ahuntsic sont des employés en magasin », affirme le d’ailleurs imputables à la venue de bou- gérant, Sylvain Tremblay. tiques spécialisées et aux rénovations POUR SAVOIR SI J’AI L’ACHETEUR QU’IL VOUS FAUT ! chez différents marchands du secteur. Il n’est pas surpris de voir plusieurs résidants se tourner vers eux. « Il y « En ce moment, la mode est aux maga- a beaucoup de clients fidèles à Provi- 514 570-4444 sins plus petits, plus urbains (…) C’est go-Loblaws qui sont habitués avec les christinegauthier.com vraiment plus un changement au niveau du profil démographique et des préfé- REMAX AMBIANCE INC. Agence immobilière // CHRISTINE GAUTHIER INC. Courtier immobilier agrée rences des consommateurs », explique Suite à la page 10 FÉVRIER 2016 10 Suite de la page 9 JEUNES VOISINS Isabelle marques privées et les points PC, donc NEVEU ils ne se répandent pas chez les compé- titeurs », soutient M. Tremblay. DE BÉNÉVOLE Pourtant, ce supermarché n’est pas le À ASPIRANTE JOURNALISTE seul à observer des retombées. Danny Faire du bénévolat, c’est participer à la vie de sa communauté, apprendre Parent, patron du IGA Millen, estime à connaître les gens qui en font partie et partager avec eux des moments à vue de nez une hausse de 25 % de mémorables. C’est également une école appréciable qui m’a permis de cibler la clientèle dans les derniers temps. mes intérêts et de développer mes compétences. « Quand il y a de grands soubresauts comme ça, c’est sûr qu’il y a des pé- On m’a souvent répété que « les assidue du Journal des citoyens. Mon en- riodes d’ajustements. Les tablettes se voyages forment la jeunesse ». C’est gagement s’est rapidement transformé vident plus vite que d’habitude, mais on Archives JDV Photo : bien vrai. Pourtant, dans mon cas, ce en passion pour l’écriture journalistique. est en mesure de suffire à la demande », d’étayer le sujet. Des données datant ne sont pas les voyages, mais plutôt les Maintenant, j’étudie le journalisme à assure M. Parent. de 2014 ont permis à l’organisme de heures passées à faire du bénévolat qui l’Université du Québec à Montréal dans constater une disparité importante en m’ont permis de mieux comprendre le l’espoir d’exercer ce métier fascinant. Le propriétaire du Métro Plus Fleury, matière d’accès à des produits sains. monde qui m’entoure. Daniel Germain, préfère pour sa part Mon engagement communautaire a Des zones prioritaires dans les districts donc influencé mon choix de carrière. attendre avant de sauter aux conclu- Sault-au-Récollet et Saint-Sulpice, ainsi Du haut de mes 11 ans, j’ai découvert le sions. La tempête et le retour des tem- Journal des citoyens, un journal commu- J’ai découvert le métier de journaliste que l’axe nord-sud suivant la rue La- auprès de gens dévoués et passionnés, pératures plus clémentes sont, selon jeunesse ont été ciblés. La disparition nautaire dans les Laurentides compa- lui, susceptibles d’avoir influencé le rable à journaldesvoisins.com. Ce jour-là, qui m’ont transmis leur amour de l’écri- du Loblaws et l’arrivée du IGA Millen ture. comportement des consommateurs. rendent par contre nécessaire une mise mon père m’a tendu le journal en me Il affirme toutefois avoir la conviction à jour de ce portrait. disant que de jeunes journalistes étaient de pouvoir bénéficier lui aussi de la recherchés pour l’été. Sans trop savoir Offrir son temps pour aider son pro- chain permet à quiconque de se sentir situation. Il s’attend à avoir de nou- Il est donc impossible pour l’instant ce qui m’attendait, je me suis inscrite veaux clients, dont plusieurs Lavallois, au Club Ado Média, une activité per- utile et apprécié. J’encourage jeunes et de savoir si le départ du Loblaws qui moins jeunes à s’ouvrir à leur commu- en raison de la fermeture du Loblaws crée un désert alimentaire, soit une mettant aux jeunes de participer à la situé sur le boulevard de la Concorde. production d’un journal. Ce fut le début nauté, à aller de l’avant pour rencontrer zone dans l’arrondissement où il faut les gens qui en font partie et à prendre Rappelons que la chaîne canadienne parcourir plus de 500 mètres à pied d’une grande aventure. exploitant également les bannières Pro- pour accéder à des fruits et légumes part à leurs projets. JDV vigo et Maxi a annoncé la fermeture de frais, durera longtemps. Pour sa part, la Après quelques étés passés au Club Ado 52 magasins non rentables à travers le conseillère du district d’Ahuntsic, Émilie Média, je suis devenue une bénévole Canada durant l’année en cours. Thuillier, est convaincue de la nécessité d’un nouveau magasin d’alimentation Deux autres épiceries situées plus à dans le secteur. APRÈS L'HIVER, IL Y AURA BIEN UN PRINTEMPS! l’ouest, IGA Leduc et filles (rue Sala- berry) et Adonis (rue Sauvé) semblent « Il va y avoir la construction de cen- également bien placées pour drainer taines de logements, donc ça va être une partie de cette clientèle orpheline. encore plus important dans le futur d’avoir une desserte alimentaire à cet Oui, un impact endroit-là », affirme l’élue, rassurée Selon Peggy Henry, responsable des qu’un zonage commercial ait été prévu chantiers chez Solidarité Ahuntsic, le des deux côtés d’Henri-Bourassa dans départ de Loblaws aura certes un im- le cadre du Programme particulier d’ur- pact sur l’offre alimentaire. Il est toute- banisme. JDV fois encore trop tôt pour lui permettre

Avis de dissolution

Prenez avis que la personne morale sans but lucratif :

CLUB ÂGE D'OR HÉLÈNE-DESPORTES (NEQ: 1143202209)

demandera au regis- traire des entreprises du

Québec, la permission Jean POITRASPhoto : de se dissoudre. Roselins familiers aperçus au Parc-nature de l’Île-de-la-Visitation le 24 janvier. FÉVRIER 2016 11

NOUVELLES Christiane Anciens dépotoirs et carrières dans A-C DUMONT PLUS DE 750 LOGIS CONCERNÉS Deux garderies, deux parcs, des commerces et 755 logis (maisons/logements) du quartier sont situés sur d’anciennes carrières ayant été remblayées par des matières dont le public sait peu de choses. Radio-Canada, qui a déterré cette affaire, parle d’émanations de biogaz, de contamination des sols et d’instabi- lité des bâtiments un peu partout à Montréal. Interpellée, la Ville promet de publier une carte officielle de ces sites d’ici peu. Le journaliste Benoit Giasson a creusé ajoute que « toute cette façon de faire, le problème lors d’un reportage de La ça évolue [et que] la construction sur Facture diffusé en décembre. Il révélait d’anciens sites d’enfouissement est per- qu’il existe au moins 79 anciens dépo- mise par la loi, mais qu’il y a des mesures toirs ou carrières à Montréal et que des à prendre. Généralement, ce sont des résidants se battent pour obtenir de matériaux secs qui servaient de remblai, l’information auprès de l’administration les déchets organiques étant envoyés à montréalaise. Miron, à l’incinérateur. »

A.-C. n’y échappe pas La Ville promet de publier sous peu le tracé des anciennes carrières, mais n’en En attendant les précisions de la Ville, dit pas davantage pour l’instant. « Nous journaldesvoisins.com a relevé cinq de ces publierons une carte officielle assuré- sites, dont trois dans Ahuntsic et deux ment très bientôt, d’ici quelques se- dans Cartierville. Le parc des Hiron- maines, nous a indiqué Geneviève Dubé, delles, de même que les maisons adja- relations médias, à la ville-centre. Pour centes construites sur les rues Fleury nous, ce sera l’occasion de commen- Est, Iberville et Sauriol Est, seraient ter. » À suivre. JDV situés sur un ancien dépôt de surface. Tracé de Radio-Canada du parc des Hirondelles sur Google Maps On y compte plus de 180 adresses : quelques commerces, des bungalows, secteur densément peuplé, comporte des multiplex ainsi que les Habita- plus de 460 logements, la plupart dans tions des Hirondelles, qui comportent de gros immeubles, et quelques com- 70 logements pour retraités ainsi que merces. Son contour est cerné par les cinq logements adaptés. rues Lachapelle, Périnault (vis-à-vis Le- gault) et Émile-Nelligan, ainsi que par Place Fleury, une ancienne carrière le boulevard Laurentien. du ministère de la Voirie a été trans- formée en dépotoir et Gaz Métro y a Pas de panique mesuré des émanations de biogaz avant 1994. Ce secteur industriel a fait place Y a-t-il lieu de s’inquiéter? En ce qui à un quadrilatère résidentiel délimité a trait aux émanations de biogaz, « le par les rues Meilleur, Henri-Bourassa risque est assez faible, compte tenu du Ouest, Fleury Ouest et Place Fleury. temps écoulé », expose un expert en Des duplex et des bungalows, environ protection et réhabilitation de terrains, 85 adresses, en plus d’une garderie, Le Jean-François Séguin. Quant à la sta- Paradis des anges, s’y trouvent. bilité et à la contamination des sols, il explique qu’« il ne faut pas paniquer Plus à l’ouest, quelques résidences sont avec ça. Au fur et à mesure que Mon- situées sur une ancienne carrière de part tréal s’est développée, toutes sortes de et d’autre d’une voie ferrée. À l’ouest, carrières ont été remblayées, des fois on trouve une trentaine de jumelés et avec des choses inertes. » de coquets bungalows répartis sur les rues Poincaré, Zotique-Racicot et Jean- Selon M. Séguin, dont l’expertise est Tournois. À l’ouest, sur les rues Letellier reconnue par le ministère de l’Envi- et McDuff, des locaux industriels et ronnement : « Il n’y a pas vraiment un une garderie là aussi, Les trois Abeilles cas type : des matières putrescibles, Mi-Sa-Na. organiques, du béton, des matériaux secs, compressibles ou non, ont été Cartierville : deux sites enfouis, avec ou sans contrôle. Il faut faire une enquête avec un œil critique. Le parc de Mésy serait situé sur l’an- Chaque terrain a son historique, ses cienne carrière Lecavalier. Tout près, propres contaminants, il faut l’analyser. sur l’ancienne carrière Cousineau, un C’est toujours du cas par cas. » L’expert FÉVRIER 2016 12

ÉCO-PRATICO Julie LA RESTAURATION DE MEUBLES DUPONT Dans ma chronique de novembre dernier (voir le pdf du Mag Papier sur journaldesvoisins.com), j’ai parlé brièvement de la restauration de meubles dans un contexte de décoration responsable. Cette technique de restauration de meubles est à la mode… sans pourtant être une invention récente! Petite fille, j’ai souvent vu ma mère garnis de nouvelles poignées. Pour un miser, pour conserver des meubles repeindre des meubles pour les rafraî- résultat durable, il fallait habituellement ayant une histoire de famille (sans être chir et leur donner un petit coup de bien préparer le meuble par un bon des antiquités de grande valeur), pour jeunesse. Je l’ai même vu changer le nettoyage, une opération de sablage posséder des meubles solides (le passé recouvrement de chaises rembourrées! et l’application d’une couche de fond. étant garant de l’avenir), et parce que Sa créativité pouvait aller loin! ces meubles sont plus sains que les neufs L’été dernier, afin de refaire le recou- (pourvu que les produits utilisés pour Je me souviens d’un fauteuil de vinyle vrement du plancher de notre cuisine, les peindre ne diffusent pas de solvants qui avait repris vie sous un jaune pé- nous avons dû vider la pièce, incluant dans l’air, surtout dans une chambre). tant, avec une grande lampe assortie le contenu d’un buffet qui y trônait de- Et, finalement, parce que c’est un geste repeinte de motifs jaunes et noirs. Une puis plusieurs années. Ceci me motiva à écologique. vraie métamorphose! Tout ceci néces- redonner un nouveau look à ce meuble sitant un peu de temps et de minutie, solide, offert par mes parents il y a bien Faire le choix de récupérer des meubles mais effectué à peu de frais (ma mère des années. n’est pas un geste anodin, particulière- devait probablement utiliser des restes ment dans notre société de consom- de peinture puisqu’elle devait gérer le Par hasard, je venais d’entendre parler mation où il est facile de jeter pour budget d’une famille nombreuse). d’une peinture à meuble très particu- se procurer du neuf. Pour nous, c’est lière et ne nécessitant que peu de pré- une façon de poser un geste concret et Écodécorateurs… paration, la peinture à la craie (la Chalk important pour la planète. Paint™ d’Annie Sloan). Autre heureux Bon sang ne sachant mentir, notre mobi- hasard, cette peinture n’est disponible Remarque : Pour des idées de transfor- lier de chambre de jeunes mariés (c’est- que dans quelques points de vente au mation de meubles, voyez les capsules à-dire nos commodes d’enfants…) fut Québec, dont un dans Ahuntsic! JuliePhoto : DUPONT de « Sauvez les meubles » sur www. remis à neuf par une peinture assortie Le « nouveau » bahut canalvie.com/webtele et consultez à la tapisserie (dénichée dans un centre Tranquillement, pendant les soirs et un camp de vacances et qui avait été les magazines de décoration (ex. « Je de liquidation). Et c’était parti pour une une fin de semaine, j’ai remis à neuf ce peinture »), YouTube, Pinterest et les autre génération d’écodécorateurs (ex- buffet avec un bon nettoyage au P.S.T., absent pendant quelques semaines, fut convaincu à son retour que nous nombreuses pages Facebook et blogues pression de mon cru!). deux couches de peinture Chalk Paint™ sur le sujet… « bleu Aubusson » et un fini à la cire, avions acheté un nouveau meuble (ce Les chambres de nos cinq enfants furent en conservant quelques tablettes avec qu’il trouvait très étonnant de la part Pour trouver des meubles d’occasion, il garnies de meubles solides générale- leur fini original de bois verni. Avec de ses parents!). y a bien sûr les bazars, ventes de débar- ment obtenus de la parenté, d’amis et de nouvelles poignées, le changement ras et brocantes diverses, les sites de connaissances. Au besoin, ils furent était tellement majeur que le meuble Plusieurs raisons petites annonces, le site Freecycle, sans repeints, décorés au pochoir et parfois paraissait neuf! Mon fils, moniteur dans Mais pourquoi se donner le mal de oublier, tout près de nous, les pages restaurer des meubles quand on peut Facebook « Bazar d’Ahuntsic » et « Jeté en acheter des neufs facilement? Dans Trouvé »! Et n’oubliez pas de passer le notre cas, depuis nos premiers essais mot dans la parenté et chez vos amis de jeunes mariés, c’était pour écono- et connaissances! JDV

FÉVRIER 2016 13 NOUVELLES Christiane Médecins à la retraite, GMF qui ferment DUMONT UN OMNIPRATICIEN DE PERDU, COMBIEN DE RETROUVÉS? La docteure Francine Languedoc quittera son cabinet de la rue Fleury Est en juillet 2017. Une partie de ses patients s’ajoutera aux 20 135 qui sont déjà inscrits aux guichets d’accès pour la clientèle orpheline (GACO) du nord de la ville, chiffre révélé par le porte-parole du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, Hugo Larouche. Pourquoi le flot de patients en attente ne se résorbe-t-il pas? Portrait d’un goulot d’étranglement. Après le déménagement du groupe Les bien-portants, eux, doivent prendre par patient! Ce que je trouve inquié- de médecine de famille (GMF) Perrier leur mal en patience. Le porte-parole tant, c’est que tu ne vois jamais le même (Berri/Lajeunesse) en 2014 et celui, sus- du CIUSSS n’a pu préciser au JDV quel a médecin dans les cliniques sans rendez- pendu jusqu’à nouvel ordre, du Centre été le délai d’attente maximal à ce jour, vous. Je ne suis pas sûre qu’ils regardent médical Longévité (Fleury Ouest), ce indiquant « ne pas avoir de précision vraiment ton dossier ». départ annoncé s’ajoute aux soucis du au-delà d’un an ». Dr Benoît Brodeur, qui est responsable Depuis 2009, 57 314 patients du nord de de la table ronde du Département ré- L’une des patientes du Dre Languedoc, l’île ont été recommandés à un méde- gional de médecine générale (DRMG) Anne Savoie, se félicitait d’avoir un bon cin de famille, affirme M. Larouche. Le Ahuntsic-Montréal-Nord. médecin : « Je l’ai depuis 20 ans. Elle CIUSSS se donne jusqu’à la fin de 2017 prenait le temps de poser des ques- pour que tous ceux et celles qui le Il se réjouit de l’arrivée en 2016 « d’un tions, à chaque rendez-vous : "Y a-t-il souhaitent aient un médecin de famille. potentiel de 13 nouveaux médecins » eu une maladie déclarée dans la famille JDV autorisés par le ministère de la Santé qui pourrait être héréditaire?" Et puis,

pour A–M-N en octobre, un nombre PhilippePhoto : RACHIELE quand elle donne un rendez-vous à huit qui vient d’être confirmé en janvier. À la porte du cabinet de Dre Francine heures, tu rentres à 8 h 15; 20 minutes Languedoc, rue Fleury, une affiche Entourloupette laisse présager une longue attente pour De ce nombre, combien de nouveaux les patients en quête d’un médecin de famille dans Ahuntsic. 1415, rue Fleury Est, médecins s’établiront effectivement Depuis 1986 chez nous? Difficile à dire. Pour travail- (angle Christophe-Colomb) ler dans la région de Montréal, les nou- Montréal, Qc H2C 1R9 veaux médecins doivent recevoir un avis l’ouest de la montagne une fois leur avis de conformité, un papier convoité qu’ils obtenu ». www.physio2000.com obtiennent sous réserve de conclure une entente avec un établissement, Correctif financier clinique ou hôpital, d’un sous-secteur Pour inciter les nouveaux médecins à 30 ans d’expérience prioritaire. Très bien. respecter leurs engagements, le Minis- PHYSIOTHÉRAPIE tère les obligera, à compter de juillet dont 10 à Ahuntsic Mais jusqu’à maintenant, en ce qui 2016, à facturer 55 % de leurs revenus ACUPUNCTURE concerne Ahuntsic – et c’était pire en- non plus dans la grande région de Mon- core pour Montréal-Nord – il y avait tréal, mais dans les réseaux locaux de OSTÉOPATHIE un os : « Il y en a qui venaient quelques services, ce qui sera plus contraignant.  SYCHOTHÉRAPIE mois dans un de nos GMF puis chan- C’est une mesure dont Dr Brodeur P geaient de secteur à l’intérieur de Mon- espère beaucoup : « Le gouvernement MASSOTHÉRAPIE tréal. D’autres, qui avaient un plan B déjà semble vouloir vraiment aiguiller les établi, ne se présentaient carrément pas jeunes médecins vers un réseau local  OINS À DOMICILE à la clinique réseau et, une fois leur avis de services (RLS) donné », estime-t-il. S de conformité en poche, allaient dans un autre territoire », déplore Dr Brodeur. Perle rare NUTRITION Étant donné le manque de cliniques En attendant, les patients orphelins bien pourvues ou d’hôpital universi- sont classés selon une échelle de cinq taire, notre quartier ne serait pas aussi degrés, expose Hugo Larouche. « Une attrayant que d’autres, tente d’expliquer personne âgée avec des problématiques le médecin. Le facteur linguistique pour- de santé importantes, de priorité Un, (514) 270-8438 rait jouer même si tous les médecins donc, trouvera un médecin rapidement, maîtrisent les deux langues. Cela porte on parle de trois mois… Le délai le plus Pour vous aider à prendre soin de vous... certains d’entre eux à « se tourner vers court a été de 24 heures ». FÉVRIER 2016 14

JARDINS ET POTAGERS Patrick L’ARBRE EST DANS SA GRAINE, DE BORTOLI MALURON, MALURÉ... Ce moment de l’année, tant attendu par les jardiniers amateurs et professionnels, est enfin de retour! Après le long silence des mois qui succèdent aux dernières récoltes dans les jardins extérieurs, nous voici de nouveau plongés dans les catalogues de semences, qui nous inondent de photos (sur papier glacé) aux couleurs vives des végétaux mûrs, photos qui font rêver à la période estivale. C’est une première occasion, pour les au cœur d’une graine, pour voir un peu sence d’oxygène est aussi une condition horticulteurs, de sortir le nez de la neige ce qui s’y passe. essentielle, alors que la lumière joue et de voir la verdure au bout du tunnel. ou ne joue pas de rôle, selon la variété C’est aussi, pour moi, un rappel de ce D’une étape à l’autre de plantes. L’absorption de l’eau est sentiment d’émerveillement que je res- C’est à la suite de la pollinisation – dans alors possible, la graine se gonfle, les sens, chaque fois que mon attention se le cas des spermaphytes, ou plantes à réserves sont hydrolysées et assimilées pose, le temps d’un instant, sur l’impres- graines – que la graine se forme; c’est par l’embryon. sionnant fonctionnement de la nature. la transformation de l’ovule fécondée Quand je m’arrête, au-delà du tintement en graine. La graine, qui est vivante, Une percée de mes instruments de culture de semis est dite en période de latence ou de C’est ainsi que la radicule perce l’enve- et de la rumeur de mon enthousiasme dormance, attendant les conditions loppe du tégument, pour instinctive- renouvelé, je ne peux que rester pantois, idéales à sa germination. Protégée par ment s’implanter dans son nouveau devant le phénomène qui s’apprête à son enveloppe extérieure, qu’on appelle Le développement de la graine milieu, servant, a priori, de support, prendre acte devant mes yeux. le tégument, elle est composée d’un tigelle, qui, vous l’aurez deviné, se déve- à la nouvelle plantule. La tigelle et les Une semence enfouie dans un terreau, embryon et d’un albumen. loppera en tige. Cet embryon a tout cotylédons suivront, pour bientôt, une un ajout d’un peu d’eau, le souci d’une ce qui lui faut, en matière d’énergie ou fois les réserves internes (et des coty- L’embryon qui s’est formé pendant la de nourriture à sa portée, en ce que lédons) épuisées, assurer la production température ambiante adéquate… et le phase de l’embryogenèse, est en soi, une miracle se produit! D’une graine naîtra un constitue l’albumen (dans le cas d’an- énergétique de la plante, par l’apparition ébauche de la future plantule et porte giospermes : plantes à fruits) qui est, à de vraies feuilles et au travers du pro- être des centaines, voire des millions de l’apparence d’une ou deux (fausses) fois, sa taille! Comment est-ce possible? proprement dit, une réserve nutritive cessus de la photosynthèse. feuilles, qu’on appelle cotylédons, d’une contenant glucides, lipides et protéines. Je vous propose de pénétrer un instant radicule qui deviendra la racine et d’une La période de dormance d’une graine Certains mécanismes chimiques et peut varier de quelques jours à hormonaux (acide abscissique, etc.) quelques siècles. Certaines nécessitent internes à la graine préviennent une une période de gel avant de pouvoir germination hâtive, pour attendre les germer. D’autres ont besoin de chaleurs conditions propices qui, elles, agiront intenses. Étayée par quatre millions sur la production d’hormones (auxines), d’années d’évolution et de perfection- lesquelles redynamiseront le métabo- nement, la nature n’a de cesse de nous lisme de la graine (respiration, absorp- émerveiller! tion de l’eau, etc.). Ainsi, respectueusement, à votre pro- Pour la majorité des graines, les tem- chain démarrage de semis, prenez donc pératures nécessaires à la germination un moment pour voir l’arbre qui se varient entre 7 °C et 30 °C. La pré- cache dans la graine! JDV

FÉVRIER 2016 15

NOUVELLES Mélanie MELOCHE-HOLUBOWSKI INDUSTRIE À DEUX VITESSES DANS LE QUARTIER DE LA MODE Reitmans, l’un des principaux employeurs dans Ahuntsic-Cartierville, a annoncé en janvier la mise à pied de 10 % de ses employés au siège social de la rue Sauvé, soit 77 emplois. Malgré les difficultés de l’industrie de la mode à Mon- tréal, certaines entreprises dans le quartier Chabanel réussissent à tirer leur épingle du jeu.

« L’industrie continue de subir les consé- la CDEC, l’industrie est créatrice de sew est établie depuis 1974 et celle des quences de la crise économique », dit près de 6 700 emplois dans Chabanel. frères Delisle existe depuis 38 ans. la directrice du Conseil des créateurs On y trouve notamment le siège so- L’entreprise familiale Brador Hiver a de mode du Québec, Linda Tremblay. ouvert ses portes sur la rue Meilleur il Mais on oublie de penser à toutes les cial de grandes marques comme Rud- sak, Reitmans, Point Zéro, Mackage, y a 35 ans et a été l’une des premières entreprises, manufactures, créateurs, entreprises québécoises à fabriquer qui se développent. » et Buffalo, et de designers comme Marie Saint-Pierre, Iris Setlakwe et Archives JDV Photo : des ensembles de ski de fond et des Il est peut-être difficile de se l’imaginer, Mélissa Nepton. Mais il y a aussi des La rue Chabanel manteaux d’hiver adaptés aux hivers mais à l’intérieur des vieux bâtiments magasins de fils (merceries), des entre- québécois. La propriétaire, Josie Suissa, ternes de la rue Chabanel ou de la rue prises spécialisées dans les chaussettes Passé garant de l’avenir raconte que Brador, principalement Meilleur, se cachent de nombreuses et bas de nylon, d’autres dans la lingerie, Certaines entreprises y ont un pied-à- une manufacture à ses débuts, s’est entreprises liées à l’industrie du vête- les chemisiers, les vêtements de travail, terre depuis longtemps. Par exemple, la ment. Selon les dernières données de le cuir, ou même la broderie. compagnie de machines à coudre Tech- Suite à la page 18

FÉVRIER 2016 16

ELLE TOURNE, LA TERRE ! Diane Réchauffement climatique : ÉTHIER LES SOLUTIONS L’accord sur le climat signé à Paris en décembre 2015 est historique, car, pour la première fois, les 195 pays membres de l’ONU se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) produites principalement par l’exploitation et l’utilisation des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz).

pour éviter les effets très néfastes du ter, est l’une des principales sources mation d’électricité grâce à l’augmenta- réchauffement de la planète. Les États d’émission des GES, car elle provient tion des prix de cette dernière. devront donc augmenter leurs cibles dans une large mesure des centrales au de réduction des GES à l’avenir. Cela charbon. Heureusement, l’élimination Villes sans puits de chaleur dépendra de la volonté des gouverne- de ces dernières est déjà en cours dans ments (nationaux, régionaux, locaux) et plusieurs pays. Les villes, où est concentrée la majeure des entreprises privées des pays riches partie de la population mondiale, sont (ainsi que de l’aide qu’ils consentiront Les alternatives les plus réalistes sont des puits de chaleur, car leurs immeubles aux pays pauvres), car les solutions les centrales hydrauliques et nucléaires. en hauteur et le pavage des autoroutes et existent déjà… quoiqu’aucune ne soit Mais rares sont les États, comme le des rues absorbent les rayons solaires et parfaite. Cette chronique fait état de Québec, qui disposent d’abondantes contribuent au réchauffement climatique. trois d’entre elles. sources d’énergie hydraulique. Quant à Pour cette raison, elles seront donc plus l’énergie nucléaire, elle fait l’objet d’un affectées par les épisodes de canicule Ces engagements sont toutefois insuf- De l’électricité sans carbone boycott dans plusieurs pays en raison extrême qui se multiplient depuis 30 ans fisants pour limiter la hausse des tem- des risques d’accident radioactifs. Pour- et qui sont une source de mortalité de pératures à deux degrés Celsius ou La production d’électricité, dont la tant, la France a démontré qu’il était plus en plus importante. La solution à moins d’ici 2100, condition essentielle demande mondiale ne cesse d’augmen- possible de répondre à la demande ce problème est pourtant bien connue : d’électricité par des centrales nucléaires plantation d’arbres, création de parcs, sûres, tout en disposant de manière construction de toits verts ou « froids », sécuritaire des déchets radioactifs de c’est-à-dire recouverts de couleurs pâles La société des amis qui réverbèrent les rayons du soleil. du journaldesvoisins.com Édition 2016 ces dernières. Les autres options sont la production Protection des forêts d’électricité par l’énergie solaire (pan- neaux photovoltaïques) et les éoliennes. Les forêts sont la principale source d’ab- Ces deux solutions ont connu une crois- sorption du CO2 sur la planète. Or, selon sance exponentielle au cours des sept le World Resources Institute, 80 % de la dernières années en Allemagne, en Ita- couverture forestière mondiale originelle lie, au Royaume-Uni, en Chine, au Japon a été abattue ou dégradée essentielle- et aux États-Unis. Mais la production de ment au cours des 30 dernières années. l’électricité par les rayons solaires et le On a coupé les arbres pour produire vent a ses limites, car elle dépend des de la pâte à papier, pour construire des conditions climatiques, plus ou moins maisons et des meubles, pour se chauffer, favorables selon les régions du globe. pour permettre les cultures extensives de soja, d’éthanol, de céréales pour les Une autre option est la combustion de animaux d’élevage et de palmeraies (qui la biomasse (rebuts forestiers) et des fournissent l’huile de palme utilisée dans déchets domestiques et agricoles. Or, un grand nombre de produits alimen- ces solutions sont problématiques, car taires). Cette déforestation sera difficile la première encourage l’exploitation à arrêter. Mais elle peut être limitée par des forêts, essentielles à l’absorption le recyclage du papier, l’interdiction des du gaz carbonique (CO2), et l’une et foyers au bois ou leur remplacement par l’autre émettent des GES. d’autres technologies, la protection des forêts naturelles et l’exploitation écolo- La production d’une électricité sans gique des autres forêts, en respectant carbone dépendra donc d’une combi- la norme FSC en vigueur dans plusieurs naison des diverses sources d’énergies régions du Canada. JDV renouvelables et du recours à l’énergie nucléaire. Cependant, la solution ultime demeure une réduction de la consom-

FÉVRIER 2016 17

FAITES CONNAISSANCE AVEC... Rabéa KABBAJ Le commandant Marc Tanguay « J’AVAIS DIX ANS, JE VOULAIS ÊTRE POLICIER » À la veille de son troisième anniversaire à la tête du PDQ 10, le commandant Marc Tanguay compte déjà 27 années de carrière au SPVM. Trois décennies qui n’ont atténué en rien ce qui a toujours été et ce qui demeure encore sa priorité : rendre service à la population. Rencontre avec un gestionnaire d’expérience qui s’affaire à donner à Bordeaux-Cartierville une police de proximité et de visibilité. Lorsqu’on demande au commandant tions avec les aînés, etc. Aussi, chaque ça va très bien, et on note même une Tanguay quel autre emploi il aurait aimé commandant donne son ton, ses prio- diminution depuis trois ans », souligne exercer, sa réponse est sans détour : rités. Ma priorité, c’est le service à la Marc Tanguay. « Depuis l’âge de dix ans, je voulais clientèle », fait valoir Marc Tanguay, être policier. Pour moi, ce n’était pas en assurant que les nombreux témoi- Plan d’action 2016 un métier, c’est une vocation. » Une gnages de satisfaction et de sentiment Au menu du plan d’action 2016 du voie toute tracée donc et de laquelle de sécurité des citoyens de Bordeaux- PDQ 10, des dossiers comme celui de ne s’est jamais éloigné cet anglophone Cartierville constituent « la partie la la sécurité routière, la création d’un originaire de Montréal-Nord, diplômé plus valorisante » de son travail. registre local pour répertorier les per- en techniques policières du Collège sonnes vulnérables – notamment des John Abbott et en perfectionnement Quartier sécuritaire aînés vivant seuls – l’accueil des réfugiés de gestion de l’UQAM. Côté sécurité, le bilan que dresse syriens et le maintien d’un sondage de la M. Tanguay est, en effet, largement clientèle du PDQ, sont prévus. Tout un 27 ans de carrière positif. « Je fais le suivi des statistiques programme en perspective, qui devrait Après presque trois décennies de mé- des événements chaque mois, et quand sans aucun doute permettre au com- tier, M. Tanguay a vécu des moments Photo : Philippe RACHIELE on a une vague de quelque chose, on mandant Tanguay et à son équipe de graves et marquants – il a ainsi déjà s’attaque tout de suite à essayer de continuer de faire la différence au sein travaillé comme enquêteur accidents, que parfois pour l’ensemble de l’île – il trouver une solution [...] En général, du quartier. JDV et a également fait partie des premiers a été le commandant terrain pour les policiers sur place lors de la tuerie festivités nocturnes de la métropole de l’Université Concordia en 1992 –, du 31 décembre dernier – M. Tanguay mais aussi, inversement, des moments agit avant tout au PDQ 10 en tant que de satisfaction inoubliables. « Je sais gestionnaire. pertinemment que j’ai sauvé des vies. Je ne peux pas aller au-delà, c’est le Fonctions de commandant sommet d’une carrière de police de « C’est sûr que comme commandant, sauver des vies, donc ça va rester avec j’ai plus un rôle de coordination, d’ana- moi », confie M. Tanguay. lyse et de développement des priorités par rapport aux besoins des citoyens Sa passion pour son métier, il arrive et des organismes communautaires à Marc Tanguay de la cultiver même partenaires. Chaque année, on prend durant ses temps libres. « Parfois leurs préoccupations, en plus de toute quand je suis dans d’autres villes, au l’information qu’on détient par rapport Canada ou aux États-Unis, je m’ar- à la criminalité, et je mets tout cela range pour aller rencontrer les corps ensemble pour préparer un plan d’ac- policiers locaux, et je patrouille avec tion », résume le commandant Tanguay, eux le temps d’une soirée, pour voir en reconnaissant beaucoup apprécier quels sont les différences, les enjeux ou cette dimension de dialogue, inhérente encore les meilleures idées qu’ils ont à ses fonctions, avec les partenaires et que je peux utiliser ici », souligne communautaires, les élus et les citoyens. celui qui supervise actuellement une cinquantaine de policiers au PDQ 10. Stratégique, son rôle de commandant consiste non seulement à transmettre Entré au SPVM en août 1989, Marc Tan- les besoins de la population à ses poli- guay a été nommé sergent en 2002, ciers, mais aussi à expliquer aux citoyens puis commandant en 2011. Sous ce les mandats de son équipe. « Mais je grade, il a d’abord officié comme considère que c’est mon rôle aussi de cadre de service pour l’île de Mon- fournir des outils à mes policiers pour tréal, avant de se voir assigner la ges- travailler. [...] C’est à moi de m’assu- tion du PDQ 10, en avril 2013. S’il peut rer qu’ils ont la formation nécessaire encore opérer sur le terrain en cas pour faire face à des problématiques d’incidents ou d’événements majeurs extérieures, que ça soit en matière de aussi bien dans Bordeaux-Cartierville, terrorisme, de santé mentale, d’interac- FÉVRIER 2016 18 Suite de la page 15 stretch et un bureau d’études avec deux Mélissa Nepton et Chantal Malboeuf tournée vers le secteur de ventes au patronniers. disent que les travailleurs en production doivent être mieux payés. « Pas ques- détail lorsque l’industrie manufacturière Tous le diront, les prix des loyers et a quitté Chabanel. tion que mes couturières travaillent au la proximité de divers fournisseurs salaire minium », dit Mme Malboeuf. Secret bien gardé, leur entrepôt, main- sont des facteurs qui attirent les tenant situé sur la rue de Louvain, est entrepreneurs. Ayant étudié à Paris, Le travail technique doit être davantage ouvert au public. « Les gens ne pensent Mélissa Nepton a songé à établir son valorisé et la production ne doit pas pas que Chabanel est un endroit de entreprise à l’extérieur du Canada. « J’ai être traitée comme une sous-industrie. magasinage, dit Josie Suissa, qui ajoute magasiné à New York, il y a quelques « Je ne suis pas sous-traitante, je suis un que le district est malheureusement peu années, mais les prix sont fous. » façonnier, je suis une technicienne. La attirant pour les clients. À 17 h, c’est production, c’est aussi glamour », ex- mort. Il n’y a plus personne. » Pas facile plique Mme Malboeuf. Ailleurs, les cou- Les deux entrepreneures triment dur turières sont une main-d’œuvre « qui Place aux jeunes créateurs pour assurer leur rentabilité. « Sincè- vaut de l’or », ajoute celle qui a travaillé Crédit : Atelier À façon pour plusieurs grandes maisons de cou- Par ailleurs, il y a une effervescence des rement, si je n’avais pas fait (NDLR : l’émission) La Collection, ça n’aurait ture, dont la Maison Céline (Vipiana), jeunes entrepreneurs, prêts à révolu- maison de couture française. tionner l’industrie de la mode. En 2011, Atelier des designers Ateliers A facon pas pu se passer. J’ai pris mes REER et les 30 000 $ de La Collection. Mais je la designer Mélissa Nepton a d’ailleurs À mieux définir déménagé son entreprise d’une quin- une capacité de production à Montréal, n’ai pas eu d’aide du gouvernement », zaine d’employés du Mile-End à Chaba- parce que les clients veulent produire dit Mélissa Nepton, qui déplore le fait Chabanel vit une crise d’identité, es- nel, voyant qu’il y avait un engouement plus, plus vite et on n’est pas capable que les crédits d’impôt ne cessent de time Josie Suissa : « Il faut redéfinir dans le quartier pour la mode. de fournir », dit-elle. diminuer. ça. Sommes-nous un quartier de desi- gners? De détaillants? De manufactu- Pour sa part, il y a deux ans, Chan- Aujourd’hui, elle compte une trentaine Mme Malboeuf a gagné 5 000 $ à la riers? » « Made in Montréal, c’est quoi tal Malboeuf, des Ateliers à façon, a d’employés, dont une vingtaine de cou- CDEC, mais ne s’est pas accordé de sa- exactement? », demande Mélissa Nep- ouvert un atelier de fabrication de prêt- turières. La superficie de son local a laire la première année. Elle dit obtenir ton. à-porter avec quatre couturières, grâce plus que triplé; on y trouve un atelier difficilement les fonds et le soutien en à un partenariat avec la Maison Marie de maroquinerie, une accessoiriste, des gestion dont elle a besoin pour exploiter Voilà justement pourquoi, la grappe in- Saint Pierre. « Nous voulions garantir couturières spécialisées dans le cuir son entreprise : « Et pourtant, je fais dustrielle mode a été créée en mai 2015 vivre beaucoup de familles. » afin de regrouper tous les écosystèmes du milieu de la mode : créateurs, manu- Pour sa part, la directrice du Conseil facturiers, détaillants et distributeurs. des créateurs de mode du Québec, Mme Tremblay espère que l’industrie Linda Tremblay ajoute qu’il faut favoriser montréalaise se dotera d’une image l’accélération d’entreprises pour leur pour faire rayonner le savoir-faire de permettre d’acheter plus d’équipements l’industrie et sa capacité d’innover. « Il et d’embaucher plus de travailleurs. faut démontrer que l’industrie de la mode au Québec regroupe davantage Où sont-ils? d’emplois que l’industrie aéronautique. Cependant, le manque criant de main- On parle d’emplois de qualité », ajoute- d’œuvre freine l’essor des entreprises. t-elle. Par exemple, Mme Malboeuf n’a qu’une seule couturière qui sait coudre un che- Un quartier de la mode encore plus misier en soie très particulier. Aux fins vibrant attirerait aussi des agences de d’expansion, la Fabrique Maro – mise mannequins, des photographes, des gra- sur pied en partenariat par Chantal Mal- phistes, des fabricants d’accessoires. boeuf et Frédérick Bélanger-Lacourse, « Montréal a un quartier des spectacles, artisan-maroquinier, dans les locaux des pourquoi pas un quartier des créations Ateliers À façon – doit aller jusqu’en dans Ahuntsic-Cartierville? », fait valoir France recruter des maroquiniers. Mme Tremblay. JDV

FÉVRIER 2016 19

NOS VOISINS VENUS DU VASTE MONDE Nacer MOUTERFI Bounthanom Thammavongsa IL ÉTAIT UNE FOIS LE LAOS… ET SES RÉFUGIÉS

Bounthanom Thammavongsa, que l’on appelle familièrement Boun, est arrivée petite fille au Québec avec sa mère et ses trois frères, il y a 38 ans. Ses parents, urbains et diplômés universitaires, faisaient partie de la première vague de réfugiés laotiens à fouler la terre canadienne en 1978. Elle n’a rien oublié du pays que la famille a quitté pour fuir le totalitarisme communiste de l’époque.

D’un long périple qui comportait beau- "renaître" au Québec, mais on continue que membre, ou même en siégeant aux coup de risques et dont elle n’avait pas de voir dans le monde des hommes, des CA de divers associations d’immigrants trop compris alors la raison, elle garde femmes et des enfants qui meurent à ou d’organismes du domaine de la santé, toutefois un vif souvenir. La famille est cause de conflits inutiles, alors que la comme la Fédération québécoise des partie sans le père, lui-même ayant déjà voix du dialogue doit primer. » Massothérapeutes agréés. quitté la patrie pour la Thaïlande. Pen- dant trois ans, leur mère, courageuse, Boun souhaite que les gens venus au Boun a précieusement conservé les a préparé avec les siens, mais en toute Québec en provenance d’horizons enseignements et ses souvenirs du Laos, discrétion, la traversée du fleuve Mé- divers aillent vers les autres. « Il faut mais c’est ici qu’elle a fondé son entre- kong, très surveillé des deux rives. La sortir de nos confinements et de nos prise et sa famille. Avec son conjoint famille, répartie dans deux pirogues, a communautés pour aller à la décou- Augostino et leurs deux enfants, Mi- ainsi pu rejoindre le camp de réfugiés verte de l’autre afin de le comprendre et chael, 4 ans, et Vincenzo, 5 ans, ils en Thaïlande, et, par la suite, un nouvel d’apprendre à se connaître », dit-elle. En habitent non loin, chez nos voisins de horizon : la terre d’accueil que fut pour dépit de son emploi du temps souvent ville Saint-Laurent. JDV eux le Canada. très chargé, Boun continue à partici- per à des actions caritatives en tant Toile d’amitiés

Boun a passé son enfance dans le quar- Photo : Philippe RACHIELE tier Hochelaga où ses parents travail- laient. Par la suite, elle a habité dans le quartier Rosemont où elle a tissé de « Prends soin » nombreuses relations d’amitié à l’oc- Assistée de plusieurs spécialistes, dont casion d’activités de bénévolat. Tout Lise Couturier, hygiéniste en soin de comme ses frères, elle a bien réussi pieds, le centre de Boun se distingue ses études. Malgré ses formations col- également des autres établissements légiale et universitaire en psychologie d’Ahuntsic-Cartierville par les services et en anthropologie, Boun a toujours qu’il offre, comme la naturopathie et la été attirée par la médecine naturelle détoxication, qui consisterait à aider le pratiquée par ses grands-parents. corps à se régénérer et à évacuer les toxines qui le polluent. Elle a suivi des formations dans le do- maine, notamment en massothérapie. Sa mère, de confession catholique et en- Alors qu’elle était bénévole au sein seignante à l’Alliance française au Laos, d’organismes pour immigrants et auprès et son père bouddhiste, gestionnaire de personnes âgées, elle a pu dévelop- en affaires publiques, ont transmis à per sa passion pour la massothérapie. Boun leur humanisme et leur ouverture D’ailleurs, ce sont les femmes aînées sur le monde. Cet héritage explique en auxquelles elle a prodigué des soins de partie son engagement dans des actions soulagement qui l’ont incitée à en faire bénévoles humanitaires à Montréal et carrière. ailleurs.

Après avoir terminé ses études et pra- De lointains souvenirs tiqué ses « dons » chez des particuliers, En ce sens, Boun est affligée par toutes Boun a pu, à l’aide de sa famille et en les actions violentes dans le monde, particulier de son beau-père, voler de conduites au nom de la religion. ses propres ailes en ouvrant un centre « Quand j’ai vu l’image du petit Aylan, de massothérapie dans Ahuntsic, sur mort, échoué sur une plage, j’ai pleuré le boulevard Saint-Laurent. Thanom a et ça m’a fait revivre un lointain sou- ouvert ses portes en octobre 2014. Le venir. Cet enfant aurait pu être moi. nom laotien signifie : « Prends soin ». Je me disais, moi j’ai eu la chance de FÉVRIER 2016 20

JARDINS ET POTAGERS Mélanie MELOCHE-HOLUBOWSKI LE YMCA CARTIERVILLE LIEU DE RENCONTRE NÉVRALGIQUE POUR LA COMMUNAUTÉ Le YMCA Cartierville du boulevard Laurentien bourdonne toujours d’activités : à tout moment, des nageurs y font des longueurs dans la piscine, des jeunes jouent au basketball, un coureur profite de la piste intérieure pour éviter le froid, des personnes s’entraînent sur les appareils cardiovasculaires, un couple pratique ses pas de danse et des aînés piquent une jasette au café.

Ouvert en 2010, grâce à un partena- Ville de Montréal (qui permet aux Mon- riat entre les YMCA du Québec, le tréalais de bénéficier gratuitement de ministère de l’Éducation du Québec, certaines plages horaires). Il s’agit du la Ville de Montréal et l’arrondissement, YMCA qui accueille le plus de familles le YMCA Cartierville a réussi le pari au Québec. d’être un lieu rassembleur. Cent soixante personnes « travaillent » « Le centre a été bâti grâce à l’enga- au YMCA Cartierville, dont près de la gement citoyen. Cette volonté des ci- moitié sont bénévoles, et 92 qui ont toyens transparaît encore aujourd’hui », des tâches en lien avec la piscine. Seuls dit Marc-André Simard, directeur du quelques intervenants, dont la direction service à la clientèle. et les sauveteurs à la piscine, sont rému- nérés. Tout le personnel à l’accueil et Près de 12 000 personnes profitent la majorité des entraîneurs sont donc des services du YMCA, dont quelque bénévoles. 7 500 usagers pour le bain libre de la Crédit : YMCA photo

Le bâtiment de 88 000 pieds carrés a des besoins communautaires, explique été conçu pour faire en sorte que la M. Simard. « Lorsque le centre a été piscine de 25 mètres, la piste de course pensé, le quartier avait beaucoup de intérieure, les salles d’entraînement, et criminalité. Nous avons donc décidé les studios baignent dans une lumière que notre priorité serait d’aider les naturelle. Le YMCA Cartierville hé- jeunes. » berge également un gymnase double, une garderie, un camp de jour et le Les jeunes peuvent notamment parti- Centre de réadaptation cardio-respira- ciper aux soirées Ados et faire partie toire Jean-Jacques-Gauthier de l’hôpital d’équipes de sports. Certains adoles- Sacré-Coeur. cents ne viennent que pour jaser avec leurs copains dans l’entrée du YMCA. Il y a aussi une salle dédiée à l’arron- Mieux vaut flâner au YMCA que dans dissement; on y donne divers cours, la rue, estime M. Simard, qui ajoute comme le karaté et la gymnastique, et la qu’il est impressionné de voir qu’autant salle est souvent prêtée aux organismes. d’ados ont adopté le YMCA. « C’est Un professeur d’éducation physique de un point central pour les jeunes. J’ai l’école Louisbourg y emmène réguliè- rarement vu un centre où on n’avait rement ses élèves. L’été, les résidants pas eu besoin d’aller dans les écoles profitent des circuits d’entraînement pour recruter les jeunes ». en plein air. Un autre enjeu important est l’aspect Vocation communautaire multiculturel. « Le centre est une pierre angulaire pour les différentes commu- La « Young Men’s Christian Associa- nautés d’Ahuntsic-Cartierville. Parfois, tion » (YMCA) a été fondée en 1844, il y a des conflits et des mésententes. à Londres, pour contrer les conditions Mais lorsqu’on traite tout le monde sociales malsaines qui découlaient avec respect, les gens finissent par de la révolution industrielle. Encore s’entendre », dit M. Simard. aujourd’hui, tous les YMCA sont construits dans des quartiers qui ont Suite à la page 22 FÉVRIER 2016 21 ÇA BOUGE! Alain David Lemieux, natif d’Ahuntsic-Cartierville MARTINEAU « JE VEUX DEVENIR LE PLUS GRAND BOXEUR QUÉBÉCOIS! » Le boxeur David Lemieux, un natif d’Ahuntsic-Cartierville, veut aller loin. Très loin. Il vise à ne devenir rien de moins que le plus grand de l’histoire de la boxe au Québec. Il se sentait peut-être inspiré par Mohammed Ali, dit « The Greatest », quand il y est allé de cette prédiction en entrevue avec journaldesvoisins.com… le Mag!

Lemieux, qui boxe à 160 livres dans la combats, il a triomphé 25 fois, presque Et je veux devenir le plus grand boxeur catégorie des poids moyens, n’habite toujours par knock-out. Le 11 juin 2010, québécois. Je veux marquer l’histoire, » plus Ahuntsic-Cartierville, mais il n’en il s’empare du titre international de s’est-il engagé. Toutefois, avant de partir est quand même pas loin. L’homme qui la « » (WBC, à la reconquête du titre international vient de souffler ses 27 chandelles ne l’une des quatre principales fédéra- dans la catégorie poids moyens, il devra s’étend pas sur de longues réponses. Il tions internationales de boxe) chez les rebondir. nous livre des réponses courtes, mais poids moyens, en battant l’Américain « punchées ». Comme sur le ring, avec , et ce, dès le premier round. Le 12 mars prochain, il boxera dans ses poings, il va droit au but. Cela venait confirmer ce que plusieurs une enceinte fort différente de celui avaient prédit, soit que notre jeune du Madison Square Garden; la salle de Le jeune boxeur n’est plus un « local ». Québécois avait un bel avenir devant lui. concert l’Olympia de Montréal, pouvant Il a atteint l’international avec 34 vic- accueillir 1 500 personnes en version toires, dont 31 par K.O. Mais il garde un Mais à la surprise générale, alors que boxe. Lemieux affrontera alors James bon souvenir de son quartier d’origine, son titre était en jeu, Lemieux devait De la Rosa, un Américain aussi solide où il a appris à marcher… et à boxer. Photo : Ring 83 perdre son combat contre le Mexicain que lui…JDV David Lemieux à l’entraînement , le 8 avril 2011, Gars de la place devant ses partisans montréalais. On enclin à épiloguer sur sa vie à l›école dirait que la confiance qu’il avait venait Lemieux habite maintenant dans le primaire. J’ai souvent changé d’école, quartier Sainte-Dorothée, dans l’ouest de s’évanouir. Puis le doute, le recul… car on m’a expulsé à plusieurs reprises. et les interrogations s’installent. de Laval, pas si loin du pont Lachapelle J’avoue, j’étais turbulent ». et de Cartierville quand même, où il a Mais pas question de lancer la serviette. grandi. Sa mère, arménienne, est origi- Il n’a pas encore atteint le cap des 10 ans La remontée se fera lentement mais naire du Liban. Elle a quitté un pays alors qu’il s’intéressera au jeu de poings : sûrement. La ténacité finit par payer. en guerre civile pour s’établir ici dans « Grâce à un chum, j’ai fréquenté le Il obtient cette fois un combat pour le le nord-ouest de Montréal où la com- club de boxe près de chez moi dans titre mondial de l’« International Boxing munauté arménienne est très présente. l’ancienne caserne de pompiers de la Federation » (IBF) de sa catégorie face rue St-Réal (bâtiment historique que au français Hassan N’Dam N’Jikam, le Elle s’est mariée à Montréal avec un la ville tente toujours de vendre). Puis, Québécois de souche, un Lemieux; le 20 juin dernier au Centre Bell. Le com- ç’a déménagé sur Saint-Urbain près de bat sera dur, il se rendra à la limite, mais couple a eu deux enfants, dont David. Sauvé. Je suis tombé rapidement en Mais une séparation se produit; c’est les juges ont bien aimé sa prestation; amour avec ce sport », se rappelle celui victoire par décision unanime. le nouveau compagnon de sa mère qui qui pratiquait encore à cet endroit il y prendra la relève pour s’occuper de a quelques années à peine. À l’automne, il se retrouve cette fois au « champion ». prestigieux Madison Square Garden de Il rêvait d’être pompier, mais le virage David Lemieux a passé le plus clair de New York contre , boxe s’est enclenché au début de l’ado- dans un combat d’unification de titres son enfance sur la rue Dudemaine. Très lescence. On remarqua ses talents de tôt, à l’école, il se bâtira une mauvaise de boxe. Malheureusement, il devait solide cogneur. Lemieux n’a pas voulu plier l’échine devant le puissant boxeur réputation. Un enfant pas facile. « J’ai faire l’équipe olympique du pays, préfé- fréquenté différentes écoles comme kazakh, l’arbitre ayant décidé que c’en rant aller directement chez les profes- était assez au 8e round. Le combat a l’École Arménienne Sourp Hagop (sur sionnels, attiré par les juteux contrats. le bord ouest de l’autoroute des Lau- pris fin un peu trop rapidement au goût de Lemieux. rentides), et l’école Saint-François-de- Déjà une vedette Laval (sur la rue Bois-de-Boulogne), Il a fait ses débuts chez les pros le « J’ai oublié tout ça… je pense au pro- mentionnera David, visiblement peu 14 avril 2007. Et à ses 25 premiers chain combat qui s’en vient. Je suis prêt.

MERCI DE LIRE LE SEUL MAGAZINE D’AHUNTSIC-CARTIERVILLE FAIT PAR DES JOURNALISTES ET CHRONIQUEURS D’ICI - JOURNALDESVOISINS.COM 514 770-0858 FÉVRIER 2016 22 Geneviève Suite de la page 20 CHRONIQUE URBAINE DE QUARTIER POIRIER-GHYS avec la collaboration Par exemple, le port du burkini à la d’Éric Malka piscine a d’abord suscité la grogne chez LA DIÈTE 160 KILOMÈTRES certains membres. Maintenant, il n’est « Ton arrière-arrière-grand-père, il a défriché la terre. Ton arrière-grand-père, il a labouré la terre. pas rare de voir des femmes en burkini Et pis ton grand-père a rentabilisé la terre. Pis ton père, il l’a vendue pour devenir fonctionnaire… » – Mes Aïeux nager aux côtés d’une femme en bikini! Accès pour tous Le contenu de notre assiette a beaucoup Abondance et carences Si un abonnement coûte environ 50 $ voyagé. En moyenne, on parle de plus Afin d’assurer une bonne diversité culi- mensuellement, le YMCA offre des ra- de 3 000 km avant d’atterrir sur notre naire, tout en assurant un transport bais à plusieurs familles à faibles revenus. table. D’un point de vue environne- minimal de nourriture, ils ont choisi un « Nous ne sommes pas là pour faire de mental, notre repas type consomme rayon de 160 km autour de leur appar- l’argent », dit M. Simard. Le YMCA tient beaucoup plus de pétrole et émet plus tement. Leur expérience s’est déroulée une campagne de financement annuelle de gaz à effet de serre qu’une assiette à Vancouver, dans un climat propice pour ses divers programmes. En 2015, d’aliments provenant de la région. aux fruits et aux légumes, mais plus ses responsables ont amassé 27 000 $. difficile pour la culture des céréales. Pour contribuer à la rentabilité, les À partir de cette réflexion, Alisa et Le manque de pain et de pâtes a donc James, un jeune couple de Vancouver, employés rémunérés n’hésitent pas à été un problème qu’ils ont pris quelques pas coûté plus cher en se limitant aux accomplir d’autres tâches; par exemple, ont essayé de voir s’il était possible de mois à régler. se nourrir plus « régional ». Ils ont com- produits locaux, car manger des fruits M. Simard donne un coup de main dans hors saison, qui viennent de loin, coûte mencé à se nourrir uniquement avec Pour faire leur épicerie de la semaine, la salle de musculation tandis que la des aliments ayant poussé à moins de plus cher que de congeler ou de mettre directrice du centre, Claudette Ruisse, ils ont dû revoir presque à 100 % leurs en pots des aliments de saison. 160 km de leur appartement. Plusieurs sources d’approvisionnement et se anime des cours de yoga. années plus tard, ils dressent le bilan de tourner vers les marchés d’agricul- Bien sûr, ce mode de consommation leur expérience, qui s’est révélée plus Enfin, le centre continue d’évoluer. Un teurs ou directement à la ferme. Pour demande un investissement en temps plus grand nombre d’activités sont pen- difficile qu’ils ne le pensaient, mais aussi faire face à l’hiver, ils ont cuisiné des plus grand. Alisa et James conviennent plus enrichissante. sées en fonction des jeunes de moins de collines de conserves de sauce tomate que la conversion permanente à cette 12 ans et des mères avec leurs enfants. et de légumes. Et, contrairement à diète de 160 km n’est pas pour tous. Puis, gardez l’œil ouvert : le YMCA et leurs attentes, leur assiette ne leur a Six mois après la fin de leur expérience, Ville en Vert préparent un projet unique ils ont arrêté de suivre à 100 % leur d’aménagement extérieur pour les en- diète régionale. Mais loin de revenir à fants quand le printemps ramènera les leur ancienne alimentation « globe-trot- beaux jours de temps doux. Ce parc Agrile du frêne ter », ils ont maintenu le contenu local, naturel sera destiné à favoriser le jeu tout en y ajoutant quelques tricheries actif pour les petits, tout au long de comme les olives, le chocolat et la bière. Votre frêne est dépérissant (plus de 30 %) ou mort? l’année. JDV C’est le temps de le faire abattre par un professionnel. Local dans A.-C. Pour nous tous, une façon simple de Faites votre demande de permis goûter au contenu d’une assiette qui COMMENT RECONNAÎTRE n’a pas voyagé est de choisir de s’offrir, UNE PUBLICATION LOCALE d’abattage dès aujourd’hui de temps en temps, un seul repas de (gratuit lorsqu’il est autorisé pour un frêne). ce type, ou encore de prévoir dans nos DE QUALITÉ ? repas de la semaine une seule journée au contenu totalement local. Les épice- ries nous offrent de plus en plus d’étals DES JOURNALISTES QUI Agissez maintenant, remplis de produits locaux. Il est aussi VIVENT ICI ET MEMBRES Avez-vous observé des possible d’encourager des agriculteurs DE LA FPJQ (FÉDÉRATION le règlement l’exige! pics dans votre frêne? d’ici en participant au programme d’agri- PROFESSIONNELLE DES La présence de cet culture soutenue par la communauté JOURNALISTES DU QUÉBEC) oiseau dans un frêne est (ASC). un très bon indicateur DES CHRONIQUEURS QUI Tous les détails en ligne de la présence d’agrile. L’été, la camionnette des Marchés VIVENT ICI ville..qc.ca/agrile Ahuntsic-Cartierville (MAC) vous pro- pose des fruits et légumes locaux et PLUS DE TEXTES QUE DE saisonniers à prix accessibles! Enfin, PUB POUR RESPECTER LES dans Ahuntsic-Cartierville, nous pou- LECTEURS ET ANNONCEURS vons également compter sur les fermes Lufa qui ont construit la première serre journaldesvoisins.com commerciale sur un toit et qui offrent leurs produits à différents endroits dans 514 770-0858 le quartier. JDV FÉVRIER 2016 23

NOS AîNÉS ACTIFS Sandrine René Leclair DUSSART LE BONHEUR EN HÉRITAGE Quiconque a croisé René Leclair dans sa boutique de chaussures se souvient de son accueil chaleureux et de ses yeux rieurs, reflets enso- leillés d’une joie intérieure. Portrait d’un homme épanoui, chez qui bonté, générosité et optimisme semblent s’harmoniser parfaitement. ski alpin, de volleyball et de badmin- Benjamin d’une famille de quatre en- ton, il se passionne maintenant pour… fants, René Leclair vient au monde le golf! « Je m’exerce dans ma tête en 1942, au sein d’une famille unie. En durant l’hiver, et j’achète mes billets à 1953, ses parents fondent leur premier l’avance! Nous jouons beaucoup dans magasin, Chaussures H. Leclair inc., sur les Laurentides. », dit-il avec enthou- le boulevard Crémazie, avant de le siasme. S’il passe plus de quatre heures transférer, douze ans plus tard, sur la par jour sur le terrain avec son épouse, rue Fleury. « À l’époque, on appelait ça il n’hésite pas à se lancer en pédalo pour "le cimetière de la chaussure", car on faire le tour du lac, à son retour chez était censés mourir dans l’année. Il y lui. « Cela nous prend 40 minutes et ça avait déjà quatre marchands de souliers garde les jambes en forme! Parfois, on sur Fleury, à l’ouest de Saint-Laurent! », recommence sur-le-champ! » évoque René. Entretenir demeures et terrains de- SANDRINEPhoto : DUSSART Durant 55 années, René Leclair servira mande de l’énergie. Heureusement, René Leclair et l’une de ses oeuvres la clientèle d’Ahuntsic et d’ailleurs dans René est en pleine forme. « Je suis dis- la bonne humeur, avant de prendre sa cipliné, je mange beaucoup de fruits et Amateur de culture, les spectacles, relation qu’il entretient avec eux est retraite à 71 ans, laissant le commerce légumes, et très peu de sucre. », pré- comédies musicales, expositions et unique et privilégiée. Être près des siens entre les mains de sa fille… Depuis, il cise-t-il. Lève-tôt, il fait son bricolage vernissages font partie de ses activités remplit le cœur du septuagénaire d’une est aussi occupé qu’avant! le matin, puis il range ses outils, et se préférées. « Il faut faire quelque chose exquise douceur de vivre. « J’ai eu des sent prêt pour l’action! hors de la maison, sans attendre après parents exceptionnels. J’ai été choyé », Ville et campagne les autres. », affirme-t-il. Artiste à ses confie-t-il. Un amour qu’il a su redistri- Bien qu’il appréciait son travail, René Entrain et spontanéité heures, René a découvert la peinture buer avec talent. profite de sa nouvelle vie et savoure, à l’huile à l’âge de 34 ans. Il crée de De sa vie professionnelle passée au mi- magnifiques tableaux, inspirés de pay- Des projets? L’été prochain, le couple avec son épouse, les quatre saisons, à lieu d’un va-et-vient continuel de clients, la ville comme à la campagne. « Nous sages réels ou tirés de son imagination. s’envolera pour la France pour y re- René Leclair a gardé une sociabilité sans joindre des amis. Un voyage de golf avons un chalet près d’un lac, et nous pareil. Jovial, il apprécie la bonne com- partageons notre temps entre les deux Homme heureux est aussi dans l’air… Pour l’instant, le pagnie et les virées impromptues. « On souhait le plus cher de René est que maisons, explique René. L’été, je suis déjeune au restaurant régulièrement et Père de deux garçons et d’une fille, dans l’eau à 8 h et je nourris les pois- René Leclair est aujourd’hui l’heureux « tout reste tel quel, le plus longtemps les fins de semaine, on sort avec des possible! » JDV sons! » couples d’amis. Récemment, on est allés grand-père de sept petits-enfants, dont souper au casino sur un coup de tête, trois habitent à l’étage sous son propre De nature sportive, René a su s’adapter logement depuis leur naissance… La au fil du temps. Autrefois adepte de et on est rentrés passé minuit! », dit-il.

Pierre Desrochers Pierre Gagnier Conseiller de la Ville, Maire d’arrondissement district de Saint-Sulpice 555, rue Chabanel Ouest, bureau 600 555, rue Chabanel Ouest, bureau 600 Montréal (Québec) H2N 2H8 Montréal (Québec) H2N 2H8 Téléphone : 514 872-2246 Téléphone : 514 872-2246 Courriel : [email protected] Courriel : [email protected] Twitter : @PDesrochersmtl

FÉVRIER 2016 24

BELLE RENCONTRE Elizabeth MARC SAVOY FORGET-LE FRANÇOIS UNE VIE AU RYTHME DE LA MUSIQUE À quelques pas de La Promenade Fleury, dans une petite cuisine chaleureuse de l’avenue Curotte, une odeur de café vient chatouiller les narines. Des chants festifs accompagnent le bruit d’un vieux percolateur et rythment la discussion. À l’évocation du mot « musique », le regard de Marc Savoy s’illumine, ses lèvres s’activent, et s’ensuivent des heures d’anecdotes et d’histoires. Portrait d’un mélomane ayant consacré sa vie à un amour de jeunesse, la radio. « Étant donné que j’étais souvent en Auditrice centenaire nière fois en 2003, il est aussi disponible pénitence, j’écoutais de la musique », Durant deux heures, il offrait à ses en ligne sous la forme d’un moteur de raconte Marc Savoy, l’œil taquin, en auditeurs un saut dans le temps. Les recherche. se remémorant son enfance. C’est en vieilles chansons des années 20, 30 subtilisant la table tournante et l’ampli et 40 étaient à l’honneur et les aînés Chanson en héritage de ses frères que le jeune homme déve- avaient droit de parole. « Ma plus vieille « C’est une déformation professionnelle loppe l’envie de faire des mix. Passionné, auditrice, Sœur Antoinette Salvail de la de ma part, admet l’Ahuntsicois, mais il invente même une station de radio Congrégation Notre-Dame, avait 107 c’est important pour notre héritage fictive, CTON FM. ans. Quand elle m’appelait, j’arrêtais francophone de savoir, dans 200 ans, tout et je lui laissais toute la place », se que Ginette a tourné et que La com- À cette époque, sa famille demeure du rappelle M. Savoy. plainte du phoque en Alaska a été une côté de Bordeaux-Cartierville. « J’ai grande chanson. » vu construire le centre d’achats Nor- En 2006, il s’installe en Estrie afin de mandie, moi! Ça fait un petit bout de démarrer le volet publicitaire de CIAX, Il déplore que plusieurs stations de temps, hein? Le Jean Coutu c’était un radio communautaire de Windsor. Il en radio laissent tomber dans l’oubli des A & P […] et Steinberg était de l’autre profite pour retrouver le micro avec bijoux de la chanson en se fiant uni- bord de la rue », se souvient-il. Méli-Melo, une émission vouée à la quement aux palmarès. Le mélomane découverte de la chanson francophone FRANÇOIS ElizabethPhoto : FORGET-LE propose également sur le site internet Marc Savoy fait ses débuts dans l’univers diffusée, par la suite, dans plusieurs sta- www.toppop.ca une programmation radiophonique en 1975 à CFGL (Rythme contagieuse et il l’a d’ailleurs transmise à musicale 100 % francophone. Plusieurs tions à travers le Canada ainsi qu’en sa conjointe. En 2009, le couple décide, FM). Son travail à la mise en ondes lui France et au Burkina Faso. résidants ont d’ailleurs pu entendre sa permet de découvrir et d’apprécier la à temps perdu, de produire CIAX en sélection du temps des Fêtes diffusée chanson francophone occupant autre- Son passage en région lui a aussi permis spectacles. sur La Promenade Fleury. fois tout l’espace. « Moi, j’étais un audi- de trouver l’amour et une complice dans En autobus, en train ou en avion, ils Véritable boîte à idées, M. Savoy en- teur de CHOM qui était peut-être à ses nombreux projets. « C’est là que je partent en voyage autour du monde à 70 % anglophone. Là, je tombais des suis allé la chercher. C’est mon jackpot! chaîne les projets. Il caresse le rêve la découverte de salles de concert. Le de travailler en collaboration avec des nues. Nana Mouskouri! Quoi? Michel Ça a l’air de rien, mais elle est fine, ça spectacle commence, les applaudisse- Fugain! » fait huit ans qu’on est en lune de miel », résidences, dans le but de transmettre ments retentissent et les artistes se suc- sa passion aux personnes âgées. Chose lance M. Savoy en adressant un regard cèdent laissant croire à l’auditeur qu’il Après sept ans à Radio Cité (Rouge tendre à Monique. certaine, ne vous attendez pas le soir FM), Radio Ville-Marie lui permet d’ap- est sur place à l’Olympia de Paris ou à le retrouver dans les bars ou avachi encore au Oriental Art Center en Chine. privoiser l’animation. Bénévole durant Passion contagieuse devant son téléviseur. « J’aime mieux 10 ans, il met sur pied son rendez-vous Même en dehors des heures de travail, À l’heure actuelle, Marc Savoy consacre faire de la radio, édifier les gens, leur radiophonique du samedi intitulé Dans beaucoup d’énergie à Topo, un réper- faire plaisir et qu’ils soient heureux en mon temps, émission numéro un de la il consacre beaucoup de temps à ses projets radiophoniques. Sa passion est toire francophone de la chanson popu- écoutant la musique », conclut M. Savoy. station de 1995 à 2001. laire de 1900 à 2000. Publié pour la der- JDV

FÉVRIER 2016