Une Nouvelle Donne En Meurthe-Et-Moselle
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Contact : [email protected] LIENS Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm Université de Nancy II Faculté de Droit et des Sciences Economiques LES FEMMES DANS LA CGT STRATEGIE CONFEDERALE ET IMPLICATIONS DEPARTEMENTALES 1945 - 1985 THESE pour l’obtention du grade de Docteur en Science Politique Présentée et soutenue publiquement le 16 décembre 2005 par Jeanine OLMI JURY : Dominique ANDOLFATTO, Maître de conférences à l’Université de Nancy II, Directeur de thèse. Etienne CRIQUI, Professeur de science politique à l’Université de Nancy II. Michel DREYFUS, Directeur de recherches au C N R S, Centre d’histoire sociale du XXème siècle. Fabienne GREFFET, Maître de conférences à l’Université de Nancy II. Michel HASTINGS, Professeur de science politique à l’ I E P de Lille. 2 Remerciements La réalisation de ce travail n’aurait pu être menée à terme sans l’apport irremplaçable d’universitaires de Nancy II, et de syndicalistes originaires de Meurthe-et-Moselle et de la région parisienne. Mes remerciements vont tout d’abord à mes directeurs de recherche, Monsieur Dominique Andolfatto, pour ses précieux conseils, sa connaissance approfondie des questions syndicales, et le temps qu’il a accepté de me consacrer. Monsieur Etienne Criqui, qui a supervisé mon travail et m’a encouragée à aborder le monde universitaire. J’exprime une reconnaissance particulière à toutes celles et tous ceux, qui ont contribué à enrichir l’objet de mes recherches, en acceptant de me faire part de leur propre expérience. Je pense en particulier à Mesdames Christiane Gilles, Chantal Rogerat, Jacqueline Leonard, Christiane Cherin. La quête de la mémoire collective se construit à partir de mémoires individuelles, mais aussi parfois à leur détriment. Les traditions militantes constituées révèlent, mais parfois occultent la mémoire au quotidien. Celles que j’ai consultées ont, à mon sens, souvent confirmé mes hypothèses. Je souhaite qu’elles retrouvent, dans mes transcriptions, les étapes de leur vie qu’elles m’ont confiées. Ce travail ayant été construit principalement à partir de sources écrites officielles du syndicalisme, mes remerciements vont aux militantes et militants de Meurthe- et-Moselle, aux dirigeantes de la CGT, et journalistes d’Antoinette, qui m’ont communiqué les renseignements précieux de sources archivistiques personnelles. Mesdames Thérèse Poupon, Slava Liszek, Elyane Bressol, Marie-Claude Nagel, Vélia Di Sabatino, Nicole et Albert Falcetta, Véronique Peiffer, Messieurs Charles Dallavalle, Jean Markun, les secrétaires des unions départementales CGT et CFDT, ainsi que les animatrices de l’Institut d’Histoire Sociale de Montreuil et de l’Institut Régional du Travail de Nancy. Toutes et tous ont permis la conclusion de postulats souvent déterminants pour la compréhension générale. 3 SOMMAIRE INTRODUCTION ..................................................................................6 PREMIERE PARTIE : LA GENERATION PIONNIERE ......................16 Chapitre I : Les commissions féminines : un débat récurrent.............17 1. Un fonctionnement en commissions spécifiques ....................................... 17 2. Bilan de l’intégration de la question femme dans la presse confédérale ... 31 3. Les conférences ........................................................................................ 37 Chapitre II : L’assimilation des démarches confédérales en Meurthe et Moselle .............................................................................41 1. Une équipe attentive et perplexe ............................................................... 41 2. Les hommes composent et animent la commission départementale ........ 44 Conclusion de la première partie ........................................................50 DEUXIEME PARTIE : APRES 1968 LA GENERATION DES CONQUETES.....................................................................................52 Chapitre I: Déploiement et adaptation des commissions....................53 4 1. La présence du secteur féminin mesuré aux publications dans Le Peuple 53 2. Antoinette, d’une mission éducative à une ambition formatrice ................. 67 3. Les conférences ........................................................................................ 80 Chapitre II : Une nouvelle donne en Meurthe-et-Moselle ...................95 1. Un phénomène déclenchant : les tricoteries de Chaligny en grève pour l’emploi féminin.................................................................................................. 95 2. L’engagement des femmes dans les syndicats après 1968 ...................... 98 3. Analyse de l’expression féminine dans Le Réveil Ouvrier ....................... 101 4. Influence de la commission départementale............................................ 110 5. Les collectifs à la mesure de l’efficacité syndicale................................... 120 6. La parole des femmes syndicalistes de Meurthe-et-Moselle ................... 129 Conclusion de la deuxième partie.....................................................133 TROISIEME PARTIE : LA GENERATION DU BILAN .....................136 Chapitre I : L’aboutissement du cycle des conquêtes ......................138 1. La presse confédérale : reflet des désistements ..................................... 138 2. Disparition silencieuse des collectifs........................................................ 163 5 3. La septième conférence (1985, Nanterre) : L’essoufflement ................... 167 Chapitre II : Résistance et déclin des collectifs féminins en Meurthe-et-Moselle...........................................................................173 1. Sujétion et résistance du collectif féminin de Longwy.............................. 173 2. Transfert de responsabilité au secteur femme......................................... 188 Conclusion de la troisième partie......................................................194 CONCLUSION..................................................................................196 BIBLIOGRAPHIE..............................................................................199 ANNEXES.........................................................................................203 TABLE DES MATIERES...................................................................278 6 Avec la féminisation du monde du travail, c’est le statut du deuxième sexe qui se joue. Mais la question des inégalités demeure. En termes de liberté, en revanche, le chemin parcouru est immense : l’accès de la majorité des femmes à l’autonomie économique est une conquête vers la liberté. Le débouché actuel de la féminisation du salariat n’est pas l’égalité des sexes, mais la liberté des femmes. Margaret MARUANI INTRODUCTION Le genre féminin pose quasiment depuis les origines de la formation de l’être social une énigme que notre époque n’a pas fini d’interroger. En effet, mesuré à la toise des acquis sociaux, le genre demeure prisonnier de réflexes archaïques s’échouant encore en fin du peloton des projets égalitaires. Plus de cinquante années après la publication de la théorie magistrale de Simone de Beauvoir l’humanité féminine hante encore plus ou moins un univers de « deuxième sexe », dans sa dimension d’inessentiel, de simple reflet de l’humanité masculine. La question qui émerge de la part que prennent les femmes à chacun des domaines de la vie en société aboutit à traiter le sujet sous l’angle de l’égalité comme principe et comme pratique, comme pierre angulaire du genre féminin. L’objet de ma réflexion n’est pas la recherche causale d’un phénomène longtemps perçu fondé unilatéralement par la nature, et ayant abordé depuis peu le statut d’acquis culturel. Si Margaret Maruani peut aujourd’hui définir la condition féminine comme « une condition socialement constituée, socialement construite »1, c’est, dit-elle à l’issue d’une certaine prise en compte des conséquences de recherches menées par des pionnières comme Madeleine Guilbert, dans la première moitié du siècle. Le thème de cette construction sociale ne s’est imposé que depuis la deuxième moitié du vingtième siècle. Auparavant, la division sociale du travail, des qualifications, du syndicalisme, était étiquetée dans l’ignorance du sexe féminin. A partir de cet apport culturel, il a été possible de remplacer l’analyse d’une condition féminine biologisante, par celle des rapports sociaux sexués. Les problématiques du genre, longtemps ignorées en sciences sociales, ont pris, depuis ces trois dernières décennies, une place de plus en plus importante dans la recherche en sciences politique et sociale. Ainsi, il ne s’agit plus simplement du concept intangible de la place des femmes dans la société, mais plus fondamentalement des constructions sociales à la source des rapports entre les catégories femmes et hommes. 1 MARUANI (Margaret), site Internet : http ://www. pénélope.org, consulté le 2 janvier 2 5. 7 C’est pourquoi, lorsqu’elle est employée, l’évocation du « genre