Annexe 3.1 : Etude paysagère

ÉTUDE PAYSAGÈRE ET PATRIMONIALE

PROJET DE PARC ÉOLIEN DES SEPE LES BEAUX VOISINS, SEPE LA GARENNE, SEPE LE COQLIAMONT & LES HAILLIS ()

OSTWIND INTERNATIONAL

02 FÉVRIER 2017 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

2 RÉSUMÉ DE LA DEMANDE

Pétitionnaire : OSTWIND Département et région : Oise (Hauts-de-) Communes du projet : , , Domeliers, Cormeilles Nombre d’éoliennes : 13 Dimension des éoliennes : hauteur de moyeu : de 75 à 100 m / diamètre des rotors : de 82 m à soit 100 m Puissance unitaire par éolienne : 2 à 2,3 MW Puissance totale : 26,9 MW Dénomination du projet : SEPE LES HAILLIS - SEPE LE COQLIAMONT - SEPE LES BEAUX VOISINS - SEPE LA GARENNE

Carte du projet (fond IGN 1/25 000)

Réalisation du dossier : Matutina - Immeuble Chrysalead - 5 rue Maurice Thorez - 78190 TRAPPES Directeur d’étude : Julien LECOMTE Cartographie et étude : Vincent DECHARTRES et Baptiste DUHAMEL, chargés d'étude Photomontages et ZIV : réalisés par Ostwind et commentés par Matutina Etude d'encerclement : réalisée par Ostwind et commentée par Matutina

Les cartes, photos et autres illustrations réalisées par MATUTINA restent entière propriété du bureau d’études et de leurs auteurs, ainsi que les photomontages, propriété de leurs auteurs.

Reproduction interdite sans autorisation.

3 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

4 SOMMAIRE

6 - LE SITE ET SES ENJEUX 43 LEXIQUE 7 6.1 - Présentation dans le Schéma Régional Éolien (SRE) 43 INTRODUCTION GÉNÉRALE 9 6.2 - Le contexte éolien 43 PREMIÈRE PARTIE - ÉTAT INITIAL 11 6.3 - Attendus du Schéma Régional Éolien 43 1 - LOCALISATION GÉNÉRALE 13 6.4 - Les sensibilités paysagères et patrimoniales 45 6.5 - Synthèse des enjeux 51 1.1 - Localisation du site de projet 13 1.2 - Présentation des communes 13 SECONDE PARTIE - VOLET PAYSAGER - ÉTUDE D’IMPACT 53 1.3 - Contexte historique et géographique 13 1 - POSSIBILITÉS D'IMPLANTATION 55 1.4 - Le projet et ses sites 13 1.1 - Rappel de situation 55 2 - PÉRIMÈTRE D’ÉTUDE 15 1.2 - Une logique de trame d'appui 55 1.3 - Variantes d'implantation 57 2.1 - Définition 15 1.4 - Comparaisons de variantes au moyen de photomontages 57 2.2 - Unités administratives rencontrées 15 2.3 - Contexte géographique général 15 CARNET DE PHOTOMONTAGES 77 Méthodologie des photomontages 79 3 - ANALYSE PHYSIQUE ET STRUCTURELLE 17 ÉTUDE D'ENCERCLEMENT 295 3.1 - Relief et hydrographie 17 SYNTHÈSE DES IMPACTS 297 3.2 - Boisements 19 3.3 - Occupation anthropique 21 3.4 - Occupation agricole et naturelle du sol 23 TROISIÈME PARTIE - INTÉGRATION DES ÉLÉMENTS CONNEXES 3.5 - Synthèse de l’analyse physique et structurelle 25 ET SYNTHÈSE ERC 305 4 - ANALYSE PAYSAGÈRE ET PATRIMONIALE 27

4.1 - Approche sensible 27 BIBLIOGRAPHIE / WEBOGRAPHIE 311 4.2 - Les unités paysagères 29 4.3 - Patrimoine culturel et naturel 33 4.4 - Synthèse de l’analyse paysagère et patrimoniale 37

5 - DYNAMIQUES D’ÉVOLUTION 39

5.1 - Sources de l’étude 39 5.2 - Une vocation de terre productive 39 5.3 - Perceptions sociales 41

5 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

6 Définir les sensibilités est une démarche en amont, a priori, et devant s’appuyer Intervisibilité : elle désigne la visibilité d’un projet (parc éolien par exemple) LEXIQUE sur une analyse paysagère et patrimoniale étayée. Les effets envisageables, depuis le point de vue offert par un élément défini, celui-ci pouvant posséder une Certains termes qui vont être utilisés par la suite nécessitent d’être définis préala- induisant l’existence et le degré de sensibilité, peuvent être liés à la distance au valeur particulière (par exemple depuis un bâtiment protégé à forte valeur patri- blement. Nous proposons le lexique qui suit. projet, à la valeur sociale de l’espace, aux rapports d’échelles… moniale mais aussi un cœur de village). Elle n’est pas en soi négative : il reste à la qualifier, pour évaluer quel type de modification elle entraîne dans ce champ Rapport d’échelles : ce terme désigne le rapport de proportion entre au moins La définition des sensibilités renvoie au “dilemme” permanent du paysagiste, sans visuel, et selon quel niveau. deux éléments, et les effets possibles qui peuvent en ressortir par comparaison cesse partagé entre la volonté de conservation et celle de transformation. visuelle. Selon un élément donné, celui-ci peut apparaître de dimension impor- tante ou au contraire de dimension réduite selon l’échelle de l’espace où il Covisibilité : elle désigne la visibilité conjointe d’un élément à valeur particulière s’inscrit. Enjeu : un enjeu est l’application qualifiée et caractérisée d’une sensibilité sur un (par exemple la silhouette d’un monument) et d’un projet depuis un tiers point élément donné. Définir les enjeux s’effectue après l’estimation des sensibilités Pour une même éolienne, celle-ci pourra apparaître “grande” voire “démesurée” de vue. La covisibilité met donc en relation l’élément déterminé et le projet dans et s’appuie sur des “vérifications” plus ciblées, utilisant les outils du paysagiste dans un espace de petite échelle, par exemple dans un paysage constitué d’une le même champ visuel. Elle n’est pas en soi négative : il reste à la qualifier, pour (coupe, croquis, représentations graphiques…). Les éléments peuvent être succession de vallons refermés. En revanche, dans un espace très ample, aux évaluer quel type de modification elle entraîne sur la situation de l’élément dans présentés selon une approche typologique, ce qui facilite leur appréhension (par horizons de vision profonds, une éolienne apparaîtra de taille “modérée” voire le champ visuel, et selon quel niveau. Mais il est également nécessaire de définir exemple : patrimoine architectural, infrastructure routière, silhouette urbaine, “réduite”. la valeur de ce tiers point de vue où s’établit la covisibilité. S’il s’agit par exemple vallée…). L’enjeu est qualifié selon un niveau d’évaluation, définissant ainsi la d’un point de vue très fugace au long d’une voie routière ou au contraire depuis L’évaluation du rapport d’échelles est donc liée à la possibilité offerte à l’œil de valeur de la sensibilité qui s’y porte. Plus ce niveau est élevé, plus l’attention devra un belvédère aménagé aux fins de contemplation, l’importance à donner à la disposer d’éléments de repères visuellement mesurables ou non dans un espace être portée sur l’élément lors de deux phases importantes du projet, la conception covisibilité qui en résulte ne sera pas la même. donné. du projet (variantes) et l’étude des impacts.

L’échelle du niveau d’enjeu s’établit selon un degré allant de “nul” à “rédhibitoire”, Prégnance ou emprise visuelle : il s’agit d’une notion subjective qui désigne en passant par des niveaux intermédiaires (“modéré”, “signifiant”…). Toutefois, l’effet de présence et d’importance spatiale d’un élément ou d’un ensemble d’élé- cette échelle n’est pas entièrement comparable à celle proposée dans une ments dans le champ visuel de l’observateur, selon un point de vue donné. La démarche quantitative (ex. : l’échelle de Richter en sismologie), car elle est aussi prégnance ou emprise peut être liée à la densité du groupe d’élément (comme un relative à un contexte, une valeur partagée… Cela reste une échelle qualitative. parc éolien), à l’importance de la portion du champ visuel occupé, à des effets liés aux conditions de la perception comme une contre-plongée… Impact : il s’agit d’un terme générique qui désigne l’évaluation de la modification ou de la transformation opérée par un projet sur un élément défini, ponctuel Sensibilité : la sensibilité désigne les effets possibles de modification, de trans- comme un bâtiment architectural, ou vaste comme une unité paysagère. La formation voire de perturbation qu’une action d’aménagement projetée dans qualification du niveau d’impact renvoie directement aux enjeux, sur lesquelles un espace donné pourra engendrer sur sa configuration paysagère et patrimo- elle s’appuie. En résumé, c’est l’évaluation finale des enjeux du projet, au moyen niale. En l’occurrence, un paysage ou élément patrimonial peut être qualifié de d’outils spécifiques, comme les photomontages dans le cadre des projets éoliens. “très sensible” si l’on estime que l’aménagement prévu pourrait y engendrer une modification très, voire trop, radicale. Au contraire, il pourra être jugé “peu ou pas sensible” si l’on estime que les effets y seront mineurs voire nuls. La sensibilité désigne ainsi un degré d’influence.

7 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

8 B - Principes méthodologiques généraux C - Organisation du document INTRODUCTION GÉNÉRALE Depuis une dizaine d’années, le développement éolien La première partie, fondamentale, constitue l’analyse d’état A - Contenu du document constitue l’une des dynamiques d’évolution des paysages, initial du territoire d’étude, sur un périmètre global de 20 km Ce document constitue l’étude paysagère et patrimoniale notamment ruraux et péri-urbains. Il importe donc, pour de rayon. du dossier de demande d’autorisation unique pour la réali- le paysagiste, de considérer le développement de l’énergie L’analyse porte tout d’abord sur les caractéristiques sation et l’exploitation d’un parc éolien constitué de trois éolienne comme un projet de territoire, et plus précisément physiques et structurelles du territoire afin de détailler ensembles représentant au total treize éoliennes sur les comme un aménagement énergétique du territoire. C’est la constitution de son socle naturel modifié par l’occu- communes de Rotangy, Francastel, Domeliers et Cormeilles, pourquoi la présente étude, paysagère et patrimoniale, a pation humaine au fil du temps. Elle se porte ensuite dans dans le département de l'Oise, en région Hauts-de-France. pour but d’étudier la capacité du paysage et du patrimoine à une approche sensible du paysage, servant de base à la accueillir le projet éolien, et sous quelles conditions. description des unités paysagères. Les sensibilités paysa- L’analyse préalable (état initial) permet d’évaluer les enjeux gères sont mises en regard des sensibilités patrimoniales qui s’établissent sur le territoire d’étude, puis de proposer (sites et monuments). une réflexion sur les possibilités d’implantation (approches Enfin, le paysage vécu et perçu, évoluant au fil de l’histoire, en variantes). Ensuite, grâce à l’emploi d’un outil approprié est évoqué à travers la mise en évidence des principales (simulation infographique dite «photomontage») il permet tendances d’évolution et des perceptions sociales. de visualiser et de qualifier les impacts paysagers et patri- L’étude d’état initial aboutit à la caractérisation des enjeux moniaux du projet éolien retenu, depuis des points de vue paysagers et patrimoniaux du projet. représentatifs des visibilités du territoire d’étude. Au final, le but de cette étude est de fournir un document d’évaluation En incipit de la seconde partie, il est d’abord rappelé les et de visualisation paysagère du projet aux services de l’État, attendus du Schéma régional éolien de Picardie (bien ainsi qu’aux populations. S’il est évident que l’exhaustivité qu'abrogé désormais).

n’est jamais possiblement réalisable, l’étude s’est attachée à La seconde partie consiste à raisonner la formulation être la plus représentative du territoire et à prendre en consi- spatiale du projet, compte tenu des contraintes techniques, dération l’ensemble des enjeux qui nous ont paru signifiants. pour rechercher la meilleure cohérence possible entre celui-ci et le paysage. Des variantes sont étudiées, et, sur la base d'un choix multicritères, celle présentant le meilleur compromis est retenue pour former le projet final. Ses impacts sont ensuite étudiés, notamment à l’aide de simula- tions (dites «photomontages»). Une étude d'encerclement vient compléter celle des impacts.

Une évaluation qualifiée des impacts du projet est fournie en conclusion.

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10 PREMIÈRE PARTIE

ÉTAT INITIAL

11 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

Figure 1 Figure 2 Figure 3 Caartrte dee loocallisisata ioon à l'l écé hehelllle réégig onala e CaCartrte dede looccalalisisatatioion à l'l'écé heh lllle dédépapartrtememenentatalele Cartte dede loccala isisatatioion à ll'écchehelllle commmunalle

Site du projet éolien

Site du projet éolien Site du projet éolien

Figurent les principales agglomérations du centre de la France à partir de la densité des infrastructures routières, de Figurent les principales agglomérations de taille moyenne les plus proches et infrastructures de transport, le Figurent la limites communales, les axes routiers, les rivières, ainsi que le site de projet éolien (en rose) Paris à Arras et de Rouen à Soissons. découpage administratif régional et départemental. Le projet éolien est situé entre Amiens et , en Picardie. Distances routières depuis Crèvecœur-le-Grand : Beauvais : 22 km - Amiens 47 km

12 Le site du projet est situé dans le nord de la 1 - LOCALISATION GÉNÉRALE France, dans le coeur de la Picardie. 1.1 - Localisation du site de projet Le projet éolien est situé dans le département de l’Oise, Ci-contre à gauche : dans la région des Hauts-de-France. Le projet de parc éolien est constitué de plusieurs sites, lesquels se situent Ü Figure 1 : carte de localisation à l'échelle sur les territoires des communes de Rotangy, Francastel, régionale. Doméliers et Cormeilles. (Source : Openstreetmap) Ces communes sont au nord de Beauvais, la préfecture du Ü Figure 2 : carte de localisation à l'échelle département, à une vingtaine de kilomètres. L’autoroute départementale. A 16 longe le site à l’est, reliant Paris à la Belgique, en passant (Source : Openstreetmap, IGN par Beauvais et Amiens. et fond Google Earth) 1.2 - Présentation des communes Ü Figure 3 : carte de localisation à l'échelle Les chiffres de l’INSEE concernant la population des communale. communes pour l’année 2011 sont les suivants : (Source : IGN, Corine Land Cover, Openstreetmap) Commune Rotangy Francastel Doméliers Cormeilles Ü VuVue A Pop. 200 423 226 383 Ci-contre à droite : Les communes sont situées en milieu rural, au sud et à l’est 1.4 - Le projet et ses sites Le troisième et dernier site du projet est situé à une distance de Crèvecœur-le-Grand. Le site du projet est donc un ensemble de trois sites très proche du deuxième site, au nord-est de ce dernier. Le Ü Vue A : vue aérienne de Crèvecœur-le- différents. Le premier, implanté au sud de Crèvecœur-le- site est implanté au nord-est du village de le Crocq, au sud 1.3 - Contexte historique et géographique Grand et ses environs Grand, occupe une grande partie du plateau qui sépare les du village de Cormeilles et à l’ouest de l’A 16. Il prend place Les communes sont situées à proximité de Crèvecœur-le- (Source : site de la ville de Crèvecœur-le-Grand) communes de Crèvecœur-le-Grand et de Rotangy. Il est sur un plateau coupé au nord et au sud par deux vallons. Le Grand, chef-lieu de canton de l’Oise, et commune la plus bordé par deux routes à l’est à l’ouest. La D 615, à l’ouest, site du projet est limité au sud par le boisement de Malassise. peuplée de la Communauté de communes de Crèvecœur-le- relie Crèvecœur-le-Grand à Milly-sur-Thérain. La seconde Globalement, les trois sites du projet sont implantés au Grand, dont elles font partie. route, à l’est du site, relie Crèvecœur-le-Grand au petit nord de Beauvais, entre l’autoroute A 16 à l’est et la D 901 à Cette communauté de communes de 8 000 habitants village de Rotangy. l’ouest. Cette dernière relie Beauvais à Abbeville en passant regroupe les 20 communes du canton du même nom. Avec la Le deuxième site du projet s’implante le long de la D 930 qui par Poix-de-Picardie. Une autre route très importante fait le réforme cantonale en cours, le canton actuel serait fusionné relie Gournay-en-Bray à Breteuil. C’est un axe routier majeur lien entre l’A 16 et la D 901 en passant par les sites du projet , avec d’autres et deviendrait celui de Saint-Just-en-Chaussée. et très structurant, qui passe par Crèvecœur-le-Grand et c’est la D 930. Crèvecœur-le-Grand est une petite ville de 3 514 habitants. permet de rejoindre l’A 16. Le site du projet est sur le plateau Elle dispose d’un tissu associatif important et de nombreuses situé entre les petits villages de , Doméliers et facilités. La présence de l’autoroute A16 à proximité lui a le Crocq. La vallée sèche de Cocriamont est à proximité permis de gagner en attractivité. immédiate du site du projet. La D 11 représente la limite est du site du projet. Elle relie le Crocq à Francastel en passant par la D 930. 13 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

Figure 4 Carte du périmètre

14 Le périmètre d’étude s’étend sur le Plateau 2 - PÉRIMÈTRE D’ÉTUDE Figure 5 picard et jusqu’aux limites de l’agglomération Carte administrative d’Amiens. 2.1 - Définition L’ADEME a établi une formule empirique pour déterminer le périmètre d’étude d’un projet éolien, qui est la suivante : Ci-contre à gauche : Rayon du périmètre en kilomètres = (100 + E) x H

où E désigne le nombre d’éoliennes et H la hauteur totale du Ü Figure 4 : Carte du périmètre de 20 km type de machine prévue, en mètres. Le projet envisagé sur autour du secteur de projet les sites projetés est d’une douzaine de machines maximum, (Fond : IGN 1/100.000) d’une hauteur de 150 m. Selon cette formule, le périmètre d’étude est donc de 17 km de rayon.

Ci-contre à droite : Cependant, nos propres expériences nous ont montré que les perceptions d’un parc éolien obéissent à des mécanismes plus complexes où entrent en jeu aussi bien des effets de Ü Figure 5 : Découpage administratif des seuil, des effets atmosphériques et visuels, voire des effets communes situées dans le périmètre de psychologiques (“le su précède le vu” pour un observateur 20 km averti par exemple). Nous avons choisi de dépasser la formule (Source : Base de données IGN Geofla - site de ADEME en proposant un périmètre d’étude de 20 km, ce qui la communauté de communes de Crèvecœur-le- est une valeur amplement suffisante pour prendre en compte Grand) l’ensemble des enjeux paysagers.

2.2 - Unités administratives rencontrées La Somme (80) est le département situé au nord. Son chef-lieu Les sites de projet sont situés dans le département de l’Oise. est Amiens. C’est un département côtier. Le périmètre d’études concerne le département de l’Oise et 2.3 - Contexte géographique général le département de la Somme, qui sont deux départements de Le périmètre d’étude correspond au Plateau picard, entaillé la région Picardie. La ville de Beauvais est située à l’intérieur de vallées où coulent des rivières affluentes de la Somme au du périmètre d’études. Les villes de Poix-de-Picardie et de nord, et affluentes de la Seine au sud. Il s’agit de la partie nord Saint-Just-en-Chaussée sont situées légèrement en retrait de du Bassin parisien, caractérisée par un socle sédimentaire celui-ci. crayeux recouvert d’une couche de limons plus ou moins Le département de l’Oise (60), dont le chef-lieu de importante. L’agriculture domine l’occupation du sol et est département est Beauvais, est le département situé au sud. essentiellement de type intensif en grandes cultures C’est un département qui est à la rencontre de la région hormis dans les vallées et certains secteurs périphériques qui historique de Picardie et de l’Île-de-France. L’influence de la sont davantage herbagers. région parisienne est sensible au sud du département.

15 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

Figure 6 Carte topographique

16 Les vallées et les vallons à l’état sec du fait du 3 - ANALYSE PHYSIQUE ET STRUCTURELLE sol calcaire guident le relief. Le bombement du Pays de Bray est un cas à part. 3.1 - Relief et hydrographie Le périmètre d’étude est situé dans le Bassin parisien. Il correspond à un plateau crayeux recouvert de limons. Suivant un pendage de l’ouest en direction de l’est, ce Ci-contre à gauche : plateau a naturellement fait déverser une partie des limons, facteurs de fertilité naturelle du sol, vers l’est, en décapant les terrains situés plus en hauteur. Le plateau est ponctuel- Ü Figure 6 : Carte topographique du lement recouvert de sables et argiles du Paléocène, témoins périmètre d’études d’une transgression marine (fig. 7). (Source : modèle numérique de terrain IGN (pas de

75 m) - base de données hydrographique BRGM - Au sud-ouest, après un bombement anticlinal dû au carte IGN 100.000) plissement des Alpes, un secteur a subi une importante érosion mettant à nu la roche-mère d’argiles, sables et de calcaire des Crétacé inférieur et Jurassique supérieur (fig. 7) Ci-contre à droite : : c’est la célèbre boutonnière du Pays de Bray. Le mot Bray, que l’on peut rapprocher de “boue”, évoque les argiles. Ce Figure 7 Carte géologique Ü Figure 7 : Carte géologique simplifiée du bombement correspond au secteur dont l’altitude est la plus périmètre d’étude importante du département de l’Oise (236 m à ). Le (Source : BRGM) réseau hydrographique y est exceptionnellement dense.

Ü Vue A : En raison de la présence de De manière générale, et hors du Pays de Bray, l’hydrologie vallons secs, les horizons marquent des o est particulière en raison de la pérméabilité de la craie et dulations sur le Plateau picard de la nappe phréatique profonde : le plateau est sec en Ü Vue B : Apparition des bocages mouton- surface. La plupart des fonds sont des vallons secs, qui se nants du Pays de Bray développent du centre du plateau vers sa périphérie. Cette partie du Bassin parisien appellée le Plateau picard est donc imparfaitement plate, et légèrement vallonnée (fig. 6 et vue A).

Ce réseau dense de vallons secs converge vers des vallées humides (affluents de la Somme au nord et de la Seine au sud). La présence d’une confluence vers Amiens accentue (Photos : Matutina) l’effet de vallonnement au nord du périmètre d’étude.

 Ü VuVue A  Ü VuVue B 17 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

Figure 8 Carte de la topopraghie, de l'hydrographie et des boisements

18 3.2 - Boisements Les boisements marquent le relief. Ils sont plus La majeure partie des boisements sont des marqueurs des vallées présents dans le département de la Somme et et vallons secs dans le périmètre d’étude. aux endroits moins ensoleillés. Des lambeaux de boisements sont perceptibles sur l’ensemble du plateau, marquant sa modeste topographie. Ils correspondent aux nombreux vallonnements secs animant le plateau. Les boisements Ci-contre à gauche : sur le terrain peuvent également correspondre ponctuellement à des terres sableuses (bois de la Morlière, au nord-est)

Ü Figure 8 : carte de la topographie, de Les vallées humides, et notamment celles du Thérain, de la Selle, l'hydrographie et des boisements. de la Noye et de l’Évoissons, sont plus boisées et de manière continue. Au nord du périmètre d’étude, les vallées, en amont (Source : modèle numérique de terrain IGN (pas de de la confluence avec la Somme (Noye, Somme, Evoissons) 75 m) - base de données hydrographique BRGM - sont davantage boisées sur les versants les moins exposés à la

carte IGN 100.000 - base de données d’occupation lumière. En effet, pendant les périodes géologiques antérieures, ces flancs furent davantage soumis aux effets de gel (cryoclastie), des sols Corine Land Cover) entraînant ensuite, lors du dégel, le décapage des couches fertiles  Ü VuVue A glissant vers le fond de vallée (solifluxion). Ainsi, l’infertilité de ces Ci-contre à droite : versants a favorisé les boisements ou l’apparition de “larris”, sortes de landes pentues.

Les fonds de vallées accueillent des peupleraies depuis le XXe Ü Vue A : Village en fond de vallée, qui siècle pour la production rapide de bois à usage industriel contribuent à l’intimité des vallées. (palettes, cageots...) et qui posent à terme des questions d’interêt Ü Vue B : Les boisements marquent les paysager.

vallées et vallons secs, et sont parfois Enfin, le Pays de Bray est bocager et boisé, ses terres ayant révelé un substrat argileux, moins propice aux cultures. dénommés “remises”

(Toutes les photos : Matutina)

 Ü VuV e B

19 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

Figure 9 Carte de l'occupation anthropique

20 Dans un plateau calcaire où l’eau est 3.3 - Occupation anthropique difficile d’accès, les habitations sont souvent L’habitat dispersé est relativement peu commun sur le plateau où regroupées en villages autour d’une mare. l’occupation anthropique se caractérise plutôt par le regroupement des habitations autour des villages. L’accès à l’eau est en effet rendu difficile par les terres calcaires perméables et a nécessité ce mode d’installation sur le Ci-contre à gauche : territoire. La mare, ou le château d’eau, tient par conséquent lieu d’espace central des villages de plateau (vue A), jadis propriété publique et entretenue Ü Figure 9 : Occupation anthropique du par la mairie. périmètre d’étude Les vallées concentrent les agglomérations majeures, dotées d’un patrimoine (Source : Corine Land Cover, IGN et important (Beauvais, Breteuil, Poix-de-Picardie). Elles furent le support OpenStreetMap) d’activités économiques importantes au XIXe siècle, que ce soit en vallée Figure 9 de Selle ou en vallée du Thérain, qui coule à Beauvais. Les villages groupés Carte des aires occupent le plateau en un maillage régulier. Toutefois il faut relever le cas de urbaines Ci-contre à droite : Crèvecœur-le-Grand, petite ville située sur le plateau.

Des fermes et petits châteaux isolés ponctuent le territoire à l’approche des Ü Vue A : L’église de Le Crocq et la mare secteurs du plateau les plus fertiles situés à l’est, organisés autour de leurs Ü Vue B : Entrée est de Crèvecœur-le-Grand finages tels des villae romaines.

par la RD930. La silhouette de la ville Les villages sont périphériques à un réseau de petites villes, qui étaient ancienne se détache, avec son urbani- historiquement le relais d’Amiens, capitale régionale. Cette dernière lie le sation plus contemporaine en continuité. territoire par un réseau routier en étoile, terminé il y a moins d’une décennie Le silo imposant à droite montre la par l’arrivée de l’autoroute. Cela renforce sans doute l’influence des villes vocation agricole du territoire proches comme Amiens et Beauvais, ainsi que la région parisienne. Cette (Photos : Matutina ) attractivité se traduit par la construction de logements individuels (type

pavillonnaire) dans les secteurs qui disposent d’un cadre de vie recherché.  Ü VuVue A Ces espaces anciennement ruraux font partie de l’aire urbaine de l’une ou l’autre des villes, autrement dit s’apparentent désormais au monde périurbain (figure 10). L’autoroute draine aussi la création de zones d’activité, avec par exemple la logistique, à proximité des accès.

L’urbanisation devrait se poursuivre, à partir du sud vers le plateau. Sa partie ouest reste plus isolée car à l’écart des grands axes routiers. Le Pays de Bray est un espace particulier. En effet, ce secteur bocager présente un bâti plus dispersé.

 Ü VuV e B 21 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

Figure 11 Carte de l'occupation agricole et naturelle

22 Le périmètre d’étude occupe globalement une 3.4 - Occupation agricole et naturelle du sol terre de cultures. Les boisements marquent Le périmètre d’étude se caractérise par une forte proportion les reliefs, et des espaces pâturés existent à de terres cultivées qui ont l’aspect de paysages ouverts, l’ouest et au sud-ouest, suivant les terrains les sur les secteurs de plateaux. Ils correspondent aux terres moins fertiles. qui possèdent un substrat limoneux et un sous-sol calcaire, avec ou sans besoin d’apports d’intrants. Au fur et à mesure que l’on s’avance vers l’est, les herbages y sont rares et Ci-contre à gauche : l’économie sylvicole existe ponctuellement là où les terres sont exceptionnellement sableuses. Les champs occupent Ü Figure 11 : carte de l’occupation du sol d’ailleurs les vallons et les replats de manière indifférenciée. dans le périmètre d’étude A l’ouest, cette occupation du sol se partage avec des (Source : IGN, CORINE LAND COVER) prairies ainsi que des pré-vergers plutôt ponctuels. La culture d’openfield, quoique majoritaire, n’y a pas été systématique étant donnée la plus faible part de limons. Au sud-ouest, Ci-contre à droite : en Pays de Bray, c’est un aspect bocager qui s’impose. Les grandes cultures reviennent néamoins partiellement là où la Figure 12 Ü Figure 12 : carte des types d’agriculture roche-mère mise à nue est calcaire. Carte des spéciali- sations agricoles majoritaire par commune suivant le Le recensement agricole effectué en 2010 par AGRESTE recensement agricole de 2010 confirme cette tendance aux grandes cultures à l’est et (Source : Agreste) une plus grande diversité à l’ouest. Enfin, au sud-ouest, la Ü Vue A : une terre de labours limoneuses prédominance de l’agroéconomie liée à l’élevage se traduit par l’occupation encore herbagère et bocagère du sol. Ü Vue B : les vallées sont traditionnellement herbagères mais l’activité de l’élevage Les fonds de vallées humides ont un aspect boisé et herbager. a beaucoup régressé. Les peupleraies Les étangs présents sont issus d’anciennes exploitations colonisent peu à peu les fonds de vallée de sable et de graviers et les peupleraies qui s’y trouvent en les refermant correspondent à la perte d’intérêt des systèmes herbagers en ces lieux. Enfin, au nord, l’importance du nombre de terrains en déclivité explique la permanence de structures en rideaux.

(Toutes les photos : Matutina)

Ü VuVue A  Ü VuVue B 23 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

Figure 13 Carte de l'occupation agricole, naturelle et anthropique

24 Le sol calcaire et le relief expliquent l’occu- 3.5 - Synthèse de l’analyse physique et structurelle pation du sol dévouée en grande partie Les sites du projet éolien de Crèvecœur-le-Grand prennent aux cultures. Des ceintures de paturages place sur les étendues cultivées du Plateau picard, au sud entourent les villages des secteurs de l’ouest, et à l’est de la ville de Crèvecœur-le-Grand. Ce plateau, qui moins propices à la culture. Les villages sont comporte des ondulations, est de plus en plus cultivé vers regroupés initialement pour l’accès raréfié à l’est et présente de nombreux boisements à l’ouest et au l’eau. gré des vallons, accompagné également d’herbages d’où son nom de “Picardie verte”. Au sud-ouest, le Pays de Bray tranche avec cette occupation plutôt dévolue à la culture, étant d’aspect et d’économie bocagère. Ci-contre à gauche : Le secteur est devenu joignable par autoroute et a permis  Ü VuVue A l’attractivité des bourgs : en dix ans, 235 logements ont été Ü Figure 13 : carte de l'occupation agricole, construits à Crèvecœur-le-Grand, et des zones d’activité naturelle et anthropique. placées aux entrées d’autoroute ont été créées. (Source : MNT IGN, CORINE LAND COVER et L’ouverture du territoire a été bénéfique à Amiens et fond IGN 1/100 000) Beauvais avant tout, mais aussi au reste du territoire. Cependant, l’identité picarde du département de l’Oise est remise en cause, en raison de l’influence croissante de la Ci-contre à droite : métropole francilienne qui s’y exerce.

Ü Vue A : Un mail planté

Ü Vue B : Ancienne sucrerie de Crèvecœur- le-Grand  Ü VuV e B

Ü Vue C : Éoliennes et développement pavil- lonnaire, symboles des évolutions récentes du paysage (ici à )

(Toutes les photos : Matutina)

 Ü VuVue C

25 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

Ü Vue A ÜVue B Ü Vue C

Ü Vue D ÜVue E ÜVue F 26 4 - ANALYSE PAYSAGÈRE ET PATRIMONIALE . A - La mare. La mare du centre-village est un motif premier plan apparaissent les pâtures de fond de vallée, récurrent du territoire d’étude. Elle révèle l’origine des accompagnée de leur cortège végétal (saules têtards, Ci-contre à gauche : regroupements humains sur le plateau calcaire, autour d’un aulnes, peupliers…), qui vient surmonter au fond le versant, 4.1 - Approche sensible point d’eau ponctuel. pouvant lui-même être occupé en partie par des bois Croquis représentant les principales Quelques rappels théoriques . Elle se présente sous des formes d’aménagement diverses, ou des rideaux. Dans ce tableau partagé entre la surface ambiances et les motifs paysagers rencontrés allant de l’image d’une petite mare au caractère naturel, à horizontale du fond de vallée humide et la surface verticale dans les différents paysages du territoire Le but de l’analyse paysagère est de définir les unités des ensembles maçonnés qui servaient jadis d’abreuvoirs du coteau surmonté du ciel, le village densifié autour de paysagères du territoire et leurs caractéristiques. Cette aux troupeaux. Il est à noter également que certains traite- son clocher apparaît à la jonction des deux. Cependant, d’étude. ments de ces mares sont peu valorisants – à l’image de des éléments viennent brouiller la lecture de ce motif : le description se fait en croisant l’approche objective (analyse bassins de rétention techniques – ou au contraire cherchent développement des peupleraies qui vient fermer les vallées, physique et structurelle précédente) et l’approche subjective La liste n’est pas exhaustive. Il s’agit à mettre en valeur ces lieux. Les mares se tiennent généra- et celui de la construction des maisons individuelles en cependant ici des éléments principaux à la fois (ambiances, ressentis, composition visuelle...). En effet, lement dans l’espace dégagé et étiré du centre-village, dehors des tissus anciens. Le chromatisme souvent trop c’est la particularité du paysage que d’être un objet à la fois lisibles et récurrents qui ont retenu l’attention encadré par les fronts bâtis. clair de leurs façades et leur implantation détachée de la objectif et subjectif, c’est-à-dire un objet où nature et culture structure urbaine première leur confèrent une impression lors des parcours de découverte sensible du se mêlent. . B - Le mail planté. Ce motif est caractéristique des de « flottement » dans le paysage. villages du secteur d’étude. Ce mail est définit par un territoire. Les unités paysagères possèdent donc des caractères et des quadrilatère étiré formant une place engazonnée, et planté . E - La zone logistique. La notion de motif n’est pas à sensibilités propres. La mise en évidence de ces dernières Ont donc été repérés, et classés dans cette sur tout son pourtour d’un alignement de tilleuls conduits seulement à interpréter dans une dimension tradition- permettra d’évaluer la sensibilité du paysage au projet proposé. en rideaux. Souvent, il s’agit de la place du centre-village, nelle mais peut aussi s’attacher à rendre compte de formes typologie : Rappelons ce qu’est une unité paysagère selon la définition et non loin peut se trouver la mare. L’alignement du front contemporaines, révélatrices d’une réalité d’un territoire. du LADYS-CNRS : “Une unité paysagère est caractérisée par bâti lui succède ensuite. Il s’agit d’un motif original, que Ainsi, les zones logistiques sont, à notre avis, identifiables MOTIFS ET ÉLÉMENTS DU PAYSAGE un ensemble de structures paysagères. Elle se distingue des l’on peut qualifier de spécifique à ces villages picards. Sous comme motifs. En effet, par la quasi-absence d’obstacles forme plus restreinte, le mail peut aussi être un constitué naturels, les plateaux picards sont un lieu de passage Ü Vue A : La mare unités voisines par une différence de présence, d’organisation ou de formes de ces caractères”. Ce à quoi le paysagiste Alain d’un dégagement entre les façades et les maisons nommé immémorial, notamment dans les échanges entre nord Ü Vue B : Le mail planté Mazas, l’un des fondateurs des atlas de paysages, vient “usoir”. Autre usage, mais moins répandu, celui du “pré à et sud de l’Europe. La présence d’autoroutes sur le terri- bal” situé aux marges du village, et destiné jadis, comme toire (A16 et A29) en témoigne, ainsi que de routes très ajouter : “La structure paysagère correspond à des systèmes Ü Vue C : Le village de plateau son nom l’indique, aux loisirs et aux fêtes. Il est à noter que fréquentées. Par ailleurs, la proximité à la métropole franci- formés par des éléments de paysage, et les interrelations, certains villages ont aménagé récemment des espaces en lienne favorise les zones de stockage et de transit. Aussi, Ü Vue D : Le village de vallée matérielles ou immatérielles, qui les lient entre eux ainsi reprenant ce motif, relevant la prise de conscience de sa les zones logistiques racontent cette vocation du terri- qu’à leurs perceptions par les populations”. Aussi une unité typicité par les acteurs locaux. Enfin, ces aménagements toire. Elles sont constituées de grands entrepôts de couleur Ü Vue E : La zone logistique paysagère est-elle, dans cette optique, vue comme un ont permis de retrouver la technique de conduite des neutre, posés en bordure des voies de circulation sur des ensemble de structures paysagères, identifiable comme un tilleuls en rideaux. aires dégagées. Le traitement de ces dernières (pelouse, Ü Vue F : Éléments verticaux et isolés tout, mais aussi dépendante des perceptions sociales et plantation), fut-il minimal, témoigne de la volonté de culturelles. Les structures servent de support aux “motifs”, . C - Le village de plateau. Le village de plateau reprend témoigner d’un effort de “verdissement”. la structure des villages-rues du Bassin parisien où les notion introduite par Alain Mazas, définissant des éléments parcelles sont disposées en arrête de poisson autour de . F - Éléments verticaux et isolés. Des éléments ponctuels, qui font sens socialement : le village regroupé autour de l’axe rectiligne de la rue. La particularité de ces villages-rues implantés sur les plateaux dégagés, se repèrent tout au son clocher, l’arbre solitaire en plein champ, la route bordée est de présenter souvent un front bâti continu. La brique long des parcours. Du plus humble au plus imposant, tous d’arbres... C’est dans le cadre de cette approche sensible que est le matériau de construction le plus courant. A l’arrière se caractérisent par la dimension verticale et donnent la perception des motifs, ou du moins d’éléments structuraux des maisons succèdent des parcelles en longueur, de l’impression de rassembler l’espace autour d’eux. Deux remarquables, permet de révéler les structures paysagères, profondeur variable, nommées “courtils”. Ces parcelles motifs traditionnels se distinguent, liés au christianisme et in fine les unités qu’elles composent. Enfin, certains accueillent des jardins ou, pour les plus grandes, des : les calvaires et les chapelles. Souvent situés à l’écart paysagistes donnent une définition purement sensible de prés-vergers. Depuis la rue, face à l’imperméabilité visuelle des zones habitées, marquant un croisement, ils forment l’unité paysagère comme un espace où s’établit une unité des façades, il n’est pas possible de deviner ces parcelles. En des repères dans l’étendue horizontale des plateaux. Un d’ambiances, de ressentis et de perceptions. revanche, perçus depuis l’extérieur du village, ces courtils accompagnement végétal, très simple, vient les compléter. forment une auréole végétale, colorée des floraisons A une échelle totalement différente, et dans une approche Dans cette partie, nous avons donc choisi de privilégier printanières des fruitiers, et dissimulant le bâti. Ceux-ci ont contemporaine, les silos agricoles et les éoliennes sont prioritairement une approche sensible des paysages du pourtant tendance à régresser. considérés comme des motifs des plateaux ouverts, révéla- périmètre d’étude. teurs de l’activité productrice du territoire : production . D - Le village de vallée. Le village de vallée s’inscrit dans agricole pour l’un et énergétique pour l’autre. un cadre qui définit un motif identifiable de loin. Au 27 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

Figure 14 Carte des paysages

28 La dichotomie plateau / vallée fonde les 4.2 - Les unités paysagères Nous avons choisi tout d’abord de procéder à une approche Au nord, l’Amiénois est la continuité de ces paysages de différents paysages du territoire d’étude. Les Ce que disent les atlas de paysages typologique des paysages, dont les caractéristiques plateaux, mais la présence plus importante de rivières, à vallées sont complexifiées par leur réseau de principales constituent les éléments de différenciation. A proximité de la confluence d’Amiens, rend les plateaux plus vallons secs adjacents. Le Pays de Bray, en Les atlas de paysages du périmètre d’étude sont réalisés à ces grands types répartis sur le périmètre d’étude peuvent réduits et morcelés, et les boisements dominent les versants les limite sud-ouest, apporte une tonalité plus l’échelle du département. Nous avons ainsi consulté deux correspondre de grands ensembles de paysages, identifiés moins exposés à la lumière du soleil. atlas de paysages : par leur appellation géo-historique. Enfin, ces grands particulière. A proximité des grandes villes et des grands axes, les plateaux . L’atlas des paysages de l’Oise ; ensembles peuvent eux-même se subdiviser en unités . L’atlas des paysages de la Somme. voient se développer des formes modernes d’habiter et des de paysages qui constituent des espaces à la tonalité plus Chacun des atlas classifie les paysages en “grands ensembles” zones d’activité, dont celles liées à la logistique. Et dans les particulière et d’ambiance homogène à l’intérieur d’un grand ainsi qu’en “unités” de paysage. Une étude de paysage, loin immensités du plateau lorsque celui-ci est dégagé, des éléments Ci-contre à gauche : ensemble. d’être une science exacte, correspond à une sensibilité et uniques servent de repères, que ce soit chapelles, calvaires mais une perception et chaque auteur d’atlas de paysage qui Les paysages de plateaux désormais silos ou... éoliennes. Ü Figure 14 : carte des unités de paysages s’efforce de relever les caractéristiques identifiables par le Nous avons differencié le Plateau Picard de l’Amiénois. Les paysages de vallées sur le périmètre d’étude plus grand nombre. Ainsi, chaque atlas, élaboré selon des Le Plateau Picard subit une déclivité dans le sens ouest-est qui a Les paysages de vallée apportent un contraste aux paysages de (Source : atlas des paysages de l’Oise et de la sensibilités différentes et propres à l’auteur, peut indiquer transferé une grande partie des limons (terres très fertiles) à l’est plateaux. Beaucoup plus intimistes, ils marquent une grande Somme / Matutina) des délimitations et des étendues différentes, propres aux du territoire : il en résulte une plus grande fertilité du plateau à partie des boisements. méthodologies qui ont été determinées. l’est qu’à l’ouest. Cela explique la différenciation à l’intérieur de Il n’est pas rare de reconnaître une prairie de fond de vallée, L’atlas des paysages de l’Oise est divisé en 9 entités cette unité. jadis reservé à l’élevage qui n’est plus si présent aujourd’hui, d’où paysagères et 17 sous-entités paysagères. La majorité du A l’ouest du Plateau picard, la Picardie verte présente plus émerge le clocher d’église d’un bourg de fond de vallée. périmètre peut être considérée comme faisant partie du d’herbages du fait de sa fertilité moins importante. Les Selon l’atlas des paysages de l’Oise, la vallée de la Selle est un Plateau picard, entaillé de vallées, et une autre partie est la constructions y sont caractéristiques car liées à la polyculture paysage emblématique. Boutonnière de Bray. et au polyélevage : on y constate la présence de villages-rues Au sud, la vallée du Thérain, dont Beauvais fait partie, est L’atlas des paysages de la Somme est divisé en 6 entités et comme constante. À l’est, dans le Plateau du Pays de Chaussée, composée d’herbages et de cultures. Les villages sont sur les 34 sous-entités paysagères. L’entité nous concernant est ce sont en revanche les grandes cultures qui dominent. versants et une ancienne industrie y est présente. l’Amiénois, cœur historique de la Picardie. Les vallons secs sont distribués sur le plateau de manière Le paysage de bocage : la Boutonnière du Bray Les paysages : typologie, ensembles et unités indifférenciée, alimentant les vallées humides, et entre eux se La Boutonnière de Bray est un paysage particulier du Plateau Après étude de ces atlas, nous avons fait le choix d’en situent des replats. Les bandes boisées soulignent régulièrement picard, puisque celle-ci est issu d’un plissement anticlinal simplifier les limites afin de proposer des délimitations les reliefs dans ce paysage où les horizons sont plus ou moins dû à l’élevation des Alpes, bien que lointaines. Les couches propres à nos sensibilités de perception sur le terrain mais lointains. superficielles ont disparu avec l’érosion, et le substrat argileux aussi par rapport aux particularités de “l’objet” éolien. En Les villages, contraints dans leur accès à l’eau par un sol calcaire, découvert explique la limite franche de l’aspect du paysage : effet, sur un territoire donné, la visibilité des éoliennes ont souvent la présence d’une mare communale en tant le territoire est de type bocager et se différencie nettement rayonne sur un périmètre large qui impose une approche plus qu’espace de centralité. Les mails plantés sont également des du Plateau picard en cet endroit. L’aspect bocager donne des globale. Par conséquent, les subdivisions fines que proposent espaces où l’on se retrouve. allures normandes à ce territoire, à proximité de Gournay-en- certains atlas de paysages nécessitent d’être simplifiées. Bray.

29 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

MOTIFS ET PAYSAGES DE PLATEAUX L’éolien, comme tous objets verticaux, ponctue et rythme ces paysages de plateaux (vue A). Les plateaux surplombent généra- lement des vallées et vallons secs mais l’horizon reste visible au-delà de ceux-ci (vue B). Le plateau picard révèle une certaine monotonie, notamment au sud du terri- toire d’étude (vue C). La rectitude des axes de circulation montre l’absence d’obstacles naturels. Les terres calcaires et limoneuses témoignent de la fertilité des plateaux. La mare est un des éléments récurrents des villages qui ponctuent ce paysage (vue D).

 Ü VuV e A Ü Vuue B Un parc éolien à l’est de Crèvecœur-le-Grand Le plateau et ses boisements à l’ouest de Croissy-sur-Celle

 Ü VVuue C  Ü VuV e D Ampitude et monotonie du plateau picard, au sud de Crèvecœur-le-Grand, ici à hauteur du village de Lachaussée-du-Bois-de- La mare du village de Le Crocq l’Ecu, marqué par la rectitude des axes de circulation 30 MOTIFS ET PAYSAGES DES VALLÉES L’aspect des vallées est différent de celui du plateau. Les vallées ont un visage plus intimiste autour des petites rivières en limite du Pays de Bray (vue C). Les clochers de village se détachent sur des horizons réduits, et ces établissements humains sont toujours entourés de bois (vue B). Les vallées contiennent une grande partie des boisements par rapport à l’intégralité du territoire. Elles s’accompagnent également de vallons secs qui leur sont adjacents et engendrent une complexification du relief (vue D). En bordure est du périmètre d’étude, la vallée de la Noye présente en revanche une configuration différente : elle s’écoule une vaste dépression  Ü VVuue A  Ü VuVue B habitée, et au sein de laquelle le dévelop- Vue de la vallée de la Noye et de la petite ville de Breteuil, depuis l’est de l’A16. A noter la présence éolienne au sein même de cette Le village de Monsures, dans la vallée de la Selle vaste dépression pement éolien s’est installé (vue A).

Ü VVue C  Ü VuVue D

Le Thérain, à Un larris avec ses floraisons printanières, au “vallon Madame”, vallon sec à proximité du village de

31 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

Figure 15 Carte du patrimoine protégé

32 Chapelle de Chepoix 2e quart 20e siècle Inscrit Un patrimoine protégé relativement présent. 4.3 - Patrimoine culturel et naturel Enfin, la diversité des matériaux s’exprime à travers l’emploi Conty Château de Wailly 18e siècle Inscrit Conty Eglise Classé varié de la terre crue pour le torchis, la brique, le calcaire, le Conty Eglise Saint-Vaast de Wailly milieu 18e siècle Classé Le patrimoine culturel et naturel désigne tout d’abord les Coullemelle Eglise Saint-Nicolas 1ère moitié 20e siècle Inscrit Courcelles- Classé et sous- Château 18e siècle ; 19e siècle monuments et les sites faisant l’objet d’une protection silex et le bois. Inscrit Moyencourt Crèvecoeur-le-GChâteau 16e siècle ; 17e siècle Inscrit Crèvecoeur-le- 12e siècle ; 15e siècle ; 19e réglementaire. Il s’agit donc soit des édifices architecturaux Liste des sites Eglise Saint-Nicolas Inscrit Ci-contre à gauche : Figure 16 Grand siècle Equennes- Eglise d'Equennes Eglise (rue de l') 4e quart 19e siècle Inscrit (au sens large) étant inscrits ou classés au titre des dans le périmètre d'études Eramecourt Essertaux Château d'Essertaux 18e siècle Inscrit COMMUNE NOM DE L'ENTITÉ TYPE DE SITE STATUT Essertaux Eglise 18e siècle Inscrit Monuments Historiques, des espaces naturels et paysagers Fay-Saint- Eglise 12e siècle ; 13e siècle Inscrit Févier d'Amérique et noyer Quentin (Le) Beauvais Monument naturel Classé Eglise Saint-Jacques-le-Majeur et Saint- étant classés ou inscrits au titre de la protection des sites. noir d'Amérique Folleville Classé Ü Figure 15 : Carte des monuments et sites Jean-Baptiste Gisement fossilifère de Beauvais Monument naturel Classé Folleville Château 14e siècle ; 15e siècle Inscrit protégés Cependant, cette vision réglementaire ne doit pas occulter Bracheux Fontenay-Torcy Cimetière Classé Beauvais Place de l'Hôtel de ville Site urbain Classé (source : base Mérimée du Ministère de la Culture Gerberoy Promenade plantée Site urbain Classé Fontenay-Torcy Eglise Classé la valeur patrimoniale intrinsèque d’éléments du territoire Eglise de Montmille Classé Gerberoy Gerberoy Grand ensemble paysInscrit 4e quart 15e siècle ; 1er Classé et et DREAL Picardie fond IGN 1/100 000) Frémontiers Eglise Saint-Pierre (ensembles urbains cohérents, bâtiments religieux, espaces Château et son parc Parc et jardin Inscrit quart 16e siècle Inscrit Frémontiers Moulin 1er quart 19e siècle Inscrit Gerberoy Ancien moulin Inscrit particuliers), en dehors de toute protection institutionnelle. Figure 17 Liste des monuments historiques Gerberoy Collégiale Saint-Pierre 11e siècle ; 15e siècle Inscrit dans le périmètre d'études Gerberoy Ferme de Vidame 16e siècle ; 19e siècle Inscrit Grandvilliers Eglise Inscrit Grez Moulin dit de Pierre 3e quart 17e siècle Inscrit COMMUNE MONUMENT ADRESSE EPOQUE STATUT Ci-contre à droite : Les monuments et sites protégés 19e siècle ; 1er quart 20e Grivesnes Eglise Inscrit Achy Ancienne abbaye de Beaupré 12e siècle ; 18e siècle siècle Eglise de Notre-Dame de 12e siècle ; 13e siècle ; 16e Allonne Classé Eglise 16e siècle Inscrit Un caractère des monuments remarquables (églises, l'Annonciation siècle Guyencourt- milieu 18e siècle ; 19e Auchy-la- Château et ferme Inscrit Ancienne forge 18e siècle ; 19e siècle sur-Noye siècle Montagne Hamel (Le) Eglise Notre-Dame du Hamel 13e siècle ; 16e siècle Classé châteaux...) est leur utilisation quasi-systématique du calcaire Ancienne abbaye Saint-Lucien, à Notre- limite 18e siècle 19e Beauvais 12e siècle ; 14e siècle Classé Boutique de tisserand Jardins (rue des) 15 Inscrit Ü Figure 16 : liste des sites et de leurs carac- Dame-du-Thil siècle 11e siècle ; 12e siècle ; 14e Classé et Beauvais Ancienne abbaye Saint-Quentin Haute-Epine Maison à pan de bois Grand-Bout (rue du) 25, 27 1er quart 16e siècle Inscrit sous la forme de la pierre de taille. Pour une époque donnée, siècle ; 17e siècle Inscrit Hodenc-en-BrayEglise Saint-Denis 14e siècle ; 16e siècle Classé téristiques Buzenval (rue de) ; 27-Juin 14e siècle ; 16e siècle ; Classé et Lachapelle-aux- Beauvais Ancien Bureau des Pauvres Fours de la Crapaudière 2e moitié 19e siècle Inscrit les formes architecturales présentent souvent une certaine (rue du) ; Gesvres (rue de) 18e siècle ; 19e siècle Inscrit Pots Beauvais Cathédrale Saint-Pierre Classé Loeuilly Demeure et parc de chasse 4e quart 19e siècle Inscrit (source : DREAL de Picardie) Chapelle du cimetière de Notre-Dame- Beauvais Dans le cimetière 16e siècle Classé Louvrechy Eglise Saint-Martin 15e siècle ; 16e siècle Inscrit homogénéité. Ainsi, de nombreuses églises sont datées du du-Thil Marais (Aux) Eglise de Saint-Martin-le-Noeud Classé Beauvais Cloître de la cathédrale et de l'ancien musée Classé 2e moitié 17e siècle ; 3e Ü Figure 17 : liste des Monuments Histo- e Beauvais Eglise de la Basse-Oeuvre Classé Monsures Château quart 18e siècle ; 1er Inscrit XVI siècle et présentent des similitudes profondes sur le 4e quart 11e siècle, 12e quart 19e siècle Beauvais Eglise Notre-Dame de Marissel siècle ; 13e siècle ; 16e Classé Montreuil-sur- riques et de leurs caractéristiques siècle Ferme de Poneaux ou de Tournelles 17e siècle Inscrit plan architectural. Brêche Beauvais Ancienne église Saint-Barthelemy Inscrit Manoir de Morvillers Monsures (rue de) 10 15e siècle ; 16e siècle Inscrit 12e siècle ; 13e siècle ; 16e Beauvais Eglise Saint-Etienne Classé (source : base Mérimée du Ministère de la Culture) siècle Namps-Maisnil Eglise Saint-Martin de Namps-au-Val Classé Le département de la Somme compte beaucoup de Beauvais Hôtel de Ville Classé limite 15e siècle 16e Eglise Saint-Denis Classé Beauvais Immeuble Cyprien-Desgroux (rue) 8 Classé siècle Beauvais Maison Gréber Calais (rue de) 63 1er quart 20e siècle Classé Quevauvillers Château (Vieux et Grand) 18e siècle Inscrit châteaux, correspondant à une ancienne prospérité de Beauvais Maison Gambetta (rue) 52 16e siècle ; 18e siècle Inscrit 12e siècle ; 13e siècle ; 16e Rémérangles Eglise Inscrit Beauvais Maison dite des Trois Piliers Jeanne-Hachette (place) Classé siècle l’Amiénois. Le patrimoine contribue au charme des vallées Beauvais Maison Madeleine (rue de la) 70 Inscrit Reuil-sur-BrêcheAbbaye de Froidmont 14e siècle ; 16e siècle Inscrit Ancienne maladrerie Saint-Lazare, à 12e siècle ; 13e siècle ; 17e Classé et 4e quart 16e siècle ; 17e Beauvais Roy-Boissy Ancienne abbaye de Lannoy Inscrit Voisinlieu siècle Inscrit siècle ; 18e siècle qui s’y rejoignent et n’ont pas eu à souffrir de la guerre. Beauvais Ancien palais épiscopal, ancien palais de justice, actuellement musée départemental de l'Oise Classé 18e siècle ; 2e moitié 19e Classé et Roy-Boissy Moulin Vertu Inscrit Beauvais Remparts gallo-romains Gallo-romain ; 3e siècle siècle Inscrit Rumigny Manoir Quai (Grande rue du) 7 16e siècle Inscrit Beauvais Tour Boileau 4e quart 15e siècle Inscrit Saint-André- Eglise 16e siècle Inscrit Le patrimoine de l’Oise contient, dans cette région agricole, Beauvais Ferme du Gros Chêne 17e siècle ; 18e siècle Inscrit Farivillers Ecole-de-Chant (rue de l') 1ère moitié 14e siècle ; 4e quart 15e siècle, 1ère Beauvais Maison 4-6 ; Tourne-Broche (rue Inscrit Saint-Arnoult Prieuré Inscrit beaucoup de patrimoine lié à la production qui est identifié 1ère moitié 16e siècle moitié 16e siècle du) 1 Saint-Martin-le- 18e siècle ; limite 19e Abbé-Dubos (rue de l') ; Château de Flambermont Inscrit limite 15e siècle 16e Noeud siècle 20e siècle Beauvais Maison Jules-Ferry (à l'angle de la Inscrit Saint-Omer-en- comme tel : moulins, forges, fermes... Ce patrimoine agricole siècle Château de 2e moitié 18e siècle Classé rue) Chaussée Blangy-sous- Eglise Saint-Paul Ruines de l'église abbatiale Inscrit est disséminé au gré des étendues du plateau, conjugué avec Poix Saint-Paul Maison dite l'Hôtellerie des Dames 15e siècle Inscrit Bonneuil-les- Eglise Saint-Nicolas Eglise (rue de l') Moyen Age ; 16e siècle Saint-Thibault Pressoir Anicet-Corniquet (rue) 51 1er quart 19e siècle Inscrit Eaux Sainte-Eusoye Ferme de Troussures Inscrit le patrimoine religieux, constitué de petites églises. Bonneuil-les- Ancien prieuré Saint-Nicolas Moyen Age Ferme du Wallon Inscrit Eaux Sentelie Chapelle Saint-Lambert Dans le cimetière Inscrit 13e siècle ; 14e siècle ; Ancienne abbaye Notre-Dame de Eglise Classé Breteuil 1ère moitié 16e siècle ; 2e La vallée du Thérain comporte du patrimoine (châteaux, Breteuil Songeons Halle 17e siècle ; 18e siècle Inscrit moitié 18e siècle Songeons Ancienne mairie 1er quart 19e siècle Inscrit Breteuil Entrepôt à vins Amiens (rue d') 19 3e quart 19e siècle Inscrit milieu 16e siècle ; 19e 2e moitié 18e siècle ; 3e Château de Tartigny Inscrit fermes, moulins et églises) particulièrement à Gerberoy, mais Breteuil Maison natale d'Hippolyte Bayard Bayard (place) 4 Inscrit siècle quart 19e siècle Eglise Classé surtout à Beauvais, qui concentre de nombreux monuments Thoix Calvaire 16e siècle Classé Brunvillers-la-MEglise 16e siècle Classé Tilloy-lès- limite 18e siècle 19e Château Liberté (place de la) 13 Classé Eglise St Martin 2011/05/04 : inscrit MH Inscrit Conty siècle Abbaye de Froidmont 1er quart 13e siècle Inscrit 15e siècle ; 16e siècle ; 17e Classé et et sites, dont, et non uniquement, sa cathédrale. Château Catillon- 13e siècle ; 16e siècle ; siècle ; 18e siècle Inscrit Eglise de Catillon Inscrit Fumechon 18e siècle Vendeuil-Caply Grand théâtre antique Antiquité Classé Chaussoy- Château Inscrit Epagny 13e siècle ; 16e siècle ; Vendeuil-Caply Eglise Inscrit Chaussoy- 19e siècle Eglise 13e siècle ; 16e siècle Inscrit Epagny Moulin des Clos Guidon 2e quart 19e siècle Inscrit 33 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

PORTFOLIO DES MONUMENTS

La prosperité du territoire entre la seconde moitié du XVIe et le XVIIe siècle a entrainé la construction d’édifices prestigieux comme des châteaux classiques (vues A et C) ou de grandes églises (vue B). Le patrimoine non protégé relève parfois d’interêt (vue D). Le patrimoine religieux est constitué de chapelles et d’églises, fréquemment issus du XVIe siècle, et présente une homogénéité de formes archi- tecturales et de matériaux.

 Ü VuVue A  Ü VuV e B L’église et le château de Crèvecœur-le-Grand L’église de Sommereux

Ü VuVue C  Ü VuVue D Le château de Monceaux près de Saint-Omer-en-Chaussée Chapelle des Saintes-Hosties à Marseille-en-Beauvaisis (non Monument historique)

34 Le patrimoine rural agricole forme une grande partie des monuments historique (vue D), plus particulièrement au sud. Il est composé de moulins, forges et fermes (vue C et D). Au cœur de cet ensemble rural, le village de Gerberoy (vue A) a attiré des peintres et compte aujourd’hui parmi les “Plus Beaux Villages de France”.

 Ü VuVue A Ü VuV e B Village de Gerberoy (site classé et inscrit) Une maison à pans de bois à Haute-Épine (XVIe siècle)

Ü VuV e C  Ü VuVue D La ferme de Vidame à Lachapelle-sous-Gerberoy Les forges d’Auchy-la-Montagne

35 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

FigugureFigreu 1r7e 18 CaCaarteartrtte ded synsyntht èseèse paysagagèrère et paatrtrimonimonaiaileimoniale et paysagère

36 Des paysages où les vallées accueillent 4.4 - Synthèse de l’analyse paysagère et patrimoniale la majeure partie du patrimoine protégé Au cœur du Plateau picard, les sites de projet et leurs environs s’intègrent dans un territoire peu boisé, dévolu aux grandes cultures, qui constituerait l’amorce du Pays de Chaussée. Ci-contre à gauche : À l’ouest de celui-ci, la Picardie verte et ses sols plus lourds n’est pas loin : des indices révèlent sa présence, comme le Ü Figure 18 : Carte des monuments et sites nom de “Crèvecœur”, métaphore ancienne de la difficulté à protégés et des paysages cultiver les sols. C’est à partir de cette petite ville que les (source : base Mérimée du Ministère de la Culture herbage et les boisements marquent le territoire, dans la et DREAL Picardie, Atlas des paysages de la partie occidentale du plateau. Somme et de l’Oise et fond IGN 1/100 000) Sur le plateau, le patrimoine est formé de petites églises qui rappellent l’ancienneté de la christianisation du territoire, et des vestiges agricoles qui ont aussi pour une partreçu la protection au titre de Monuments historiques.

Au nord du périmètre d’étude, l’Amiénois poursuit le Plateau picard. Toutefois sa physionomie se trouve modifiée par de nombreuses vallées aux cours parallèles sud-nord (Selle, Évoissons, Noye pour les principales), puis convergeant vers leur confluence amiénoise avec le fleuve Somme. Des boisements marquent les versants les moins exposés à la lumière. Vers le nord du périmètre d’étude, ce sont les vallées qui concentrent la majeure partie du patrimoine.

La vallée du Thérain, au sud, apporte une diversité dans le territoire et son patrimoine est important, notamment à Gerberoy et surtout avec la ville de Beauvais, alors que se dessine en arrière-plan le repli du Pays de Bray, de type bocager.

37 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

Les boisements ont régresség Figure 19 Analyse par carte La ville s’étend

Viefvillers Viefvillers Viefvillers Viefvillers Crèvecœur Crèvecœur Crèvecœur Crèvecœur

Francastel Francastel Francastel Francastel versverss 1717517507550 > versverss 1 1850858 0 > 19441949 4 > 20132001313 Figure 20 Analyse par vue aérienne Figure 21 Analyse par photographie Viefvillers Viefvillers Viefvillers Viefvillers

annéesannéeéesese 1970197970700

Francastel Francastel Francastel Francastel 194719479944477 > 19651959655 > 1988198888 > 2013200133 Le village Nombreux Seule une s’étend peu arbres à ceinture proximité du Nombreuses restreinte annéesannéeéesese 20102010 village parcelles de d’arbres subsiste petitep taille BBeeaucoup ddee parcelles ont fusionné 38 Les éléments d’étude historiques du paysage 5 - DYNAMIQUES D’ÉVOLUTION 5.2 - Une vocation de terre productive Major (figure 19) et beaucoup d’arbres apparaissent en limite montre une simplification du parcellaire L’étude de l’évolution se concentre dans le secteur de de Viefvillers et de Francastel sur les vues aériennes de 1947 : L’analyse des perceptions sociales et des tendances mais une occupation du sol ouverte depuis Crèvecœur-le-Grand. Au cœur du Plateau picard et à si cette limite bocagère entre le bourg et les champs n’a pas d’évolution ne peut, à l’échelle de cette étude, qu’être longtemps. l’extrémité du Pays de Chaussée, qui en est une sous- disparu, il semble visible que plus de la moitié des arbres ont abordée par un survol esquissant les grandes thématiques unité, l’évolution de l’aspect du territoire est surtout la disparu sur la vue aérienne actuelle (figure 20). Les espaces concernées. Un tel sujet est en soi encyclopédique et confortation de la vocation de terre de cultures. Les environs périphériques aux villages étaient, dans le Plateau picard, nécessiterait un véritable travail de recherche universitaire. de Crèvecœur-le-Grand sont ouverts depuis plusieurs siècles le lieu de l’élevage. Selon l’atlas des paysages de l’Oise, Ci-contre à gauche : Cependant, les sources auxquelles l’on peut se référer, et (figure 19). Selon l’Histoire de la France Rurale (sous la direction sur l’ensemble du Plateau picard et depuis l’Après-guerre, permettent de donner une première vision des choses, sont de Georges Duby), les grands défrichements engagés dès le l’élevage de bovins a régressé de 40% et celui-ci d’ovins, de les suivantes : Néolithique sur les plateaux du Bassin parisien se terminent 51%. Ü Figure 19 : Analyse cartographique des . Les perceptions sociales (actuelles) sont liées à la fréquen- vers le XIIIe siècle. A une échelle large, les grands boisements Enfin, dans les vallées, qui ne sont pas représentées dans les cartes Cassini, d’Etat Major et IGN tation, au tourisme et aux loisirs. C’est par ce biais que sont globalement fixés depuis au moins l’époque de la carte (source : IGN Géoportail) nos contemporains découvrent les territoires, ou en ont images, les peupleraies ont colonisé les fonds, conséquence certaines représentations préalables à leur découverte, de Cassini (figure 19). L’évolution des terres agricoles a sans de la déshérence des activités herbagères en ces lieux. Les Ü Figure 20 : Analyse par vues aériennes. . Les quelques cartes anciennes permettent d’esquisser la physionomie du territoire, encore que leur information soit doute consisté avant tout à en simplifier le parcellaire, celui- versants secs et incultes, appelés “larris”, ont longtemps été (En médaillon, une vue actuelle) limitée, ci étant constitué d’une multitude de parcelles de petite réservés à l’élevage de moutons, mais celui-ci est devenu (source : IGN Géoportail et photo : Matutina) . Les documents fournis par le site Geoportail de l’IGN : cartes anciennes, photographies aériennes historiques..., taille en 1947, date à laquelle la première vue aérienne est relictuel. Ü Figure 21 : Analyse par photographies . Les fonds de cartes postales anciennes, disponible (figure 20) et se simplifie jusqu’à nos jours. Les . Les représentations des artistes, si elles existent sur le terri- Le territoire, situé entre Amiens et Beauvais, qui connaît anciennes et actuelles arbres qui étaient présents ponctuellement, n’existent plus. toire, l’influence de la Région parisienne, a un solde d’urbanisation (source : Delcampe / Mairie de Crèvecœur) . Et toute information généralement trouvée en ligne. Cette évolution était déjà assez avancée dans les années positif. Depuis 10 ans, ce sont plus de 200 nouveaux C’est donc sur la base de ces documents que porte cette 1970 (figure 21). A ce stade, il est possible de parler de logements qui ont été créés sur la commune de Crèvecœur- étude des perceptions sociales et des tendances d’évolution. “banalisation” du paysage. le-Grand. Celle-ci s’étend en effet visiblement (figure 19). 5.1 - Sources de l’étude Les cultures se sont étendues au détriment des boisements La commune a connu la plus forte augmentation de sa Peu de documents cartographiques anciens ayant trait à la les plus importants, si on en croit l’évolution de ce qui était population entre 1999 et 2010, passant de 3 076 à 3 401 géographie et à l’occupation du sol existent. Les documents jadis le “bois de la ville”, au nord de Crèvecœur-le-Grand : habitants (source INSEE), après la mise en service en 1994 d’accès simple sont : le bois n’existe plus que sous forme de quelques lambeaux de l’autoroute A16 entre Amiens et la Région parisienne. . La carte de Cassini (XVIIIe siècle), actuellement (figure 19) Aux environs du début du XXe siècle, Hormis cela, les villages évoluent peu. L’urbanisation reste . Les minutes d’État-major (vers 1840-1850), qui présentent le développement de l’industrie sucrière a peut-être été un niveau de détail supérieur. vernaculaire, constituée de concert avec l’agriculture . Plus récents : la collection de la Photothèque Nationale la raison de leur disparition pour la culture de betteraves. depuis le XVIIe siècle, et les constructions nouvelles sont de l’IGN, qui débute pour les premières images à la fin des Sur cette même figure, on voit que quelques boisements années 30. en continuité avec le bâti ancien (figure 21). Ce secteur subsistent, et marquent les vallons, mais qu’ils sont moins Enfin, certains documents plus anecdotiques comme les connaît moins la périurbanisation visible près d’Amiens, plus nombreux qu’il y a un certain temps. cartes postales anciennes permettent toutefois d’avoir une au nord, ou l’influence de la Région parisienne. Les zones vision plus concrète des lieux que celles proposées par les La diminution importante des prés-vergers et des bocages d’activité implantées près des sorties d’autoroute, comme représentations planographiques. Citons enfin les Atlas de est également un changement important de l’Après-guerre. à Hardivilliers à l’est de Crèvecœur, ne suivent néanmoins paysages et les ouvrages historiques généraux. La ceinture de prés-vergers autour de Francastel était pas ce schéma. Enfin, à long terme, la pression de la Région significative vers 1850 quand a été dressée la carte d’État- parisienne devrait se poursuivre.

39 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

 Ü VuV e A Ü VuVue B ÜVue C

Figure 22 Carte des perceptions sociales

Ü VVuue D

 Ü Vue E 40 5.3 - Perceptions sociales Des espaces de loisirs sont fréquentés par les citadins. Les éléments de perception sociale Les perceptions sociales d’un territoire sont aujourd’hui Le parc Saint-Paul, à l’entrée du Pays de Bray venant de se fondent sur la ruralité du secteur largement organisées autour du tourisme, qui valorise ses Beauvais, par exemple, fait fréquemment de la publicité en éléments actuels ainsi que certaines de ses représentations, région parisienne. en particulier lorsqu’elles sont liées à d’importants Ainsi, l’image qui se dégage du territoire est celle d’un secteur Ci-contre à gauche : événements historiques ou à l’image qu’en ont transmis les “campagnard” posssédant un patrimoine historique et rural, artistes, écrivains ou poètes. associé à des zones de loisirs “verts”, formant une sorte Le département de l’Oise recèle de nombreux domaines liés “d’hinterland” attractif pour les métropoles contemporaines Ü Vue A : Gerberoy, labellisé parmi les “Plus à son histoire commune avec l’Île-de-France, ceux-ci sont proches, et en premier lieu celle d’Ile-de-France. Beaux Villages de France” hors périmètre (Chantilly, Pierrefonds...). (photo : MATUTINA) L’image revient également de la cathédrale de Beauvais, un Ü Vue B : La coulée verte, en vallée de la édifice très connu, dont la construction reste inachevée par Selle rapport aux plans originaux. Dans des temps assez reculés, (source : DR) Beauvais avait gagné sa prosperité en se situant sur la Ü Vue C : La cathédrale de Beauvais et son route entre les villes du Nord de l’Europe et Paris. La ville aspect au XVIe siècle de Beauvais et son aéroport de Tillé, est en outre le point (source : talou4960.unblog.fr et site L’esprit de d’arrivée de nombreux vols internationaux à prix moderés. l’escalier) Le département de l’Oise, et celui de la Somme, veulent Ü Vue D : Musée de la vie agricole et rurale valoriser l’aspect bucolique des vallées. Un chemin de grande d’Hétomesnil randonnée est présent et l’ancienne voie de chemin de fer (source : site institutionnel) d’Amiens à Beauvais est un chemin de promenade sous le Ü Vue E : le petit suisse original, un produit nom de “Coulée verte”. Le village de Gerberoy, faisant partie du Pays de Bray de la liste des “Plus Beaux VIllages de France”, ainsi que le (source : DR) Pays de Bray a proximité, forment une transition entre la Picardie et la Normandie. Le petit suisse est originaire du Ü Figure 22 : Carte des perceptions sociales Pays de Bray. Il s’inspire à l’origine d’une méthode ancestrale (source : Atlas des paysages de l’Oise ; de la du canton de Vaud (Suisse). Enfin, le patrimoine rural Somme - comités départementaux de tourisme de possède parfois une inscription à l’inventaire des monuments l’Oise et de la Somme) historiques. Un musée rappelle la vocation agricole de la région. L’agro-tourisme est également représenté par l’accès aux produits du terroir (produits de la ferme : cidre, volailles...).

41 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

Figure 23 Carte du contexte éolien

42 Le site de projet s’insère dans un zonage 6 - LE SITE ET SES ENJEUX “favorable à l’éolien”, en violet foncé sur la carte (fig. 23). Dans ÜVue A favorable et favorable sous condition à le site ouest il y a en effet nécessité de prendre en compte &OKFVYUSÀTGPSUT -FTTJUFTFYDFQUJPOOFMT FOCFMWÁEÀSF l’éolien.La région Picardie constitue une 6.1 - Présentation dans le Schéma Régional Éolien (SRE) l’ensemble patrimonial de Gerberoy (vue A), qui constitue, à OPUBNNFOU EPJWFOUGBJSFMlPCKFUElVOF QSPUFDUJPONBYJNBMF région où le développement éolien est engagé Le Schéma Régional Éolien (SRE), annexe du SRCAE, a été cette distance, un enjeu “assez fort”, bien que placé toutefois à 4PJU¸LN FYFNQMF#VUUFEF-BPO &OKFVYBTTF[GPSUT depuis longtemps et est désormais bien instauré par la loi du 12 juillet 2010. Il définit des objectifs une distance moyenne de 18 km du site concerné. $FQÁSJNÀUSFEFWJHJMBODFPSBOHFEPJUGBJSF MlPCKFUEFMBQBSUEFTQPSUFVSTEFQSPKFUT présent. quantitatifs de puissance pour la région Picardie au regard des ÁPMJFOT FUBVDBTQBSDBT ElVOFBOBMZTF La stratégie d’implantation proposée dans le Schéma Régional BQQSPGPOEJFEFMlJNQBDUWJTVFMEFMFVST Sites de projet objectifs nationaux. QSPKFUT$FQÁSJNÀUSFQFVUWFOJSDPNQMÁUFS Éolien de Picardie est différente suivant cette double VOQÁSJNÀUSFElFOKFVYUSÀTGPSUT Ce document demande de prendre en compte certaines classification : Ci-contre à gauche : spécificités de chaque territoire pour lesquel le développement . Dans les zones définies comme “favorables à l’éolien”, qui présentent des contraintes faibles à moderées, une grande de l’énergie éolienne est possible. Le SRE est un document partie des zonages ont vocation à accueillir des pôles de Ü Figure 23 : Carte du contexte éolien dans réglementaire dont les prescriptions sont obligatoires. Il définit densification de l’éolien. . Dans les zones définies comme “favorables à l’éolien sous un zonage de possibilités de développement éolien qui a force le périmètre d’étude conditions”, il y a présence d’une contrainte assez forte, dans de droit . Ce zonage n’est pas que paysager et patrimonial mais le cas présent, qui nécessitent des poles de structuration Ü Vue B ou de confortement de l’éolien existant ou de l’éolien en QZ H Q (source : DREAL Picardie - fond IGN 1/100.000) prend en compte l’ensemble des contraintes techniques et ponctuation. ;POFEÁGBWPSBCMFQPVS environnementales. La présente étude intègre les attendus du MlJNQMBOUBUJPOElÁPMJFOOFT Les cartes des enjeux forts ou assez forts liés aux paysages FOKFVYUSÀTGPSUT SRE, en matière paysagère et environnementale. Ci-contre à gauche : à petite échelle ou aux paysages emblématiques sont ;POFDPOUSBJOUFQPVS MlJNQMBOUBUJPOElÁPMJFOOFT 6.2 - Le contexte éolien globalement éloignés du secteur de projet. Les paysages FOKFVYBTTF[GPSUT Le territoire global est dense en projets éoliens construits ou emblématiques sont des paysages régionaux sans valeur Vue A : Carte des enjeux du patrimoine Ü accordés. La Picardie a en effet engagé un développement réglementaire qu’il est souhaitable de prendre en compte (vues architectural éolien important, disposant d’un gisement éolien favorable. B et C) sont à des distances variables des sites de projet. En ce Le territoire régional a la capacité d’un développement éolien qui concerne les paysages emblématiques, notons toutefois la (source : SRE - DREAL Picardie) SitesSi de projet conséquent du fait de la présence vastes plateux dégagés zone défavorable de la vallée naissante de la Selle, qui débute Vue B : Carte des paysages à petite Ü favorables à l’implantation éolienne. au nord des sites central et ouest. Le paysage à petite échelle le plus proche est celui de la vallée du Thérain, qui se trouve échelle 6.3 - Attendus du Schéma Régional Éolien beaucoup plus éloigné. En effet, le site le plus proche est celui (source : SRE- DREAL Picardie) Le secteur de projet est divisé en trois sites : de l’ouest, distant de plus d’une douzaine de kilomètres. ÜVue C Vue C : Carte des paysages embléma- Ü . Site ouest entre Rotangy et Crèvecœur-le-Grand, Les effets cumulés ;POFEÁGBWPSBCMFQPVS . Site central à l’est de Viefvillers, au droit nord de la D930, MlJNQMBOUBUJPOElÁPMJFOOFT tiques . Site est à proximité de l’A16, entre Le Crocq et Cormeilles. Au regard des prescriptions paysagères et patrimoniales du SRE (source : SRE - DREAL Picardie) Les sites du secteur de projet se caractérisent par leur Picardie, le site de projet est favorable à l’implantation éolienne environnement de plateau cultivé. et ouvert, tabulaire. sous les réserves indiquées. En outre, un effort particulier doit La classification des sites du projet éolien diffère selon s’appliquer à l’appréciation des effets cumulés des projets,

leur emplacement : le site ouest se trouve dans une zone notamment en raison de la préservation du cadre de vie des SitesSii de projet “favorable à l’éolien sous conditions” tandis que les sites central habitants. Il est donc nécessaire de détailler les enjeux à des et est se trouvent dans une zone simplement définie comme échelles plus fines. C’est l’objet des pages suivantes.

43 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

Figure 24 Carte des sensibilités

A

A’

44 Des sensibilités paysagères et patrimoniales à 6.4 - Les sensibilités paysagères et patrimoniales Figure 25 considérer pour la formulation du projet Définition des sensibilités paysagères Les conséquences visuelles envisageables d’un projet éolien Ci-contre à gauche : sur le grand paysage, mais aussi sur le site de projet ou encore sur les éléments patrimoniaux, sont regroupées sous le terme de “sensibilités”. Celles-ci s’appuient à la fois sur Ü Figure 24 : Carte des enjeux liés au grand des critères objectifs et subjectifs et s’opèrent ainsi à diffé- paysage, sur fond topographique, et rents niveaux d’échelles. L’examen de ces sensibilités sert indication du trait de coupe A-A’ in fine à établir les conditions de possibilité, d’impossibilité A A’ (Fond : IGN 1/100.000) ou de restriction de l’implantation de l’éolien. En effet, le développement de cette forme d’énergie implique une trans- 150 m de hauteur totale, placée sur le site central. La parti- . Sensibilités patrimoniales Ci-contre à droite : formation du paysage, fait d’ailleurs inhérent au paysage cularité des vallées principales du territoire d’étude (Selle, en lui-même : celui-ci est soumis à des dynamiques d’évo- Le patrimoine le plus concerné est lié à la ville de Crèvecœur- Thérain, Noye) est qu’elles sont accompagnées d’un réseau lution. L’implantation d’éoliennes en fait partie. Révéler les le-Grand et également au patrimoine de la vallée de la Selle, de vallons, souvent secs, qui leurs sont adjacents et complexi- Ü Figure 25 : Coupe de terrain selon A-A’ de sensibilités d’un paysage ou d’un site, c’est donc procéder qui reste néanmoins à distance. la vallée de la Selle à , jusqu’au à l’évaluation de ses capacités de transformation et à leur fient le relief. Toutefois, ces ensembles sont plutôt boisés, A l’échelle du périmètre d’étude, la sensibilité patrimoniale la plateau à l’entrée d’Oursel-Maison, en cohérence. Enfin, il est important de préciser que le terme ce qui engendre des masquages visuels. Il pourra toutefois plus importante est liée au secteur patrimonial de Gerberoy. passant par le site central . Le flanc assez de “sensibilité” ne désigne pas une condition rédhibitoire à être nécessaire d’étudier les éventuels effets visuels sur Toutefois, notons que le site le plus proche de ce village (site escarpé du côteau de la Selle masque l’implantation éolienne mais désigne des caractéristiques ces vallons adjacents. Les trois sites du projet éolien s’éta- ouest) est déjà placé à 18 km, ce qui limite très fortement les intégralement une éolienne de 150 m de sensibles dont il faut tenir compte dans les projets. blissent en chapelet sur un plateau ouvert, aux horizons de cas d’influence visuelle. hauteur totale placée sur le site central, le vision profonds. La particularité de ce type de paysages est . Sensibilités liées au grand paysage et aux villages plus proche de cette vallée sensible. d’être sensibles à l’émergence de structures verticales. Si . Sensibilité liées au contexte éolien : les effets cumulés Le secteur de projet est concerné par un environnement de (Fond : IGN 1/25 000) leur amplitude engendre des rapports d’échelles favorables à Comme l’a montré les pages précédentes, le contexte éolien plateau en retrait par rapport à des vallées et leurs vallons l’éolien, la forte visibilité des implantations est à relever. Le est significativement présent sur le Plateau picard. Chacun adjacents : il s’agit de la dichotomie habituelle plateau / plateau est également ponctué de villages qui entretiendront des trois sites de projet est appuyé sur un parc existant et/ou vallée dans cette région. La vallée de la Selle au nord-est une relation directe avec les projets. Les visibilités directes ou à venir (projet accordé). Le projet global est donc considéré de Crèveœur-le-Grand constitue un paysage particulier, les covisibilités avec les silhouettes urbaines constituent une comme un renforcement de chacun des ensembles. Cette considéré comme emblématique dans l’Atlas des paysages des sensibilités importantes, plus particulièrement pour les sensibilté induit la problématique fondamentale de ce projet, de l’Oise puis dans le SRE Picardie. Dans le cas présent, villages situés aux abords de chacun des sites. qui peut se résumer par l’interrogation suivante : “Jusqu’à quel cela concerne la naissante vallée aux abords de Catheux. Enfin, des routes parcourent l’espaces des plateaux et sont niveau est-il possible de densifier la présence éolienne dans ce Le site central et le site est en sont les plus proches, à une structurantes, comme la D930 à l’ouest et à l’est de Crève- paysage ?” distance moyenne de 3 à 4 km, ce qui permet un retrait sur cœur-le-Grand et l’autoroute A16. Les perceptions routières Pour donner un premier aperçu de la situation actuelle du le plateau et la création d’un angle mort visuel depuis les sont partie intégrante des perceptions paysagères, et de ce contexte éolien sur le secteur de projet, une analyse photo- fonds de vallée. La coupe A-A’ l’illustre (fig. 25) : effectuée fait sensibles, notamment sur les longues séquences recti- graphique est proposée en pages suivantes. depuis le fond de vallée sensible de la Selle à Catheux, elle lignes. montre le masquage total par le versant d’une éolienne de

45 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

Figure 26 CoC ntn exe tete éolo ien susur lee sece teteurr du prrojojet

Parcs d’Hétomesnil 1 & 2

SITE EST

Parcs de la Chaussée Brunehault (nord)

Vue D Vue C SITE CENTRAL

Parcs de la Demi-Lieue et du Parcs et projets de la Demi-Lieue et du Vue B Chemin blanc (ouest) Chemin blanc (est) et d'Ourcel-Maison Vue A

SITE OUEST Parcs de la Chaussée Brunehault (est) Parcs de la Chaussée Brunehault (ouest)

Parcs et projets de 1 & 2 et de La Garenne

46 Analyse photographique du contexte éolien Vue A Zoom avec renforcement Vue B dans l’environnement du secteur du projet - état en date d’avril 2014 Parc de Lihus Parc de Lihus

Ci-contre à gauche :

Ü Figure 26 : Carte du contexte éolien à l’échelle du seteur de projet (Fond : IGN 1/500.000 - données Cartélie DDT 60

en date d’avril 2014) Vue D : vers l’ouest Ci-contre à droite :

Ü Vue A : depuis les points hauts de Gerberoy (site de l’ancien château), et par Parc de Lihus temps clair, il est possible d’apercevoir les pales du parc de Lihus, de façon très lointaine et nécessitant un réel effort de scrutation

Ü Vue B : vue vers le site ouest sur la D930 en entrée est du village de Haute-Epine : au premier-plan, le parc éolien de Lihus Vue D : vers l’est et au fond les parcs de la Demi-Lieue et Parcs de la Demi-Lieue et du Chemin blanc (ouest) du Chemin blanc. Le site ouest de projet vient en continuité du premier ensemble

Ü Vue D : sur la D930 à l’est de Crèvecœur- le-Grand. Vers l’ouest : le parc actuel de Lihus se détache latéralement à la silhouette urbaine de la ville. Vers l’est : le Vue C parc ouest de l’ensemble des parcs de la Demi-lieu et du Chemin blanc apparaît Parcs de la selon une structure bien lisible (au Parcs de la Demi-Lieue et du Demi-Lieue et du premier plan, l’ensemble ouest, et au fond Chemin blanc (ouest) l’ensemble est, moins visible) Chemin blanc (est)

Ü Vue C : depuis la place du monument aux morts de Crèvecœur-le-Grand, les rotors des parcs de la Demi-lieu et du Chemin blanc émergent au-dessus du tissu urbain (Photos : MATUTINA) 47 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

Figure 26 CoC ntntexe tete éolo ien susur lee sece teteurur du prprojo ett

Parcs d’Hétomesnil 1 & 2

SITE EST

Parc de la Chaussée Brunehault (nord)

Vue E SITE CENTRAL Vue G

Parcs de la Demi-Lieue et du Parcs et projets de la Demi-Lieue et du Chemin blanc (ouest) Chemin blanc (est) et d'Ourcel-Maison

SITE OUEST Vue F Parc de la Chaussée Brunehault (est) Parc de la Chaussée Brunehault (ouest)

Parcs et projets de Lihus 1 & 2 et de La Garenne

48 Analyse photographique du contexte éolien Vue E dans l’environnement du secteur du projet - Parcs de la Demi-Lieue et du état en date d’avril 2014 Chemin blanc (est)

Ci-contre à gauche :

Ü Figure 26 : Carte du contexte éolien à l’échelle du seteur de projet (Fond : IGN 1/500.000 - données Cartélie DDT 60

en date d’avril 2014)

Ci-contre à droite :

Ü Vue E : depuis l’entrée ouest de Viefvillers, les rotors de l’ensemble est des parcs de la Demi-Lieue et du Chemin blanc émergent Vue F au-dessus du vilage. Le site central de Parcs de la Demi-Lieue et du projet viendra en confortement nord de Parcs de la Demi-Lieue et du Chemin blanc (ouest) Chemin blanc (est) cet ensemble, c’est-à-dire à gauche sur l’image

Ü Vue F : à proximité de Francastel à l’inter- section des D151 et D11, ce panorama montre de gauche à droite : l’ensemble ouest des parcs de la Demi-Lieue et du Chemin blanc, l’ensemble est et l’enve- loppe arborée du village de Francastel Vue G de laquelle émerge son clocher d’église. Le site central se trouve ici en arrière de Eglise d’Hardivilliers l’ensemble est, et le site est légèrement plus à droite

Ü Vue G : en abordant la vaste dépression de la vallée de la Noye par la D930 à l’est d’Hardivilliers, les parcs existant du plateau ont quasiment disparu. Le site est du projet se trouve ici latéralement à droite de la silhouette du village (Photos : MATUTINA)

49 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

HIÉRARCHISATION DES ENJEUX

Types d’enjeux Référence éventuelle au SRE Nature de l’enjeu Niveau de l’enjeu Recommandations ENJEUX PAYSAGERS Visibilités de plateaux . Les paysages présents aux alentours du secteurs de projet sont des plateaux cultivés où des boise- ments sont présents, mais c’est l’ouverture ample de l’espace qui domine, avec des horizons de vision . Produire une structure d’implantation lisible, profonds dans l’ensemble, Signifiant . S’appuyer sur les structures existantes (voir “impacts cumulés”) . Comme tout paysage de plaine ouverte, le Plateau picard est sensible à l’émergence de structures . Etudier les visibilités au moyen de photomontages verticales. Vallées Signalé au SRE notamment pour la vallée de la . Le secteur de projet prend place sur un plateau sec et peu irrigué, Selle naissante comme “Paysage emblématique” . Des départs de vallées au nord du secteur annoncent l’Amiénois et notamment la naissante vallée de . Vérifier l’absence d’influence visuelle réelle au moyen d’outils la Selle, ou encore la Picardie verte avec le Thérain et ses affluents, graphiques (coupes, carte de Zone d’Influence Visuelle ou photomon- . Toutefois l’éloignement de ces vallées ou leur encaissement, comme celle de la Selle naissante, Faible à nul tages ) semblent des facteurs suffisant pour limiter très fortement si ce n’est empêcher toute influence visuelle du projet sur celles-ci. ENJEUX LOCAUX Axes routiers . Paysage ouvert et comprenant peu d’obstcales, les axes routiers sont des éléments majeurs de décou- verte du paysage comme la D930 et l’A16, . Rechercher les points de vue sur les axes routiers . Les longues portions rectilignes offrent des vues en séquences, Plutôt signifiant . Visualiser ces perceptions routières au moyen de photomontages . Les mouvements du terrain engendrent toutefois des zones de masquage, à l’échelle de la conduite automobile. Établissements humains . Un maillage de villages et de bourg occupe le plateau, dont la ville de Crèvecœur-le-Grand constitue la petite ville-centre, . Le projet s’appuie sur des parcs existants qui sont déjà visibles soit depuis ces établissements humains . Rechercher les points de vue d’intervisibilité et de covisibilité depuis et ou en covisibilité avec leurs silhouettes urbaines,. Signifiant avec les établissements humains, . Il convient toutefois de s’assurer que le projet, en renforçant ces ensembles, n’engendre pas d’impacts . Visualiser ces perceptions au moyen de photomontages. trop perturbants sur ces établissements humains comme des effets d’enfermement, de surplomb, de saturation spatiale... (voir “impacts cumulés”). ENJEUX PATRIMONIAUX Ville de Crèvecœur-le-Grand et ses monuments . La proximité des sites (en particulier les sites ouest et central) à la ville de Crèvecœur-le-Grand, accueillant en son centre un imposant ensemble patrimonial, nécessite sa prise en compte, . Rechercher finement les points possibles de covisibilité de la silhouette . Depuis certains lieux-mêmes de la ville, il est déjà possible d’apercevoir des éoliennes émergeant de l’église avec le projet, particulièrement depuis la RD 2020 au nord, au-dessus du tissu urbain, Signifiant . Visualiser ces perceptions au moyen de photomontages. . A l’inverse, des cas de covisibilité peuvent également se produire avec sa silhouette urbaine et monumentale. Patrimoine bâti en général Les autres monuments protégés, et situés dans l’aire d’influence visuelle possible du projet, sont peu nombreux.et insérés dans les tissus bâtis, desquels ils n’émergent que peu voire pas du tout Faible à nul ENJEUX LIÉS AUX IMPACTS CUMULÉS Signalé au SRE - notions “d’effets cumulés” Projets et parcs du secteur de projet et du . La présence éolienne est significative sur le Plateau picard, . Expérimenter plusieurs variante, notamment en termes de “niveau . Les trois site de projet s’appuient sur des parcs existants ou à venir (projets accordés) : ils constituent quantitatif” des renforcements, périmètre d’étude globalement des renforcements de ces premiers ensembles, . Comparer ces variantes avec des photomontages depuis les points . L’esprit du projet est donc celui de la densification de la présence éolienne, par “accorche” à ces parcs de vue possibles où s’effectuent les visibilités et les covisibilités avec le existants ou accordés, contexte éolien et les problématiques liée aux entre enjeux, . D’autres projets (nouveaux ensembles ou extension de parcs existants) sont en instruction, Très signifiant . Rechercher une géométrie d’implantation permettant de mettre le . Il s’agit ici de l’enjeu le plus signifiant du projet qui peut se résumer par cette interrogation : projet en cohérence géométrique avec l’existant, “Jusqu’à quel niveau de densité est-il possible de poursuivre le développement éolien de cette partie du . Veiller également à ce que les structure d’implantation soit également Plateau picard ?”, valables en soi, en prenant en compte l’hypothèse que les projets . Cet enjeu rassemble en lui la totalité des enjeux : quels effets sur le paysage du plateau, sur les accordé ou en instruction qu’ils complètent puissent ne pas être édifiés établissements humains, le patrimoine, les perceptions routières ? ou accordés.

Figure 27

50 Un enjeu majeur se dégage de cette 6.5 - Synthèse des enjeux Ces éléments considérés au regard du projet ont permis de . Enfin, les enjeux mineurs ou sans influence, qualifiés de synthèse hiérarchisée : les impacts cumulés Le territoire d’étude appartient au nord du Bassin parisien définir leurs sensibilités à l’égard de celui-ci. A l’issue de la “faibles à nul”, concernent le reste du patrimoine bâti, et se caractérise par la prédominance du Plateau picard, peu mise en évidence de ces sensibilités, il convient désormais disséminé et a priori peu susceptible d’entrer en relation arrosé, qui présente un gradient des grandes cultures aux d’évaluer leur importance (qualification) et d’émettre des visuelle avec le projet, ainsi que les vallées, éloignées et herbages, d’est en ouest (unité paysagère orientale du Pays recommandations pour le projet. Cette dernière phase encaissés. Ci-contre à gauche : consiste ainsi à réaliser la synthèse hiérarchisée des enjeux de Chaussée, et unité paysagère occidentale de la Picardie La seconde partie de l’étude s’attachera désormais à Ü Figure 27 : Tableau hiérarchisé des enjeux du projet. Ces enjeux hiérarchisés sont repris dans le tableau verte). Au nord, c’est l’Amiénois qui apparaît, marqué par rechercher une formulation de projet qui réponde au mieux à du projet éolien ci-contre (fig. 27). Ils ont été classés selon une échelle allant les entailles du socle par les vallées, toutes affluentes de ces enjeux puis à les évaluer, c’est-à-dire à définir les impacts de “faible à nul” à “très signifiant”. De manière encore plus la Somme. Ces vallées et vallons sont complexifiées par paysagers et patrimoniaux du projet et à en qualifier leur synthétique, il est possible de résumer ces derniers par des vallons secs adjacents. L’Amiénois présente ainsi une niveau. succession de petits plateaux interfluviaux, dont certains niveau d’importance. accueillent des boisements étendus. La Picardie verte, au . L’enjeu fondamental du projet, qualifié de “très signifiant”, surd-ouest, annonce les paysages bocagers et frais du Pays est celui des impacts cumulés du projet sur le paysage, les de Bray, et s’organise ici autour de la vallée du Thérain et de établissements humains et le patrimoine protégé. A lui seul, la ville historique de Beauvais. il rassemble les enjeux plus spécifiques représentés par ces Le territoire d’étude est marqué par l’influence bipolaire de trois éléments. Venant en renforcement d’un contexte éolien la métropole amiénoise, au nord, dont la périurbanisation actuel, déjà évaluable in situ, et à venir, il pose la question du se diffuse principalement par la vallée de la Selle, et niveau possible de poursuite du développement éolien par l’influence croissante de la métropole francilienne au sud. densification de ces ensembles présents ou futurs ; Ainsi, la petite ville-centre de Crèvecœur-le-Grand connaît Les enjeux majeurs, que le premier rassemble, qualifiés une démographie dynamique et l’installation de nombreux de “signifiants” sont liés au paysage, aux établissements habitants depuis cette dernière décennie. humains et au paysage. A grande échelle, ils concernent la Le secteur de projet est constitué de trois sites, axés sur la question des visibilités de plateaux du projet, ces paysages D930 pour ceux de l’ouest et du centre, et sur l’A16 pour ouverts étant sensibles aux émergences verticales. A celui de l’est. Ce secteur appartient au Plateau picard, plutôt l’échelle locale, ils concernent les relations visuelles avec sa partie nord, puisqu’ensuite s’effectuent les départs des les bourgs et villages situés à proximité de chacun des sites, vallées, comme celle de la Selle. et déjà en relation visuelle avec les parcs existants, ainsi que la dimension patrimoniale du centre de Crèvecœur-le- Paysage de plateau ouvert, la route joue un rôle important Grand. La perception depuis les axes routiers traversant les comme axe de découverte et de visibilité, d’autant qu’ici elle plateaux sera à prendre en compte, l’enjeu étant considéré s’étire en de longues portions rectilignes. comme “plutôt signifiant” car les axes routiers peuvent aussi Le patrimoine protégé est représenté par l’ensemble présenter des zones masquées, à l’échelle de l’automobiliste ; monumental du centre de Crèvecœur-le-Grand et par un petit patrimoine rural et religieux, disséminé.

51 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

52 SECONDE PARTIE VOLET PAYSAGER - ÉTUDE D’IMPACT

53 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

Figure 27 Faavovoririser unne lol gig quque ded traramem

SITE EST

SITE CENTRAL Parc de la Chaussée Brunehault (nord)

Parcs et projets de la Demi-Lieue et du Chemin blanc (est) et d'Ourcel-Maison

Parcs et projets de Lihus 1 & 2 et de La Garenne SITE OUEST

54 Le projet s'inscrit sur trois sites à partir 1 - POSSIBILITÉS D'IMPLANTATION ménager une respiration, permettant d’obtenir une diffé- desquels la présence immédiate du contexte rence de hauteur visuelle sensible entre les deux lignes, soit éolien favorise une logique de trame pour 1.1 - Rappel de situation elles se superposent et dans ce cas forment un masse, selon appuyer les implantations Les trois sites en développement sont positionnés sur une une disposition en trame. Afin d’obtenir une masse la plus assiette de terrain très homogène, sur le plateau picard homogène possible, l’implantation sur une grille orthogonale Ci-contre à gauche : ouvert et sec. Il n'y a pas de particularité topographique représente la disposition la plus adéquate. marquante sur chacun des sites. A l'image des autres parcs Ü Figure 27 : Carte du contexte et des sites déjà visible, le projet formera une émergence perceptible avec mise en évidence des trames d'appui dans un rayon important. Aussi, la notion de lisibilité est (Source : DREAL HDF et fond IGN 1/25 000) essentielle dans la formulation du projet. Ü Figure 28 : Ligne et masse, deux formes lisibles d’implantation Chaque site se positionne dans la continuité d'un ou (Croquis : Matutina) plusieurs parcs existants ou projets accordés. Ainsi, pour Figure 28 le site ouest (Rotangy), il se situe dans le prolongement Masse et ligne immédiat des parcs de Lihus 1&2 et de La Garenne. Pour le site central (Doméliers), il se positionne au nord de la D 930 par rapport au parcs et projets de la Demie-Lieue et du Chemin blanc (est). Enfin, pour le site est (Cormeilles), le site est relativement étroit et est en continuité de la ligne du parc de la Chaussée Brunehaut qui se trouve à l'ouest de l'A 16.

1.2 - Une logique de trame d'appui En toute logique, il conviendra de s'appuyer sur cette trame existante pour appuyer les implantations (fig. 27). Ainsi, les structures géométriques déjà en place dessinent des trames, soit en quadrillage (pour les sites ouest et centre) ou en simple ligne. Ces trames permettent en outre de formuler des implantations lisibles et homogènes.

L’expérience a en effet largement montré que deux formes géométriques simples permettent une lisibilité des implan- tations éoliennes : la ligne et la masse (fig. 28). Afin de conférer un “effet d’ordre”, gage d’une bonne lisibilité, un alignement le plus régulier possible est à préconiser.

Lorsque deux lignes sont parallèles, deux cas de figure sont possibles : soit les lignes sont suffisamment espacées pour

55 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

SITE DE ROTANGY : 2 variantes SITE DE CORMEILLES : 1 variante Figure 29 Variantes d'implantation

SITE DE DOMÉLIERS : 3 variantes

56 Des variantes d'implantation 1.3 - Variantes d'implantation Site de Doméliers et Francastel A partir de ces principes rappelés précédemment, il est La logique d'implantation s'effectue en confortement Ci-contre à gauche : alors possible de formuler, pour chaque site, des variantes de la trame définie au sud de la D 930 par les parcs de la Ü Figure 29 : Cartes des variantes d'implan- d'implantation, dont nous proposons ici une première revue Demie-Lieue et du Chemin Blanc et le projet accordé d'Our- tation par site de développement critique. cel-Maison. (Source : OSTWIND) Dans tous les cas, il est important de rappeler que le gabarit La variante 1 s'effectue dans la prolongation de la trame des éoliennes choisies devra être similaire à celui de celles des parcs en service mais s'avère déséquilibrée par rapport existantes ou en accordés situées à proximité. au projet accordé d'Ourcel-Maison, qu'elle ne vient pas compléter suivant la même logique. Une première revue critique de ces variantes est ici proposée La variante 2 vient compléter une approche en confor- tement complet de l'ensemble éolien en service et à venir. Site de Cormeilles Toutefois, en terme d'exploitation du potentiel du site, elle La forme et la direction de la ligne pré-existante du parc de reste minimaliste. la Chaussée Brunehault est surdéterminante et ne permet pas de produire plusieurs variantes. La prolongation logique La variante 3 est une variante raisonnée qui reprend de la ligne s'effectue selon le même axe. La limitation est la variante 1 et la logique en confortement du projet faite au nord par la présence de la route de desserte locale d'Ourcel-Maison proposé dans la variante 2. Elle est par et du village de Blancfossé. Cette implantation comprend conséquent optimisée du point de vue de l'exploitation deux éoliennes. énergétique du site.

Site de Rotangy 1.4 - Comparaisons de variantes au moyen de photomon- tages La logique d'implantation s'effectue en confortement de la trame pré-existante à l'ouest. La variante 1 propose trois A partir de plusieurs points de vue représentatifs, les éoliennes, selon cette logique. La machine la plus au sud variantes sont comparées. s'établit sur une zone de rupture de pente, à proximité du vallon sec de Rotangy. Ainsi, cette éolienne peut se détacher de l'ensemble et créer un effet d'hétérogénéité par sa position topographique différenciée. La variante 2 consiste à retirer cette éolienne pour éviter ce risque. Ainsi, le projet apparaît très raisonné et dans la continuité totale de l'ensemble éolien pré-existant.

57 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND OSTWIND

Ci-contre à gauche : carte des points de vue utilisés pour comparer les différentes variantes

Ci-contre à droite : photomontage de la variante unique du site de Cormeilles Perçu ici en perspective cavalière, la variante s'établit dans le prolon- gement de la ligne de trois éoliennes du parc de la Chaussée Brunehault plus au sud. La variante révèle ici sa logique géométrique.

58 Photomontage n°37 SITE DE CORMEILLES : VARIANTES 1 NombreN d’eoliennes visibles 2 EolienneE la plus proche 537 m EolienneE la plus éloignée 10 970m

Vue Avant

Date et Heure 27/10/16 15:46 Coordonnées X 642004 Lambert 93 Y 6949019 Réalité Augmentée

59 Photomontage n°72 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND SITE DE ROTANGY : VARIANTE 1 OSTWIND Nombre d’eoliennes visibles 3 EolienneE la plus proche (m) 1466 EolienneE la plus éloignée (m) 12217 Vue Avant

Date et Heure 17/02/2016 11:14 Coordonnées X 631830 Réalité Augmentée Lambert 93 Y 6942053

60 Photomontage n°72 SITE DE ROTANGY : VARIANTE 2 Nombre d’eoliennes visibles 2 Eolienne la plus proche(m) 1466 Eolienne la plus éloignée(m) 12217

Vue Avant

Date et Heure 17/02/2016 11:14 Coordonnées X 631830 Lambert 93 Y 6942053 Réalité Augmentée

LLaa comompap raraisisonon entntrere ceses deueux vavaririanantetes nene révévèlèle icici quque lala diffifférérenencece, atattetendndueue, enentrtre trtroiois etet ddeeuxux éololieiennnneses prérésseentnteses au-u dedesssusus d'u'un épépauaulelemementnt du rerelilieff.

61 Photomontage n°76 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND SITE DE ROTANGY : VARIANTE 1 OSTWIND Nombre d’eoliennes visibles 3 Eolienne la plus proche(m) 1466 Eolienne la plus éloignée(m) 1918

Vue Avant

Date et Heure 29/11/2016 11:05 Coordonnées X 633 855 Lambert 93 Y6 944 760 Réalité Augmentée

62 Photomontage n°76 SITE DE ROTANGY : VARIANTE 2 Nombre d’eoliennes visibles 3 Eolienne la plus proche(m) 1466 Eolienne la plus éloignée(m) 1918

Vue Avant

Date et Heure 29/11/2016 11:05 Coordonnées X 633 855 Lambert 93 Y 6 944 760 Réalité Augmentée

LaLa comompapararaisisonon révévèlèle icici dede façaçonon plulus sesennssibiblele la didifféfférerencnce enentrtre ceces dedeuuxx varariaiantnteses. EnEn effeffet,t, lala troroiissièièmeme éololieiennnne auau sudud de lala varariaianntte 1 sesembmblele plulus dédétatachchéeée de lala logogiqiqueue de coconfnfoorrtetemmeentnt avavecec l'eexixissttanant.t. En prpropopososanant unune foformme enencocorere plulus cocompmpacactete, lala varariaiantnte 2 s's'ininscscririt mimieueux dadansns lala prorololongngatatioion vivisuuelellele de l'l exexisstatantnt.

63 Photomontage n°2.1 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND SITE DE DOMÉLIERS : VARIANTE 1 OSTWIND Nombre d’eoliennes visibles 6 Eolienne la plus proche(m) 459 Eolienne la plus éloignée(m) 8342

Vue Avant

Date et Heure 27/05/2014 11:23 Coordonnées X 640436 Lambert 93 Y 6946279 Réalité Augmentée

64 Photomontage n°2.1 SITE DE DOMÉLIERS : VARIANTE 2 Nombre d’eoliennes visibles 7 Eolienne la plus proche(m) 459 Eolienne la plus éloignée(m) 8342

Vue Avant

Date et Heure 27/05/2014 11:23 Coordonnées X 640436 Lambert 93 Y 6946279 Réalité Augmentée

65 Photomontage n°2.1 ÉTUDE PAYSAGÈRE DU PROJET ÉOLIEN DE CRÈVECŒUR-LE-GRAND SITE DE DOMÉLIERS : VARIANTE 3 OSTWIND Nombre d’eoliennes visibles 9 Eolienne la plus proche(m) 459 Eolienne la plus éloignée(m) 8342

Vue Avant

Date et Heure 27/05/2014 11:23 Coordonnées X 640436 Lambert 93 Y 6946279 Réalité Augmentée

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