INSTITUT ., URD DE PARIS

Bulletin de liaison et d'information I W237 I DÉCEMBRE 2004 ...... La publication de ce Bulletin bénéficie de subvention.s du Ministèrefrançais des Affaires étrangères (DGCID) et du Fonds d'action et de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations (FASILD)

Ce bulletin paraît en français et anglais

Prix au numéro: : 6 € - Etranger: 7,5 €

Abonnement annuel (12 numéros) France: 60 € - Etranger: 75 €

Périodique mensuel Directeur de la publication: Mohamad HASSAN

Numéro de la Commission Paritaire: 659 13 A.S. ISBN 0761 1285

INSTITUT KURDE, 106, rue La Fayette - 75010 PARIS TéL: 01- 48 24 64 64 - Fax: 01- 48 24 64 66 www.fikp.org E-mail: [email protected] Sommaire:

• DEUX CENTS PERSONNALITÉS KURDES APPELLENT L'UNION EUROPÉENNE A PRENDRE EN COMPTE LES REVENDICATIONS DU PEUPLE KURDE EN TURQUIE

• BRUXELLES: L'EUROPE DIT « OUI "A L'OUVERTURE DES NEGOCIATIONS D'ADHESION AVEC LA TURQUIE

• MME LEYLA ZANA EN VISITE EN FRANCE RECOIT LA MEDAILLE VERMEIL DE LA VILLE

• LES ELECTIONS EN IRAK: UNE LISTE COMMUNE POUR LE KURDISTAN REUNISSANT LE PDK ET L'UPK MAIS AUSSI DES PARTIS CHRETIENS ET TURCOMANS

• DAMAS: OFFENSIVE JUDICIAIRE CONTRE LES KURDES ET LES INTELLECTUELS ARABES

• LE PENTAGONE ANNONCE LA PERTE AU COMBAT DE PLUS DE 1000 MILLITAIRES DEPUIS L'INTERVENTION EN IRAK

• SOULEIMANIEH: DECOUVERTE DE FOSSES COMMUNES RENFERMANT PRES DE 600 CORPS

• L'ONU CONDAMNE LES VIOLATIONS DES DROITS DE L'HOMME EN IRAN

• UNE COMMISSION PARLEMENTAIRE TURQUE MET EN CAUSE LA RESPONSABILITE DES POLICIERS POUR LE MEURTRE EN NOVEMBRE DERNIER D'UN PERE ET DE SON FILS AGE DE 12 ANS A KIZILTEPE ET LA DISPARITION DE 11 VILLAGEOIS EN 1993 A DIYARBAKIR

• VLADIMIR POUTINE, EN VISITE OFFICIELLE EN TURQUIE, SE FELICITE QUE cc LES VUES AVEC ANKARA EN MATIERE DE LUTTE CONTRE LE TERRORISME CONVERGENT "

• APRES LE SCANDALE DU PROGRAMME « PETROLE CONTRE NOURRITURE », LE CONSEIL DE SURVEILLANCE INTERNATIONALE POUR L'IRAK JUGE QUE L'AUTORITE PROVISOIRE DE LA COALITION A MAL GERE L'ARGENT IRAKIEN

• AINSI QUE •••

DEUX CENTS PERSONNALITÉS KURDES aspirations politiques; APPEL LENT L'UNION EUROPÉENNE A PRENDRE EN COMPTE - une amnistie politique générale LES REVENDICATIONS DU PEUPLE KURDE EN TURQUIE afin d'instaurer un climat de confiance et de réconciliation et de EUX cents personnalités l'Institut kurde de Paris, tourner définitivement la page de représentant toutes les nécessite notamment: violences et de conflits armés; tendances et sensibilités - une Constitution nouvelle et - mise en œuvre avec le soutien de 0]politiques et culturelles démocratique, reconnaissant l'Europe d'un vaste programme de I kurdes en Turquie ont l'existence du peuple kurde, lui développement économique de la signé un appel pour un garantissant le droit de disposer région kurde comprenant en règlement équitable de la d'un système d'enseignement public particulier la reconstruction de plus question kurde dans le cadre des et des média dans sa langue ainsi de 3 400 villages kurdes détruits négociations d'adhésion de la que le droit de fonder des dans les années 1990 et des mesures Turquie à l'Union européenne. associations, des institutions et des incitatives pour le retour à leurs Un tel règlement, selon cet partis destinés à concourir à la libre foyers des trois millions de déplacés appel, signé à l'initiative de expression de sa culture et des kurdes. • 2,. Blil/etlil de 1i(7/~OIlet d'ill{cl/fl/l7tioll na 237 • décembre 200-1-

Les signataires demandent aux par l'Institut kurde de Paris. valeureuse nation unie comme autorités turques et aux L'appel a d'abord été publié le 8 l'ongle et la chair, faisant une dans dirigeants européens de rendre décembre en version anglaise son destin, dans sa douleur et dans justice aux Kurdes en Turquie en dans le quotidien International sa gloire ». « Je voudrais critiquer faisant droit à leurs Herald Tribune sous le titre de avec virulence et avec tout mon revendications légitimes pour « What do the Kurds Want in coeur la comparaison faite entre assurer la paix et la stabilité Turkey? », puis le 10 décembre notre brave nation et des exemples à régionales et de considérer la dans le quotidien français Le mille lieues étrangers à l'âme de satisfaction de ces revendications Monde sous le titre de « Que cette géographie et à sa pâte. On ne "\ comme un critère essentiel pour veulent les Kurdes en Turquie ? » peut pas avaler ça ... Nous n'allons mesurer les progrès de la Turquie et en dernier lieu en version pas tomber dans leur jeu, dans leur sur le chemin de son adhésion à allemande dans le quotidien piège. La Turquie et cette nation ne l'Union européenne. Frankfurter Allgemeine Zeitung du vont pas tomber dans ce jeu. Il faut Parmi les signataires figurent 15 décembre sous le titre de qu'ils prennent acte de cela. » notamment, Mme Leyla Zana, « Was fordern die Kurden in der Cemil Çiçek, ministre turc de la lauréate du Prix Sakharov, les . Türkei? ». Justice et porte-parole du anciens ministres Adnan Ekmen Les autorités et la presse turques gouvernement a dénigré l'appel et ?erefettin Elçi,les maires d'une ont vivement réagi à la en déclarant que les signataires trentaine de villes kurdes dont publication de cet appel en avaient été instrumentalisés. Le celui de Diyarbakir, de prenant particulièrement à partie vice-Premier ministre, Mehmet nombreux anciens députés et Leyla Zana et ses collègues Ali ?ahin a simplement rétorqué maires, des représentants de la anciens députés kurdes, mais que le contenu de ce manifeste société civile, des barreaux, des également le président de était anti-constitutionnel. syndicats ainsi que des l'Institut kurde de Paris, Kendal D'autres ont brandi la menace universitaires, des écrivains et Nezan. Toutefois, les critiques, comme à leur habitude, tel des artistes. essentiellement des attaques l'ancien ministre de l'intérieur, Outre ces signataires vivant en personnelles à l'encontre des Mehmet Agar, connu pour ses Turquie, des personnalités initiateurs et des signataires, ont relations avec le grand kurdes originaires de Turquie et volontairement évité la banditisme : « Ceux qui veulent vivant dans les pays de l'Union discussion sur le fond de l'appel. tester la volonté de la Turquie se sont associées à cet appel. Le rédacteur en chef du subiront des dommages comme dans Parmi elles, Mme Nalin Pekgül, quotidien turc Hurriyet, qui les années 20 ». Pour Taha Akyol, présidente de la Fédération quelques semaines auparavant ancien militant de l'extrême nationale des femmes social- avait refusé la publication d'une droite turque et éditorialiste au démocrates de Suède, ancienne annonce cul turelle (la journal Milliyet, il faut y voir une députée du Parlement suédois; rétrospective des films de Yilmaz simple provocation de la part de Feleknas Uca, parlementaire Güney à Paris) de l'Institut kurde la « diaspora fanatique » kurde européenne, les représentants prétextant que le mot kurde était alors que pour lui la question des principales organisations fâcheux même dans une kurde n'est qu'une « question de culturelles et sociales kurdes annonce, s'est distingué en démocratie » et d' « intégration d'Europe, des universitaires, des discutant uniquement du prix de sociale >I. Longtemps apparenté à écrivains et des artistes. l'annonce, s'étonnant que des l'ultra-nationalisme turc, ce C'est sans doute la première fois journaux européens consentent journaliste n'hésite pas dans son qu'un éventail aussi large et d'importantes réductions à article daté du 11 décembre à représentatif de toutes les l'Institut kurde. critiquer l'appel qu'il qualifie de sensibilités politiques et De retour d'une visite officielleà « nationalisme ethnique fanatique >I. culturelles kurdes s'associe Bruxelles, le Premier ministre D'autres journalistes se autour d'un texte formulant turc Recep Tayyip Erdogan, a, le cantonnent à l'insulte, ainsi ?akir d'une façon concise les 11 décembre, déclaré : « Il est Suter, journaliste au quotidien revendications des 15 à 20 difficile de comprendre par quel Aksam, crie le 11 décembre à la millions de Kurdes en Turquie. critère politique, historique, trahison et qualifie les signataires La coordination de cette sociologique, géographique, dont Leyla Zana de « grossiers campagne civique a été assurée économique on tente de séparer cette personnages » et d' « insolents >I. n° 237 • décell1 brc 200-1- Hlll/etlll dL' 1/{71~OIlci d'lllfil/"/Ill1tIOIl • 3 •

Du même journal, YalçinPeksen, turc a encore un très long chemin Turquie, en terme de droits. sous le titre de « What do the à parcourir pour s'approprier les La campagne médiatique menée Turks want ? »demande plus de valeurs européennes. autour de l'Appel a eu le mérite moyens pour le turc au lieu L'ancien chancelier allemand de rappeler que la question d'éduquer des anglophones Helmut Kohl rappelle dans les kurde n'est toujours pas réglée incultes, le développement colonnes de Frankfurter en Turquie et de provoquer un économique des régions habitées Allgemeine Zeitung qu'il avait en débat animé parmi les Kurdes, par les Turcs, le retour chez eux 1997dit au Premier Ministre turc les Turcs et les Européens sur les des millions de Kurdes et des de l'époque Mesut Yilmaz que moyens de son règlement. Turcs (pour faire bonne mesure) l'entrée de la Turquie dans Le fait que les Kurdes, toutes qui ont rempli les métropoles, l'Union européenne lui paraissait tendances politiques confondues, « si possible un parti d'opposition », très difficile non pas à cause de se prononcent pour un règlement « le ramassage des poubelles » sa religion mais à cause de sa pacifique dans le cadre des etc, ..Au journal Vatan, Güngör culture politique. La réaction frontières étatiques existantes, et Mengi implore Dieu pour qu'il turque à l'appel des qu'ils citent les exemples des vienne en aide à LeylaZana. personnalités kurdes montre pays démocratiques comme Cette campagne médiatiqu'e combien cette culture reste l'Espagne, le Royaume-Uni ou la orchestrée et outrancière montre encore chauvine et intolérante. Belgique, dans la recherche que malgré des réformes Oser demander qu'Ankara d'une solution, a suscité des législatives annoncées à grand reconnaisse aux 15 à 18 millions échos favorables dans l'opinion renfort de publicité, les de Kurdes de Turquie des droits européenne notamment au mentalités restent très chauvine similaires à ceux qu'il Parlement européen et au sein de et intolérantes dans la classe revendique pour les 150 000 la Commission. politico-médiatique turque. Le Turcschypriotes relève, aux yeux À terme, le processus amorcé par fait qu'un appel pacifique de des dirigeants turcs, de quasi- cet Appel pourrait créer une citoyens faisant usage de leur trahison. On savait que selon la dynamique nouvelle parmi les droit fondamental de pétition, ne fameuse maxime d'Atatürk, Kurdes de Turquie et favoriser remettant aucunement en cause enseignée encore de nos jours l'évolution des esprits vers les frontières existantes et de dans les écoles et les casernes l'adoption des méthodes de surcroît favorables à l'ouverture turques qu' « un Turc vaut tout combat civique et pacifique. des négociations d'adhésion avec l'univers », on sait maintenant Pour le texte complet de l'Appel la Turquie soit accueilli avec un qu'à l'aune des dirigeants et la liste des signataires, voir les tel déferlement d'intolérance d'Ankara un Chypriote turc vaut pages 89, 90, 91, 92 et 93 de la montre clairement que le régime aussi plus de 100 Kurdes de revue de presse.

BRUXELLES: L'EUROPE DIT « OUI» conclusions de la Commission, les A L'OUVERTURE DES NEGOCIATIONS D'ADHESION AVEC LA TURQUIE négociations d'adhésion pourront donc s'ouvrir le 3 octobre 2005 », E Conseil européen a liste des candidats en 1997. Le « oui » européen reste sous décidé le 16décembre au Finalement, en 1999 le sommet condition. La Turquie doit élargir soir d'autoriser européen de Helsinki avait à Chypre son accord d'union l'ouverture des accepté del'inclure dans la liste douanière, ce qui revient à L pourparlers en vue de officielle des pays candidats à reconnaître implicitement l'adhésion d'Ankara, qui frappe l'adhésion. Chypre, entrée dans l'UE des 25 depuis plus de 40 ans à la porte Les chefs d'Etat ou de le 1er mai 2004. La Turquie a de l'Union européenne. La gouvernement « se sont mis donné son accord pour faire une Turquie, membre de l'Otan d'accord pour considérer que la déclaration d'intention avant le 3 depuis les années 1950,a conclu Turquie avait clairement démontré octobre 2005. L'ouverture des un accord d'association avec rUE sa capacité à engager les réformes négociations devrait pouvoir se dès 1963.Sa demande d'adhésion nécessaires et l'ont invitée à faire le 3 octobre 2005 sans a été rejetée à la fin des années poursuivre sur cette voie, Fort de ce garantie de résultats et les 1980et n'a pas été retenue sur la constat, et sur la base des négociations devraient durer au • 4 • Blil/Ctll1 tic Imisoll et d'l1If<1/ïI1t1tiol1 n° 23ï • décembre 200-l minimum 10 ans. Le Premier (DEHAP), et sous le mot d'ordre questions au gouvernement, qui ministre turc, Recep Tayyip « oui à la diversité, non au a donné lieu à une passe d'armes Erdogan, voulait une échéance séparatisme », les manifestants entre François Bayrou et Jean- plus proche mais les Européens, ont défilé dans la ville en agitant Pierre Raffarin. Premier orateur, notamment les Français, ont les drapeaux kurdes jaune, le président de l'UDF, farouche préféré repousser le début des rouge, vert et derrière des opposant à l'entrée de la Turquie discussions après la tenue des banderoles proclamant dans l'Union, a dénoncé « un référendums sur le Traité notamment : « nous voulons faire débat à la va-vite, sans vote », constitutionnel. En cas d'échec partie de la Turquie avec notre révélateur selon lui du des négociations, les dirigeants identité kurde, nous voulons « verrouillage des institutions européens ont prôné un « ancrage l'adhésion à l'UE". "Les Kurdes françaises », « S'il n'y avait pas la ferme» de la Turquie à l'UE « avec devraient être reconnus comme un discipline du parti, ce serait une un lien le plus fort possible ». élément fondateur (de la république) majorité qui dans cette assemblée et leur identité devrait être garantie vous dirait non », a-t-il La délégation turque s'est par la Constitution », a lancé à la pronostiqué. déclarée déçue par les foule Hatip Diele, ancien député propositions du sommet. Le kurde emprisonné pendant dix Défendant le « oui si » de principal parti d'opposition turc, ans avec Leyla Zana, prix Jacques Chirac à l'adhésion de la parti républicain du peuple Sakharov du Parlement Turquie, le Premier ministre (CHP) a pressé le Premier européen. français a rappelé que ministre turc de suspendre les « négociation n' est pas adhésion» et négociations avec l'UE, assurant Par ailleurs, environ 7.000 que « la possibilité d' arrêter les que l'UE n'était pas prêtre à Kurdes, selon la police, ont négociations est maintenue ». M. admettre le pays comme un manifesté le 11 décembre à Raffarin n'a pas exclu la membre à part entière. Recep Bruxelles pour demander la possibilité d'un? « lien Tayyip Erdogan avait déjà "reconnaissance de leurs droits" partenarial » entre l'Union affirmé que l'idée d'un dans le cadre des futures européenne et la Turquie si « partenariat privilégié », prônée négociations d'adhésion de la Ankara ne remplit pas les par certains pays, ne sera pas Turquie à l'UE. A l'appel de la conditions requises pour acceptée. confédération des associations l'adhésion. Il a fait valoir que la Dans une résolution non kurdes en Europe (Kon-Kurd), Turquie devrait avant toute contraignante, le Parlement les manifestants ont défilé adhésion « consolider sa européen, a, quant à lui, voté le devant le siège des institutions démocratie », « progresser dans le 15 décembre par un « oui » européennes. Favorable à la respect des droits de l'homme et des massif, 407 voix pour et 262 demande d'adhésion de la minorités », « confirmer le contre, l'ouverture des Turquie, la Kon-Kurd demande processus de réconciliation régionale négociations. que l'UE soit « un arbitre qui a été engagé avec la Grèce »et « impartial pour la résolution de la régler la question de Chypre ». Le Les Kurdes de Turquie estimant question kurde en soutenant un Premier ministre a par ailleurs que le rapprochement de la cessez-le-feu bilatéral », souhaité que la Turquie Turquie et de l'UE leur permettra. remplisse son « devoir de d'obtenir davantage de droits, se Cependant, dans plusieurs pays mémoire» en reconnaissant le disent résolument pro- européens l'opinion publique génocide arménien de 1915. européens. Ainsi, environ 50.000 reste sinon hostile du moins très Notant que le processus allait Kurdes se sont réunis le 12 réticiente à l'éventualité de « durer dix ans, quinze ans peut- décembre à Diyarbakir pour l'adhésion turque. Cette hostilité être », M. Raffarin a assuré que manifes ter leur sou tien à reste très majoritaire en France « le peuple souverain » aura « le l'adhésion de la Turquie à où quatre jours après la décision dernier mot » sur l'adhésion. l'Union européenne et demander du Conseil européen, les députés Jacques Chirac s'est engagé à plus de droits. A l'appel du et sénateurs français ont exprimé réviser la Constitution pour principal parti pro-kurde, le Parti le 21 décembre leurs réticences rendre obligatoire un référendum démocratique du peuple lors d'une séance spéciale de sur cet élargissement. 11° 237 • décembre 200.+ Hlllletlli dl' 11t1l~[I1ici d'lIIfl1Jllll7t/(JJ/ .5.

Mme LEYLA ZANA EN VISITE EN FRANCE nombreuse. Elle a rencontré les RECOil LA MEDAILLE VERMEIL DE LA VILLE DE PARIS dirigeants des principaux partis politiques français dont François UELQUESmois après sa plus grand soutien pendant ses Hollande, Premier secrétaire du libération des prisons années d'emprisonnement. Parti socialiste, François Bayrou, turques où elle a passé Mme SégolèneRoyal, qui fut son président de l'UDF, Mme Marie- 10 ans pour délit avocate lors de son procès à Georges Buffet, secrétaire d'opinion, Mme Leyla Ankara en 1994,l'a reçu au cours nationale du PCF et des Zana est arrivée le 13 décembre d'un petit-déjeuner à responsables du parti des Verts en France. Elle a été reçue par l'Assemblée nationale. MM dont Sergio Coronado et Patrice Monsieur Bertrand Delanoë, Charrière- Bournazel, Roland Farbiaz pour leur exposer ses Maire de Paris, qui l'a honorée Dumas et Daniel Jacoby, qui analyses. Le 16 décembre, elle a en lui remettant le 15 décembre furent également ses avocats, ont rencontré à Strasbourg au cours au cours d'une cérémonie la pu revoir Leyla Zana au cours d'un déjeuner les représentants médaille de Vermeil de la Ville d'un dîner organisé par l'Institut des principaux groupes du de Paris, en présence de kurde de Paris et le Comité Parlement européen, après avoir nombreux élus municipaux dont International pour la libération rendu visite au Président de Mme Khédidja Bourcart, des députés kurdes en Turquie l'Assemblée parlementaire du Adjointe au Maire chargée de (CILDEKT). L'organisation Conseil de l'Europe. l'Intégration et des étrangers non Femmes Solidaires qui a pris sa Mme Zana, qui est connue dans communautaires et Mme Anne défense et celle de ses autres l'opinion publique comme la Hidalgo, Première Adjointe au collègues députés emprisonnés a figure emblématique du combat Maire de Paris. reçu Leyla Zana et exprimé sa pacifique des Kurdes de Turquie joie de la voir parmi elle. Mme pour la reconnaissance de leur Au cours de son bref séjour qui a Zana a également rencontré des identité et de leurs droits duré jusqu'au 17décembre, Mme représentantes de l'Alliance des culturels et qui a été à ce titre Zana, accompagnée d'un de ses Femmes pour la démocratie pour honorée de plusieurs prix codétenus, l'ex-député Orhan les remercier de leur solidarité. internationaux des droits de Dogan, a rendu visite à toutes les De son côté, la ville de Bobigny, l'homme, dont le Prix Sakharov personnalités et les organisations qui durant les années du Parlement européen, milite en de défense de droits de l'homme d'emprisonnement de Mme faveur de l'ouverture des qui lui ont témoigné leur Zana, avait accueilli ses deux négociations d'adhésion avec la solidarité pendant ses dix années enfants lui a rendu hommage en Turquie. de détention pour les remercier. donnant son nom à une rue de Pendant le séjour de Leyla Zana Elle a notamment rencontré, Bobigny, au cours d'une en France, son procès continuait Mme Danielle Mitterrand, cérémonie organisée le 17 en Turquie, mais l'audience du présidente de la Fondation décembre par le maire de 17 décembre a été reportée au 25 France- Libertés, qui a été son Bobigny,en présence d'une foule février en son absence.

LESELECTIONS EN IRAK: UNE LISTECOMMUNE POUR LEKURDISTAN REUNISSANT Le tirage au sort s'est déroulé à LE PDK ET L'UPK MAIS AUSSI DES PARTIS CHRETIENS ET TURCOMANS l'aide d'une grande sphère contenant des boules portant 'ORDRE des 256 listes en 275 membres de l'Assemblée chacune un nombre qui devait compétition en Irak pour nationale transitoire, selon les être attribué à chaque liste. Les les électionsà l'Assemblée chiffres défini tifs de la trois premières boules ont été nationale transitoire, le Commission électorale. 73 partis tirées par l'envoyé spécial de e, L parlement autonome du politiques sont en lice, 27 l'Onu Ashraf Qadhi, sous le Kurdistan et les 18 conseils personnalités à titre individuel et regard de représentants des provinciaux,prévues le 30 janvier, neuf listes de coalition. A ces 109 participants à l'élection et de la a été tiré au sort le 20 décembre. listes s'ajoutent les 16 en course presse, lors d'une cérémonie qui Cent neuf listes comprenant au pour le Parlementdu Kurdistan,et a duré deux heures. Les numéros total quelque 7.200candidats sont le reste pour les assemblées attribués aux participants vont en compétitionpour l'électiondes provinciales. de 101à 366,pour un total de 256 • 6. /illlldil/ tic IlllbOIl et tI'lIlfÎmllll//oll n° 2~ï • dL'Cl'lllbre 200.+ numéros, dix listes s'étant entre- Il a qualifié l'accord l'ensemble de l'Irak. « Les temps retirées. d'« historique» et y a vu un acte élections sont un moyen d'enraciner La numérotation à trois chiffres a politique qui va dans « l'intérêt la démocratie, de favoriser la été choisie pour éviter toute des Kurdes et de tous les Irakiens ». stabilité en Irak et de se débarrasser confusion chez les électeurs, qui M. Talabani a appelé « le peuple de l'anarchie, du terrorisme et de pourraient penser par exemple du Kurdistan à participer aux l'insécurité qui affectent plusieurs qu'un candidat portant le élections car, a-t-il souligné, nous de ses régions », estime-il. numéro 1 aurait plus avons besoin de chaque voix afin Les Kurdes, qui représentent d'importance que celui ayant le d'obtenir le plus grand nombre de environ 25 % de la population, numéro 134. « Nous avons choisi sièges à l'Assemblée nationale entendent jouer de tout leur ce système de numérotation pour ne irakienne ». Interrogé sur les poids dans la rédaction de la pas induire en erreur les électeurs », raisons pour lesquelles les deux Constitution définitive par le a déclaré Abdel Hussein partis kurdes n'avaient pas Parlement afin de préserver leur Hindaoui, chef de la rejoint une liste d'Arabes autonomie dans le cadre d'un Commission électorale. irakiens, M. Talabani a répondu: Irak fédéral. Dix-huit listes Sur les. bulletins de vote « Nous n'avons pas pu nous mettre kurdes ont été validées par la figureront le numéro de la liste, d'accord sur la place des Kurdes. Il y commission électorale. son nom et son logo. L'électeur a des Assyriens (chrétiens) et des De son côté, le président irakien, devra cocher une seule d'entre Turcomans (dans notre liste) mais Ghazi al Yaouar, a annoncé le 8 elles pour chaque scrutin, à la pas le Front turcoman ». décembre qu'il serait candidat proportionnelle intégrale. Le 30 janvier, les Kurdes doivent sur une liste intitulée « Iraqiyoun Le jour de l'élection, chaque désigner les 111députés de leur » (Irakiens).. « L'Alliance unifiée Irakien aura deux bulletins de Parlement autonome des irakienne », la liste la plus vote. L'un pour l'élection de provinces de Souleimaniyah, puissante est dirigée par Abdoul l'Assemblée nationale et l'autre Erbil et Dohouk. « La situation Aziz al Hakim, chef du Conseil pour celui l'assemblée actuelle nous force à mettre en avant suprême de la Révolution provinciale qui les concerne. Les l'avenir du Kurdistan avant nos islamique en Irak (CSRII),qui a Kurdes irakiens en auront trois. intérêts particuliers et à présenter passé des décennies en exil en car ils devront également voter une liste commune qui garantisse les Iran. « L'Alliance unifiée irakienne pour leur parlement autonome. droits du peuple kurde irakien », a » comprend 228 candidats Les principales formations souligné de son côté M. Barzani. représentant les différents kurdes irakiennes dont le parti « Cela signifie que les Kurdes ont courants chiites à l'exception de démocratique du Kurdistan oublié leurs différends pour défendre celui du jeune chef radical (PDK) et l'Union patriotique du en commun leurs intérêts », a Moqtada al-Sadr. Cette coalition Kurdistan (UPK)ont décidé le 1er déclaré Salaheddine Bahaeddine, comprend également le parti décembre de présenter une liste chef de l'une des 17 formations islamique Dawa- ainsi que le commune aux élections signataires, l'Union islamique du Congrès national irakien générales. La naissance de cette Kurdistan. « Dans le passé, toutes d'Ahmad Chalabi. Le Premier liste témoigne de la volonté des les formations kurdes souffraient de ministre par intérim, Iyad Kurdes de garantir leur droit à la mainmise du PDK et de l'UPK. Allaoui, a dévoilé quant à lui sa l'autonomie quand il s'agira de La situation a changé après que ces candidature le 15 décembre, jour rédiger une Constitution deux partis, le PDK et l'UPK ont de la clôture des inscriptions, son permanente. « Les forces décidé d'associer ces formations à la nom apparaissant en tête d'une politiques kurdes se sont accordées liste », a-toil déclaré. « La alliance de 240candidats appelée sur une liste commune aux élections formation de cette liste a été dictée la « Liste Irak », qui comprend générales et au scrutin pour le par la nécessité après que nos frères plusieurs ministres. « Ce que Parlement (autonome) kurde », a chiites ont formé la leur », a ajouté nous offrons, c'est une promesse au " annoncé le 1er décembre M. Bahaeddine. peuple irakien et nous ferons de Massoud Barzani, chef du Parti Mohammed Haj Mahmoud, chef notre mieux pour la tenir et garantir démocratique du Kurdistan du Parti socialiste démocratique l'avenir et la prospérité de l'Irak en (PDK) après un entretien le chef du Kurdistan, met en avant consolidant l'unité nationale, de l'Union patriotique du l'impact de l'unité kurde sur un assurant la sécurité, protégeant ses Kurdistan (UPK), Jalal Talabani. bon déroulement du scrutin dans frontières et en restant ferme face n° 23ï • décembre 2()()~ /3l1/1dlll de 11111;;011et d'/Ilfiml/l1/1011 • ï. aux interventions étrangères dans indépendants, a précisé qu'il sous caution en mai 2003. Me ses affaires », a-t-il déclaré. Le conduirait une liste d'au moins Bouni a dénoncé le fait que « les Parti communiste irakien, qui 70 candidats. autorités syriennes recourent à la avait présenté le 11 décembre « cour de sûreté de l'Etat pour La liste de l'Union du peuple », a D'autres listes, regroupant des réprimer et terroriser les partisans organisé le 17 décembre à formations turcomanes ou des droits de l'Homme ». Bagdad le premier grand chrétiennes ont été également D'autre part, Me Anouar Bounni meeting de la campagne pour les déposées auprès de la a dénoncé l'arrestation d'un élections, réunissant dans une Commission électorale écrivain kurde syrien, Taha salle omnisports quelque 2.000 La loi électorale prévoit qu'un Hamed, arrêté le 2 décembre par militants enthousiastes. Ils ont tiers au moins des candidats de les autorités syriennes à son appelé à un Irak démocratique et chaque liste doivent être des retour de Turquie. Il a dénoncé qui respecte les droits de femmes. Le territoire irakien n'a cette arrestation « après les l'Homme. La liste de l' « Union pas été découpé en attaques lancées contre les écrivains du peuple », qu'ils parrainent et circonscriptions et chaque parti et intellectuels dont Nabil Fayad et dont l'emblême est le soleil, ou alliance recevra un nombre de Jihad Nasra ». « Nous appelons à présente autant de candidats que sièges proportionnel aux libérer Hamed et tous les prisonniers le nombre de sièges de la future suffrages obtenus .au niveau politiques, à cesser de terroriser les Assemblée nationale, soit 275, national. intellectuels et les écrivains, et à avec 91 femmes.? L'Assemblée nationale provisoire mettre fin aux arrestations Le sunnite Adnan Pachachi, qui de 275 membres issue des politiques », a déclaré M. Bounni. avait initialement appelé au élections du 30 janvier nommera Le journaliste et écrivain Nabil report des élections, a également un gouvernement de transition Fayad a été libéré en novembre annoncé à la date-butoir pour le et rédigera une Constitution. Si après plus d'un mois de dépôt des inscriptions sa celle-ci est adoptée en octobre détention pour avoir dénoncé participation au scrutin. Cet prochain par référendum, elle dans des articles « la corruption » ancien ministre des Affaires servira de base légale à la tenue des autorités. Il avait fondé en étrangères, chef du de nouvelles élections générales septembre le Rassemblement Rassemblement des démocrates avant le 15décembre 2005. libéral syrien, un forum de discussion politique. L'écrivain et DAMAS: OFFENSIVE JUDICIAIRE journaliste Jihad Nasra, un co- CONTRE LES KURDES ET LES INTELLEOUELS ARABES fondateur du Rassemblement libéral syrien, a été arrêté le 30 Acour de sûreté de l'Etat Bounni, un militant des droits de septembre puis relâché le 5 de Damas a condamné le l'Homme. octobre. 26 décembre un Kurde Jusqu'à 1998,Damas soutenait le Par ailleurs, un parti kurde a syrien, soupçonné d'être PKK (rebaptisé Kongra-Gel), appelé le 8 décembre le président L membre du Parti des mais lorsque la Syrie et la .syrien Bachar al-Assad à décréter travailleurs du Kurdistan (PKK), Turquie se sont retrouvées au une amnistie en faveur de à quatre ans de prison pour, bord d'un conflit armé en raison quelques 200 Kurdes qui avaient notamment, « tentative de porter de ce soutien, les dirigeants été arrêtés lors de heurts atteinte à un pays ami », la syriens ont décidé d'expulser sanglants en mars dans le nord Turquie, a indiqué l'avocat Abdullah Ocalan, aujourd'hui de la Syrie. « Nous exhortons le Anouar Bounni. Kawa emprisonné en Turquie. président Assad à amnistier ces Mohammad Hanane, Par ailleurs,le tribunal a reporté le prisonniers kurdes, à indemniser ceux emprisonné depuis un an, a été procès du correspondant à Damas qui ont été lésés par ces évènements et également reconnu coupable d' « du quotidien arabe AI-Hayat, à autoriser le retour dans leurs appartenance à une organisation Ibrahim Hmaidi, au 27 mars 2005, universités de tous les étudiants qui secrète ». selon Me Bounni.M. Hmaidi, chef en avaient été expulsés », indique Le procès de cinq autres Kurdes du bureau d'AI-Hayat à Damas, un communiqué signé par Aziz syriens soupçonnés d'appartenir avait été arrêté en décembre 2002 Daoud, secrétaire général du au PKK se poursuit devant ce pour « diffusion de fausses Parti démocrate progressiste tribunal d'exception, selon Me informations », avant d'être libéré kurde, interdit mais toléré. « • S • Bill/dill dL' /1I1IÇOII L't d'IIIf7 • décembre 200-1-

Maintenir en prison ces citoyens, les de la faim pour protester contre les Bretagne. La veille, deux faire juger par un tribunal traitements inhumains qui leur sont attaques dont une déjà contre un d'exception qui porte contre eux des infligés et les mauvaises conditions de poste de police du quartier Al- accusations sans fondement, attise le détention », indique le Amel (ouest de Bagdad), avaient mécontentement de la population communiqué. fait 26morts dont 12policiers. kurde », souligne le texte. Du 12 au 17 mars, des Par ailleurs, les deux journalistes Le communiqué estime à « plus affrontements ont opposé des français Christian Chesnot et de 200 » le nombre des Kurdes Kurdes aux forces de l'ordre ou à Georges Malbrunot, libérés le 21 détenus lors des évènements de des tribus arabes dans des décembre après 124 jours de mars, dans la prison de Adra régions kurdes de la Syrie, détention en Irak, ont quitté près de Damas, « en plus des faisant 40 morts, selon des Bagdad pour Paris. Le premier Kurdes qui se trouvent aux mains sources kurdes, 25 morts selon secrétaire du Parti socialiste des services de sécurité ». Selon M. les autorités syriennes. La François Hollande a souhaité que Daoud, « la libération de tous les population kurde de Syrie, le gouvernement informe le prisonniers d'opinion en Syrie estimée à 1,5 million de Parlement sur les conditions de consolidera l'unité nationale et personnes, représente environ la libération des deux permettra à notre pays de mieux 9% de la population et sont journalistes. faire face aux défis auxquels il est installés essentiellement dans le A Mossoul une attaque due à confronté ». nord. Outre la reconnaissance de l'explosion d'une roquette le 21 Quinze des 200 Kurdes arrêtés leur langue et de leur culture, ils décembre visant une base sont actuellement jugés par la revendiquent des droits américaine a fait 22 morts, dans Cour de sûreté de l'Etat, un politiques et administratifs. 20 Américains. Parmi les tribunal d'exception dont les Le 7 décembre, les autorités victimes figurent 20 Américains - jugements sont sans appel. TIs sont syriennes ont libéré 112 détenus 15 soldats et cinq civils sous accusés d' « actes de sabotage» et d' politiques à la faveur d'une contrat avec l'armée- et deux « incitation à la sédition, à des amnistie présidentielle « dans le soldats irakiens. Au total, 66 dissensions confessionnelles et à la cadre d'une politique d'ouverture et personnes ont été blessées, dont guerre civile ». « Ces quinze Kurdes de tolérance », selon l'annonce de 42 Américains. L'attaque a été ont entamé début décembre une grève l'agence officielleSana. revendiquée par le groupe radical islamiste Ansar al-Sunna. LE PENTAGONE ANNONCE LA PERTE AU COMBAT Le 17 décembre, huit policiers DE PLUS DE 1000 MILLITAIRES DEPUIS L'INTERVENTION EN IRAK turcs se rendant à bord de quatre voitures depuis la Turquie à E bilan officiel des Falloujah. La dernière attaque l'ambassade turque de Bagdad militaires américains tués importante à Bagdad remonte au pour y relever les agents en au combat en Irak 30 septembre lorsque plus de 40 place, ont été attaqués à la dépasse désormais la personnes, en majorité des hauteur de Mossoul. Cinq L barre du millier de enfants, avaient été tuées dans d'entre eux, ainsi que deux morts. Le 10. décembre, le des attaques suicide simultanées chauffeurs irakiens, ont trouvé la Pentagone annonçait le perte de dans le quartier Al-Amel. mort au cours de l'assaut. « Les 1.003 membres du personnel Cependant le 4 décembre, pour terroristes n'ont ni religion, ni race, militaire américain tués au la deuxième fois en deux jours, la ni pays », a affirmé le 20 combat en Irak. Outre ce bilan, police irakienne a été la cible décembre le Premier ministre 275 soldats ont été tués dans des d'un attentat suicide meurtrier turc lors d'une cérémonie qui a actions « nonhostiles », c'est-à- qui a coûté la vie à au moins eu lieu sur l'esplanade du dire accidentellement, depuis quatre policiers et fait 49 blessés, ministère de l'Intérieur et à l'intervention en Irak. dont 42 policiers, selon les laquelle participaient l'ensemble La capitale irakienne a été hôpitaux de la capitale. des dignitaires civils et militaires relativement épargnée par la L'explosion a eu lieu non loin de turcs, dont le président Ahmet violence depuis que les Marines la « Zone verte », où se trouvent Necdet Sezer et le chef de l'état- et des forces irakiennes ont lancé les bureaux du gouvernement major,le général Hilmi Ozkok. le 8 novembre une opération irakien et les ambassades des D'autre part, l'attaque la plus majeure contre la ville de Etats-Unis et de Grande-. sanglante contre des Kurdes à n° 237. décl'Illbll' 200-1- HilI/dill de 11t1l'OIl d d'/lltorlllo/wll .:1.

Mossoul a eu lieu le 4 décembre. revendiquée par le groupe Yonadem Kana, chef du 17 combattants kurdes ont été islamique armé Ansar Al- Mouvement démocratique tués dans un attentat suicide à Sunnah. La télévision kurde a assyrien en Irak, et membre du Mossoul, journée également indiqué que des engins Conseil national irakien, a, le 4 marquée par la mort de deux artisanaux avaient explosé au décembre, indiqué que plus de soldats américains et de passage du convoi à 08H10 1.500 membres d'un groupe de nombreux Irakiens, à moins de locales dans la ville de Dohouk, chrétiens irakiens ont été deux mois des élections personne n'a été blessé. Le 14 envoyés dans le nord de l'Irak générales. « Dix-sept peshmergas septembre, le même groupe avait pour protéger les chrétiens de ont trouvé la mort et 40 autres ont revendiqué une première cette région après la série été blessés quand leur convoi a été tentative d'assassinat de ce d'attaques qui a visé des églises à attaqué par une voiture piégée gouverneur. Bagdad et Mossoul. Ces conduite par un kamikaze vers Les chrétiens du Kurdistan ont, combattants se sont déployés à 16h30 dans le quartier Karama », a pour leur part, célébré Noël Bagdida, près de la ville de déclaré Saad Pira, chef de malgré la crainte d'attentats dont Mossoul, a-t-il expliqué. « Nous l'Union patriotique du Kurdistan ils ont été pourtant épargnés ne voulons pas transformer notre (UPK) à Mossoul. Selon lui, le jusqu'à présent, contrairement à mouvement en milice », a-t-il convoi était composé de quatre d'autres de leurs coreligionnaires assuré. « Mais s'il le faut, nous minibus venant de la ville kurde d'Irak. A l'entrée du bourg pouvons armer plus de 10.000 d'Erbil avec à bord 80 d'Enkawa, proche de la ville hommes ». En visite en Syrie, peshmergas se rendant à d'Erbil, des ouvriers municipaux Yonadem Kana a expliqué que Mossoul pour relever des ont accroché des guirlandes de son mouvement n'avait pas combattants kurdes déployés sur lampes multicolores et de l'intention de déployer des place. Un site internet islamiste a décorations aux arbres et aux combattants dans d'autres villes diffusé un communiqué attribué poteaux électriques, tandis que irakiennes et qu'il n'avait pas à l'Organisation d'Al-Qaïda au d'autres ont nettoyé les rues en besoin de la protection des forces pays du Rafidaïn (Mésopotamie), prévision de la fête. de la coalition. « Nous dirigée par l'islamiste jordanien Le bourg, situé à quatre n'accepterons pas que notre passé Abou Moussab Al-Zarqaoui, kilomètres à l'ouest d'Erbil, est ethnique et religieux soit utilisé revendiquant cet attentat. l'une des nombreuses localités comme une carte dans les mains de Par ailleurs, deux personnes ont du Kurdistan habitées forces étrangères pour agir en Irak et été blessées le 12 décembre dans majoritairement par des prolonger l'occupation », a-t-il l'explosion d'une voiture piégée chrétiens, dont beaucoup vivent déclaré. au passage du convoi d'Amine également dans les grandes villes Les villes saintes chiites de Najjar, représentant local du du Kurdistan irakien. Les et de Kerbala, dans le centre de Parti démocratique du Kurdistan chrétiens d'Irak représentent l'Irak, ont été secouées le 19 (PDK) à Erbil. La déflagration a environ 3%de la population, soit décembre par deux attentats qui eu lieu dans la rue principale du quelque 700.000 personnes sur ont fait au moins 66 morts et près quartier Moalemine. Selon la un total de 24 millions, de 180blessés, à six semaines des police, quatre roquettes antichars majoritairement musulmans. élections générales. Ces attentats, se trouvaient dans le véhicule Depuis la chute du régime de les plus sanglants contre les mais une seule, commandée à Saddam Hussein en avril 2003, chiites depuis ceux de mars 2004 distance, a explosé. Il s'agit du les chrétiens ont été visés par qui ont fait plus de 170 morts à premier attentat à Erbil depuis plusieurs attentats, dont quatre à Kerbala et à Bagdad, ont été les deux attaques suicide du 1er Bagdad et Mossoul, faisant au commis près des mausolées de février qui avaient fait 105morts. moins 12 morts en août. A la mi- l'imam Ali et de l'imam Hussein, De plus, le gouverneur de la octobre, des bombes artisanales deux des lieux les plus vénérés province kurde de Dohouk, ont explosé près de cinq églises par la communauté chiite d'Irak Nechirvan Ahmad, a été une de Bagdad, sans faire de victime. et du monde. 52 personnes ont nouvelle fois le 4 décembre la Selon les autorités irakiennes, au été tuées et 140 autres blessées à cible d'un attentat à l'explosif moins 15.000 chrétiens irakiens Najaf et l'attaque suicide à la alors qu'il se rendait à son ont déjà quitté le pays depuis le voiture piégée à Kerbela a fait 14 bureau et l'opération a été mois d'août. tués et une quarantaine de .10. Hlll/etlll de 11111.'(1/1 ci d'lIlfimlll7/loll Il'' 27>7 • dL'lL'Ill blL' 20l).t blessés dans une station De son côté, le ministre irakien détentions arbitraires sans d'autobus. Le 15 décembre, dix de la Défense Hazem Chaalane a, accusation ni procès". personnes avaient été tuées et 40 le 15 décembre, accusé l'Iran et la Elle condamne les exécutions autres blessées, dont. le Syrie d'être responsables des d'enfants de moins de 18 ans, en représentant du grand ayatollah violences dans le pays. M. violation des lois internationales, Ali Sistani, cheikh Abdel Mehdi Chaalane ? n'a pas mâché ses et déplore« les atteintes faites par Kerbalaï, dans une attaque à la mots contre Téhéran et Damas, la justice et lesforces de sécurité aux bombe qui avait visé la porte voyant notamment dans l'Iran l' journalistes, parlementaires, ouest de ce même mausolée. « ennemi le plus dangereux de l'Irak étudiants, chefs religieux et Les ministres de l'Intérieur de et de tous les Arabes », devant des universitaires », ainsi que « la l'Irak et de ses voisins ont plaidé officiers supérieurs irakiens et fermeture injustifiée de journaux et le 1er décembre pour une plus américains.« Le terrorisme en Irak de sites Internet ». grande coopération régionale est entretenu par le renseignement L'ONU exhorte Téhéran à se contre la guérilla irakienne, qui iranien, le renseignement syrien, les conformer à ses obligations en continue de semer l'insécurité. affidés de Saddam Hussein en matière de droits de l'Homme, Au terme d'une conférence de collaboration avec le groupe (de notamment en faisant respecter deux jours à Téhéran, les l'islamiste jordanien Abou l'interdiction de la torture, en ministres de huit pays (Irak, Iran, Moussab) Zarqaoui », a-t-il ajouté. réformant son système judiciaire, Arabie saoudite, Koweït, Syrie, Les Etats-Unisont mis en garde le en supprimant toute Turquie, Jordanie, Egypte) 15 décembre l'Iran et la Syrie discrimination religieuse et en « insistent sur la souveraineté, contre toute ingérence dans les interdisant les châtiments l'indépendance et l'intégrité affairesinternes de l'Irak, même si corporels. territoriale de l'Irak» et les militaires américains Par ailleurs, Ali Younessi, soulignent dans un communiqué reconnaissent avoir du mal à ministre iranien des « la nécessité d'une coopération évaluer l'importance de leur Renseignements, a, le 22 accrue » en matière de contrôle influence. « Nous continuerons de décembre, déclaré qu'une des frontières. Mais ce faire savoir clairement, tant à la dizaine de personnes ont été communiqué final, difficilement Syrie qu'à l'Iran (...) que l'ingérence arrêtées au cours des derniers adopté selon des sources proches dans les affaires internes de l'Irak mois pour avoir espionné les des discussions, n'efface pas les n'est pas de leur intérêt », a activités nucléaires iraniennes au piques échangées entre Bagdad déclaré le président américain profit des services de et Téhéran, qui se sont George W. Bush, en recevant à la renseignement américains et mutuellement reprochés de ne Maison Blanche le chef du israéliens mais aussi pour avoir pas assez lutter contre le gouvernement italien Silvio proposé de vendre à l'Iran une terrorisme. Berlusconi. bombe atomique. « Ils ont été remis au tribunal révolutionnaire et L'ONU CONDAMNE LESVIOLATIONS DES DROITS DE L'HOMME EN IRAN leur identité ne sera pas révélée avant le début de leur procès », a-t- 'ASSEMBLÉE générale communauté internationale, a il indiqué. M. Younessi a des Nations unies a été approuvé par 71 pays, contre annoncé que ses services avaient approuvé le 20 décembre 54. Il Y a eu 55 abstentions. arrêté des« espions qui avaient été [June résolution soutenue L'Assemblée générale des envoyés par les Américains et les par les Etats-Unis Nations unies est composée de Israéliens pour proposer de vendre à condamnant les violations des 191pays-membres. l'Iran une bombe atomique ou de droits de l'Homme en Iran, citant Dans cette résolution, l'uranium »pour piéger l'Iran. notamment de nouvelles l'Assemblée générale estime que Il a aussi ajouté que « certains atteintes à la liberté d'expression, « la situation empire » en Iran en espions avaient reçu l'ordre de les exécutions d'enfants et les matière de liberté d'expression et contaminer les sites nucléaires. il suffit persécutions contre les des media, et souligne "plus de toucher un élément d'un site opposants politiques et particulièrement les nouvelles nucléaire avec un mouchoir contaminé dissidents religieux. Le texte, qui persécutions contre l'expression pour ensuite prétendre qu'il Y a eu n'a aucune valeur légale mais qui pacifique d'idées politiques, enrichissement» d'uranium à cet reflète l'opinion de la telles que les arrestations et les endroit. Les inspecteurs de n° 237. décembre 200-1- B/I/ll't/ll rlL' Iitllso/l L'f tI'lIl(£mlltJt/oJ/ • 11 • l'Agenceinternationalede l'énergie intérêt politique personnel et qui se L'offensive de la justice, atomique (AIEA)ont découvertun sont servis de nous comme de coïncidant avec la reprise en degré de contamination très élevé marionnettes », a confessé de son main par les conservateurs dans certains sites nucléaires. Les côté Roozbeh Mir- Ebrahimi, vainqueurs des législatives de Iraniens ont toujours.affirmé que selon la presse. « J'ai propagé des février, a visé en particulier cette contamination provenait de mensonges et j'ai été encouragé à le internet, un des moyens matériels de seconde main faire par ceux qui attaquent le d'information privilégiés par les importésde l'étranger. régime islamique depuis des Iraniens. M. Memarian dirigeait D'autre part, la presse iranienne années », a avoué Chahram ainsi un site avant d'être arrêté le a le 4 décembre rapporté que Rafizadeh, selon les journaux. 10 octobre. M. Mir-Ebrahimi, trois journalistes réformateurs MM. Memarian et Rafizadeh ont ancien responsable des pages iraniens récemment libérés recouvré la liberté le 1er internationales du quotidien avaient écrit à la justice ultra- décembre au soir contre une réformateur Etemad, écrivait lui conservatrice des lettres de caution de 500 millions de rials aussi sur la Toile avant son repentance dans lesquelles ils (56.800 dollars), a indiqué arrestation le 27 septembre. M. disent que des « contre- l'agence estudiantine Isna. Rafizadeh, responsable de la révolutionnaires» et des Roozbeh Mir-Ebrahimi avait été section culturelle du journal étrangers leur ont « lavé le relâché la semaine précédente en Etemad ("Confiance"), avait été cerveau ». « J'ai eu le cerveau lavé échange d'un caution de 300 arrêté le 7 septembre. par des éléments radicaux, mes millions de rials (34.000dollars). Les confessions publiques, relations avec des contre- Tous trois avaient été arrêtés au comme celles qui ont suivi révolutionnaires et mes entretiens cours d'une campagne de la immédiatement la Révolution ou avec des radios étrangères », a écrit justice contre les journalistes les manifestations étudiantes de Omid Memarian dans sa lettre, accusés de propagande contre le 1999et que diffusait la télévision, citée par plusieurs journaux. « Je régime, d'atteinte à la sécurité s'étaient faites plus rares ces me suis fait piéger,. ainsi que des. nationale, de trouble à l'ordre dernières années, quand les gens comme mOl, par ceux qUI public ou encore d'insulte aux réformateurs dominaient le n'étaient préoccupés que de leur valeurs religieuses sacrées. Parlement.

UNE COMMISSION PARLEMENTAIRE TURQUE MET EN CAUSE Kaymaz et son fils, Ugur. « Les LA RESPONSABILITE DES POLICIERS POUR LEMEURTRE EN personnes tuées et celles contre NOVEMBRE DERNIER D'UN PERE ET DE SON FILS AGE DE 12 ANS lesquelles était menée l'opération A KIZILTEPE ET LA DISPARITION DE 11 VILLAGEOIS EN 1993 A DIYARBAKIR n'étaient pas les mêmes », constate la commission. Celle-ci A justice turque a, le 29 s'agissait d'une « opération contre recommande que les policiers décembre, inculpé des terroristes armés d'un groupe locaux soient suspendus pour quatre policiers dans le kurde rebelle ». Mais des permettre le déroulement de cadre de l'enquête sur organisations de défense des l'enquête dans des conditions Ilassassinat d'un Kurde, droits de l'homme et des députés sereines. Selon la commission, Ahmet Kaymaz, et de son fils, ont estimé que le père et son fils Ahmet et Ugur Kaymaz « auraient Ugur, âgé de 12 ans, abattus le 21 étaient des civils non armés tués pu être capturés sans dommages, si novembre, par des tirs à par exécution sommaire. les forces de la police s'en étaient l'extérieur de leur maison dans la Une commission parlementaire donné la peine ». ville de Kiziltepe. Selon l'acte turque a, le 22 décembre, Dans le dossier de la disparition, d'accusation, les quatre policiers nettement mis en cause la en 1993, de onze habitants du risquent entre deux et six ans de responsabilitédes forcesde l'ordre village d'Alaca, dans la province prison. Le document demande pour ces meurtres mais également de Diyarbakir, la Commission que les policiers impliqués dans pour la disparition de 11 parlementaire insiste sur la la tuerie soient emprisonnés villageois, en 1993.Le président nécessité de mener une enquête pour avoir outrepassé les limites de la Commission, Mehmet complète sur les restes qui ont de la légitime défense. Elkatmis a accusé la police de été retrouvés au mois de Les autorités locales avaient Kiziltepe de « négligence lourde » novembre par d'autres villageois simplement expliqué qu'il dans les tirs qui ont tué Ahmet dans une « fosse commune ». Les • 12 • BIII/etlll de 1t11l5011et d'llIf

SOULEIMANIEH : DECOUVERTE DE FOSSES COMMUNES contrôle de cette région, mon mari et RENFERMANT PRES DE 600 CORPS d'autres hommes ont été arrêtés par des sbires de Saddam (Hussein) et NE nouvelle fosse les Etats-Unis, pour dégager et accusés de collaborer avec les commune contenant près identifier ces corps, indiquant peshmergas (combattants kurdes) de 60 corps a été mise au que son gouvernement n'avait », a affirmé Fatima Ali, 36 ans. « jour le 29 décembre près pas les moyens de le faire. Jusqu'à présent, je ne savais pas où U de la ville de Le 14 décembre, un charnier il avait disparu. Chaque fois que Souleimanieh, par des ouvriers contenant près de 500 corps, j'apprenais, par la télévision, la qui creusaient des fondations dont ceux de femmes et découverte d'une fosse commune, je pour la construction d'un d'enfants, avait déjà été m'y précipitais et aujourd'hui j'ai hôpital. « La fosse a été découverte découvert à cet endroit. « Mes trouvé ses vêtements et sa carte par des ouvriers à Dabachane » au ouvriers creusaient la terre pour d'identité dans une des poches », a- nord de la ville, a déclaré à la bâtir des pavillons lorsqu'ils ont t-elle ajouté. Une autre personne presse Salah Rachid, ministre des découvert des crânes, des os et des a également trouvé le corps de Droits de l'Homme du lambeaux d 'habits. Nous avons son fils. « Il avait été pris dans gouvernement de l'Union informé aussitôt les autorités notre maison car il avait déserté au patriotique du Kurdistan (UPK) locales », avait alors raconté début de 1990. Je l'ai trouvé parmi qui contrôle la province de l'entrepreneur, Ahmad Majid. les morts », a déclaré le mollah Souleimaniyeh. « Ils sont tombés Cet homme, qui construisait une Mohammad Salay. sur les restes de six corps et nous cité pavillonnaire à Dabachane, à La coalition, dirigée par les Etats- pensons que la fosse en contient une 4 km au nord de la ville, avait Unis, avait recensé en mars 259 soixantaine », a-t-il ajouté, précisé que les autorités lui charniers contenant quelques indiquant qu'avant le lancement avaient indiqué, après avoir 300.000 corps de personnes des travaux, des habitants examiné le site, que le charnier exécutées par le régime baassiste avaient indiqué qu'il pourrait y datait de 1990 et contenait ou tuées lors des guerres lancées avoir sur le site les restes de environ 500 corps, dont ceux de par l'Irak après l'arrivée au corps de Kurdes tués pendant le femmes et d'enfants. Des pouvoir de Saddam Hussein en soulèvement de 1991 par les habitants de plusieurs localités 1979.Mais l'ampleur exacte des troupes du régime de Saddam du Kurdistan se sont rués sur le exactions de l'ancien régime n'est Hussein. site à la recherche de leurs toujours pas connue et certaines M. Rachid a demandé l'aide de la proches disparus. « En 1990, estimations font état de plus d'un Force multinationale, dirigée par avant que les Kurdes ne prennent le million de tués.

VLADIMIR POUTINE, EN VISITE OFFICIELLE EN TURQUIE, SE FELICITE QUE une visite officielleen Inde, a été cc LES VUES AVEC ANKARA EN MATIERE DE LUTTE l'hôte le soir même de son CONTRE LE TERRORISME CONVERGENT » arrivée d'un dîner donné en son honneur par le président turc E président russe visite de deux jours consacre le Ahmet Necdet Sezer. « Nous Vladimir Poutine est réchauffement des relations sommes déterminés à renforcer nos arrivé le 5 décembre à parfois tendues entre les deux relations (... ) nous avons la [IAnkara pour une visite pays dont le commerce bilatéral conviction de parvenir à des historique en Turquie, la s'est très fortement développé décisions courageuses » afin de première d'un chef d'Etat russe depuis la fin de la Guerre froide. développer les relations depuis trente-deux ans. Cette M. Poutine, qui venait d'achever bilatérales turco-russes, a déclaré n° 237 • décembre 200-l Bllffet/II de [11715011 cf d'lIlf(JJïllnfIUII • 73 • le président russe lors du banquet. 2003 et devraient s'élever à 10 bilatéraux. M. Poutine a laissé Il a aussi espéré que sa visite à milliards de dollars en 2004. entendre que les divergences de Ankara puisse ouvrir de Les investissements turcs en vues qui ont empoisonné pendant « nouveaux horizons », notamment Russie dépassent 12 milliards de de longues années les relations dans les domaines des relations dollars et les entreprises turques entre les deux pays avaient été commerciales et économiques se sont vu confier dans ce pays surmontées. «Nous sommes entrelesdeuxpays. des projets d'un montant global reconnaissants à la nation et aux M. Sezer a pour sa part souligné de 10 milliards de dollars, tandis dirigeants turcs pour le soutien moral et la nécessité de coopérer sur le que la Turquie est une politique offert à la Russie dans sa lutte plan international contre le destination privilégiée des contre le terrorisme international », a-t- terrorisme, qui constitue « une vacanciers russes. il déclaré le 6 décembre devant la menace contre l'Humanité », et En revanche, les relations presse. « Les vues (des deux pays) pour ce faire la mise en oeuvre politiquesont parfois été troublées sur les moyens de combattre le efficace des accords signés dans par des accusationsréciproquesde terrorisme convergent », s'est félicité le domaine de la lutte anti- soutien au terrorisme, Moscou M.Poutine. terroriste entre Ankara et affirmantque laTurquiefermaitles Au total, six accords bilatéraux Moscou. Le chef de l'Etat turc a yeux sur les activités de militants notamment dans les domaines également indiqué qu'il était de tchétchènes sur son territoire, économiques et militaires ont été l'intêret et de la responsabilité Ankara accusant la Russie signés et une déclaration sur des deux pays d'assurer la paix, d'accueillir des membre du parti l'approfondissement de la la stabilité et le développement des travailleurs du Kurdistan coopération multilatérale a été économique de l'Eurasie. (PKK). « Nous souhaitons renforcer formulée par M. Poutine et son D'importantes mesures de encore notre coopération avec la homologue turc Ahmet Necdet sécurité ont été prises pour le Turquie sur les questions du Sezer.La déclaration russo-turque séjour du président russe. Plus terrorisme, du séparatisme, de la « non seulement scelle la qualité de 3.000 policiers ont été discrimination sur des bases ethniques, améliorée de la coopération entre la mobilisés à cet effet et plusieurs du fondamentalisme religieux et du Russie et la Turquie, mais définit aussi routes menant de l'aéroport crime organisé », a écrit M. Lavrov les orientations futures de notre d'Ankara au complexe dans Milliyet. Malgré la politique coopération », a estimé le président présidentiel où sont logés M. officiellede non-ingérencemise en russe. Poutine et sa délégation ont été avant par Ankara, la cause des A l'ordre du jour figurait aussi la temporairement fermées. Le chef Tchétchènes fait l'objet d'une question de l'encombrement du de la diplomatie russe, Sergueï sympathie générale en Turquie -- Bosphore, voie d'eau vitale pour Lavrov, qui fait partie de la qui abrite des communautés du l'acheminement du pétrole russe délégation, a affirmé dans une Caucase--,notamment au sein des vers les marchés mondiaux. Les tribune publiée le 5 décembre milieux islamistes, grâce aux Russesse plaignent des restrictions par le quotidien turc Milliyet la activités des associations du traficmaritime imposées par la volonté de Moscou de renforcer tchétchènes. Turquie, alors que les Américains sa coopération avec Ankara. La Russie et la Turquie ont ainsi sont en train d'achever la Celle-ci est excellente au niveau signé plusieurs accords de construction d'un oléoduc pour des échanges bilatéraux qui ont coopération consacrant le acheminer via la Turquie le brut atteint 6,8 milliards de dollars en réchauffement de leurs liens d'Azerbaïdjan.

APRES LESCANDALE DU PROGRAMME cc PETROLE CONTRE NOURRITURE », Le Conseil de sécurité de l'ONU LECONSEIL DE SURVEILLANCE INTERNATIONALE POUR L'IRAK JUGE QUE avait mis sur pied un Fonds de L'AUTORITE PROVISOIRE DE LA COALITION A MAL GERE L'ARGENT IRAKIEN développement irakien pour aider l'Autorité provisoire de la E pétrole irakien et son internationalepour l'Irak,créé par coalition (CPA),dirigée par Paul cortège d'irrégularités l'ONU, de rendre son rapport sur Bremer, à administrer l'Irak. Ce continuent de faire cou1er la gestion par les Américains de Fonds incluait les sommes de l'encre. Le 13 l'argent du pétrole irakien et des provenant des ventes de pétrole L décembre, c'était au tour fonds du programme "pétrole irakien par la CPA ainsi que les du Conseil de surveillance contre nourriture", millions de dollars restant de • 14. BIII/etlli dL' Ifl71<;0f1et d'illfimlll7tioll na 23ï • deccl11bre 200.+

« pétrole contre nourriture », pots-de-vin à tour de bras et Selon d'anciens responsables du bouclé en novembre. Selon le détourné des sommes département d'Etat, Washington conseil de surveillance, la CPA importantes. Dans le collimateur, n'avait guère d'autre choix que aura mal géré l'argent irakien et Kofi Annan a délégué l'ancien de fermer les yeux: en 1991, la pas réussi à lutter contre la patron de la Réserve Fédérale Jordanie était aux abois, privée corruption. américaine, Paul Volcker, pour d'un partenaire commercial A l'heure où l'ONU est montrée mener sa propre enquête. crucial par les sanctions contre du doigt par les Etats-Unis à Le rapport de l'inspecteur en l'Irak. Et ne pouvait acheter son cause de la gestion du désarmement Charles Duelfer a pétrole ailleurs, boycottée par programme « pétrole contre établi que les détournements du ceux qui lui reprochaient d'avoir nourriture », au coeur d'un prorgramme « pétrole contre soutenu Bagdad ... « Nous nous scandale de corruption nourriture» ont rapporté 1,7 sommes rendus compte que la impliquant notamment le fils du milliard de dollars à Sadd am Jordanie s'effondrerait » si elle ne secrétaire général de l'ONU Kofi Hussein. Soit beaucoup moins pouvait accéder au pétrole Annan, Ie dossier des que les contrats pétroliers irakien, explique David Mack, malversations autour du pétrole illicites, d'un montant d'environ secrétaire d'Etat ajoint chargé du irakien se diversifie. Selon 8 milliards: plus de quatre avec Proche-Orient à l'époque. Charles Duelfer, rapporteur de la la Jordanie, 2,8 avec la Syrie, 710 Quant au trafic avec la Syrie, CIA, qui a conclu à l'absence millions avec la Turquie. Washington aura élevé maintes d'armes de destruction massive Les membres des commissions objections, mais« il ne semblait y en Irak, mais s'est aussi penché sénatoriales amencaines avoir aucun moyen de l'arrêter en sur les finances de Saddam additionnent les chiffres de cette dehors de l'action militaire », note Hussein, son «magot» contrebande et ceux des Allen Keiswetter, qui occupa le provenait surtout de ventes détournements de« pétrole contre poste de Mack en 2000-200l. illicites de pétrole à la Syrie, à la nourriture », reprochant le tout Les revenus des ventes de . Jordanie et à la Turquie, qui lui (soit 21,3 milliards de dollars) en pétrole à la Syrie, déposé sur des rapportaient bien plus que les bloc aux Nations unies. Mais comptes à Damas, ont détournements via le pour les congressites démocrates, notamment servi à Saddam à programme « pétrole contre il est impossible de tenir l'ONU acheter des armes nourriture ». Entre les deux pour responsable d'une conventionnelles, précise le guerres du Golfe, l'Irak était sous contrebande dont Washington rapport Duelfer: de 2000 à 2003, embargo. De 1996 à 2003, le avait connaissance: « Les trois- la Syrie a été la principale source programme humanitaire de quarts de ces sommes (oo.) étant une d'exportations interdites vers l'ONU a autorisé Bagdad à chose à laquelle nous avions l'Irak. Par elles passaient les vendre son pétrole pour financer acquiescé, cela montre à quel point contrats avec le Bélarus, l'achat de vivres ou médicaments c'est une erreur d'en accuser Kofi principal fournisseur afin de soulager les souffrances Annan », souligne Carl Levin, d'armements de haute des Irakiens. Un programme. sénateur démocrate du technologie, la Corée du Nord et perverti, Bagdad ayant versé des Michigan. la Bulgarie.

AINSI QUE ..• été collectées dans l'ensemble des villes du Kurdistan d'Irak », a-t-il • UNE PETITION, SIGNEE PAR 1.7 secrétaire général des Nations ajouté, indiquant qu'une copie de MILLION DE PERSONNES DEMANDANT unies. « Une délégation de notre la pétition doit être remise au UN REFERENDUM SUR association s'est rendue le 22 siège genevois de l'Onu le 5 L'INDEPENDANCE DU KURDISTAN décembre au siège de l'Onu à New janvier. D'IRAK, ENVOYEE A KOFI ANNAN. Une York où elle a remis la pétition M. Abdallah a indiqué que son association kurde a annoncé le 26 signée par plus de 1,7 million de mouvement avait l'intention de décembre avoir réuni 1,7 million Kurdes demandant un référendum sonder les Kurdes sur de signatures dans une pétition sur l'indépendance », a déclaré l'idépendance lors des élections demandant un référendum sur Karouane Abdallah, membre du du 30 janvier 2005, en leur l'indépendance du Kurdistan Mouvement pour un référendum demandant de répondre par écrit d'Irak et l'avoir envoyée au au Kurdistan. « Les signatures ont à la question: « Voulez-vous ou n° 237 • déCL'mbre 200.:1. lillI/dill tit' 11I7I~(l1l cl tI lII{cl/"lllll//(JII • 15. non l'indépendance pour le d'étudiants et d'enseignants, ont • NAJAF : 600 RESPONSABLES DE CINQ Kurdistan? ». également demandé le report des PROVINCES CHIITES JETTENT LES BASES Le Mouvement a été fondé par élections provinciales jusqu'à D'UNE REGION AUTONOME COMPARABLE des intellectuels et des l'application de l'articcle 58 de la A CELU DU KURDISTAN IRAKIEN. personnalités indépendantes Constitution provisoire. Cet Quelques 600 responsables et après la chute du régime de article prévoit de mettre fin à la personnalités de cinq provinces Saddam Hussein, en avril 2003. situation créée dans Kirkouk par chiites du centre de l'Irak ont Les principaux partis kurdes, le le régime du président déchu annoncé le 6 décembre leur parti démocratique du Kurdistan Saddam Hussein qui en a chassé intention de former des (PDK) et l'Union patriotique du des Kurdes, et y a encouragé institutions communes, jetant les Kurdistan (UPK)n'appellent pas l'établissement d'Arabes. bases d'une région autonome à l'indépendance mais ont L'élection des 18 Conseils de comparable à celle du Kurdistan défendu et obtenu un statut provinces, dont celui de Taamirn, irakien. A l'issue d'un congrès de fédéral pour l'Irak, qui a été dont Kirkouk est le chef-lieu, plusieurs heures dans la ville reconnu dans la constitution doit se dérouler le 30 janvier en sainte de Najaf, les participants provisoire adoptée en mars 2004. même temps que celle de ont annoncé vouloir mettre en l'Assemblée nationale de 275 place une commission de • KIRKOUK : LES KURDES DEMANDENT sièges et d'un Parlement de 111 sécurité pour les cinq provinces. LE REPORT DES ELECTIONS JUSQU'A CE membres pour la région Ils ont également décidé la QU'UNE SOLUTION SOIT TROUVEE A LA autonome kurde. création d'un Conseil régional SITUATION DES KURDES VICTIMES qui aura pour tâche de relancer D'ARABISATION FORCEE DANS CETTE Près de 300personnalités kurdes l'activité économique dans cette VILLE. Des dizaines de personnes appartenant au PDK et au UPK région relativement défavorisée ont manifesté le 30 décembre à ont menacé, le 15 décembre, de qui forme le coeur chiite de Kirkouk pour condamner les boycotter les élections générales l'Irak. Les participants ont violences contre les Kurdes et si l'article 58 de la loi souligné « l'importance de tenir les demander le report des élections d'administration de l'Etat, la élections générales à la date prévue locales dans la ville. Les Constitution provisoire irakienne » du 30 janvier et se sont félicités manifestants, des Kurdes, ont n'est pas appliquée. Les partis et de la position des chefs religieux demandé aux forces de l'ordre de organisations kurdes ont lancé chiites appelant à ne pas reporter faire la lumière sur l'assassinat une campagne pour le report de ce scrutin, comme le demandent de plusieurs habitants kurdes de l'élection du conseil de la des formations et des Hawija, à 50 km à l'ouest de province irakienne de Taamim personnalités sunnites. Kirkouk le 19 décembre. « Nous jusqu'à ce qu'une solution soit Le congrès a souhaité avoir des demandons de châtier les auteurs de trouvée à la question complexe relations de coopération avec les ces assassinats et de protéger 541 de la composition ethnique de sa pays étrangers proches des cinq familles qui ont quitté Hawija pour capitale, le ville pétrolière de provinces et appelé à écarter les Kirkouk », a déclaré l'un des Kirkouk. Quelques 1.500 anciens cadres du parti Baas de organisateurs de la manifestation personnes, dont des Arabes, ont Saddam Hussein de leur Nawzad Abdallah Hassan. manifesté le 16 décembre à administration. « Le Congrès de Quelque 1.500 Kurdes avaient Kirkouk pour soutenir l'appel solidarité des provinces du Moyen- auparavant manifesté le 22 lancé dans ce sens. Euphrate », s'est ouvert par un décembre pour exiger des forces Les partis kurdes revendiquent appel du gouverneur de la de sécurité irakiennes et le rattachement de Kirkouk à province de Najaf, Adnane al- multinationales de sévir contre leurs provinces autonomes, mais Zorfi, à la naissance d'un les auteurs de ces assassinats, les autorités intérimaires à rassemblement régional. Le vice- alors que trois fonctionnaires Bagdad ont prôné jusqu'ici une gouverneur de Kerbala, autre kurdes ont été enlevés le 24 solution du problème à travers ville sainte chiite, Oukail al- décembre et un quatrième a été des commissions chargées de KhozaÏ, a soutenu ces idées. blessé près de Kirkouk par des vérifier les plaintes sur « Nous devons nous constituer en inconnus déguisés en membres l'expropria tion par l'ancien unité régionale dans le cadre de de la Garde nationale irakienne. régime de Kurdes de Kirkouk. l'Irak fédéral », a-t-il déclaré Les manifestants, des dizaines devant l'assistance. ,------

• 16. HilI/dill tic 11I1I~(l1l ci tI'lIIftml/t1//ol1 na 237 • décembre 200-1-

Outre les provinces de Najaf et n'était pas un tribunal impartial Japon. « Plusieurs indications Kerbala, celles de Babel, de du fait de la présence en son sein permettent de déduire que le suspect Qadissiyah et de Mouthanna d'un juge militaire. Ankara devra était au courant de la destination et sont représentées au congrès. Les verser 7.200 euros pour de l'utilisation finales des produits provinces chiites de Bassorah, dommage matériel et moral à de base qu'il fournissait », a Wasset et Zi-Qar,dans le sud et Cemil Elden. indiqué le bureau du procureur. le sud-est, n'ont pas été « Une des plus atroces attaques à représentées. L'idée d'une région • ROTTERDAM: UN HOMME D'AFFAIRES l'arme chimique fut la destruction autonome chiite était dans l'air NEERLANDAIS ARR TE POUR AVOIR de la ville d' le 16 mars depuis des mois mais c'est la . FOURNI DES INGREDIENTS PERMETTANT 1988. On estime que 5000 première fois qu'autant~ de LA FABRICATION D'ARMES CHIMIQUES personnes sont mortes », a-t-on responsables de zones chiites AU REGIME DE SADDAM HUSSEIN. Les indiqué de même source. tiennent un congrès pour autorités des Pays-Bas ont sL'enquête des autorités concrétiser cette idée. La annoncé le 7 décembre néerlandaises a montré que Constitution provisoire irakienne l'arrestation d'un homme l'homme d'affaire traitait reconnaît le caractère fédéral de d'affaires néerlandais soupçonné directement avec les autorités l'Irak. d'avoir fourni au régime de irakiennes, mais utilisait une Saddam Hussein de quoi société écran panaméenne avec • STRASBOURG: LA COUR EUROPEENNE fabriquer des armes chimiques un bureau en Suisse pour DES DROITS DE L'HOMME CONDAMNE LA qui ont notamment servi contre dissimuler ses relations avec TURQUIE POUR VIOLATION DU DROIT A les Kurdes d'Irak en 1988. « Le Bagdad. LA LIBERTE DE L'EXPRESSION. La Cour suspect, un négociant en produits Les douanes américaines ont européenne des droits de chimiques, est soupçonné d'avoir ouvert il y plusieurs années une l'homme a, le 9 décembre, fourni les ingrédients permettant la enquête sur les activités de M. condamné la Turquie pour fabrication d'armes chimiques au van Anraat, selon le bureau du violation du droit à la liberté régime de Saddam Hussein », a procureur. Les Etats-Unis ont d'expression au détriment d'un déclaré le porte-parole du conclut qu'il était impliqué dans militant du parti pro-kurde parquet national de Rotterdam, la fourniture de quatre livraisons Hadep (Parti de la démocratie du Wim de Bruin. . de thiodiglycol, un produit de peuple). L'homme, identifié par les base du gaz moutarde. Il avait Cemil Elden avait été condamné médias néerlandais comme Frans été arrêté en 1989 en Italie, à la en octobre 1997à un an de prison van Anraat, 62 ans, est le premier demande des Etats-Unis, mais et au versement d'une amende ressortissant néerlandais avait pris la fuite vers l'Irak où il par la Cour de sûreté de l'Etat soupçonné de complicité de est resté jusqu'à l'attaque de la pour avoir prononcé un an plus génocide, a précisé M. de Bruin. coalition conduite par les Etats- tôt un discours critiquant en Il devra également répondre de Unis en 2003, date à laquelle il termes virulents la.politique du crimes de guerre. Il s'apprêtait s'est réfugié aux Pays-Bas, selon gouvernement à l'égard de la apparemment à fuir le pays les autorités néerlandaises. Pour population kurde. puisque ses bagages étaient faits des raison inexpliquées, les « L'intéressé s'exprimait en sa lors de son arrestation, a-t-on Etats-Unis ont retiré en 2000leur qualité d'homme politique, dans le ajouté de même source. demande d'extradition du cadre de son rôle d'acteur de la vie Ce négociant en produits négociant. De ce fait, les autorités politique turque, n'incitant ni à chimiques est notamment néerlandaises, qui étaient au l'usage de la violence ni à la soupçonné d'avoir fourni de quoi courant de sa présence dans le résistance armée ni au soulèvement, fabriquer le gaz moutarde utilisé royaume depuis 2003, n'avaient et il ne s'agissait pas d'un discours lors de l'attaque de la ville kurde pas de base juridique pour son de haine », estime, dans son arrêt, de Halabja en 1988. Selon les arrestation. Les accusations de la juridiction du Conseil de autorités néerlandaises, M. Van génocide et crimes de guerre leur l'Europe. Anraat a fourni « des milliers de en fournissent. Le suspect a été Conformément à sa tonnes de produits de base pour des placé en détention provisoire jurisprudence, elle estime armes chimiques entre 1984 et jusqu'à sa comparution initiale également que la Cour de sûreté 1988. » Ces matières premières où son éventuel emprisonnement de l'Etat, aujourd'hui disparue, provenaient des Etats-Unis et du sera décidé,' Son interpellation n° 23ï • décCIll bre 200-t n/l//('/III de llill~(l// ('/ d'III!()f"lIl17f/p/l • 1ï.

est le résultat d'une enquête préalablement soumise au d'Amman. Le groupe est formé menée en coopération avec les referendum, avant que ne soient de 131 adultes et 54 enfants dont Etats-Unis, la Suisse, la Belgique tenues les élections régionales ». cinq bébés, a ajouté M. Arocena. et la Jordanie. Après son séjour en Allemagne En juillet, des responsables du où il était arrivé le 2 décembre, Fin novembre, 202 autres Kurdes tribunal spécial irakien chargé de M. Allaoui est arrivé le 6 iraniens s'étaient également juger Saddam Hussein avaient décembre en Russie pour sa rendus en Suède, à l'initiative du indiqué que l'ancien chef d'Etat première visite et sa première Haut commissariat de l'Onu devait répondre de sept rencontre avec le président pour les réfugiés (HCR). Ces accusations de crimes contre Vladimir Poutine. Le Premier réfugiés avaient fui l'Irak vers la l'humanité, notamment pour ministre irakien a promis que la frontière jordanienne, lors de l'attaque au gaz de la ville de Russie aurait « un rôle de leader » l'offensive militaire menée par Halabja lors de la guerre Iran- dans la reconstruction du pays les Etats-Unis en mars 2003. Ils Irak. en retour d'un effacement quasi- font partie d'un groupe de 1.048 total de la dette irakienne de 8 Kurdes iraniens bloqués dans la • IlAD ALLAOUI EN VISITE A MOSCOU. milliards de dollars, accordé par zone neutre après que la Jordanie Le Premier ministre irakien Iyad Moscou. leur eut interdit l'entrée dans son Allaoui a déclaré le 8 décembre à territoire. Mais en octobre, ces Moscou que l'Irak devait être • LA SUEDE ACCUEILLE 185 KURDES réfugiés ont été transférés dans régi par un système fédéral, D'IRAN BLOQUES A LA FRONTIERE un camp à Roueiched, à soulignant la coopération « JORDANO-IRAKIENNE. Un groupe de l'intérieur du territoire jordanien, constructive » des représentants 185 Kurdes iraniens bloqués proche de la frontière, en kurdes avec le gouvernement. « depuis plus de 18 mois dans la prévision de leur départ pour la Nous nous prononçons pour un zone neutre près de la frontière Suède. « Ils ont été acceptés dans le système fédéral, dans le cadre d'un jordano-irakienne, est parti le 8 cadre de notre programme pour les pays uni », a déclaré M. Allaoui. décembre d'Amman pour la réfugiés et nous leur avons délivré Les représentants kurdes « , Suède où ils ont obtenu l'asile des permis de résidence », a de son participent de manière productive politique. Le responsable en côté affirmé une diplomate de dans le travail du gouvernement », Jordanie de l'Organisation l'ambassade de Suède en a-t-il ajouté. internationale pour les Jordanie, Ann Sofie Nilsson. « Ils Il a rappelé que la tenue des migrations (OlM), Fernando seront accueillis à Stockholm puis élections législatives le 30 janvier Arocena, a indiqué que son transférés dans différentes zones du prochain n'était que « la première agence se chargeait du transport pays, où leur logement, les écoles et étape, après laquelle devrait être .des réfugiés, de leur camp à l'est des leçons de suédois leur seront adoptée la Constitution de l'Irak, de la Jordanie vers l'aéroport fournies », a-t-elle ajouté. Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

nu 2 AU 8 DÉCEMBRE 2004 IRAK I~I Où mènera la stratégie américaine des 80 % ? Convaincu d'avoir J'appui desKur~es eç des chiites, Washington s'attaql!~_ ~ _la~ajorité sunnite, qui ne représente que 20 % de la population. Une option à haut risque, estime le journaliste américain David Ignatius.

THE DAILY S'fAR Beyrouth

uand on pousse legouvér- nement Bush à expliquer la stratégie américaine pour Q l'année prochaine en Irak, on obtient en réponse ce que j'appel- lerai la "solution des SO %.". Cette analyse étant au cœur des espoirs de ... J}ocmpatWn, la Maison-Blanche pour l'avenir, il les Irakiens divisés. convient de l'examiner attentivement. Dessin de Rasmi Les stratèges de Bush sont convaincus paru dans Asharq que, aussi sanglante qu'elle paraisse, al-Awsat, Londres. l'insUrrection en Irak n'ira jamais au- .delà de 20 % de la population ira- kienne, à savoir les sunnites. Le reste des Irakiens - environ 60 % de chiites et 20 % de Kurdes - n'apprécient peut-être pas l'occupation américaine, will, qui jusqu'à récommeas super- d'avoir tué dix de ses agents: il aurait mais ils ne s'allieront jamais avec les visait Ja pofuique- ~1!!lleau sein dU trouvé des preuves accablantes du sunnites, associés à l'ancien régime de . C~eil eation.iJe ~-~), complot dans trois "lieux sûrs". ira- Saddam Hussein et à ses brutalités. a même lmœ, Klf'f,,,urie réunion niens à Bagdad. Les dirigeants du D'où le calme relatif qui régtiait rêcent-e S¥CC de hauft.fonctionnaires CSRII ont rejeté cette accusation. ce mois-ci dans le reste de l'Irak, tan- français, ~PlIrls"de:vÎ'ait s'attendre Des sources irakiennes m'ont dit dis que les forces américaines pilon- à une W;toire aniéricaine en Irak, et qu'elles avaient des preuves de l'exis- naient le bastion sunnite de Fallou- .non à une défaite. tence d'un plan iranien visant à recru- djah. On pouvait presque entendre les Que doivent penser les observa- ter 3 000 chiites irakiens pour consti- chiites et les Kurdes d'Irak marmon- teurs indépendants de la solution des tuer des commandos de tueurs de dix ner : "Ils l'ont bien cherché." Autant dire SO % sur laquelle misent tant les Etats- à quinze hommes chacun. Ces mêmes que le malheur des uns fait le bonheur Unis ? Certains Irakiens, par ailleurs sources parlent aussi d'un plan iranien des autres. C'est dans cet esprit qu'il bien disposés envers les Américains, mis en œuvre en Syrie l'été dernier, faut comprendre la logique froide de évoquent plusieurs problèmes. Pre- qui consistait à former au renseigne- la solution desSO %. mièrement, le fait que les Etats-Unis ment certains des cadres de l'armée En outre, Washington d(~pose dépendent d'un petit nombre d'indi- du Madhi de Moqtada as-Sadr, orga- d'une stratégie pour rassembler les vidus, tels Allaoui et le grand ayatollah nisation antiaméricaine. "Les Iraniens sunnites, stratégie qu'on peut résumer chiite Ali as-Sistani, pour calmer le jeu. partent du principe que les sunnites ne en deux mots: Iyad Allaoui. Le Pre- Si ces derniers venaient à mourir, il doivent plus jamais reprendre le contrôle mier ministre irakien par intérim, serait difficile de les remplacer. de l'Irak", m'a assuré une source ira- kienne. Les sunnites, eux aussi, se sont quoique chiite lui-même, est un ancien Deuxièmement, certains font lancés dans une guerre sale. Les insur- membre du parti Baas, et il a gardé valoir à juste titre que l~ dépendance gés, eux, ont mené leur propre cam- des contacts' avec certains de ses des Etats-Unis vis-à-vis des chiites et pagne d'assassinats contre les auto- anciens leaders sunnites. A Bagdad, il des Kurdes renforce les haines com- rités irakiennes, y compris l'armée et y a plusieurs mois, Allaoui m'a expli- . munautaires, ce qui risque d'entraîner la police. Dans leur grande majorité, qué les efforts qu'il faisait pour sépa- l'Irak dans la guerre civile. La plupart les victimes sont des chiites, rer ces ex-baasistes laïcs des fonda- des Irakiens ne voudraient pas en arri- C'est pourquoi la "solution des mentalistes barbus qui dominent de yer là ; de fait, selon un récent SOI;1- SO %" présente le risque d'aggraver plus en plus la résistance. dage, 69 % d'entre eux ne pensent pas les haines religieuses et communau- ., Les autorités américaines savent qu'un tel conflit ait des chances de se taires. La Maison-Blanche aura déjà qu'il sera sans doute impossible de produire. Pourtant, les risques de bien de la chance si 4 Irakiens sur 5 pacifier les zones sunnites d'Irak avant guerre civile sont particulièremeJ;1t sont satisfaits des résultats des pro- . les élections [le 30 janvier 2005]. Mais nets, à en juger par certains témoi- chaines élections prévues. Mais le gou- elles entendent contourner le pro- gnages selon lesquels des bandes de vernement Bush ne devrait pas pré- blème en proposaIlt une liste Allaoui tueurs, déployées par les Iraniens, auraient été' créées en vue d'assassiner tendre qu'il s'agit là d'une base saine qui comporte 20 % de sunnites, afin des leaders sunnites. Le 14 octobre, le pour un Irak démocratique. que ceux-ci soient représentés même chef des services sp.éciaux irakiens, . David Ignatius . s'ils boycottent le scrutin .. Mohammed Shahwani, a accusé l'or- Forte de cette stratégie, la Mai- ganisation Badr du Conseil islamique son-Blanche reste optimiste, malgré suprême de la révolution islamique en la succession de mauvaises nouvelles Irak (CSRII), soutenu par l'Iran, en provenance d'Irak. Robert Black-

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'. ' William Safire No waff1ing? .' (J :We ~ve demonsl!ated !lur resolve in Falluja," Salih said. , " HoldIng the electIo.n wIll be tough, but delaying it would. . be tougher. We will do everything in our power to honor our' Let's not delay , commitment to free elections." Pachachi, the chief spinner of delay, means trouble. At th~ Ambrosetti conference in Italy ,a year ago, I saw him with . Amr Moussa, head of the Arab League, receiVing instructions 's election from Sunni CentraL . Pachachi has long been in the pocket of theSaudi royals, WASHINGTON and a picture of him kissing the hand of the United Arab ,welcome to the world's interrelated four- Emirates ruler; Sheik Zayed, disgUsted many Iràqis, who , , ' month, four-nation election cycle" was, the blocked the UN's choice.' " ' , challenge posted here in October. , Instead, Iraqi leaders chose Ayad Allawi, a secular Shiite";, , So far, voters who support implanting free- now Pachachi's pan-Arab crowd is out to avert elections and dom in the Middle East have won three in a row, electing bring back Sunni minority rule. . . . • President Hamid Karzai in Afghanistan, the American ally My bona fides with the Kurdish people go back a genera- John Howard in Australia, and President George W. Bush tion, to friendship with their nationalist patriot, Mustafa Bar- here in America. ' . zani. Kurds were the open source of a 2001column reporting Now pessimists are trying desperately to call off the fourth the presence'of an affiliate of Al Q!l.èda,Ansar al-Islam, in election - the one scheduled.for late January in Iraq to elect northern Iraq, where terrorists tried to kill Salih. a 27S-member national assembly that will write a constitu- Hungry Kurds first,told me ofSaddam's oil-for-food scam, tion - lest they lo!!ethat vote, too. . , and still remember Christer ElfversoIl; the Swede who spent For one awful moment last week, it seemed the foot-drag- four years as the UN deputy to Benon Sevan - a bureaucrat gers might succeed. The old Sunni Arab politician Adnan pachachi, who had been the UN's choice for interim leader who saw no evil in the deniai of $4 biiIion worth of food a~d ,last year but was roundly rejected by Iraqis, convened a cabal . medicine owed the Kurds. ' of Sunni gro~ps worried ab.out a S.hiite majority. They sought Today their pesh merga is the readiest and fiercest Iraqi' to appease Violence by.urgIng a sIx-month delay; that would fighting force. In Iraqi uniform, these mountain warriors are give Sunni insurgents time to regroup after their Falluja de- helping to pacify ; they want to avoid Kurd-Arab' feat and then escalate warfare to push elections back forever. clashes, but a million Kurds live in Baghdad and their trained . This small gathering's consensus was reported as a major compatriots will defend them from terrorists. impetus to delay the vote. Even more alarming was the report , It'!! simplistic to prognosticate the coming election as 60 that "the two main Kurdish parties supported the delay re- percent Shiite, 15percent Sunni, 20 percent Kurd,S percent quest." , other. Only half the Shiites and Sunnis are fervent Islamists, Iftrue, that would be a stunner. Could it be that the coura- while most of the Kurds are secular Sunnis. The result is an geoûs Kurds, with 20 percent of the population - and having Oliver Hardy demographic: ~a fine mess," susceptible to been protected from Saddam.'s genocide for the past decade democratic surprises by charismatic local candidates. by American and British air power - were about to double- '. The most important element in the two months leading up cross the United States and side with the Sunni Baathists to this fourth election is a sense of inexorability. The United whohad persecuted them? Nations may run, the Pachachi reactionaties maydrag a foot, On the phone, I put it to the top Kurd serving in the interim .the terrorists may intimidate - but the vote must go on. De- mo.cracy delayed is democracy denied. Iraqi government, Deputy Prime Minister Barham Salih: , Were the Kurds chickening out? "This whole story was an exercise in political spin," he E-mail: [email protected] replied. As he had just told David Frost on BBC,Iraq is not the calamity we see on television. "I was supposed to be a Kurd- ish representative to that meeting,.but it wasn't possible," Sa- lih informed me. "A junior representative took part. No de- cision, was made, and we did not endorse the delaying of the election." There are worse things than a

nuclear Iran • By Borut Grgic

, LJUBLJANA,Slovenia manent, particularly in iight of the available de- ith so much attention now focused on terrence option. Second, the goal of the Euro-Ameri- Iran's nuclear potential and intentions, can strategy for Iran should be a transformed, demo- the bottom-line assumption is that cratic, integrated Iran, and not necessarily a nonnuc:- W Europe and America cannot tolerate a lear one. This means that if the price for a democratic nuclear.Ira.n. But that may not be the worst option. Iran is Tehran's being allowed to develop limited nu- • ConvIncIng Iran to stay on the no-nukes track is an . clear capabilities, then so be it. Europe and American Important trans-Atlantic security objective, and. can afford it. Washington and Europe should work together to en- , There are also no good militaryoptions. For one, a , sure that th~ mullahs adhere to the çieal presented to military strike against Iran would probably not re- the InternatIonal Atomic Energy Agency this week. ceive S;~curity Council authorization - Russia and The question is; What if they don't? Should Europe China,i:md most likely France, would not support it. and America opt for the military card? Probably not. Another use of force without UN approval would For one, the threat froJ;lla nuckar Iran is not im- only further weaken the value of the multilateral ap-

2 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

proach to international crisis management. With oil prices shooting through the,root; sanctions ' And what would come after an attack? The inva- against Iran, let alone force, would damage the world sion ofIraq is a reminder that a top-down approach to economy. Europe can't afford to lose Iran's natural gas democracy and a free-market economy is not neces- ,supplies when that would only strengthen Russia's sarily the best way to transform decades of political hand over the EU energy market, and the U.S. econo- stagnation and economic underdevelopment in an my is too weak to lose Iranian oiL Finally, China, des- Islamic country. At this point, neither Europe nor the perate for energy, would oppose sanctions. United States' has the necessary The Bush administration, it staying power to see through a JulI seems, has decided that it will not transformation of Iran. tolerate a nuclear Iran. The percep- • A military strike short of an in- The central challenge, tion in Wasliington is that the me- vasion would do little in terms of is to preserve the dium-term risks that come with '., extinguishing what is in fact a na- Tehran's developing a bomb are tional obsession in Iran to develop Iranian reform process. higher than the longterm benefits a nuclear bomb. It would, however, 'associated with supporting and, isolate the reformist camp and nurturing the democratic process. strengthen the hand of the radical mullahs. But what if the real risk comes from the Islainic The~transformation and democratization of the radicals, whose power will swell in the event of a mil- Middle East as a whole would also be undermined. A itary attack? In this case, Washington is off the mark strike on Iran would only further enrage the Islam- in its threat assessment, and Europe needs to find a ists and significantly complicate efforts to move the way to preserve a common European approach. An- Palestinian-Israeli peace process forward. The op- other split inside Europe would be bad news for the portunity to capitalize on Yasser Arafat's death and future of a cOnlmon European'security and defense establish a Palestinian state would be lost. policy. Europe should avoid such a split, and agree The central challenge for an effective Euro-Amer- ahead of time on a long-term strategy for Iran. ican strategy on Iran is to preserve the reform pro- cess inside Iran, ensuring that reform continues and Borut Grgic is director of the Institute for $trategic that pro-Western forces are strengthened. Studies in Ljubljana.

ft lRondt 3 DÉCEMBRE 2004 A l'approche des élections en Irak, l'armée américaine renforce ses effectifs Lenombre de militaires américains devrait atteindre le record de '50000 hommes. Sunnites, chiites et Kurdes s'emploient, chacun de leur côté, à former des listes communes

~ Renforcement militaire: Le retranchés à Fallouja a coOtéla vie nationale, avec des repréSentants convaincre une majorité d'Irakiens, nombre de militaires américains à 71 militaires américains. d'une grande quantité de commu- particulièrement ceux de la diaspo- déployés en Irak va passer de ~ Elections. Sous haute protec- nautés, et pas seulement les chiites, ra, de prendre part au vote », a dit 138000 hommes à 150000 hom- tion militaire américaine, chiites, a dit Hussain AI-Chahrjstani, le porte-parole du gouvernement, mes entre la fm décembre et le sunnites et Kurdes s'affronteront, membre d'un comité de six per- Thaër Al-Nakib. Selon des estima- début de janvier 2005, a annoncé le 30 janvier, pour le contrôle des sonnes qui travaille à la formation tions non officielles, 100000 Ira- , le Pentagone, mercredi 1" décem- 275 sièges de l'Assemblée consti- de cette liste. Nous espérons qu'el- kiens vivent dans le royaume. bre. Ce renforcement de la présen- tuante, qui devra organiser des le sera acceptable pour la majorité L'Irak entend financer le vote des ce militaire en Irak se fera par la élections à un Parlement perma- des Irakiens, et pas seulement pour Irakiens de la diaspora dans qua- prolongation du déploiement de nent d'ici à la fin 2005. Les deux les chiites. » torze pays, dont la Jordanie. certaines unités et l'arrivée de trou- principales formations kurdes, le S'ils représentent 60,% de la ~ Guérilla. La journée du mer- pes fraîches, notamment des para- population irakienne, les chiites credi a été marquée par la mort de chutistes. ont été longtemps écartés du pou- quatre gardes nationaux irakiens, Deux bataillons d'une division L'offensive contre voir sous Saddam Hussein, qui tués dans une attaque de rebelles aéroportée doivent prochaine- était surmite. Lesresponsables des près de , à 125km au nord ment quitter les Etats-Unis dans le les insurgés retranchés deux principaux mouvements chii- de Bagdad. A Baaqouba, à 60 km cadre de ce déploiement. « Le but tes, le Dawa et le Conseil suprême au nord de Bagdad, un camionneur est principalement d'améliorer la à Fallouja a coûté de la révolution islamique en Irak a été tué par l'explosion d'une bom- sécurité pour les élections, mais aus- (SCIRI),figureront sur cette liste. be et, mardi, trois enfants l'ont été si de garder lapression sur les insur- la vie à 71 militaires Devraient également y participer par des échanges de tirs après une gés, après l'opération de Fallouja » des proches de l'imam Moqtada attaque contre une position améri- a déclaré le général David Rodri- américains Al-Sadr, qui a pris la tête de deux caine. Deux autres Irakiens ont été guez. insurrections contre les Etats-Unis tués par un engin explosif à Dou- Plusieurs élus influents, républi- cette année. louiyah, à 70 km au nord de Bag- cains comme démocrates, ont Parti démocratique du Kurdistan ~ Vote de la diaspora. Alors dad. Dans la même région, à Balad, récemment jugé nécessaire un ren- de Massoud Barzani et l'Union que les ministres de l'intérieur de deux camionneurs turcs ont été forcement militaire. Le sénateur démocratique du Kurdistande Dja- l'Irak et de ses voisins achevaient tués et le chauffeur d'un camion démocrate Jack Reed a, de son lalTalabani, ont accepté de consti- difficilement, mercredi, une réu- koweïtien a été enlevé. côté, appelé « l'administration tuer une liste commune, à laquelle nion de deux jours destinée à favo- A Ankara, le premier ministre Bush à être honnête avec les Améri- participeront également des repré- riser la sécurité en Irak, le premier turc, Recep Tayyip Erdogan, a cains »et affirmé que « notre enga- sentants des minorités chrétienne ministre irakien, Iyad Allaoui, a déclaré que près de 70 ressortis- gement militaire allait se compter et turkmène. Barzani et Talabani, rencontré, dans un grand hôtel for- sants de son pays avaient été tués en années, pas en mois ». rivaux de longue date, ont qualifié tement gardé à Amman, des Ira- en Irak depuis le début de l'inter- L'état-major interarmées a par cet accord d' « historique ». kiens vivant en Jordanie pour les vention de la coalition américano- ailleurs annoncé que l'offensive de Côté chiite, le rassemblement inciter à participer aux élections britannique au printemps 2003. novembre contre les. insurgés se précise. « Il y aura une liste générales. « Nous tentons de - (AFP, Reuters.)

3 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dcniro de lu PYcr/sa ...13aslP Ozeh

. . .Modernizing economies II • Ry Erine Yeldan and Mark Weisbrot Is Turkey the next Argentina?

ANKARA from Turkey: For example, if U.S. oreign money has been pouring into Turkey at and world interest rates rise, as they . a rapid pace, fueling an economic expansion undoubtedly will from their current . that has many investors and analysts praising historic lows, safe assets like U.S. Fthe country's policies and reforms. But those Treasury securitiès will become who remember a similar excitement about Argentina much more attractive. in the early 1990s, which was followed by one of the The influx of speculative money from ab~ad has most disastrous coll!lpses in Latin American history, also p'~s.Q~dthe Turkish currency, the lira, to an over- should be wary. . valued level. This, too, is a bubble waiting to burst. In . The parallels are striking. Argentina's growth in the meantime it has devastated traditional Turkish th~ early 1990s was also spurred by foreign capital in- !nd~stries that ~re !ypically labor-intensive by mak- flows, and it also ledto an overvalued currency that Ing Imports artIficIally cheap, thus aggravating the helped destroy the country's JJUlnufacturing base. unemployment problem. The lira had risen 139per- And even during the country's growth years, when it cent against the dollar between 2000-2003. was the poster child of the International Monetary The country's public debt is unsustainable at 70 Fund, there was little job creation. . percent of the, eêonomy. In order to sustain it Turkey's economy actually shrank in the years presently, the IMF has the government running a 1998-2001,with a 9.5percent plunge Ïn the last year. In primary (excluding interest) budget surplus of 6.5 response to the crisis, the gov~rnment borrowed heavily from the IMP - $31.8 billion between 1999 percent. This is extremely high (compare it with 3.0 and the present - and adopted a set of policies that percent for Argentina and 4.25 percent for Brazil), the IMP advocated. These policies brought about very and prevents the government from making necessary high real interest rates, reductions in the govern- investments in human capital and infrastructure. ment's fiscal authority and spending, an increase in . An~ther devastating part of the IMF program is foreign borrowing, a floating exchange rate and a rise hIgh mterest rates: The Treasury's debt instruments in the local currency. They also resulted in privatiza- that are the leading assets in the Turkish financial tion of state-owned industries (and consequent un- markets carry an interest rate of 26 percent, still very ,employment), and a removal of agricultural and other high at 15 percent in real, inflation-adjusted terms. 'subsidies. . Compare this with 2 percent in the United States - it Supporters of these policies point to the economic is easy to understand why businesses in Turkeyare recovery since 2001. The Turkish economy grew by reluctant to borrow and invest in productive capacity. an averageof7 percent annually in 2002-3, and is ex- In short, the policy makers have Created an econo- pected to .have grown at the same rate in 2004. Infla- my that runs on a speculative bubble. It would be nice tion, which was at 68.5 percent in 2001, has been if a majority of the Turkish people brought to a projected 11.4percent for 2004. at least got some of the benefits of But beneath these numbers, ~ crisis looms. The ex- bubble-driven growth for as long as . - . " -- it lasts. But unfortunately, this has pansion has been driven by a huge inflow of capital not been the case. Since 2000, the from abroad, $10.9billion in 2003 (4.6 percent of the unemployment rate has risen by al- economy) and $12.5 billion in just the first eight most 4 percentage points to 10.5 months of 2004. These are overwhelmingly specula- percent, and real wages have actu- tive, short-term inflows ---:not direct investment, for ally fallen. example, wh.ich would expand the country's procl,uc- As Turkey and the continue talks tive capacity and create jobs. Foreign direct invest- on the possibility of EU accession, the Turkish gov- ment has in fact fallen since 2000. The country is ernment should re-examine its unsustainable eco- very vulnerable to a serious economic downturn nomic policies of the last five years. Continuing these when the inflow of foreign money goes dry. 1~-suJ;lported policies in hopes of garnering credi- These kinds of massive speculative capital inflows blhty WIth the EU may be dangerous. Ironically, such have a habit of reversing themselves, as they did in policies could lead to an economic failure that would Asia in 1997,setting off the Asian financial crisis and actually doom Turkey's chances for membership. a regional depression. In such situations, investors - eventually begin to worry about the Erine Yeldan is a professor in the department of eco- sustainability of such borrowing nomics at Bilkent University in Ankara; Mark Weisbrot .and debt. Any number of external is co-director of the Center for Economic and Policy Re- events could trigger such an exodus search in Washington. ...

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Unité électorale kurde pour garantir un Irak fédéral

BAGDAD, 2 déc (AFP) - 13h38 - Laissant de côté les rancoeurs du passé, les partis kurdes, dont les puissants PDK et UPK, ont décidé d'aller aux élections avec une liste commune pour s'assurer du caractère fédéral de l'Irak qu'ils ambitionnent.

La naissance de cette liste, fruit d'une gestation difficile, témoigne, aux yeux des milieux politiques, de la volonté des Kurdes de garantir leur droit à l'autonomie quand il s'agira de rédiger une Constitution permanente.

"Les forces politiques kurdes se sont accordées sur une liste commune aux élections générales et au scrutin pour le Parlement (autonome) kurde", a annoncé mercredi Massoud Barzani, chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) après un entretien avec son rival, le chef de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), Jalal Talabani.

'.) Il a qualifié l'accord d"'historique" et y a vu un acte politique qui va dans "l'intérêt des Kurdes et de tous les Irakiens".

Le 30 janvier, les Irakiens doivent élire les 275 députés de l'Assemblée nationale transitoire et, en outre, les Kurdes doivent désigner les 111 députés .' de leur Parlement autonome des provinces de Souleimaniyah, Erbil et Dohouk. "La situation actuelle nous force à mettre en avant l'avenir du Kurdistan avant nos intérêts particuliers et à présenter une liste commune qui garantisse les droits du peuple kurde irakien", a souligné de son côté M. Barzani.

"Cela signifie que les Kurdes ont oublié leurs différends pour défendre en commun leurs intérêts", a déclaré jeudi à l'AFP Salaheddine Bahaeddine, chef de l'une des 17 formations signataires, l'Union islamique du Kurdistan.

"Dans le passé, toutes les formations kurdes souffraient de la mainmise du PDK et de l'UPK. La situation a changé après que ces deux partis, le PDK et l'UPK ont décidé d'associer ces formations à la liste", a-t-il dit.

Ces deux partis sont eux-mêmes entrés en conflit ouvert en 1994 et n'étaient pas capables, en dépit du fait qu'ils échappaient depuis 1991 au contrôle du régime de Saddam Hussein, de former une administration commune du Kurdistan.

"La formation de cette liste a été dictée par la nécessité après que nos frères chiites ont formé la leur", a ajouté M. Bahaeddine, en référence à la liste constituée avec la bénédiction du plus prestigieux des chefs religieux chiites, le grand ayatollah Ali Sistani.

"Les partis kurdes veulent remporter le maximum de sièges au Parlement élu pour garantir les droits des Kurdes", qui craignent que le caractère fédéral de l'Irak, retenu dans la Constitution provisoire, ne soit remis en cause dans celle permanente qui sera rédigée par cette assemblée.

Pour Mahmoud Ali Osmane, compagnon d'armes du père du nationalisme kurde, Moustapha Barzani, et ancien membre du Conseil de gouvernement mis en place par les Américains, l'accord évite des tensions éventuelles et une compétition inutile pendant la campagne électorale.

"L'accord, fruit de négociations difficiles, évite aux partis kurdes qui ont des milices armées le risque de frictions pendant la campagne et des tensions inutiles", a-t-il estimé dans une déclaration à l'AFP.

Mohammed Haj Mahmoud, chef du Parti socialiste démocratique du Kurdistan, met en avant l'impact de l'unité kurde sur un bon déroulement du scrutin dans l'ensemble de l'Irak.

"Les élections sont un moyen d'enraciner la démocratie, de favoriser la stabilité en Irak et de se débarrasser de l'anarchie, du terrorisme et de l'insécurité qui affectent plusieurs de ses régions", estime ainsi cet homme politique kurde.

Moscou envisage de placer le PKK dans la liste des organisations terroristes (presse)

ANKARA, 7 déc (AFP) - 14h19 - La Russie envisage de placer le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, rebaptisé Kongra-Gel) dans la liste des organisations terroristes, a annoncé mardi le ministre russe de la Défense Sergueï Ivanov.

"Pour autant que je sache, cette question, évoquée par les ministères russe et turc des Affaires étrangères, est examinée par la partie russe", a dit le ministre en visite lors d'une conférence de presse avec son homologue turc Vecdi Gonul.

"Le plus important n'est pas le nom de l'organisation, mais (le fait que ses membres) planifient, financent et commettent des actes terroriste", a-t-il ajouté, cité par l'agence de presse Anatolie. Le ministre a précisé qu'il s'agissait de son opinion personnelle.

Ankara accuse de longue date la Russie de soutenir les séparatistes kurdes turcs du PKK, tandis que Moscou affirme que la Turquie fermait les yeux sur les activités de militants tchétchènes sur son territoire.

Les entretiens du ministre russe ont eu lieu au lendemain d'une visite historique du président russe Vladimir Poutine à Ankara, lors de laquelle les deux pays se sont mis au diapason sur le terrorisme, pierre d'achoppement dans leurs relations parfois tendues.

"Nous sommes reconnaissants à la nation et aux dirigeants turcs pour le soutien moral et politique offert à la Russie dans sa lutte contre le terrorisme international", a notamment déclaré M. Poutine.

M. Ivanov a indiqué que son pays avait éliminé des terroristes de 52 nationalités différentes en Tchétchènie combattant aux côtés des rebelles et laissé entendre que son pays attendait davantage de coopération des Turcs au sujet de la capture et de l'interrogation de personnes soupçonnées d'actes terroristes.

"Npus possédons actuellement les adresses et des renseignements sur des gens impliqués dans des activités terroriste en Russie", a-t-il dit.

Malgré la politique officielle de non ingérence mise en avant par Ankara, la cause des Tchétchènes rencontre une certaine sympathie en Turquie musulmane, notamment grâce aux activités des associations tchétchènes.

Le PKK figure dans la liste des organisations terroristes des Etats-Unis et de l'Union européenne.

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Peshmergas et police visés: vingt et un tués

MOSSOUL (Irak), 4 déc {AFP} - 21h50 - Dix-sept combattant!> kurdes et quatre policiers irakiens ont été tués samedi dans des attentats suicide à Mossoul (nord) et Bagdad, dans une flambée de violence marquée également par la mort de deux soldats américains et de nombreux Irakiens.

"Dix-sept peshmergas ont trouvé la mort et 40 autres ont été blessés quand leur convoi a été attaqué par une voiture piégée conduite par un kamikaze vers 16H30 (13H30 GMT) dans le quartier Karama", a déclaré Saad Pira, chef de l'Union patriotique du Kurdistan à Mossoul, joint par téléphone par l'AFP.

Selon lui, le convoi était composé de quatre minibus venant de la ville kurde d'Erbil avec à bord 80 peshmergas se rendant à Mossoul pour relever des combattants kurdes déployés sur place.

Les habitants arabes sunnites de Mossoul sont hostiles à la présence kurde qui s'est particulièrement renforcée après la chute du régime de Saddam Hussein en avril2003, les partis kurdes ayant ouvert des bureaux gardées par des peshmergas dans la ville située à 375 km au nord de Bagdad.

Un site internet islamiste a diffusé samedi soir un communiqué attribué à l'Organisation d'Al-Qaïda au pays du Rafidaïn, dirigée par l'islamiste jordanien Abou Moussab Al-Zarqaoui, revendiquant cet attentat.

A Bagdad, un double attentat contre un commissariat samedi matin a coûté la vie à quatre policiers et fait 49 blessés, dont 42 policiers, selon des sources hospitalières. .

L'explosion a eu lieu non loin de la "Zone verte", où se trouvent les bureaux du gouvernement irakien et les ambassades des Etats-Unis et de Grande-Bretagne.

L'armée américaine a expliqué que deux voitures piégées avaient explosé simultanément et fait état de "victimes irakiennes", sans plus de précisions.

"Quelqu'un a voulu pénétrer avec sa voiture dans l'enceinte du commissariat et les policiers ont refusé, puis il y a eu une énorme explosion", a déclaré un policier, Adel Abdel Sadek.

Le groupe de Zarqaoui a également revendiqué cet attentat, dans un communiqué publié par un site internet islamiste.

A Bagdad toujours, un soldat américain a été tué et cinq autres blessés dans l'explc3ion d'une bombe, tandis qu'un autre GI a été tué et un autre blessé dans une attaque du même genre près de Baaqouba, au nord de la capitale.

Deux soldats de la Force multinationale ont par ailleurs été tués et cinq autres blessés dans l'explosion vendredi soir d'un véhicule piégé à la frontière irako-jordanienne. Les autorités irakiennes ont décidé de fermer le poste-frontière de Trébil jusqu'à nouvel ordre.

La violence a fait par ailleurs treize autres morts à travers le pays, dont deux hommes abattus en plein jour à Bagdad. Les sept autres ont été tués ou leurs corps ont été découverts dans la zone rebelle au nord de la capitale.

Trois autres sont morts dans la région pétrolière de Kirkouk et près de Baaqouba, un ancien officier de renseignement du régime déchu, Zaid Hassan al-Karchi, a été abattu par des inconnus.

Neuf corps appartenant aux forces de l'ordre ont également été retrouvés samedi dans la région de Mossoul, portant à 66 le nombre de corps de policiers ou de gardes nationaux retrouvés depuis le 19 novembre dans cette zone. Le corps d'une responsable de la province de Salaheddine enlevée jeudi à Baïji a été retrouvé près de cette ville située à 200 km au nord de Bagdad.

Au sud de la capitale, dans la zone surnommée "triangle de la mort", la guérilla a attaqué samedi après-midi une patrouille mixte de la Garde nationale et de l'armée américaine alors que des insurgés sont réapparus à Latifiyah, au lendemain de la fin de l'opération "Plymouth Rock" censée déloger les rebelles de cette zone, ont indiqué des témoins.

iln'a pas été possible de savoir s'il y avait eu des victimes, ni d'obtenir une confirmation de l'armée américaine.

Par ailleurs, un journaliste de l'AFP a vu des hommes cagoulés et armés aller de maison en maison à Latifiyah (40 km au sud de Bagdad) et dans les fermes environnantes à la recherche de membres de la Garde nationale.

Allaoui: l'Irak doit être fédéral, avec les Kurdes

MOSCOU,8 déc (AFP) - 8h45 - Le Premier ministre irakien Iyad Allaoui a déclaré mercredi à Moscou que l'Irak devait être régi par un système fédéral, soulignant la coopération "constructive" des représentants kurdes avec le gouvernement, selon l'agence !tar-Tass.

"Nous nous prononçons pour un système fédéral, dans le cadre d'un pays uni", a dit M. Allaoui à l'agence russe.

Les représentants kurdes "participent de manière productive dans le travail du gouvernement", a-t-il ajouté. ila rappelé que la tenue des élections législatives le 30 janvier prochain n'était que "la première étape, après laquelle devrait être adoptée la Constitution de l'Irak, préalablement soumise au referendum, avant que ne soient tenues les élections régionales".

Les partis kurdes craignent que le caractère fédéral de l'Irak, retenu dans la Constitution provisoire actuellement en vigueur, ne soit remis en cause dans celle permanente qui sera rédigée par l'assemblée issue des législatives de janvier. .

M. Allaoui est arrivé lundi en Russie pour sa première visite et sa première rencontre, mardi, avec le président Vladimir Pouline.

M. Poutine, dont les relations avec les Occidentaux sont tendues par la crise ukrainienne, a mis en doute mardi la possibilité de tenir des élections dans le cadre d'une "occupation totale par des troupes étrangères". Le Premier ministre irakien a promis que la Russie aurait "un rôle de leader" dans la reconstruction du pays en retour d'un effacement quasi-total de la dette irakienne de 8 milliards de dollars, accordé par Moscou.

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Des personnalités appellent l'UE à un règlement équitable de la question kurde

PARIS, 9 dec (AFP) - 12h57 - Deux cents personnalités kurdes de Turquie et d'Europe lancent un appel à l'Union européenne pour "un règlement équitable" de la question kurde dans le cadre des négociations d'adhésion d'Ankara à l'UE, a annoncé jeudi l'Institut kurde de Paris.

Les signataires demandent "une Constitution nouvelle et démocratique, reconnaissant l'existence du peuple kurde" en Turquie et "une amnistie politique générale qui permette de tourner la page de violences et de conflits armés".

TIs réclament également un "programme de développement économique de la région kurde comprenant notamment la reconstruction de 3.400 villages kurdes détruits dans les années 1990 et des mesures pour le retour des 3 millions de déplacés kurdes".

TIs demandent aux autorités turques et européennes "de rendre justice aux Kurdes en Turquie en faisant droit à leurs revendications légitimes pour assurer la paix et la stabilité régionale".

Parmi les signataires figurent Leyla Zana, lauréate du Prix Sakharov, les anciens ministres turcs Adnan Ekmen et Serefettin Elçi les maires d'une trentaine de villes, des anciens députés, représentants de syndicats, universitaires, écrivains et artistes, souligne l'Institut kurde' de Paris qui a coordonné cette campagne.

Un conflit entre le pouvoir central turc et les rebelles kurdes séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a fait quelque 37.000 morts dans le sud-est de la Turquie entre 1984 et 1999.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE doivent décider, lors d'un sommet à Bruxelles les 16 et 17 décembre, de l'ouverture de négociations pour une adhésion de la Turquie à l'Union.

Un p~rti appelle le président syrien à amnistier des prisonniers kurdes

DAMAS, 8 déc (AFP) - 12h56 - Un parti kurde a appelé mercredi le président syrien Bachar al-Assad à décréter une amnistie en faveur de quelque 200 Kurdes qui avaient été arrêtés lors de heurts sanglants en mars dans le nord de la Syrie.

"Nous exhortons le président Assad à amnistier ces prisonniers kurdes, à indemniser ceux qui ont été lésés par ces évènements et à autoriser le retour dans leurs universités de tous les étudiants qui en avaient été expulsés", indique un communiqué signé par Aziz Daoud, secrétaire général du Parti démocrate progressiste kurde, interdit mais toléré.

"Maintenir en prison ces citoyens, les faire juger par un tribunal d'exception qui porte contre eux des accusations sans fondement, attise le mécontentement de la population kurde", souligne le texte.

Le communiqué estime à "plus de 200" le nombre des Kurdes détenus lors des évènements de mars, dans la prison de Adra près de Damas, "en plus des Kurdes qui se trouvent aux mains des services de sécurité".

Selon M. Daoud, "la libération de tous les prisonniers d'opinion en Syrie consolidera l'unité nationale et permettra à notre pays de mieux faire face aux défis auxquels il est confronté".

Quinze des 200 Kurdes arrêtés sont actuellement jugés par la Cour de sûreté de l'Etat, un tribunal d'exception dont les jugements sont sans appel. lis sont accusés d"'actes de sabotage" et d'''incitation à la sédition, à des dissensions confessionnelles et à la guerre civile".

"Ces quinze Kurdes ont entamé début décembre une grève de la faim pour protester contre les traitements inhumains qui leur sont infligés et les mauvaises conditions de détention", indique le communiqué.

Du 12 au 17 mars, des affrontements ont opposé des Kurdes aux forces de l'ordre ou à des tribus arabes dans des régions du nord de la Syrie, faisant 40 morts, selon des sources kurdes, 25 morts sel?n les autorités syriennes.

La population kurde de Syrie, estimée à 1,5 million de personnes, représente environ 9% de la population et sont installés essentiellement dans le nord. Outre la reconnaissance de leur langue et de leur culture, ils affirment revendiquer des droits politiques et administratifs.

Mardi, les autorités syriennes ont libéré 112 détenus politiques à la faveur d'une amnistie présidentielle "dans le cadre d'une politique d'ouverture et de tolérance", avait annoncé l'agence officielle Sana.

Combats entre forces turques et séparatistes kurdes, un membre de l'ex-PKK tué III

DIYARBAKIR (Turquie), 11 déc (AFP) - 16h09 - Les forces de sé~urité turques ont ~~ un militant kurde au cou~s d'affr?ntements. ~ans le sud du pays avec des rebelles séparatistes du Parti des travailleurs du KurdIStan (PKK, rebaptise Kongra-Gel), ont annonce samedi les autontes locales.

Les combats ont éclaté au cours d'une opération menée par les forces de sécurité dans une zone rurale de la province de Hatay, près de la frontière avec la Syrie, a déclaré le gouverneur de la province, Abdulkadir Sari, cité par l'agence Anatolie.

L'opération était toujours en cours samedi après-midi. Le PKK a mené entre 1984 et 1999 une guérilla indépendantiste contre les forces de sécurité turques. Les rebelles séparatistes avaient proclamé une trêve unilatérale de cinq ans qu'ils ont rompue le 1er juin.

7 Revue de Presse-Press Revie.w-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti Already, Iraq signs suggest civil war

By Edward Wong W. Bush insist the vote will take place as young meR last month that it was time scheduled, despite calls from Sunni for revenge. . BAGHDAD: Common wisdom holds leaders for a significant delay. ' They organized hundreds of Shiites that if U.S. troops withdraw anytime • Ute Americans have added to the into the Anger Brigades, the latest of soon, Iraq will descend into civil war, alienàtion of. the Sunnis by relying many armed groups that have an- as LebanQn did in the late 1970s. But heavily on Shiite and Kurdish military nounced their formation in the anarchy that ignores a question posed by events recruits to put down the Sunni insur- of the new Iraq. The stated goal of the of recent weeks: gency in sOJl1.eof the most volatile brigades is to kill extremist Sunni Arabs Has a civil 'Waralready begun? areas. The guerrillas, in turn, reinforce in the north Babil area, where many. Iraq is no Lebanon yet. But evidence sectarian animosities when they attack , Shiite security officers arid pilgrims is building that it is at least in the early police recruits or interim government have been killed.. . stages of ethnic and sectarian warfare. officials as collaborators. Many of these "The Wahhabis and Salafis have • Armed Iraqi groups have made ever recruits are Shiites or Kurds, and the come together to harm fellow Muslims more deadly and spectacular assaults loss of life reverberates through their and have begun killing anyone affili- against fellow Iraqis in bids to assert families and communities. ated with the Shiite sect," Dhia al- political and territorial doIDinance. • In recent weeks, at least one new Mahdi, the leader of the Anger Bri- Shiite. militia has formed - not in op- gades, said in a written statement. "The' 'This fighting is glmerally defined by Anger Brigades will be dispatched to ethnic and religious divisions: rebelli- position to the Americans, but to exact revenge against the Sunnis. those areas where these germs are, and ous Sunni Arabs clashing with Shiite there will be battles." Arabs and Kurds. On Friday, in Bagh- U.S. officials pin their hope of ulti- mately bringing peace to Iraq on the It is unclear whether the Anger Bri- dad, mortar attacks on a gades have made good on their threats News police station and the sui- st\ccess of the January elections and the formation of an elected government, yet, but their very formation hints at Analysis cide car bombing of a how much the dynamics of violence Shiite mosque left at least and they do not think a full-scale civil war is inevitable. They say Iraqi society have shifted in Iraq.. . 27dead. James Fearon, a professor of political • Some academic and military ana- is an elaborate mosaic where groups have coexisted for a long time. They sCience at Stanford University, pointed lysts say the battle lines have been to the creation of such groups as "part of hardened by the U.S. policy of limiting . point out that not all Sunnis are in open rebellion or reject the elections. Just the civil-war-in-the-making we see the power of the minority Sunni Arabs, now." He also said that the history of co- who dominated Iraq under Saddam last week, Ghazi al-Yawar, the presidènt of Iraq and a leader in a powerful Sunni . lonial rule teaches that civil conflict can Hussein's rule and make up most of the result when an occupying power favors rebellion. tribe, said his new party would compete in the elections. And some Americans some local groups over others and uses The Americans have handed the bulk predict that, once Sunnis see the elec- its favorites as military proxies, a com- of authority to the Shiites, who repre- tions going ahead as planned, most will mon strategya!llong imperial powers. sent a majority of Iraqis, and a lesser resign themselves to taking part. . .. :.\Vithin the 'new Iraqi se~urity forces, share to the Kurds, who are about a Still, continuing violence creates Kurds, and to a lesser extent Shiites, fifth of the population. pressure for animosities to build. As- have proved to be the most effective This redistribution of power has in- saults by Iraqis on other Iraqis have fighters against the Sunni-led insur- creased the influence of the two major taken grisly and audacious turns lately. gency, and the U.S. military and the in- groups that were brutally suppressed In October, insurgents dressed as po- teri~ Iraqi government are drawing by Saddam, and raised the fears of Sun- licemen waylaid three minibuses car- heavlly from the militias of the big nis. rying 49 freshly trained Iraqi soldiers - Kurdish and Shiite political parties. • Soine of the éO\ùrtry's most promi- most or all of them Shiites traveling In the past, the U.S. military com- mand has often emphasized the role of nent Sunni Arab leaders are expressing south on leave - and killed them. Pil- foreign mujahedeen in the rebellion. Re- indifference or opposition t6 taking . grims going south to the Shiite holy cit- cently, it has acknowledged that Iraqis part in the elections for a constitution- . "'of Najaf and have also been form the vast majority of the insurgents writing legislature, while the Shiites . g~nned down. but it continues to use the term "anti~ and Kurds are eager to participate. Iraqi In respQnse, Shiite leaders in the Iraqi forces" to describe all rebels. e~ec,toralofficials and President George southern"city of began telling The New York TImes

Iraqi government once the voting Saving Iraq's election ends. .. The Pentagon now plans to raise he Bush administration is Arab regl?n north and.west of Bagh- . troop level~ in Iraq to lSO,OOO by telling Iraqis not to even dad - will almost certainly not be Janu~ry, to lDcrea~e security for the think about delaying the se-. ready to properly participate in a elections. A larger lDcreaSe would be quence of national elections January vote. Postponing the vote, b«:tter. Despite the retaking of Fal- T lUla, much of the north and west now set to begin on Jan. 30. Pushing however, risks opposition from the back the electoral timetable, as re- . Shiite majority, particularly the' along with the so-called triangle of quested late last month by a number well-organized Shiite religious death south of Baghdad, is still torn by armed revolt. of Sunni Arab, Kurdish and secular parties that expect to benefit most parties, threatens to push back the. from a January election. It would be Meanwhile, Falluja is in ruins. If timetable for eventual American much better for Washington to the. more than 200,000 residents who troop withdrawals, so Iraq is in effect stand back and encourage Iraq's fled in advance of the fighting can being told to vote in January, ready wary factions to work out their own sOtn.~how be resettled by late Janu- or not. solution on the election date. That .. ,afy, el~ctor.al politics will dearly not This is not helpful advice, espe- would be good practice for the kind . be then pnmary concern. Even if it cially since ,one crucial area of the o~ cross-community bargaining that w~re;, the Sunni nation3:list groups, country -:- the predominantly Sunni will be needed to create a legitimate with whom ma-,?-yFallula residems

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identify, have largely stood aside A January eÎecfion that underrep- ings about a January vote directly to f~the electoral preparations. resented Sunni nationalists would Grand Ayatollah Ali al-Sistani, the' Moderate Sunni leaders like Ad- result in more -seats' for the main widely respected leader of the Shiite nan Pachachi hope that a postpone- Kurdish parties. Yet the constituent community. In the past, Sistani has ment of three to four months would assembly produced by such elec- shown himself capable of recogniz- open the way to fuller S~nni partic- tions would almost certainly be ing the broader national interest in ipation. Going ahead now"they feel, dominated by Shiite religious peace arid legitimacy. Negotiating a would only entrench and deepen the, parties likely to oppose Kurdish de- consensus Iraqi agreement on the- armed Sunni insurgency. An expan- mands for secularism and regional solution to the voting-date would do' ded group of parties and individuals autonomy. more to advance those interests than reaffirmed that position again Sun- The most promising solution' sticking to an arbitrary timetable day. The Kurdish position is more would be to encourage Sunni moder- that threatens to produce a danger- ambiguous, and understandably so. ates and Kurds to put their misgiv- ously flawed vote.

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Les États membres font valoir de plus en plus de conditions avant d'accepter les 16et 17décembre l'ouverture des négociations d'entrée de la Turquie dans l'Europe rUnion est exigeante envers Ankara

BRUXELLES Autre condition posée et difficile De noire correspondante à avaler pour la Thrquie: le texte nier, le premier ministre turc Recep réitère le souhait de voir Ankara re- Tayyip Erdogan avait annoncé que es discussions sur la Turquie connaître Chypre. L'île est divisée son pays n'accepterait aucune con- s'accélèrent à Bruxelles entre une partie nord turque et une dition nouvelle et pourrait refuser alors que les chefs d'État et partie sud grecque que la Turquie de rejoindre les Vingt-Cinq en cas de gouvernement doivent n'a jamais reconnue. Le texte pro- de désaccord avec les' conclusions L du prochain sommet. décider, lors du sommet européen pose également des dérogations sur des 16 et 17décembre, d'ouvrir les les sujets conime la libre circulation La nouvelle version proposée négociations avec la Thrquie en des personnes, l'agriculture ou la en début de semaine ne devrait vue d'une adhésion de ce pays à politique régionale. pas davantage réjouir la Turquie. l'Union. Hier et aujourd'hui, les À ce stade, le document laisse Ainsi il a été ajouté au texte que ambassadeurs des Vingt-Cinq «la capacité de l'Union d'absorber se réunissent pour discuter des ouverte la question clé de la date de nouveaux membres est aussi une dernières conclusions qui seront d'ouverture des négociations de considération importante dans l'in- soumises aux dirigeants. même que les demandes de la térêt général de l'Union et des pays S'ilest pratiquement acquis que les France et de l'Autriche sur une candidats». Les Vingt-Cinq veulent Vingt-Cinq accepteront l'ouverture troisième voie, c'est-à-dire un par- de cette façon tenir compte de l'im- de négociations, les États y mettent tenariat privilégié, en cas d'échec pact que l'élargissement pourrait certaines conditions. Ainsi, dans un des- négociations. Ces questions avoir sur l'Union. document préparé par la préside~ hautement politiques seront l'enjeu néerlandaise, ils ne donnent aucune d'arbitrages entre États la semaine CAROLINE CHAUMONT garantie sur l'adhésion finale de la prochaine. Irrité, le week-end der- Turquie et se réservent le droit de suspendre les négociations en cas de violation par Ankara des prin- cipes fondamentaux de l'Union et notamment les droits de l'homme.

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Recep Tayyip Erdogan (à g.) et le président de la commission européenne. Romano Prodi, le 23 septembre. à Bruxelles. Lepremier ministre a annoncé, le week-end dernier; que la Turquien'accepterait aucune condition nouvelle.

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incompetently executed major American foreign-policy The Kurds do not want to be Iraqi at all. When the coun- undertaking in at least 50 years. To succeed in transfor- try was formed, the Kurdish leaders of the day told the ming Iraq, the United States needs to secure the country allies that they did not want to join. When their views and quickly begin to make a material difference in the were ignored, they launched a series of rebellions that lives of ordinary Iraqis. Operating on a plan based on the have continued more or less to the present day. hope that police and bureaucrats would show up to work the day after Baghdad fell, the Bush administration did Successive central governments responded with repres- nothing to prevent the systematic looting of every govern- sion, which in the 1980s evolved into genocide. Saddam ment ministry in the months that followed the start of the Hussein systematically destroyed nearly every village in U.S. occupation. Twenty months later, the U.S. military Kurdistan, deported and executed more than 100,000civi- has been unable provide security, while efforts to train a lians, and bombarded more than 200 villages with chemi- new Iraqi police and army have been inept and slow. The cal weapons. administration turned Iraqi reconstruction over to politi- cal cronies and favored companies, with the result being Since 1991, Kurdistan has been a de facto independent that little has been accomplished. So far, less than 15 per- country. In 1992, the Kurds organized free elections for cent of the funds appropriated for reconstruction have their own parliament. Today, the Kurdistan Regional actually been spent. Government controls the region's budget, police, educa- tional system, and natural resources. Iraqi law applies Bush's greatest failure, h9wever, has been his administra- only if the Kurdistan Regional Assembly chooses to enact tion's inability to produce a political agreement among the it for the region, and the assembly often enacts separate peoples of Iraq. I counted at least six different U.S. politi- Kurdistan law. Most importantly, Kurdistan has its own cal strategies for how to handle Iraq's political transition. army -- the 75,000-strong peshmerga -- that is today more Each foundered after being opposed by the Grand potent than any Iraqi military. The Kurdish people see Ayatollah Ali al-Sistani and Iraq's Shia religious establish- their 13 years of self-government as a golden period in ment. which they rebuilt the destroyed villages, constructed two new universities and 2,000new schools (trebling the num- A political settlement among Iraq's Kurds, Shia, and Sunni ber that existed in Hussein's time), prospered economical- Arabs is a precondition to creating an internal viable secu- ly in spite of sanctions, and developed a pluralistic and rity force and to the effective spending of reconstruction semi-democratic political culture with an explosion of money. The alternative is, as the CIA warned in July, civil Kurdish media and independent organizations. Younger war (a warning Bush dismissed, saying that the Iraqi Kurds don't speak Arabic and have no Iraqi identity; for people did not share the CIA's pessimism). the older generation, Iraq is only a nightmare. The Kurds are secular and very pro-American. In one month earlier Any political settlement must take account of the fact that this year, a coalition of Kurdish nongovernmental organi- Iraq has broken apart and cannot be put back together zations collected 1,700,000 signatures on a petition again as a unitary state. The Bush administration has per- demanding a vote for independence -- a figure that repre- sisted in the belief that there is such a thing as "the Iraqi sents some 80 percent of Kurdistan's adults. The Kurds people," and that Iraq could become a multicultural want to maintain their independence, and they see no democracy very much like the United States. As Paul force in Iraq -- or internationally -- that can make them Bremer, the former head of the Coalition Provisional give it up. Authority, put it in an April 2004 speech, "The path to a new Iraq [is one] ... where the majority is not Sunni, Shia, Iraq's Shia also have a history of repression and discrimi- Arab, Kurd, or Turkoman but Iraqi." nation at the hands of Sunni Arabs -- and a historical sense of grievance that goes back 1,400years. Following the fai- Iraq is not like the United States. It was put together by led 1991 uprising, Hussein's forces massacred as many the victorious allies at the end of the First World War out 300,000Shia, and, during the ensuing decade of sanctions of three disparate Ottoman vilayets (or provinces): Mosul, and privation, Baghdad provided the Shia with smaller Baghdad, and Basra. The country never commanded the rations than Sunnis and fewer services. While the Shia loyalty of its citizens. Further, the ethnic and confessional were the prime beneficiaries of the U.S. invasion, their lines of 80 years ago remain in place. Kurdistan in the deep-seated suspicion about the United States goes back north is Kurdish, with Turkoman and Christian minori- to 1991,when the first President Bush called for an upri- ties. The center is Sunni Arab, and the south is Shia Arab. sing and then lent Hussein a free hand to massacre the (The city of Mosul is majority Arab and is not considered rebels. Still, it was a singular achievement of the current part of Kurdistan.) Only the city of Baghdad has changed, Bush administration to alienate so many Shia in such a

where Shia and Kurdish immigration has made Sunni short period of time. ,... Arabs a minority. Even so, each community lives largely in its own part of the city. The Shia identity is a religious one, and today the Shia overwhelmingly support religious parties (much as Kurds Iraq's divisions are not just ethnic and religious. They are support nationalist ones). These run the gamut, from the compounded by a bitter history in which both the Kurds pro-Iranian Dawa Party and the Supreme Council for the and the Shia have suffered grievously, and by very diffe- Islamic Revolution in Iraq (SCIRI)to the more radical fol- rent value systems that place secular, Western-oriented lowers of Muqtada al-Sadr. The Shia believe it is their Kurds at one end of a spectrum and religiously inclined moment to run Iraq, and they want a state in which Islam Shia at the other. is the principal source of law. This brings them into direct conflict with the secular Kurds.

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Southern Iraq is governed not from Baghdad but by an services, and police. This is already formally the case in informal system involving the mosques, the religious Kurdistan and the de facto situation in much of the south. parties, and the militias associated with the religious par- The Iraqi army has been the only enemy both the Kurds ties. The officials assigned to represent Baghdad in the and the Shia have known. The Kurdistan Regional Shia areas were either chosen by the religious establish- Government refuses even to permit the new Iraqi army to ment or have been co-opted by it. The Shia religious lea- enter its territory, and will insist on a constitutional pro- ders handle their region's security, are implementing a vision giving itself a veto over any deployment of the revised educational system, and provide many vital ser- central government's military to Kurdistan. vices. Although not formally as separate as Kurdistan, the Shia south is functionally separate. Considering the antipathy that so many Iraqis have toward the Iraqi military, it should not have been any sur- The Sunni Arabs, in spite of comprising just 15 percent of prise that few recruits were prepared to fight against the the population, ran Iraq from its founding until the 2003 insurgents. With 60-percent unemployment, Arabs are U.S. invasion. Historically, the Sunni Arabs have been willing to join the u.S.-created army, but few owe it any Iraqi nationalists and pan-Arabists (linked therefore to loyalty. By contrast, being a peshmerga is a rite of passa- the Sunni Arab majority in the Arab world). Today, they ge for Kurdish men, while the militias associated with the experience not only the loss of power and position but Shia religious parties also have loyal and motivated figh- fear domination by the Kurds and the Shia. With Iraqi ters. Converting the peshmerga into the Kurdistan secu- nationalism no longer equated with Sunni Arab power, rity force has already taken place, with the acquiescence religious parties -- including those associated with fun- of the Bush administration (which in a particularly silly damentalist sects -- have made inroads into Sunni areas. gesture insisted that the bulk of the peshmerga be called Tribal leaders have influence, but few risk their lives to "mountain rangers" in English). The militias associated take on the insurgents. As a result, today's Sunni Arabs with the two long-established Shia religious parties, are largely disenfranchised in Iraq. Dawa and SClRI, are disciplined and could become the nucleus of a southern Iraq security force. It would not be The separation of Iraq into Kurdistan and an Arab state a pro-American force, but it could keep order. may well occur in the next decade. In the short term, however, a breakup is highly undesirable. Unresolved The central government should have relatively few territorial issues between Kurds and Arabs could mean a powers in an Iraqi confederation; foreign affairs, curren- bloody fight, notably over the ethnically mixed city of cy, and customs are the obvious ones. In addition, certain . Turkey, long fearful that an independent central government ministries would have an important Kurdistan in Iraq could reignite separatism among its role in fostering cooperation among the three states. The own Kurds, would vehemently oppose Iraq's breakup. oil ministry; for example, would have an essential role in Even if it didn't invade, Turkey could make life miserable managing a pipeline system that crosses all three states for an independent Kurdistan. Iran and Syria, also home and allocating exports within Iraq's Organization of the to millions of Kurds, likewise oppose Kurdish indepen- Petroleum Exporting Companies quota. The Water dence. Resources Ministry would need to coordinate water use to ensure fair allocation among all regions. Because Kurdistan can neither be brought back under Baghdad's control nor become fully independent, a loose A confederation is the easiest political system to imple- confederation becomes the only plausible political settle- ment in Iraq because it reflects the reality on the ground. ment to keep Arabs and Kurds together in Iraq. Arabs are, While some will argue that it is a formula for the coun- of course, divided between Sunnis and Shia. If there is a try's breakup, it may actually foster greater cooperation single Arab entity, the Shia will dominate, fueling resent- among Iraq's states. Freed from fear of Baghdad domina- ment among Sunnis. Further, because politics in both tion, the three states may see practical reasons for coope- communities has a predominantly religious character, the ration. schism between the two branches of Islam will become more pronounced. Under these circumstances, it makes Besides, there is no realistic alternative. Prime Minister sense for each confessional community to govern itself in Iyad Allawi is, as one Iraqi described him to me, the its own state. Baghdad, home to all three communities, mayor of Baghdad's "Green Zone." There is no practical could become its own unit, like Brussels in Belgium. way to extend the central government's authority into Kurdistan or to alter the de facto arrangements in the In a confederation, each of the three Iraqi states (and south. The central government may have to take over the Baghdad) would have its own government and parlia- Sunni Triangle if the insurgency continues in its present ment. The state, not the central government, should be virulent form, but it is far from clear as to whether it can sovereign in almost all competencies, including religion, actually do so even with U.s. military support. education, police, budget, and local economy. Each Iraqi

~\ state should own and manage its own petroleum and Negotiating a confederation would require the same level water resources. Without controlling the principal source of diplomatic engagement that President Bill Clinton and of revenue, the Iraqi states cannot become fully self- Richard Holbrooke brought to ending the Bosnia war governing. All of Iraq's regions have some oil, but by far (and, if he really wanted to be bipartisan, President Bush the largest fields are in the south and under Kirkuk. As in could ask Holbrooke to broker a confederation deal). At Canada, the well-endowed Iraqi states would have to the start, the Shia would need to be convinced that their share some of their oil wealth with other regions. electoral majority does not mean that they can impose their will on all of Iraq. This would be difficult when the Each Iraqi state should control its own military, security most influential Shia leader, al-Sistani, refuses to meet

13 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti with U.S. officials. If boycotts and violence reduce voting within Mosul -- nor, it appears, within any other Sunni in the Sunni Triangle, U.S. negotiators may not find Sunni Triangle city -- to take on the insurgency. Arab interlocutors who can actually deliver their region in a deal. A second set of elections may be needed in the In an optimistic scenario, elections in the Sunni Triangle Sunni Triangle if the insurgency there can be contained. for the central Iraq state government would produce The Kurds may have to compromise on territorial issues, moderate leaders with real power. Even if this doesn't including their claim to Kirkuk. The Kurdish leaders, who happen, though, the United States could train Sunni Arab have been working below the U.S. radar to return Kurds forces associated with more moderate leaders in hopes to the homes from which Hussein expelled them as part of that they -- perhaps with help from the Kurdistan and sou- his forced "Arabization" program, assert that Kirkuk is thern security forces -- could contain, if not fully defeat, their Jerusalem and a nonnegotiable part of Kurdistan. the insurgency.

In 2004, the United States fought two insurgencies: the The United States has no military solution to the Sunni Shia insurgency of al-Sadr, which extended from Arab insurgency. Air strikes into urban areas may kill Baghdad's Shia slums to Basra, and the ongoing insurgen- insurgents and terrorists, but they also kill civilians in cy in the Sunni Triangle. In spite of Bush administration whose midst the enemy operates. From the insurgent attempts to dismiss his importance, al-Sadr has real sup- perspective such collateral damage is desirable, as it port among the Shia. Not only was he able to mobilize his makes new enemies for the Americans. Further, none of Mahdi Army in most Shia cities, U.S. government-sponso- the Iraqis involved in intelligence activities with whom I red polls show he is one of the most popular politicians in spoke thinks that the United States has good enough intel- Iraq. His popularity is directly related to the Bush admi- ligence to know reliably that a proposed target really nistration's failure to spend reconstruction money and belongs to the insurgents and terrorists. thereby make a material difference in the lives of Iraq's Shia. Still, the United States cannot simply withdraw from Iraq. Leaving central Iraq in the hands of the insurgents is too But the Shia insurgency can be fixed. Al-Sadr's popularity risky, as the area could become what Afghanistan was gives him an incentive to enter the electoral process, and under the Taliban: a base from which terrorists plot attacks he seems inclined to do so. Moderate Shia leaders were on the United States. Rather than withdraw from Iraq as a reluctant to take al-Sadr on when the contest was between whole, the United States could redeploy some troops to him and the American occupiers; now, they will not allow bases in Kurdistan. Having thrown in their lot with him such leeway in a challenge to their own state. And al- America, the Kurdish leaders are desperate for the securi- Sadr himself has been unwilling to take on the more senior ty that would come with permanent U.s. bases in their ter- Shia religious establishment directly. A self-governing ritory. Shia area, combined with meaningful spending of recons- truction funds, should solve the al-Sadr problem. From Kurdistan, the United States could organize training of the Shia, Sunni, and Kurdish security forces, without The Sunni Triangle insurgency is far harder to end. Even the provocation of having large numbers of American sol- after a year of escalating warfare, neither the U.S. military diers on Arab land. The United States could also be poised nor the Iraqi interim government seems to have a clear to intervene in the Sunni Triangle should extremists or ter- idea about the enemy. During an October visit to northern rorists get the upper hand. Iraq, I gained some insight into the situation in Mosul. Iraq's third largest city, Mosul is fast becoming a bigger Getting the politics right would enable the United States version of . to address the security challenge. It is essential that this be accompanied by rapid measures to improve the lives of Kidnappings, car bombings, beheadings, and assassina- ordinary Iraqis. Stunningly, the Bush administration has tions are increasingly common, with the targets being the spent only a small fraction of the $18.4billion appropria- U.S. occupation forces, the representatives of the Iraqi ted for reconstruction. A full year after the funding beca- interim government, and ethnic Kurds who inhabit the me available, a little more than $1.5billion had been spent. east side of the city. The insurgents include Arab nationa- Further, because of contractor overhead, security, and lists, ex-army officers, and Sunni fundamentalists. The negotiated profit, just 27 cents of every dollar appropria- insurgents have created a de facto administration in Arab ted actually benefits Iraqis. west Mosul, collecting "taxes" and imposing a rough justi- ce. With the death penalty meted out for even relatively This system should be scrapped in favor of direct grants to minor offenses (prostitution, a doctor ignoring a warning the new state governments and to local governments. to lower his fees), there are shades of the Taliban. Regional governments and contractors in Iraq have much lower costs and can be much more efficient in spending The police and, according to some Iraqis, the U.S.-appoin- reconstruction money than U.S. contractors. In the fiscal ted police chief cooperate with insurgents. They help set year from mid-2003 to mid-2004, the Kurdistan Regional up kidnappings and roadside bombings by alerting insur- Government received a block grant equal to 6 percent of gents when a kidnapping target, or U.S. convoy, rolls by a Iraq's total budget -- less than one-half of the per capita police checkpoint. And they look the other way when amount that was allocated to other Iraqis. The Kurds spent armed insurgents pass through the checkpoints. It is the money so efficiently that there is actually a labor shor- impossible to know how much this local cooperation with tage in Sulaimaniya, the region's second-largest city, and the insurgents comes from anti-American sentiment and close to full employment elsewhere. A visitor to Kurdistan how much from fear. There is, however, no critical mass sees activity everywhere -- from the building of new roads

14 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti and airports to construction of public buildings -- that where nine out of 10 active-duty Army divisions are in contrasts with the lack of activity and 60-plus-percent Iraq or Afghanistan (or preparing to go). Iraq was all- unemployment rate in Arab Iraq. Making block grants consuming. brings with it the risk of corruption and theft, but it is hard to imagine that this would consume the same 73- U.S. foreign policy should return to basics. We need to percent share that now goes to U.S. contractors -- some focus resources on the main threat, which is the danger of whom are at the center of scandals involving over- that hostile states linked (at least in the recent past) to charging and other abuses. terrorism will acquire nuclear weapons (Iran, North Korea), or that states without adequate controls With a credible political, security, and economic plan, (Pakistan) will share them. Also, President Bush should President Bush should convene a summit to ask allies for abandon his nonchalant attitude toward Osama bin help. More troops will not be forthcoming, but nor will Laden's whereabouts. Not only is there the matter of jus- they be needed. Any workable political plan would tice for the murder of nearly 3,000 of our countrymen, involve turning over security in northern and southern there is the commonsense point that, if bin Laden can Iraq to the Kurdistan and Shia governments, respective- send a video to AI-]azeera, he can still coordinate terro- ly.Nor should the United States want to stay long in the rist attacks. Sunni Triangle. But other countries can contribute to trai- ning of the various local security forces. In Arab Iraq, a Finally, Bush might reconsider his attitude toward the non-American face on these activities could be a distinct United Nations. It is, of course, an imperfect institution advantage. reflecting a world with more than 190 disparate coun- tries and thousands of transnational actors. But, as Bush George W. Bush has been the most radical U.S. president found out, the UN can do things that the United States in foreign affairs since Woodrow Wilson. Bush has arti- cannot. Bush needed the United Nations to design and culated a new doctrine of preemption, preferred a "coa- oversee an election system in Iraq and Afghanistan pro- lition of the willing" to traditional alliances, and exhibi- viding an impartiality and competence that the United ted contempt for the United Nations and a disregard for States does not have (not surprisingly, the rest of the internationallaw. world is not impressed with how the United States conducts its elections). The UN has unique expertise in Most ambitious of all, he has established a national goal the hardest of all international undertakings: helping of transforming the Arab world into a Western-style rebuild societies after conflicts. One need only compare democracy and is willing to commit the U.s. military to the United Nations' record in places like East Timor and achieving it. (For the president and his neoconservative Kosovo with how the Bush administration has managed advisers, the dream of a democratic Middle East was, I the occupation in Iraq. I served in the UN mission in East think, a far more important reason for the Iraq War than Timor, and at least half the staff fielded by the United concerns over weapons of mass destruction.) Liberals, Nations was competent. who believe in internationallaw and the United Nations, oppose Bush's agenda on philosophical grounds. But it The provisions of the UN Charter on the use of force should be reversed for practical, and not just philoso- turn out not only to be a legal nicety but also a critical phical, reasons. The Bush agenda makes for a poor natio- step to success. Thanks to a UN resolution (1441)combi- nal-security strategy that has left our country weaker ned with a U.S. military deployment to the region, and more vulnerable. Saddam Hussein readmitted UN inspectors who were on the verge of discovering that Iraq no longer had wea- National-security strategy is about prioritizing, but Bush pons of mass destruction. Had Bush stopped there, his has never prioritized. He's acted as if he has unlimited Iraq policy would have been seen as a brilliant example resources, and he's never considered the possibility that of coercive diplomacy, and he would likely have coasted his chosen strategies might not work. The Bush preemp- to a second term. tion doctrine does not distinguish between imminent and distant threats. So while Bush focused on the distant But Bush is nothing if not stubborn. He is committed to threat posed by Iraq's nonexistent weapons of mass des- "victory,"which his administration has defined as a uni- truction, the global nuclear nonproliferation regime tary and democratic Iraq. So defined, victory is unattai- began to unravel. North Korea denounced the 1968 nable (as well as undesirable). Iraq's elections almost cer- Nuclear Nonproliferation Treaty (NPT), expelled tainly will provide a dose of reality that even this presi- International Atomic Energy Agency inspectors, and dent cannot ignore. Let us hope that Bush can turn his took plutonium previously under safeguards and claims focus to the most serious threats to American security. In to have made six nuclear weapons. Iran has enriched order to be able to do so, however, he will have to get out uranium and seems intent on developing nuclear wea- of Iraq quickly and with a modicum of honor. This is pons. In 1994,President Clinton threatened war to force possible only through a negotiated confederation. North Korea to enter into an agreement to freeze its nuclear weapons. But when North Korea cheated on that Peter W. Galbraith, the first U.S. ambassador to Croatia, agreement, the Bush administration talked loudly -- pro- is the Senior Diplomatic Fellow at the Center for Arms voking North Korea to pull out of the NPT -- and did Control and Non-Proliferation. As a staff member for the nothing. Senate Foreign Relations Committee in the 1980s, he uncovered and documented Saddam Hussein's "al- The Iraq invasion was meant to intimidate North Korea Anfal" campaign against Iraq's Kurds. and Iran into giving up their nuclear programs. Bush did not consider how these countries would see a situation

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Referendum and the basic law of Kurdish State KurdishMedia.com By Dr Munther Al-Fadhal 2 December 2004

Is there any lawful basis to establish a Kurdish state in to over 5000 years. Their land called Kurdistan is the Kurdistan? Is the pubic referendum for Kurds a betrayal inhabited area of the Kurdish nation. The old name of the of Iraq or is it a peaceful and legal expression for the Kurds are Midiyon in old books like the Old Testament, rights of Kurds to decide their destiny? Can the Arabic demonstrating that the existence of the Kurds on their mindset respect the culture of difference if it cannot res- land in west Iran and south Turkey up to Sinjar and pect the rights of others? Why is a one-sided thinking Himrin mountains are fixed historically and proving that expressed without any consideration for the rights of their existence in mountainous land came before their others even if he is a partner at home, history and desti- current neighbors and occupiers. ny? This area was divided after First World War when the These aforementioned questions are continuously at the Kurdish nation was subsumed into small parts and for- forefront of my mind in hope of reaching a better way to ced to reside in Northern Iraq, Western Iran, obtain peaceful co-existence between the various ethnic Southeastern Turkey, and some parts of Syria in addition groups and religions. In the desire of creating a new Iraq creating a large Kurdish Diaspora where many Kurds that is away from the policies of fanaticism and repres- immigrated to Jordan and Lebanon and other countries sion and in a federation based on peaceful civilized in search for security and peace. conversation and respect for human rights and the rule of law with view to consolidating the culture of differen- It is important to attract the attention to the fact that ce. Kurdish Failies are part of the Kurdish nation, whereas many historians refer to them as the remnants of Hundred thousand of Kurdish people rally in Kurdistan Ilamiyeen and Kuteen in middle and south Iraq and all over the world in a peaceful way to express their (Mandily, Badra, Jasan, Khanakhin, Zirbatya, Kirkuk, desire for referendum under the supervision of the UN to Baghdad) and other Iraqi cities beside other Iranian ascertain the real desire of the Kurdish people for their cities. Kurdish Failly tribes lived in Khozestan and in east future existence and in shaping their livelihoods. This is Iraq particularly east of the Tigris River, in one orthe a natural and lawful right guaranteed by the fundamen- oldest historical areas in Iraq and with the oldest establi- tals of internationallaw and in the universal declaration shed legislations. In addition, the Kurds are one of the of human rights and the international treaties attached ancient people that settled in these areas, some of them with it. followed Yezidi or Jewish faiths, some followed the Christian religion and most of them are Moslems. This The matter, which attracts attention, is the criticism labe- religious variation is a clear evidence for the historical led on the Kurds by Iraqi politicians and various media and ancient existence of the Kurds in this region. outlets for the peaceful expression of their rights. Some have gone as far as to accuse the Kurds of national In turn, if Kurdish people are one of the ancient nations, betrayal and state seeking. then they have a distinct right to seek freedom, peace and practice human rights like countless other nations who For the purpose of placing light on this subject, we will have used these rightsthat are acknowledged by reli- try to analyse the origin of the Kurds and explain how gions, customs, nationallaws, internationallaw and the the aforementioned referendum is their legal right to universal declaration for human rights and in the char- decide their destiny and national matters to form a bases ters attached with it. These are the same rights that have for civil conversation, respect for other nationalities, been taking away from them without justifications. This multi-cultural understanding, away from a climate of stand obliged them to protect their existence and their accusing others ofbetrayal when their ideas contradict or rights with force. This is a traditional way for free people does not coordinate with one another. to protect their identity and nationality.

The importance of this matter arises from the necessity to The right of deciding their own destiny generally respect the freedom of speech and leave fanatics and includes two sides: national chauvinism and move away from an Arabic nationalistic attitude based on delusive slogans that First: The right of choosing a brotherly unity in a single bring to us more calamities and imaginary victories, like state, in other words the right of a co-existence via a satis- -' the slogans of liberating AI-Qudus through Baghdad. factory agreement. In this agreement duties and rights The most dangerous element which faces the democratic are written in constitution and law. This is exactly the forces, formed on values of love, peace and moderation choice of Kurdish people in Kurdistan, reaffirmed for is facing a fanatical religious dictatorship from the forces example by the decision of the Kurdistan council in4 th of political Islam because they share the same narrow of October 1992to seek federalism as a method of gover- way of thinking and restricting others way of life. nance in Iraq. This concept was later emphasized in the law of administrating the state for the transitional period, Who are Kurdish people? occurring in the fourth item as follows:

Kurdish people are part of a nation divided between (The kind of regime in Iraq is republic, federal, democra- numerous countries. The history of the Kurds dates back tic, multipolitic, dividing authorities between united

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Government and regional government and governates policy of pacification policy to deal with the Kurdish and local administrations. The united regime based on existence. These crimes are clearly evident and amount to Geographical and historical facts separating between crime against humanity, which has long been prohibited authorities and it is not based origin, rote, nationality, by international agreements and international law. An religion etc...) This principle was again emphasized in the instance of this persecution resulted in mass immigration decision of the Security Council through resolution No. for the Kurdish people in 1991 when the former regime 1546in2004 . unleashed torment and revenge for the Kurdish rebellion in the spring of that year. After mass suffering in this per- Second: Separation and establishing of an independent iod, the Security Council finally issued resolution No. entity, like the establishment of an independent state like 688in April 1991 5 to protect Kurds and setup a safe Eastern Timor and the right of the Palestinians to state- haven. The Kurdish struggle started on peaceful grounds hood. This is reflected in nations who chose to establish in Iraq but they were soon left with no choice but to assu- such states via a referendum in the past and under the me an armed struggle to protect their existence in accor- supervision of UN envoys, which is a key component for dance to the decisions of the United Nations which reco- people to decide their destiny according to international gnized openly the legal armed struggle for dominated law and international accord. None of these treaties or peoples in its decision 2955 in12 th Dec. 1972 and in17 th nations, who benefited from these treaties, were accused of December in1976 . Kurdish people posses all the ele- of betrayal but to the contrary many of nations who ments that are a perquisite for any sovereign nation. sought statehood and suffered from injustice and perse- These elements are necessary to activate the principle of cution were supported in their desire. This should apply state-hood and the right to decide ones own destiny and to all nations but especially when it comes from a people include: Kurdish language, Kurdish culture, distinct his- who have a long history in free movement and heritage. tory and identity and sharing a specific area with its geo- Instead of practicing this default right, the Kurds have graphical, historical and lawful borders. sacrificed hundred thousands of lives for the cause of freedom and protecting the right of living and existence. They have been attached to the Iraqi state after the First World War without their consensus and acceptance. Now, comes the key question, is there any lawful basis Without a referendum their forced union with Iraq is ille- for Kurds to choose the second solution? That is to esta- gal, this is emboldened by an old Romanian principle blish a Kurdish state if shared living based on national which states that what is built on illegal is already illegal, unity impossible? Based on the aforementioned points, is so the followed Iraqi governments did not keep its com- the choice of establishing an independent state a motion mitments towards Kurdish people upon its formation. of treason or practicing a lawful right? 2. Area: Kurds have lived in an area called Kurdistan for Are the Kurds a people without a state or a nation thousands of years and were only later divided according without state? to Sykes-Picot agreement of1916 . Kurdish people settled in these areas without ever forfeiting their legitimate and There is no doubt, that people, area, political system and lawful rights which includes the right of self-determina- legal government are the bases for any state. In addition, tion and plebiscite as dictated by international treaties all nations have international law and article No.7 / and Woodrow Wilson'sl4 -points. lfrom the International Charter for cultural and political rights attached to the universal announcement for the This area has its fixed geographical, historical, and legal year1948 . Clearly, the legal basis to establishing a borders, which is emphasized in the law of administra- Kurdishis state is represented in two points: ting the state for the transitional period in Iraq (item53 ). Crucially, the city of Kirkuk is part of these borders. First - The Basis for a Kurdish State. The lawful position for Kirkuk city 1- People: The Kurds have known to inhabit the lands of Kurdistan for thousands of years, where they are mentio- We believe that the historical, geographical, social, cultu- ned in the Old Testament under the name of Medies pro- ral and economical position and of Kirkuk city demons- ving the Kurds ancestral heritage that's also incorporates trates without any doubt that Kirkuk is an Kurdistani city a large landmass that was only later distributed and divi- and straddles at heart of the Kurdish region. The popula- ded by the Allies. This division up to the present day is tion of Kirkuk and its countryside is predominantly contrary to their desire. Kurdish people in Iraq are still Kurdish. Although, there also resides other nationalities without a state even though the Sefer agreement in 1920 like Arab, Turkmen, and Assyrian, the majority of the dictated the right of the Kurdish people to an indepen- population is Kurdish and this is backed by a population dent state. This agreement was superseded by the Losan census in 1957 and also in the evidence of Kurdish graves agreement in 1932 without any justification and Kurds which were deformed or destroyed by the Baathist then faced international crimes from various regimes government especially after the claim by Mullah Mustafa especially under Saddam's regime. It reached to an ugly AI-Barzani that the cemeteries of the city prove that average even surpassing other widely condemned dicta- Kirkuk is part of Kurdistan. These events happened in torial regimes. the' negotiations between Mullah Mustafa and govern- ment delegation in1970, which set precedence for subse- One of these crimes was attacking the city of Halabcha quent regimes including the AI-Baath to adopt an aggres- with chemical weapons and bringing despair to thou- sive stance against the Kurds and other nationalities to sands of people resulting in mass graves, the destruction purify Kirkuk of Kurds and thus dominate natural weal- of villages and the planting of millions of mines using a th of the city. All these policies have affected the social

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texture, compound, infrastructures and geographical Second - the basic law driven from the concept of the borders. This aggressive policy adopted by the ruling right of the people to choose their destiny. This principle authorities even reached the already dead, by deforming of this law highlights the democratic and lawful solution and destroying graves and burying Arabs in Kirkuk and to civil and social issues, which L'1turn have become writ- inhabiting tens of thousands of Palestinians in Kirkuk ten in internallaw and accord as demonstrated in subse- besides changing the names of the districts and Kurdish quent sections. areas into Arabic or fanatic Baathist names like (AI-Baath, AI-Nakhwa, Al-Amal Al-Shaaby, AI-Qadisya, Amal- 1. The UN charter dictates from the second item of the Maarik, Saddam, Summod etc...). first material that (flourishing friendship relations bet- ween nations on the base of respecting the principle of According to the census of1957 , the percentage of Kurds equalizing in rights among peoples and all peoples have in Kirkuk was48 ,3%. This account was agreed upon in the right to decide their destiny). the Athar deceleration of 1970but seven years later the percentage of Kurds decreased and the 1977account sho- 2. First item 1 from international convention concerning wed that they were37 ,33% of the population due to civil and political rights for the year 1966dictates that all Arabisation policies. The percentages of the Turkmen people have the right to decide their destiny. According population were recorded as 21 ,5% but then became16 to this right people are then free to decide their political ,3% in the 1977 count. With these facts in mind, Dr. Hasan center and free to seek the ways to achieve its economi- AI-Chalabi paid reference to federalism and the Kurdish cal, social and cultural development. 3. Second item from claim to Kirkuk: "Concerning Kurdish area, appears what the declaration of granting independence for countries is called Kirkuk complex, the question was if Kirkuk was and peoples dominated according to the decision of the inside the Kurdistan area or not? From historical, actual, UN General Assembly through resolution No. 1514D 155 and population facts, Kirkuk consists of Kurds (majority) in14 th of Dec.1960 which dictated that all people have Turkmen, then Arab so absolutely we can say that Kirkuk the right to decide their destiny. is part of Kurdistan in federal union or other way." 4. This was emphasized in the declaration of internatio- We should also recall the brave stance of Mullah Mustafa nallaw which reaffirmed this principle in 1970 in accor- AI-Barzani during negotiations of 1970 to the govern- dance with Resolution No. 2625 of25 th of Oct. 1970 and ment delegation concerning Kirkuk, "Kirkuk is part of also 8 item of the Helsinki convention of 1975 and also Kurdistan and if the count shows that the majority of the Algeria declaration of 1976amongst others. population are not Kurds, I will not confess that because I can not bear the responsibility of letting down Kirkuk in 5. For the Kurds to practice the aforementioned prin- front of Kurds". Also we have to mention that many of ciples and establish a Kurdish state, the UN should pro- Arab and Kurd judges consider Kirkuk as part of vide supervision on the proposed Referendum for the Kurdistan. Kurdish people in Kurdistan, so that the UN can be infor- med about their choice of destiny. As the nationallaw in 3. Political regime: Kurds in Iraq have an elected and legi- Iraq and internationallaw allow the people of Kurdistan timate government, which is recognized by (item53 ) to establish a state, this should form the basic law for the from the law of administrating the state for the transitio- right of the Kurds to decide the fate of their lands. nal period. This means that there is political and demo- cratically elected regime that is administrating Kurdistan On the other hand, the basis of internationallaw and the according to law. In Kurdistan there has been elected par- law of administrating the state for the transitional period liament with its own constitution and numerous institu- cannot permit living by force but only living in a free and tions since 1992 that was charged with governing democratic society. Kurdish affairs. Finally, based on this the Kurds in Iraq may decide to live Although the Kurds enjoyed political independence, they inside a unity state based on equality or seek indepen- chose in 1992 for a federal solution to the Iraqi issue. In dence and establish a Kurdish state associated to conven- addition to this, there are many countries who deal with tion in a con-federal form with the state or Arabic states. the government in Kurdistan and the administration Either way they cannot be held to charges of betrayal for receive guests and politicalleaders of many governments expressing a legal right. in a separate way from the central government. www.alfadhal.net

Leader warns Kurds must be allowed to re-establish majority in Kirkuk Chicago Tribune by Kirsten Schamberg 9 December 2004

IRBIL / The head of the Kurdish Democratic Party, long wed to re-establish their ethnic majority in the strategic one of the staunchest advocates for going forward with city of Kirkuk. The Kurds, an estimated 4 million people, Iraq's January elections, said Thursday that he would be would be the second of the countries' three major ethnic forced to reconsider his position if Kurds were not allo- groups to raise objections to the elections. Minority Sunni

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Muslims already have threatened a boycott, arguing that mous, with American and British air patrols protecting continued violence in key Sunni cities like Fallujah, the territory. In the last war, Kurds provided key intelli- and Samarra will prevent their voters from going gence to American military commanders on the ground. to the polls. "It has been the Kurds who fought side by side with you. Massoud Barzani, the populist leader of the semi-inde- It has been the Kurds who died with you. It has been the pendent territory known as Kurdistan, delivered the war- Kurds whose blood flowed with yours," Barzani said, ning to American military commanders during a lunch at suggesting that he believed the United States could use his sprawling compound in the rugged foothills overloo- some of its influence to help a longtime ally. king Irbil. "We will defend the rights of our people," Barzani said. But Miles, speaking outside Thursday's meeting, said his orders are to ensure that U.S. troops do not appear to be Slowly and deliberately, Barzani laid out his position: influencing the election in any way. He has spent an Residents of Kirkuk would vote only in a national elec- increasing amount of time in recent weeks focusing on tion. Scheduled elections to determine leaders of the city training Iraqi National Guard battalions and the Kirkuk and surrounding province would have to be put on hold police so that local forces will be the ones to secure pol- until Saddam Hussein's "Arabization" of the region was ling places. reversed, restoring Kirkuk to a Kurdish majority and ous- ting the tens of thousands of Arabs who were brought to "There is nothing that would be worse than to have resettle the region in the 1970s and '80s. American soldiers standing outside polling sites," he said.

"If this is not done," he said, "that might oblige the Kurds. Miles, who commands the 2nd Brigade of the 25th to take a different position regarding the election." Infantry Division, has been in Kirkuk for nearly a year. In that time, he has come to see the disparate perspectives of Barzani did not explain what re-evaluating the Kurdish all the citizens of Kirkuk, a city that now is nearly equal position on elections might entail. But the options are parts Kurdish, Arab and Turkomen, with a healthy popu- myriad, and most are troubling for the new Iraqi govern- lation of Assyrian Christians as well. "None of it is as ment and the United States, both of which want elections simple as the Kurds would like it to be," Miles said. "To held as scheduled on Jan. 30. Kurds in Kirkuk could boy- kick out the Arabs and send them back to where they cott the elections; Kurds in Kirkuk could vote for only came from some 30 years ago is going to create yet ano- national leaders and not provincial ones; Kurds nationwi- ther chain of displaced persons. To redraw borders in this de could refuse. to participate in the election because of province means to redraw the borders of the surrounding the issue. provinces. "It is very complex, but I truly believe that if we can somehow get this right in Kirkuk we can get it Speaking through an interpreter, Barzani told the right in all of Iraq," he concluded. "The city is a micro- American commanders, "Weare ready to take great risks. cosm of the nation as a whole." Wewill risk everything we have in Kurdistan. But we will not accept the Arabization of Kirkuk." Clouding the Kirkuk situation is the interim constitution Thursday's meeting had begun with the customary nice- that was implemented in March to guide the interim ties - hugs and handshakes, small talk and declarations of government until elections could be held. Article 58 states friendship - after two American helicopters crested the that the transitional government "shall act expeditiously Kurdish mountaintops and touched down on Barzani's to take measures to remedy the injustice caused by the private twin helipads. But within 20 minutes, Barzani's previous regime's practices in altering the demographic statements indicated possible road bumps ahead. character of certain regions, including Kirkuk."

Kirkuk, about 150 miles north of Baghdad and about 60 Article 58 goes on to assert that residents displaced by miles south of Irbil, is at the heart of Kurdish national practices like Arabization will either be given back their identity. The city and province were once predominantly. homes and property or compensated for them; that indi- Kurdish until Saddam's regime recognized the potential viduals who were moved to new regions under Saddam of the region's oil fields and farmlands. Over two should be resettled back in their original homes, and that decades, the regime razed thousands of Kurdish villages the new government should seek to restore altered pro- in the province, the rubble of which can still be seen from vincial borders. "The unfortunate thing is that the TAL the air today. (interim constitution) did not give us a timeline," Miles told Barzani on Thursday. Tense moments aside, Barzani, On Thursday afternoon, Col. Lloyd Miles, the top a jovial man dressed in traditional Kurdish clothes, patted American commander in charge of Kirkuk province, Miles on the arm and motioned for him to eat lunch at the reminded Barzani that all decisions about the elections end of their conversation. It was an elaborate feast of must come from the interim government in Baghdad. lamb, chicken and fish, Kurdish salads and soups, rice U.s. officials and military commanders could not influen- and breads. ce the situation, Miles insisted. As they began to make their way to the dining room, But Barzani dismissed such protests. He reminded the Miles told his host, "The Kurds have been very good colonel that the Kurds' loyalty to America dated to 1991, friends to us." Not missing a beat, Barzani looked at his when Kurds rose up against Saddam after the Persian guest with a smile. "In that case, sir, don't let your friends Gulf war. Since then, Kurdistan has been largely autono- down," he said.

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en couverture • Programme • Ciran développe depuis longtemps d'un programme nucléaire cMI, en particulier avec Objectif Iran - l'aide de la Russie. Mals en 2002, Le 15 novembre dernier, l'Iran a accepté de suspendre ses la révélation activités d'enrichissement d'uranium. Cet accord conclu de l'existence avec les Européens lui permet d'échapper aux sanctions d'un site expérimentai de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Mais d'enrichissement les soupçons sur son programme nucléaire militaire d'uranium à Natanz existent toujours, et Washington semble toujours décidé et de la construction à chercher l'épreuve de force. Une grande enquête de d'un réacteur The Atlantic Monthly montre pourtant qu'une guerre à Arak, qui pourrait contre l'Iran ne résoudrait rien. produire assez ... Sur les murs de Téhéran, le Guide suprême Ali Khamenei. de plutonium pour fabriquer une bombe atomique par an, a fait soupçonner l'existence d'un programme militaire. Depuis, l'Agence Internationale de l'énergie atomique (AlEA) dénonce le secret qui entoure certaines activités du régime Iranien. - Les Occidentaux suspectent IRAK la construction d'un site secret , )' à Ispahan, , où est déjà produit de l'hexafluorure d'uranium, nécessaire aux usines (;) d'enrichissement 0<, ARABIE SAOUDITE ~<1" d'uranium, et "AlEA s'Intéresse de près ~ Site d'extraction du inine~!li,d'uranium au sites de Partchlne -.!I Unité de production ou de t~ltèment intégrée et Lavlzan Il. à la chaîne nucléaire " ~ Centre de recherche ou laboratoire-:' ," " (nucléaire civil, paramilitaire ou m~tai~~j '~

t Unité de fabrication de missiles ' t 500 km

• POSITION • Menaces ou Il sera dénoncé , John Bolton, au Conseil de "P ,,, ' " sous-secrétaire ersonne n arretera notre programme sécurité de l'ONU, au Désarmement prémlce américain, Téhéran ne ,renoncera Jamais à son droit faciliter aux observateurs de l'AlEA l'accès à tous à une Intervention participait d'accéder cette technologie, affirme les sites qu'ils souhaiteraient visiter. En' échange, militaire", à récemment l'Iran a obtenu que le dossier ne soit pas déféré (D'après L'Espresso, - le grand quotidien Iranien, à un colloque devant le Conseil de sécurité des Nations unies et Rome), de la fondation e bras de fer qui oppose depuis deux ans l'Iran a évité d'éventuelles sanctions internationales. LIberai à Venise. à l'Europe et aux Etats-Unis sur le dossier L'Iran espère ainsi empêcher les Américains d'y -II a clairement L nucléaire est entré dans une nouvelle phase depuis faire continuellement référence comme un instru- posé un ultimatum: , ment de pression à son encontre. Du point de vue "Ou l'Iran accepte que les responsables iraniens ont accepté la réso- 'des dirigeants iraniens, la décision de suspendre le désarmement lution du conseil de l'Agence internationale de les activités nucléaires a été prise dans des condi- nucléaire, l'énergie atomique (AlEA). Selon cette résolution, sa dernière chance, l'Iran a l'obligation de suspendre ses activités tions d'urgence et sous le poids d'obligations inter- nucléaires et, en témoignage de sa bonne foi, de nationales comme-la seule mesure permettant

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d'écarter les menaces [américaines] sur le pays. et de développementd'une dizaine de pays en voie de mettre fin à la progression de son programme. L'Iran, interlocuteur "non consentant" des récents de développement. Le soutien ferme apporté par En outre, les besoins économiques du monde exi- pourparlers, même s'il a accepté les termes de la le Mouvement des pays non alignés aux positions gent que. l'Iran, en tant que grand producteur de ré'solution, cherchera dans l'avenir à faire valoir iraniennes dans les discussions de ces deux der- pétrole, continue à répondre à la demande gran- son droit d'accéder à une technologie nucléaire nières années est une claire manifestation de cette dissante qui lui est adressée. En utilisant l'énergie à des fins pacifiques. Cette position est très lar- tendance internationale dont l'Iran serait à terme nucléaire pour ses besoins internes, ce pays pourra , gement partagée 'dans tout le pays, et ni les res- le bénéficiaire.En pratique,la nucléarisationde l'Iran continuer à assurer le flux pétrolier vers les mar- ponsables ni le peuple ne sont prêts à abandon- est également une nécessité indéniable. La maî-' chés extérieurs. Hamshahrl (extraits),Téhéran ner ce principe. Cette orientation fait désormais trise technique du nucléaire que 1.'lranpossède partie intégrante des programmes d~ renouveau aujourd'hui empêche tout acteur inteme ou externe

SCEPTICISME Une menace bien commode pour Israël tous ces:-pal's sont également des L'Iran serait-II plus dangereux Mais ceuxqui devraientêtre a priori forcément opposée au régime en alliés d'is'raël et lui achètent sa que le Pakistan et l'Inde, les plus satisfaits de l'existence place. Les réformistes ne sont pas haute technologie. Il est encore qui détiennent déjà l'arme de la menace iranienne s'abs- moins nationalistes que les con- plus intéressant de relever que nucléaire? se demande tiennent de le crier sur les toits. servateurs, et le régime iranien est cela fait des années que l'Iran ne le quotidien Israélien Hs'Aretz. L'Arabie Saoudite, les Etats du assoiffé de légitimité interne et Golfe, l'IrC!ket l'Egypte n'espèrent externe. Quelqu'un peut-il sérieu: semble pas gêné de faire du com- ne vieille tradition israélienne pas moins ardemment que les sement nous dire quel pays est le merce avec des alliés d'Israël. Uveut que, lorsque pointe1:heu- Etats-Unis et Israël voir les dé- plus dangereux? L'Iran? Le Pakis- Sans compter que l'Iran envisage re des discussions budgétaires, marches diplomatiques aboutir, tan, qui menace l'Inde de ses de renouer ses relations diplo- Tsahal agite en guise d'épouvan- à tout le moins, à un gel du pro- armes nucléaires? L'Inde, qui matiques avec l'Egypte, des rela- tions rompues à la suite des taille nom de l'ayatollah Ali Kha- gramme iranien d'enrichissement menace le Pakistan de ses armes accords [israélo-égyptiens] de menei, le guide spirituel iranien de ruranium. Cela parceque la der- nucléaires? Ou la Corée du Nord, Camp David (1978). [considéré comme un dur du ré- nière chose dont veulent les Etats avec qui les Etats-Unis sont dis- L'Iran n'est pas le pays isolé dont gime de Téhéran]. Mais Israël n'a arabes,c'est d'une nouvelleguerre posés à négoc,ler? rêvent les Etats-Unis.C'est un pays pas l'exclusivité du "facteur ira- menée par l'Occident contre un Avant qu'rsraël~9u les Etats-Unis qui entretient des relations étroites nien". Car la menace iranienne a pays ll1usulman, guerre dans n'usent de l'at:me fatale contre avec la plupart des Etats dans le quelque chose de magique. Elle a laquelle ils seraient forcés de l'Iran, ils feraient peut-être mieux monde, et le régimedes ayatollahs le pouvoir d'ouvrir le portefeuille défendre l'honneur d'un Etat de faire pression sur la Chine, la n'est pas composé de candidats américain au bénéficed'Israël. Elle musulman, chiite qui plus est ... Turquie, l'Inde et la Russie pour à l'attentat suicide. C'est un régime justifie presque tout ce que les [Les Etats arabes sont gouvernés. ' qu'ils suspendent leurs relations qui n'est certes pas heureux de Etats-Unis font au Moyen-Orient. par des sunnites.] L'Iran n'est pas économiques et commerciales et 'l'existence d'Israël et aimerait le Elle permet à l'Europe de jouer un l'Irak de 2003. C'est un Etat dont' ne parti~ipent pas directement ou voir disparaître. Mais pas all prix rôle stratégique. Et elle aide la l'écrasante majorité'de la popu- indirectement au programme nu- de sa propre disparition. Russie à retrouver son ancien sta- lation n'est pas heureuse de l'évo- cléaireiranien,civilcomme militaire. TzvlBarel,Ha'Aretz (extraits),Tel-Aviv tut de rival des Etats-Unis. lution économique, mais n'est pas Caril est intéressant de releverque

bien. En Irak, la présence des sociétés étrangères ,tant à remettre sur pied des économies détruites par de longues années dé guerre; encore moins AMBITION I était virtuelle, sinon illégale, tandis qu'en Iran les compagnies pétrolières européennes ont déployé de venger le père (George Bush senior) grâce au une activité intense. En conséquence, la prise de fils. Les campagnes militaires américaines dans Tout contrôler, contrôle de l'Iran représente un enjeu bien plus im- ces pays sont à considérer dans le cadre d'un pro- de Rabat à Islamabad portant. D'où, en bonne logique, la volonté de l'Eu- jet global visant à créer un "Moyen-Orient élargi" rope de ne pas laisser les choses évoluer com- qui irait du Maroc au Pakistan. Or l'obstacle ma- me en Irak et d'engager une bataille "détournée" jeur à ce projet était et demeure l'Iran. Peu importe L'Europe a gagné une bataille, mals les Etats- contre Washington. qu'il possède ou non l'arme atomique. Tant que Unis n'ont pas dit leur dernier mot, car leur L'Europe semble avoirgagné cette bataille. L'Agen- l'idéologie de Téhéran reste antiaméricaine, les ac- objectif est global, explique un expert russe. ce internationale de l'énergie atomique (AlEA) a tions armées contre les forces d'occupation ne confirmé que l'Iran était prêt à suspendre son pro- cesseront ni dans l'ouest de l'Afghanistan ni dans première vue, ce qui se passe a~~ur de l'lra~ gramme d'enrichissement de l'uranium; donc, la le sud chiite de l'Irak. Quant à accéder au sec- est la copie conforme de ce qUI s est passe A menace de sanctions s'éloigne. L'avenir ressemble teur pétrolier iranien, les compagnies américaines avec l'Irak. Mêmes menaces de la part de Wa- cependant à une équation à plusieurs inconnues. ne doivent pas y compter. Dès lors, si les Améri- shington, mêmes soupçons au sujet de la fa- Les accords actuels sur le programme nucléaire de cqins se montraient incapablesde prendrele contrô- brication d'armes de destruction massive, même l'Iran sont loi~ li'être les premiers du genre, et à le de l'Iran, cela signifierait que leurs campagnes mauvaise volonté à coopérer avec les commis- chaque fois Téhlflrans'est moqué des Européens. en Afghanistan et en Irak ont été inutiles. Wa- sions d'inspection internationales, et finalement Admettonscependantque, cette fois-ci,l'Iran daigne shington ne s'y résoudra jamais. Avec la décision opération militaire de la superpuissance. honorer ses engagements. Cela signifie-t-il que le prise hier [le 29 novembre] par l'AlEA, nous as- Il existe toutefois plusieu~ différences. Après problème est réglé? Il semblerait que non. Sou- sistons à ce qui n'est ni la première ni certaine- 1991, l'Irak s'est retrouvé soumis à des sanctions venons-nous de la raison qui a amené les Etats- ment la dernière empoignade d'une guerre où la internationales dans tous les domaines, qui ont Unis à intervenir en Afghanistan et en Irak, deux victoire est trop précieuse pour que les choses en entraîné un effondrement presquetotal de son éco- voisins de l'Iran. Ils n'avaient sûrement pas com- restent là. Les batailles décisives sont à venir. nomie, pendant que l'Iran se développait plutôt me intentions de se charger d'un fardeau consis- Boris Volkhonskl, Kommersant, Moscou

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ie monde ]0 DÉCEMBRE 2004

SSURÉMENT, s'il est « une valeur en hausse .LES CRITÈRES» dans tout le Kurdistan turc c'est bien celle des ~

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. . mus (taxis collectifs) circulent désormais en L'histoire qu'il relate ressemble à celle de Kaymaz, 31 ans, et son fils Ugur, Il ans, ont toute liberté. Cette partie du Kurdistan de millions d'aùtres Kurdes, poussés à l'exode été tués devant chez eux par les forces de Turquie, qui jouxte la Syrie et l'Irak,. fut lors de là destruction de leurs villages dans sécurité turques. pourtant jadis le théâtre de violents accro- les années 1990. Alors qu'il était enfant, ses Le lendemain, Temer Kocaklar, le gouver- chages entre les rebelles kurdes du' PKK et parents, pris eux aussi dans la vaste transhu- neur de Mardin, a annoncé dans un commu- l'armée régulière d'Ankara. « La voie est mance des Kurdes vers les villes turques ou niqué, repris par l'agence de presse Anato- libre, plus de barrages, plus de contrôles! se vers l'étranger, ont trouvé en bout de cour- lie, la neutralisation de « deux terroristes pré- félicite, depuis l'arrière d'un minibus, un se refuge au Danemark, parce que «vivre sumés, armés de deux.fusils d'assaut AK-47 et vieil homme coiffé de son cemadani, le cou- en étant méprisé et humilié était une réalité de deux grenades à main », qui préparaient vre-chefmasculin local. Maji/le, ily a seule- . insupportable ». « l'attaque des quartiers généraux de la poli- ment cinq ans, tu n'auFais certainement pas Aujourd'hui naturalisé danois, il travaille ce et de la gendarmerie ». Vue de Kiziltepe, pu emprunter cet itinéraire à la nuit tombée! à Copenhague dans le petit restaurant l'affaire sonne tout autrement. Militant de Dieu merci, les choses ont changé! » familial, mais revient quand même au pays longue date du Hadep (parti prokurde pré- sumé proche du PKK,selon les autorités qui travaillent à son interdiction), Ahmet Kay- maz était la cible de menaces régulières, sur- « Cette haine, si je la nourrissais en moi, tout depuis qu'il suivait le dossier déposé par des membres de sa famille devant la finiraIt par m'empoisonner, moi et tous ceux Cour européenne des droits de l'homme à la suite de l'assassinat de deux des leurs. qui m'entou rent» LEYLA ZANA « Quelques jours avant les faits, Ahmet a dit avoir vu des membres desforces de sécuri- té rôder devant chez lui, explique Cemal Que de chemin, en effet, parcouru depuis trois ou quatre mois par an pour officier Veske, proche de la victime et président du les années noires de la guerre entre le PKK .dans celui de son oncle, à Diyarbakir. . Hadep pour la région. Le soir où il a été tué, et les forces turques I Cette sombre période, « Pourquoi n'aurions-nous pas notre chaÎ- il chargeait son camion avec l'aide de son de 1984 à 1999, a entraîné la mort de 35 000 ne de télévision en kurde? n y a près de 200 jils, car le lendemain il partait à Iskenderun, personnes, l'exode de 2 millions de päysans chaînes en Turquie, où est le mal? », interro- puis en Irak. Lui et le gamin étaient en chaus- et la destruction de 3 000 villages, vidés de ge-t-il avec une pointe d'irritation. Ümit se sons, ils ont été tués à bout portant. Le petit leurs habitants, puis brO.léspar l'armée sous pose parfois la question d'un retour définitif était méconnaissable, criblé de treize prétexte d'empêcher tout soutien logistique au pays, un pas franchi récemment par quel- impacts. Ensuite, d'après les voisins qui les à la guérilla. Depuis la capture, en ,ques villageois des environs de Mardin. « Si ont vus, les forces de sécurité ont placé les février 1999, du chef du PKK,Abdullah Öca- des droits culturels et politiques nous sont armes autour d'eux. » Ian - condamné à la prison à vie en accordés, nous rentrerons, assure-toil. Les Kur- Firat, témoin du drame, raconte que l'ins- juin 1999 -, les armes se sont tues dans ces des de la diaspora [2 millions de personnes, tituteur de l'enfant, qui habitait non loin de régions du Sud-Est. Intervenue progressive- sur une population kurde totale estimée là, s'est précipité, prompt à démentir: « Ce ment, la levée de l'état d'urgence a desserré entre 12 et 17 millions] ont le mal du pays, gosse n'est pas un terroriste, il est mon élè- . l'étau dans lequel la population locale était tout comme ceux qui, ces quinze dernières ve. » Il a aussitôt été placé en garde à vue, prise, astreinte à des contrôles incessants, années, sont venus grossir les bidonvilles puis relâChé quelques heures plus tard. entravée dans ses déplacements, soumise d'Adana, d'Istanbul ou de Mersin. » « Pensez-vous que tout cela soit le signe aux contraintes du couvre-feu. Loin de l'époque, avant 1991, où parler le d'une justice indépendante? », interroge Entre Diyarbakir et Mardin, les barrages kurde dans un café relevait du délit de Cemal. Pour lui, les événements de Kizilte- militaires ont aujourd'hui totalement dispa- « séparatisme », l'usage de la langue est pe montrent à quel point les réformes ru. A en juger par les nombreux camps et désormais totalement admis. Cette année, votées ces derniers mois en vue de l'adhé- cantonnements aperçus sur la route, sol- on a même commencé à l'enseigner. sion de la Turquie à l'Union européenne dats, gendarmes et membres des forces spé- Certes la loi sur l'enseignement du kurde, n'existent que sur le papier. Malgré l'aboli- ciales sont là, mais ils ne se montrent pas. votée en 2002, a butté sur de multiples obs- tion récente des tribunaux d'exception, la « Les choses vont mieux, c'est indéniable! tacles administratifs avant de pouvoir notion de présomption d'innocence est Autrefois, c'est à peine si nous pouvions sortir entrer en vigueur deux ans plus tard. Des loin d'avoir cours. Cemal sait que les en plein jour, déSormais nous nous prome- centres d'enseignement ont fini par ouvrir mentalités mettront longtemps à changer, nons aussi la nuit! », se réjouit Ümit, un leurs portes, mais, faute de moyens finan- mais il veut croire en l'adhésion à l'Union jeune serveur de restaurant de Diyarbakir, ciers, ils sont encore peu nombreux. européenne, garantie de l'application des la plus grande ville de la région (1,5 million Sur un immeuble du centre-ville de Kizil- « critères de Copenhague ». « Ici, nous sui- d'habitants), qui a pris le daim us pour ren- tepe, bourgade industrielle proche de la vons le processus de très près », assure-toil. dre visite à sa famille dans un village des frontière syrienne, une pancarte invite à enVirons de Mardin. « Avant, nous nous cou- des « cours de langue kurde ». Mais les habi- Marie]égo chions et nous nous levions au bruit des coups tants de Kiziltepe n'ont pas le cœur à cela. de feu. J'en ai la chair de poule rien que d'y La ville est en deuil depuis qu'au soir du penser! », dit-il avec un frisson. 21 novembre deux de ses enfants, Ahmet

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.Faut-il du samedi 11décembre 2004 avoir peur dè la Turquie ?

.Aux confins des deux mondes Tiraillée entre l'Occident, le monde arabe et l'Asie, la situation politique de la Turquie a toujours été un casse-tête pour les Européens. Par Cyril Hofstein

'abord deuX chiffres: et la Syrie, mais aussi l'Arménie et Le statu quo 779 442 km', soit la la Géorgie, soit au cœur de la zone chypriote superficie du tenitoire d'influence de la Turquie où la Malgré les pressions internatio- D. turc, et 8, soit \e nom- question kurde est l'Lme des plus nales et les menaces de Nicosie de bre de pays avec lesquels la Turqlùe graves posées à l'Etat turc. mettre son veto à l'intégration nrrque possède une frontière tenestre. La guerre entre le Palti des tra- dans l'UE, Ankara n'a toujours pas EnslÙte des faits : à la jonction des vailleurs du Kurdistan (PKK) et la l'intention de recOlmaître la pattie Balkans, du Caucase, de l'Asie cen- Turqlûe, qui refuse de reconnaître . grecque de Chypre en tant que nou- trale et du Moyen-Orient, la situa- des droits ClÛUU'elSspécifiques à sa veau pays membre de l'Union, La tion géographique et géopolitique minorité kurde (environ 12 millions situation demeure donc inchangée, de la Turquie est l'une des plus de personnes; soit 20 % de la popu- tandis que Ie maintien de quelque complexes de la région. Longeant lation turque), s'est déclenchée 35 000 militaires turcs dans la pattie la Géorgie et l'Arménie, entourée à en 1984 dans le Sud-Est anatolien. nord de l'île, envahie le 20 juillet l'est et au sud par l'Iran, l'Irak et la Bilan : plus de 30 000 morts côté 1974, laisse peu d'éqlÙvoque. Syrie, à l'ouest par la Grèce, Chypre kurde en une quinzaine d'armées, En outre, deplÙs Ie référendlUl1 et la Bulgarie, ce pays est tiraillé tandis que le terrorisme frappait d'avril et l'échec retentissant de la par son appaltenance historique à impitoyablement les aggloméra- tentative de rélulification de Chypre Le premier pont d'Istanbul reliant l'Europe à l'Europe continentale, sa proximité tions et les intérêts turcs. Au moins orchestrée par l'ONU et l'Union avec le monde arabo-musulman 2 millions de personnes ont dû européenne, l'opinion internatio- bases de gouvernement à rebours et ses liens étroits avec les peuples fuir la région pour trouver refuge nale a changé son fusil d'épaule, Le des orientations prises à la même turcophones d'Asie centrale. dans les villes de l'ouest et du sud contraste entre le « non» exprimé époque par les pays arabes. Ancré à l'Occident, membre du de la TurqlÙe. par les Chypriotes grecs du Sud et le DallS le même temps, la Grande- Conseil de l'Europe deplÙs 1950, En 1999, la trL.oveet la fin des opé- « Olù »de la communauté turque de Bretagne accenUle encore les dif- pilier de l'Otan depuis 1952, le rations militaires d'envergure ont Chypre Nord a plutôt joué en faveur férences entre la Turqlûe et ses voi- pays est aussi écartelé entre sa poli- assuré un semblant de stabilité. de la Turquie, Et la Commission sins en refuSallt de donner Mossoul tique étrangère, guidée par la DeplÙs deux ans, la Turquie avait européenne comme les Etats.Unis à la TurqlÙe. L'l France, en confiant volonté de rejoindre l'Union euro- même montré des signes de bonne s'efforcent désormais de rompre Alexandrette aux Turcs au détri- péenne, sa fidélité aux Etats-Unis, volonté en autorisant, par exemple, l'isolement économique des Turcs ment des Syriens, ne fait pas mit:ux. son allié historique depuis 1946, l'ouverture d'écoles privées inté- chypriotes. L'avenir de l'île d'Apill'O- Aujourdlllû, ces questions territo- ses 2;ones de tensions avec les grant l'enseignement de la langue dite semble ainsi celui du maintien riales pèsent encore slu'les relations monde grec et kurde et sa coopé- kurde, tandis qu'Lme chaîne de télé- de la partition. Même Athènes, bilatérales des trois pays. Enfm, le ration avec ses voisins arabes et vision publique projetait de diffuser engagée dans un processus de rap- choix de l'Etat turc de s'aligner sur caucasiens. Autant de traits mar- des émissions en kurde. prochement avec Ankara et favo- L'lposition américaine ne contribue qU

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tiques et militaires se sont ainsi suc- cédé auprès des pays turcophones, particulkrement l'Ouzbékistan. Des voix se sont alors élevées pour s'inquiéter de la naissance d'un « Commonwealth turcophone ». •• <~ ••• ~ ""~-,...- • Durant le conflit pour Ie contrôle du Nagomo-Karabakh, la Turquie soutient naturellement l'Azerbaïdjan en fermant sa fron- tière avec l'Arménie en 1993, par solidarité. Les conséquences éco- nomiques de ce blocus se sont fait longtemps sentir en Arménie. Sans parler du poids diplomatique lié à la non-reconnaissance du génocide arménien par le gouvernement nlfC qui plombe lourdement les rela- tions entre les deux pays. Dans ce contexte, l'Azerbaïdjan s'en tire plutôt bien. Dans un avenir proche, ce pays verra couIer Ie pétrole de ses plates-formes marines dans l'oléoduc BTC (Bakou-Tbilissi-Ceyhan)qui reliera ~ Bakouau tenninal de Cevhan, Sllfla ~ côte méditerranéenne' de la Tur- !qlùe, en passant par la Géorgie. Car ~ c'est bien la question de la coopé. ~ ration économique et de l'achemi- nement des hydrocarbures des 'Asie aurait été financé en partie par les primes au retour de la première vague des Turcs résidant en Allemagne. républiques turcophones vers la des camps d'entrâmement k.'urdes. lièrement la Syrieet l'Irak, qui crai- semblant les pays riverains et limi. Turquie, la Méditerranée et l'Eu- Puis apparJÎt lme nouvelle frac- gnent de voir leur approvisionne- trophes de la mer Noire, et au sud, rope qui est acnlellement l'enjeu nlre : au moment de l'uccupation ment nanlrel en eau menacé ... ou l'Organisation de la coopération géopolitique majeur de la région. du Koweïtpar l'Irak,laTurquie s'in- contrôlé par la Turqlùe. économique (OCE). rassemblant Un enjeu à l'Est, dont la Turquie tègre, conformément aux accords db::pays musulmans non arabes du n'a absolument pas l'intention signés, d;ms le dispositif de l'Otan Le rêve Moyen-Orient et de l'Asie centrJle. d'être écartée tout en poursuivant (Ankararefusetoutefois de prendre grand turc Missions commerciales, diploma- ses rêves d'intégration à l'Ouest .• part à la coalition militaire tout Dans les années 90, l'effondre- en autorisant I utilisation de ses ment de l'Union soviétique et la Avec ses 779 442 km', à la jonction des Balkans, du Caucase, de l'Asie bases aériennes) et pratique une naissance des républiques d'Asie centrale et du Moyen-Orient, la Turquie occupe une position stratégique.

politique d'ouverture à l'égard d'Is- centrale a pu faire croire à certains Dkm .3DDkm raël.Le 23tëvrier1996,lesdeux pays au retour de l'idéal grand turc du l=:=j signentmême lm accordde défense. panturquisme (mouvement poli- Ukraine En plus de cette histoire diplo- tique tendant à réunir tous les matique houleuse, une autre ques- peuples turcs sous Wl même Etat, Mer tiondélicatesepose entre laTurquie un concept que la Turquie kéma- d'Azov Russie Crimée et ses voisins immédiats: l'eau. liste a tuujours rejeté et combattu). Pour augmenter sa productiun agri- Dès 1991, la Turquie a immédiate- cole et développer ses provinces ment reconnu l'indépendance des Mer Noire orientales, le gouvernement turc a républiques turcophones (Azer- mis sur pied au début des armées baïdjan, Turkménistan, Ouzbékis- 80 le projet GAP(en turc Güney- tan, Tadjikistan, Kirghizistan et dogu Anadolu Projesi) du Sud-Est ). Elle a apporté son anatolien. Un aménagement colos- concours à leur insertion rapide sal qui prévoit la constmction de dans les organisations internatio- 22 barrJges sur le Tigre, l'Euphrate nales et régionales. et leurs affiuent~.L'achèvement des Par ailleurs, Ankara a été lm des Chypre

ban'ages et des centrales est prévu acteurs clefs dans la mise en place Mer f,1(!diterranée pour 2005. Lestravaw{d'irrigation de dew{ organisations régionales: s'achèveront en principe en 2010. au nord, la Coopération écono- ç Cette réalisation inquiète particu- mique de la mer Noire (CEMN)ras- ~ Ubye (

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Samedi 1Î décembre 2004

Une femme orthodoxe baise la main du patriarche Bartholomée l''. Cette scène se répète chaque dimanche, avant l'office, dans la cathédrale stambouliote. tauré par le père ou le mari), mon- une cinquantaine de langues el Ankara, l'affumation d'une iden- Une multitude de trent que les libertés individuelles autant de religions et de sectes. tité kurde est en train de prendre n'y sont pas respectées. Tout peuples et de cultures, Tous ces groupes ethniques béné- une place prépondérante, surtout comme, d'ailleurs, le travail des que l'Empire ottoman ficient de la nationalité turque et, dans le domaine culturel et notam- a su faire cohabiter à ce titre, deviendront des Euro- ment à travers le cinéma. enfants, encore courant à rest de la Turquie, notamment dans les péens, si le pays rejoint l'Union. Pourtant, les régions kurdes durant des siècles, situées à l'est du pays continuent à exploitations minières. rejoindraient demain Les Kurdes être m,trquées par les années d'iso- l'Europe. Ils sont divisés en plusieurs lement el de conflit. Détentrices Les Arméniens groupes qui se distinguent par la de records de pauvreté, avec un Le second groupe important est constitué par les Arnléniens, chré- Par Léopold Sanchez religion et la langue. La majorité taux de chômage de 80 %, elles tiens (divisés en grégoriens, catho- ès 1492, Istanbul est sunnite, mais on trouve égale- sont les premières à fournir des candidats à l'émigration (notam- liques et protestants) et mlL~ldmans a:cu:i1Iait les Juif~ ~has- ment parmi eux des alévis, des ment vers l'Europe de l'Ouest). (les Hémichis). Ces derniers sont ses d Espagne, SUIVIS de chrétiens nestoriens (à ne pas estimés à 3 millions dans l'ensemble ceux du Portugal en confondre avec les Chaldéens), des Officiellement, la polygamie, les D Assyriens el des zoroastriens (les sévices corporels à régard des du pays. CantOlU1ésprincipalement 1497. Ils vinrent se joindre aux épouses désobéissantes et le tra- dans les régions orientales du pays, Grecs et aux Arméniens qui occu- Yézidis). Les Kurdes forment une vail des enfants sont interdits dans les Hémichis ont vécu enbOlU1e paient déjà des quartiers de Galata. partie importante de la population intelligence avec les chrétiens jus- Au gré des invasi'ons ottomanes, turque. Leur influence s'est faite ces communautés kurdes des mon- tagnes. et « qu'aux pogroms de 1915. On estime des Arabes et autres peuples plus grande ces dernières années, passibles de lourdes >J. Mais certaines affaires à 300 000 le nombre des victimes, d'Asie, comme les Chaldéens, les depuis la fro des hostilités avec l'ar- peines récentes, conune les crimes d'hon- œuvres des milices indépendan- Assyriens, les Turcs ou les Perses mée turque en 1999 et la r<;:con- neur (cette tradition qui « tolère" tistes, sans compter ceux qui furent sont venus vivre sur les rives du naissance officielle d'un Etat ira- que la famille supprime les femmes déportés par l'armée ottomane. Bosphore. Aujourd'hui, onlrouve nien indépendanl du Kurdistan, au nord de \'lrak. A Istanbul ou à qui ne respectent pas l'ordre ins- Aujourd'hui, les Arméniens' musul- en Turquie plus de 70 peuples. •••

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fluence des cultures qui se sont encore l'araméen (qui était la développées autour du bassin langue du Christ), Depuis le début méditerranéen (notamment dans de la guerre d'Irak, plus de 15 000 le Maghreb), on assiste à un renou- Assyriens ont franchi la frontière veau de la musique juive et arabo- pour trouver refuge dans des andalouse parmi les jeunes des camps turcs. Certains n'ont fait que grandes villes, Quelques boîtes de transiter par le pays pour se rendre production de musiques ladino ou vers l'ouest, La diaspora comprend flamenco se sont installées dans la environ 3 millions de membres, vieille Byzance, autour de la Come répartis entre l'Europe du Nord et d'Or. Ùl communauté possède son l'Amérique.Le gouvernement d'An- hebdomadaire, Salam (Shalom), kara semble être sur la voie de leur édité en turc et en ladino, deux reconnaître le statut de minorité, hôpitaux juifs à Istanbul et à Izmir, au même titre que les chrétiens de des clubs sportifs, des centres cul- Turquie, Ce qui en ferait des turels, des librairies, des maisons citoyens à part entière de l'Europe, de retraite et plusieurs associations caritatives qui vivent de donations Les Caucasiens. provenant en grande partie de Depuis la chute du rideau de fer, l'étranger. on voit arriver en masse des po- pulations qui faisaient partie du Les Arabes bloc communiste (Tchétchènes, Nombreux à Istanbul, ilssont en Ingouches, Abkhazes, Adjars, majorité musulmans, mais il y a Ossètes, Bosniaques, Albanais, aussi des orthodoxes, des melkites, Karatchais, Géorgiens, Gagaouzes, des Chaldéens, des Assyriens (tous Macédoniens, etc.). Attirés par l'es- chrétiens), des Alévis(chiites), etc. poir d'un travail, ils affiuent dans Originaires des montagnes du nord les grandes villes, et particulière- de la Syrie, les Alévis excluent for- ment à Istanbul. Une grande part mellement les femmes de tous les d'entre eux trJOsitent seulement,. grands moments de la vie sociale pour se rendre à l'Ouest, via la et religieuse, sous le prétexte Grèce et l'Italie, II est de plus en qu'elles sont nées des péchés du plus courant de Voir,dans les vieux diable. Egalement chütes, mais quartiers autour. de Galata, toutes d'origine persane, les Bahäi's sont sortes de commerces tenus par des quelques milliers dispersés dans la ressortissants de ces petites répu- région d'Alexandrette. bliques d'Asie centrale, Essentiel- De religion chrétienne, les Chal- lement de religion musulmane, leur les chels de la communauté juive de Turquie dans la grande synagogue d'Istanbul. déens viennent, eux, de Mésopo- nombre varie suivant l'ancienneté tamie. Dans les années 80 et 90, ils de l'implantation de leur commu- Istanbul joue à nouveau le rôle ont fui en masse vers l'ouest afm nauté dans le pays, entre quelques d'échapper aux persécutions des centaines et des milliers. Elles pré- de pont entre l'Orient et l'Occident Kurdes. Aujourd'hui, la guerre en sentent un intérêt pour la jeunesse .•..~ Irak est la cause prindpale de leur turque qui découvre ses racines mans sc disent turcs avant tout et Les Juifs installation sur le territoire de la ottomanes dans ces peuples en pro- solidaires de la nation, mais ils Contrairement à ce qui peut se Turquie (où ils sont environ venance de l'Est,et y voit une sorte accordent une confiance limitée passer en Europe, l'intelligentsia 500000) et en Europe occidentale. de passeport culturel pour l'Union aux Turcs, du fait du génocide. turque entretient une relation sen- Ils forment une importante dias- européenne. Très actifs dans le pays, les Armé. timentale très profonde avec la pora en France (à Paris notam- Avec plus de 12 millions d'ha- niens font de constants efforts minorité juive. Le noyau initial séfa- ment), en Belgique et en Alle- bitants, la mégapole Istanbul pour faire connaître leur langue et rade est arrivé d'Espagne en 1492, magne, montre, par lacoexistence dans ses leur culture, grâce notamment à sous le règne du sultan Selim qui Avec eux, les Assyriens ou murs d'ethnies, de religions et de la maison d'édition Aras (fondée lui accorda des droits. Assyro-Chaldéens font partie des modes de vie différents, qu'elle sou- en 1993) et à deux grands quoti- Aujourd'hui, cette communauté premiers peuples chrétiens. haite devenir une plaque tournante diens (Marmara et.famanak). La ne représente qu'une toute petite N'ayant plus de pays depuis des entre l'Europe et l'Asie centrale. communauté arménienne est plu- . partie de la population turque. siècles, ils vivent à cheval sur plu- Sur le plan de la créativité, cela se tôt favorable à J'entrée de la Tur- Mais elle dispose de quelques sieurs pays d'Europe orientale signale par la référence de,plus en quie dans rEurope, pour deux rai- écoles où l'on enseigne parallèle- (Turquie, Arménie, Géorgie) et du plus fréquente au vieil héritage de sons. Ellepense que cela facilitera ment le turc (lan~,'ued'instruction) Proche-Orient (Irak, Syrie, Liban, Byzance. Modes, musiques, spec- ses relations avec la république et l'hébreu. La génération plus Iran, Jordanie). On estime qu'ils tacles, esthétiques jouent de nou- d'Arménie et contribuera à assu- âgée a conservé l'usage du français sont environ 150 000 en Turquie, veau le rôle de pont entre l'Orient rer son identité politique et cultu. et du judéo-espagnol (ladino). installés dans l'est du pays ou et l'Occident. • relie. Depuis quelques années, sous l'in- autour d'Istanbul : ils parlent LÉOPolD SA1'lCHEZ

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Samedi 11 décembre 2004

~ La grande forteresse la question: faut-il avoir peur de l'entrée liées à la défense subiront un contrôle du Parlement. de la Turquie en Europe? d'aucuns pré- Enfin, l'organigramme de l'état-major a subi des chan- fèrent se demander s'il ne faut pas s'in- gements importants dans le cadre d'une révision de la L"Europe -) A quiéter plutôt du rôle de ses militaires. doctrine militaire, et pour se rapprocher des critères vuepar En effet, depuis la création de la République de l'Union européenne. «R n'y aura donc plus de en 1924 par Mustafa Kemal, l'armée a toujours coups d'Etat, et lepays pourra enfin remplir toutes lesTurcs « veillé» sur la vie politiq'ue nationale, n'hésitant les conditions demandées par Bruxelles », assurent les ondages, colloques, débats: pas à pratiquer le coup d'Etat lorsque la situation partisans d'une Turquie européenne. on interroge beaucoup devenait ingérable ou lorsque la laïcité, érigée en « Si l'année perd de son pouvoir, c'est laporte dogme dans ce pays musulman, était mise à mal par ouverte aux islamistes et l'Europe ne veut ni l'opinion européenne sur S un gouvernement islamiste. islamistes ni pays sous tutelle militaire, occupant l'adhésion de la Turquie. Mais Ainsi l'armée turque sert-elle aujourd'hui d'argu- par ailleurs la moitié de Chypre », répondent leurs qu'en pensent les principaux ment aux partisans d'une entrée de la Turquie dans opposants. intéressés, à savoir les 70 mimons l'Europe comme à ceux qui la lui refusent. Les uns Situation cornélienne, car s'il est vrai que l'armée de Turcs? Pour le savoir, la dénonçant haut et fort une cIasse politique sous tutelle a procédé à trois coups d'Etat dans les années 60, 70 Commission européenne dispose militaire, les autres leur répondant que l'armée est et 80, cette même armée a toujours rendu leurs pou- d'un instrument de mesure: avant tout garante d'une laïcité chère aux Européens. l'Eurobaromètre, une enquête , Qu'en est-il réellement? fi est vrai que l'armée se réalisée sur place tous les considère toujours comme la gardienne de l'unité de semestres. La dernière, effectuée la République et de sa laïcité. Année après année, elle au printemps 2004, mérite un coup s'est donné tous les moyens pour mener à bien cette de projecteur. En apparence, mission au point de devenir un Etat dans l'Etat, tant du le sentiment pro-européen point de vue politique qu'économique. est largement répandu puisque Au plan politique, elle siège au sein du MGK 71 % des Turcs sont favorables (Conseil de sécurité nationale), un organisme pari- à l'adhésion. Ce qui ne veut pas dire taire réunissant sous la présidence du chef de l'Etat qu'ils se sentent européens, loin les dix plus hauts dirigeants civils et militaires du de là. 57 % se déclarent pays. En principe institution consultative et collé- " exclusivement turcs ", affirmant giale, c'est en réalité une administration parallèle «dont les recommandations doivent être suivies en craindre « un abandon de la Priorité », dit la Constitution. Un, secrétariat géné- langue" (53 %) et «une perte ral, composé de centaines de fonctionnaires sous de /'identité nationale" (49 %). le 30 aoûl eslla fêle des forces armées qui défilenl les ordres d'un haut gradé, veille par ailleurs au suivi dans lautes les grandes villes du pays ce jour-là. En outre, seuls 56 % ont de ces recommandations. « une image positive de l'Union Et si l'on a dit que .. le vrai patron de la Tur- voirs aux autorités civiles, après une plus ou moins européenne (UE) » et moins quie, c'est l'année », c'est aussi parce qu'elle a su longue période de transition. Des civils qui recon- de 40 % font confiance se constituer un réseau très efficace, composé d'as- naissent eux-mêmes que l'armée est «protecteur du à la Commission européenne et au sociations kémalistes, d'universitaires et de jour- pays », «garante d'une fonne de démocratie », et Conseil des ministres. Compte tenu nalistes, lui permettant d'imposer sa volonté dans ..pennet d'éloigner les partis extrémistes» face à de telles réticences, pourquoi trois de nombreux domaines. une classe politique souvent jugée « incapable» et Turcs sur quatre souhaitent-ils Mais le pouvoir des « pachas» (NOLR : généraux) ..corrompue ». intégrer le club Europe? La ne serait pas aussi enraciné s'il ne s'accompagnait pas Au moment donc où débutent les discussions sur réponse se trouve également dans de moyens économiques et financiers. Comme le l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, le rôle l'Eurobaromètre printanier. rappelle un spécialiste, l'armée possède un holding et la place des militaires restent à définir clairement. Pour cette population pragmatique, tentaculaire, l'Oyak, composé d'une trentaine de ..L'année, et c'estexœptionnel enpolitique, se trouve l'UE est synonyme de « prospérité grandes entreprises œuvrant dans des domaines aussi dans une double position, explique Nora Seni, his- économique" (55 %), de «liberté _ différents que le tourisme, l'automobile, les cimen- torienne"àParis vm etauteur de nombreux articles sur de circulation" (49 %) et de teries, les assurances, la banque ou l'immobilier. les relations turco-européennes. Ellefavorise l'en- «protection sociale" (49 %). Clair . L'Oyak bénéficie en outre des cotisations des forces tréede sonpays dans l'Europecar elleest garante de et net. Ces résultats n'étonneront armées, qui versent obIigatoirement 10 % de leur solde. la laïcité et contient tous les mouvements religieux, Bruxelles a exigé le retrait des militaires du cœur mais d'un autre côté nefacüite pas la mise en œuvre que les naïfs. Dans un pays où le de la vie politique pour l'ouverture de négociations de toutes les réfonnes exigéespar Brnxellespar son revenu moyen est Quatrefois plus d'adhésion avec la Turquie. Et l'armée, officiellement omniprésence dans les institutions étatiques. » faible que celui de l'UE, fallait-il favorable à rUE, a fait preuve de bonne volonté. Le Les Européens eux aussi s'interrogent: jusqu'à s'attendre à autre chose? • MGK ne sera désormais qu'un organe consultatif et ne quel point peut-on affaiblir l'armée d'un pays encore J.-L. T. se réunira que six fois par an au lieu de douze. Les politiquement très instable? • militaires y seront moins représentés et les dépenses OLMER MICHEL

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T~AIT POUR TRAIT Houshiar Zebari, ancien membre du Parti démocratique du Kurdistan, actuel ministre irakien des Affaires étrangères Diplomate. et soldat

"l resse de Bagdad. « Le pays pourrait ~ ~(Pour pouvoir bien se protéger, Bagdad: Delphine Minouf devenir le cimetière de la r ilfaut savoir s'immuniser» démocratie. » La. sécurité est bien sûr Costume gris tiré à quatre épingles, au cœur de ses préoccupations. Mais dans ce domaine, cet ancien pesh- glant parfaitement entre l'arabe et cains, Zebari ressort ses vieilles re- sourire charmeur, Houshiar Zebari merga (mot à mot: «celui qui va au- l'anglais, en passant par la douce cettes. Histoire de ne. pas provoquer ne se déplace jamais sans glisser dans devant de la mort ») a de la bouteille. langue du Kurdistan, il a réussi de des ~nnemis potentiels. Au cours de sa poche son pistolet Smith & Wes- « lo~gue date à bâtir des rapports ses recents voyages en Syrie et en Iran son. «Je suis un soldat », soume l'ac- Quand[étais un combattant kurde, dans les années80, et qu'on se battait UIllques avec les leaders de l'opposi- - pays qu'il connaît bien pour avoir eu tuel ministre irakien des Affaires contre Saddam Hussein,[ai appris à tion irakienne contre Saddam. Maïs souvent affaire à eux quand il s'occu- étrangères. A 52 ans, cet expert des rester en alerte 24 heures sur 24. Il aussi avec les pays voisins. Ou encore pait des relations extérieures du relations internationales, originaire ~vec les journalistes étrangers. En PDK -, Houshiar Zebari s'est efforcé de Aqrah, au nord de l'Irak, ancien nous arrivait d'attendre des jours et Jouant la franchise. Quelques mois ~e fois de plus, d'éviter la confronta~ membre actif du Parti démocratique des nuits lesigne de la moindre.offen- sive. » En guise de réponse, Saddam avant l'invasion américaine en Irak, il tion, et ~e met!re poliment les points du Kurdistan (PDK), est un homme Hussein fit exécuter deux de ses. annonça, devant la presse, en toute sur les « l ». «Je leur ai dit :faisons un exposé qui se protège. frères. Aujourd'hui, Houshiar Zebari candeur, qu'il venait de rencontrer les Pendant des années, ce moustachu calcul. Nous auss~ nous voulons que doit faire face à une autre forme de dirigeants conservateurs de la Répu- rondouillard a joué le diplomate gué- les troupes américaines s'en aillent menace: celle de la guérilla anti- blique islamique d'Iran, et qu'ils lui rillero de l'ombre, naviguant discrète- a.p. plus ~ite. P;1aissi elles quittaient américaine. Le mois dernier, ses avaient confié qu'ils soutenaient un ment de pays en pays, négociant par- I1rak auJourd'hu~quel serait lerésul- gardes sont parvenus à désamorcer à changement de régime en Irak. fois des contrats,secrets, en quête de tat ?Le pays risquerait de se désinté- temps une voiture piégée. En juillet, Quand, à l'automne 2002, Danielle soutien pour la cause kurde, contre la g~er complètement, il y aurait un des hommes armés ont ouvert le feu Mitterrand, marraine de la cause dictature de Saddam Hussein. Au- ns.que de guerre civile, menant à une sur son véhicule, tuant un de ses res- kurde, se rendit au Kurdistan, il se plia jourd'hui, le voilà propulsé sur la crise humanitaire qui déborderait ponsables de sécurité et blessant deux en quatre pour que son voyage se dé- scène internationale, essayant à la fois c~~z vous. Il y aurait un risque. autres. D'où cette habitude de ne roule dans les meilleures conditions. de calmer les pays voisins et de ~ emergence d'un petit Saddam, et jamais se séparer de son pistolet. Les détracteurs d'Houshiar Zebari convaincre les pays occidentaux de e~entuellement d'intervention de plu- . « Ce n'est pas une arme pour atta- n'hésitent pas à évoquer son passé soutenir le processus démocratique, sœurs troupes étrangères. Donc, si .. quer », précise-t-il en sortant l'engin d'officiel bien placé au PDK, connu comme au récent sommet de Charm vous ?oulez que les.Américains quit- , de sa poche. «C'est un outil d'autodé- pour s'être allié un temps avec Sad- tent 1Irak, vousfenez mieu:t d'aider . el-Cheikh. fense.» dam Hussein contre l'autre principal' Le pari est de taille. « Si le gouvernement irakien à accélérer nous . Sa réputation en matière de rela- parti politique du Kurdistan, l'UPK échouons, la région va sombrer », l~ processus démocratique. Si on ob- tions publiques n'est plus à faire. Jon- (Union patriotique du Kurdistan) di- confie-t-il, depuis son bureau-forte- ttent u~ !J0uvernement irakien repré- . rigé par Jalal Talebani. Mais qu'and sentatif a travers les élections, cegou- les opposants irakiens se réunirent en /Jernement ne permettra pas à ces février 2003 à Salaheddin, au cœur soldats américains, qui se trouvent ~u K~distan enneigé, pour préparer sur son territoire, de.se battre contre I apres-Saddam Hussein, juste avant vous.» les opérations militaires américaines Mais Houshiar Zebari en est bien .sur Bagdad, il fut choisi haut la main conscient: on ne peut pas mettre tous comme porte-parole de la cOnférence. le~ ~aux de l'Irak sur le dos des pays L8: voix cassée, les yeux cernés, il s'es- vOlS~. « Pour pouvoir bien se proté- ~a jours et nuits à apaiser les ten- ger, ~lfaut savoir s'immuniser. Notre SIOns politiques, à tenter de armee est insuffisante, nous n'avons ~nvaincre les journalistes sceptiques, pas assez de gardes au:tfrontières. a Jouer les conciliateurs avec les diplo- Nous devons lancer un véritable pro- mates américains. gramme sécuritaire. Tout cela dé- Aujourd:hui, Zebari. essaie d'expli- pen~ de. nous, de nos ressources. Et quer les rece~tes avancées positives apr~~, s~ces pays continuent à faire de llrak chaotique: « Ona réussi à re- de I mgerence, alors nous considére- mettre l1rak sur l'échiquier interna- rons qùe c'est un acte de guerre. » tional. Et ça, c'est un grand pas en avant. NoUs avons rouvert nos am- bassades à l'étranger. Les Irakiens n'ont plus peur de dire leur nationa- lité. » •quand il s'a~esse auX pays dé la r~gJ.on,suspectés de soutenir la gué- rilla en Irak, pour enliser les Améri-

LE FIGARO «On a réussi à remettre ['Irak sur ['échiquierinternational Ni ~rt nos ~~s à ['é~er. LeslroJd.ens n'ont plus:eu:r avons LUNDI 13 DÉCEMBRE 2004 dire leur TWlionalite », se reJowt Houshiar Zebani. (Photo AmrNabiVAP.)

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Le régime turc et le traitement des minorités en question L'urgence d'une .politique

kurde de l'Europe ,.' Dans son plaidoyer pour « le farre croire les avocats d'An- ~~e telle politique ne peut pacifier sa périphérie immé- retour à la raison » publié dans kara, constituent, dans le qu alimenter des conflits.et ten- diate, l'Europe doit proposer un Le Figaro (i),le président Valéry contexte turc, des avancées véri- sions entre Kurdes et Turcs en statut pour les quelque 35 mil- Giscard d'EstaIng examine tous tables : suppression de la peine Turquie, et, au-delà, entre celle- lions de Kurdes du Proche- les arguments relatifs au débat de mort et des cours de sûreté de ci et les communautés kurdes Orient. C'est là une exigence de l'Etat qui les dispensaient régu- des pays voi- justice mais aussi de cohérence . lièrement; démilitarisation rela- sins, notam- politique. En effet, au nom de tive des institutions ; libération ment d'Irak où de nombreux prisonniers d'opi- '. quel droit, de quel principe supé- s'affirme un rieur peut-elle justifier son ac- . nion, dont Leyla Zana et ses col- Etat kurde au- tion militante en faveur de la lègues ex-députés kurdes; tonome. création d'un Etat pour 4 mil- amendement de la Constitution PAR Si l'Europe lions de Palestiniens et, dans le KENDAL NEZAN • imposée par les militaires en veut intégrer à même temps, son silence persis- 1982 ; introduction d'un nou- terme la Tur- tant sur le sort des Kurdes, qui .veau Code pénal en remplace- quie, elle doit, sous peine d'im- sont dix foisplus nombreux ? ment de celui emprunté dans les porter les conflits de celle-ciavec Il est temps de mettre un ses minorités et avec ses voisins sur la question turque, sauf un, années 20 à l'Italie de terme à cette pratique de deux exiger le règlement préalable d~ qui pour être embarrassant n'en Mussolini ; réduction de la tor- poids, deux mesures. Le proces- la question kurde. Mieux encore est pas moins incontournable : ture, qui n'est plus systématique. sus de négociations avec Ankara elle doit élaborer elle-même un~ l'engagement solennel et una- Cependant, les progrès res- offre à l'Union l'occasion d'éla- politique ~urde afin d'espérer nime des quinze chefs d'Etat et tent beaucoup moins tangibles Jouer un role dans cette région borer une politique kurde basée de gouvernement des pays de sur la question des minorités. La hautement stratégique du sur un compromis entre l'aspi- l'UE, réuni en décembre 1999 à Turquie qui ne respecte pas ses ration légitime du peuple kurde obligations découlant du traité monde, située dans sa périphé- Helsinki, d'accorder à la Turquie rie immédiate. à maîtriser son destin, à organi- le statut d'un pays candidat à de Lausanne de 1923, qui est L'absence d'une telle politique ser sa vie et ses institutions sur part entière et dont la candida- pourtant à la base de sa recon- e~t d'autant plus incompréhen- la terre de ses ancêtres, et le res- ture doit être examinée à la naissance en droit international, sible que les Kurdes jouent déjà pect des frontières existantes . seule aune des critères de Co- . fait preuve d'un manque de vo- Eile peut exiger d'Ankara de ga- lonté politique manifeste dans ce un rôle central dans la construc- penhague. tion d'un Irak nouveau, que la .rantir à ses citoyens kurdes un Cette décision est, bien en- domaine. Après des années de statut et des droits similaires à tendu, postérieure à l'accord ceux qu'il revendique pour les d'union douanière conclu en Si l'Union veut intégrer quelque 150 000 Turcs chy- 1995 avec Ankara, que l'ancien à terme la Turquie, elle doit priotes, président français semble consi- La France, qui a souvent joué dérer comme solde de tout exiger le règlement préalable un rôle moteur dans la construc- c0m:-pte des promesses faites tion européenne, pourrait aux Turcs depuis 1963. Elle fut de la question kurde prendre l'initiative dans ce do- maine. Le président Mitterrand cosignée par le président Chirac ieigiversations, elle a fini par ac- question kurde est au cœur avait, en son temps, amorcé un qui a, depuis, à maintes re- cepter de tolérer l'ouverture de même de la problématique de la dialogue avec les leaders kurdes prises, souligné «la vocation eu- six cours privés de langue kurde démocratisation de la Turquie irakiens et certaines personnali- ropéenne de la Turquie ». Les et. diffuse, depuis juin dernier, • qui frappe à la porte de l'Union, tés kurdes de Turquie. Les fils de données concernant la géogra- une émission hebdomadaire de et que celle-ci abrite plus d'un ce dialogue interrompu de- phie,l'histoire,la culture, la reli- 30 minutes en langue kurde. million d'immigrés kurdes. Ce vraient être renoués si Paris veut gion,le poids démographique de Voilà pour ce qui est des droits sont deux puissances euro- un jour jouer un rôle en Irak ou la Turquie, étaient connues de culturels reconnus aux Kurdes péennes, le Royaume-Uni et la influer positivement sur la ques- tous, notamment des princes qui qui, selon l'estimation du récent France, qui, au lendemain de la tion de l'adhésion de la Turquie. nous gouvernent, et elles n'ont. rapport de la S0mmission, sont . Grande Guerre, ont dessiné la pas changé depuis. Les Turcs carte du Proche-Orient en fonc- . Loin de se réfugier dans une po- étaient appelés à entreprendre entre 15 et 20 millions en Tur- tion de leurs intérêts coloniaux, sition frileuse de refus, la France des réformes économiques et quie. Comme le constate ce '.écartelant ainsi arbitrairement devrait se prononcer clairement 'Politiques de fond pour rendre même rapport, Ankara n'a au- le pays kurde entre quatre Etats en faveur de l'ouverture des né- leur économie, leur législation et cun projet, ni pour la reconstruc- de la région, alors que le prési- gociations avec Ankara en ac- leurs institutions compatibles tion des 3 428 villages kurdes dent américain Woodrow Wil- compagnant celles-ci d'une avec les normes européennes. détruits dans les années 90 par son préconisait la création d'un feuille de route rigoureuse en La Commission a, dès lors, l'armée turque, ni pour favoriser Kurdistan indépendant et que le . matière de démocratisation, de engagé un processus de préad- le retour sur leur terre des traité international de Sèvres, droits de l'homme, du règlement hésion et débloqué des sommes quelque 3 millions de déplacés avait, en 1920, reconnu le droit du problème kurde, de la recon- conséquentes pour favoriser les kurdes. Sa politique tradition- des Kurdes à disposer de leur naissance du génocide armé- réformes turques. Les résultats, nelle de dispersion et d'assimila- propre Etat. nien et du retrait des troupes sans être aussi « révolution- tion forcée des Kurdes reste . Pour réparer l'injustice histo- turques de Chypre. Si la Turquie naires » que voudraient nous le donc inchangée. rique faite au peuple. kurde et remplit ces conditions et devient -;30;------Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

ta:gne.Sinon,les furcs n'auront Illl pays démocratique, en paix avecses populations,ses voisins . qu'à s'en prendre à eux-mêmes. et son passé, son intégration ne dénaturera probablement pas • Président de l'Institut kurde davantage le projet européen de Parts. que celle,longtempsrejetée par 0) « Débats et opinions », la France, de la Grande-Bre- 25 novembre 2004.

OJ Français et Allemands contre l'adhésion turque

Pour ou contre la Turquie dans la Turquie à l'Union européenne est favorable à l'ouverture de dis- l'Europe? A quelques jours de la' (VE). Par contre, cette perspective cussions avec Ankara. A Bruxelles, décision des Vingt-Cinq sur l'ouver- est plutôt favorablement envisagée personne ne doute d'ailleurs qu'un ture de négociations avec Ankara par les Britanniques (41 % de feu vert soit donné, même si Chypre qui doit être prise lors du somm.et « oui » à la Turquie dans l'Europe) a menacé d'opposer son veto en cas de Bruxelles, le sondage réalisé par et les Italiens (49 %). Seuls les Espa- de refus persistant des autorités l'Ifop pour Le Figaro remet le débat gnols sont majoritairement en fa- turques à reconnaître le gouverne- en situation dans cinq pays de veur d'une adhésion turque (65 %). ment de Nicosie. l'Union européenne (1). Sur cette question, les opinions pu- Le projet de conclusion du som- Selon cette étude, une majorité de bliques se démarquent donc des po- met devrait conserver les condi- ,Français (67 %) et d'Allemands sitions adoptées par les dirigeants tions très strictes fIXées dans sa (55 %) sont hostiles à l'adhésion de européens dont l'écrasante majorité dernière version provisoire pour les futurs pourparlers; notamment : le fait qu'il s'agira d'un « proces- sus ouvert» sans « garantie)) for- melle d'adhésion. Le texte final de- vrait inclure une mention sur l'étroitesse des liens entre l'UE et Les Français opposés à l'entrée de la Turquie la Turquie quelle que soit l'issue dans l'Union européenne des négociations, mais s'abstenir ~ Question. Personnellement. êtes-vous favorable ou opposé à en revanche de faire référence à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne? un quelconque « partenariat )) en cas d'échec des pourparlers. Dès aujourd'hui, les chefs de la diplo- En% .;r1~~~4~#~I \fol \fol ~I matie européenne se retrouveront à Bruxelles pour effectuer les der- tl Favorables 32 37 13 28 15 niers « réglages » avant le grand g Opposés 67 61 85 71 85 rendez-vous de jeudi soir. !TI Neseprononcent pas 1 2 2 1 - A. Ba.

0) Etude Ifop réalisée du 25 novembre au 3 décembre en France, en Allemagne, au Les Français cependant favorables Royaume-Uni, en Italie, en Espagne sur la aux néC)ociations sur l'entrée de la Turquie base d'échantillons représentatifs des ~ Question. Vous savez que Jacques Chirac est favorable populations nationales comprenant, au à total, 4 813 Européens. l'ouverture de discussions en vue de l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Personnellement, êtes-vous favorable ou opposé à l'ouverture de ces négociations?

En% .;rI~~~4~#~I \fol \fol ~I lm Favorables 54 61 36 56 34 l\1 Opposés 46 39 62 43 66 tl Neseprononcent pas - - 2 1 -

Flehe technique Elude Ifop réalisée pour Le Figaro du 25 novembre au 3 décembre 2004 • Echantillon de 4 813Euro- péens, issus d'échantillons représenlatffs des populations nationales (949 italiens, 963 Britanniques, 954 Espagnols, 943 Allemands et 1004 français). La représentativité de chaque échantillon a été as. surée par la mélhode des quotas (sexe, âge, profession du chef de famille) après stralificalion par re- gion el catégllrie d'agglomération. Mode de recueil: les interviews ont eu lieu par téléphone au dom~ eile des personnes inlerrog~ dans le cadre de rEurof1lffop, romnlbus européen de rlfop. L'étude a élé menée au Royaume-Uni en Allemagne, en italie, en Espagneel en france.

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Les raisons de l'acceptation Les raisons du refus de l'entrée de ,la Y...Irqule. de l'entrée de la Turquie ~ Question. Pour quelle(s) raison(s) êtes-vous favorable à l'en- ~ Question. Pour quelle(s) raison(s) êtes-vous opposé à l'entrée trée de la Turquie dans l'Union européenne? de la Turquie dans l'Union européenne? Base: personnes favorables Base: personlies opposees ~ ','à l'entrée de la Turquie ., à l'entrée de laTurquie , ..40 ' .- Ai I .ftII. l 'dans ('Unioneuropéenne' En % \

_ L""~13 __ 1 lmIm!1Im Kemal nervis, ex-ministre de l'Economie etdéputé d'Istanbul ."Ledébat ne doit pas dériver vers un populisme basé sur l'exclusion" ,;-MaEN MINISlRE TURCde l'économie, Kemal Dervis est aujourd'hui absorber ou les influencer. C'est un peu étrange car, nous, 70 mil- , .député.d'Istanbul sous la bannièreCHP, parti social-démocrate d'op- lions de musulmans, n'avons pas du tout peur de rentrer dans un position. fiest également spécialiste des questions européennes. ensemble de 450 millions de chrétiens. Démographiquement,- Pourquoi la Turquie est-elle, selon vous, européenne? notre taux de croissance a beaucoup diminué. Acet égard, la Thr- Kemal Dervis. LaThrquie est associée au projet européen depuis quie accepte, comme l'ontfait la Pologne et d'autres pays avant presque cinquante ans, par sa présence dans les institutions et son elle, qu'il Yait, même après l'adhésion, des limites transitoires de association au Marché commun. Toute une dynamique nous a , cinq ou dix ans aux flux libres des populations. amené ici, ce n'est pas nouveau. Historiquement, la Thrquie a des Quand pensez-vous que la Turquie aura rattrapé le niveau de vie moyen eU- racines extrêmement importantes dans les Balkans. De même, par ropéen? ses institutions démocratiques, la République turque, créée en K.D. Nous commençons à un niveau assez bas, le même que la , 1923,a, dès le début, exprimé sa volonté et sa mission européennes. Roumanie et la Bulgarie. Comme pour ces deux pays, nous rat- Comment a,ccueillez-vous le débat pour le moins passionl:lel qui agite ac- traperons la moyenne de niveau de vie européen, selon notre tuellement la classe politique française au sujet de l'entrée de la Turquie croissance, dans vingt -cinq ou trente ans. dans l'Union européenne? Si les pays membres de l'UE n'arrivent pas à se mettre d'accord à Bruxelles K.D.CEurope est une communauté devaleuis et quand des hommes sur le début des négociations avec la Tùrquie, comment réagirez-vous? politiques prétendant défendre ces valeurs donnent un feu vert à des '. K.D. La survie de la Turquie ne dépendlJà.s de l'Europe mais je propos racistes ou antimusulmans, le débat ri'est plus productif. Ce- pense qu'il y aura une grande déception si on recule devant ce lui-cine doit pas dériver vers un populisme basé surI' exclusion. grand projet. Je suis persuadé que le sommet va prendre une dé- Parmi les arguments fréquemment cités contre l'entrée de la Turquie en Eu- cision cohérente avec ses prises de position passées. Nous avons rope, son poids démographique et l'islam. Les comprene;z-vous? ' montré du courage ces dernières années dans nos réformes et , K.D.Ce que nous avons un peu de peine à comprendre et à expli- nous espérons que l'Europe montrera elle aussi du courage., quer à notre opinion publique, c'est que 450 millions de chrétiens Propos recuei.llis par ont une sorte d'inquiétude à voir 70 millions dé musulmans les Sacha 8alit Vandebrouck

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Malgré l'hostilité de son parti et d'une écrasante partie de l'opinion La marche turque de Jacques.Chirac preuve que hi. religion musul- ture Constitution, ce « choc dé- , empêcher que les Français ne se Laure Mandeville mane est soluble dans la démo- mographique » se traduirait par prononcent contre la Constitu- cratie européenne. Le modèle de « un équilibre politique dominé tion européenne par référen- laïcité turc, en apportant de l'eau defaçon marquée» par Ankara, dum, en raison de leur hostilité à Domaine traditionnel réservé au moùlin de la laïcité à la fran- selon l'article de la revue Econo- la Tlrrquie. Dans ce même es- du président de la République,la çaise,lui en fournirait l'occasion. mie et Prévision du ministère prit, contrairement au chance- définition de la politique étran- « C'est l'intérêt de tous d'avoir français des Finances. Selon les lier allemand - pour lequel le gère française reflète quasi ex- une Europe forte, solide et assu- études présentées par l'auteur processus qui s'ouvrira le 17 dé- clusivement les choix internatio- rée de ses frontières », expli- de l'article, Frédéric Bobay, la cembre ne peut que déboucher naux de l'Élysée, c'est-à-dire quait le président de la Répu- Turquie « serait en mesure de sur une admission turque dans ceux de Jacques Chirac, La blique lors d'un récent sommet bloquer 75,6 % des décisions, l'UE -le président Chirac n'ex- question turque n'échappe pas à franco-allemand à Berlin, n'hé- contre seulement 55, 7 % pour la clut pas l'éventualité d'une ce prisme présidentiel. sitant pas à dire que « l'adhé- France ». La masse critique que « troisième voie» entre l'adhé- Très favorable à l'entrée de la sion d'Ankara est son vœu le les députés turcs constitueraient sion et la non-adhésion, qui vise- plus cher », « C'est dans l'inté- au sein du Parlement européen Turquie dans l'Union euro- rait à établir un « lien fort » péenne, le président Chirac a rêt de la Turquie et de l'Union inquiète également les experts. L'opinion française semble de entre la Turquie et l'Union euro- mis depuis plusieurs années européenne, et c'est aussi dans péenne, au cas où les négocia- déjà la diplomatie française au l'intérêt de la paix, de la sécu- plus redouter de voir des tra- vailleurs turcs déferler sur des tions échoueraient. « La conclu- service de ce choix politique très rité et de la démocratie, dans le sion des négociations qui vont personnel, quitte à se retrouver monde et dans notre région », pays européens, déjà soumis à , une forte pression migratoire. ,s'ouvrir n'est pas écrite. C'est en porte-à faux à la fois avec son ajoutait-il. un processus dont le résultat parti, l'UMP, et avec une écra- ' L'approche élyséenne est sou- Relayée par l'UMP et les partis souverainistes à l'Assemblée na- n'est pas garanti d'avance: La sante majorité de l'opinion pu- tenue par une bonne partie du France souhaite d'ailleurs que blique française. corps diplomatique, qui estime tionale et au Sénat, ces inquié- tudes se sont faites si pressantes cela soit spécifié vendredi à Pour lui, accueillir la Turquie que le caractère didactique du Bruxelles », a insisté hier le mi- , au sein de l'Union, apparaît « carcan » des négociations eu- que l'Elysée a dû tempérer son tropisme pro-turc, en évoquant nistre des Affaires étrangères comme un choix politique capi- ropéennes contribuera à démo- Michel Bamier. tal, car destiné à écarter la me- cratiser et à stabiliser le système la mise en place de plusieurs garde-fous. Mais ces concessions for- nace ,d'un « çhoc de politique turc. melles ne répondent pas aux ob- Mais ces arguments essentiel- civilisations» entre l'Occident et Ainsi le président Chirac a-t-il jections de fond soulevées par lement stratégiques, et, selon promis récemment, pour « ras- l'islam. « Animé par un vaste les turcosceptiques. D'aucuns certains, un peu vagues, n'ont surer ceux qui s'interrogent », dessein géopolitique, Chirac en- justifient l'absence de pédagogie pas suffi à calmer les inquié- d'inscrire dans la Constitution la pratiquée par l'Elysée par une trevoit le moment où l'Union eu- tudes d'une grande partie de ropéenne commencera à exister nécessité de tenir référendum question de calendrier. L'heure l'opinion. Dans les élites pro-eu- sur la Turquie, à l'issue des né- ne serait pas encore venue, au Proche-Orient », explique le ropéennes, on s'inquiète du blo- chercheur de l'lfri Philippe Mo- gociations d'adhésion, dans dix puisque les négociations ne sont cage de l'exécutif que pourrait ou quinze ans. « En toute hypo- pas encore ouvertes ... Reste reau Defarges. Dans le contexte susciter l'arrivée d'un acteur au de l'après 11 Septembre, alors thèse, la décision leur revien- qu'en ne répondant pas sur le poids démographique aussi im- dra, car ce sont les Français qui fond, la diplomatie française que les sociétés européennes portant que la Turquie (70 mil- sont confrontées au défi,de l'in- décideront. par référendum », donne l'impression de refuser le lions d'habitants, 97,8 prévus en a-t-il expliqué. débat. Fragilisant l'approche vo- tégration de larges populations l'an 2050). Dans le système de musulmanes, le chef de l'État es- Cette annonce est censée dif- lontariste de Jacques Chirac en vote au sein du Conseil des mi- fuser la crise politique qui me- timerait indispensable de faire la faveur d'Ankara. nistres européen prévu par la fu- nace sur la question turque, et

En Allemagne, l'opposition de droite prône le «partenariat stratégique» Gerhard Schröder veut « l'adhésion, ., et rien d'autre » gissemènt de l'Union euro- Lübeck, il a martelé qu'« il « partenariat privilégié» et Berlin : péenne à la Turquie. Après s'agit de l'adhésion et rien affirment qu'une accession de de notre correspondant quelques hésitations initiales, ,d'autre ». plein droit détricoterait la vo- Pierre Bocev le chancelier Gerhard Schrö- L'opposition conservatrice, cation politique de l'Union. der a choisi de ptaider la elle, est tout aussi catégorique Mais chacun des deux cause d'Ankara, efse tient de- camps a ses dissidents. A Le gouvernement allemand puis à cette ligne. Il y a quinze' à récuser cette perspective. La droite, Volker Rühe, président est parmi les défenseurs les JOurs par exemple, au dernier CDU et sa sœur bavaroise la de la commission des Affaires plus inconditionnp.ls d'un élar- sommet franco-allemand de CSU préconisent un simple étrangères du Bundestag, dé-

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nonce ainsi 1'« erreur straté- . l'Occident des Lumières ». L'élargissement de la Tur- vient oaffirmer qU'« un gou- gique » qui consiste à vouloir Ses détracteurs lui prêtent quie donnerait à l'Union euro- vernement fédéral sous notre « repousser la Turquie ». A des considérations plus terre à péenne un surcroît de poids in- direction fera tout. ensemble gauche, l'ancien chancelier terre comme le souhait de ca- ternational, explique-t-il. De avec nos partenaires, la Helmut Schmidt regrette quasi- joler ie.s 600 000 immigrés plus, « la modernisation d'un France par exemple, pour que ment l'arrivée massive de deux turcs naturalisés allemands pays islamique sur la base des la Turquie ne devienne pas millions de Turcs au fil des dé- qui, effectivement, ont voté à valeurs communes euro- membre» de l'UE. cennies et estime lui aussi 60 % pour le SPD aux législa- péennes serait quasiment un Car la CDU, et plus encore la qu'une adhésion mettrait en tives de 2002. D-Day dans la lutte contre le CSU, comptent sur Nicolas péril « la capacitéfinancière et Le chancelier fait aussi ou- terrorisme». Sarkozy pour faire front com- la cohésion» de l'UE. vertement valoir l'intérêt d'une La droite est loin de jeter mun en faveur du « partena- l'éponge. « Le sujet de l'adhé- riat privilégié », une troisième Son lointain successeur Ge- adhésion pour l'économie alle- voie que la patronne de la CDU rhard Schröder au contraire mande et ses grands exporta- sion sera une des questions essentielles de la campagne Angela Merkel a en vain plai- table sur les progrès turcs en teurs. de 2006, avertit dée auprès de la présidence matière politique, économique électorale» Joschka Fischer, ministre Peter Hintze, porte-parole néerlandaise de l'UE. Le prési- et des .droits de l'homme et des Affaires étrangères de la pour les affaires européennes dent de l'UMP participera . juge prioritaire de « rappro- coalition berlinoise et figure de ainsi le 8 janvier à Kiel à un cher» le pays de l'Europe, de proue rles Verts, rajoute au rai- de la CDU. Comme s'il avait « séminaire» des conserva- créer « une relation entre l'is- sonnemt;mt une composante déjà gagné ce scrutin, Edmund teurs sur ce projet. lam non fondamentaliste et géostratégique. Stoiber, le président de la CSU,

Les partisans de l'adhésion veulent favoriser le dialogue avec l'islam

BRUXELLES que les Etats de l'Union et la Tur- que les arguments historiques, géo- ce ? Sans doute, indique M. Bour- de notre bureau européen quie ont « des intérêts considéra- graphiques ou culturels, qu'il juge langes, si on conçoit la puissance Au moment où l'Union euro- bles dans ces régions ». Ces intérêts, sujets à caution. L'entrée de la Tur- comme une « accumulation de ajoute-t-elle, « convergent à bien », péenne s'apprête à donner son feu quie est « un élément de rapproche- populations et de PNB mais cette vision est fausse: la force de l'Euro- vert à l'ouverture de négociations ment avec le monde musulman ». avec la Turquie, l'un des princi- des égards» mais « diffèrent aussi C'est, dit-il, « une carte supplémen- pe ne peut venir que de sa cohéren- paux arguments avancés par les dans certains cas ». Ainsi la Tur- taire à jouer» dans le « dialogue ce, et l'entrée de la Turquie la met- trait à mal. partisans de l'adhésion est d'ordre . quie, selon le document, hési- des civilisations », c'est aussi urie géostratégique. En accueillant un te-t-elle à. s'aligner sur la position manière de contribuer à « l'Europe- Directeur adjoint de l'Institut de l'UE lorsque sont en jeu des puissance» que les socialistes des relations internationales et stra- pays dont la grande majorité de la tégiques (IRIS), spécialiste de la questions concernant son voisina- appellent de leurs vœux. « Je préfè- population est musulmane, font- ge géographique, les droits de Turquie, Didier Billion reconnaît ils valoir, l'Union démontrerait sa re une Turquie démocratique et laï- l'homme et l'évolution de la situa- que qui joint ses _efforts aux nôtres, que celle-ci nourrit plusieurs volonté de refuser le « choc des civi- tion dans les pays musulmans. conclut-il, à une Turquie qui se trou- contentieux avec ses voisins, lisations» entre l'Occident et le verait renvoyée à l'alternative entre notamment avec l'Irak et la Syrie, monde islamique, annoncé par le et qu'à l'inverse elle entretient les C'est « une carte un islam radical et un pouvoir mili- politologue américain Samuel Hun- meilleures relations avec Israël. Il supplémentaire taire. » tington. Elle. se donnerait aussi les estime que les relations entre la moyens d'intervenir dans les àjouer» UN cc CLUB COLONIAL )) Turquie et les pays arabes sont conflits régionaux avec plus d'effi- dans le « dialogue Tout le monde n'est pas convain- marquées par une « méconnaissan- .cacité et de légitimité. des civilisations » cu par ce raisonnement. L'entrée ce mutuelle ». Mais il note aussi un Une étude d'impact commandée PIERRE MOSCOVICI de la Turquie dans l'Union euro- réchauffement des relations avec par la Cominission, qui évalue à la péenne changera-t-elle les rela- la Syrie et l'apparition de tensions fois les « avantages» et les Sans méconnaître les incertitu- tions entre l'Europe et le monde avec Israël. Il souligne que le nou- « dijis » que représenterait pour la des qui pèsent sur l'avenir de la arabo-musulman ? « Voilà l'idée la veau secrétaire général de l'Organi- politique étrangère de l'Union l'ad- politique turque, ceux qui souhai- sation de la conférence islamique, :)1ésion de la Turquie, confirme cet- . plus bête que j'aie jamais enten- tent l'entrée de la Turquie invitent », répond, provocateur, l'euro- Ekmeleddin Ihsanoglu, est turc. Il te analyse, quoique de façon nuan- due l'Union à se saisir de cet « atout », député français Jean-Louis Bour- pense que les Turcs se réinsèrent ji:ée,Selon ses conclusions, « l'inclu- selon l'expression de l'eurodéputé dans leur environnement arabo- Sion\;!e"1aTurquie dans le processus langes, UDF, résolument hostile à socialiste français Harlem Désir. l'ouverture des négociations. islamique. A ceux qui s'inquiètent 'd'intégration européenne donnerait L'Europe se distinguerait ainsi des de l'instabilité des futurs voisins de clairement au monde musulman la M. Bourlanges rappelle que les Etats-Unis, qui ne perçoivent le relations entre les Turcs et les Ara- l'Union,il répond lui aussi que si preuve que ses croyances religieuses monde islamique, affirme celle-ci veut peser sur ces pays, elle sont compatibles avec les valeurs de bes n'ont jamais été bonnes. « Ce M. Désir, que sous l'angle de la serait une erreur profonde de croire ne peut trouver meilleur allié que l'UE.». Elle pourrait également peur et des menaces, et apporte- que les Arabes se sentiront représen- la Turquie. « contribuer à stabiliser la zone de rait la démonstration que la tés par les Turcs, ajoute-t-il. Au conflits qu'est le Moyen-Orient ». « guerre des civilisations » n'est pas contraire, ils vont se sentir exclus, Thomas Ferenczi Mais en même temps, « elle ferait inéluctable. Elle renforcerait aussi entrer' l'UE en contact plus direct non plus pour des' raisons religieu- la stabilité de la région. « Ce n'est avec les difficiles problèmes politi- ses, mais pour des raisons ethni- pas en créqnt des Etats-tampons ques.» Avec l'entrée des Turcs, ques et de sécurité de la région ». qu'on résout les crises », souli- l'Europe prouvera certes qu'elle gne-t-il. n'est pas un 0« c,lubchrétien », pour- AUX PORTES DU MOYEN-ORIENT L'ancien ministre Pierre Moscovi- .Les frontières de l'Union s'éten- ci, vice-président socialiste du Par- suit l'eurodéputé, mais elle devien- ft1Rondt draient en effet jusqu'au Caucase lement européen, affirme que l'ar- dra un « club colonial », puisqu'elle du Sud (Arménie, Géorgie, Azer- gument géostratégique est décisif accueillera tous les anciens coloni- 15 DÉCEMBRE 2004 baïdjan), ainsi qu'à la Syrie, l'Iran dans son soutien à l'adhésion, plus sateurs du monde arabe. L'Union et l'Irak. La Cominission souligne. n'y gagnera-t-elle pas en puissan-

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L'arrivée ~'f\nkara ,~e~trait. à rude ,épr.euve les politiques de cohesIon et d IntegratIon de IUnIon européenne

BRUXELLES du dernier élargissement. En 2003 de notre bureau européen le produit intérieur brut par habi~ Evaluer l'impact économique tant, en termes de pouvoirs exact de l'intégration de la Turquie d'achat, atteignait 28,5 % de la sur les politiques et les budgets moyenne des Vingt-Cinq, compara- ...1',

") européens relève aujourd'hui de ble au niveau de la Bulgarie et de la l'exercice de divination. Une chose ~oumanie, qui adhéreront en prin- passe néanmoins pour acquis: de cipe en 2007. Selon les critères d'éli- par sa taille, son potentiel et ses fai- gibilité actuels, tout le territoire Ô blesses économiques, la Turquie, .. turc sera bénéficiaire des fonds des- en adhérant à l'UE, représèhtera un défi pour l'édifice communautaire. tinés aux régions les plus pauvres, Avec 70 millions d'habitants, ce et des fonds de cohésion. pays pauvre et très. agricole provo- Ankara pourrait alors toucher une quera à lui seul un choc compara- enveloppe maximale de quelque ble, voire supérieur, à l'arrivée en 22,4 milliards d'euros, au titre des mai des dix nouveaJ.4t membres .. politiques de cohésion. Un certain L'étudè~'dJllripaët "ßùbltée "le nombre de régions de l'Union à 27 6 octobre par la Commission euro- ne seront, dès lors, plus éligibles à la péenne cite des ordres de grandeur politique de cohésion européenne. plutôt spectaculaires en temtes financiers. D'après les simulaticms DYNAMISME DIMOGRAPHIQUE bruxelloises, si la Turquie intègre Le « défi» est également d'impor- l'Union en 2015, elle recevrait en tance pour la politique agricole com- net quelque 28 milliards d'euros en mune. L'agriculture demeure en 2025, soit un petit tiers du budget effet l'un des secteurs prépondé- communautaire actuel, à politique rants de l'économie turque. Elle constante. Ankara devrait alors emploie environ un actif sur trois contribuer au budget à hauteur de soit 1'dons de personnes, contr~J 5,6 milliards d'euros. positifs mais rela~vement limités », par les dirigeants européens pour Tous les experts sont néanmoins Un nouvel accord considèrent p~ ,ailleurs .les experts suspendre la libre circulation des tra- d'accord: ces estimations ont peu de la COmmISSIOn, qUI avancent vailleurs pourrait permettre de limi- de chances de devenir réalité. «Ce avec le FMI deux ar~ents :. l'envergure ter le phénomène si celui-ci est jugé sont des extrapolations à partir des modeste ~e I éCOl;omIe turque ~t le trop importan~. l\1ais le dynamisme politiques existantes, explique un La Turquie et le Fonds monétaire degré, d mtégr~tion ~conomIque démographique de léiTurquie pour- haut fonctionnaire. Or, en cas d'ad- international (FMI) ont conclu un ~ré~Xlstant à, I adhéSion. Depuis rait aussi permettre de compenser hésion turque, les débats vont faire nouvel accord cc stand-by» pour une I umon.douaruère conclue en 1995, le vieillissement de l'Union. les drOitS de douane et les restric- rage pour savoir si l'on maintient les ligne de crédit de 10 milliards de dol- programmes tels qu'ils sont actuelle- lars sur trois ans, a annoncé, mardi tions quantitatives appliquées aux Philippe Ricard produits industriels ont disparu. Ils ment ou si l'on profite de cette occa- 14 décembre, le ministre turc de l'éco- sion pour réformer l'ensemble des nomie Ali Babacan, en présence du persistent en revanche pour les pro- duits agricoles. politiques communautaires. » chef de la mission du FMI venue à En 2003, plus de la moitié des Dans la première hypothèse, les Ankara, Reza Moghadam. l'accord Etats membres, qui versent davan- prendra le relais d'un crédit du FMI exportations turques sont destinées à l'Union, mais la part de marché de tage qu'ils ne reçoivent, vont de 16 milliards de dollars, également la Turquie dans les importations devoir augmenter nettement leur sur trois ans, qui arrive à son terme effort. C'est difficile à imaginer, en février 2005. européennes se situaient à 2,5 %. alors que ceux-ci, dont la France et D'après l'OCDE,la croissance tur- De même, les investissements euro- péens en Turquie demeurent très fai- J'Allemagne, espèrent limiter au que devrait approcher les 8 %, voire bles, et devraient être stimulés par . maximum les dépenses communau- les 10 % cette année, contre 5,8 % en taires (à 1% du PIB de l'Union) 2003. Cependant, selon la Commis- sion européenne, le chôm.age restera la perspective de l'élargissement... pour la période 2007/2013, et du marché intérieur. auront sans doute du mal à desser- inchangé à 10,8 %. Après la récession et la crise financière de 2001, le pays ?erni~r enjeu de taille : l'impact rer largement les cordons de la mIgratoire. ~s évaluations diver- bourse pour la période suivante, cel- bénéficie de la stabilité politique et des réformes .entreprises par le gou- gent grandement, en fonction des le qui verrait la Turquie adhérer à études, entre 500 000 et 4,4 millions femonde l'Union. Dans la seconde hypo- vernement de Recep Tayyip Erdogan. . les exportations ainsi que la consom- de migrants turcs potentiels d'ici à . 15 DÉCEMBRE 2004 thèse, ce sont les pays bénéficiaires 2030. Le phénomène n'est pas nou- qui vont devoir renoncer à une par- mation des ménages progressent à un rythme soutenu. - (AFP.) veau. Plus de 3 millions de Turcs tie de leurs aides agricoles, ou régio- résident déjà dans l'Union, dont nales. Une perspective qui promet plus des trois quarts en Allemagne. de belles empoignades entre capi- Une première vague d'immigration tales européennes. 10,4 millions dans l'Union à 25. L'agriculture reste la principale sour- a eu lieu au début des armées 1960. ce de revenus et d'emplois dans la .Il s'agissait de travailleurs peu quali- PROBLtMES STRUCTURELS . fiés recrutés par les entreprises «Les problèmes structurels de la plupart des régions les plus pau- vres, à l'est du pays. L'adhésion tur- européennes. Depuis les armées Turquie constituent une grande diffi- 1990, le s()lqe migratoire net de la culté pour la politique de cohésion », que augmentera la superficie agrico- le de l'Union de 23 %. La Turquie Turquie vers l'étranger oscille entre selon l'étude d'impact publiée par 40 000. et 60 000 personnes par an, la Commission. En cas d'adhésion recevrait en retour 8,2 milliards d'euros de subventions agricoles. essentiellement du fait du regroupe- turque, les disparités régionales au ment familiiù, « Les effets économiques de l'adhé- sein de l'Union vont augmenter La clause de sauvegarde imagiiJ.ée dans la même proportion que lors sion de la Turquie sur l'UE seraient

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LE nOARO MERCREDI 15 DÉCEMBRE 2004

~ COMMUN,IQUÉ .--'

T U RQ U IE - UNION EUROPÉENNE Lettre au Président de la République, .Jacques CHIRAC

Monsieur le Président de la République française, o La Turquie occupe toujours Chypre, depuis 30 ans.

o Les droits des minorités sont toujours bafoués. Le vendredi 17 décembre 2004, vous allez prendre, au o La torture est toujours pratiquée dans les prisons turques. nom de la France et de son peuple, une décision historique o Le principe de l'égalité entre hommes et femmes n'est pour l'avenir de la France et pour l'avenir de l'Europe. Vous toujours pas acquis. allez prendre la décision de l'ouverture ou du report des o Les « crimes d'honneur» à l'encontre des femmes négociations d'adhésion de la Turquie dans l'Union constituent une pratique courante en Turquie. Européenne. Non, Monsieur le Président, la Turquie n'est pas prête aujourd'hui. Elle est encore très loin de la réalité des Le U,.!\.vriI1915, le gouvernement de l'Empire ottoman standards européens. Le 14 octobre dernier, au cours du ordonnait l'extermination du peuple arménien qui a conduit à débat, à l'Assemblée nationale, sur l'adhésion de la Turquie ème l'exécution du premier génocide du xx siècle. 90 ans plus à l'Union européenne, tous les groupes politiques se sont tard, la Turquie n'a toujours pas reconnu ce fait majeur de son prononcés contre l'ouverture des négociations, y compris Histoire. Au mépris du travail achevé des historiens et des l'UMP. Les Français aussi sont contre, les sondages reconnaissances politiques de nombreux Etats, dont la France. l'attestent. . qui a élevé sa reconnaissance du génocide arménien au rang d'une loi de la République que vous avez promulguée le Aurait-on pu imaginer, Monsieur le Président, qu'une 29 janvier 2001. Allemagne niant la réalité du génocide juif, put entamer des négociations d'adhésion à l'espace européen ? Pourquoi entamer des négociations avec un Etat génocidaire 90 ans plus tard, l'Etat turc orchestre une campagne de et négationniste ? négationnisme du génocide arménien. L'ambassadeur de Le Président de la République française, ayant promulgué la Turquie en France nie régulièrement la réalité du génocide loi sur le génocide arménien, doit affIrmer haut et fort à la arménien à travers les médias français. La protection Turquie qu'elle ne peut continuer à nier la réalité historique. diplomatique rend nulle toute procédure en justice. Pire, dans son nouveau code pénal adopté en octobre 2004, Tous ceux qui défendent l'adhésion de la Turquie à l'Union la Turquie introduit, dans le cadre de son article 305, la européenne doivent lui faire entendre raison et la convaincre qœstion de la pénalisation de la reconnaissance du génocide de faire son devoir de mémoire en reconnaissant le génocide arménien. Ainsi, toute personne évoquant la question de la arménien. reconnaissance du génocide arménien par la Turquie est Monsieur le Président de la République, nous serons passible d'une peine de dix ans de prison. 10.000 Français rassemblés à Bruxelles le vendredi Est-il normal qu'à la télévision française, dans le cadre de 17 décembre à attendre la décision du Conseil européen. l'émission France Europe Express, le Ministre turc des Nous serons 60 millions de Français à observer votre Affaires étrangères, Abdullah GuI fasse acte de mensonge en position. niant l'existence de cet article 305, contrairement aux conclusions du rapport de la Commission européenne? Ne nous décevez pas!

FRA Dachnaktsoutioun (Parti socialiste arménien) ADL Ramgavar (Droite libérale arménienne) Comité de Défense de la Cause Arménienne Comité de soutien au NON

36 .~:vue de Presse~Press.Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti 150 millions de turcophones le monde turc s'étend profondément en Asie centrale où plusieurs Etats ont noué des relations privilégiées avec Ankara

LA QUESTION D.E CHYPRE l'EXPANSION TURQUE . La question. de cette île divisée depuis européenne depuis le 1"mai, et une « Répu- Un millénaire de migrations a conduit l'.mtervention de l'armée turque en 1974 blique turque de Chypre du Nord » auto- une partie des tribus turcophones, à l'origi- nsque-t-elle d'amoindrir les chances d'An- ne nomades, des confins de la Chine - proclamée et seulement reconnue par Ankara. . kara d'obtenir une date précise pour enta- entre le désert de Gobi et le lac Baïkal, en mer s.esnégociations d'adhésion à l'UE ? A De 15 à 20 millions de citoyens turcs sont .1 Sibérie, où elles sont mentionnées pour la la veille du Conseil européen des 16 et par ailleurs d'ethnie kurde. Descendants de première fois dans des textes chinois vers 17 décembre, ce problème continue à faire tribus de langue iranienne, les Kurdes sont . 200 avant notre ère - vers les plateaux parler de lui. Ces derniers mois, la Républi- d'Anatolie, où elles se sont établies au également estimés à 6 millions en Iran 4 millions en Irak~t 970 000 en Syrie. ' que. de Chypr~, la seule entité légitime, XI' siècle avant de prendre en 1453 Constan- avait, par la VOIX de sOn président, Tassas tinople et ,de fonder l'Empire ottoman. Papadopoulos, menacé d'opposer son l'ÉMIGRATION Entre-temps, ces tribus ont essaimé de la veto aux négociations si Ankara refusait Sibérie au Caucase et à l'Asie centrale, ne se Depuis le début des années 1960, parallè- de la reconnaître. lement à l'exode rural, on a assisté à une Le chef de la diplomatie turque a exclu limitant pas aux quelque 776 000 km' du ter- vaste migration de travailleurs turcs - toute reconnaissance en l'absence d'un ritoire de la République turque, avec ses mais aussi kurdes, pour un quart d'entre règlement du problème de la division de 71 millions d'habitants. On peut estimer eux - venus chercher en Europe occidenta- , l~le. « Nous trouvons injuste que cette ques- que les populations turcophones à travers le un emploi mieux payé, ou un asile pour le monde totaliseraient près de 150 millions tIOnnous soit posée alors que nous avons fait des raisons politiques. Leur principal pays tout notre possible pour qu'une solution de de personnes. d'accueil a été l'Allemagne, où ils sont paix puisse être trouvée », a déclaré récem- L'éclatement de l'Union'soviétique a don- désormais 2 375 000, soit 28 % à 30 % des men~ le p~emier ministre Erdogan, faisant né naissance à cinq Etats turcophones dont étrangers. Au long des dernières décen- allusIOn a l'échec du dernier plan de les frontières ne recoupent pas exactement nies, beaucoup ont fait venir leur famille l'ONU. Soumis à référendum le 24 avril ce la carte ethnique: l'Azerbaïdjan (8,2 mil- et fait souche; un tiers ont obtenu la texte, qui proposait la création d'un Etat lions d'habitants, dont 83 % d'Azéris et citoyenneté allemande et ils ont été des fé~éral, avait été rejeté par 75 % des Chy- d'autres turcophones), le Kazakhstan centaines de milliers à voter aux dernières p~otes grecs et adopté par 65 % des Chy- (14,8 millions, dont 45,6 % de Kazakhs et de élections. L'Allemagne est d'ailleurs, en pnotes turcs. dépit des réticences de l'opposition chré- turcophones), le Kirghizstan (5 millions, Rappel~t ~ue là reconnaissance de Chy- dont 57,6 % de Kirghizes et de turcopho- tienne-démocrate, un des pays les plus pre ne faisait pas partie des critères de nes), l'Ouzbékistan (25,7 millions dont favorables à l'entrée de la Turquie dans Copenhague, l'Union entend faire son pos- 82,9 % d'Ouzbeks et de turcophOne;) et le l'Union européenne. sible.pour rapprocher les deux camps. L'ex- Turkménistan (5,7 millions, dont 83,5 % de L'émigration turque est également tensIOn par Ankara de l'union douanière Turkmènes et de turcophones). importante en France (326 000, 5 % de l'im- Turquie-UE à la République de Chypre migration), concentrée en Alsace, Rhône- Les turcophones sont nombreux au Xin- « peut servir de base à une solution» a esti- jiang chinois (50,6 %, surtout Ouïgours, des Alpes et dans la région parisienne, aux' mé le premier ministre néerlandai; dont 17,5 millions d'habitants), en Afghanistan, Pays-Bas (323000, 15 %), en Belgique le pays préside actuellement l'UE. Négo- en Iran (où les Azéris représentent près du (134000), en Autriche (133000), en Suisse ci~r l'adhésion avec les 25 - dont la Répu- quart des .habitants), en Irak (Turcomans), (81000), au Royaume-Uni (71 000), au blique de Chypre - reviendra de facto à la en Bulgane, en ex-Yougoslavie et en Rus- Danemark (49000), en Suède (32000), en reconnaissance, a expliqué pour sa part le sie, où les Tatars, Bachkirs, Tchouvaches, Norvège (11 000), Mais on trouve aussi président du Parlement européen, à Anka- des Turcs aux Etats-Unis (l02 000), enAus- ra début décembre. sont plusieurs millions. Ils forment aussi le tralie (90 000), en Asie centrale et au Pro- quart des habitants de Cnypre, divisée che-Orient (l08 000 en Arabie saoudite). entre une République à 'population grecque PATRICE DE BEER (620 000 habitants), membre~ de l'Union ET MARIE JÉGO v v . ._---....[ ~<> ft!: .,) .. '. ;~ ~ /. l)KRAINE t,.. • .' .' ~ . :t! ~'*' ':-. . . y•. i~ c Noglr;'''' . '.";it;~:..... QVcQJ'~:'

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TURQUIE 71 millions d'habitants (dont 15 à 20 millions de Kurdes, ethnie appartenant au groupe iranien)

37 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Ö'!-~t,i Islamiste converti à l'idée européenne, il afait de l'adhésion à l'UE son grand projet La « révolution silencieuse» de Recep Tayyip Erdogan

Porté à la ,tête du gouverne- imposer un article prévoyant de pas avoIr peur de la Istanbul : ment au lendemain des élec- criminaliser l'adultère, au nom « différence » turque : « Les Marle-Michèle Martinet tions législatives de novembre d'une prétendue « défense des footballeurs français qui ont 2002, Recep Tayyip Erdogan, ualeurs familiales ». l'Europe, ,remporté le championnat du désormais converti au conser- soutenue par les laïcs turcs, a vu monde en 1998 n'étaient-ils A l'image des plus grands, vatisme démocratique, a affiché rouge. Et le premier ministre, pas issus de tous les Recep Tayyip Erdogan est déjà des opinions plus nuancées, qui vexé, s'est aussitôt cabré: horizons ? », demande Recep devenu. en,:rurquie, un person- l'ont naturellf!ment rapproché « L'Union européenne ne peut Tayyip Erdogan, avec une naï- nage de légênde. Son histoire des valeurs européennes. s'immiscer dans les affaires in- veté feinte. est de celles qui émeuvent et Pour adapter son pays aux térieures de la Turquie! », Le premier ministre turc sait font rêver dans les chaumières: critères définis à Copenhague, grondait-il alors, pour tenter aussi se montrer plus cassant. un petit veJ#leur à la sauvette le premier ministre a engagé d'endiguer le flot des critiques, Fatigué des hésitations de l'Eu- du quartier populaire de Kasim- notamment une réforme de rope et de ses éternels « oui, pacha devenu premier ministre, fond du Code pénal turc, sou- avant d'être obligé finalement mais ... », il menace, en appre- à tout juste 50 ans. mettant le Parlement à un de faire marche arrière. nant que de nouvelles condi- Nul ne pourrait lui contester rythme de travail accéléré de De nouveau, ce faux pas a tions pourraient être posées à la son rôle déterminant dans la dix heures par jour pour bou- semé un trouble sur les réelles Turquie, de claquer la porte et mise en route du processus en- cler l'examen des 340 articles motivations d'un homme qui de répondre à son tour « non. gagé avec l'Union européenne. du nouveau texte, Ses parte- n'a jamais fait l'unanimité dans merci ... ». Incontestablement, Même s'il n'en est pas l'unique naires européens ont alors una- la république d'Atatürk. iln'em- l'homme a du cran, même si les acteur, c'est lui qui a mené, à un nimement salué l'étonnante ca- pêche que personne ne remet mauvaises langues de la bour- rytlune d'enfer, le train impres- pacité de la Turquie à mettre en en doute ses capacités à gouver- geoisie turque raffinée lui repro- sionnant des réformes souhai- route ce que Recep Tayyip Er- ner le pays; et à le défendre sur la scène inter- , chent en sourdine un caractère tées par Bruxelles. Ce qui n'a dogan désigne lui-même emporté trahissant des origines pas pour autant levé tous les nationale. comme une vraie « réuolution En Europe plébéiennes et le manque d'élé- voiles sur cette personnalité silencieuse »; en dépit des men- comme en Tur- gance de ses chemises à car- complexe: nombreux sont ceux talités qui évoluent parfois quie, on appré- reaux « de paysan », souvent qui s'interrogent encore sur les beaucoup plus lentement que arborées devant les caméras de réelles motivations de cet cie sa fermeté les textes, même dans la tête de télévision turques. homme qui a débuté sa èarrière et son humour. ceux qui les am inspirés. Toutes ces critiques, Recep politique aux côtés de l'islamiste Tous les argu- Ainsi, la réforme pénale a Tayyip Erdogan n'en a cure, il . Necmettin Erbakan et a tâté de ments sont bons pour faire failli provoquer un dérapage trace son chemin vers l'Europe, la prison pour s'être essayé à mouche. En visite à Paris, au majeur, à la limite de la rupture. mois d'octobre, il n'hésite pas à avec le soutien des milieux d'af- .une comparaison guerrière entre Bruxelles et Ankara, faire référence à son jeu préféré, faires qui apprécient son effica- alors fort mal appréciée par An- Quand, au mois de septembre, le football, pour convaincre ses cité. Il présente désormais le kara : « Les mosquées sont nos le gouvernement turc a voulu interlocuteurs français de ne projet de l'adhésion de la Tur- casernes, les minarets nos quie comme le «' projet du baïonnettes, les dômes nos siècle» qui, en tout cas, sera le casques et les croyants nos sol- Il bénéficie du soutien grand projet de sa carrière. Ce- dats ... », avait-il lancé, lors d'un lui qui l'inscrira durablement meeting fameux qui allait des milieux d'affaires qui dans les livres d'histoire de la mettre un frein provisoire à son apprécient son efficacité Turquie. ascension vers le pouvoir. I c~Les chiffres clés Données 2003 (sauf salaire: 2004)

" . • ÀIÎ.eiriilgri(::, ':'J406,3~: ,.~,1,' "2,9'173;'5 ::~4j~:1" "1", '9,6:,:, .... 1,4 D~rance:;~':~';' "'2,2,' 9,7 : .t17.3 1,9 .'Moyaum.Unr' ."1797.0',"2.2:,:; :30:140;0:' '::'39,9. ,":1',4 •' ,$," .1083 1;7 D~,'t8ljé,i;.'>, .'; ,.51;6, ;:.,1,470.9' "0',3 ,: <25 5é~;~!';,106i1::~:>,::"\2.8 , , ,1.3

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veaux prêts à une politique bud- vestissements .directs étrangers .Un crédit de trois ans sera débloqué gétii.1rerigoureuse, rUE exigeant est préoccupante. La plupart des de son côté un alignement sur entreprises qui s'implantent en les normes européennes. Hier, Turquie le font par le biais de Reza Moghadarn,le responsable joint-ventures avec les conglo- Le FMI accorde pour la Turquie du FMI, a salué mérats locaux. « La complexité les «progrès impressionnants » de l'administration turque et réalisés par l'économie. celle des textes réglementaires, 10 milliards de dollars Impressionnant est bien le la difficulté de sejùw.ncer sur le terme qui convient: ce pays qui marché local rendent difficile buer à rassurer les -marches sernb~t condamné à l'hype:in- une installation sans un parte- quelque peu fébriles à la veille naire bien implanté locale- Patrick Bèle flation pendant des décennies va du conseil européen. ment », explique le représentant connaître pour la première fois Cette signature intervient trois d'un grand groupe européen. une inflation inférieure à 10 % ans seulement après la grave L'économie grise, d'autre La Turquie ne pouvait espérer cette année (contre plus de 50 % crise financière qui a déstabilisé part, représenterait une richesse meilleur augure : deux jours en moyenne dans les an- le pays. En 2001, la soudaine équivalente à plus de 50 % du avant la décision de chefs d'Etat nées 90). Ankara prévoit

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lard, affinne-t-elle. Nous ne su- . par les nïédias courants libéraux ou progressifs jet de réhabilitation du vieux . bissons aucune pression. Je européens, par félicitent le gouvernement pour faubourg financé par l'Unesco fume etje mange pendant le ra- . ces images de.« nanas en tcha- être parvenu en dépit du poids et en partie par l'VE. inadan les repas servis au ré- dor ». « La perspective euro- . de l'establishment militaire à fi n'y a pas grand-chose à voir' fectoire. Lorsque je sors le soir, péenne est pour nous une for- ouvrir des. espaces de liberté in- à Balat désertée par la commu- je danse et parfois je me saoule. midable occasion de re- connus et inespérés i!y a encore nauté juive depuis le pogrom du . Et alors ? » Meryem sourit. structurer notre PU#s.Notre po- quelques ànnées. 6 septembre 1955. La plupart « Chez nous, la religion est du pulation est jeune ; elle com- Elu maire AKP de Fatih voici des maisonnettes en rondins de domaine de la vie privée. Fatih prend des gens éduqués et bien \Hl an, Mustafa Demir, un den- bois sont dans un état d'aban- a la réputation d'être une place formés. La Turquie est plus sé- tiste de 46 ans, compare sa cir- don tel qu'elles ne pourront pas forte du conservatisme, mais vère avec les islamistes que la conscription du centre d'Istan- être retapées. Protégées par des lesjeunesfil.les du quartier sont France puisqu'elle interdit le bul à un « condensé d'Anatolie systèmes de vidéosurveillance, comme les autres : elles écou- voile non seulement à l'école profonde ». « Les gens ont une deux synagogues célèbrent tou- tent le chanteur pop turc Tar- mais aussi à l'université », af- forte sensibilité religieuse mais jours l'office le samedi. « Elles kan ou l'Américain Eminem et finne-t-elle. it n'existe pas de ghetto fonda- accueillent des fidèles des se trémoussent sur du hip- Populaire au-delà de sa clien- mentaliste, estime-t~il. Les àutres quartiers car à Balat hop.» tèle traditionnelle, Erdogan a su langues et les cultures ont co- nous ne sommes plus que Habituée à tirer profit du discrédit qui existé ici durant l'âge d'or de quatre: m()~ monfils, David, le regarder des frappe une droite affairiste et l'Empire ottoman. Ceux qui vendeur defruits et légumes, et programmes une gauche sans programme .. s'opposent à l'intégration de la . Yacoub qui ne veut plus porter de télévision L'embellie économique et les ré- Turquie en Europe devraient son nom juif», dit Leon Brudo, étrangère, Me- fonnes menées au pas de savoir que notre quartier juif de un commerçant en tissus âgé de ryem 'est aga- . à.harge ont conforté ses posi- Balat a existé durant des 82 ans, dernier survivant d'une cée par les cli- tions. Sa politique européenne siècles. » Et le fringant« musul- époque révolue, celle d'avant la , chés véhiculés est largement approuvée. Des man modéré» de vanter un pro- possible adhésion en 2015.

• Turquie • 1'autredivision des socialistes

La question de l'entrée de la sait exactement ce que c'est, sont claire- mée turque, le respect des Turquie à l'Union européenne ou le refus de l'adhésion. » Et, ment pro- droits de l'homme ... « Ces trouble la gauche, Le PS est pour le premier secrétaire, noncés pour questions existent, on ne peut partagé entre partisans de tout nouvel élargissement de l'adhésion de pas les balayer », estime-toi!. l'adhésion ou du partenariat l'Union européenne doit être . la Turquie. Les hésitations du PS s'ex- privilégié .. Le Parti commu- soumis à référendum. Certains te- pliquent aussi par les réti- niste les Verts, le MRC et l'ex- Le clivage au sein du PS ne nants du non cences de l'opinion et de trêm~ gauche sont plutôt favo- reprend pas les lignes du dé- aussi, notamment Vincent l'électorat de gauche. Pour Ju- rables, mais certains émettent bat sur la Constitution. Lau- Peillon, du courant minori- lien Dray, « si on se pronon- des conditions. . rent Fabius, ses amis et Ma- taire du Nouveau Parti socia- çait en l'état, les peuples di- nuel Valls, qui sont contre la liste. Pour eux, l'Union euro- raient non ». Si les Constitution, sont aussi oppo- péenne doit tenir ses sympathisants socialistes sont Nicolas Baratte sés à l'adhésion de la Turquie. promesses. « Les Turcs ont favorables à 61 % à l'ouver- ...... o' Mais ils sont rejoints sur cette fait évoluer leur société dans ture de négociations, i!s sont position par certains ,tenants cette perspectiue, l'adhésion à opposés à l'entrée de la Tur- Divisé sur ia Constitution du oui comme la présidente l'Union européenne a été le quie dans l'Union européenne européenne, le PS l:est ~~ssi de la région Poitou-Charentes, moteur de leur réforme. On ne à 61 %, selon le sondage Ifop sur la question de 1adheSIOn Ségolène Royal, le député eu- peut pas jouer avec les enga- paru dans Le Figaro lundi. de la Turquie à l'Union euro- ropéen Bernard Poignant ou gements envers les peuples », Mais pour l'ancien commis- péenne. Mais, cette fois, le le sénateur Robert Badinter. explique le député européen saire européen socialiste Pas- parti de François Hollande a Pour eux, l'entrée de la Tur- Harlem Désir. cal Lamy, la question, pour ou choisi de ne pas trancher. quie changerait le projet euro- Le président du groupe so- contre l'adhésion, a déjà été « Nous prenons des précau- péen. L'adhésion est syno- cialiste à l'Assemblée natio- tranchée. « On a déjà dit que tions », concède le porte-pa- nyme de «fuite en. auant ter- nale, Jean-Marc Ayrault, a de- la Turquie avait vocation à role du PS, JUlien Dray. Le bu- ritoriale qui mène uers l'Eu- mandé hier de la pédagogie rejoindre l'Union », explique- reau national du PS a adopté rope diluée et impotente », au président de la République, toi!. Pour lui, le processus est le 12 octobre, à l'unanimité,; estime le député européen qui doit s'exprimer ce soir sur entré dans une deuxième une position a minima : pour Henri Weber. Comme Laurent TF 1. Il faut expliquer aux phase : les négociations. « Il l'ouverture de négociations- Français « pourquoi le pro- s'agit du temps qu'itfaut à un sans préjuger de leur issue. Fabius, il défend l'idée d'un blème de la Turquie se pose », pays comme la Turquie pour Pourtant, en juin dernier, le partenariat privilégié. Hier, a-t-il souhaité. « Il faut en prendre les engagements PS affirmait encore être « fa- Ségolène Royal, souhaitant parler sans jouer sur les qu'un nouuel Etat membre vorable au principe de l'en- souligner les lacunes de la dé- peurs. » doit respecter par rapport à trée de la Turquie dans mocratie turque; s'est ostensi- Au PS, la gêne est percep- l'acquis communautaire », ex- l'Union européenne ». blement affichée avec l'ex-dé- tible. « La Turquie n'est pas plique-t-i!. La troisième et der- Aujourd'hui, le parti a donc puté k.ur.de Leyla Zana, n;importe quel pays », ex- nière étape étant la ratifica- '. choisi la prudence. « Toutes - emprisonnée pendant dix ans plique le député de l'Essonne, tion. . les options doiuent être ou- pour avoir milité en faveur . Julien Dray. Outre son poids vertes », a déclaré François des droits des Kurdes en Tur- démographique, son histoire, Hollande, le 9 décembre sur quie. . sa situation, le porte-parole du France 2. « L'adhésion si les A l'inverse, partisans de la PS évoque le problème de la garanties sont données, le Constitution, Pierre Moscovici, non-reconnaissance du géno- partenariat privilégié, même Harlem Désir ou Elisabeth. cide arménien, l'occupation si aujourd'hui personne ne. Guigou se du nord de Chypre par l'ar-

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Legénérai Tuncer Kilin~est l'ancien leader du Conseil national de sécurité turc: «On ne peut accepter tout ce que veut l'Europe»

Ankara envoyé spécial lamiste. Les civilssont aujourd'hui large- tion et un appui àla mobilisation de la so- u-dessus du bureau trône l'incon - ment majoritaires dans cette instance où, ciétécivile laïque contre legouvernement tournable portrait de Mustapha àcôté des responsables des forces armées, Question kurde. Ladynamiqueeuropéen- Kemal Atatürk, une toile presque siègent le président de la République, le ne inquiète pourtant certains militaires. A abstraite qui trancheavecleshabi- Premier ministre et les principaux mi- «Pour cuire une grenouille, ilfaut lamettre tuelles représentations officielles du pè- nistres. Les compétences de l'armée ont dans l'eaufroide, puis chauffer àpetitfeu re de la Turquie moderne. Le général été rognées notamment en matière desé- afin d'endormir son système nerveuxetévi- Tuncer Kilinç, depuis peuà !aretraite, est curité intérieure. «Mais cela ne change terqu'elle nesaute hors de lacasserole: c'est un homme raffiné. Comme la plupart de pas grand-chose, car la Constitution attri- la méthode qu'utilisent lMP Oeparti au ses pairs -les «pachas» comme on les ap- bue clairement à l'armée lerôle deprotéger pouvoir,ndlr)etl'UEpourla Turquie», af- .' pelle en Turquie -, ils'affiche partisan de lepays à l'extérieur comme à l'intérieur», firme l'un d'eux. La majorité de l'armée l'Europe. Il n'empêche que les militaires relativise Tuncer Kilinç. appuie le processus d'adhésion, tout en ont fixéleurs lignes rouges face à ce qu'ils Pilier du flanc sud -est de l'Otan, honnie soulignant les limites. «L'UE veut des estiment être les risques de démantèle- ou regardée avec méfiance par les mili- choses que nous nepouvons accepter.Nous mentdupaysouderemiseencausedela tants kurdes, les islamistes ou les libé- sommesfavorables aux droits culturels des ,laïcité.«L'Union européenne avoulu dimi- raux, l'armée ghrde tout son prestige aux minorités, mais pas à des droits collectifs 'nuer lepoids qe l'armée pour que lesgens yeux d'une bonne partie de l'opinion. «Le qui institutionnaliseraient une séparation soientplus responsables, etnous soutenons peuple aconfiance en l'armée, car ilsait que ethnique etprépareraient un démantèle- ceprocessus, car ladémocratie amûri», as- lesmilitaires pensent d'abord à l'intérêtgé- mentde la Turquie», explique Tuncer Ki- sure-t- il Mais il souligne aussi que «s'il néral du pays et voient/es dangers qui le linç. Ilpense en premier lieu aux Kurdes, faut unjour choisir entre lasurvie de laRé- guetten~ àla différencedespolitiques, trop qui représentent plus du cinquième de la publiqueetl'UE, lepeuplesauradéciderde souvent obnubilés par des intérêts parti- population. Les militaires craignent que ce qui est leplus important». La réponse, sans», assure l'ex-général. Par trois fois - la question kurde ne soit ravivée par le pour lui, ne fait aucun doute. en 1960,en 1971et en 1980 -les militaires, chaos irakien et l'indépendance de fait du «Protéger le pays». Jusqu'à l'été dernier, estimant la République en danger, ont Kurdistan d'Irak. L'ex-secrétaire général ce général de l'armée de terre étaitsecré- pris lepouvoir àAnkara du MGK tient à rappeler qu'Ankara taire général du tout-puissant Conseil na- «Mais l'armée acompris que lepays achan- compte garder les mains libres: «En cas de tionaldesécurité(MGK),organe~titu- gé de catégorie», soulignent les diplo- problème à nosfrontières mettant en cause tionnalisantle rôle politique de l'armée, mates. Sa dernière intervention, en fé- la sécurité nationale, nous n'attendrons gardienne de la République. Désormais, vrier 1997 - pour chasser du pouvoir le aucunfeu vert de quiconque. Les pays de c'est un civilqui occlipe ce poste;comme Premier'ministre islamiste Necmettin l'UE aussi pensent d'abord à leur intérêt le prévoyait la réforme soutenue. par Erbalaui-futCeQUelesTurcsqualifièrent propre, comme l'a montré récemment la Bruxelles etmisè en œuvre par legouver- de coup d'État (?pOstmoderne».Aucun dé- France en Côte~d'Ivoire...» _ nement Èrdogan, issu d~ mouveme~t is- . ploiement detroupes mais de l'intimida- M.S. Adroite, labase turcophobe fait feu de tout bois. Maires et députés UMP ou UDF multiplient les initiatives pour exprimer leur opposition.

urlapage d'accueil de son site Inter- député souverainiste Philippe Pémezec ont répondu, 97 % s'opposent à l'intégra- net, le député UMP des Bouches- (UMP, Hauts-de-Seine) a déjà réuni tion de laTurquie dans l'Europe! D'autres du-Rhône, Richard Mallié, a mis la 90 collègues qui disent être prêts à dire sondages, tout aussi orientés, fleurissent Sphoto en noir et blanc d'un cadavre non à la Turquie. Soit un quart des dépu- un peu partout, notamment sur les sites d'enfant arménien, victime du génocide tés de la majorité. «Nous ne voulons pas Internet des députés concernés (77 % de perpétré par les Turcs en 1915.«Comment voircegenrede pays dans l'Europe, car ilne «non» sur celui de Richard Mallié). la Turquie ose-t-elle encore nier l'horrible partage pas notre héritagejudéo-chrétien. Chantage. Au final, l'entrée de la Turquie réalité!», clame letitre. Lereste est du mê- Ou alors,on vafaireentrertout lepourtour réunit contre elleune curieuse alliance de . me acabit. «Entréede la Turquie: combien méditerranéen. Et pourquoi pas laRussie, souverainistesachamés, comme Nicolas ça coûte ?Vraimenttrès, très chen>,répond qui es~sur unplan culture~ beaucoupplus Dupont-Aignan, et de centristes bon teint le député, qui parle d'un chiffre de 3 à proche de nous ?», lance Pémezec, qui qui suivent François Bayrou dans sacroi- 5milliards d'euros par an pour les contri- pointe «une divergence absolue entre la sade contre l'Empire ottoman. Certains buables français. Pour faire bonne mesu- base et Jacques Chirac». Impuissants à membres de l'UDF vont jusqu'à remettre re, Richard Mallié rappelle que cela re- l'Assembléenationale, lesturcophobes de en cause leur vote en faveur de la future présente la moitié du trou de la Sécu ... la majorité font feu de tout bois pour se Constitution européenne. C'estle cas de «Faceà laposition mondialistedeJacques faire entendre. Mardi, Pémezec et ses Jean-Bernard Thonus, adjoint au maire Chirac,jedéfends lavoixdupeuple!», ditle amis ont créé une Association nationale de Saint-Maur, qui ne votera pas la député de Gardanne. Demain, avec des élus locaux contre l'entrée de la Tur- Constitution «tant que leproblème de la d'autres collègues de l'UMP, il ira mani- quie. Ils ont écrit à 10000 maires, envisa- Turquie neserapas résolu. C'estquand mê- fester à Bruxelles contre l'adhésion de la gent de lancer une pétition nationale et me un pays où la lapidation des femmes Turquie à l'Union européenne. Une pre- prévoient de tenir des réunions publiques adultères afailli entrer dans le code pé- mière pour des députés français. sur tout le territoire. na!!». L'information est fausse. Mais l'ar- «Héritage Judéo-chrétien)). Depuis que le D'autres élus, comme Nicolas Perruchot, gument en dit long sur ceux qui, à droite, chef de l'Etat a refusé d'organiser un vote maire (UDF) de Blois, ont directement veulent se faire les porte-parole de «l'Eu- sur la question au Parlement, larésistan- consulté leur population. Lerésultat est ropede la rue»._ ces'organise dans les rangs de !adroite. Le sans surprise. Sur les 4500personnes qui THOMAS LEBtGUE

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membership as a reward for reformers in Ankara, led by Prime Minister Recep Turkey offers a test Tayyip Erdogan, after improvements in the country's human rights record. It was a way for them ~oencourage the re- formers to continue steering their coun- of EU multiculturism. tryon a democratic, westerly course. Membership, this view maintained, would.also be a geopolitical gesture to the broader Muslim world. It would Wary public may:hurt Ankara's dreams show that the West can live with the By Graham }lowley . would have forbidden criticism. But East. this time, when the' visitors pushed Everything pointed toward accept- AMSTERDAM: Call it bad timing; or .~eir buttons; green lights illuminated ance. Turkey had been waiting for EU just bad luck. As the date nears for a the:room. membership for more than 40 years. It decision on membership negotiations . In the 'famously tolerant Nether- with the European Union, it is Tur- lands, it was a vöte for a little less tol-.' key's misfortune that it is seeking to er~nce, a victory for a tougher line 'People believe we are enter this exclusive, mainly Christian, against those immigrants who, many club at a time when many Europeans Dutch-.believe, are unwilling to em- .losi,,!. S() much of our believe they are witnessing the failure brace core:Dutch values. of multicultural society in Europe. "People believe in an emotional European identity.' Many think this should. Qlean the way we are losing so much of our death of a multicultural EU is..well. . European identity,'~.said Hans Westra, And while European leaders will IÏlost . director of Anne Frank House. "We became an associate member in 1963, likely say yes to Turkey on Thursday are looking forsome new basic values and applied for full membership in 1987. or Friday in Brussels, it will be a reluc- to keep us together as a nation, not val- It has belonged to other Western insti- tant yes, reflecting the views of a ues from the Middle Ages that we tutions, such as NATO and the Organi- growing number of EU citizens .. . fought for so lo~g toget rid of.'~ zation for Economic Cooperation and The shift in perceptions is particu- Development, for decades. In October larly palpable in the' Netherlands, The harder tone in the Netherlands is this year, the European Commission re- where the political climate was trans- part of a broader debate about identity commended that EU membership nego- formed last month by the murder 'of that is sharpening this week as 25 Euro- tiations begin soon, probably next year. the filmmaker Theo van Gogh by a pean leaders meet to decide whether to But while this was the view of the killer who slit his throat and pinned to . allow Turkey, with its mainly Muslim governing elite, it was increasingly at his chest with a knife a text calling for . population of 70 million, to open nego- odds with public opinion. Muslims to rise up against "infidels." tiations to join the EU. Majorities in Since the enlargement of the EU in In Amsterdam last week, as'cyclists France and Germany say they oppose May, when 10 new countries joined, pedaled past canal houses outside, 12 Turkey's entry, according to the latest some Europeans have felt they are los- Dutch visitors at the Anne Frank. opinion polls, and sentiment. is also ing jobs to their new neighbors in the. house were asked fOl.their views on' shifting elsewhere. formerly Communist East, where wages Muslim integration into Dutch soci- "People have become more aware of and taxes are lower. This fear is espe- the huge problems you face to make an- cially acute in nations such as Austria ety. They were told to press a green. other culture and another religion com- that share a border with one of the new- button if they thought it was fine for . patible with your own," said Bart Jan est EU members. Many now think that politicians to criticize Muslim immi- Spruyt, director of the Edmund Burke bringing Turkey inside the EU would grants who did not adopt Dutch prac- Foundation, a conservative research or- exacerbate the problem. tices, or to press a red button if .they . ganization in The Hague. The political elite began to worry that thought this amounted to discrimi.Ï1a- The turnaround' in sentiment is sig- the EU would not function properly with tion. nificant measured against feelings a yet another member sitting at an already Feelings of guilt over the treatment few months ago, when Turkey's road to 'crowded negotiating table. Adding an- . of Jews in World War II, as well as a EU membership seemed more assured. other nation would also fundamentally strong liberal commitment to a multi- Previously, European supporters of change what the EU's founders, notably cultural society in the Netherlands, Turkey's accession saw the promise of France and Germany, originally inten-

Jan Boeve/Hollandse Hoogte Two Muslim women in traditionally tolerent Amsterdam, where an increasing number of people now question the entry of Muslim Thrkey into the EU. Thrkey's bid for membership is also complicated by disputes oyer Armenia and Cyprus. .

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ded the union to bé - a small, coherent political unit that projected the two na- tions' will acrossthe Continent. But probably the biggest complaint has centered on values. This is not al- ways stated directly, perhaps because of concerns about political correctness. But many Europeans simply do not want the govern~ént of a 'big Muslim nation sitting at the EU table. 'Assuming membership negotiations' go ahead, by the time Turkey joins, OJ which might be around 2020,it will most likely be one of the most pOI:lUlated countries in the EU. As EU votes are ap- portioned according to population, it would also bè among the most powerful Even if Turkey's current leaders pro- fess to be secular, conservative Euro- peans do not want to be vulnerable to a future government in Ankara that could seek to further a Muslim agenda "that

wants to influence the educational sys- 0

o tem or believes that the Holy Book of Is-

o lam is above democratic debate," says 0 Paul Scheffer, professor of urban soci- ' ology at the University cjfAmsterdam. A poll conducted by the Ifop Institute and published in the French newspaper Le Figaro this week found that 67 per- cent of French voters, and 55 percent of Germans, now oppose Turkish member- ship. In Britain, 41percent favor Turkey's

entry, while 30 percent are against it. In " . Spain, 65 percent are in favor, while in ..SOurce:, ,,~,Eurobàromeler.',..;>, " , .... Italy 49 percent support Ankara's bid. , ,~t~,:;,~,:.:;'?~ According to Robert Manchin, chair- man of the polling group Gallup Europe party's annual conference that multi- University of Amsterdam. in Brussels, nations on the geographical culturalism in Germany had failed and "The fact that we live in a world with- fringes of Europe, such as Ireland, Bri- ' that Turkey would make it worse. out borders has provoked politicians to tain, Portugal and Spain, generally fa- "A Europe with Turkey as a full- come to the fore who are urging us to o fledged member won't be a Europe that close the borders," he said. "Migration 0 vor Turkish membership. It is in the heartlands of the EU that is fully integrated," she warned. "The is increasingly' perceived by many, opinion has turned most negative, in re- degree of European integration people as a loss of sovereignty." . gions that already have large Muslim achieved over 50 years must not be Scheffer believes that Europe should ' thrown away just like that." 0 populations and that, says Manchin, admit Turkey as proof to its own immi- : grants that it is committed to secular- . could be the likeliest destinations for Merkel has been the strongest Ger- immigrants once Turkey is in the EU. man proponent of the idea of a "priv- ism, and not to a religious divide. In the Netherlands, a new conscious- ileged partnership" for Turkey that stops Turkey's leaders, meanwhile, warn ness of the country's foreign population short of full membership. This idea has that any rejection would undermine has emerged since van Gogh's murder, also been championed in France, which their hard-won reforms and push the especially in cities such as Amsterdam has the biggest Muslim population of country back toward extremist Islam. and Rotterdam where around half of' any country in Europe. "French 'opinion Erdogan says he will accept nothing the citizens are first- or second-genera- is very afraid ofMuslims, ofIslam, of ev- short of full membership. tion immigrants. erything new," says Nora Seni, a histori- Under such pressure, European lead- Geert Wilders, a rightist politician an at the University of Paris. ers are expected to give Turkey the green who calls for an end to "tolerance of in- While President Jacques Chirac sup- light this week, although there may be tolerance," is gaining popularity. The ports Turkish membership, other lead- many conditions and caveats, such as public mood has influenced the govern- ing French politicians are opposed, re- limits on labor migration, and no firm ment stance. "We have had our part of flecting public unease. Now, to date for when membership could start. immigration. Immigration is not a solu- :Ankara's fury, even Chirac has sugges- With the new focus on core European tion for anything," said Gerrit Zalm, the ted that Europe might consider an alter- values evident even in traditional ex- Dutch finance minister, in an inter- native relationship, and has promised a amples of European openness, such as view. o referendum on the question. Anne Frank's house in Amsterdam, the Van Gogh's murder has had ramifica- "The same thing that happened in the shift in perceptions may well hinder tions beyond the Netherlands. Netherlands has also happened in Turkey's dreams, and could even kill Germany, the European nation with Switzerland, Denmark, Austria, Belgi- them, over the next decade of talks. the heaviest historical guilt, is home to um, Italy, France," says Scheffer of the International Herald Tribune . more than 2 million Turks, the largest Turkish population in Western Europe. It is now grappling with the issue of "Leitkultur," or whether it can have a

defining culture, and what that culture 0 should be. Last week, Angela Merkel, leader of the center-right opposition Christian Democratic Union, and challenger to ' Chancellor Gerhard Schröder, told the

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En répondant «oui, si» lors d'un entretien sur TF 1, le chef de l'Etat a tenté de rassurer les Français Turquie: le plaidoyer de Chirac

n fallait à tout prix parler. User de pédagogie pour expliquer Le président de la Répu- la Turquie, un grand pays pourquoi la France, malgré une opinion publique ml\Ïoritaire- blique a surtout rappelé à deux riche d'une longue histoire, de ment hostile, va se prononcer al\Ïourd'hui, lors du Conseil euro- repriSes « que, en toute hypo- faire des efforts aussi considé- péen de Bruxelles, en faveur de l'ouverture de négociations d'ad- thèse (...), les Français gardent rables pour arriver à un résul- hésion avec la Turquie. iller, sur TF I, dans une interview de le dernier mot dans cette af- tat aléatoire ou partiel, ce 19 minutes enregistrée en fin de matinée à l'Elysée, le chef de faire », puisqu'ils seront n'est évidemment pas raison- l'Etat s'est donc efforcé de rassurer les Français, sans pour au- consultés par référendum au nable. » Il a également réfuté tant changer de cap sur le fond. Interviewé par Patrick Poivre terme des négociations, à l'ho- l'argument religieux utilisé par d'Arvor, Jacques Chirac a exposé les raisons pour lesquelles la rizon d'une quinzaine d'an- certains pour refuser l'entrée France et l'Europe doivent œuvrer pour l'intégration de ce pays , nées. Il a également affirmé que de la Turquie: «Nous avons qui a tol\Ïours été «à la recherche d'un choix entre l'Asie et l'Eu- la reconnaissance du génocide tout à y perdre, à commencer rope» et qui devrait pour notre intérêt «pencher vers l'Europe ». arménien « c'est la loi» en par la dignité. » Enfin, sou- Après le fameux « oui mais » la paix, avoir avec nous ce cieux de ne pas ,de Valéry Giscard d'Estaing et, grand ensemble, à nos portes «Négociation, cela ne veut lier la question, plus récemment, le « non sauf aujourd'hui, est tout à fait posi- turque à la ra- si » exprimé par Laurent Fa- tif L'avoir rejeté représenterait pas dire adhésion. Cela tification de la bius, Jacques Chirac a plaidé, certainement un risque d'insta- Constitution lui, pour UD, «oui si ». « Est.ce bilité, d'insécurité à nos fron- veut dire que la Turquie européenne, le que l'Europe et notamment la tières (...) ». devra encorefaire , président de la France ont ou non intérêt à ce Afin de rassurer des Français République n'a que la Turquie les rejoigne? Ma inquiets face à cette perspective des efforts considérables» donné aucune réponse est « oui si ». Oui. si la d'entrée d'Ankara, le chef de indication sur Turquie remplit la totalité des l'Etat a déclaré que « négocia- la date à la- conditions qui s'imposent à tout tion, cela ne veut pas dire adhé- France (depuis le vote d'un quelle aurait lieu le référendum candidat à notre Union », a-t-il sion. Cela veut dire que la Tur- texte en janvier 2001) et, sans sur le traité de Bruxelles. Sou- indiqué en citant notamment les quie devra encore faire des en faire explicitement une haitant que les Français répon- progrès à « consolider» en ma- efforts considérables, qui vont condition d'adhésion, il a de- dent oui au référendum sur le tière de démocratie, de droits de durer dix, quinze, vingt ans ». Il mandé à la Turquie de faire traité constitutionnel, Jacques l'homme, de liberté religieuse a également beaucoup insisté « un travail de mémoire ». Chirac a cependant émis le dé- ou d'égalité hommes-femmes. sur le fait que les négociations se Le chef de l'Etat a par sir que cette « réponse impor- Estimant que la France et déroulent« d'Etat à Etat» et a ailleurs refusé fermement l'hy- tante à une question impor- l'Europe avaient « intérêt» à indiqué que chaque pays, y com- pothèse d'un «partenariat pri- tante» ne soit pas « assumée voir la Turquie intégrée à l'Eu- pris la France, a le droit de « tout vilégié », pourtant souhaitée dans un contexte politique avec rope, le président a poursuivi : arrêter », de« décider que ça ne par Alain Juppé, puis Nicolas des préoccupations qui n'ont « Il est évident que, sur le plan marche pas et bloquer la totalité Sarkozy, au nom de l'UMP. rüm à voir ». de la sécurité, de la stabilité, de des négociations ». « Demander à un pays comme A.F,

;, . 1::1, ;f~i't: -

I, ,

" ,~~, iller, sur TF1, Jacques Chirac s'est prononcé en faveur de l'adhésion de la Turquie à condition qu'elle remplisse<; la totalité des. conditions qui s'imposent à tout candidat à notre Union », s-t-il indiqué. (Photo Sébastien Soriano/Le Figaro.)

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Iraqi Shiite with ties to Iran gains to}) Ililling

By John F. Burns and Robert F. Worth

BAGHDAD: On a list of 228 candi- dates submitted by a powerful Shiite- led political alliance to Iraq's electoral commission last week, Abdul Aziz al- , Hakim's name was entered as No.1. It , was the clearest indication yet that in , the upcoming January elections, with . Iraq's Shiite majority likely to heavily outnumber Sunni voters, Hakim may emerge as the country's most powerful political figure. Hakim, in his early 50s, is a pre-em- inent example of a class of Iraqi Shiite leaders with close ties to Iran's ruling ayatollahs. His political party, the Su- preme Council for the Islamic Revolu- tion in Iraq, was founded in Tehran, and U.S. intelligence officials say he had close ties with Iran's secret services and received heavy Iranian subsidies. For the United States, and for Jordan and Saudi Arabia" which have Sunni Muslim majorities, the prospect of Hakim's and his associates' coming to power raises in stark form the b~ooding . issue ofIran's future mfluence m Iraq. Ahmad AI-Rubaye/Agence France-Presse Among Iraq's Sunni Arab minority, the fear of a Shiite-led government An Iràqi woman, right, walking past heavily influenced by Iran has helped election posters in Baghdad on drive a powerful insurgency. If large Wednesday,the first official day of numbers of SUnnis boycott the elec- campaigning for the elections scheduled tions, and pro-Iranian Shiite religious for Jan. 30. Above, a u.s. security agent groups dominate the national assembly in front of a poster for Prime Minister the voters will select, some Iraqis fear AyadAllawi. the country could spiral into civil war. They predict conflicts between Sunni . and Shiite militias, or between secular ln a BBC interview in London on izenship of many other migrants re- and religious Shiite parties. Monday, Yawar cited reports that Iran mains unclear, in an area where there Nonetheless, many Iraqis and Amer- had pushed up to a million people have been unregulated flows of tribal ican experts on Iraq believe these fears across the more than 1,400-kilometer, Arabs for centuries. are overstated. These officials say Iraqi or 900-mile, border with Iraq in a bid to Also weighing against the prospect of clerics are generally wary of the idea of influence the elections, and that Irani- an Iranian-style theocracy in Iraq is religious government, partly because an money was flowing covertly to that Iraqi clerics, unlike the ayatollahs of an entrenched doctrinal opposition Shiite religious groups competing in who dominate the government in Iran, among Iraq's Shiite religious leaders to the election. inostly belong to the "quietist" school of direct rule by clerics, and partly be- "There are some elements in Iran Islam that holds that clerics should not cause they recognize that Iraq's Sunni who are playing a role in trying to influ- hold political power directly. A forceful Muslims would fiercely resist it. ence the elections," he said. exponent of this view has been Grand As election campaigning formally But U.S. and Iraqi officials say that , began on Wednesday among more than Ayatollah Ali al-Sistani, the most many of the migrants crossing the powerful Shiite cleric in Iraq and an Ira- 230 parties and political groups that largely unmonitored border are Iraqi nian by birth, who used his pervasive , have entered lists of candidates, the Shiite families who fled Saddam Hus- influence to push rival religious groups - question of Iranian influence will sein's repression, particularly after the together in the political alliance Hakim weigh heavily. Ghazi al-Yawar, the failed Shiite uprising that followed the nowleads. Sunni Arab sheik who was named 1991Gulf war. Aid groups working on In his rare interviews, Hakim him- Iraq's interim president, and King Ab- Iran's side of the border have said that self has also spoken out against clerics dullah of Jordan have both sounded tens of thousands of Iraqis have been filling government posts, saying that warnings over the past week. forced to return home, and that the cit- they should project their influence

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from the mosques, not ministries. crucial part of the Arab world's front- ''A religious government - I have a According to rivals of Hakim within line defenses against Persian ambi- feeling that the Iraqi people would not the Shiite alliance, the ties he forged tions, most recently when tens of thou- tolerate a situation like that for too long. with Iran's ruling clerics during his exile sands of Iraqi Shiites fought in Iraq's I can assure you that a lot of Shia, I years have been maintained since he and armed forces during the war with Iran think a majority, do not want a govern- others in the Supreme Council returned froDi 1980 to 1988. ment dominated by religious figures." to Iraq after Saddam's overthrow. These There are also bitter rivalries among U.S. and Iraqi officials interviewed sources say that even now Hakim's Iraqi Shiites theml>elves - within reli- for this a"rticle said that polls commis- group and other parties in the alliance, gious groups with ties to Iran. In fact,' sioned by the U.S. occupation authority, . including Dawa, are receiving political Hakim's party suspects that the group : and more recently by the interim gov- advice and funding from Tehran. U.S.of- loyal to Moktada al-Sadr, the Shiite ernment of Pri me Minister AyadAllawi, ficials say that Iran, or at least powerful cleric who has led uprisings against the have shoWn that ordinary Iraqis, includ- agencies controlled by Iran's supreme Americans, is a likely suspect in the as- ing Shiites, are deeply suspicious of leader, Ayatollah Ali Khamenei, have sassination of his older brother,:Iran's religious leadership, and strongly backed a wide array of parties, militias Muhammad Bakr al-Hakim, in August averse to a government dominated by and charitable groups that act as fronts 2003. For now, these rivalries have been for political activities here. held in check so that religious Shiite .'religious figures. Still, many Iraqis are Nonetheless, Hakim has said that his parties canband together for the ~lec- t?eginning to accept that men like party is respectful of Iran, but inde- tions, but, judging from conversations Hakim are likely to playa determining pendent of it. Speaking in an interview among the groups, few believe the role in the country's future. with The New Yorker magazine before truce willlast long after the elections. Many U.S. and Iraqi officials say the the U.S.-led invasion of Iraq, he said the . There is also tension between reli-. talk of Iranian influence here reflects group's forces, "will never be used as a gious and secular Shiite parties. what they call a more plausible fear: tool of any foreign power." . While Saddam focused much of. his that Shiite dominance in Iraq, coupled In addition, Iraqi and U.S. officials brutality on restive Shiites, his rule en- with Shiite rule in Iran, would reshape say, the ethnic and cultural divisions trenched secular ideas in Iraq, and the geopolitical map of the Middle East. that have carved deep historical fis- many Shiites say they would fight The development would be particularly sures between Iran and Iraq militate rather than submit to the dictates of a threatening to Sunni-ruled states that against Iraq becoming a client state of harsh Islamic state. border Iraq and run down the Gulf, the Iran. Since Arab warriors conquered "Eventually, the Iraqi people will officials say, carrying as it would the much of the Middle East some 1,300 have to decide - do they want a secular threat of increasing unrest among long- years ago, the land that is modern-day democracy or a regim~ dominated by suppressed Shiite populations. Iraq has served as an Arab frontier. religious figures?" said Adnan Pacha- The New York Times Iraq's Shiites, overwhelmingly Arabs, chi, an 81-year-old former foreign min- the officials say, have always formed a ister and Sunni Arab.

imminent deployment of Fijian troops UN is broadening around the United Nations' offices in Baghdad's international Green Z'lne and their availability for duty at the new office sites. Some 150 Fijian sol- its presence in Iraq diers are finishing training under the Australian military and are expected to . By Warren Hoge United Nations workers remain i'high_ be ready for service in days. value, high-impact targets" in Iraq. . The Security Council resolution that UNITED NATIONS, New York The current ceiling on United Na- covered the transition of power in Iraq The United Nations announced Wed- tions international staff in Iraq is at 59, from the American-led occupation nesday that it was expanding its pres- and Annan's spokesman, Fred Eckhard force to the interim Iraqi government ence in Iraq outside of Baghdad to the said it was not an adequate number t~ set up a 4,000-man force to protect the cities of Erbil and Basra and planning to accomplish the elections mission. He United Nations, but Annan and the send a small addition of staff members said that at least 25 election experts United States have had no success in

into the country to assist in the elec- were needed; 19are reliably reported to signing up any nations to staff it. For I tions scheduled for Jan. 30. be there now. He declined to go into de- the moment, Eckhard said, the United • The announcement came on the eve tails about timetables and numbers, Nations must depend upon the Ameri- ' of a visit to Washington by Secretary. saying, "I'm not prepared to say today can-led coalition forces for its protec- General Kofi Annan and' scheduled that there is a new upper limit, but tion. conversations there with Secretary of . ~learly we're in the process of increas- Erbil in the Kurdish north has been State Colin Powell and his designated mg our presence." relatively peaceful since February, successor, Condoleeza Rice, the nation- Emerging. from a meeting with An- when two simultaneous suicide attacks al security adviser. . nan Wednesday afternoon, John Dan- at the offices of Kurdish political Annan has been under intense pres- forth, the United States ambassador: parties killed more than 65 people. . sure from the United States for many was asked if the forecast of only 25elec~ There have been no reported attacks in months to add personnel and broaden t~on experts satisfied Washington's de- the region, in stark contrast to the the organization's presence in Iraq, sire for more United Nations involve- dozens of daily assaults against Ameri- where its electoral assistance division is ment. "I don't have an independent view can forces and Iraqis in the central and advising the Iraqis on holding the vote. of what the numbers should be," he southern parts of the country. He removed all international staff said, "but we feel that the increased Basra, Iraq's second-largest city, is of from Iraq in October 2003, two months . pr~sence of the United Nations in Iraq crucial strategic importance because of after a bomb destroyed United Nations ISImportant." the extensive oil fields in the area. Basra headquarters in Baghdad, killing 22 Asked how many United Nations per- has seen more hostile action than the people, including the mission head, Ser- sonnel the United States would like to north, but a British battle group and a gio Vieira de Mello. Since then, he has see in Iraq, he said: "The more the bet- 12-nation contingent have succeeded in resisted sending more than a small . ter is basically our position. So I don't keeping the region more secure than number of international staffers back know that there wouici ever be a number other parts of Iraq. in, continually citing the absence of se- where we would say, 'That's enough.' " The New York Times curity for them and saying in a report to Eckhard said that Wednesday's an- the Security Council last week that nouncement was made possible by the

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antép, a sprawling city four hours east of the citrus groves of Adana. For the EU, Turkey's "But I'd say everyone is waiting. It's possible that if there is a negative out- come, he could revert to. his Islamist time hasarrived...... roots. But I think he has changed and grown wiser." . Two flights up steep stone staircase from his busy kebab restaurant, in a white-tiled room made foggy with Among Turks, a mix ofbope and doubt flour, Cagdas presided over a crew of men in surgical masks who rhythniic- By Susan Sachs As the decisive mo~ent ap- ally pressed out sheet after papery proached, Turks embarked on a soul- sheet of dough with their yardlong ADANA, Turkey: As a businessman, searching analysis of where they be- wooden rolling pins. Zeki Baykam can list the economic longed and what they wanted. They were making baklava, the pista- benefits of Turkey's someday joining The Turks have been waiting at the chio pastry drowned in liquefied sugar the European Union. Foreign invest- door of Europe, as an associate mem- that is a specialty of Gaziantep. Except ment is one. Manageable inflation is . ber, for 41years. for the presence of a machine that rolls another. In terms ofhis concrete com- But now Turkey has found itself un- out the first slab of dough, Cagdas said pany, he said, "we might finally be nothing about the process had changed able to plan the future." der Europe's critical microscope - scrutinized, evaluated, chided and in- since his family started the baklava But like many people who have business in 1887. . waited nervously to see if Europe structed - and the experience has proved unsettling. To him, joining the EU would be an af- wanted Turkey, Baykam was less con- firmation of another Turkish tradition cerned about the destination than the In .ï~terviews conducted in Turkey's Anatohan heartland, a region of citrus that has been lost or stifled in recent de- journey. cad.e~."W,ehad ~e tra~itio~ of diversity, "What we're interested in is. the groves in the south and. snow-dusted highlands in the north, many people ofllVlng Sideby SideWith different kinds rules part," he said, ref~rring to the of people," he said. "I think it's better standards that his country would be spo.ke of the EU accession process as ~elr best hope for guaranteeing indi- . that way. It's richer and more colorful." expected to adopt on the road to mem- East" of Gaziantep, past the fertile bership in the 25-nation bloc. Vidual freedoms and forcing financial discipline on the government. banks of the Euphrates River, the land- "Human rights, justice, the rule of scape and the outlook become bleaker. law - those are our aims. Those val- Others expressed some resentment . that the EU had questioned Turkey's Around the town of Sanliurfa, situated ues are more important than the econ- near ancient ruins where the biblical omy." treatment of its Kurdish population and Christian minorities. Proud of their Ot- prophet Abraham is reputed to have Baykam's opinion is just one in a ka- toman Empire heritage, they bristled at lived, ~riballoy:alti~s and religious con- leidoscope of Turkish viewpoints as being in the position of supplicants to servatism mamtam a hold on the EU leaders met to determine what. the politicians ofEurope. people. conditions they will attach to talks on Most people expressed admiration for So do powerful men like Nahit Koran 'whether Turkey can try to even make Prime Minister Recip Tayyip Erdogan's an hereditary landlord with controi the grade. full-throttle push for European accept- over thousands of acres, several villages Across Europe, Turkey's accession ance. Yetthey also worried that Erdogan, and the fortunes of those living on his bid has provoked a storm of debate. who entered politics by way of an Islam- property. While the decision to be formally an- i<:fundamentalist party, might abandon Koran owns the land and the houses : nounced in Brussels on Friday is hiS Western-oriented policies or lose where his tenants work and live - he simply whether to open accession power if the EU turned Turkey away. refused to say how much land he owns talks with Turkey, the issue on the "Right now everybody is for him and - and he pays them fixed wages for table is whether this nation of 70 mil- his party, but that's tied to this EU pro- their labor. He said he also mediates lion Muslims can ever be considered a cess," said Burhan Cagdas, a restaurant tenants' disputes, sends them to the part of Europe. owner near the ancient bazaar of Gazi- hospital when they fall sick, and pays the bride price when the young men want to marry. In the chill of a late winter's day, he set out for to one of his remote villages, a dot of small dwellings on the broad carpet of rocky earth and tilled fields. On either side of the rutted country road, men, women and children bend nearly double to harvest cotton plants. "What I don't like is that those Euro- pean countries with a barbaric back- ground are now trying to teach us how to live," Koran said, looking out the car window at the farmers. "Snobbish people come from Europe and say, you can't have women working and kids working .. ~y forget about the days when .12-year-olds worked in the coal . mines of England and women and chil- dren worked all day in Germany for a cupofsoup." . Koran wore a tailored suit and tie be- fitting his standing. An unlikely farmer, he spends most of his time in Ankara : In talks with people in small towns like this one in CaPpad~~:~;d'~;~~"-"'- where he is a member of the Nationalist Movement party, a small but vocal the Anatolian heartland, Thrks expressed a kaleidoscope ofviews on joining Europe. group that opposes Turkish conces-.

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sions to the EU. uiore extreme range of Turkish public agenda was to split the country along In his view, the goal of membership is opinion, even moderate Turks have ethnic and religious lines. . a trap that would lead to the country be- bridled at the tone set by some EU rep- .In Sivas, a tough working-class city in ing nibbled away by its old enemies. " resentatives. the highlands of Anatolia, the com- Greece will claim Turkey's Black Se!!... During a recent visit to Ankara, for ments disturbed Mustafa Coskun, the coast, as it did nearly a century ago example, Joseph BorrellFontelles, the head of the local bar association, who when. the Ottoman Empire lay dying, president of the , called them "impolite." . .Koran predicted. set his hosts on edge with a reference to "We consider ourselves heirs to the Kurdish separatism will be encour- , the 1978 film "Midnight Express," .Ottoman heritage, where people of all aged, he added, and Tu~key wil~ be which portrayed Turks as barbaric tor- different backgrounds and religions turers. lived side by side," he said. forced to withdraw its military garrison Regretfully, Borrell. said, the movie "So the EU criticisms are taken as an on the Turkish side of the divided is- . attempt to divide the country." land of Cyprus. . had created a stereotype of Turkey in The New York TImes "Soon we will see tbeir real faces and some European quarters.. . .they'll st3:rt one.!>y ~ti.éon .thos~ issue~," Later, he referred to the largely Kurd- he said. "That's why it's nonsense. for ish region of southeastern Turkey as Turkey to join the EU." "Kurdistan," prompting speculation in While Koran's views represent. the some Turkish media that the EU's Sonunet de Bruxelles: la Turquie sur la voie de l'Union européenne

Un casse-tête budgétaire en perSpective

A règle inchär1gêe, "Bruxelles a belge - a chiffré la facture annuelle évalué le coût net d'une adhésion à20milliards d'euros à compter de tur~ue entre 16',5 milliards d'eu- 2020, soit 4 euros pa,r mois pour 3ase 100: UE25, en 2003 ros et 27,5 milliards chaque an- chaque ressortissant de l'Union eu- Luxembourg 208 : Chypre née à partir de 2025. ropéenne. Et ce « pendant vingt- 83 Irlande cinq ans au moins ", explique son 131 Grèce 79 :a~ Danemark .... 123 Slovénie La question n'a pas fini de diviser directeur, Daniel Gros. 77 -a.. Autriche ...... 121 . Portugal =: les politiques, d'occuper les écono- 75 ~ Pays-Bas mistes, de tarauder les eurocrates. Le cauchemar agricole 120 . Malte 73 =- Royaume-Uni Car personne ne sait encore préci- Tout dépend, en fait, de ce que sera 119 . Rép. tChèque 69 Belgique 116 sément quel pourrait être le coût de la Thrquie à l'issue des négociations : Hongrie 61 Suède l'adhésion de la Turquie à l'V nion. d'adhésion. Autrement dit, de savoir 115 Slovaquie .... 113 51 La seule certitude est que le défi est si elle peut « s'instnDer durablement France Finlande ...... 111 . Estonie 48 de taille pour une UE qui doit sur un sentier de forte croissance », .__ 109 Lituanie 46 encore consommer son élargisse- selon la formule de Rauf Gönenç, le UE15 108 Pologne 46 ment à l'Est: intégrer, dans une responsable du bureau Turquie à Allemagne dizaine d'années, un pays de plus l'OCDE.L'organisationestimeque, Italie ...... 107 Lettonie 42 ~~~ 107 Roumanie .~:iif-----..----- 30 de 780.000 kro2, qui pèse aujour- avec une progression du PIB de Zone euro 29 d'hui 70 millions d'habitants, très 7,4 % par an, le pays pourrait affi- UE 25 - 100 Bulgarie ~J...... _ ...._----- agricole et doté d'unPIß par tête cher un revenu par habitant équiva- Espagne 95 Turquie ... 27 ne dépassant pas 27 % de la Iant à 41 % de la moyenne de l'Eu- « les Echos» / Source: Eurostat moyennedeI'Europeà25-même rope à 15 à l'horizon 2015, contre Lepoids de l'économie souterraine turque, estimée à la moitié de la richesse si le chiffre estfausséparle poids de 25 % en 2003. En revanche, une nationale, rend difficile l'évaluation de l'impact de l'adhésion à.I'Union. l'économie souterraine, estimée à croissance de 3,1 % en Turquie ne la moitié de la richesse nationale. permettraitpasaurevenupartêtede Vingt-èinq)~ ne représente qûe tant ", a assuré le vice Premier mi- Le calcul est, de l'aveu même de décoller dans les dix prochaines an- 12 % du PIB national. L'ancien nistre turc, Abdullatif Sener. Citant la Commission européenne, «pu- nées. commissaire européen à l'Agricul- un rapport préparé par l'Institut du rement hypothétique». Non seule- ture, le ~

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By Graham Bowley

BRUSSELS: Turkey and the Euro- A 'historic. event' pean Union overcame a last-minute standoff on Friday to reach a historic agreement to open membership talks next October after Turkey agreed to ta- citly - but not formally - recognize for EU and Turkey Cyprus. Tony Blair, the British prime minister, hailed the accord as a "historic event," .~ "It -, 0 Membership talks get -the green light adding, shows that those who believe 0 there is some fundamental clash in civi- N after deal on tacit recognition of Cyprus lizations between Christian and Muslim ....=' are actually .wrong,that we can work to- oeI gether and we can cooperate together." .' .... Recep Tayyip Erdogan, the Turkish =~ prime minister, said: "We did not ob- tain all that we wanted, 100percent, but ~::s= we can say that it was a success. We u' . have reached a point where Turkey is . ~ rewarded for 41years of efforts." Q Erdogan said the "reconciliation of civilizations between Christianity and ~ Islam" now rested on a "concre~ base." ; José Manuel Barroso, the president A of the European Commission, sai

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ations was Turkish membership but difficult." Chirac said EU membership would become the first broadly MusIini offered no guarantees that the talks would also depend on whether Ankara country to join the EU. It would also would necessarily end in EU member-' agreed to recognize the mass killings of represent the biggest enlargèmént by ship for 1'\1rkey.' , Armeniansin the early 20th century.' the EU to date. . They also stipulated that Turkey In a measure of the opposition to, The decision marks' a victory for Er- could be subject to strict long-term re- Turkish entry, Austria, one of Turkey's dogan, the Turkish leader, and his strictions on the migration of TurkS in- chief critics ÎIlthe EU;said Friday that it Justic~ and Democ!3CYParty, bolstering to Western Europe. would hold a referendum'on the issue. It The safeguards would be the joins France, which also plans to hold a democratic and economic reforms that toughest yet faced by a nation aspiring referendum on Turkish membership. " Turkey has carried out in rect!nt years. to join the EU. . , . Intalks at the summit meeting Friday" It will also be welcpmed in Washington, The EU also said it would break off the final obstacles to an agreement re- where' EU.membersh~p for ~rkey has talks if Ankara broke promises on hu- valved around three broad areas"diplo- been a maJ

50 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Ozeti .Les négociations d'adhésion commenceront le 3octobre 2005

Premières./\.. concessions de l'Europe à la Turquie L'Union européenne et la Turquie ont lancé officiellement sions dû soIÎ1met,jugées dans viendront à un « mariage» à Lier à Bruxelles le processus historique et controversé d'une un premier temps décevantes l'issue des négociations d'ad- ,adhésion d'Ankara à l'UE. amorcé ily a plus de quarante ans par Ankara, ont en effet été hésion, mais il a souligné que ~t qui pourrait intervenir vers 2015. L'accord ne constitue pas modifiées à la dernière heure « la route sera longue et diffi- ,une reconnaissance légale de Chypre par Ankara mais est une . pour donner entière satisfac- cile ». « Je suis tout à fait. ~«étape importante », a déclaré la présidence néerlandaise de certain de la force des idées; fUnion. Ce qu'a confIrmé le premier ministre turc Recep tion à Recep Tayyip Erdogan. que porte l'Europe ». a dit le Lefeuvert donné par l'UEa été . ~ayyip Erdogan. Les Etats-Unis, pour qui la Turquie constitue président français. fi a précisé assorti de conditions plus' Un des principaux alliés dans l'Alliance atlantique, ont chaleu- qu'il s'agit désormais pour la souplesque prévu. ::feusement salué, hier, l'accord entériné à.Bruxell~s: .Turquie de « reprendre une à Les Européens ont cédé aux une toutes les valeurs et les « Aujourd'hui, nous avons .si~n d~la ~quie à l'UE,m~ Turcs sur trois points : la re- règles qui s'appliquent dans écrit l'histoire. » Le premier ny menerroent.p~s automati- connaissance de Chypre, les . l'Union sur un plan politique. ministrenéerlandais,Jan Peter quement.«Cecl!l est p~ lafin clauses de sauvegarde à la économique, social. environ- Balkenende,présidenten exer- du ,!roce~sus. C ~s~le debut », libre circulation des tra- nemental ». e\ce de l'Union européenne a res~? le pr~sldent de la vailleurs, et la formule du (VE), a étélyriquehier pour an- COmmISSIOn,Jose Manuel Du- noncerl'accord sur l'ouverture rao Barroso.. _. . « lienfort» en cas d'échec des l'an prochain de négociations .Ank~ra,hie~,goutait sa Vl~- négo!:iations.Prêt à s'engager d'adhésion avec Ankara. « La toIre d}plo~atique.La TurquIe par oral sur une normalisation Turquie a accepté la main que a « reUSSI » au sommet de de relations avec Chypre, d'ici au 3 octobre,RecepTayyipEr- nous lui avons tendue », a-t-il Bruxellesa affirméle premier dogan s'est ainsi opposé à dit, avant de rappeler que les ministre turc RecepTayyipEr- négociationsqui doivent s:ou- dogan, tout en précisant qu'il toute promesse écrite. Jacques Chirac s'est dit vrir le 3 octobre 2005 auront serait erroné de dire que ce convaincu hier que l'Union clairementpourobjectifl'adhé- succès est total. Les conclu- européenne et la Turquie par-

Il a assuré que le Parlementfrançais serait consulté en permanence Chirac prévient la Turquie de.s difficultés à venir 2005 n'est pas garanti « On ne peut pas écrire Bruxelles: d'avance. « On ne peut pas à l'avance quel sera de notre envoyé spécial écrire à l'avance quel sera le Luc de Barochez résultat de ces négociations », le résultat de ces a expliqué Jacques Chirac lors de sa conférence de presse. Le négociations », a estimé Des la'lI'I1du .Conseil.euro- chef de l'Etat a souligné que la péen'hier'à B~elles, Jacque~ Turquie allait devoir fournir un le président français QW-ac s'.est.effœœ>de ~" « effort considérable» pour ser là'déèiSiön,priSe à l'ùnäni: s'adapter aux exigencesposées forcé de démontrer que ce sera ou quinze ans ». mité par les vingt-cinq chèfs par l'UE. à la Turquie de s'adapier'à « C'est une négociation d'Etat et de gouvernement de Maintenant que la décision d'Etat à Etat. avec d'un côté l'Europe, et non pas l'inverse. les 25 pays de l'Union et de .l'Union européenne, d'ouvrir de négocier a été prise, le souci Il a affirmé que la France au- des négo

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déroulent avec . sible. «L 'UE mettra alors en ainsi que les règles de l'écono- arrivé en 1915 », à savoir les sérieux, rigueur place avec la Turquie un lien mie de marché et le modèle so- massacres perpétrés par l'em- et transpa- suffisamment fort », a-t-il dit. cial qui est le nôtre », a-t-il dit. pire ottoman contre les Armé- rence, et sur- Sur le fond, le président de L'intérêt de la France est d'ap- niens. La France, qui a ac- toùt sous le la République veut toujours' partenir à « un ensemble aussi cueilli de nombreux Arméniens contrôle per- .. convaincre les Français qu'une . large que possible et aussi sur son sol, « ne peut pas né- manent de cha- ll:dhésion ße la Turquie à rUE stable à l'avenir que pos- gliger cet aspect des choses ». cun des Etats serait une bonne chose. «Ce sible ». Les Français « en tiendront le membres », a-t- serait le meilleur moyen de Jacques Chirac a averti An- plus grand compte» lors du H dit. Et si ja- conforter et d'enraciner la sta- kara que la France serait parti- référendum de ratification du mais le mar- bilité et la paix dans notre ré- culièrement attentive au « tra- traité d'adhésion, a prévenu le chandage échouait, une autre. gion, de conforter et de confir- vail de mémoire » qui lui est président de la République. voie que l'adhésion reste pos- mer les droits de l'homme (oo.) réclamé au sujet de « ce qui est

A Bruxelles, la Turqllie s'est révélée un candidat difficile à l'adhésion BRUXELLES pas. Les négociations ne peuvent de notre bureau européen s'ouvrir que si la signature a été don- L'accord entre l'Union européen- née. C'est à la Turquie de choisir. » ne et la Turquie sur l'ouverture des M. Erdogan estimait pour sa part négociations d'adhésion a failli qu'une telle signature, purement achopper, vendredi 17 décembre à «technique », ne serait« en aucune Bruxelles, sur la question de Chy- façon une reconnaissance » de Chy- pre. Dans le texte initial, la pré si- pre. M. Balkenende parlait d'une dence néerlandaise se félicitait, au « étape importante » vers la recon- nom de l'Union, que la Turquie ait naissance. La résistance de la délé- , accepté de parapher le protocole gation turque n'a pas surpris les' étendant aux dix nouveaux Etats négociateurs européens. «Cela fait membres, dont Chypre, l'union partie de leur culture diplomati.- douanière conclue en 1963, en attendant de le signer dans les pro- que », confiait l'un d'entre eux, qui chains mois. Cette condition appa- . prévoyait «une négociation dure ». raissait comme un premier pas vers « n a fallu une nuit et une matinée pour changer deux paragraphes, une reconnaissance de Chypre. disait-il. Avec les 80 000 pages de. Mais le premier ministre turc, I . . . Recep Tayyip Erdogan, refusait de l'acquis communautaire, il faudra' s'y plier. On indiquait, dans son vingt ans. » M. Chirac a évoqué un entourage, qu'il lui était impossible processus qui «durera probable- . d'accepter à la fois le principe ment dix ou quinze ans ». « La route d'une négociation ouverte, sera longue, difficile », a-t-il dit. c'est-à-dire sans issue garantie, Lé-préSident -de la République a celui de longues périodes transitoi- été interrogé sur deux des ques- res et de clauses de sauvegarde, et tions qui rendent incertaine la pers- une telle concession sur Chypre. pective de l'adhésion turque : la Vendredi matin, les conciliabules reconnaissance du génocide armé- se multipliaient. Un diplomate turc nien et la situation des Kurdes. Sur mise en œuvre de l'acquis par la estimait alors que les chances de le premier point, il a rappelé que Turquie, les réformes qu'elle a parvenir à un accord étaient «fai- «toute l'histoire de la construction entreprises, ses relations !IVec .ses « TIa fallu une nuit bles ». Le premier.ministre néerlan- , européenne est l'histoire du diaIo- dais, Jan Peter Balkenende, réunis- gue, du respect de l'autre et de la voisins, le respect des libertés fon- d damentales. Les diplomates s'atten- et une matinée sait le président français, Jacques reconnaiss~ce es erreurs que ~ous dent à de nouvelles difficultés sur Chirac le chancelier allemand . avons pufazre dans le passé », aJou- , , . '1 d ' . d' l'établissement de ce cadre, avant pour changer chröder le premier minis- ,tant: «Le traval e memoire Olt Gerhard S " , même les discussions sur le fond. tre britannique, Tony Blair, et le ê..tr:!! considéré co.mm.e .une.nécessite . bl d b « Cesera certainement l'objet du pro- deux paragraphes. Avec premier ministre grec, Costas Cara- mcontouma e,)e IS /en mc~ntour- chain clash », affirme l'un d'eux. manlis, pour élaborer une contre- nable ..le ne do~te 'pas un I~tant les 80 000 pages de proposition. que, SI .ce tra.vall n est pas faIt, les M. Chirac a précisé que les négo- Une solution était trouvée puis FrançaIs en tiendront le plus grand ciations seraient conduites «avec. l'acquis communautaire, soumise au premier ministre turc compte dans lejugement qu'ils porte- sérieux, avec rigueur, c'est-à-dire qui finissait par s'y rallier. Selon l~ rant [par référendum] sur l'éventuel sans compromis sur l'essentiel, et ilfaudra vingt ans » nouveau texte, le gouvernement traité d'adhésion. » • . avec transparence, sous le contrôle turc « confirme qu'il est prêt à signer A propos des Kurdes, il a souli- des Etats membres ». UN NÉGOCIATEUR le protocole » avant l'ouverture des ?fié 9ue l~s critères de Copenha~e négociations, mais non à le para- nnp,liquaIent le respect ,des ~O.ltS Thomas Ferenczi pher aujourd'hui. «Chypre est un de Ihomme, « respect du aussI bIen Etat membre a souligné Jacques aux Kurdes qu'aux autres ». Chirac au co~s d'une conférence Avant l'ouverture des pourpar- de presse. On ne peut pas imaginer lers le 3 octob~~, le Conseil d?it qu'un Etat tiers [candidat à ~er, sur proposltJon de l~ C.OmmIS~ fel1Ionde l'adhésion] choisisse les Etats qu'il SIon, un cadre de négoclatJon, qUl reconnaît et ceux qu'il ne reconnaît définira .les critères concernant la DIMANCHE 19 - LUNDI 20 DÉCEMBRE 2004

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Ankara n'a pas cédé sur la reconnaissance anticipée de la république de Chypre. UE: la Turquie, en route vers l'adhésion Bruxelles CUE)envoyés spéciaux ecepTayyipErdogan .' avait promis une «guerredesnerfs»,ila tenu parole. Il a fallu attendre 14h30,ven- dredi, pour que le RPremier ministre turc accepte du bout des lèvres les condi- tions posées, jeudi soir, par le .Conseil européen des vingt- cinq chefs d'Etat et de gouver- nementàl'ouverturedesnégo- ciations d'adhésion à l'Union. Elles débuteront le 3 octobre pour une possible adhésion en 2014, au plus tôt, ain~i que le spécifient les «conclusIons»du sommet de Bruxelles. Préalable. Les Turcs ont eu beaucoup de difficultés à ava-' 1erla reconnaissance de la ré- ,publiquedeChypree:ägéep~ l'Union comme prealable a ~;~~,., ,;_ ,'~, l'ouverture des pourparlers. ~.~~~~~".:\' Laprésidenceneerlan, dais e d""'.'.,.e ~~;:;::::~~;~';/.'..' ~l'UE espérait convaincre Er- i.;',., ';"!,. . . .dogan de parapher ~ès ven- .dredi un protocole etendant pouvoir être opposé àAnkara . rendum, auraient «le dernier. partisans de cet élargiss:m~nt l~ccord d'union douanière Comme l'a précisé Jacques mot» sur l'entrée d~a, le ont maintenant une dlzame -conclu en 1995 entre l'UEet d'années pour Chirac, si la Turquie ne t~ent chef de l'Etat aestimé «quesila laTurquie-, auxdixnouveaux pas ses engagements, lesnego- Turquie nefaisaitpasce travail convaincre les opi- , Etats membres, dont Chypre. ciations ne commenceront demémoire, [ils] en tiendraient nions publiques. Ce qui revenait à la recon-; pas: «On nepeut pas imaginer leplusgrandcompte». Comme l'a dit ven- ,naître defacto. Cette demande' quedansunprocessusd~dhé- Quoi qu'il en soit, «la route se- dredi le Premier présentée jeudi soir a été reje- sion, un Etat tiers choisisse les ra longue et difficile pour la ministre britan- tée les Turcs ayant eu l'im- Etats membres qu'il reconnaît Turquie», a rappelé le.prési- nique Tony Blair,cet arrimage pr~ssion que les Européens etceux qu'il nereconnaÎt pas.» dent français, qui a une nou- de la Turquie àl'Europe, mon- leur mettaient un couteau trera que Les Vingt-Cinq, soulagés velle fois souligné que, «natu- «ceux qui pensent sous la gorge pour leur arra- qu'une crise ait été évitée: ont rellement, négociation neveut qu'ily aurait une sorte declash cher une concession majeure. accueilli par des applaudisse- po,S dire adhésion». Comme de civilisation fondamental Aucun des Etats membres ments l'accord d'Erdogan. entrelesmondeschrétienetmu- . n'enafaitun casus belli, même pour enfoncer le clou, le chan- Aucun autre préalable n'a été sulman onttort». Chirac, lui,ne le président chypriote grec, celier autrichien, Wolfgang exigé. C'est donc au seul nom doute pas que «si on estfiancé . Tassos Papadopoulos, dont les SchüsseLaannoncévendredi, de laFrance, où vit une impor- durant quinze ans», il y aura compatriotes ont rejeté par ré- qu'il organiserait, lui aussi, un tante communauté arménien- forcément au final «un maria- férendum en avril dernier le référendum sur l'adhésion de ne, que Jacques Chirac~fai~de gefavorableaux deuxparties». plan de réunification de l'ile la Turquie, à l'issue des négo- la reconnaissance dugenoclde NATHALIE DUBOIS ,toujours occupée au nord par ciations ...Autant dire que le arménien de 1915une condi- et JEAN QUATREMER 40000 soldats turcs. pays n'est pas encore membre, tion de l'adhésion effective: Sous l'égide de l~emagne,de seuls 28 % des Autrichiens soulignant que les Français, 'la Grande-Bretagne et de la. étant favorables à son entrée. qui seront consultés par réfé- France, une solutionintermé- Convaincre. Les plus chauds diaire a été trouvée: les Turcs se sont engagés oralement à étendre l'union douanière à les Turcssesont engagés oralement Chypre avant le 3octobre, ac- à étendre l'union douanière à Chypre. avant le3octobre 2005. Cequi équivaudra .. ~ cord repris par écrit dans les .. à une reconnaissance de fait. conclusions du Conseil afin de . 19 DÉCEMBRE 2004

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Trois tués dans une attaque contre un camp kurde à Kirkouk (police)

KIRKOUK (Irak), 17 déc (AFP) - 11h52 - Trois personnes ont été tuées et un enfant a été grièvement blessé vendredi matin par la chute d'un projectile sur un camp de déplacés kurdes de Kirkouk, selon la police de cette ville située à 250 km au nord Bagdad.

"Trois dé.pl~c~s kurdes ont été tué~ ven~redi à 06h~0 (03hO~ GMT) et un enfant de dix ans a été grièvement blessé lorsqu'un missile s'est abattu sur leur dOmIcile dans un camp de deplaces du quartier Azadi, dans le nord-est de Kirkouk, a déclaré à l'AFP le général Tourhane Youssef, chef de la police de Kirkouk.

C'est la première fois que ce camp fait l'objet d'une attaque, a-t-il précisé.

A l'hôpital Azadi de Kirkouk, le dr Moustafa Azad Ali a indiqué avoir "reçu deux morts puis un blessé qui est décédé peu après" ajoutant qu'''un enfant de 10 ans avait été grièvement blessé". '

Le responsable du bureau des déplacés kurdes de Kirkouk, Hassib Rozbiyani, a accusé "les ennemis (...) de la cause juste des Kurdes".

Selon lui, "plus de 14.000 familles kurdes sont revenues dans la ville après la chute du régime" de Saddam Hussein, en avril2003.

"De telles attaques terroristes ne vont pas saper les aspirations des Kurdes au fédéralisme et leur demande de l'application de l'article 58" de la Constitution provisoire, a-t-il dit à l'AFP.

Cette a~taqu.e in~ervient au len?emain du. lancement d'une campagne par des partis et organisations kurdes pour le report de l'élection du conseil de la pr~:JVmcerraki.enne de Taamrrn, dont Kirkouk est le chef-lieu, jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée à la question complexe de la composition ethnique de la ville.

Le~ or.ganisations ~ur,des ~ena.cent ~~ boycotte.r le scrutin si l:s .autorités ne mettent pas en application l'article 58 de la Constitution provisoire qui preVOit de mettre fm a la sItuation creee dans Kirkouk par le regIme de Saddam Hussein qui en a chassé les Kurdes et y a encouragé l'établissement d'Arabes.

Six Irakiens tués, dont quatre Kurdes au nord de Bagdad (police)

KIRKOUK (Irak), 19 déc (AFP) - 18h14 - Six Irakiens ont été tués dimanche au nord de Bagdad, dont quatre jeunes kurdes dans une attaque à Hawija, près de Kirkouk, et cinq corps ont été découverts dans cette zone, selon des sources policières.

"Quatre jeunes Kurdes ont été tués dans une attaque à Hawija, à 50 km à l'ouest de Kirkouk, par des hommes armés", a déclaré à l'AFP le chef de la police de cette dernière ville, le général Tourhane Youssef.

Les quatre victimes étaient à bord d'un taxi lorsqu'ils ont été attaqués par des hommes armés vers 15H30 (12H30), a-t-il précisé.

Par ailleurs, une Irakienne travaillant pour l'armée américaine a été abattue par des hommes armés près de et un Irakien a été tué et quatre autres blessés, dans l'explosion d'une bombe à Doujail, selon des policiers.

D'autre part, cinq corps ont été découverts trois près de Balad, à 100 km au nord de Bagdad et deux près de Baiji, à 100 km plus au nord.

"Mona Amine, une architecte de Kirkouk, travaillant pour l'armée américaine a été abattue par des hommes armés qui ont intercepté sa voiture à la sortie de la ville de Tikrit", à 180 km au nord de Bagdad, a indiqué un commandant de police de cette dernière ville, Hamid Abdallah.

Près de Doujail, à 40 km au nord de Bagdad, un homme a été tué et quatre personnes, dont une femme, ont été blessées dans l'explosion d'une bombe artisanale qui a soufflé leur véhicule, selon le capitaine Saad Alouane de la police locale.

Par ailleurs, la police de Balad a indiqué avoir découvert les corps de trois hommes exécutés d'une balle dans la tête, en estimant que leur mort remonte à une dizaine de jours.

A Baiji, le corps de deux hommes ont été découverts, l'un égorgé et l'autre exécuté par balle, selon la police locale.

Irak: 1.500 Kurdes environ manifestent .à Kirkouk contre les "terroristes"

KIRKOUK (Irak), 22 déc (AFP) - 15h41 - Quelque 1.500 Kurdes ont manifesté mercredi à Kirkouk pour exiger des forces de sécurité irakiennes et multinationales de sévir contre les auteurs du récent assassinat de quatre jeunes Kurdes dans un localité des environs, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les manifestants ont défilé dans rues de Kirkouk (250 km au nord de Bagdad) en scandant des slogans hostiles aux "terroristes et aux fidèles du Baas", le parti dissous de l'ex-président Saddam Hussein, qu'ils accusent d'être responsables de l'attaque meurtrière perpétrée dimanche à Hawija.

Des représentants des deux grands partis qui contrôlent le nord de l'Irak, le Parti démocratique du Kurdistan et l'Union patriotique du Kurdistan, ont participé au défilé.

Le chef de la police de Kirkouk, le général Tourhane Youssef, avait indiqué dimanche que "quatre jeunes Kurdes (avaient) été tués dans une attaque à Hawija, à 50 km à l'ouest de Kirkouk, par des hommes armés". Au moment de l'attaque, les quatre victimes se trouvaient dans un taxi.

Cette attaque a suscité l'indignation dans les milieux kurdes à Hawija, habitée par des Arabes et des Kurdes, et à Kirkouk, ville pétrolière où cohabitent difficilement Arabes, Kurdes et Turcomans.

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Un policier tué et deux personnes recherchées arrêtées à Kirkouk

KIRKOUK (Irak), 22 déc (AFP) - 19h46 - Un policier irakien a été tué par balles mercredi par des inconnus près de Kirkouk, alors que deux hommes, recherchés pour implication dans des attaques contre l'armée américaine et la police irakienne, ont été arrêtés dans cette ville du nord de l'Irak.

Le policier Nawzat Abdallah Hussein, 28 ans, a été tué par des inconnus qui ont ouvert le feu sur sa voiture en début de soirée à Hawija, une localité située à 50 km à l'ouest de la ville de Kirkouk, a annoncé le capitaine Abdallah Hussein de la police locale.

Ce meurtre a eu lieu peu après l'annonce de l'arrestation de trois personnes à Hawija, soupçonnées d'implication dans l'assassinat de quatre jeunes Kurdes le 19 décembre.

Ce meurtre a suscité l'indignation dans les milieux kurdes de cette localité habitée par des Arabes et des Kurdes, et à Kirkouk, ville pétrolière où cohabitent difficilement Arabes, Kurdes et Turcomans.

Par ailleurs, la police irakienne a annoncé l'arrestation mercredi à Kirkouk de deux personnes recherchées.

Le général de brigade Khalil al-Joumaini, ancien officier de la Garde républicaine du dictateur déchu Saddam Hussein, a été arrêté, a annoncé le capitaine Ahmed Abdallah de la police de Kirkouk.

Il est accusé d'avoir mené des attaques contre les forces américaines et la police irakienne dans la région.

La police a également arrêté Aziz Turkmani, qui selon le capitaine Abdallah, est un franc-tireur qui a revendiqué plusieurs meurtres de soldats américains durant les demiers mois.

Trois fonctionnaires kurdes enlevés dans une embuscade à Kirkouk

KIRKOUK (Irak), 24 déc (AFP) - 10h08 - Trois fonctionnaires kurdes ont été enlevés vendredi et un quatrième a été blessé près de Kirkouk (nord) par des inconnus déguisés en membres de la Garde nationale irakienne, a annoncé un responsable de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK).

"Un groupe de terroristes portant l'uniforme d~ la Gar<;le n~tionale irakienne a étab.1i un ba~rage et ouve~t le fe~ sur la voiture ~a~portant I~s fonctionnaires" à son arrivée au poste de controle, a declare Ramadan Homa RachId, numero deux de I UPK, I un des deux prmClpaux partIs kurdes.

"ils ont blessé l'un des fonctionnaires et emmené trois autres vers une destination inconnue", a ajouté M. Rachid, précisant qu'ils revenaient d'un voyage à Bagdad.

"Les terroristes ont enlevé trois ingénieurs Reda Azad, Ferhad Karnran et,Serdar Mal1I1:0ud Ku~di", a-t-il a~out~, fr~cisant que les quatre passagers sont des Kurdes et qu'ils travaillent pour le département des eaux et des egouts de la VIlle de Klrkouk, a-t-Il precISe.

Les faits se sont déroulé près d'un restaurant dans la région de Salman Pak à 80 km au sud de la ville de Kirkouk, a-t-il précisé.

Par ailleurs des "terroristes" ont ouvert le feu sur une voiture portant des plaques kurdes, blessant plusieurs membres d'une famille "'.li se trouvaient à bord du v'éhicule, a déclaré le général Anouar Ahmed Amine, commandant de la Garde nationale à Kirkouk.

Ces incidents interviennent alors que cinq Kurdes ont été tués dans deux incidents séparés durant les quatre derniers jours dans la ré~ion de Kirkouk.

Le parlement turc met en cause la police dans la mort de Kurdes

ANKARA, 22 déc (AFP) - 17h58 - Une commission parlementaire turque a nettement mis en cause la responsabilité des forces de l'ordre pour les meurtres, le mois dernier, d'un enfant de 12 ans et de son père, ainsi que pour la disparition de II villageois, en 1993, dans le sud-est de la Turquie, à majorité kurde, a indiqué mercredi l'agence de presse Anatolie.

Le président de la Commission, Mehmet Elkatmis a accusé la police de Kiziltepe, une ville de la province de Mardin, de "négligence lourde" dans les tirs qui ont tué Ahmet Kaymaz et son fils, Ugur le 21 novembre dernier.

La police avait affirmé que le père et le fils avaient été tués hors de leurs maisons lors d'un raid mené contre des rebelles kurdes mais cette version a été contredite par des voisins et des défenseurs des droits de l'Homme qui ont affirmé qu'ils n'étaient pas armés.

"Les personnes tuées et celles contre lesquelles était menée l'opération n'étaient pas les mêmes", constate la commission. Celle-ci recommande que les policiers locaux soient suspendus pour permettre le déroulement de l'enquête dans des conditions sereines.

Selon la commission, Ahmet et Ugur Kaymaz "auraient pu être capturés sans dommages, si les forces de la police s'en étaient donné la peine".

Dans le dossier de la disparition, en 1993, de onze habitants du village d'Alaca, dans la province de Diyarbakir, la commission insiste sur la nécessité de mener une enquête complète sur les restes qui ont été retrouvés le mois dernier par d'autres villageois dans une "fosse commune".

Les onze hommes ont disparu après avoir été détenus par les forces de sécurité, lors d'une opération contre des rebelles kurdes.

Ces deux affaires ont provoqué une vague de colère en Turquie et sont considérées comme un test sur la volonté de la Turquie de respecter les droits de l'Homme. dans la perspective de son entrée dans l'Union européenne.

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femonde DIMANCHE 19 - lUNDI 20 D~CEMBRE 2004 L'Anatolie est..eUe en Europe ? par Seyhmus Dagtekin.

A Turquie dans Pour une adhésion, l'Europe ne l'Europe ou nori? l'Afghanistan actuel, qui ont abou- pourrait que maintenir ses exigen- Un retour aux manuels d'histoire Au-delà de la Tur- ti à l'empire seldjoukide au XI' siè- cesd'une Turquiepleinementdémo- nous indique encore que la Grèce quie : l'Anatolie en cle sur les terres de l'Iran actuel. cratique,éloignéedes arrangements antique prend naissance sur les Europe ou pas? Ce n'est qu'à la fin du XI' siècle avec les généraux et de mafias de . deux rives de la mer Egée.L'lliadea IlL'Anatolie fait-elle lieu sur ces mêmes rives. Lesdieux qu'ils ont conquis l'Anatolie. L'Em- toutes sortes. Mais c'est justement , partie de l'Europe? Appartiennent- et les déesses grecs soutiennent pire ottoman ne s'est installé dans elles à un même espace? Peut-on le recul de cette Turquie-là qui lui l'ouest de l'Anatolieet dans les Bal- permet aujourd'hui de frapper à la indifféremment les héros des deux les dissocier? N'est-on pas consti- kans qu'à partir du XV' siècle. Les porte de l'Europe avec une série de rives, aussi bien les Athéniens que tué un peu de ses mythes, n'appar- lesTroyens.Peut-on imaginerAthe- Turcs et les Ottomans sont arrivés tient-on pas un peu à la patrie de changements, la mettant, du moins , au niveau législatif, selon les dires na refusant son concours à Pâris en tant que tribus conquérantes, ses mythes? Parce que, après tout, donc en faible nombre, non en du récent rapport du Conseilde l'Eu- sous prétexte qu'il vient de l'autre si les structures politiques passent, masse. Tribus qui agissaient sur rope, en conformité avecles critères côté de la mer Egée? Peut-on effa- les géographies et ceux qui les cer Hector, Priam de cette épopée? leurs conquêtes mais qui étaient habitent restent. de Copenhague. Et c'est cette nouvelle donne qui. _ En tant que géographie, la place de l'une par rapport à l'autre est à considérer au-delà des préoccupa- ~~,u:!~:e~:fa~~~u1e~~~~~~ Ce n'est pas au nom de l'altérité tions immédiates des uns et des lationdecettegéographieentant qu'il faudrait souhaiter l'entrée autres. Les conjonctures et ceux que telle n'a que quatre-vingts ans qui bâtissent leur vie et leur avenir d'histoire, depuis la chute del'Em- de la Turquie dans I!Europe, mais au immédiat sur les conjonctures ne pire ottoman. doivent pas voiler les données géo- Posons-nouslaquestion:qu'est- nom, si l'on peut dire, de la « mêmeté » graphiques, historiques et mytho- ce qui fait l'Europe, qu'est-ce qu! modèle l'identité de l'Europe qUi _ logiques qui se déploient sur un espace-temps plus large, plus nécessiterait de garder l'Anatolie loin d'elle, qui ferait de l'Anatolie long, qui introduisent aussi la Supprime-t-on Pergame, Ephèse, aussi influencées par elles. notion du sens dans le déroule- un élément qui altérerait l'identité européenne,. une louve dans la Milet parce qu'ils sont sur l'autre L'Empire ottoman, par sa struc- ment des affaires de l'humain. La rive? Avec de telles amputations, ture et son fonctionnement, n'est- construction de l'Europe, qui est bergerie, et justifierait les inquié- , tudes, les peurs eUes refus? on n'aura plus la Grèceantiquemais il pas dans la continuité de l'Empi- aussi une affaire de sens, mérite une Grèce unijambiste et, à l'arri- re byzantin, et les légendaires mos- que l'on dépasse les considéra- Dès que l'on accepte la Grèce antique et la chrétienté comme, vée, une Europeméconnaissable. quées ottomanes ne sont-elles pas tions du moment et que l'on pose Ceux qui ont peur aujourd'hui de petites ou grandes sœurs de la question avec plus de recul. . bases de l'Europe, l'on ne peut plus considérer l'Anatolie comme d'avoir des frontières communes Sainte-Sophie (église byzantine On peut dire que c'est la TurqUie avec l'Iran, l'Irak, la Syrie ne doi- construite au VIII' siècle)? qui veut entrer dans l'Europe et le lointain, comme l'autre de l'Eu- rope. Un retour aux manuels d'his- vent pas oublier que le monde Quiconque gratterait un peu la non l'Anatolie, et associer légitime grec, même si cela paraît lointain croüte turque y découvrirait, n'en ment à la Turquie un ensemble de toire démontre que l'Anatolie a toujours fait partie de l'ère cultu- - mais l'histoire est-elle jamais déplaise aux chauvins des deux faits qui peuvent plaider contre loin? -, avait des frontières com- bords, cette continuité byzantine elle et nous conduire à la garder relle et géographique de l'Europe, qu'elle s'est trouvée aux fonde- munes avec les Perses, et que les et grecque sous la couche turque. loin de l'Europe: une certaine dic- cités de l'Anatolie n'ont pas été Cette même continuité n'est-elle tature de l'armée et le cortège des ments de celle-ci. Un tel regard fait ressortir l'Ana- cédées pour racheter une hypothé- pas visible dans l'architecture, la répressions qui l'accompagnent, tique tranquillité. Que son rayon- musique, la cuisine? une certaine Turquie nationaliste, . tolie non plus comme la louve, mais comme part intégrante de la nement s'est épanoui au prix de Sile Turcd'aujourd'hui ressemble voire fascisante ou intégriste, la son maintien sur les deux rives de beaucoupplusà un Grec,à un Balka- question cruciale des minorités et bergerie au même titre que la Grèce actuelle, qui, au sortir de la la mer Egée.Et que son déclincom- niquequ'à sesancêtresde l'Asiecen- la reconnaissance effective de mence par son effacement de la trale cela prouve-t-il autre chose leurs droits doivent légitimement Grande Guerre, il y a à peine plus de quatre-vingts ans, revendiquait rive est. que ie travail issu de la géographie et nécessairement ouvrir un débat C'est également à partir de l'Ana- anatolienne sur l'homme turc ? Cela en Europe. la partie égéenne de la Turquie. Non parce qu'elle entendait tolie, dans l'Empire romain, que la n'est-il pas la preuve que le Turc annexer ia Turquie, mais parce chrétienté a pris son essor, que venu de ses steppes aux confins de saint Paul a rédigé ses Epîtres. qu'elle considérait ces régions C'est sur ces terres que, selon la la Mongolie et de la Chine s'est Peut-on imaginer comme grecques. Et à juste titre. légende, Marie, mère de Jésus, a d'abord littéralement fondu dans le ..' Faut-il rappeler qu'aux débuts de achevé ses jours. C'est à partir de paysagehumain anatolien sicher au Athéna refusant la République turque ces régions cette terre que l'enseignement de poète Nazim Hikmet? étaient majoritairement petIplées Jésus, marqué encore de l'ethnici- D'autre part, il ne faudrait pas se son concou rs de Grecs et que l'éqUilibre n'a té de son départ, s'est transformé bloquer sur le mot «turc ». Il n'y a changé qu'au terme de ce que la en message universel. L'avène- pas que des Turcs en Turquie. à Pâris sous Grèce et la Turquie ont appelé ment le plus récent sur ces terres Même s'il y a eu la chute des Otto- pudiquement« échange de popula- est l'arrivée de l'islam et des Turcs, mans, la Turquie est restée fille de prétexte qu'il vient . tion ». Procédé mis en place par qui, à leur tour, ont été façonnés .l'empire et n'a jamais abrité ce peu- les deux Etats pour se débarrasser par cette géographie. ple monolithique, fantasme des de l'autre côté chacun de sa minorité gênante, tur- En avançant vers l'ouest, les nationalistes. Elle a hérité de la que pour la Grèce, grecque pour la Turcs sont entrés dans l'islam au diversité de l'empire et y vit encore de la mer Egée? Turquie. L'ancêtre de la purifica- IX' siècle et ont fondé leurs pre- malgrélesravagesdu siècledernier. tion ethnique, en quelque sorte. miers embryons d'Etats dans LesTurcs se sont fondus dans le

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«européanisation », cela ne paysage mais, des périodes, ils avec un gouvernement' de sensibili- comme certains aimeraient le pré- à prouve-t-il pas que les habitants ont composé aussi avec, outre les té musubnane, demande à (ré)inté- senter sur l'autre rive, ni comme . de cette terre se reconnaissaient grer l'aire laquelle l'Anatolie a Grecs, les Arméniens, les Syria- à une nouvelle invasion de l'Eu- dans cette perspective, qu'ils la toujours appartenu, et si l'Europe ques, les Chaldéens... et les Kur- rope par les hordes barbares, considéraient comme un accom- des, qui après la Grande Guerre répond à cette demande, cela comme certains aiment à l'imagi- plissement de leur trajectoire col- démontre-il autre chose que la ont livré avec Atatürk le combat ner ici. lective? Autrement, ils ne s'y primauté de la géographie sur les , pour la République. Il s'agit de prendre ensemble -~eraient pas laisser emmener, aléas du politique? un nouveau départ avec les riches- Si Atatürk a pu mettre en place têtus comme ils sont. . Il ne faudrait pas voir dans ses et les potentialités des deux la modernisation de la Turquie, ' Et si, aujourd'hui, la Turquie à l:entré~ de la Turquie ,~n Europe que les Turcs ont toujours appelée Illa;orité turque et. musulmane, I aboutissement. des .croisades..

fellloncle DIMANCHE 19 - LUNDI 20 DÉCEMBRE 2004 Les membres du gouvernement se rallient à la politique turque de l'Elysée

Même les ministres les plus réservés se disent « rassurés » par l'accord conclu entre les Vingt-Cinq et Ankara pour lancer les négociations d'adhésion

AU MOMENT où l'Europe a déci- tisme, afin d'éviter tout « acharne- défenseurs de la Turquie, comme dé d'engager des négociations en ment anti-turc ». « Le débat commen- Michèle Alliat-Marie. La ministre de octobre 2005 avec la Turquie, en ce. nfautfaire attention à ne pas le la défense, présentée comme candi- vue d'une adhésion sous condi- polluer par une attitude plus passion- date possible à Matignon, explique tions, les langues commencent à se nelle que réfléchie et raisonnable », que « d'ici vingt ansface auxpuissan- délier au gouvernement Les réticen- avait-il souligné, en bon élève de la ces qui auront émergé, la Chine, l'In- ces des ministres au «oui, si» de classe chiraquienne. de, nous devrons nous poser la ques- Jacques Chirac à la Turquie sont François Fillon, tombé en dis- tion des frontières économiques de moins fortes qu'il y a quelques grâce à l'Elysée depuis son rappro- l'Europe et nous aurons sans doute semaines et commencent à s'expri- chement avec M. Sarkozy, se rattra- besoin du renfort d'autres pays ». mer, de façon volontairement pe. « Si l'on veut une Europe dont Bien logiquement, Michel Barnier, le dépassionnée et contrebalancée. l'objectif principal est d'assurer la ministre des affaires étrangères « col- Confrontés aux questions des paix et de peser dans l'équilibre des le » à la position du chef de l'Etat. électeurs et des militants qu'ils ren- forces mondiales, alors ilfaut la Tur- Dominique de Villepin est « complè- contrent, les ministres sentent que quie » dans l'Union européenne, a tement en phase » avec le président. la position de M. Chirac n'est pas assuré le ministre de l'éducation, Les vrais arguments qui milite- encore comprise. Mais plutôt que jeudi 16 décembre, sur La Chaîne raient contre l'entrée de la Turquie de laisser Nicolas Sarkozy - qui doit parlementaire. M. Fillon, conseiller ne s'expriment que sous couvert s'exprimer samedi soir à la télévi- politique de l'UMP, a rappelé qu'il d'anonymat. Ainsi des inquiétudes sion - et, plus généralement les élus avait « toujours été favorable à une . sur le niveau de vie des Turcs, très non ministres, relayer les réserves Europe assez large, jouant un rôle inférieur à celui des Européens et de l'opinion, ils sortent de leur réser- d'équilibre face aux Etats-Unis ». qui exigera, le cas échéant, des ve pour soutenir la position françai- « Heureusement que Jacques Chirac efforts considérables des fonds se. Ainsi Dominique Perben, le gar- est là pour poser le problème avec structurels européens. « n faut que de des sceaux, a-t-il avoué, mardi courage », a-t-il assuré. le taux de croissance turc, beaucoup 14 décembre, à Chatou (Yvelines) plusfort que celui de la moyenne des devant les adhérents du club Dialo- cc OUVERT POUR L'AVENIR t) pays européens, tienne sur la durée », gue & Initiative, « partager nombre Philippe Douste-Blazy apprécie estime ainsi un ministre, qui se de leurs inquiétudes », se disant en lui aussi la position « courageuse» réjouit par ailleurs que M. Chirac même temps « rassuré» de la déci- du chef de l'Etat qui répond à des « sache prendre des décisions même sion prise de consulter les Français « considérations stratégiques en quand elles ne sont pas populaires ». par référendum le moment venu. faveur de la paix ». Sans perdre A l'Elysée, on juge que « leproblè- Hervé Gaymard, ministre de l'éco- une occasion d'égratigner Fran- me n'est pas que le président soit isolé nomie et fidèle chiraquien, a fait çois Bayrou,le président de l'UDF, ou pas, par rapport à la majorité ». part de son « sentiment partagé », il critique, sans le nommer, « ceux Mais qu'il ait pris la décision qu'il jeudi sur France 2, tout en voyant qui prétendent que négociation vaut jugeait la meilleure pour la France dans la Turquie « une.grande écono- adhésion ». Le seul UDF de l'équi- et pour l'Europe. On admet que le mie qui renforcerait l'Europe» (Le pe de Jean-Pierre Raffarin, Gilles débat est nécessaire dans le pays, en Monde du 18 décembre). de Robien, se refuse à suivre la le souhaitant « dépassionné ». Et les Lorsque le chef de l'Etat avait ligne très anti-turque de M. Bay- conseillers du chef de l'Etat s'offus- exposé ses vues sur la Turquie en rau et de son parti. « Réservé en quent du reproche qui lui est fait de conseil des ministres, le 27 octobre, l'état », le ministre des transports renier la démocratie : « Un référen- devant des ministres muets qui n'en se dit cependant « ouvert pour dum est l'expressionlaplus démocrati- pensaient pas moins, seul Renaud l'avenir », une expression dans que qui soit: les Françaisjugeront. » Dutreil s'était ensuite exprimé dans laquelle ne se reconnaîtrait sans Dans quinze ans. la cour de l'Elysée. Le ministre de la doute pas le président de l'UDF. fonction publique, qui guignait En somme, le gouvernement Béatrice Gurrey alors Bercy, avait prôné le pragma- compte désormais m;e majorité de et Christophe Jakubyszyn

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-~ Revue de Pres~e-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista'Stampa-Dentro de la Prènsa-Basm Özeti

of sectariän killhigs, as well as attackS' a!ld wounded dozens, including a close on election officials and candidates. aide to Grand Ayatollah Ali al-Sistani ln Najaf and Karbala, officiaIs Iraq's most powerful Shiite cleric. ' blamed th~ bombings, within two hours ' Accounts from Karbala told of fire- Bombings fighters struggling to put out blazes as of each other and both in crowded city- . center areas near the Shiite sect's holi- ambulances ferried burned and bleed- est shrines, on Sunni extremists seek- ing casualties to the nearby al-Hussein in Shiite ing to ignite sectarian strife with the ' hospital. Ali al-Ardawi, an assistant to: country's Shiite majority . the ho.spitaldirector, said 14 people In Baghdad, the Iraqi Election Com- .were k1l1edand 52 wounded, according mission, supervising the campaign de- to a report filed by a stringer for The .holy cities scribed the victims of the ambush on :New York Times. Baghdad's notorious Haifa Street as The attacks prompted an outcry martyrs and appealed to all Iraqis to among Shiite religious leaders, who "support the lives of our officials." blamed Sunni insurgents and said they kill scores The bombings were the worst vio- were attempting to provoke sectarian lence in the two pilgrim cities in several stri,fe ah~ad .of the elec.tions. "They are months, and seemed calculated to cause trymg to Igmte a sectanan civil war and .Attacks in Karbala maximum loss of life and a wave of an- prevent elections from going ahead on ger among religious Shiites. In Karbala, ,time," said Mohammed Bahr al-Uloum, and Najaf appear a suicide car bomber detonated his ve- a moderate cleric who has maintained hicle amid minibuses at the entrance to 'ties with U.S. officials and worked to aimed at elections the city's bus terminal, and in Najaf a develop the, political timetable that car bomb exploded in a central square calls for Iraq to have a fully-elected gov- ernment by January 2006. ByJohn F. Burns , crowded ~th people watching a funer- . a~procession, among them the provin- But he added: "They have failed be- cial governor and the city's police chief, fore, and they will fail again." BAGHDAD: Only days into Iraq's six- . Elsewhere in the 20-month-old con- week election campaign, an eruption of both of whom escaped unhurt. Eyewit~ess accou~ts of the bombings flict, masked insurgents issued a video- violence on Sunday killed as many as tape showing what they said were 10ab- 60 people and wounded about UO in told of reSidents pulhng bodies from the rubble of shops and market stalls ducted Iraqis who had been working for car bombings in Iraq's two holiest an American company, the Sandi Shiite cities, Najaf and Karbala. around Maidan Square in the heart of the old city of Najaf, about 160 kilome- Group, and said they would kill them In Baghdad, a group of about 30 in- unless the company pulled out of Iraq. surgents hu'rling hand grenades and ters, o~ 100 miles, south of Baghdad. An Associated Press report quoted Yousef The company, one of dozens of U.S., firing machine guns pulled three elec- European and Middle Eastern enter- tion officials from their car in the midst Munim, an administrator at the al- ~akim hospital, as saying that a prelim- pris~s engaged in stuttering efforts to of morning traffic and executed them rebUIld Iraq's decrepit infrastructure, in the road with shots to the head. Inary count had 47 people killed, and 69 wounded. The blast occurred 300 me- employs more than 7,000people in Iraq The killings raised the specter of ex- company officials said. ' actly the kind of violence that Ameri- ters from the Imam Ali shrine, the cen- ter of a U.S.-led militaryoffensive in Au- The day also brought what appeared can and Iraqi officials have been hop- to be an attempt by Saddam Hussein or ing to minimize ahead of assembly gust that drove out rebels loyal to the rebel Shiite cleric, Moktada al-Sadr. a~least ~y lawyers saying they spoke 'for elections on Jan. 30 that are a key wa- him, to mfluence the elections from his tershed in the American-inspired blue- In Karbala, about 80 kilometers cell in a U.S.detention center. The attor- print for democracy in Iraq. north of Najaf, the bombing took place neys, ~ired by Saddam's family to de- Iraqi politicians arguing for a delay in about 400 meters from the Imam Hus- fend him before the Iraqi tribunal set up the elèctions to allow for renewed medi- sein shrine, the location last Wednes- to try top leaders of the ousted govern- ation efforts with Sunni insurgents have day of a bombine: that killed U people ment, told a news conference in Jordan warned repeatedly of the risks of a wave that an Iraqi lawyer who met Saddam last week, the first time he has had ac- cess to legal counsel since his capture on Dec. 13, 2003, said he had urged Iraqis to be "wary" of the elections. The head of the legal' team, Ziad Khassawneh, said the Iraqi attorney Khalil al-Dulaimi, traveled to Jorda~ after the meeting on Thursday, then re- turned to Baghdad after reporting on Saddam's remarks, according to a re- pert'by Agence France-Presse. The Jor- danian lawyer said Saddam had offered "rec~IDI?endations" to Iraqis through Dulalml, among them an injunction on t~e need for unity, a call for Iraqi reli- gIOusleaders to face their "historical re- sponsibility': for developments here, and the caution about elections. Khassawneh said Saddam quoted a verse from the Koran, "Hold onto God's law and do~t scatter:" in urging unity, an~ ~dded: He also msisted that Iraq's rehglOus leaders, of all factions, have a r?l~ ~nd must be~r the historical respon- slblhty for ~hat IShappening in Iraq." On elections, the lawyer said, Sad- dam asked to be briefed on develop- Gunmen killing Iraqi election officials Sunday in an ambush in centra! Baghdad. About 30 m;~"~;'" ments in the country, and was told that there were to be elections. attacked the officials' car, hurling hand grenades and firing machine guns. '~t that point, the president said to

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Dulaimi th3.tthe Iraqi people should 'be tribunal's work said the lawyers had nesday. A further deadline comes on wary of this issue,' " Khassawneh said. been told that they werenot to discuss Monday, when those who have regis- The repor~ed remarks, comparatively events in Iraq since the men were cap- tered have their last chance to reconfig- mild compared with Saddam's fulmina- tured and subjected to a prison routine ure the multiparty alliances - or to tions, when he made a brief court ap- that denies them access to newspapers, forge new ones- that are expected to pearance' in Baghdad last summer radio and and television. attract the largest share of votes. against the United States and its role in The election campaign, with more The New York TImes Iraq, appeared to reflect constraints im- than 100 competing political slates, posed on lawyers in the past week. An began officially when the deadline for Iraqi official familiar with the candidate registrations closed last Wed-

~! Iraq's political arabesque calls for .fancy footwork Thomas L. Friedman

WASHINGTON . K~rds and ~.unnis will ~alance the ,more religious- have long believed that any American general or • ~>n~ted Shllt~S. Ifthere is not enough Sunni partic- senior diplomat who wants to work in Iraq ipatiOn, the elections, rather than defusing civil strife should have to pass a test. It would be a very. in Iraq, will increase it, because all the spoils will go simple test. It would consist of only one ques- to the. Shiites and Kurds, and the Sunnis will feel l even more excluded. tion: "Do you think the shortest distance between two points is a straight line?" For all these reasons, the Bush team should be If you answered "Yes," you would not be allowed working with Jordan, Egypt, Saudi Arabia, the Gulf to work in Iraq. You could go to South Korea, Japan or .Arab states and even Syria to use all their contacts Germany - but not Iraq. Only those who understand with Iraqi Sunnis to embolden them to take part in that in the Middle East the shortest distance between the elections - and to make sure they have bags of two points is never a ~traight line should be allowed money to get out the vote, particularly among the to carry out U.S. policy there. , Sunni tribes. It is imperative the Sunnis be brought What I worry about most right now - after a week in, even if some have to be bought. in the Gulf region - is that we have entered a really Unfortunately, America's Arab friends "are doing complex, arabesque phase in Iraq. It requires enor- nothing" right now, a senior Iraqi minister told me. mous understanding of the complexities of Iraqi and The Americans need to be more demanding of their Arab politics and the ability to produce outcomes not Arab friends, he said. While many Arab leaders are by the traditional, straightforward U.S.approach, but appalled at the idea of Shiites ruling an Arab state in by the more subtle, bazaar-oriented politics in that , the otherwise Sunni-dominated Arab world, they part of the world. also know that a civil war in Iraq would lead to ter- For instance, with the elections in Iraq only six rible instability at a time when all these Arab regimes weeks away, and Iran actively using its influence and understand they have to start reforming. money to push its candidates, .one thing is perfectly , . Yes, the U.S. invasion of Iraq made America some clear: The Bush neoconservatives desperately need , new enemies, but it also has triggered a huge debate an Iraqi neo-Baath. about reform in the Arab world, said Ammar Abdul- By that I mean they need to find a political frame- hamid, who helps run DarEmar, a pro-reform..non- work that will advance the interests of the pro-Baath government organization in Syria. "For some people Sunni Arab nationalists in Iraq, but do it with a more it forced the reform issue, because they said, 'Let's progressive, pluralistic outlook than the old Baath . change ou~selves before the Americans change us,' " Party oflSaddam Hussein. , Abdulhamid noted. Some Arab liberals want to use This is what America should be most focused on . the U.S.presence to pressure their governments to go right now in Iraq - not the bogeyman of Iranian in- ahead with reform. Some regimes are feeling very fluence. There is no way to prevent Iranian influence vulnerable and believe the only way to stave off the in Iraq. Iranis next door, and it has myriad economic Americans is to be seen as working on reforms. But and cultura.llinks with Iraqi Shiites. Moreover, while • one way or another, "the Iraqi issue is forcing the is- the Iraqi Shiites are certain to emerge with the most sue of reform on everyone, and in some ways it is in- seats in the new Iraqi Parliament, and while some dependent of what actually happens in Iraq;" Abdul- are pro-Iranian, the majority oflraqi Shiites have no . hamidsaid. intention of being ruled from Tehran. The Iraqi . A sophisticated U.S. approach that uses both sticks Shiites are Arabs, nQt Persians, and they are aware of , and carrots with Syria, Iran and America's Arab allies their Arabness. My' iraqi leader who is depicted or could still shape a decent election in Iraq, but America presents himself as the cat's-paw of Tehran will face has to get into gear right now, and be smart. Does this a backlash. ad.ministration h~ve anyo~e Wh? knows how to play The best way to reduce Iran's influence, and to pre- thiS game? Attention: Iraq is haVing an election. Elec- vent civil war, is to ensure as much Sunni participa- tions are rare in this part of the world, so when they tion in the election as possible, so that when the new happen, everyone in the neighborhood tries to vote. Iraqi Constitution is written, the more secular Iraqi America needs to make sure its friends do as well.

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~ 20 DIlCEMBRE 2004

Husseinfait le récit de sonenlèvement dans le «triangle de la mort» en Irak. . «J'aisentilesangse retirerdemoncorps»

Bagdad, envoyé spécial velleaIDtrédanS une des mosquées chiites', se retrouvent embauchés pour la I eureusement pour Hussein, ses bour-', du quartier de Karada. dans lacapitale ira-. construction d'une école publique. Un ac- I l,r~aux' resp:ctaient à l~l:ttre ~esobliga- '. kienne. Elle est tombée daris te assimilé à de la collaboration avec les. :tions coramques.Aussm ont-ils pas vou- une oreille, a ricoché dans une Américains par la guérilla salafiste (école ilu l'égorger avant l'iftâr, la rupture autre, glissé dans une troisiè- doctrinale sunnite qui prêche le retour à :quotidienne dujeûne de ramadan. C'est me ...C'est ce qui a permis de l'islamoriginelet mythique du VIle siècle). ce qui lui vaut d'être aujourd'hui en vie et remonter la piste et, après une Cela vaudra à quatre des sixjeunes gens H. de pouvoir raconter sa terrible épreuve: quête deplusieurs jours, d'arri- d'être kidnappés chez eux, puis égorgés . , son eIÙèvement, son voyagedans le coffre verjusqu'à.lui. Toujours surie , Hussein ira à leurs funérailles. Ensuite, il d'une voiture, son jugement face à un ca- quittera pour Bagdad cette petite ville où qui-vive, il a tini par accepter de parler cohabitent chiites et sunnites. Mais illui davre et l'attente de son exécution, atta- dans une boutique d'électronique, pro- ché à une chaise, dans une combinaison priété d'un parent Très mince, le cheveu .fautyrevenirchaquemoispourtou~her orange. Sauvé in extremis par l'interven- noir, avec un visage fin qu'une légère bar- quelques indemnités. Son erreur est de tion de la garde nationale irakienne, ilté- be n'arrive pas à vieillir, Hussein com- profiterde son déplacement pour fairedes moigne de ce qu'ont subi les centaines mence son histoire. C'est d'abord celle achats, parce que les commerces vendent d'Irakiens et d'étrangers tombés entre les d'une bande de six copains, tous chiites, moins cher qu'à Bagdad. C'est sur le che- mains des rebelles salafistes dans ce que tous travaillant dans lapetite villedeYous- min de la station service qu'il se fait l'Irak appelle le «triangle de lamorb>.Une soufiya,l\me des pointes - avecLatifiyaet prendre. Deuxvoitures et une camionnet- région qui commence à une vingtaine de Mahmoudiya - du «triangle de lamorb>. te bloquent savieilleRenault. Il est vite at- kilomètres seulement de Bagdad. taché, aveugléparun bandeau etjeté dans Au départ, le jeune homme de 23 ans ne Quatre de sesamis exécutés lecoffred\m desvéhicules.Àcause des ca- voulait pas dévoiler son histoire. Parpeur, Sans emploi depUis la chute de Saddam hots, il comprend très vite que ses ravis- peut -êtreparpudeurauss~ ill'avaitgardée- Hussein, qui a provoqué la fermeture de seurs quittent laroute nationale pour s'en- pour lui et C1uelque_~procl.1E\s,~ lan~u- l'usine d'Etatqui lesemployait, lessixamis gager sur un chemin de campagne. Une heure plus tard environ, le convoi ar- rive au milieu du grand nulle part: une vague ferme et le désert autour. On le sort du coffre et on lui eIÙève son bandeau. L'homme qui accueille ses ravisseurs est furieux. Il crie: «Fallait me téléphoner avant!», et que ce n'est pas un bonjour pour une «/ivraison». La garde nationale (équivalent delagendarmerie, créée par le nouveau gouvernement irakien) a com- mencé à encercler la region. La transac- tionsefaitnéanmoins:ilestvenduenmê- . me temps que les armes qui se trouvaient 'dans le coffre des voi- tures (des lance-missiles, des obus ...). Hussein voit un «camet» (10000 dollars, dans l'argot des kidnappeurs irakiens) changer de mains. Il est ensuite conduit à l'intérieur d'une maisonnette où règne une odeur épouvantable. Lefond delapiè-

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vaienttoutcequej'avaisfait depuis une se- teurs saI3flstes. TIn'arrête pas de murmu- terminera. C'est pour cela aussi que des' maine. Et, avant, que/avais participé à la rer laformulereligieuse rituelle: <

Cousin de SaddamHussein, iifut le bourreau des Kurdes « Ali le Chimique » face à ses juges Il est arrivé en boitant, une canne à la main, vêtu d'un costume gris. ~s image~ ~e sa comparution devant le Tr?bunal.s~e~ irakien (TSn diffusées samedi par VIdeom- terposée sont les premières du b,ourreau irakien depuis sa capture en a~ut 2003. Mais même vieilliet fatigué, peut-etre par le diabète dont il souffre depuis son arresta- tion, Ali Hassan al-Majid, plus connu sous le nom d'« Ali le Chimique », conserve ce~e troublante ressemblance avec ~on co,usI? germain Saddam Hussein, dont il fut l ex~- épais des anciens dignitaires du régime, cuteur des basses œuvres pendant les pe- contiendrait suffisamment de preuves pour Agé de63 ans, originaire, comme Sad- riodes de terreur. , le condamner à l'une des peines maximales dam, de la région de Tikrit, Majid fut secré- S'il est le premier à avoir été entendu, a prévues par le tribunal irakien. La justice taire général du parti Baas dans le nord du huis clos, par les juges du TSl. c'est san.s irakienne a aussi choisi d'inaugurer l'ins- pays entre 1987 et 1989. C'est lui qui a réa- doute parce qu'« Ali le Chimique» est COllSI- truction des anciens responsables baasistes lisé le déplacement forcé des habitants de déré comme l'un des principaux ,r~spon- par un symbole, celui de l'extrême cruauté plusieurs régions du Kurdistan, évacuées sables des crimes commis sous le regune de qui caractérisait le fonctionnement de l'an- près des frontières jordanienne et saou- Saddam Hussein. Son dossil;lr,l'un des plus cien régime. dienne en 1987. L'organisation de défense

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des droits de l'homme HUID8.nRight Watch qui a fait plusieurs centaines de milliers de ' du régime bàasiste), « Ainè Chimiquè » le tient à ce titre responsable de la «dispa- victimes. TIa aussi supervisé l'occupation du s'était vu confier la direction de la région rition » de 100 000 civils dans les régions Koweït, dont il fut le gouverneur d'août à no- militaire sud, qu'il d,evait défendre contre kurdes. C'est d'ailleurs au Kurdistan qu'il a vembre 1990. TIne lui faudra que qlielques l'offensive américano-britannique. Cette ré- gagné son surnom, après avoir commandé mois pour anéantir les poches de réslStaÏice, gion est celle qui résista le plus durement à les 17 et 18 mars 1988 le bombardement .avant de .reprendre son poste de.minisml l'assaut des forces coalisées. au gaz ypérite de la ville kurde d'Halabja, des Affaires locales, dont il était titulaire de- En janvier2003, deux mois avant le dé- qui fit plusieurs milliers de morts. puis juin 1989. Dénué de tout état d'âme, ila clenchement de la guerre, ce fidèle parmi les Bourreau des Kurdes, « Ali le Chimique» fait exécuter son neveu Hussein Kamel re- fidèles avait été choisi par Saddam Hussein s'en est aussi pris aux chiites. Dans les an- venu à Bagdad en 1996 après avoir fait dé- pour faire connaître les positions irakiennes ' nées 90, il a dirigé une campagne de dépla- fection un an plus tôt en Jordanie. dans les pays arabes et étrangers. Traqué cement forcé des habitants des marais, au Sa cruauté et son dévouement à son cou- par les forces de la coalition, il avait été sud, accusés par Saddam d'alimenter l'op- sin Saddam n'ont jamais faibli, même dans donné pour mort dans un bombardement à, " position au régime. Commandant des divi- les temps incertains qui ont précédé l'inter- Bassora le 7 avril2003. Avant d'être capturé sions de la Garde républicaine, il a joué un vention américaine contre l'Irak. Membre quatre mois plus tard par les Américains. rôle clé dans la répression sanglante de la ré- du Conseil de commandement de la révolu- I.L. bellion des chiites au sud du pays en 1991, tion (CCR.la plus haute instance dirigeante

Deux attaques suicides dans les villes saintes chiites ontfait hier plus de soixante morts et près de cent cinquante blessés Attentats sanglants à Nadjaf et Karbala .. Une série d'attentlltSll'töu- cM au cœur l'Irak chiite hier. ,En deux heures, deux attaques ont touché les villes saintes de ,Nadjaf et de Karbala, dans le centre du pays. Selon un bilan encore provisoire, au moins 62 personnes y auraient trouvé la mort et plus de 147 autres au- 'raient été blessées, tandis qu'à ,Bagdad et dans le nord du pays, d'autres attaques ont fait 9 morts. Les voitures piégées ont ex- plosé près des mausolées de qui l'été dernier n'avait pas hé- l'imam Ali ou de l'imam Hus- sité à défier la coalition les "sein, deux des lieux les plus vé- armes à la main, a rejeté toute nérés par la communauté idée de représailles. Dans la , chiite. Rien qu'à Nadjaf, la dé- soirée, un grand ayatollah flagration a tué « au moins 48 chiite a pressé les autorités ira- . personnes» et blessé «90 ei- kiennes de « tout faire pour l vils» d'après un membre du mettre fin à ces crimes et arrê- service des urgences de l'hôpi- ter leurs commanditaires )). tallocal. Cet attentat a suivi de Plus tôt, le porte-parole du deux heures exactement une ministère du Pétrole, Jihad As- ,première attaque suicide qui a Rien qu'à Nadjaf, la déflagration a tué « au moins sem, a par ailleurs fait état fait 14 tués et 57 blessés dans 48 personnes» et blessé «90 CÙJils )) d'après un membre d'une « intensification des une gare routière de Karbala, à du service des urgences de l'hôpital local. (Photo HO/Reuters.) opérations de sabotage des 50 kilomètres plus au nord. Se- puits et des infrastructures pé- lon des témoins, le kamikaze a trolières », après l'appel lancé tenté en vain de pénétrer dans survient alors que l'Irak a ou- sunnites et d'anciens fidèles de par Oussama Ben Laden d'at- un 'centre 'de 'recrutement de la vert il y a cinq jours la cam- Saddam Hussein de tenter taquer les sites pétroliers en police avant de se diriger finale- pagne officielle pour les élec- d'allumer une guerre civile Irak et en Arabie saoudite. meRt vers cette station de bus. tions du 30 janvier prochain, pour éviter des élections pro- Ainsi, deux oléoducs ont été Ce double attentat rappelle laisse craindre le pire. D'autant mises aux chiites. Cette com- pris d'assaut samedi matin au ceux commis en mars dernier qu'à ces crimes anti-chiites munauté représente en effet nord du pays. , à Karbala et à Bagdad qui s'ajoute le meurtre par un près de 60 % de la population Enfin, la télévision al-Jezira :.avaient provoqué 170 morts, et commando, hier matin, à Bag- d'Irak. « Les chiites ne doivent a rapporté que trois groupes celui de Nadjaf, en août 2003 dad, de trois employés irakiens pas répondre à la violence car armés en Irak menaçaient de qui avait coûté la vie à 83 per- de la commission électorale in- cela ne mène qu'à la violence. tuer dix otages irakiens tra- sonnes. Déjà mercredi à Nad- dépendante chargée de prépa- Nous sommes déterminés à al- vaillant pour une entreprise jaf, dix personnes avaient été rer le scrutin. ler aux élections », a insisté un américaine chargée de la sécu- tuées, dont le représentant du Immédiatement, les princi- porte-parole du grand ayatol- rité si cette dernière ne quittait grand ayatollah Ali Sistani, paux dirigeants chiites ont lah Ali Sistani. Même le mou- pas le pays. cheikh Abdel Mehdi Karbalaï. lancé des appels au calme. Ils vement de Moqtada al-Sadr, T. B. (avec AFP. Reuter.) Ce nouveau carnage, qui ont accusé des extrémistes

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THE GLOBE AND MAIL DECEMBER 16, 2004 Campaign opens new chapter in Iraq

Parties, candidates find getting ready for Jan. 30 election complex, confusing

BY LARRY KAPLOW, BAGHDAD

On the first official day of cam- paigning for the country's crucial January election, candidates were trying to figure out just how ~o run, confirming that democracy isn't easy, particularly in a violence- racked country short on experience. , The Iraqi Islamic Party consid- ered a door-to-door campaign aimed at reaching three million vo- Iraqi Kurds register to vote yesterday at a school in Irbil. Many who lined up ters. But the party, which claims to bethe primary voice for Sunni Mus- earlier this week were angry that theywere given inadequate papers. lims, has rejected the idea for now as too dangerous, especially when many of their fellow Sunnis are call- secÙlar Shiite. He' announced his ing for an election boycott. candidacy at the head of a coalition 'We are sitting on a sea of The campaign director at the Na- called The Iraqi List. tional Democratic Coalition, which , Standing with some fellow minis- oil but we don't have a is trying to woo Iraq's middle class, ter~: ft~rics and sheiks before a is trying to figure out if his party can litre of gasoline, and afford to spend $4,500 to produce large, slick backdrop showing Mr. thats the result of this and run a 3D-second television spot. Allawi in profIle, he promised "very interim government.' And; in case any Shia voters might strong leadership" to provide stabil- be tempted, followers of Grand Aya- ity to Iraq by eliminating poverty Sherif Ali bin al-Hussein, a tollah Ali al-Sistani are spreading and fighting terrorism. member of the Iraqi royal the word that "votes are like gold" He was escorted by his team of family overthrown in 1958, and Shiites should not sell their vo- U.S. bodyguards, and his an- who leads the Constitutional ter-registration forms, as is ru- nouncement enjoyed live coverage Monarchy Party's list moured to be occurring. on the U.S.-founded Iraqiya televi- Iraqis have little familiarity with sion station, something sure to rein- elections with more than one candi- force complaints that he gets a spe- in the capital, many candidates will date. Undertheformerregime, Sad- cial edge from the biggest foreign be trying to run as outsic:ters agclinst dam Hussein asked voters to give power. him a yes or a no. In a surprise to no Only a day before, Mr. Allawi Mr. Allawi and other leaders. one, he claimed a 100-per-cent yes made headlines by promising to be- Campaigning is expected to be ' vote the last time ballots were cast, gin war-crimes trials next week for heavy in mosques, both Sunni and in2002. top aides to Mr. Hussein. The gov- Shia. With that kind of electoral sim- ernment announced yesterday that Even Iraq's royalty is getting in on plicity a thing of the past, Iraqis now a possible first defendant is Ali Has- the act. finda complex field of nearly 80 po- san al-Majid, known as Chemical Sherif Ali bin al-Hussein, a mem- liticalparties, individuals and coali- Ali, for allegedly ordering poison- ber of the Iraqi royal family over- " tions vying for seats in a 275-mem- gas attacks on Iraqi Kurds in 1988. thrown in 1958, leads the Constitu- ber parliament in an election Meanwhile, the Shia holy city of tional Monarchy Party's list. scheduled for Jan. 31. Karbala was shaken by violence "We are sitting on a sea of oil but The parliament will choose a when a ear bomb exploded at the we don't have a litre of gasoline, and 'prime minister and oversee the that's the result of this interim gov- gates of a major downtown shrine, drafting of a constitution ,that will ernment," Mr. al-Hussein said while killing seven. Wire services reported be voted on in another election, se- announcing his list this week. "If that the target may have been a rep- leçtiplta new government, by the people are happy about this, they resentative of Ayatollah al-Sistani. endof2005. sho.uld vote for the government With Iraq mired in bloodshed, the ' , ~ fjgure who will not have the list." interim government reliant on U.S. ,ccynmon problems of too little The Iraqi Islamic Party has under- and allied troops, and with electric- ' money and too little exposure is in- gone election training by U.S. non- ity and gas shortages getting wo/se tetim Prime Minister Ayad Allawi, a profit groups b~t is still officially

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calling for a postponement of the ,nowas it would betoo dangerous ui'> ~pèdai:fraqi Co~ssion, are un- election. the areas they wouldprobably find dear, candidates and observers say. The party printed 250,000 cards supporters., , "I can assure you that no one in outlining its platform, but has de- Accusations are already frequeJ?,t '" Iraq ~xcept the government knows layed distributing them until the that various parties are taking mon- ,', what the procedures will be" said possibility of a Sunni boycott of the ey ~om foreign g~vernments - e~- ,political analyst Saad Naji jawad, election is settled. Its plan to send peclally Mr. Alla~ from the Amen- '. who is calling for a boycott and hundreds ofvolunteersto knock on cans and the Shutes from Iran. The postponement. "It is a very vague doors also has been scrapped for campaign-finance rules, set ,by a thing for everybody."

THE GLOBE AND MAIL , DECEMBER 17, 2004 EU touch warms-Kurds' in remote Turkey

Europeans agree to open accession talks Turkey's Kurds next year if Ankara recognizes Cyprus Turk:eY'.shoP~Ùojoin the ~u ,.haye ,led'10/éform$' thatbenefit ,'the Kurdish cç>n1n1unity.__ ' BY NICK BIRCH, HAKKARI, TURKEY Party, or PKK. , ,,' <. • "Recently, the situation has im- ocal wits like to quip that 'proved dramatically; just three ~9~~r<~:~~~~i:,~:~: Hakkari has only one en- years ago, it could take us up to four ""~)E()Rè~i;J~ __ > l~ ~ "'~" trance and no exit. hours to drive to town, with all the L It's only a slight exagger- army roadblocks," said Ismet Er, a ation. On high pasture - 1,800 sheep farmer whose village is 20 _metres high - surrounded by kilometres from Hakkari. 'Mer , peaks that rise above 4,000 metres, dark, life was paralyzed. under snow for four months of the "If all that is changed now, it's be- year, this town of80,OOOshould be a cause of one thing, and one thing skiers' paradise. alone - pressure from the Euro- , But Hakkari is not in North Amer- pean Union." THE GLOBE AND MAIL ica. It is the capital of Turkey's most Rahmi Bor, the deputy manager remote, mainly Kurdish province, ofAvashin, a Kurdish cultural centre Relations between Kurds and , hemmed in to the south and east by set up in Hakkari a year ago, agrees. Thrkish officials here are still borders with Iraq and Iran. "I remember the days when we strained, according to Fatih Kara- More than a thousand kilometres had to hide Kurdish cassettes under tas, ,a central Anatolian Thrk who away, Europe here seems impossi- our pillows," he says. "Now, you can has been teaching in the southeast bly distant. Even Istanbul, where buy them openly in the market. And for the past two years. the sun sets a full hour later, seems nobody stops our weekly concerts "Living here is like being in a for- in a different universe. of Kurdish music." eign country," he says. "Everybody It got a little closer late yesterday, Other measures passed by Tur- is polite, but we have our corner when European Union leaders key's staunchly pro-European gov- and they have theirs. We rarely agreed to open accession talks with ernment since it arrived in power in meet." Thrkey on Oct. 3 hext year, but said November, 2002, include the legal- Hakkari's biggest problem by far, that Ankara must recognize Cyprus ization of private classes in Kurdish, though, is unemployment and pov- before then. and limited radio and television erty, exacerbated by the program of "Surveys say more than 70 per coverage in minority languages. village clearance that accompanied cent of Thrks want to join the EU," That's more development in two the 15-yearwar. says Mehmet Paksoy, owner of a years than in the previous 20,local Today, average incomes barely small grocery store on Hakkari's residents say. But there is still a long reach 25 per cent of what they are in main street. "In this town, every- way to go before this town can re- Marmara, Thrkey's richest, western body is for accession." turn to some semblance ofnormal- province. You don't have to look far to find ity. "In the villages before the war, we the reasons for such enthusiasm. Even today, locals say half-jok- were poor, but we had milk, we had For 15 years, between 1984 and ingly, there is a policeman, a mili- fruit and we had meat," says Nec- 1999, the town and surrounding tary policeman and a soldier for ev- mettin Yaman, straightening up mountains were one of the epicent. ery one of the town's inhabitants. from a rubbish dump he's inspect- res of a bloody war that pitted the Builders at the foot of the town are ing for edible food. "Here, poverty Turkish state against the separatist hard at work constructing six new means destitution." guerrillas of the Kurdistan Workers' high-rise blocks for armyofficers. Like many others in t~e impover-

64 , ReV1A~4~;P!~",~~~~"f{t~~'~J~:~~î.~'W,:lBerhevokaÇapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti ... " .' "".,.- .--

• .' ••. ~' :~..,;: .~'f ;;;:.:.~~':(!tJ~::;j~~.~~~:~:.>. '; .' .ished clistrlct6fKeidi:kpiiiàt/Where,' ,Ehu'sdPednrceivedhYPOCriSYandhhi~- " "But if Thrkey is 20 years behind :he lives, the oniy qu,alificâti,.ohs he ' an e ess, common e sewI ere m ÉUrope, Hakkari is 200 years behind d b Thrkey, are absent here. So is the Diyarbakir." ever had"asà shepl)1~r ,':ecarne re- ,', fear that EU demands for reform Grocery störe owner Mehmet dundant :when :he :'Wàs ;Jo~éëd t()'" ,may just be a front for plans to Paksoy takes up a similar theme. moveto thè~toWIi';'';",::':\,~' ' " ,': ,', weaken, even divide, the country. "The thought of the EU being "The EU wiU help,ni~:b~cktomy, ,What doubts there are take the old home, they'ÙprciVide me with, willing to take Turkey in is frankly , 'h d ' form of sideways commentaries on comic," he says. "Either it means sheep to replac~' ~~' onesJ. a" to the southeast's backwardness. they don't know what the situation II "h sa'ys betraym'g the unreal-, " .. ~e," e " ,', niin6nl ex-< "Thrkish and European polItI- is down here, or they have no more , IStic expectations CO, ' ,Y " cians have got into the habit of say- intention than Thrkey to do any- presakksedh~re,. ' ::'te'nes:s'and' l'tSre- .ing that Thrkey's road to full mem- thing serious to change it." Hans remo , " . b hi . D' baki" cent history, give'.a pecUli,;ii-:,col()~, -: "hersl p goles Vla lyar G r, Stys ''I'm not sure which is worse," . ", ' r'" - erceptiims 'of 'the' _ ote emp oyee Ahmet ur, re er- . to ~ts,pe,op,~,~S "~,,." -c.':' ",.: -.\.' __ ,ringto Thrkey's largest Kurdish city, Special to The Globe and Mail ,EV,':', ,. ,/~. :'~f':;. -;~<"'!~'\""'t": l::ihé-'" ,sixhours to the west. Feelings ..~,.',JrcC~~qu,:~'.~p..-';a :( ,,.' ' , ..•~.•':~;)1l~i~fJlll:~;;~~i:~~1;::;..

"". '-~,/;~~,~~';,~~:'~'~".. -' ~:".~' 15 décembre 2004 Tout juste sortie de prison, elle voit dans l'Europe la solution au problème kurde Zana la Kurde soutient le dossier turc La passionaria des Kurdes de Turquie, Leyla Zana, a entamé, hier, une visite en France. Pour remercier ce'ux qui l'ont soute- nue pendant les dix années Leyla Zana qu'elle vient de passer en prison. reçue Et pour convaincre des Français hier matin, réticents que la Turquie doit in- à l'Assemblée tégrer l'Union européenne. nationale, par Ségolène C'est une bien curieuse avocate Royal. qui plaide, ces jours-ci, le dossier eu- Avocate au ropéen de la Turquie! Leyla Zana, Barreau de 43 ans, vient de passer dix ans dans Paris dans les une prison d'Ankara. Son crime? Il années90, remonte à octobre 1991, lorsque la la députée jeune femme remporte un siège de PSdes Deux- députée de Diyarbakir, la «capitale» Sèvres s'était du Kurdistan turc, grâce une alliance rendue entre sa form\:ition, le DEP (pro- en Turquie kurde), et le Parti social démocrate. défendre sa Mariée de force à 14 ans, Leyla collègue Zana devient à 30 ans la première kurde. Kurde élue au Parlement. Lorsqu'elle gravit les marches de l'Assemblée, naient dans un centre de vacances réformes exigées par l'Union euro- Verts, s'entretenir avec François Bay- un bandeau rouge-jaune-vert (les à l'invitation du ministère des Fi- péenne, Au pouvoir depuis fin 2002, rou, et remercier Danielle Mitterrand, couleurs kurdes) dans ses cheveux nances. le gouvernement de l'ex-islamiste vibrante avocate de la cause kurde, de jais, la salle gronde, Quand, à la Qu'importe: à\l'époque, la peine Recep Tayyip Erdogan a autorisé Comme le président de l'UDF; fin de sa prestation de serment, elle de quinze ans d'~mprisonnement l'enseignement du kurde et la télé l'épouse de l'ancien Président est ajoute en kurde agir cc au nom de paraît «légère» à bèaucoup de Turcs en langue kurde ... Il Y a encore hostile à l'adhésion de la Turquie. la fraternité dés peuples kurde et qui, à l'image du p'remier ministre énormément de restrictions. mais Leyla Zana tentera de les persuader turc". c'est l'explosion. Insultes, me- Tansu Çiller, voient dans les dépu- sans la perspective de l'adhésion que c'est l'intégration européenne naces. Leyla Zan a et la poignée de tés kurdes la vitrine politique du à l'UE, il aurait fallu 150 ans pour qui permettra de ..trouver une so- députés du DEP quittent le mec/is PKK.Le nationalisme est chauffé à que de telles réformes voient le lution pacifique et démocratique" dans la bousculade. blanc: en 15ans (1984-1999), les at- jour". explique Rusen Werdi, une au conflit kurde, Car si, depuis 1999 La sanction tombera trois ans plus' tentats, les embuscades et la riposte porte-parole de l'Institut kurde de Pa- et l'arrestation du chef du PKK, Ab- tard, au terme d'un procès truqué de- massive de l'armée - qui vide 3400 ris, qui organise la tournée en France dullah Öcalan, la guerre est termi- vant une Cour de sûreté de l'Etat. La villages - vont faire plus de de Leyla Zana . née, les revendications des 15 mil- • 1 traduction des propos - cc je suis ' 36000 morts. Lex-députée recevra, aujourd'hui, lions de Kurdes demeurent. kurde et je veux c'réerun État Sitôt libérée, Leyla Zana a lancé, la médaille de vermeil de la Ville de kurde" - est complètement fausse, " en octobre, un nouveau mouvement Paris. Elle doit ensuite dîner avec les Bruno RIPOCHE. Leyla Zana et trois de ses collègues politique pour ..soutenir le proces- - Hatip Diele, Orhan Dogl:\n et Selim, sus européen de la Turquie ", Lex- ,. Un livre sur Leyla Zana et Les femmes kurdes de Turquie vient de sor- Sadak - sont aussi accusés d'avoir députée, auquel le Parlement euro- tir, qui raconte en peu de mots et beaucoup de belles photos leur com- fait un «stage» dans un camp' d'en- péen décerna le Prix Sakharov des bat. Signé d'Elsa Le Pennee, juriste internationale spécialiste des droits de traînement de la guérilla kurde du droits de l'homme en 1995, sait l'homme, et Pierre-Yves Ginet, photojournaliste, il est préfacé par Danielle PKK ... à un moment où ils séjour- qu'elle doit sa remise en liberté aux Mitterrand et édité par Clara Magazine (20€, www.clara-magazine.fr)

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TURQUIE Après le retour au pays du premier ministre; samedi, au lendemain - . . . .:dus0tnmet de Bruxelles, l'euphorie a néanTf}oinscédé le pas à lapelpJexité Erdogan accueilli triomphalement par les Turcs

, ...... I plus que par lui : «Si des élec- La liesse passée, la Turquie . L'annonce finale de l'accord « Il n 'y a pas de victoire. En tions étaient organisées demain s'interrogeait hier sur les avait bien vite ramené les. es- l'état actue~ la candidature de dans le pays, je voterais pour conclusions du sommet euro- prits à plus de sérénité; et remis . la Turquie pour une adhésion péen de Bruxelles, qui a re- lui », avouaient de nombreux les voyants boursiers dans le . pleine est terminée », estime tenu la date du 3 octobre 2005 Turcs, samedisoh-, tout en pré- vert. Dès le lendemain matin, la pour sa part Yachar Hacisaliho- pour l'ouverture des négocia- cisant que leurs opinions poli- presse unanime exhultait : glu de l'université d'Istanbul, tions d'adhésion à l'UE tout tiques ne les rattachent pour- « Nous l'avons fait! » lançaient tandis que le député Sukru Elek- en fixant à Ankara des condi- tant pas au parti du premier Hürriyet et Yeni Safak qui, dag, ancien numéro deux du tions jugées très strictes. ministre, et encore moins à ses d'habitude, ne partagent pour- ministère des Affaires étran- anciens amis. tant pas les mêmes analyses. gères, considère que l'accord si- Cette joie spontanée fut à la « Turquie, tu es formidable », gné à Bruxelles est « la plus reprenait le quotidien Posta, sa- grande tromperie de l'histoire Istanbul : mesure des craintes qui ont Marie-Michèle Martinet luant les efforts consentis par le de la République» et que le gou- pesé, pendant toute la durée du pays tout entier pour parvenir à vernement veut « vendre le cor- sommet, sur l'issue des négocia- ce résultat. De l'avis de tous, le beau sous la forme du tions. Le chef du gouvernement premier ministre avait fait la rossignol» à l'opinion publique La Turquie a réservé un ac- turc s'était envolé pour Bruxelles cueil triomphal à son premier preuve de son adresse et de sa turque .. avec des consignes très précises. fermeté diplomatique, en mon- La fermeté dJl premier mi- ministre, Recep Tayyip Erdo- ::hacun savait que, dans ces gan, acclamé en héros, à son re- trant comment il avait su tenir nistre avait pourtant été saluée tour de Bruxelles. La foule ve- conditions, les discussions se- la dragée haute à ses interlocu- par tous ; notamment sur la nue l'attendre à l'aéroport raient forcément serrées. teurs européens. question chypriote qui consti- Atatürk d'Istanbul brandissait La tension avait atteint son Mais l'euphorie ne fut que de tuait l'une des lignes rouges de des pancartes saluant le paroxysme quand la rumeur courte durée. Curieusement, les la diplomatie turque, considé- « Conquérant de l'Europe » et avait circulé d'un possible re- journaux avaient radicalement rant comme inacceptable toute agitait des drapeaux turcs et eu- tour anticipé du négociateur changé de ton hier matin. La reconnaissance prématurée de ropéens ainsi que des fanions turc, que de laconiques com- fête était finie ;et les éditions do- la République de Chypre. portant les couleurs de l'AKP,le minicales se montraient nette- Hier, de nombreux observa- parti du premier ministre. Le mentaires d'un diplomate de ment plus sceptiques quant aux teurs s'interrogeaient sur la lendemain, sous les strass et les son entourage disait « déçu ». résultats réellement obtenus réelle portée de l'engagement paillettes de feux d'artifices allu- Le chef du principal parti d'op- par la Turquie à Bruxelles. Les pris à Bruxelles. Pour clarifier la més en plein jour, plusieurs mil- position, Deniz Baykal, avait fait éditorialistes s'interrogeaient position du gouvernement turc, liers de personnes l'acclamaient monter la pression, déclarant sur le statut exact de lacandida- « le ministre des Affaires étran- encore sur la place centrale que son pays n'avait jamais ture turque, essayant de débus- gères, Abdullah Gill, a répété d'Ankara: la Turquie était en accepté un traitement de se- quer les éventuelles chausse- que l'accord signé vendredi. ne liesse; et le premier ministre en trapes de l'accord. Perplexe, le conde classe» et qu'il ne l'ac- pouvait d'aucune manière être était devenu l'étoile. cepterait jamais. Les marchés quotidien Hürriyet relevait que Même ceux qui, quelques se- l'issue des négociations demeu- considéré comme une recon- financiers, optimistes durant la naissance de facto : « Nous maines plus tôt, ne lui étaient rait « opaque ». journée de jeudi, avaient com- n'avons rien signé qui puisse pas' encore acquis ne juraient mencé à s'affoler ... impliquer directement ou indi- rectement la reconnaissance de la partie chypriote-grecque de l'île », a-t-il assuré. «Notre gou- vernement a fait en sorte que cette signature ne puisse pas être considérée comme une re- connaissance. »

.e ~.:' A so~ arrivée à l'aéroport d'Istanbul samedi, Recep Tayyip Erdogan brandissait une banderole deOeurs disant « voici le leader. VOicl/'VE ». Une euphorie qui ne fut que de courte durée: hier, les journaux avaient radicalement changé de ton. (Photo M. ozer/AFP.i

66 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti Inflation hits Iraqi Insurgency• .. Guns-for-hire charge up to $200 per attack By Richard A. Oppel Jr.

MOSUL, Iraq: After a three-hour fire- fight here in northern Iraq this month, American commanders were surprised to learn that one of the 22 insurgents they had killed was a Saudi. Even more intriguing, one of the principal leaders Iraqi women passing a building damaged when a car bomb blew up in of the insurgency attended the funeral, Najaf on Monday. Two bombings killed 66 people Monday. the commanders said. This was Muhammad Sharkawa, who' is described as a former member of the with the Jordanian militant Abu Musab Americans. More than 100 people - Ansar al-Sunna organization who now al-Zarqawi and Al Qaeda. many in the Iraqi National Guard or directs several hundred insurgents here According to American military sta- Iraqi Army - have been shot in the in Mosul. As one commander who said tistics compiled after the invasion of head or decapitated, burned, dis- Sharkawa had killed several of his own Falluja in November, nearly 500 of ap- membered or otherwise killed in the cousins put it, he is "a brutally ruthless proximately 700 terrorists in Iraq last month. criminal, almost like a mob wise guy aligned with or sympathetic to Zarqawi The killers order that the bodies not who started whacking dudes." and Al Qaeda live in or around Mosul. be moved, to spread word of the deaths Yet Sharkawa represents only one In the compilation, the most detailed - and the people obey, until American face of the insurgency. He works for ji- picture of the Iraqi insurgency to be troops arrive with body bags. hadist goals, but another movement is made public, military officials estimate Insurgents also burned three-quar- secular, the Americans say, though both that about 11,000 to 20,000 insurgents ters of the city's election registration have a common goal: disrupting the Jan. are spread throughout Iraq. materials, sending officials scrambling 30 national parliamentary elections Of that number, 700 to 1,200 fled Fal- to sign people up. "Their common aims and intimidating prospective voters. luja in November just before the U.S. are to disrupt the elections process and As they do so, each group operates Marine invasion of the city. delegitimize the existing government," with sophisticated leaders careful to The largest group remains loyal to said Colonel Tom Knight, the deputy stay in the background while relying on Saddam: About 2,200 to 3,300 or more commander of American troops in part-timers to carry out attacks and insurgents are classified as "hard-core" northern Iraq. "There's no denying it killings on a pay-by-assault basis, ac- Saddam supporters. Another 6,100 to has been a successful tactic and that it cording to American officials. . 10,200 are "part-time" supporters, a has discouraged local support." Meanwhile, the insurgents benefit designation that includes those paid to Yet commanders also say there are from a stream: of money trucked in from. carry out attacks on American troops. Syria for the cause, the Americans say. more hopeful signs: Commerce is re- . In addition, as many as 2,900 "Shia turning, and American and Iraqi forces Sharkawa, the commanders say, is a extremists" - including the Mahdi mi- are getting better tips about insurgent leader of the Salafists, or extremist Is- litia of the rebel cleric Moktada al-Sadr activities. lamists who want a government so - operate mostly in Baghdad and Equally significant is that fewer anti- weak that the vacuum allows a Taliban- southern Iraq, while 1,200 to 2,400 "ex- American Iraqis exist or appear willing style theocracy to develop locally. tremists" who do not identify them- . to do battle. It used to cost $50 to hire an "Right now, if we could get one guy selves with Zarqawi or Al Qaeda are . Iraqi youth to fire a rocket-propelled off the street in northern Iraq, he would also part of the estimates. .grenade at American troops; it now be the guy," said Brigadier General The figures were compiled from data costs $100 to $200, Ham said. Carter Ham, the top American com- from each of the seven military com- mander in Mosul. "He is the organizer Important captures have been made for a number of operations up here." mands in Iraq using observations by recently, including a top Zarqawi lieu- The Salafists are working with a troops, interrogations and other intelli- tenant, Abu Saeed. More than 200 in- quite different group, commanders say, gence, said a military official, who em- surgents have been killed in Mosul in the last month. made up of Saddam Hussein loyalists phasized the data were rough calcula- and others from his Baath Party who tions and that the estimates were But the secular and jihadi wings each want to regain power by promising a re- constantly changing. have a, few hundred core operators in turn to the "stability" of Baathist rule. In Mosul, the insurgents' main focus Mosul, and "the fighters who can be rented out probably number in the It is no surprise that they would gath- has been terrorizing Iraqi residents and thousands," the general said. er in Mosul, a city of two million with' killing those believed to work with . an enduring base of Baathists that has "The hard-~ore group is quite smart; long been favored by military officers. . they get others to do their work for Saddam loyalists "differ significantly 'The hard-core group is them," he said. '~l the dumb guys are from the religious extremists, who don't dead or in jail. The surviving leaders are very competent." want any strong government," Ham quite smart; they get said. "What they both want now is in- The New York TImes stability and insecurity." , others to do their work.' Other insurgents in Mosul identify

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LE FIGARO JEUDI 23 DÉCEMBRE 2004

MOYEN-ORIENT Après'la libération de Georges Malbrunot et de Christian Chesnot Physionomie de la guérilla irakienne

La libération de nos deux com- T ders religieux ou tribaux que des américaines dans la province de charité islamiques, car le gouver- patriotes est sans conteste la chefs de gang ou des caïds de Niwi) ; le groupe dé la Bannière . nement saoudien ne fait pas tout meilleure nouvelle de cette fin quartiers. Au sein même des dif- noire (mouvement sunnite qui ce qu'il faut pour bloquer les. d'année. La situation chaotique férentes factions armées, cohabi- fut très actif à Fallujah) ; et l'Ar- transferts de fonds provenant de de l'Irak et la structure anar- tent fréquemment islamistes et mée islamique en Irak (qui a re- ses banques. chique de la résistance irakienne ex-cadres du parti Baas. Cette di- lâché le consul d'Iran Feredion Les attentats suicides commis versité de causes et d'intérêts dé- Jahani et les deux journalistes en Irak depuiS mars 2003 ont bouche sur beaucoup d'arrange- français). tué plus de 700 personnes, soit ments locaux et de mariages de Les deux mouvements les plus plus que les attentats commis en circonstances qui ont longtemps . dangereux et les plus structurés Israël en près de trois ans et perturbé la compréhension du sont le Jaysh Muhamad, qui est demi (475 victimes en 112 at- phénomène. notamment responsable de l'at- tentats). Par ailleurs,les mouve- PAR Les effectifs combattants sont tentat d'août 2003 contre l'ONU ments de guérilla ont enlevé tRIC DENtCt • estimés aujourd'hui entre 8 000 à Bagdad et a été très actif à Fal- plus de 150 étrangers. ~a plu- et 12 000 hommes, chiffre qui at- lujah dans les combats contre les teint 20 000 personnes si l'on y forces américain, et Al Tawhid part ont été échangés contre wal Jihad, le groupe terroriste une rançon, mais 28 ont été ajoute les sympathisants actifs d'Abou Moussab al-Zarqaoui, tués par leurs ravisseurs (1). Le ont considérablement compliqué chargés du renseignement et du qui comprendrait entre 1 000 et prix « standard» pour effectuer la tâche de la diplomatie et des soutien logistique. Dans ce total, 1 500 combattants, dont un tiers . un attentat à la bombe sur le services français chargés d'en- le nombre de combattants étran- serait des étrangers. Ce mouve- passage d'un convoi américain trer en contact avec les ravis- gers s'élèverait à 1 000 per- ment a divisé le théâtre irakien ou de la police est de 100 à seurs. sonnes, essentiellement issues en neuf zones d'opération où ses 300 dollars, ce qui est élevé Depuis l'automne 2004 et la de Syrie, de Palestine, de Jorda- combattants sont déployés: dans un pays où beaucoup préparation de l'offensive contre nie, d'Arabie saoudite, mais Mossoul, Anbar, Bagdad, Sa- d'anciens militaires sont au Fallujah, le renseignement amé- aussi d'Europe de l'Ouest. mara, Al Diayli, Al Qaem et Fal- chômage. La période du rama- ricain est parvenu à reconstituer Bien que les Américains aient lujah où se situait son état-major. dan qui vient de s'achever a vu la physionomie de la situation in- éliminé des dizaines de cadres Al Tawhid wal Jihad chercherait une augmentation de 25 % du surrectionnelle en Irak grâce à de la résistance, celle-ci paraît depuis quelques mois à dévelop- nombre des actions violentes. l'expérience acquise depuis dix- apte à se renouveler, car les per des bases arrières en Syrie et , Les actions entreprises par la huit mois, à une amélioration nombreuses bavures des GIs ont en Jordanie afin d'étendre ses diplomatie et les services fran- des capacités de collecte du ren- fait basculer de nombreux Ira- opérations hors d'Irak. çais dans un contexte aussi chao- seignement des forces ira- kiens dans le camp des oppo- tique étaient donc extrêmement kiennes - pourtant infiltrées par sants. Cependant, les nouveaux : Les différentes composantes difficiles.Quelleque soit l'action à la guérilla - et à l'étroite collabo- leaders sont généralement de cette guérilla disposeraient de l'origine de la libération des deux moins qualifiés que leurs prédé- ration des services secrets jorda- fonds illimités en provenance journalistes, ilconvient de saluer niens. cesseurs. De cette nébuleuse de d'un réseau financier clandestin le travail complexe et dangereux factions, une dizaine de groupes La guérilla irakienne se com- dirigé par d'anciens cadres du effectué, sur place, depuis près pose de plus de cinquante cel- principaux émergent : Ansar al- parti Baas, fidèles de Saddam de quatre mois, par tous ceux qui lules actives, indépendantes les Islam (créé en décembre 2001 Hussein, car seulement la moitié ont œuvré dans l'ombre. unes des autres. C'est une résis- dans le Kurdistan irakien et très du milliard de dollars placé par tance aux multiples visages, lié à l'Iran) ; Ansar al-Sunna (qui Saddam dans les banques sy- a kidnappé et tué 12 Népalais le • Directeur du Centre français de composée de groupes ayant cha- riennes avant la guerre a été ré- recherche sur le renseignement cun diverses raisons de se battre 23 août 2004), la brigade Khalid cupérée par le Pentagone. Beau- Dernier ouvrage paru: contre les Américains ou le gou- bin al-Walid (soupçonnée d'avoir coup d'anciens baasistes ou de AI-Oaeda, Les Nouveaux Réseaux vernement d'Iyad Allaoui. kidnappé et assassiné le journa- '~ membres de la famille de Sad- de la terreur, Ellipses, 2004. Iln'existe aucun leader charis- liste italien Enzo Baldoni, en, dam sont réfugiés en Syrie et (1) Alexis Debat, «Vivisecting matique dans la résistance ni au- août 2004) ; les brigades Assa- sont activement impliqués dans the Jihad, (part Il) », The National cune tendance à l'unification des dullah ; le Front Saladin de la ré- le trafic d'armes et le soutien aux Interest, october 2004. , différents groupes. Parmi les di- sistance islamique iraquienne ; combattants dans le pays sun- rigeants de cette guérilla, se ren- les brigades Sayf Allah al-Maslu nite. Le financement pro"j.r.nt contrent aussi bien des anciens (qui ont conduit des dizaines également de riches donateurs , des forces de Saddam, des lea- d'opérations contre les forces saoudiens et d'organismes de

68 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti Iraqi insurgents kill 24 in deadliest attack on coalition being",determined last night. sophistication in the insurgents' oC5 8y John Reed in 8aghelad, Tony Blair, British prime min- N and peter.spiegtlin Loncl~n-, Brigadier General' Carter ~H$ID, capabilities. The base's dining ister, yesterday made a sùrprise N ' : : .. N .. Côiiu:iiii.nderof Task, Force :Olyin-' tent had been targeted more than visit to Baghdad to bolster the a::: UJ insurgents, struck, a USIi1ilitary pia - 'the division responsibl~ :Cor two' dozen times in the past year. election efforts. cc ::2 base near the northern Iraqi city security in nOrthern Iraq - ~d Bases are regularly hit by rockets Pentagon officials have consid- UJ u of Mosul with à rocket yesterday, Iraqi ~roops and ~or!l~gricorrtrac- or morlars, out mostil{tacKsIriiss ered staggering the PoIl.over sév- UJ killing 24 and wounding at least, Cl tp,rs,' were also .among those. their mark -because orthe inaccu- eral days to concentrate forces,in 60 in the bloodiest single attack «>- R1l1êd racy of targeting. voting areas. Cl on coalition forces since the war Th~ two prèvious deadliest' US commanders have long sus- Vl Officials said the attack was UJ began. incidents for -u.S forces in Iraq pected Iraqi seèUrity forces have Z caused by a rocket but the radi- Cl The blast occurred around were both attacks on helicopters been infiltrated by insurgents; grOÙP UJ cal Muslim Ansar al-Sunna ~ noon local time in the base's din- in November 2003, which killed "Iraqi National Guard troops also claimed. responsibility saying it ...on ing tent as hundreds of soldiers 17 and 16, respectively. operate from Camp Marez, Which was a "martyrdom operation", ::E from the US army and Iraqi secu- The attack comes just 24 hours surrounds an airfield on the the term usually associated with i= -rit y forces sat -down for' lunch. after President George W. Bush south side "ofthe city. Informan~~~ a suicide bombing. A reporter for a Virginia news., -c.... , acknowledged that "bombers are were widely blamed for helping Meanwhile, French journalists o paper embedded at Camp Marez having an effect" on Iraqi morale guerrillas trap and kill nearly ~: Georges.Malbrunot and Christian : z said the eXlllosion engulfed the ahead of the elections. According Iraqi national guardsmen who -c Chesnat, who were held hostage z roof of the tent in a huge fireball. toa Washington Post/ABC News were travelling home from their in Iraq for more than four Ei: The blast sprayed shrapnel poll, 56 per cent of Americans - a army base on the night of Octo- months, were finally released. across the dining area and blew new high - said the conflict in ber 23. soldiers off their feet and out of Iraq was "not worth fighting" The attack heightens concerns . their chairs. given the costs, and 57 per cent , over security surrounding next American officers at the base said they disapproved of the _way month's planned Iraqi elections. said at least 14 of the dead were Mr Bush was managing the wàr. American and Iraqi officials have .uS soldiers; the identities of The timing and accuracy of the vowed to move forward with the 'another six fatalities were still attack suggested a new level of vote despite calls for a delay. Un attentat vise une base américaine à Mossoul Une attaque a tué au moins" réseau terroriste al-Qaida; a re- Présent sur les lieux de l'at- 22 personnes, dont 19 Améri- vendiqué cet attentat, le plus taque, le journaliste américain cains, et fait 60 blessés, hier, meurtrier contre l'armée améri- Jeremy Redmon a indiqué que dans une base nùlitaire améri- caine en Irak depuis le 1" mai l'attaque avait touché une tente caine de Mossoul, au nord de 2003, date à laquelle le prési- remplie de centaines de soldats l'Irak. Quatre employés de la so- dent américain George W. Bush qui venaient juste de s'asseoir à ciété pétrolière Halliburton figu- avait'décrété la fin des'opéra- table pour déjeuner. Dans leur rent parmi les victimes. Le tions nùlitaires majeures dans le communiqué, diffusé sur un site groupe Ansar al-Sunna, lié au pays. Internet islamiste, les terroristes

.ont expliqué qu' « un membre des moudjahidins de l'Armée d'Ansar al.Sunna a mené une opération martyre dans un ré-' fectoire des forces d'occupation dans la base ». La Maison-Blanche a immé- Les tirs qui diatement réaffinné que la vio- ont touché lence en Irak ne ferait pas le réfectoire « dérailler » le processus dé- à l'heure mocraaque en cours dans ce du déjeuner pays. «Aufur et à mesure que' ont tué nous aidons les Irakiens à' au moins construire un Irak libre et dé- 22 personnes 'mocratique, les ennemis de la et fait liberté cherchent à faire dé- 6Oblessés. railler cette transition », a es- (Photo Dean timé le porte-parole Scott Mc- Hoffmeyer/AP.) Clellan. George W. Bush a

69 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

réagi peu après, en déclarant vier, mais que seul le pays pou- kienne en novembre, et Abou caine de défense des droits ci- que les Américains ont en Irak vait décider du maintien du Moussab Zarkaoui, allié d'al- vils, l'ACLU, d'avoir .étouffé des «.une mission vitale pour la scrutin. Qaida en Irak, aurait déplacé ~~es meurtres de prisOnniers paix ». Le secrétaire général Troisième ville d'Irak, Mos- certaines de ses activités vers Irakiens, tués par des militaires de l'ONU, Koft Annan, a estimé soul est, depuis plusieurs se- cette ville. américains à Tikrit, au nord de pour sa part que les violences maines, le théâtre de troubles. Par ailleurs, l'armée améri- Bagdad, et à Mossoul. en Irak auraient un impact sur Des insurgés sunnites availmt caine a été accùsée hier par la (AFP.) l~s élections prévues le 30 jan~ . c,hassé de la ville la police ira- plus grande organisation amén-

Iraq kidnappers' free two French journalists

ByJohn Thornhill in Parit in the days' immediately ...... Dltrlng the two French- after their capture had men's time in captivity, sev- France rejoicedlast night as ra.ised hopesthat the two eral other foreign hostages - two of its jOlll"nalists, who men would, be quickly including two Britons, Ken- had .been held hostage in released. Frellfh diplomats neth Bigley and Margaret Iraq, were released after 124 toured the: Middle East days in captivity. reminding loe~l representa- Hassan - were nhrrdered by Jean-Pierre Raffarin, the .tives that Parl~ had opposed their kidnappers. French prime minister, told .the Iraq' war. ;and had no The Reuters news agency parliament that the two jour- troops in the çcluntry. reported that about 120 for- nalists, Christian Chesnot In Septemb~r; some of the eigners had been kidnapped and Georges Malbrunot, had leaders of Frimce's 5m- in Iraq since April and more been freed. MPs greeted the" strong Islamic community than 36 of them had been news with a standing ova- killed. tion. . also travelled to Baghdad to enlist the help of local reli- Earlier yesterday, al-Jaz- "Our jo'Y will be complete gious leaders. eera, the Arab television sta- when they are safely back However" French hopes tion, reported that Islamic .on home soil," Mr Raffarin were dashed amid reports militants had handed over said. that the hostage-takers were the two journalists to the Freed: French journalists Georg_ . French embassy in Baghdad. Mr Chesnot, who works ,,' Malbrunj)t (top) and,Christian Chesnot dèn1anding that Paris lift its for Radio France Interna- ban on female Muslim pupils The two men were later wearing headscarves at tional (RFI), and Mr Mal- Christmas present we could reported to have travelled to school. Other reports brunot, a correspondent with have." Amman. suggested that the kidnap- Le Figaro newspaper, are The fate of the two jour- The two journalists' pers were demanding a ran- expected to return to France nalists, who were kidnapped driver, Mohammed al- som. today. with their Syrian driver on Joundi, who had been freed Robert Ménard, secretary August .20 while travelling French efforts to release in November in Falluja by general of the media group from Baghd,ad .to Najaf, had the two men later descended US marines, had given inter- Reporters Without Frontiers, captivated the French into farce as Didier Julia, a views to French newspapers , said it would have been ter- people. Regular. candle-lit French politician, embarked describing the stoic endur- , nbll~ 'for the two men to have vigils were held 'for €he two on a freelance mission to ance of the two' journalists spent Christmas in captivity. niëiï and the 'media 'con- :.Iraq. Mr Julia claimed to during their captivity. "It's fantastic news. We are stantly kept their plight in . have the official blessing of Antoine Schwarz, presi- mad with joy," he said. "This the news. the French authorities, but dent of RFI, thanked all is the most wonderful Intense diplomatic efforts was. later denounced by offi- those who had helped cials. release the two men.

Le secrétaire américain à la ne dans ce pays ", éCrit le Washing- Irak:. George Bush va demander défense, Donald Rumsfeld, ren- ton Post, dans son éditiun dt' samt'- dant visite vendredi aux militaires di, citant un historien dt' l'armée américains basés à Mossoul, a affrr-. ' de terre, Ie major Isaiah Wilson. au Congrès une rallonge mé que ces fonds seraient dépen-' Historien officiel de la campagne sés pour l'équipement de l'armée militaire américaine en Irak, '

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;. ,,; and m:ostof central and western Iraq, The grim realities '. /~ere is,a deep and growing aliena- , .'tioll that 'threatens to depress 'elec- , ,~: tor;i}.tui'nout and provides a large of rebuilding Iraq reseryoil""bf support for the insur- . gency.Without an acceptable level of Defense Secretary Donald Rumsfeld , participation across Iraq, the elec- n Tuesday, an explosion and other Pentagon officials had tions will not be able to produce a le- ripped through a dining been claiming that many tens of gitimate government capable of tent at lunch hour on an. thousands of Iraqis were being ,.,standing on its own, mastering the O American military base trained to take over frontline securi- , insurgency' and surviving without . near Mosul, killing at least 24people ty duties, allowing American forces the indefinite presence oflarge num- . and injuring 57.The day before, Pres- first to pull back from major cities bers of American troops. ident George W. Bush finally ac- and then, at a later phase, come home. knowledged that many of the more Last week, at ~ meeting with Amer- he timing of last month's than 100,000Iraqi trainees Washing- ica's two top military commanders military assault on Falluja ton had been counting on to take responsible for Iraq, Bush got a can- rested, in part, on the argu- over basic security tasks were far did evaluation of the actual combat ment that Iraq's Sunnis from being up to the job.And on Sun- readiness of these Iraqi trainees, who, T really wanted to participate in the . day, car bomb attacks killed more now officially number about ll4,000. election, but we'rebeing held back by : than 60 people in the Shiite holy cit- Bush was admirably blunt about it at intimidation from the insurgents. , ies of Najaf and Karbala, while in his news conference on Monday,not- , The causes of Sunni alienation from •Baghdad, unmasked assassins ing that while a few good generals the current political process actually I brazenly dragged three election offi- and some good foot soldiers had run far deeper, and affect large num- cials out of their cars in full daylight been trained, "the whole command bers of people who cannot be classi- : and executed them on the spot. structure necessary to have a viable fied as Al Qaeda supporters, Islamic \ This is not just pre-election may- military is not in place:~ fundamentalists or sworn followers hem. It is stark evidence that with a We are glad to hear Bush acknowl- of Saddam Hussein. A broader feel- crucial election now less than six edge this sobering reality, but we are ing has begun to take root that Sun- weeks away, America's effort to still waiting for him to explain who nis have no political, professional or bring into being a new Iraqi govern- will have to fill in for these noncom- personal future in the new Iraq being ment representing all major pop~la- bat-ready Iraqis and for how long. shaped by Washington and its Shiite , tion groups and capable of defendmg Given the lack of other countries and Kurdish allies . . itself and its citizens still has a very willing to put up their hands as vol- This feeling grew out of such earli . long way to go. Some 21months after unteers, the only answer seems to be er American mistakes as the whole- the American invasion, U.S.military more American troops, and not just sale dismissal of the old, Sunni-led forces remain essentially alone in through the spring, as currently Iraqi national army and the blanket battling what seems to be a growing planned. Since the first days of the exclusion of even midlevel former '.insurgency, with no clear prospect of occupation, American troops have Baathists from government jobs dur- decisive success any time in the fore- been too light on the ground in Iraq, ing the early months of the occupa- . seeable future. . allowing the looting and sabotage tion.1t has fed off the continuing fail- Washington has no significant in- that soon turned into insurgency to ure to assure that authentic Sunni ternational military partners be- get a costly head start. nationalist politicians had an ad- sides Britain, and no Iraqi military And facing the need for an expan- equate voice in the interim govern- support it can count on. The election ded American military presence ment and election preparations. that once looked as if it might pro- means more than a simple reshuff- A further level of resentment has duce a government with nationwide ling of deployments. If more troops been added by the physical destruc- legitimacy increasingly threatens to in Iraq are not going to translate into tion of homes, jobs and infrastruc- intensify divisions between the a dangerously exhausted and over- ture produced by American counter- groups that ~re. expected to pa~~ic- stretched Army, Marine Corps and insurgency campaigns in densely ipate enthusiastically - the Shutes National Guard, these forces need to populated Sunni towns like Falluja. and Kurds - and an estranged and be expanded through stepped-up re- A coalition of Sunni politicalleaders embattled Sunni community, which cruitment. That means bigger spend- led by Adnan Pachachi, a respected at this point appears likely to stand ing on the least politically attractive moderate, has repeatedly called for aloof. part of the military budget, basic postponing the January election for There may still be time for Wash- personnel salaries, and less for several months.to encourage broader' ington to try to salvage the election, costly new weapons systems. Sunni participation. His pleas need but that would require paying much Another harsh reality that needs to be taken seriously, not brushed ' more serious attention to legitimate to be confronted head-on is the pros- aside as they have been up till now by Sunni grievances and showing an pect for the Iraqi elections. The Jan. Baghdad and Washington. openness to postponing the election 30 elections were supposed to usher Leaving Iraq's Sunnis in such a for several months, if that had a rea- in a legitimate national government sullen, resentful mood would under- sonable chance of attracting broader and a broadly representative as- mine the creation of a new and stable Sunni participation. So far, Bush has sembly to draw up a constitution ac- Iraq and poison its relations with the strongly resisted such an approach. ceptable to all elements of Iraq's rest of the Aràb world, where Sunnis As weeks go by without discernible. fragmented population - secular strongly,predominate. Iraq's interim progress, hopes for a decent outcome and religious, Shiite and Sunni, Arab prime minister, Ayad Allawi, some-' get progressively harder to sustain. and Kurd. But things now appear how seems unable to recognize this. Right now, the only progress headed toward a badly skewed result. Instead of reinforcing him in his seems to lie in the willingness of the Enthusiasm and participation seem folly,the Bush administration should re-elected Bush to face some hard high among Shiites and Kurds, who be actively encouraging him to think truths: suffered greatly under Sunni minor- afresh. If postponing the election One certainly involves Iraqi secu-' .ity rule a:p.d.!low thirst for self-gov- date can ensure more adequate rity forces, which have always been ernment. Sunniparticipation, it is in every- presented as the key to American But in predominantly Sunni areas, one's interest to do so. - withdrawal. For more than a year, including Mosul, parts of Baghdad ------:----71 Revue de Pressë-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

Pétition pour un référendum sur un Etat kurde

.Uneorganisation de Kurdes irakiens a remis, mercredi 22 décembre, à des responsables de l'ONU, une pétition signée par 1,7 million de personnes en faveÙr de la'ténue d'un référendum sur la création d'un Etat kurde indépen- dant dans le nord de l'Irak. cc Les Kurdes sous protection internationale exer- . cent de fait leur indépendance dans le Sud-Kurdistan (nord de l'Irak) depuis treize ans et ils ne souhaitent pas être contrôlés par un Irak à domination ara- .be ", déclare le groupe, qui affirme qu'aucun des signataires n'appartient à un parti politique. Au Caire, les ministres des affaires étrangères de l'Egypte et de la Jordanie ont insisté sur cc l'aiabité " de l'Irak, six semaines avant les . élections irakiennes prévues le 30 janvier. cc Nous craignons la mise en place d'unsystêmepolitico-confessionnel en Irak. Nous devons préserver le caractè- " ré arabe del'lrak, qui unit chiites et sunnites ", a déclaré M. Moulki. - (AFP.) La redoutée Armée islamique en Irak Sunnite, elle est composée d'ex-serviteurs de Saddam Hussein et d'islamistes radicaux.

tonnant alliage qui réunit des anciens lation' ils sont obligés maintenant de 'se déclarer membres des services secrets et de l'armée de islamistes et dese rapprocher des religieux», souligne Saddarn Hussein àdes éléments islamistes ra- un spécialiste franco-libanais des services secrets dicaux, lhmée islamique en Irak est cepen- arabes. Cela pour les cadres car le gros des troupes est . dant emblématique de la guérilla sunnite ira- composé de paysans de la région. C'estvraique l'on re- Ekienne. C'est probablement une coïncidence mais trouve dans les pratiques de l'Armée islamique tousles avec la force du symbole, elle serait née (Libération travers des anciens moukhabarats (services secrets) du29 novembre) dans un ancien bureauduBaas,re- de Saddam, dont ce goût pour l'espionnage et, à l'in- converti en centre d'éducation coranique près de La- verse, cette hantise de l'espionnite. Sans parler de cet- tifiya, à une trentaine de kilomètres de Bagdad. De- te haine àpeine déguisée envers les chiites considérés puis, elle contrôle la majorité des mosquées de cette comme des hérétiques, voire des renégats, et auxquels région. C'est ènmars que cette organisation, dont on elle fait payer un lourd tribut (Libération du 20 dé- : ,ne sait alors rien, attire l'attention en revendiquant cembre). Mais, en même temps, l'argent quiaflluevers le meurtre àFallouja de quatre Américains, dont les elle est bien islamiste. Revient le nom d'un donateur corps de deux d'entre eux seront retrouvés atroce- venu des EmiratsArabes Unis, quia pris la tête de l'or- ment mutilés. Depuis, dans tous ses communiqués, ganisation et demeurerait à Bagdad. Et puis le nom elle n'a cessé de réclamer le retrait des troupes étran- - Armée islamique en lraket non d'Irak -laisse croire gères d'Irak, appliquant aussitôt ses menaces au pied qu'elle est une branche d'une mouvance islamiste in- de la lettre. ternationale, ce qui n'est nullement avéré. Plier. Le 26 juillet, elle décapite deux Pakistanais ac- Mort. Siron en croit l'un de ses anciens membres, l'or- cusés de travailler avec les Américains. Elle récidive ganisationest essentiellement présente dans ce qu'on peu après en assassinant le journaliste italien Enzo appelle aujourd'hui le «triangle de la mort», une ré- Baldoni parce que Rome avait refusé de se plier à ses gion majoritairement sunnite entre Bagdad et le exigences. Le 7 mai, 11\rmée islamique avait aussi ((pays chiite». A la différence de Fallouja, elle ac- exécuté deux reporters polonais. En revanche, elle cueillerait en son sein peu, voire aucun, de ces «jiha- épar~era la vie d'un camionneur philippin après distes» venus de l'extérieur. Mais, si l'on connaît au- avoir obtenu de Manille le retrait antièipé de ses sol- jourd'huiassez bien cette formation, ilreste des zones dats. d'ombre. Le 4 août, elle avait enlevé Ferydoun Jaha- Depuisl'enlèvementdeChristian ChesnotetGeorges ni, le consul d'Iran à Kerbala Malgré un ultimatum . Malbrunot, on connaît mieux l'Armée islamique. Si adressé à Téhéran portant sur la (dibération de l'habillage des communiqués emprunte laterminolo- 500 soldats irakiens» (disparus lors de la longue guer- gie jihadiste, notamment l'appel répété à la guerre re Irak-Iran), l'otage n'a pas été exécuté. Depuis, plu- sainte, le côntenu est le plus souvent ardemment na- sieurs sources officielles iraniennes ont affirmé que tionaliste. Mêmes~ dans une première vidéo adressée sa libération, le 27 septembre, devait beaucoup aux àAl-Jezira, elle avait exigé que Paris abroge (

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Kurds Try To Invest 14 Tons of Cash By Thomas Catan in London Financial Times - December 10 2004

A Washington-based lobbying firm with strong ties to CPAto the Kurds outside its regular financing in its final the US Republican party has been in talks with interna- two months of life. The money came from the tional banks to facilitate the placing by the Iraqi Kurds of Development Fund for Iraq, set up by the United more than half a billion dollars in cash. Nations following the war for use in rebuilding the coun- try. The money is part of $1.4bn in Iraqi oil revenues paid in cash by the US-led occupation authority to the Kurds in The Kurds have refused to give UN-mandated auditors June 2004,just days before it handed power to an inter- access to their records, but say they have not spent any im Iraqi government. of the money. A spokesman for the Kurdish Regional Government said the payment was part of $4.5bn in Barbour, Griffith & Rogers, a firm founded by two senior funds it claims the UN owes the region as part of the aides of President George H.W. Bush and a former chair- now defunct oil-for-food programme. He declined to man of the Republican National Committee, is represen- confirm or deny the contents of talks with banks. But he ting the Kurdistan Democratic Party in Washington. said the KRG was actively seeking investment from Robert Blackwill, until last month White House chief abroad in projects, including a new airport. adviser on Iraq, has also joined the firm. No one has alleged that the transactions being mooted Ed Rogers, a founding partner, confirmed the firm was are improper. But the lack of transparency has fuelled working for the Kurds but said it was not managing any questions about that payment, as well as billions of dol- money for them. "Know that BGR has no role in mana- lars handed out by the CPA in the weeks before the han- ging investments for the Kurds and the only comment dover. about our role that we can make is what is listed in our foreign agent registration filing," he wrote in an e-mail. Before dissolving on June 28, the CPA spent or earmar- People familiar with the matter say that the firm has ked around $20bn from the DFI, which contained the made inquiries about investing the cash, which is cur- proceeds of Iraqi oil sales, Iraqi government bank rently held at a Kurdish bank, in Switzerland. However, accounts frozen in 1991 and money left over from the the efforts have been delayed as banks make checks on UN-administered "oil-for-food" programme. the provenance of the cash. The International Advisory and Monitoring Board, a The Coalition Provisional Authority had shipped the UN-mandated watchdog made up of several internatio- money to the Kurds in three helicopters filled with nal financial institutions, is scheduled to issue its opinion shrink-wrapped blocks of $100-dollar notes. The money, on the CPA's stewardship of Iraqi funds on Monday. The which was outside the regular budget, would have wei- CPA's Inspector General is also preparing to publish a ghed 14tonnes and represented the equivalent of around hard-hitting report on the issue. A draft of the report is six months regular financing for the Kurdish regional understood to have angered senior US Pentagon officials government. It was part of nearly $1.8bn paid by the and Paul Bremer, the former US administrator of Iraq.

Broader rights, deeper democracy: Expectations of Turkey's Kurds from negotiations process with EU Turkish Daily New By GuI Demir - December 23, 2004

ISTANBUL - Some 200 Kurdish writers, intellectuals, Umit Firat, who says that Kurds are hopeful that the artists, politicians, mayors and nongovernmental organi- accession talks process will make Turkey's regime "more zation representatives living in Turkey and Europe pla- democratic and more livable." ced an advertisement in the Dec. 10 edition of the International Herald Tribune and Le Monde newspapers Turkey's Kurdish population have some things they outlining their demands for a solution to the Kurdish want from Turkey's entry into the EU, he said, adding: problem before the European Union negotiations pro- "There was speculation that the Kurds expected that the cess begins. That process is now scheduled to start Oct. demands they expressed in the text published on Dec. 10 3,2005. The public prosecutor's office in Ankara has just would be fulfilled by Turkey on Dec. 17. But the text, tit- opened an inquiry into the people who signed the adver- led 'The Demands of Turkey's Kurds,' was not a handi- tisement. cap for Turkey on Dec. 17 during the bargaining that went on in Brussels over a starting date for negotiations "Ninety to 95 percent of Kurds want the EU because it on full membership in the EU. Also, Turkey could have will make their conditions more livable. That's why the defended this text. Turkish intellectuals and journalists Kurds are not against the EU," said publisher-writer could have approached the issue differently but, unfor-

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tunately, they approached it like a tragedy." Firat explai- fulfill the needs of a society.Those needs will be fulfilled ned his views about the expectations of the EU process by opening schools and providing education in the nati- on the part of Turkey's Kurds in an exclusive interview ve language of a society." with the Turkish Daily News: Noting that when Turkey joins the EU it would do so "Kurds want where they live in Turkey to have good under a roof like.a federation with European countries, economic and democratic conditions. They need an envi- Firat said: "Turkey doesn't have a chance of not recogni- ronment of freedom. Basic rights, freedoms and demo- zing southern Cyprus, and southern Cyprus can't main- cracy are the reasons why Kurdish intellectuals are close tain its policy against Turkey.There will not only be eco- to the EU. We have seen in history that Turkey cannot nomic integration between Turkey and Europe, there easily adopt a culture of democracy and freedom. will also be political integration. If France enlarges its Turkey obtaining an international position will require army today, this is not against Spain but non-EU mem-

the implementation of European law [as it stands today] ber countries. Consequently, the Cyprus problem will be oj in this country. European countries have been imple- solved during the negotiation process. Policies can be menting the basic rules of law like freedom of thought, softened by also considering the demands of the nor- expression and assembly. These problems are still conti- thern Cypriots. Due to the fact that populist policies are nuing in Turkey. Kurds want and expect the implemen- unfortunately dominant in Turkey, Cyprus is being used tation of European legal norms." as an domestic policy tooL"

Kurds haven't demanded the opening of Kurdish According to Firat, Turkey's infrastructure is not ade- courses. Firat went on to say that despite it being late, quate for conducting negotiations. He explained it by Turkey would adopt the culture of discussion and demo- saying: "In Turkey there are 30 different countries. If the cracy in time, and he evaluated the changes regarding per capita income is $15,000in one region but $120 in Kurds' speaking their own language: another, this is sufficient response. The president of the European Parliament has seen Istanbul and Diyarbakir "The Kurdish language must be recognized by the state. and said, 'Istanbul can be accepted into the EU, but Kurdish is regarded as a local language. It doesn't offi- Diyarbakir cannot under these conditions.' cially exist. If broadcasting in a native language is free, people want to watch television and read newspapers in Political and economic balances must be formed accor- Kurdish. They don't want to listen to Kurdish music ding to regions. There exists a great gulf even among the only. A few documentary films and some music are districts of Istanbul. Districts like Taksim, Maçka and being broadcast in the Kurdish language. A language Tesvikiye make you think you are in Europe, but when does not become free in this way, but these are the indi- you go to Altinsehir, you see this chasm. Also, the per- cators of recovery. Kurds never demanded of Turkey the petrators of thousands of murders cannot be interroga- opening of Kurdish courses because they don't need ted and tried in Turkey. Turkey's infrastructure and its Kurdish courses just as Turks don't need Turkish implementation of policies must be revised. These are courses. Starting courses in a native language doesn't negative factors in the EU negotiation process."

MAIN KURDISH PARTIES TEAM UP Does new collaborative spirit between two big Kurdish parties come too late to maximize election gains?

Institute for War and Peace Reporting (IWPR) By Rebaz Mahmood in Sulaimaniyah - December 17, 2004

Iraq's Kurdish parties are mobilising for the January announced they will have joint political ticket for election in the hope that the poll will usher in a new era January's election, in a refreshing sign of unity between of stability. But although the two main parties are joining two factions that fought a civil war in the mid-Nineties. forces for the ballot, there is concern that the dual admi- nistration system they operate in the Kurdish region Members of both parties described the joint list as an could weaken claims to greater independence. Iraqi attempt to maximise the number of seats Kurds can take voters are scheduled to go to the polls on January 30 to in the National Assembly, which should in turn enable choose a 275-member National Assembly which will them to write Kurdish autonomy into the new constitu- replace the interim administration appointed by the tion. Taking this consolidation as their lead, smaller Coalition Provisional Authority in June this year. In Kurdish parties are also forming coalitions to field com- addition, Iraqis living in the semi-autonomous northern mon candidates. But despite the apparent show of unity, region of Kurdistan will be asked to vote for candidates some local politicians believe divisions inside the region to their own HI-member parliament. The three pro- have already weakened Kurdish chances of making poli- vinces that make up the Kurdish region are currently tical gains in the elections. governed by two separate administrations, with the Patriotic Union of Kurdistan, PUK, in charge of the eas- Iraq's Transitional Administrative Law recognises a tern part and the western section run by the Kurdistan single Kurdistan regional government, a fact which calls Democratic Party, KDP. The PUK and KDP have into question the legitimacy of the current twin adminis-

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trations. "It would have been better to have united the Islamic Group believes that holding an election without two administrations long before now. This would have adequate Sunni representation across Iraq could have a reinforced the Kurdish position," said PUK member Aso negative impact on the country's future. "If the Sunnis Ali. are not fully represented in parliament, the constitution will be unbalanced. For this reason, we think it better to The KDP declined to comment on the matter. postpone the election," said party member Muhammed Hakim. But whiüever they think of the timing of elec- Ahmed Hamid, a member of the Kurdistan Communist tions, all parties agreed that voting for a new Kurdish Party, agreed that the political divide could discredit parliament was long overdue. The region's elections are Kurdish demands for more autonomy, "It's a weakness. widely expected to end the dual administration system, The Arab parties look at us and say, 'you have three with all parties saying they are ready to accept the results small governorates and two totally separate govern- of the vote, providing it is deemed to be fair. "We will ments'." accept defeat in the same way that we would accept suc- cess," saidthe PUK's Aso Ali. "But if we are wronged in The Kurdistan Conservative Party said that while the the name of democracy and our rights are violated, we current position is not ideal, the fact the two big parties will take a stand." are no longer at each others' throats is a sign of progress. "One administration would be better for the election, but While the political parties may be ready to embrace the at least this is still better than civil war," commented a democratic process, the stiffest resistance may come spokesperson. With question-marks still remaining over from voter apathy. Members of the smaller parties told whether the elections will actually go ahead on schedu- IWPR that the dual government system, the lack of an . Ie, the majority of Kurdish parties interviewed by IWPR active Kurdish parliament, and misuse of power by the are opposed to postponing the vote. two main parties have eroded confidence among the electorate. To combat this, they say they will encourage But a few were in favour of rescheduling it. voters to focus on the future of Iraqi Kurdistan, not its difficult past. "What is the point in a rushed election with imperfect results" asked Musheer Ahmed Soorchi. member of the Rebaz Mahmood is an IWPR trainee. Kurdistan Conservative Party leadership. The Kurdistan

Kurdistan Offers a Happier Picture of Iraq liberation

By Jack Fairweather in Irbil Telegraph - Dec 18,2004

A wedding is being held at the newly built Sheraton ment, although western firms have also moved north hotel in Irbil. The Kurdish bride and groom sit blinking from Baghdad looking for reconstruction contracts. into a video camera, their family clustered around. In the background, American contractors are drinking Turkish A British businessman, Richard Hadler, said: "I recently beer. told a business seminar in London: "You can come to Kurdistan. There are dangers involved, but on the whole This place of smiles and shining marble is the Iraq that it is stable. And there's a lot of work to be done. But the was meant to be after the fall of Saddam Hussein. It exis- success of the Kurdish region comes at a price. There was ted for a brief moment after the invasion when American a three-year civil war between the two main political soldiers were at first greeted as liberators. Now the only groups, before a grudging peace and a two-party electo- .place still deeply grateful for getting rid of the dictator is ral system. Officials say the success of the 1998 elections in the north of the country, in Kurdistan, a sanctuary for for a Kurdish regional assembly is another reason for contractors, Baghdad officials and lost American ideals. accepting the US occupation. There has been only one serious bombing in the city, in January, when 15 people Western businessmen move freely around the region's died. The violence further south in the country only exa- capital, Irbil, and American soldiers eat in restaurants cerbates the sense of separateness among a people with a ., without their body armour. In the crowded foyer of the distinct language and customs. The Kurdish flag now Sheraton, Kurdish businessmen and politicians discuss flies over police stations in place of the Iraqi one. Iraqi reconstruction work. government officials, many of whom come north for a After the 1991 Gulf war, the Kurdish areas - long victim break from the violence, are treated with disdain or of Saddam's Arabisation policies - lived in turbulent but confusion when they try to implement edicts from slowly prospering autonomy, protected by the no-fly Baghdad. zones enforced by Britain and America. They are now booming. Since the 2003 invasion the regional economy A recent petition of Kurds asking if they wanted full has had more than £100 million in investment, channel- independence was signed by 1.7 million people in a led mostly into building houses, roads, water-treatment region of five million. systems, and two new university campuses. "People look to the south and see people's heads getting Most of the money has come from the regional govern- cut off, and think, 'Do I really want to be associated with

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that?'," said Hiwa Othman, who runs the Institute for freedom, are not prepared to rejoin Iraq on the old terms War and Peace reporting, which trains local journalists. of subservience to the central government. Instead the "The new generation that has grown up with 12 years of new Iraq should join us."

Two American Army Captains Describe Their Experiences in Kurdistan

CPT Justin Thomas, US Army Reserve CPT Kevin Curseaden, US Army Reserve Kurdistan Observer - Dec 24, 2004 Dr. Sabah Salih,s article, "Of Halabja, the Kurds, and photographs depicting the victims of the atrocious American Politics" certainly struck a chord within us. His attacks. Momasta Shaho, our dearest friend, brought us eloquent observations and arguments as to the disregard to the Memorial and showed us the cemetery throughout of Kurds and Kurdish identity by the international com- its somber construction. Everyone we interviewed munity are representative of the opinions we heard from responded with a similar theme; nobody in the world did the Hawramani Kurds from the first day of our arrival. It a thing to avenge, correct or address the gassing of the would become a conversation we learned by rote by the Kurds. There was a small amount of activity by various time we left Iraqi Kurdistan one year later. NGOs, but no help of any significant amount. It did not take long to become apparent to us that this feeling of iso- As U.S. Army Civil Affairs Officers, we were tasked to lation and alienation is deep in the identity of the Kurds assist the local government in maintaining a safe and of Hawraman. And why shouldn,t it be? secure environment and fostering further inroads to peace and prosperity for all Iraqis. It was our good fortu- We can say that we did the best with what we had. As ne to be assigned the region of Hawraman in Iraqi Americans, we thought it our job to attract the greatest Kurdistan. We arrived in April of 2003, and attended a amount of funds to the region, and we worked hard to do meeting held by the Ministry of Cooperation and so. Once we had the funds, it was the Kurds turn to work Reconstruction in Sulaymaniah for Non-Governmental hard in the design and execution of the projects, which Organizations (NGOs). The meeting,s purpose was to they did extremely well. We were able to work with the provide a strategy for the use of any funds that would re- wonderful Kurdistan Save the Children to rehabilitate build Iraqi Kurdistan from the decades of neglect under three schools in Halabja. They did a magnificent job, far the Ba,athist regime, as well as from the recent war dama- above and beyond the NGO industry standard. We also ge. It was then that the Minister stated that the priority worked with local computer and internet providers to for aid should be given to the Hawraman area due to purchase computers and internet service for places like three reasons: the hospital and Halabja Memorial, so they could connect with the outside world, and, more importantly, so that l.The area deteriorated under the recent rule of Ansar-al- the outside world can connect with them. We funded the Islam and other militant fundamentalist organizations; acquisitions of games and toys for the youth center and 2. The area sustained considerable damage in the library, and even musical instruments, such as eastern US/Peshmerga fight against Ansar-al-Islam; and pianos and violins, so that the region that is so well 3.The area,s traditional role as Kurdistan,s cultural epi- known for its music could continue its legacy. center. But we came to understand that these acts, although We agreed that we would assist in any way possible beneficial, were not addressing the true ailment of Halabja; the feeling that, even still, no one cares about the We consider ourselves lucky due to the fact that we were attacks, except politicians who use them in speeches. able to access multiple resources of money. for recons- Realizing this, we took the remainder of our funds to truction projects. In all, we spent over $2.2 million in build an furnish an addition to the Halabja Hospital, one construction projects in towns like Byara, Khormal and that would be used as critical care unit, but double as the Tawellah. These were small towns, and identifying the base for the caring of victims of the attacks, as well as a immediate needs was not difficult. It proved to be more center for research on the immediate and long term difficult, however, for the town of Halabja. Long before effects of chemical exposure. It was here that we hoped we entered Iraq, we knew of Halabja. We recall the then that the psyche of Halabja would begin its healing pro- obscure name being discussed by nightly news reporters cess, by demonstrating that the outside world acknow- and college professors in 1988, and we were certainly ledges the despicable crimes that were allowed to be reminded of it during the preparations of war. It is for committed against the Kurds, the cowardly inaction of this reason that it struck us as odd to discover that any the international community, and a desire to right the NGO or UN presence in the town was conspicuously wrongs. What has become of our initiative, we do not absent. know because, although we left the project funded, our tour was over before construction could begin. lthough Once in the area, every representative and citizen with we are happy with our efforts, we do wonder why more whom we spoke told us of the horrible events in 1988.At attention was not paid to Halabja. And, not just to the end of an excellent lunch in the residence of Halabja Halabja, but to all the Iraqi Kurds. What other citizens of Mayor, Jamal, he showed us a well-thumbed book of Iraq fought alongside (and, in many instances, in front of)

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U.S. forces? What other citizens of Iraq offered security tion and provide assistance in any way we can. It,s the and housing to U.S. forces? We do hope that the days of least we can do for those who did so much for us, and the international community neglecting the Kurds are who desire to do so much more for themselves. coming to a close, and we will be sure to pay close atten-

Kurds Petition U.N. For Independence from Iraq

BYBENNY New York Sun - December 24, 2004

UNITED NATIONS - A group of Kurdish activists has nation." For 80 years, according to the petition, the Kurds delivered to the United Nations a petition calling for an "have been subjected by the Iraqi Arab state to repression, independent Kurdistan that was signed by more than 1.7 enslavement, and genocide." million Kurds, or almost half the Kurdish population in northern Iraq. Since the northern no-fly zone was established in the aftermath of the 1991Iraq war, giving the Kurds what the Members of the American-led coalition and the U.N. fear petition calls a "de-facto state," they have realized that that an independent Kurdistan could lead to the breakup "they do not wish to be controlled by an Arab-dominated of Iraq. It is also a major concern for neighboring Turkey, Iraq," the petitioners said. It demanded the U.N. send a which has its own Kurdish population with aspirations delegation to run a referendum on independence. for independence. "Indeed, almost all ordinary Kurds would like to see com- The American-led coalition, as well as the transitionallaw plete independence," a New York University professor that currently governs Iraq, calls for a unified nation. The who helped the Iraqis write the transitionallaw, Noah petition, signed by residents in what the Kurdish activists Feldman, said. "But thus far the Kurdish leadership has define as "southern Kurdistan, "demands a referendum understood that it's much better for the Kurds to have that willlead to independence and the breakup of Iraq. autonomy de-facto, as part of a federal Iraq."

The petition was handed Wednesday night to Carina He argued that the leadership's position on independen- Perelli, director of the U.N. electoral assistance division ce will be steadfast, even after the election. Calls for that is helping to organize Iraq's crucial nationwide elec- Kurdish independence would undoubtedly increase, he tion on January 30.AU.N. spokesman, Fred Eckhard, said addf'd, if the security situation elsewhere in Iraq worsens yesterday that the organization receives similar petitions or a civil war breaks out. "But we are not quite there yet," on a "routine" basis. The U.N. also supports a united Iraq. he said. Mr. Feldman said the public position of the lea- "Wehave all been working on the basis that you are going dership has helped keep the Kurdish independence to have a unitary state, an Iraq that is united and at peace movement peaceful. "They don't want to bite off more with itself and with its neighbors," Secretary-General than they can chew," he said. Specifically, the Kurdish lea- Annan said in a recent press conference. dership would like to avoid antagonizing the Americans, who have been their allies. The Kurdish leadership in northern Iraq, including the leader of the Kurdistan Democratic Party, Massoud Mr. Rashidi argued from a different perspective, saying Barazani, and the head of the Patriotic Union of the petition movement relies on the fact that the Kurds Kurdistan, Jalal Talabani, has also expressed its support have been good allies for America and that therefore for a unified Iraq. But according to the Kurdish delega- Washington and other allies - including Israel, for instan- tion to the United Nations, that is merely a tactical posi- ce - should reciprocate by heeding their wish for inde- tion. pendence. Another complicating factor is the Turks, who are wary of their very large Kurdish population that has The Kurdish delegation of seven activists, two of them fought for independence from Ankara for decades. from northern Iraq and five who live in America and Turkey is concerned that increased autonomy for Iraqi Europe, is relying on the petition that was circulated Kurds would lead to more demands for separation by among Iraqi Kurds, whose numbers are estimated at bet- Turkish Kurds. ween 4 million and 5 million. "Independence is the goal of the Kurdish people," a California businessman who is The Turks are "absolutely right" to have such fears "and the group's coordinator, Ardi Rashidi, told The New York we don't need to be shy about it. We have to be honest," a Sun. When asked about the international calls for a uni- Washington-based activist for Kurdish independence fied Iraq, Mr. Rashidi said: "Of course that is the current from Turkey, Kani Xulam, told the Sun. "From the pers- position of the U.N. pective of the Kurds in the north, there is an opportunity."

On the other hand, the U.N. charter gives people the right Like Mr. Feldman, Mr. Xulam noted that there is no dan- for self-determination. So we are trying to respect the cur- ger for now that the Turks would attempt to invade nor- rent applicable law" and at the same time continue to seek thern Iraq to put an end to independence aspirations independence by peaceful means. The Kurds, as the peti- there. Any such military invasion would be detrimental tion notes, are different "ethnically, culturally, and philo- to the most burning current Turkish goal, joining the sophically from the Iraqi Arabs" and are "a distinctive European Union.

77 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti Kurds: Bombers are militant splinter group BYMOHAMAD BAZZI Newsday - December 24/ 2004

IRBIL, Iraq -- The groupthat' claimed responsibility for Islamic and pan-Arab movement/" said the official, who Tuesday's attack on a U.S. military base in Mosul is an spoke on the condition of anonymity. offshoot of a Kurdish militant group that pioneered the use of suicide bombings in Iraq, Kurd.ish security offi- In a videotape circulated on the Internet, the group pre- cials say. Ansar al-Sunna took credit for the apparent sented seven young men who it described as volunteers suicide bombing inside a dining tent on the U.S. base, for suicide attacks. Six spoke Arabic with a different which killed 22 people including 14 American service accent than Iraqis, suggesting that they were foreign members. The group has absorbed members and leaders jihadists. The seventh appeared to be an Iraqi Kurd. from Ansar al-Islam, a militant organization that fought a two-year civil war aimed at toppling secular parties In a sign of how difficult it is to track Islamic militant that rule the autonomous Kurdish region in northern groups, Kurdish officials disagree on exactly who is lea- Iraq. ding Ansar al-Sunna. Pire said the group is led by Mahdi AI-Humaira, a Sunni Arab from Mosul, and Sheik In 2001/ Ansar al-Islam was the first group to dispatch Abdullah Shafi, a Kurd and a former leader of Ansar al- suicide bombers in Iraq during its battle with other Islam. Between 2001 and 2003/ Shafi helped recruit and Kurdish factions. Ansar al-Islam ("Partisans of Islam") train more than 20 suicide bombers for Ansar al-Islam, moved its operations to Mosul after it was driven out of according to Kurdish officials who have interrogated a remote, mountainous part of northern Iraq by U.S. prisoners from the group. But the intelligence official, bombardment last year. Kurdish officials say the group/ who is from the Kurdistan Democratic Party, said Ansar which once had about 700 members, has provided al-Sunna is led by Abu Abdullah bin Mahmoud, a scores of recruits for suicide attacks since the U.S. inva- Jordanian with ties to al-Zarqawi. Bin Mahmoud has sion of Iraq. signed several statements as the group's "emir/"or prin- ce. Ansar al-Sunna claimed responsibility for twin suici- "During the war, many Ansar al-Islam members fled de bombings on Feb. 1 in Irbil, the capital of Iraq's from Iraq. They returned after the war, and they split Kurdish region. into several factions/" said Dana Ahmad Majid, head of security for the Patriotic Union of Kurdistan, one of two The attacks killed 105people and injured 130others. The parties that control the autonomous Kurdish region. bombings targeted offices of the two major Kurdish par- "There were some ideological splits, and there was also ties/ and several of those killed were senior Kurdish lea- a decision by some of the leadership to create other ders. But some Kurdish security officials blamed Ansar groups." al-Islam for the Irbil attacks. Over the past year, Ansar al-Sunna has claimed responsibility for several suicide Ansar al-Islam members splintered into small cells and bombings, beheadings, assassinations and kidnappings began working with Jordanian militant Abu Musab al- throughout central and northern Iraq. One of its most Zarqawi, according to Majid and other Kurdish officials. gruesome acts was the videotaped execution of 12 Some Ansar members gravitated toward two groups Nepalese hostages in August. with strong ties to al-Zarqawi: Tawhid wa Jihad ("Monotheism and Holy War") and Ansar al-Sunna Ansar al-Islam was the most violent offshoot of an ("Partisans of the Right.eous Path"). Islamist movement that has a long history in Kurdish politics. The largest group/ the Islamic Movement in "There are no defined boundaries between many of Kurdistan, has renounced violence and is participating these militant groups/" said Sadi Ahmed Pire, head of in the Kurdish self-government led by secular parties. security operations in Mosul for the Patriotic Union of Kurdish Islamists were inspired by the 1979 Islamic Kurdistan. "People move between different groups at Revolution in neighboring Iran, even though most different times." Some Kurdish officials theorize that the Kurds belong to the Sunni branch of Islam while the leaders of Ansar al-Islam effectively renamed the group majority of Iranians are Shia Muslims. Militant Islam Ansar al-Sunna in order to shed its Kurdish identity and. received another local boost in 1988/ when Saddam attract Sunni Arabs into its ranks. The Sunna is the col- Hussein's regime, with chemical weapons, killed 5/000 lection of sayings and traditions of the Prophet Kurds in the city of Halabjah. The Islamists exploited the Muhammad, and most Sunni militants regard it as the chemical attacks and the poverty that followed the 1991 only other source of Islamic guidance besides the Quran. GulfWar.

Ansar al-Sunna declared its existence on Sept. 20/ 2003/ The Kurdish Islamist parties adhere to Salafism, an aus- by issuing a statement on an Islamist Web site. "Jihad in tere brand of Sunni Islam that was relatively unknown Iraq has become an individual duty of every Muslim in Iraqi Kurdistan until about two decades ago. It arri- after the infidel enemy attacked the land of Islam/" the ved from Saudi Arabia, through Kurds' exposure to group said in its founding declaration. Saudi fighters in Afghanistan and through Saudi finan- cial backing of charitable activities in northern Iraq after A Kurdish intelligence official said Ansar al-Sunna the area was opened up in the early 1990s.Most Kurds, quickly began to draw Sunni Arabs from Iraq and other by contrast, are Shafiite Sunnis, a branch with a far less Sunni fighters from neighboring Arab countries. "They stem interpretation of Islam. The majority of Kurds dis- repackaged the message of Ansar al-Islam as a pan- play few signs of deep religious devotion.

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~ 23-30 décembre 2004

MARWAN NAAMANI/AFP/GEm IMAGES Irak Revendiquée par les Kurdes, les Arabes et les Turkmènes, Kirkouk menace de se transformer en champ de bataille. Chaque clan cherche à s'emparer du pactole pétrolier et les fondamentalistes jettent de l'huile sur le feu. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL OLIVIER WEBER alayé par un vent de poussière les fondamentalistes guettent en embus- celle de Kirkouk, où tous les habitants se venu du désert, le camp de Baba cade les cadres de la société. Au-delà du sentent d'abord iràkiens", plaide crâne- B Gourgour ressemble à une oasis champ pétrolifère, s'élève vers le ciel une ment cet ancien militaire. de tranquillité perdue dans une mer de fumée noire, comme un sinistre présage: Voilà pour le royaume ultradéfendu de désolation. Pour pénétrer dans le grand vingt-dnq jours plus tôt, un petit oléoduc l'or noir de Kirkouk. Dès la barrière fran- champ pétrolifère de Kirkouk, entre fau- a été saboté juste à la sortie du camp et chie, il en va autrement. La guérilla fait bourgs surpeuplés et collines dénudées, personne n'est parvenu à le rafistoler. rage dans les ruelles avoisinantes. A deux il faut montrer patte blanche, franchir Mais le major n'en a cure et préfère van- pas de la casemate du major et de sa «mi- une herse digne d'un château du Moyen ter les mérites de son armée privée. Si le lice du pétrole H, une femme chrétienne Age, passer des chicanes et subir une gardien des lieux est fier, ce n'est pas tant dont le fils est traducteur auprès de l'ar- fouille en règle. Le chef des gardes ne lé- pour l'or noir qui jaillit de la terre de Kir- mée américaine a été enlevée dans sa sine pas sur la sécurité, avec sa célèbre kouk, ni pour les 500 000 barils/jour ex- belle demeure par une escouade de fon- «police du pétrole». traits tant bien que mal sur uf! total de damentalistes. Les ravisseurs ont ré- Régulièrement visé par les islamistes, 2,2 millions que produit l'Irak. Non, sa clamé une rançon de 20 000 dollars, sans le bastion de Baba Gourgour, exploité par fierté suprême, c'est ce bataillon de qu'on ait aucune nouvelle de la captive. la Naft al-Chimal C«Pétrole du Nord») 700 centurions d'origines diverses qui Plus loin, dans le centre, un attentat a avec l'aide des Américains et des Britan- protègent pour 120 dollars par mois

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Si les fusils crépitent, c'est non seu- mes dans cette région depuis huit mille ans cohortes de fondamentalistes' se sont in- lement pour l'or noir mais d'abord et nous formons la majorité dans la ville", . filtrés dans la ville. Selon un Irakien qui pour une autre raison, plus complexe. assure Sana Ahmet Aga, poète prolixe, rentre de FaIlouja et qui compte quelques Longtemps victimes de Saddam Hus- président sortant du Front turkmène solides amitiés dans la résistance, les sein, les réfugiés kurdes expulsés de d'Irak et considéré par le Premier minis- chefs de section des groupes islamistes leur ville et souvent remplacés par des tre irakien, Iyad A1laoui, comme "le père disposeraient chacun de 10 000 à 20 000 colons arabes exigent de rentrer dans spirituel des Turkmènes". dollars, fruits de la rapine, de l'industrie leurs maisons de Kirkouk, ville de 1 mil~. du kidnapping et des détournements de lion d'âmes, qu'ils ont dû abandonner «Cette ville est un volcan )) camions, aux chargements revendus à vi~ à cause de la politique d'arabisation La question de Kirkouk devient ainsi prix. A leurs côtés, les anciens baasistes .. menée par le régime baasiste. Selon explosive. "Cette ville est un volcan", "Ils connaissent toùt Cl Kirkouk, dit Ahmed, l'organisation Human Rights Watch, avertit l'animateur de télévision Aram officier retraité de l'armée de Saddam. 250 000 Kurdes et autres non-Arabes Saed. Jamais les tensions intercommu- L'un de leurs chefs s'appelle le général ont été expulsés de la région depuis les nautaires n'ont été aussi vives. A tout Jawal. C'est lui qui dirigeait les moukha- années 70, dont 120000 à partir de moment, celle que les intellectuels ap- barat [les anciens services de renseigne- 1991. Un rapport du parti Baas au pellent la "Jérusalem du Nord" peut en- ment] .Ils ont beaucoup d'armes, des kala- temps de Saddam Hussein évoquait trer en éruption: La bataille se joue chnikovs qu'ils achètent 200 dollars, de une colonisation de 270 000 Arabes autant dans les bâtiments officiels que l'argent et surtout les informations!" Un dans la contrée. "Pqs question de négo- dans la rue. Le gouverneur de la pro- important responsable militaire kurde, cier le statut de la ville dans le nouvel vince, Abdurrahmane Mustafa Fatah, qui préfère garder l'anonymat, ajoute que Irak. Kirkouk a toujours été kurde et le plaide pour le dialogue pacifique, tout la Syrie et l'Iran, peu soucieux de voir les restera!" proclame Jalal Jawhar, le chef en revendiquant le retour des Kurdes. Américains réussir en Irak, ferment les de l'Union patriotique du Kurdistan, le Mais le maire adjoint, arabe, exige que yeux aux frontières lorsque défilent les parti du dirigeant kurde Jalal Talabani. les Arabes soient mieux représentés volontaires du djihad. Et le chef des peshmergas, les anciens dans les instances locales. A la tête de 220 policiers, le commis- combattants de la rébellion, de saire du poste de Rahem-Awa - Kir- prôner la cause de la « kurdité» his- , Pétrole kouk en compte sept - se tient prêt, torique de la ville qui, selon les ""

concorde entre les peuples ... II soit 400 dollars mensuels. Les plus vio- tole, avec des gardes payés mensuelle- Dans les faubourgs de Kirkouk et les lents sont ceux qui se sont réfugiés en ment 750 000 dinars (405 euros) par kilo- villages de réfugiés alentour ou dans les dehors de la ville. Ceux-là parlent de ven- mètre d'oléoduc surveillé - des centaines montagnes du Nord, les Kurdes déplacés geance. Contre tout le monde., .. " Elle de kilomètres de petits tuyaux parcou- ne disent pas autre chose. Ils menacent observe la rue pourvoir si quelque pas- rent la contrée. "Mais quand les gardes de pointer leurs canons sur les Arabes si sant suspect s'aventurerait d.ans ce de la tribuHamdane ou Talabani regardent ceux-ci ne décampent pas au plus vite. quartier privilégié qui a déjà connu plu- à gauche de l'oléoduc, les islamistes fra,r Problème: les Turkmènes, descen- sieurs enlèvements. "J'ai peur d'une pent à droite ... " Bassim Mokhtar Hussein dants des familles turques implantées ici guerre ici, souffIe-t-elle. On espère en- croyait avoir trouvé la planque au com- au temps du florissant califat abbasside core l'éviter, car si elle survient, nous missariat de Rahem-Awa. Las! Un attentat (VIJIeoXIJIesiècle), revendiquent aussi sommes tous certains qu'elle sera terri- à la voiture piégée a salué son arrivée, cette ville comme laleur depuis des siè- ble, et pire qu'ailleurs en Irak." emportant six de ses collègues. cles. "Notre peuple a été opprimé de tout Déjà, pour attiser l'ancestrale discorde Dans la bourgade de Daratu, bidon- temps et continue de l'être. Mais nous som- entre Kurdes, Arabes et Turkmènes, des ville de réfugiés à une heure de route de ~

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~ là, le boucher Rafur Osman Mahouf, Daratu, cloaque de boue et de désespoir. puscule bruit des rumeurs lancées par 48 ans, n'attend qu'une chose: retrouver Avant d'être réexpédié sans salaire sur les partisans du feu à outrance. Dans son son havre, le quartier d'Al-Andalous, à le front du Koweït en 1991. Avec sa mai- atelier, le commerçant Rozgar Hamid se Kirkouk. Lui n'a pas eu de chance et ses gre pension pour invalidité de 75 000 di- frotte les mains, pleines de cambouis. Il mésaventures ressemblent à la terrible nars par mois:"" 40 euros -, il ne peut vend des extincteurs à 30 euros le grand épopée du peuple kurde. Soldat de l'ar- nourrir les siens et débite d'une seule modèle et 20 le petit. «Les écoles achètent, mée de Saddam dès le premier jour de main des tranches de mouton sur un les bâtiments officiels aussi, les hôpitaux, la guerre Iran-Irak en septembre 1980, il billot sommaire, tout en rêvant d'expul- les magasins ... » Devant l'atelier, la pe- fut blessé par des shrapnels, au bras puis ser les Arabes de Kirkouk. «Les Kurdes louse porte les traces noires d'un essai à l'épaule huit ans plus tard. Démobilisé, sont désormais prêts à faire la guerre, c1ai- fructueux. Alentour, à l'heure où seuls il rentre à Kirkouk, pour en être expulsé ronne-t-il à qui veut l'entendre. Cela fait vagabondent les chiens, la ville tant dis- en vingt-quatre heures par les baasistes. même des années qu'on lutte pour ça. » putée se prépare au pire, le grand incen- Manu militari, Rafur, sa femme et leurs A l'orée des faubourgs de Kirkouk, die. Riche de son or noir, meurtrie de ses cinq enfants sont jetés dans un camion l'oléoduc saboté par les combattants is- dissensions, Kirkouk sait qu'elle est as- pour rejoindre la légion des déplacés à lamistes fume encore, tandis que le cré- sise sur deux barils de poudre _

l'Irak produit actuellement 1,7 million sont exportés, tance, après celles de l'Ara- barils seraient exploita- des recherches sur les environ 2,2 millions de par le golfe Arabo-Persique bie saoudite et de l'Iran, bles, notamment dans sites de KoySanjak et barils/jour (MB)). Avant et la Turquie, grâce à sont estimées à 115 mil- le désert occidental. de Chamchamal, très la guerre de 2003, la pro- l'oléoduc de Ceyhan, pério- liards de barils - dont Leministre irakien du prometteurs, selon un duction s'élevait à 2,8 MBI diquement endommagé, 10 milliards à Kirkouk. Pétrole parle même de responsable local. (250000 barils/jour en et à des camions turcs. Le Mais, selon l'institut de 214 milliards de barils de Lebudget national irakien mai 2003, un mois après pétrole brut qui est raffiné recherche américain ElA, « réserves non confirmées dépend à 95 % des la chute de Saddam en Turquie est en partie des gisements inconnus ou potentiel/es » ... recettes pétrolières. Hussein, et 1,5 MBI en réexpédié par camions pourraient encore aug- Lesperspectives d'exploita- Lespertes dues aux septembre de la même pour les besoins intérieurs menter ce chiffre. Selon le tion sont estimées à 6 MBI sabotages des oléoducs année). Sur ces2,2 MB!, de l'Irak. Baker Institute et le Centre pour 2010. Legouverne- irakiens s'élèvent à 460000 barils/jour sont Lesréserves, les troisièmes for Global Energy Studies, ment autonome kurde du 7 milliards de dollars pour consommés en Irak et mondiales par leur impor- 100 autres milliards de nord de l'Irak procède à 2004 _ O. w.

81 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti Disparity in Rebuilding Inflames Tensions in Iraq

u.S. Budget for Fallujah ian groups, based on regional demogra- phy and the desire to choose projects that Is Less Thanfor Shiite City, Rebuilding Iraq will benefit as many people as possible. The u.s. is trying to speed the rebuilding of the "There will always be perceived ineq- "! i Feeding Sunnis' Anger regions of Iraq most damaged during recent uities when you have a limited amount of battles with insurgents. Below,dollars earmarked resources, and everyone always feels for projects under way as of Dec, 1 or slated to that they're not getting their fair share," By YOCHI J. DREAZEN begin by Feb.28. said Charles Hess, director of the project and contracting office. "But the reality is WASHINGTO~-A sharp disparity be- Cfly SECT AMOUNT that you can't take care of just one ele- tween rebuilding efforts in the former Baghdad M'lxed l....::;4.,.,odt;;$2"'!T40'III'''J'l ment-you need a balance that allows Sunni stronghold of Fallujah and in sev- ~1&£='1Mi~ you to try and take care of all of them." eral Shiite areas that saw far less combat Mosul Sunni $68.2 million Mr. Hess noted that relatively little is threatening to further inflame the money is being spent in the Kurdish cit- Sunni-led insurgency roiling Iraq and ex- Fallujah Sunni ies of northern Iraq, even though the re- acerbate tensions between the two gion's security situation is strong enough groups before next month's, elections. Najaf Shiite that rebuilding could push ahead quickly Despite weeks of fighting that devas- Samarra Sunni 0$15.7 there. "The Kurds might ask why peace- tated Fallujah, the U.S. still plans to ful areas get so little money when they spend $80million (€59.8 million) on recon- Source: Project and Contracting Office would be better investments than cities struction there-thesame amount in- where fighting is continuing," he said. tended before last month's military offen- homes. That technicality has been a key Shiites make up a numerical majority sive on the city, according to the Penta- source of pUblic anger in Iraq. in Iraq, but the Sunnis have long had a gon's Project and Contracting Office, Many Sunni leaders complain that the monopoly on political power. In recent which is overseeing the $18.4 billion re- differences in reconstruction planned for weeks, Sunni politicians, joined by lead- construction in Iraq. In the Shiite Sadr Fallujah and Shiite areas such as Sadr ers of Iraq's Kurdish minority, have said City neighborhood of Baghdad, the U,S. City are part of a pattern of discrimina- the elections, which will elect a new gov- plans to spend $209 million on water and tion on the part of the U.S. and the gov- ernment charged with drafting the coun- sewage projects alone. ernment of interim Iraqi Prime Minister try's permanent constitution, should be The issue highlights a central strug- Ayad Allawi, a Shiite. postponed for six months, because of the gle of the troubled American occupation "The Americans always talk about poor security situation. Shiite officials, of Iraq, where military success is often how they will rebuild everything they dismissing the demand as a veiled at- followed by a reconstruction effort that is have destroyed in our towns and cities, tempt to keep them from taking control, have said the elections should go forward unable to keep pace with the raging insur- but we see no evidence of that," said on time even if few Sunnis participate. gency there. The violence has already Mohammad Faik Riffat, a top official in The political wrangling between the forced at least one company to pull out of the Iraqi Islamic Party, the country's Iraq despite the lucrative work available two groups is accompanied by rising vio- there, and others could soon follow. Con- largest Sunni political organization. lence. On Sunday, suicide bombings in track International Inc., of Arlington,Vir- "They care only about putting the Shiites the Shiite holy cities of Najaf and Kar- ginia, withdrew from a $325 million con- in power over us." bala killed at least 67 people, one of the largest civilian death tolls since the U.S. tract to rebuild Iraq's transportation in- The reconstruction is also almost cer- frastructure because of the mounting vio- transferred formal political sovereignty tain to complicate the American-led ef- ,to Mr. Allawi's government on June 28. lence. It is the first large Western com- fort. to persuade all of Iraq's ethnic On Tuesday, an explosion tore through a pany to pull out of the country entirely, groups to participate in next month's na- U.S. military base in northern Iraq, kill- • though others have cut back their expatri- tional elections. It could leave Iraq's ate work forces sharply. ing at least 24 people, including 15 sol- Sunni minority, which has threatened to diers. Both attacks were blamed on It's particularly .challenging in Fallu- boycott the elections and demanded that jah, given the damage it sustained during Sunni militants. they be delayed, feeling even more mar-, The U.S. effort to suppress the Sunni the fighting. A U.S. official who visited ginalized and mistrustful of the U.S. .insurgency is what put Fallujah, a city of there recently said that two quadrants of "There are no negotiations with the about 300,000 people once known for its the city lack electricity because of downed Sunnis right now and no dialogue, and elaborate mosques, into American power lines_an~ shattered substations, , that means that the U.S. is pressing ahead crosshairs last month. and many streets were filled with stand- with a system that will result in a great ing water from broken sewer and water ,deal of polarization and disenfranchise- pipes. On several main thoroughfares- in- ment," said Larry Diamond, a Stanford University scholar who served as a senior cluding the street where four American adviser to the Coalition Provisional Au- contractors were gruesomely killed and thority in the spring. "It will be very worri- then burned by an enraged mob last spring-nearly every store or house ap- some if the Sunnis are excluded from the pears damaged or destroyed, he said. elections or wind up excluding them- selves, because that means they'll have It's unclear how much of that damage no seat at the table when important deci- will be repaired. American officials say sions about Iraq's future are debated." their reconstruction work in Fallujah will American officials say they are aware use a list of projects first drawn up ear- that their funding decisions are likely to lier this year that may not reflect the be unpopular with many Sunnis, but they city's current state, and they add that , say they are trying to divide the recon- contracting rules make it impossible to struction money equitably among sectar- devote U.S. money to repairing private

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OBséivateur 23 DÉCEMBRE2004. l'absence de projet. Le grand débat élar- gissement-approfondissement vient de se clore par la victoire retentissante du premier. Une vaste zone de libre-échange et de paix voit le Du feu rouge au feu clignotant jour mais aussi un agrégat de peuples désunis. Du coup, la question d'un projet adapté à la nature de l'Europe reste entière. Quelles sont ses frontières, après la Turquie, l'Ukraine? Et Un oui angoissé faut-il renoncer désormais à toute intégration? Dans la colonne des inquiétudes, les pessi- mistes inscrivent aussi le télescopage inévitable de la question turque avec le référendum sur le Le Conseil européen a accepté traité constitutionnel prévu; en France, au printemps prôchain. Avec en mémoire la déci- .. l'ouverture des négociations avec la Turquie. sion de Bruxelles, il sera difficile d'éviter la « turquisation » d'une consultation populaire Non sans inquiétude ... brouillée par les fantasmes que charrie encore l'ex-Empire ottoman. Dernière ambiguïté anxiogène, le calendrier. Comme il s'agit non pas d'un traité d'association mais d'une inté- gration dans une communauté, les chefs d'Etat européens ont souligné que les discussions qui s'engageront le 3 octobre ne déboucheront sur une adhésion que si tous les critères - poli- tiques, économiques, judiciaires, respect des li- bertés publiques ~ étaient remplis. En donnant au peuple souverain l'appréciation finale à la fin

.11 sera difficile d'éviter la ({ turquisation )} d'une consultation populaire brouillée par les fantasmes ......

de la période probatoire (dix ou quinze ans) selon le président français, Jacques Chirac et le ccueil triomphal à Ankara de Recep jourd'hui à l'entrée de la Turquie (sondage « le chancelier autrichien Wolfgang Schüssel ont Erdogan sacré «( conquérant de l'Eu- Figaro )-Ifop du 13 décembre). Sur les « va- donc iritroduit un ultime verrou. Demander rope ), inquiétude dans l'Union. leurs », une façon indirecte d'évoquer les opi- aux générations futures de trancher introduit Comme si l'accord à l'arraché sur nions religieuseset de mesurer la compatibilité un doute supplémentaire sur la capacité de mo- l'ouverture de négociations donnait entre l'islam et une Europe judéo-chrétienne, dernisation turque comme sur la volonté réelle Ala mesure des exigencesfutures d'un partenaire les enquêtes révèlent un décalage encore plus de l'Europe d'ouvrir ses portes. rugueux. Euphorie au-delà du Bosphore, net. Selon l'institut GFK «( The Wall Street L'Anglais Tony Blair, l'Espagnol José Luis gueule de bois en deçà. Pris de vertige à l'idée Journal » du 10 décembre), plus de la moitié Zapatero ou Joschka Fischer, le ministre des d'une hypertrophie incontrôlable, les membres des Européens de l'Ouest (52%) disent croire à Affaires étrangères allemand, insistent davan- de l'Union s'interrogent: et si la décision qui l'existence dans leur pays d'un rejet des musul- tage sur le fait que l'entrée d'un grand pays met désormais un pays de 72 millions d'habi- mans avec un «( pic I) d'islamophobie en Suède musulman dans une Europe «( chrétienne ) de tants dans l'antichambre de l'Europe était une (72%) et aux Pays-Bas (72%). En Allemagne, 450 millions d'habitants est une occasion histo- bombe à retardement? Avectrois déclencheurs où vivent pourtant 2,5 millions de Turcs et rique de déclarer la paix à l'ensemble des na- '.possibles. 600 000 citoyens allemands d'origine turque, tions du Proche et du Moyen-Orient. La Syrie, . La méfiance des citoyens européens vis-à-vis 60% des personnes interrogées reconnaissent l'Irak et l'Iran, qui constitueront la nouvelle d:une décision prise par des élites politiques. qu'il existe dans leur pays un rejet de l'islam. frontière de cette nouvelle Europe, devraient Le coût réel de l'admission turque par rap- Le coût de l'adhésion turque. Bien qu'il être sensibles, via la Turquie et un islam sécula- port aux capacités budgétaires de l'Union. soit difficile d'apprécier ce qu'il pourrait être risé, à cet appel à une cohabitation pacifique L'angoisse née de l'absence d'un grand pro- dans quinze ou vingt ans, Bruxellesévoque une renforçant la stabilité de la région. « A un conti- jet guidant l'évolution d'une région incluant fourchette de 16,5 à 27,5 milliards d'euros par nent fermé sur lui », selon l'expression de Tony bientôt un immense espace orierital bordé par an dès 2025. Calcul « purement hypothétique ) ? Blair, ils préfèrent une Europe affrontant l'im- l'Irak, la Syrie et l'Iran. Peut-être, mais qui renvoie à un casse-tête bud- mense problème de l'islam en lui apportant La méfiance des citoyens. A l'exception gétaire puisque les Etats membres refusent une autre réponse que celle de l'Amérique en notable des Espagnols (65% sont pour) et à un d'augmenter le budget communautaire (limité à Irak. Cette politique de rapprochement peut- moindre degré des Italiens (49% favorables) et 1% du PIB de l'Union), alors que les nouveaux elle favoriser la reconstitution d'un «( noyau des Britanniques (41%), les opinions publiques arrivants (les dix pays de l'Est plus la Turquie) dur ) prêt à une intégration plus poussée? Ce européennes se démarquent nettement des po- vont se disputer l'accès aux fonds qui ont permis serait une autre façon de retrouver l'approfon- sitions adoptées par leurs dirigeants: 67% des naguère à l'Irlande, la Grèce ou l'Espagne de dissement après les mirages de l'élargissement. Français, 55% des Allemands s'opposent au- moderniser leurs infrastructures. c.- JEAN-GABRIEL FREDET

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ASSEMBLÉE NATIONALE Lors d'un débat dans l'hémicycle, le premier ministre s'est efforcé de rassurer sa majorité Turquie : les députés UMP affichent leur désaccord avec le chef de l'Etat

L'lnterventlon du premier mInlstre (d gau£heJ a clôturé la séaoce consacrée à la Turquie. Les quatre groupes ont tOur à tour InterpeUé le gouvernement. François Bayrou (/Ill centre) a regretté

A l'occasion du débat sur la Turquie qui s'est déroulé bier à Turquie ne remplira pas toutes l'Assemblée, débat qui n'était pas suivi d'un vote, Bernard Ac- Sopbie Huet ,rA; \ les conditions (d'adhésion à ...... I.::.:i ....':~ l'Union européenne) que le coyer a défendu la position du groupe UMP, qui est aussi celle (0 .' " " t:1~':" ; \:- sommet de Bruxelles a pour la de Nicolas Sarkozy, de privilégier « la mise en ŒU1JTe d'un par- tenariat privilégié avec la Turquie )), L'UMP reste donc en Si suspense il y avait, il'~!éié) première fois émises pour ou- désaccord avec le chef de l'Etat, quijuge « pas raisonnable )) la levé hier. Le groupe des d.é01~r vrir les négociations solution d'un partenariat privilégié, A tous ceux qui réclament, UMP demeure largement 'n'os- d'adhésion », a affirmé hier à rUMP comme à l'UDF, un vote du Parlement sur la Turquie, tile à l'adhésion de la Turquie à matin Bernard Accoyer, à l'is- Jean-Pierre Raffarin a répondu qu'il était d'accord pour un l'Union européenne, quitte à sue de la réunion de son' «dialogue régulier )) avec le Parlement, mais sans vote, afin de rester en porte à faux avec la groupe. Ce que Jean Leonetti. a «ne pas mettre en cause les institutions de la Y République )). position du président de la Ré. formulé différemment: « En publique. « L'UMP pense qu'il fait d'un « oui si ) à la Turquie, est hautement probable que la c'est plutôt un « non sauf si, peut être un jour »... En séance publique, le prési- dent du groupe UMP a tenu le Jean -Pierre Raffarin : même langage : oui à l'ouver- ture de négociations d'adhé- sion, mais « négociation ne « Il n'y a pas automaticité vaut pas adhésion )). Et Ber- nard Accoyer a clairement pri- vilégié l'instauration d'un « lien de la négociation à 1'adhésion » fort et approfondi entre l'Union et la Turquie ». Ces propos sont en contradic- Voici les principaux extraits du discours contrairement aux caricatures que j'ai enten- tion avec les déclarations faites prononcé bier par Jean-Pierre Raffarin à l'As- dues, automaticité de la négociation à l'adhé- par Jacques Chirac le 15 dé- semblée nationale, sion. Le processus va être long et durer au mini- cembre sur TF1. « Demander à mum dix ans, et peut être quinze ou vingt. Pour un pays comme la Turquie de «Le président de la République a fixé la posi- une raison simple: ni l'Europe ni la Turquie ne faire des efforts aussi considé- tion de la France: oui à l'entrée de la Turquie à sont prêtes aujourd'hui à une adhésion. En Eu- rables pour arriver à un résul- terme, si elle remplit les critères d'adhésion à . rope d'abord, et en France en particulier, ilfau- tat aléatoire ou partiel, ce n'est l'Union européenne. Pourquoi? Parce que, si les dra du temps pour faire partager à tous les ac- évidemment pas raisonnable », conditions sont réunies, ce sera l'intérêt de la teurs concernés l'intérêt de la candidature avait souligné le chef de l'Etat. France et de l'Europe. Ce choix nous engage. Ce turque. Evidemment, La Turquie doit consolider n'est pas un choix d'opportunité, c'est un choix sa démocratie, progresser en matière de respect qui s'appuie sur une vision de la France et de des droits de l'homme et des minorités, avec no- Bayrou : « Les 577 députés . l'Europe. tamment les tragiques questions arménienne et « Nous proposons à la Turquie de faire sa vé- kurde, confirmer le processus de réconciliation .et 340 sénateurs sont en ritable révolution européenne. Notre projet eu- nationale qui a été engagé avec la Grèce et ré- ropéen réunit un projet de paix et de stabilité, gler la question de Chypre dans l'esprit de ré- fait interdits d'expression» un projet pour la démocratie, les libertés et les conciliation qui caractérise l'esprit européen. droits de l'homme, un projet de développement « Il va de soi, s'il s'avérait que la Turquie ne. A l'inverse, le président du économique et social. C'est sur ces valeurs que veut pas ou ne peut pas adhérer à l'ensemble groupe socialiste, Jean-MarcAy- la Turquie devra répondre. de ces réformes, que l'Union lui proposera un . rault, en parfait accord avec la « Rien ne condamne la Turquie à l'exclusion lien partenariat en lieu et place de l'adhésion. démarche du chef de l'Etat, a eu éternelle de l'Europe. Aujourd'hui, nous voulons La possibilité d'arrêter les négociations est beau jeu de souligner hier en résolument qu'elle penche du côté européen. maintenue. séance le « décalage abyssal » N'ouvrons pas à nos portes un foyer d'instabi- « Toute nouvelle adhésion fera l'objet d'un entre Jacques Chirac et Nicolas lité tourné contre une Europe qui aurait refusé traité qui sera obligatoirement soumis, pour ra- Sarkozy sur la question turque. l'espoir. tification, à référendum. Le peuple souverain « y a-t-il un pilote dans' « Négociation n,'est pas adhésion. Il n 'y a pas, aura le dernier mot. » l'avion? » a-t-il demandé sous

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les huées des élus UMP. Le dé- française concentrée, ver- régulier, transparent et expliquait Hervé Mariton daris puté maire de Nantes a aussi ac- , rouillée et sans contre-pou- conforme à la Constitution. Ce les couloirs. De son côté, Nico- cusé l'UMP et l'UDF de «faire,. voir », le président de l'UDF, qui dialogue durera tout au long des . ' assaut de simplisme pour expli- réclame depuis des mois un vote négociations, qui peuvent las Sarkozy a affinné devant le quer que la Turquie et l'Europe sur la Turquie, a affirmé que s'échelonner jusqu'à 2020. J'en- burea~,du groupe UMP qu'il y sont incompatibles (...) en atti- « les 577 députés et 340 séna- gage donc mes successeurs ... aurait « un vote sur la Consti- teurs sont enfait interdits d'ex- mais aussi les vôtres, a lancé le tution européenne» lors du ' sant les peurs et les fan- pression et d'engagement sur premier ministre aux socialistes. conseil national de l'UMP qui tasmes». Mais ne comptez pas sur moi, ni se tiendra en mars 2005. Autre pomme de discorde les sujets lourds, interdits d'his- sur mon gouvernement, pour Résolument hostile au traité entre l'UMP et le gouvernement, toire ». Et Bayrou de lancer, à mettre à malles institutions de de Bruxelles, Alain Bocquet a la question d'un vote au Parle- l'adresse du premier ministre: « S'il n'y avait pas la discipline la \l' République, qui ont fait accusé le gouvernement de ment sur la Turquie. Lors de la leurs preuves, et qui donnent au vouloir « parasiter la question réUnion du bureau du groupe de parti et le verrouillage des chef de l'Etat la mission essen- essentielle, celle du référen- UMP, Edouard Balladur, qui institutions, ce serait une majo- tielle de négocier les traités, et dum sur la Constitution ultra- ' veut faire modifier par amende- rité qui, dans cette assemblée, vous dirait non. » Employant au Parlement et au peuple la libérale Chirac-Giscard- ment l'article 88-4 de la Consti- Seillière » par la question tution pour obliger le gouverne- quasiment les mêmes termes possibilité de les ratifier. Le peuple souverain. aura le der- ment à transmettre aux que le président de l'UDF, Jean- turque. Le président du Marc Ayrault a également dé- nier mot! » a conclu le chef du assemblées tous les documents groupe communiste a même noncé « une pratique indigne de gouvernement. européens afin de permettre au fustigé « le oui d'opérette, un Hostiles à l'adhésion de la Parlement de voter sur des ques- la démocratie, une conception oui frileux qui est concédé à la archaïque de la V' République, , Turquie ». Ces divisions, de' tions de politique internationale, Turquie, les dirigeants de " qui considère les questions eu- droite comme de gauche, sur a été soutenu hier matin dans sa rUMP ont parallèlement la démarche par de nombreux ropéennes comme le domaine la Constitution comme sur la réservé de hantise d'un échec du référen- Turquie, font évidemment la UMP, dont Hervé de Charette et dum sur le traité européen, l'Elysée ». joie des « souverainistes ». Claude Goasguen. Jean -Pierre prévu en juin 2005, qui serait Lors de son intervention dans « On a assisté dans ce débat Raffarin a ré- inévitablement jugé comme un ' l'hémicycle, François Bayrou a au chant du cygne du traité pondu à tous désaveu politique du chef de d'ailleurs vivement critiqué le européen », assurait ainsi ces arguments l'Etat. « Il faut gagner le réfé- , Jacques Myard (UMP}dans les. rendum, car la France ne doit gouvernement, qui refuse aux .de manière on couloirs. pas se mettre en marge de députés « le droit le plus élé- ne peut plus: l'Europe, au moment où la mentaire: le droit de voter ». claii-e, «Nous engageons avec le Turquie risque d'y entrer », . Fustigeant une « démocratie Parlement un dialoy"uequi sera

'1l iJ:l ~ promet la victoire >1l U vous saurez que vous avez par- '>1l tout, teriù à rendre un hom- Face aux marines, Rumsfeld Cl ticipé à quelque chose d'impor- Donald Rumsfeld a atterri, mage appuyé aux troupes. « Je a reconnu que la détérioration \!:) tant », a-t-il déclaré. Le prési- N hier, en Irak pour visite sur- de la situation dans le Nord ira- suis profondément reconnais- dent des Etats-Unis, George >1l prise auprès des soldats améri- kien pouvait être le fait d'élé- ::I: sant envers chacun d'entre W. Bush, s'est pour sa part en- u cains. A la veille de Noël, le se- ments rebelles ayant échappé à vous. Vous vous souviendrez . tretenu par téléphone avec des crétaire à la Défense a, avant l'opération américaine contre' dans dix, vingt ou trente ans et militaires déployés en Irak pour ~ Faludja, ville longtemps consi- Ci les remercier de leurs sacri- dérée comme un bastion isla- : fices. miste. «Je ne doute pas un seul Ln C'est à Mossoul que Donald N instant que certains de ces Rumsfeld a débuté sa tournée types de Faludja soient venus à Cl- éclair, sur la base même où, >1l Mossoul », a-t-il expliqué. Et mardi, un attentat suicide dé- ~ d'avouer que la situation ac- VJ vastait une tente réfectoire, fai- sant vingt-deux morts, dont tuelle en Irak était diff'Îcilé et i quatorze soldats et quatre civils pouvait même paraître sombre américains. Cette attaque, la pour certains. Mais il s'est dit plus meurtrière essuyée par les certain que l'issue serait heu- ., ~ forces américaines depuis le reuse. « Il n 'y a pas de doute w déclenchement de la guerre, a dans mon esprit », a-t-il af- .~ ..:I provoqué un choc parmi les GI firmé, dessinant un parallèle avec la situation en Afghanis- t en mettant en lumière les failles dans le dispositif de sécurité tan. des sites militaires. Entouré de Pas de doute non plus à ses strictes mesures de sécurité, le yeux que la présence des forces patron du Pentagone a conti- américaines en Irak s'inscrit nué sa tournée vers Tikrit et Fa- d~s le sens du « grand balan- ludja, théâtres réguliers d'ac- cier de l'histoire ». Selon lui crochages avec des insurgés. tout dépendra de la formatio~ '

~ur laul,base~e ~t, Donald Rumsfeld a posé aux côtés des soldats encore sous le choc de l'attentat-suicide de mardi à osso qw a fait 22 morts. dont quatorze GI's. (Photo Soc, D. DverlUS Arrnv/AP.)

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et du recrutement des forces de Uetense, lui reprochant 'de ne la guerre en Irak et de son in- sécurité irakiennes. président irakien, Ghazi al-' Yaouar. ildevait ensuite retrou- pas accorder une protection suf- sensibilité apparente pour le A son arrivée à Bagdad, pour fisante aux soldats engagés sur sort des militaires américains. une étape plus politique,Rum- ver la troupe pour un repas de Noël sur une base près de l'aé- les théâtres d'opération. il COÏn- Jeudi, le patron du Pentagone sfeld a passé une vingtaine de avait réagi en se déclarant« sin- minutes à huis clos avec le gé- roport de la capitale. cide aussi avec des appels à la cèrement attristé» par ces cri- néral George Casey, comman- Ce déplacement surprise in- démission lancés par des démo- tervient alors qu'un GI a récem- crates, mais aussi des républi- tiques. dant des forces américaines en (AFP.) Irak, avant de rencontrer le IIlent interpellé le secrétaire à la cains, en raison de sa gestion de

the Eiectoral Commission said: "Who wins, wins. That is the way it is. That is u.s. looks past Iraq vote , the way it will be in the election.") Guaranteeing a certain number of positions in government for certain eth- Guaranteed role for Sunnis envisaged. nic groups is not Without precedent. 'Lebanon, for example, has a power- , By Steven R. Weisman avoid Sunni estrangement. . sharing arrangement among its main Sun ni Arabs make up about 20 i sectarian groups. The Parliament in WASHINGTON: The Bush admin- percent of the population and' Iran has seats reserved for religious istration is talking to Iraqi leaders formed the core of Saddam.'s power : minorities. about guaranteeing Sunni Arabs a structure. Kurds make up the other It was not known whether Ayad certain number of ministries or 20 percent. Much of the insurgency is Allawi,the Iraqi prime minister, had high-level jobs in the future Iraqi taking place in Sunni-dominated been consulted 'about the possibility of government if, as is widely predicted, areas in the central part of the coun- such action. Sunni candidates fail to do well in try, and some Sunni leaders have Any suggestion of delaying the elec- Iraq's elections. called for a boycott of the election., tions because Sunnis are reluctant to An even more radical step, one This has led to fears that large num-. vote has been knocked down by U.S. of- that a Western .diplomat said had bers of Sunnis will obey the call or be! , ficials. An administration official said, been raised already with an aide to afraid to vote. . for example, that when King Abdullah Grand Ayatollah Ali al-Sistani, Iraq's "There's some flexibility in ap- II ofJordan visited President George W. most revered Shiite cleric, is the pos- proaching this problem." an adminis-, Bush earlier this month, he began the sibility of adding some seats to the tration official said. "There's a wilb meeting by telling the king not even to 275-member legislature for the top ingness to play with the end result -. raise the issue of postponing the elec- Sunni vote-getters, even if they lose not changing the numbers, but maybe: tions because it was beyond considera- to non-Sunni candidates. guaranteeing that a certain number tion. Instead, Bush has pressed Abdul- The diplomat said even some of seats go to Sunni areas, even if lah and the leaders of Saudi Arabia, Shiite politicians who are followers their candidates did not receive a cer- Egypt and other countries to spread the of Sista ni are concerned that a victo- tain percentage of the vote." . word to Sunnis in Iraq to support their ry by Shiites, effectively shutting The idea is so sensitive that admin- candidates and to vote. Sunni Arabs out of power, could istration officials who spoke about it Secretary of State Colin Powell and alienate Sunnis and lead to more in- did not want their names disclosed. other top U.S. officials have said in the ternal strife. Shiites make up about Some experts on Iraq say such talk past week that they were generally 60 percent of Iraqis and were gener- could undercu~ efforts to. drum up pleased with indications that an over- ally denied power under Saddam support for votmg 10 SunOl areas. whelming majority of Iraqis wanted to Hussein. ,,[ 'ghd d ffi . I fI ' 1 vote and that many well-known Sunni The idea of adding seats to the leg- . In Ba ~, an 0 IC.la0 raq.s e ~c- leaders were running for office, despite islature for Sunnis after the election . .tton body rejected the ld~a of adJustmg the calls for a boycott by other promi- was acknowledged by officials as the results o.fn~xt D?-0nths vote to ben~- , nent Sunnis. likely to be difficult to carry out, but fit the SunOl ~montr., Reuters repo,~~ed But there are also U.S.-made factors the said it might be necessary to Sunday. Speak!ng of unacceptable m- y terference. Fand Ayar, a spokesman for hobbling full participation in the elec- tion. Administration officials said, for example, that one reason that some Sunnis were not running was that they had refused to sign documents renoun- cing their former affiliation with the Baath Party of Saddam, as demanded by the Iraqi authorities. "I've talked to a number of people in the Baath Party, and they bitterly resent having to sign such a document," a Western diplomat in Baghdad said. The diplomat said that the requirement had . been an obstacle to an inclusive range of candidates, including figures associ- ated with Saddam who are believed by Western diplomats to be ready to take part in the political process if they do not have to renounce their past ties. He said Shiite and Kurdish leaders in Iraq had pressed for an outlawing of the old Baath Party since the beginning of the U.S. occupation, when L. Paul A campaign poster in a Baghdad shop window. Officials fear a victory Bremer 3rd, the former civilian com- mander of the occupation, ordered a by Shiites could alienate Sunnis and lead to internal strife. ban. There is disagreement within the

86 administration aböut whether this was a mistake that reflected a difficult tradeoffby u.s. policy makers at the be- - ginning of the occupation. But now many officials say they have no choice but to go along with what the interim Iraqi leadership wants. - u.s. officials said many of those lead- ers opposed any effort to let former Baath Party officials run without re- nouncing their old affiliation, saying that their stand was analogous to ban- ning the Nazi Party in postwar German elections. "Giventhe number of people running for office in Iraq, you have to be im- pressed with the breadth ofIraqi society represented," the Western diplomat said. "What you don't have running, however, are the old-style Sunni nation- alists, the old regime elements who used to dominate the country's politics."

-IRAK D'après un message audio diffusé par al-Jezira Ben Laden reconnaît Zarqaoui . La prfucipale formation sUn- ~ o comme l'émir d'al-Qaida nite, le Parti islamique irakien, a o N créé la surprise en annonçant son retrait de la course électo- la communauté sunnite. ira- ~ Le chefd'al-Qaida, Oussama du CSRll, tué en août 2003 pàr . rale, pour protester contre le re- Ç!l Ben Lad~n, reconnaît Abou kienne continue d'être représen- - une voiture piégée à Nadjaf, ville o fus des autorités de reporter les ~ _Moussab Zarqa oui comme tée dans le gouvernement après sainte chiite située au sud de élections de six mois afin d'at- ~ l'émir du réseau terroriste en ces élections. Il a fait ces re- _ Bagdad. tendre une amélioration de la o Irak, selon un message audio qui marques alors qu~ le siège du ~ -lui est attribué, diJfusé hier par la L'attaque contre le bureau de sé.Surité.Dans ~e.inten:ïe~ pu- .principal parti chiite irakien a été Hakim intervient après des at- : b~e~ par des me?ïas ~hino~, le chaîne al-Jezira. lly appelle aussi .'viséhier à Bagdad par un atten- les Irakiens à boycotter lès élec- tentats le 19 décembre dans les: ; nùIùstre des Affaires etrangeres tat qui a fait 13 morts, tandis que villes ~hiites de Nadjaf et Ker- - irakien, !f0s~yar Zebari,.dé~e tions prévues le 30 janvier. Un le plus important parti sunnite se membre de la Commission élec- bala, qui ont fait 66 morts et près que ces,elections pourraie~t .etre retirait de la course électorale, de 200 blessés. Ces attaques ont retardees« dans des regIOns torale irakienne a déclaré mer etant donné les conditions ac- été interprétées comme un aver- dangereuses comme Mossoul et que les élections se tiendraient tuelles de sécurité. dans les temps, en réaction à ce tissement aux chiites, majori- autour de BC;U,dad»', , Les bureaux d'Abdel Aziz Ha- taires dans le pays, avant les ~e ~on cote, le general John message, qui n'a pas encore été kim, chef du Conseilsuprême de élections auxquelles ils s'apprê- AblZald, chef du comman?~- authentifié. «Il s'agit a priori de la révolution islamique en Irak tent à participer en masse ment central (Centcom) amen-- la réponse de Ben Laden au ser- (CSRII),ont été visés par un ka- La liste d'Abdel Aziz H~ a cain, a déclaré sur CNN que ment d'allégeance que lui a pro- mikaze à bord d'une voiture pié- été formée avec la bénédiction « Mossoul nécessitera un ren- fessé ZarqaouL ce qui ne repré- gée tqt hier matin. Abdel Aziz du plus prestigieux des chefs reti- f~rt de ,militaires pendant la pé- senterait pas une surprise », a Hakim conduit la liste de la Coa- gieux chiites d'Irak, le grand aya- rwde electorale ». A Samarra, : commenté un responsable amé- lition irakienne, donnée favorite tollah Ali al-Sistani. A Téhéran au nord de Bagdad, douze Ira- : ricain, sous couvert d'anonymat. pour les élections. Son fils, Moh- _ les autorités ont condamné l'at~ kiens, dont sept gardes natio- . En octobre, un site Internet isla- . sen Hakim, a attribué faüaque tentat contre ce responsable, qui na~, ont é~ tués dimanche soir miste avait publié un communi- aux « ennemis de la nation ira- a vécu de nombreuses années et hier matin. Enfin, la presse, qué attribué à Zarqaoui, qui affir- kienne qui refusent que les élec- mait avoir prêté allégeance à d'exil en Iran. Leporte-parole du jor~anie!lle a fil:ité~t de ~ libé- tions aient lieu à la date gouvernement iranien a fait ration d ~ ro~tier J?r~~en e~ al-Qaida et à son chef. prévue », ajoutant: «Ce sont les Le secrétaire d'Etat américain, sienne l'exigence d'Abdel Aziz I;ak par I~ee ~enCaJlle, quI mêmes qui ont tué Mohammed .Hakim, qui réclame des élections IaVait arr~té et detenu pendant ColinPowell,a soUhaitéhier que Baqer al-Hakim », l'ancien chef g~nérales à la date prévue. quatre molS. (AFP.) •

ftlRondt 29 DÉCEMBRE 2004 t le cadre desNations unies sur la base du plan Annan et que ceproblème sera La Turquie est prête résolu avant le 3 octobre », a annoncé à la presse le porte-parole du gouver- nement, Cemil Cicek, à l'issue d'une réunion gouvernementale. Le plan dù'secrétaire général des Nations unies avait été rejeté par les à renégocier sur Chypre Chypriotes grecs en avril, alors que les Chypriotes turcs l'avaient ANI

87 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti Bomb misses chief of Iraq's largest Shiite party

blessing of the reclusive but hugely But some Iraqis fear that the assassi- powerful Shiite leader, Grand Ayatollah nation. of a popular leader like Hakim Ali al-Sistani. could easily lead to demands for revenge, By Erik Eckholm Iloth Hakim and Sistani have said fanning the embers of ethnic war. they reject an Iranian-style rule by cler- This may only play into the hands of BAGHDAD: A suicide car bomber set ic:>.but their religious roots are deep. Sunni militants. They may feel, "What off a huge explosion outside the Bagh- Hakim took over Sciri after his broth- do we have to lose if we cause mayhem? dad headqùarters of the nation's largest er and the group's founder, Ayatollah We are bound to be dominated by the Shiitepolitical party on Monday, killing Muhammad Bakr al-Hakim, was killed Shia anyway," Atiyah said. nine party guards and visitors and "This would be the beginning of sec- wounding 67, the Interior Ministry tarian war," he said in an interview 'at the small research institute he has set said. Sunnis and Baathists The leader ofthe party, Abdul Aziz al- up just blocks from the site ofMonday's Hakim, who has emerged as one of the 'are trying to undermine car bombing. country's most powerful political fig- At the same time, American diplo- ures in the run-up to national elections the election process.' mats and many Shia leaders are well next month, was inside the building but aware that, if elections proceed without unhurt in the blast, which was felt across substantial Sunrli participation, the re- central Baghdad on Monday morning. by a car bomb in the Shiite holy city of sulting constitution and government Still, the deadly bombing under- Najaf in August 2003. will lack legitimacy among this key scored the fragility of the electoral pro- So far, Shiite leaders including fifth of the population. cess here and also evoked the lurking Hakim have counseled restraint in the The United States and interim gov- threat of sectarian strife or even civil face of the apparently targeted violence, ernment of Prime Minister Ayad Allawi war, Iraqi. political experts said. instead keeping up pressure on the have tried to coax more moderate Sun- Hakim's son, in an interviewafter the Americans and the interim government nis to join the race, which is why the an- explosion, blamed the attack on die- , to proceed with the January elections, nouncement Monday by the Iraqi Is- hard Baathists and Sunni Islamic ex- which they are likely to win in a historic lamic Party could be a serious setback. tremists, who, he charged, "are trying to shift of power. In a statement Monday the party undermine the election 'process." '~l-Hakim is in good health and this leader, Mohsen Abdel Hamid, said the In another setback for the elections explosion will increase our persistence party remains committed to the idea of for a Constitutional Assembly, which in continuing the political process with~ elections but that in view of the "deteri- ' , are scheduled for Jan. 30, the largest of out fear," Hakim's son, Amar al-Hakim, orating security situation," and the re- the Sunni parties in the ring with a slate said in an interview. "The aim of the fusal of the authorities to consider a , of candidates anno\lnced Monday that it bombing is to push the Iraqis to fight delay, the party is withdrawing and will was withdrawing because security con- each other and to derail the elections." consider its results "irrelevant." The car explosion, at 9:15 a.m. local Over the weekend, American diplo- ditions would not permit fair elections. time, left a huge hole in the pavement mats floated the idea of guaranteeing The Sunni group, the Iraqi Islamic and damaged five nearby houses and 65 seats for a certain number of Sunni :Party, said it was not calling for a boy- cars, officials said. Among those killed, leaders,' chosen in some manner by cott of the elections, as the more mili- a witness said, were a police colonel Sunni groups, even if they did not re- tant Muslim Scholars Association has, and a female Iraqi journalist, there to ceive enough votes in the election. ,but repeated demands for a six-month conduct an interview. Four other Iraqi The reaction here, in public at least, delay in voting. journalists, from a television station, has been negative. The head of the elec- The bomb attack Monday on the of- were wounded. tions commission called it illegal. fices of the Supreme Council for the Is- The Sciri headquarters is in the On Sunday, Sheik Harith al-Dhari, the lamic Revolution in Iraq, one of two former home of a senior aide to Sad- head of the Muslim Scholars Associ- huge Shiite parties with a strong reli- dam, Tariq Aziz, who is in jail in Bagh- ation, rejected the American idea, de- gious leaning, follows a series of dad awaiting trial for crimes associated claring in an interview with Agence murders and bombings ofShiite clerics. with that regime. ,France-Presse, "No elections under oc- In a typical example reported Sunday, a Later in the day, in an Islamic ritual cupation." Sunnis lose nothing by boy- cleric was shot in his car as he 'ap- sacrifice, members of Hakim's party led cotting the process, he said, because proached Baghdad from the south. sheep to the bomb site and slaughtered once the Americans leave, the people , That campaign, many Iraqis believe, is them, giving thanks for the survival of will have to rethink their constitution being waged by former Baathists and their leader. and make it more inclusive anyway. Sunni Islamists who fear the ascendancy Restraint in the faee of what they per- Atiyah, the secular liberal candidate, of Shiites, a group that comprises 60 per- ceive as deadly provocations has made said: "You can't fake legitimacy, it's like cent of the population but has long been .sense for Shiite leaders, who, in effect, saying you are only half pregnant." dominated by the Sunni minority of cen- need the support of American forees to He said he favored delaying the elec- tral Iraq. Some Sunni leaders also charge complete the elections they crave. tions until a larger swathe of moderate that Hakim and other religiously ori- "If the Shia retaliate in a major way Sunnis can be brought on board and ented Shiite politicians are too much un- they'lliose more than they gain," said warned, "To enter into a bad election der the sway of Iran, a Shiite theocracy. Ghassan al-Atiyah, a former exile and will be a prelude to civil war." Hakim spent the Saddam Hussein political analyst and a Shiite who has But U.S. officials say they have evi- years in exile in Iran and ran the militia established a secular, multi-ethnic slate dence that the majority of Iraqis want ofhis party, which is known as Sciri. He to contest the elections. "The Ameri- the elections to proceed and tinkering is at the top of the election slate put cans are doing the dirty work for them, with the structure, in this early stage of . forth by a coalition of mainly Shiite killing the Sunni insurgents, so why democracy, is safer than delaying a vote. groups, apparently engineered with the should they get involved?" The New Yprk TImes

88 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

Nach dem Bericht der Europäischen Kommission vom Oktober 2004 der Kurdenfrage innerhalb der heutigen Landesgrenzen. Diese Chance. leben 15 bis 20 Millionen Kurden in der TUrkei und stellen somit c-a.ein kann nicht hoch genug eingeschätzt werden. Viertel der Bevölkerung dieses Landes dar. Die Unterzeichner, die die kurdische Gesellschaft in ihrer politischen Wie jede andere historisch gewachsene menschliche Gemeinschaft und kulturellen Vielfalt vertreten, sind der Auffassung, dass eine solche haben auch die Kurden das Recht, in WUrde auf dem Land ihrer Einigung vor allem die folgenden Forderungen erfüllen muss: Vorfahren zu leben, ihre Identität, Kultur und Sprache zu pflegen und sie - eine neue, demokratische Verfassung, in der die Existenz des uneingeschränkt ihren Kindern zu uberliefern. kurdischen Volkes anerkannt und ihm das Recht auf ein staatliches "DICLE, ehemaliger Abgeordneter von Diyarbakir, ehemaliger Vorsitzender der Partei der Demokratie (DEP); Dr, llhan DIKEN, Präsident der.Antekammer von Diyarbakir; Orhan DOGAN, ehemaliger Abgeordneter von Simak; Faik DURSUN, Bürgermeister von BevtüIsebap; Dr. Tarik Ziya EKINCI, ehemaliger Abgeordneter von Diyarbakir, ehemaliger Generalsekretär der türkischen Arbeiterpartei (TIP); Tahsin EKINCJ" Rechtsanwalt; Adnan EKMEN, ehemaliger Minister, ehemaliger Abgeordneter von Batman; Serafettin ELCI, ehemaliger Minister, ehemaliger Abgeordneter von Mardin; Nuretttin ELHÜ;)EYNI, Schriftsteller, Übersetzer; Giyasellin EMRE, ehe'!l~er Abgeordneter von Mus; Hamit ENGflIl, Bürgermeister von Hazro; Mehmet Ali EREN, ehemaliger Abgeordneter von Istanbul; Ahmet ERTAK, Bürllermeister .von Sirnak; Enver ETE, Spre.çher der Plattform für die Demokratie, Mardin; Mehmet FUßt FIRAT, ehemaliger Abg~ordneter von Erzuru~; Ümit FIRAT, Verlege~,Schriftsteller; ~rahim GÜÇL~, Rechts~walt; Nezir GULCAN, ~hemaliger Bürgerm~ister von 1S:urtalan;Ahmet GUMUSTEKIN, Maler; Haslm HASIMI, ehemalIger Abgeordneter von Dlyarbaku, ehemaliger BürgermeIster von Cme; Dr. Necdet IPEKYUZ, ebernallger Präsident der Antekammer von Diyarbakir; M. Tahir KAHAMANER, Bürgenneister von Malazgirt; Hüseyin KALKAN, Bürgermeister von Batman; Ramazan KAPAN, Bürgermeister von Derik; Hasip KAPLAN, Rechtsanwalt; Seyhmus KARAHAN, ehemal!ger Präsident der Union der Bauingenieure von Urfa; Zülküf KARATEKIN, Bürgermeister von Karapinar, Diyarbakir, Selahattin KAYA, ehemalige~Bürgermeistervon~ingöl;Has~KAYA.ehemaligerPräsidentdeskurdischenlnstitutsvonls~u!;GültenKAYA.Mu~iKverlegerin; Ferzende KAYA, Journalist; Mehmet KAYA, BürgermeIster von Koc,!lkjy"~Iyarbaku; Flkret KAYA, Bürgermeister von SIlvan; Eren KESKIN, Präsldentm der Istanbul-Sektton des Menschenrechtsverbands (IHD); Abdullah KESKIN, Verleger; Abdullah lURAN, Schriftsteller; Muhsin KlZILKAYA, Schriftsteller; Servet KOCAKAYA, Musiker; Muhsin KONUR, Bürgermeister von Silopi; Burhan KORHAN, Bürgermeister von Besiri; Mukkades KUBlLAY, Bürgermeister von Dogubeyazid; Cahbar LEYGARA, ehemaliger Bürg'

InstilllI kUlde- de- P,tris 106. 11Il' La 1',1 '1'111',75010 P,lIis - Te-I.' 331 4H 24 G.I G4 F..x ~131 4H 24 G4 GG w\\\\ illslillllkUllk 01' IIllo~ùlik) 01"

89 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti ____What do the Kurds----

The' Kurds make up about a quarter of tht. population of Turkey, numbering between 15 and .20 million, according to the October 2004 Report of the European Commission. Like all historically constituted human communities, they have the right to live in dignity in . the land of their ancestors, and to preserve their identity, culture and language and hand them down freely to their children. Having been victims of great injustice throughout the 20th century, the Kurds now pin their hopes for a better future on the process Turkey must undergo to become a member of the European Union, which they perceive as being, above all, a multicultural area of peace, democracy and plu- ralism. To join this family of democracies, Turkey itself must become a true democracy, with , respect for its own cultural diversity and political pluralism. In particular, it must guarantee its Kurdish citizens the same rights that the Basques, Catalans, Scots, Lapps, South Tyroleans and Walloons enjoy in the democratic countries of Europe - and which it is itself demanding for the Turkish minority in Cyprus. Public conscience will not abide a policy of double standards, which would eventually under- mine the moral credibility of the European Union and tarnish the image of the Turkish government in European public opinion. The European process offers both Turks and Kurds new and promising prospects, and gives them a chance for reconciliation on the basis of a peaceful settlement of the Kurdish question, with due respect for existing borders. This opportunity must be appreciated at its true value. We the undersigned, representing Kurdish society in all its political and cultural diversity, consider that such a settlement calls for: - a new and democratic Constitution, recognising the existence of the Kurdish people, and guaranteeing it the right to a public school system and media in its own language and the right to form its own organisations, institutions and parties with the aim of contributing to the free expres~ sion of its culture and its political aspirations. - a general amnesty in order to establish a climate of confidence and reconciliation and, once and for all, to turn the page on violence and armed conflict; . - the implementation, with European support, of a vast programme of economic development of the Kurdish region, particularly including rebuilding the more than 3,400 Kurdish villages des- troyed in the 1990s, and incentives for the three million displaced Kurds to return to their homes. We ask the Turkish authorities and the European leaders to do justice to the Kurds in Turkey by acceding to their legitimate demands in order to ensure regional peace and stability, and to consider the fulfilment of those demands to be an essential criterion by which to measure Turkey's progress along the road to membership of the European Union.

FIRST SIGNATORIES - TURKEY: Mehmet ABBASOGLU, Fonner President of the People's Democratic Party (Dehap). Songol Erol ABDIL, Mayor of Tunceli ; Nesimi ADAY, Poet, writer; Müslom AKALIN, barrister, President of the Bar at Urfa (Edessa); Nilofer AKBAL, musician: Abdullah AKENGIN, Mayor of Dicle ; Abdullah AKIN, former Mayor of Batman; Ibrahim AKSOY, Fonner Mayor of Malatya; Ihsan AKSOY. writer; Haci AKYOL, barrister, former Mayor of the Yazihan Malayata ; Yusuf ALATAS, barrister, President of the Human Rights Association of Turkey; Mahmut ALINAK, barrister, former Member of Parliament for Sirnak ; Süleyman ANIK, Mayor of Dargeçit, Mardin: Firat ANLI, Mayor of Yenisehir, Diyarbakir; M. Nezir ARAS, Mayor of Bulanik ; Rusen ARSLAN, lawyer, writer; Ismail ARSLAN, Mayor of Ceylanpinar; Mehmet Ali ASLAN, barrister, former President of the Workers' Party of Turkey ; Naci ASLAN, Member of Parliament for Agri ; Sedat ASLANTAS, barrister, General Secretary of the Human Rights Foundation of Turkey; Fahrettin ASTAN, Mayor of Besiri, Batman; l\'uran ATLI, Mayor of Mazidag : Mustafa AVeI, General Secretary of the Confedaration of " Public Service employees (KESK) ; Eshat AYATA,writer, publisher; Sukran AYDIN, Mayorof Bismil ; Behrun AYGÖREN, fQnnerMayor of Dicle ; Hüseyin AYYILDIZ, Secretary General of TOm-Belsen ; Ihsan BABAOGLU, Spokesman for the Democratic Platfonn, Diyarbakir; Tuncer BAKIRHAN, President of the Democratic People's Party (Dehap) ; Murat BATGI, actor, Osman BAYDEMIR, Mayor of Diyarbakir; Seyhmus BAYHAN, Mayor of Lice; Mehmet Celai BAYKARA, barrister, President of the Foundation for Research on Kurdish Culture (KÜRTKAV) ; Sefik BEYAZ, President of the Istanbul Kurdish Institute; Ekrem BILEK, former Mayor of Siirt ; Nevzat BINGÖL, joumalist, writer; Nadir BINGÖL, Mayor of Ergani ; Kemal BIRLIK, fonner Member of Parliament for Sirnak ; Murat BOZ- LAK, Former President of People's Democratic Party (Hadep) ; Ali BUCAK. barrister, President of the Urfa Cultural Centre; Aydin BUDAK, Mayor of Cizre ; Feridun ÇELlK, former Mayor of Diyarbakir; Demir ÇELlK. Mayor of Varto (Mus) ; Örner ÇETIN, co-foun- der of the Research Foundaiion on Social Issues (fOSAV) ; Yusuf ÇETIN. President of free contemporary Actors' Association (Çasod) ;

90 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özéti Want in Turkey? .

Murat CEYLAN, Mayor of ,Kurtalan; Emrullah CIN, Mayor of Viransehir ; Muzaffer DEMIR, Fornler member of Parlement for Mus; Selim DEMlR, Mayor of Kozluk ; Cafer DEMIR, President of Elazig Chapter of Human Rights Association; Ahmet Turan DEMIR, President of.the Free Society Party (OTP) ; Abdullah DEMIRTAS, Mayor of Suriçi, Diyarbakir; Hatip DICLE, former Member of Parliament' for Diyarbakir, f01Jller President of the Democracy 'Party (DEP) ; Ilhan DIKEN, President of the Diyarbakir Medical Assocoation ; Seyhmus DIKEN, writer ; Orhan DOGAN, fonner Membet of Parliament for Sirnak ; Faik DURSUN, Mayor of Beytülsebap ; Tarik Ziya EKINCI, former Member ofParliament for Diyarbakir, former General Secretary of the Worker's Party of Turkey (TIP) ; Tahsin EKINCI. lawyer; Adnan EKMEN, former Minister, former Member of Parliament for Batman; Serafettin ELÇI, former Minister, former Membe~ of Parliament for Mardin; Nuretttin ELHÛSEYNI; writer, translator; Giyasettin EMRE, former Member of Parliament for Mus; Hamit ENGIN, Mayor of Hazro; Mehmet Ali EREN, barister, former Member of Parliament for Istanbul; Ahmet .' ERTAK, Mayor of Sirnak ; Enver ETE, Spoksman for the Democratic Platform, Mardin ; Mehmet Fuat FIRAT, former Member of Parliament for Erzurum; Omit FIRAT, publisher, writer; Ibrahim GÛÇLÛ, lawyer, writer; Nezir GÛLCAN, former Mayor of Kurtalan (Siirt) ; Ahmet GÛMÛSTEKIN, painter; Hasim HASIMI, former Member of Parliament for Diyarbakir, former Mayor of Cizre ; Necdet IPEKYÛZ, former President of the Diyarbakir Medical Association; M, Tahir KAHAMANER, Mayor of Malazgirt ; HOseyin KALKAN, Mayor of Batman; R,amazan KAPAN, Mayor of Derik ; Hasip KAPLAN, barrister; Seyhmus KARAHAN, fonner President of the Urfa Association of Civil Engineers; ZolküfKARATEKIN, Mayor of Karapinar, Diyarbakir; Selahattin KAYA, former Mayor of Bingöl ; Hasan KAYA, former President of the Istanbul Kurdish Institute; Ferzende KAYA, journalist; Mehmet KAYA, Mayor of Kocaköy, Diyarbakir; Fikret KAYA, Mayor of Silvan; Gohen KAYA, music publisher; Eren KESKIN, Former President of Istanbul Chapter of Human Rights Association of Turkey (IHD) ; Abdullah KESKIN, publisher; Abdullah KIRAN, writer; Muhsin KIZILKAYA, writer; Servet KOCA- KAYA, musicien; Muhsin KONUR, Mayor of Silopi; Burhan KORHAN, Mayor of Besiri ; Mukkades KUBILAY, Mayor of Dogubeyazid ; Cabbar LEYGARA, barrister, former Mayor of Baglar, Diyarbakir; Ahmet MELIK, former Member of Parliament for Urfa; Yilmaz ODA- BASI, poet, writer; HOsnUOKÇUOGLU, former Member of Parliament for Istanbul; Selim ÖLÇER , fonner President of the Union of Medical Asso9illtions of Turkey; Eyop Sabri ÖNCEL, bardster, former President of the Urfa Bar; Esat ÖNER, Mayor of GercUs, Batman; MahmD't,ORTAKAYA, former President of the Dixarbakir ; ~edical Associati~n ; Selim ÖZ~P, former Ma~o~of Siir:t ; Sahabettin ÖZARSLAi'JER, former Mayor of Van; Mustafa OZER, bamster. former PreSident of the DiyarbakIr Bar; HlCn ÖZGÖREN, poet; Osman ÖZGÜVEN, Mayor of Dikili, Izmir; Yurdusev ÖZSÖKMENLER, Mayor of Baglar, Diyarbakir; Mesut ÖZTÛRK, former Mayor of Van; Fadil ÖZTÛRK, poet; Kemal PARLAK, spokesman of the Democratic Consensus and Initiative for a solution to the Kurdish Question (DEMOS) ; Selim SADAK, former Member of Pro:liament for Sirnak ; Resul SADAL, Mayor of Idil ; Ethem SABIN, Mayor of Suruç ; Sirri SAKIK, former Member of Parliament for Mus, ; Rahmi SALTUK. musician; Suzan SAMAN CI, writer; Menderes SAMAN- CILAR, actor; Mehmet SANRI, publisher; Naci SAPAN, President of the Association of Journalists of the South-East; Mehmet Emin SEVER, former Member of Parliament for Mus; Yasar SEYMAN, President of the Press Trade Union of Turkey (BAS-SEN), Former vice- President of People's Republican Party (CHP) ; Enver SEZGIN, writer; Emir Ali SIMSEK, General Secretary of the Teachers' Union (Egitim-Sen) ; Cihan SINCAR, Mayor of Kizihepe ; Mahmut SÖNMEZ, former Member of Parliament for Bingöl ; Mehmet TANHAN, Mayorof Nusaybin ; Sezgin TANRIKULU, barrister, President of the Diyarbaki,r Bar; Nimet TANRIKULU, President of Tunceli Cultural Center; Metin TEKÇE, Mayor of Hakkari ; Hursit TEKIN, Mayor of Semdinli ; Deniz TOPKAN, Spokes(nan for the Democratic Platfornl, Batman; Ahmet TULGAR, journalist; Ferhat TUNÇ, musician; Sehnaz TURAN. barrister, President of the Foundation for Research into Society and the Law (TOHAV) ; Ahmet TÛRK, former Member of Parliament for Mardin; Sehmus ÛLEK, barrister, Vice-President of the MAZLUM-DER (Association for Human Rights) ; Rojin ÛLKER, singer; Mehmet UZUN, Writer; Behlül YAVUZ, former General Secretary of the Diyarbakir small shopkeepers and artisans Union; Feridun YAZAR, barrister, former Mayor of Urfa, former President of the People's Labour Party (HEP) ; Canip YILDIRIM, Publisher; M. Salih YILDIZ, Mayor of Yüksekova ; Sedat YURTDAS, former Member of Parliament for Diyarbakir; Leyla ZANA, Former member of Parliament for Diyarbakir, winner of the European Parliament's Sakharov Prize; Mehdi ZANA, Former Mayor of Diyarbakir; Veysi ZEYDANLIOGLU, lawyer. - EUROPE -: Aso AGACE, Director of the Women's Training Centre, Germany; Salih AKIN, Lecturer at Rouen University, France; Haci AKMAN, University Professor of Bergen, Norway; Rohat ALAKOM, writer; STOCKHOLM Foundation for Kurdish Culture, Sweden; Faruk ARAS, essayist, Sweden; Nizamettin ARIÇ, musician and film director, Germany; Günay ASLAN, journalist, Germany; Mustafa AYD0GAN, writer, Sweden ; Kazim BABA, Politician. Germany ; Hêlîn Evrim BABA, member of the Berlin Regional Parliament, Germany ; Kurdo BAKSI, journalist, winner of the Olof Palme Peace Prize, Sweden; Riza BARAN. President of the Fridriechhein-Kreuzberg, local Council, Germany; Rojen BARNAS, writer and poet, Sweden; Hamit BOZARSLAN, Lecturer at the School for Advanced Studies in Social Sciences, France; Sermîn BOZARSLAN, Président of the Federation of the Kurdish associations in Sweden; Serhat BUCAK, Lawyer, Gernlany ; Yilmaz ÇAMLIBEL, writer, Germany; Firat CEWERÎ. writer and publisher. Sweden; Ali ÇIFTÇI. publisher, Sweden; Mûrad CIWAN, research worker, Sweden; Faysal DAGLI, Journalist, Germany; Seyhus DAGTEKIN, poet and novelist, winner of the International Prize for Poetry in the French Language, France; Mehmet DEMIR, President of the Federation of Kurdish Associations (YEKKOM), GenIIany; Abdullrahman DURRE, former Mufti of Diyarbakir. Germany; ELISHER, writer, Sweden; Hasan Basri ELMAS, Lecturer at Paris-VIII University, France; Derwesh FERHO, President of the Brussels Kurdish Institute. Belgium; FOUNDATION of Kurds from Anatolia, Sweden; Gülistan GURBAY, Researcher, GenIIany; Metin INCESU, Director of the Center for Kurdish Studies (Navend), Allemagne; Haydar ISIK, journalist, GenIIany; Ahmet KAHRAMAN, Journalist, Germany; Yasar KAYA, Former President of the Democracy Party (DEP), Germany; Cahit MERVAN, Journalist. Gernlanv ; Hllsenê METÊ, Writer. Sweden; Kendal NEZAN, President of the Paris Kurdish Institute, France; Ozz NÛJEN, actor, Sweden; N'ihal OTtl- RAN, Research Engineer, France; Mehmet Ali OTURAN, University Professor. France; Nalin PEKGUL, President of the National Federation of Women Social-l)étiÏocrats of Sweden, former Member of the Swedish Parliamllnt ; Sivan PERWER. musician, Prisll-winnllr of the Charles Cros Academy Corthe Music of thll World, Germany; REMZI, painter, Paris; SerdaI' ROSHAN, writer, Sweden; Mehmet SABIN, Coordinator of the Kreise-Dialogue, Germany; Giyasettin SAYAN, 'member of the Berlin Regional Parliament, Germany ; Abubekir SAYDAN, President of the lntemational Center for Kurdish Human Rights, Germany; Nizamettin TOGUÇ, Fonner member of Parliament for Batman, Holland; Feleknas UCA, member of the European Parliament, Germany; Ali YIGIT .. Former member of Parliament for Mardin, President of the Union of Democratic Kurdish Fllderations in Europe (KONKURD), Holland; Kerim YILDIZ, Executive Director ot the Kurdish Human Rights Project, London; Kotan YILDIZ, ResarchIlI' at the Technical University of Berlin, Reso ZÎLAN, Linguist, Sweden; Ahmed ZÎREK, actor, France. KURDISH INSTITUTE OF PARIS 106, rue La Fayette, 75010 - Paris - www.fikp.org - info@fikp,org

91 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

Que veulent les Kurdes

Les Kurdes qui selon le rapport d'octobre 2004 de la Commission européenne sont de 15 à 20 millidtls en Turquie forment environ le quart de la population de ce pays. Comme toute communauté humaine historiquement constituée, ils ont le droit de o:t o vivre dans la dignité sur la terre de leurs ancêtres, de préserver leur identité, leur o culture, leur langue et de lès transmettre librement à leurs enfants. N ème W Victimes de grandes injustices tout au long du XX siècle, ils placent leurs espoirs GI: d'un avenir meilleur dans le processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne ID :E qu'ils perçoivent avant tout comme un espace multiculturel de paix, de démocratie et de w pluralisme. Pour intégrer cette famille de démocraties, la Turquie doit elle même devenir V 'W une démocratie véritable, respectueuse de sa diversité culturelle et du pluralisme poli- o tique. Elle doit notamment garantir à ses citoyens kurde$ des droits comparables à ceux ....o dont bénéficient Basques, Catalans, Ecossais, Lapons, Sud-tyroliens ou Wallons dans les pays démocratiques d'Europe ou à ceux qu'elle réclame elle-même pour'les Turcs de Chypre. Une politique de deux poids deux mesures ne saurait être tolérée par la conscience publique et elle finirait par saper le crédit moral de l'Union européenne et assombrir l'image du régime turc auprès de l'opinion européenne. Le processus européen offre aux Turcs et aux Kurdes des perspectives nouvelles et prometteuses et leur donne l'opportunité de se réconcilier sur la base d'un règlement

PREMIERS SIGNATAIRES - TURQUIE -: Mehmet ABBASOGLU, ancien président du Parti démocratique populaire (Dehap) ; Songül Erol ABDIL maire de Tunceli ; Nesimi ADAY, poète, écrivain: Müslüm AKALIN, bâtonnier du barreau d'Urfa (Edesse) ; Nilüfer AKBAL, chanteuse; Abdullah AKENGIN, maire de Diele; Abdullah AKIN, ancien maire de Batman; Ibrahim AKSOY, ancien député de Malatya; Ihsan AKSOY, écrivain; Haci AKYOL, avocat, ancien maire de Yazihan, Malatya; Yusuf ALATAS, avocat; Mahmut ALINAK, ancien député de Sirnak ; Süleyman ANIK, maire de Dargeçit, Mardin; Firat ANLI, maire de Yenisehir, Diyarbakir; M. Nezir ARAS, maire de Bulanij, ; Rusen ARSLAN, juriste; Ismail ARSLAN, maire de Ceylanpinar: Mehmet Ali ASLAN, avocat, ancien président du Parti ouvrier de Turquie (TIP); Naci ASLAN, député d'Agri ; Sedat ASLANTAS, avocat, secrétaire général de la Fondation des droits de l'homme de Turquie; Fahrettin ASTAN, maire de Besiri ; Nuran ATLI, maire de Mazidag ; Mustafa AVCI, secrétaire général de la Confédération des syndiçats des employés des services publics (KESK) ; Eshat AYATA, écrivain, éditeur; Sukran AYDIN, maire de Bismil; Behrun AYGOREN, ancien maire de Diele; Hüseyin AYYILDIZ, secrétaire général du syndicat des employés municipaux de Turquie (Tüm.Belsen) ; Ihsan BABAOGLU, porte. parole de la Platforme pour la démocratie, Diyarbakir; Tuncer BAKIRHAN, président du Parti démocratique populaire (Dehap) ; Murat BATGI, comédien; Osman BAYDEMIR, maire de Diyarbakir,; Seyhmus BAYHAN, maire de Lice: Mehmet Celai BAYKARA, président de la Fondation de recherche sur la culture kurde (J(URTKAV); Sefik BEYAZ, président d~ l'Institut kurde d'Istanbul; Dr. Ekrem BILEK, ancien maire de Siirt ; Nevzat BINGOL, journaliste, écrivain; Nadir BINGOL, maire d'Ergani ; Kemal BIRLIK, ancien député de Sirnak; Murat BOZLAK, ancien président du Parti de la démocratie du peuple (Hadep) ; Ali BUCAK, avocat, Président du Centre Cliiturei d'Urfa; Aydin BUDAK, maire de Cizre ; Feridun ÇELIK, ancien maiI:edeDiyarbakir;DemirÇELIK.maire de Varto ; Omer ÇETIN, co.fondateur de la Fondation de recherche sur les questions sociales' (TOSAV) ; Yusuf ÇETIN, président de l'Association des comédiens du cinéma (Çasod) ; Murat CEYLAN, maire de Km'talan ; Emrullah CIN, maire de Viransehir ; Muzaffer DEMIR, ancien député de Mus; Selim DEMIR, maire de Kozluk ; CafeI' DEMIR, président de la section d'Elazig de l'Association des droits de l'homme; Ahmet Turan DEMIR, président du Parti de la Société libre (OTP) ; Abdullah DEMIRTAS, maire de Suriçi, Diyarbakir; Hatip DICLE. ancien député de Diyarbakir, ancien président du Parti de la démocratie (DEP) ; Dr. Ilhan DIKEN, président de l'Ordre des médecins de Diyarbakir; Orhan DOGAN, ancien député de Sirnak ; Faik DURSUN, maire de Beytülsebap ; Dr. Tarik Ziya EKINCI, ancien député de Diyarbakir, ancien secrétaire général du Parti ouvrier de Turquie (TIP) ; Tahsin EKINCI, avocat; Adnan EKMEN:, ancien ministre, ancien député de Bat.man ; Serafettin ELÇI. ancien ministre, ancien déput.é de Mardin ; Nuretttin ELHUSEYNI, écrivain, traducteur ; Giyaset.tin EMRE, ancien député de Mus; Hamit ENGIN, maire de Hazro; Mehmet Ali EREN, ancien député d'Istanbul; Ahmet ERTAK, maire de Sitnak ; Enver ETE, porte. parole de la Platefot!lle pgur la démocratie, l\1.ardin ; Mehmet Fuat FIRAT, ancien député d'~rzuxum ; Umit FIRAT, 'éditeur, écrivain; Ibrahim GUÇLU, avocat; Nezir GULCAN, ancien maire de Kurtalan ; Ahmet ÇUMUSTEKIN, artiste peintre ; Hasim HASIMI, ancien député de Diyarbakir, ancien maire de Cizre; Dr. Necdet IPEKYUZ, ancien président de l'Ordre des médecins de Diyarbakir; M. Tahir KAHAMANER, maire de Malazgirt ; Hüseyin KALKAN, maire de Batman; Ramazan KAPAN, maire de Derik ; Hasip KAPLAN, avocat; Seyhmus KARAHAN, ancien pré. sident de l'Union des ingénieurs en bâtiment d'Urfa; ZülküfKARATEKIN, maire de Karapinar, Diyarbakir; Selahattin KAYA, ancien maire de Bingöl : Hasan KAYA, ancien président de l'Institut kurde d'Istanbul; Gülten KAYA, éditrice de musique; Ferzende KAYA, journaliste; Mehmet KAYA, maire de Kocaköy, Diyarbakir; Fikret KAYA, maire de Silvan ; Eren KESKIN, ancieJme.présidente de la section d'Istanbul de l'Association des droits de l'homme (IHD) ; Abdullah KESKIN, éditeur; Abdullah KIRAN, écrivain; Muhsin KIZILKAYA, écrivain; Servet KOCAKAYA, musicien; Muhsin KONUR, maire de Silopi; Burhan KORHAN, maire de Besiri ; Mukkades KUBILAY, maire de Dogubeyazid ; Cabbar LEYGARA, ancien maire de Baglar, Diyarbakir.; Ahmet. MELIK, ancien député d'Urfa: Yilmaz ODABASI, poète; Hüsnü OKÇUOGLU, aI\çien député d'Istanbul; Dr, Selim OLÇER , ancien présid.~nt de l'Union des chambres de médecins de Turquie; Eyüp Sabri ONCEL, avocat, ancien bâtonnier du barreau d'Urfa; Esat ONER, maire de Gercüs ; Dr. Mahmut ORTAKAYA, ancien président de l'Ordre des médecins ge Diyarbakir; Celai OVAT, président du sY!.ldicat DIS.GlDA IS ; Selim OZALP. ancien maire de Siirt ;..Sah!i-bettin OZARSLANE~, ançien maire de Van; Mustafa OZER, avoc{\t, a'.\cien bâtonnier du barreau de Diyarbakir; Hicri O~GO~EN; poète; Osman OZGUVEN, tT).aire.~eDikili. Izmir: Yurdusev OZSOKMENLER, maire de Baglar, Diyarbakir; Mesut OZTURK, ancien maire de Van; Fadil OZTURK, poète; Dr. Kemal PARLAK. porte. parole du Consensus Déll10cratique et Initiative pour

92 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti ' en Turquie?

pacifique dé> la question kurde dans le respect des frontières existantes. Cette chance doit être appréciée à sa'juste valeur. Les soussignés, qui représentent la société kurde dans sa diversité politique et culturelle, considèrent qu'un tel règlement nécessite notamment: - une Constitution nouvelle et démocratique, reconnaissant l'existence du peuple kurde, lui garantissant le droit de disposer d'un système d'enseignement public et des média dans sa langue ainsi que le droit de fonder des associations, des institutions et des par- tis destinés à concourir à la libre expression de sa culture et des aspirations politiques; --une amnistie politique générale afin d'instaurer un climat de confiance et de réconci- liation et de tourner définitivement la page de violences et de conflits armés; - mise en œuvre avec le soutien de l'Europe d'un vaste programme de développement éco- nomique de la région kurde comprenant en particulier la reconstruction de plus de 3 400 villages kurdes détruits dans les années 1990 et des mesures incitatives pour le retour à leurs foyers des trois millions de déplacés kurdes. Nous demandons aux autorités turques et aux dirigeants européens d.e rendre justi- ce aux Kurcl'::lsen Turquie en faisant droit à leurs revendications légitimes pour assurer la paix et la stabilité régionales et de considérer la satisfaction de ces revendications comme un critère essentiel pour mesurer les progrès de la Turquie sur le chemin de son adhésion à l'Union européenne.

une solution la question kurde (DEMOS) ; Selim SADAK, ancien député de Sirnak : Resul SADAK, maire d'Idil ; Ethem SARIN, maire de Suruç ; Sirri SAKIK, ancien député de Mus: Rahmi SALTUK, musicien; Suzan SAMANCI, écrivain; Menderes ,SAMANCILAR, comédien: Mehmet SANRI, éditeur; Naci SAPAN, président de l'Association des journalistes du Sud-Est; Dr, Mehmet Emin SEVER, ancien député de Mus: Yasar SEYMAN, président du Syndicat de la presse (BAS-SEN), ancien vice-pré- sident du Parti républicain du peuple (CHP) : Enver SEZGIN, écrivain; Emir Ali SIMSEK, secrtaire général du Syndicat des Enseignants (Egitim-Sen) ; Cihan SINCAR, maire de Kiziltepe ; Mahmut SONMEZ , ancien député de Bingöl ; Mehmet TANHAN, maire de Nusaybin; Sezgin TANRIKULU, bâtonnier du barreau de Diyarbakir; Nimet TANRIKULU, président du Centre culturel de Tunceli ; Metin TEKÇE, maire de Hakkari ; Hursit TEKIN, maire de Semdinli ; Deniz TOPKAN. porte-paro- le de la Plateforme pour la démocratie, Batman; Ahmet TULGAR, journaliste; Ferhat TUNÇ"p1usicien; Sehnaz TURAN, avo- cate, pré(\idente de la Fondation des recherches sur la société et le droit (TOHAV) ; Ahmet TUR~. ancien député de Mardin; Sehmus ULEK, avocat, vice-président de l'Association des droits de l'homme MAZLUM-DER; Rojin ULKER, chanteuse; Mehmet UZUN, écrivain; Behlül YAVUZ, ancien secrétaire général de l'Union des commerçants et artisans de Diyarbakir; Feridun YAZAR, ancien maire d'Urfa, ancien président du Parti travailliste du peuple (HEP) ; Canip YILDIRIM, publiciste; M, Salih YILDIZ, maire de Yüksekova ; Sedat YURTDAS, ancien député de Diyarbakir; Mehdi ZANA, ancien maire de Diyarbakir; Leyla ZANA, ancienne députée de Diyarbakir, lauréate du Prix Sakharov du Parlement européen; Veysi ZEYDANLIOGLU, avocat, - EUROPE - : Aso AGACE, directrice du Centre international d'information pour les femmes, Berlin; Salih AKIN, maître de conférence â runiversité de Rouen; Haci AKMAN, professeur â l'Université de Bergen, Norvège; Rohat ALAKOM, écrivain, Suède; Faruk ARAS, essayiste, Suède; Nizamettin ARIÇ, musicien et cinéaste, Berlin; Günay ASLAN, journaliste, Allemagne; Mustafa AYDOGAN, écrivain, Suède; Kazim BABA, homme politique, Allemagne; Hèlîn Evrim BABA, membre du Parlement régional de Berlin; Kurdo BAKSI, journaliste, lauréat du Prix Olof Palme pour la paix, Suède; Riza BARAN, président du Conseil municipal de Fridriechhein-Kreuzberg, Allemagne; Rojen BARNAS, écrivain et poète, Suède; Hamit BOZARSLAN, maître de conférence â l'Ecole des hautes études en sciences sociales, Paris; Sermin BOZARSLAN, présidente de la Fédération des asso- ciations du Kurdistan en Suède ; Serhat BUCAK, juriste, Allemagne ; Yilmaz ÇAMLIBEL, écrivain, Allemagne; Firat CEWERI, écrivain et éditeur, Suède; Ali ÇIFTÇI, éditeur, Suède; Mûrad CIWAN, chercheur, Suède; Faysal DAGLI, journalis- te, Allemagne; Mehmet DEMIR, président de la Fédération des associations kurdes (YEKKOM), Allemagne; Abdullrahman DURRE, ancien mufti de Diyarbakir, Allemagne; ELISRER, écrivain, Suède; Hasan Basri ELMAS, maître de conférences â l'Université Paris VIII, France; Derwesh FERRO, président de l'Institut kurde de Bruxelles; Fondation des Kurdes d'Anatolie, Suède; Fondation pour la culture kurde de Stockholm; Gülistan GURBEY, chercheuse, Allemagne; Metin INCESU, directeur du Centre d'études kurdes (Navend), Allemagne ; Raydar ISIK, journaliste, Allemagne ; Ahmet KAHRAMAN, journaliste, Alle'magne ; Yasar KAYA, ancien président du Parti de la démocratie (DEP), Allemagne;, Ilhan KIZILHAN, professeur â l'Université de Constance. Allemagne; Cahit MERV~, journaliste, Allemagne; Hesené METE, écri. vain, Suède; Kendal NEZAN, président de l'Institut kurde de Paris; Ozz NUJEN, comédien, Suède; Nihal OTURAN, ingé- nieur de recherche, France; Mehmet Ali OTURAN, professeur des Universités, France; Nalin PEKGUL, présidente de la Fédération nationale des femmes social-démocrates de Suède, ancienne, députée au Parlement suédois; Sivan PERWER, musi- cien, lauréat de l'Académie Charles Cros pour musiques du monde, Allemagne; REMZI, artiste peintre, Paris; Serdar ROSHAN, écrivain, Suède; Mehmet SARIN, coordinateur du Dialogue-Kreise, Allemagne; Giyasettin SAYAN, membre du Parlement régio- nal de Berlin; Abubekir SAYDAN, président du Centre International pour les droits de l'homme des Kurdes, Bonn; Nezir SEMMIKANLI, ancien maire-adjoint de Çankaya-Ankara; Nizamettin TOGUÇ. ancien député de Batman. Pays.Bas; Feleknas UCA, membre du Parlement européen, Allemagne; Ali YIGIT, ancien député de Mardin, président de l'Union des fédérations ',démocratiques kurdes en Europe (KONKURD), Pays-Bas; Kotan YILDIZ, chercheuJ;. â l'Université technique de Berlin; $erim 'fU,DIZ, directeur exécutif de Kurdish Human Rights Project, Londres ; Reso ZILAN, linguiste, Suède ; Ahmed ZIREK, {:ö~é¥h, France. INSTITUT KURDE DE PARIS 106. rue La Fayette. 75010 Paris - TéL: 01 48 24 64 64 - Télécopie: 01 48 24 64 66 - [email protected]

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