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Séquences La revue de cinéma

Touchez-pas au grisbi 1954, 96 minutes Patrice Doré

Number 237, May–June 2005

URI: https://id.erudit.org/iderudit/47950ac

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Publisher(s) La revue Séquences Inc.

ISSN 0037-2412 (print) 1923-5100 (digital)

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Cite this review Doré, P. (2005). Review of [Touchez-pas au grisbi France 1954, 96 minutes]. Séquences, (237), 21–21.

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THE PHILADELPHIA STORY FILM > Phénomène plus rarissime encore que l'alignement des FILM > Le grisbi, en argot, désigne une monnaie grise, en planètes, celui «d'étoiles» de l'envergure de , l'occurrence ici un butin de 50 millions en lingots d'or dont se Katharine Hepburn et ne survint qu'une seule fois sont emparés à Orly deux amis de longue date, dans l'idée de dans l'histoire du 7e art. Résultat: Philadelphia Story, la s'assurer une retraite confortable. Porte-étendard de la série quintessence même des comédies hollywoodiennes des années noire française, le roman d'Albert Simonin, Touchez pas au 30 et 40. Tout en reconnaissant l'apport du réalisateur George grisbi, marqua au fer rouge toute une génération d'auteurs et de Cuckor (A Star Is Born, My Fair Lady), c'est à l'écrivain Philip cinéastes, parmi lesquels Verneuil, Melville et Lautner. C'est à Barry, dont la pièce inspira le film, qu'est principalement attri- — déjà responsable de Casque d'or et d'un buable le succès de l'œuvre. Permettant à chacun des acteurs de policier de bonne facture, Dernier Atout — que reviendra la s'illustrer — autant en solo, en duo. qu'en trio — tâche d'imprimer sur pellicule ce fascinant portrait de gangsters Philadelphia Story figure aujourd'hui parmi les 100 vieillissants, pour qui l'amitié n'est surtout pas moins précieuse meilleurs films américains de tous les temps, selon qu'une combine réussie. Dans le dessein de rendre cet univers YAmerican Film Institute. authentique, Becker croquera avec élégance les bons gestes et les répliques appropriées, illustrant du coup les moindres 1WO-DI1C f P l C l A L tOITIO DVD > Regroupés sur le second caractéristiques du « milieu ». Et non satisfait d'offrir à Jean disque de cette édition spéciale, Gabin une seconde carrière, Becker nous présente dans la ^GRANT les deux documentaires Tfte **-*HEPBURN Men Who Made the Movies: foulée deux inconnus : Jeanne ^ ^-STEWART George Cukor ainsi que Moreau et . Katharine Hepburn: All About DVD > Exceptionnellement, les Me - A Self-Portrait accumu­ suppléments proposés sur lent plus de deux heures de cette édition Criterion ne se révélations filmographiques. montrent pas à la hauteur de Soulevant respectivement un l'œuvre : pas un seul document certain intérêt et un intérêt ne totalise plus de 10 minutes certain (l'aura de l'actrice — au compteur. Dommage, car la oscarisée à quatre reprises — restauration est quant à elle éclipsant encore aujourd'hui magistrale; infréquentable celle du cinéaste), les deux documentaires tracent un portrait depuis cinquante ans, la copie élogieux de ce tandem qui sera à l'origine d'une dizaine de affiche maintenant des allures films. Autres suppléments: Piste de commentaire de l'histo­ de paon. Le maigre butin rienne du cinéma Jeannine Basinger, bandes-annonces de consistera d'abord en trois films de George Cuckor, deux adaptations radiophoniques entretiens expéditifs ; le plus intéressant, celui avec Ventura de la pièce en plus de deux curiosités — le court métrage de — qui n'est toutefois pas très disposé —, nous fait ressortir Robert Benchley That Inferior Feeling et le dessin animé The son passé de lutteur et ses premiers pas devant la caméra. Homeless Flea). En quatre minutes, le compositeur Jean Wiener aura tout juste le temps de nous confier ensuite un ressentiment à CHAPITRE MÉMORABLE > Dans le but de mieux camper l'égard de Becker, qui aurait mis au rebut la presque totalité son personnage ivre mort, James Stewart se met à hoqueter de sa partition. Le troisième couteau, Daniel Cauchy, évo­ sans en avoir préalablement averti Cary Grant, lui donnant quera après sa relation d'amitié avec Gabin. La déception est la réplique dans le chapitre 18, Talkative Visitor. Ce dernier par la suite bien sentie dans l'extrait Les Cinéastes de notre réprime un sourire et rétorque aussitôt: «Excuse me». temps, dans lequel Simonin, Ventura, Truffaut ainsi que le Stewart, le regard illuminé, comprend alors qu'il a trouvé scénariste Maurice Griffe se partageront cinq minutes d'an­ chaussure à son pied. Dès lors, la scène qui avait déjà le tenne. mérite d'opposer ces deux géants passe de l'excellence à la perfection. Sous l'œil amusé de toute l'équipe de tournage, CHAPITRE MÉMORABLE > Démystifiant le mythe du le duo débite le reste du dialogue le plus naturellement du héros, le chapitre 7, Leveling With Riton, nous présente les monde et boucle la scène en une seule prise ! Démonstration pantouflards et René Dary, dans une ambiance sans équivoque de l'immense talent qui habitait déjà ces pot-au-feu, cassant la croûte avec nonchalance et recensant deux acteurs à la période pré-hitchcockienne de leur carrière. les ravages du temps sur leurs physiques pour ensuite, les dents brossés, filer au pieu en pyjama. Cari Rodrigue Patrice Doré

• INDISCRÉTIONS — États-Unis 1940, 112 minutes — Réal.: George Cuckor — Scén.: Donald Ogden Stewart (d'après la pièce de Philip • France 1954, 96 minutes — Réal. : Jacques Becker — Scén. : Maurice Barry) — Int.: Cary Grant, Katharine Hepburn, James Stewart, Ruth Griffe — Int.: Jean Gabin, René Dary, , Dora Doll, Gaby Hussey, John Howard — Dist.: Warner Bros. Basset — Dist. : Criterion.

FILM** DVD *•** FILM **** DVD *

SÉQUENCES 237 >• MAI-JUIN 2005