 MILIEU NATUREL

Commune de Commune de MELISEY Commune de CARTE DES MILIEUX NATURELS N° 430020025 REMARQUABLES

N° 430020367 Commune de SAINT-BARTHELEMY

Commune de SAINT-GERMAIN N° 430002363

N° 430010442

Terrains objet de la demande d'autorisation Commune de d'exploitation de carrière (renouvellement et LA-NEUVELLE- -LÈS-LURE extension)

Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges Commune de APB Ruisseau de la Noue Armand - Arrêté préfectoral du 13 avril 2004

Commune de N° 430020249 Natura 2000 : Directive Habitats (ZSC) : FR4301346 - Plateau des Mille Etangs

Natura 2000 - Proposition sites pSIC/ZPS - Plateau des Mille Etangs

ZNIEFF de type 1 : n° 430002363 :Tourbière de la Grande Pile n° 430020025 : : Etang et Tourbière du Grand Saint-Maurice n° 430020249 : Ancien aérodrome de Lure- Malbouhans n° 430020367 : Ruisseau de la Noue Armand

ZNIEFF de type 2 n° 430010442 : Vallée supérieure de l'Ognon et Commune de de ses affluents Ballon, Vannoise, Raddon LURE Commune de LA CÔTE Limite communale N° 430010442

Echelle : 1/25 000 Commune de 0 500 m 1 km ROYE Extrait des cartes IGN n° 3520 O de Mélisey et n° 3521 O de Lure à l’échelle du 1/25 000

Sablière du Bourset / Saint-Germain (70) ENCEM Nancy Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

1 – CONTEXTE ET METHODOLOGIE

1-1 CONTEXTE DU PROJET

Dans le cadre d'un projet de renouvellement et d'extension de son exploitation de carrière sur le territoire de la commune de Saint Germain, SABLIERE DU BOURSET a confié à ENCEM la réalisation d'une étude écologique.

L’objectif de l’étude est d’évaluer, à partir d’une analyse de l’état initial, la sensibilité écologique des terrains et de leurs abords immédiats. Cette étude doit permettre ensuite d’appréhender l’impact et les incidences du projet sur le milieu naturel et de définir d’éventuelles mesures d’évitement, de réduction ou de compensation de ces impacts.

Pour cette étude, des relevés floristiques et faunistiques ont été réalisés par trois écologues d’ENCEM entre avril et juillet 2012 puis en août 2015, sur l’ensemble des terrains du projet et de leurs abords.

 Annexe : Données complémentaires de l’étude écologique (ENCEM)

Ces relevés permettent d’évaluer la sensibilité écologique et les potentialités d’accueil des terrains étudiés vis-à-vis des espèces à forte valeur patrimoniale.

1-2 DESCRIPTION DE LA ZONE D’ÉTUDE

Le projet se situe au Sud-est de la commune de Saint-Germain, dans une section de plaine environnée de petits boisements, de prairies de fauche et de cultures. Le projet est bordé à l’Est par l’aérodrome de Lure-Malbouhans.

L’emprise du projet comprend plusieurs secteurs :  la carrière en cours d’exploitation ;  les parcelles gérées en culture ou prairie de fauche au Sud et à l’Ouest de la carrière, visées par l’extension du projet.

1-3 CONTEXTE ÉCOLOGIQUE DE LA ZONE D'ÉTUDE

Un inventaire des zonages se trouvant à proximité du site d’étude a été réalisé au préalable. Les données ont été recherchées par l’intermédiaire du serveur cartographique CARMEN du Ministère en charge de l’écologie, ainsi qu’en consultant les données communales et régionales accessibles auprès de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL).

 Illustration : Patrimoine naturel remarquable

1-3-1 INSCRIPTIONS DANS UN INVENTAIRE OFFICIEL NATIONAL (ZNIEFF, ZICO)

Les ZNIEFF et les ZICO sont des inventaires (à l'échelle nationale) qui n'ont pas de valeur réglementaire. Toutefois, elles décrivent des sites remarquables sur le plan écologique (faune, flore, dynamique naturelle, en ce qui concerne les ZNIEFF, oiseaux en ce qui concerne les ZICO) et permettent ainsi une meilleure connaissance des richesses du territoire.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 66 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

ZONE NATURELLE D'INTERET ECOLOGIQUE, FAUNISTIQUE ET FLORISTIQUE (ZNIEFF)

ZNIEFF DE TYPE II

Ce type de ZNIEFF se rapporte à de grands ensembles naturels riches et peu modifiés qui offrent des potentialités biologiques importantes.

Les terrains concernés par la présente étude sont situés au sein de la ZNIEFF de type II n°430010442 intitulée « Vallée supérieure de l’Ognon et ses affluents ». Ce site est caractérisé par la présence de nombreux habitats humides et d’espèces sensibles liées à l’eau.

ZNIEFF DE TYPE I

Ce type de ZNIEFF correspond à des secteurs de superficie, en général, limitée et caractérisés par leur intérêt biologique remarquable.

Les terrains concernés par la présente étude sont situés en dehors de toute ZNIEFF de type I.

Une partie du projet est cependant contigu à la ZNIEFF de type I n° 430020249 intitulée « Ancien aérodrome de Lure-Malbouhans ». Caractérisée par ses milieux ouverts (prairies de fauche et pelouses), elle abrite plusieurs espèces protégées et patrimoniales, telles que le Torcol fourmilier, le Tarier des prés, la Coronelle lisse, l’Hespérie des sanguisorbes, le Damier de la succise ou le Cuivré des marais, ainsi que des espèces floristiques patrimoniales, telles que la Jasione des montagnes, la Teesdalie à tige nue.

D’autres ZNIEFF de type I sont situées dans le secteur :  à 2 km au Nord-ouest, ZNIEFF n°430020367 intitulée « Ruisseau de la Noue Armand » ;  à 3,6 km au Nord-ouest, ZNIEFF n°430002363 intitulée « Tourbière de la Grande Pile » ;  à 3,8 km au Nord-ouest, ZNIEFF n°430020025 intitulée « Etang et tourbière du grand Saint- Maurice » ;  à 4,4 km au Nord-ouest, ZNIEFF n°430020248 intitulée « Etang de Billeux » ;  à 4,5 km au Nord-est, ZNIEFF n°430013659 intitulée « Le Mont de Vannes et le Rhien ».

ZONE IMPORTANTE POUR LA CONSERVATION DES OISEAUX (ZICO)

Les ZICO sont des surfaces qui abritent des effectifs significatifs d'oiseaux, qu'il s'agisse d'espèces de passage en halte migratoire, d'hivernants ou de nicheurs, atteignant les seuils numériques fixés par au moins un des trois types de critères : A : importance mondiale B : importance européenne C : importance au niveau de l'Union Européenne

Les terrains concernés par l’étude sont situés en dehors de toute ZICO.

1-3-2 INSCRIPTIONS DANS UN INVENTAIRE OFFICIEL EUROPÉEN (SITES NATURA 2000)

Les sites Natura 2000 regroupent les Zones Spéciales de Conservation (ZSC), définies dans le cadre de la directive Habitats 92/43/CEE et les Zones de Protection Spéciales (ZPS), définies dans le cadre de la directive Oiseaux 79/409/CEE.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 67 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

ZONES SPECIALES DE CONSERVATION (ZSC)

Les ZSC sont des sites qui ont fait l'objet d'un arrêté ministériel de désignation publié au Journal Officiel de la République Française. Les zones pressenties pour devenir des ZSC sont au stade de proposition de Site d’Intérêt Communautaire (pSIC) ou de Site d’Intérêt Communautaire (SIC).

Les terrains concernés par la présente étude sont situés en dehors de toute ZSC.

Le site le plus est proche est situé à 1,8 km à l’Ouest du projet. Il s’agit de la ZSC FR4301346 intitulée « Plateau des mille étangs », dont une modification de périmètre est proposée (pSIC).

ZONES DE PROTECTION SPECIALE (ZPS)

Les ZPS sont des sites qui ont fait l'objet d'un arrêté ministériel de désignation publié au Journal Officiel de la République Française.

Les terrains concernés par la présente étude sont situés en dehors de toute ZPS.

Un projet de ZPS est situé à 1,8 km à l’Ouest du projet. Il s’agit du site FR4312028 intitulé « Plateau des mille étangs ».

1-3-3 STATUTS DE PROTECTION

Les terrains de la zone d’étude ne sont concernés par aucun statut de protection (Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope, Réserve Naturelle, Forêt de protection...).

Un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope a cependant été mis en place à 2 km au Nord-ouest, nommé « Ruisseau de la Noue Armand » et superposé à la ZNIEFF de type I du même nom.

1-3-4 PARC NATUREL RÉGIONAL

Les Parcs Naturels Régionaux (PNR) sont créés pour protéger et mettre en valeur de grands espaces ruraux habités.

En approuvant la charte d’un PNR, les collectivités s’engagent à mettre en œuvre les dispositions spécifiques qui y figurent (cf. § 4-7 de la partie 3 de l’étude d’impact). Le parc est systématiquement consulté pour avis lorsqu’un équipement ou un aménagement sur son territoire nécessite une étude d’impact.

Les terrains concernés par la présente étude sont situés au sein du PNR des Ballons des Vosges. La Charte du Parc précise que tout projet de carrière fera l’objet d’une consultation par le Syndicat mixte du Parc, afin de s’assurer que les projets soient limités dans le temps et l’espace, et que les mesures soient prises pour en réduire les impacts sur l’environnement.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 68 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

2 – DESCRIPTION DE LA BIOCENOSE

2-1 ZONE D’ÉTUDE ET METHODOLOGIE

2-1-1 AIRE D’ÉTUDE

La zone d’étude réunit les terrains concernés par le projet ainsi qu’une bande comprise entre 50 et 270 m de large autour des terrains susvisés. Cette bande comprend les formations végétales et territoires animaux situés tout autour du site et présentant potentiellement une interaction indirecte avec les activités de l’exploitation (poussières, bruit…).

Dans l’étude, les habitats de reproduction des espèces, ainsi que leurs territoires d’hivernage et d’alimentation, sont pris en compte pour évaluer les effets du projet. Sont ainsi pris en compte les parcelles de formations homogènes contigües au projet de carrière. Seule la périphérie de la limite Sud- est du projet d’extension n’a pu faire l’objet de relevés en raison de sa proximité avec l’aérodrome, dont l’accès est interdit.

2-1-2 NOMINATION ET QUALIFICATION DES AUTEURS DE L’ÉTUDE

Quatre personnes du bureau d’études ENCEM sont intervenues dans la réalisation de cette étude :

Nom de la personne Domaine de compétences Fonction Pascal MAUREL Chargé d’étude et ornithologue Chef de projet Inventaires faunistiques, cartographie, Caroline DUFLOT Ecologue fauniste rédaction Romain LECOMTE Ecologue botaniste Inventaires floristiques Inventaires floristiques Roxane TOURNY Ecologue botaniste complémentaires, cartographie, rédaction

2-1-3 PÉRIODES D’OBSERVATION ET MÉTÉOROLOGIE

Pour cette étude, des relevés floristiques et faunistiques ont été réalisés par des écologues d’ENCEM entre les mois d’avril et juillet 2012 puis un complément en août 2015. Les relevés ont été effectués à des périodes favorables à l’observation des différents taxons. La méthodologie est présentée dans l’annexe n°1.

Les groupes étudiés, les périodes de passage sur le site et les conditions météorologiques associées aux inventaires faunistiques sont indiqués dans le tableau suivant :

 Tableau : Dates et conditions météorologiques des prospections faunistiques réalisées

Couverture Dates Taxons étudiés Température Vent nuageuse Amphibiens, 12/04/2012 soir 70% 4°C Nul oiseaux nocturnes 13/04/2012 matin Oiseaux diurnes 0% 4 à 10°C Nul 30/05/2012 après-midi Insectes, reptiles 30% 25°C Faible Amphibiens, 30/05/2012 soir 30% 17°C Nul oiseaux nocturnes Oiseaux diurnes, 31/05/2012 matin Voilé 15 à 24°C Faible reptiles 17/07/2012 après-midi Insectes, reptiles 50% 22°C Faible 17/07/2012 soir Chiroptères 0% 17°C Nul

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 69

PHOTOGRAPHIES DES PRINCIPALES FORMATIONS VEGETALES

Culture Jachère agricole Prairies de fauche

Pâture mésophile Voirie et ses bermes Carrière et merlons plus ou moins végétalisés PHOTOGRAPHIES DES PRINCIPALES FORMATIONS VEGETALES

Zone de remblaiement Plan d’eau et sa mégaphorbiaie Cariçaie

Phragmitaie Boisement de Robiniers Haie PHOTOGRAPHIES DES PRINCIPALES FORMATIONS VEGETALES

Verger Fourrés à Genêts Fourrés à Pruneliers Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

Couverture Dates Taxons étudiés Température Vent nuageuse 18/07/2012 après-midi Insectes, reptiles 20% 20-26°C Faible 18/07/2012 soir Chiroptères 0% 19°C Nul 07/08/2015 journée Tous taxons 0% 27-35°C Nul

Pour la flore, les conditions météorologiques ne constituent pas un facteur influençant les observations.

 Tableau : Périodes favorables et optimales pour l'inventaire des différents taxons

Taxons Jan. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Flore X X X Oiseaux nicheurs X X X Chiroptères X Autres mammifères X X X X Amphibiens X X Reptiles X X X Insectes X X X

Période favorable Période optimale X Période de prospection réalisée (précision par quinzaine de jours)

2-2 FLORE ET VÉGÉTATION

Dans la description qui suit :  chaque groupement végétal est référencé à la nomenclature CORINE biotopes5 et au code Natura 2000 pour les habitats concernés par la directive Habitats. Lorsqu’un groupement végétal couvre plusieurs codes CORINE biotopes, les différents codes ont été indiqués. Ils sont alors séparés par « x » qui signifie « associé à » ;  les espèces citées correspondent aux espèces caractéristiques d’une unité phytosociologique (syntaxon). Elles sont citées par ordre décroissant de leur coefficient d’abondance / dominance (en limitant les espèces inférieur à 5% de taux de recouvrement) ;  les espèces remarquables sont celles présentant un intérêt patrimonial (bénéficiant d’une protection légale internationale, nationale, régionale, étant rare à exceptionnelle au niveau de la rareté régionale, étant déterminante ZNIEFF ou encore étant inscrite sur les listes rouges. Cf. chapitre 3.1).

La liste de tous les végétaux supérieurs rencontrés est présentée en annexe n°3. La description de la végétation sera développée à partir des principaux types de milieux répertoriés sur les terrains étudiés.

 Illustration : Carte des formations végétales  Illustration : Photographies des principales formations végétales

Sur cette carte, les formations végétales nommées « propriétés privées » correspondent à des secteurs non prospectés. Il s’agit de terrains privés sur lesquels l’accès n’a pas été possible pour différentes raisons (grille, refus des propriétaires, chien de garde, etc.).

5 CORINE biotopes (CB) : Typologie des habitats naturels et semi-naturels voire artificiels présents sur le sol européen reposant sur la description de la végétation et les résultats des études phytosociologiques. ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 70 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

2-2-1 LES MILIEUX OUVERTS

2-2-1-1 LES CULTURES

Une grande partie des parcelles comprises dans l’emprise de l’extension (environ les trois quarts de la surface concernée) correspond à des parcelles cultivées. Il s’agit ici de cultures céréalières intensives (blé, seigle, orge).

Les espèces observées en adventices des cultures :  relèvent à la fois des groupements messicoles liés aux cultures céréalières traditionnelles (Ordre6 des Centaureetalia cyani) et des groupements des cultures sarclées (Ordre des Chenopodietalia albi) : Galéopsis tétrahit (Galeopsis tetrahit), Matricaire camomille (Matricaria recutita), Oxalis droit (Oxalis fontana), Pensée des champs (Viola arvensis), Centaurée bleuet (Centaurea cyanus), Liseron des champs (Convolvulus arvensis) ou encore Dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) ;  et sont accompagnées d’espèces plus ubiquistes : Chénopode blanc (Chenopodium album), Caille-lait-blanc (Gallium mollugo subsp. erectum), Petite oseille (Rumex acetosella) ou encore Véronique agreste (Veronica agrestis).

Au sein de ces zones cultivées peuvent s’observer quelques ligneux isolés ; il s’agit en l’occurrence de Tilleul à petites feuilles (Tilia cordata).

Cette formation correspond à l’habitat « Grandes cultures », Code Corine Biotope 82.11.

Espèce(s) - remarquable(s)

2-2-1-2 LES JACHERES AGRICOLES

Sur les deux jachères agricoles recensées sur l’aire d’étude, une seule est présente dans l’emprise en renouvellement. Il s’agit d’une ancienne parcelle cultivée dont une partie était en cours d’exploitation lors de la prospection de terrain de 2015. Ces formations sont dominées par le Trèfle intermédiaire (Trifolium medium) et s’accompagnent :  à la fois d’espèces des prairies de fauche (Alliance des Arrhenatherion elatioris) : Pâturin commun (Poa trivialis), Bugle rampant (Ajuga reptans), Dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), Fromental élevé (Arrhenatherium elatius), Flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), Brome mou (Bromus hordeaceus), Capselle bourse-à-Pasteur (Capsella bursa- pastoris), Houlque laineuse (Holcus lanatus) ;  et à la fois d’espèces des friches thermophiles (Alliance des Dauco carotae – Melilotion albi) : Lampsane commune (Lapsana communis supbsp. communis), Spargoute des champs (Spergula arvensis), Mouron des oiseaux (Stellaria media), Liseron des champs (Convolvulus arvensis), Géranium découpé (Geranium dissectum), Ravenelle (Raphanus raphanistrum), Pissenlit (Taraxacum sect. Ruderalia), Carotte sauvage (Daucus carota subsp. carota) et Molène noire (Verbascum nigrum).

Cette formation correspond à l’habitat « Terrains en friche », CB : 87.1.

Espèce(s) - remarquable(s)

6 Ordre : les groupements végétaux sont décrits par les phytosociologues à des niveaux de précisions variables qui sont, du plus général au plus précis : la classe (-etea), l’ordre (-etalia), l’alliance (-ion) et l’association (-etum). ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 71 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

2-2-1-3 LES PRAIRIES DE FAUCHE

De nombreuses parcelles sont recensées sur l’aire d’étude comme étant des prairies de fauche. Une partie est présente dans l’emprise de l’extension et représente environ un quart de la surface de celle-ci. Ces prairies sont largement dominées par l’espèce Fromental élevé (Arrhenatherum elatius). On retrouve ici le cortège floristique représentatif des espèces des prairies mésophiles (Alliance des Arrhenatherion elatioris) :  Caille-lait blanc (Galium mollugo subsp. erectum), Origan commun (Origanum vulgare), Petit rhinanthe (Rhinanthus minor subsp. minor), Trèfle rampant (Trifolium repens), Centaurée jacée (Centaurea jacea subsp. jacea), Houlque laineuse (Holcus lanatus), Knautie des champs (Knautia arvensis), Grande marguerite (Leucanthemum vulgare), Lotier corniculé (Lotus corniculatus subsp. corniculatus), Luzule champêtre (Luzula campestris), Plantain lancéolé (Plantago lanceolata), Polygale commun (Polygala vulgaris subsp. vulgaris), Renoncule bulbeuse (Ranunculus bulsosus), Petite oseille (Rumex acetosella), Serpolet faux-pouillot (Thymus pulegioides), Trèfle des prés (Trifolium pratense) ;  accompagnées par : Achillée millefeuille (Achillea millefolium), Agrostides commun et stolonifère (Agrostis capillaris, A. stolonifera), Flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), Gaillet croisette (Cruciata laevipes), Dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), Carotte sauvage (Daucus carota), Gaillet jaune (Galium verum), Epervière piloselle (Hieracium pilosella), Luzule printanière (Luzula pilosa), Boucage saxifrage (Pimpinella saxifraga), Renoncule âcre (Ranunculus acris), Oseille des prés (Rumex acetosa), Stellaire graminée (Stellaria graminea), Pissenlits (Taraxacum sect. Ruderalia) ou encore Véronique à feuille de lierre (Veronica hederifolia).

La formation détaillée ici correspond aux habitats « Prairies des plaines médio-européennes à fourrage », CB 38.22. Il s’agit d’un habitat d’intérêt communautaire « Prairies maigres de fauche de basse altitude », code Natura 2000 : 6510.

Parmi ces prairies de fauche, remarquons la présence d’une prairie artificielle semée depuis quelques années sur le site. Son cortège floristique est beaucoup moins développé qu’une prairie naturelle. De ce fait, une distinction sera effectuée au moment du calcul de la sensibilité flore et habitats.

Cette formation végétale correspond à l’habitat « Prairies sèches améliorées », CB 81.1.

Espèce(s) Scléranthe vivace (Scleranthus perennis) – au sein d’une prairie au Nord du site remarquable(s)

2-2-1-4 LES PATURES

Notons la présence de parcelles pâturées en dehors des emprises de renouvellement et d’extension mais recensées dans l’aire d’étude, à la limite Nord. Les espèces recensées dans ces formations végétales sont typiques du cortège floristique des prairies pacagées (Alliance des Cynosurion cristati) avec :  comme espèces dominantes : l’Achillée millefeuille (Achillea millefolium), l’Agrostide stolonifère (Agrostis solonifera) et le Serpolet faux-pouillot (Thymus pulegioides) ;  et comme espèces accompagnatrices : le Dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), la Porcelle enracinée (Hypochaeris radicata), la Grande marguerite (Leucanthemum vulgare), le Lotier corniculé (Lotus corniculatus subsp. corniculatus), la Renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus), la Petite oseille (Rumex acetosella) et le Trèfle rampant (Trifolium repens).

Cette formation correspond à l’habitat « Pâtures mésophiles », CB : 38.1.

Espèce(s) - remarquable(s)

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 72 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

2-2-1-5 LES VOIRIES ET LEURS BERMES

Un chemin carrossable longe l’emprise en renouvellement et traverse l’emprise d’extension selon un axe Nord-sud. Ce chemin se prolonge ensuite vers l’Ouest, le long du boisement au Nord et entre des prairies et parcelles cultivées au Sud. Les espèces rencontrées dans ces linéaires et au sein des bermes de chemin sont :  des espèces des prairies mésohygrophiles perturbées (Sous-alliance des Achilleo millefolii – Cynosurenion cristati) : Achillée millefeuille (Achillea millefolium), Dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), Gaillet gratteron (Galium aparine), Trèfle des prés (Trifolium pratense) ;  des espèces des prairies mésophiles (Alliance des Arrhenatherion elatioris) : Fromental élevé (Arrhenatherum elatius), Petit rhinanthe (Rhinanthus minor subsp. minor), Pâturin des prés (Poa pratensis), Véronique agreste (Veronica agrestis) ;  des espèces des friches rudérales pluriannuelles mésophiles (Sous-alliance des Dauco carotae – Melilotion albi) : Caille-lait-blanc (Galium mollugo subsp. erectum), Ronce frutescente (Rubus subsect. Rubus), Petite oseille (Rumex acetosella), Ortie dioïque (Urtica dioica), Carotte sauvage (Daucus carota), Lampsane commune (Lapsana communis subsp. communis), Pissenlit (Taraxacum sect. Ruderalia) ;  des espèces des lieux piétinés secs (Sous-alliance des Polygono arenastri – Coronopodion squamati) : Scléranthe vivace (Scleranthus perennis), Matricaire camomille (Matricaria recutita), Plantain à larges feuilles (Plantago major subsp. major), Spergulaire rouge (Spergularia rubra).

Notons la présence de quatre espèces invasives, témoins du caractère anthropisé du secteur : Erigéron du Canada (Conyza canadensis), Erigéron annuel (Erigeron annuus subsp. septentrionalis), Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia) et Spirée à feuilles de Saule (Spiraea salicifolia).

Cette formation correspond à l’habitat « Communautés rudérales », CB 87.2.

Espèce(s) Scléranthe vivace (Scleranthus perennis) remarquable(s)

2-2-1-6 LA CARRIERE

Nous désignons sous ce terme l’ensemble des terrains en chantier dans la zone d’étude, à savoir la totalité des terrains décapés et des zones en cours d’exploitation. Notons par ailleurs qu’aujourd’hui une grande partie des terrains exploités ont été réaménagés en prairie (récemment aménagée et constatée lors des prospections de terrain de 2015).

En raison de l’hétérogénéité du substrat (topographie, granulométrie, proportion de matières organiques, hygrométrie,…), la végétation est clairsemée mais très diversifiée. A noter également que plus l’activité et le passage des engins et véhicules sont importants, moins les espèces végétales sont présentes. Ainsi, les zones les plus végétalisées correspondent aux bordures des pistes et aux parties récemment abandonnées tandis que les zones en cours d’exploitation sont quasiment dépourvues de végétation.

L’espèce la plus abondante dans cette formation végétale est l’Ortie dioïque (Urtica dioica). Les autres espèces recensées sont en majorité des plantes annuelles ou bisannuelles, typiques des sols souvent remués, en général incultes (Ordre des Polygono arenastri-Poetalia annuae) :  Vulpin des prés (Alopecurus pratensis), Flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), Laîche des lièvres (Carex ovalis), Gaillet gratteron (Galium aparine), Aspérule odorante (Galium odoratum), Houlque laineuse (Holcus lanatus), Renoncule âcre (Ranunculus acris), Petite oseille (Rumex acetosella), Patience à feuilles obtuses (Rumex obtusifolius).

Notons la présence de nombreuses espèces arbustives : Troène commun (Ligustrum vulgare), Prunellier (Prunus spinosa), Robinier pseudo-acacia (Robinia pseudoacacia), Sureau noir (Sambucus nigra).

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 73 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

Ce milieu correspond aux habitats « Sites industriels actifs », CB 86.3 x « Communautés rudérales », CB 87.2.

Espèce(s) - remarquable(s)

2-2-1-7 LES MERLONS DE CARRIERE

En plus de ces habitats présents sur la zone de carrière, on recense également ceux liés aux merlons le long de la carrière. Le cortège floristique qui caractérise ces merlons, plus ou moins végétalisés, est dominé par : Genêt à balais (Cytisus scoparius), Petite oseille (Rumex acetosella), Ortie dioïque (Urtica dioica) et Ronces (Rubus sect. Rubus). On constate alors le caractère perturbé et rudéralisé de ce milieu. Le cortège est complété par :  des espèces pionnières entrophes des sols piétinés (Ordre des Polygono arenastri – Poetalia annuae) : Tussilage (Tussilago farfara), Matricaire commune (Matricaria recutita), Pâturin annuel (Poa annua), Spergulaire rouge (Spergularia rubra) ;  des espèces de friches rudérales pluriannuelles mésophiles (Alliance des Dauco carotae – Melilotion albi) : Achillée millefeuille (Achillea millefolium), Liseron des haies (Calystegia sepium), Centaurée jacée (Centaurea jacea subsp. jacea), Linaire commune (Linaria vulgaris), Erigéron annuel (Erigeron annuus subsp. septentrionalis), Porcelle enracinée (Hypochaeris radicata), Oxalis droit (Oxalis fontana), Ravenelle (Raphanus raphanistrum), Spargoute des champs (Spergula arvensis), Robinier faux acacia (Robinia pseudoacacia), Sureau noir (Sambucus nigra), Mouron des oiseaux (Stellaria media), Molène bouillon- blanc (Verbascum thapsus) ;  des espèces des prairies mésophiles (Alliance des Arrhenatherion elatioris) : Centaurée bleuet (Centaurea cyanus), Céraiste commune (Cerastium fontanum subsp. vulgare), Crépide capillaire (Crepis capillaris), Galéopsis tétrahit (Galeopsis tetrahit), Caille-lait-blanc (Galium mollugo subsp. erectum), Houlque laineuse (Holcus lanatus), Grande marguerite (Leucanthemum vulgare), Stellaire holostée (Stellaria holostea), Trèfle rampant (Trifolium repens), Pensée des champs (Viola arvensis) ;  des espèces nitrophiles des sols peu épais (Alliance des Sisymbrion officinalis) : Sisymbre officinal (Sisymbrium officinale), Armoise commune (Artemisia communis), Gaillet gratteron (Galium aparine).

Ce milieu correspond aux habitats « Communautés rudérales », CB 87.2 x « Sites industriels en activité », CB 86.3.

Espèce(s) - remarquable(s)

2-2-1-8 LE SITE DE REMBLAIEMENT

Notons la présence d’un site de remblaiement à l’Est de l’aire d’étude, en dehors des emprises de renouvellement et d’extension. On retrouve ici un mélange d’espèces caractéristiques de formations d’espaces perturbés telles que : Roncier x Urticaie x Broussailles à Armoise.

Les espèces dominantes de cette zone sont les suivantes : Ronces (Rubus subsect. Rubus), Ortie dioïque (Urtica dioica), Armoise commune (Artemisia communis) ou encore Erigéron annuel (Erigeron annuus subsp. septentrionalis). Les espèces qui accompagnent sont :  des espèces typiques des communautés des friches rudérales pluriannuelles mésophiles (Alliance des Dauco carotae – Melilotion albi) : Carotte sauvage (Daucus carota), Caille- lait-blanc (Galium mollugo subsp. erectum), Linaire commune (Linaria vulgaris), Mélilot blanc (Melilotus albus), Onagre bisannuelle (Oenothera biennis), Séneçon vulgaire (Senecio vulgaris), Molène bouillon-blanc (Verbascum thapsus) ou encore Verveine officinale (Verbena officinalis) ;

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 74 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

 des espèces des végétations annuelles subnitrophiles des stations hyperpiétinées (Ordre des Polygono – Poetea annuae) : Bourse-à-Pasteur (Capsella bursa-pastoris), Matricaire discoïde (Matricaria discoidea), Plantain à larges feuilles (Plantago major subsp. major), Pâturin annuel (Poa annua), Renouée des oiseaux (Polygonum aviculare), Spergulaire rouge (Spergularia rubra) ;  des espèces des friches vivaces à hautes herbes bisannuelles sur sol eutrophe (Classe des Artemisetea vulgaris) : Petite ciguë (Aethusa cynapium subsp. cynapium), Alliaire officinale (Alliaria petiolata), Chélidoine (Chelidonium majus), Cirse des champs (Cirsium arvense), Laitue scariole (Lactuca serriola), Lamier blanc (Lamium album) ;  des espèces des prairies mésophiles (Alliance des Arrhenatherion elatioris) : Achillée millefeuille (Achillea millefolium), Buglosse des champs (Anchusa arvensis), Fromental élevé (Arrhenatherum elatius), Centaurée bleuet (Centaurea cyanus), Céraiste des champs (Cerastium arvense), Dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), Bec de cigogne commun (Erodium cicutarium), Fumeterre officinale (Fumaria officinalis), Myosotis des champs (Myosotis arvensis), Trèfles commun, des champs, intermédiaire et des prés (Trifolium arvense, T. campestre, T. medium, T. pratense).

Notons la présence de nombreuses espèces arbustives, annonciatrices de la fermeture progressive du milieu :  Rosier des chiens (Rosa canina), Saule marsault (Salix caprea), Sureau noir (Sambucus nigra) ou encore Spirée à feuilles de Saule (Spiraea salicifolia).

Cette formation correspond aux habitats « Terrains en friche », CB 87.1 x « Communautés rudérales », CB 87.2.

Espèce(s) Corrigiole des grèves (Corrigiola littoralis) remarquable(s)

2-2-1-9 ZONE RUDERALE

On retrouve ici des espèces annuelles commensales des cultures (Classe du Stellarietea mediae et Alliance du Scleranthion annui) : Matricaire camomille (Matricaria recutita), Renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus), Petit rhinanthe (Rhinanthus minor), Petite oseille (Rumex acetosella), Scléranthe annuelle (Scleranthus annuus), Spergulaire rouge (Spergularia rubra), Mouron des oiseaux (Stellaria media) ou encore Véronique agreste (Veronica agrestis).

Cette formation correspond aux habitats « Terrains en friche », CB 87.1 x « Communautés rudérales », CB 87.2.

Espèce(s) Scléranthe vivace (Scleranthus perennis) remarquable(s)

2-2-2 LES MILIEUX HUMIDES ET AQUATIQUES

Aucun cours d’eau n’a été recensé sur l’aire d’étude, cependant on dénombre au moins trois plans d’eau situés sur la frange Est du terrain expertisé. On distingue ci-dessous les milieux purement aquatiques des milieux dits humides, intrinsèquement liés aux précédents.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 75 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

2-2-2-1 LES PLANS D’EAU

Trois plans d’eau sont présents sur l’aire d’étude mais en dehors des emprises en renouvellement et d’extension. Ces plans d’eau sont recouverts de Petite lentille d’eau (Lemna minor) et d’une autre espèce aquatique : le Potamot à feuilles flottantes (Potamogeton nodosus). Elles accueillent également :  des espèces de roselières atterries en partie (Alliance du Phalaridion arundinaceae) : Céraiste aquatique (Myosoton aquaticum), Lycope d’Europe (Lycopus europaeus), Lysimaque nummulaire (Lysimachia nummularia), Lysimaque commune (Lysimachia vulgaris), Salicaire commune (Lythrum salicaria), Baldingère faux-roseau (Phalaris arundinacea), Roseau commun (Phragmites australis) ;  des espèces des franges des bords boisés ombragés sur sols frais et eutrophes (Ordre du Glechometalia hederaceae ou Alliance des Aegopodion podagrariae) : Herbe aux goutteux (Aegopodium podagraria), Alliaire officinale (Alliaria petiolata), Eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum), Gaillet gratteron (Galium aparine), Herbe-à-Robert (Geranium robertianum), Benoîte commune (Geum urbanum), Gléchome faux-lierre (Glechoma hederacea), Lampsane commune (Lapsana communis), Ortie dioïque (Urtica dioica).

Cette formation correspond aux habitats « Eaux douces », CB 22.1 x « Couverture de Lemnacées », CB 22.411 x « Phalaridaie », CB 53.16 x « Franges des bords boisés ombragés », CB 37.72. On retrouve ici deux habitats d’intérêt communautaire : « Plan d’eau eutrophe avec végétation enracinée avec ou sans feuilles flottantes », Code N2000 : 3150 et « Mégaphorbiaies hydrophiles d’ourlets planitiaires et des étages montagnards à alpins », Code N2000 : 6430.

Espèce(s) - remarquable(s)

2-2-2-2 LA CARIÇAIE

Le premier milieu humide recensé sur l’aire d’étude est une cariçaie, située au niveau du plan d’eau le plus septentrional décrit précédemment. Elle est caractérisée par la présence d’au moins 3 espèces de Laîches, espèces dominantes de ce type de milieu (Sous-ordre du Carici vulpinae – Eleocharitenalia palustris) :  la Laîche cuivrée (Carex cuprina), la Laîche vésiculeuse (Carex vesicaria) et la Laîche des renards (Carex vulpina).

Les espèces compagnes sont : Bident (Bidens sp.), Scirpe des marais (Eleocharis palustris), Gaillet des marais (Galium palustre), Lycope d’Europe (Lycopus europaeus), Lysimaques nummulaire et commune (Lysimachia nummularia et L. vulgaris), Menthe des champs (Mentha arvensis) ou encore Morelle douce- amère (Solanum dulcamara).

Cette formation correspond à l’habitat « Cariçaie à Carex vulpina », CB 53.219.

Espèce(s) - remarquable(s)

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 76 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

2-2-2-3 LA PHRAGMITAIE

Le deuxième milieu humide de l’aire d’étude est une phragmitaie ou roselière, située le long du merlon de carrière le plus méridional. Elle est dominée par le Roseau commun (Phragmites australis) qu’accompagnent :  des espèces de mégaphorbiaies planitiaires-collinéennes eutrophiles à mésotrophiles (Ordre du Lythro salicariae – Filipenduletalia ulmariae et Alliance du Calystegion sepium) : Salicaire commune (Lythrum salicaria), Liseron des haies (Calystegia sepium), Eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum) ;  et des espèces plus ubiquistes, caractéristiques des prairies pacagées (Alliance des Cynosurion cristati) : Aigremoine eupatoire (Agrimonia eupatoria), Millepertuis perforé (Hypericum perforatum), Lotier corniculé (Lotus corniculatus) ou encore Ortie dioïque (Urtica dioica).

Cette formation correspond à l’habitat « Phragmitaie », CB 53.11.

Espèce(s) - remarquable(s)

2-2-3 LES MILIEUX ARBORES ET ARBUSTIFS

De nombreuses parcelles arborées ou arbustives ont été recensées sur l’aire d’étude, pour la plupart, en dehors des emprises du projet. On distinguera ici les milieux arborés de ceux arbustifs.

2-2-3-1 LA CHENAIE-CHARMAIE

Une Chênaie-Charmaie est située à l’Est de l’aire d’étude, autour des plans d’eau et du site de remblaiement. Cette formation se compose de la façon suivante :  en strate arborée, on retrouve les essences caractéristiques des forêts médio-européennes dominées par le Chêne pédonculé (Quercus robur) sur des sols eutrophes ou mésotrophes (Alliance du Carpinion betuli) avec : Charme (Carpinus betulus), Bouleau verruqueux (Betula pendula), Hêtre commun (Fagus sylvatica), Frêne commun (Fraxinus excelsior), Peupliers blanc et tremble (Populus alba et P. tremula), Merisier (Prunus avium) ;  en strate arbustive, on recense des espèces des fruticées mésophiles (Ordre du Prunetalia spinosae) : Noisetier (Corylus avellana), Fusain d’Europe (Evonymus europaeus), Prunellier (Prunus spinosa), Sureau noir (Sambucus nigra) ;  en strate herbacée, on rencontre des espèces caractéristiques du sous-bois de Chênaie- Charmaie avec : Fougère mâle (Dryopteris filix-mas), Berce des prés (Heracleum sphondylium), Renoncule tête d’or (Ranunculus auricomus), Epiaire des bois (Stachys sylvatica), Véronique petit-chêne (Veronica chamaedrys) ou encore Vesce des haies (Vicia sepium).

Ces formations végétales correspondent aux habitats :  « Chênaies-Charmaies », CB 41.2. Il s’agit d’un habitat d’intérêt communautaire : Chênaies-Charmaies médio-européennes du Carpinion betuli, Code N2000 : 9160.  « Fourrés médio-européens sur sol fertile », CB 31.81.

Espèce(s) - remarquable(s)

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 77 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

2-2-3-2 LES BOISEMENTS DE ROBINIERS

Un boisement de Robiniers, situé à l’Ouest de la carrière et le long du chemin d’accès à la carrière, possède un cortège floristique moins développé avec :  une strate arborée dominée par le Robinier pseudo-acacia (Robinia pseudoacacia), accompagnée de Frêne commun (Fraxinus excelsior), Erable sycomore (Acer pseudoplatanus), Chêne pédonculé (Quercus robur) et Tilleul à petites feuilles (Tilia cordata) ;  une strate arbustive dominée par des espèces des fruticées mésophiles (Ordre du Prunetalia spinosae) : Genêt à balais (Cytisus scoparius), Sureau noir (Sambucus nigra), Troène commun (Ligustrum vulgare), Aubépine à un style (Crataegus monogyna), Prunellier (Prunus spinosa) et Ronces (Rubus subsect. Rubus) ;  une strate herbacée dominée par le Galéopsis tétrahit (Galeopsis tetrahit), le Liseron des haies (Calystegia sepium), la Molinie bleue (Molinia caerulea) et la Stellaire holostée (Stellaria holostea).

Notons qu’une parcelle est concernée par ce type de boisement de Robiniers (Robinia pseudoacacia) en mélange avec une plantation de Frênes (Fraxinus excelsior). Elle sera donc étudiée dans le chapitre des plantations arborées.

Ces formations végétales correspondent aux habitats :  « Plantations et formations spontanées de Robinia pseudoacacia », CB 83.324.  « Fourrés médio-européens sur sol fertile », CB 31.81.

Espèce(s) - remarquable(s)

2-2-3-3 LES PLANTATIONS ARBOREES

On ne recense que deux plantations de Frênes, de tailles réduites, présentes dans la zone d’étude en dehors des emprises du projet : une en mélange avec un boisement de Robiniers et l’autre présentant un faciès prairial en sous-bois. Elles sont situées sur la frange Ouest de la zone étudiée.

La strate arborée est dominée par le Frêne commun (Fraxinus excelsior) et s’accompagne de Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia), de Bouleaux (Betula alba et B. pendula), de Charme (Carpinus betulus), d’Epicéa (Picea abies) et de Chêne rouge (Quercus rubra).

La strate arbustive se compose principalement d’espèces caractéristiques des fruticées mésophiles (Ordre des Prunetalia spinosae) : Fusain d’Europe (Evonymus europaeus), Prunier Sainte-Lucie (Prunus mahaleb), Prunellier (Prunus spinosa) et Ronces (Rubus subsect. Rubus).

On retrouve en strate herbacée des espèces des prairies mésophiles (Alliance des Arrhenatherion elatioris) décrites précédemment : Fromental élevé (Arrhenatherum elatius), Caille-lait blanc (Galium mollugo subsp. erectum), Houlque laineuse (Holcus lanatus), Pensée des champs (Viola arvensis) accompagnées d’espèces plus ubiquistes : Achillée millefeuille (Achillea millefolium), Erigéron annuel (Erigeron annuus), Séneçon jacobée (Senecio jacobea) ou encore Compagnon blanc (Silene latifolia subsp. alba).

Ces formations correspondent à l’habitat « Autres plantations d’arbres feuillus », CB 83.325.

Espèce(s) - remarquable(s)

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 78 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

2-2-3-4 LES HAIES

Plusieurs haies sont présentes sur l’aire d’étude, essentiellement en bordure de parcelles prairiales. Elles forment des linéaires de tailles moyennes. Deux d’entre elles sont concernées par l’emprise du projet d’extension et se situent dans la parcelle cultivée à l’Ouest de la carrière actuelle.

Les espèces qui caractérisent cette formation végétale sont caractéristiques :  des fruticées mésophiles (Ordre des Prunetalia spinosae) avec : Fusain d’Europe (Evonymus europaeus), Prunellier (Prunus spinosa), Ronces (Rubus sp.) puis, dans une moindre mesure, Noisetier (Corylus avellana), Aubépine à un style (Crataegus monogyna), Viorne obier (Viburnum opulus), Grande ortie (Urtica dioica), Troène commun (Ligustrum vulgare) ;  des prairies mésophiles (Alliance des Arrhenatherion elatioris) avec : Fromental élevé (Arrhenatherum elatius), Agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera), Carotte sauvage (Daucus carota), Gaillets gratteron et jaune (Galium aparine et G. verum), Linaire commune (Linaria communis), Matricaire camomille (Matricaria recutita)…

On recense également quelques arbres :  Frêne commun (Fraxinus excelsior), Chêne pédonculé (Quercus robur), Merisier (Prunus avium), Erable champêtre (Acer campestre), Charme (Carpinus betulus)… ;  et deux espèces non indigènes, sûrement échappées des jardins : Cotonéaster (Cotoneaster sp.) et Forsythia (Forsythia sp.).

Cette formation correspond aux habitats « Alignements d’arbres », CB 84.1 x « Bordures de haies », CB 84.2.

Espèce(s) - remarquable(s)

2-2-3-5 LES VERGERS

Il existe deux parcelles occupées par des vergers. Cependant, l’un d’eux semble abandonné et, de ce fait, présente plus un faciès de bosquet que de verger.

Ce dernier est dominé par le Pommier sauvage (Malus sylvestris) qui est accompagné en strates arborée et arbustive de Chêne pédonculé (Quercus robur), de Prunellier (Prunus spinosa), de Ronces (Rubus sp.) et d’espèces herbacées plutôt caractéristiques des prairies mésophiles (Alliance des Arrhenatherion elatioris) : Fromental élevé (Arrhenatherum elatius), Brize intermédiaire (Briza media), Aspérule odorante (Galium odoratum), Renoncule âcre (Ranunculus acris) ou encore Oseille des prés (Rumex acetosa).

Cette formation correspond aux habitats « Vergers », CB 83.15 x « Petits bois, bosquet », CB 84.3.

Espèce(s) - remarquable(s)

Le second verger est dominé par le Pommier sauvage (Malus sylvestris) et le Merisier (Prunus avium). D’autres espèces ligneuses sont également présentes : Frêne commun (Fraxinus excelsior), Bouleau verruqueux (Betula pendula), Fusain d’Europe (Evonymus europaeus) et Charme (Carpinus betulus).

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 79 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

Notons la prédominance de la strate herbacée par la Grande ortie (Urtica dioica), indicatrice d’une zone riche en azote, phosphore et potassium voire un excès de matières organiques. Le reste de la strate herbacée se compose comme suit :  d’autres espèces nitrophiles (Ordre des Galio aparines – Urticetea dioicae) viennent accompagner la Grande ortie : Géranium herbe-à-Robert (Geranium robertianum), Benoîte commune (Geum urbanum) et Gaillet gratteron (Galium aparine) ;  des espèces typiques des prairies mésophiles (Alliance des Arrhenatherion elatioris) viennent compléter le cortège floristique : Fromental élevé (Arrhenatherum elatius), Gaillet blanc (Galium mollugo) et Stellaire graminée (Stellaria graminea).

Cette formation correspond aux habitats « Vergers », CB 83.15.

Espèce(s) - remarquable(s)

2-2-3-6 LES FRUTICEES

Sous cette appellation, on évoquera trois formations végétales qui se retrouvent en mélange :  les fourrés à Genêts ;  les fourrés à Prunelliers ;  les Ronciers.

Ainsi la première combinaison se retrouvera au niveau d’une partie du merlon Est de la carrière actuelle où l’on a pu recenser un fourré à Genêt avec un faciès plutôt thermophile.

Cette formation est dominée par le Genêt à balais (Cytisus scoparius), espèce caractéristique des fourrés arbustifs européens pionniers (Ordre du Cytisetalia scopario-striati). Viennent ensuite : le Serpolet faux-pouillot (Thymus pulegioides), l’Agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera), la Campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia) puis, dans une moindre mesure l’Achillée millefeuille (Achillea millefolium), le Bouleau verruqueux (Betula pendula), l’Erigéron annuel (Erigeron annuus), l’Euphorbe petit-cyprès (Euphorbia cyparissias), le Galéopsis des moissons (Galeopsis segetum) ou encore l’Epervière piloselle (Hieracium pilosella). Notons également la présence, dans cette formation, d’une espèce répertoriée comme étant très rare en plaine : la Jasione des montagnes (Jasione montana).

Il s’agit ici de l’habitat « Landes à Genêts », CB 31.84.

Espèce(s) Jasione des montagnes (Jasione montana) remarquable(s)

Le deuxième type de fourrés recensé se situe au Sud-est de l’aire d’étude, en bordure des parcelles en culture et en prairie ainsi que le long du chemin central.

Celui-ci présente plus un faciès de fourrés arbustifs médio-européens de plaine déjà établi (Ordre du Prunetalia spinosae), dominé par le Prunellier (Prunus spinosa) et la Ronce frutescente (Rubus subsect. Rubus). Les espèces venant compléter le cortège floristique sont des espèces arbustives ou arborées : Genêt à balais (Cytisus scoparius), Fusain d’Europe (Evonymus europaeus), Frêne commun (Fraxinus excelsior), Rosier des chiens (Rosa canina) et Sureau noir (Sambucus nigra).

Cette formation correspond à l’habitat « Fruticées à Prunus spinosa et Rubus fruticosus », CB 31.811.

Espèce(s) - remarquable(s)

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 80 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

Le troisième type de fourrés se situe au Nord-est de la carrière actuelle, au carrefour entre plusieurs parcelles prairiales. Sa composition floristique est semblable à celle du fourré étudié précédemment (Ordre du Prunetalia spinosae), néanmoins on recense moins d’espèces arborées et plus d’espèces herbacées.

Ainsi cette formation est dominée par le Prunellier (Prunus spinosa) et la Ronce frutescente (Rubus subsect. Rubus). Les espèces venant compléter le cortège floristique sont : le Genêt à balais (Cytisus scoparius), le Caille-lait-blanc (Galium mollugo subsp.erectum), le Merisier (Prunus avium) et le Sureau noir (Sambucus nigra).

Cette formation correspond à l’habitat « Fruticées à Prunus spinosa et Rubus fruticosus », CB 31.811.

Espèce(s) - remarquable(s)

2-3 FAUNE

L'étude faunistique a été réalisée à partir d’observations de terrain effectuées entre les mois d’avril et juillet 2012, avec des prospections portant essentiellement sur les oiseaux, les mammifères terrestres, les chiroptères, les amphibiens, les reptiles et les insectes (lépidoptères, odonates et orthoptères). Les listes des espèces rencontrées pour chaque taxon sont présentes dans les annexes n°4 et n°5.

Les inventaires des différents groupes faunistiques ont été accomplis à des périodes propices à leurs observations et adaptées aux espèces répertoriées dans la bibliographie (cf. annexe n°2) et potentiellement observables dans la zone d’étude.

Crédit photographique : les auteurs sont signalés en légende des photos. Les photos prises sur le site sont précédées d’un astérisque (*).

2-3-1 AVIFAUNE

L’inventaire des espèces d’oiseaux a été réalisé par l’intermédiaire de la méthode des Indices Ponctuels d’Abondance (IPA) (cf. annexe n°1). La liste des oiseaux contactés et le nombre de couples recensés dans l’emprise des terrains sollicités sont présentés dans l’annexe n°4.

Plusieurs groupes d'oiseaux peuvent être définis en fonction des milieux fréquentés en période de reproduction. Certaines espèces peuvent fréquenter plusieurs milieux et appartenir à plusieurs groupes.

2-3-1-1 OISEAUX NICHEURS DANS L'EMPRISE DES TERRAINS SOLLICITES

ESPÈCES LIÉES AUX MILIEUX ARBORÉS ET ARBUSTIFS

Dans l’emprise du projet, les formations ligneuses sont représentées par plusieurs haies et petits bosquets longeant les parcelles cultivées. Ces structures forment autant de sites de nidification et d’habitats de nourrissage pour une grande diversité d’oiseaux nichant dans les arbres et les fourrés. On distingue :  les espèces ubiquistes de tout type de formation arborée : Accenteur mouchet (Prunella modularis), Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla), Geai des chênes (Garrulus glandarius), Merle noir (Turdus merula), Mésange bleue (Cyanistes caeruleus), Pouillot véloce (Phylloscopus collybita), Pouillot fitis (Phylloscopus trochilus) ;  les espèces liées aux haies et formations arbustives : Bruant jaune (Emberiza citrinella), Fauvette grisette (Sylvia communis), Rossignol philomèle (Luscinia megarhynchos) ;  une espèce liée aux basses formations arbustives présentes au niveau des talus réaménagés de la carrière : le Tarier pâtre (Saxicola rubicola).

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 81 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

 Photo : Fauvette à tête noire (C. Duflot, ENCEM)

ESPÈCES LIÉES AUX MILIEUX OUVERTS

Les milieux ouverts couvrent la majeure partie du site, qu’il s’agisse de prairie ou de culture de Seigle. Trois espèces fréquentent ce type d’habitat :  l’Alouette des champs (Alauda arvensis), nichant sur les terrains prairiaux réaménagés de la carrière ainsi que dans la prairie située au Nord-est de la carrière ;  le Bruant proyer (Emberiza calandra), vivant au niveau de la prairie artificielle au Sud de la carrière actuelle ;  le Faisan de Colchide (Phasianus colchicus), repéré dans cette même prairie, et nichant probablement en lisière de ces parcelles, dans les fourrés.

 Photo : Habitat du Bruant proyer et du Faisan de Colchide (R. Lecomte, ENCEM)

La Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus), habituellement rencontrée dans les formations herbacées et les roselières des zones humides, a été cette fois contactée au niveau des fourrés d’une haie bordant la culture de Seigle située à l’Ouest du projet.

ESPÈCE ANTHROPOPHILE

Une espèce anthropophile niche dans l’aire d’étude : le Rouge-queue noir (Phoenicurus ochruros). Espèce semi-cavernicole, il loge dans un bâtiment agricole désaffecté, à l’Ouest du projet.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 82 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

2-3-1-2 OISEAUX NICHEURS A PROXIMITE DE L'EMPRISE DES TERRAINS SOLLICITES

ESPÈCES LIÉES AUX MILIEUX ARBORÉS

Aux abords du projet sont présentes de nombreuses formations arborées, sous forme de petits boisements ou de haies. Elles offrent un habitat pour différents groupes d’espèces :  les espèces ubiquistes de tout type de formation arborée : Accenteur mouchet (Prunella modularis), Corneille noire (Corvus corone), Fauvette des jardins (Sylvia borin), Geai des chênes (Garrulus glandarius), Grimpereau des jardins (Certhia brachyptera), Grive musicienne (Turdus philomelos), Pic vert (Picus viridis) , Pinson des arbres (Fringilla coelebs), Pouillot fitis (Phylloscopus trochilus), Rouge-gorge familier (Erithacus rubecula), Rouge-queue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus), Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes)… ;  des espèces liées aux massifs forestiers : Loriot d’Europe (Oriolus oriolus), Pic épeiche (Dendrocopos major), Pic mar (Dendrocopos medius), Sittelle torchepot (Sitta europaea)… ;  les espèces liées aux lisières, aux haies et aux formations arbustives : Bruant jaune (Emberiza citrinella), Coucou gris (Cuculus canorus), Fauvette babillarde (Sylvia curruca), Fauvette grisette (Sylvia communis), Linotte mélodieuse (Carduelis cannabina), Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), Tourterelle des bois (Streptopelia turtur)...

 Photos (de gauche à droite) : *Grimpereau des jardins et *Pic mar (C. Duflot, ENCEM)

ESPÈCES LIÉES AUX MILIEUX HERBACÉS

Un couple de Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) niche à l’extrême Nord-est de l’aire d’étude au niveau de la bande herbeuse longeant la haie.

Un couple de Bergeronnette grise (Motacilla alba) vit au niveau de la pointe Sud-ouest de l’aire d’étude.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 83 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

2-3-1-3 ESPECES UTILISATRICES

Plusieurs espèces utilisent l’aire d’étude comme partie de leur territoire de nourrissage, ou ont été aperçues survolant brièvement le site. On retrouve :  des rapaces, dont le territoire de chasse couvre plusieurs hectares : Bondrée apivore (Pernis apivorus), Buse variable (Buteo buteo), Faucon crécerelle (Falco tinnunculus), Milan noir (Milvus migrans) ;  une espèce liée aux milieux ouverts, observée ponctuellement au niveau de la carrière : Bergeronnette printanière (Motacilla flava) ;  une espèce liée aux berges sablo-graveleuses des milieux aquatiques, et observée ponctuellement dans la fosse d’extraction : Petit gravelot (Charadrius dubius) ;  des espèces anthropophiles : Hirondelle rustique (Hirunda rustica), Martinet noir (Apus apus), Moineau friquet (Passer montanus) ;  des espèces liées aux boisements observées ponctuellement : Grive draine (Turdus viscivorus), Mésange nonnette (Poecile palustris), Pic cendré (Picus canus).

 Photo : Bondrée apivore (C. Duflot, ENCEM)

2-3-2 MAMMAFAUNE

2-3-2-1 LES MAMMIFERES TERRESTRES

Quatre espèces de mammifères ont été recensées sur le site :  le Chevreuil européen (Capreolus capreolus), dont le cri a été entendu au sein des boisements situés en périphérie du site. Il est possible que l’espèce utilise en partie les terrains du projet – notamment les milieux ouverts de l’extension – pour se nourrir ;  le Lièvre d’Europe (Lepus europaeus), observé sur le carreau enherbé de la carrière et au sein de la prairie Nord-est sollicitée pour l’extension du site ;  le Renard roux (Vulpes vulpes), observé sur le talus bordant le Nord de la carrière en provenance du boisement bordant le site à l’Ouest ;  la Taupe d’Europe (Talpa europaea), dont les entrées de galeries ont été repérées en plusieurs endroits dans l’aire d’étude.

Ces espèces sont régulièrement observées sur les carrières et leurs abords. Les terrains remaniés sont favorables aux espèces creusant des terriers (Renards, Lapins), et les exploitations sont fréquemment traversées la nuit par les espèces sauvages.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 84

Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

 Photos (de gauche à droite) : Lièvre d’Europe et Renard roux (C. Duflot, ENCEM)

2-3-2-2 LES CHIROPTERES

ECOUTE ET ENREGISTREMENT DE L'ACTIVITÉ DE CHASSE

L'activité de chasse des chauves-souris a été étudiée à l’aide d’un détecteur d’ultrasons, le 17 et le 18 juillet 2012. Deux soirées d’écoute ont permis d’évaluer l’intérêt du secteur vis-à-vis de ces animaux. Onze points d’écoute de cinq minutes chacun ont été effectués chaque soirée. Au total, en 110 minutes d’écoute, 163 contacts ont pu être établis, ce qui représente près d’1,5 contact par minute. Photo : Chauve-souris en vol (C. Duflot, ENCEM) Le tableau ci-dessous recense les espèces contactées ainsi que la répartition des contacts de chaque espèce (exprimée en pourcentage de contacts pour chaque espèce) :

Répartition des contacts Espèces contactées (%) Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus) 79,2 Murin indéterminée (Myotis sp) 8,6 Pipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhlii) 3,7 Sérotine commune (Eptesicus serotinus) 3,7 Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri) 1,8 Grand murin (Myotis myotis) 0,6 Noctule commune (Nyctalus noctula) 0,6 Chiroptère indéterminé 1,8

La Pipistrelle commune domine les contacts enregistrés à près de 80%. Cette espèce est en effet la plus commune en . Sa bonne distance d’émission et le faible risque de confusion la rendent également aisée à identifier sur le terrain.

En effet, on peut observer que plusieurs contacts n’ont pas pu être identifiés à l’espèce (murins et chiroptère indéterminés comprenant noctules et sérotines). Cela est dû au fait que les séquences d’ultrasons enregistrées ne sont, dans l’état actuel des connaissances, pas toujours déterminables et de nombreuses incertitudes subsistent. De plus, la qualité des enregistrements varie selon les conditions environnementales et le comportement de l’espèce au moment de son passage dans le champ de détection de l’appareil.

 Illustration : Représentation de l’activité chiroptérologique

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 85 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

Les diagrammes représentés sur l’illustration ci-contre mettent en valeur l’abondance relative de chaque espèce sur les différents points d’écoute effectués.

L’activité de chasse est globalement assez faible, mais varie fortement entre les milieux considérés : les haies et les boisements présentent une activité très faible à moyenne, de 0,1 à 0,7 contacts/minute. Seuls deux secteurs boisés sont caractérisés par une activité forte :  une partie de la haie traversant le centre du projet, qui totalise 2,4 contacts/minute ;  le secteur des plans d’eau situés à l’Est de la carrière, qui totalisent 4,2 contacts/minute.

En contrepartie, les milieux ouverts ont une activité très faible à nulle.

Ces variations d’activités entre milieux s’expliquent par le fait que les formations arborées servent de repères aux chiroptères pour se déplacer dans leur environnement, ainsi que de refuges pour les insectes dont elles se nourrissent. Les lisières de boisements et les haies sont donc des facteurs importants pour permettre à ces espèces de se déplacer entre leur gîte et leurs sites de chasse.

Les milieux aquatiques sont également riches en populations d’insectes. Ces milieux sont donc particulièrement attractifs, en particuliers lorsque leurs rives présentent une ripisylve développée.

En terme de diversité, c’est néanmoins auprès des haies de la moitié Sud de l’aire d’étude qu’ont été recensées le maximum d’espèces différentes, jusqu’à 3 ou 4 espèces.

PROSPECTION DES GÎTES POTENTIELS DES CHIROPTÈRES

Au cours de l'année, les chiroptères utilisent différents gîtes pour se reposer, mettre bas ou hiberner. Le type de gîte dépend de la saison et des préférences de chaque espèce. Dans un boisement, les gîtes sont de nature arboricole : fissures dans les troncs, cavités d'arbres morts, pans d'écorce décollés, anciennes loges de pic...

Aucun gîte à chiroptère n’a été remarqué dans l’aire d’étude. Les formations arborées présentes dans l’emprise du projet ne sont pas favorables à la présence de gîtes à chiroptères (formations jeunes ou arbustives, arbres sains, arbres à cavités occupés par des oiseaux…).

2-3-3 HERPÉTOFAUNE

2-3-3-1 LES AMPHIBIENS

Dès la sortie de l'hiver, les milieux aquatiques peuvent constituer des lieux de rassemblement et de reproduction pour de nombreuses espèces d'amphibiens. En fonction du type de milieu et de son écologie (ornière, fossé, plans d’eau, étang, fossé, ruisseau...), les espèces rencontrées peuvent être très différentes.

Dans l’aire d’étude, les milieux aquatiques permanents favorables aux amphibiens sont représentés par les plans d’eau situés à l’Est de la carrière. Le plus grand d’entre eux abrite en effet une petite population de Grenouille verte (Pelophylax kl. esculentus), une espèce ubiquiste de tout type de milieux aquatiques, de préférence mésotrophe à eutrophe. Seuls quelques individus ont été entendus brièvement lors des inventaires nocturnes, laissant présager que ce milieu ne constitue pas un lieu de reproduction particulièrement attractif pour l’espèce.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 86 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

 Photo : Plan d’eau situé à l’Est de la zone d’étude (C. Duflot, ENCEM)

En hiver, cette espèce se réfugie dans le sol (sous des feuilles, dans un petit terrier, dans l’humus…) ou dans le substrat des points d’eaux environnants.

2-3-3-2 LES REPTILES

Deux espèces de reptiles ont été recensées sur le site :  le Lézard des murailles (Podarcis muralis) a été aperçu au niveau des blocs rocheux près de l’entrée de la carrière, ainsi qu’au niveau du bâtiment désaffecté à l’extrémité Sud-ouest de l’extension. Cette espèce très commune recherche les milieux secs, rocailleux et ensoleillés. Elle est très fréquente dans les carrières ;  le Lézard des souches (Lacerta agilis) a été rencontré en plusieurs endroits de l’aire d’étude : à l’Ouest de l’extension – lisière culture/boisement – et sur le merlon longeant le Nord de la fosse d’extraction. Il est probable qu’il soit bien réparti dans le secteur. Cette espèce privilégie des milieux ensoleillés au sol sableux mais bien pourvus en végétation herbacée.

2-3-4 ENTOMOFAUNE

2-3-4-1 LES LEPIDOPTERES RHOPALOCERES (PAPILLONS DIURNES)

Généralement, les lépidoptères fréquentent des milieux ouverts à semi-ouverts ensoleillés (prairies, friches, lisières…). Ainsi, les espèces rencontrées se sont concentrées essentiellement au niveau des prairies de fauche, des lisières forestières et des haies fleuries. Les cultures de cultures et prairies gérées en pâturage sont peu favorables aux lépidoptères. Les populations recensées concernent :  des espèces ubiquistes des milieux prairiaux mésophiles : Azuré commun (Polyommatus icarus), Azuré du trèfle (Cupido argiades), Collier de corail (Aricia agestis), Cuivré commun (Lycaena phlaeas), Cuivré fuligineux (Lycaena tytirus), Demi-deuil (Melanargia galathea), Hespérie du marrube (Carcharodus floccifer), Myrtil (Maniola jurtina), Piéride de la rave (Pieris rapae), Point-de-Hongrie (Erynnis tages), Petit nacré (Issoria lathonia)… ;  des espèces liées aux lisières et aux fourrés : Petite tortue (Aglais urticae), Amaryllis (Pyronia tithonus), Carte géographique (Araschnia levana), Citron (Gonepteryx rhamni), Machaon (Papilio machaon), Robert-le-Diable (Polygonia c-album), Tircis (Pararge aegeria)…  des espèces liées aux milieux prairiaux à tendance sèche : Bleu-nacré (Polyommatus coridon) et Petit argus (Plebejus argus) ;

Les espèces les plus abondantes sont le Procris (19% des observations), le Myrtil (13%) et la Piéride de la rave (11%).

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 87 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

 Photos (de gauche à droite) : Cuivré commun et Piéride de la rave (C. Duflot, ENCEM)

2-3-4-2 LES ODONATES (LIBELLULES)

Dans l’aire d’étude, l’eau représente une part minoritaire et peu diversifiée. La plupart des espèces de libellules ont été observées en dehors de l’emprise du projet, et la plupart se sont concentrées au niveau du grand plan d’eau situé à l’Est de la carrière. En effet, la présence d’eau permanente est indispensable au cycle biologique de ce taxon car leurs larves sont dépendantes du milieu aquatique pour se développer. Les espèces rencontrées sont en quasi-totalité des espèces ubiquistes des milieux aquatiques de préférence stagnants : Aeschne bleue (Aeshna cyanea), Agrion élégant (Ischnura elegans), Agrion jouvencelle (Coenagrion puella), Anax empereur (Anax imperator), Libellule à quatre tâches (Libellula quadrimaculata), Libellule déprimée (Libellula depressa), Orthétrum à stylets blancs (Orthetrum albistylum), Petite nymphe à corps de feu (Pyrrhosoma nymphula), Sympétrum sanguin (Sympetrum sanguineum)…

Seules deux espèces privilégiant plutôt les eaux courantes ont été observées : le Caloptéryx élégant (Calopteryx splendens), vu dans les plans d’eau Est, et le Caloptéryx vierge (Calopteryx virgo), observé à la lisière Nord-ouest de l’aire d’étude, à proximité de la rivière l’Ognon.

 Photos (de gauche à droite) : Caloptéryx vierge et Libellule à quatre tâches (C. Duflot, ENCEM)

Enfin, deux autres espèces ont été identifiées en dehors du secteur du plan d’eau :  le Gomphe à pattes noires (Gomphus vulgatissimus), observé en chasse le long de la haie centrale traversant l’emprise du projet ;  le Sympétrum à nervures rouges (Sympetrum fonscolombii), observé au-dessus d’une flaque d’eau temporaire dans la fosse d’extraction de la carrière, et probablement en phase de recherche de territoire.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 88 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

Les espèces les plus abondantes sont l’Agrion jouvencelle et l’Agrion élégant qui se comptent par dizaines en bordure du bassin. Ces espèces de petite taille peuvent en effet être présentes en grand nombre au niveau des plans d’eau, tant que la ceinture hélophytique et/ou que la végétation aquatique sont suffisamment développées pour permettre aux adultes de pondre en grand nombre.

2-3-4-3 LES ORTHOPTERES (SAUTERELLES, GRILLONS, CRIQUETS)

La diversité des milieux présents dans l’aire d’étude attire de nombreuses espèces d’orthoptères. On distinguera :  les espèces des milieux prairiaux : Conocéphale bigarré (Conocephalus fuscus), Criquet des clairières (Chrysochraon dispar), Criquet des pâtures (Chorthippus parallelus), Criquet du brome (Euchorthippus declivus), Decticelle bariolée (Metrioptera roeselii), Sténobothre ligné (Stenobothrus lineatus) ;  une espèce liée aux prairies humides : Criquet des roseaux (Mecostethus parapleurus)  une espèce géophile appréciant les pelouses rases, prairies humides et friches calcicoles : Dectique verrucivore (Decticus verrucivorus) ;  les espèces liées aux milieux ouverts thermophiles et non totalement couverts : Criquet duettiste (Chorthippus brunneus), Criquet mélodieux (Chorthippus biguttulus), Decticelle chagrinée (Platycleis albopunctata) ;  une espèce liée aux milieux rocheux ou sableux dénudés de végétation : Caloptène italien (Calliptamus italicus), Oedipode turquoise (Oedipoda caerulescens) ;  les espèces liées aux lisières et aux fourrés : Decticelle cendrée (Pholidoptera griseoaptera), Gomphocère roux (Gomphocerippus rufus), Grande sauterelle verte (Tettigonia viridissima) ;  une espèce liée aux boisements : Grillon des bois (Nemobius sylvestris) ;  une espèce liée aux milieux agricoles et aux prairies dégagées : Grillon champêtre (Gryllus campestris).

 Photos (de gauche à droite) : Criquet mélodieux et Dectique verrucivore (C. Duflot, ENCEM)

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 89

Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

3 – DIVERSITE ET SENSIBILITE BIOLOGIQUES

3-1 DIVERSITÉ ET SENSIBILITÉ FLORISTIQUES

 Illustration : Carte des espèces végétales patrimoniales

Sur cette carte apparaissent uniquement les espèces végétales patrimoniales parmi les 311 espèces végétales recensées à l’intérieur du périmètre d’étude (cf. annexe 3).

Les espèces qui présentent un intérêt patrimonial à l’échelle régionale sont : 1. tous les taxons bénéficiant d’une protection légale au niveau international (annexes II et IV de la directive Habitats, Convention de Berne), national (liste révisée au 14 décembre 2006) ou régional (arrêté du 22 juin 1992) ; 2. tous les taxons présentant au moins un des critères suivants :  Menace au minimum égale à « Quasi menacé » en Franche-Comté ou à une échelle géographique supérieure (incluant le niveau de menace R = « Rare » dans l’ancienne codification UICN) ;  Rareté régionale7 égale à Rare (R), Très rare (TR), Exceptionnelle (E) ;  Espèce déterminante de ZNIEFF en Franche-Comté8 ;  Espèce sur la liste du tome I : Espèces prioritaires du livre rouge de la flore menacée de France (1995)9 ;  Espèce sur la liste provisoire de 1995 du projet de tome II : Espèces à surveiller10 ;  Espèce de la Liste rouge des espèces menacées en France11.

La liste des plantes jointe en annexe n° 3 permet de dresser le bilan suivant :

Indice de Rareté Effectif Exceptionnelle 0 Très Rare 0 Rare 2 Assez-Rare 22 Assez-Commune 72 Commune 134 Très Commune 54 Introduite ou Plantée 23 Inconnue 4 Total 311

7 FERREZ Y., André M., Gillet F., Juillerat P., Philippe M., Mouly A., Piguet A., Tison J.M., Vergon-Trivaudey M.J. & Weidmann J.M. 2014. Inventaire de la flore vasculaire (Ptéridophytes et Spermaphytes) de Franche-Comté : Indigénats, raretés, menaces, protections. Les Nouvelles Archives de la Flore jurassienne et du nord-est de la France, 11 : 5-49. 8 FERREZ Y., 2004 – Connaissance de la flore de Franche-Comté, évaluation des menaces et de la rareté des végétaux d’intérêt patrimonial et liste des espèces végétales potentiellement envahissantes. Version 1.0. Conservatoire Botanique de Franche- Comté, Diren Franche-Comté, Conseil Régional de Franche-Comté, 35 p. 9 Muséum National d’Histoire Naturelle, 1995 – Livre rouge de la flore menacée de France, tome I : espèces prioritaires. 10 Muséum National d’Histoire Naturelle, 1995 – Livre rouge de la flore menacée de France, Liste provisoire du tome II : espèces à surveiller. 11 UICN France, FCBN et MNHN (2012). La Liste rouge des espèces menacées en France – Chapitre Flore vasculaire de France métropolitaine : premiers résultats pour 1000 espèces, sous espèces et variétés. Dossier électronique. ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 90 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

On constate que :  83% des espèces recensées sont considérées comme étant assez communes à très communes dans la région Franche-Comté ;  8% des espèces rencontrées sur l’aire d’étude sont définies comme étant non indigènes (introduite ou plantée) ;  1% des espèces inventoriées n’ont aucun niveau de rareté dans le document de référence ;  7% sont des espèces considérées comme étant assez rares ;  1% des espèces recensées sont considérées comme étant rares dans la région Franche- Comté.

Parmi ces 311 espèces végétales recensées :  aucune espèce ne figure aux Annexes II et IV de la Directive Habitats Faune Flore, ni sur celles des espèces menacées au niveau national ;  aucune espèce végétale ne bénéficie d’une protection réglementaire nationale ou régionale ;  3 espèces végétales indigènes sont d’intérêt patrimonial.

Indice de Niveau de Espèce déterminante de Nom rareté en Taxon Législation menace en ZNIEFF - catégorie vernaculaire Franche- Franche-Comté patrimoniale Comté Scleranthus Scléranthe NT : taxon quasi - Rare B5 perennis vivace menacé Catégorie patrimoniale A5 et LC : Jasione Jasione des B5 = taxons rares - Rare Préoccupation A5 montana montagnes ou localisés en mineure Franche-Comté, LC : Corriogiola Corrigiole des Assez non ou peu - Préoccupation A5 littoralis grèves Commun menacés mineure

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 91 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

La description qui suit précise l’autoécologie des 3 espèces patrimoniales observées dans l’aire d’étude et précise leur localisation :

 La Scléranthe vivace (Scleranthus perennis) : o Autoécologie : groupements pionniers à vivaces des dalles et des affleurements rocheux siliceux ; plus rarement, dans des pelouses sèches sur des substrats sablonneux acides. o Localisation sur le site : au sein de la prairie de fauche située en bordure Nord-est de l’aire d’étude, au niveau de la zone rudérale située en limite de cette prairie, une belle population à proximité d’une propriété privée et un pied isolé au sein du chemin longeant la zone en cours d’extraction en août 2015. Dans ces cas, ces individus ne sont pas concernés par les emprises du projet (ni renouvellement, ni extension).

 La Jasione des montagnes (Jasione montana) : o Autoécologie : pelouses ouvertes sur substrats acides, souvent sur sables ou arènes détritiques. Peut également se retrouver dans des éboulis siliceux, cultures extensives siliceuses ou encore lisières forestières entretenues régulièrement. o Localisation sur le site : une douzaine de stations a été inventoriée au niveau du merlon de carrière occupé par un fourré à Genêts. Cette formation végétale se situe en bordure de l’emprise en renouvellement. De plus, une seule station a été rencontrée dans la Chênaie-Charmaie attenante, qui ne s’inscrit pas dans les emprises du projet.

 Le Corrigiole des grèves (Corrigiola littoralis) : o Autoécologie : grèves exondées des plans d’eau et des rivières mais aussi moissons acides sur sols riches. o Localisation sur le site : une seule station a été repérée au niveau du site de remblaiement, situé à l’Est de la carrière actuelle. Cette espèce n’est pas présente au niveau des emprises du projet.

© R. Lecomte, ENCEM

 Douze stations de Jasione des montagnes (Jasiona montana) s’inscrivent dans l’emprise en renouvellement du projet, au niveau de la bordure Est.

A noter, 22 espèces Assez Rares en région Franche-Comté, dont 12 espèces dans l’emprise du projet.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 92 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

Notons également que les habitats notés en gras dans le tableau suivant sont compris tout ou partie au sein des emprises du projet.

Habitats accueillant le Haie route Verger Verger Verger Site de de Site

taxon fauche carrière carrière carrière Cariçaie Fond de Fond de Robiniers Robiniers Jachères Jachères agricoles agricoles Berme de de Berme Merlon de de Merlon abandonné abandonné Prairies de Prairies de Plans d’eau d’eau Plans Phragmitaie remblaiement Boisement de Boisement Zone rudérale rudérale Zone Jouet du vent (Apera spica- X venti) Campanule fausse-raiponce X (Campanula rapunculoides) Laîche des lièvres (Carex X X ovalis) Laîche vésiculeuse X (Carex vesicaria) Laîche des renards (Carex X X vulpina) Gnaphale des marais X (Gnaphalium uliginosum) Pommier sauvage (Malus X X X sylvestris) Muflier des champs X X X (Misopates orontium) Molinie bleue (Molinia X caerulea) Peuplier blanc X (Populus alba) Potamot à feuilles flottantes x (Potamogeton nodosus) Renoncule aquatique X (Ranunculus aquatilis) Nerprun purgatif (Rhamnus X X cathartica) Rorippe amphibie X (Rorippa amphibia) Rorippe à petites fleurs X X X (Rorippa palustris) Scléranthe annuel X X X X (Scleranthus annuus)

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 93

Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

Habitats accueillant le Haie route Verger Verger Verger Site de de Site

taxon fauche carrière carrière carrière Cariçaie Fond de Fond de Robiniers Robiniers Jachères Jachères agricoles agricoles Berme de de Berme Merlon de de Merlon abandonné abandonné Prairies de Prairies de Plans d’eau d’eau Plans Phragmitaie remblaiement remblaiement Boisement de Boisement Zone rudérale rudérale Zone Séneçon visqueux X X (Senecio viscosus) Morelle noire (Solanum X nigrum) Véronique officinale X X X (Veronica officinalis) Véronique prostrée X (Veronica prostrata) Véronique à écus (Veronica X scutellata) Vesce velue X (Vicia villosa) TOTAL 1 3 1 7 1 4 1 5 2 1 5 2 2 1

3-2 DIVERSITÉ ET SENSIBILITÉ DES HABITATS NATURELS

 Illustration : Carte des habitats patrimoniaux

Les terrains de la zone d’étude se répartissent en 23 formations végétales et 23 habitats (au sens de la nomenclature « CORINE Biotopes »).

Code CORINE Equivalence Intitulé de la formation végétale Déterminant ZNIEFF Biotopes Natura 2000 Cultures 82.11 - Jachères agricoles 87.1 - Prairies de fauche 38.22 6510 X Prairie artificielle 81.1 - - Pâture mésophile 38.1 Voiries et ses bermes 87.2 - Carrière 86.3 x 87.2 - Merlons de carrière 86.3 x 87.2 - Site de remblaiement 87.1 x 87.2 - Zone rudérale 87.1 x 87.2 - Propriété privée 87.2 - 22.1 - 22.411 3150 Plan d’eau et sa mégaphorbiaie 53.16 - 37.72 6430 Cariçaie 53.219 - Phragmitaie 52.11 - Chênaie-Charmaie 41.2 9160 X

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 94 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

Code CORINE Equivalence Intitulé de la formation végétale Déterminant ZNIEFF Biotopes Natura 2000 31.81 - Boisement de Robiniers 83.324 x 31.81 - Boisement de Robiniers et plantation de Frênes 83.324 x 83.325 - Jeunes plantations de Frênes 83.325 - Haies 84.1 x 84.2 - Verger abandonné 83.15 x 84.3 - Verger 83.15 - Fourrés à Genêts 31.84 - Fourrés à Prunelliers 31.811 -

D’après le tableau, 4 des 23 formations végétales présentent une sensibilité au regard de la Directive Habitats-Faune-Flore (annexe I).

Il s’agit des habitats naturels d’intérêt communautaire référencés sous l’appellation :

 « Prairies maigres de fauche de basse altitude », Code Natura 2000 : 6510

Toutes les prairies fauchées (15,59 ha) présentes sur l’aire d’étude sont rattachées à cet habitat d’intérêt communautaire par rapport à leur cortège floristique. Cependant, celui-ci étant peu diversifié, l’habitat possède un état de conservation jugé moyen, à l’exception de la parcelle prairiale située au Nord de la carrière (3,13 ha), hors emprise, qui accueille une des espèces patrimoniales décrites précédemment. Son état de conservation est alors jugé bon.

 Cet habitat n’est pas présent au sein des emprises du projet.

 « Plan d’eau eutrophe avec végétation enracinée avec ou sans feuilles flottantes », Code Natura 2000 : 3150  « Mégaphorbiaies hydrophiles d’ourlets planitiaires et des étages montagnard à alpin », Code Natura 2000 : 6430

Ces deux habitats sont intrinsèquement liés et s’observent au niveau des 3 plans d’eau présents à l’Est de la zone d’étude. Ils concernent environ 0,55 ha avec un groupement phytosociologique assez typique et un état de conservation jugé moyen voire mauvais concernant les plans d’eau (en fonction du taux de pollution).

 Aucun de ces deux habitats n’est présent au niveau des emprises du projet.

 « Chênaies-Charmaies médio-européennes du Carpinion betuli », Code Natura 2000 : 9160

Cet habitat s’observe autour du site de remblaiement et des plans d’eau situés à l’Est de la zone d’étude. Il concerne environ 3,65 ha avec un groupement phytosociologique moyennement typique.

A noter que cet habitat figure également sur la liste des habitats déterminants ZNIEFF dans la région Franche-Comté.

 Cet habitat n’est pas présent au sein des emprises du projet.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 95

Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

3-3 DIVERSITÉ ET SENSIBILITÉ FAUNISTIQUES

 Illustration : Localisation des espèces d’oiseaux nicheurs protégés  Illustration : Localisation des espèces d’oiseaux nicheurs patrimoniaux  Illustration : Localisation des espèces de reptiles et d’insectes protégés et patrimoniaux

Rappelons qu’une espèce est considérée comme patrimoniale si elle répond à au moins un des critères suivants, issus des derniers ouvrages de référence :  espèce bénéficiant d’une protection communautaire (annexe I de la directive Oiseaux, annexes II et IV de la directive Habitats pour les autres taxons) ;  espèce, hormis les oiseaux, bénéficiant d’une protection nationale stricte (arrêtés du 23 avril 2007 et arrêté du 19 novembre 2007) ;  rareté nationale et / ou régionale au minimum égale à « Assez rare » ;  statut de menace et/ou de conservation au minimum égale à « Vulnérable » ;  espèce déterminante de ZNIEFF.

3-3-1 DIVERSITÉ ET SENSIBILITÉ AVIFAUNISTIQUES

En raison du renforcement de la réglementation, la plupart des espèces d'oiseaux sont désormais protégées nationalement au titre de l'espèce et de son habitat (article 3 des arrêtés du 29 octobre 2009). Les œufs et les nids des espèces chassables sont également protégés.

 Tableau : Effectifs et dénomination des espèces d’oiseaux rencontrés et protégés

Nombre d'espèces Nombre protégées Liste des espèces protégées d'espèces intégralement Accenteur mouchet Pouillot fitis Bruant jaune Pouillot véloce Espèces nicheuses Bruant proyer Rossignol philomèle 16 12 sur le site Fauvette à tête noire Rouge-queue noir Fauvette grisette Rousserolle effarvatte Mésange bleue Tarier pâtre Accenteur mouchet Mésange charbonnière Bergeronnette grise Pic épeiche Bruant proyer Pic mar Bruant jaune Pic vert Coucou gris Pie-grièche écorcheur Fauvette à tête noire Pinson des arbres Espèces nicheuses Fauvette babillarde Pouillot fitis 36 28 aux abords du site Fauvette des jardins Pouillot véloce Fauvette grisette Rossignol philomèle Grimpereau des jardins Rouge-gorge familier Linotte mélodieuse Rouge-queue à front blanc Loriot d’Europe Rousserolle effarvatte Mésange à longue queue Sittelle torchepot Mésange bleue Troglodyte mignon Martinet noir Bergeronnette printanière Mésange nonette Bondrée apivore Espèces utilisatrices Milan noir 12 11 Buse variable du site Moineau friquet Faucon crécerelle Petit gravelot Hirondelle rustique Pic cendré

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 96 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

3-3-1-1 SENSIBILITE DES ESPECES NICHEUSES SUR LE SITE

Aucune des espèces nichant dans l’emprise du projet ne présente de statut de conservation ou de rareté particuliers. Elles sont communes et non menacées.

3-3-1-2 SENSIBILITE DES ESPECES NICHEUSES EN DEHORS DU SITE

Deux espèces nichant en périphérie du projet sont patrimoniales au niveau national et/ou régional :  la Linotte mélodieuse (Carduelis cannabina) est vulnérable selon la Liste Rouge des espèces menacées en France. Il s’agit cependant d’une espèce commune. Typique des milieux semi-ouverts (landes, prairies et cultures pourvues de haies…), cette espèce niche dans un arbuste ou un buisson, et se nourrit dans les milieux alentours, essentiellement de graines, et dans une moindre mesure d’insectes. Un couple niche en limite Est de l’aire d’étude, à la limite de l’aérodrome ;  le Pic mar (Dendrocopos medius) est inscrit à l’annexe I de la directive Oiseaux et est déterminant de Znieff en Franche-Comté. Il s’agit d’une espèce cavernicole liée aux massifs forestiers âgés, recherchant les arbres de gros diamètre pour y creuser leur loge. Sur le site, l’espèce a été observée non en milieu forestier mais en lisière d’une parcelle semi-boisée à l’Ouest du projet, où un couple niche au sein d’un merisier ;  la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) est inscrite à l’annexe I de la directive Oiseaux. Elle est également quasi-menacée en Franche-Comté. Cette espèce niche généralement dans un buisson épineux et utilise les milieux ouverts alentours (champs, prairies, landes) pour se nourrir d’insectes. Un couple niche en limite Sud du projet d’extension, au niveau de la haie centrale traversant le projet. Deux autres couples ont été recensés dans l’aire d’étude, dans des haies d’arbres et arbustes plus ou moins développées : un premier en limite Nord-est de l’aire d’étude, et un second en limite Ouest de l’aire d’étude. L’espèce a également été notée par le bureau d’études Acer campestre lors de prospections au Nord- est de la carrière, entre Malbouhans et La Neuvelle-lès-Lure. L’espèce est donc bien représentée au niveau local.

 Photo : *Pie-grièche écorcheur (C. Duflot, ENCEM)

On rappellera que les milieux les plus diversifiés en espèces sont d’une part, le boisement recolonisant une ancienne fosse d’extraction à l’Est du projet et, d’autre part, les petits boisements situés au Nord- ouest de l’aire d’étude.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 97 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

3-3-1-3 SENSIBILITE DES ESPECES UTILISATRICES

 La Bondrée apivore (Pernis apivorus) est inscrite à l’annexe I de la directive Oiseaux. Elle est cependant commune aux niveaux national et régional. Nichant en milieu forestier dans les hauts arbres, cette espèce fréquente les milieux ouverts tels que les cultures, prairies et friches pour se nourrir. Elle se nourrit essentiellement d’hyménoptères (abeilles, guêpes), sous forme adulte ou larvaire. Elle utilise l’aire d’étude comme partie de son territoire de chasse ;  Le Milan noir (Milvus migrans) est inscrit à l’annexe I de la directive Oiseaux. Peu commun en France, il est également quasi-menacé en Franche-Comté. Nicheur dans les hauts arbres, souvent à proximité des plans d’eau, cette espèce opportuniste se nourrit essentiellement de proies issues du milieu aquatique. Il a été observé en vol au-dessus de l’aire d’étude ;  Le Petit gravelot (Charadrius dubius), peu commun en France, est déterminant pour la constitution d’une ZNIEFF en Franche-Comté. Cette espèce niche au sol sur les berges dénudées de végétation des milieux aquatiques (rivières, lacs ou encore gravières et carrières). Il a été observé une fois dans la fosse d’extraction de la gravière, où stagne parfois l’eau des récentes précipitations, utilisant probablement le site pour se nourrir ponctuellement ;  Le Pic cendré (Picus canus) cumule de nombreux indices de protection et de rareté : vulnérable et nicheur assez rare en France, il est inscrit à l’annexe I de la directive Oiseaux et déterminant de ZNIEFF en Franche-Comté. Cavernicole, il fréquente les forêts mixtes, principalement les hêtraies, pour nicher. Cette espèce a été contactée de passage dans les petits boisements situés à l’Ouest de l’aire d’étude. La perception de son chant en période d’élevage des jeunes indique qu’il est probablement nicheur dans les environs.

 La sensibilité avifaunistique globale de l’aire d’étude est modérée, et essentiellement concentrée au niveau des haies et boisements répartis sur le projet et ses abords.

3-3-2 DIVERSITÉ ET SENSIBILITÉ MAMMALOGIQUES

Sur les dix espèces recensées, six bénéficient d'une protection réglementaire stricte de l'espèce et de son habitat sur l’ensemble du territoire national (arrêté du 23 avril 2007, article 2), et sont inscrites à l’annexe IV de la directive Habitats.

Il s’agit de l’ensemble des espèces de chauves-souris contactées en chasse dans l’aire d’étude :  Grand murin (Myotis myotis), espèce fréquentant tant les édifices que les arbres pour se loger. Ubiquiste pour ses terrains de chasse, il fréquente préférentiellement les vieilles forêts, mais également les bocages et les prairies. Inscrit à l’annexe II de la directive Habitats, il est vulnérable en Franche-Comté et déterminant de ZNIEFF ;  Noctule commune (Nyctalus noctula), Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri) – deux espèces arboricoles. Toutes deux sont quasi-menacées en France, et peu communes en Franche- Comté ;  Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus), Pipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhlii) et Sérotine commune (Eptesicus serotinus), espèces très anthropophiles. Aucune n’est menacée, mais on notera cependant que la Pipistrelle de Kuhl est rare en Franche-Comté.

Aucune de ces chauves-souris ne possède de gîte dans le périmètre du projet. L’intérêt du site pour la chasse réside essentiellement dans l’attractivité apportée par les linéaires de haies et les petits plans d’eau situés au fond de l’ancienne fosse d’extraction, à Est de l’aire d’étude.

Les autres espèces de mammifères sont des espèces chassables et communes en France.

 La sensibilité mammalogique est assez faible et concentrée sur une activité de chasse des chauves-souris localisée aux formations boisées. Il n’a été relevé aucune sensibilité vis-à-vis des gîtes potentiels.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 98 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

3-3-3 DIVERSITÉ ET SENSIBILITÉ HERPÉTOLOGIQUES

3-3-3-1 AMPHIBIENS

Les amphibiens sont des espèces très sensibles aux modifications de l'environnement. Inféodés à des milieux aquatiques et des zones humides qui ont longtemps été en déclin sur le territoire, la plupart sont donc concernés par des statuts de protection nationaux voire européens. La plupart d’entre eux sont protégés par l’arrêté du 19 novembre 2007.

La Grenouille verte (Pelophylax kl. esculentus) est une espèce partiellement protégée par l’arrêté sus- cité, puisque sont seulement interdits la mutilation et l’utilisation commerciale ou non des individus prélevés. On rappellera qu’elle a été observée en dehors du site et que les milieux sollicités par le projet ne sont guère favorables à la réalisation du cycle biologique de l’espèce.

 La sensibilité globale du site vis-à-vis des amphibiens est faible.

3-3-3-2 REPTILES

Les deux espèces de reptiles observées sur le site sont protégées par l’arrêté du 19 novembre 2007 :  le Lézard des murailles (Podarcis muralis) est protégé à l’échelle de l’individu et de son habitat (article 2), et inscrit à l’annexe IV de la directive Habitats. Il est très commun en France et en Franche-Comté. Observée sur des rochers en limite de la carrière actuelle, et au niveau de l’abri anthropique situé au Sud-est de l’emprise de l’extension, cette espèce recherche typiquement des habitats rocheux et ensoleillés. Elle est ainsi fréquente au niveau des carrières, mais aussi dans les haies, friches, talus et lisières forestières. Le Lézard des murailles a également été observé par le bureau d’études Acer campestre au niveau du cimetière de Malbouhans et d’une ancienne fosse d’extraction ;  le Lézard des souches (Lacerta agilis) est protégé à l’échelle de l’individu et de son habitat (article 2), et inscrit à l’annexe IV de la directive Habitats. On notera qu’il est peu commun en France, et réparti inégalement, puisqu’on le trouve essentiellement dans le centre et le Nord-est de la France. Il est cependant assez répandu en Franche-Comté. Il apprécie des milieux plus végétalisés que le Lézard des murailles, et fréquente souvent les biotopes au sol remanié et/ou sableux. On le trouve ainsi dans les landes, lisières forestières, bandes herbeuses ou talus, milieux bien représentés dans l’aire d’étude. L’espèce, rencontrée en plusieurs endroits du site, est probablement répandue dans l’ensemble de l’aire d’étude, quoiqu’en densité peu élevée. L’étude menée par Acer campestre entre Malbouhans et La Neuvelle-lès-Lure (pour le compte de GDFC) a également permis de rencontrer l’espèce à de nombreuses reprises, essentiellement en lisière de bosquet. Elle semble donc assez répandue au niveau local.

 Photos : Lézard des murailles (gauche) et Lézard des souches (droite) (C. Duflot, ENCEM)

 La sensibilité globale du site vis-à-vis des reptiles est modérée.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 99 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

3-3-4 DIVERSITÉ ET SENSIBILITÉ ENTOMOLOGIQUES

3-3-4-1 LEPIDOPTERES RHOPALOCERES (PAPILLONS DIURNES)

Aucune des vingt-huit espèces de lépidoptères recensés n’est protégée en France. Cependant deux d’entre elles présentent un statut particulier :  l’Hespérie du marrube (Carcharodus floccifer) est assez rare en France. Elle est également en danger d’extinction et de rareté exceptionnelle en Franche-Comté, et déterminante de ZNIEFF. L’espèce est liée aux prairies fleuries, de préférence en milieu humide et chaud. Sur le site, un individu a été observé le long du chemin central ;  le Petit nacré (Issoria lathonia), qui est déterminant de ZNIEFF en Franche-Comté. Cette espèce fréquente les friches et prairies fleuries. Les trois individus rencontrés au fil de la saison ont été observés dans la carrière ou à proximité, soit près du merlon Nord, au sein de la prairie réaménagée dans la fosse, ou dans la prairie fauchée au Nord de la carrière.

 Photo : *Petit nacré (C. Duflot, ENCEM)

3-3-4-2 ODONATES (LIBELLULES)

Aucune des seize espèces de libellules recensées n’est protégée. Toutes sont communes en France. Cependant, deux espèces sont remarquables sur le site :  le Gomphe à pattes noires (Gomphus vulgatissimus) est déterminant de ZNIEFF en Franche-Comté. Observé en chasse dans l’aire d’étude, cette espèce fréquente généralement pour se reproduire les eaux courantes ensoleillées, et parfois les grands lacs et les gravières. Il est cependant très mobile et peut être trouvé très à l’écart de l’eau et de son lieu de naissance ;  le Sympétrum à nervures rouges (Sympetrum fonscolombii) est assez rare en Franche- Comté. Observé ponctuellement dans la carrière, cette espèce est liée aux eaux stagnantes ensoleillées, parfois saumâtres. Il est globalement rare dans la moitié Nord de la France, et bien mieux réparti dans la moitié Sud et sur le littoral atlantique.

L’emprise du projet ne comporte aucun lieu de reproduction favorable à ces espèces.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 100 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

 Photo : Sympétrum à nervures rouges (C. Duflot, ENCEM)

3-3-4-3 ORTHOPTERES (SAUTERELLES, GRILLONS, CRIQUETS)

Aucune des dix-huit espèces d’orthoptères rencontrées n’est protégée.

 La sensibilité entomologique est assez faible.

3-4 SYNTHÈSE DES ESPÈCES PROTÉGÉES

Le tableau ci-dessous récapitule les espèces protégées résidant dans l’aire d’étude :

Localisation Taxon Espèces protégées Emprise du projet Hors emprise

Flore - - -

Accenteur mouchet X X Bergeronnette grise X Bruant jaune X X Bruant proyer X X Coucou gris X Fauvette à tête noire X X Fauvette babillarde X Fauvette des jardins X Fauvette grisette X X Grimpereau des jardins X Oiseaux (nicheurs) Linotte mélodieuse X Loriot d’Europe X Mésange bleue X X Mésange charbonnière X Pic épeiche X Pic mar X Pie-grièche écorcheur X Pinson des arbres X Pouillot fitis X X Pouillot véloce X X Rossignol philomèle X X

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 101 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

Localisation Taxon Espèces protégées Emprise du projet Hors emprise

Rouge-gorge familier X Rouge-queue noir X Rouge-queue à front blanc X Rousserolle effarvatte X X Sittelle torchepot X Tarier pâtre X Troglodyte mignon X Bergeronnette printanière X X Bondrée apivore X X Buse variable X Faucon crécerelle X Hirondelle rustique X Oiseaux Martinet noir X (nourrissage) Mésange nonette X Milan noir X X Moineau friquet X X Petit gravelot X Pic cendré X Grand murin X X Noctule commune X Chiroptères Noctule de Leisler X (chasse) Pipistrelle commune X X Pipistrelle de Nathusius X X Sérotine commune X X Amphibiens Grenouille verte - X Lézard des murailles X X Reptiles Lézard des souches X X Insectes ---

3-5 CORRIDORS BIOLOGIQUES

3-5-1 GENERALITÉS

Les corridors biologiques ou écologiques désignent les réseaux d’habitats favorables au déplacement des espèces (ou groupe d’espèces) entre leurs différents noyaux de population. Entre deux habitats principaux, les espèces se déplacent en utilisant des habitats « relais » peu éloignés (plans d’eau, bosquets…), des linéaires (fossés, haies, etc.) ou des matrices paysagères sans obstacles (espace ouvert agricole, etc.). Dans certains cas, ces « relais » sont difficilement perceptibles (couloirs aériens, eaux non polluées, etc.).

La Trame Verte et Bleue est une démarche visant à maintenir et reconstituer ce réseau d’échanges sur le territoire national afin de préserver les communautés vivantes et les services écologiques associés, et de faciliter leur adaptation aux modifications de l’environnement. Elle inclut des espaces, protégés ou non, importants pour les continuités écologiques. Sa constitution a pour objectif son insertion dans les documents d’aménagements du territoire, dans les schémas de cohérence territoriale et les plans locaux d’urbanisme dans un but de préservation de la biodiversité.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 102 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

Cette trame a été élaborée à partir de listes d’espèces dites « de cohérence trame verte et bleue », espèces jugées sensibles à la fragmentation des territoires, pouvant mettre leur survie en péril. Ces espèces sont d’autant plus sensibles que :  leurs effectifs et leur aire de répartition sont réduits ;  leurs exigences en termes d’habitat sont élevées (territoire important, régime alimentaire spécialiste, nécessité d’un habitat peu commun (forêts âgées, tourbières, pelouses sèches…)) ;  leur capacité à se développer et à se disperser est faible (maturité de reproduction tardive, fécondité faible, espèce peu mobile…).

Au niveau régional, des espèces supplémentaires, sensibles à la fragmentation ont également été prises en compte afin d’élaborer le Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE).

3-5-2 CONTINUITÉS ÉCOLOGIQUES LOCALES

L’analyse des continuités écologiques locales est effectuée à partir :  des documents relatifs à la Trame Verte et Bleue régionale (SRCE, atlas cartographique…) actuellement disponibles ;  des caractéristiques paysagères de l’aire d’étude.

3-5-2-1 DONNEES ISSUES DU SRCE FRANCHE-COMTE

La DREAL Franche-Comté a mis en ligne un atlas cartographique permettant d’identifier les continuités écologiques au niveau local.

 Illustration : Continuités écologiques locales (source : extrait de l’atlas cartographique – DREAL Franche-Comté)

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 103

Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

Au niveau du SRCE, le projet n’est pas directement concerné par la Trame Verte et Bleue. Cependant, il se situe en limite d’un corridor régional « à remettre en bon état », qui recouvre notamment l’ancien aérodrome de Lure-Malbouhans, désormais ZNIEFF de type I. Ce corridor comprend également à l’échelle locale un réservoir régional de biodiversité au titre de la Trame Bleue, ainsi que de petits réservoirs de biodiversité au titre de la Trame Verte.

3-5-2-2 MATRICE PAYSAGERE LOCALE

A une échelle plus locale et centrée sur l’emprise du projet, une carte des corridors écologiques a également été élaborée, sur la base des éléments paysagers locaux.

 Illustration : Corridors écologiques

Ainsi, la carrière de Saint-Germain s’insère dans une plaine semi-ouverte bordée de vastes massifs boisés à l’Est, au Sud et à l’Ouest. La mixité des milieux locaux, qu’ils soient ouverts (cultures, prairies de fauche), semi-ouverts (haies, bosquets, fourrés) ou aquatiques (ruisseau, plans d’eau) traduisent une hétérogénéité de l’environnement favorable à la perméabilité des biotopes pour les espèces faunistiques et floristiques, ainsi qu’à la diversité des espèces présentes.

3-5-2-3 FONCTIONNALITES ECOLOGIQUES PAR TAXON

FLORE

Les zones urbanisées et les vastes parcelles cultivées intensivement limitent fortement la dispersion des individus par l’intermédiaire du pollen ou des graines. L’urbanisation réduite du paysage local et l’abondance de milieux naturels ou semi-naturels (haies, prairies de fauche, bosquets) est donc favorable aux échanges entre les populations floristiques.

OISEAUX

Selon qu’elles nichent en milieu ouvert (cultures, prairies), semi-ouvert (friches arbustives, haies), ou fermé (forêts), ou qu’elles recherchent leur nourriture sur de vastes territoires (rapaces), les espèces d’oiseaux présentent une sensibilité variable à la fragmentation.

Les nombreuses haies et bosquets ceinturant les parcelles cultivées et les prairies de fauche, ainsi que le contexte peu urbanisé du secteur, rendent le paysage local très favorable aux espèces d’oiseaux et facilite leur dispersion. C’est ainsi que de nombreuses espèces ont été aperçues de passage dans l’aire d’étude, qu’il s’agisse de rapaces au vaste territoire de chasse (Bondrée apivore, Buse variable, Faucon crécerelle…) ou d’espèces en visite ponctuelle (Petit gravelot, Pic cendré).

MAMMIFÈRES TERRESTRES (HORS CHIROPTÈRES)

Une part importante des grands mammifères terrestres (cervidés, sangliers, mustélidés) est liée à la présence de massifs forestiers et de bosquets qui lui sert de refuge, tandis que les milieux ouverts (prairies, cultures) sont utilisés pour leur nourrissage. Mobiles, ils sont moins sensibles à la fragmentation que de nombreux autres taxons, et peuvent aisément traverser et/ou contourner les carrières.

CHIROPTÈRES

Les continuités écologiques essentielles pour les chauves-souris résident dans la disponibilité de gîtes (forêts âgées, cavités souterraines, villages), de milieux de chasse riches en insectes (cours d’eau et plans d’eau, lisières, friches…), et de routes de vol les reliant entre eux (linéaires arborés ou aquatiques, lisières forestières…). Les milieux ouverts, si quelques espèces les fréquentent pour leur nourrissage, sont cependant peu perméables au transit des individus.

Le maillage de haies et de bosquets reliant les massifs boisés rend le paysage local favorable au transit des chiroptères.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 104

Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

AMPHIBIENS

De petite taille et liés aux milieux humides à aquatiques, ces espèces sont peu mobiles et sensibles à la fragmentation des territoires. Les milieux ouverts dégagés et les obstacles du terrain (routes, canaux, fronts rocheux…) nuisent fortement à leur dispersion.

La prévalence des milieux semi-ouverts facilite le déplacement des amphibiens entre les sites de reproduction aquatique et leurs refuges. Les obstacles sous forme de clôtures autour des sites privés ne sont pas de nature à gêner leurs déplacements.

REPTILES

Les reptiles privilégient pour leur dispersion les milieux de transition semi-ouverts, qui leur servent de refuge et de zone de nourrissage. L’abondance de ce type de biotope est favorable aux reptiles, comme l’indique la répartition du Lézard des souches dans l’aire d’étude du projet. En revanche, les espaces homogènes dépourvus de bandes et linéaires semi-naturels (merlons, bandes d’herbes, haies) sont défavorables aux échanges entre les populations.

INSECTES

Les lépidoptères rhopalocères et les odonates nécessitent des milieux ouverts ou semi-ouverts pour se nourrir et se déplacer, car les milieux forestiers denses présentent une faible perméabilité. Bien que les adultes soient volants et mobiles, les prairies fleuries, les friches et les haies, bien représentés dans le secteur, sont des éléments essentiels à leur développement et leur dispersion. Concernant les odonates, les linéaires aquatiques qui parcourent la plaine et les petits plans d’eaux locaux, (plans d’eau, étangs, dépressions humides) constituent des éléments majeurs à leur dispersion.

3-6 INTÉRÊT ÉCOLOGIQUE

La méthode d'évaluation de la sensibilité écologique est présentée dans l'annexe n°6.

3-6-1 INTÉRÊT DE LA FLORE ET DES HABITATS

L’intérêt biologique correspond à la note obtenue, par formation végétale, selon les critères définis dans l’annexe n°6. Il est fonction des statuts réglementaire et biologique de l’habitat et de la flore concernée.

 Illustration : Carte de la sensibilité Flore / Habitat

Le tableau ci-dessous reprend, pour chaque formation végétale, l’ensemble des éléments qui permet de caractériser son intérêt biologique. Une même formation végétale peut présenter, en fonction des espèces observées, des intérêts différents. Par exemple, on distingue la prairie accueillant la Scléranthe vivace (Scleranthus perennis) des autres parcelles prairiales qui n’accueillent pas cette espèce patrimoniale rare et déterminante ZNIEFF :

Espèce(s) Habitat (Code Corine Habitat d’intérêt Formation végétale patrimoniale(s) et Biotopes) / communautaire Intérêt écologique espèces Assez Rares déterminant ZNIEFF (Code Natura 2000) Cultures - 82.11 - Très faible Muflier des champs Jachères agricoles 87.1 - Faible (Misopates orontium) Campanule fausse- raiponce (Campanula rapunculoides) Prairie de fauche Scléranthe vivace 38.22 6510 Moyen (Nord) (Scleranthus perennis)

Véronique officinale (Veronica officinalis) Prairie artificielle - 81.1 - Très faible

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 105 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

Espèce(s) Habitat (Code Corine Habitat d’intérêt Formation végétale patrimoniale(s) et Biotopes) / communautaire Intérêt écologique espèces Assez Rares déterminant ZNIEFF (Code Natura 2000) Campanule fausse- raiponce (Campanula Prairies de fauche rapunculoides) 38.22 6510 Moyen

Véronique officinale (Veronica officinalis) Pâture mésophile - 38.1 Très faible Vesce velue (Vicia villosa) Voiries et leurs bermes 87.2 - Faible Scléranthe vivace (Scleranthus perennis) Jouet du vent (Apera spica-venti)

Laîche des lièvres (Carex ovalis)

Muflier des champs (Misopates orontium)

Carrière Rorippes amphibie et à 86.3 x 87.2 - Assez faible petites fleurs (Rorippa amphibia et R. palustris)

Scléranthe annuel (Scleranthus annuus)

Véronique prostrée (Veronica prostrata) Véronique officinale Merlons de carrière 86.3 x 87.2 - Faible (Veronica officinalis) Corrigiole des grèves (Corriogiola littoralis)

Muflier des champs (Misopates orontium)

Scléranthe annuel Site de remblaiement 87.1 x 87.2 - Assez faible (Scleranthus annuus)

Séneçon visqueux (Senecio viscosus)

Morelle noire (Solanum nigrum) Scléranthe vivace (Scleranthus perennis) Zone rudérale 87.1 x 87.2 - Assez faible Scléranthe annuel (Scleranthus annuus) Propriété privée - 87.2 - Très faible

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 106 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

Espèce(s) Habitat (Code Corine Habitat d’intérêt Formation végétale patrimoniale(s) et Biotopes) / communautaire Intérêt écologique espèces Assez Rares déterminant ZNIEFF (Code Natura 2000) Laîche des renards (Carex vulpina)

Gnaphale des marais (Gnaphalium uliginosum) 22.1 - Plan d’eau et sa 22.411 3150 Renoncule aquatique Moyen mégaphorbiaie 53.16 - (Ranunculus aquatilis) 37.72 6430 Rorippe à petites fleurs (Rorippa palustris)

Véronique à écus (Veronica scutellata) Laîche vésiculeuse (Carex vesicaria) Cariçaie 53.219 - Faible Laîche des renards (Carex vulpina) Rorippe à petites fleurs Phragmitaie 52.11 - Faible (Rorippa palustris) Jasione des 41.2 9160 Chênaie-Charmaie montagnes (Jasione 31.81 Moyen - montana) + déterminant ZNIEFF Laîche des lièvres (Carex ovalis)

Molinie bleue (Molinia caerulea)

Boisement de Peuplier blanc 83.324 x 31.81 - Assez faible Robiniers (Populus alba)

Nerprun purgatif (Rhamnus cathartica)

Séneçon visqueux (Senecio viscosus) Boisement de Robiniers et plantation - 83.324 x 83.325 - Très faible de Frênes Jeunes plantations de - 83.325 - Très faible Frênes Pommier sauvage (Malus sylvestris) Haies 84.1 x 84.2 - Faible Nerprun purgatif (Rhamnus cathartica) Pommier sauvage (Malus sylvestris) Verger abandonné 83.15 x 84.3 - Faible Véronique officinale (Veronica officinalis) Pommier sauvage Verger 83.15 - Faible (Malus sylvestris) Jasione des Fourrés à Genêts montagnes (Jasione 31.84 - Assez faible montana) Fourrés à Prunelliers - 31.811 - Très faible

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 107 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

L’intérêt biologique de la zone d’étude vis-à-vis de la flore et des habitats est donc compris entre très faible et moyen, et se décompose de la manière suivante :

Intérêt Formation végétale

Cultures Prairie artificielle Pâture mésophile Très faible Propriétés privées Boisement de Robiniers et plantation de Frênes Jeune plantation de Frênes Fourrés à Prunelliers Jachère agricole Voiries et leurs bermes Merlons de carrière Cariçaie Faible Phragmitaie Haies Verger abandonné Verger Carrière Site de remblaiement Assez faible Zone rudérale Boisement de Robiniers Fourrés à Genêts Prairies de fauche Moyen Plan d’eau et sa mégaphorbiaie Chênaie-Charmaie Assez fort Néant Fort Néant Très fort Néant Exceptionnel Néant

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 108

Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

3-6-2 INTÉRÊT DE LA FAUNE

L’intérêt biologique de la zone d’étude vis-à-vis de la faune est compris entre Très faible et Assez fort.  Illustration : Carte de la sensibilité faunistique

Les différents degrés de sensibilité sont répartis comme suit :

Intérêt Secteurs Espèce(s) ou taxons déterminant l’intérêt Cultures Aucun Prairies de fauche Nord-est Aucun Très faible Zone en cours d’exploitation Aucun Prairies de fauche Sud-ouest Aucun Carreau enherbé de la carrière Petit nacré, Sympétrum à nervures rouges Merlon Nord Petit nacré Faible Prairie de fauche Nord Petit nacré Plan d’eau Est et site de remblaiement Activité de chasse importante des chauves-souris Boisements Nord-ouest Oiseaux nicheurs Périphéries Sud de la carrière actuelle Oiseaux nicheurs Assez faible Formations arborées isolées au Sud- Oiseaux nicheurs ouest Boisement Sud-est Oiseaux nicheurs Oiseaux nicheurs (dont la Pie-grièche écorcheur et le Pic Haies et bosquets Ouest mar), Lézard des souches Entrée de la carrière et merlons situés Lézards Moyen plus au Nord Fourrés et haie Nord-est Oiseaux nicheurs (dont la Pie-grièche écorcheur) Boisement et haie Est Oiseaux nicheurs, activité de chasse des chauves-souris Haie Sud traversant partiellement Oiseaux nicheurs (dont la Pie-grièche écorcheur), activité de Assez fort l’extension chasse importante des chauves-souris Fort Aucun - Très fort Aucun - Exceptionnel Aucun -

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 109 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

4 – EFFETS DE L'EXPLOITATION SUR LA BIOCENOSE

Il s'agit d'estimer en quoi le projet va modifier l'intérêt écologique du site et de ses abords.

En définitive, l'évaluation des effets résulte de la confrontation entre le projet et les caractéristiques écologiques du milieu.

D'une manière générale, les effets générés par l'exploitation d'une carrière peuvent être distingués selon qu'ils agissent :  de façon directe (défrichement, décapage, circulation des véhicules et des engins...) ;  de façon indirecte (émission de poussières, de bruit, lumière...).

4-1 EFFETS DIRECTS DE L'EXPLOITATION

Généralement, l'effet sur les terrains à exploiter est maximal puisqu'il s'agit d'enlever entièrement le biotope recouvrant les matériaux visés par l'exploitation. Cela se traduit par la disparition des végétaux et la suppression de l'habitat des animaux. En périphérie, aux abords immédiats du chantier, les effets sont aussi susceptibles d'être importants.

4-1-1 EFFETS SUR LA FLORE

Le patrimoine floristique se trouve atteint lorsqu'un aménagement risque d'amputer de manière significative des populations d'espèces peu fréquentes au niveau régional. Le préjudice est d'autant plus important que l'espèce considérée est rare et menacée.

Rappelons que parmi les 3 espèces végétales patrimoniales recensées dans l’aire d’étude, une seule s’inscrit en limite du terrain concerné par le projet, et plus spécifiquement, en limite de l’emprise en renouvellement.

 Espèces patrimoniales en dehors des emprises du projet : o La Scléranthe vivace (Scleranthus perennis) ; o Le Corrigiole des grèves (Corrigiola littoralis).

 Les stations de ces 2 espèces patrimoniales seront donc préservées.

N.B. : une nouvelle station de Scléranthe vivace est apparue lors du passage 2015 (cf. carte de la flore patrimoniale), au niveau d’un chemin existant qui ne sera pas impacté par la poursuite de l’exploitation ni par le réaménagement.

 Espèce patrimoniale au sein de l’emprise du projet : o La Jasione des montagnes (Jasione montanta) Cette espèce se situe en bordure de carrière, au niveau du merlon de carrière qui est différencié en fourrés à Genêts (au niveau du « décrochage » sur le front Est de la carrière). Il s’agit d’une espèce des pelouses ouvertes, des talus et des forêts claires sur substrats acides.

 Les stations de cette espèce se situent sur une zone de merlon correspondant à un front déjà taluté. Ce merlon restera en place lors de la remise en état si bien que cette station ne sera pas impactée par le projet.

L’effet du projet sur la flore patrimoniale sera nul.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 110 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

4-1-2 EFFETS SUR LES HABITATS

Les formations végétales du périmètre sollicité sont des groupements qui revêtent un intérêt écologique compris entre très faible et moyen au regard de l’annexe I de la Directive Habitats-Faune-Flore et de la liste des habitats déterminants ZNIEFF dans la région Franche-Comté.

Le projet impactera principalement des formations végétales dont l’intérêt écologique est soit très faible :  des cultures ;  des fourrés à Prunelliers ;  une prairie artificielle ; soit faible :  des voiries et leurs bermes ;  la phragmitaie ;  des haies ;  les merlons de la carrière actuelle.

 L’effet est très faible sur ces habitats.

Un habitat, situé en limite de l’emprise en renouvellement, présente un certain intérêt du fait de la présence de plusieurs stations d’une espèce patrimoniale : la Jasione des montagnes (Jasione montana) au niveau du fourré à Genêts. Cet habitat est situé au niveau du « décrochage » sur le front Est de la carrière. Notons que, du fait de la dynamique naturelle de la végétation, une fermeture du fourré à Genêts est attendue à plus ou moins long terme. Cela impliquerait une disparition des stations de Jasione des montagnes (Jasione montana) sur cette portion de merlon. Cependant, cette espèce patrimoniale pourra se réimplanter au fur et à mesure de la remise en état des autres parties des merlons de la carrière.

 Cette zone de merlon correspond à un front taluté, déjà réaménagé. Aucun impact notable ne sera attendu pour cet habitat.

A noter que les habitats d’intérêt communautaire recensés au sein de l’aire d’étude sont tous situés en dehors de l’emprise du projet. Ils seront donc préservés dans leur totalité. De plus, des mesures de précaution seront prises afin de ne pas dégrader l’état de consevation de ces habitats. En effet, aucun merlon ne sera mis en place dans ce secteur, ni passage ou stationnement d’engins ni dépôt de matériaux ou de déchets autorisé. Notons également que le projet de réaménagement prévoit la création de parcelles prairiales qui devront, à terme, présenter un intérêt patrimonial autant floristique qu’habitationnel.

 Il n’y aura aucun impact sur ces habitats d’intérêt communautaire situés en périphérie de l’emprise du projet.

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4-1-3 EFFETS SUR LA FAUNE

4-1-3-1 CONCERNANT L’AVIFAUNE

ESPÈCES PATRIMONIALES AFFECTÉES PAR LE PROJET

Parmi les deux espèces nicheuses remarquables recensées dans l’aire d’étude (Pie-grièche et Linotte), une seule, la Pie-grièche écorcheur, sera affectée par le projet. En effet, pour les deux couples de Pie- grièche nichant au Sud et à l’Ouest du projet, le site de nidification se trouve très proche des limites de l’extension. Ainsi, si aucune destruction d’individus ou de l’habitat de nidification n’est attendue, une partie du territoire de nourrissage des couples sera réduit avec l’extension du projet. Cet impact sur l’habitat est cependant à modérer car :  des milieux de prairies et de cultures favorables à l’espèce persisteront sur des surfaces suffisantes à proximité des nids ;  le décapage sera progressif ;  le réaménagement rendra cet impact temporaire, et restituera des terrains prairiaux et cultivés, favorables à l’alimentation de l’espèce.

Concernant la Linotte mélodieuse, elle niche en dehors du projet.

ESPÈCES PROTÉGÉES AFFECTÉES PAR LE PROJET

Onze espèces d’oiseaux nicheurs communs protégés sont susceptibles d’être impactées par la poursuite et l’extension de la carrière. En effet, le défrichement des haies et bosquets, ainsi que le décapage des terrains, détruiront l’habitat de ces espèces et pourront entraîner des destructions d’œufs ou de juvéniles si ces opérations sont effectuées en période de nidification des oiseaux. Globalement, la période de nidification des oiseaux communs présente une amplitude s’étendant de mars à août. Cet impact sera durable et concerne les espèces suivantes : Accenteur mouchet, Bruant jaune, Bruant proyer, Fauvette à tête noire, Fauvette grisette, Mésange bleue, Pouillot fitis, Pouillot véloce, Rossignol philomèle, Rouge- queue noir et Rousserolle effarvatte. Au total, 17 couples sont concernés.

L’impact sur l’habitat sera cependant faible car les habitats concernés (haies, fourrés et prairies) sont très bien représentés non seulement en périphérie du projet, mais également à l’échelle de la vallée. Au regard du faible nombre d’individus concernés, et du fait qu’il s’agit d’espèces ubiquistes peu exigeantes, les couples nicheurs seront en mesure de trouver des habitats favorables à proximité directe du site. A ce titre, il convient de signaler que toutes les espèces contactées sur l’emprise du projet ont également été recensées en dehors, sur l’aire d’étude élargie (sauf le Rougequeue noir qui fera l’objet d’une mesure d’évitement spécifique).

Différentes mesures seront prises pour éviter les impacts de destruction sur les individus, et pour privilégier un réaménagement du site favorable à ces espèces.

ESPÈCES COMMUNES NON PROTÉGÉES AFFECTÉES PAR LE PROJET

Trois espèces communes et chassables sont concernées par le projet : l’Alouette des champs, le Faisan de Colchide et le Merle noir. Leur habitat sera temporairement détruit et des individus pourront également subir des destructions. Il s’agit cependant d’espèces très communes tant au niveau national que régional. Les mesures prises en faveur des espèces protégées seront également favorables à ces espèces.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 112 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

ESPÈCES NON AFFECTÉES PAR LE PROJET

La plupart des autres espèces d’oiseaux nicheurs vivent dans les formations situées à l’extérieur du projet. Le Tarier pâtre ne sera pas impacté car il niche au niveau de fronts talutés déjà réaménagés. Aucun impact direct n’est donc à prévoir puisque son habitat ne sera ni détruit ni altéré.

Concernant les espèces non nicheuses, aucun impact significatif n’est à prévoir. Les espèces observées sur le site en nourrissage n’en ont, soit qu’une utilisation ponctuelle (Bergeronnette printanière, Petit gravelot…), soit utilisent un territoire de chasse beaucoup plus vaste que l’exploitation ne réduira pas de façon conséquente (Bondrée apivore, Faucon crécerelle, Hirondelle rustique…). De plus, le réaménagement progressif ne modifiera pas substantiellement l’habitat de nourrissage de ces espèces.

4-1-3-2 CONCERNANT LA MAMMAFAUNE

Les espèces protégées et sensibles sont des chauves-souris. Aucun gîte potentiel n’ayant été identifié dans l’emprise du projet, le risque de destruction d’individus dans le cadre de l’exploitation est très faible. Les impacts concernent donc essentiellement une altération et une réduction des territoires de chasse et des corridors de déplacement qu’elles utilisent. Cet impact sera modéré et essentiellement concentré au niveau de la haie centrale traversant le projet, puisque les autres milieux présentent une fréquentation globalement très faible par les chauves-souris.

Les autres espèces de mammifères sont des espèces chassables, hormis la Taupe qui ne présente aucun statut particulier au niveau national, mais qui n’est pas protégée pour autant. Ces espèces très communes sont fréquentes dans les carrières car elles y trouvent des milieux favorables à leur maintien (talus, friches, zones de tranquillité à l’abri de la chasse…). L’exploitation du site ne devrait pas avoir d’impact significatif sur ces espèces.

4-1-3-3 CONCERNANT L’HERPETOFAUNE

AMPHIBIENS

En hiver, les amphibiens hivernent dans les milieux naturels situés à proximité de leur site de reproduction : boisements, fourrés, terriers de mammifères, parfois le substrat des milieux aquatiques pour la Grenouille verte… En raison de leur état léthargique, ils deviennent alors très vulnérables à toute modification de leur environnement. Le décapage des formations boisées et des prairies en période hivernale peut conduire à des destructions d’individus de Grenouille verte, bien qu’il soit probable que la majeure partie des individus se cantonnent aux formations boisées environnant les bassins présents à l’Est de l’aire d’étude. Cette période sensible pour les amphibiens s’étend généralement de novembre à mars.

En période de reproduction, les espèces se déplacent vers les milieux aquatiques pour pondre, les adultes y restant alors souvent plusieurs semaines à plusieurs mois. Les œufs et les juvéniles restent inféodés à l’eau jusqu’à leur métamorphose. Aucun impact direct n’est à prévoir sur la Grenouille verte en période de reproduction puisque celle-ci se trouve en dehors du projet.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 113 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

REPTILES

En hiver, à l’instar des amphibiens, le Lézard des murailles et le Lézard des souches hivernent dans les milieux naturels de l’aire d’étude, enfouis dans le sol ou sous des pierres, des tas de feuilles ou des branches. Toute destruction du sol des boisements, des talus et des prairies par décapage peut alors conduire à des destructions d’individus, lesquels sont tous protégés dans l’aire d’étude.

En période d’activité (mi-mars à mi-décembre), les impacts seront variables en fonction des espèces :  le Lézard des murailles recherche les terrains ensoleillés et rocailleux. Observé en limite de la carrière et au niveau d’un abri rocheux artificiel, il apprécie les terrains décapés de l’exploitation. Mobile, cette espèce est capable de se soustraire aux impacts de l’extraction, le risque de destruction d’œufs et d’individus est donc négligeable et de l’ordre de l’accidentel. Le développement de la carrière étant favorable à cette espèce anthropophile, son habitat ne sera pas détruit, seulement transformé au fur et à mesure de l’avancée du front d’exploitation. L’accomplissement de ses cycles biologiques ne sera pas remis en cause ;  le Lézard des souches est bien réparti sur le site au niveau local, au niveau des talus, des cultures ou des lisières forestières. Le décapage des sols peut entraîner des destructions d’œufs et de juvéniles en période de reproduction. Son habitat protégé sera également altéré avec l’avancée de l’exploitation mais l’impact ne sera que temporaire puisque le réaménagement est et sera effectué de façon progressive. De plus, les milieux générés par l’activité du site (talus de sol remanié) sont favorables à l’espèce. Des mesures seront prises afin de limiter les impacts au maximum.

4-1-3-4 CONCERNANT L’ENTOMOFAUNE

Les impacts du projet sur les espèces sensibles (non protégées) sont jugés très faibles :  l’Hespérie du marrube a été observé en bordure de chemin, dans un biotope peu typique et de faible intérêt. L’individu noté était probablement présent en déplacement, fréquentant plus probablement les prairies s’étendant au niveau de l’ancien aérodrome. L’exploitation n’aura donc pas d’impact notable sur sa population ou son habitat ;  le Petit nacré fréquente les milieux ouverts prairiaux de l’aire d’étude, et notamment les secteurs enherbés du carreau de la carrière qui lui est favorable. L’avancée de l’exploitation accompagnée du réaménagement actuel progressif n’entraînera donc pas d’impact négatif notable sur cette espèce ;  le Gomphe à pattes noires et le Sympétrum à nervures rouges ont été observés ponctuellement en chasse sur le site. Le projet ne détruira pas leurs sites de reproduction qui sont absents de l’emprise du projet.

La plupart des autres espèces d’insectes ont été recensées en dehors du projet, qu’il s’agisse des lépidoptères, odonates ou orthoptères. Ce sont des espèces communes des milieux ouverts ou semi- ouverts bien représentées au niveau local, pour lesquelles le projet ne prévoit donc pas d’avoir d’impact notable.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 114 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

4-2 EFFETS INDIRECTS DE L'EXPLOITATION

Ce sont les effets induits par l’exploitation de la carrière sur la flore et la faune des milieux situés en périphérie. Ces effets portent donc sur les équilibres biologiques existants sur ces milieux.

4-2-1 EFFETS SUR LES CONTINUITÉS ÉCOLOGIQUES

Le projet n’aura aucune incidence sur les continuités identifiées dans le SRCE, puisqu’elles se situent en dehors de l’emprise sollicitée.

A l’échelle du projet, l’extension de la carrière réduira l’étendue des linéaires arborés parsemant l’aire d’étude en créant de vastes surfaces de milieux ouverts. Ce phénomène sera défavorable aux déplacements des groupes faunistiques tels que les amphibiens et les chiroptères, mais il sera limité dans l’espace et sera temporaire.

Des mesures seront mises en place pour rétablir les continuités écologiques locales et ne pas entraver les flux entre les populations.

4-2-2 DÉVELOPPEMENT D’ESPÈCES INVASIVES

Il faut mentionner que les divers maniements de terre, la dégradation de la biocénose et la circulation des camions perturbent les milieux et favorisent l’installation et la dynamique d’espèces envahissantes généralement végétales (Robinier faux-acacia, Renouée du Japon, Buddleia de David…). Celles-ci peuvent se développer en cours d’exploitation ou après remise en état. Elles sont très problématiques car elles se développent aux dépens des espèces indigènes et sont, pour la plupart, très difficiles à éliminer, surtout quand elles sont bien implantées sur le site. Il faut donc en tenir compte et les surveiller de manière à traiter le problème le plus rapidement possible.

7 espèces invasives ont été identifiées sur l’aire d’étude :  Erigéron du Canada (Conyza canadensis) ;  Erigéron annuel (Erigeron annuus subsp. septentrionalis) ;  Balsamine géante (Impatiens glandulifera) ;  Renouée du Japon (Reynoutria japonica) ;  Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia) ;  Solidage du Canada (Solidago canadensis) ;  Spirée à feuilles de Saule (Spiraea salicifolia).

4-2-3 BRUIT

Les effets du bruit et des vibrations à basse fréquence sur la faune sont méconnus et difficiles à évaluer. Généralement, les espèces peuvent s'habituer à une activité sonore qui n’est pas source de danger, et ce d’autant plus que la carrière est en exploitation sur le site de longue date.

Le respect de la réglementation pour les bruits ambiants permettra non seulement de protéger les riverains mais également la faune vivant à proximité de la carrière. La carrière n’étant pas en activité de nuit, aucun dérangement n’est à prévoir concernant les espèces communiquant à la nuit tombée, telles que les rapaces nocturnes, les amphibiens en reproduction, et de nombreux orthoptères.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 115 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

4-2-4 POUSSIÈRES

Les poussières peuvent avoir plusieurs effets négatifs :  dépôts sur les feuilles des végétaux, gênant leur croissance ;  altération des ressources alimentaires ;  augmentation de la turbidité des milieux aquatiques en cas d’entraînement de particules vers le réseau hydrographique ;  perturbation de la recherche de nourriture par la faune.

Les opérations susceptibles de produire les envols les plus conséquents sont le décapage des sols, le chargement des camions, la circulation des véhicules et des engins...

Cet impact sera faible car l’activité quotidienne sur la carrière est et sera réduite à l’utilisation d’une pelle hydraulique et d’un camion de transport, le traitement des matériaux étant effectué en dehors du site (seules des opérations ponctuelles de scalpage de la terre végétale auront lieu au droit du site). De plus, la surface en cours d’exploitation est réduite par un réaménagement progressif et une végétalisation du sol qui limite la perte de matériaux lors des passages venteux. Signalons que, dans le cadre de l’exploitation actuelle, il n’est pas constaté d’altération de la végétation en périphérie du site.

4-2-5 NUISANCE LUMINEUSE

Les différents éclairages qui peuvent être utilisés sur les carrières en activité peuvent créer des nuisances pour la faune et la flore.

La flore dont certains rythmes sont liés en partie à la lumière (ex : photosynthèse, héliotropisme, chute des feuilles…) peut être perturbée. Le rythme nycthéméral12 des oiseaux peut également être perturbé et les insectes nocturnes, attirés par une source lumineuse, sont davantage soumis à la prédation. Par opposition, les sources lumineuses sont favorables aux chiroptères qui y trouvent de nombreuses proies.

Selon le décret n°2011-831 du 12 juillet 2011 relatif à la prévention et à la limitation des nuisances lumineuses, les entreprises utilisant des sources lumineuses artificielles destinées à l’éclairage de chantiers en extérieur sont concernées par ce décret. Les exigences portent notamment sur les niveaux d’éclairement, l’efficience lumineuse et énergétique des installations, la limitation des éblouissements, la distribution spectrale des émissions lumineuses…

L’exploitant se conformera aux différents arrêtés lorsque ceux-ci auront été pris.

On rappellera que la carrière ne fonctionne pas en période nocturne. L’utilisation d’éclairages extérieurs sera donc ponctuelle (aube et crépuscule) et localisée sur le site (phare des engins et des camions).

4-2-6 PERTURBATIONS DES ÉCOULEMENTS DES EAUX

L’étude hydrogéologique menée par ERM a montré que le projet d’exploitation et de réaménagement ne présentera aucun effet négatif sur les écoulements souterrains (cf. thème 2 précédent).

Ainsi, aucun impact n’est également à prévoir sur les bassins présents à l’Est du site et leur communauté végétale et animale.

12 Rythme biologique lié à l’alternance du jour et de la nuit ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 116 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

4-2-7 POLLUTIONS DES EAUX

Des risques de pollutions accidentelles liées à l’utilisation du matériel d’exploitation (fuite d'huiles, hydrocarbures) sont possibles. Les pollutions sont par définition difficilement prévisibles mais pourraient avoir un effet important. Ce type de risque est et sera réduit par la mise en œuvre de mesures spécifiques.

4-3 INCIDENCE DU PROJET SUR LES ZONES NATURELLES D’INTÉRÊT ÉCOLOGIQUE, FAUNISTIQUE ET FLORISTIQUE (ZNIEFF)

4-3-1 INCIDENCE SUR LES ZNIEFF DE TYPE I

Les ZNIEFF de type I les plus proches sont :  en limite Est du site, ZNIEFF n°430020249 intitulée « Ancien aérodrome de Lure- Malbouhans ». Caractérisée par ses milieux ouverts (prairies de fauche et pelouses), elle abrite plusieurs espèces protégées et patrimoniales, telles que le Torcol fourmilier, le Tarier des prés, la Coronelle lisse, l’Hespérie des sanguisorbes, le Damier de la succise ou le Cuivré des marais, ainsi que des espèces floristiques patrimoniales, telles que la Jasione des montagnes, la Teesdalie à tige nue ;  à 2 km au Nord-ouest, ZNIEFF n°430020367 intitulée « Ruisseau de la Noue Armand » ;  à 3,6 km au Nord-ouest, ZNIEFF n°430002363 intitulée « Tourbière de la Grande Pile » ;  à 3,8 km au Nord-ouest, ZNIEFF n°430020025 intitulée « Etang et tourbière du grand Saint- Maurice » ;  à 4,4 km au Nord-ouest, ZNIEFF n°430020248 intitulée « Etang de Billeux » ;  à 4,5 km au Nord-est, ZNIEFF n°430013659 intitulée « Mont de Vannes et le Rhien », caractérisé par ses milieux forestiers.

Aucun effet direct de l’exploitation n’est attendu sur les ZNIEFF, leurs habitats déterminants ni leurs espèces floristiques remarquables car elles se situent en dehors du projet. De surcroît, les espèces faunistiques remarquables de la ZNIEFF ne fréquentent pas le projet vis-à-vis de l’aire de repos, du transit ou du territoire de nourrissage majeur.

Compte tenu de l’impact faible et localisé des effets indirects de l’exploitation (poussières, bruits…), l’incidence sur ces ZNIEFF sera négligeable.

4-3-2 INCIDENCE SUR LA ZNIEFF DE TYPE II

Le projet est situé au sein de la ZNIEFF de type II n°430010442 intitulée « Vallée supérieure de l’Ognon et ses affluents ». Ce site est caractérisé par la présence de nombreux habitats humides et d’espèces sensibles liées à l’eau. Cette ZNIEFF couvre une superficie très importante (6 296 ha), où le projet y représente une part non significative.

Aucun des habitats déterminants de cette ZNIEFF n’est présent au sein des emprises du projet. Ainsi, la poursuite de l’exploitation ne sera pas impactante pour ces habitats patrimoniaux.

Concernant les espèces faunistiques, une seule, la Pie-grièche écorcheur, est citée dans la ZNIEFF et connaîtra des impacts liés à l’exploitation. Les impacts sont cependant assez faibles et ne concerneront que les territoires d’alimentation (aucune destruction d’individus ni de sites de reproduction). Par ailleurs, les populations concernées par ces impacts (2 couples maximum) ne représentent pas une population notable à l’échelle de la ZNIEFF, mais des mesures seront prises afin de limiter les impacts au maximum sur cette espèce.

Concernant les espèces floristiques, une seule, la Jasione des montagnes (Jasione montana), est citée dans la ZNIEFF et présente sur l’aire d’étude. Cependant, les stations de cette espèce sont situées sur un merlon qui sera conservé en l’état. Ainsi, aucun impact n’est attendu sur cette espèce patrimoniale.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 117 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

De la sorte, aucun impact notable ne sera en mesure de perturber l’intérêt écologique de la ZNIEFF.

4-4 INCIDENCES SUR LES SITES NATURA 2000

4-4-1 DESCRIPTION DES SITES NATURA 2000 SUSCEPTIBLES D’ÊTRE IMPACTÉS

Le projet n’est inclus, tout ou en partie, dans aucun site Natura 2000. Les sites Natura 2000 les plus proches sont les suivants :  ZSC/pSIC FR4301346 intitulé « Plateau des mille étangs », à 1,8 km à l’Ouest du projet. Ce secteur est caractérisé par son vaste complexe d’étangs, souvent de petite taille (< 1 ha), qui constituent un biotope remarquable : ils accueillent une diversité floristique considérable. Ces milieux sont fréquentés par de nombreuses espèces d’intérêt communautaire : de grands carnivores (le Loup et le Lynx), des chauves-souris, un amphibien (Triton crêté), des poissons liés à des cours d’eau de bonne qualité (Blageon, Chabot, Lamproie de Planer), un crustacé (Ecrevisse à pieds blancs), des insectes (Damier de la succise, Leucorrhine à gros thorax, Cordulie à corps fin…) et des espèces végétales (Flûteau nageant et le bryophyte Bruchia vogesiaca) ;  pZPS FR4312028 intitulée « Plateau des mille étangs », à 1,8 km à l’Ouest du projet, dont le périmètre est proche de celui de la ZSC décrite précédemment. L’ambiance forestière montagnarde et les nombreux étangs attirent dans ce secteur une grande diversité d’oiseaux sensible : Gélinotte des bois, Pic noir, Pic mar, Bondrée apivore, Pie-grièche écorcheur…

4-4-2 INCIDENCE DU PROJET SUR LES SITES NATURA 2000

Aucun impact direct du projet n’est attendu sur les habitats d’intérêt communautaire, ni sur les espèces faunistiques et floristiques situées à l’intérieur de la ZSC et de la ZPS, puisque le projet se situe en dehors de chacun de ces sites Natura 2000.

Concernant les espèces mobiles dont le territoire vital peut s’étendre au-delà du périmètre du site Natura 2000, seules sont concernées les espèces suivantes : Grand murin, Bondrée apivore et Milan noir. Or ces espèces utilisent le site uniquement comme partie de leur territoire de chasse, et l’extension de la carrière ne sera pas de nature à avoir d’impact significatif sur leurs déplacements et leur capacité à se nourrir. En effet, les aires de nourrissage propices à ces espèces (prairies, friches, boisements) sont abondantes dans les environs et le réaménagement coordonné permettra de maintenir en tout temps des zones favorables sur le site.

Concernant les effets indirects de la carrière sur son environnement, à savoir le bruit, la poussière et les émissions lumineuses, ils sont trop peu significatifs et trop localisés pour avoir un impact sur ces sites relativement éloignés du projet.

Le projet n’aura donc pas d’incidence notable sur les zones Natura 2000 situées à proximité du site.

4-5 EFFETS CUMULES AVEC LES PLATEFORMES DE TRAITEMENT

Etant donnés la distance séparant les 3 sites et le fait que les plateformes de traitement des sociétés Bellefleur et GDFC soit déjà en activité, l’exploitation de ces dernières n’accentuera pas ces effets. Leur exploitation ne sera pas génératrice d’effets cumulés avec la carrière sur la faune, la flore et les habitats.

Par ailleurs, les sociétés ont mis en place des mesures au droit de chacune des plateformes afin de limiter les effets de l’exploitation de ces dernières sur le milieu naturel : plantation de haies, entretien de la végétation hors période sensible pour la faune, aménagements favorables à la biodiversité (ex : création d’habitats pour le Petit gravelot) …

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 118 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

4-6 EFFETS CUMULES AVEC LA ZAC AREMIS-LURE

D’après l’avis de l’autorité environnementale du 25 janvier 2011 relatif au projet de la ZAC, les impacts résiduels du projet de la ZAC sur le milieu naturel sont importants car le site est situé au sein de la ZNIEFF de type I n°430020249 intitulée « Ancien camp militaire de Lure Malbouhans » ou « Ancien aérodrome de Lure-Malbouhans », et de nombreuses espèces subiront des dégradations de leur habitat ou de leur population : 38% de la surface des habitats d’intérêt européen, réductions significatives de l’habitat des espèces Azuré du serpolet, Damier de la succise, Chat forestier, Tarier des prés et Pie- grièche écorcheur, ainsi qu’une fragmentation notable des continuités écologiques locales.

Parmi les espèces sensibles relevées dans l’aire de l’étude écologique, seule la population de Pie- grièche écorcheur est commune aux 2 projets (ZAC et carrière (cf. thème 4 de la partie 2 de l’étude d’impact)). Les impacts la concernant dans le cadre du projet de carrière sont nuls sur les individus et faibles sur l’habitat.

Cependant, il est possible que le développement de la ZAC, sur une surface de 130 ha, contribue à isoler la population locale et à la fragiliser. Le dérangement lié à la fois à la progression de la carrière et à l’aménagement de la ZAC pourraient contribuer à ce que les couples recensés se déplacent vers des terrains exempts d’activités, en particulier le couple situé au Sud du projet, et celui nichant au Nord-est de l’aire d’étude. Dans le cadre du projet de carrière, des mesures seront mises en place en faveur de la Pie-grièche écorcheur pour maintenir et renforcer sa population au niveau local.

5 – MESURES D’EVITEMENT, DE REDUCTION ET DE COMPENSATION DES IMPACTS

Ce point recense toutes les mesures à mettre en place dans le cadre de ce projet afin d’en supprimer, limiter ou compenser les effets :  mesures d’évitement : ces mesures visent à supprimer les effets négatifs du projet sur l’environnement, par une modification du projet initial (ex : modification du périmètre sollicité pour conserver une zone écologiquement sensible) ;  mesures de réduction : elles sont proposées dès lors qu’un effet négatif, n’ayant pu être évité, subsiste sur une ou des espèces concernées lors de la conception du projet. Elles visent à atténuer les impacts négatifs du projet sur le lieu et au moment où ils se développent. Elles peuvent d’appliquer aux phases de chantier, de fonctionnement et d’entretien des aménagements. Il peut s’agir d’équipements particuliers, mais aussi de règles d’exploitation et de gestion (ex : période de réalisation des travaux compatible avec la nidification d’espèces animales) ;  mesures compensatoires : ces mesures à caractère exceptionnel sont envisageables dès lors qu’aucune possibilité de supprimer ou de réduire les impacts d’un projet n’a pu être déterminée. De plus, elles ne sont acceptables que pour les projets dont l’intérêt général est reconnu ;  mesures d'accompagnement : ces mesures sont mises en place au cours de l’exploitation, et contribuent à consolider et à rendre efficaces les mesures d’évitement ou de réduction mises en place. Ces mesures traduisent l’engagement du demandeur en faveur de la protection des espèces impactées. Il peut s’agir de la mise en place d’un mode de gestion favorable à la biodiversité sur une parcelle située à proximité, ou encore un suivi des espèces sensibles sur le site.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 119

Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

5-1 MESURES D’ÉVITEMENT DES IMPACTS

PRESERVATION D’UN ABRI ARTIFICIEL

La parcelle comportant le bâtiment désaffecté situé à la limite Sud-ouest du site ne sera pas exploitée ni décapée. La préservation de ce secteur permettra d’éviter la destruction d’individus et de l’habitat du Rouge-queue noir et du Lézard des murailles. Il permettra également de réduire l’impact sur le territoire d’alimentation du couple de Pie-grièche écorcheur situé en limite Ouest du projet.

 Illustration : Mesures d’évitement de réduction et d’accompagnement

5-2 MESURES DE RÉDUCTION DES IMPACTS

Ces mesures prennent notamment en compte le cycle biologique des espèces et les saisons au cours desquelles elles sont les plus sensibles à toute destruction d'habitat.

Les mesures de réduction préconisées dans le cadre de ce projet sont :

5-2-1 MESURES CONCERNANT LA FLORE

Aucune mesure de réduction des impacts n’est à prévoir du fait de l’absence d’impact résiduel sur les espèces patrimoniales recensées sur le site.

5-2-2 MESURES CONCERNANT LES HABITATS NATURELS

De même, aucune mesure de réduction des impacts n’est à prévoir du fait de l’absence d’impact sur des habitats patrimoniaux. Les habitats concernés par la poursuite de l’exploitation sont bien représentés localement.

Par ailleurs, le réamenagement coordonné du site prévoit de recréer des zones agricoles (occupation des sols actuelle), notamment des prairies de fauche (aménagement déjà partiellement réalisé) qui pourront constituer des habitats d’intérêt communautaire.

5-2-3 MESURES CONCERNANT LA FAUNE

Les sensibilités saisonnières de la faune sont résumées dans le tableau suivant. Toutes les mesures prises pour éviter les périodes sensibles sont détaillées ci-après.

 Tableau : Périodes préconisées pour la réalisation des travaux

Mois de l’année Type de travaux Taxons impactés J F M A M J J A S O N D Défrichement et Oiseaux nicheurs Décapage des terrains cultivés Oiseaux nicheurs Autres mammifères Dessouchage – Décapage des sols non cultivés Amphibiens Reptiles Insectes En rouge : périodes d’intervention à éviter En vert : périodes d’intervention préconisées

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 120 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

5-2-3-1 TRAVAUX DE DEFRICHEMENT ET DECAPAGE EFFECTUES HORS PERIODE DE REPRODUCTION ET D’HIVERNAGE

Aucune activité ne devra perturber les différentes espèces pendant leur nidification. Des destructions de nichées pourraient avoir lieu si les travaux de défrichement des haies étaient effectués en période de couvaison, c'est-à-dire de mars à août. Le dessouchage et le décapage des sols non cultivés peut également entraîner des destructions d’amphibiens ou de reptiles en hibernation (novembre à mars), ou des œufs et des juvéniles en période de reproduction. Pour éviter ces impacts sur la faune, ces travaux auront lieu sur les mois de septembre et octobre.

Concernant les sols cultivés, ils sont peu favorables au refuge d’individus en hibernation. Le décapage de ces terrains pourra donc être effectué de septembre à février.

Note concernant les oiseaux protégés : étant donnée la destruction temporaire d’habitats de reproduction et/ou de repos, une demande de dérogation pour la destruction d’habitats d’espèces protégées est sollicitée pour 11 espèces d’oiseaux.

Note concernant les reptiles protégés : la réalisation des travaux de défrichement et de décapage en dehors des périodes sensibles permettra de réduire les risques de mortalité de deux espèces protégées. Toutefois, l’absence totale de destruction d’individus ne peut être totalement garantie. Par conséquent, une demande de dérogation pour la destruction non intentionnelle d’individus de ces deux espèces protégées est sollicitée, ainsi qu’une demande de dérogation pour la destruction temporaire de leurs habitats de reproduction et de repos.

 Annexe : Formulaires CERFA – destruction d’individus et destruction d’habitats

Comme détaillé dans la partie 3 de l’étude d’impact (cf. § 2 Etude des différentes variantes), précisons que la société a étudié différentes variantes pour la recherche d’un gisement alternatif présentant les mêmes caractéristiques physico-chimiques nécessaires aux besoins difficilement substituables.

Cependant, le maintien de l’exploitation de hautes terrasses de Saint-Germain est la solution présentant le moins d’impact sur l’environnement.

Par ailleurs :  les impacts du projet seront limités du fait de la mise en place de mesures ;  le projet ne nuit pas au maintien des populations dans un état de conservation favorable ;  le projet présente un intérêt compte tenu de la rareté de la ressource et de l’importance de l’approvisionnement local et départemental en granulats haut de gamme.

5-2-3-3 EVITEMENT DU DECAPAGE LE LONG DE LA BANDE REGLEMENTAIRE SUD ET SUD-EST

Afin de préserver l’habitat de nourrissage du couple de Pie-grièche écorcheur situé au Sud de l’aire d’étude, et de maintenir une zone tampon avec les secteurs en activité, l’exploitant évitera tout décapage de la limite Sud du site, surface comprise dans le délaissé périphérique. Considérant les surfaces naturelles de plusieurs hectares disponibles au Sud du site de nidification du couple, l’impact – temporaire – de l’extraction sera suffisamment faible pour permettre le maintien du couple dans ce secteur.

Par ailleurs, la bande inexploitable de 15 m de large située au Sud-est de l’emprise ne sera pas non plus décapée, et ce afin de préserver une partie de l’espace prairial en place. Ce secteur ouvert fera également l’objet d’une mesure d’accompagnement.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 121 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

 Illustration : Localisation de l’élargissement de la bande périphérique (source : extrait du plan parcellaire, ENCEM)

De manière générale, l’exploitant veillera également à limiter le décapage de la bande règlementaire au strict minimum sur l’ensemble de l’emprise de l’extension.

5-2-3-5 ADAPTATION DU PHASAGE

Le phasage sera adapté afin de préserver les formations arborées le plus longtemps possible. Ainsi, ce sont les formations ouvertes (prairies et cultures dénuées de haies transversales) qui seront exploitées en premier, car ces structures sont les moins denses en termes d’espèces protégées.

 Illustration : Adaptation du phasage (source : extrait de la carte des oiseaux nicheurs, ENCEM)

3

2 1

Les opérations de décapage continueront d’être réalisées au fur et à mesure de l’avancée de l’exploitation, de manière à conserver en l’état et le plus longtemps possible la faune et la flore sur le site.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 122 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

L’exploitant veillera à limiter les surfaces en chantier pour ne pas réduire les espaces d’accueil de la faune. Les mesures consisteront essentiellement à limiter au maximum l’impact des travaux sur le milieu en procédant dans les plus brefs délais à la remise en état des terrains exploités.

5-2-3-6 PLANTATION DE HAIES ET BOSQUETS

Au cours de la première phase quinquennale, des haies seront plantées sur le pourtour du site, à hauteur d’environ 600 m de linéaire arboré et arbustif :  350 m de haies le long de la limite Nord du site, de façon à relier le petit boisement Nord- ouest aux formations arbustives Nord-est. Un linéaire peu dense d’espèces ornementales (Cotonéaster, Forsythia, Lilas, etc.) accompagnées de rares espèces plus naturelles (Noisetier, Troène, Erable champêtre, Viorne, etc.) y a déjà été planté il y a plusieurs années, sans succès dans leur développement. Ces formations seront soit arrachées et remplacées par des essences locales, soit regarnies avec des espèces locales ;  250 m de haies le long de la limite Ouest du site.

 Illustration : Localisation des mesures de réduction

Les essences plantées seront mélangées afin de favoriser la biodiversité. Elles comporteront uniquement des espèces arborescentes ou arbustives locales (Tremble, Hêtre, Chêne, Erable champêtre, Aubépine monogyne, Prunellier, Noisetier…). On veillera à limiter la proportion des arbres de haut-jet au sein des haies et à favoriser principalement les essences arbustives, en particulier les épineuses (Aubépine, Prunellier), très favorables à la nidification de la Pie-grièche écorcheur et d’un grand nombre d’oiseaux nichant assez près du sol (Fauvettes, Linotte mélodieuse, Rossignol…).

Les plantations de résineux et d’espèces invasives exotiques telles que le Robinier faux-acacia et le Buddleia de David ou des espèces ornementales seront proscrites.

Mises en place dès l’obtention de l’autorisation de la carrière, ces formations permettront d’atténuer le défrichement des haies et parcelles boisées parsemant le site, et de reconstituer un habitat boisé favorable aux espèces d’oiseaux nichant actuellement dans l’emprise du projet. Les surfaces concernées par les plantations seront à même d’offrir une surface d’habitat comparable à celle qui disparaîtra au fur et à mesure de l’exploitation. De plus, elles offriront des zones refuges pour les reptiles et les insectes, et seront également favorables aux déplacements des chauves-souris en leur permettant de relier les boisements entre eux.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 123 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

5-2-3-7 GESTION DES HABITATS OUVERTS DE LA CARRIERE

Dans les carrières, les milieux exploités et recolonisés spontanément par la végétation présentent souvent une végétation diversifiée qui attire de nombreuses espèces animales (oiseaux, reptiles, insectes,…) et qui constitue un élément de biodiversité, d’autant plus important si les milieux environnants possèdent une faible biodiversité (cultures intensives par exemple).

Pour permettre le développement de cette biodiversité, une gestion adaptée des habitats ouverts de la carrière tels que les friches, les pelouses, la végétation des merlons, … sera mise en place pour permettre aux insectes et à certaines plantes de réaliser leur cycle biologique complètement. Pour atteindre cet objectif, il ne sera procédé ni au broyage ni au fauchage de la végétation du site entre le 1er avril et le 31 août (fauche tardive). Quant au secteur réaménagé en prairie, sa gestion s’effectuera également par fauche tardive (après le15 juillet).

L’exploitant exclura toute utilisation de pesticides ou d’engrais chimiques.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 124 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

5-3 SYNTHÈSE DES IMPACTS RÉSIDUELS

Les impacts résiduels subsistant vis-à-vis des espèces protégées et patrimoniales sur le site sont synthétisés dans le tableau ci-dessous. Selon le niveau de protection des espèces, sont précisés le niveau d’impact sur les individus et/ou leur habitat. On considère que l’impact est non notable lorsque :  l’impact sur les individus est nul/négligeable ;  l’impact sur l’habitat est nul/négligeable à faible, et ne remet donc pas en cause l’accomplissement du cycle biologique de l’espèce.

 Tableau : Impacts résiduels subsistant après application des mesures

Groupe Espèces concernées Niveau Impact Mesures Impact résiduel biologique par des impacts d’impact Espèces protégées Préservation de la zone prairiale qui Destruction partielle de ceinture l’abri Sud-ouest. I : Nul Oiseau d’intérêt Pie-grièche I : Nul l’habitat de nourrissage de Pas de décapage le long de la limite H : Faible non communautaire écorcheur H : Assez faible deux couples Sud du site. notable Réaménagement progressif

Destruction d’individus et I : Faible Préservation de l’abri Sud-ouest et Rouge-queue noir Nul de leur habitat H : Modéré de la zone prairiale qui la ceinture Accenteur mouchet Bruant jaune Défrichement hors période de Fauvette grisette nidification Fauvette à tête noire Adaptation du phasage de Mésange bleue Destruction d’individus et I : Modéré défrichement et non décapage de la I : Nul Pouillot fitis de leur habitat H : Modéré bande périphérique H : Négligeable Oiseaux Pouillot véloce Plantations de haies en périphérie du communs Rossignol philomèle site Rousserolle Réaménagement progressif effarvatte Décapage hors période de nidification Maintien d’une prairie dans la bande I : Nul Destruction d’individus et I : Faible Bruant proyer périphérique H : Faible non de leur habitat H : Modéré Réaménagement progressif (prairie notable déjà aménagée sur le secteur en renouvellement)

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 125 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

Groupe Espèces concernées Niveau Impact Mesures Impact résiduel biologique par des impacts d’impact

Tarier pâtre Aucun Nul - - Grand murin Noctule commune Adaptation du phasage de Destruction d’une zone de I : Nul I : Nul Chauves-souris Noctule de Leisler défrichement chasse et de corridors de Habitat de H : Faible non (en chasse) Pipistrelle commune déplacement chasse : Faible Plantation de haies notable Pipistrelle de Kuhl Sérotine commune Individus : Préservation de l’abri Sud-ouest. Destruction d’individus et Lézard des murailles Faible Décapage des terrains hors période Aucun altération de leur habitat Habitat : Nul d’hivernage Reptiles Décapage des terrains hors période Destruction d’individus et I : Faible Lézard des souches d’hivernage. Aucun de leur habitat H: Modéré Réaménagement progressif Espèces patrimoniales Hespérie du marrube Destruction d’individus et Décapage des terrains hors période Faible Négligeable Petit nacré altération de l’habitat d’hivernage Insectes Gomphe à pattes noires Altération d’un habitat de Négligeable - Négligeable Sympétrum à chasse ponctuel nervures rouges Légende : Niveau d’impact « I » : impact sur les individus protégés Niveau d’impact « H » : impact sur l’habitat protégé

Après application des mesures d’évitement et de réduction, aucun impact résiduel significatif ne subsiste. Le projet n’entraînera pas de destruction, altération ou dégradation significative des éléments physiques ou biologiques nécessaires à la reproduction ou au repos des espèces protégées. Il ne sera donc pas en mesure de nuire au maintien, dans un état de conservation favorable, des populations des espèces concernées dans leur aire de répartition naturelle.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 126 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

Les impacts du projet concernent vingt-et-une espèces animales protégées. Les mesures de réduction et de réaménagement progressif permettront de rendre les impacts non notables pour la quasi-totalité d’entre elles.

L’attention se portera cependant sur la Pie-grièche écorcheur, espèce d’intérêt communautaire, pour laquelle persistera une réduction du territoire d’alimentation.

La fiche de présentation de cette espèce est exposée ci-après.

5-3-1 FICHE DE PRÉSENTATION DE LA PIE-GRIÈCHE ÉCORCHEUR (LANIUS COLLURIO)

Les données proviennent de : Nouvel inventaire des oiseaux de France (Dubois et al, 2008) ; Encyclopédie des oiseaux d’Europe (Darmangeat & Duperat, 2004) ;

CLASSIFICATION

Oiseaux, Ordre des Passeriformes, Famille des Laniidae.

DESCRIPTION

Le mâle et la femelle présentent tous deux une tête et un cou gris, tandis que le dos et les ailes sont brun-roux, l’extrémité des rémiges étant sombre. Le ventre est de couleur claire. Le bec est fort et crochu.

Le mâle se caractérise par un large bandeau noir partant du bec et dépassant les yeux. Sa queue est noire et bordée de blanc de chaque côté. Son ventre blanc est légèrement rosé, et son croupion est gris clair.

La femelle est nettement plus terne que le mâle, et des lunules grises parcourent son ventre clair. Sa queue est marron.

BIOLOGIE

En période de reproduction, les deux membres du couple participent à l’élaboration du nid. Il est situé généralement à une hauteur de 1 à 3 m, dans un fourré ou un buisson épineux. La femelle pond 4 à 6 œufs et les couve pendant une quinzaine de jours. Après éclosion, les jeunes sont nourris par les deux parents pendant environ 5 semaines, après même qu’ils aient acquis la capacité à voler.

L’espèce est migratrice et est présente dans nos régions tempérées de fin avril à août. En dehors de cette période, l’espèce se déplace pour rejoindre l’Afrique équatoriale et australe.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 127 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

ECOLOGIE

La Pie-grièche écorcheur est spécialiste des milieux semi-ouverts. Elle fréquente principalement des landes buissonnantes à végétation épineuse, en lisière des boisements, dans les clairières, en bord de route, en milieu agricole…

L’espèce est prédatrice et possède un régime très varié. Elle se nourrit principalement d’insectes, mais également de petits oiseaux et de lézards. Son nom provient de son comportement atypique qui consiste à empaler ses proies sur une épine pour la manger plus tard.

REPARTITION

L’espèce est répandue dans la majeure partie de l’Europe, mais rarement présente dans les régions les plus septentrionales, les îles britanniques, la majeure partie de la péninsule ibérique et une large bande bordant la Manche en France et Belgique. Sur le territoire national, l’espèce est également absente de la façade méditerranéenne.

RARETE PROTECTION DE L’ESPECE

Commune, les effectifs se situent entre 150 000 Convention de Berne : annexe II et 300 000 couples sur le territoire national. Ses Directive Oiseaux : annexe I effectifs sont variables mais elle est Législation française : article 3 de l’arrêté du 29 globalement stable en Europe. octobre 2009 sur les oiseaux protégés Liste rouge française : Préoccupation mineure En Franche-Comté, l’espèce est quasi- Liste rouge de Franche-Comté : Quasi-menacé menacée.

ESTIMATION DE LA POPULATION SUR LE SITE

Aucun couple de cette espèce ne niche dans l’emprise du projet, mais deux couples nichent à proximité directe des limites du site (au Sud et à l’Ouest), et une partie de leur territoire de nourrissage recouvre le périmètre du projet. Un troisième couple niche en périphérie du site, dans une haie à l’extrémité Nord-est de la zone d’étude.

MENACES ET CONSERVATION

La Pie-grièche écorcheur est menacée par les pratiques agricoles intensives et le remembrement qui ont conduit à la disparition de nombreuses haies et à l’augmentation de l’utilisation des produits phytosanitaires.

Les mesures pour conserver cette espèce consistent en la mise en place de pratiques de gestion extensive où les milieux ouverts se mêlent à des haies et des bocages.

5-3-2 EFFETS RÉSIDUELS SUR LA PIE-GRIÈCHE ÉCORCHEUR

Les effets résiduels sur la Pie-grièche écorcheur concernent :  la destruction d’au moins 30% du territoire d’alimentation du couple situé en limite Sud du projet ;  la destruction d’au moins 20% du territoire d’alimentation du couple situé en limite Ouest du projet.

Ces impacts seront :  temporaires, puisque les terrains seront réaménagés en cultures ;  brefs, puisque le décapage et le réaménagement seront coordonnés à la progression de l’exploitation ;  décalés dans le temps, puisque les deux couples ne seront pas affectés pendant la même période ;  de niveau globalement faible, car : o le territoire d’alimentation peut être reporté par l’espèce, en raison de l’abondance de milieux ouverts au niveau local ;

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 128 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

o la plantation de haies au Nord et à l’Ouest du site est favorable à l’espèce, et peut lui offrir de nouveaux sites de nidification pendant la période d’exploitation de leur territoire.

5-3-3 ENJEUX DE CONSERVATION

Le tableau ci-dessous regroupe les données sur le statut de conservation et la rareté de l’espèce au niveau national et régional :

 Tableau : Statut de conservation et rareté nationale et régionale

Liste Rouge Liste rouge Déterminante Espèce Rareté nationale France régionale ZNIEFF Pie-grièche écorcheur LC C NT - Légende : LC : Least Concern : Préoccupation mineure NT : Near Threatened : Quasi-menacé C : Commun - : non renseigné

L’espèce n’est pas menacée en France ni en Franche-Comté, et elle reste commune sur le territoire national.

On rappellera également que seuls 2 couples sont concernés par le projet, tandis que l’espèce est également connue :  au Nord du projet (un troisième couple recensé) ;  au niveau de la ZNIEFF « Ancien aérodrome de Lure-Malbouhans » où elle est citée abondante (5 à 15 couples) ;  au sein du projet de ZPS « Plateau des mille étangs » situé à 1 800 m à l’Ouest.

Le projet n’est donc pas en mesure d’avoir un impact notable sur l’état de la population au niveau de la vallée. Cependant, afin de soutenir l’habitat de l’espèce à l’échelle du projet, une mesure d’accompagnement sera mise en place.

5-4 MESURES DE COMPENSATION

Aucune mesure de compensation n’est à prévoir car aucun impact résiduel notable ne subsistera après application des mesures d’évitement et de réduction. L’ensemble des espèces protégées seront à même de poursuivre la réalisation de leur cycle biologique sur le site en exploitation.

5-5 MESURES D’ACCOMPAGNEMENT

Par ailleurs, d’autres mesures seront prises durant l’exploitation :

5-5-1 CONSTITUTION D’UNE FRICHE ARBUSTIVE

Une friche arbustive d’environ 1,1 ha sera mise en place sur la parcelle de prairie de fauche qui s’étend au Nord-est de l’emprise de l’extension, dont l’exploitant a la maîtrise foncière, ainsi que sur la zone non exploitée présente dans ce secteur. Une dizaine d’arbustes épineux (Aubépine monogyne, Prunellier, Eglantier…) seront plantés irrégulièrement en petits groupes dans la friche, afin de créer un milieu favorable pour la Pie-grièche écorcheur et ainsi renforcer son habitat au niveau local. De petites buttes de pierres de granulométrie variée seront également mises en place sur le pourtour de la parcelle afin de former des hibernaculums pour les reptiles (Lézard des murailles et Lézard des souches).

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 129 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

 Illustration : Localisation de la mesure d’accompagnement

Les parties herbacées seront entretenues par fauche tardive (septembre-octobre) tous les cinq ans, avec exportation des produits de fauche. Les ligneux ne seront pas arrachés, et aucun produit phytosanitaire ne sera utilisé. La fauche sera effectuée de manière centrifuge afin de favoriser la fuite des espèces animales pendant cette opération.

Cette friche permettra le renforcement des populations sensibles locales, à savoir la Pie-grièche écorcheur et le Lézard des souches. Elle peut également être favorable à de nombreuses autres espèces d’oiseaux, de reptiles et d’insectes.

En termes d’habitats naturels, cette mesure permettra de renforcer la mosaïque d’habitats ouverts et arbustifs du paysage. Bien que cette prairie fauchée annuellement soit un habitat Natura 2000 (possédant un état de conservation moyen), la mesure envisagée représente une faible surface par rapport à l’abondance de prairies de fauche dans l’aire d’étude ; ainsi d’autres prairies plus diversifiées seront préservées à proximité. De plus, elle continuera d’être fauchée, sa composition ne subira donc pas de variations importantes.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 130 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

5-5-2 RESPECT DES LIMITES DU PÉRIMÈTRE

Tout dépôt, circulation, stationnement, extraction… est et sera interdit hors des limites du périmètre autorisé.

5-5-3 LUTTE CONTRE LES ESPÈCES INDÉSIRABLES OU INVASIVES

Afin de prévenir l’apparition d’espèces végétales indésirables ou invasives, une information du personnel sera effectuée. Un suivi sera réalisé de manière continue. Cette surveillance a pour objectif une réaction rapide et adaptée à leur élimination. Si des développements de telles espèces sont constatés, l’utilisation de produits phytosanitaires sera à proscrire. L’arrachage manuel ou mécanique sera privilégié.

5-5-4 MAÎTRISE DES ENVOLS DE POUSSIÈRES

Des mesures seront prises par l’exploitant pour limiter les envols de poussières et éviter ainsi leurs dépôts dans le milieu extérieur (limitation de la vitesse dans l’enceinte de l’exploitation, entretien et nettoyage réguliers des pistes et voies d’accès…).

5-5-5 GESTION ENVIRONNEMENTALE DU CHANTIER

L’exploitant veillera à réaliser une gestion environnementale du chantier, notamment en utilisant un parc d’engin de bonne qualité régulièrement contrôlé et un entretien des véhicules sur des aires étanches. Toutes les mesures de protection de la qualité des eaux superficielles et souterraines continueront d’être prises.

5-5-6 SUIVI DES MESURES

Un suivi des mesures sera mis en place sur le site. Il s’agira :  de vérifier la réalisation des mesures d’évitement, de réduction ou de compensation prévues ;  de contrôler l’absence d’espèces indésirables ou invasives ;  d’évaluer l’efficacité des mesures vis-à-vis de la faune et/ou de la flore ;  d’apporter des ajustements aux mesures en cas de besoin.

Ce suivi prendra la forme d’une visite bisannuelle au mois de juin, et la rédaction d’un compte-rendu à l’issue de chaque visite.

5-6 MESURES PROPOSÉES DANS LE CADRE DU RÉAMÉNAGEMENT

Le réaménagement du site après exploitation est une obligation réglementaire. Ce réaménagement peut répondre à différents objectifs : restauration du milieu initial, aménagement en zone de loisir, production agricole ou sylvicole, réserve naturelle...

Dans le cas présent, le réaménagement prévu consiste en une restauration des types de milieux présents à l’origine, à savoir en majorité des prairies de fauche et des cultures.

5-6-1 MAINTIEN DES FORMATIONS ARBORÉES ET DE LA FRICHE

Les haies et bosquets plantés au fil de l’exploitation seront maintenus. On veillera à ne pas y effectuer d’opération d’entretien pendant la période de nidification des oiseaux, qui s’étend de mars à août.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 131 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

5-6-2 PLANTATIONS DE HAIES

Au fur et à mesure du réaménagement du site, de nouvelles haies composées d’essences locales seront plantées afin de permettre l’accueil de l’avifaune et de renforcer les corridors de déplacement pour les chauves-souris. Notamment, la haie centrale traversant l’aire d’étude du Nord au Sud sera restaurée, et des bosquets seront plantés en périphérie de l’emprise. Au total, ce sont environ 200 m de haies qui seront ajoutés dans l’aire d’étude par rapport à la situation actuelle.

Les plantations seront agencées sous forme de petits bosquets présentant un large panel de structures (densité, surface et forme variables) et d’espèces afin de favoriser la biodiversité.

Les plantations de résineux et d’espèces invasives exotiques telles que le Robinier faux-acacia et le Buddleia de David ou des espèces ornementales sont à proscrire.

Ce linéaire de haies assurera différents rôles : zone de refuge, de nidification, de chasse pour de nombreuses espèces animales, et en particulier, les chauves-souris, les oiseaux, …

5-6-3 ENHERBEMENT DES FRONTS TALUTÉS

Les fronts d’exploitation seront talutés au fur et à mesure de leur réaménagement. Un enherbement de graminées prairiales y sera effectué, dans le but :  d’aménager une vaste surface d’habitat favorable au Lézard des souches ;  limiter l’implantation d’espèces invasives indésirables ;  améliorer l’intégration paysagère des fronts talutés.

5-6-4 GESTION DES TERRES VÉGÉTALES

L’exploitant veillera à reconstituer un sol et un sous-sol propres à une remise en état de qualité.

Ainsi, l’exploitant réalisera un décapage sélectif des sols et mettra en œuvre une gestion adaptée des terres de découverte.

Les volumes de matériaux de découverte disponibles seront gérés de façon à optimiser leur utilisation dans le cadre des travaux de remise en état des zones exploitées. Des précautions seront prises lors des phases de décapage, de stockage et de régalage des terres végétales de manière à maintenir au maximum leurs caractéristiques physiques et biologiques. Ce type de substrat contient en effet de nombreuses propagules (graines, rhizomes, bulbes…), ainsi qu’une microflore et une macrofaune spécifiques qui permettront aux espèces locales de recoloniser la carrière après remise en état. Les précautions suivantes seront prises :  décapage soigné de la découverte d’exploitation, en séparant les terres végétales des stériles d’exploitation et en évitant au maximum les mélanges entre les substrats de nature différente ;  stockage des terres végétales sur des épaisseurs limitées (inférieures à 4 m). Les stockages de terres végétales sont réalisés en évitant les tassements et sur des durées les plus courtes possibles ; l’idéal étant de les régaler sur les zones à remettre en état immédiatement après le décapage ;  pas d’enfouissement des terres végétales sous des épaisseurs de matériaux « stériles » ;  éviter le tassement de la terre végétale lors de la reconstitution du sol par le passage des engins, un tassement important étant fortement préjudiciable à une recolonisation racinaire normale.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 132 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

6 – BILAN DES INCIDENCES DU PROJET SUR LES ESPECES PROTEGEES

La réglementation française présente divers arrêtés concernant les espèces protégées :  arrêté du 22 juin 1992 concernant les espèces végétales protégées en région Franche- Comté ;  arrêté du 14 décembre 2006 portant modification de l’arrêté du 20 janvier 1982 concernant les espèces végétales protégées sur l’ensemble du territoire ;  arrêtés du 23 avril 2007 concernant les mammifères, les insectes et les mollusques protégés ;  arrêté du 19 novembre 2007 concernant les reptiles et amphibiens protégés ;  arrêtés du 29 octobre 2009 concernant les oiseaux protégés.

Dans l’emprise du projet de carrière vingt-et-un espèces animales recensées sont protégées. Il s’agit de :  12 espèces d’oiseaux (Accenteur mouchet, Bruant jaune, Bruant proyer, Fauvette à tête noire, Fauvette grisette, Mésange bleue, Pouillot fitis, Pouillot véloce, Rossignol philomèle, Rouge-queue noir, Rousserolle effarvatte, Tarier pâtre) ;  1 espèce d’oiseau non nicheuse dans l’emprise, mais à proximité directe : Pie-grièche écorcheur ;  6 espèces de chiroptères en chasse (Grand murin, Noctule commune, Noctule de Leisler, Pipistrelle commune, Pipistrelle de Kuhl et Sérotine commune) ;  2 espèces de reptiles (Lézard des murailles, Lézard des souches).

Différentes mesures d’évitement et de réduction, adaptées aux sensibilités écologiques relevées dans l’aire d’étude, seront mises en place dans le cadre du projet d’exploitation.

Il s’agira notamment d’aménager des habitats de reproduction et de repos dès les premières années (avant défrichement des formations arborées) afin de permettre le report des quelques individus concernés, en rappelant qu’il s’agit d’espèces ubiquistes (et non patrimoniales) peu exigeantes dans le choix de leurs sites de reproduction ou de repos. Cette mesure permettra d’éviter la perte nette d’habitats favorables et ainsi de maintenir localement les capacités d’accueil vis-à-vis de la faune protégée. De plus, l’exploitation évitera certains habitats favorables : abri accueillant le Rougequeue noir et le Lézard des murailles, bande de prairie occupée par le Bruant proyer…

Enfin, le respect des périodes d’intervention pour le défrichement et le décapage des terrains permettra d’éviter toute destruction d’individus.

Ces mesures permettront d’exclure tout impact notable à l’accomplissement des cycles biologiques des espèces initialement affectées par l’exploitation.

Par ailleurs, les mesures d’accompagnement et de réaménagement identifiées seront favorables à ces espèces.

Le projet ne nuira donc pas au maintien, dans un état de conservation favorable, des populations des espèces concernées dans leur aire de répartition naturelle.

ENCEM Thème 4 – Milieu naturel 133 Sablière du Bourset Commune de Saint-Germain (70) Dossier de demande d’autorisation 2510-1, 2515-1c et 2517-3

 Tableau : Synthèse des impacts par espèce protégée et des mesures visant à les supprimer ou à les réduire

Impact sur l’individu, son aire de repos, de Mesures Mesures Mesures d’accompagnement et de Groupe Espèces Mesures de réduction Impacts résiduels reproduction ou de d’évitement compensatoires réaménagement nourrissage Pas de décapage le long de la limite Plantation de haies, bosquets et Destruction partielle de Préservation de la Sud du site Individus : Nul Pie-grièche aménagement d’une friche arbustive son habitat de prairie qui entoure Réaménagement progressif (prairie Habitat : Faible non - écorcheur nourrissage l’abri Sud-ouest déjà aménagée sur le secteur en notable Restauration de milieux agricoles renouvellement) Préservation de l’abri Destruction d’individus Sud-ouest où il niche Rouge-queue noir - Nul - - et de leur habitat de la prairie qui l’entoure Accenteur mouchet Bruant jaune Défrichement hors de la période de Fauvette grisette nidification Fauvette à tête noire Restauration de la haie centrale Oiseaux Mésange bleue Destruction d’individus Elargissement de la bande Individus : Nul - - Pouillot fitis et de leur habitat périphérique à 15 m au Nord-est de Habitat : Négligeable Plantation de haies et bosquets Pouillot véloce l’extension Rossignol philomèle Rousserolle Plantation de haies effarvatte Décapage hors de la période de nidification Individus : Nul Aménagement d’une friche arbustive Destruction d’individus Préservation d’une Bruant proyer Habitat : Faible non - et de leur habitat bande prairiale à l’Est Réaménagement progressif (prairie notable Restauration de milieux agricoles déjà aménagée sur le secteur en renouvellement) Tarier pâtre Aucun - - - - -

Grand murin Noctule commune Destruction d’une zone Chauves- Individus : Nul Noctule de Leisler de chasse et de Plantation de bosquets et de haies souris (en - Plantations de haies Habitat : Faible non - Pipistrelle commune corridors de reliant les boisements entre eux chasse) notable Pipistrelle de Kuhl déplacement Sérotine commune

Destruction d’individus Préservation de l’abri Décapage des terrains hors de la Mise en place de pierriers dans la future Lézard des murailles et altération de leur Aucun - Sud-ouest période d’hivernage friche arbustive habitat Reptiles Aménagement d’une friche arbustive et Destruction d’individus Décapage des terrains hors de la de pierriers Lézard des souches - Aucun - et de leur habitat période d’hivernage Enherbement des fronts talutés

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7 – SYNTHESE : MILIEU NATUREL

ETAT INITIAL

 Le projet s’inscrit au sein de la ZNIEFF de type II n°430010442 intitulée « Vallée supérieure de l’Ognon et ses affluents », et du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges. Il est également situé en limite d’un corridor régional à préserver au titre de la Trame Verte ;  Aucune espèce végétale recensée ne figure aux Annexes II et IV de la Directive Habitats Faune Flore, ni sur celles des espèces menacées au niveau national, aucune ne bénéficie d’une protection réglementaire nationale ou régionale ;  Parmi les 3 espèces végétales patrimoniales recensées dans l’aire d’étude, 1 seule, la Jasione des montagnes, s’inscrit en limite de l’emprise en renouvellement ;  Parmi les 23 formations végétales recensées, 4 présentent une sensibilité au regard de la Directive Habitats-Faune-Flore (annexe I). Mais aucun n’est présent au sein de l’emprise en extension ;  L’intérêt de la flore et des habitats de la zone d’étude est compris entre très faible et moyen ;  La sensibilité avifaunistique globale de l’aire d’étude est modérée, et est essentiellement concentrée au niveau des haies et boisements répartis sur le projet et ses abords ;  La sensibilité mammalogique est assez faible et est concentrée sur une activité de chasse des chauves-souris localisée aux formations boisées ;  La sensibilité globale du site vis-à-vis des reptiles est modérée, faible vis-à-vis des amphibiens. La sensibilité entomologique est assez faible ;  L’intérêt faunistique de la zone d’étude est compris entre très faible et assez fort.

EFFETS DU PROJET

 Les stations de Jasione des montagnes, situées sur une zone de merlon correspondant à un front déjà taluté, ne seront pas impactées par le projet ;  Le projet impactera des formations végétales dont l’intérêt écologique est faible à très faible ;  Pour la faune, les effets directs du projet seront liés à la réduction temporaire du territoire de chasse de deux couples de Pie-grièche écorcheur et au risque de destruction d’animaux peu ou pas mobiles (invertébrés, jeunes oiseaux, reptiles) ;  Le projet réduira l’étendue des linéaires arborés parsemant l’aire d’étude (défavorable aux déplacements de certains taxons et favorisation de l’isolement local des oiseaux des milieux forestiers et arbustifs) ;  Aucun impact notable ne sera en mesure de perturber l’intérêt écologique de la ZNIEFF au sein de laquelle s’inscrit le projet ;  Le projet n’aura pas d’incidence notable sur les zones Natura 2000 situées à proximité du site.

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MESURES MISES OU A METTRE EN PLACE

 Pas d’exploitation ni de décapage de la parcelle comportant le bâtiment désaffecté situé à la limite Sud- ouest du site ;  Travaux de défrichement et de décapage hors période de reproduction et d’hivernage de la faune ;  Evitement du décapage le long de la bande réglementaire Sud ;  Adaptation du phasage afin de préserver les formations arborées le plus longtemps possible ;  Gestion adaptée des habitats ouverts de la carrière (fauche/broyage tardif) ;  Plantation dans les 5 premières années de haies sur le pourtour du site (~ 600 m de linéaire arboré et arbustif composé d’essences locales) ;  Mise en place d’une friche arbustive d’environ 1,1 ha à l’Est du site, et entretien par fauche tardive tous les 5 ans ;  Respect des limites du périmètre, lutte contre les espèces indésirables ou invasives, maîtrise des envols de poussières, gestion environnementale du chantier ;  Mise en place de suivis des mesures (visite bisannuelle en juin) ;  Plantations de haies au fil de l’exploitation composées d’essences locales (accueil avifaune et renforcement des corridors de déplacement des chauves-souris) ;  Réaménagement progressif des parcelles en prairies (déjà partiellement réalisé) et cultures ;  Enherbement de graminées prairiales des fronts talutés.

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